1980
dimanche 6 janvier
A Bastelica, en Corse, un groupe d’hommes armés dirigé par Marcel Lorenzoni a enlevé et pris en otage deux anti-autonomistes, dont le commandant Pierre Bertolini, soupçonné de préparer un attentat. Une équipe corse de FR3 les rencontre sans mal. Ils tournent sur place un reportage où sont exhibées des cartes du RPR, du SAC et des armes des gros calibres.
lundi 7 janvier
Les images envoyées à la rédaction marseillaise par l’équipe corse de FR3 ayant rencontré les preneurs d’otages corses sont coupées à la diffusion. Le reportage n’a pas plu à la direction et le rédacteur en chef a dû couper certains plans. Les journalistes corses sont écœurés.
mardi 8 janvier
Les forces de l’ordre ont investi le village corse de Bastelica, où deux anti-autonomistes sont retenus en otage depuis deux jours. Neuf militants de l’Union du peuple corse ont été arrêtés mais le commandant Bertolini est toujours porté disparu. Le maire de la commune a démissionné.
mercredi 9 janvier
Une vingtaine de nationalistes corses du « collectif nationaliste », dirigés par Marcel Lorenzoni, prennent en otage quinze clients de l’hôtel Fesch, dans le centre même d’Ajaccio. Ils en libèrent cinq en début de soirée, pour en conserver dix.
nuit du mercredi 9 au jeudi 10 janvier
« Nuit rouge » à Ajaccio : le siège de l’hôtel Fesch se poursuit. Un CRS de vingt-huit ans a été tué et trois autres blessés par un homme qui a ouvert le feu sur eux dans une rue de la ville (l’agresseur a pu s’échapper). Dans un autre incident survenu dans le centre, un policier a tiré une rafale de pistolet-mitrailleur sur une voiture, tuant une jeune femme et en blessant deux autres. Enfin, un automobiliste qui voulait forcer un barrage a également été tué.
jeudi 10 janvier
Le ministre de l’Intérieur Christian Bonnet a décidé d’envoyer des renforts en Corse, où le siège de l’hôtel Fesch se poursuit à Ajaccio. Un mot d’ordre de grève générale a été lancée pour le 11 janvier par une quarantaine d’organisations différentes ; de nombreuses boutiques ont fermé à Ajaccio « en signe de deuil ». Le Parti communiste et la CGT demandent le retrait immédiat des « forces de répression » dans l’île.
Un viticulteur pied-noir de soixante-dix ans installé en Corse depuis près de vingt ans a été enlevé dans la soirée.
nuit du jeudi 10 au vendredi 11 janvier
A une heure du matin, le capitaine du GIGN, Christian Prouteau entre en personne dans l’hôtel Fesch et, après une heure de négociation, parvient à obtenir la reddition à deux heures des nationalistes conduits par Marcel Lorenzoni. Ceux-ci quittent l’hôtel, libèrent leurs otages et défilent dans la ville, portant toujours leur armement et entonnant des chants patriotiques corses. Ils sont une quarantaine à gagner l’hôtel de ville, où ils remettent leurs armes, avant d’être arrêtés par la police judiciaire.
vendredi 11 janvier
Journée « île morte » largement suivie en Corse à l’appel des partis de gauche, des syndicats et des organisations socio-professionnelles : la plupart des magasins, des restaurants et des services publics étaient fermés. Des nationalistes ont manifesté à Ajaccio devant la préfecture et l’hôtel de police. Par ailleurs, l’inspecteur de police qui a abattu une jeune femme à Ajaccio dans la nuit du 9 au 10 janvier a été inculpé d’homicide volontaire.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 janvier
Libération du viticulteur pied-noir enlevé jeudi soir.
samedi 12 janvier
Les PTT augmentent leurs tarifs spéciaux (envois en nombre) de 12 %.
dimanche 13 janvier
Manifestations nationalistes dans le calme à Ajaccio (entre 4 000 et 5 000 personnes) et à Bastia. Le commandant Bertolini, dirigeant du commando anti-autonomiste Francia enlevé il y a une semaine par Marcel Lorenzoni, a été libéré par les nationalistes dans la matinée puis inculpé de transport illégal d’armes et de munitions.
mardi 15 janvier
Manifestation d’agriculteurs corses, qui ont dressé pendant deux heures une vingtaine de barrages sur les routes de l’île. Ils réclament la libération des nationalistes interpellés à la suite des affaires de Bastelica et d’Ajaccio. Par ailleurs trois jeunes gens accusés d’avoir participé à l’enlèvement du viticulteur pied-noir ont été arrêtés.
vendredi 18 janvier
Le juge d’instruction à la Cour de sûreté de l’Etat a ordonné la remise en liberté de deux nouveaux autonomistes.
samedi 26 janvier
Journée « île morte » en Corse pour obtenir la libération des prisonniers corses, l’arrêt des poursuites, le démantèlement des polices parallèles ainsi que la démission du ministre de l’Intérieur et du préfet de la région Corse. Un grand rassemblement organisé par l’ensemble des mouvements nationalistes s’est tenu dans le calme à Ajaccio avec la participation de 5 000 personnes selon la police et 30 000 selon les organisateurs.
mercredi 30 janvier
Le ministre de l’Intérieur Christian Bonnet déclare sur France-Inter que les récents événements de Corse ont été attisés de l’extérieur par une puissance étrangère, sans avancer aucun nom de pays.
lundi 11 février
Enquête sur l’affaire de Bastelica : trois militants corses ont été arrêtés à Ajaccio sur commission rogatoire de la Cour de sûreté de l’Etat.
Le Front National de Libération de la Corse (FLNC) a commis quarante plasticages. Le même jour, trois militants de ce mouvement sont condamnés à quatre années de prison.
mardi 12 février
Le FLNC commet quarante-six attentats à la bombe.
mercredi 13 février
Le FLNC fait exploser des bombes à Paris contre l'Office du Tourisme Italien, à la gare de Lyon, ainsi qu’à l'aéroport d'Orly.
samedi 23 février
En Corse, un attentat a détruit un transformateur, privant d’électricité la région d’Aléria. Par ailleurs, la mairie de Vero est le huitième bâtiment municipal occupé depuis le 18 février par des personnes qui réclament la libération des Corses emprisonnés après les événements de Bastelica et Ajaccio.
mercredi 27 février
Les épouses des détenus corses emprisonnés à Paris après les événements de janvier à Ajaccio et Bastelica ont brièvement occupé les studios de FR3 à Ajaccio. Des mairies de l’île de Beauté sont toujours depuis une dizaine de jours sous le contrôle des militants du Collectif nationaliste, qui réclament également la libération des personnes incarcérées.
dimanche 2 mars
Un commando du Front national de libération de la Corse dynamite un village de vacances des PTT.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 mars
Treize attentats à l’explosif ont été commis en Corse. Six commerces (dont cinq appartenant à des Français du continent) et cinq banques ont été frappés à Ajaccio.
lundi 10 mars
Trois autonomistes corses arrêtés en janvier à Ajaccio lors de l’occupation de l’hôtel Fesch ont été remis en liberté.
nuit du mercredi 12 au jeudi 13 mars
Trois attentats ont été commis en Corse : pas de blessé mais des dégâts matériels.
jeudi 13 mars
En signe de protestation contre les récents attentats dans l’île, les trois quarts des mairies de Corse ont été fermées ce jour à l’appel des partis de la majorité et des Radicaux de gauche.
samedi 15 mars
Un attentat du FLNC a visé l’Hôtel de ville de Paris.
lundi 17 mars
Libération dans la soirée de trois autonomistes corses, emprisonnés dans la Région parisienne en janvier après les incidents de Bastelica et d’Ajaccio.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 avril
Une dizaine d’attentats à l’explosif ont été commis contre divers établissements commerciaux en Corse, à Bastia notamment.
mardi 22 avril
Réunion à l’Elysée sur la Corse : le président Giscard d’Estaing a reçu six parlementaires de l’île ainsi que les maires de Bastia et d’Ajaccio, qui se déclarés plutôt satisfaits des mesures pour l’emploi et la jeunesse annoncées par le chef de l’Etat. L’Etat consacrera dès cette année six millions de francs à l’extension du réseau routier dans l’île et soutiendra la trésorerie des viticulteurs, tandis que l’enseignement technique sera soutenu, en particulier en zone rurale, et que l’université de Corte ouvrira ses portes dès 1981. Les autonomistes avaient auparavant dénoncé cette rencontre.
nuit du mardi 22 au mercredi 23 avril
Sept attentats ont été commis à Paris et à Nice contre des locaux commerciaux (Air France) ou publics. Les dégâts sont importants mais il n’y a pas de victime. Ces actions sont revendiquées par le FLNC.
nuit du dimanche 27 au lundi 28 avril
Un attentat a détruit à Ajaccio la future Maison de la Radio corse, qui devait être inauguré en juin. Après avoir maîtrisé le gardien, trois hommes armés et masqués ont déposé trois charges explosives.
dimanche 4 mai
Le séparatiste corse Alain Orsoni a été condamné par défaut à quatre ans de prison. Il vit dans la clandestinité.
mardi 13 mai
Dans la soirée, la Cour de sûreté de l’Etat a condamné à des peines allant de huit ans de réclusion criminelle à trois ans avec sursis les six militants corses impliqués dans la « nuit bleue » d’Ajaccio, entre le 3 et le 4 juillet 1978.
mercredi 14 mai
A 6 h 45, un commando du FLNC circulant en BMW a lancé une grenade vers un car de gendarmes mobiles avant de mitrailler quatre gendarmes en faction devant l’ambassade d’Iran à Paris, avenue d’Iéna. Les quatre hommes ont été blessés, dont un grièvement.
lundi 2 juin
Le militant indépendantiste corse Alain Orsoni, qui vivait dans la clandestinité, a été déféré à la Cour de sûreté de l’Etat et écroué dans une prison parisienne.
La fraîcheur descend parfois jusqu'en Corse même à l'approche de l'été : 6,8° C seulement ont été enregistrés ce jour à Ajaccio.
nuit du mercredi 4 au jeudi 5 juin
Attentat à l’explosif à Marseille contre la voiture du rédacteur en chef de FR3 Provence-Côte-d’Azur. L’organisation Corse et Révolution a revendiqué cet acte.
vendredi 6 juin
Le docteur Edmond Simeoni, l’un des leaders des autonomistes corses, a adressé une mise en garde aux autorités à la veille des prochains procès de militants corses devant la Cour de sûreté de l’Etat.
samedi 28 juin
La Cour de sûreté de l’Etat a condamné trois séparatistes corses à des peines allant de huit ans de réclusion criminelle à quatre ans de prison avec sursis. Ils étaient accusés d’avoir commis une série d’attentats en mai 1979.
mardi 8 juillet
Chef présumé de l’organisation clandestine Francia, le commandant Bertolini a été remis en liberté sur décision de la Cour d’appel de Paris pour raisons médicales. Ennemi juré des autonomistes corses, il était emprisonné au Val-de-Grâce depuis le 13 janvier.
nuit du samedi 19 au dimanche 20 juillet
Une attaque aux cocktails Molotov a été commise contre le bâtiment d’EDF-GDF à Bastia. Les dégâts sont très importants : l’édifice a presque entièrement détruit par l’incendie qui a suivi.
nuit du dimanche 3 au samedi 4 août
Onze attentats ont été commis en Corse, près d’Ajaccio et de Bastia. Neuf d’entre eux visaient des transformateurs électriques.
nuit du mardi 5 au mercredi 6 août
Deux nouveaux attentats à l’explosif en Corse : le premier visait un bar, le second un transformateur d’EDF.
mercredi 6 août
Trois militants du FLNC ont été arrêtés à Tarascon et à Marseille. L’un des interpellés a reconnu avoir participé à l’attentat commis le 14 mai contre les gendarmes en faction devant l’ambassade d’Iran à Paris.
mardi 12 août
La Corse est touchée par plusieurs feux de forêt.
lundi 18 août
Cantonné depuis plusieurs jours aux ports de la Manche et de la mer du Nord, le blocus des marins-pêcheurs s’étend désormais à ceux de l’Atlantique (Concarneau, La Turballe, estuaire de la Loire, La Rochelle, l’île de Ré, Oléron, Royan) et de la Méditerranée (Bastia, Calvi, Ile-Rousse, Sète, Port-Vendres). 15 000 touristes sont bloqués à travers tout le pays.
lundi 25 août
Une série d’établissements bancaires corses ont été victimes d’une vague d’attentats, en particulier à Bastia. Par ailleurs, l’hôtel de ville d’Ajaccio a été mis à sac.
lundi 8 septembre
Le Front National de Libération de la Corse a commis un triple attentat à l'explosif, à Montpellier.
nuit du dimanche 28 au lundi 29 septembre
Une bombe a explosé à la Chambre de commerce de Marseille. L’attentat a été revendiqué par le FLNC.
lundi 29 septembre
La Cour de sûreté de l’Etat a condamné à quinze ans de prison l’un des dirigeants du FLNC, Yves Stella.
vendredi 24 octobre
Départ du 24e Tour de Corse, dixième manche du championnat du monde des rallyes.
nuit du vendredi 24 au samedi 25 octobre
Des résidences appartenant à des continentaux ont été visées en Corse par huit attentats à l’explosif.
samedi 25 octobre
Le pilote français Jean-Luc Thérier a remporté le Tour de Corse au volant d’une Porsche 911. Il devance au classement général l’Allemand de l’Ouest Walter Röhrl (Fiat 131) et un autre Français, Alain Coppier (Porsche 911).
nuit du mercredi 29 au jeudi 30 octobre
Le FLNC a commis sept attentats contre des banques à Marseille et à Aix-en-Provence. Quatre personnes ont été légèrement blessées et les dégâts sont importants.
mercredi 12 novembre
Deux cents millimètres de pluie se sont abattues sur Bocognano.
mardi 9 décembre
Gros coup de froid sur la Corse : on a enregistré des températures de -3° à Calvi et de -5° à Ajaccio !
nuit du samedi 20 au dimanche 21 décembre
Trois attentats à la bombe ont frappé à Marseille l’office du tourisme et deux succursales du Club Méditerranée (sur la Canebière et avenue du Prado). Ces actions ont été revendiquées par le FLNC.
dimanche 21 décembre
Dix-huit personnes ont entamé dans la soirée en l’église parisienne Saint-Merri une grève de la faim en soutien avec les prisonniers corses qui ont cessé de se nourrir à la prison de Fresnes.
lundi 22 décembre
Deux des détenus corses qui observent une grève de la faim à la prison de Fresnes, près de Paris, ont été placées sous perfusion.
Le porte-parole de l’Union du peuple corse (UPC), Edmond Simeoni, a désavoué toutes les violences et notamment les attentats de Marseille revendiqués par le FLNC.
1981
samedi 3 janvier
Les six autonomistes corses qui observent une grève de la faim depuis cinquante-trois jours à la prison de Fresnes ont été regroupés dans l’infirmerie pour y subir des soins médicaux intensifs en raison de leur état de santé inquiétant. Certains d’entre eux ont du être mis sous perfusion. Deux des détenus ont porté plainte contre le directeur de l’Hôpital central. Ces six inculpés doivent comparaître le 14 janvier dans le cadre de l’affaire Bastelica-Fesch.
mardi 6 janvier
Des manifestations sont organisées dans l’île de Beauté, à Ajaccio en particulier, en soutien aux détenus corses de la prison de Fresnes. Des attentats ont également été commis.
vendredi 9 janvier
Une vague de froid s’abat sur le sud et la Corse : une température minimum de - 7° C a été enregistrée à Ajaccio.
nuit du mardi 13 au mercredi 14 janvier
Trois attentats à l’explosif revendiqués par le FLNC ont fait d’importants dégâts à Aix-en-Provence. Une jeune fille a été blessée à la tête.
mercredi 14 janvier
Ouverture devant la Cour de sûreté de l’Etat du procès des dix-sept autonomistes et indépendantistes corses impliqués dans l’affaire de Bastelica en janvier 1980. Huit inculpés qui poursuivent une grève de la faim ou qui récusent la justice française étaient absents, ce qui pourrait entraîner un report des débats. Des manifestations ont été organisées à Ajaccio pour protester contre ce procès ; quelques incidents ont éclaté en fin de cortège.
jeudi 15 janvier
De façon inattendue, les six grévistes de la faim corses ont cessé leur mouvement à midi. Repoussant leur procès, la cour de sûreté de l’Etat leur a accordé un délai pour se refaire une santé avant de se présenter devant les juges.
vendredi 23 janvier
Dans la soirée, le juge d’instruction Michel Legrand a placé sous mandat de dépôt Joseph Andreani, inculpé pour une série d’attentats commis en 1979 par le FLNC dans la région de Porto-Vecchio.
mercredi 11 février
Trois autonomistes corses ont été condamnés à quatre ans de prison par la Cour de sûreté de l’Etat.
jeudi 12 février
« Nuit bleue » en Corse suite à la condamnation des trois autonomistes : quarante-six attentats ont été commis dans l’île.
mardi 3 mars
Fondation de la réserve naturelle des îles Cerbicale (Corse-du-Sud).
dimanche 8 mars
Le Front National de Libération de la Corse fait exploser des bombes à Montpellier, faisant six blessés.
samedi 14 mars
Le FLNC a attaqué à Châteauroux un dépôt de la firme Total Hydrocarbures : 7 000 m3 de carburants sont partis en fumée. L’attentat n’a pas fait de victime mais les dégâts sont estimés à près de soixante-dix millions de francs.
jeudi 16 avril
Un attentat à la bombe est commis à l'aéroport d'Ajaccio à l'occasion de la visite en Corse du président Giscard d'Estaing : un touriste suisse a été tué et huit personnes blessées. Dix minutes avant l'explosion, la police avait reçu un appel d'une personne se réclamant du FLNC et qui avait prévenu qu'une bombe allait exploser dix minutes plus tard. Pourtant, aucun ordre d'évacuation du hall de l'aéroport n'a été donné.
samedi 13 juin
Finale de la Coupe de France de football : au Parc des Princes de Paris, le SC Bastia a battu l’AS Saint-Etienne deux buts (Marcialis et Milla) à un (Santini sur pénalty), devant 46 155 habitants.
jeudi 6 août
En visite à Ajaccio, le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre a annoncé un statut particulier pour la Corse.
lundi 26 octobre
Réouverture à Corte de l’université de Corse-Pascal-Paoli. Créé en 1765, l’établissement avait été fermé par les autorités françaises à la suite de l’annexion de l’île par la France en 1769.
mardi 1er décembre
Un DC-9 yougoslave, de la compagnie slovène Adria, s’est écrasé sur une montagne de Corse (mont San Pietro) lors de son approche de l’aéroport d’Ajaccio : 178 touristes slovènes et sept membres d’équipage sont tués dans l’accident le plus grave qu’ait connu l’aviation civile slovène.
