1940
lundi 1er janvier
Incendie du château de Guerrand, en Plouégat-Guérand, à l’est de Morlaix.
vendredi 19 janvier
Déchéance des élus communistes. En Bretagne, les Côtes-du-Nord et le Finistère sont les seuls départements à avoir des élus issus du PCF.
mercredi 6 mars
Lancement à Saint-Nazaire du cuirassé Jean-Bart, le second de classe Richelieu. La construction de ce bâtiment, débutée en 1936, avait été accélérée à la demande des Britanniques (la guerre retardera sa mise en service à 1949).
jeudi 14 mars
Un ouragan se déchaîne sur la moitié nord de la France : des vents à 148 km/h à Rennes.
jeudi 21 mars
Chute du cabinet Daladier : le député d’Ille-et-Vilaine Guy La Chambre n’est plus ministre de l’Air.
en mars
Par décret, quarante-sept élus communistes du Finistère (principalement à Concarneau et au Guilvinec) sont déchus de leur mandat.
lundi 1er avril
Décès à Paris de l’amiral breton Pierre Alexis Ronarc’h, à l’âge de 75 ans.
vendredi 12 avril
Les premières troupes embarquent à Brest à destination de la Norvège.
mi-avril
L’aérodrome Foch de Ploujean, à Morlaix, accueille l’école de pilote n°26 pour engagés volontaires, initialement basée à Quimper-Pluguffan. Elle est commandée par le célèbre capitaine Jules Landry.
jeudi 18 avril
De violents orages, accompagnés de grêle et de vent, éclatent sur de nombreuses régions. Les rafales atteignent 176 km/h à Rennes !
mercredi 24 avril
Appareillage du port de Brest pour la Norvège de trente bateaux de guerre, quinze paquebots et vingt cargos transportant 15 000 hommes, dont une brigade de Polonais cantonnés à Coëtquidan.
en avril
Recensement pour les cartes d’alimentation.
vendredi 10 mai
Offensive allemande contre les Pays-Bas, la Belgique et la France.
samedi 11 mai
Archevêque d’Aix-en-Provence depuis 1934, Mgr Clément Roques, cinquante-neuf ans, est nommé archevêque de Rennes.
mercredi 15 mai
Drame dans la soirée à bord d’une pinasse du Guilvinec, la Marie : huit hommes qui se reposaient dans le poste avant en attendant l’heure de la mise à l’eau des filets sont morts asphyxiés par les émanations d’oxyde de carbone dégagé par le moteur.
en mai
Les nationalistes bretons Mordrel et Debauvais sont condamnés à mort par contumace.
jeudi 6 juin
Un avion de l'aéronavale français, le quadrimoteur Farman Jules Verne, part de la base bretonne de Lanvéoc-Poulmic, en face de Brest, et réalise le premier bombardement sur Berlin.
mardi 11 juin
Un décret publié au Journal officiel érige Quimper en capitale de la France.
mercredi 12 juin
A Rennes, le sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, le général de Gaulle, préside une réunion sur le « réduit breton », où pourrait se replier le gouvernement français. Le projet est abandonné : il faudrait trois mois de travail avec 25 000 ouvriers !
dimanche 16 juin
Les Britanniques évacuent Nantes.
lundi 17 juin
Les Allemands sont à Fougères.
Bombardement allemands et italiens de la gare de Rennes : explosion d’un train de munitions stationné à côté d’un train de réfugiés et deux trains de soldats : officiellement plus de huit cents tués et de nombreux disparus (en fait sans doute entre 1 600 et 2 000 victimes). En Loire-Inférieure, les avions allemands ont largué des bombes sur le village de Blain, causant la mort de dix-huit personnes et faisant de nombreux blessés.
Vers 16 h 30, le paquebot britannique Lancastria, chargé d’environ 8 000 civils et militaires, est coulé lors d’une attaque aérienne en sortant de l’estuaire de la Loire, au large de la pointe Saint-Gildas : plus de 4 000 personnes trouvent la mort (pendant des semaines, la mer rejettera les cadavres sur la côte de la Baie de Bourgneuf).
Evacuation totale de l’école de pilotage de Morlaix ; les aviateurs et les élèves pilotes partent avec leur lieutenant Pinot pour l’Angleterre depuis Douarnenez.
nuit du lundi 17 au mardi 18 juin
La Luftwaffe mouille des mines magnétiques dans les passes du port de Lorient.
mardi 18 juin
Appel du 18 juin du général de Gaulle.
Les Allemands atteignent Rennes et Saint-Brieuc.
L’amiral Jean, comte de Laborde, organise l’évacuation de la rade de Brest, à quelques heures de l’arrivée des Allemandes. A peine achevée, le cuirassé Richelieu, appareille de Brest à 16 h 30, à destination de Dakar. Escorté par les deux torpilleurs le Frondeur et le Fougueux, il a embarqué les élèves de l’Ecole navale. Suivent le vieux cuirassé Paris, entouré de patrouilleurs et chargé des élèves d’autres écoles de la marine ; vers 18 h 30, escortés de contre-torpilleurs, quatre cargos évacuent l’or de la Banque de France ; puis le Jules Verne, en tête de fille de quatorze sous-marins ; le reste des navires incapables de prendre la mer est détruit, de même que divers bâtiments à terre. L’amiral et son état-major quittent enfin la rade en embarquant sur le torpilleur le Hardi.
mercredi 19 juin
Nantes, Brest et Carhaix sont investies par les Allemands.
Afin de ralentir l’avancée allemande, le Génie français détruit le premier pont construit sur la Loire à Ancenis (entre 1837 et 1839).
Le chalutier La Tanche explose au contact d’une mine magnétique dans le port de Lorient : cent quatre-vingt dix morts.
Deux navires, le Velléda et le Rouanez ar-Mor, embarquent soixante et un hommes de l’île de Sein à destination de l'Angleterre. A Plougasnou, L’Oiseau-des-Tempêtes quitte le port du Diben pour l’Outre-Manche.
nuit du mercredi 19 au jeudi 20 juin
Inachevé et en cours d’armement, le cuirassé Jean Bart du capitaine de vaisseau Ronarc’h quitte son bassin de carénage à Saint-Nazaire sous les bombes, et gagne Casablanca.
jeudi 20 juin
Entrée des Allemands dans Saint-Malo et Quimper.
En dix jours, le Morbihan a reçu plus de 130 000 réfugiés : problèmes de ravitaillement.
vendredi 21 juin
Les Allemands sont à Saint-Nazaire et Lorient. Combat des Cinq Chemins près de Lorient : trois officiers et trois soldats français sont tués.
Ayant fui Paris devant l’avancée des troupes allemandes, le peintre symboliste (nabi) Edouard Vuillard est mort à La Baule, à l’âge de soixante-et-onze ans.
samedi 22 juin
Armistice : capitulation française.
A vingt-deux heures, un soldat allemand ivre attaque le manoir du poète Saint-Pol Roux dans la lande de Coecilian, près de Camaret. La vieille servante Rose est assassinée, le poète assommé et sa fille Divine violentés ; la maison est saccagée (le soldat sera fusillé quelques jours plus tard à Brest). Divine est transportée à l’hôpital de Brest, où elle sera soignée pendant plusieurs semaines.
dimanche 23 juin
Le lieutenant-colonel Karl Hotz devient gouverneur militaire de Nantes.
L’amiral Dönitz visite le port de Lorient.
lundi 24 juin
Les Allemands arrivent à Audierne.
du lundi 24 au mercredi 26 juin
Après avoir tenu conseil, cinq bateaux amènent en Grande-Bretagne cent trente-deux Sénans (habitants de l'île de Sein) qui constituent le quart des effectifs du général de Gaulle (le plus âgé a cinquante-quatre ans, le plus jeune quatorze ans).
nuit du lundi 24 au mardi 25 juin
Un incendie dans le parc à combustibles de la rade de Lorient et des citernes du Cosquer entraîne une explosion qui tue vingt-cinq habitants de Lanester, dont douze enfants.
vendredi 28 juin
L’amiral Dönitz choisit Lorient comme principal base des sous-marins allemands en France.
Début de la publication d’un Bulletin d’information d’Ille-et-Vilaine.
fin juin
Un gouverneur militaire allemand arrive en Bretagne.
L’utilisation d’automobiles et de motocyclettes est désormais soumise à autorisation.
Emprisonné en octobre 1939, Célestin Lainé s’évade et rejoint la Bretagne.
début juillet
Départ du gouverneur militaire allemand.
Création d’une monnaie départementale en Ille-et-Vilaine et en Loire-Inférieure.
mardi 2 juillet
Les Allemands arrivent à l'île de Sein.
mercredi 3 juillet
Au château des Rohan à Pontivy, les leaders du PNB clandestin, François Debauvais et Olier Mordrel, revenus d’Allemagne, fondent le Conseil national breton et publie une déclaration en vue de la création d'un Etat breton autonome. Il s'appuie sur les Allemands contre Vichy. La création d’un journal est décidé. Célestin Lainé décide de faire du château des Rohan le quartier général de sa Lu Brezhon (« Armée bretonne »).
A Mers-el-Kébir, en Algérie, une escadre française (amiral Marcel Gensoul) ayant refusé l'ultimatum anglais du vice-amiral James Sommerille d'avoir à continuer la lutte contre l'Allemagne et de faire route vers la Martinique ou de se laisser désarmer, est bombardée (à 16 h 53) par la Royal Navy anglaise : 1 267 morts français, dont une majorité de Bretons.
jeudi 4 juillet
Après une semaine de parution, le Bulletin d’information d’Ille-et-Vilaine disparaît.
vendredi 5 juillet
Passant en revue les six cents premiers volontaires des Forces Françaises Libres à Londres, le général de Gaulle aurait déclaré « Mais l’île de Sein, c’est donc le quart de la France ! » : près de cent quarante d'entre eux sont originaires de l'île de Sein.
samedi 6 juillet
Des réfugiés arrivent encore en Bretagne.
mardi 9 juillet
Intronisation de Mgr Clément Roques, nouvel archevêque de Rennes.
mercredi 10 juillet
L'Assemblée nationale abolit la constitution de 1875 ; quatre-vingt votent contre, dont sept députés et sénateurs bretons, tous finistériens. L'Assemblée donne le pouvoir constituant au maréchal Pétain.
dimanche 14 juillet
Premier numéro de l’hebdomadaire L’Heure bretonne, le journal du PNB créé par Mordrel. Ce premier numéro est diffusé gratuitement et tiré à un très grand nombre d’exemplaires en raison de sa valeur de manifeste (il présente les résultats de la réunion de Pontivy).
lundi 15 juillet
Le Morbihan compte 154 135 réfugiés.
mardi 16 juillet
Décès à Paimpont de la mère du général Charles de Gaulle. Agée de quatre-vingts ans, Jeanne de Gaulle s’était retirée dans ce village d’Ille-et-Vilaine peu après la défaite.
samedi 20 juillet
Selon le Comité Français du Service Social, « il faut signaler que le Morbihan a des conditions d’hygiène et de logement très rudimentaires et que les populations réfugiées venaient au contraire de régions où les conditions de vie étaient bien différentes » : incompréhension et problèmes de cohabitation.
dimanche 21 juillet
Le numéro 2 de L’Heure bretonne est tiré entre 23 000 et 37 000 exemplaires.
mercredi 24 juillet
La population de Pontivy chasse du château des Rohan la milice Lu Brezhon de Célestin Lainé.
en juillet
A Châteaubriant, le camp de Choisel reçoit des prisonniers de guerre, puis des prisonniers politiques.
mardi 13 août
Loi française sur la dissolution des « sociétés secrètes », visant principalement la franc-maçonnerie ; les francs-maçons membres de la fonction publique sont révoqués (dans le Morbihan, onze instituteurs sur les 1 390 du département seront révoqués).
La police allemande a arrêté à La Baule le président de la Generalitat de Catalunya, Lluis Companys (remis aux autorités espagnoles, il sera fusillé le 15 octobre).
mardi 3 septembre
La Royal Air Force bombarde la base de sous-marins de Lorient.
Loi autorisant à nouveau les congréganistes à enseigner : retour dans l’enseignement des Frères des Ecoles chrétiennes, des sœurs des congrégations enseignantes.
Sortie dans les salles de cinéma du film Bécassine, adaptation de la bande dessinée créée en 1905 par Joseph Pinchon réalisée par Pierre Caron, avec Paulette Dubost dans le rôle titre, Max Dearly et Marguerite Duval. Indignation générale des Bretons qui estiment que le film « déshonore la Bretagne ».
mardi 17 septembre
Pour la première fois, un homme est exécuté par les Allemands en Bretagne pour faits de résistance. Marcel Brossier (31 ans) a été fusillé sur le site de La Maltière, à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes.
mardi 24 septembre
Maire néo-socialiste de Saint-Brieuc depuis neuf ans, Elie Brilleaud est révoqué à la demande des Allemands parce qu’il est un haut dignitaire franc-maçon. Il est remplacé par Jean Morvan.
dimanche 29 septembre
L’Heure bretonne publie un numéro « composé et rédigé à la mémoire des marins bretons tombés à Mers el-Kébir sous le feu des canons anglais le 3 juillet 1940 ». L’éditorialiste Morvan Lebesque évoque un « tableau rouge, peint avec du sang breton ».
lundi 30 septembre
Le Morbihan ne compte plus que 7 200 réfugiés (contre 154 000 deux mois et demi plus tôt).
en septembre
Entrée en fonction du nouveau préfet du Finistère.
jeudi 10 octobre
Bien qu’ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain, le député-maire socialiste de Nantes Auguste Pageot est arrêté en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie.
samedi 12 octobre
Dans les départements, le conseil général élu est remplacé par des membres nommés ; plusieurs sont d’anciens conseillers généraux proches du nouveau régime.
lundi 14 octobre
Ebranlé par le drame du 22 juin (viol de sa fille et meurtre de sa servante), et ayant appris le pillage et le destruction de son manoir, le poète Saint-Pol-Roux est transporté à l’hôpital de Brest, où sa fille Divine est en traitement depuis quatre mois.
vendredi 18 octobre
Le poète Saint-Pol Roux meurt à l’hôpital de Brest. Il avait soixante dix-neuf ans.
samedi 19 octobre
La dépouille de Saint-Pol-Roux est exposée dans la chapelle de Camaret, avant d’être conduite au cimetière.
en octobre
Reconstitution officielle du PNB.
lundi 11 novembre
L’amiral Dönitz installe le poste de commandement de la base marine allemande de Lorient dans les villas de Kernével, à Larmor-Plage.
Malgré Mers el-Kébir quatre mois plus tôt et les tentatives de collaborateurs de diaboliser « l’ennemi anglais », des fleurs de papier sont déposés sur les tombes de soldats britanniques au cimetière nantais de la Gaudinière.
vendredi 15 novembre
Le jeune Maurice Halna du Fretay décolle de l’allée du manoir familial de Ranléon, à Jugon-les-Lacs, près de Dinan, avec un monoplan Zlin XII et rejoint l’Angleterre. Il atterrit à Dorchester. Depuis le début de l’occupation, il avait caché les éléments de l’avion dans une ferme et l’avait reconstruit en secret avec l’aide de deux mécaniciens de Jugon.
samedi 16 novembre
Loi municipale revenant à la législation antérieure à celle de 1884 : les maires doivent être désignés par le gouvernement pour toutes les communes de plus de 2 000 habitants. Quant aux conseillers municipaux, ils doivent être choisis par le préfet sur une liste présentée par le nouveau maire ; leur nombre diminuée. Enfin, dans les communes rurales (moins de 2 000 habitants), le Conseil municipal peut être dissous à tout moment par le préfet.
vendredi 29 novembre
Un train de marchandises a déraillé à Saint-Brieuc, sur l’aiguillage de la bifurcation du Légué sur le viaduc de Souzain. La locomotive tombe dans la vallée, mais le mécanicien et le chauffeur parviennent à sauter avant la chute.
en novembre
Entrée en fonction du nouveau préfet d’Ille-et-Vilaine.
Le Vannetais Gilbert Renault (dit le colonel Remy, 1904-1984) fonde la « Confrérie Notre-Dame », un mouvement de résistance.
Premier numéro de la revue bretonne Ollolê, hebdomadaire éditée pour les enfants par les frères Caouissin et Vefa de Bellaing.
lundi 2 décembre
Raymond Delaporte remplace Olier Mordrel à la tête du PNB, qui prend une orientation fédéraliste et une attitude plus modérée contre Vichy : Delaporte demande à Pétain un statut autonome.
Le préfet d’Ille-et-Vilaine, Ripert, signale que la politique extérieure de Vichy « heurte notamment les tendances d’une partie importante des habitants qui, désireux de voir leur pays libéré de l’emprise allemande, se plaisent à se persuader que leur délivrance viendra d’une victoire britannique ».
jeudi 5 décembre
Remise au maréchal Pétain d’un placet, rédigé par le grand druide François Jaffrennou, demandant le rétablissement des frontières de la Bretagne historique, l’enseignement de l’histoire et de la langue bretonnes. Le texte est signé par certains notables élus ou ecclésiastiques et les représentants des principaux milieux professionnels bretons : Yves Allanic (maire de Vannes), Bahon-Rault (président de la Chambre de Commerce de Rennes et président de la 6e Région économique « Bretagne »), de La Bourdonnaye (président de la Chambre départementale d’agriculture d’Ille-et-Vilaine et de la Chambre régionale), François Château (maire de Rennes), des membres de l’enseignement primaire, R. de L’Estourbeillon, d’anciens sénateurs, des responsables d’organisations régionalistes bretonnes dont Jean-Marie Perrot.
samedi 7 décembre
Touché lors d’une attaque sur le port de Brest, un bombardier torpilleur anglais de type Beaufort s’écrase à L’Hôpital-Camfrout. Ses quatre occupants sont tués et enterrés dans le cimetière par la population locale, sous la haute surveillance de l’occupant allemand.
mardi 10 décembre
A Lannion (Côtes-du-Nord), démantèlement du réseau de renseignements et d’action de R. Barré (qui sera fusillé).
nuit du mardi 24 au mercredi 25 décembre
Désigné comme chef du 2e Bureau de la France libre, le capitaine de marine Honoré d’Estienne d’Orves débarque à Plogoff, en Bretagne, avec son radio, Marty, avec la mission de mettre en place un réseau de renseignements. Il émettra le premier message de radio vers Londres depuis la villa Ty Brao, dans les faubourgs de Nantes (?).
mardi 31 décembre
Jean-Marie Allanic devient maire de Vannes.
en décembre
Destitution du maire radical-socialiste de Dinan, Geistdoerfer ; celui de Vannes, Maurice Marchais, est révoqué. le député-maire socialiste de Nantes, Auguste Pageot, est également destitué après plusieurs semaines de détention et remplacé par Edmond Prieur.
Deux aviateurs anglais, dont l’appareil a été abattu par les Allemands au retour d’un raid sur Lorient, sont cachés par des paysans avant d’être pris en charge par un réseau d’évasion.
1941
dimanche 5 janvier
Création du journal hebdomadaire collaborationniste Arvor, dont le directeur est Roparz Hémon.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier
Près de Dinan, l’installation électrique défectueuse et la neige provoquent l’incendie de la voûte de l’église de Saint-Hélen, qui s’étend rapidement au reste de l'édifice et détruit les vitraux du XVe s.
jeudi 9 janvier
Décès de l’évêque de Vannes Mgr Hippolyte Tréhiou. Agé de soixante ans, il était à la tête de l’épiscopat vannetais depuis 1929.
mardi 14 janvier
A Châteaubriant, départ pour l’Allemagne des prisonniers de guerre du camp de Choisel.
mercredi 22 janvier
Arrestation à Saint-Nazaire des membres du réseau de résistance du capitaine d’Estienne d’Orves (arrêté la nuit précédente à Paris).
en janvier
Premières activités de la résistance bretonne.
Démission du maire de Lorient, Emmanuel Svob.
Jean Morvan est remplacé par Emile Chrétien comme maire de Saint-Brieuc.
nuit du mardi 25 février
Cinquante-sept bombardiers de la RAF attaquent le croiseur lourd allemand Admiral Hipper, en cale sèche dans le port de Brest, mais ne l’atteignent pas. Six bimoteurs Avro Manchester de la 207e escadrille faisaient également partie de la formation. C’était leur première mission. Aucun appareil n’a été touché.
mardi 25 février
Marin-pêcheur de Penmarc’h arrêté en novembre 1940 à la suite d’une bagarre dans un café avec une patrouille allemande, François Péron, trente-sept ans, est fusillé à Kerloet, en Concarneau. La veille, il avait tenté de s’évader et s’était brisé une jambe en sautant de sa cellule.
mercredi 5 mars
A Merlevenez, dans le Morbihan, Gildas Le Roux, marin-pêcheur de Plouguerneau âgé de trente-neuf ans, assassine à coups de couteau le cultivateur Runigo, soixante-dix-sept ans, ainsi que sa belle-fille, Marie Ropert, trente-cinq ans, pour les dévaliser, sous les yeux de la petite Runigo, sept ans, qui prévint les voisins.
mercredi 12 mars
La première opération aéroportée sur la France a lieu à Elven, dans le Morbihan.
samedi 15 mars
Mission Savannah à Vannes (Bretagne). Son but : éliminer les pilotes allemands qui guident les bombardiers vers leurs cibles anglaises. C’est la première opération de commandos parachutistes de la France libre. Elle échoue.
jeudi 20 mars
Le régionaliste Yann Fouéré, sous-préfet de Morlaix, lance le quotidien la Bretagne, à capitaux bretons (15 000 exemplaires).
samedi 22 mars
Arrivée à Brest des croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst. Ils ont coulé vingt-deux navires alliés en vingt jours de croisière dans l’Atlantique.
samedi 29 mars
Edmond Germain succède à Jean-Marie Allanic comme maire de Vannes.
lundi 31 mars
Raid nocturne sans succès de cent neuf bombardiers de la RAF sur les croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst, stationnés à Brest.
en mars
Jos Jaffré succède à Ronan de Fréminville comme rédacteur en chef de l’hebdomadaire collaborationniste L’Heure bretonne.
Création par Yann Fouéré du quotidien La Bretagne, avec l’appui financier de l’industriel quimpérois Jacques Guillemot.
Les Allemands entreprennent à Lorient la construction d'une importante base aérienne comprenant deux pistes de 2 000 mètres, des parkings très dispersés, de nombreux abris et hangars (dont certains existent toujours). La base, qui s'appelle Kerlin-Bastard, mettra en œuvre des Me109, Heinkel 111, FW 200 , JU 88, Bücher 131 et Fi 156.
2 090 personnes sont employées sur les chantiers allemands dans les Côtes-du-Nord.
mardi 1er avril
Auguste Donval succède à Emmanuel Svob comme maire de Lorient.
samedi 5 avril
A Brest, un Beaufort de la RAF torpille et endommage sérieusement le croiseur Gneisenau, avant d’être abattu.
en mai
L’Ecole des Pupilles de la Marine est transférée de Brest (« La Villeneuve ») en Zone libre, à Saint Mandrier sur le cuirassé L’Océan.
dimanche 1er juin
Dans le numéro 22 du journal collaborateur Arvor, Roparz Hémon écrit (sous le nom de Pendaran) : « La Troisième République française a répandu dans le peuple une culture basée sur la mystique de la Révolution de 1789, revue et corrigée par le parti radical, avec, cela va sans dire, la collaboration des Juifs et des Loges…».
samedi 7 juin
Des bombardiers de la RAF attaquent sans succès le croiseur lourd allemand Prinz Eugen dans le port de Brest.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juin
Des détenus politiques communistes s’évadent du camp de Châteaubriant, dont Fernand Grenier (ancien député communiste de Seine-Saint-Denis), Eugène Hénaff, Henri Raynaud et Léon Mauvais. Les conditions de détention sont aussitôt renforcés.
dimanche 22 juin
L’Allemagne attaque l’URSS.
lundi 30 juin
Décret 2727 du régime de Vichy : la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique) est séparée de la région Bretagne et rattachée à celle d’Angers pour former les Pays de la Loire.
Mise en service à Saint-Nazaire de la première alvéole-garage de la base sous-marine allemande en présence de l’amiral Dönitz et du docteur Todt.
mercredi 2 juillet
Des bombardiers de la RAF endommagent le croiseur Prinz Eugen dans le port de Brest.
L’ancien maire communiste de Concarneau Pierre Guéguin est arrêté par les gendarmes de la cité.
vendredi 4 juillet
Les Allemands font sauter le Monument américain de Brest.
nuit du dimanche 6 au lundi 7 juillet
Un appareil britannique, abattu par les Allemands, s'est écrasé près de Guilers (près de Brest).
lundi 7 juillet
339 nomades et 75 indésirables sont transférés du camp de Choiseul, à Châteaubriant, au camp de la Forge, à Moisdon-la-Rivière, dans le même département de Loire-Inférieure.
mardi 8 juillet
Création de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme contre le bolchevisme (LVF), afin de combattre les Soviétiques dans les rangs de la Wehrmacht. Deux cents à trois cents Bretons vont s’y engager.
Une commission d’écrivains, dont fait partie l’abbé Jean-Marie Perrot, adopte l’orthographe unifiée du breton (peurunvan).
mercredi 16 juillet
Procès des Anciens combattants à Nantes : des peines lourdes sont prononcées (aggravées en appel).
lundi 28 juillet
Alors que le cadavre d’un aviateur britannique est débarqué à Lorient, des « Vive l’Angleterre » sont entendus dans la foule !
en juillet
Le maire radical-socialiste de Saint-Malo, Gasnier-Duparc, est destitué.
Roparz Hémon est nommé responsable des émissions en langue bretonne de Radio-Rennes, administrée par la Propagandastaffel allemande.
vendredi 8 août
Procès de jeunes résistants à Nantes : bien que condamnés à des peines inférieures à leur détention provisoire, ils sont maintenus en prison sur ordre de la Gestapo et contre l’avis du commandant militaire de la place, Karl Hotz.
dimanche 17 août
Fusillé en février dernier à Concarneau, le marin-pêcheur François Péron est élevé au rang de compagnon de la Libération par le général de Gaulle.
samedi 30 août
Condamné à mort lors du procès des Anciens combattants à Nantes, Marin Poirier est fusillé malgré l’intervention du maire Gaëtan Rondeau.
dimanche 31 août
Raymond Louviot remporte la course cycliste Paris-Nantes.
samedi 20 septembre
Les ports de Brest et de Bordeaux sont survolés par un Mosquito de reconnaissance photographique britannique, dont c’était la première sortie opérationnelle.
samedi 4 octobre
A Vannes, Gildas Le Roux, marin-pêcheur de Plouguerneau âgé de quarante ans, est condamné à mort pour le meurtre et le vol d’un cultivateur à Merlévénez en mars 1941.
samedi 11 octobre
Eugène Le Bellec, cinquante-et-un ans, est nommé évêque de Vannes.
lundi 20 octobre
Peu avant huit heures du matin, un commando FTP de trois hommes (Marcel Bourdarias, Spartaco, Brustheim) venu de Paris abat à Nantes, près de la cathédrale (rue du Roi-Albert), le colonel allemand Karl Hotz (64 ans), feldkommandant de la place. Le haut commandement allemand (Stülpnagel) ordonne l’exécution immédiate de cent otages (chiffre ramené ensuite à 50) et soumet aussitôt à Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur de Vichy, une liste comprenant des anciens combattants. Pucheu ayant élevé des protestations, une seconde liste lui est fournie, face à laquelle il ne bronche pas (elle comprend des otages de l’ancien camp de Choisel, des communistes et des militants d’extrême gauche).
