1995
jeudi 5 janvier
Evêque d’Ajaccio depuis 1987, Mgr Sauveur Casanova se retire à l’âge de 80 ans. André Lacrampe (53 ans) est nommé pour lui succéder à la tête du diocèse corse.
lundi 27 février
Début de la grève des fonctionnaires corses.
lundi 20 mars
Fin de la grève des fonctionnaires corses, qui avait débuté le 27 février.
« Nuit bleue » : 35 attentats font quatre blessés.
vendredi 31 mars
Le jugement pour la catastrophe du stade de Furiani, le 5 mai 1992, est rendu à Bastia : prison ferme pour les responsables corses, relaxe pour les représentants de l’Etat. Cette décision déclenche une violente colère des familles des victimes et des blessés.
lundi 17 avril
Lancement par France 3 Corse de l’émission Noi (« Nous »), un journal en langue corse fabriqué à Bastia.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 avril
La villa du député maire d'Ajaccio, Marc Marchangelli (bonapartiste) a été plastiquée. A l'Ile Rousse, d'autres charges explosives ont endommagé deux agences bancaires et brisé les vitrines de plusieurs magasins aux alentours.
samedi 29 avril
Le groupe nationaliste Resistenza a revendiqué la série d'attentats (sept à Ajaccio et neuf en Haute-Corse) qui a secoué l'île de Beauté.
lundi 26 juin
La grève - la huitième en cinq ans - des marins marseillais de la Société nationale maritime Corse-Médirerranée (SNCM) paralyse complètement le trafic. Les grévistes demandent des garanties sur la préservation de l’emploi, au risque de faire souffrir le tourisme corse.
jeudi 13 juillet
Un militant nationaliste corse, Jean-Dominique Baccelli, membre de la Cuncolta (FLNC) a été tué de plusieurs coups de feu près d'Ajaccio. Il circulait à moto avec son beau-frère qui a été blessé.
samedi 15 juillet
Cinq hommes armés et cagoulés se réclamant de l'ex-FLNC ont perturbé à Ajaccio l'enterrement de Bacchelli. A l'issue de la cérémonie religieuse le commando a tiré une salve en l'air sur le parvis de la cathédrale tandis que l'un deux lisait une déclaration publique en hommage au défunt.
nuit du mardi 25 au mercredi 26 juillet
Un membre du MPA a échappé à un attentat.
mercredi 26 juillet
Deux sympathisants du MPA (vitrine du FLNC-Canal habituel) ont été abattus à Ajaccio lors d'une fusillade qui a éclaté dans un bar. Une jeune femme a été légèrement blessée. Trois heures plus tard, à Bastia, un militant de la Cuncolta, vitrine officielle du FLNC-Canal Historique, a été tué par balles dans sa voiture.
dimanche 10 septembre
Un attentat à l'explosif a provoqué des dégâts importants dans les locaux de l'agence de voyages Nouvelles Frontières, au centre d'Ajaccio vers 4 heures du matin. Une autre explosion violente a dévasté les locaux de la société de transports de fonds Bastia-sécurité.
samedi 28 octobre
A Corte, Paul Carlotti, militant du Mouvement pour l'autodétermination a été assassiné dans la soirée à coups de fusil à pompe.
vendredi 3 novembre
Une charge de faible puissance a explosé à 3 heures, devant l'appartement de fonction de Roland Mahy, procureur de la République, à Bastia. C'est lui qui avait requis lors du procès en première instance de la catastrophe de Furiani. L'attentat n'a fait que des dégâts légers.
jeudi 30 novembre
Le FLNC-Canal Historique a revendiqué les attentats commis contre le domicile et le véhicule de l'inspecteur d'académie de Haute-Corse. Le mouvement dénonce « les fossoyeurs de la langue corse qui obtiennent un avancement après avoir accompli leur mission aux colonies ».
vendredi 1er décembre
A Bastia, deux attentats ont visé des policiers dans la nuit. Une charge a soufflé le hall et la cage d'escalier d'un immeuble ou demeuraient un policier et sa famille. Dans un autre quartier, un brigadier réveillé par des bruits sur le parking a découvert une charge sous la voiture.
mardi 5 décembre
Trois mairies corses dirigées par des maires RPR ont été visées par des attentats revendiqués par une nouvelle organisation : U Fronte Ribellu (Le Front Rebelle). Ce nouveau groupe clandestin dénonce « la démission de tous les chefs nationalistes trop occupés à assouvir leur vendetta » et affirme qu'il n'entretient « aucune relation avec eux ».
samedi 9 décembre
La façade du Conseil Général de Corse du Sud à Ajaccio a été mitraillée.
lundi 11 décembre
Une charge explosive a provoqué d'importants dégâts dans la nuit, dans les locaux de la CGT à Bastia.