1982
vendredi 8 janvier
Fondation de la réserve naturelle des îles Lavezzi (Corse-du-Sud).
samedi 16 janvier
Guerre des gangs : l’homme d’affaires Corse Marcel Francisci a été abattu dans le parking de son immeuble parisien (rue de la Faisanderie). Conseiller général RPR de Corse, adhérent du SAC et dirigeant du prestigieux Cercle Haussmann, celui qu’on surnommé « l’empereur des jeux » pour avoir fait fortune dans les casinos était âgé de soixante-deux ans.
mercredi 20 janvier
Les députés ont adopté le projet de loi concernant le statut particulier de la Corse.
vendredi 5 février
Vote de la loi donnant un statut particulier à la Corse.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 février
Un commando de nationalistes corses a attaqué vers vingt heures un camp de repos de la Légion étrangère à Sorbo-Ocagnano, au sud de Bastia. Les deux seuls hommes présents (le caporal Rossi, le légionnaire Staint), chargés de l’entretien, ont été abattus au pistolet-mitrailleur. Vingt-sept attentats ont par ailleurs été commis sur l’île.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 février
Le Front National de Libération de la Corse commet dix-neuf attentats à la bombe à Paris et dans la région parisienne, contre des banques et des bureaux militaires.
samedi 17 juillet
Le thermomètre ne plonge pas à Bastia : 24°3 de minimum !
vendredi 30 juillet
Loi définissant les compétences de la Région Corse : éducation et formation, communication, culture, environnement, aménagement du territoire, urbanisme, agriculture, logements et transports, emploi et énergie.
dimanche 8 août
Elections de l’Assemblée régionale corse : recul de la droite et de la gauche. Les autonomistes disposent de 7 députés sur 61.
jeudi 19 août
Importante « nuit bleue » en Corse avec 99 attentats. L’une des actions a visé un logement de travailleurs marocains. C’est le 23e acte contre les Nord-Africains commis en trois mois.
vendredi 20 août
Installation solennelle de l’Assemblée régionale de Corse, élue douze jours plus tôt. Le radical de gauche Prosper Alfonsi est élu président de cette nouvelle Assemblée. 99 attentats commis dans la nuit ont été revendiqués par le FLNC.
dimanche 22 août
Des feux de forêt ont détruit 10 000 hectares dans le Var et en Corse. Deux personnes sont mortes.
mardi 24 août
Le FLNC reprend la lutte armée.
mercredi 8 septembre
Des grêlons de deux à cinq centimètres de diamètre mitraillent Casinca.
samedi 4 décembre
Nouveaux attentats commis en Corse. Depuis 1972, l’île a connu 760 attentats.
mercredi 8 décembre
Un travailleur marocain a été assassiné à Antisanti, en Haute-Corse.
samedi 11 décembre
Un gendarme a été blessé dans un attentat commis près d’Ajaccio.
jeudi 16 décembre
Création de la station régionale de FR3-Corse et lancement du premier journal télévisé quotidien en langue corse, Corsica Sera (« Corse soir »).
mardi 28 décembre
Trois policiers ont été blessés en Corse dans des attentats commis contre sept appartements occupés par des continentaux.
vendredi 31 décembre
Dans la soirée, un vétérinaire de Corte, Jean-Paul Lafay, a été blessé de trois balles de pistolet pour avoir refusé de payer aux indépendantistes corses du FLNC l’ « impôt révolutionnaire ».
Au cours de l’année 1982, plus de 800 actions violentes ont été commises en Corse contre des personnes et des biens. Le bilan est de un mort et vingt-cinq blessés.
1983
nuit du samedi 1er au dimanche 2 janvier
Quatre attentats ont eu lieu en Corse. L’un d’entre eux visait un pharmacien de Petreto-Bicchisano, dans la montagne, qui refuse de payer l’ « impôt révolutionnaire ». A Bastelicaccia, près d’Ajaccio, c’est un hôtel qui a été frappé ; une cliente âgée, choquée, a du être hospitalisée.
dimanche 2 janvier
Interviewé au journal télévisé de treize heures d’Antenne 2, le président Mitterrand a déclaré que la loi républicaine devait être appliquée en Corse.
nuit du lundi 3 au mardi 4 janvier
Nouvel acte de violence en Corse : vers 2 h 20, une gendarmerie a été mitraillée dans la plaine de Peri, à quinze kilomètres d’Ajaccio. Avant de quitter les lieux, les agresseurs ont fait exploser une charge de plastic contre deux véhicules en stationnement. Cette attaque est revendiquée par une organisation inconnue, les Brigades révolutionnaires corses. La même nuit, des inconnus ont réussi à pénétrer dans le palais de justice de Bastia, en faisant un trou dans le toit, pour s’emparer d’armes récupérées par la police…
mardi 4 janvier
L’attentat de la nuit dernière contre une gendarmerie est l’attaque de trop : le président Mitterrand s’est entretenu dans la matinée avec le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre et le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique Joseph Franceschi sur les mesures à prendre. D’ores et déjà deux des principaux responsables policiers locaux de l’île, le directeur régional des renseignements généraux et le commissaire central d’Ajaccio, sont mutés ; d’origine corses, ils seront remplacés par des continentaux… Quelques heures plus tard, deux suspects ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’ « impôt révolutionnaire ».
mercredi 5 janvier
Conseil des ministres consacré en grande partie à la Corse : bien décidé à en finir avec le terrorisme dans l’île, le gouvernement a annoncé la dissolution du FLNC, en vertu de la loi de 1936 sur les groupes de combat, ainsi que la nomination de Robert Broussard en tant que commissaire de la République délégué pour la police en Corse. Un appel au dialogue dans l’île a également été lancé.
jeudi 6 janvier
Manifestation anti-violence à Corte. Deux militants proches du FLNC ont été écroués pour extorsion de fonds.
samedi 8 janvier
Après de nombreux jours de tension, le calme est enfin revenu en Corse. Mais pour combien de temps ? Dans l’île, des habitants ont manifesté à Petreto-Bicchisano contre l’attentat dont a été victime un pharmacien il y a quelques jours. Par ailleurs, selon un sondage du Journal du Dimanche, 62 % sont favorables à un référendum pour régler le problème corse et les deux tiers refusent la séparation de la Corse d’avec la France ; seuls 12 % estiment que les Corses ne sont pas Français.
lundi 10 janvier
Installation à Ajaccio du commissaire Broussard et de son équipe. Ils étaient accompagnés dans l’île par le secrétaire d’Etat Joseph Franceschi.
mardi 11 janvier
Le Premier ministre s’est engagé à accélérer et financer partiellement la mise en œuvre du statut particulier de la Corse.
nuit du mardi 11 janvier au mercredi 12 janvier
A trois heures du matin, un couple d’enseignants venus de métropole et leurs trois enfants ont été visés à Oletta, près de Bastia, par un double attentat à l’arme à feu et à l’explosif. Par miracle, il n’y a pas de victime.
mercredi 12 janvier
Le ministère de la Justice a envoyé en Corse trois magistrats de l’Inspection générale des services judiciaires dans le but d’améliorer le fonctionnement de la justice locale. Selon un sondage BVA/Paris-Match, 93 % des Corses estiment que leur île doit rester française.
jeudi 13 janvier
Manifestations en Corse contre la violence, à l’appel de la CGT et de la FEN : 1 500 personnes ont défilé à Bastia et 1 000 autres à Ajaccio.
vendredi 14 janvier
Dix minutes avant le passage du commissaire Broussard, une charge de plastic a été découverte dans la matinée dans une voiture appartenant à un nationaliste corse de Corte, Jean-Félix Orsini. La charge d’explosifs n’était pas amorcée.
nuit du vendredi 14 au samedi 15 janvier
Deux attentats non revendiqués ont été commis à Bastia : dégâts matériels.
dimanche 16 janvier
Le nationaliste corse Jean-Félix Orsini, interpellé il y a deux jours après la découverte d’explosifs dans une voiture, a été inculpé et écroué à Bastia.
nuit du samedi 22 au dimanche 23 janvier
La villa de l’actrice Micheline Presle a été en grande partie détruite par un attentat à l’explosif à Saint-Florent, près de Bastia.
nuit du lundi 24 au mardi 25 janvier
Cinq attentats non revendiqués ont eu lieu en Corse, ne faisant que des dégâts matériels.
nuit du mercredi 26 au jeudi 27 janvier
Cinq attentats à l’explosif se sont produits en Corse.
jeudi 27 janvier
Libération des deux militants du FLNC corse arrêtés dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du vétérinaire de Corte le 31 décembre dernier. Deux autres militants nationalistes ont été arrêtés à Corte.
nuit du jeudi 27 au vendredi 28 janvier
Au cours d’une conférence de presse clandestine organisée près d’Ajaccio, les représentants du FLNC ont affirmé leur combat n’était plus destiné à revendiquer pour la Corse l’indépendance mais plutôt une autonomie très large.
vendredi 28 janvier
L’ancien footballeur du SC Bastia Claude Papi a succombé à une rupture d’anévrisme au cours d’un match de tennis. Considéré comme le plus grand footballeur corse, il n’était âgé que de trente-trois ans. Il avait été sélectionné à trois reprises en équipe de France et avait participé à la Coupe du monde 1978.
samedi 29 janvier
Le parquet d’Ajaccio a ouvert une information contre X pour « reconstitution de ligue dissoute » au lendemain de la conférence de presse clandestine de l’ex-FLNC.
jeudi 3 février
Un stock d’explosifs dérobés il y a un an et demi a été découvert par une entreprise de travaux publics dans le maquis corse, au sud de Bastia.
nuit du jeudi 3 février au vendredi 4 février
A 0 h 30, attentat contre la préfecture régionale d’Ajaccio. Il est revendiqué par les Brigades révolutionnaires corses, un mouvement mal connu qui menace le commissaire Broussard.
mercredi 9 février
André Schoch, un coiffeur de soixante-neuf ans installé à Ajaccio depuis une trentaine d’années, a été tué d’une décharge de chevrotine dans la tête à bout portant. Les meurtriers ont laissé une pancarte autour du cou de la victime, « affaire Schoch terminée ». Le coiffeur refusait depuis des années de se soumettre au racket des milieux mafieux et nationalistes.
nuit du samedi 12 au dimanche 13 février
Un attentat a eu lieu en Corse, Borga-Volrose.
dimanche 13 février
Nouvel attentat en Corse, dans l’après-midi, à Biguglia.
vendredi 18 février
Le président Mitterrand a reçu à l’Elysée les élus corses, de la majorité comme de l’opposition. Chaque tête de liste aux municipales a d’abord été accueilli individuellement par le chef de l’Etat, puis en fin de journée c’est tout le bureau de l’Assemblée régionale avec à sa tête Prosper Alfonsi que le chef de l’Etat recevait. Ce dernier a été invité à se rendre dans l’île dans le courant de l’année.
samedi 19 février
Quatre employés d’une imprimerie ont été interpellés en Corse. Les policiers ont retrouvé sur places des documents signés du FLNC.
mardi 1er mars
Hausse de certaines primes d’assurance pour les multirisques habitation prenant en charge désormais les risques d’attentat : + 2 % en moyenne, mais jusqu’à 30 à 40 % dans les départements à risque comme la Corse.
mercredi 2 mars
En Corse, sur avis de la Haute-Autorité de l’audiovisuel, les journalistes de FR3 Corse et de Radio-France ont refusé d’accéder à une requête déposée par le magistrat Hubert Breton enquêtant sur l’assassinat du coiffeur Schoch il y a un mois. La justice réclamait la diffusion d’enregistrements téléphoniques afin de permettre d’identifier la voix de racketteurs présumés du FLNC. Un compromis a cependant été conclu : un numéro de téléphone a été diffusé où il est possible d’écouter l’enregistrement.
nuit du lundi 14 au mardi 15 mars
Un cargo naviguant sous pavillon panaméen, le Niagara, s’est échoué sur un banc de sable à deux cent mètres de la côte orientale de la Corse. Transportant des cigarettes de contrebande, il avait été arraisonné plus tôt dans la journée par la douane italienne, mais l’équipage avait préféré mettre le feu à sa cargaison avant d’abandonner le navire, laissé à la dérive. Les avions de chasse envoyés pour le couler avait du interrompre leur mission en raison de l’obscurité.
mercredi 16 mars
Inculpation en Corse de l’auteur de cinq attentats, dont trois revendiqués par le FLNC.
jeudi 17 mars
Coup de filet antiterroriste en Corse : deux hommes accusés d’avoir commis des attentats ont été arrêtés et écroués à Ajaccio par l’équipe du commissaire Broussard. On les soupçonne fortement d’être mêlés à l’assassinat du coiffeur Schoch.
vendredi 18 mars
René Tomasi, sympathisant du FLNC arrêté la veille par le commissaire Broussard, a reconnu avoir tué le coiffeur André Schoch le 9 février dernier.
samedi 19 mars
Double inculpation après le coup de filet policier de ces derniers jours dans le milieu corse et parmi les sympathisants du FLNC : René Tomasi, accusé du meurtre d’un coiffeur d’Ajaccio (André Schoch), et son amie Marie-Lucie Nadizi, accusée de complicité et d’extorsion de fonds. Le commissaire Broussard a déclaré avoir la certitude que le milieu est très imbriqué dans les affaires des nationalistes.
vendredi 25 mars
Six hommes ont été arrêtés en Corse par le commissaire Broussard : trois d’entre eux ont été inculpés pour leur participation au commando qui avait attaqué un camp de légionnaires en février 1982 (deux morts).
lundi 28 mars
Prise d’otages en Corse après l’attaque d’un supermarché à Calvi : trois malfaiteurs se sont retranchés quelques heures, entre dix et dix-neuf heures, dans une villa avec huit otages avant de se rendre au commissaire Broussard.
lundi 4 avril
Rupture de la trêve pascale en Corse du Sud : quatre attentats non revendiqués ont causé d’importants dégâts matériels en vingt-quatre heures. Malgré tout, depuis l’arrivée dans l’île du commissaire Broussard et de son équipe début janvier, il y a eu deux fois moins d’attentats dans l’île qu’en 1982 sur la même période.
nuit du mardi 5 au mercredi 6 avril
Trois attentats non revendiqués en Corse du Sud : dégâts matériels.
mercredi 6 avril
Dans un communiqué, le FLNC a reconnu implicitement avoir été infiltré par le milieu. L’organisation indépendantiste affirme cependant avoir fait le ménage dans ses rangs.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 avril
Dix attentats à l’explosif ont frappé la Corse, dont neuf à Ajaccio. Les cibles étaient des appartements ou des voitures appartenant à des continentaux (souvent des enseignants). Trois personnes ont été interpellées.
nuit du jeudi 21 au vendredi 22 avril
Le tribunal d’assises de Corse du Sud a condamné trois hommes se réclamant du FLNC à des peines allant de sept à treize ans de prison.
nuit du jeudi 28 au vendredi 29 avril
« Nuit bleue » : quinze attentats, revendiqués par le FLNC, se sont produits presque simultanément à Paris (consignes des grandes gares ; aérogare d’Air France), Marseille (commissariat du Ve arrondissement ; agences bancaires), Aix-en-Provence et Alfortville (bâtons de dynamite désamorcés à la mairie du secrétaire d’Etat à la Sécurité publique Joseph Franceschi). On ne déplore aucun blessé.
vendredi 29 avril
La police a procédé à l’arrestation sur le continent de quatorze membres présumés du FLNC impliqués dans les attentats de la nuit dernière. L’un d’entre eux, Jean-Dominique Gladieu, avouera être le responsable du FLNC à Paris et l’organisateur de la « nuit bleue ».
samedi 30 avril
Seize kilos d’explosifs et vingt détonateurs ont été découverts à Romilly, dans l’Aube, dans des jardins appartenant à deux des quatorze personnes interpellées par la police dans le cadre de l’enquête sur les attentats corses du 28 au 29 avril. Des armes à feu et onze kilos explosifs sont également saisis dans un garage de l’avenue du Général Leclerc à Paris.
nuit du lundi 1er au dimanche 2 mai
Trois attentats à l’explosif non revendiqués en Haute-Corse. Quelques dégâts matériels.
jeudi 5 mai
Départ du 27e Tour de Corse, cinquième manche du championnat du monde des rallyes 1983.
samedi 7 mai
Le pilote finlandais Markku Alén a remporté sur Lancia Rallye 037 le rallye du Tour de Corse, devançant l’Allemand Walter Röhrl et l’Italien Adartico Vudafieri.
samedi 14 mai
Le FLNC a revendiqué quarante attentats à l’explosif depuis le début du mois d’avril.
nuit du dimanche 22 au lundi 23 mai
Nouvelle « nuit bleue » en Corse : quarante-trois attentats et onze tentatives avortées se sont produits dans toute l’île. Un homme, peut-être l’un des terroristes, a été grièvement blessé à Corte. Cette troisième offensive depuis le début de l’année, la plus importante, a été revendiquée par le FLNC, qui entend ainsi démontrer que les récentes actions de la police (Broussard) n’ont pas affaibli sa capacité de nuisance. Néanmoins, la faiblesse des attaques, organisées de façon très artisanale, semble également indiquer la difficulté du mouvement nationaliste à recruter de nouveaux membres compétents ou à remobiliser ses militants.
nuit du lundi 23 au mardi 24 mai
Le centre de Bastia a été secoué par quatre attentats.
mardi 24 mai
Surpris par la tempête, six touristes (trois Allemands, deux Autrichiens et un Français) sont morts de froid sur un sentier de grande randonnée du parc naturel régional de Corse (GR 20), dans le massif du Monte Cinto.
vendredi 27 mai
Un nouveau touriste, suisse, est mort de froid sur le sentier de grande randonnée GR 20 de Corse.
nuit du mercredi 1er au jeudi 2 juin
Au cours d’une conférence de presse clandestine, les dirigeants de l’ex-FLNC ont annoncé qu’aucune action physique ne sera tentée contre le président Mitterrand lors de la visite du chef de l’Etat en Corse les 13 et 14 juin prochain. Mais il pourrait y avoir d’autres formes de protestation ont-ils ajouté.
lundi 6 juin
Nouvelle inculpation en Corse dans l’enquête concernant la « nuit bleue » du 23 mai dernier, revendiqué par l’ex-FLNC. Quatre hommes sont désormais en garde à vue.
mercredi 8 juin
A quatre jours d’une visite du président Mitterrand dans l’île, le Premier ministre Pierre Mauroy a annoncé de nouvelles mesures économiques et sociales en faveur de la Corse.
jeudi 9 juin
Les milieux nationalistes corses ont déclaré qu’une série d’actions de sensibilisation auront lieu lors de la visite prochaine du président Mitterrand. Les autorités ont annonce pour leur part que 3 000 policiers supplémentaires seront envoyés en renfort dans l’île à cette occasion. Dans la matinée, deux attentats se sont produits en Corse du Sud.
dimanche 12 juin
A la veille de la visite présidentielle en Corse, une tentative d’attentat a eu lieu contre le Club Méditerranée de Porto-Vecchio.
lundi 13 juin
Le président Mitterrand est arrivé en Corse pour une visite de deux jours. Après Ajaccio, où l’accueil était excellent, le chef de l’Etat s’est rendu rapidement en hélicoptère à Corte pour déjeuner avec 350 maires puis visiter l’université (où il a été chahuté par des étudiants manifestant pour la « décolonisation » de la Corse), pour finir la journée à Sartène. Dans la soirée, il a étudié avec les élus à l’Assemblée de Corse les différents les problèmes que connaît l’île. Au cours de la journée, il a affirmé la spécificité du peuple corse mais également son appartenance à la République française : « la complémentarité de la Corse par rapport la France l’emporte sur la contradiction ». Seul incident véritable du jour : un homme possédant une arme de poing a été interpellé quelques minutes avant le passage du cortège présidentiel.
mardi 14 juin
Après la politique la veille, le président Mitterrand a poursuivi sa visite en Corse par une journée plus tournée vers l’économie : il s’est d’abord rendu à Calvi, où il a réaffirmé à la mairie son opposition à la violence. Reçu chaleureusement par la foule le chef de l’Etat a traversé la ville à pied. Même accueil très favorable ensuite à Bastia, où il a visité l’Institut de recherche agronomique et une entreprise de pointe. Le président Mitterrand est rentré dans la soirée à Paris en avion.
jeudi 16 juin
Les résultats des dernières élections municipales ont été annulés à Bastia.
vendredi 17 juin
Alors qu’il avait quitté Ajaccio pour Porto-Vecchio, le militant nationaliste Guy Orsoni, vingt-six ans, a été enlevé sur une petite route de Corse. Depuis quelques temps, les frères Orsoni étaient menacés par le mouvement France-Résurrection (en fait, enlevé par des truands, la bande du Valinco dirigée par Jean Alfonsi, dit Jeannot le Long, qui le prenait pour son frère Alain, il est assassiné).
samedi 18 juin
Voyage éclair en Corse du secrétaire d’Etat à la Sécurité publique, Joseph Franceschi, qui serait entretenu avec un représentant de l’ex-FLNC.