Le linguiste et celtisant Leo Weisgerber crée l’Institut celtique de Bretagne (Framm Keltiek Breizh), sous l’autorité de l’officier allemand Werner Best, chef de la SIPO et de la SD en France occupée et membre de la Société allemande d’études celtiques. Le premier directeur de l’Institut est Roparz Hemon.
mercredi 22 octobre
En représailles à l’assassinat du colonel Hotz, quarante-huit otages sont fusillés à Châteaubriant (27), à Nantes (16) et à Paris (5). Les motifs retenus pour la désignation sont : député communiste (1 cas), secrétaire de « syndicat communiste » (4), communiste (26), violences contre des soldats allemands (2) et action en faveur de l'ennemi (cas). Parmi les victimes de Châteaubriant figurent notamment Guy Môquet (dix-sept ans, fils du député communiste Prosper Môquet), Charles Michels (député de Paris), J-P Timbaud (dirigeant cégétiste), Pierre Guéguin (ancien maire PCF de Concarneau).
vendredi 24 octobre
Funérailles importantes à Nantes du colonel Karl Hotz, en présence du général Neumann-Neurodde, commandant du secteur d’occupation Sud-Ouest, du Feldkommandant von und zu Bodman (successeur de Karl Hotz), des Feldkommandant de Rennes et du Mans, du préfet régional Roussillon (représentant le Maréchal Pétain), du préfet de Loire-Inférieure Dupard, des sous-préfets de Châteaubriant et de Saint-Nazaire, du maire de Nantes Gaëtan Rondeau. Le passage du cortège est marqué par la fermeture des magasins qui ont du baisser leur rideau.
mardi 28 octobre
Les Allemands suspendent en France les exécutions d’otages pour les attentats de Nantes et de Bordeaux.
mardi 11 novembre
Le général de Gaulle a décerné à la ville de Nantes le titre de Compagnon de la Libération.
jeudi 13 novembre
Directeur de l’école de Roscoat, à Pléhédel (Côtes-du-Nord), Jean-Baptiste Legeay, chef d’un réseau de rapatriement d’aviateurs alliés, est arrêté à Pléhédel à la suite d’une dénonciation et transféré à Fresnes (il sera exécuté en 1943).
dimanche 16 novembre
Le Sainte-Thérèse, un palangrier du port de Douarnenez, a disparu dans le Raz de Sein : seize morts.
mercredi 26 novembre
Suite à une demande nationale, la préfecture de Finistère ordonne de procéder à l’enlèvement des statues de bronze de la ville de Quimper pour être fondues (seules la statue de Laennec échappera à la destruction).
en novembre
Un petit groupe de résistants rennais crée le journal clandestin La Bretagne enchaînée.
jeudi 11 décembre
Nommé en décembre 1940, Eugène Le Bellec est officiellement ordonné évêque de Vannes.
lundi 15 décembre
Neuf détenus du camp de Choiseul, à Châteaubriant, ont été exécutés au bord de l’étang de la Blisière, en forêt de Juigné. Certains prisonniers du camp ont entonné, l’hymne national breton (Bro gozh ma zadoù), ainsi que La Marseillaise et L'Internationale en breton lorsque les soldats allemands ont emmené les condamnés.
samedi 20 décembre
Le colonel Rémy se procure les plans allemands de la base sous-marine de Lorient.
jeudi 25 décembre
Dans son message de Noël, le général de Gaulle rend hommage aux Bretons : « Parmi les bons et purs Français, marins, soldats, aviateurs qui combattent toujours pour la France, un sur trois est Breton ».
fin d’année
Victor Le Gorgeu, maire de Brest, est destitué de ses fonctions.
1942
mercredi 7 janvier
Dans l’hebdomadaire collaborationniste Arvor, on peut lire : « La Bretagne n’a qu'une langue : le breton. Le français n'est qu’une langue étrangère. Bien que le français soit en usage parmi nous, et qu’il soit appelé à l’être encore, notre but c'est de bannir le français. Tant qu’il restera dans notre pays quelqu'un qui parle le français, c’en sera un de trop. »
lundi 12 janvier
Hitler ordonne que les croiseurs Gneisenau et Scharnhorst quittent Brest pour la Norvège.
lundi 2 février
La municipalité brestoise est dissoute et remplacée par une Délégation spéciale de neuf membres présidée par Victor Eusen, maire de Saint-Pierre de Quilbignon.
mercredi 11 février
La Marine allemande lance l’opération « Cerberus » (rapatriement à Wilhelmshaven des croiseurs Scharnhost, Gneisenau et Prinz Eugen) : les trois navires quittent de nuit le port de Brest et, escortés par 6 destroyers, 14 torpilleurs et 32 vedettes lance-torpilles, s’engagent en Manche à travers le passage ouvert quelques jours plus tôt par des chasseurs de mines. Les britanniques sont pris par surprise.
en février
Destruction du château de Kernazel, en Radenac, à l’ouest de Josselin.
Le Centre Marin médical de Pen Bron, à La Turballe, est évacué et occupé par un corps de garde de huit soldats allemands.
Créé en novembre 1941, le journal clandestin La Bretagne enchaînée cesse de paraître après l’arrestation de plusieurs de ses auteurs.
samedi 7 mars
Deux jeunes prisonniers du camp de Choisel, à Châteaubriant, ont été fusillés à Nantes.
vendredi 27 mars
A Pont-l’Abbé, la Kommandantur s’installe à l’école Saint-Gabriel.
nuit du vendredi 27 au samedi 28 mars
Coup de main britannique sur Saint-Nazaire (« opération Chariot ») dirigé par Lord Mountbatten : 266 commandos (aidés par le destroyer Campbeltown, 16 vedettes M-L, 1 vedette lance-torpilles MTB et une canonnière MGB) ont mené un raid contre la forme-écluse Joubert afin de l’empêcher de recevoir le plus gros cuirassé allemand, le Tirpitz. Grâce aux informations fournies par la résistance (réseau Notre-Dame de Gilbert Renault), l’opération est un succès : la forme Joubert restera inutilisable durant tout le reste de la guerre. A l’issue des combats, 169 Britanniques ont été tués et 200 faits prisonniers. Côté allemand, le bilan est de plus de 400 morts.
dimanche 29 mars
A Saint-Nazaire, les derniers commandos britanniques se rendent après trente-six heures de combats. Des habitants ont réussi à en cacher ; certains ont fait le coup de feu avec les Anglais.
en mars
Le régionaliste Yann Fouéré, sous-préfet de Morlaix, prend le contrôle de la Dépêche de Brest (70 000 exemplaires).
mercredi 8 avril
Trahie, la résistante de Crozon Yvonne Leroux, dite « Tante Yvonne » (60 ans) est arrêtée et déportée à Ravensbruck. Membre du réseau Johnny, elle était la principale informatrice concernant le comportement de la flotte allemande à Brest, glanant des renseignements qu'elle transmettait chiffrés par poste émetteur.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 avril
La ville de Brest et plus particulièrement le port subissent huit heures de bombardements.
dimanche 19 avril
A Rennes, attentat manqué, à la grenade, de la Résistance contre Doriot, le chef du PPF.
mardi 21 avril
Les Allemands fusillent en France vingt otages pour « complicité » durant le raid du 27 mars à Saint-Nazaire.
jeudi 23 avril
Quatre jeunes prisonniers du camp de Choisel, à Châteaubriant, ont été fusillés à Nantes.
mercredi 29 avril
Deux autres prisonniers du camp de Choisel ont été exécutés à Nantes.
vendredi 1er mai
Début de l’évacuation du camp de prisonniers de Choiseul, à Châteaubriant : cinq groupes seront transférés jusqu’au 11 mai. Les premiers à partir sont les « indésirables », déplacés au camp de Rouillé.
vendredi 10 mai
Le cycliste Louis Caput remporte la cinquième et dernière édition du Circuit d’Auray (créé en 1936).
samedi 11 mai
Les dernières prisonnières du camp de Choiseul, des détenues politiques et femmes « indésirables », sont transférées au camp d'Aincourt. Le camp d’internement de Châteaubriant est fermé.
jeudi 14 mai
Ouverture à Nantes du premier congrès de l’Institut celtique de Bretagne.
samedi 16 mai
Dernière exécution d’un condamné à mort dans le département du Morbihan : Gildas Le Roux, un marin-pêcheur âgé de 41 ans, est guillotiné dans la cour de la prison de Vannes, à 5 h 45 du matin. Il avait été condamné pour le meurtre et le vol d’un cultivateur à Merlévénez en mars 1941.
dimanche 17 mai
Clôture à Nantes du congrès de l’Institut celtique de Bretagne.
mercredi 17 juin
Le colonel Remy embarque à Pont-Aven pour l’Angleterre, grâce à l’organisation de son lieutenant Alphonse Tanguy (« Alex »). Son réseau de résistance, la Confrérie Notre-Dame a été démantelée par la Gestapo.
Les paroissiens de Lanhouarneau (Léon) font à saint Hervé le vœu de l’honorer chaque année si les prisonniers rentrent d’Allemagne sains et saufs (leur prière étant exaucée, la fontaine Saint-Hervé deviendra un lieu de procession annuelle le 17 juin, jour de la fête du saint).
en juin
Roparz Hémon est élu directeur de l’Institut celtique de Bretagne.
jeudi 9 juillet
Meurtre à Rennes. Un chômeur de 19 ans, Robert Varnière, assassine de 11 coups de hachette dans la tête l’épicière Etiennette Le Meur, veuve Le Tellec (61 ans), rue du Chapitre, pour la voler.
mi-juillet
Arrestation en Loire-Inférieure de 95 juifs étrangers (selon la législation de Vichy).
jeudi 16 juillet
Rafle de quelques dizaines de juifs en Ille-et-Vilaine (le même jour que la rafle du Vel’ d’Hiv’ à Paris).
mercredi 22 juillet
A Penmarc’h, Saint-Guénolé est érigée en paroisse.
dimanche 26 juillet
Dans le journal collaborationniste Arvor, Roparz Hémon écrit : « L'histoire de Bretagne, croyons-nous, est au programme des écoles et, obligatoirement, les petits Bretons doivent apprendre que les Celtes ont subi plusieurs siècles de honte et d'esclavage, depuis le temps où feue Marianne livrait notre pays à ses juifs. Il ne s'agit pas de « politique déplacée », il s'agit de vérité à ancrer dans l'esprit de nos enfants et le plus souvent elles leur seront répétées, mieux cela vaudra... ».
mercredi 5 août
Le sous-marin japonais I.30 arrive à Lorient, où il débarque son avion de combat « Zéro », démonté, cadeau de la Marine japonaise au IIIe Reich.
dimanche 23 août
Paul Maye remporte la course cycliste Paris-Nantes.
du samedi 29 au dimanche 30 août
Bravant l’interdiction de l’évêque de Quimper, Mgr Duparc, de célébrer les fêtes du Bleun-Brug pendant l’occupation, l’abbé Jean-Marie Perrot organise le Bleun-Brug de Tréguier à l'occasion du 500e anniversaire de la mort du duc de Bretagne Jean V.
en août
Hebdomadaire collaborationniste écrit en français et en Breton, le journal Arvor, de Roparz Hémon, devient entièrement bretonnant.
vendredi 4 septembre
Loi « sur l’utilisation et l’orientation de la main-d’œuvre » (STO), qui mobilise potentiellement tous les hommes âgés de 18 à 50 ans et les femmes célibataires âgées de 21 à 35 ans.
lundo 21 septembre
Dans le centre du Finistère, Saint-Herbot, dépendance de Plonévez-du-Faou, est érigée en paroisse indépendante.
vendredi 9 octobre
Nouvelle rafle de juifs en Ille-et-Vilaine (au total, 138 juifs seront arrêtés dans ce département durant la guerre).
dimanche 11 octobre
Sécession d'une partie du PNB et création du Comité consultatif de Bretagne, regroupant 22 personnalités culturelles et la plupart des modérés (Yann Fouéré, Joseph Martray,...). Ce Comité obtient des concessions dans le domaine culturel, mais aucun progrès politique n’est perçu.
en octobre
Grève de 5 000 ouvriers nantais contre les départs de mobilisés STO en Allemagne.
nuit du mercredi 11 au jeudi 12 novembre
Seul exemple de raid allié contre la côte française comprise entre Cherbourg et Saint-Nazaire : la vedette rapide MTB-244 de la Royal Navy débarque à Plouézec, près de Paimpol, un groupe de onze hommes dont la mission est détruire la station sémaphore occupée par les Allemands et à faire des prisonniers pour semer le trouble chez l’occupant. Repéré, le commando investit cependant les lieux, tuant une sentinelle et blessant trois soldats allemands.
mercredi 18 novembre
Robert Varnière, un chômeur de 19 ans, est condamné à mort pour avoir assassiné à coups de hachette une épicière de 61ans à Rennes, en juillet dernier (il sera gracié).
jeudi 26 novembre
Décès à Pouldreuzic de Jean Hénaff. Le créateur de la Société Hénaff et du célèbre pâté du même nom était âgé de 83 ans.
début décembre
Création à Rennes d’un Commissariat régional aux questions juives pour les quatre départements bretons (la Loire-Inférieure dépend d’Angers).
nuit du lundi 21 au mardi 22 décembre
Mission « Cockle » : parachutage près de l’étang au Duc, à Ploërmel, de deux membres de la France libre, le lieutenant Guy Lenfant et le radio Rapin, chargés de réceptionner des envois d’armes et d’explosifs et de recueillir des informations.
lundi 30 décembre
Condamnés à mort la veille par les autorités allemandes de Rennes, 25 résistants (PCF-FTP) âgés de 19 à 43 ans ont été fusillés sur un terrain militaire de Saint-Jacques-de-la-Lande, dans les champs de La Maltière. Exécutés par groupe de deux ou trois entre 9 h 20 et 10 h 18, ils avaient commis des actes de sabotage et des attentats non meurtriers contre les collaborateurs (siège de la LVF, etc.).
1943
dimanche 3 janvier
69 Forteresses volantes américaines ont mené un raid, à 6 600 mètres d’altitude, sur la base sous-marine de Saint-Nazaire. 4 avions ont été abattus. Dans l’un des appareils, le mitrailleur Alan Magee a sauté sans parachute et s’en est sorti par miracle après être passé par la verrière de la gare de Saint-Nazaire. Le « Miraculé de Saint-Nazaire » est fait prisonnier par les Allemands et soigné.
jeudi 14 janvier
En riposte à l’accroissement des opérations des sous-marins allemands, la RAF bombarde les bases de Cherbourg et de Lorient.
samedi 23 janvier
Abattu par un chasseur allemand, un bombardier B-17 américain s’est écrasé sur la commune d’Edern, à Kerganaben, avec l’un de ses membres d’équipage. Les huit autres sont parvenus à sauter en parachuter, atterrissant au Cloître-Pleyben. Recherchés, ils sont cachés dans divers lieux des environs, dont le château de Tréfry, en Quéméneven (propriété de Césaire de Poulpiquet).
mercredi 27 janvier
Des résistants mitraillent un train dans la région de Lamballe : le mécanicien Léon Catros est blessé à la jambe.
jeudi 28 janvier
Décret d’évacuation de la population non indispensable de Brest.
vendredi 29 janvier
A 14 h 15, deux vagues de bombardiers Boston de l’US Air Force ont bombardé Morlaix pour y détruire le viaduc. Celui-ci est à peine touché (trois impacts seulement ; trois mois de travaux), mais les 43 bombes tombées à côté (150 immeubles touchés) tuent 74 personnes (dont 39 enfants de l’école maternelle Notre-Dame de Lourdes et leur institutrice, sœur Saint-Cyr ; ainsi que la coiffeuse Cochin et ses deux employées), et font 34 blessés graves. L’église Saint-Melaine est gravement endommagée (sacristie et bas-côté détruits ; elle sera restaurée sous la direction des architectes René Lisch et Couasnon). L’hôpital étant réquisitionné par les Allemands, les blessés sont transportés au collège des jeunes filles au Château.
samedi 30 janvier
La voie ferrée étant coupée sur le viaduc de Morlaix, les trains s’arrêtent avant et après celui-ci : les voyageurs doivent descendre en ville, la traverser pour retrouver le train sur l’une ou l’autre colline.
samedi 6 février
Pour répondre aux exigences allemandes de main d’œuvre, Vichy crée le Service du travail obligatoire (STO). Tous ceux nés entre le 1er janvier 1920 et le 30 décembre 1922 sont concernés. Ce sera un échec : sur 700 000 requis, 170 000 seulement partiront, dont 15 000 Bretons.
dimanche 7 février
La commune de Lorient subit son plus violent bombardement aérien : six cents maisons sont détruites.
lundi 8 février
Dix jours seulement après le bombardement de Morlaix, un premier train, roulant au pas, franchit le viaduc sur l’unique voie encore en état.
mercredi 10 février
La ville de Lorient, devenue la cible des bombardements lourds, est évacuée.
Arrêté dans les Côtes-d’Armor en novembre 1941, le directeur d’école résistant Jean-Baptiste Legeay (46 ans) est décapité à Cologne, en Allemagne.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 février
466 appareils de la RAF déversent un millier de bombes sur le port de Lorient. Le raid a été mené par des bombardiers Lancaster, Halifax, Wellington et Stirling. Sept appareils sont portés manquants au retour (tous les mois, la RAF exécute environ 1 000 sorties dont l’objectif est Lorient ; le port de Saint-Nazaire subit un sort analogue).
mardi 16 février
Vichy mobilise pour deux ans de STO trois classes d’âge : tous les hommes nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922.
dimanche 28 février
Bombardements alliés sur Saint-Nazaire. Des communes voisines sont touchées (notamment Saint-André-des-Eaux : plusieurs morts et quatre-vingt maisons détruites).
lundi 8 mars
Un bombardement allié fait 252 morts à Rennes.
samedi 27 mars
La ville de Saint-Nazaire est durement touchée par l’aviation alliée.
vendredi 2 avril
Des bombardements alliés sur Saint-Nazaire abîment sérieusement le phare du vieux môle.
lundi 5 avril
Décidés à rejoindre les Forces française libres en Angleterre, 19 jeunes quittent Saint-Quay-Portrieux à bord du Viking, un cotre de 8 mètres. Ils sont arraisonnés au large de Guernesey par un garde-côte allemand, emprisonnés et expédiés dans un camp de déportation. 13 d'entre eux y perdront la vie.
vendredi 16 avril
Pour les protéger des bombardements, les populations civiles sont évacuées de Brest, Cherbourg, Dieppe, Saint-Malo et Le Havre.
lundi 19 avril
Electrification des phares de la Croix et de Beuzec à Concarneau.
mercredi 21 avril
Création du Football Club de Nantes, par la fusion des six principaux clubs de Loire Atlantique (La Mellinet, St Pierre, l'AC Batiment-Loire, Les Batignolles, l'ASO Nantes et le Stade Nantais UC). Les principes fondateurs sont rédigés sous l’égide de Marcel Saupin, dans l’arrière-salle d’un café de la place du Commerce.
lundi 3 mai
Des résistants attaquent la mairie de Plounévez-du-Faou.
vendredi 7 mai
Au nord-est de Guingamp, les habitants de Pommerit-le-Vicomte ont manifesté en faveur de la Résistance (le maire Marcel Renaut sera suspendu suite à cet acte).
vendredi 14 mai
Ordonnance épiscopale créant sur le territoire de Plouguerneau, au nord de Brest, la paroisse de Lilia.
dimanche 23 mai
Création à Rennes de l’association de musique traditionnelle Bodadeg Ar Sonerian (« Assemblée des sonneurs ») par Polig Montjarret, Dorig Le Voyer, Efflam Kuven, Robert Marie, Iffig Hamon et René Tanguy. Ils donnent une première prestation dans la cour du Parlement de Bretagne.
samedi 29 mai
Un bombardier américain B 17, de retour d'une mission à Saint-Nazaire, est abattu par des chasseurs allemands au-dessus des Côtes-du-Nord. Avant que l'appareil s'abîme en mer, les aviateurs ont le temps de sauter en parachute. Recueillis par des résistants de Plourhan, ils sont cachés puis expédiés en Angleterre.
en mai
Les bénédictines de Saint-Michel de Kergonan (Plouharnel) se réfugient au château de Coëtcandec, en Locmaria-Grand-Champ (Morbihan).
mercredi 2 juin
Une douzaine de personnes du centre Finistère, dont quatre femmes, ayant aidé des pilotes américains à se cacher sont condamnés à la déportation (parmi lesquels Césaire de Poulpiquet).
mercredi 30 juin
L’U-188 quitte Lorient pour aller chercher de la matière première (étain, caoutchouc) en Asie du Sud-Est.
en juin
Selon les sources allemandes, 22 566 hommes travaillent pour l’occupant dans le port de Saint-Malo, 22 497 dans celui de Brest, 22 285 à Lorient et 14 993 à Saint-Nazaire (soit un total de 82 341 hommes).
dimanche 11 juillet
Les Allemands pendent deux jeunes résistants à Rostrenen.
jeudi 15 juillet
Parachutés en Bretagne, près de Ploërmel, en décembre 1942, le lieutenant Guy Lenfant et le radio Rapin retournent en Angleterre grâce à un petit avion venu les récupérer. Ils emportent avec eux les plans des défenses allemandes du Morbihan, remis par le chef des gendarmes du département, le commandant Maurice Guillaudot.
mercredi 21 juillet
Formation à Spézet et Plounévez-du-Faou du premier maquis breton (FTPF) ; il compte une vingtaine d’hommes mal armés.
dimanche 25 juillet
Le premier parachutage d’armes à la résistance bretonne a lieu à Martigné-Ferchaud, en Ille-et-Vilaine.
en juillet
7 000 personnes sont employées sur les chantiers allemands dans les Côtes-du-Nord.
samedi 7 août
Des manœuvres des Bagadou Stourm (groupes de combat fascistes bretons) se terminent à Scrignac, la paroisse de l’abbé Perrot.
mercredi 11 août
Parti de Belfast pour une base du sud de l’Angleterre, un bimoteur américain se retrouve au-dessus de la Bretagne suite à une erreur de navigation : abattu par deux chasseurs allemands, l’appareil s’écrase, vers quinze heures, sur la commune de Pleuven : quatre membres d’équipage sont tués sur le coup, le seul survivant, le sergent mécanicien Cecil E. Bell, est pris en charge par la résistance et gagne l’Angleterre (plus de 4 000 personnes assisteront aux obsèques de ses quatre compagnons à Pleuven).
mercredi 18 août
Canicule : il fait 38° à Nantes.
jeudi 19 août
Electrification des phares de la Croix et de Beuzec, à Concarneau.
dimanche 22 août
Gaby Gaudin remporte la course cycliste Paris-Nantes.
mardi 31 août
En provenance de Penang (Malaisie), le sous-marin japonais I-8 arrive à Brest. Il transporte un équipage qui vient chercher l’U-1224, offert par les Allemands.
en août
Le château de l’écrivain pour enfants Jeanne Coroller, chrétienne-nationaliste, accueille le Kadervenn de Célestin Lainé.
jeudi 16 septembre
Nantes subit de graves bombardements anglo-américains.
jeudi 23 septembre
Nouveaux terribles bombardements de Nantes par les Anglo-Américains : 1 150 civils sont tués.
en septembre
L’association de musique traditionnelle Bodadeg ar Sonerion, créée au printemps dernier, organise son premier camp musical à Gouézec. Vingt-trois élèves sont présents.
mardi 12 octobre
Trois Belges engagés par l’organisation Todt fuient Brest et se réfugient dans la grotte de Roz Divez, sur les bords de l’Aulne, à l’est de Châteaulin, où ils fondent le second maquis de Bretagne, le maquis de Pen-ar-Pont - Beuzit - Keralliou. Il sera dirigé par Auguste Le Guillou, contrôleur du Trésor à Châteaulin.
mardi 19 octobre
L’acteur, metteur en scène et directeur de théâtre André Antoine meurt au Pouliguen, en Loire-Inférieure [Loire-Atlantique], à l’âge de quatre-vingt-six ans.
samedi 23 octobre
Echec de l’opération britannique « Tunnel » : le forceur de blocus allemand Münsterland parvient échapper à ses poursuivants. Le croiseur anglais HMS Charybdis est coulé par une torpille allemande au large des côtes bretonnes (au nord-ouest de Perros-Guirec) : plus de 400 morts, 107 survivants.
vendredi 5 novembre
Le résistant breton Alphonse Tanguy, alias « Alex », chef d’un réseau CNS dans le sud-est du Finistère et à Lorient, est abattu par la Gestapo à Paris. Il avait quarante-sept ans.
vendredi 12 novembre
Un soldat allemand est tué à la gare de Plérin (au Légué) par trois lycéens de Saint-Brieuc.
lundi 22 novembre
Grâce à la complicité de l’ingénieur des travaux publics Le Bras, le lieutenant de vaisseau Yvon Le Hénaff et Yvon Jézéquel parviennent à s’emparer à Lézardrieux de la vedette des Phares et balises La Horaine et à mettre le cap sur l’Angleterre, avec cinq volontaires et leur gardien allemand neutralisé par l’équipage.
samedi 27 novembre
Arrestation du résistant Jean Nobilet, syndic de la Corporation agricole (syndicat paysan vichyste) d’Ille-et-Vilaine.
en novembre
Célestin Lainé crée la Compagnie bretonne (qui deviendra par la suite Bezen Perrot).
vendredi 10 décembre
Les Allemands arrêtent sur dénonciation vingt lycéens, élèves et maîtres, résistants du lycée Le Braz de Saint-Brieuc.
dimanche 12 décembre
L’abbé autonomiste breton Jean-Marie Perrot (66 ans) est abattu d’une balle dans la tête par le maquisard communiste Jean Thépaut, sur un chemin de terre de Scrignac.
mercredi 15 décembre
Les obsèques de l’abbé Perrot se déroulent à Scrignac, en présence des chefs du mouvement nationaliste breton mais en l’absence de la plupart des habitants du village. Après l’oraison funèbre prononcée par Mgr Duparc, évêque de Quimper, Célestin Lainé rend hommage à l’abbé « à la manière des anciens celtes » en passant une branche d’if au dessus de son corps puis déclare « La guerre est déclarée entre les ennemis de la Bretagne et nous. Ils ont tiré les premiers. Maintenant nous allons prendre les armes. Nous sommes prêts. »
jeudi 16 décembre
Nouvelle sécession du PNB regroupant les plus durs : Lu Brezhon, la Milice bretonne (avec Célestin Lainé et Ange Péresse), rattachée au Sicherheisdienst (SD-police politique allemande), prend le nom de « Bezen Perrot ». Ce mouvement compte cinquante hommes portant des faux noms, organisés en deux sections de quatre groupes chacune, et basés à la caserne Colombier de Rennes.
vendredi 24 décembre
Dans la soirée, à Morlaix, une grenade lancée depuis la rue Gambetta explose sur la piste de danse du Foyer du Soldat (Soldatenheim) situé rue de Brest (dans les anciens salons Quiviger), faisant dix-sept blessés.
dimanche 26 décembre
En représailles de l’attentat d’il y a deux jours, les Allemands organisent une rafle, rassemblant au centre ville de Morlaix tous les hommes valides âgés de seize à quarante ans, procédant à environ 500 arrestations. Finalement, ils ne gardent que 67 otages, parqués entre la Mairie et le port, puis conduits dans un hangar de l’aérodrome.
vendredi 31 décembre
Un bombardier américain s’est écrasé à Kercréac’h, à l’ouest de Bannalec : le pilote et deux membres d’équipage sont tués ; les six autres parviennent à sauter en parachute, mais d’entre eux sont faits prisonniers par les Allemands.