Dans la nuit, un incendie criminel a détruit huit véhicules de la Direction Départementale de l'Equipement (DDE).
mardi 12 décembre
Le FLNC-Canal Historique a revendiqué le mitraillage de la façade du Conseil Général de Corse du Sud à Ajaccio le 9 décembre.
mercredi 13 décembre
Jugement de Furiani : tous les prévenus sont relaxés sauf le constructeur de la tribune Jean-Marie Boismond.
nuit du samedi 23 au dimanche 24 décembre
Une aile entière de l'hôtel des impôts à Bastia a été détruite par des charges placées à l'intérieur par un commando. En même temps, la recette des impôts de Corte était endommagée.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 décembre
Le centre des impôts du centre-ville d'Ajaccio a subi d'importants dégâts. Outre les bureaux détruits, les vitres de 160 appartements ont été pulvérisées et dix voitures en stationnement endommagées. Deux personnes, choquées par la déflagration, ont été hospitalisées.
lundi 25 décembre
Le FLNC-Canal Historique a revendiqué les attentats des deux derniers soirs car, selon lui, il « est temps que l'Etat français comprennent les nécessaires évolutions en Corse qui doivent inclure une véritable fiscalité propre ».
mardi 26 décembre
Les locaux de l'Equipement près de Porto-Vecchio ont été victimes d'un attentat et ont subi d'importants dégâts.
mercredi 27 décembre
Resistenza s'est attribué la paternité des attentats de la mi-décembre devant la caserne de la Légion étrangère à Calvi et une brigade de gendarmerie près d'Ajaccio.
1996
vendredi 5 janvier
Un commando a attaqué en plein jour un camp de vacances de l'armée de l'air.
samedi 6 janvier
Le journal Libération a fait état de négociations secrètes entre les autorités et les indépendantistes. Par ailleurs, un attentat a détruit la porte de l'appartement du président du tribunal qui a dirigé le procès de Furiani.
dimanche 7 janvier
L'inspection académique de Bastia a été fortement endommagée vers 6 h 30 du matin par au moins dix kilos d'explosifs. L'attentat a été revendiqué par le FLNC-Canal historique.
vendredi 12 janvier
Quelques heures avant l'arrivée du ministre de l'Intérieur Debré en Corse, une conférence de presse clandestine nocturne du FLNC Canal historique - la plus importante depuis 20 ans - est organisée en pleine montagne, à Tralonca, près de Corte. Environ 600 militants en treillis, encagoulés et armés (lance-roquettes, armes automatiques, fusils mitrailleurs), annoncent une trêve. Une polémique naît le laisser-faire des forces de l'ordre stationnées à proximité.
mardi 16 janvier
Le Premier ministre Alain Juppé a reçu les parlementaires corses qui ont exprimé leur opposition à toute modification institutionnelle de l'île.
en janvier
Claude Erignac a été nommé préfet de Corse.
nuit du mercredi 7 au jeudi 8 février
Deux attentats, dont l'un à Bastia, ont causé d'importants dégâts dans les locaux de l'Urssaf, quelques heures avant l'arrivée du ministre de la Justice Jacques Toubon.
vendredi 9 février
Visite du ministre de la Justice Jacques Toubon en Corse.
vendredi 16 février
Le nationaliste corse Jules Massa, membre de la Cuncolta naziunalista corsa, a été assassiné vers 8 h 30 alors qu’il circulait en voiture devant une école d’Ajaccio. Plus de 30 projectiles ont été tirés sur son véhicule. Agé de 41 ans, il était l’un des gardes du corps de François Santoni, secrétaire général de la Cuncolta.
dimanche 18 février
Deuxième assassinat en deux jours dans le milieu nationaliste : Charles Andreani, militant de l'Accolta Naziunale Corsa (ANC) a été exécuté par trois tireurs alors qu'il venait de fermer son restaurant à Porto-Vecchio.