nuit du dimanche 19 au lundi 20 juin
Fin de la trêve des attentats en Corse : une villa a été détruite près de Calvi.
jeudi 23 juin
Dans la soirée, une manifestation a été organisée à Ajaccio, devant la préfecture, à l’appel de la consulte des comités nationalistes qui s’inquiète de la disparition depuis une semaine du militant Guy Orsoni, enlevé selon ses amis par les services spéciaux français. Dix personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire.
samedi 25 juin
Six personnes liées au banditisme corse ont été inculpées suite à la disparition du militant nationaliste Guy Orsoni, probablement assassiné.
nuit du samedi 25 au dimanche 26 juin
Près de Bastia, à deux heures du matin, deux individus ont blessé à l’aide d’un pistolet-mitrailleur deux CRS, dont un gravement, en faction dans un bâtiment du cantonnement de leur compagnie, à Montesoro. Une rafale de douze balles a été tirée. La même nuit, un deuxième attentat a visé une gendarmerie près de Sartène, sans faire de blessé.
lundi 27 juin
Une charge de dynamite d’1,5 kilo a été découverte sous l’appartement du commandant de la brigade de gendarmerie de Propriano. L’explosion n’a été évitée que par l’humidité.
nuit du jeudi 30 juin au vendredi 1er juillet
Douze attentats ont été perpétrés en Corse, dont trois dirigés contre la police à Bastia. Les terroristes ont endommagé la gendarmerie d’Oletta, coulé une vedette des Affaires maritimes, ravagé des magasins, détruit une estafette de gendarmerie, des véhicules d’un Club-Méditerranée et des voitures de touristes. En ce début de vacance, ces actions inquiètent les professionnels du tourisme qui constatent déjà une baisse de 20 % de la fréquentation de l’île par rapport à l’année 1982.
mercredi 6 juillet
Le FLNC a revendiqué dix-neuf attentats commis récemment dans l’île.
samedi 9 juillet
A l’appel des mouvements indépendantistes corses, un millier de personnes ont défilé à Ajaccio sous la banderole « Etat français assassin » pour protester contre l’enlèvement et le très probable assassinat de Guy Orsoni par des truands. Au premier rang figurait Alain Orsoni, le frère de Guy.
dimanche 10 juillet
A dix-neuf heures, trois cents personnes ont rendu un dernier hommage à Guy Orsoni dans son village natal de Vero, à trente kilomètres au nord d’Ajaccio. Lors de la cérémonie, un commando de sept hommes armés et masqués du FLNC a fait irruption. Une première en public et en plein jour. L’un d’entre eux a lu un communiqué et les sept hommes ont tiré trois coups en l’air. Une plaque a été dévoilée.
nuit du lundi 11 au mardi 12 juillet
Vers une heure du matin, dix attentats se sont produits en Corse, visant des véhicules ou des appartements de continentaux à Ajaccio, Porticcio et Cargèse. En plein centre d’Ajaccio, une bombe a endommagé le garage de la police urbaine, situé à trente mètres seulement de la préfecture où siège le commissaire Broussard… 338 attentats ont été recensés dans l’île depuis le début de l’année (33 depuis le début du mois de juillet). On évoque la fin de « l’effet Broussard ».
mercredi 13 juillet
Neuf dirigeants de la Consulte nationaliste ont été interpellés dans la matinée en Corse et mis en garde à vue à l’hôtel de police d’Ajaccio. Parmi eux figure le porte-parole de la CCN de Haute-Corse, Leo Battesti, accusé notamment de propagation de fausses nouvelles liées à la disparition de Guy Orsoni. Les autres instructions judiciaires mentionnent la reconstitution d’un groupe dissous et la participation armée à manifestation publique. La CCN accuse l’Etat de faire l’amalgame entre elle et le FLNC.
jeudi 14 juillet
A l’occasion de la Fête nationale française, une cinquantaine de militants de la CCN ont manifesté calmement à Ajaccio devant l’hôtel de police pour soutenir les neuf militants indépendantistes interpellés la veille.
nuit du jeudi 14 au vendredi 15 juillet
Après avoir neutralisé les cinq occupants de la villa, un commando de six hommes armés et masqués a fait exploser la résidence d’un industriel parisien à Propriano.
vendredi 15 juillet
Sept des principaux dirigeants de la Consulte des comités nationalistes corses, parmi lesquels Yves Stella, ont été inculpés de complicité de reconstitution de ligue dissoute (FLNC).
samedi 16 juillet
Quatre dangereux malfaiteurs se sont évadés tranquillement de la prison de Bastia. Munis d’une scie à métaux et d’une corde solide, ils possédaient également les clés de leurs cellules et celles de deux autres portes de sécurité… Trois d’entre eux avaient été arrêtés le 28 mars dernier par le commissaire Broussard après un hold-up suivi d’une prise d’otages ratés.
nuit du dimanche 17 au lundi 18 juillet
Découverte d’une charge explosive devant faire sauter le garage de la gendarmerie de Bastia.
lundi 18 juillet
Le FLNC a revendiqué neuf attentats, dont la destruction d’une villa à Propriano, il y a trois jours.
mercredi 20 juillet
Jugée injurieuse pour l’Etat français par le procureur de la République, la plaquée installée à Vero par les nationalistes pour rendre hommage à Guy Orsoni a été retirée par les gendarmes.
nuit du jeudi 21 au vendredi 22 juillet
Fusillade à Porto-Vecchio : le gérant d’une boîte de nuit appartenant à un homme recherché par la police dans le cadre de la disparition de Guy Orsoni a été grièvement blessé par balles.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 juillet
Trois attentats ont eu lieu en Haute-Corse, provoquant des dégâts matériels.
mardi 26 juillet
Des incendies dramatiques ravagent la Corse. Selon les spécialistes, 97 % de ces sinistres seraient d’origine criminelle. Dix départs de feu ont été signalés pour cette seule journée de mardi. Il a fait aujourd’hui 40° sur Ajaccio.
mercredi 27 juillet
Convoqué au palais de justice d’Ajaccio, l’oncle de Guy Orsoni (le militant indépendantiste disparu) est arrivé sur place avec un fusil de chasse et accompagné de quatre hommes armés après s’être vu refuser une escorte policière,
Les incendies continuent de ravager la Corse : dans la soirée, le village de Pila-Canale (Corse-du-Sud), menacé par les flammes, a du être évacué.
jeudi 28 juillet
Le plan Orsec a déclenché dans toute la Corse pour faire face aux incendies. 6 000 hectares de maquis de Corse-du-Sud sont partis en fumée en vingt-quatre heures seulement. Des renforts de pompiers doivent être envoyés dans l’île.
vendredi 29 juillet
Après l’accalmie de la nuit, de nombreux foyers ont repris dans la matinée sur le front des incendies de forêt. La situation, surtout critique au nord d’Ajaccio et autour de Sartène, est telle qu’on ne peut plus arrêter complètement les feux : il faut seulement arrêter leur progression avant de passer à un autre incendie ailleurs dans l’île. Devant le manque de moyens contre les flammes, des renforts sont arrivés du continent dans la soirée. Des informations judiciaires contre X pour incendies volontaires ont été ouvertes et le préfet a demandé aux maires de porter plainte s’ils sont victimes de sinistres : une touriste allemande a été arrêtée, reconnaissant avoir volontairement allumé un feu près de Sollacaro.
samedi 30 juillet
Entre 40 000 et 50 000 hectares ont déjà été ravagés par les incendies de forêt en Corse, essentiellement dans le sud de l’île. Mais des départs de feu se sont également produits dans la matinée en Haute-Corse.
dimanche 31 juillet
Une baisse sensible du tourisme en Corse est enregistrée pour l’avant-saison (- 25 % en mai-juin) et pour le mois de juillet (- 15 %). Au-delà des répercussions de la crise économique, la cause principale est à chercher du côté des récentes actions violentes des indépendantistes qui ont effrayé les visiteurs potentiels. Et, même si l’accalmie est générale, les incendies qui ont ravagé l’île ne vont probablement pas améliorer cette tendance.
lundi 1er août
Les incendies qui ravageaient la Corse depuis plusieurs jours sont enfin maîtrisés.
mercredi 3 août
Reprises des incendies en Corse, dans la région de Porto-Vecchio ; un camping a été évacué à Sainte-Lucie, où une jeune fille de quinze ans est portée disparue.
nuit du mercredi 3 au jeudi 4 août
Un incendie a ravagé cinq cents hectares dans la région de Porto-Vecchio. Quinze foyers ont brûlé simultanément, encerclant des campings, des villages de vacance et des habitations. Environ 1 000 personnes ont du se précipiter à l’eau pour ne pas mourir dans les flammes ; un bâtiment de la Marine nationale et un bateau des douanes les a récupéré. Neuf maisons ont été entièrement détruites, huit partiellement, cinquante bungalow, une centaine de tentes et cinquante véhicules ont brûlé ; quatre personnes ont été blessées (trois pompiers et un touriste).
jeudi 4 août
Légère accalmie sur le front des incendies. Le Mistral s’est un peu calmé. L’origine criminelle de la plupart des départs de feu ne fait plus aucun doute, surtout en Corse.
dimanche 21 août
L’équipe du commissaire Broussard a arrêté quatre repris de justice qui s’apprêtaient à commettre un hold-up à l’hôtel Sofitel de Porticcio, au sud d’Ajaccio.
nuit du mercredi 24 au jeudi 25 août
Sept attentats à l’explosif non revendiqués ont fait des dégâts matériels dans la région d’Ajaccio.
nuit du mercredi 31 août au jeudi 1er septembre
Cinq attentats à l’explosif ont eu lieu en Corse : dégâts matériels.
dimanche 11 septembre
Le FLNC commence à venger l’enlèvement et la mort probable de Guy Orsoni en juin dernier : Felix Rosso, ami intime de Jean-Marc Leccia, figure du milieu corse, a été abattu à Porto-Vecchio.
mardi 13 septembre
Deux hommes ont assassiné le haut-fonctionnaire Pierre-Jean Massimi, trente-sept ans, secrétaire général du département de la Haute-Corse. Tombé dans un guet-apens, Massimi a été abattu de deux balles de pistolet, à l’heure du déjeuner, alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture à quelques mètres de son domicile, près de Bastia. Se sentant menacée, la victime, qui ne cachait pas ses opinions anti-nationalistes, avait demandé un permis de port d’arme au début du mois. Les soupçons de la police se portent vers le FLNC, qui l’avait mis en cause dans un tract dans la disparition de Guy Orsoni (l’enquête n’aboutira jamais).
mercredi 14 septembre
Leo Battesti, porte-parole du Conseil des consultes nationalistes, a porté plainte contre le commissaire Broussard qui l’a nommément mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat de Pierre Jean Massimi. L’Union du peuple corse a condamné ce meurtre.
jeudi 15 septembre
Plusieurs centaines de personnes ont assisté à Bastia aux obsèques de Pierre-Jean Massimi en l’église Notre-Dame de Lourdes, en présence de ce que la Corse compte d’officiels. Toutes les administrations du département de la Haute-Corse étaient fermées aujourd’hui en signe de deuil.
mercredi 21 septembre
Le FLNC a revendiqué le meurtre de Pierre-Jean Massimi en représailles avec la disparition du militant Guy Orsoni.
dimanche 25 septembre
Gaston Defferre a reçu les élus corses à Paris. Le ministre de l’Intérieur a assuré que les autorités, et notamment Pierre-Jean Massimi, n’avaient rien à voir avec la disparition du militant nationaliste Guy Orsoni.
lundi 26 septembre
Après les élus corses la veille, c’est au tour des principaux responsables de l’Etat dans l’île, dont le commissaire Broussard, d’être reçus à Paris par le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre.
Le chanteur Tino Rossi est mort à Neuilly-sur-Seine d’un cancer du pancréas, à l’âge de soixante-seize ans. En cinquante ans de carrière, le célèbre artiste corse a vendu 250 millions de disques et tourné dans vingt-cinq films. Nombre d’anonymes et de personnalités lui rendent hommage.
mardi 27 septembre
Le Conseil des ministres, organisé exceptionnellement un mardi, a dissous la Consulte des comités nationalistes (CCN), un mouvement indépendantiste corse considéré comme la vitrine légale de l’ex-FLNC.
Le Canard Enchaîné révèle que l’ancien responsable du GIGN, le capitaine Paul Barril, a rencontré secrètement le dirigeant nationaliste corse Alain Orsoni le 12 janvier dernier. Barril était mandaté par les plus hauts niveaux de l’Etat et qu’un sommet à l’Elysée pouvait être envisage. Des informations qui font aussitôt polémique dans l’île et à Paris.
jeudi 29 septembre
Obsèques religieuses de Tino Rossi dans la matinée à Paris, en l’église de la Madeleine et en présence de nombreuses personnalités de la chanson, de la télévision et du cinéma (Sheila, Dalida, Mireille Mathieu, Thierry Le Luron, Annie Cordy, etc.). Durant la cérémonie, Maurice André a interprété l’Ave Maria de Gounod. A l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice, la foule des Parisiens est venue en nombre dire adieu à l’artiste.
vendredi 30 septembre
L’enterrement de Tino Rossi dans sa Corse natale n’a pu avoir lieu aujourd’hui comme prévu. La tempête a contraint l’avion qui transportait sa dépouille à se poser à Bastia et non à Ajaccio. Un cortège a du prendre ensuite la route de montagne pour traverser l’île du nord au sud. A Ajaccio, le catafalque a été dressé à la mairie pour être veillé durant la nuit dans une chapelle ardente.
samedi 1er octobre
Tino Rossi a été enterré dans la matinée à Ajaccio, dans le cimetière marin, en présence de sa famille, de ses amis, du commissaire de la République, d’élus et des centaines d’admirateurs. Auparavant, le cortège funèbre avait défilé dans les rues de la ville jusqu’à la cathédrale.
dimanche 2 octobre
Réponse des autonomistes corses à la dissolution de la CCN par le gouvernement : une nouvelle organisation nationaliste corse a été créée à Bastia sous le nom de Mouvement corse pour l’auto-détermination, en présence de trois cents militants. Aucun membre de la CCN n’apparaît dans l’organigramme de la nouvelle organisation.
nuit du lundi 3 au mardi 4 octobre
Conférence de presse clandestine de l’ex-FLNC en Corse. Les nationalistes ont affirmé au correspondant de l’AFP avoir eu des contacts avec le gouvernement depuis octobre 1982 et jusqu’à l’affaire Orsoni.
mardi 4 octobre
Le directeur de l’AFP en Corse, seul convié à la conférence de presse clandestine des nationalistes de la nuit dernière, a été arrêté et interrogé pendant plusieurs heures par la police.
nuit du mercredi 12 au jeudi 13 octobre
Six attentats à l’explosif ont été commis en Haute-Corse : dégâts matériels. Pas de revendication.
jeudi 13 octobre
Trois militants nationalistes ont été arrêtés en Corse après une série d’attentats.
samedi 15 octobre
La plus importante cache d’armes jamais mise à jour en Corse a été découverte par la police dans un box du sous-sol d’un immeuble de la banlieue sud de Bastia. L’un des trois nationalistes arrêtés il y a deux jours en possédait la clé. Les forces de l’ordre y ont retrouvé trois pistolets-mitrailleur, une mitrailleuse, un lance-roquette, plusieurs pistolets, trois grenades défensives, une caisse de cartouches, du cordon détonnant, des postes-radio émetteurs, des cagoules et des treillis.
vendredi 21 octobre
Pour la deuxième fois en une semaine, la police a saisi dans la soirée à Ajaccio plus de cent kilos d’explosifs entreposés dans un garage. Cette découverte n’aurait aucun lien avec la prise du 15 octobre.
mercredi 2 novembre
Mise en disponibilité de la vignette auto 1984 (mauve) dans les recettes des impôts (dans les bureaux de tabac à partir du 10 novembre). Son prix est en augmentation de 6,2 % pour les petits modèles et de 20 % pour les véhicules de plus de 16 chevaux. Cas particulier : la vignette et la taxe spéciale coûtent moitié moins chère en Corse.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 novembre
Six attentats se sont produits en Corse, notamment à Bastia : les dégâts sont importants. La vedette de gendarmerie de Calvi a également été coulée dans le port de commerce.
lundi 28 novembre
Une température de 24° est enregistrée à Bastia.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 novembre
Seize attentats à l’explosif se sont produits à Ajaccio et à Sagone, sans faire de victime. L’attaque la plus spectaculaire a ciblé le palais de justice d’Ajaccio, où la charge a explosé dans la salle d’audience du tribunal de police, causant de très importants dégâts.
1984
lundi 9 janvier
Extradé des Etats-Unis, Jean-Marc Leccia est arrivé dans la soirée à Ajaccio. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête sur la disparition en juin 1983 du nationaliste corse Guy Orsoni.
nuit du lundi 9 au mardi 10 janvier
Neuf attentats ont été commis dans le sud de l’île. Un des terroristes a été tué et un autre grièvement blessé par une charge qu’ils s’apprêtaient à déposer dans une résidence secondaire appartenant à un professeur de médecine parisien à Capo di Moro. De grandes quantités d’explosifs et des détonateurs ont été découverts dans leur voiture.
mardi 10 janvier
Vive émotion à Ajaccio : après avoir résisté pendant plusieurs mois, Marc Tennevin, un professeur d’histoire-géo en poste depuis sept ans au lycée Fesch d’Ajaccio, a quitté l’île après avoir reçu une ultime menace de mort de la part des indépendantistes. Son tort : être un continental ! Professeurs et élèves de collèges de lycées d’Ajaccio ont cessé le travail pour manifester leur soutien à M. Tennevin, qui est parti en avion avec sa femme et ses trois enfants.
samedi 14 janvier
Double manifestation en Corse : la première est organisée par les nationalistes à Serriera, un petit village situé au nord de Porto Vecchio, pour rendre hommage à Etienne Cardi tué alors qu’il s’apprêtait à poser une bombe ; de violentes échauffourées ont opposé les manifestants aux forces de l’ordre, qui ont essayé d’intercepter un commando de cinq membres de l’ex-FLNC qui avaient tiré des coups de feu en l’air avec des armes de poing à la sortie de l’église ; trois policiers ont été légèrement blessés et les hommes masqués et armés ont pu s’échapper ; invoquant la procédure de flagrant délit, les policiers ont confisqué le reportage tourné par des journalistes de FR3-Corse. Le second rassemblement s’est déroulé à Calvi, à l’appel de l’Association pour la Corse république et française : environ 3 000 personnes, dont une quarantaine d’élus, ont exprimé le « ras-le-bol des Corses face au terrorisme ».
lundi 16 janvier
Trois nationalistes corses ont été arrêtés à la suite des incidents de Serriera le 14 janvier. Le Premier ministre a par ailleurs demandé l’envoi dans l’île d’une mission d’inspection chargée d’enquêter sur ces incidents. D’autre part, la cassette du reportage de FR3 Corse sur les funérailles d’Etienne Cardi a été restitué à la chaîne, mais les journalistes ont déposé un préavis de grève illimitée à partir du 20 janvier afin que la Haute-Autorité de l’audiovisuel prenne position sur cette affaire.