1944
samedi 1er janvier
Création au sud de Guingamp du maquis de Plésidy, dirigé par le capitaine Branchoux.
dimanche 2 janvier
Parqués dans un hangar de l’aérodrome depuis une semaine, les soixante otages morlaisiens sont transférés par camions à la gare, devant la population pressée le long de la rue Gambetta. Rassemblés dans des wagons à bestiaux, ils sont conduits au camp de Compiègne (puis au camp de concentration de camp de Buchenwald). L’un d'eux sera libéré et cinq autres parviendront à s’évader durant le trajet.
vendredi 21 janvier
Au large de la pointe du Raz, le feu du phare de la Vieille est évacué.
jeudi 3 février
Arrestation à Plogoff (Sud-Finistère), lors d’un contrôle de routine, des chefs résistants pour la zone Nord, Pierre Brossolette et Emile Bollaert, après le naufrage du Jouet des flots. Ils devaient rallier Alger.
samedi 5 février
A Berrien, dans les monts d’Arrée, une troupe de résistants des FTPF, venue se reposer dans la ferme de Goënidou, est surprise par un officier de l’armée allemande et son ordonnance. Les deux hommes sont aussitôt exécutés avec leurs chevaux et enterrés près de la fontaine. Grâce au soutien des habitants de Trédudon venus piétiner les tombes avec leurs vaches, les Allemands ne découvriront jamais les cadavres.
dimanche 6 février
Trois des maquisards impliqués la veille dans la mort deux soldats allemands sont arrêtés alors qu’ils portaient les objets de leurs victimes. Ils sont sommairement exécutés.
jeudi 10 février
Dénoncés, les maquisards du Poulmein (à deux kilomètres au nord de Baud) sont attaqués par les Allemands : deux résistants sont tués et deux autres faits prisonniers. Un jeune garçon de quatorze ans venu les prévenir, Mathurin Henrio, est touché d’une balle dans le dos alors qu’il fuyait à travers champ puis achevé (il deviendra le plus jeune Compagnon de la Libération).
samedi 12 février
3 000 personnes ont assisté à l’enterrement du jeune Mathurin Henrio à Baud.
vendredi 18 février
Le maréchal Rommel inspecte la base sous-marine de Saint-Nazaire.
lundi 21 février
Trois des vingt lycéens arrêtés le 10 décembre 1943 à Saint-Brieuc (Geoffroy, Le Cornec, Salaün) ont été fusillés par les Allemands au mont Valérien, près de Paris.
dimanche 27 février
L’ancien commissaire aux Prisonniers de Vichy, François Mitterrand, rallié à la résistance (sous le nom de Morland), rentre d’Angleterre en France : partie la veille de Dartmouth, une navette MTB de la Royal Navy le dépose sur la plage de Vilin Izella, au pied de la pointe Beg an Fry, en Guimaëc. Le maraîcher Joseph-Antoine Mercier le conduit en camionnette à Morlaix, où il prend le train. Mitterrand porte un pistolet automatique, une dose de cyanure et une lettre signée par Henri Frenay (dans laquelle il ordonne que les groupements de prisonniers soient réunis sous une direction tricéphale : Jacques Bénet, Cailliau et François Mitterrand).
vendredi 3 mars
Dans le nord-est des Côtes-du-Nord, un convoi allemand qui se rend au Cap-Fréhel est mitraillé par les résistants. En représailles, quatre personnes sont tuées dans un café de Pluduno, près de Plancoët.
dimanche 5 mars
Dans les Côtes-du-Nord, Joseph Keramanach, un tailleur de lin de vingt-huit ans, commet plusieurs cambriolages en vue de son futur mariage : à Kéralic, en Trézény, il étrangle avec une corde Mme Ropars, une fermière qui l’avait surpris. Il parvient à maquiller le crime en suicide et ne vole qu’une partie de l’argent pour ne pas éveiller de soupçon (il se trahira tout seul en 1947).
Décès au camp de Drancy du poète Max Jacob. Catholique d’origine juive, né à Quimper, il était âgé de soixante-huit ans.
jeudi 9 mars
Les résistants FTP de la compagnie Tito ont reçu un parachutage d’armes à Plounévez-Quintin (près de Rostrenen).
dimanche 12 mars
Action des résistants contre la prison Saint-Charles de Callac. Parmi les attaquants figurent les F.T.P. du maquis de Pen-ar-Pont, près de Châteaulin. Ses membres restés en réserve sont attaqués la même journée dans la carrière des Quinquis par des parachutistes allemands qui se retirent en ayant perdu un homme.
lundi 13 mars
Visite d’inspection en Bretagne du maréchal Rommel : sur le site du Bégo, en Plouharnel (Morbihan), il ordonne un renforcement des défenses.
dimanche 19 mars
Marcel Callo est arrêté pour fait de résistance et déporté au camp de Mauthausen.
lundi 20 mars
Le militant nationaliste François Debauvais, quarante-et-un ans, meurt de la tuberculose dans un hôpital de Colmar, en Alsace.
mercredi 22 mars
Une voiture de gendarmerie de Guingamp est attaquée par la résistance de Callac afin de libérer un résistant en cours de transfert, Joseph Guillerm.
vendredi 31 mars
Responsable socialiste de Libération-Nord dans le Morbihan, le résistant Joseph Rollo est arrêté par le SD et déporté au camp de concentration de Neuengamme (d’où il ne reviendra pas).
en mars
Suite à la déportation de Prosper Chubert, l’avocat vannetais Jean Camenen, représentant de « la Jeune République », prend la direction du CDL du Morbihan.
Arrestation des derniers Juifs encore présents en Loire-Inférieure selon le préfet.
vendredi 7 avril
Docker brestois, Joseph Eliès assassine à coups de hache une jeune épicière de Quimper. Récidiviste, il avait déjà agressé et blessé celle-ci pour la voler en décembre 1943 !
dimanche 9 avril
Le capitaine Maschke, chef des services de l’Abwehr à Saint-Brieuc organisent une rafle à Callac : huit cents soldats, appuyés par des miliciens du Bezen Perrot, rassemblent la population dans les halles ; 120 personnes en situation irrégulière sont transférées à Saint-Brieuc (une cinquantaine seront emprisonnées et une dizaine déportées).
Les Allemands commettent des exactions à Plouigneau, dans le nord-est du Finistère.
mercredi 19 avril
Réquisitionné pour le STO en Allemagne, le jeune jociste breton Marcel Callo est arrêté pour avoir fait clandestinement œuvre de mission. Il est transféré à la prison de Gotha avec les principaux dirigeants jocistes de Thuringe (puis envoyé en camps de concentration).
vendredi 21 avril
A Guingamp, le résistant Yves Le Magoarou fait sauter le bâtiment central de la caserne La Tour d’Auvergne (remplacé de nos jours par le Dolmen hommage au 48e RI).
Dans le Finistère, quatre résistants âgés de vingt-deux à vingt-quatre ans sont fusillés à Pleyber-Christ et à Poulguen en Penmarch.
dimanche 23 avril
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, sept résistants sont arrêtés par les Allemands à Plouaret.
lundi 24 avril
René Le Louarn, vingt-cinq ans, étrangle la petite Paulette Besret, treize ans, dans un clocher d’une église des Côtes-du-Nord (il sera exécuté en 1949).
mercredi 26 avril
Grosse action de la résistance à Brest : 400 000 litres d’essence destinés aux sous-marins allemands sont partis en fumée suite à la destruction des usines Jupiter par un commando de Défense de la France, commandé par Yves Hall.
Dans le centre du Finistère, à l’est de Châteaulin, le maquis FTPF de Pen-ar-Pont-Keraliou-Beuzit et Lothey, est anéanti par les Allemands. Trahis par l’un des leurs, douze maquisards endormis dans un campement improvisé au Beuzit, à Lothey, sont arrêtés par la feldgendarmerie de Châteaulin et transférés à la prison Saint-Charles de Quimper (sept d’entre eux seront fusillés à Fouesnant le 15 mai 1944, les autres disparaîtront à tout jamais).
vendredi 28 avril
Arrestation à La Roche-Derrien (Côtes-du-Nord) des résistants du réseau Alliance Jeannie de Clarens, Le Bitous, Jacques Collard et François Margeau. Ils sont transférés à Rennes.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 avril
Le cuirassé canadien NCSM Athabaskan est coulé au large de Kerlouan (Finistère-Nord) par un torpilleur allemand : au moins 128 morts. Le NCSM Haida parvient à sauver 44 marins tandis qu’un dragueur de mine allemand en récupère 83 autres. Poussés par le courant et le vent, 59 membres de l’équipage dérivant inertes dans leurs brassières de sauvetage sont recueillis par les marins-pêcheurs en divers points de la côte de Plouescat.
dimanche 30 avril
Quarante habitants du village de Landaul, dont le maire Le Rouzic, ont été contraints d’assister à l’exécution de six jeunes résistants. Capturés à Kergouarec, ils ont été fusillés sur la place du bourg par les Allemands.
lundi 1er mai
Des manifestants portant des drapeaux rouges et des drapeaux tricolores défilent dans le bourg de Lanvénégen (Morbihan) et dans les villages alentour en chantant La Marseillaise et L'Internationale.
vendredi 5 mai
A Saint-Brieuc, la cour martiale de la Feldkommandantur, siégeant au palais de justice, a condamné à mort dix-neuf résistants à l’issue d’un procès expéditif.
samedi 6 mai
Les dix-neuf résistants condamnés la veille ont été fusillés sur le champ de manœuvre de Ploufragan [aujourd’hui au Zoopôle]. Parmi les victimes, originaires pour la plupart de Callac et de Lannion, figurent sept résistants de la compagnie FTP « La Marseillaise », spécialisée dans le sabotage des voies ferrées dans la région de Plouaret.
dimanche 7 mai
Les sept résistants arrêtés à Plouaret le 23 avril sont condamnés à mort par le tribunal de Belle-Isle-en-Terre et exécutés à Ploufragan.
nuit du dimanche 7 au lundi 8 mai
Bombardement anglais de Bruz (au sud-ouest de Rennes) : cent quatre-vingt quatre morts en ce jour de la communion solennelle, dont cinquante et un enfants.
lundi 8 mai
Les Allemands procèdent à une première rafle à Lanvénégen.
lundi 15 mai
Dix-sept résistants, dont dix membres maquis F.T.P. capturés à Lothey le 26 avril, sont fusillés à Mousterlin, en Fouesnant. Leurs corps sont enterrés sous la dune.
mardi 16 mai
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, les Allemands arrêtent le maire de Maël-Pestivien, Eugène Le Lostec, et une quarantaine de personnes, incendiant trois maisons à cette occasion. Dans le sud-ouest du département, les SS et les miliciens de la Bezen Perrot ont arrêté une vingtaine d’habitants de Saint-Nicolas-du-Pélem, dont le maire (certains seront déportés en Allemagne).
jeudi 18 mai
Seize hommes sont arrêtés par les Allemands à Kergrist-Moëlou, dans le centre de la région (Côtes-du-Nord).
samedi 20 mai
160 miliciens arrivent à Pontivy sous les ordres d’un chef sanguinaire, Di Constanzo.
dimanche 21 mai
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, les Allemands arrêtent treize hommes de Loguivy-Plougras (douze d’entre eux seront déportés et mouront au camp de Neuengamme).
nuit du lundi 22 au mardi 23 mai
Arrestations ciblées à Lanvénégen.
mardi 23 mai
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, l’armée allemande attaque le marquis de Kerguiniou, à Tonquédec : trois résistants sont tués.
nuit du jeudi 25 au vendredi 26 mai
Une quinzaine de résistants attaque la gendarmerie de Callac, s’y emparant de 700 litres d’essence.
en mai
Célestin Lainé et Guieysse fondent un nouveau Parti national breton, plus radical.
Réquisition par l’occupant de la population de Plestin-les-Grèves pour des travaux.
samedi 3 juin
Un affrontement a opposé résistants et miliciens au Pont-Guernadet, près de Callac.
A Ploudaniel (Finistère), la Gestapo a arrêté le directeur de l’école [aujourd’hui mairie], Aimé Talec, dans son logement de fonction. Chef cantonal des FFI du secteur de Lesneven, il mourra en déportation.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin
A Marcillé-Raoul (Ille-et-Vilaine), un réseau de résistants reçoit par radio ce message : « les dés sur le tapis ». C’est l’ordre d’appliquer les plans vert et bleu du sabotage général.
dimanche 4 juin
Parution du 201e et dernier numéro du journal collaborationniste L’Heure bretonne.
116e et dernier numéro de l’hebdomadaire collaborationniste Arvor, lancé en 1941 par Roparz Hémon.
lundi 5 juin
A la veille du débarquement en Normandie, le maquis breton reçoit l'ordre de Londres (« Il fait chaud à Suez ») de commencer les sabotages sur une grande échelle ; des cadres et des unités de SAS de la France libre arrivent d’Angleterre (commandant Bourgoin). Constitution de deux bases : « Shamwest » (Côte-du-Nord : forêt de Duault, près de Callac) et « Dingson » (Morbihan). Elles seront détruites par les Allemands, et les maquisards sont repris en main par des « Jedburghs » parachutés.
nuit du lundi 5 au mardi 6 juin
Des éléments du 2e régiment de chasseurs parachutistes de la France libre sont parachutés dans le Morbihan, dans la zone Malestroit - Saint-Marcel : ils ont pour mission, avec l’appui des FFI, d’empêcher les 150 000 soldats allemands présents en Bretagne de passer en Normandie. A peine au sol, le stick de neuf hommes du lieutenant Marienne est accroché par les Allemands : un est tué, trois sont faits prisonniers, les autres se fondent dans la nuit.
mardi 6 juin
Débarquement allié en Normandie.
L’aviation américaine bombarde la gare d’Yffiniac, près de Saint-Brieuc.
Près de Guingamp, 600 volontaires rejoignent à Squiffiec le maquis FTP avant de s’organiser en trois groupes sur les communes voisines et de participer aux combats de la Libération.
A Pont-l’Abbé, les Allemands installent une prison pour résistants dans le pensionnat de l’école Saint-Gabriel (où se trouve déjà la Kommandantur).
Parachutage du colonel Bourgouin, à Plumélec, au nord de Vannes, afin d’organiser la résistance armée (maquis de Saint-Marcel).
mercredi 7 juin
Dans le Trégor, l’aviation alliée mitraille et bombarde un train en gare de Plouaret. Une vingtaine de bombes sont également larguées sur Pleubian.
jeudi 8 juin
Sévère bombardement de Fougères par l’aviation alliée : 300 morts, 500 blessés, certaines usines inutilisables, la moitié des habitations détruites ou gravement endommagées.
Rafle des Allemands à Lamprat, en Plounévézel, près de Carhaix.
vendredi 9 juin
Un combat opposant les troupes d'occupation et un groupe de maquisards a lieu à Louannec (entre le Guillors et Kernu), près de Perros-Guirec.
samedi 10 juin
Nouveaux bombardements américains sur Yffiniac : la gare et La Fresnaie sont touchées.
du dimanche 11 au lundi 12 juin
De violents combats se déroulent sur le territoire de Duault, près de Callac, autour de la ferme de Kerhamon, où se sont retranchés des parachutistes SAS de la France libre, des FFI et des habitants locaux. 31 maquisards et otages sont fusillés par les Allemands.
lundi 12 juin
Afin de retarder l’envoi de renforts allemands vers la Normandie, l’aviation américaine bombarde la gare de Ploërmel, dans le centre de la Bretagne : on déplore 31 morts, 125 blessés et 490 habitations détruites ou endommagées.
Dans le Sud-Finistère, des Russes sous uniforme allemand encerclent les villages du Guilvinec et de Léchiagat : 2 000 hommes sont rassemblés et 55 d’entre eux réfractaires au STO sont déportés en Allemagne.
Dans le sud-ouest du Finistère, le maire de Plomeur Louis Méhu est fusillé par les Allemands dans la prison de l’école Saint-Gabriel, à Pont-l’Abbé.
A Saint-Fiacre, au sud-est de Guingamp, les Allemands attaquent Goas-Hamon, où se sont installés des résistants, puis incendient une maison du bourg. Douze membres du maquis de Senven-Léhart sont arrêtés et transférés à Guingamp.
mardi 13 juin
31 otages ont été fusillés par les Allemands à Plestan, dans le bois de Boudan et enterrés sur place. Les victimes sont en majorité des résistants qui opéraient dans les régions de Callac, Duault et Saint-Nicolas-du-Pélem.
Apogée des parachutages alliés aux résistants bretons : 25 avions Stirling larguent plus de 700 conteneurs de matériel, soit environ 170 tonnes.
Afin d’empêcher l’envoi de renforts allemands de Bretagne vers la Normandie, les Alliés bombardent le pont ferroviaire de Lessart sur la Rance, entre Saint-Samson et La Vicomté. Une bombe tombe sur un abri au village du Villou, à plus d’un kilomètre de là, faisant dix victimes civiles.
mercredi 14 juin
Deux jeunes résistants (de 18 et 23 ans) sont fusillés à Ploërmel.
jeudi 15 juin
Dans le sud-ouest du Finistère, les Allemands fusillent neuf résistants dans les dunes de Plomeur, à Prat-an-Dorchenn, près de la pointe de la Torche. Dans le sud-est des Côtes-du-Nord, deux jeunes hommes ont été exécuté sur la place publique de Gomené en représailles d’actes de résistance.
Vers 21 h 30, deux vagues de douze bombardiers alliés ont attaqué un destroyer allemand échoué sur le sable, au nord-ouest de l’île de Batz.
vendredi 16 juin
Onze hommes faits prisonniers à Senven-Léhart sont fusillés à Servel [aujourd’hui en Lannion].
dimanche 18 juin
Après qu’une patrouille ait essuyé des coups de feu à 4 h 30 du matin, les Allemands donnent l’assaut deux heures plus tard au maquis de Saint-Marcel (Morbihan, près de Malestroit), défendu par 2 500 FFI encadrés par 200 parachutistes français. Les résistants tiennent toute la journée, avant de se retirer dans la soirée. Par ailleurs, venant au secours du maquis, 44 bombardiers Thunderbolt de la 9e Air Force bombardent par erreur le hameau du Pas-aux-Biches, sur la commune des Forges (Morbihan), tuant 4 personnes (un jeune garçon, une fille de 15 ans et deux sexagénaires) et en blessant neuf autres.
Dans le pays Bigouden, un accrochage a lieu entre des résistants et des soldats allemands sur la route de Pont-l’Abbé à Quimper.
nuit du dimanche 18 au lundi 19 juin
Les combattants valides évacuent le maquis de Saint-Marcel.
lundi 19 juin
Les Allemands pénètrent dans le maquis de Saint-Marcel, où ils massacrent les blessés et les civils encore sur place. Ils incendient également les fermes et deux châteaux des environs, le bourg de Saint-Marcel. Une trentaine de Français et plusieurs dizaines d’Allemands ont été tués.
mardi 20 juin
En représailles à l’accrochage d’il y a deux jours et à la suite de dénonciations, quatorze habitants de l’Ile-Tudy sont arrêtés, puis déportés en Allemagne.
vendredi 23 juin
Huit jours après en avoir fusillé neuf autres, les Allemands exécutent à nouveau six résistants dans les dunes de Plomeur, à Prat-an-Dorchenn, près de la pointe de la Torche.
samedi 24 juin
17 résistants, dont 6 Belges de Blankenberge, condamnés à mort par la cour martiale allemande siégeant à l'Ecole Sainte-Barbe du Faouët, sont fusillés à Rosquéo, en Lanvénégen. Le même jour, 10 résistants de Spézet et un de Saint-Goazec sont fusillés à Rozangat.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 juin
Trois résistants sont arrêtés par les Allemands et exécutés peu après à Plouaret (Trégor).
mardi 27 juin
Au petit matin, les Allemands surprennent un groupe de résistants cachés dans un penty du village de Guellen, en Briec (Finistère). L’attaque fait cinq morts, mais les survivants parviennent à s’échapper à travers champs. La ferme est incendiée par l’occupant dans la soirée.
Mathieu Donnart, chef de l’armée secrète du Finistère, et Jean Jamet, lieutenant de gendarmerie à Quimperlé, sont arrêtés à Bubry.
Trois résistants sont exécutés par les Allemands à Plouaret, à la Pépinière.
mercredi 28 juin
Les 280 hommes du maquis de Saffré (Loire-Atlantique) sont écrasés par les Allemands : les résistants déplorent treize tués et vingt-sept fusillés.
Sept jeunes patriotes sont tués à Brandivy, au lieu-dit L’Enfer.
jeudi 29 juin
Soldats allemands et miliciens du Bezen Perrot organisent une rafle à Trébrivan. Plusieurs résistants sont arrêtés.
vendredi 30 juin
Plusieurs résistants sont fusillés à Saint-Jacques-de-la-Lande (près de Rennes), au lieu-dit La Maltière.
Près de Lannion, le groupe FTPF La Marseillaise attaque un convoi militaire allemand à Caouënnec-Lanvézéac, au lieu-dit Pont-Albin, sur le Guindy, et lui inflige des pertes importantes en hommes et en matériel.
en juin
Patay devient maire de Rennes.
Les Allemands réquisitionnent le château de Josselin.
samedi 1er juillet
Dans le centre Bretagne, un violent combat oppose des résistants à des soldats allemands au village de Kergoët, à deux kilomètres au nord du bourg de Langoëlan [Morbihan] : 35 soldats allemands sont tués et 60 à 70 autres blessés.
lundi 3 juillet
Sept prisonniers, originaires de Pont-Melvez, sont fusillés à Servel [en Lannion].
mardi 4 juillet
Une escadrille britannique attaque la base de réparations et d’entretiens de l’anse de Penfoul, à Bénodet. Un avion est abattu par la DCA : le pilote, son navigateur et une employée de la ferme de Keranguyon sont tués. Une bombe alliée a blessé une jeune fille dans le quartier de Kereven.
jeudi 6 juillet
Dans le Trégor, les Allemands attaquent le maquis de Kerpringent, à Ploëzal, près des rives du Trieux, et lui infligent de lourdes pertes. Trois résistants (Yves Lemoigne, Robert Henry, Yves Henry) sont tués à Ty-Nu. Les survivants se retirent en direction de Landebaëron.
Près de Saint-Brieuc, le capitaine FTP Pierre Le Gorec est tué par les Allemands à La Méaugon, au lieu-dit La Roche-Cornet, et deux de ses camarades sont faits prisonniers.
vendredi 7 juillet
Trois maquisards sont tués à Lanvénégen, deux autres sont faits prisonniers (fusillés plus tard).
samedi 8 juillet
Un accrochage entre partisans et soldats allemands se produit dans la commune de Coëtmieux, à quinze kilomètres à l’est de Saint-Brieuc.
dimanche 9 juillet
Dans le Trégor, à Pommerit-Jaudy, les Allemands attaquent le maquis de Coatnevenez, qui compte 155 résistants. 11 maquisards sont tués à Pabu.
Six autres prisonniers sont fusillés à Servel, en Lannion.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet
Dans le sud du Finistère, près de 150 hommes des maquis de Scaër, Coray et Rosporden réceptionnent deux officiers, anglais et français, un opérateur radio et des conteneurs d’armes, parachutés par deux avions britanniques.
lundi 10 juillet
Dix-huit résistants sont les Allemands dans les bois de Malanay, à Ploumagoar (à l’est de Guingamp). Parmi les victimes figurent Jean Métairie et son fils, l’abbé Eugène Fleury, membres du mouvement de résistance briochin « Défense de la France ».
nuit du lundi 10 au mardi 11 juillet
De jeunes résistants sont tués à Sion-Les-Mines (nord de la Loire-Inférieure), au lieu-dit La Brosse.
mardi 11 juillet
Dans le centre des Côtes-du-Nord, une division allemande cerne le bourg de Plouguenast et arrête trois personnes. Leurs corps sont retrouvés dans la forêt un peu plus tard. Au total, les Allemands arrêtent sur le territoire de la commune 35 personnes, dont 10 sont exécutées. Par ailleurs, les Allemands ont tué sept jeunes résistants à Saint-Nicolas-du-Pélem, dans le sud-ouest du département.
mercredi 12 juillet
Des groupes de résistants sont massacrés par la Gestapo et la milice à la ferme de Kerhervé (ou Keryhuel), en Plumelec, dont le lieutenant Pierre Marienne, sept autres parachutistes, huit FFI et trois cultivateurs.
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, le groupe FFI de Carnoët attaque avec succès une unité allemande stationnée à Toul-an-Héol, en Plourac’h. Un résistant est tué.
jeudi 13 juillet
59 résistants sont torturés et fusillés par les Allemands dans le fort de Penthièvre, à Saint-Pierre-Quiberon. Leurs corps sont murés dans un souterrain creusé dans le roc, alors que certains vivent encore.