lundi 19 février
Un marchand ambulant de pizza a été tué à la sortie d'Ajaccio dans la soirée de plusieurs balles de pistolets automatiques et de fusils à pompe par deux ou trois tireurs : affaire de banditisme. Les dirigeants du MPA ont démenti l’appartenance de la victime à leur organisation. Six militants du MPA ont été assassinés depuis un an dans la guerre fratricide opposant des fractions rivales.
mardi 20 février
Le site des falaises de Bonifacio vient d’être classé par le ministre de l’Environnement.
lundi 4 mars
Une centaine d'anciens militants du MPA se sont réunis à Propriano pour « sortir de l'impasse politique ». Ils ont annoncé la création d'une nouvelle organisation : Corsica Viva.
vendredi 8 mars
La maison du journaliste Guy Benhamou du quotidien Libération, spécialiste des affaires corses, a été mitraillée à Orsay (Essonne, près de Paris).
Jean-Marie Gorovenko a été tué d'une balle dans la tête, dans la soirée, sur une route déserte, à 10 kilomètres de Sartène, alors qu'il se trouvait au volant de sa voiture.
samedi 9 mars
Des promeneurs ont découvert le corps du président du tribunal administratif, Jean-Pierre Dupouy, sur la plage de l'Arinella, près de Bastia. Selon les enquêteurs, il est mort étouffé la tête dans le sable. Il porte des traces de coups et de strangulation.
samedi 16 mars
Deux cent neuf mm de pluie tombent en deux jours au Col de Mela, en Haute-Corse.
samedi 23 mars
Deux nationalistes de la Cuncolta ont été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à faire exploser une estafette devant la chambre de commerce d'Ajaccio, présidée par un autre nationaliste, Gilbert Casanova, mais membre du MPA.
mercredi 27 mars
Le Premier ministre Juppé a décidé de faire de l'ensemble de la Corse une zone franche.
samedi 30 mars
Après un match de football à Hyères, le président (Dominique Rutily) et le parrain (Rolland Courbis) du club de Calvi ont été victimes d'une embuscade : le premier a été tué et le second blessé. Les enquêteurs privilégient la thèse du règlement de comptes dans le milieu corse.
lundi 1er avril
Dans la soirée, les policiers du Raid ont interpellé deux nationalistes lourdement armés à Ajaccio.
nuit du lundi 1er au mardi 2 avril
Cinq attentats dans l’île : quatre devant des gendarmeries à Belgodere, Penta di Casinca, Aléria et Porto-Vecchio. Le cinquième, de plus forte puissance, a complètement rasé un hôtel de Lecci de Porto-Vecchio, la Canarella, dont le propriétaire ne semble pourtant pas connu pour ses activités politiques.
mardi 2 avril
Dans l'après-midi, la sûreté urbaine de Bastia a découvert une impressionnante quantité d'armes dans un appartement du quartier populaire de Lupina, peu après un hold-up dans une caisse d'épargne.
lundi 8 avril
Le MPA d'Alain Orsini demande un statut d'autonomie pour la Corse et rejette les notions d'indépendantisme et de séparatisme.
Front Ribellu a revendiqué les derniers attentats contre quatre gendarmeries.
vendredi 12 avril
Le FLNC-Canal historique a décidé de prolonger six mois la trêve qu'il avait annoncée le 12 janvier.
dimanche 14 avril
Les locaux du Grand Orient de France ont été complètement détruits, au cœur de la citadelle de Bastia, par un incendie criminel.
mardi 16 avril
Un policier du Raid et un militant nationaliste de la Cuncolta ont été tués lors d'une fusillade dans un quartier périphérique d'Ajaccio. Deux blessés graves (un policier et le second nationaliste, Charles Santoni) ont été évacués.
mercredi 17 avril
La Cuncolta a démenti que les deux auteurs de la fusillade appartenaient au mouvement.
dimanche 28 avril
Départ du Tour de Corse, troisième manche du championnat de France des rallyes 1996.
mercredi 1er mai
Au volant de sa Renault Maxi Megane, Philippe Bugalski a remporté le Tour de Corse.
vendredi 3 mai
Dans la soirée, 25 hommes cagoulés, se présentant comme des nationalistes du FLNC-Canal habituel, ont assuré, lors d'une conférence de presse nocturne en Corse du Sud, être prêts à « prononcer l'autodissolution immédiate » de leur mouvement.
dimanche 5 mai
Naissance d'un nouveau groupe clandestin nationaliste : le FLNC tout court. Dans une conférence de presse tenue près d'Ajaccio, le porte-parole d'une centaine d'hommes vêtus de combinaisons de combat et portant des cagoules, mais sans arme, a expliqué qu'il s'agissait d'une scission au sein du FLNC-Canal habituel, regroupant des dissidents des principaux partis de l'île et serait proche du parti Corsica Viva.
lundi 13 mai
Dans la matinée, deux militants de la Cuncolta ont été interpellés dans le cadre d'une enquête sur un trafic d'armes et de stupéfiants.
