La Corse des origines à 1799 |
vers - 600 000
La Corse est séparée du continent.
vers - 60 000
Premiers indices de présence humaine.
vers - 1400-1000 avant J.-C.
Civilisation torréenne, caractérisée par des tours de guet en pierre sèche (torre), installées sur des hauteurs.
vers - 1300
Statues-menhirs de Filitosa en Corse.
vers - 1100
Les Ligures sont chassés de Corse par les Korsi, rameau de l'ethnie étrusque (Thraco-Illyriens faisant partie des « Peuples de la mer »).
vers - 565
Selon la tradition, les Grecs de Phocée (côte ionienne de l’Asie mineure) auraient fondé sur la côte orientale de la Corse la colonie d’Alalia [aujourd’hui Aleria]. Peu de contacts avec les autochtones.
- 545
En Asie mineure, les Perses s’emparent de Phocée. Les habitants de la ville émigrent vers leurs colonies de Méditerranée occidentale (Massalia [France], Alalia [Corse], Empurion [Espagne] où ils vont tenter d’imposer leur suprématie maritime.
entre - 540 et - 535
Bataille navale d’Alalia : les Etrusques de Caere [aujourd’hui Cerveteri, en Toscane], alliés à Carthage, remportent une victoire sur les Phocéens des colonies de Massilia, Alalia et Empurion qui tentaient de coloniser la Corse. Selon Hérodote, 120 navires alliés auraient repoussé une attaque de 60 bâtiments phocéens. Les vaincus auraient perdu 40 bateaux. Les prisonniers grecs auraient été conduits à Caere où ils auraient été lapidés. La bataille, qui réduit la piraterie phocéenne en mer Tyrrhénienne, s’est probablement déroulée près de Bonifacio. Suite à cette défaite, les Phocéens auraient été contraint d’abandonner la colonie d’Alalia (dont les habitants seraient partis fonder Elée en Italie du Sud) et de laisser le champ libre aux Etrusques dans le sud de la Corse.
- 453 ou - 452
Les Syracusains s’installent au Portus Syracusanus.
- 384
Denys de Syracuse effectue une expédition contre Pyrgi, l’île d’Elbe et la Corse.
vers - 271
Mainmise carthaginoise sur la Corse.
- 259
Chargé par le Sénat du commandement d’une grande flotte contre les Carthaginois, le consul romain Cornelius Scipio prend d’assaut de nuit la ville d’Alalia, qui est brûlée - et reconstruite sous le nom d’Aléria - et conquiert la Corse. Mais il échoue en revanche dans l’attaque de la Sardaigne.
- 231
La Corse et la Sardaigne forment la deuxième province romaine.
- 163
Fin des dernières résistances corses à l’occupation romaine.
- 100 ou - 93
Marius crée une colonie romaine en Corse, à Mariana.
- 81
Sylla crée en Corse la colonie romaine d’Aléria.
de - 47 à - 46
Colonie césaréenne d’Aléria.
de - 40 à - 37
La Corse au pouvoir de Sextus Pompée.
vers - 24
Auguste fonde à Aléria une nouvelle colonie.
6
Auguste sépare en deux provinces distinctes la Sardaigne et la Corse, qui ne formaient qu’une seule province depuis 131 avant J.-C.
de 41 à 49
Accusé d’avoir été l’amant de Julia Livilla, sœur de Caligula, Sénèque est exilé en Corse.
69
Decumus Pacarius tente de rallier la Corse à Vitellius, mais il est assassiné à Aléria.
202
(Sainte) Dévote est martyrisée par Quintus Gabinius Barbarus.
vers 420
Ruine définitive d’Aléria.
476
L’empereur byzantin Zénon signe avec le roi Genséric un traité par lequel les Vandales acceptent de ne plus attaquer l’empire et de ne plus persécuter les catholiques. En échange, Zénon reconnaît la suzeraineté du souverain vandale sur l’Afrique, la Sicile, la Sardaigne, la Corse et les Baléares.
554
13 août
A la demande du pape Vigile, l’empereur byzantin Justinien Ier établit la Pragmatique Sanction : il proclame l’extension immédiate à l’Italie du Code publié en 534, du Digeste (recueil de textes de la jurisprudence antique) et des Novellae (Nouvelles constitutions impériales). La Sicile et la Dalmatie sont séparées de l’Italie, la Corse et la Sardaigne rattachées au gouvernement d’Afrique.
708
fin janvier ou début février
L’éphémère pape Sisinnius consacre un évêque pour la Corse.
754
Le roi franc Pépin le Bref donne la Corse au pape Etienne II.
774
Première revendication officielle de la Corse par le Saint-Siège.
794
Charlemagne confirme la donation de la Corse à la papauté.
828
Désignation du premier marquis de Toscane et de Corse.
Le gouverneur de Corse Boniface conduit une expédition maritime contre les positions musulmanes situées entre Carthage et Utique.
Xe s.
La cité d’Ajaccio est probablement détruite par les Sarrasins.
1077
Les Corses reconnaissent le pape pour leur suzerain.
1078
Le pape Grégoire VII confie la gestion de l'île à l'archevêque de Pise, qui devient vicaire apostolique.
1091
Le pape Urbain II confie à l’évêque de Pise l’investiture des évêques corses.
1118
Consécration de la cathédrale de Mariana par l’archevêque de Pise.
1119
Début de la première guerre entre Pise et Gênes pour la possession de la Corse et de la Sardaigne (fin en 1133).
1133
19 mars
Le diocèse de Gênes est érigé au rang d’archevêché : les évêchés corses sont partagés entre les obédiences de Pise et de Gênes.
1195
Conquête de Bonifacio par les Génois.
1248
en novembre
Les seigneurs du Cap Corse s’inféodent à la commune de Pise.
1268
Fondation génoise de Calvi.
1284
6 août
Près de la petite île de La Meloria, au large de Livourne, la flotte de Pise est complètement anéantie par celle de Gênes. Cette bataille de Meloria consacre la suprématie de la Sérénissime République de Gênes sur la Méditerranée occidentale (et notamment sur la Corse).
1288
en avril
Pise renonce à la Corse au profit de Gênes.
1297
4 avril
Le pape Boniface VIII crée le royaume de Sardaigne et de Corse dont il attribue la souveraineté au roi Jacques II d’Aragon.
1306
Le roi d’Aragon Jacques II reçoit de la papauté les fiefs de Corse et de Sardaigne.
1352
?
L'évêque d'Aléria excommunie comme « hérétiques » les franciscains ghjuvannali.
fin d’année
Les Ghjuvannali en appellent à l'archevêque de Pise et obtiennent la levée de l'excommunication.
1354
Peu avant sa mort, Mgr Raimondo, évêque d'Aléria, s'adresse au pape Innocent VI et lui affirme que les Ghjuvannali sont hérétiques et « irrespectueux envers l'autorité épiscopale ». Innocent VI, se fiant à son représentant, les excommunie à nouveau.
1358
Révolte populaire contre les féodaux. Les Corses se placent sous la protection de Gênes.
de 1363 à 1364
Envoyé par Urbain V et soutenu par les seigneurs locaux, un légat organise une sainte croisade militaire contre les Ghjuvannali dans la région de Carbini et en Plaine orientale : massacre de nombreux habitants, femmes et enfants compris. Les derniers Ghjuvannali sont brûlés à Ghisoni.
1376
Arrigo Della Rocca se fait proclamer comte de Corse.
1396
Les Français se rendent maîtres de Gênes, et par conséquence en théorie de la Corse.
1401
en juin
Chef de l’île quasiment autonome, Arrigo Della Rocca meurt de maladie (ou peut-être empoisonné).
1420
13 août
Alphonse V d’Aragon met le siège devant Bonifacio.
en septembre
Les forces aragonaises s’emparent de Calvi.
1421
5 janvier
Une intervention génoise contraint Alphonse V d’Aragon à lever le siège de Bonifacio.
en avril
Les Catalans sont chassés de Calvi.