Après un simulacre de procès, la « bande à Mimile » exécute sommairement au château de Saudraye, à Penguily, le commandant Le Mintier de la Motte Basse, soupçonné d’avoir donné le maquis de Boquen, son épouse, sa bonne, ainsi que l’écrivain nationaliste Jeanne Coroller du Guerny et son fils François.
nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juillet
Les Allemands arrêtent des résistants à Rosporden et à Quimperlé.
vendredi 14 juillet
Neuf membres du maquis de Kerougon sont fusillés par les Allemands, conduits par des miliciens, à Saint-Méen (Nord-Finistère). Les habitants des fermes voisines, qui les ravitaillent, sont arrêtés.
Dans l’est des Côtes-d’Armor, des résistants et des parachutistes détruisent le château de la gare du Quiou, qui alimente en eau les locomotives des trains allemands.
Des résistants ont détruit par le feu le pont en bois construit en 1943 par les Allemands sur la Loire à Ancenis (qui remplaçait le vieux pont en pierre démoli en 1940).
samedi 15 juillet
Les maquisards du sud du Finistère (Rosporden, Coray) se dirigent vers Scaër. A treize heures, ils engagent le combat à Kernabat contre les troupes allemandes venues de Coadry, mieux armées, et doivent battre en retraite à 16 h 30. Dix-huit résistants ont été tués.
Cinq résistants sont tués en tentant de forcer un barrage établi par les Allemands à Pommerit-le-Vicomte, au nord-est de Guingamp.
dimanche 16 juillet
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, les Allemands anéantissent le maquis qui s’est constitué dans un bois à proximité du bourg de Pluzunet.
Dans le centre de la Bretagne, les Allemands fusillent sept résistants à Plougonver (Côtes-du-Nord), au lieu-dit Garzonval.
lundi 17 juillet
Bombardement de Rennes : 123 morts.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 juillet
Entre 400 et 500 soldats allemands encerclent un groupe de résistants à Trévérec, au nord-ouest de Saint-Brieuc. 7 résistants sont tués.
dimanche 23 juillet
Un train allemand a déraillé à Roscorgnard, près de Plouagat (entre Guingamp et Saint-Brieuc), après que des résistants aient fait explosé une bombe sur la voie ferrée.
Des résistants font sauter un pont de chemin de fer à Ploubezre, près de Lannion.
lundi 24 juillet
Un avion américain, abattu par les Allemands, s’est écrasé dans un champ de Ploubalay, dans le nord-est des Côtes-du-Nord. Le pilote, Edward Durst, est tué (une foule immense assister à son enterrement le lendemain).
mardi 25 juillet
Destruction partielle de la raffinerie de Donges (Loire-Inférieure).
Sept aviateurs écossais et canadiens sont tués par les Allemands à Pontchâteau, au nord de Saint-Nazaire.
jeudi 27 juillet
Dans le sud-ouest des Côtes-du-Nord, un violent combat oppose les Allemands et les maquisards de Coatmalouen à Kerpert. Dans la commune voisine de Saint-Connan, le maquis, installé à L’Etang-Neuf, est attaqué par les Allemands.
A la suite d’une attaque allemande, le maquis organisé de Plesidy (au sud de Guingamp) doit se disperser.
vendredi 28 juillet
Dans le sud-est des Côtes-du-Nord, à Saint-Gilles-du-Mené, des soldats allemands membres de la Gestapo de Dinan surprennent tôt dans la matinée sept jeunes gens du maquis du Seilla, dont plusieurs parachutistes, qui sont exécutés. Les Allemands incendient ensuite la retraite des maquisards puis se rendent au bourg de Saint-Gilles-du-Mené pour une expédition punitive. Le courage et la perspicacité du secrétaire de mairie, Eugène Dubreuil, permettent d'éviter un carnage.
samedi 29 juillet
Bataille de la Pie : chargés d’anéantir le maquis Guy Mocquet en centre Bretagne, 3 000 soldats allemands sont finalement repoussés à Plévin et Maël-Carhaix au prix de lourdes pertes de part et d’autre. Les résistants déplorent cependant 136 morts.
Arrêtés un mois plus tôt, le résistant Mathieu Donnart (40 ans), chef des FFI du Finistère, le lieutenant de gendarmerie Jean Jamet et sept autres résistants sont fusillés près d’une chaumière inhabitée de Pluméliau (Morbihan).
dimanche 30 juillet
Le château de Trévarez (centre Finistère), lieu de repos de la Kriegsmarine, est bombardé par la Royal Air Force anglaise.
mardi 1er août
Après la percée d'Avranches, le général américain Patton fixe deux objectifs aux résistants bretons : Lorient et Quiberon. Aucun ne sera atteint, mais leur importance aura disparu.
Dernier numéro du journal L’Ouest-Eclair.
nuit du mardi 1er au mercredi 2 août
Dans l’est des Côtes-du-Nord, à Saint-Maden, une patrouille allemande qui se dirige vers le village des Champs-Pilais (qui sert d’abri à un important groupe de résistants), est attaquée par des sentinelles postées à l'entrée, et doit se replier.
mercredi 2 août
Des éléments de la 6e division blindée américaine libèrent Combourg dans la matinée.
L’artillerie américaine bombarde Dinan.
A Saint-Maden, pour se venger de l’attaque de la nuit, les Allemands investissent le village de La Sécherie et un violent combat les oppose aux résistants, dont trois membres succombent, alors que la maison des Champs-Pilais est incendiée.
jeudi 3 août
Après trois heures d’intenses combats, les blindés du général Patton (44e régiment d’infanterie et 212e régiment d’artillerie de campagne), soutenus par les résistants locaux, font sauter le verrou allemand de Mauron, dans le nord-est du Morbihan. Au nord-ouest, les Américains de la 6e D.B. atteignent Loudéac.
Dans le centre du Finistère, les Allemands (kommando de Landerneau), aidés de miliciens, attaquent le maquis du Nivot à Lopérec : cinq morts. A Landeleau, les maquisards FTP de Kastell-Gall attaquent les colonnes allemandes qui se dirigent vers la Normandie, au passage à niveau de Pont-ar-Stang-Bihan. Mais l’opération tourne mal, et les résistants se replient sous le feu des mitrailleuses. Les Allemands prennent en otage les civils qui se trouvent dans les environs et les fusillent ou les brûlent dans leurs maisons. En plus des maquisards tués, 18 riverains sont assassinés en représailles.
Afin de retarder les troupes américaines parvenues à Lanvallay, les Allemands dynamitent deux arches du grand viaduc de Dinan.
Déjà maire de Vannes de 1933 à 1940, Maurice Marchais devient président de la Délégation spéciale de la ville. Il succède au maire Edmond Germain.
vendredi 4 août
Rennes est libérée à neuf heures. Libération également de Châteaubriant (4e DB) et de Dol (330e RI américain). Une colonne américaine arrive à Lusanger (Loire-Inférieure) : bataille des Gaubretières.
A Saint-Caradec, près de Loudéac, un combat oppose soldats allemands et résistants. Près de Douarnenez, plusieurs résistants ont été tués (dont les gendarmes Riou et Rivoal) et d’autres blessés en attaquant des soldats allemands près de Kerharo, en Pouldavid.
Jacques Onfroy devient préfet du Morbihan.
Victor Janton est nommé directeur de la radio pour les cinq départements bretons.
Le maire de Saint-Pol-de-Léon, Alain Budes de Guébriant (39 ans), fils du notable vichyste Hervé Budes de Guébriant, est fusillé par les Allemands en même temps que 25 habitants.
A Monterfil, des résistants de la dernière heure s’en prennent à trois femmes accusées de sympathie pour l’Occupant : simples aide cuisinières dans camp allemand, Suzanne Lesourd, Marie et Germaine Guillard sont tondues, déshabillées, peintes de la croix gammée et exhibées sur la place du village, avant d’être pendues et achevées à coup de pelles, puis rapidement enterrées dans le bois d’Iffendic, à l’ouest de Rennes.
Les Allemands détruisent le phare de l’île aux Moines, dans les Sept-Iles, au large de Perros-Guirec, ainsi que la tourelle du phare de Langoz, en Loctudy.
A Tréguier, quinze gardes maritimes allemands font sauter deux grues sur le port et incendient des bateaux de pêche avant de se replier sur Pontrieux.
nuit du vendredi 4 au samedi 5 août
Mission « Aloes » : parachutage sur Kérien, au sud de Guingamp, de l’état-major FFI. Composée de dix Américains, dix Anglais et dix Français, et commandée par le colonel Passy, cette opération a pour objectif d'unifier les commandements FFI de Bretagne et de coordonner leur action.
Parachutage d’armes par les Alliés au profit du maquis de Saint-Goazec, dans le centre du Finistère : en trois heures et demi, trois avions Stirlings IV lâchent sur les landes de Ti-Roué 48 containers permettant d’armer un bataillon complet.
samedi 5 août
Les Américains libèrent dans le centre du Finistère Carhaix, Poullaouen (deux soldats tués), Huelgoat (trois lieutenants américains et un soldat français sont tués par des mines allemands à Locmaria-Berrien), Châteauneuf-du-Faou (douze Américains tués), Landeleau. Plus à l’est (Ille-et-Vilaine), Redon est également libérée.
Des bombardiers Lancaster endommagent la base sous-marine allemande de Brest. Cible privilégiée des Alliés depuis des années, c’est la première fois que cette base subit de véritables dégâts. Les avions ont largué leurs bombes de six tonnes à 8 00 mètres d’altitude.
Près de Saint-Brieuc, des résistants lancent une expédition au Légué, en Plérin, pour empêcher les Allemands de faire sauter l'écluse. Après cet engagement, une partie des installations portuaires est détruite à la dynamite par les Allemands.
Un commando de parachutistes anglais, caché au manoir de Kerdaoulas par l’amiral Pierre de Boisanger, maire de Saint-Urbain, attaque la Kommandantur de Daoulas.
Dans le centre de la région, près de Mûr-de-Bretagne, les FFI attaquent un convoi de 150 soldats allemands.
Dans le sud du Morbihan, dix planeurs ont atterri sur la commune de Locoal-Mendon (entre Lorient et Vannes) pour y déposer dix jeeps et trente parachutistes français du Special Air Service. Un pilote a été tué dans un accident.
Dans le nord-est des Côtes-du-Nord, la population de Ploubalay doit quitter le bourg sur ordre des autorités allemandes.
Incapables de s’enfuir vers l’ouest, deux cents soldats allemands entrent dans Tréguier.
Les Allemands détruisent le phare de Ploumanac’h, à Perros-Guirec.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 août
Un grand convoi allemand ayant été attaqué peu avant de traverser le bourg, les soldats se vengent sur la ville de Ploubalay : les maisons sont incendiées, le pharmacien Jean Bré exécuté dans la rue ; un tir de canon endommage la tour de l’église.
Des FFL attaquent le camp allemand du domaine de Trébabu, à Lannilis (Léon). Prévenus, les occupants ne sont pas vingt comme attendu mais une centaine. C’est un échec et dix résistants sont tués.
Le curé de Châteauneuf-du-Faou est assassiné par les Allemands.
dimanche 6 août
Libération de Saint-Brieuc (Task Force A), de Dinan et de Ploërmel. Charles Royer remplace Emile Chrétien comme maire de Saint-Brieuc.
Début du siège de Saint-Malo par la 1re armée américaine du général Hodges : premiers bombardements sur la ville. La garnison allemande est commandée par le colonel von Aulok.
Quatre bombardiers américains bombardent Tréguier : les dégâts sont importants et cinq civils sont tués. Le même jour, des résistants du maquis de Plouisy occupent brièvement la ville, libérant une vingtaine de Russes prisonniers au château de Bilo.
Formation près de Brest du maquis de Tréouergart : 1 036 FFI et 164 Russes se rassemblent au lieu-dit Kergoff (ils participeront à la libération de Brest).
Combat de Duault entre maquisards et Allemands.
Les Allemands tentent de reprendre Vannes.
A Josselin, l’explosion du pont sur l’Oust endommage une partie du château.
Les Allemands fusillent deux hommes, dont un adolescent de seize ans, à Lanmodez (Côtes-du-Nord), au lieu-dit Le Carpont. Une autre femme est tuée dans la cour de sa ferme.
Dans le Cap-Sizun (sud-ouest du Finistère), deux résistants sont tués par les Allemands à Beuzec-Cap-Sizun, au lieu-dit Keroulou, lors de l'attaque d'un convoi. Deux passants sont abattus au même moment : l’abbé Conan, qui revenait de Sant-Spé où il avait célébré le pardon, et Yves Lostic, chef de gare de Coat-Pin à Beuzec.
Sur la côte nord-est du Trégor, l’abbé Le Floch, recteur de Larmor, en Pleubian, est tué dans son presbytère par un éclat d'obus.
lundi 7 août
Dures batailles entre blindés américains et avant-postes allemands de Lorient. Une grande partie du centre-ville d’Hennebont est détruit par des bombardements (20 morts et 180 blessés). Un soldat allemand est tué et cinq autres blessés à Bannalec.
43 civils (dont 9 inconnus et 4 femmes), âgés de 16 à 71 ans, sont fusillés par des soldats de la Wehrmacht, au lieu-dit Penguerec, à Gouesnou, près de Brest (les corps sont brûlés). Toujours à Gouesnou, les Américains détruisent le clocher de l'Eglise pour débusquer la vigie ennemie. Le clocher de Milizac est également endommagé. Brest est encerclée.
Dans le Trégor, les Allemands de l’île à Bois attaquent le sémaphore de Creac’h-Maout, à Pleubian, massacrant vingt et un résistants et non combattants qui s’y trouvaient.
Les Allemands de la poche de Saint-Malo bombardent la commune de Langrolay-sur-Rance, de l’autre côté de la Rance : un obus tue dix personnes, dont deux soldats américains.
A Saint-Connan, dans le sud-ouest des Côtes-d’Armor, les Allemands exécutent des parlementaires venus demander la reddition.
Durs combats des maquisards pour la libération de Rosporden ; les Allemands incendient une partie de la ville.
Dans la matinée, après le passage d’une colonne américaine en route vers Brest, le centre de Lesneven est bombardé par les batteries allemandes de Veleury, à Plouider. Les dégâts sont importants : le dôme du clocher est emporté par un obus.
Deux prêtres résistants de Coat-an-Doch sont fusillés à Saint-Agathon (bois de Malaunay), à l’est de Guingamp.
Gabriel Gamblin devient préfet des Côtes-du-Nord.
Parution du premier numéro du journal Ouest-France, dont le fondateur est Paul Hutin-Desgrées.
mardi 8 août
Libération de Quimper. Les Allemands ont incendié la préfecture avant de quitter la ville. Par ailleurs, Morlaix, et le camp d’aviation de Servel [en Lannion] sont également libérés.
Dans le Léon, treize hommes sont abattus par les Allemands à Cléder ; un habitant de Sibiril est fusillé à Pont-Caradec et le frère Le Borgne est également tué devant l'école de Cléder. Enfin, à Plounévez-Lochrist, quatorze habitants du Kernic sont tués par une colonne allemande en déroute.
L’exécution le 30 avril dernier de six jeunes résistants à Landaul a été vengée par les résistants : huit soldats allemands qui s’étaient rendus après avoir tué leur officier ont été conduits dans le village pour y être abattus.
A l’est de Nantes, les Allemands dynamitent le stratégique pont d’Oudon (la passerelle provisoire ne sera remplacée par un pont définitif qu’en 1976).
L’optique du phare de la Banche, au large de l’estuaire de la Loire, est allumée et transféré au Croisic.
mercredi 9 août
Création de la poche de Brest, assiégée par le 8e corps d’armée de Middleton.
Libération de Quimperlé.
A Plouigneau, dans le nord-est du Finistère, un convoi allemand est bombardé par l’aviation américaine. Sept habitants sont tués. Le même jour, l’occupant fusille cinq personnes, dont un inconnu, sur la place de l’église.
Au nord-est de Lanester, trois membres d’une même famille (Yves, Joseph-Louis et Joseph Le Saëc, âgés de 18 à 62 ans) sont fusillés par les Allemands au niveau des blockhaus du plateau de Saint-Nudec.
Parution à Rennes du premier numéro non clandestin de Défense de la France.
jeudi 10 août
Libération de Nantes par la 8e D.I.
Dans le Léon, des résistants FFI de Plouarzel, de Brélès et de Lanildut affrontent des Allemands au Vern, à Lanildut.
A Bénodet, le phare du Coq et celui de la Pyramide sont détruits par les troupes allemandes. Celui, proche, de Combrit, à l’embouchure de l’Odet, est endommagé également.
vendredi 11 août
Opération Author I/II : débarquement d'appui (ravitaillement en carburant et en artillerie) au général Patton, organisée à 13 h 40 dans la Lieue de Grève (Saint-Michel-en-Grève, entre Morlaix et Lannion) par le 16e bataillon anglo-américain. Pour les besoins de l’opération, un antique calvaire situé en mer qui gênait les manœuvres, est détruit.
Les derniers combats entre Allemands et résistants pour la libération du canton de Fouesnant se déroulent près du calvaire de Pontérec, en La Forêt-Fouesnant.
Les Allemands de Lorient bombardent le bourg de Caudan, détruisant l’église et de nombreuses maisons.
La flèche de la chapelle Notre-Dame-du-Reun est abattue lors des combats de libération.
Les Allemands dynamitent le phare du cap Fréhel, datant de 1847. La vieille tour datant de 1702 reprend du service.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 août
Les Allemands évacuent Nantes et se retirent au sud de la Loire non sans avoir détruit les ponts et rendu le fleuve inutiles à la navigation.
samedi 12 août
Les Américains entrent dans Nantes.
Les Allemands présents à Tréguier se rendent aux FFI du maquis de Bégard. Mais soixante soldats allemands réoccupent la ville quelques heures plus tard.
Libération de la commune d’Erdeven, au nord de la presqu’île de Quiberon.
Au sud de Redon, Saint-Gildas-des-Bois subit un double bombardement aérien qui détruit le clocher de l'église.
nuit du samedi 12 au dimanche 13 août
L'église de Gouesnou est détruite par un incendie.
dimanche 13 août
Une trentaine de résistants FFI venant des monts d’Arrée s’installe à Irvillac.
lundi 14 août
La ville de Saint-Malo, le château, le Grand-Bé et Cézembre subissent un nouveau bombardement aérien, l'aviation américaine envoyant cette fois 150 bombardiers lourds Liberator. Après de furieux combats, la garnison allemande du château de Saint-Malo se rend, mais la presqu’île de la cité résiste encore.
La troisième fois est la bonne : les Américains et les résistants libèrent définitivement Tréguier après un ultime bombardement. Trois cents soldats allemands étant encore présents sur l’autre rive du Jaudy, les Américains font sauter le « pont Canada » (reconstruit en 1954).
La plupart des civils qui se trouvent encore dans Brest évacue la ville. Il ne reste plus dans la ville que la garnison allemande et 2 000 habitants.
mardi 15 août
Le 15e de cavalerie américain et les maquis de Plouisy et de Coat-Malouen libèrent Lézardrieux, déplorant quatre morts.
La garnison allemande assiégée au cap Fréhel se rend à une colonne américaine.
Des FFI détruisent le viaduc ferroviaire du Jaudy à Tréguier : le réseau est coupé et le trafic allemand désorganisé.
Dans le sud-est du Morbihan, un orage provoque la destruction accidentelle du pont de La Roche-Bernard : la foudre a déclenché la mise à feu des explosifs placés par les Allemands.
mercredi 16 août
Une colonne allemande est repoussée à la suite de plusieurs combats sur les communes d’Irvillac, Le Tréhou, Saint-Urbain. Les résistants déplorent 18 morts, majoritairement originaires du centre est du Finistère (La Feuillée, Huelgoat, Berrien, Botmeur, Brennilis).
Une colonne de chars américains arrive à Pleubian, sur la côte du Trégor. Accompagnés de résistants, ils se rendent au sémaphore de Creac’h-Maout où ils découvrent deux fosses communes les corps de 21 hommes assassinés par les Allemands.
jeudi 17 août
Libération de Paimpol. Les Allemands de la presqu’île de la cité de Saint-Malo se rendent : seule résiste encore l’île de Cézembre.
vendredi 18 août
L’avocat Alexandre Vincent devient préfet de la Loire-Inférieure [Loire-Atlantique].
du dimanche 20 au lundi 21 août
Le général de Gaulle se rend à Rennes et participe à une réunion avec le commissaire de la République, le préfet et les membres du CDL d’Ille-et-Vilaine. Il se rend également sur la tombe de sa mère décédée en juillet 1940 et inhumée à Paimpont.
du mardi 22 au mercredi 23 août
L’église Saint-Pierre de Plougastel-Daoulas, au sud-est de Brest, est endommagée par des bombardements.
vendredi 25 août
Chute de la poche de Concarneau.
samedi 26 août
Une colonne de 1 500 soldats allemands de la poche de Saint-Nazaire échoue dans sa tentative de surprendre les Américains en tentant de forcer à Blain le passage du canal de Nantes à Brest. Les agresseurs se retirent en abandonnant onze tués.
Dans le Cap-Sizun, la résistance empêche une troupe allemande d’embarquer à Pors-Lesven, en Beuzec-Cap-Sizun, pour rejoindre la presqu’île de Crozon et Brest. 18 résistants, 1 civil et 30 soldats allemands sont tués ; 250 Allemands sont faits prisonniers.
lundi 28 août
A Brest, le pont Albert-Louppe est partiellement détruit par les Allemands.
jeudi 31 août
Après une semaine de combats, les Américains suspendent l’assaut contre la poche allemande de Brest.
en août
Avant de quitter l’île de Bréhat, les Allemands y détruisent les phares du Paon et du Rosédo. Les Allemands font également exploser le phare de Lézardrieux (près de Paimpol).
Les bombardements endommagent l’église Saint-Michel de Lesneven (Léon).
Yves Milon succède à Patay comme maire de Rennes.
Arrestation de Yann Fouéré.
vendredi 1er septembre
Les Allemands détruisent le clocher de l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Saint-Pierre-Quilbignon, dans l’ouest de Brest. Il servait aux Américains pour viser les positions allemandes.
Emmanuel Svob devient maire de Lorient pour la troisième fois (il succède à Eugène Gallois-Montbrun).
samedi 2 septembre
Reddition de l’île de Cézembre, achevant la libération de Saint-Malo.
dimanche 3 septembre
Trois enfants ont été tués et quatre autres grièvement blessés (ils décéderont dans les jours qui suivent) en sortant de l’école de Lanvéoc, dans la presqu’île de Crozon.
lundi 4 septembre
Le résistant et ancien député finistérien François Tanguy-Prigent devient ministre de l’Agriculture du gouvernement du général de Gaulle. Il a appris sa nomination par la radio (il occupera ce poste jusqu’en octobre 1947).
mercredi 6 septembre
Grâce aux indications fournies par un déserteur russe, les corps des dix-sept résistants fusillés le 15 mai à Fouesnant sont retrouvés dans un charnier des dunes de Mousterlin.
vendredi 8 septembre
Destruction de l'église de Plougonvelin lors des combats de libération de la poche de Brest.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre
A 2 h 30, explosion de l’abri Sadi-Carnot, à Brest, suite à l’incendie accidentel de carburants et de munitions : 373 réfugiés civils (dont le président de la délégation spéciale de la ville Victor Eusen) et 500 à 600 soldats allemands sont tués.
dimanche 10 septembre
Encerclés depuis un mois, les Allemands retranchés au Conquet dans le camp retranché de la presqu’île de Kermorvan se rendent.
mardi 12 septembre
Poche de Brest : le général Middleton invite le général Ramke à se rendre. Le chef de la garnison allemande lui répond : « Je dois décliner votre proposition ».
vendredi 15 septembre
Sur le front de la poche de Saint-Nazaire, une patrouille du 5e bataillon de FFI tombe dans une embuscade allemande à Fay-de-Bretagne, au lieu-dit les Landes (à 35 km au nord-ouest de Nantes). Le sous-lieutenant Loïc Merlant, commandant du groupe, et trois sous-officiers sont tués.
dimanche 17 septembre
Après des bombardements nombreux et dévastateurs, la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic (presqu’île de Crozon) est reprise par les alliés ; le lieutenant de vaisseau Le Hénaff en prend possession au nom de la marine nationale (elle sera remise en état à compter de décembre).
lundi 18 septembre
Combats de la poche de Saint-Nazaire : un wagon chargé d’explosifs lancé par les Allemands sur la voie de Bouvron à Blain explose à Blain (entre le pont et la gare), sans faire de victimes, seulement des dégâts matériels.
Victor Le Gorgeu autorise la parution du premier numéro du quotidien régional le Télégramme de Brest et de l’Ouest, successeur de la Dépêche de Brest, émigrée à Morlaix durant la guerre.
mardi 19 septembre
Le général Ramke, commandant de la poche allemande de Brest, ordonne la reddition. Avant de se rendre, les Allemands sabotent les installations portuaires encore utilisables.