Le FLNC-Canal Historique a lancé, dans la soirée, un ultimatum car il n'apprécie guère les interpellations de certains de ses militants : « les militants doivent riposter par les armes à toute tentative d'arrestation ».
nuit du lundi 13 au mardi 14 mai
Peu après une heure, un inconnu a escaladé la grille d'enceinte du palais de justice d'Ajaccio pour y déposer cinq kilos d'explosifs. Mais la mise à feu n'a pas fonctionné, alors la façade du bâtiment a été criblé de balles. Quelques minutes plus tard, les façades des brigades de gendarmerie de Peri (au sud d'Ajaccio) et de Porto-Vecchio ont aussi été mitraillées.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 mai
Deux gendarmeries et le poste central des douanes d'Ajaccio ont été la cible d'attentats.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 mai
Attentat contre les locaux de la Mutuelle de la Police à Bastia.
jeudi 16 mai
Les deux militants de la Cuncolta arrêtés le 13 mai ont été mis en examen mais remis en liberté.
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 mai
Vers 23 h 20, l'immeuble abritant le groupement de gendarmerie de la Haute-Corse à Bastia a été mitraillé par des inconnus. Un appelé a échappé de justesse à l'un des projectiles.
vendredi 17 mai
A Bastia, dans la matinée, un coup de feu a été tiré sur la guérite du policier en faction devant la préfecture. Il n'a pas été touché.
mardi 21 mai
Quatre charges explosives d'environ un kilo chacune ont été découvertes sous des engins de chantier stationnés près de l'aéroport de Bastia. Le système de mise à feu n'a pas fonctionné.
mercredi 22 mai
Une nouvelle gendarmerie a été mitraillée.
mardi 28 mai
Sécurité et développement économique, telle est « la double priorité » affirmée à l'Assemblée nationale par Alain Juppé au cours du débat sur la Corse voulu par le gouvernement. « La Corse, c'est la France » a-t-il déclaré.
vendredi 7 juin
Le FLNC-Canal historique a décidé de prolonger jusqu'en octobre la trêve annoncée en janvier. Le FLNC ne parle plus d'ultimatum.
samedi 8 juin
A Ajaccio, quelque 3 000 personnes ont défilé à l'appel des femmes pour dire « non à la loi des armes » et réclamer « la justice ».
mardi 18 juin
Horace Rossi, conseiller municipal de Sartène et membre de la Cuncolta, a été mis en examen pour « complicité d'assassinat, vol aggravé, participation à une association de malfaiteurs » et écroué à Ajaccio. Il est soupçonné d'être l'instigateur du vol d'une voiture utilisée deux heures plus tard pour un meurtre. Quatre personnes, dont trois militants de la Cuncolta, ont déjà été arrêtées.
samedi 29 juin
Un millier de personnes ont manifesté à Bastia pour réclamer un statut fiscal dérogatoire en Corse. La manifestation était principalement soutenue par la Cuncolta, une partie de la droite et diverses organisations professionnelles.
lundi 1er juillet
Terrible attentat à Bastia : une voiture piégée a explosé, vers 16 heures, sur le vieux port, au moment précis ou le nationaliste Charles Piéri, responsable pour la Haute-Corse de la Cuncolta naziunalista, pénétrait en compagnie de son adjoint Pierre-Louis Lorenzi, membre du Comité exécutif de ce même mouvement dans les locaux de la société de gardiennage appartenant aux nationalistes et qu'il dirige. Pieri a eu bras et jambes déchiquetées par l'explosion, mais ses jours ne sont plus en danger. Lorenzi, grièvement blessé, est décédé un peu plus tard à l'hôpital. Quatorze passants ont été blessés plus légèrement. Les locaux de la société ainsi que plusieurs immeubles du centre ont été ravagées.