1451
Dans l’ouest de l’île, les franciscains fondent le couvent de Saint-François à Nesa [commune de Vico].
1475
22 février
Natif de Novare, Ardicino della Porta (41 ans) est nommé évêque d’Aleria.
1483
Tout en demeurant archevêque de Gênes, le cardinal Paolo Fregoso (55 ans) devient également évêque d’Ajaccio.
1489
9 mars
L’évêque d’Aleria Mgr Ardicino della Porta (55 ans) est élevé à la dignité de cardinal par le pape Innocent VIII.
vers 1492
Les Génois rebâtissent Ajaccio.
1493
4 février
Décès du cardinal et évêque d’Aleria Mgr Ardicino della Porta, à l’âge de 59 ans.
1499
Les Français, qui ont pris Gênes, occupent partiellement la Corse.
1511
Fin de l’occupation partielle de la Corse par les Français.
1540
Alessandro Guidiccioni devient évêque d’Ajaccio.
1547
Sampiero de Bastelica devient colonel des bandes corses.
1548
Evêque d’Ajaccio depuis huit ans, Alessandro Guidiccioni est nommé sur le continent coadjuteur de l’évêque de Lucques.
1552
Révolte en Corse contre les Génois. Les révoltés reçoivent l’aide des Turcs.
de 1552 à 1559
Sampiero de Bastelica, seigneur d'Ornano tente, avec le maréchal français de Thermes, d'arracher la Corse aux Génois.
1553
23 août
Débarquement des troupes françaises (Sampiero Corso) et occupation partielle de l’île.
du 8 au 9 octobre
Une expédition du maréchal de Thermes, qui s'est adjoint l'appui d'une flotte turque, enlève la Corse aux Génois.
1559
3 avril
Traité du Cateau-Cambrésis : la France rend la Corse aux Génois.
1563
Sampiero exécute lui-même sa femme pour trahison sentimentale et patriotique.
1564
12 ou 14 juin
Sampiero Corso débarque en Corse (possession génoise), dans le golfe de Valinco, avec l'aide de Catherine de Médicis, régente de France.
en novembre
Révolte en Corse contre l’occupation génoise.
1567
17 janvier
Sampiero de Bastelica, seigneur d'Ornano est assassiné à La Rocca par des partisans que les Génois ont acheté (ou par les cousins de sa femme qu’il avait lui-même exécutée ?). Il avait 66 ans. Son fils Alphonse d’Ornano (19 ans) est élu général à sa place.
1er avril
Alphonse d’Ornano doit abandonner la Corse après avoir traité avec les Génois.
1568
Alphonse d'Ornano, vingt ans, fils de Sampiero, renonce à lutter en Corse contre Gênes.
1569
15 février
Soumission d’Alphonse d’Ornano.
1er avril
Ornano et 300 de ses compagnons quittent la Corse.
dans l’année
Menacé en permanence par les raids musulmans, l’évêque de Sagone décide d’abandonner la côte pour se réfugier dans le village de Vico, dans la montagne.
1591
31 juillet
Le Génois Ottavio Belmosto (32 ans) devient évêque d’Aléria.
1608
Ottavio Belmosto (49 ans) quitte ses fonctions d’évêque d’Aléria (il sera nommé cardinal en 1616).
1625
Réfugiés à Vico depuis 1569, les évêques de Sagone (Mgr Sebastiano Albani) trouvent refuge dans la forteresse génoise de Calvi.
1662
20 août
Incident de la Garde corse : à Rome, les soldats corses de la garde pontificale tirent sur le carrosse du duc de Créqui, ambassadeur de France, qui entrait au palais Farnèse. Louis XIV réagit avec une extrême violence dans le dessein d’humilier le pape Alexandre VII : il obligera le nonce à quitter la Cour, et confisquera Avignon et le Comtat Venaissin (le pape devra présenter des excuses, dissoudre la garde corse et faire élever une colonne commémorative à Rome). C’est le premier épisode du conflit entre Louis XIV et le Saint-Siège.
1676
800 immigrés grecs débarquent dans le golfe de Sagone, sur la côte occidentale de la Corse. Les Génois leur accordent le territoire local de Paomia.
1689
31 août
Oberto Della Torre (72 ans) est élu doge de Gênes et roi de Corse par le Grand Conseil, avec 399 voix sur 1 399 patriciens électeurs.
1691
1er septembre
Fin du mandat de deux ans du doge de Gênes et roi de Corse Oberto Della Torre.
4 septembre
Giovanni Battista Cattaneo Della Volta est élu doge de Gênes et roi de Corse par le Grand Conseil, avec 342 voix, contre 307 en faveur de Bendinelli Negrone.
1693
5 septembre
Fin du mandat de deux ans de Giovanni Battista Cattaneo Della Volta comme doge de Gênes et roi de Corse.
9 septembre
Le Grand Conseil de Gênes élit Francesco Invrea, cinquante-deux ans, comme nouveau doge et roi de Corse.
1695
9 septembre
Fin du mandat du doge génois et roi de Corse Francesco Invrea.
16 septembre
Bendinelli Negrone (68 ans) est élu doge de Gênes et roi de Corse par 470 voix sur 1 402 électeurs du Grand Conseil.
1697
16 septembre
Fin du mandat du doge génois et roi de Corse Bendinelli Negrone.
19 septembre
Francesco Maria Sauli (77 ans) est élu doge de Gênes et roi de Corse.
1699
26 mai
Décès à Gênes du doge et roi de Corse Francesco Maria Sauli, à l’âge de 79 ans.
3 juin
Réunion anticipée du Grand Conseil de Gênes : Girolamo De Mari (54 ans) est élu doge et roi de Corse.
1701
vendredi 3 juin
Fin du mandat de Girolamo De Mari comme doge de Gênes et roi de Corse.
1729
mardi 27 décembre
Une première révolte corse éclate contre Gênes lorsqu'un magistrat prétend soutirer une pièce à un berger du village du Borziu sous prétexte d’un impôt nouveau.
1730
du dimanche 19 au mardi 21 février
Les révoltés corses mettent à sac la ville de Bastia.
vendredi 22 décembre
La Corse déclare son indépendance au consulte de Saint-Pancrate : élection des deux premiers généraux de la Nation corse.
de 1730 à 1740
La Corse est l'enjeu de conflits entre Gênes, qui en est propriétaire, et la France, qui l'occupe temporairement et y crée un parti français. Gênes fait appel à l'archiduc d'Allemagne Charles VI qui lui envoie 8 000 hommes sous le commandement du baron de Wachtendonck.
1731
Les troupes impériales arrivent en Corse à la demande de Gênes.
1732
samedi 10 mai
Paix de Corte, en Corse, qui ne sera pas respectée. Les rebelles corses sont arrêtés par les Génois après le départ des Impériaux.
1733
lundi 16 mars
L’empereur garantit les futures concessions génoises à la Corse.
en juin
Gênes accorde aux Corses certaines concessions, garanties par l’empereur.
mardi 17 novembre
Deuxième insurrection : jugeant les concessions génoises insuffisantes, Giacinto Paoli prend la tête des insurgés.
1734
Giacinto Paoli dirige l'insurrection contre Gênes.
1735
dimanche 30 janvier
Une assemblée corse, la Consulta d'Orezza, rejette la domination de Gênes et donne une Constitution à l'île : les Corses proclament leur indépendance. La Constitution du Royaume de Corse introduit la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. Elle prévoit un exécutif de trois Primats et une Assemblée populaire (Consulta) formée par les élus des 90 cantons (pièvi). Rédigée par l'avocat ajaccien Sebastianu Costa, cette Constitution - la première de l'Histoire - n'entrera jamais vraiment en application mais elle inspira quelques décennies plus tard les Insurgents d'Amérique et les révolutionnaires de Paris. Par la même occasion, les insurgés corses se donnent un hymne national : Dio vi Salvi Régina, cantique en l’honneur de la Vierge.