Chute de la poche de la presqu’île de Crozon : reddition des troupes allemandes au lieu-dit Kerguinou, à Roscanvel
jeudi 21 septembre
Chute des poches allemandes d’Audierne et de Douarnenez.
lundi 25 septembre
A l’occasion d’une opération de déminage à Santec (Nord-Finistère), une charrette contenant des mines explose dévastant plusieurs bâtiments du Dossen.
jeudi 28 septembre
Le directeur (Pierre Artur) et le rédacteur en chef (Henry Jan) du quotidien Ouest-Eclair sont arrêtés pour collaboration. Le quotidien a continué de paraître sous l’Occupation (dernier numéro le 1er août 1944).
nuit du mardi 3 au mercredi 4 octobre
Poche de Saint-Nazaire : le château de Bellaly, en Malville (près de Savenay), est incendié par les Allemands.
mardi 10 octobre
A Plounévez-Lochrist (Finistère-Nord), quelques personnes ont été tuées par l’explosion de mines anti-personnelles, au lieu-dit Pont-Christ.
dimanche 15 octobre
Le parc des sports de Rennes [aujourd’hui Roazhon Park] est rendu au Stade Rennais. Depuis plusieurs mois, l’enceinte accueillait les troupes américaines en stationnement dans la capitale bretonne.
mercredi 25 octobre
Combats autour de la poche de Lorient : bataille de Berluhec, en Rédéné ; l’aile méridionale du château est détruite.
lundi 20 novembre
Tué en février par les Allemands alors qu’il aidait des résistants à fuir près de Baud, dans le Morbihan, le jeune Mathurin Henriot est fait compagnon de la Libération à titre posthume. Il est le plus jeune résistant - il avait quatorze ans - à recevoir cette décoration.
en novembre
Déjà maire de Saint-Malo de 1912 à 1943, Alphonse Gasnier-Duparc devient également président de la Délégation spéciale pour la ville.
lundi 1er janvier
Incendie du château de Guerrand, en Plouégat-Guérand, à l’est de Morlaix.
vendredi 19 janvier
Déchéance des élus communistes. En Bretagne, les Côtes-du-Nord et le Finistère sont les seuls départements à avoir des élus issus du PCF.
mercredi 6 mars
Lancement à Saint-Nazaire du cuirassé Jean-Bart, le second de classe Richelieu. La construction de ce bâtiment, débutée en 1936, avait été accélérée à la demande des Britanniques (la guerre retardera sa mise en service à 1949).
jeudi 14 mars
Un ouragan se déchaîne sur la moitié nord de la France : des vents à 148 km/h à Rennes.
jeudi 21 mars
Chute du cabinet Daladier : le député d’Ille-et-Vilaine Guy La Chambre n’est plus ministre de l’Air.
en mars
Par décret, quarante-sept élus communistes du Finistère (principalement à Concarneau et au Guilvinec) sont déchus de leur mandat.
lundi 1er avril
Décès à Paris de l’amiral breton Pierre Alexis Ronarc’h, à l’âge de 75 ans.
vendredi 12 avril
Les premières troupes embarquent à Brest à destination de la Norvège.
mi-avril
L’aérodrome Foch de Ploujean, à Morlaix, accueille l’école de pilote n°26 pour engagés volontaires, initialement basée à Quimper-Pluguffan. Elle est commandée par le célèbre capitaine Jules Landry.
jeudi 18 avril
De violents orages, accompagnés de grêle et de vent, éclatent sur de nombreuses régions. Les rafales atteignent 176 km/h à Rennes !
mercredi 24 avril
Appareillage du port de Brest pour la Norvège de trente bateaux de guerre, quinze paquebots et vingt cargos transportant 15 000 hommes, dont une brigade de Polonais cantonnés à Coëtquidan.
en avril
Recensement pour les cartes d’alimentation.
vendredi 10 mai
Offensive allemande contre les Pays-Bas, la Belgique et la France.
samedi 11 mai
Archevêque d’Aix-en-Provence depuis 1934, Mgr Clément Roques, cinquante-neuf ans, est nommé archevêque de Rennes.
mercredi 15 mai
Drame dans la soirée à bord d’une pinasse du Guilvinec, la Marie : huit hommes qui se reposaient dans le poste avant en attendant l’heure de la mise à l’eau des filets sont morts asphyxiés par les émanations d’oxyde de carbone dégagé par le moteur.
en mai
Les nationalistes bretons Mordrel et Debauvais sont condamnés à mort par contumace.
jeudi 6 juin
Un avion de l'aéronavale français, le quadrimoteur Farman Jules Verne, part de la base bretonne de Lanvéoc-Poulmic, en face de Brest, et réalise le premier bombardement sur Berlin.
mardi 11 juin
Un décret publié au Journal officiel érige Quimper en capitale de la France.
mercredi 12 juin
A Rennes, le sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, le général de Gaulle, préside une réunion sur le « réduit breton », où pourrait se replier le gouvernement français. Le projet est abandonné : il faudrait trois mois de travail avec 25 000 ouvriers !
dimanche 16 juin
Les Britanniques évacuent Nantes.
lundi 17 juin
Les Allemands sont à Fougères.
Bombardement allemands et italiens de la gare de Rennes : explosion d’un train de munitions stationné à côté d’un train de réfugiés et deux trains de soldats : officiellement plus de huit cents tués et de nombreux disparus (en fait sans doute entre 1 600 et 2 000 victimes). En Loire-Inférieure, les avions allemands ont largué des bombes sur le village de Blain, causant la mort de dix-huit personnes et faisant de nombreux blessés.
Vers 16 h 30, le paquebot britannique Lancastria, chargé d’environ 8 000 civils et militaires, est coulé lors d’une attaque aérienne en sortant de l’estuaire de la Loire, au large de la pointe Saint-Gildas : plus de 4 000 personnes trouvent la mort (pendant des semaines, la mer rejettera les cadavres sur la côte de la Baie de Bourgneuf).
Evacuation totale de l’école de pilotage de Morlaix ; les aviateurs et les élèves pilotes partent avec leur lieutenant Pinot pour l’Angleterre depuis Douarnenez.
nuit du lundi 17 au mardi 18 juin
La Luftwaffe mouille des mines magnétiques dans les passes du port de Lorient.
mardi 18 juin
Appel du 18 juin du général de Gaulle.
Les Allemands atteignent Rennes et Saint-Brieuc.
L’amiral Jean, comte de Laborde, organise l’évacuation de la rade de Brest, à quelques heures de l’arrivée des Allemandes. A peine achevée, le cuirassé Richelieu, appareille de Brest à 16 h 30, à destination de Dakar. Escorté par les deux torpilleurs le Frondeur et le Fougueux, il a embarqué les élèves de l’Ecole navale. Suivent le vieux cuirassé Paris, entouré de patrouilleurs et chargé des élèves d’autres écoles de la marine ; vers 18 h 30, escortés de contre-torpilleurs, quatre cargos évacuent l’or de la Banque de France ; puis le Jules Verne, en tête de fille de quatorze sous-marins ; le reste des navires incapables de prendre la mer est détruit, de même que divers bâtiments à terre. L’amiral et son état-major quittent enfin la rade en embarquant sur le torpilleur le Hardi.
mercredi 19 juin
Nantes, Brest et Carhaix sont investies par les Allemands.
Afin de ralentir l’avancée allemande, le Génie français détruit le premier pont construit sur la Loire à Ancenis (entre 1837 et 1839).
Le chalutier La Tanche explose au contact d’une mine magnétique dans le port de Lorient : cent quatre-vingt dix morts.
Deux navires, le Velléda et le Rouanez ar-Mor, embarquent soixante et un hommes de l’île de Sein à destination de l'Angleterre. A Plougasnou, L’Oiseau-des-Tempêtes quitte le port du Diben pour l’Outre-Manche.
nuit du mercredi 19 au jeudi 20 juin
Inachevé et en cours d’armement, le cuirassé Jean Bart du capitaine de vaisseau Ronarc’h quitte son bassin de carénage à Saint-Nazaire sous les bombes, et gagne Casablanca.
jeudi 20 juin
Entrée des Allemands dans Saint-Malo et Quimper.
En dix jours, le Morbihan a reçu plus de 130 000 réfugiés : problèmes de ravitaillement.
vendredi 21 juin
Les Allemands sont à Saint-Nazaire et Lorient. Combat des Cinq Chemins près de Lorient : trois officiers et trois soldats français sont tués.
Ayant fui Paris devant l’avancée des troupes allemandes, le peintre symboliste (nabi) Edouard Vuillard est mort à La Baule, à l’âge de soixante-et-onze ans.
samedi 22 juin
Armistice : capitulation française.
A vingt-deux heures, un soldat allemand ivre attaque le manoir du poète Saint-Pol Roux dans la lande de Coecilian, près de Camaret. La vieille servante Rose est assassinée, le poète assommé et sa fille Divine violentés ; la maison est saccagée (le soldat sera fusillé quelques jours plus tard à Brest). Divine est transportée à l’hôpital de Brest, où elle sera soignée pendant plusieurs semaines.
dimanche 23 juin
Le lieutenant-colonel Karl Hotz devient gouverneur militaire de Nantes.
L’amiral Dönitz visite le port de Lorient.
lundi 24 juin
Les Allemands arrivent à Audierne.
du lundi 24 au mercredi 26 juin
Après avoir tenu conseil, cinq bateaux amènent en Grande-Bretagne cent trente-deux Sénans (habitants de l'île de Sein) qui constituent le quart des effectifs du général de Gaulle (le plus âgé a cinquante-quatre ans, le plus jeune quatorze ans).
nuit du lundi 24 au mardi 25 juin
Un incendie dans le parc à combustibles de la rade de Lorient et des citernes du Cosquer entraîne une explosion qui tue vingt-cinq habitants de Lanester, dont douze enfants.
vendredi 28 juin
L’amiral Dönitz choisit Lorient comme principal base des sous-marins allemands en France.
Début de la publication d’un Bulletin d’information d’Ille-et-Vilaine.
fin juin
Un gouverneur militaire allemand arrive en Bretagne.
L’utilisation d’automobiles et de motocyclettes est désormais soumise à autorisation.
Emprisonné en octobre 1939, Célestin Lainé s’évade et rejoint la Bretagne.
début juillet
Départ du gouverneur militaire allemand.
Création d’une monnaie départementale en Ille-et-Vilaine et en Loire-Inférieure.
mardi 2 juillet
Les Allemands arrivent à l'île de Sein.
mercredi 3 juillet
Au château des Rohan à Pontivy, les leaders du PNB clandestin, François Debauvais et Olier Mordrel, revenus d’Allemagne, fondent le Conseil national breton et publie une déclaration en vue de la création d'un Etat breton autonome. Il s'appuie sur les Allemands contre Vichy. La création d’un journal est décidé. Célestin Lainé décide de faire du château des Rohan le quartier général de sa Lu Brezhon (« Armée bretonne »).
A Mers-el-Kébir, en Algérie, une escadre française (amiral Marcel Gensoul) ayant refusé l'ultimatum anglais du vice-amiral James Sommerille d'avoir à continuer la lutte contre l'Allemagne et de faire route vers la Martinique ou de se laisser désarmer, est bombardée (à 16 h 53) par la Royal Navy anglaise : 1 267 morts français, dont une majorité de Bretons.
jeudi 4 juillet
Après une semaine de parution, le Bulletin d’information d’Ille-et-Vilaine disparaît.
vendredi 5 juillet
Passant en revue les six cents premiers volontaires des Forces Françaises Libres à Londres, le général de Gaulle aurait déclaré « Mais l’île de Sein, c’est donc le quart de la France ! » : près de cent quarante d'entre eux sont originaires de l'île de Sein.
samedi 6 juillet
Des réfugiés arrivent encore en Bretagne.
mardi 9 juillet
Intronisation de Mgr Clément Roques, nouvel archevêque de Rennes.
mercredi 10 juillet
L'Assemblée nationale abolit la constitution de 1875 ; quatre-vingt votent contre, dont sept députés et sénateurs bretons, tous finistériens. L'Assemblée donne le pouvoir constituant au maréchal Pétain.
dimanche 14 juillet
Premier numéro de l’hebdomadaire L’Heure bretonne, le journal du PNB créé par Mordrel. Ce premier numéro est diffusé gratuitement et tiré à un très grand nombre d’exemplaires en raison de sa valeur de manifeste (il présente les résultats de la réunion de Pontivy).
lundi 15 juillet
Le Morbihan compte 154 135 réfugiés.
mardi 16 juillet
Décès à Paimpont de la mère du général Charles de Gaulle. Agée de quatre-vingts ans, Jeanne de Gaulle s’était retirée dans ce village d’Ille-et-Vilaine peu après la défaite.
samedi 20 juillet
Selon le Comité Français du Service Social, « il faut signaler que le Morbihan a des conditions d’hygiène et de logement très rudimentaires et que les populations réfugiées venaient au contraire de régions où les conditions de vie étaient bien différentes » : incompréhension et problèmes de cohabitation.
dimanche 21 juillet
Le numéro 2 de L’Heure bretonne est tiré entre 23 000 et 37 000 exemplaires.
mercredi 24 juillet
La population de Pontivy chasse du château des Rohan la milice Lu Brezhon de Célestin Lainé.
en juillet
A Châteaubriant, le camp de Choisel reçoit des prisonniers de guerre, puis des prisonniers politiques.
mardi 13 août
Loi française sur la dissolution des « sociétés secrètes », visant principalement la franc-maçonnerie ; les francs-maçons membres de la fonction publique sont révoqués (dans le Morbihan, onze instituteurs sur les 1 390 du département seront révoqués).
La police allemande a arrêté à La Baule le président de la Generalitat de Catalunya, Lluis Companys (remis aux autorités espagnoles, il sera fusillé le 15 octobre).
mardi 3 septembre
La Royal Air Force bombarde la base de sous-marins de Lorient.
Loi autorisant à nouveau les congréganistes à enseigner : retour dans l’enseignement des Frères des Ecoles chrétiennes, des sœurs des congrégations enseignantes.
Sortie dans les salles de cinéma du film Bécassine, adaptation de la bande dessinée créée en 1905 par Joseph Pinchon réalisée par Pierre Caron, avec Paulette Dubost dans le rôle titre, Max Dearly et Marguerite Duval. Indignation générale des Bretons qui estiment que le film « déshonore la Bretagne ».
mardi 17 septembre
Pour la première fois, un homme est exécuté par les Allemands en Bretagne pour faits de résistance. Marcel Brossier (31 ans) a été fusillé sur le site de La Maltière, à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes.
mardi 24 septembre
Maire néo-socialiste de Saint-Brieuc depuis neuf ans, Elie Brilleaud est révoqué à la demande des Allemands parce qu’il est un haut dignitaire franc-maçon. Il est remplacé par Jean Morvan.
dimanche 29 septembre
L’Heure bretonne publie un numéro « composé et rédigé à la mémoire des marins bretons tombés à Mers el-Kébir sous le feu des canons anglais le 3 juillet 1940 ». L’éditorialiste Morvan Lebesque évoque un « tableau rouge, peint avec du sang breton ».
lundi 30 septembre
Le Morbihan ne compte plus que 7 200 réfugiés (contre 154 000 deux mois et demi plus tôt).
en septembre
Entrée en fonction du nouveau préfet du Finistère.
jeudi 10 octobre
Bien qu’ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain, le député-maire socialiste de Nantes Auguste Pageot est arrêté en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie.
samedi 12 octobre
Dans les départements, le conseil général élu est remplacé par des membres nommés ; plusieurs sont d’anciens conseillers généraux proches du nouveau régime.
lundi 14 octobre
Ebranlé par le drame du 22 juin (viol de sa fille et meurtre de sa servante), et ayant appris le pillage et le destruction de son manoir, le poète Saint-Pol-Roux est transporté à l’hôpital de Brest, où sa fille Divine est en traitement depuis quatre mois.
vendredi 18 octobre
Le poète Saint-Pol Roux meurt à l’hôpital de Brest. Il avait soixante dix-neuf ans.
samedi 19 octobre
La dépouille de Saint-Pol-Roux est exposée dans la chapelle de Camaret, avant d’être conduite au cimetière.
en octobre
Reconstitution officielle du PNB.
lundi 11 novembre
L’amiral Dönitz installe le poste de commandement de la base marine allemande de Lorient dans les villas de Kernével, à Larmor-Plage.
Malgré Mers el-Kébir quatre mois plus tôt et les tentatives de collaborateurs de diaboliser « l’ennemi anglais », des fleurs de papier sont déposés sur les tombes de soldats britanniques au cimetière nantais de la Gaudinière.
vendredi 15 novembre
Le jeune Maurice Halna du Fretay décolle de l’allée du manoir familial de Ranléon, à Jugon-les-Lacs, près de Dinan, avec un monoplan Zlin XII et rejoint l’Angleterre. Il atterrit à Dorchester. Depuis le début de l’occupation, il avait caché les éléments de l’avion dans une ferme et l’avait reconstruit en secret avec l’aide de deux mécaniciens de Jugon.
samedi 16 novembre
Loi municipale revenant à la législation antérieure à celle de 1884 : les maires doivent être désignés par le gouvernement pour toutes les communes de plus de 2 000 habitants. Quant aux conseillers municipaux, ils doivent être choisis par le préfet sur une liste présentée par le nouveau maire ; leur nombre diminuée. Enfin, dans les communes rurales (moins de 2 000 habitants), le Conseil municipal peut être dissous à tout moment par le préfet.
vendredi 29 novembre
Un train de marchandises a déraillé à Saint-Brieuc, sur l’aiguillage de la bifurcation du Légué sur le viaduc de Souzain. La locomotive tombe dans la vallée, mais le mécanicien et le chauffeur parviennent à sauter avant la chute.
en novembre
Entrée en fonction du nouveau préfet d’Ille-et-Vilaine.
Le Vannetais Gilbert Renault (dit le colonel Remy, 1904-1984) fonde la « Confrérie Notre-Dame », un mouvement de résistance.
Premier numéro de la revue bretonne Ollolê, hebdomadaire éditée pour les enfants par les frères Caouissin et Vefa de Bellaing.
lundi 2 décembre
Raymond Delaporte remplace Olier Mordrel à la tête du PNB, qui prend une orientation fédéraliste et une attitude plus modérée contre Vichy : Delaporte demande à Pétain un statut autonome.
Le préfet d’Ille-et-Vilaine, Ripert, signale que la politique extérieure de Vichy « heurte notamment les tendances d’une partie importante des habitants qui, désireux de voir leur pays libéré de l’emprise allemande, se plaisent à se persuader que leur délivrance viendra d’une victoire britannique ».
jeudi 5 décembre
Remise au maréchal Pétain d’un placet, rédigé par le grand druide François Jaffrennou, demandant le rétablissement des frontières de la Bretagne historique, l’enseignement de l’histoire et de la langue bretonnes. Le texte est signé par certains notables élus ou ecclésiastiques et les représentants des principaux milieux professionnels bretons : Yves Allanic (maire de Vannes), Bahon-Rault (président de la Chambre de Commerce de Rennes et président de la 6e Région économique « Bretagne »), de La Bourdonnaye (président de la Chambre départementale d’agriculture d’Ille-et-Vilaine et de la Chambre régionale), François Château (maire de Rennes), des membres de l’enseignement primaire, R. de L’Estourbeillon, d’anciens sénateurs, des responsables d’organisations régionalistes bretonnes dont Jean-Marie Perrot.
samedi 7 décembre
Touché lors d’une attaque sur le port de Brest, un bombardier torpilleur anglais de type Beaufort s’écrase à L’Hôpital-Camfrout. Ses quatre occupants sont tués et enterrés dans le cimetière par la population locale, sous la haute surveillance de l’occupant allemand.
mardi 10 décembre
A Lannion (Côtes-du-Nord), démantèlement du réseau de renseignements et d’action de R. Barré (qui sera fusillé).
nuit du mardi 24 au mercredi 25 décembre
Désigné comme chef du 2e Bureau de la France libre, le capitaine de marine Honoré d’Estienne d’Orves débarque à Plogoff, en Bretagne, avec son radio, Marty, avec la mission de mettre en place un réseau de renseignements. Il émettra le premier message de radio vers Londres depuis la villa Ty Brao, dans les faubourgs de Nantes (?).
mardi 31 décembre
Jean-Marie Allanic devient maire de Vannes.
en décembre
Destitution du maire radical-socialiste de Dinan, Geistdoerfer ; celui de Vannes, Maurice Marchais, est révoqué. le député-maire socialiste de Nantes, Auguste Pageot, est également destitué après plusieurs semaines de détention et remplacé par Edmond Prieur.
Deux aviateurs anglais, dont l’appareil a été abattu par les Allemands au retour d’un raid sur Lorient, sont cachés par des paysans avant d’être pris en charge par un réseau d’évasion.
1941
dimanche 5 janvier
Création du journal hebdomadaire collaborationniste Arvor, dont le directeur est Roparz Hémon.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier
Près de Dinan, l’installation électrique défectueuse et la neige provoquent l’incendie de la voûte de l’église de Saint-Hélen, qui s’étend rapidement au reste de l'édifice et détruit les vitraux du XVe s.
jeudi 9 janvier
Décès de l’évêque de Vannes Mgr Hippolyte Tréhiou. Agé de soixante ans, il était à la tête de l’épiscopat vannetais depuis 1929.
mardi 14 janvier
A Châteaubriant, départ pour l’Allemagne des prisonniers de guerre du camp de Choisel.
mercredi 22 janvier
Arrestation à Saint-Nazaire des membres du réseau de résistance du capitaine d’Estienne d’Orves (arrêté la nuit précédente à Paris).
en janvier
Premières activités de la résistance bretonne.
Démission du maire de Lorient, Emmanuel Svob.
Jean Morvan est remplacé par Emile Chrétien comme maire de Saint-Brieuc.
nuit du mardi 25 février
Cinquante-sept bombardiers de la RAF attaquent le croiseur lourd allemand Admiral Hipper, en cale sèche dans le port de Brest, mais ne l’atteignent pas. Six bimoteurs Avro Manchester de la 207e escadrille faisaient également partie de la formation. C’était leur première mission. Aucun appareil n’a été touché.
mardi 25 février
Marin-pêcheur de Penmarc’h arrêté en novembre 1940 à la suite d’une bagarre dans un café avec une patrouille allemande, François Péron, trente-sept ans, est fusillé à Kerloet, en Concarneau. La veille, il avait tenté de s’évader et s’était brisé une jambe en sautant de sa cellule.
mercredi 5 mars
A Merlevenez, dans le Morbihan, Gildas Le Roux, marin-pêcheur de Plouguerneau âgé de trente-neuf ans, assassine à coups de couteau le cultivateur Runigo, soixante-dix-sept ans, ainsi que sa belle-fille, Marie Ropert, trente-cinq ans, pour les dévaliser, sous les yeux de la petite Runigo, sept ans, qui prévint les voisins.
mercredi 12 mars
La première opération aéroportée sur la France a lieu à Elven, dans le Morbihan.
samedi 15 mars
Mission Savannah à Vannes (Bretagne). Son but : éliminer les pilotes allemands qui guident les bombardiers vers leurs cibles anglaises. C’est la première opération de commandos parachutistes de la France libre. Elle échoue.
jeudi 20 mars
Le régionaliste Yann Fouéré, sous-préfet de Morlaix, lance le quotidien la Bretagne, à capitaux bretons (15 000 exemplaires).
samedi 22 mars
Arrivée à Brest des croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst. Ils ont coulé vingt-deux navires alliés en vingt jours de croisière dans l’Atlantique.
samedi 29 mars
Edmond Germain succède à Jean-Marie Allanic comme maire de Vannes.
lundi 31 mars
Raid nocturne sans succès de cent neuf bombardiers de la RAF sur les croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst, stationnés à Brest.
en mars
Jos Jaffré succède à Ronan de Fréminville comme rédacteur en chef de l’hebdomadaire collaborationniste L’Heure bretonne.
Création par Yann Fouéré du quotidien La Bretagne, avec l’appui financier de l’industriel quimpérois Jacques Guillemot.
Les Allemands entreprennent à Lorient la construction d'une importante base aérienne comprenant deux pistes de 2 000 mètres, des parkings très dispersés, de nombreux abris et hangars (dont certains existent toujours). La base, qui s'appelle Kerlin-Bastard, mettra en œuvre des Me109, Heinkel 111, FW 200 , JU 88, Bücher 131 et Fi 156.
2 090 personnes sont employées sur les chantiers allemands dans les Côtes-du-Nord.
mardi 1er avril
Auguste Donval succède à Emmanuel Svob comme maire de Lorient.
samedi 5 avril
A Brest, un Beaufort de la RAF torpille et endommage sérieusement le croiseur Gneisenau, avant d’être abattu.
en mai
L’Ecole des Pupilles de la Marine est transférée de Brest (« La Villeneuve ») en Zone libre, à Saint Mandrier sur le cuirassé L’Océan.
dimanche 1er juin
Dans le numéro 22 du journal collaborateur Arvor, Roparz Hémon écrit (sous le nom de Pendaran) : « La Troisième République française a répandu dans le peuple une culture basée sur la mystique de la Révolution de 1789, revue et corrigée par le parti radical, avec, cela va sans dire, la collaboration des Juifs et des Loges…».
samedi 7 juin
Des bombardiers de la RAF attaquent sans succès le croiseur lourd allemand Prinz Eugen dans le port de Brest.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 juin
Des détenus politiques communistes s’évadent du camp de Châteaubriant, dont Fernand Grenier (ancien député communiste de Seine-Saint-Denis), Eugène Hénaff, Henri Raynaud et Léon Mauvais. Les conditions de détention sont aussitôt renforcés.
dimanche 22 juin
L’Allemagne attaque l’URSS.
lundi 30 juin
Décret 2727 du régime de Vichy : la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique) est séparée de la région Bretagne et rattachée à celle d’Angers pour former les Pays de la Loire.
Mise en service à Saint-Nazaire de la première alvéole-garage de la base sous-marine allemande en présence de l’amiral Dönitz et du docteur Todt.
mercredi 2 juillet
Des bombardiers de la RAF endommagent le croiseur Prinz Eugen dans le port de Brest.
L’ancien maire communiste de Concarneau Pierre Guéguin est arrêté par les gendarmes de la cité.
vendredi 4 juillet
Les Allemands font sauter le Monument américain de Brest.
nuit du dimanche 6 au lundi 7 juillet
Un appareil britannique, abattu par les Allemands, s'est écrasé près de Guilers (près de Brest).
lundi 7 juillet
339 nomades et 75 indésirables sont transférés du camp de Choiseul, à Châteaubriant, au camp de la Forge, à Moisdon-la-Rivière, dans le même département de Loire-Inférieure.
mardi 8 juillet
Création de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme contre le bolchevisme (LVF), afin de combattre les Soviétiques dans les rangs de la Wehrmacht. Deux cents à trois cents Bretons vont s’y engager.
Une commission d’écrivains, dont fait partie l’abbé Jean-Marie Perrot, adopte l’orthographe unifiée du breton (peurunvan).
mercredi 16 juillet
Procès des Anciens combattants à Nantes : des peines lourdes sont prononcées (aggravées en appel).
lundi 28 juillet
Alors que le cadavre d’un aviateur britannique est débarqué à Lorient, des « Vive l’Angleterre » sont entendus dans la foule !
en juillet
Le maire radical-socialiste de Saint-Malo, Gasnier-Duparc, est destitué.
Roparz Hémon est nommé responsable des émissions en langue bretonne de Radio-Rennes, administrée par la Propagandastaffel allemande.
vendredi 8 août
Procès de jeunes résistants à Nantes : bien que condamnés à des peines inférieures à leur détention provisoire, ils sont maintenus en prison sur ordre de la Gestapo et contre l’avis du commandant militaire de la place, Karl Hotz.
dimanche 17 août
Fusillé en février dernier à Concarneau, le marin-pêcheur François Péron est élevé au rang de compagnon de la Libération par le général de Gaulle.
samedi 30 août
Condamné à mort lors du procès des Anciens combattants à Nantes, Marin Poirier est fusillé malgré l’intervention du maire Gaëtan Rondeau.
dimanche 31 août
Raymond Louviot remporte la course cycliste Paris-Nantes.
samedi 20 septembre
Les ports de Brest et de Bordeaux sont survolés par un Mosquito de reconnaissance photographique britannique, dont c’était la première sortie opérationnelle.
samedi 4 octobre
A Vannes, Gildas Le Roux, marin-pêcheur de Plouguerneau âgé de quarante ans, est condamné à mort pour le meurtre et le vol d’un cultivateur à Merlévénez en mars 1941.
samedi 11 octobre
Eugène Le Bellec, cinquante-et-un ans, est nommé évêque de Vannes.
lundi 20 octobre
Peu avant huit heures du matin, un commando FTP de trois hommes (Marcel Bourdarias, Spartaco, Brustheim) venu de Paris abat à Nantes, près de la cathédrale (rue du Roi-Albert), le colonel allemand Karl Hotz (64 ans), feldkommandant de la place. Le haut commandement allemand (Stülpnagel) ordonne l’exécution immédiate de cent otages (chiffre ramené ensuite à 50) et soumet aussitôt à Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur de Vichy, une liste comprenant des anciens combattants. Pucheu ayant élevé des protestations, une seconde liste lui est fournie, face à laquelle il ne bronche pas (elle comprend des otages de l’ancien camp de Choisel, des communistes et des militants d’extrême gauche).