Les lycées et collèges d’Ajaccio entament une grève reconductible d’au moins une semaine pour protester contre les menaces dont font l’objet les enseignants originaires du continent.
mardi 17 janvier
La découverte d’un dépôt d’armes (deux fusils-mitrailleurs, trois fusils à pompe, un pistolet-mitrailleur, une carabine à lunette et trois revolvers), d’explosifs (quatre kilos et trente détonateurs), de munitions et de matériels divers (cagoules, treillis, tracts du FLNC) dissimulés dans plusieurs caveaux de L’Ile-Rousse a entraîné l’arrestation de trois hommes dans la région de Calvi.
mercredi 18 janvier
3 000 personnes ont manifesté à Bastia et 5 000 autres à Ajaccio pour protester contre la violence en Corse, à l’appel de la FEN et de la CGT. A Bastia, des lycéens nationalistes ont jeté des œufs sur le cortège devant la préfecture, obligeant les forces de l’ordre à intervenir. La situation a par ailleurs été très tendue à Corte, où les étudiants nationalistes ont célébré une messe à la mémoire d’Etienne Cardi dans les locaux de l’Université, malgré la fermeture du campus.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 janvier
Cinq attentats à la bombe se sont produits en Corse, à Corte et à Ajaccio, sans faire de blessé. Trente-deux attentats ont eu lieu dans l’île depuis le début de l’année.
vendredi 20 janvier
Grève à FR3 Corse et dans la station régionale de Radio France pour protester contre la saisie par la police d’un reportage le 14 janvier dernier. Un service minimum a été organisé. La direction nationale de FR3 a interdit aux seize stations régionales de diffuser l’interview du représentant de l’Intersyndicale corse comme elles le souhaitaient le faire.
nuit du lundi 23 au mardi 24 janvier
Pour la troisième fois depuis le début de l’année, un enseignant continental a été visé par un attentat : la maison de Robert Bertrand, professeur d’éducation physique à Ajaccio, a été entièrement détruite par une explosion à Cauro.
en janvier
Charles Pieri s’évade de la prison de Bastia avec Francis Mariani, accusé d'appartenir au gang mafieux de la Brise de mer. Pieri était incarcéré depuis dix mois pour sa participation présumée à l'attaque en 1982 d'un camp de la Légion étrangère où un caporal-chef avait été tué.
jeudi 2 février
Jean-Baptiste Remiti, un dangereux repris de justice, s’est évadé du palais de justice d’Ajaccio après avoir réussi à prendre un juge d’instruction en otage.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 février
Un commando de quatre hommes armés et masqués se réclamant du FLNC a détruit à l’explosif le motel la Bergerie situé à Viggianello, près de Propriano, en Corse-du-Sud. Le couple de gardiens avait été neutralisé. Le propriétaire est un continental. C’est le 51e attentat a se produire dans l’île depuis le 1er janvier.
mercredi 8 février
Une tempête frappe la France et notamment Corse : le vent atteint 166 km/h à Bastia.
jeudi 16 février
L’Union du peuple corse du docteur Simeoni confirme son retrait de l’Assemblée corse, à laquelle l’UPC reproche son immobilisme et son absence de moyens.
jeudi 23 février
Alors qu’un vaste mouvement de routiers paralyse de nombreux axes routiers français depuis une semaine, la Corse a connu son premier barrage aujourd’hui, à la sortie sud de Bastia.
samedi 31 mars
Le Front National de Libération de la Corse commet une dizaine de plasticages.
nuit du jeudi 5 avril au vendredi 6 avril
Attentat contre un commissariat de Marseille : les dégâts matériels sont importants (cette action sera revendiquée par l’ex-FLNC).
nuit du samedi 7 au dimanche 8 avril
Un attentat à l’explosif a visé la sous-préfecture de Sartène : pas de victime mais des dégâts importants.
lundi 16 avril
Deux trafiquants de drogue italiens ont été arrêtés au large de la Corse. Leur voilier transportait environ huit cents kilos de haschisch et de résine de cannabis.
nuit du mardi 17 au mercredi 18 avril
Le Front National de Libération de la Corse commet neuf plasticages à Ajaccio. Les objectifs visés représentent tous symboliquement l’Etat (agences de banque, véhicules, dont une estafette de la gendarmerie, Agence nationale pour l’Emploi). 156 attentats ont été commis dans l’île depuis le 1er janvier.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 avril
Trois attentats non revendiqués ont fait des dégâts matériels à Bastia.
mercredi 25 avril
Arrestation d’un important responsable de l’ex-FLNC, Natale Luciani, trente-quatre ans.
jeudi 3 mai
Départ du 28e Tour de Corse, cinquième manche du championnat du monde des rallyes.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 mai
Trois attentats ont fait des dégâts matériels en Haute-Corse.
vendredi 4 mai
Le président de l’Assemblée de Corse a demandé au gouvernement de dissoudre cette assemblée, paralysée selon lui depuis que l’opposition y est majoritaire.
L’ex-FLNC a revendiqué dans un communiqué une vingtaine d’attentats commis en avril en Corse.
samedi 5 mai
Le pilote finlandais Marrku Alén a remporté le Tour de Corse sur Lancia Rally 037. Il a devancé l’Italien Miki Biasion (Lancia). Le Français Jean Ragnotti est troisième sur Renault 5 Turbo.
nuit du jeudi 10 au vendredi 11 mai
Six attentats à l’explosif ont été commis à Marseille (ils seront revendiqués par l’ex-FLNC).
nuit du lundi 14 au mardi 15 mai
Une villa a été entièrement détruite à l’explosif à Cargèse, en Corse du Sud.
samedi 26 mai
Dans la matinée, le directeur d’une grande surface située au sud de Bastia a été grièvement blessé de trois balles de revolver par des malfaiteurs qui sont parvenus à s’enfuir.
jeudi 7 juin
L’enlèvement et, probablement, le meurtre de Guy Orsoni (juin 1983) ont été vengés : ayant facilement réussi à se faire passer pour deux gendarmes et un prisonnier à écrouer, trois nationalistes corses (Pierre Albertini, Bernard Pantalacci et Pantaléon Alessandri) ont pénétré à six heures du matin dans la prison d’Ajaccio. Ayant pris les gardiens en otage, ils ont d’abord libéré deux membres du FLNC. Les cinq hommes ont ensuite froidement exécuté dans leurs cellules les deux meurtriers de leur camarade, Jean-Marc Leccia et son lieutenant Salvatore Contini, deux personnalités du banditisme corse. Les coups de feu ayant donné l’alerte, la maison d’arrêt est cernée par les forces de l’ordre et, après plusieurs heures de négociation, le commando se rend vers 11 h 30. Les deux complices qui attendaient dans une voiture avaient été arrêtés auparavant vers 8 h 10. Quatre suspects du meurtre d’Orsoni ont déjà été abattus par les militants indépendantistes.
vendredi 8 juin
Les deux têtes de liste du RPR et de l’UDF aux élections européennes, Bernard Pons et Simone Veil, dénoncent la dégradation de la situation en Corse, « où la légalité n’est plus respectée ». Sans pour autant nier la gravité des faits de la veille, le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre déclare au contraire que la situation s’est améliorée dans l’île depuis plus d’un an. En fin de journée, le parquet d’Ajaccio a ouvert une information judiciaire pour « apologie de crime » et requis un mandat de dépôt contre Alain Orsoni qui a remercié et félicité le commando nationaliste dans un reportage télévisé.
samedi 9 juin
En Corse du Sud, Roger Polverelli, maire de Forciolo (Haut Taravo), a été inculpé d’assassinat et écroué avec les membres du commando responsable de l’exécution de deux détenus à la prison d’Ajaccio. Il est accusé d’avoir prêté sa voiture aux meurtriers. L’ex-FLNC affirme cependant dans un communiqué que M. Polverelli est totalement étranger à ces événements et que sa voiture a été seulement volée.
nuit du dimanche 17 au lundi 18 juin
« Nuit bleue » en Corse pour marquer le premier anniversaire de la disparition du militant nationaliste Guy Orsoni : dix-sept attentats à l’explosif ont été commis dans l’île. A Ajaccio ont été notamment visés la perception, les locaux de Gaz de France, des banques, une voiture d’EDF-GDF et deux véhicules. Deux poseurs de bombe ont été pris en flagrant délit à Porto-Vecchio.
mercredi 20 juin
Dans l’optique d’une future dissolution de l’Assemblée régionale de Corse, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une proposition de loi réservant aux seuls partis obtenant plus de 5 % des suffrages la présence au Conseil régional de l’île. L’Assemblée régionale corse est quasiment paralysée par les petits partis depuis sa création en 1981.
jeudi 21 juin
Répondant favorablement à la demande de Prosper Alfonsi (10 mai), le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre a annoncé la dissolution prochaine de l’Assemblée régionale corse, demandant que la question figure à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres.
vendredi 22 juin
Après quatre mois de filatures, un coup de filet de la police de Nice a permis l’arrestation de vingt-cinq membres d’un gang des postiches qui sévissait sur la Côte-d’Azur et dont le quartier général se trouvait à Bastia.
mardi 26 juin
Publication d’un rapport polémique de la Commission des affaires culturelles du Sénat consécutif à la plainte d’élus locaux : à la suite de leur enquête des sénateurs représentant toutes les tendances politiques ont mis directement en cause le travail et l’indépendance des journalistes de FR3 Corse et de Radio Corse. Il leur est notamment reproché d’accorder dans les informations une place excessive aux séparatistes de l’île. Le rapporteur de la commission, Charles Pasqua, parle même de « complaisance » à leur égard.
mercredi 27 juin
Conseil des ministres : le gouvernement a prononcé la dissolution de l’assemblée régionale de Corse, qui se révélait ingérable depuis des années. Les élections sont fixées au 12 août. Le seuil à atteindre pour avoir des élus a été relevé de 1,6 % à 5 %.
samedi 30 juin
Entre 13 000, selon la police, et 30 000, selon les organisateurs, personnes ont manifesté à Ajaccio contre la violence et le terrorisme à l’appel de l’Association pour la Corse française et républicaine (CFR). Il s’agit du quatrième grand rassemblement de ce genre organisé dans l’île par l’association cette année (après Calvi, Porto-Vecchio et Bastia). Plusieurs sénateurs, députés et maires étaient présents dans le cortège.
lundi 2 juillet
En visite à Ajaccio, le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre a annoncé que les élections pour l’Assemblée régionale de Corse auront lieu le 12 août. Il a par ailleurs demandé aux élus corses de s’unir pour combattre la violence et l’insécurité dans l’île. Il s’agissait du sixième voyage dans l’île pour le ministre Defferre depuis mai 1981.
nuit du lundi 9 au mardi 10 juillet
Seize attentats ont été commis en Corse.
nuit du mercredi 11 au jeudi 12 juillet
Nouvelle « nuit bleue » en Corse avec trente-deux attentats, dont six manqués. Dix-sept attentats et trois tentatives ont été commis en Haute-Corse : deux établissements bancaires et la Trésorerie générale du département ont été visés à Bastia. Parmi les autres cibles figure notamment une agence immobilière et une dizaine de résidences secondaires. 270 attentats ont été commis dans l’île depuis le début de l’année.
nuit du lundi 23 au mardi 24 juillet
Deux attentats ont causé de faibles dégâts à Ajaccio.
mardi 24 juillet
Deux dirigeants nationalistes corses, Alain Orsoni et Leo Battesti, incarcérés depuis la mi-juin pour apologie du crime ont été remis en liberté. Ils s’étaient félicités du règlement de compte mortel commis à la prison d’Ajaccio.
mardi 31 juillet
Ouverture officielle de la campagne électorale pour le renouvellement de l’Assemblée de Corse. L’élection doit avoir lieu le 12 août.
Arrestation à Bastia d’un militant de l’ex-FLNC, Jean-Louis Andreani. Les policiers ont découvert à cette occasion, dans un garage qu’il louait à dix kilomètres de Bastia, un important stock d’armes, de munitions et d’explosifs, ainsi que du matériel d’imprimerie, des tracts, une voiture et deux motos volés.
lundi 6 août
Le ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire Gaston Defferre s’est rendu en Corse pour apporter son soutien à la liste socialiste et radical de gauche à l’élection de l’Assemblée régionale.
nuit du mardi 7 au mercredi 8 août
Un attentat à l’explosif a détruit à Ajaccio la voiture du directeur des Renseignements généraux.
dimanche 12 août
Elections à l’Assemblée régionale de Corse : la poussée des extrêmes s’est encore accentuée par rapport au scrutin précédent avec le succès du Front national (environ 10 % des voix et six élus) et des indépendantistes proches du FLNC (5 %), ce qui rend la nouvelle Assemblée aussi ingouvernable que la précédente. L’Union de l’opposition perd des sièges (19 s.) et la gauche (communistes, socialistes et radicaux) progresse légèrement (25 s.). Le CNIP obtient cinq sièges. Dix listes étaient présentes et, cette fois, il fallait obtenir au moins 5 % des votes pour avoir des élus. 200 000 électeurs étaient attendus aux urnes. Le taux de participation a été d’environ 65 %.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 août
Arrestation en Haute-Corse d’un militant de l’ex-FLNC, condamné par contumace il y a deux semaines à six mois de prison (il doit être rejugé à Bastia le 16 août).
mercredi 15 août
Campagne pour l’élection à la présidence de l’Assemblée régionale de Corse : les dix-neuf élus de l’opposition soutiennent à l’unanimité la candidature de Jean-Paul de Rocca Serra, alors que le Front national, dont le soutien leur est nécessaire, souhaitait « un homme jeune et compétent »... Jean-Marie Le Pen a déclaré que son parti ne voterait pas pour Rocca Serra.
mardi 21 août
La question de la présidence de l’Assemblée régionale de Corse semble réglée : le candidat socialiste et radical Nicolas Alfonsi ayant jeté l’éponge, la présidence devrait revenir à Jean-Paul de Rocca Serra, le candidat de l’opposition de droite qui n’a même plus besoin de négocier avec le chef du Front national, Pascal Arrighi.
samedi 25 août
A l’appel des partis nationalistes corses, une manifestation pour demander la libération d’une trentaine de détenus a été suivie par 2 000 personnes à Bastia.
nuit du samedi 25 au dimanche 26 août
Nouvelle « nuit bleue » en Corse du Sud : huit attentats à l’explosif ont endommagé, sans faire de victime, un tribunal d’instance, une gendarmerie et divers biens appartenant à des particuliers.
jeudi 30 août
Huit militants du FLNC ont été incarcérés à Lyon.
vendredi 31 août
La Corse a connu une importante baisse de fréquentation touristique cet été : 800 000 visiteurs en 1984 contre un million en 1983.
mardi 25 septembre
L’été est à peine fini et le thermomètre atteint déjà les bas-fonds en Corse : il n’a fait que 7°6 à Bastia au meilleur de la journée !
jeudi 4 octobre
« Nuit bleue » à Lyon, où six militants du FLNC ont été incarcérés le 30 août dernier. Six bombes explosent devant des banques et édifices publics.
vendredi 5 octobre
Trois gangsters qui se réclament du FLNC ont été condamnés par la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône à dix-huit et dix ans de prison pour une quinzaine de braquages commis en 1981 en Corse et dans la région marseillaise.
nuit du mercredi 10 au jeudi 11 octobre
« Nuit bleue » entre 2 h et 2 h 30 dans le sud de la France avec six attentats à Marseille et quatre à Toulon. Les cibles visées étaient des édifices publics ou des banques. Il n’y a pas de victime et les dégâts sont peu importants. Trois bombes n’ont pas explosé. La police porte ses soupçons sur l’ex-FLNC.
mardi 23 octobre
Dans la soirée, deux hommes armés de gros calibres ont abattu de plusieurs balles un policier à Bastia.
mercredi 24 octobre
Dans la matinée, une manifestation de soutien organisé par le Mouvement corse pour l’autodétermination en faveur de deux militants indépendantistes jugés en appel a dégénéré pendant plus de deux heures dans le centre de Bastia. Grenades lacrymogènes ont répondu aux cocktails Molotov. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont fait douze blessés (cinq CRS, cinq policiers et deux manifestants). Les dégâts matériels sont importants dans les rues.
Deux bombes de faible puissance ont explosé dans un immeuble de Bastia. L’appartement du procureur de la République, M. Cazenave, a été légèrement endommagé.
nuit du mercredi 31 octobre au jeudi 1er novembre
Quatre attentats à l’explosif ont fait d’importants dégâts matériels à Ajaccio.
jeudi 1er novembre
Dans la matinée, un commando de nationalistes corses a jeté dans le port d’Ajaccio un camion qui transportait du matériel destiné à une centrale thermique.
samedi 10 novembre
L’été est de retour en Corse : il fait 29° C à Ajaccio.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 novembre
Cinq attentats à l’explosif ont été commis en Haute-Corse : dégâts matériels.
samedi 1er décembre
Retour de la violence en Corse après une légère accalmie : à Ajaccio, un millier de personnes ont manifesté dans la soirée à Ajaccio, à l’appel de cinq organisations nationalistes, pour demander le statut de prisonniers politiques pour les militants nationalistes emprisonnés. A la fin du défilé, vers dix-huit heures, les premiers incidents ont éclaté : jets de pierres contre les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogène ; des cocktails Molotov et des bâtons de dynamite ont également été jetés contre deux banques du centre-ville. Quatorze jeunes manifestants ont été arrêtés.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 décembre
A quatre heures du matin, une patrouille de CRS postée près de la préfecture, à bord d’une R5, a été mitraillée à Bastia par des hommes circulant en voiture : un gendarme de vingt-quatre ans a été tué et deux autres blessés, dont un grièvement à l’œil. Treize attentats ont été commis plus tôt dans l’île, en particulier à Ajaccio, frappant notamment l’EDF, le rectorat et la Direction départementale de l’équipement. Les gendarmeries de Borgo, de l’Ile-Rousse et de Solenzara ont été visées par des tirs qui n’ont touché personne.
lundi 3 décembre
La façade de la gendarmerie de Corte a été mitraillée par des inconnus dans l’après-midi, sans faire de victime. Le commissaire Broussard, préfet de police dans l’île, a été reçu dans la soirée par le ministre de l’Intérieur. Les employés d’EDF-GDF ont manifesté à Ajaccio contre l’attentat commis il y a deux nuits contre leurs locaux.
nuit du lundi 3 au mardi 4 décembre
Deux gendarmeries ont été visées par des tirs et une charge de plastic a explosé devant le cabinet d’un avocat à Bastia. La nuit a pourtant été marquée par une forte mobilisation policière et la mise en place de nombreux barrages
mardi 4 décembre
L’ex-FLNC a diffusé un communiqué qui, sans les revendiquer, lie les attentats de ces derniers jours à la « situation coloniale faite au peuple corse ». Les rédacteurs du texte déclarent que « Si la Nouvelle-Calédonie appartient aux Kanaks, la Corse appartient aux Corses ». Environ cinq cents personnes ont manifesté à Bastia contre le terrorisme à l’appel de la CGT et de la FEN. A l’Assemblée régionale de Corse, où une minute de silence a été observée à la mémoire du CRS tué, le président Jean-Paul de Rocca Serra a appelé à une autre manifestation le 6 décembre et demandé à tous les Corses de s’unir contre la violence.
jeudi 6 décembre
A l’appel de la plupart des partis politiques de l’île (à l’exception des communistes, des autonomistes et des indépendantistes), entre 25 000 et 30 000 personnes ont manifesté silencieusement à Ajaccio contre le séparatisme et le terrorisme, au moment même où se tenaient à Troyes les obsèques du CRS tué à Bastia.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 décembre
Un attentat revendiqué par l’ex-FLNC a détruit une voiture en stationnement devant un commissariat de police de Marseille : le policier de faction et un habitant ont été légèrement blessés.
lundi 10 décembre
Surveillant depuis le début du mois Antoine Vicenzini, les gendarmes du nord de la Corse ont découvert à son domicile un grand nombre d’armes (fusils, revolvers, fusils-mitrailleurs, etc.), ainsi que des munitions, cinq de kilos d’explosifs, des détonateurs et même un obus de mortier.
mardi 11 décembre
L’ex-FLNC a revendiqué le meurtre d’un CRS et le mitraillage de trois gendarmeries commis dans la nuit du 1er au décembre dernier.
mercredi 12 décembre
Suite à la découverte d’un stock d’armes et de munitions il y a deux jours, les forces de l’ordre ont arrêté en Corse Antoine Vicenzini et dix autres personnes. Six ont été écrouées. Les gendarmes les soupçonnent d’être liées à l’ex-FLNC.
dimanche 6 janvier
A Bastelica, en Corse, un groupe d’hommes armés dirigé par Marcel Lorenzoni a enlevé et pris en otage deux anti-autonomistes, dont le commandant Pierre Bertolini, soupçonné de préparer un attentat. Une équipe corse de FR3 les rencontre sans mal. Ils tournent sur place un reportage où sont exhibées des cartes du RPR, du SAC et des armes des gros calibres.
lundi 7 janvier
Les images envoyées à la rédaction marseillaise par l’équipe corse de FR3 ayant rencontré les preneurs d’otages corses sont coupées à la diffusion. Le reportage n’a pas plu à la direction et le rédacteur en chef a dû couper certains plans. Les journalistes corses sont écœurés.
mardi 8 janvier
Les forces de l’ordre ont investi le village corse de Bastelica, où deux anti-autonomistes sont retenus en otage depuis deux jours. Neuf militants de l’Union du peuple corse ont été arrêtés mais le commandant Bertolini est toujours porté disparu. Le maire de la commune a démissionné.
mercredi 9 janvier
Une vingtaine de nationalistes corses du « collectif nationaliste », dirigés par Marcel Lorenzoni, prennent en otage quinze clients de l’hôtel Fesch, dans le centre même d’Ajaccio. Ils en libèrent cinq en début de soirée, pour en conserver dix.
nuit du mercredi 9 au jeudi 10 janvier
« Nuit rouge » à Ajaccio : le siège de l’hôtel Fesch se poursuit. Un CRS de vingt-huit ans a été tué et trois autres blessés par un homme qui a ouvert le feu sur eux dans une rue de la ville (l’agresseur a pu s’échapper). Dans un autre incident survenu dans le centre, un policier a tiré une rafale de pistolet-mitrailleur sur une voiture, tuant une jeune femme et en blessant deux autres. Enfin, un automobiliste qui voulait forcer un barrage a également été tué.
jeudi 10 janvier
Le ministre de l’Intérieur Christian Bonnet a décidé d’envoyer des renforts en Corse, où le siège de l’hôtel Fesch se poursuit à Ajaccio. Un mot d’ordre de grève générale a été lancée pour le 11 janvier par une quarantaine d’organisations différentes ; de nombreuses boutiques ont fermé à Ajaccio « en signe de deuil ». Le Parti communiste et la CGT demandent le retrait immédiat des « forces de répression » dans l’île.