1736
mardi 20 mars
Appelé par les Corses rebellés contre la domination génoise, l’aventurier allemand (westphalien) Théodore von Neuhoff (41 ans) débarque à Aléria, sous la protection du chef de clan Saverio Matra. Avec ses culottes bouffantes turques, son sombrero à plumes et son cimeterre, Neuhoff scandalise les nations civilisées.
vendredi 13 avril
Théodore de Neuhoff est proclamé roi de Corse sous le Théodore Ier.
dimanche 15 avril
Réunie à Alesani, une assemblée de Corse adopte une Constitution instaurant le royaume indépendant de Corse.
samedi 10 novembre
Fin du « règne » de l’aventurier allemand Théodore de Neuhoff. Suite à ses échecs pour chasser les Génois de Corse, le « roi de Corse » embarque à Solenzara pour aller chercher des moyens financiers et militaires sur le continent. Il confie le pouvoir à un conseil de régence (il ne reviendra jamais dans l’île).
1737
Le cardinal français Fleury apporte son aide aux Génois.
1738
samedi 8 février
Première intervention française en Corse : le comte de Boissieux pacifie l’île.
1739
Le marquis de Maillebois poursuit la pacification de la Corse.
1740
en juillet
Le marquis de Maillebois obtient la reddition des insurgés corses. Exil à Naples de Giacinto Paoli et de son fils Pascal.
dans l’année
Maillebois quitte la Corse.
1741
en septembre
Les Français quittent la Corse.
1745
en novembre
Capitulation de Bastia devant les Anglo-Sardes.
1748
en mai
Deuxième intervention française en Corse.
1753
mercredi 4 avril
Fin de l’intervention française en Corse.
mercredi 3 octobre
Jean-Pierre Gaffory est assassiné à Corte (quartier de Sain-Pancrace) dans une embuscade tendue par six tireurs, dont son propre frère. Selon certains, cet assassinat a été commandité par les Génois ; pour d’autres, il s’agit d'une banale querelle de délimitation de propriétés avec la famille Romei. Gaffory avait 49 ans.
1755
lundi 14 juillet
Pascal Paoli, fils de Giacinto, nourri des lectures des philosophes et partisan d’un despotisme éclairé, est proclamé « général en chef de la nation corse » par l’assemblée réunie au couvent Saint-Antoine de la Casabianca. Il conduit la révolte contre les Génois, qui ne conservent que le littoral.
du dimanche 16 au mardi 18 novembre
Une assemblée est réunie à Corte pour donner une constitution démocratique à la Corse, une assemblée législative, la Consulta, élue au suffrage universel, et un exécutif avec un Conseil d’Etat présidé par Paoli.
1756
lundi 16 août
Premier traité de Compiègne.
1759
lundi 28 mai
Benoît-Antoine Doria (36 ans) est nommé évêque d’Ajaccio.
1763
jeudi 21 avril
Les Corses attaquent la tour de Sagone, qui protège le port et le golfe du même nom. C’est un échec (mais une nouvelle tentative sera couronnée de succès quelques jours après).
en décembre
Décès en exil à Naples de Giacinto Paoli, à l’âge de 82 ans.
dans l’année
Indépendance de la Corse.
1764
lundi 6 août
Deuxième traité de Compiègne.
1765
mardi 1er janvier
La première université corse s’ouvre à Corte.
dans l’année
Pascal Paoli fait consulter le philosophe Rousseau sur les problèmes de législation.
1768
dimanche 15 mai
Traité de Versailles : la République de Gênes cède ses droits sur la Corse à la France contre l’annulation de sa dette par Louis XV (40 millions de livres). Les Génois avaient la suzeraineté sur l’île depuis 1284.
dimanche 9 octobre
Les Français sont battus par les Corses à Borgo.
en décembre
Le général breton Marbeuf est nommé commandant militaire de la Corse.
dans l’année
Instauration d'un Parlement à Bastia.
1769
vendredi 7 avril
Le comte de Vaux débarque à Saint-Florent, en Corse, où il remplace le comte de Marbeuf comme commandant militaire.
du lundi 8 au mardi 9 mai
Bataille de Ponte-Novo : battus par les 5 000 Français du comte de Vaux sur la rive gauche du Golo, sur la route entre Corte et Bastia, les miliciens corses de Pasquale Paoli sont massacrés dans leur fuite par leurs propres mercenaires prussiens (commandés par le maréchal de camp Antoine Gentili), auxquels Paoli avait ordonné d’empêcher les patriotes corses de refluer par le pont. Des centaines sont tués, d’autres noyés en tentant de franchir le fleuve à la nage. Les Corses auraient à déplorer entre 500 et 1000 morts. Les troupes françaises ont désormais la voie libre pour atteindre Corte.
mardi 13 juin
Le chef de l'insurrection corse, Pasquale Paoli, gagne la côte et s'embarque sur un navire à destination de Livourne, en Italie, avec 300 fidèles (il rejoindra plus tard l’Angleterre). Parmi les partisans qui l'accompagnent jusqu'à la mer figure son aide de camp, un avocat d'Ajaccio du nom de Carlo Buonaparte. Sa jeune épouse, Laetitia (18 ans) est enceinte de 7 mois (du futur empereur Napoléon).
mardi 1er août
Le comte de Vaux est nommé gouverneur général de la Corse.
mardi 15 août
Naissance à Ajaccio de Napoléon Bonaparte.
dans l’année
Guerre entre Tunis et la France, à cause de l'annexion de la Corse par cette dernière. A la suite des intrigues d'un certain Pacciola, lieutenant de Paoli (chef de l'insurrection corse), le bey Ali refuse de reconnaître la nationalité française des bateaux corses capturés en mer Méditerranée par les corsaires tunisiens.
1770
mardi 10 avril
Le comte de Marbeuf succède au comte de Vaux comme gouverneur général de la Corse.
dans l’année
Les députés corses votent à Louis XV une adresse qui signifie le rattachement de l’île à la France.
Conclusion d’un traité de paix entre la France et le bey de Tunis : le bey reconnaît l'unification pleine et entière de la Corse à la France, ce qui pose le problème de libération des esclaves corses qui sont assez nombreux à Tunis.
1772
La première loge maçonnique corse, la Parfaite Union, ouvre ses travaux à Bastia.
1774
Le comte de Marbeuf fait construire à Cargèse une ville pour les Grecs orthodoxes de l’île.
1777
dimanche 8 juin
Charles Bonaparte (père de Napoléon Ier) est élu député de la noblesse pour la Corse.
1778
Création à Corte de la seconde loge maçonnique corse, la Sincère Amitié.
1786
Décès à Bastia du général Marbeuf, à l'âge de 74 ans.
1789
début d’année
Hiver très rude avec fortes chutes de neige.
de mars à mai
Assemblées électorales agitées dans les communautés et juridictions.
début avril
Les nouvelles de changement venues du continent inquiètent les autorités en Corse. Le vicomte Barrin, commandant en chef de l’île, l’écrit : « J’espère, sans l’assurer, que tout se passera bien ».
vendredi 1er mai
Emeute à Bastia : alors qu’il sortait de la citadelle, le podestat Rigo (maire à vie) se retrouve nez à nez avec une foule en colère. Aux cris de « Vive le roi et la justice et au diable la police », la population poursuit le notable qui parvient à se cacher (il ne réapparaîtra qu’à la nuit noire, déguisé en femme). Parti effectuer une inspection de ses vignes, le cousin de Rigo est lui aussi arrêté par la foule : son fils tue un manifestant avant d’être lui-même mortellement blessé (il faudra exposer la dépouille pour calmer les esprits). Les meneurs sont traqués mais vite relâchés, tant la tension est vive.
du vendredi 5 au samedi 6 juin
Elections des députés de la Corse aux états généraux.
mardi 14 juillet
Prise de la Bastille à Paris.
fin juillet
Arrivée à Versailles des députés corses (dont : le comte Matteo Buttaffoco, député de la noblesse et partisan d’une Corse française e royaliste ; l’avocat Saliceti...).