Le linguiste et celtisant Leo Weisgerber crée l’Institut celtique de Bretagne (Framm Keltiek Breizh), sous l’autorité de l’officier allemand Werner Best, chef de la SIPO et de la SD en France occupée et membre de la Société allemande d’études celtiques. Le premier directeur de l’Institut est Roparz Hemon.
mercredi 22 octobre
En représailles à l’assassinat du colonel Hotz, quarante-huit otages sont fusillés à Châteaubriant (27), à Nantes (16) et à Paris (5). Les motifs retenus pour la désignation sont : député communiste (1 cas), secrétaire de « syndicat communiste » (4), communiste (26), violences contre des soldats allemands (2) et action en faveur de l'ennemi (cas). Parmi les victimes de Châteaubriant figurent notamment Guy Môquet (dix-sept ans, fils du député communiste Prosper Môquet), Charles Michels (député de Paris), J-P Timbaud (dirigeant cégétiste), Pierre Guéguin (ancien maire PCF de Concarneau).
vendredi 24 octobre
Funérailles importantes à Nantes du colonel Karl Hotz, en présence du général Neumann-Neurodde, commandant du secteur d’occupation Sud-Ouest, du Feldkommandant von und zu Bodman (successeur de Karl Hotz), des Feldkommandant de Rennes et du Mans, du préfet régional Roussillon (représentant le Maréchal Pétain), du préfet de Loire-Inférieure Dupard, des sous-préfets de Châteaubriant et de Saint-Nazaire, du maire de Nantes Gaëtan Rondeau. Le passage du cortège est marqué par la fermeture des magasins qui ont du baisser leur rideau.
mardi 28 octobre
Les Allemands suspendent en France les exécutions d’otages pour les attentats de Nantes et de Bordeaux.
mardi 11 novembre
Le général de Gaulle a décerné à la ville de Nantes le titre de Compagnon de la Libération.
jeudi 13 novembre
Directeur de l’école de Roscoat, à Pléhédel (Côtes-du-Nord), Jean-Baptiste Legeay, chef d’un réseau de rapatriement d’aviateurs alliés, est arrêté à Pléhédel à la suite d’une dénonciation et transféré à Fresnes (il sera exécuté en 1943).
dimanche 16 novembre
Le Sainte-Thérèse, un palangrier du port de Douarnenez, a disparu dans le Raz de Sein : seize morts.
mercredi 26 novembre
Suite à une demande nationale, la préfecture de Finistère ordonne de procéder à l’enlèvement des statues de bronze de la ville de Quimper pour être fondues (seules la statue de Laennec échappera à la destruction).
en novembre
Un petit groupe de résistants rennais crée le journal clandestin La Bretagne enchaînée.
jeudi 11 décembre
Nommé en décembre 1940, Eugène Le Bellec est officiellement ordonné évêque de Vannes.
lundi 15 décembre
Neuf détenus du camp de Choiseul, à Châteaubriant, ont été exécutés au bord de l’étang de la Blisière, en forêt de Juigné. Certains prisonniers du camp ont entonné, l’hymne national breton (Bro gozh ma zadoù), ainsi que La Marseillaise et L'Internationale en breton lorsque les soldats allemands ont emmené les condamnés.
samedi 20 décembre
Le colonel Rémy se procure les plans allemands de la base sous-marine de Lorient.
jeudi 25 décembre
Dans son message de Noël, le général de Gaulle rend hommage aux Bretons : « Parmi les bons et purs Français, marins, soldats, aviateurs qui combattent toujours pour la France, un sur trois est Breton ».
fin d’année
Victor Le Gorgeu, maire de Brest, est destitué de ses fonctions.
1942
mercredi 7 janvier
Dans l’hebdomadaire collaborationniste Arvor, on peut lire : « La Bretagne n’a qu'une langue : le breton. Le français n'est qu’une langue étrangère. Bien que le français soit en usage parmi nous, et qu’il soit appelé à l’être encore, notre but c'est de bannir le français. Tant qu’il restera dans notre pays quelqu'un qui parle le français, c’en sera un de trop. »
lundi 12 janvier
Hitler ordonne que les croiseurs Gneisenau et Scharnhorst quittent Brest pour la Norvège.
lundi 2 février
La municipalité brestoise est dissoute et remplacée par une Délégation spéciale de neuf membres présidée par Victor Eusen, maire de Saint-Pierre de Quilbignon.
mercredi 11 février
La Marine allemande lance l’opération « Cerberus » (rapatriement à Wilhelmshaven des croiseurs Scharnhost, Gneisenau et Prinz Eugen) : les trois navires quittent de nuit le port de Brest et, escortés par 6 destroyers, 14 torpilleurs et 32 vedettes lance-torpilles, s’engagent en Manche à travers le passage ouvert quelques jours plus tôt par des chasseurs de mines. Les britanniques sont pris par surprise.
en février
Destruction du château de Kernazel, en Radenac, à l’ouest de Josselin.
Le Centre Marin médical de Pen Bron, à La Turballe, est évacué et occupé par un corps de garde de huit soldats allemands.
Créé en novembre 1941, le journal clandestin La Bretagne enchaînée cesse de paraître après l’arrestation de plusieurs de ses auteurs.
samedi 7 mars
Deux jeunes prisonniers du camp de Choisel, à Châteaubriant, ont été fusillés à Nantes.
vendredi 27 mars
A Pont-l’Abbé, la Kommandantur s’installe à l’école Saint-Gabriel.
nuit du vendredi 27 au samedi 28 mars
Coup de main britannique sur Saint-Nazaire (« opération Chariot ») dirigé par Lord Mountbatten : 266 commandos (aidés par le destroyer Campbeltown, 16 vedettes M-L, 1 vedette lance-torpilles MTB et une canonnière MGB) ont mené un raid contre la forme-écluse Joubert afin de l’empêcher de recevoir le plus gros cuirassé allemand, le Tirpitz. Grâce aux informations fournies par la résistance (réseau Notre-Dame de Gilbert Renault), l’opération est un succès : la forme Joubert restera inutilisable durant tout le reste de la guerre. A l’issue des combats, 169 Britanniques ont été tués et 200 faits prisonniers. Côté allemand, le bilan est de plus de 400 morts.
dimanche 29 mars
A Saint-Nazaire, les derniers commandos britanniques se rendent après trente-six heures de combats. Des habitants ont réussi à en cacher ; certains ont fait le coup de feu avec les Anglais.
en mars
Le régionaliste Yann Fouéré, sous-préfet de Morlaix, prend le contrôle de la Dépêche de Brest (70 000 exemplaires).
mercredi 8 avril
Trahie, la résistante de Crozon Yvonne Leroux, dite « Tante Yvonne » (60 ans) est arrêtée et déportée à Ravensbruck. Membre du réseau Johnny, elle était la principale informatrice concernant le comportement de la flotte allemande à Brest, glanant des renseignements qu'elle transmettait chiffrés par poste émetteur.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 avril
La ville de Brest et plus particulièrement le port subissent huit heures de bombardements.
dimanche 19 avril
A Rennes, attentat manqué, à la grenade, de la Résistance contre Doriot, le chef du PPF.
mardi 21 avril
Les Allemands fusillent en France vingt otages pour « complicité » durant le raid du 27 mars à Saint-Nazaire.
jeudi 23 avril
Quatre jeunes prisonniers du camp de Choisel, à Châteaubriant, ont été fusillés à Nantes.
mercredi 29 avril
Deux autres prisonniers du camp de Choisel ont été exécutés à Nantes.
vendredi 1er mai
Début de l’évacuation du camp de prisonniers de Choiseul, à Châteaubriant : cinq groupes seront transférés jusqu’au 11 mai. Les premiers à partir sont les « indésirables », déplacés au camp de Rouillé.
vendredi 10 mai
Le cycliste Louis Caput remporte la cinquième et dernière édition du Circuit d’Auray (créé en 1936).
samedi 11 mai
Les dernières prisonnières du camp de Choiseul, des détenues politiques et femmes « indésirables », sont transférées au camp d'Aincourt. Le camp d’internement de Châteaubriant est fermé.
jeudi 14 mai
Ouverture à Nantes du premier congrès de l’Institut celtique de Bretagne.
samedi 16 mai
Dernière exécution d’un condamné à mort dans le département du Morbihan : Gildas Le Roux, un marin-pêcheur âgé de 41 ans, est guillotiné dans la cour de la prison de Vannes, à 5 h 45 du matin. Il avait été condamné pour le meurtre et le vol d’un cultivateur à Merlévénez en mars 1941.
dimanche 17 mai
Clôture à Nantes du congrès de l’Institut celtique de Bretagne.
mercredi 17 juin
Le colonel Remy embarque à Pont-Aven pour l’Angleterre, grâce à l’organisation de son lieutenant Alphonse Tanguy (« Alex »). Son réseau de résistance, la Confrérie Notre-Dame a été démantelée par la Gestapo.
Les paroissiens de Lanhouarneau (Léon) font à saint Hervé le vœu de l’honorer chaque année si les prisonniers rentrent d’Allemagne sains et saufs (leur prière étant exaucée, la fontaine Saint-Hervé deviendra un lieu de procession annuelle le 17 juin, jour de la fête du saint).
en juin
Roparz Hémon est élu directeur de l’Institut celtique de Bretagne.
jeudi 9 juillet
Meurtre à Rennes. Un chômeur de 19 ans, Robert Varnière, assassine de 11 coups de hachette dans la tête l’épicière Etiennette Le Meur, veuve Le Tellec (61 ans), rue du Chapitre, pour la voler.
mi-juillet
Arrestation en Loire-Inférieure de 95 juifs étrangers (selon la législation de Vichy).
jeudi 16 juillet
Rafle de quelques dizaines de juifs en Ille-et-Vilaine (le même jour que la rafle du Vel’ d’Hiv’ à Paris).
mercredi 22 juillet
A Penmarc’h, Saint-Guénolé est érigée en paroisse.
dimanche 26 juillet
Dans le journal collaborationniste Arvor, Roparz Hémon écrit : « L'histoire de Bretagne, croyons-nous, est au programme des écoles et, obligatoirement, les petits Bretons doivent apprendre que les Celtes ont subi plusieurs siècles de honte et d'esclavage, depuis le temps où feue Marianne livrait notre pays à ses juifs. Il ne s'agit pas de « politique déplacée », il s'agit de vérité à ancrer dans l'esprit de nos enfants et le plus souvent elles leur seront répétées, mieux cela vaudra... ».
mercredi 5 août
Le sous-marin japonais I.30 arrive à Lorient, où il débarque son avion de combat « Zéro », démonté, cadeau de la Marine japonaise au IIIe Reich.
dimanche 23 août
Paul Maye remporte la course cycliste Paris-Nantes.
du samedi 29 au dimanche 30 août
Bravant l’interdiction de l’évêque de Quimper, Mgr Duparc, de célébrer les fêtes du Bleun-Brug pendant l’occupation, l’abbé Jean-Marie Perrot organise le Bleun-Brug de Tréguier à l'occasion du 500e anniversaire de la mort du duc de Bretagne Jean V.
en août
Hebdomadaire collaborationniste écrit en français et en Breton, le journal Arvor, de Roparz Hémon, devient entièrement bretonnant.
vendredi 4 septembre
Loi « sur l’utilisation et l’orientation de la main-d’œuvre » (STO), qui mobilise potentiellement tous les hommes âgés de 18 à 50 ans et les femmes célibataires âgées de 21 à 35 ans.
lundo 21 septembre
Dans le centre du Finistère, Saint-Herbot, dépendance de Plonévez-du-Faou, est érigée en paroisse indépendante.
vendredi 9 octobre
Nouvelle rafle de juifs en Ille-et-Vilaine (au total, 138 juifs seront arrêtés dans ce département durant la guerre).
dimanche 11 octobre
Sécession d'une partie du PNB et création du Comité consultatif de Bretagne, regroupant 22 personnalités culturelles et la plupart des modérés (Yann Fouéré, Joseph Martray,...). Ce Comité obtient des concessions dans le domaine culturel, mais aucun progrès politique n’est perçu.
en octobre
Grève de 5 000 ouvriers nantais contre les départs de mobilisés STO en Allemagne.
nuit du mercredi 11 au jeudi 12 novembre
Seul exemple de raid allié contre la côte française comprise entre Cherbourg et Saint-Nazaire : la vedette rapide MTB-244 de la Royal Navy débarque à Plouézec, près de Paimpol, un groupe de onze hommes dont la mission est détruire la station sémaphore occupée par les Allemands et à faire des prisonniers pour semer le trouble chez l’occupant. Repéré, le commando investit cependant les lieux, tuant une sentinelle et blessant trois soldats allemands.
mercredi 18 novembre
Robert Varnière, un chômeur de 19 ans, est condamné à mort pour avoir assassiné à coups de hachette une épicière de 61ans à Rennes, en juillet dernier (il sera gracié).
jeudi 26 novembre
Décès à Pouldreuzic de Jean Hénaff. Le créateur de la Société Hénaff et du célèbre pâté du même nom était âgé de 83 ans.
début décembre
Création à Rennes d’un Commissariat régional aux questions juives pour les quatre départements bretons (la Loire-Inférieure dépend d’Angers).
nuit du lundi 21 au mardi 22 décembre
Mission « Cockle » : parachutage près de l’étang au Duc, à Ploërmel, de deux membres de la France libre, le lieutenant Guy Lenfant et le radio Rapin, chargés de réceptionner des envois d’armes et d’explosifs et de recueillir des informations.
lundi 30 décembre
Condamnés à mort la veille par les autorités allemandes de Rennes, 25 résistants (PCF-FTP) âgés de 19 à 43 ans ont été fusillés sur un terrain militaire de Saint-Jacques-de-la-Lande, dans les champs de La Maltière. Exécutés par groupe de deux ou trois entre 9 h 20 et 10 h 18, ils avaient commis des actes de sabotage et des attentats non meurtriers contre les collaborateurs (siège de la LVF, etc.).
1943
dimanche 3 janvier
69 Forteresses volantes américaines ont mené un raid, à 6 600 mètres d’altitude, sur la base sous-marine de Saint-Nazaire. 4 avions ont été abattus. Dans l’un des appareils, le mitrailleur Alan Magee a sauté sans parachute et s’en est sorti par miracle après être passé par la verrière de la gare de Saint-Nazaire. Le « Miraculé de Saint-Nazaire » est fait prisonnier par les Allemands et soigné.
jeudi 14 janvier
En riposte à l’accroissement des opérations des sous-marins allemands, la RAF bombarde les bases de Cherbourg et de Lorient.
samedi 23 janvier
Abattu par un chasseur allemand, un bombardier B-17 américain s’est écrasé sur la commune d’Edern, à Kerganaben, avec l’un de ses membres d’équipage. Les huit autres sont parvenus à sauter en parachuter, atterrissant au Cloître-Pleyben. Recherchés, ils sont cachés dans divers lieux des environs, dont le château de Tréfry, en Quéméneven (propriété de Césaire de Poulpiquet).
mercredi 27 janvier
Des résistants mitraillent un train dans la région de Lamballe : le mécanicien Léon Catros est blessé à la jambe.
jeudi 28 janvier
Décret d’évacuation de la population non indispensable de Brest.
vendredi 29 janvier
A 14 h 15, deux vagues de bombardiers Boston de l’US Air Force ont bombardé Morlaix pour y détruire le viaduc. Celui-ci est à peine touché (trois impacts seulement ; trois mois de travaux), mais les 43 bombes tombées à côté (150 immeubles touchés) tuent 74 personnes (dont 39 enfants de l’école maternelle Notre-Dame de Lourdes et leur institutrice, sœur Saint-Cyr ; ainsi que la coiffeuse Cochin et ses deux employées), et font 34 blessés graves. L’église Saint-Melaine est gravement endommagée (sacristie et bas-côté détruits ; elle sera restaurée sous la direction des architectes René Lisch et Couasnon). L’hôpital étant réquisitionné par les Allemands, les blessés sont transportés au collège des jeunes filles au Château.
samedi 30 janvier
La voie ferrée étant coupée sur le viaduc de Morlaix, les trains s’arrêtent avant et après celui-ci : les voyageurs doivent descendre en ville, la traverser pour retrouver le train sur l’une ou l’autre colline.
samedi 6 février
Pour répondre aux exigences allemandes de main d’œuvre, Vichy crée le Service du travail obligatoire (STO). Tous ceux nés entre le 1er janvier 1920 et le 30 décembre 1922 sont concernés. Ce sera un échec : sur 700 000 requis, 170 000 seulement partiront, dont 15 000 Bretons.
dimanche 7 février
La commune de Lorient subit son plus violent bombardement aérien : six cents maisons sont détruites.
lundi 8 février
Dix jours seulement après le bombardement de Morlaix, un premier train, roulant au pas, franchit le viaduc sur l’unique voie encore en état.
mercredi 10 février
La ville de Lorient, devenue la cible des bombardements lourds, est évacuée.
Arrêté dans les Côtes-d’Armor en novembre 1941, le directeur d’école résistant Jean-Baptiste Legeay (46 ans) est décapité à Cologne, en Allemagne.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 février
466 appareils de la RAF déversent un millier de bombes sur le port de Lorient. Le raid a été mené par des bombardiers Lancaster, Halifax, Wellington et Stirling. Sept appareils sont portés manquants au retour (tous les mois, la RAF exécute environ 1 000 sorties dont l’objectif est Lorient ; le port de Saint-Nazaire subit un sort analogue).
mardi 16 février
Vichy mobilise pour deux ans de STO trois classes d’âge : tous les hommes nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922.
dimanche 28 février
Bombardements alliés sur Saint-Nazaire. Des communes voisines sont touchées (notamment Saint-André-des-Eaux : plusieurs morts et quatre-vingt maisons détruites).
lundi 8 mars
Un bombardement allié fait 252 morts à Rennes.
samedi 27 mars
La ville de Saint-Nazaire est durement touchée par l’aviation alliée.
vendredi 2 avril
Des bombardements alliés sur Saint-Nazaire abîment sérieusement le phare du vieux môle.
lundi 5 avril
Décidés à rejoindre les Forces française libres en Angleterre, 19 jeunes quittent Saint-Quay-Portrieux à bord du Viking, un cotre de 8 mètres. Ils sont arraisonnés au large de Guernesey par un garde-côte allemand, emprisonnés et expédiés dans un camp de déportation. 13 d'entre eux y perdront la vie.
vendredi 16 avril
Pour les protéger des bombardements, les populations civiles sont évacuées de Brest, Cherbourg, Dieppe, Saint-Malo et Le Havre.
lundi 19 avril
Electrification des phares de la Croix et de Beuzec à Concarneau.
mercredi 21 avril
Création du Football Club de Nantes, par la fusion des six principaux clubs de Loire Atlantique (La Mellinet, St Pierre, l'AC Batiment-Loire, Les Batignolles, l'ASO Nantes et le Stade Nantais UC). Les principes fondateurs sont rédigés sous l’égide de Marcel Saupin, dans l’arrière-salle d’un café de la place du Commerce.
lundi 3 mai
Des résistants attaquent la mairie de Plounévez-du-Faou.
vendredi 7 mai
Au nord-est de Guingamp, les habitants de Pommerit-le-Vicomte ont manifesté en faveur de la Résistance (le maire Marcel Renaut sera suspendu suite à cet acte).
vendredi 14 mai
Ordonnance épiscopale créant sur le territoire de Plouguerneau, au nord de Brest, la paroisse de Lilia.
dimanche 23 mai
Création à Rennes de l’association de musique traditionnelle Bodadeg Ar Sonerian (« Assemblée des sonneurs ») par Polig Montjarret, Dorig Le Voyer, Efflam Kuven, Robert Marie, Iffig Hamon et René Tanguy. Ils donnent une première prestation dans la cour du Parlement de Bretagne.
samedi 29 mai
Un bombardier américain B 17, de retour d'une mission à Saint-Nazaire, est abattu par des chasseurs allemands au-dessus des Côtes-du-Nord. Avant que l'appareil s'abîme en mer, les aviateurs ont le temps de sauter en parachute. Recueillis par des résistants de Plourhan, ils sont cachés puis expédiés en Angleterre.
en mai
Les bénédictines de Saint-Michel de Kergonan (Plouharnel) se réfugient au château de Coëtcandec, en Locmaria-Grand-Champ (Morbihan).
mercredi 2 juin
Une douzaine de personnes du centre Finistère, dont quatre femmes, ayant aidé des pilotes américains à se cacher sont condamnés à la déportation (parmi lesquels Césaire de Poulpiquet).
mercredi 30 juin
L’U-188 quitte Lorient pour aller chercher de la matière première (étain, caoutchouc) en Asie du Sud-Est.
en juin
Selon les sources allemandes, 22 566 hommes travaillent pour l’occupant dans le port de Saint-Malo, 22 497 dans celui de Brest, 22 285 à Lorient et 14 993 à Saint-Nazaire (soit un total de 82 341 hommes).
dimanche 11 juillet
Les Allemands pendent deux jeunes résistants à Rostrenen.
jeudi 15 juillet
Parachutés en Bretagne, près de Ploërmel, en décembre 1942, le lieutenant Guy Lenfant et le radio Rapin retournent en Angleterre grâce à un petit avion venu les récupérer. Ils emportent avec eux les plans des défenses allemandes du Morbihan, remis par le chef des gendarmes du département, le commandant Maurice Guillaudot.
mercredi 21 juillet
Formation à Spézet et Plounévez-du-Faou du premier maquis breton (FTPF) ; il compte une vingtaine d’hommes mal armés.
dimanche 25 juillet
Le premier parachutage d’armes à la résistance bretonne a lieu à Martigné-Ferchaud, en Ille-et-Vilaine.
en juillet
7 000 personnes sont employées sur les chantiers allemands dans les Côtes-du-Nord.
samedi 7 août
Des manœuvres des Bagadou Stourm (groupes de combat fascistes bretons) se terminent à Scrignac, la paroisse de l’abbé Perrot.
mercredi 11 août
Parti de Belfast pour une base du sud de l’Angleterre, un bimoteur américain se retrouve au-dessus de la Bretagne suite à une erreur de navigation : abattu par deux chasseurs allemands, l’appareil s’écrase, vers quinze heures, sur la commune de Pleuven : quatre membres d’équipage sont tués sur le coup, le seul survivant, le sergent mécanicien Cecil E. Bell, est pris en charge par la résistance et gagne l’Angleterre (plus de 4 000 personnes assisteront aux obsèques de ses quatre compagnons à Pleuven).
mercredi 18 août
Canicule : il fait 38° à Nantes.
jeudi 19 août
Electrification des phares de la Croix et de Beuzec, à Concarneau.
dimanche 22 août
Gaby Gaudin remporte la course cycliste Paris-Nantes.
mardi 31 août
En provenance de Penang (Malaisie), le sous-marin japonais I-8 arrive à Brest. Il transporte un équipage qui vient chercher l’U-1224, offert par les Allemands.
en août
Le château de l’écrivain pour enfants Jeanne Coroller, chrétienne-nationaliste, accueille le Kadervenn de Célestin Lainé.
jeudi 16 septembre
Nantes subit de graves bombardements anglo-américains.
jeudi 23 septembre
Nouveaux terribles bombardements de Nantes par les Anglo-Américains : 1 150 civils sont tués.
en septembre
L’association de musique traditionnelle Bodadeg ar Sonerion, créée au printemps dernier, organise son premier camp musical à Gouézec. Vingt-trois élèves sont présents.
mardi 12 octobre
Trois Belges engagés par l’organisation Todt fuient Brest et se réfugient dans la grotte de Roz Divez, sur les bords de l’Aulne, à l’est de Châteaulin, où ils fondent le second maquis de Bretagne, le maquis de Pen-ar-Pont - Beuzit - Keralliou. Il sera dirigé par Auguste Le Guillou, contrôleur du Trésor à Châteaulin.
mardi 19 octobre
L’acteur, metteur en scène et directeur de théâtre André Antoine meurt au Pouliguen, en Loire-Inférieure [Loire-Atlantique], à l’âge de quatre-vingt-six ans.
samedi 23 octobre
Echec de l’opération britannique « Tunnel » : le forceur de blocus allemand Münsterland parvient échapper à ses poursuivants. Le croiseur anglais HMS Charybdis est coulé par une torpille allemande au large des côtes bretonnes (au nord-ouest de Perros-Guirec) : plus de 400 morts, 107 survivants.
vendredi 5 novembre
Le résistant breton Alphonse Tanguy, alias « Alex », chef d’un réseau CNS dans le sud-est du Finistère et à Lorient, est abattu par la Gestapo à Paris. Il avait quarante-sept ans.
vendredi 12 novembre
Un soldat allemand est tué à la gare de Plérin (au Légué) par trois lycéens de Saint-Brieuc.
lundi 22 novembre
Grâce à la complicité de l’ingénieur des travaux publics Le Bras, le lieutenant de vaisseau Yvon Le Hénaff et Yvon Jézéquel parviennent à s’emparer à Lézardrieux de la vedette des Phares et balises La Horaine et à mettre le cap sur l’Angleterre, avec cinq volontaires et leur gardien allemand neutralisé par l’équipage.
samedi 27 novembre
Arrestation du résistant Jean Nobilet, syndic de la Corporation agricole (syndicat paysan vichyste) d’Ille-et-Vilaine.
en novembre
Célestin Lainé crée la Compagnie bretonne (qui deviendra par la suite Bezen Perrot).
vendredi 10 décembre
Les Allemands arrêtent sur dénonciation vingt lycéens, élèves et maîtres, résistants du lycée Le Braz de Saint-Brieuc.
dimanche 12 décembre
L’abbé autonomiste breton Jean-Marie Perrot (66 ans) est abattu d’une balle dans la tête par le maquisard communiste Jean Thépaut, sur un chemin de terre de Scrignac.
mercredi 15 décembre
Les obsèques de l’abbé Perrot se déroulent à Scrignac, en présence des chefs du mouvement nationaliste breton mais en l’absence de la plupart des habitants du village. Après l’oraison funèbre prononcée par Mgr Duparc, évêque de Quimper, Célestin Lainé rend hommage à l’abbé « à la manière des anciens celtes » en passant une branche d’if au dessus de son corps puis déclare « La guerre est déclarée entre les ennemis de la Bretagne et nous. Ils ont tiré les premiers. Maintenant nous allons prendre les armes. Nous sommes prêts. »
jeudi 16 décembre
Nouvelle sécession du PNB regroupant les plus durs : Lu Brezhon, la Milice bretonne (avec Célestin Lainé et Ange Péresse), rattachée au Sicherheisdienst (SD-police politique allemande), prend le nom de « Bezen Perrot ». Ce mouvement compte cinquante hommes portant des faux noms, organisés en deux sections de quatre groupes chacune, et basés à la caserne Colombier de Rennes.
vendredi 24 décembre
Dans la soirée, à Morlaix, une grenade lancée depuis la rue Gambetta explose sur la piste de danse du Foyer du Soldat (Soldatenheim) situé rue de Brest (dans les anciens salons Quiviger), faisant dix-sept blessés.
dimanche 26 décembre
En représailles de l’attentat d’il y a deux jours, les Allemands organisent une rafle, rassemblant au centre ville de Morlaix tous les hommes valides âgés de seize à quarante ans, procédant à environ 500 arrestations. Finalement, ils ne gardent que 67 otages, parqués entre la Mairie et le port, puis conduits dans un hangar de l’aérodrome.
vendredi 31 décembre
Un bombardier américain s’est écrasé à Kercréac’h, à l’ouest de Bannalec : le pilote et deux membres d’équipage sont tués ; les six autres parviennent à sauter en parachute, mais d’entre eux sont faits prisonniers par les Allemands.