Un viticulteur pied-noir de soixante-dix ans installé en Corse depuis près de vingt ans a été enlevé dans la soirée.
nuit du jeudi 10 au vendredi 11 janvier
A une heure du matin, le capitaine du GIGN, Christian Prouteau entre en personne dans l’hôtel Fesch et, après une heure de négociation, parvient à obtenir la reddition à deux heures des nationalistes conduits par Marcel Lorenzoni. Ceux-ci quittent l’hôtel, libèrent leurs otages et défilent dans la ville, portant toujours leur armement et entonnant des chants patriotiques corses. Ils sont une quarantaine à gagner l’hôtel de ville, où ils remettent leurs armes, avant d’être arrêtés par la police judiciaire.
vendredi 11 janvier
Journée « île morte » largement suivie en Corse à l’appel des partis de gauche, des syndicats et des organisations socio-professionnelles : la plupart des magasins, des restaurants et des services publics étaient fermés. Des nationalistes ont manifesté à Ajaccio devant la préfecture et l’hôtel de police. Par ailleurs, l’inspecteur de police qui a abattu une jeune femme à Ajaccio dans la nuit du 9 au 10 janvier a été inculpé d’homicide volontaire.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 janvier
Libération du viticulteur pied-noir enlevé jeudi soir.
samedi 12 janvier
Les PTT augmentent leurs tarifs spéciaux (envois en nombre) de 12 %.
dimanche 13 janvier
Manifestations nationalistes dans le calme à Ajaccio (entre 4 000 et 5 000 personnes) et à Bastia. Le commandant Bertolini, dirigeant du commando anti-autonomiste Francia enlevé il y a une semaine par Marcel Lorenzoni, a été libéré par les nationalistes dans la matinée puis inculpé de transport illégal d’armes et de munitions.
mardi 15 janvier
Manifestation d’agriculteurs corses, qui ont dressé pendant deux heures une vingtaine de barrages sur les routes de l’île. Ils réclament la libération des nationalistes interpellés à la suite des affaires de Bastelica et d’Ajaccio. Par ailleurs trois jeunes gens accusés d’avoir participé à l’enlèvement du viticulteur pied-noir ont été arrêtés.
vendredi 18 janvier
Le juge d’instruction à la Cour de sûreté de l’Etat a ordonné la remise en liberté de deux nouveaux autonomistes.
samedi 26 janvier
Journée « île morte » en Corse pour obtenir la libération des prisonniers corses, l’arrêt des poursuites, le démantèlement des polices parallèles ainsi que la démission du ministre de l’Intérieur et du préfet de la région Corse. Un grand rassemblement organisé par l’ensemble des mouvements nationalistes s’est tenu dans le calme à Ajaccio avec la participation de 5 000 personnes selon la police et 30 000 selon les organisateurs.
mercredi 30 janvier
Le ministre de l’Intérieur Christian Bonnet déclare sur France-Inter que les récents événements de Corse ont été attisés de l’extérieur par une puissance étrangère, sans avancer aucun nom de pays.
lundi 11 février
Enquête sur l’affaire de Bastelica : trois militants corses ont été arrêtés à Ajaccio sur commission rogatoire de la Cour de sûreté de l’Etat.
Le Front National de Libération de la Corse (FLNC) a commis quarante plasticages. Le même jour, trois militants de ce mouvement sont condamnés à quatre années de prison.
mardi 12 février
Le FLNC commet quarante-six attentats à la bombe.
mercredi 13 février
Le FLNC fait exploser des bombes à Paris contre l'Office du Tourisme Italien, à la gare de Lyon, ainsi qu’à l'aéroport d'Orly.
samedi 23 février
En Corse, un attentat a détruit un transformateur, privant d’électricité la région d’Aléria. Par ailleurs, la mairie de Vero est le huitième bâtiment municipal occupé depuis le 18 février par des personnes qui réclament la libération des Corses emprisonnés après les événements de Bastelica et Ajaccio.
mercredi 27 février
Les épouses des détenus corses emprisonnés à Paris après les événements de janvier à Ajaccio et Bastelica ont brièvement occupé les studios de FR3 à Ajaccio. Des mairies de l’île de Beauté sont toujours depuis une dizaine de jours sous le contrôle des militants du Collectif nationaliste, qui réclament également la libération des personnes incarcérées.
dimanche 2 mars
Un commando du Front national de libération de la Corse dynamite un village de vacances des PTT.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 mars
Treize attentats à l’explosif ont été commis en Corse. Six commerces (dont cinq appartenant à des Français du continent) et cinq banques ont été frappés à Ajaccio.
lundi 10 mars
Trois autonomistes corses arrêtés en janvier à Ajaccio lors de l’occupation de l’hôtel Fesch ont été remis en liberté.
nuit du mercredi 12 au jeudi 13 mars
Trois attentats ont été commis en Corse : pas de blessé mais des dégâts matériels.
jeudi 13 mars
En signe de protestation contre les récents attentats dans l’île, les trois quarts des mairies de Corse ont été fermées ce jour à l’appel des partis de la majorité et des Radicaux de gauche.
samedi 15 mars
Un attentat du FLNC a visé l’Hôtel de ville de Paris.
lundi 17 mars
Libération dans la soirée de trois autonomistes corses, emprisonnés dans la Région parisienne en janvier après les incidents de Bastelica et d’Ajaccio.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 avril
Une dizaine d’attentats à l’explosif ont été commis contre divers établissements commerciaux en Corse, à Bastia notamment.
mardi 22 avril
Réunion à l’Elysée sur la Corse : le président Giscard d’Estaing a reçu six parlementaires de l’île ainsi que les maires de Bastia et d’Ajaccio, qui se déclarés plutôt satisfaits des mesures pour l’emploi et la jeunesse annoncées par le chef de l’Etat. L’Etat consacrera dès cette année six millions de francs à l’extension du réseau routier dans l’île et soutiendra la trésorerie des viticulteurs, tandis que l’enseignement technique sera soutenu, en particulier en zone rurale, et que l’université de Corte ouvrira ses portes dès 1981. Les autonomistes avaient auparavant dénoncé cette rencontre.
nuit du mardi 22 au mercredi 23 avril
Sept attentats ont été commis à Paris et à Nice contre des locaux commerciaux (Air France) ou publics. Les dégâts sont importants mais il n’y a pas de victime. Ces actions sont revendiquées par le FLNC.
nuit du dimanche 27 au lundi 28 avril
Un attentat a détruit à Ajaccio la future Maison de la Radio corse, qui devait être inauguré en juin. Après avoir maîtrisé le gardien, trois hommes armés et masqués ont déposé trois charges explosives.
dimanche 4 mai
Le séparatiste corse Alain Orsoni a été condamné par défaut à quatre ans de prison. Il vit dans la clandestinité.
mardi 13 mai
Dans la soirée, la Cour de sûreté de l’Etat a condamné à des peines allant de huit ans de réclusion criminelle à trois ans avec sursis les six militants corses impliqués dans la « nuit bleue » d’Ajaccio, entre le 3 et le 4 juillet 1978.
mercredi 14 mai
A 6 h 45, un commando du FLNC circulant en BMW a lancé une grenade vers un car de gendarmes mobiles avant de mitrailler quatre gendarmes en faction devant l’ambassade d’Iran à Paris, avenue d’Iéna. Les quatre hommes ont été blessés, dont un grièvement.
lundi 2 juin
Le militant indépendantiste corse Alain Orsoni, qui vivait dans la clandestinité, a été déféré à la Cour de sûreté de l’Etat et écroué dans une prison parisienne.
La fraîcheur descend parfois jusqu'en Corse même à l'approche de l'été : 6,8° C seulement ont été enregistrés ce jour à Ajaccio.
nuit du mercredi 4 au jeudi 5 juin
Attentat à l’explosif à Marseille contre la voiture du rédacteur en chef de FR3 Provence-Côte-d’Azur. L’organisation Corse et Révolution a revendiqué cet acte.
vendredi 6 juin
Le docteur Edmond Simeoni, l’un des leaders des autonomistes corses, a adressé une mise en garde aux autorités à la veille des prochains procès de militants corses devant la Cour de sûreté de l’Etat.
samedi 28 juin
La Cour de sûreté de l’Etat a condamné trois séparatistes corses à des peines allant de huit ans de réclusion criminelle à quatre ans de prison avec sursis. Ils étaient accusés d’avoir commis une série d’attentats en mai 1979.
mardi 8 juillet
Chef présumé de l’organisation clandestine Francia, le commandant Bertolini a été remis en liberté sur décision de la Cour d’appel de Paris pour raisons médicales. Ennemi juré des autonomistes corses, il était emprisonné au Val-de-Grâce depuis le 13 janvier.
nuit du samedi 19 au dimanche 20 juillet
Une attaque aux cocktails Molotov a été commise contre le bâtiment d’EDF-GDF à Bastia. Les dégâts sont très importants : l’édifice a presque entièrement détruit par l’incendie qui a suivi.
nuit du dimanche 3 au samedi 4 août
Onze attentats ont été commis en Corse, près d’Ajaccio et de Bastia. Neuf d’entre eux visaient des transformateurs électriques.
nuit du mardi 5 au mercredi 6 août
Deux nouveaux attentats à l’explosif en Corse : le premier visait un bar, le second un transformateur d’EDF.
mercredi 6 août
Trois militants du FLNC ont été arrêtés à Tarascon et à Marseille. L’un des interpellés a reconnu avoir participé à l’attentat commis le 14 mai contre les gendarmes en faction devant l’ambassade d’Iran à Paris.
mardi 12 août
La Corse est touchée par plusieurs feux de forêt.
lundi 18 août
Cantonné depuis plusieurs jours aux ports de la Manche et de la mer du Nord, le blocus des marins-pêcheurs s’étend désormais à ceux de l’Atlantique (Concarneau, La Turballe, estuaire de la Loire, La Rochelle, l’île de Ré, Oléron, Royan) et de la Méditerranée (Bastia, Calvi, Ile-Rousse, Sète, Port-Vendres). 15 000 touristes sont bloqués à travers tout le pays.
lundi 25 août
Une série d’établissements bancaires corses ont été victimes d’une vague d’attentats, en particulier à Bastia. Par ailleurs, l’hôtel de ville d’Ajaccio a été mis à sac.
lundi 8 septembre
Le Front National de Libération de la Corse a commis un triple attentat à l'explosif, à Montpellier.
nuit du dimanche 28 au lundi 29 septembre
Une bombe a explosé à la Chambre de commerce de Marseille. L’attentat a été revendiqué par le FLNC.
lundi 29 septembre
La Cour de sûreté de l’Etat a condamné à quinze ans de prison l’un des dirigeants du FLNC, Yves Stella.
vendredi 24 octobre
Départ du 24e Tour de Corse, dixième manche du championnat du monde des rallyes.
nuit du vendredi 24 au samedi 25 octobre
Des résidences appartenant à des continentaux ont été visées en Corse par huit attentats à l’explosif.
samedi 25 octobre
Le pilote français Jean-Luc Thérier a remporté le Tour de Corse au volant d’une Porsche 911. Il devance au classement général l’Allemand de l’Ouest Walter Röhrl (Fiat 131) et un autre Français, Alain Coppier (Porsche 911).
nuit du mercredi 29 au jeudi 30 octobre
Le FLNC a commis sept attentats contre des banques à Marseille et à Aix-en-Provence. Quatre personnes ont été légèrement blessées et les dégâts sont importants.
mercredi 12 novembre
Deux cents millimètres de pluie se sont abattues sur Bocognano.
mardi 9 décembre
Gros coup de froid sur la Corse : on a enregistré des températures de -3° à Calvi et de -5° à Ajaccio !
nuit du samedi 20 au dimanche 21 décembre
Trois attentats à la bombe ont frappé à Marseille l’office du tourisme et deux succursales du Club Méditerranée (sur la Canebière et avenue du Prado). Ces actions ont été revendiquées par le FLNC.
dimanche 21 décembre
Dix-huit personnes ont entamé dans la soirée en l’église parisienne Saint-Merri une grève de la faim en soutien avec les prisonniers corses qui ont cessé de se nourrir à la prison de Fresnes.
lundi 22 décembre
Deux des détenus corses qui observent une grève de la faim à la prison de Fresnes, près de Paris, ont été placées sous perfusion.
Le porte-parole de l’Union du peuple corse (UPC), Edmond Simeoni, a désavoué toutes les violences et notamment les attentats de Marseille revendiqués par le FLNC.
1981
samedi 3 janvier
Les six autonomistes corses qui observent une grève de la faim depuis cinquante-trois jours à la prison de Fresnes ont été regroupés dans l’infirmerie pour y subir des soins médicaux intensifs en raison de leur état de santé inquiétant. Certains d’entre eux ont du être mis sous perfusion. Deux des détenus ont porté plainte contre le directeur de l’Hôpital central. Ces six inculpés doivent comparaître le 14 janvier dans le cadre de l’affaire Bastelica-Fesch.
mardi 6 janvier
Des manifestations sont organisées dans l’île de Beauté, à Ajaccio en particulier, en soutien aux détenus corses de la prison de Fresnes. Des attentats ont également été commis.
vendredi 9 janvier
Une vague de froid s’abat sur le sud et la Corse : une température minimum de - 7° C a été enregistrée à Ajaccio.
nuit du mardi 13 au mercredi 14 janvier
Trois attentats à l’explosif revendiqués par le FLNC ont fait d’importants dégâts à Aix-en-Provence. Une jeune fille a été blessée à la tête.
mercredi 14 janvier
Ouverture devant la Cour de sûreté de l’Etat du procès des dix-sept autonomistes et indépendantistes corses impliqués dans l’affaire de Bastelica en janvier 1980. Huit inculpés qui poursuivent une grève de la faim ou qui récusent la justice française étaient absents, ce qui pourrait entraîner un report des débats. Des manifestations ont été organisées à Ajaccio pour protester contre ce procès ; quelques incidents ont éclaté en fin de cortège.
jeudi 15 janvier
De façon inattendue, les six grévistes de la faim corses ont cessé leur mouvement à midi. Repoussant leur procès, la cour de sûreté de l’Etat leur a accordé un délai pour se refaire une santé avant de se présenter devant les juges.
vendredi 23 janvier
Dans la soirée, le juge d’instruction Michel Legrand a placé sous mandat de dépôt Joseph Andreani, inculpé pour une série d’attentats commis en 1979 par le FLNC dans la région de Porto-Vecchio.
mercredi 11 février
Trois autonomistes corses ont été condamnés à quatre ans de prison par la Cour de sûreté de l’Etat.
jeudi 12 février
« Nuit bleue » en Corse suite à la condamnation des trois autonomistes : quarante-six attentats ont été commis dans l’île.
mardi 3 mars
Fondation de la réserve naturelle des îles Cerbicale (Corse-du-Sud).
dimanche 8 mars
Le Front National de Libération de la Corse fait exploser des bombes à Montpellier, faisant six blessés.
samedi 14 mars
Le FLNC a attaqué à Châteauroux un dépôt de la firme Total Hydrocarbures : 7 000 m3 de carburants sont partis en fumée. L’attentat n’a pas fait de victime mais les dégâts sont estimés à près de soixante-dix millions de francs.
jeudi 16 avril
Un attentat à la bombe est commis à l'aéroport d'Ajaccio à l'occasion de la visite en Corse du président Giscard d'Estaing : un touriste suisse a été tué et huit personnes blessées. Dix minutes avant l'explosion, la police avait reçu un appel d'une personne se réclamant du FLNC et qui avait prévenu qu'une bombe allait exploser dix minutes plus tard. Pourtant, aucun ordre d'évacuation du hall de l'aéroport n'a été donné.
samedi 13 juin
Finale de la Coupe de France de football : au Parc des Princes de Paris, le SC Bastia a battu l’AS Saint-Etienne deux buts (Marcialis et Milla) à un (Santini sur pénalty), devant 46 155 habitants.
jeudi 6 août
En visite à Ajaccio, le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre a annoncé un statut particulier pour la Corse.
lundi 26 octobre
Réouverture à Corte de l’université de Corse-Pascal-Paoli. Créé en 1765, l’établissement avait été fermé par les autorités françaises à la suite de l’annexion de l’île par la France en 1769.
mardi 1er décembre
Un DC-9 yougoslave, de la compagnie slovène Adria, s’est écrasé sur une montagne de Corse (mont San Pietro) lors de son approche de l’aéroport d’Ajaccio : 178 touristes slovènes et sept membres d’équipage sont tués dans l’accident le plus grave qu’ait connu l’aviation civile slovène.