vendredi 7 août
Premières cocardes bleu, blanc, rouge à Bastia apportées par un commerçant lyonnais. Le vicomte Barrin veut en interdire le port. Quelques jeunes Français et Corses, réunis au café Pallagnier, parviennent à faire reculer les autorités. Changement de municipalité.
samedi 15 août
Changement de municipalité à Ajaccio. A l’intérieur de la Corse, les paysans se soulèvent.
fin août
Bonaparte prend un congé pour rentrer dans l’île.
samedi 31 octobre
Emeute à Ajaccio.
jeudi 5 novembre
Emeute à Bastia pour la constitution de la garde nationale.
jeudi 19 novembre
A Bastia, le colonel royaliste Rully franchit le barrage de la garde nationale par provocation, avant de se disputer avec un garde. Il sort son pistolet, tire, rate et abat une passante. Il tombe sous une cinquantaine de balles.
lundi 30 novembre
L’Assemblée nationale vote un décret stipulant que « l’île de Corse fait partie de l’Empire français et que ses habitants seront régis par la même Constitution que les autres Français ».
vendredi 4 décembre
Un décret royal amnistie tous les chefs corses exilés. Il permet à Pasquale Paoli et à ses compagnons d'envisager leur retour.
1790
vendredi 26 février
Par décret, la Corse est divisée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l'Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. chaque district est partagé en cantons (ex-pievi), chaque canton en communes.
jeudi 4 mars
La Corse ne forme qu’un seul département.
mardi 9 mars
Pascal Paoli quitte sont exil londonien.
dimanche 18 avril
Journée révolutionnaire à Bastia : assassinat du colonel de Rully, commandant du régiment du Maine.
jeudi 22 avril
Paoli devant l’Assemblée nationale française : il est nommé lieutenant général et gouverneur de la France en Corse.
mercredi 14 juillet
Paoli débarque en Corse, à Marcinaggio, dans le Cap. Dans le même temps, Galeazzini conduit la délégation corse à la fête de la Fédération, à Paris.
jeudi 9 septembre
L’assemblée d’Orezza nommé Paoli commandant en chef des bataillons de volontaires et président du congrès départemental.
1791
du mercredi 1er au jeudi 2 juin
Emeute contre-révolutionnaire à Bastia. La prise de fonction d’un nouvel évêque a mis le feu aux poudres. Fiora Oliva, prostituée de son état, un crucifix dans la main et une corne de brume dans l’autre, prend la tête du cortège qui défile aux cris de « Vive le roi, vive la religion ! ».Les deux clubs patriotiques sont saccagés, le nouvel évêque est pillé, le révolutionnaire Buonarroti, la corde au cou, ne doit son salut qu’à l’intervention de Galeazzini, devenu maire de Bastia.
dimanche 19 juin
Commission d’enquête sur les finances corses.
du jeudi 23 juin au vendredi 22 juillet
Cucagna de Bastia : Paoli frappe fort et expédie quelques milliers de soldats vers la ville rebelle, la fait occuper et tranche dans le vif. Désormais, le chef-lieu du département sera Corte, son fief.
en septembre
Elections législatives.
1792
début d’année
Cinq millions de livres sont attribués à la Corse, mais on ne sait trop ou l’argent passe...
vendredi 30 mars
Bonaparte est élu lieutenant-colonel en second des gardes nationaux d’Ajaccio-Tallano.
dimanche 8 avril
Grogne à Bastia contre les « paysans » qui descendent en ville. On refuse la fermeture du couvent des capucins ; un lieutenant de la garde nationale est tué. En ce jour de Pâques, il suffit d’un incident - un volontaire qui shoote dans les boules d’une partie de pétanque ! - pour déclencher les « Pâques sanglantes ». A la sortie de la messe, une femme, une fillette et un prêtre sont tués. Bonaparte n’arrive pas à ramener le calme.
lundi 16 ou mercredi 18 avril
Après plus d’une semaine d’émeute, Bonaparte parvient à ramener le calme à Bastia.
1793
de janvier à février
Expédition de Sardaigne : Bonaparte parvient à occuper l’îlot San Stefano et à placer ses canons face au fort de la Maddalena. Mais la corvette chargée du débarquement, en pleine mutinerie, fait demi-tour et le laisse en plan. L’échec de l’opération est imputé à Paoli.
en février
Nomination d’une commission d’enquête de la Convention sur Paoli.
mardi 2 avril
Décret de destitution et d’arrestation à l’encontre de Paoli et de Pozzo di Borgo.
lundi 27 mai
Consulte de Corte : début de la sécession corse.
jeudi 13 juin
Fuite de la famille Bonaparte vers Toulon.
mercredi 17 juillet
Pascal Paoli est décrété hors-la-loi par la Convention. Il décide de prendre contact avec les Anglais.
1794
dimanche 19 janvier
Arrivée des Britanniques en Corse à l’appel de Paoli.
mercredi 29 janvier
Le général de division corse Camille de Rossi a été guillotiné à Paris. Condamné à mort pour avoir battu en retraite trop rapidement devant l’ennemi autrichien, il avait été arrêté par ses propres soldats en juin 1793. Il avait 66 ans.
de janvier à mars
Les Anglais assiègent la Corse. Paoli rencontre sir Gilbert Elliot.
mercredi 21 mai
Après 40 jours de siège, la garnison française de Bastia se rend aux Britanniques.
jeudi 19 juin
La consulte de Corte adopte l’Acte constitutionnel du royaume anglo-corse. Les Anglais proclament George III roi de Corse.
samedi 12 juillet
Lors du siège de la ville corse de Calvi, l’officier de marine britannique Horatio Nelson (35 ans) est grièvement blessé au visage par les projections d’un boulet de canon français. Il perd l’usage de son œil droit (mais retourne rapidement au combat).
mercredi 17 septembre
Décès de l’évêque d’Ajaccio Mgr Benoît-Antoine Doria. Agé de 77 ans, il était à la tête du diocèse corse depuis 35 années (1759).
en octobre
Sir Gilbert Elliot est proclamé vice-roi de Corse.
1795
lundi 9 février
Le Parlement du royaume anglo-corse offre sa présidence à Paoli.
vendredi 13 mars
Une bataille navale indécise oppose au large de Savone la flotte française du contre-amiral Martin, qui tentait de gagner la Corse, à une flotte anglaise.
en mars
Troubles dans le Sartenais et la Castagniccia.
en mai
L’homme politique corse (pro-français) Christophe Saliceti est décrété d’accusation (il parvient à se cacher).
mardi 13 octobre
Le patriote corse Paoli repart en exil en Angleterre après une nouvelle tentative de sécession avec l'aide des britanniques.
1796
lundi 23 mai
Un millier de paysans corses se rassemblent à Bistuglio pour protester contre l’augmentation de l’impôt en nature, décidée par les autorités anglo-corses.
lundi 27 juin
Afin de contraindre les Britanniques à évacuer la Corse, les troupes françaises de Bonaparte occupent Livourne, violant ainsi la neutralité de la Toscane.
mercredi 19 octobre
Les troupes françaises reprennent Bastia.
du vendredi 21 au samedi 22 octobre
L’amiral Jervis évacue les troupes britanniques de Corse et se replie sur Gibraltar.
1797
lundi 12 juin
Lucien Bonaparte, frère cadet de Napoléon, entre au Conseil des Cinq-Cents comme député du département du Liamone (Corse).
1799
mardi 1er octobre
Après 40 jours de navigation, la frégate Muiron qui ramène d’Egypte le général Bonaparte jette l’ancre dans le port d’Ajaccio. Des vents contraires vont l’y retenir quelques jours. Acclamé par la foule, il part se reposer quelques jours dans sa maison natale.
mardi 8 octobre
L’escadre de quatre navires qui ramène Bonaparte en France quitte Ajaccio pour rejoindre le continent alors qu’une douzaine de navires anglais croise à l’horizon.