1944
samedi 1er janvier
Création au sud de Guingamp du maquis de Plésidy, dirigé par le capitaine Branchoux.
dimanche 2 janvier
Parqués dans un hangar de l’aérodrome depuis une semaine, les soixante otages morlaisiens sont transférés par camions à la gare, devant la population pressée le long de la rue Gambetta. Rassemblés dans des wagons à bestiaux, ils sont conduits au camp de Compiègne (puis au camp de concentration de camp de Buchenwald). L’un d'eux sera libéré et cinq autres parviendront à s’évader durant le trajet.
vendredi 21 janvier
Au large de la pointe du Raz, le feu du phare de la Vieille est évacué.
jeudi 3 février
Arrestation à Plogoff (Sud-Finistère), lors d’un contrôle de routine, des chefs résistants pour la zone Nord, Pierre Brossolette et Emile Bollaert, après le naufrage du Jouet des flots. Ils devaient rallier Alger.
samedi 5 février
A Berrien, dans les monts d’Arrée, une troupe de résistants des FTPF, venue se reposer dans la ferme de Goënidou, est surprise par un officier de l’armée allemande et son ordonnance. Les deux hommes sont aussitôt exécutés avec leurs chevaux et enterrés près de la fontaine. Grâce au soutien des habitants de Trédudon venus piétiner les tombes avec leurs vaches, les Allemands ne découvriront jamais les cadavres.
dimanche 6 février
Trois des maquisards impliqués la veille dans la mort deux soldats allemands sont arrêtés alors qu’ils portaient les objets de leurs victimes. Ils sont sommairement exécutés.
jeudi 10 février
Dénoncés, les maquisards du Poulmein (à deux kilomètres au nord de Baud) sont attaqués par les Allemands : deux résistants sont tués et deux autres faits prisonniers. Un jeune garçon de quatorze ans venu les prévenir, Mathurin Henrio, est touché d’une balle dans le dos alors qu’il fuyait à travers champ puis achevé (il deviendra le plus jeune Compagnon de la Libération).
samedi 12 février
3 000 personnes ont assisté à l’enterrement du jeune Mathurin Henrio à Baud.
vendredi 18 février
Le maréchal Rommel inspecte la base sous-marine de Saint-Nazaire.
lundi 21 février
Trois des vingt lycéens arrêtés le 10 décembre 1943 à Saint-Brieuc (Geoffroy, Le Cornec, Salaün) ont été fusillés par les Allemands au mont Valérien, près de Paris.
dimanche 27 février
L’ancien commissaire aux Prisonniers de Vichy, François Mitterrand, rallié à la résistance (sous le nom de Morland), rentre d’Angleterre en France : partie la veille de Dartmouth, une navette MTB de la Royal Navy le dépose sur la plage de Vilin Izella, au pied de la pointe Beg an Fry, en Guimaëc. Le maraîcher Joseph-Antoine Mercier le conduit en camionnette à Morlaix, où il prend le train. Mitterrand porte un pistolet automatique, une dose de cyanure et une lettre signée par Henri Frenay (dans laquelle il ordonne que les groupements de prisonniers soient réunis sous une direction tricéphale : Jacques Bénet, Cailliau et François Mitterrand).
vendredi 3 mars
Dans le nord-est des Côtes-du-Nord, un convoi allemand qui se rend au Cap-Fréhel est mitraillé par les résistants. En représailles, quatre personnes sont tuées dans un café de Pluduno, près de Plancoët.
dimanche 5 mars
Dans les Côtes-du-Nord, Joseph Keramanach, un tailleur de lin de vingt-huit ans, commet plusieurs cambriolages en vue de son futur mariage : à Kéralic, en Trézény, il étrangle avec une corde Mme Ropars, une fermière qui l’avait surpris. Il parvient à maquiller le crime en suicide et ne vole qu’une partie de l’argent pour ne pas éveiller de soupçon (il se trahira tout seul en 1947).
Décès au camp de Drancy du poète Max Jacob. Catholique d’origine juive, né à Quimper, il était âgé de soixante-huit ans.
jeudi 9 mars
Les résistants FTP de la compagnie Tito ont reçu un parachutage d’armes à Plounévez-Quintin (près de Rostrenen).
dimanche 12 mars
Action des résistants contre la prison Saint-Charles de Callac. Parmi les attaquants figurent les F.T.P. du maquis de Pen-ar-Pont, près de Châteaulin. Ses membres restés en réserve sont attaqués la même journée dans la carrière des Quinquis par des parachutistes allemands qui se retirent en ayant perdu un homme.
lundi 13 mars
Visite d’inspection en Bretagne du maréchal Rommel : sur le site du Bégo, en Plouharnel (Morbihan), il ordonne un renforcement des défenses.
dimanche 19 mars
Marcel Callo est arrêté pour fait de résistance et déporté au camp de Mauthausen.
lundi 20 mars
Le militant nationaliste François Debauvais, quarante-et-un ans, meurt de la tuberculose dans un hôpital de Colmar, en Alsace.
mercredi 22 mars
Une voiture de gendarmerie de Guingamp est attaquée par la résistance de Callac afin de libérer un résistant en cours de transfert, Joseph Guillerm.
vendredi 31 mars
Responsable socialiste de Libération-Nord dans le Morbihan, le résistant Joseph Rollo est arrêté par le SD et déporté au camp de concentration de Neuengamme (d’où il ne reviendra pas).
en mars
Suite à la déportation de Prosper Chubert, l’avocat vannetais Jean Camenen, représentant de « la Jeune République », prend la direction du CDL du Morbihan.
Arrestation des derniers Juifs encore présents en Loire-Inférieure selon le préfet.
vendredi 7 avril
Docker brestois, Joseph Eliès assassine à coups de hache une jeune épicière de Quimper. Récidiviste, il avait déjà agressé et blessé celle-ci pour la voler en décembre 1943 !
dimanche 9 avril
Le capitaine Maschke, chef des services de l’Abwehr à Saint-Brieuc organisent une rafle à Callac : huit cents soldats, appuyés par des miliciens du Bezen Perrot, rassemblent la population dans les halles ; 120 personnes en situation irrégulière sont transférées à Saint-Brieuc (une cinquantaine seront emprisonnées et une dizaine déportées).
Les Allemands commettent des exactions à Plouigneau, dans le nord-est du Finistère.
mercredi 19 avril
Réquisitionné pour le STO en Allemagne, le jeune jociste breton Marcel Callo est arrêté pour avoir fait clandestinement œuvre de mission. Il est transféré à la prison de Gotha avec les principaux dirigeants jocistes de Thuringe (puis envoyé en camps de concentration).
vendredi 21 avril
A Guingamp, le résistant Yves Le Magoarou fait sauter le bâtiment central de la caserne La Tour d’Auvergne (remplacé de nos jours par le Dolmen hommage au 48e RI).
Dans le Finistère, quatre résistants âgés de vingt-deux à vingt-quatre ans sont fusillés à Pleyber-Christ et à Poulguen en Penmarch.
dimanche 23 avril
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, sept résistants sont arrêtés par les Allemands à Plouaret.
lundi 24 avril
René Le Louarn, vingt-cinq ans, étrangle la petite Paulette Besret, treize ans, dans un clocher d’une église des Côtes-du-Nord (il sera exécuté en 1949).
mercredi 26 avril
Grosse action de la résistance à Brest : 400 000 litres d’essence destinés aux sous-marins allemands sont partis en fumée suite à la destruction des usines Jupiter par un commando de Défense de la France, commandé par Yves Hall.
Dans le centre du Finistère, à l’est de Châteaulin, le maquis FTPF de Pen-ar-Pont-Keraliou-Beuzit et Lothey, est anéanti par les Allemands. Trahis par l’un des leurs, douze maquisards endormis dans un campement improvisé au Beuzit, à Lothey, sont arrêtés par la feldgendarmerie de Châteaulin et transférés à la prison Saint-Charles de Quimper (sept d’entre eux seront fusillés à Fouesnant le 15 mai 1944, les autres disparaîtront à tout jamais).
vendredi 28 avril
Arrestation à La Roche-Derrien (Côtes-du-Nord) des résistants du réseau Alliance Jeannie de Clarens, Le Bitous, Jacques Collard et François Margeau. Ils sont transférés à Rennes.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 avril
Le cuirassé canadien NCSM Athabaskan est coulé au large de Kerlouan (Finistère-Nord) par un torpilleur allemand : au moins 128 morts. Le NCSM Haida parvient à sauver 44 marins tandis qu’un dragueur de mine allemand en récupère 83 autres. Poussés par le courant et le vent, 59 membres de l’équipage dérivant inertes dans leurs brassières de sauvetage sont recueillis par les marins-pêcheurs en divers points de la côte de Plouescat.
dimanche 30 avril
Quarante habitants du village de Landaul, dont le maire Le Rouzic, ont été contraints d’assister à l’exécution de six jeunes résistants. Capturés à Kergouarec, ils ont été fusillés sur la place du bourg par les Allemands.
lundi 1er mai
Des manifestants portant des drapeaux rouges et des drapeaux tricolores défilent dans le bourg de Lanvénégen (Morbihan) et dans les villages alentour en chantant La Marseillaise et L'Internationale.
vendredi 5 mai
A Saint-Brieuc, la cour martiale de la Feldkommandantur, siégeant au palais de justice, a condamné à mort dix-neuf résistants à l’issue d’un procès expéditif.
samedi 6 mai
Les dix-neuf résistants condamnés la veille ont été fusillés sur le champ de manœuvre de Ploufragan [aujourd’hui au Zoopôle]. Parmi les victimes, originaires pour la plupart de Callac et de Lannion, figurent sept résistants de la compagnie FTP « La Marseillaise », spécialisée dans le sabotage des voies ferrées dans la région de Plouaret.
dimanche 7 mai
Les sept résistants arrêtés à Plouaret le 23 avril sont condamnés à mort par le tribunal de Belle-Isle-en-Terre et exécutés à Ploufragan.
nuit du dimanche 7 au lundi 8 mai
Bombardement anglais de Bruz (au sud-ouest de Rennes) : cent quatre-vingt quatre morts en ce jour de la communion solennelle, dont cinquante et un enfants.
lundi 8 mai
Les Allemands procèdent à une première rafle à Lanvénégen.
lundi 15 mai
Dix-sept résistants, dont dix membres maquis F.T.P. capturés à Lothey le 26 avril, sont fusillés à Mousterlin, en Fouesnant. Leurs corps sont enterrés sous la dune.
mardi 16 mai
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, les Allemands arrêtent le maire de Maël-Pestivien, Eugène Le Lostec, et une quarantaine de personnes, incendiant trois maisons à cette occasion. Dans le sud-ouest du département, les SS et les miliciens de la Bezen Perrot ont arrêté une vingtaine d’habitants de Saint-Nicolas-du-Pélem, dont le maire (certains seront déportés en Allemagne).
jeudi 18 mai
Seize hommes sont arrêtés par les Allemands à Kergrist-Moëlou, dans le centre de la région (Côtes-du-Nord).
samedi 20 mai
160 miliciens arrivent à Pontivy sous les ordres d’un chef sanguinaire, Di Constanzo.
dimanche 21 mai
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, les Allemands arrêtent treize hommes de Loguivy-Plougras (douze d’entre eux seront déportés et mouront au camp de Neuengamme).
nuit du lundi 22 au mardi 23 mai
Arrestations ciblées à Lanvénégen.
mardi 23 mai
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, l’armée allemande attaque le marquis de Kerguiniou, à Tonquédec : trois résistants sont tués.
nuit du jeudi 25 au vendredi 26 mai
Une quinzaine de résistants attaque la gendarmerie de Callac, s’y emparant de 700 litres d’essence.
en mai
Célestin Lainé et Guieysse fondent un nouveau Parti national breton, plus radical.
Réquisition par l’occupant de la population de Plestin-les-Grèves pour des travaux.
samedi 3 juin
Un affrontement a opposé résistants et miliciens au Pont-Guernadet, près de Callac.
A Ploudaniel (Finistère), la Gestapo a arrêté le directeur de l’école [aujourd’hui mairie], Aimé Talec, dans son logement de fonction. Chef cantonal des FFI du secteur de Lesneven, il mourra en déportation.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin
A Marcillé-Raoul (Ille-et-Vilaine), un réseau de résistants reçoit par radio ce message : « les dés sur le tapis ». C’est l’ordre d’appliquer les plans vert et bleu du sabotage général.
dimanche 4 juin
Parution du 201e et dernier numéro du journal collaborationniste L’Heure bretonne.
116e et dernier numéro de l’hebdomadaire collaborationniste Arvor, lancé en 1941 par Roparz Hémon.
lundi 5 juin
A la veille du débarquement en Normandie, le maquis breton reçoit l'ordre de Londres (« Il fait chaud à Suez ») de commencer les sabotages sur une grande échelle ; des cadres et des unités de SAS de la France libre arrivent d’Angleterre (commandant Bourgoin). Constitution de deux bases : « Shamwest » (Côte-du-Nord : forêt de Duault, près de Callac) et « Dingson » (Morbihan). Elles seront détruites par les Allemands, et les maquisards sont repris en main par des « Jedburghs » parachutés.
nuit du lundi 5 au mardi 6 juin
Des éléments du 2e régiment de chasseurs parachutistes de la France libre sont parachutés dans le Morbihan, dans la zone Malestroit - Saint-Marcel : ils ont pour mission, avec l’appui des FFI, d’empêcher les 150 000 soldats allemands présents en Bretagne de passer en Normandie. A peine au sol, le stick de neuf hommes du lieutenant Marienne est accroché par les Allemands : un est tué, trois sont faits prisonniers, les autres se fondent dans la nuit.
mardi 6 juin
Débarquement allié en Normandie.
L’aviation américaine bombarde la gare d’Yffiniac, près de Saint-Brieuc.
Près de Guingamp, 600 volontaires rejoignent à Squiffiec le maquis FTP avant de s’organiser en trois groupes sur les communes voisines et de participer aux combats de la Libération.
A Pont-l’Abbé, les Allemands installent une prison pour résistants dans le pensionnat de l’école Saint-Gabriel (où se trouve déjà la Kommandantur).
Parachutage du colonel Bourgouin, à Plumélec, au nord de Vannes, afin d’organiser la résistance armée (maquis de Saint-Marcel).
mercredi 7 juin
Dans le Trégor, l’aviation alliée mitraille et bombarde un train en gare de Plouaret. Une vingtaine de bombes sont également larguées sur Pleubian.
jeudi 8 juin
Sévère bombardement de Fougères par l’aviation alliée : 300 morts, 500 blessés, certaines usines inutilisables, la moitié des habitations détruites ou gravement endommagées.
Rafle des Allemands à Lamprat, en Plounévézel, près de Carhaix.
vendredi 9 juin
Un combat opposant les troupes d'occupation et un groupe de maquisards a lieu à Louannec (entre le Guillors et Kernu), près de Perros-Guirec.
samedi 10 juin
Nouveaux bombardements américains sur Yffiniac : la gare et La Fresnaie sont touchées.
du dimanche 11 au lundi 12 juin
De violents combats se déroulent sur le territoire de Duault, près de Callac, autour de la ferme de Kerhamon, où se sont retranchés des parachutistes SAS de la France libre, des FFI et des habitants locaux. 31 maquisards et otages sont fusillés par les Allemands.
lundi 12 juin
Afin de retarder l’envoi de renforts allemands vers la Normandie, l’aviation américaine bombarde la gare de Ploërmel, dans le centre de la Bretagne : on déplore 31 morts, 125 blessés et 490 habitations détruites ou endommagées.
Dans le Sud-Finistère, des Russes sous uniforme allemand encerclent les villages du Guilvinec et de Léchiagat : 2 000 hommes sont rassemblés et 55 d’entre eux réfractaires au STO sont déportés en Allemagne.
Dans le sud-ouest du Finistère, le maire de Plomeur Louis Méhu est fusillé par les Allemands dans la prison de l’école Saint-Gabriel, à Pont-l’Abbé.
A Saint-Fiacre, au sud-est de Guingamp, les Allemands attaquent Goas-Hamon, où se sont installés des résistants, puis incendient une maison du bourg. Douze membres du maquis de Senven-Léhart sont arrêtés et transférés à Guingamp.
mardi 13 juin
31 otages ont été fusillés par les Allemands à Plestan, dans le bois de Boudan et enterrés sur place. Les victimes sont en majorité des résistants qui opéraient dans les régions de Callac, Duault et Saint-Nicolas-du-Pélem.
Apogée des parachutages alliés aux résistants bretons : 25 avions Stirling larguent plus de 700 conteneurs de matériel, soit environ 170 tonnes.
Afin d’empêcher l’envoi de renforts allemands de Bretagne vers la Normandie, les Alliés bombardent le pont ferroviaire de Lessart sur la Rance, entre Saint-Samson et La Vicomté. Une bombe tombe sur un abri au village du Villou, à plus d’un kilomètre de là, faisant dix victimes civiles.
mercredi 14 juin
Deux jeunes résistants (de 18 et 23 ans) sont fusillés à Ploërmel.
jeudi 15 juin
Dans le sud-ouest du Finistère, les Allemands fusillent neuf résistants dans les dunes de Plomeur, à Prat-an-Dorchenn, près de la pointe de la Torche. Dans le sud-est des Côtes-du-Nord, deux jeunes hommes ont été exécuté sur la place publique de Gomené en représailles d’actes de résistance.
Vers 21 h 30, deux vagues de douze bombardiers alliés ont attaqué un destroyer allemand échoué sur le sable, au nord-ouest de l’île de Batz.
vendredi 16 juin
Onze hommes faits prisonniers à Senven-Léhart sont fusillés à Servel [aujourd’hui en Lannion].
dimanche 18 juin
Après qu’une patrouille ait essuyé des coups de feu à 4 h 30 du matin, les Allemands donnent l’assaut deux heures plus tard au maquis de Saint-Marcel (Morbihan, près de Malestroit), défendu par 2 500 FFI encadrés par 200 parachutistes français. Les résistants tiennent toute la journée, avant de se retirer dans la soirée. Par ailleurs, venant au secours du maquis, 44 bombardiers Thunderbolt de la 9e Air Force bombardent par erreur le hameau du Pas-aux-Biches, sur la commune des Forges (Morbihan), tuant 4 personnes (un jeune garçon, une fille de 15 ans et deux sexagénaires) et en blessant neuf autres.
Dans le pays Bigouden, un accrochage a lieu entre des résistants et des soldats allemands sur la route de Pont-l’Abbé à Quimper.
nuit du dimanche 18 au lundi 19 juin
Les combattants valides évacuent le maquis de Saint-Marcel.
lundi 19 juin
Les Allemands pénètrent dans le maquis de Saint-Marcel, où ils massacrent les blessés et les civils encore sur place. Ils incendient également les fermes et deux châteaux des environs, le bourg de Saint-Marcel. Une trentaine de Français et plusieurs dizaines d’Allemands ont été tués.
mardi 20 juin
En représailles à l’accrochage d’il y a deux jours et à la suite de dénonciations, quatorze habitants de l’Ile-Tudy sont arrêtés, puis déportés en Allemagne.
vendredi 23 juin
Huit jours après en avoir fusillé neuf autres, les Allemands exécutent à nouveau six résistants dans les dunes de Plomeur, à Prat-an-Dorchenn, près de la pointe de la Torche.
samedi 24 juin
17 résistants, dont 6 Belges de Blankenberge, condamnés à mort par la cour martiale allemande siégeant à l'Ecole Sainte-Barbe du Faouët, sont fusillés à Rosquéo, en Lanvénégen. Le même jour, 10 résistants de Spézet et un de Saint-Goazec sont fusillés à Rozangat.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 juin
Trois résistants sont arrêtés par les Allemands et exécutés peu après à Plouaret (Trégor).
mardi 27 juin
Au petit matin, les Allemands surprennent un groupe de résistants cachés dans un penty du village de Guellen, en Briec (Finistère). L’attaque fait cinq morts, mais les survivants parviennent à s’échapper à travers champs. La ferme est incendiée par l’occupant dans la soirée.
Mathieu Donnart, chef de l’armée secrète du Finistère, et Jean Jamet, lieutenant de gendarmerie à Quimperlé, sont arrêtés à Bubry.
Trois résistants sont exécutés par les Allemands à Plouaret, à la Pépinière.
mercredi 28 juin
Les 280 hommes du maquis de Saffré (Loire-Atlantique) sont écrasés par les Allemands : les résistants déplorent treize tués et vingt-sept fusillés.
Sept jeunes patriotes sont tués à Brandivy, au lieu-dit L’Enfer.
jeudi 29 juin
Soldats allemands et miliciens du Bezen Perrot organisent une rafle à Trébrivan. Plusieurs résistants sont arrêtés.
vendredi 30 juin
Plusieurs résistants sont fusillés à Saint-Jacques-de-la-Lande (près de Rennes), au lieu-dit La Maltière.
Près de Lannion, le groupe FTPF La Marseillaise attaque un convoi militaire allemand à Caouënnec-Lanvézéac, au lieu-dit Pont-Albin, sur le Guindy, et lui inflige des pertes importantes en hommes et en matériel.
en juin
Patay devient maire de Rennes.
Les Allemands réquisitionnent le château de Josselin.
samedi 1er juillet
Dans le centre Bretagne, un violent combat oppose des résistants à des soldats allemands au village de Kergoët, à deux kilomètres au nord du bourg de Langoëlan [Morbihan] : 35 soldats allemands sont tués et 60 à 70 autres blessés.
lundi 3 juillet
Sept prisonniers, originaires de Pont-Melvez, sont fusillés à Servel [en Lannion].
mardi 4 juillet
Une escadrille britannique attaque la base de réparations et d’entretiens de l’anse de Penfoul, à Bénodet. Un avion est abattu par la DCA : le pilote, son navigateur et une employée de la ferme de Keranguyon sont tués. Une bombe alliée a blessé une jeune fille dans le quartier de Kereven.
jeudi 6 juillet
Dans le Trégor, les Allemands attaquent le maquis de Kerpringent, à Ploëzal, près des rives du Trieux, et lui infligent de lourdes pertes. Trois résistants (Yves Lemoigne, Robert Henry, Yves Henry) sont tués à Ty-Nu. Les survivants se retirent en direction de Landebaëron.
Près de Saint-Brieuc, le capitaine FTP Pierre Le Gorec est tué par les Allemands à La Méaugon, au lieu-dit La Roche-Cornet, et deux de ses camarades sont faits prisonniers.
vendredi 7 juillet
Trois maquisards sont tués à Lanvénégen, deux autres sont faits prisonniers (fusillés plus tard).
samedi 8 juillet
Un accrochage entre partisans et soldats allemands se produit dans la commune de Coëtmieux, à quinze kilomètres à l’est de Saint-Brieuc.
dimanche 9 juillet
Dans le Trégor, à Pommerit-Jaudy, les Allemands attaquent le maquis de Coatnevenez, qui compte 155 résistants. 11 maquisards sont tués à Pabu.
Six autres prisonniers sont fusillés à Servel, en Lannion.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 juillet
Dans le sud du Finistère, près de 150 hommes des maquis de Scaër, Coray et Rosporden réceptionnent deux officiers, anglais et français, un opérateur radio et des conteneurs d’armes, parachutés par deux avions britanniques.
lundi 10 juillet
Dix-huit résistants sont les Allemands dans les bois de Malanay, à Ploumagoar (à l’est de Guingamp). Parmi les victimes figurent Jean Métairie et son fils, l’abbé Eugène Fleury, membres du mouvement de résistance briochin « Défense de la France ».
nuit du lundi 10 au mardi 11 juillet
De jeunes résistants sont tués à Sion-Les-Mines (nord de la Loire-Inférieure), au lieu-dit La Brosse.
mardi 11 juillet
Dans le centre des Côtes-du-Nord, une division allemande cerne le bourg de Plouguenast et arrête trois personnes. Leurs corps sont retrouvés dans la forêt un peu plus tard. Au total, les Allemands arrêtent sur le territoire de la commune 35 personnes, dont 10 sont exécutées. Par ailleurs, les Allemands ont tué sept jeunes résistants à Saint-Nicolas-du-Pélem, dans le sud-ouest du département.
mercredi 12 juillet
Des groupes de résistants sont massacrés par la Gestapo et la milice à la ferme de Kerhervé (ou Keryhuel), en Plumelec, dont le lieutenant Pierre Marienne, sept autres parachutistes, huit FFI et trois cultivateurs.
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, le groupe FFI de Carnoët attaque avec succès une unité allemande stationnée à Toul-an-Héol, en Plourac’h. Un résistant est tué.
jeudi 13 juillet
59 résistants sont torturés et fusillés par les Allemands dans le fort de Penthièvre, à Saint-Pierre-Quiberon. Leurs corps sont murés dans un souterrain creusé dans le roc, alors que certains vivent encore.