mercredi 3 juillet
Le militant nationaliste Pierre-Louis Lorenzi a été inhumé. Une vingtaine d'hommes encagoulés du FLNC ont surgi à la fin de l'inhumation. Trois d'entre eux qui étaient armés ont tiré en l'air des salves avec leurs armes de poing.
jeudi 11 juillet
Le ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, a effectué une visite imprévue et discrète au SRPJ d'Ajaccio.
vendredi 12 juillet
Depuis quelques jours en Corse, magistrats et policiers s'emploient à démontrer que la fermeté annoncée par le gouvernement entre dans les faits. Ainsi, un militant de l'ANC et un autre du MPA, arrêtés en avril en possession d'armes, ont été condamnés à 12 et 14 ans de prison ferme par le tribunal d'Ajaccio. Les hommes du Raid, eux, ont interpellé à Ajaccio deux autres nationalistes, dont un membre en vue de la Cuncolta qui était fortement armé.
du mercredi 17 au jeudi 18 juillet
Visite officielle du Premier ministre Alain Juppé en Corse.
samedi 20 juillet
La police a arrêté, sur une plage de Corse du Sud, Xavier Cancellieri, sympathisant du MPA, soupçonné du meurtre d'un militant nationaliste de l'Accuncolta Naziunalista.
nuit du dimanche 21 au lundi 22 juillet
Une bombe a fait exploser la porte du bâtiment des Affaires maritimes de Propriano, inoccupé depuis le 31 décembre 1995, à la suite d'un précédent attentat.
nuit du mercredi 31 juillet au jeudi 1er août
Un incendie, sûrement accidentel, a détruit l'aile est du palais de justice de Bastia.
lundi 12 août
Une charge de forte puissance a entièrement détruit la grange d'un éleveur, située à Ucciani, à 20 kilomètres au nord d'Ajaccio.
mercredi 14 août
Vers 4 heures, une bombe a explosé devant le palais de justice d'Ajaccio faisant voler en éclats toutes les vitres du quartier et détruisant deux voitures en stationnement.
nuit du jeudi 15 au vendredi 16 août
La villa Pietri, propriété du conseil général a été gravement endommagée par un attentat.
nuit du vendredi 16 au samedi 17 août
Vers trois heures du matin, la façade du palais de justice de Bastia a été mitraillée.
dimanche 18 août
Une charge explosive a été lancée dans la cour de l'Assemblée de Corse à Ajaccio, vers 2 heures du matin, touchant les locaux du service informatique.
mercredi 21 août
François Santoni, secrétaire général d'A Cuncolta, a vivement attaqué le Premier ministre Alain Juppé dans un éditorial de l'hebdomadaire U Ribombu (l'Echo).
nuit du mardi 27 au mercredi 28 août
Trois nouveaux attentats ont été commis, faisant pour le premier un blessé. Ils ont visé une perception en Haute-Corse (à 90 kilomètres au sud de Bastia), un magasin d’art publicitaire en Corse-du-Sud, à Porto-Vecchio, et la voiture de fonction du procureur d’Ajaccio, Jean-Jacques Bosc. Cette nouvelle série criminelle porte à 23 le nombre d’attentats perpétrés dans l’île depuis le 14 août.
jeudi 29 août
Interpellation de huit militants nationalistes.
nuit du jeudi 29 au vendredi 30 août
Un attentat a fortement endommagé la perception d'Aléria.
vendredi 30 août
Le Premier ministre Alain Juppé a invité pour une consultation générale le 4 septembre les élus de Corse (députés, sénateurs, députés européens).
Un nouvel attentat a été commis en Haute-Corse. La charge explosive de faible quantité visait la perception de Borgo.
dimanche 1er septembre
Une charge de 200 grammes d'explosifs a été découverte à Ajaccio devant un local ayant servi de permanence à diverses personnalités politiques. L'engin a pu être désamorcé.
samedi 7 septembre
Un des deux corses, remis en liberté la veille, Stéphane Pierantoni, a été à nouveau interpellé en raison d'un nouveau mandat d'amener d'un juge antiterroriste parisien. Présenté comme un ancien du MPA, il avait été arrêté dans le cadre de l'enquête sur la voiture piégée de Bastia, le 1er juillet, qui avait tué un dirigeant de la Cuncolta.