La Corse est séparée du continent.
vers - 60 000
Premiers indices de présence humaine.
vers - 1400-1000 avant J.-C.
Civilisation torréenne, caractérisée par des tours de guet en pierre sèche (torre), installées sur des hauteurs.
vers - 1300
Statues-menhirs de Filitosa en Corse.
vers - 1100
Les Ligures sont chassés de Corse par les Korsi, rameau de l'ethnie étrusque (Thraco-Illyriens faisant partie des « Peuples de la mer »).
vers - 565
Selon la tradition, les Grecs de Phocée (côte ionienne de l’Asie mineure) auraient fondé sur la côte orientale de la Corse la colonie d’Alalia [aujourd’hui Aleria]. Peu de contacts avec les autochtones.
- 545
En Asie mineure, les Perses s’emparent de Phocée. Les habitants de la ville émigrent vers leurs colonies de Méditerranée occidentale (Massalia [France], Alalia [Corse], Empurion [Espagne] où ils vont tenter d’imposer leur suprématie maritime.
entre - 540 et - 535
Bataille navale d’Alalia : les Etrusques de Caere [aujourd’hui Cerveteri, en Toscane], alliés à Carthage, remportent une victoire sur les Phocéens des colonies de Massilia, Alalia et Empurion qui tentaient de coloniser la Corse. Selon Hérodote, 120 navires alliés auraient repoussé une attaque de 60 bâtiments phocéens. Les vaincus auraient perdu 40 bateaux. Les prisonniers grecs auraient été conduits à Caere où ils auraient été lapidés. La bataille, qui réduit la piraterie phocéenne en mer Tyrrhénienne, s’est probablement déroulée près de Bonifacio. Suite à cette défaite, les Phocéens auraient été contraint d’abandonner la colonie d’Alalia (dont les habitants seraient partis fonder Elée en Italie du Sud) et de laisser le champ libre aux Etrusques dans le sud de la Corse.
- 453 ou - 452
Les Syracusains s’installent au Portus Syracusanus.
- 384
Denys de Syracuse effectue une expédition contre Pyrgi, l’île d’Elbe et la Corse.
vers - 271
Mainmise carthaginoise sur la Corse.
- 259
Chargé par le Sénat du commandement d’une grande flotte contre les Carthaginois, le consul romain Cornelius Scipio prend d’assaut de nuit la ville d’Alalia, qui est brûlée - et reconstruite sous le nom d’Aléria - et conquiert la Corse. Mais il échoue en revanche dans l’attaque de la Sardaigne.
- 231
La Corse et la Sardaigne forment la deuxième province romaine.
- 163
Fin des dernières résistances corses à l’occupation romaine.
- 100 ou - 93
Marius crée une colonie romaine en Corse, à Mariana.
- 81
Sylla crée en Corse la colonie romaine d’Aléria.
de - 47 à - 46
Colonie césaréenne d’Aléria.
de - 40 à - 37
La Corse au pouvoir de Sextus Pompée.
vers - 24
Auguste fonde à Aléria une nouvelle colonie.
6
Auguste sépare en deux provinces distinctes la Sardaigne et la Corse, qui ne formaient qu’une seule province depuis 131 avant J.-C.
de 41 à 49
Accusé d’avoir été l’amant de Julia Livilla, sœur de Caligula, Sénèque est exilé en Corse.
69
Decumus Pacarius tente de rallier la Corse à Vitellius, mais il est assassiné à Aléria.
202
(Sainte) Dévote est martyrisée par Quintus Gabinius Barbarus.
vers 420
Ruine définitive d’Aléria.
476
L’empereur byzantin Zénon signe avec le roi Genséric un traité par lequel les Vandales acceptent de ne plus attaquer l’empire et de ne plus persécuter les catholiques. En échange, Zénon reconnaît la suzeraineté du souverain vandale sur l’Afrique, la Sicile, la Sardaigne, la Corse et les Baléares.
554
13 août
A la demande du pape Vigile, l’empereur byzantin Justinien Ier établit la Pragmatique Sanction : il proclame l’extension immédiate à l’Italie du Code publié en 534, du Digeste (recueil de textes de la jurisprudence antique) et des Novellae (Nouvelles constitutions impériales). La Sicile et la Dalmatie sont séparées de l’Italie, la Corse et la Sardaigne rattachées au gouvernement d’Afrique.
708
fin janvier ou début février
L’éphémère pape Sisinnius consacre un évêque pour la Corse.
754
Le roi franc Pépin le Bref donne la Corse au pape Etienne II.
774
Première revendication officielle de la Corse par le Saint-Siège.
794
Charlemagne confirme la donation de la Corse à la papauté.
828
Désignation du premier marquis de Toscane et de Corse.
Le gouverneur de Corse Boniface conduit une expédition maritime contre les positions musulmanes situées entre Carthage et Utique.
Xe s.
La cité d’Ajaccio est probablement détruite par les Sarrasins.
1077
Les Corses reconnaissent le pape pour leur suzerain.
1078
Le pape Grégoire VII confie la gestion de l'île à l'archevêque de Pise, qui devient vicaire apostolique.
1091
Le pape Urbain II confie à l’évêque de Pise l’investiture des évêques corses.
1118
Consécration de la cathédrale de Mariana par l’archevêque de Pise.
1119
Début de la première guerre entre Pise et Gênes pour la possession de la Corse et de la Sardaigne (fin en 1133).
1133
19 mars
Le diocèse de Gênes est érigé au rang d’archevêché : les évêchés corses sont partagés entre les obédiences de Pise et de Gênes.
1195
Conquête de Bonifacio par les Génois.
1248
en novembre
Les seigneurs du Cap Corse s’inféodent à la commune de Pise.
1268
Fondation génoise de Calvi.
1284
6 août
Près de la petite île de La Meloria, au large de Livourne, la flotte de Pise est complètement anéantie par celle de Gênes. Cette bataille de Meloria consacre la suprématie de la Sérénissime République de Gênes sur la Méditerranée occidentale (et notamment sur la Corse).
1288
en avril
Pise renonce à la Corse au profit de Gênes.
1297
4 avril
Le pape Boniface VIII crée le royaume de Sardaigne et de Corse dont il attribue la souveraineté au roi Jacques II d’Aragon.
1306
Le roi d’Aragon Jacques II reçoit de la papauté les fiefs de Corse et de Sardaigne.
1352
?
L'évêque d'Aléria excommunie comme « hérétiques » les franciscains ghjuvannali.
fin d’année
Les Ghjuvannali en appellent à l'archevêque de Pise et obtiennent la levée de l'excommunication.
1354
Peu avant sa mort, Mgr Raimondo, évêque d'Aléria, s'adresse au pape Innocent VI et lui affirme que les Ghjuvannali sont hérétiques et « irrespectueux envers l'autorité épiscopale ». Innocent VI, se fiant à son représentant, les excommunie à nouveau.
1358
Révolte populaire contre les féodaux. Les Corses se placent sous la protection de Gênes.
de 1363 à 1364
Envoyé par Urbain V et soutenu par les seigneurs locaux, un légat organise une sainte croisade militaire contre les Ghjuvannali dans la région de Carbini et en Plaine orientale : massacre de nombreux habitants, femmes et enfants compris. Les derniers Ghjuvannali sont brûlés à Ghisoni.
1376
Arrigo Della Rocca se fait proclamer comte de Corse.
1396
Les Français se rendent maîtres de Gênes, et par conséquence en théorie de la Corse.
1401
en juin
Chef de l’île quasiment autonome, Arrigo Della Rocca meurt de maladie (ou peut-être empoisonné).
1420
13 août
Alphonse V d’Aragon met le siège devant Bonifacio.
en septembre
Les forces aragonaises s’emparent de Calvi.
1421
5 janvier
Une intervention génoise contraint Alphonse V d’Aragon à lever le siège de Bonifacio.
en avril
Les Catalans sont chassés de Calvi.