Après un simulacre de procès, la « bande à Mimile » exécute sommairement au château de Saudraye, à Penguily, le commandant Le Mintier de la Motte Basse, soupçonné d’avoir donné le maquis de Boquen, son épouse, sa bonne, ainsi que l’écrivain nationaliste Jeanne Coroller du Guerny et son fils François.
nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juillet
Les Allemands arrêtent des résistants à Rosporden et à Quimperlé.
vendredi 14 juillet
Neuf membres du maquis de Kerougon sont fusillés par les Allemands, conduits par des miliciens, à Saint-Méen (Nord-Finistère). Les habitants des fermes voisines, qui les ravitaillent, sont arrêtés.
Dans l’est des Côtes-d’Armor, des résistants et des parachutistes détruisent le château de la gare du Quiou, qui alimente en eau les locomotives des trains allemands.
Des résistants ont détruit par le feu le pont en bois construit en 1943 par les Allemands sur la Loire à Ancenis (qui remplaçait le vieux pont en pierre démoli en 1940).
samedi 15 juillet
Les maquisards du sud du Finistère (Rosporden, Coray) se dirigent vers Scaër. A treize heures, ils engagent le combat à Kernabat contre les troupes allemandes venues de Coadry, mieux armées, et doivent battre en retraite à 16 h 30. Dix-huit résistants ont été tués.
Cinq résistants sont tués en tentant de forcer un barrage établi par les Allemands à Pommerit-le-Vicomte, au nord-est de Guingamp.
dimanche 16 juillet
Dans l’ouest des Côtes-du-Nord, les Allemands anéantissent le maquis qui s’est constitué dans un bois à proximité du bourg de Pluzunet.
Dans le centre de la Bretagne, les Allemands fusillent sept résistants à Plougonver (Côtes-du-Nord), au lieu-dit Garzonval.
lundi 17 juillet
Bombardement de Rennes : 123 morts.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 juillet
Entre 400 et 500 soldats allemands encerclent un groupe de résistants à Trévérec, au nord-ouest de Saint-Brieuc. 7 résistants sont tués.
dimanche 23 juillet
Un train allemand a déraillé à Roscorgnard, près de Plouagat (entre Guingamp et Saint-Brieuc), après que des résistants aient fait explosé une bombe sur la voie ferrée.
Des résistants font sauter un pont de chemin de fer à Ploubezre, près de Lannion.
lundi 24 juillet
Un avion américain, abattu par les Allemands, s’est écrasé dans un champ de Ploubalay, dans le nord-est des Côtes-du-Nord. Le pilote, Edward Durst, est tué (une foule immense assister à son enterrement le lendemain).
mardi 25 juillet
Destruction partielle de la raffinerie de Donges (Loire-Inférieure).
Sept aviateurs écossais et canadiens sont tués par les Allemands à Pontchâteau, au nord de Saint-Nazaire.
jeudi 27 juillet
Dans le sud-ouest des Côtes-du-Nord, un violent combat oppose les Allemands et les maquisards de Coatmalouen à Kerpert. Dans la commune voisine de Saint-Connan, le maquis, installé à L’Etang-Neuf, est attaqué par les Allemands.
A la suite d’une attaque allemande, le maquis organisé de Plesidy (au sud de Guingamp) doit se disperser.
vendredi 28 juillet
Dans le sud-est des Côtes-du-Nord, à Saint-Gilles-du-Mené, des soldats allemands membres de la Gestapo de Dinan surprennent tôt dans la matinée sept jeunes gens du maquis du Seilla, dont plusieurs parachutistes, qui sont exécutés. Les Allemands incendient ensuite la retraite des maquisards puis se rendent au bourg de Saint-Gilles-du-Mené pour une expédition punitive. Le courage et la perspicacité du secrétaire de mairie, Eugène Dubreuil, permettent d'éviter un carnage.
samedi 29 juillet
Bataille de la Pie : chargés d’anéantir le maquis Guy Mocquet en centre Bretagne, 3 000 soldats allemands sont finalement repoussés à Plévin et Maël-Carhaix au prix de lourdes pertes de part et d’autre. Les résistants déplorent cependant 136 morts.
Arrêtés un mois plus tôt, le résistant Mathieu Donnart (40 ans), chef des FFI du Finistère, le lieutenant de gendarmerie Jean Jamet et sept autres résistants sont fusillés près d’une chaumière inhabitée de Pluméliau (Morbihan).
dimanche 30 juillet
Le château de Trévarez (centre Finistère), lieu de repos de la Kriegsmarine, est bombardé par la Royal Air Force anglaise.
mardi 1er août
Après la percée d'Avranches, le général américain Patton fixe deux objectifs aux résistants bretons : Lorient et Quiberon. Aucun ne sera atteint, mais leur importance aura disparu.
Dernier numéro du journal L’Ouest-Eclair.
nuit du mardi 1er au mercredi 2 août
Dans l’est des Côtes-du-Nord, à Saint-Maden, une patrouille allemande qui se dirige vers le village des Champs-Pilais (qui sert d’abri à un important groupe de résistants), est attaquée par des sentinelles postées à l'entrée, et doit se replier.
mercredi 2 août
Des éléments de la 6e division blindée américaine libèrent Combourg dans la matinée.
L’artillerie américaine bombarde Dinan.
A Saint-Maden, pour se venger de l’attaque de la nuit, les Allemands investissent le village de La Sécherie et un violent combat les oppose aux résistants, dont trois membres succombent, alors que la maison des Champs-Pilais est incendiée.
jeudi 3 août
Après trois heures d’intenses combats, les blindés du général Patton (44e régiment d’infanterie et 212e régiment d’artillerie de campagne), soutenus par les résistants locaux, font sauter le verrou allemand de Mauron, dans le nord-est du Morbihan. Au nord-ouest, les Américains de la 6e D.B. atteignent Loudéac.
Dans le centre du Finistère, les Allemands (kommando de Landerneau), aidés de miliciens, attaquent le maquis du Nivot à Lopérec : cinq morts. A Landeleau, les maquisards FTP de Kastell-Gall attaquent les colonnes allemandes qui se dirigent vers la Normandie, au passage à niveau de Pont-ar-Stang-Bihan. Mais l’opération tourne mal, et les résistants se replient sous le feu des mitrailleuses. Les Allemands prennent en otage les civils qui se trouvent dans les environs et les fusillent ou les brûlent dans leurs maisons. En plus des maquisards tués, 18 riverains sont assassinés en représailles.
Afin de retarder les troupes américaines parvenues à Lanvallay, les Allemands dynamitent deux arches du grand viaduc de Dinan.
Déjà maire de Vannes de 1933 à 1940, Maurice Marchais devient président de la Délégation spéciale de la ville. Il succède au maire Edmond Germain.
vendredi 4 août
Rennes est libérée à neuf heures. Libération également de Châteaubriant (4e DB) et de Dol (330e RI américain). Une colonne américaine arrive à Lusanger (Loire-Inférieure) : bataille des Gaubretières.
A Saint-Caradec, près de Loudéac, un combat oppose soldats allemands et résistants. Près de Douarnenez, plusieurs résistants ont été tués (dont les gendarmes Riou et Rivoal) et d’autres blessés en attaquant des soldats allemands près de Kerharo, en Pouldavid.
Jacques Onfroy devient préfet du Morbihan.
Victor Janton est nommé directeur de la radio pour les cinq départements bretons.
Le maire de Saint-Pol-de-Léon, Alain Budes de Guébriant (39 ans), fils du notable vichyste Hervé Budes de Guébriant, est fusillé par les Allemands en même temps que 25 habitants.
A Monterfil, des résistants de la dernière heure s’en prennent à trois femmes accusées de sympathie pour l’Occupant : simples aide cuisinières dans camp allemand, Suzanne Lesourd, Marie et Germaine Guillard sont tondues, déshabillées, peintes de la croix gammée et exhibées sur la place du village, avant d’être pendues et achevées à coup de pelles, puis rapidement enterrées dans le bois d’Iffendic, à l’ouest de Rennes.
Les Allemands détruisent le phare de l’île aux Moines, dans les Sept-Iles, au large de Perros-Guirec, ainsi que la tourelle du phare de Langoz, en Loctudy.
A Tréguier, quinze gardes maritimes allemands font sauter deux grues sur le port et incendient des bateaux de pêche avant de se replier sur Pontrieux.
nuit du vendredi 4 au samedi 5 août
Mission « Aloes » : parachutage sur Kérien, au sud de Guingamp, de l’état-major FFI. Composée de dix Américains, dix Anglais et dix Français, et commandée par le colonel Passy, cette opération a pour objectif d'unifier les commandements FFI de Bretagne et de coordonner leur action.
Parachutage d’armes par les Alliés au profit du maquis de Saint-Goazec, dans le centre du Finistère : en trois heures et demi, trois avions Stirlings IV lâchent sur les landes de Ti-Roué 48 containers permettant d’armer un bataillon complet.
samedi 5 août
Les Américains libèrent dans le centre du Finistère Carhaix, Poullaouen (deux soldats tués), Huelgoat (trois lieutenants américains et un soldat français sont tués par des mines allemands à Locmaria-Berrien), Châteauneuf-du-Faou (douze Américains tués), Landeleau. Plus à l’est (Ille-et-Vilaine), Redon est également libérée.
Des bombardiers Lancaster endommagent la base sous-marine allemande de Brest. Cible privilégiée des Alliés depuis des années, c’est la première fois que cette base subit de véritables dégâts. Les avions ont largué leurs bombes de six tonnes à 8 00 mètres d’altitude.
Près de Saint-Brieuc, des résistants lancent une expédition au Légué, en Plérin, pour empêcher les Allemands de faire sauter l'écluse. Après cet engagement, une partie des installations portuaires est détruite à la dynamite par les Allemands.
Un commando de parachutistes anglais, caché au manoir de Kerdaoulas par l’amiral Pierre de Boisanger, maire de Saint-Urbain, attaque la Kommandantur de Daoulas.
Dans le centre de la région, près de Mûr-de-Bretagne, les FFI attaquent un convoi de 150 soldats allemands.
Dans le sud du Morbihan, dix planeurs ont atterri sur la commune de Locoal-Mendon (entre Lorient et Vannes) pour y déposer dix jeeps et trente parachutistes français du Special Air Service. Un pilote a été tué dans un accident.
Dans le nord-est des Côtes-du-Nord, la population de Ploubalay doit quitter le bourg sur ordre des autorités allemandes.
Incapables de s’enfuir vers l’ouest, deux cents soldats allemands entrent dans Tréguier.
Les Allemands détruisent le phare de Ploumanac’h, à Perros-Guirec.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 août
Un grand convoi allemand ayant été attaqué peu avant de traverser le bourg, les soldats se vengent sur la ville de Ploubalay : les maisons sont incendiées, le pharmacien Jean Bré exécuté dans la rue ; un tir de canon endommage la tour de l’église.
Des FFL attaquent le camp allemand du domaine de Trébabu, à Lannilis (Léon). Prévenus, les occupants ne sont pas vingt comme attendu mais une centaine. C’est un échec et dix résistants sont tués.
Le curé de Châteauneuf-du-Faou est assassiné par les Allemands.
dimanche 6 août
Libération de Saint-Brieuc (Task Force A), de Dinan et de Ploërmel. Charles Royer remplace Emile Chrétien comme maire de Saint-Brieuc.
Début du siège de Saint-Malo par la 1re armée américaine du général Hodges : premiers bombardements sur la ville. La garnison allemande est commandée par le colonel von Aulok.
Quatre bombardiers américains bombardent Tréguier : les dégâts sont importants et cinq civils sont tués. Le même jour, des résistants du maquis de Plouisy occupent brièvement la ville, libérant une vingtaine de Russes prisonniers au château de Bilo.
Formation près de Brest du maquis de Tréouergart : 1 036 FFI et 164 Russes se rassemblent au lieu-dit Kergoff (ils participeront à la libération de Brest).
Combat de Duault entre maquisards et Allemands.
Les Allemands tentent de reprendre Vannes.
A Josselin, l’explosion du pont sur l’Oust endommage une partie du château.
Les Allemands fusillent deux hommes, dont un adolescent de seize ans, à Lanmodez (Côtes-du-Nord), au lieu-dit Le Carpont. Une autre femme est tuée dans la cour de sa ferme.
Dans le Cap-Sizun (sud-ouest du Finistère), deux résistants sont tués par les Allemands à Beuzec-Cap-Sizun, au lieu-dit Keroulou, lors de l'attaque d'un convoi. Deux passants sont abattus au même moment : l’abbé Conan, qui revenait de Sant-Spé où il avait célébré le pardon, et Yves Lostic, chef de gare de Coat-Pin à Beuzec.
Sur la côte nord-est du Trégor, l’abbé Le Floch, recteur de Larmor, en Pleubian, est tué dans son presbytère par un éclat d'obus.
lundi 7 août
Dures batailles entre blindés américains et avant-postes allemands de Lorient. Une grande partie du centre-ville d’Hennebont est détruit par des bombardements (20 morts et 180 blessés). Un soldat allemand est tué et cinq autres blessés à Bannalec.
43 civils (dont 9 inconnus et 4 femmes), âgés de 16 à 71 ans, sont fusillés par des soldats de la Wehrmacht, au lieu-dit Penguerec, à Gouesnou, près de Brest (les corps sont brûlés). Toujours à Gouesnou, les Américains détruisent le clocher de l'Eglise pour débusquer la vigie ennemie. Le clocher de Milizac est également endommagé. Brest est encerclée.
Dans le Trégor, les Allemands de l’île à Bois attaquent le sémaphore de Creac’h-Maout, à Pleubian, massacrant vingt et un résistants et non combattants qui s’y trouvaient.
Les Allemands de la poche de Saint-Malo bombardent la commune de Langrolay-sur-Rance, de l’autre côté de la Rance : un obus tue dix personnes, dont deux soldats américains.
A Saint-Connan, dans le sud-ouest des Côtes-d’Armor, les Allemands exécutent des parlementaires venus demander la reddition.
Durs combats des maquisards pour la libération de Rosporden ; les Allemands incendient une partie de la ville.
Dans la matinée, après le passage d’une colonne américaine en route vers Brest, le centre de Lesneven est bombardé par les batteries allemandes de Veleury, à Plouider. Les dégâts sont importants : le dôme du clocher est emporté par un obus.
Deux prêtres résistants de Coat-an-Doch sont fusillés à Saint-Agathon (bois de Malaunay), à l’est de Guingamp.
Gabriel Gamblin devient préfet des Côtes-du-Nord.
Parution du premier numéro du journal Ouest-France, dont le fondateur est Paul Hutin-Desgrées.
mardi 8 août
Libération de Quimper. Les Allemands ont incendié la préfecture avant de quitter la ville. Par ailleurs, Morlaix, et le camp d’aviation de Servel [en Lannion] sont également libérés.
Dans le Léon, treize hommes sont abattus par les Allemands à Cléder ; un habitant de Sibiril est fusillé à Pont-Caradec et le frère Le Borgne est également tué devant l'école de Cléder. Enfin, à Plounévez-Lochrist, quatorze habitants du Kernic sont tués par une colonne allemande en déroute.
L’exécution le 30 avril dernier de six jeunes résistants à Landaul a été vengée par les résistants : huit soldats allemands qui s’étaient rendus après avoir tué leur officier ont été conduits dans le village pour y être abattus.
A l’est de Nantes, les Allemands dynamitent le stratégique pont d’Oudon (la passerelle provisoire ne sera remplacée par un pont définitif qu’en 1976).
L’optique du phare de la Banche, au large de l’estuaire de la Loire, est allumée et transféré au Croisic.
mercredi 9 août
Création de la poche de Brest, assiégée par le 8e corps d’armée de Middleton.
Libération de Quimperlé.
A Plouigneau, dans le nord-est du Finistère, un convoi allemand est bombardé par l’aviation américaine. Sept habitants sont tués. Le même jour, l’occupant fusille cinq personnes, dont un inconnu, sur la place de l’église.
Au nord-est de Lanester, trois membres d’une même famille (Yves, Joseph-Louis et Joseph Le Saëc, âgés de 18 à 62 ans) sont fusillés par les Allemands au niveau des blockhaus du plateau de Saint-Nudec.
Parution à Rennes du premier numéro non clandestin de Défense de la France.
jeudi 10 août
Libération de Nantes par la 8e D.I.
Dans le Léon, des résistants FFI de Plouarzel, de Brélès et de Lanildut affrontent des Allemands au Vern, à Lanildut.
A Bénodet, le phare du Coq et celui de la Pyramide sont détruits par les troupes allemandes. Celui, proche, de Combrit, à l’embouchure de l’Odet, est endommagé également.
vendredi 11 août
Opération Author I/II : débarquement d'appui (ravitaillement en carburant et en artillerie) au général Patton, organisée à 13 h 40 dans la Lieue de Grève (Saint-Michel-en-Grève, entre Morlaix et Lannion) par le 16e bataillon anglo-américain. Pour les besoins de l’opération, un antique calvaire situé en mer qui gênait les manœuvres, est détruit.
Les derniers combats entre Allemands et résistants pour la libération du canton de Fouesnant se déroulent près du calvaire de Pontérec, en La Forêt-Fouesnant.
Les Allemands de Lorient bombardent le bourg de Caudan, détruisant l’église et de nombreuses maisons.
La flèche de la chapelle Notre-Dame-du-Reun est abattue lors des combats de libération.
Les Allemands dynamitent le phare du cap Fréhel, datant de 1847. La vieille tour datant de 1702 reprend du service.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 août
Les Allemands évacuent Nantes et se retirent au sud de la Loire non sans avoir détruit les ponts et rendu le fleuve inutiles à la navigation.
samedi 12 août
Les Américains entrent dans Nantes.
Les Allemands présents à Tréguier se rendent aux FFI du maquis de Bégard. Mais soixante soldats allemands réoccupent la ville quelques heures plus tard.
Libération de la commune d’Erdeven, au nord de la presqu’île de Quiberon.
Au sud de Redon, Saint-Gildas-des-Bois subit un double bombardement aérien qui détruit le clocher de l'église.
nuit du samedi 12 au dimanche 13 août
L'église de Gouesnou est détruite par un incendie.
dimanche 13 août
Une trentaine de résistants FFI venant des monts d’Arrée s’installe à Irvillac.
lundi 14 août
La ville de Saint-Malo, le château, le Grand-Bé et Cézembre subissent un nouveau bombardement aérien, l'aviation américaine envoyant cette fois 150 bombardiers lourds Liberator. Après de furieux combats, la garnison allemande du château de Saint-Malo se rend, mais la presqu’île de la cité résiste encore.
La troisième fois est la bonne : les Américains et les résistants libèrent définitivement Tréguier après un ultime bombardement. Trois cents soldats allemands étant encore présents sur l’autre rive du Jaudy, les Américains font sauter le « pont Canada » (reconstruit en 1954).
La plupart des civils qui se trouvent encore dans Brest évacue la ville. Il ne reste plus dans la ville que la garnison allemande et 2 000 habitants.
mardi 15 août
Le 15e de cavalerie américain et les maquis de Plouisy et de Coat-Malouen libèrent Lézardrieux, déplorant quatre morts.
La garnison allemande assiégée au cap Fréhel se rend à une colonne américaine.
Des FFI détruisent le viaduc ferroviaire du Jaudy à Tréguier : le réseau est coupé et le trafic allemand désorganisé.
Dans le sud-est du Morbihan, un orage provoque la destruction accidentelle du pont de La Roche-Bernard : la foudre a déclenché la mise à feu des explosifs placés par les Allemands.
mercredi 16 août
Une colonne allemande est repoussée à la suite de plusieurs combats sur les communes d’Irvillac, Le Tréhou, Saint-Urbain. Les résistants déplorent 18 morts, majoritairement originaires du centre est du Finistère (La Feuillée, Huelgoat, Berrien, Botmeur, Brennilis).
Une colonne de chars américains arrive à Pleubian, sur la côte du Trégor. Accompagnés de résistants, ils se rendent au sémaphore de Creac’h-Maout où ils découvrent deux fosses communes les corps de 21 hommes assassinés par les Allemands.
jeudi 17 août
Libération de Paimpol. Les Allemands de la presqu’île de la cité de Saint-Malo se rendent : seule résiste encore l’île de Cézembre.
vendredi 18 août
L’avocat Alexandre Vincent devient préfet de la Loire-Inférieure [Loire-Atlantique].
du dimanche 20 au lundi 21 août
Le général de Gaulle se rend à Rennes et participe à une réunion avec le commissaire de la République, le préfet et les membres du CDL d’Ille-et-Vilaine. Il se rend également sur la tombe de sa mère décédée en juillet 1940 et inhumée à Paimpont.
du mardi 22 au mercredi 23 août
L’église Saint-Pierre de Plougastel-Daoulas, au sud-est de Brest, est endommagée par des bombardements.
vendredi 25 août
Chute de la poche de Concarneau.
samedi 26 août
Une colonne de 1 500 soldats allemands de la poche de Saint-Nazaire échoue dans sa tentative de surprendre les Américains en tentant de forcer à Blain le passage du canal de Nantes à Brest. Les agresseurs se retirent en abandonnant onze tués.
Dans le Cap-Sizun, la résistance empêche une troupe allemande d’embarquer à Pors-Lesven, en Beuzec-Cap-Sizun, pour rejoindre la presqu’île de Crozon et Brest. 18 résistants, 1 civil et 30 soldats allemands sont tués ; 250 Allemands sont faits prisonniers.
lundi 28 août
A Brest, le pont Albert-Louppe est partiellement détruit par les Allemands.
jeudi 31 août
Après une semaine de combats, les Américains suspendent l’assaut contre la poche allemande de Brest.
en août
Avant de quitter l’île de Bréhat, les Allemands y détruisent les phares du Paon et du Rosédo. Les Allemands font également exploser le phare de Lézardrieux (près de Paimpol).
Les bombardements endommagent l’église Saint-Michel de Lesneven (Léon).
Yves Milon succède à Patay comme maire de Rennes.
Arrestation de Yann Fouéré.
vendredi 1er septembre
Les Allemands détruisent le clocher de l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Saint-Pierre-Quilbignon, dans l’ouest de Brest. Il servait aux Américains pour viser les positions allemandes.
Emmanuel Svob devient maire de Lorient pour la troisième fois (il succède à Eugène Gallois-Montbrun).
samedi 2 septembre
Reddition de l’île de Cézembre, achevant la libération de Saint-Malo.
dimanche 3 septembre
Trois enfants ont été tués et quatre autres grièvement blessés (ils décéderont dans les jours qui suivent) en sortant de l’école de Lanvéoc, dans la presqu’île de Crozon.
lundi 4 septembre
Le résistant et ancien député finistérien François Tanguy-Prigent devient ministre de l’Agriculture du gouvernement du général de Gaulle. Il a appris sa nomination par la radio (il occupera ce poste jusqu’en octobre 1947).
mercredi 6 septembre
Grâce aux indications fournies par un déserteur russe, les corps des dix-sept résistants fusillés le 15 mai à Fouesnant sont retrouvés dans un charnier des dunes de Mousterlin.
vendredi 8 septembre
Destruction de l'église de Plougonvelin lors des combats de libération de la poche de Brest.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre
A 2 h 30, explosion de l’abri Sadi-Carnot, à Brest, suite à l’incendie accidentel de carburants et de munitions : 373 réfugiés civils (dont le président de la délégation spéciale de la ville Victor Eusen) et 500 à 600 soldats allemands sont tués.
dimanche 10 septembre
Encerclés depuis un mois, les Allemands retranchés au Conquet dans le camp retranché de la presqu’île de Kermorvan se rendent.
mardi 12 septembre
Poche de Brest : le général Middleton invite le général Ramke à se rendre. Le chef de la garnison allemande lui répond : « Je dois décliner votre proposition ».
vendredi 15 septembre
Sur le front de la poche de Saint-Nazaire, une patrouille du 5e bataillon de FFI tombe dans une embuscade allemande à Fay-de-Bretagne, au lieu-dit les Landes (à 35 km au nord-ouest de Nantes). Le sous-lieutenant Loïc Merlant, commandant du groupe, et trois sous-officiers sont tués.
dimanche 17 septembre
Après des bombardements nombreux et dévastateurs, la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic (presqu’île de Crozon) est reprise par les alliés ; le lieutenant de vaisseau Le Hénaff en prend possession au nom de la marine nationale (elle sera remise en état à compter de décembre).
lundi 18 septembre
Combats de la poche de Saint-Nazaire : un wagon chargé d’explosifs lancé par les Allemands sur la voie de Bouvron à Blain explose à Blain (entre le pont et la gare), sans faire de victimes, seulement des dégâts matériels.
Victor Le Gorgeu autorise la parution du premier numéro du quotidien régional le Télégramme de Brest et de l’Ouest, successeur de la Dépêche de Brest, émigrée à Morlaix durant la guerre.
mardi 19 septembre
Le général Ramke, commandant de la poche allemande de Brest, ordonne la reddition. Avant de se rendre, les Allemands sabotent les installations portuaires encore utilisables.
Chute de la poche de la presqu’île de Crozon : reddition des troupes allemandes au lieu-dit Kerguinou, à Roscanvel
jeudi 21 septembre
Chute des poches allemandes d’Audierne et de Douarnenez.
lundi 25 septembre
A l’occasion d’une opération de déminage à Santec (Nord-Finistère), une charrette contenant des mines explose dévastant plusieurs bâtiments du Dossen.
jeudi 28 septembre
Le directeur (Pierre Artur) et le rédacteur en chef (Henry Jan) du quotidien Ouest-Eclair sont arrêtés pour collaboration. Le quotidien a continué de paraître sous l’Occupation (dernier numéro le 1er août 1944).
nuit du mardi 3 au mercredi 4 octobre
Poche de Saint-Nazaire : le château de Bellaly, en Malville (près de Savenay), est incendié par les Allemands.
mardi 10 octobre
A Plounévez-Lochrist (Finistère-Nord), quelques personnes ont été tuées par l’explosion de mines anti-personnelles, au lieu-dit Pont-Christ.
dimanche 15 octobre
Le parc des sports de Rennes [aujourd’hui Roazhon Park] est rendu au Stade Rennais. Depuis plusieurs mois, l’enceinte accueillait les troupes américaines en stationnement dans la capitale bretonne.
mercredi 25 octobre
Combats autour de la poche de Lorient : bataille de Berluhec, en Rédéné ; l’aile méridionale du château est détruite.
lundi 20 novembre
Tué en février par les Allemands alors qu’il aidait des résistants à fuir près de Baud, dans le Morbihan, le jeune Mathurin Henriot est fait compagnon de la Libération à titre posthume. Il est le plus jeune résistant - il avait quatorze ans - à recevoir cette décoration.
en novembre
Déjà maire de Saint-Malo de 1912 à 1943, Alphonse Gasnier-Duparc devient également président de la Délégation spéciale pour la ville.