1982
vendredi 8 janvier
Fondation de la réserve naturelle des îles Lavezzi (Corse-du-Sud).
samedi 16 janvier
Guerre des gangs : l’homme d’affaires Corse Marcel Francisci a été abattu dans le parking de son immeuble parisien (rue de la Faisanderie). Conseiller général RPR de Corse, adhérent du SAC et dirigeant du prestigieux Cercle Haussmann, celui qu’on surnommé « l’empereur des jeux » pour avoir fait fortune dans les casinos était âgé de soixante-deux ans.
mercredi 20 janvier
Les députés ont adopté le projet de loi concernant le statut particulier de la Corse.
vendredi 5 février
Vote de la loi donnant un statut particulier à la Corse.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 février
Un commando de nationalistes corses a attaqué vers vingt heures un camp de repos de la Légion étrangère à Sorbo-Ocagnano, au sud de Bastia. Les deux seuls hommes présents (le caporal Rossi, le légionnaire Staint), chargés de l’entretien, ont été abattus au pistolet-mitrailleur. Vingt-sept attentats ont par ailleurs été commis sur l’île.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 février
Le Front National de Libération de la Corse commet dix-neuf attentats à la bombe à Paris et dans la région parisienne, contre des banques et des bureaux militaires.
samedi 17 juillet
Le thermomètre ne plonge pas à Bastia : 24°3 de minimum !
vendredi 30 juillet
Loi définissant les compétences de la Région Corse : éducation et formation, communication, culture, environnement, aménagement du territoire, urbanisme, agriculture, logements et transports, emploi et énergie.
dimanche 8 août
Elections de l’Assemblée régionale corse : recul de la droite et de la gauche. Les autonomistes disposent de 7 députés sur 61.
jeudi 19 août
Importante « nuit bleue » en Corse avec 99 attentats. L’une des actions a visé un logement de travailleurs marocains. C’est le 23e acte contre les Nord-Africains commis en trois mois.
vendredi 20 août
Installation solennelle de l’Assemblée régionale de Corse, élue douze jours plus tôt. Le radical de gauche Prosper Alfonsi est élu président de cette nouvelle Assemblée. 99 attentats commis dans la nuit ont été revendiqués par le FLNC.
dimanche 22 août
Des feux de forêt ont détruit 10 000 hectares dans le Var et en Corse. Deux personnes sont mortes.
mardi 24 août
Le FLNC reprend la lutte armée.
mercredi 8 septembre
Des grêlons de deux à cinq centimètres de diamètre mitraillent Casinca.
samedi 4 décembre
Nouveaux attentats commis en Corse. Depuis 1972, l’île a connu 760 attentats.
mercredi 8 décembre
Un travailleur marocain a été assassiné à Antisanti, en Haute-Corse.
samedi 11 décembre
Un gendarme a été blessé dans un attentat commis près d’Ajaccio.
jeudi 16 décembre
Création de la station régionale de FR3-Corse et lancement du premier journal télévisé quotidien en langue corse, Corsica Sera (« Corse soir »).
mardi 28 décembre
Trois policiers ont été blessés en Corse dans des attentats commis contre sept appartements occupés par des continentaux.
vendredi 31 décembre
Dans la soirée, un vétérinaire de Corte, Jean-Paul Lafay, a été blessé de trois balles de pistolet pour avoir refusé de payer aux indépendantistes corses du FLNC l’ « impôt révolutionnaire ».
Au cours de l’année 1982, plus de 800 actions violentes ont été commises en Corse contre des personnes et des biens. Le bilan est de un mort et vingt-cinq blessés.
1983
nuit du samedi 1er au dimanche 2 janvier
Quatre attentats ont eu lieu en Corse. L’un d’entre eux visait un pharmacien de Petreto-Bicchisano, dans la montagne, qui refuse de payer l’ « impôt révolutionnaire ». A Bastelicaccia, près d’Ajaccio, c’est un hôtel qui a été frappé ; une cliente âgée, choquée, a du être hospitalisée.
dimanche 2 janvier
Interviewé au journal télévisé de treize heures d’Antenne 2, le président Mitterrand a déclaré que la loi républicaine devait être appliquée en Corse.
nuit du lundi 3 au mardi 4 janvier
Nouvel acte de violence en Corse : vers 2 h 20, une gendarmerie a été mitraillée dans la plaine de Peri, à quinze kilomètres d’Ajaccio. Avant de quitter les lieux, les agresseurs ont fait exploser une charge de plastic contre deux véhicules en stationnement. Cette attaque est revendiquée par une organisation inconnue, les Brigades révolutionnaires corses. La même nuit, des inconnus ont réussi à pénétrer dans le palais de justice de Bastia, en faisant un trou dans le toit, pour s’emparer d’armes récupérées par la police…
mardi 4 janvier
L’attentat de la nuit dernière contre une gendarmerie est l’attaque de trop : le président Mitterrand s’est entretenu dans la matinée avec le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre et le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique Joseph Franceschi sur les mesures à prendre. D’ores et déjà deux des principaux responsables policiers locaux de l’île, le directeur régional des renseignements généraux et le commissaire central d’Ajaccio, sont mutés ; d’origine corses, ils seront remplacés par des continentaux… Quelques heures plus tard, deux suspects ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur l’ « impôt révolutionnaire ».
mercredi 5 janvier
Conseil des ministres consacré en grande partie à la Corse : bien décidé à en finir avec le terrorisme dans l’île, le gouvernement a annoncé la dissolution du FLNC, en vertu de la loi de 1936 sur les groupes de combat, ainsi que la nomination de Robert Broussard en tant que commissaire de la République délégué pour la police en Corse. Un appel au dialogue dans l’île a également été lancé.
jeudi 6 janvier
Manifestation anti-violence à Corte. Deux militants proches du FLNC ont été écroués pour extorsion de fonds.
samedi 8 janvier
Après de nombreux jours de tension, le calme est enfin revenu en Corse. Mais pour combien de temps ? Dans l’île, des habitants ont manifesté à Petreto-Bicchisano contre l’attentat dont a été victime un pharmacien il y a quelques jours. Par ailleurs, selon un sondage du Journal du Dimanche, 62 % sont favorables à un référendum pour régler le problème corse et les deux tiers refusent la séparation de la Corse d’avec la France ; seuls 12 % estiment que les Corses ne sont pas Français.
lundi 10 janvier
Installation à Ajaccio du commissaire Broussard et de son équipe. Ils étaient accompagnés dans l’île par le secrétaire d’Etat Joseph Franceschi.
mardi 11 janvier
Le Premier ministre s’est engagé à accélérer et financer partiellement la mise en œuvre du statut particulier de la Corse.
nuit du mardi 11 janvier au mercredi 12 janvier
A trois heures du matin, un couple d’enseignants venus de métropole et leurs trois enfants ont été visés à Oletta, près de Bastia, par un double attentat à l’arme à feu et à l’explosif. Par miracle, il n’y a pas de victime.
mercredi 12 janvier
Le ministère de la Justice a envoyé en Corse trois magistrats de l’Inspection générale des services judiciaires dans le but d’améliorer le fonctionnement de la justice locale. Selon un sondage BVA/Paris-Match, 93 % des Corses estiment que leur île doit rester française.
jeudi 13 janvier
Manifestations en Corse contre la violence, à l’appel de la CGT et de la FEN : 1 500 personnes ont défilé à Bastia et 1 000 autres à Ajaccio.
vendredi 14 janvier
Dix minutes avant le passage du commissaire Broussard, une charge de plastic a été découverte dans la matinée dans une voiture appartenant à un nationaliste corse de Corte, Jean-Félix Orsini. La charge d’explosifs n’était pas amorcée.
nuit du vendredi 14 au samedi 15 janvier
Deux attentats non revendiqués ont été commis à Bastia : dégâts matériels.
dimanche 16 janvier
Le nationaliste corse Jean-Félix Orsini, interpellé il y a deux jours après la découverte d’explosifs dans une voiture, a été inculpé et écroué à Bastia.
nuit du samedi 22 au dimanche 23 janvier
La villa de l’actrice Micheline Presle a été en grande partie détruite par un attentat à l’explosif à Saint-Florent, près de Bastia.
nuit du lundi 24 au mardi 25 janvier
Cinq attentats non revendiqués ont eu lieu en Corse, ne faisant que des dégâts matériels.
nuit du mercredi 26 au jeudi 27 janvier
Cinq attentats à l’explosif se sont produits en Corse.
jeudi 27 janvier
Libération des deux militants du FLNC corse arrêtés dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du vétérinaire de Corte le 31 décembre dernier. Deux autres militants nationalistes ont été arrêtés à Corte.
nuit du jeudi 27 au vendredi 28 janvier
Au cours d’une conférence de presse clandestine organisée près d’Ajaccio, les représentants du FLNC ont affirmé leur combat n’était plus destiné à revendiquer pour la Corse l’indépendance mais plutôt une autonomie très large.
vendredi 28 janvier
L’ancien footballeur du SC Bastia Claude Papi a succombé à une rupture d’anévrisme au cours d’un match de tennis. Considéré comme le plus grand footballeur corse, il n’était âgé que de trente-trois ans. Il avait été sélectionné à trois reprises en équipe de France et avait participé à la Coupe du monde 1978.
samedi 29 janvier
Le parquet d’Ajaccio a ouvert une information contre X pour « reconstitution de ligue dissoute » au lendemain de la conférence de presse clandestine de l’ex-FLNC.
jeudi 3 février
Un stock d’explosifs dérobés il y a un an et demi a été découvert par une entreprise de travaux publics dans le maquis corse, au sud de Bastia.
nuit du jeudi 3 février au vendredi 4 février
A 0 h 30, attentat contre la préfecture régionale d’Ajaccio. Il est revendiqué par les Brigades révolutionnaires corses, un mouvement mal connu qui menace le commissaire Broussard.
mercredi 9 février
André Schoch, un coiffeur de soixante-neuf ans installé à Ajaccio depuis une trentaine d’années, a été tué d’une décharge de chevrotine dans la tête à bout portant. Les meurtriers ont laissé une pancarte autour du cou de la victime, « affaire Schoch terminée ». Le coiffeur refusait depuis des années de se soumettre au racket des milieux mafieux et nationalistes.
nuit du samedi 12 au dimanche 13 février
Un attentat a eu lieu en Corse, Borga-Volrose.
dimanche 13 février
Nouvel attentat en Corse, dans l’après-midi, à Biguglia.
vendredi 18 février
Le président Mitterrand a reçu à l’Elysée les élus corses, de la majorité comme de l’opposition. Chaque tête de liste aux municipales a d’abord été accueilli individuellement par le chef de l’Etat, puis en fin de journée c’est tout le bureau de l’Assemblée régionale avec à sa tête Prosper Alfonsi que le chef de l’Etat recevait. Ce dernier a été invité à se rendre dans l’île dans le courant de l’année.
samedi 19 février
Quatre employés d’une imprimerie ont été interpellés en Corse. Les policiers ont retrouvé sur places des documents signés du FLNC.
mardi 1er mars
Hausse de certaines primes d’assurance pour les multirisques habitation prenant en charge désormais les risques d’attentat : + 2 % en moyenne, mais jusqu’à 30 à 40 % dans les départements à risque comme la Corse.
mercredi 2 mars
En Corse, sur avis de la Haute-Autorité de l’audiovisuel, les journalistes de FR3 Corse et de Radio-France ont refusé d’accéder à une requête déposée par le magistrat Hubert Breton enquêtant sur l’assassinat du coiffeur Schoch il y a un mois. La justice réclamait la diffusion d’enregistrements téléphoniques afin de permettre d’identifier la voix de racketteurs présumés du FLNC. Un compromis a cependant été conclu : un numéro de téléphone a été diffusé où il est possible d’écouter l’enregistrement.
nuit du lundi 14 au mardi 15 mars
Un cargo naviguant sous pavillon panaméen, le Niagara, s’est échoué sur un banc de sable à deux cent mètres de la côte orientale de la Corse. Transportant des cigarettes de contrebande, il avait été arraisonné plus tôt dans la journée par la douane italienne, mais l’équipage avait préféré mettre le feu à sa cargaison avant d’abandonner le navire, laissé à la dérive. Les avions de chasse envoyés pour le couler avait du interrompre leur mission en raison de l’obscurité.
mercredi 16 mars
Inculpation en Corse de l’auteur de cinq attentats, dont trois revendiqués par le FLNC.
jeudi 17 mars
Coup de filet antiterroriste en Corse : deux hommes accusés d’avoir commis des attentats ont été arrêtés et écroués à Ajaccio par l’équipe du commissaire Broussard. On les soupçonne fortement d’être mêlés à l’assassinat du coiffeur Schoch.
vendredi 18 mars
René Tomasi, sympathisant du FLNC arrêté la veille par le commissaire Broussard, a reconnu avoir tué le coiffeur André Schoch le 9 février dernier.
samedi 19 mars
Double inculpation après le coup de filet policier de ces derniers jours dans le milieu corse et parmi les sympathisants du FLNC : René Tomasi, accusé du meurtre d’un coiffeur d’Ajaccio (André Schoch), et son amie Marie-Lucie Nadizi, accusée de complicité et d’extorsion de fonds. Le commissaire Broussard a déclaré avoir la certitude que le milieu est très imbriqué dans les affaires des nationalistes.
vendredi 25 mars
Six hommes ont été arrêtés en Corse par le commissaire Broussard : trois d’entre eux ont été inculpés pour leur participation au commando qui avait attaqué un camp de légionnaires en février 1982 (deux morts).
lundi 28 mars
Prise d’otages en Corse après l’attaque d’un supermarché à Calvi : trois malfaiteurs se sont retranchés quelques heures, entre dix et dix-neuf heures, dans une villa avec huit otages avant de se rendre au commissaire Broussard.
lundi 4 avril
Rupture de la trêve pascale en Corse du Sud : quatre attentats non revendiqués ont causé d’importants dégâts matériels en vingt-quatre heures. Malgré tout, depuis l’arrivée dans l’île du commissaire Broussard et de son équipe début janvier, il y a eu deux fois moins d’attentats dans l’île qu’en 1982 sur la même période.
nuit du mardi 5 au mercredi 6 avril
Trois attentats non revendiqués en Corse du Sud : dégâts matériels.
mercredi 6 avril
Dans un communiqué, le FLNC a reconnu implicitement avoir été infiltré par le milieu. L’organisation indépendantiste affirme cependant avoir fait le ménage dans ses rangs.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 avril
Dix attentats à l’explosif ont frappé la Corse, dont neuf à Ajaccio. Les cibles étaient des appartements ou des voitures appartenant à des continentaux (souvent des enseignants). Trois personnes ont été interpellées.
nuit du jeudi 21 au vendredi 22 avril
Le tribunal d’assises de Corse du Sud a condamné trois hommes se réclamant du FLNC à des peines allant de sept à treize ans de prison.
nuit du jeudi 28 au vendredi 29 avril
« Nuit bleue » : quinze attentats, revendiqués par le FLNC, se sont produits presque simultanément à Paris (consignes des grandes gares ; aérogare d’Air France), Marseille (commissariat du Ve arrondissement ; agences bancaires), Aix-en-Provence et Alfortville (bâtons de dynamite désamorcés à la mairie du secrétaire d’Etat à la Sécurité publique Joseph Franceschi). On ne déplore aucun blessé.
vendredi 29 avril
La police a procédé à l’arrestation sur le continent de quatorze membres présumés du FLNC impliqués dans les attentats de la nuit dernière. L’un d’entre eux, Jean-Dominique Gladieu, avouera être le responsable du FLNC à Paris et l’organisateur de la « nuit bleue ».
samedi 30 avril
Seize kilos d’explosifs et vingt détonateurs ont été découverts à Romilly, dans l’Aube, dans des jardins appartenant à deux des quatorze personnes interpellées par la police dans le cadre de l’enquête sur les attentats corses du 28 au 29 avril. Des armes à feu et onze kilos explosifs sont également saisis dans un garage de l’avenue du Général Leclerc à Paris.
nuit du lundi 1er au dimanche 2 mai
Trois attentats à l’explosif non revendiqués en Haute-Corse. Quelques dégâts matériels.
jeudi 5 mai
Départ du 27e Tour de Corse, cinquième manche du championnat du monde des rallyes 1983.
samedi 7 mai
Le pilote finlandais Markku Alén a remporté sur Lancia Rallye 037 le rallye du Tour de Corse, devançant l’Allemand Walter Röhrl et l’Italien Adartico Vudafieri.
samedi 14 mai
Le FLNC a revendiqué quarante attentats à l’explosif depuis le début du mois d’avril.
nuit du dimanche 22 au lundi 23 mai
Nouvelle « nuit bleue » en Corse : quarante-trois attentats et onze tentatives avortées se sont produits dans toute l’île. Un homme, peut-être l’un des terroristes, a été grièvement blessé à Corte. Cette troisième offensive depuis le début de l’année, la plus importante, a été revendiquée par le FLNC, qui entend ainsi démontrer que les récentes actions de la police (Broussard) n’ont pas affaibli sa capacité de nuisance. Néanmoins, la faiblesse des attaques, organisées de façon très artisanale, semble également indiquer la difficulté du mouvement nationaliste à recruter de nouveaux membres compétents ou à remobiliser ses militants.
nuit du lundi 23 au mardi 24 mai
Le centre de Bastia a été secoué par quatre attentats.
mardi 24 mai
Surpris par la tempête, six touristes (trois Allemands, deux Autrichiens et un Français) sont morts de froid sur un sentier de grande randonnée du parc naturel régional de Corse (GR 20), dans le massif du Monte Cinto.
vendredi 27 mai
Un nouveau touriste, suisse, est mort de froid sur le sentier de grande randonnée GR 20 de Corse.
nuit du mercredi 1er au jeudi 2 juin
Au cours d’une conférence de presse clandestine, les dirigeants de l’ex-FLNC ont annoncé qu’aucune action physique ne sera tentée contre le président Mitterrand lors de la visite du chef de l’Etat en Corse les 13 et 14 juin prochain. Mais il pourrait y avoir d’autres formes de protestation ont-ils ajouté.
lundi 6 juin
Nouvelle inculpation en Corse dans l’enquête concernant la « nuit bleue » du 23 mai dernier, revendiqué par l’ex-FLNC. Quatre hommes sont désormais en garde à vue.
mercredi 8 juin
A quatre jours d’une visite du président Mitterrand dans l’île, le Premier ministre Pierre Mauroy a annoncé de nouvelles mesures économiques et sociales en faveur de la Corse.
jeudi 9 juin
Les milieux nationalistes corses ont déclaré qu’une série d’actions de sensibilisation auront lieu lors de la visite prochaine du président Mitterrand. Les autorités ont annonce pour leur part que 3 000 policiers supplémentaires seront envoyés en renfort dans l’île à cette occasion. Dans la matinée, deux attentats se sont produits en Corse du Sud.
dimanche 12 juin
A la veille de la visite présidentielle en Corse, une tentative d’attentat a eu lieu contre le Club Méditerranée de Porto-Vecchio.
lundi 13 juin
Le président Mitterrand est arrivé en Corse pour une visite de deux jours. Après Ajaccio, où l’accueil était excellent, le chef de l’Etat s’est rendu rapidement en hélicoptère à Corte pour déjeuner avec 350 maires puis visiter l’université (où il a été chahuté par des étudiants manifestant pour la « décolonisation » de la Corse), pour finir la journée à Sartène. Dans la soirée, il a étudié avec les élus à l’Assemblée de Corse les différents les problèmes que connaît l’île. Au cours de la journée, il a affirmé la spécificité du peuple corse mais également son appartenance à la République française : « la complémentarité de la Corse par rapport la France l’emporte sur la contradiction ». Seul incident véritable du jour : un homme possédant une arme de poing a été interpellé quelques minutes avant le passage du cortège présidentiel.
mardi 14 juin
Après la politique la veille, le président Mitterrand a poursuivi sa visite en Corse par une journée plus tournée vers l’économie : il s’est d’abord rendu à Calvi, où il a réaffirmé à la mairie son opposition à la violence. Reçu chaleureusement par la foule le chef de l’Etat a traversé la ville à pied. Même accueil très favorable ensuite à Bastia, où il a visité l’Institut de recherche agronomique et une entreprise de pointe. Le président Mitterrand est rentré dans la soirée à Paris en avion.
jeudi 16 juin
Les résultats des dernières élections municipales ont été annulés à Bastia.
vendredi 17 juin
Alors qu’il avait quitté Ajaccio pour Porto-Vecchio, le militant nationaliste Guy Orsoni, vingt-six ans, a été enlevé sur une petite route de Corse. Depuis quelques temps, les frères Orsoni étaient menacés par le mouvement France-Résurrection (en fait, enlevé par des truands, la bande du Valinco dirigée par Jean Alfonsi, dit Jeannot le Long, qui le prenait pour son frère Alain, il est assassiné).
samedi 18 juin
Voyage éclair en Corse du secrétaire d’Etat à la Sécurité publique, Joseph Franceschi, qui serait entretenu avec un représentant de l’ex-FLNC.