1451
Dans l’ouest de l’île, les franciscains fondent le couvent de Saint-François à Nesa [commune de Vico].
1475
22 février
Natif de Novare, Ardicino della Porta (41 ans) est nommé évêque d’Aleria.
1483
Tout en demeurant archevêque de Gênes, le cardinal Paolo Fregoso (55 ans) devient également évêque d’Ajaccio.
1489
9 mars
L’évêque d’Aleria Mgr Ardicino della Porta (55 ans) est élevé à la dignité de cardinal par le pape Innocent VIII.
vers 1492
Les Génois rebâtissent Ajaccio.
1493
4 février
Décès du cardinal et évêque d’Aleria Mgr Ardicino della Porta, à l’âge de 59 ans.
1499
Les Français, qui ont pris Gênes, occupent partiellement la Corse.
1511
Fin de l’occupation partielle de la Corse par les Français.
1540
Alessandro Guidiccioni devient évêque d’Ajaccio.
1547
Sampiero de Bastelica devient colonel des bandes corses.
1548
Evêque d’Ajaccio depuis huit ans, Alessandro Guidiccioni est nommé sur le continent coadjuteur de l’évêque de Lucques.
1552
Révolte en Corse contre les Génois. Les révoltés reçoivent l’aide des Turcs.
de 1552 à 1559
Sampiero de Bastelica, seigneur d'Ornano tente, avec le maréchal français de Thermes, d'arracher la Corse aux Génois.
1553
23 août
Débarquement des troupes françaises (Sampiero Corso) et occupation partielle de l’île.
du 8 au 9 octobre
Une expédition du maréchal de Thermes, qui s'est adjoint l'appui d'une flotte turque, enlève la Corse aux Génois.
1559
3 avril
Traité du Cateau-Cambrésis : la France rend la Corse aux Génois.
1563
Sampiero exécute lui-même sa femme pour trahison sentimentale et patriotique.
1564
12 ou 14 juin
Sampiero Corso débarque en Corse (possession génoise), dans le golfe de Valinco, avec l'aide de Catherine de Médicis, régente de France.
en novembre
Révolte en Corse contre l’occupation génoise.
1567
17 janvier
Sampiero de Bastelica, seigneur d'Ornano est assassiné à La Rocca par des partisans que les Génois ont acheté (ou par les cousins de sa femme qu’il avait lui-même exécutée ?). Il avait 66 ans. Son fils Alphonse d’Ornano (19 ans) est élu général à sa place.
1er avril
Alphonse d’Ornano doit abandonner la Corse après avoir traité avec les Génois.
1568
Alphonse d'Ornano, vingt ans, fils de Sampiero, renonce à lutter en Corse contre Gênes.
1569
15 février
Soumission d’Alphonse d’Ornano.
1er avril
Ornano et 300 de ses compagnons quittent la Corse.
dans l’année
Menacé en permanence par les raids musulmans, l’évêque de Sagone décide d’abandonner la côte pour se réfugier dans le village de Vico, dans la montagne.
1591
31 juillet
Le Génois Ottavio Belmosto (32 ans) devient évêque d’Aléria.
1608
Ottavio Belmosto (49 ans) quitte ses fonctions d’évêque d’Aléria (il sera nommé cardinal en 1616).
1625
Réfugiés à Vico depuis 1569, les évêques de Sagone (Mgr Sebastiano Albani) trouvent refuge dans la forteresse génoise de Calvi.
1662
20 août
Incident de la Garde corse : à Rome, les soldats corses de la garde pontificale tirent sur le carrosse du duc de Créqui, ambassadeur de France, qui entrait au palais Farnèse. Louis XIV réagit avec une extrême violence dans le dessein d’humilier le pape Alexandre VII : il obligera le nonce à quitter la Cour, et confisquera Avignon et le Comtat Venaissin (le pape devra présenter des excuses, dissoudre la garde corse et faire élever une colonne commémorative à Rome). C’est le premier épisode du conflit entre Louis XIV et le Saint-Siège.
1676
800 immigrés grecs débarquent dans le golfe de Sagone, sur la côte occidentale de la Corse. Les Génois leur accordent le territoire local de Paomia.
1689
31 août
Oberto Della Torre (72 ans) est élu doge de Gênes et roi de Corse par le Grand Conseil, avec 399 voix sur 1 399 patriciens électeurs.
1691
1er septembre
Fin du mandat de deux ans du doge de Gênes et roi de Corse Oberto Della Torre.
4 septembre
Giovanni Battista Cattaneo Della Volta est élu doge de Gênes et roi de Corse par le Grand Conseil, avec 342 voix, contre 307 en faveur de Bendinelli Negrone.
1693
5 septembre
Fin du mandat de deux ans de Giovanni Battista Cattaneo Della Volta comme doge de Gênes et roi de Corse.
9 septembre
Le Grand Conseil de Gênes élit Francesco Invrea, cinquante-deux ans, comme nouveau doge et roi de Corse.
1695
9 septembre
Fin du mandat du doge génois et roi de Corse Francesco Invrea.
16 septembre
Bendinelli Negrone (68 ans) est élu doge de Gênes et roi de Corse par 470 voix sur 1 402 électeurs du Grand Conseil.
1697
16 septembre
Fin du mandat du doge génois et roi de Corse Bendinelli Negrone.
19 septembre
Francesco Maria Sauli (77 ans) est élu doge de Gênes et roi de Corse.
1699
26 mai
Décès à Gênes du doge et roi de Corse Francesco Maria Sauli, à l’âge de 79 ans.
3 juin
Réunion anticipée du Grand Conseil de Gênes : Girolamo De Mari (54 ans) est élu doge et roi de Corse.
1701
vendredi 3 juin
Fin du mandat de Girolamo De Mari comme doge de Gênes et roi de Corse.
1729
mardi 27 décembre
Une première révolte corse éclate contre Gênes lorsqu'un magistrat prétend soutirer une pièce à un berger du village du Borziu sous prétexte d’un impôt nouveau.
1730
du dimanche 19 au mardi 21 février
Les révoltés corses mettent à sac la ville de Bastia.
vendredi 22 décembre
La Corse déclare son indépendance au consulte de Saint-Pancrate : élection des deux premiers généraux de la Nation corse.
de 1730 à 1740
La Corse est l'enjeu de conflits entre Gênes, qui en est propriétaire, et la France, qui l'occupe temporairement et y crée un parti français. Gênes fait appel à l'archiduc d'Allemagne Charles VI qui lui envoie 8 000 hommes sous le commandement du baron de Wachtendonck.
1731
Les troupes impériales arrivent en Corse à la demande de Gênes.
1732
samedi 10 mai
Paix de Corte, en Corse, qui ne sera pas respectée. Les rebelles corses sont arrêtés par les Génois après le départ des Impériaux.
1733
lundi 16 mars
L’empereur garantit les futures concessions génoises à la Corse.
en juin
Gênes accorde aux Corses certaines concessions, garanties par l’empereur.
mardi 17 novembre
Deuxième insurrection : jugeant les concessions génoises insuffisantes, Giacinto Paoli prend la tête des insurgés.
1734
Giacinto Paoli dirige l'insurrection contre Gênes.
1735
dimanche 30 janvier
Une assemblée corse, la Consulta d'Orezza, rejette la domination de Gênes et donne une Constitution à l'île : les Corses proclament leur indépendance. La Constitution du Royaume de Corse introduit la souveraineté du peuple et la séparation des pouvoirs. Elle prévoit un exécutif de trois Primats et une Assemblée populaire (Consulta) formée par les élus des 90 cantons (pièvi). Rédigée par l'avocat ajaccien Sebastianu Costa, cette Constitution - la première de l'Histoire - n'entrera jamais vraiment en application mais elle inspira quelques décennies plus tard les Insurgents d'Amérique et les révolutionnaires de Paris. Par la même occasion, les insurgés corses se donnent un hymne national : Dio vi Salvi Régina, cantique en l’honneur de la Vierge.
1736
mardi 20 mars
Appelé par les Corses rebellés contre la domination génoise, l’aventurier allemand (westphalien) Théodore von Neuhoff (41 ans) débarque à Aléria, sous la protection du chef de clan Saverio Matra. Avec ses culottes bouffantes turques, son sombrero à plumes et son cimeterre, Neuhoff scandalise les nations civilisées.
vendredi 13 avril
Théodore de Neuhoff est proclamé roi de Corse sous le Théodore Ier.
dimanche 15 avril
Réunie à Alesani, une assemblée de Corse adopte une Constitution instaurant le royaume indépendant de Corse.
samedi 10 novembre
Fin du « règne » de l’aventurier allemand Théodore de Neuhoff. Suite à ses échecs pour chasser les Génois de Corse, le « roi de Corse » embarque à Solenzara pour aller chercher des moyens financiers et militaires sur le continent. Il confie le pouvoir à un conseil de régence (il ne reviendra jamais dans l’île).
1737
Le cardinal français Fleury apporte son aide aux Génois.
1738
samedi 8 février
Première intervention française en Corse : le comte de Boissieux pacifie l’île.
1739
Le marquis de Maillebois poursuit la pacification de la Corse.
1740
en juillet
Le marquis de Maillebois obtient la reddition des insurgés corses. Exil à Naples de Giacinto Paoli et de son fils Pascal.
dans l’année
Maillebois quitte la Corse.
1741
en septembre
Les Français quittent la Corse.
1745
en novembre
Capitulation de Bastia devant les Anglo-Sardes.
1748
en mai
Deuxième intervention française en Corse.
1753
mercredi 4 avril
Fin de l’intervention française en Corse.
mercredi 3 octobre
Jean-Pierre Gaffory est assassiné à Corte (quartier de Sain-Pancrace) dans une embuscade tendue par six tireurs, dont son propre frère. Selon certains, cet assassinat a été commandité par les Génois ; pour d’autres, il s’agit d'une banale querelle de délimitation de propriétés avec la famille Romei. Gaffory avait 49 ans.
1755
lundi 14 juillet
Pascal Paoli, fils de Giacinto, nourri des lectures des philosophes et partisan d’un despotisme éclairé, est proclamé « général en chef de la nation corse » par l’assemblée réunie au couvent Saint-Antoine de la Casabianca. Il conduit la révolte contre les Génois, qui ne conservent que le littoral.
du dimanche 16 au mardi 18 novembre
Une assemblée est réunie à Corte pour donner une constitution démocratique à la Corse, une assemblée législative, la Consulta, élue au suffrage universel, et un exécutif avec un Conseil d’Etat présidé par Paoli.
1756
lundi 16 août
Premier traité de Compiègne.
1759
lundi 28 mai
Benoît-Antoine Doria (36 ans) est nommé évêque d’Ajaccio.
1763
jeudi 21 avril
Les Corses attaquent la tour de Sagone, qui protège le port et le golfe du même nom. C’est un échec (mais une nouvelle tentative sera couronnée de succès quelques jours après).
en décembre
Décès en exil à Naples de Giacinto Paoli, à l’âge de 82 ans.
dans l’année
Indépendance de la Corse.
1764
lundi 6 août
Deuxième traité de Compiègne.
1765
mardi 1er janvier
La première université corse s’ouvre à Corte.
dans l’année
Pascal Paoli fait consulter le philosophe Rousseau sur les problèmes de législation.
1768
dimanche 15 mai
Traité de Versailles : la République de Gênes cède ses droits sur la Corse à la France contre l’annulation de sa dette par Louis XV (40 millions de livres). Les Génois avaient la suzeraineté sur l’île depuis 1284.
dimanche 9 octobre
Les Français sont battus par les Corses à Borgo.
en décembre
Le général breton Marbeuf est nommé commandant militaire de la Corse.
dans l’année
Instauration d'un Parlement à Bastia.
1769
vendredi 7 avril
Le comte de Vaux débarque à Saint-Florent, en Corse, où il remplace le comte de Marbeuf comme commandant militaire.
du lundi 8 au mardi 9 mai
Bataille de Ponte-Novo : battus par les 5 000 Français du comte de Vaux sur la rive gauche du Golo, sur la route entre Corte et Bastia, les miliciens corses de Pasquale Paoli sont massacrés dans leur fuite par leurs propres mercenaires prussiens (commandés par le maréchal de camp Antoine Gentili), auxquels Paoli avait ordonné d’empêcher les patriotes corses de refluer par le pont. Des centaines sont tués, d’autres noyés en tentant de franchir le fleuve à la nage. Les Corses auraient à déplorer entre 500 et 1000 morts. Les troupes françaises ont désormais la voie libre pour atteindre Corte.
mardi 13 juin
Le chef de l'insurrection corse, Pasquale Paoli, gagne la côte et s'embarque sur un navire à destination de Livourne, en Italie, avec 300 fidèles (il rejoindra plus tard l’Angleterre). Parmi les partisans qui l'accompagnent jusqu'à la mer figure son aide de camp, un avocat d'Ajaccio du nom de Carlo Buonaparte. Sa jeune épouse, Laetitia (18 ans) est enceinte de 7 mois (du futur empereur Napoléon).
mardi 1er août
Le comte de Vaux est nommé gouverneur général de la Corse.
mardi 15 août
Naissance à Ajaccio de Napoléon Bonaparte.
dans l’année
Guerre entre Tunis et la France, à cause de l'annexion de la Corse par cette dernière. A la suite des intrigues d'un certain Pacciola, lieutenant de Paoli (chef de l'insurrection corse), le bey Ali refuse de reconnaître la nationalité française des bateaux corses capturés en mer Méditerranée par les corsaires tunisiens.
1770
mardi 10 avril
Le comte de Marbeuf succède au comte de Vaux comme gouverneur général de la Corse.
dans l’année
Les députés corses votent à Louis XV une adresse qui signifie le rattachement de l’île à la France.
Conclusion d’un traité de paix entre la France et le bey de Tunis : le bey reconnaît l'unification pleine et entière de la Corse à la France, ce qui pose le problème de libération des esclaves corses qui sont assez nombreux à Tunis.
1772
La première loge maçonnique corse, la Parfaite Union, ouvre ses travaux à Bastia.
1774
Le comte de Marbeuf fait construire à Cargèse une ville pour les Grecs orthodoxes de l’île.
1777
dimanche 8 juin
Charles Bonaparte (père de Napoléon Ier) est élu député de la noblesse pour la Corse.
1778
Création à Corte de la seconde loge maçonnique corse, la Sincère Amitié.
1786
Décès à Bastia du général Marbeuf, à l'âge de 74 ans.
1789
début d’année
Hiver très rude avec fortes chutes de neige.
de mars à mai
Assemblées électorales agitées dans les communautés et juridictions.
début avril
Les nouvelles de changement venues du continent inquiètent les autorités en Corse. Le vicomte Barrin, commandant en chef de l’île, l’écrit : « J’espère, sans l’assurer, que tout se passera bien ».
vendredi 1er mai
Emeute à Bastia : alors qu’il sortait de la citadelle, le podestat Rigo (maire à vie) se retrouve nez à nez avec une foule en colère. Aux cris de « Vive le roi et la justice et au diable la police », la population poursuit le notable qui parvient à se cacher (il ne réapparaîtra qu’à la nuit noire, déguisé en femme). Parti effectuer une inspection de ses vignes, le cousin de Rigo est lui aussi arrêté par la foule : son fils tue un manifestant avant d’être lui-même mortellement blessé (il faudra exposer la dépouille pour calmer les esprits). Les meneurs sont traqués mais vite relâchés, tant la tension est vive.
du vendredi 5 au samedi 6 juin
Elections des députés de la Corse aux états généraux.
mardi 14 juillet
Prise de la Bastille à Paris.
fin juillet
Arrivée à Versailles des députés corses (dont : le comte Matteo Buttaffoco, député de la noblesse et partisan d’une Corse française e royaliste ; l’avocat Saliceti...).