nuit du dimanche 19 au lundi 20 juin
Fin de la trêve des attentats en Corse : une villa a été détruite près de Calvi.
jeudi 23 juin
Dans la soirée, une manifestation a été organisée à Ajaccio, devant la préfecture, à l’appel de la consulte des comités nationalistes qui s’inquiète de la disparition depuis une semaine du militant Guy Orsoni, enlevé selon ses amis par les services spéciaux français. Dix personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette affaire.
samedi 25 juin
Six personnes liées au banditisme corse ont été inculpées suite à la disparition du militant nationaliste Guy Orsoni, probablement assassiné.
nuit du samedi 25 au dimanche 26 juin
Près de Bastia, à deux heures du matin, deux individus ont blessé à l’aide d’un pistolet-mitrailleur deux CRS, dont un gravement, en faction dans un bâtiment du cantonnement de leur compagnie, à Montesoro. Une rafale de douze balles a été tirée. La même nuit, un deuxième attentat a visé une gendarmerie près de Sartène, sans faire de blessé.
lundi 27 juin
Une charge de dynamite d’1,5 kilo a été découverte sous l’appartement du commandant de la brigade de gendarmerie de Propriano. L’explosion n’a été évitée que par l’humidité.
nuit du jeudi 30 juin au vendredi 1er juillet
Douze attentats ont été perpétrés en Corse, dont trois dirigés contre la police à Bastia. Les terroristes ont endommagé la gendarmerie d’Oletta, coulé une vedette des Affaires maritimes, ravagé des magasins, détruit une estafette de gendarmerie, des véhicules d’un Club-Méditerranée et des voitures de touristes. En ce début de vacance, ces actions inquiètent les professionnels du tourisme qui constatent déjà une baisse de 20 % de la fréquentation de l’île par rapport à l’année 1982.
mercredi 6 juillet
Le FLNC a revendiqué dix-neuf attentats commis récemment dans l’île.
samedi 9 juillet
A l’appel des mouvements indépendantistes corses, un millier de personnes ont défilé à Ajaccio sous la banderole « Etat français assassin » pour protester contre l’enlèvement et le très probable assassinat de Guy Orsoni par des truands. Au premier rang figurait Alain Orsoni, le frère de Guy.
dimanche 10 juillet
A dix-neuf heures, trois cents personnes ont rendu un dernier hommage à Guy Orsoni dans son village natal de Vero, à trente kilomètres au nord d’Ajaccio. Lors de la cérémonie, un commando de sept hommes armés et masqués du FLNC a fait irruption. Une première en public et en plein jour. L’un d’entre eux a lu un communiqué et les sept hommes ont tiré trois coups en l’air. Une plaque a été dévoilée.
nuit du lundi 11 au mardi 12 juillet
Vers une heure du matin, dix attentats se sont produits en Corse, visant des véhicules ou des appartements de continentaux à Ajaccio, Porticcio et Cargèse. En plein centre d’Ajaccio, une bombe a endommagé le garage de la police urbaine, situé à trente mètres seulement de la préfecture où siège le commissaire Broussard… 338 attentats ont été recensés dans l’île depuis le début de l’année (33 depuis le début du mois de juillet). On évoque la fin de « l’effet Broussard ».
mercredi 13 juillet
Neuf dirigeants de la Consulte nationaliste ont été interpellés dans la matinée en Corse et mis en garde à vue à l’hôtel de police d’Ajaccio. Parmi eux figure le porte-parole de la CCN de Haute-Corse, Leo Battesti, accusé notamment de propagation de fausses nouvelles liées à la disparition de Guy Orsoni. Les autres instructions judiciaires mentionnent la reconstitution d’un groupe dissous et la participation armée à manifestation publique. La CCN accuse l’Etat de faire l’amalgame entre elle et le FLNC.
jeudi 14 juillet
A l’occasion de la Fête nationale française, une cinquantaine de militants de la CCN ont manifesté calmement à Ajaccio devant l’hôtel de police pour soutenir les neuf militants indépendantistes interpellés la veille.
nuit du jeudi 14 au vendredi 15 juillet
Après avoir neutralisé les cinq occupants de la villa, un commando de six hommes armés et masqués a fait exploser la résidence d’un industriel parisien à Propriano.
vendredi 15 juillet
Sept des principaux dirigeants de la Consulte des comités nationalistes corses, parmi lesquels Yves Stella, ont été inculpés de complicité de reconstitution de ligue dissoute (FLNC).
samedi 16 juillet
Quatre dangereux malfaiteurs se sont évadés tranquillement de la prison de Bastia. Munis d’une scie à métaux et d’une corde solide, ils possédaient également les clés de leurs cellules et celles de deux autres portes de sécurité… Trois d’entre eux avaient été arrêtés le 28 mars dernier par le commissaire Broussard après un hold-up suivi d’une prise d’otages ratés.
nuit du dimanche 17 au lundi 18 juillet
Découverte d’une charge explosive devant faire sauter le garage de la gendarmerie de Bastia.
lundi 18 juillet
Le FLNC a revendiqué neuf attentats, dont la destruction d’une villa à Propriano, il y a trois jours.
mercredi 20 juillet
Jugée injurieuse pour l’Etat français par le procureur de la République, la plaquée installée à Vero par les nationalistes pour rendre hommage à Guy Orsoni a été retirée par les gendarmes.
nuit du jeudi 21 au vendredi 22 juillet
Fusillade à Porto-Vecchio : le gérant d’une boîte de nuit appartenant à un homme recherché par la police dans le cadre de la disparition de Guy Orsoni a été grièvement blessé par balles.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 juillet
Trois attentats ont eu lieu en Haute-Corse, provoquant des dégâts matériels.
mardi 26 juillet
Des incendies dramatiques ravagent la Corse. Selon les spécialistes, 97 % de ces sinistres seraient d’origine criminelle. Dix départs de feu ont été signalés pour cette seule journée de mardi. Il a fait aujourd’hui 40° sur Ajaccio.
mercredi 27 juillet
Convoqué au palais de justice d’Ajaccio, l’oncle de Guy Orsoni (le militant indépendantiste disparu) est arrivé sur place avec un fusil de chasse et accompagné de quatre hommes armés après s’être vu refuser une escorte policière,
Les incendies continuent de ravager la Corse : dans la soirée, le village de Pila-Canale (Corse-du-Sud), menacé par les flammes, a du être évacué.
jeudi 28 juillet
Le plan Orsec a déclenché dans toute la Corse pour faire face aux incendies. 6 000 hectares de maquis de Corse-du-Sud sont partis en fumée en vingt-quatre heures seulement. Des renforts de pompiers doivent être envoyés dans l’île.
vendredi 29 juillet
Après l’accalmie de la nuit, de nombreux foyers ont repris dans la matinée sur le front des incendies de forêt. La situation, surtout critique au nord d’Ajaccio et autour de Sartène, est telle qu’on ne peut plus arrêter complètement les feux : il faut seulement arrêter leur progression avant de passer à un autre incendie ailleurs dans l’île. Devant le manque de moyens contre les flammes, des renforts sont arrivés du continent dans la soirée. Des informations judiciaires contre X pour incendies volontaires ont été ouvertes et le préfet a demandé aux maires de porter plainte s’ils sont victimes de sinistres : une touriste allemande a été arrêtée, reconnaissant avoir volontairement allumé un feu près de Sollacaro.
samedi 30 juillet
Entre 40 000 et 50 000 hectares ont déjà été ravagés par les incendies de forêt en Corse, essentiellement dans le sud de l’île. Mais des départs de feu se sont également produits dans la matinée en Haute-Corse.
dimanche 31 juillet
Une baisse sensible du tourisme en Corse est enregistrée pour l’avant-saison (- 25 % en mai-juin) et pour le mois de juillet (- 15 %). Au-delà des répercussions de la crise économique, la cause principale est à chercher du côté des récentes actions violentes des indépendantistes qui ont effrayé les visiteurs potentiels. Et, même si l’accalmie est générale, les incendies qui ont ravagé l’île ne vont probablement pas améliorer cette tendance.
lundi 1er août
Les incendies qui ravageaient la Corse depuis plusieurs jours sont enfin maîtrisés.
mercredi 3 août
Reprises des incendies en Corse, dans la région de Porto-Vecchio ; un camping a été évacué à Sainte-Lucie, où une jeune fille de quinze ans est portée disparue.
nuit du mercredi 3 au jeudi 4 août
Un incendie a ravagé cinq cents hectares dans la région de Porto-Vecchio. Quinze foyers ont brûlé simultanément, encerclant des campings, des villages de vacance et des habitations. Environ 1 000 personnes ont du se précipiter à l’eau pour ne pas mourir dans les flammes ; un bâtiment de la Marine nationale et un bateau des douanes les a récupéré. Neuf maisons ont été entièrement détruites, huit partiellement, cinquante bungalow, une centaine de tentes et cinquante véhicules ont brûlé ; quatre personnes ont été blessées (trois pompiers et un touriste).
jeudi 4 août
Légère accalmie sur le front des incendies. Le Mistral s’est un peu calmé. L’origine criminelle de la plupart des départs de feu ne fait plus aucun doute, surtout en Corse.
dimanche 21 août
L’équipe du commissaire Broussard a arrêté quatre repris de justice qui s’apprêtaient à commettre un hold-up à l’hôtel Sofitel de Porticcio, au sud d’Ajaccio.
nuit du mercredi 24 au jeudi 25 août
Sept attentats à l’explosif non revendiqués ont fait des dégâts matériels dans la région d’Ajaccio.
nuit du mercredi 31 août au jeudi 1er septembre
Cinq attentats à l’explosif ont eu lieu en Corse : dégâts matériels.
dimanche 11 septembre
Le FLNC commence à venger l’enlèvement et la mort probable de Guy Orsoni en juin dernier : Felix Rosso, ami intime de Jean-Marc Leccia, figure du milieu corse, a été abattu à Porto-Vecchio.
mardi 13 septembre
Deux hommes ont assassiné le haut-fonctionnaire Pierre-Jean Massimi, trente-sept ans, secrétaire général du département de la Haute-Corse. Tombé dans un guet-apens, Massimi a été abattu de deux balles de pistolet, à l’heure du déjeuner, alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture à quelques mètres de son domicile, près de Bastia. Se sentant menacée, la victime, qui ne cachait pas ses opinions anti-nationalistes, avait demandé un permis de port d’arme au début du mois. Les soupçons de la police se portent vers le FLNC, qui l’avait mis en cause dans un tract dans la disparition de Guy Orsoni (l’enquête n’aboutira jamais).
mercredi 14 septembre
Leo Battesti, porte-parole du Conseil des consultes nationalistes, a porté plainte contre le commissaire Broussard qui l’a nommément mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat de Pierre Jean Massimi. L’Union du peuple corse a condamné ce meurtre.
jeudi 15 septembre
Plusieurs centaines de personnes ont assisté à Bastia aux obsèques de Pierre-Jean Massimi en l’église Notre-Dame de Lourdes, en présence de ce que la Corse compte d’officiels. Toutes les administrations du département de la Haute-Corse étaient fermées aujourd’hui en signe de deuil.
mercredi 21 septembre
Le FLNC a revendiqué le meurtre de Pierre-Jean Massimi en représailles avec la disparition du militant Guy Orsoni.
dimanche 25 septembre
Gaston Defferre a reçu les élus corses à Paris. Le ministre de l’Intérieur a assuré que les autorités, et notamment Pierre-Jean Massimi, n’avaient rien à voir avec la disparition du militant nationaliste Guy Orsoni.
lundi 26 septembre
Après les élus corses la veille, c’est au tour des principaux responsables de l’Etat dans l’île, dont le commissaire Broussard, d’être reçus à Paris par le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre.
Le chanteur Tino Rossi est mort à Neuilly-sur-Seine d’un cancer du pancréas, à l’âge de soixante-seize ans. En cinquante ans de carrière, le célèbre artiste corse a vendu 250 millions de disques et tourné dans vingt-cinq films. Nombre d’anonymes et de personnalités lui rendent hommage.
mardi 27 septembre
Le Conseil des ministres, organisé exceptionnellement un mardi, a dissous la Consulte des comités nationalistes (CCN), un mouvement indépendantiste corse considéré comme la vitrine légale de l’ex-FLNC.
Le Canard Enchaîné révèle que l’ancien responsable du GIGN, le capitaine Paul Barril, a rencontré secrètement le dirigeant nationaliste corse Alain Orsoni le 12 janvier dernier. Barril était mandaté par les plus hauts niveaux de l’Etat et qu’un sommet à l’Elysée pouvait être envisage. Des informations qui font aussitôt polémique dans l’île et à Paris.
jeudi 29 septembre
Obsèques religieuses de Tino Rossi dans la matinée à Paris, en l’église de la Madeleine et en présence de nombreuses personnalités de la chanson, de la télévision et du cinéma (Sheila, Dalida, Mireille Mathieu, Thierry Le Luron, Annie Cordy, etc.). Durant la cérémonie, Maurice André a interprété l’Ave Maria de Gounod. A l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice, la foule des Parisiens est venue en nombre dire adieu à l’artiste.
vendredi 30 septembre
L’enterrement de Tino Rossi dans sa Corse natale n’a pu avoir lieu aujourd’hui comme prévu. La tempête a contraint l’avion qui transportait sa dépouille à se poser à Bastia et non à Ajaccio. Un cortège a du prendre ensuite la route de montagne pour traverser l’île du nord au sud. A Ajaccio, le catafalque a été dressé à la mairie pour être veillé durant la nuit dans une chapelle ardente.
samedi 1er octobre
Tino Rossi a été enterré dans la matinée à Ajaccio, dans le cimetière marin, en présence de sa famille, de ses amis, du commissaire de la République, d’élus et des centaines d’admirateurs. Auparavant, le cortège funèbre avait défilé dans les rues de la ville jusqu’à la cathédrale.
dimanche 2 octobre
Réponse des autonomistes corses à la dissolution de la CCN par le gouvernement : une nouvelle organisation nationaliste corse a été créée à Bastia sous le nom de Mouvement corse pour l’auto-détermination, en présence de trois cents militants. Aucun membre de la CCN n’apparaît dans l’organigramme de la nouvelle organisation.
nuit du lundi 3 au mardi 4 octobre
Conférence de presse clandestine de l’ex-FLNC en Corse. Les nationalistes ont affirmé au correspondant de l’AFP avoir eu des contacts avec le gouvernement depuis octobre 1982 et jusqu’à l’affaire Orsoni.
mardi 4 octobre
Le directeur de l’AFP en Corse, seul convié à la conférence de presse clandestine des nationalistes de la nuit dernière, a été arrêté et interrogé pendant plusieurs heures par la police.
nuit du mercredi 12 au jeudi 13 octobre
Six attentats à l’explosif ont été commis en Haute-Corse : dégâts matériels. Pas de revendication.
jeudi 13 octobre
Trois militants nationalistes ont été arrêtés en Corse après une série d’attentats.
samedi 15 octobre
La plus importante cache d’armes jamais mise à jour en Corse a été découverte par la police dans un box du sous-sol d’un immeuble de la banlieue sud de Bastia. L’un des trois nationalistes arrêtés il y a deux jours en possédait la clé. Les forces de l’ordre y ont retrouvé trois pistolets-mitrailleur, une mitrailleuse, un lance-roquette, plusieurs pistolets, trois grenades défensives, une caisse de cartouches, du cordon détonnant, des postes-radio émetteurs, des cagoules et des treillis.
vendredi 21 octobre
Pour la deuxième fois en une semaine, la police a saisi dans la soirée à Ajaccio plus de cent kilos d’explosifs entreposés dans un garage. Cette découverte n’aurait aucun lien avec la prise du 15 octobre.
mercredi 2 novembre
Mise en disponibilité de la vignette auto 1984 (mauve) dans les recettes des impôts (dans les bureaux de tabac à partir du 10 novembre). Son prix est en augmentation de 6,2 % pour les petits modèles et de 20 % pour les véhicules de plus de 16 chevaux. Cas particulier : la vignette et la taxe spéciale coûtent moitié moins chère en Corse.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 novembre
Six attentats se sont produits en Corse, notamment à Bastia : les dégâts sont importants. La vedette de gendarmerie de Calvi a également été coulée dans le port de commerce.
lundi 28 novembre
Une température de 24° est enregistrée à Bastia.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 novembre
Seize attentats à l’explosif se sont produits à Ajaccio et à Sagone, sans faire de victime. L’attaque la plus spectaculaire a ciblé le palais de justice d’Ajaccio, où la charge a explosé dans la salle d’audience du tribunal de police, causant de très importants dégâts.
1984
lundi 9 janvier
Extradé des Etats-Unis, Jean-Marc Leccia est arrivé dans la soirée à Ajaccio. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête sur la disparition en juin 1983 du nationaliste corse Guy Orsoni.
nuit du lundi 9 au mardi 10 janvier
Neuf attentats ont été commis dans le sud de l’île. Un des terroristes a été tué et un autre grièvement blessé par une charge qu’ils s’apprêtaient à déposer dans une résidence secondaire appartenant à un professeur de médecine parisien à Capo di Moro. De grandes quantités d’explosifs et des détonateurs ont été découverts dans leur voiture.
mardi 10 janvier
Vive émotion à Ajaccio : après avoir résisté pendant plusieurs mois, Marc Tennevin, un professeur d’histoire-géo en poste depuis sept ans au lycée Fesch d’Ajaccio, a quitté l’île après avoir reçu une ultime menace de mort de la part des indépendantistes. Son tort : être un continental ! Professeurs et élèves de collèges de lycées d’Ajaccio ont cessé le travail pour manifester leur soutien à M. Tennevin, qui est parti en avion avec sa femme et ses trois enfants.
samedi 14 janvier
Double manifestation en Corse : la première est organisée par les nationalistes à Serriera, un petit village situé au nord de Porto Vecchio, pour rendre hommage à Etienne Cardi tué alors qu’il s’apprêtait à poser une bombe ; de violentes échauffourées ont opposé les manifestants aux forces de l’ordre, qui ont essayé d’intercepter un commando de cinq membres de l’ex-FLNC qui avaient tiré des coups de feu en l’air avec des armes de poing à la sortie de l’église ; trois policiers ont été légèrement blessés et les hommes masqués et armés ont pu s’échapper ; invoquant la procédure de flagrant délit, les policiers ont confisqué le reportage tourné par des journalistes de FR3-Corse. Le second rassemblement s’est déroulé à Calvi, à l’appel de l’Association pour la Corse république et française : environ 3 000 personnes, dont une quarantaine d’élus, ont exprimé le « ras-le-bol des Corses face au terrorisme ».
lundi 16 janvier
Trois nationalistes corses ont été arrêtés à la suite des incidents de Serriera le 14 janvier. Le Premier ministre a par ailleurs demandé l’envoi dans l’île d’une mission d’inspection chargée d’enquêter sur ces incidents. D’autre part, la cassette du reportage de FR3 Corse sur les funérailles d’Etienne Cardi a été restitué à la chaîne, mais les journalistes ont déposé un préavis de grève illimitée à partir du 20 janvier afin que la Haute-Autorité de l’audiovisuel prenne position sur cette affaire.