vendredi 7 août
Premières cocardes bleu, blanc, rouge à Bastia apportées par un commerçant lyonnais. Le vicomte Barrin veut en interdire le port. Quelques jeunes Français et Corses, réunis au café Pallagnier, parviennent à faire reculer les autorités. Changement de municipalité.
samedi 15 août
Changement de municipalité à Ajaccio. A l’intérieur de la Corse, les paysans se soulèvent.
fin août
Bonaparte prend un congé pour rentrer dans l’île.
samedi 31 octobre
Emeute à Ajaccio.
jeudi 5 novembre
Emeute à Bastia pour la constitution de la garde nationale.
jeudi 19 novembre
A Bastia, le colonel royaliste Rully franchit le barrage de la garde nationale par provocation, avant de se disputer avec un garde. Il sort son pistolet, tire, rate et abat une passante. Il tombe sous une cinquantaine de balles.
lundi 30 novembre
L’Assemblée nationale vote un décret stipulant que « l’île de Corse fait partie de l’Empire français et que ses habitants seront régis par la même Constitution que les autres Français ».
vendredi 4 décembre
Un décret royal amnistie tous les chefs corses exilés. Il permet à Pasquale Paoli et à ses compagnons d'envisager leur retour.
1790
vendredi 26 février
Par décret, la Corse est divisée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l'Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. chaque district est partagé en cantons (ex-pievi), chaque canton en communes.
jeudi 4 mars
La Corse ne forme qu’un seul département.
mardi 9 mars
Pascal Paoli quitte sont exil londonien.
dimanche 18 avril
Journée révolutionnaire à Bastia : assassinat du colonel de Rully, commandant du régiment du Maine.
jeudi 22 avril
Paoli devant l’Assemblée nationale française : il est nommé lieutenant général et gouverneur de la France en Corse.
mercredi 14 juillet
Paoli débarque en Corse, à Marcinaggio, dans le Cap. Dans le même temps, Galeazzini conduit la délégation corse à la fête de la Fédération, à Paris.
jeudi 9 septembre
L’assemblée d’Orezza nommé Paoli commandant en chef des bataillons de volontaires et président du congrès départemental.
1791
du mercredi 1er au jeudi 2 juin
Emeute contre-révolutionnaire à Bastia. La prise de fonction d’un nouvel évêque a mis le feu aux poudres. Fiora Oliva, prostituée de son état, un crucifix dans la main et une corne de brume dans l’autre, prend la tête du cortège qui défile aux cris de « Vive le roi, vive la religion ! ».Les deux clubs patriotiques sont saccagés, le nouvel évêque est pillé, le révolutionnaire Buonarroti, la corde au cou, ne doit son salut qu’à l’intervention de Galeazzini, devenu maire de Bastia.
dimanche 19 juin
Commission d’enquête sur les finances corses.
du jeudi 23 juin au vendredi 22 juillet
Cucagna de Bastia : Paoli frappe fort et expédie quelques milliers de soldats vers la ville rebelle, la fait occuper et tranche dans le vif. Désormais, le chef-lieu du département sera Corte, son fief.
en septembre
Elections législatives.
1792
début d’année
Cinq millions de livres sont attribués à la Corse, mais on ne sait trop ou l’argent passe...
vendredi 30 mars
Bonaparte est élu lieutenant-colonel en second des gardes nationaux d’Ajaccio-Tallano.
dimanche 8 avril
Grogne à Bastia contre les « paysans » qui descendent en ville. On refuse la fermeture du couvent des capucins ; un lieutenant de la garde nationale est tué. En ce jour de Pâques, il suffit d’un incident - un volontaire qui shoote dans les boules d’une partie de pétanque ! - pour déclencher les « Pâques sanglantes ». A la sortie de la messe, une femme, une fillette et un prêtre sont tués. Bonaparte n’arrive pas à ramener le calme.
lundi 16 ou mercredi 18 avril
Après plus d’une semaine d’émeute, Bonaparte parvient à ramener le calme à Bastia.
1793
de janvier à février
Expédition de Sardaigne : Bonaparte parvient à occuper l’îlot San Stefano et à placer ses canons face au fort de la Maddalena. Mais la corvette chargée du débarquement, en pleine mutinerie, fait demi-tour et le laisse en plan. L’échec de l’opération est imputé à Paoli.
en février
Nomination d’une commission d’enquête de la Convention sur Paoli.
mardi 2 avril
Décret de destitution et d’arrestation à l’encontre de Paoli et de Pozzo di Borgo.
lundi 27 mai
Consulte de Corte : début de la sécession corse.
jeudi 13 juin
Fuite de la famille Bonaparte vers Toulon.
mercredi 17 juillet
Pascal Paoli est décrété hors-la-loi par la Convention. Il décide de prendre contact avec les Anglais.
1794
dimanche 19 janvier
Arrivée des Britanniques en Corse à l’appel de Paoli.
mercredi 29 janvier
Le général de division corse Camille de Rossi a été guillotiné à Paris. Condamné à mort pour avoir battu en retraite trop rapidement devant l’ennemi autrichien, il avait été arrêté par ses propres soldats en juin 1793. Il avait 66 ans.
de janvier à mars
Les Anglais assiègent la Corse. Paoli rencontre sir Gilbert Elliot.
mercredi 21 mai
Après 40 jours de siège, la garnison française de Bastia se rend aux Britanniques.
jeudi 19 juin
La consulte de Corte adopte l’Acte constitutionnel du royaume anglo-corse. Les Anglais proclament George III roi de Corse.
samedi 12 juillet
Lors du siège de la ville corse de Calvi, l’officier de marine britannique Horatio Nelson (35 ans) est grièvement blessé au visage par les projections d’un boulet de canon français. Il perd l’usage de son œil droit (mais retourne rapidement au combat).
mercredi 17 septembre
Décès de l’évêque d’Ajaccio Mgr Benoît-Antoine Doria. Agé de 77 ans, il était à la tête du diocèse corse depuis 35 années (1759).
en octobre
Sir Gilbert Elliot est proclamé vice-roi de Corse.
1795
lundi 9 février
Le Parlement du royaume anglo-corse offre sa présidence à Paoli.
vendredi 13 mars
Une bataille navale indécise oppose au large de Savone la flotte française du contre-amiral Martin, qui tentait de gagner la Corse, à une flotte anglaise.
en mars
Troubles dans le Sartenais et la Castagniccia.
en mai
L’homme politique corse (pro-français) Christophe Saliceti est décrété d’accusation (il parvient à se cacher).
mardi 13 octobre
Le patriote corse Paoli repart en exil en Angleterre après une nouvelle tentative de sécession avec l'aide des britanniques.
1796
lundi 23 mai
Un millier de paysans corses se rassemblent à Bistuglio pour protester contre l’augmentation de l’impôt en nature, décidée par les autorités anglo-corses.
lundi 27 juin
Afin de contraindre les Britanniques à évacuer la Corse, les troupes françaises de Bonaparte occupent Livourne, violant ainsi la neutralité de la Toscane.
mercredi 19 octobre
Les troupes françaises reprennent Bastia.
du vendredi 21 au samedi 22 octobre
L’amiral Jervis évacue les troupes britanniques de Corse et se replie sur Gibraltar.
1797
lundi 12 juin
Lucien Bonaparte, frère cadet de Napoléon, entre au Conseil des Cinq-Cents comme député du département du Liamone (Corse).
1799
mardi 1er octobre
Après 40 jours de navigation, la frégate Muiron qui ramène d’Egypte le général Bonaparte jette l’ancre dans le port d’Ajaccio. Des vents contraires vont l’y retenir quelques jours. Acclamé par la foule, il part se reposer quelques jours dans sa maison natale.
mardi 8 octobre
L’escadre de quatre navires qui ramène Bonaparte en France quitte Ajaccio pour rejoindre le continent alors qu’une douzaine de navires anglais croise à l’horizon.
La Corse des origines à 1799 |