Les lycées et collèges d’Ajaccio entament une grève reconductible d’au moins une semaine pour protester contre les menaces dont font l’objet les enseignants originaires du continent.
mardi 17 janvier
La découverte d’un dépôt d’armes (deux fusils-mitrailleurs, trois fusils à pompe, un pistolet-mitrailleur, une carabine à lunette et trois revolvers), d’explosifs (quatre kilos et trente détonateurs), de munitions et de matériels divers (cagoules, treillis, tracts du FLNC) dissimulés dans plusieurs caveaux de L’Ile-Rousse a entraîné l’arrestation de trois hommes dans la région de Calvi.
mercredi 18 janvier
3 000 personnes ont manifesté à Bastia et 5 000 autres à Ajaccio pour protester contre la violence en Corse, à l’appel de la FEN et de la CGT. A Bastia, des lycéens nationalistes ont jeté des œufs sur le cortège devant la préfecture, obligeant les forces de l’ordre à intervenir. La situation a par ailleurs été très tendue à Corte, où les étudiants nationalistes ont célébré une messe à la mémoire d’Etienne Cardi dans les locaux de l’Université, malgré la fermeture du campus.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 janvier
Cinq attentats à la bombe se sont produits en Corse, à Corte et à Ajaccio, sans faire de blessé. Trente-deux attentats ont eu lieu dans l’île depuis le début de l’année.
vendredi 20 janvier
Grève à FR3 Corse et dans la station régionale de Radio France pour protester contre la saisie par la police d’un reportage le 14 janvier dernier. Un service minimum a été organisé. La direction nationale de FR3 a interdit aux seize stations régionales de diffuser l’interview du représentant de l’Intersyndicale corse comme elles le souhaitaient le faire.
nuit du lundi 23 au mardi 24 janvier
Pour la troisième fois depuis le début de l’année, un enseignant continental a été visé par un attentat : la maison de Robert Bertrand, professeur d’éducation physique à Ajaccio, a été entièrement détruite par une explosion à Cauro.
en janvier
Charles Pieri s’évade de la prison de Bastia avec Francis Mariani, accusé d'appartenir au gang mafieux de la Brise de mer. Pieri était incarcéré depuis dix mois pour sa participation présumée à l'attaque en 1982 d'un camp de la Légion étrangère où un caporal-chef avait été tué.
jeudi 2 février
Jean-Baptiste Remiti, un dangereux repris de justice, s’est évadé du palais de justice d’Ajaccio après avoir réussi à prendre un juge d’instruction en otage.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 février
Un commando de quatre hommes armés et masqués se réclamant du FLNC a détruit à l’explosif le motel la Bergerie situé à Viggianello, près de Propriano, en Corse-du-Sud. Le couple de gardiens avait été neutralisé. Le propriétaire est un continental. C’est le 51e attentat a se produire dans l’île depuis le 1er janvier.
mercredi 8 février
Une tempête frappe la France et notamment Corse : le vent atteint 166 km/h à Bastia.
jeudi 16 février
L’Union du peuple corse du docteur Simeoni confirme son retrait de l’Assemblée corse, à laquelle l’UPC reproche son immobilisme et son absence de moyens.
jeudi 23 février
Alors qu’un vaste mouvement de routiers paralyse de nombreux axes routiers français depuis une semaine, la Corse a connu son premier barrage aujourd’hui, à la sortie sud de Bastia.
samedi 31 mars
Le Front National de Libération de la Corse commet une dizaine de plasticages.
nuit du jeudi 5 avril au vendredi 6 avril
Attentat contre un commissariat de Marseille : les dégâts matériels sont importants (cette action sera revendiquée par l’ex-FLNC).
nuit du samedi 7 au dimanche 8 avril
Un attentat à l’explosif a visé la sous-préfecture de Sartène : pas de victime mais des dégâts importants.
lundi 16 avril
Deux trafiquants de drogue italiens ont été arrêtés au large de la Corse. Leur voilier transportait environ huit cents kilos de haschisch et de résine de cannabis.
nuit du mardi 17 au mercredi 18 avril
Le Front National de Libération de la Corse commet neuf plasticages à Ajaccio. Les objectifs visés représentent tous symboliquement l’Etat (agences de banque, véhicules, dont une estafette de la gendarmerie, Agence nationale pour l’Emploi). 156 attentats ont été commis dans l’île depuis le 1er janvier.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 avril
Trois attentats non revendiqués ont fait des dégâts matériels à Bastia.
mercredi 25 avril
Arrestation d’un important responsable de l’ex-FLNC, Natale Luciani, trente-quatre ans.
jeudi 3 mai
Départ du 28e Tour de Corse, cinquième manche du championnat du monde des rallyes.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 mai
Trois attentats ont fait des dégâts matériels en Haute-Corse.
vendredi 4 mai
Le président de l’Assemblée de Corse a demandé au gouvernement de dissoudre cette assemblée, paralysée selon lui depuis que l’opposition y est majoritaire.
L’ex-FLNC a revendiqué dans un communiqué une vingtaine d’attentats commis en avril en Corse.
samedi 5 mai
Le pilote finlandais Marrku Alén a remporté le Tour de Corse sur Lancia Rally 037. Il a devancé l’Italien Miki Biasion (Lancia). Le Français Jean Ragnotti est troisième sur Renault 5 Turbo.
nuit du jeudi 10 au vendredi 11 mai
Six attentats à l’explosif ont été commis à Marseille (ils seront revendiqués par l’ex-FLNC).
nuit du lundi 14 au mardi 15 mai
Une villa a été entièrement détruite à l’explosif à Cargèse, en Corse du Sud.
samedi 26 mai
Dans la matinée, le directeur d’une grande surface située au sud de Bastia a été grièvement blessé de trois balles de revolver par des malfaiteurs qui sont parvenus à s’enfuir.
jeudi 7 juin
L’enlèvement et, probablement, le meurtre de Guy Orsoni (juin 1983) ont été vengés : ayant facilement réussi à se faire passer pour deux gendarmes et un prisonnier à écrouer, trois nationalistes corses (Pierre Albertini, Bernard Pantalacci et Pantaléon Alessandri) ont pénétré à six heures du matin dans la prison d’Ajaccio. Ayant pris les gardiens en otage, ils ont d’abord libéré deux membres du FLNC. Les cinq hommes ont ensuite froidement exécuté dans leurs cellules les deux meurtriers de leur camarade, Jean-Marc Leccia et son lieutenant Salvatore Contini, deux personnalités du banditisme corse. Les coups de feu ayant donné l’alerte, la maison d’arrêt est cernée par les forces de l’ordre et, après plusieurs heures de négociation, le commando se rend vers 11 h 30. Les deux complices qui attendaient dans une voiture avaient été arrêtés auparavant vers 8 h 10. Quatre suspects du meurtre d’Orsoni ont déjà été abattus par les militants indépendantistes.
vendredi 8 juin
Les deux têtes de liste du RPR et de l’UDF aux élections européennes, Bernard Pons et Simone Veil, dénoncent la dégradation de la situation en Corse, « où la légalité n’est plus respectée ». Sans pour autant nier la gravité des faits de la veille, le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre déclare au contraire que la situation s’est améliorée dans l’île depuis plus d’un an. En fin de journée, le parquet d’Ajaccio a ouvert une information judiciaire pour « apologie de crime » et requis un mandat de dépôt contre Alain Orsoni qui a remercié et félicité le commando nationaliste dans un reportage télévisé.
samedi 9 juin
En Corse du Sud, Roger Polverelli, maire de Forciolo (Haut Taravo), a été inculpé d’assassinat et écroué avec les membres du commando responsable de l’exécution de deux détenus à la prison d’Ajaccio. Il est accusé d’avoir prêté sa voiture aux meurtriers. L’ex-FLNC affirme cependant dans un communiqué que M. Polverelli est totalement étranger à ces événements et que sa voiture a été seulement volée.
nuit du dimanche 17 au lundi 18 juin
« Nuit bleue » en Corse pour marquer le premier anniversaire de la disparition du militant nationaliste Guy Orsoni : dix-sept attentats à l’explosif ont été commis dans l’île. A Ajaccio ont été notamment visés la perception, les locaux de Gaz de France, des banques, une voiture d’EDF-GDF et deux véhicules. Deux poseurs de bombe ont été pris en flagrant délit à Porto-Vecchio.
mercredi 20 juin
Dans l’optique d’une future dissolution de l’Assemblée régionale de Corse, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une proposition de loi réservant aux seuls partis obtenant plus de 5 % des suffrages la présence au Conseil régional de l’île. L’Assemblée régionale corse est quasiment paralysée par les petits partis depuis sa création en 1981.
jeudi 21 juin
Répondant favorablement à la demande de Prosper Alfonsi (10 mai), le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre a annoncé la dissolution prochaine de l’Assemblée régionale corse, demandant que la question figure à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres.
vendredi 22 juin
Après quatre mois de filatures, un coup de filet de la police de Nice a permis l’arrestation de vingt-cinq membres d’un gang des postiches qui sévissait sur la Côte-d’Azur et dont le quartier général se trouvait à Bastia.
mardi 26 juin
Publication d’un rapport polémique de la Commission des affaires culturelles du Sénat consécutif à la plainte d’élus locaux : à la suite de leur enquête des sénateurs représentant toutes les tendances politiques ont mis directement en cause le travail et l’indépendance des journalistes de FR3 Corse et de Radio Corse. Il leur est notamment reproché d’accorder dans les informations une place excessive aux séparatistes de l’île. Le rapporteur de la commission, Charles Pasqua, parle même de « complaisance » à leur égard.
mercredi 27 juin
Conseil des ministres : le gouvernement a prononcé la dissolution de l’assemblée régionale de Corse, qui se révélait ingérable depuis des années. Les élections sont fixées au 12 août. Le seuil à atteindre pour avoir des élus a été relevé de 1,6 % à 5 %.
samedi 30 juin
Entre 13 000, selon la police, et 30 000, selon les organisateurs, personnes ont manifesté à Ajaccio contre la violence et le terrorisme à l’appel de l’Association pour la Corse française et républicaine (CFR). Il s’agit du quatrième grand rassemblement de ce genre organisé dans l’île par l’association cette année (après Calvi, Porto-Vecchio et Bastia). Plusieurs sénateurs, députés et maires étaient présents dans le cortège.
lundi 2 juillet
En visite à Ajaccio, le ministre de l’Intérieur Gaston Defferre a annoncé que les élections pour l’Assemblée régionale de Corse auront lieu le 12 août. Il a par ailleurs demandé aux élus corses de s’unir pour combattre la violence et l’insécurité dans l’île. Il s’agissait du sixième voyage dans l’île pour le ministre Defferre depuis mai 1981.
nuit du lundi 9 au mardi 10 juillet
Seize attentats ont été commis en Corse.
nuit du mercredi 11 au jeudi 12 juillet
Nouvelle « nuit bleue » en Corse avec trente-deux attentats, dont six manqués. Dix-sept attentats et trois tentatives ont été commis en Haute-Corse : deux établissements bancaires et la Trésorerie générale du département ont été visés à Bastia. Parmi les autres cibles figure notamment une agence immobilière et une dizaine de résidences secondaires. 270 attentats ont été commis dans l’île depuis le début de l’année.
nuit du lundi 23 au mardi 24 juillet
Deux attentats ont causé de faibles dégâts à Ajaccio.
mardi 24 juillet
Deux dirigeants nationalistes corses, Alain Orsoni et Leo Battesti, incarcérés depuis la mi-juin pour apologie du crime ont été remis en liberté. Ils s’étaient félicités du règlement de compte mortel commis à la prison d’Ajaccio.
mardi 31 juillet
Ouverture officielle de la campagne électorale pour le renouvellement de l’Assemblée de Corse. L’élection doit avoir lieu le 12 août.
Arrestation à Bastia d’un militant de l’ex-FLNC, Jean-Louis Andreani. Les policiers ont découvert à cette occasion, dans un garage qu’il louait à dix kilomètres de Bastia, un important stock d’armes, de munitions et d’explosifs, ainsi que du matériel d’imprimerie, des tracts, une voiture et deux motos volés.
lundi 6 août
Le ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire Gaston Defferre s’est rendu en Corse pour apporter son soutien à la liste socialiste et radical de gauche à l’élection de l’Assemblée régionale.
nuit du mardi 7 au mercredi 8 août
Un attentat à l’explosif a détruit à Ajaccio la voiture du directeur des Renseignements généraux.
dimanche 12 août
Elections à l’Assemblée régionale de Corse : la poussée des extrêmes s’est encore accentuée par rapport au scrutin précédent avec le succès du Front national (environ 10 % des voix et six élus) et des indépendantistes proches du FLNC (5 %), ce qui rend la nouvelle Assemblée aussi ingouvernable que la précédente. L’Union de l’opposition perd des sièges (19 s.) et la gauche (communistes, socialistes et radicaux) progresse légèrement (25 s.). Le CNIP obtient cinq sièges. Dix listes étaient présentes et, cette fois, il fallait obtenir au moins 5 % des votes pour avoir des élus. 200 000 électeurs étaient attendus aux urnes. Le taux de participation a été d’environ 65 %.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 août
Arrestation en Haute-Corse d’un militant de l’ex-FLNC, condamné par contumace il y a deux semaines à six mois de prison (il doit être rejugé à Bastia le 16 août).
mercredi 15 août
Campagne pour l’élection à la présidence de l’Assemblée régionale de Corse : les dix-neuf élus de l’opposition soutiennent à l’unanimité la candidature de Jean-Paul de Rocca Serra, alors que le Front national, dont le soutien leur est nécessaire, souhaitait « un homme jeune et compétent »... Jean-Marie Le Pen a déclaré que son parti ne voterait pas pour Rocca Serra.
mardi 21 août
La question de la présidence de l’Assemblée régionale de Corse semble réglée : le candidat socialiste et radical Nicolas Alfonsi ayant jeté l’éponge, la présidence devrait revenir à Jean-Paul de Rocca Serra, le candidat de l’opposition de droite qui n’a même plus besoin de négocier avec le chef du Front national, Pascal Arrighi.
samedi 25 août
A l’appel des partis nationalistes corses, une manifestation pour demander la libération d’une trentaine de détenus a été suivie par 2 000 personnes à Bastia.
nuit du samedi 25 au dimanche 26 août
Nouvelle « nuit bleue » en Corse du Sud : huit attentats à l’explosif ont endommagé, sans faire de victime, un tribunal d’instance, une gendarmerie et divers biens appartenant à des particuliers.
jeudi 30 août
Huit militants du FLNC ont été incarcérés à Lyon.
vendredi 31 août
La Corse a connu une importante baisse de fréquentation touristique cet été : 800 000 visiteurs en 1984 contre un million en 1983.
mardi 25 septembre
L’été est à peine fini et le thermomètre atteint déjà les bas-fonds en Corse : il n’a fait que 7°6 à Bastia au meilleur de la journée !
jeudi 4 octobre
« Nuit bleue » à Lyon, où six militants du FLNC ont été incarcérés le 30 août dernier. Six bombes explosent devant des banques et édifices publics.
vendredi 5 octobre
Trois gangsters qui se réclament du FLNC ont été condamnés par la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône à dix-huit et dix ans de prison pour une quinzaine de braquages commis en 1981 en Corse et dans la région marseillaise.
nuit du mercredi 10 au jeudi 11 octobre
« Nuit bleue » entre 2 h et 2 h 30 dans le sud de la France avec six attentats à Marseille et quatre à Toulon. Les cibles visées étaient des édifices publics ou des banques. Il n’y a pas de victime et les dégâts sont peu importants. Trois bombes n’ont pas explosé. La police porte ses soupçons sur l’ex-FLNC.
mardi 23 octobre
Dans la soirée, deux hommes armés de gros calibres ont abattu de plusieurs balles un policier à Bastia.
mercredi 24 octobre
Dans la matinée, une manifestation de soutien organisé par le Mouvement corse pour l’autodétermination en faveur de deux militants indépendantistes jugés en appel a dégénéré pendant plus de deux heures dans le centre de Bastia. Grenades lacrymogènes ont répondu aux cocktails Molotov. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont fait douze blessés (cinq CRS, cinq policiers et deux manifestants). Les dégâts matériels sont importants dans les rues.
Deux bombes de faible puissance ont explosé dans un immeuble de Bastia. L’appartement du procureur de la République, M. Cazenave, a été légèrement endommagé.
nuit du mercredi 31 octobre au jeudi 1er novembre
Quatre attentats à l’explosif ont fait d’importants dégâts matériels à Ajaccio.
jeudi 1er novembre
Dans la matinée, un commando de nationalistes corses a jeté dans le port d’Ajaccio un camion qui transportait du matériel destiné à une centrale thermique.
samedi 10 novembre
L’été est de retour en Corse : il fait 29° C à Ajaccio.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 novembre
Cinq attentats à l’explosif ont été commis en Haute-Corse : dégâts matériels.
samedi 1er décembre
Retour de la violence en Corse après une légère accalmie : à Ajaccio, un millier de personnes ont manifesté dans la soirée à Ajaccio, à l’appel de cinq organisations nationalistes, pour demander le statut de prisonniers politiques pour les militants nationalistes emprisonnés. A la fin du défilé, vers dix-huit heures, les premiers incidents ont éclaté : jets de pierres contre les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogène ; des cocktails Molotov et des bâtons de dynamite ont également été jetés contre deux banques du centre-ville. Quatorze jeunes manifestants ont été arrêtés.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 décembre
A quatre heures du matin, une patrouille de CRS postée près de la préfecture, à bord d’une R5, a été mitraillée à Bastia par des hommes circulant en voiture : un gendarme de vingt-quatre ans a été tué et deux autres blessés, dont un grièvement à l’œil. Treize attentats ont été commis plus tôt dans l’île, en particulier à Ajaccio, frappant notamment l’EDF, le rectorat et la Direction départementale de l’équipement. Les gendarmeries de Borgo, de l’Ile-Rousse et de Solenzara ont été visées par des tirs qui n’ont touché personne.
lundi 3 décembre
La façade de la gendarmerie de Corte a été mitraillée par des inconnus dans l’après-midi, sans faire de victime. Le commissaire Broussard, préfet de police dans l’île, a été reçu dans la soirée par le ministre de l’Intérieur. Les employés d’EDF-GDF ont manifesté à Ajaccio contre l’attentat commis il y a deux nuits contre leurs locaux.
nuit du lundi 3 au mardi 4 décembre
Deux gendarmeries ont été visées par des tirs et une charge de plastic a explosé devant le cabinet d’un avocat à Bastia. La nuit a pourtant été marquée par une forte mobilisation policière et la mise en place de nombreux barrages
mardi 4 décembre
L’ex-FLNC a diffusé un communiqué qui, sans les revendiquer, lie les attentats de ces derniers jours à la « situation coloniale faite au peuple corse ». Les rédacteurs du texte déclarent que « Si la Nouvelle-Calédonie appartient aux Kanaks, la Corse appartient aux Corses ». Environ cinq cents personnes ont manifesté à Bastia contre le terrorisme à l’appel de la CGT et de la FEN. A l’Assemblée régionale de Corse, où une minute de silence a été observée à la mémoire du CRS tué, le président Jean-Paul de Rocca Serra a appelé à une autre manifestation le 6 décembre et demandé à tous les Corses de s’unir contre la violence.
jeudi 6 décembre
A l’appel de la plupart des partis politiques de l’île (à l’exception des communistes, des autonomistes et des indépendantistes), entre 25 000 et 30 000 personnes ont manifesté silencieusement à Ajaccio contre le séparatisme et le terrorisme, au moment même où se tenaient à Troyes les obsèques du CRS tué à Bastia.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 décembre
Un attentat revendiqué par l’ex-FLNC a détruit une voiture en stationnement devant un commissariat de police de Marseille : le policier de faction et un habitant ont été légèrement blessés.
lundi 10 décembre
Surveillant depuis le début du mois Antoine Vicenzini, les gendarmes du nord de la Corse ont découvert à son domicile un grand nombre d’armes (fusils, revolvers, fusils-mitrailleurs, etc.), ainsi que des munitions, cinq de kilos d’explosifs, des détonateurs et même un obus de mortier.
mardi 11 décembre
L’ex-FLNC a revendiqué le meurtre d’un CRS et le mitraillage de trois gendarmeries commis dans la nuit du 1er au décembre dernier.
mercredi 12 décembre
Suite à la découverte d’un stock d’armes et de munitions il y a deux jours, les forces de l’ordre ont arrêté en Corse Antoine Vicenzini et dix autres personnes. Six ont été écrouées. Les gendarmes les soupçonnent d’être liées à l’ex-FLNC.