nuit du dimanche 8 au lundi 9 septembre
Trois attentats à l'explosif se sont produits. L'un visait la gendarmerie de Sainte-Marie-Sicché (Corse-du-Sud), le second un central téléphonique de Porticcio (près d'Ajaccio) et le troisième l'association sportive de Stéphane Pierantoni.
nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre
Rose-May Spazzola, doyen des juges de Bastia, a été la cible d'un attentat qui a complètement détruit sa voiture personnelle. Elle est accusée d'être responsable de la mise en liberté de Stéphane Pierantoni.
mardi 24 septembre
Dans un arrêté, le Conseil d’Etat estime qu’une reconnaissance officielle des langues régionales serait anticonstitutionnelle.
dimanche 29 septembre
Deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans des attentats contre deux bureaux de poste en Corse du Sud ont été mis en examen par un juge d'instruction parisien et écroué. L'un d'entre eux serait lié à la Cuncolta.
Le FLNC-Canal Historique a perpétré un attentat contre la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre
Quatre attentats ont été perpétrés en Haute-Corse. L'un d'eux a occasionné d'importants dégâts dans le bureau du maire d'Ile-Rousse, Pierre Pasquini, par ailleurs ministre des Anciens combattants. Une autre charge a fortement endommagé la résidence secondaire, à Sainte-Lucie-de-Moriani, du député RPR Bonaccorsi, suppléant à l'Assemblée de Pierre Pasquini. Le troisième attentat a touché la poste d'Ile-Rousse tandis qu'une voiture a explosé sur le Vieux port de Bastia.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 octobre
Un attentat à la bombe, non revendiqué, a fortement endommagé à 23 h 41 la mairie de Bordeaux. Les enquêteurs penchent pour une « piste corse ».
lundi 7 octobre
Le FLNC-Canal Historique a revendiqué l'attentat commis contre la mairie de Bordeaux. Le gouvernement a répliqué en annonçant qu'il combattrait le terrorisme corse « sans faiblesse et sans défaillance ».
samedi 12 octobre
La trêve décrétée il y a neuf mois par le FLNC-Canal historique vient d'expirer dans le calme.
A en croire un sondage de l'Ifop pour L'évènement du Jeudi, 91 % des Corses sont contre l'indépendance de leur île, mais 20 % admettent la nécessité de la violence pour sortir du marasme.
mercredi 16 octobre
Comme prévue, la commission européenne de Bruxelles a donné son feu vert au projet de zone franche pour la Corse présenté par le gouvernement français.
François Santoni, chef de la vitrine légale du FLNC-Canal historique, A Cuncolta naziunalista, a été condamné à un an de prison, dont quatre mois ferme, pour utilisation et transport irrégulier d'armes à feu. La peine étant inférieur à un an de prison ferme, aucun mandat d'arrêt n'a été émis à l'issue de l'audience par la cour d'appel de Bastia. Le chef nationaliste qui se cache sous bonne garde quelque part dans l'île ne va donc pas être recherché par la police. Ce qui sera interprété comme un signe d'apaisement.
nuit du mercredi 16 au jeudi 17 octobre
Peu avant minuit, le FLNC a perpétré deux attentats à Nîmes, contre le palais de justice et le centre des impôts. Des dégâts mais pas de victime.
jeudi 17 octobre
Dans la matinée, une charge explosive a été lancée par dessus un mur d'enceinte du palais de justice de Bastia.
Dans l'après-midi, le Premier ministre Juppé a réuni à Matignon les ministres de la Défense, de la Justice et de l'Intérieur concernés par le dossier corse. Peu de temps après, la chancellerie annonçait l'ouverture d'une information judiciaire contre X à la suite du rassemblement de 600 militants encagoulés et en armes du FLNC-Canal historique, le 11 janvier 1996 à Tralonca. Cette décision, plus de neuf mois après les faits, consomme la rupture du dialogue entre le gouvernement et le plus radical des mouvements corses.
mardi 22 octobre
L'Assemblée vient de créer une mission d'information parlementaire sur la Corse, composée de quarante membres (pas d'élus de l'île).
jeudi 24 octobre
Douze personnes (sept hommes et cinq femmes) ont été interpellées dans la matinée par les hommes du Raid et par la police judiciaire dans la région de Bordeaux, à Marseille et Bonifacio, dans le cadre de l'enquête sur l'attentat contre la mairie de Bordeaux. Après l'interrogatoire, les femmes ont été remises en liberté, les hommes en garde à vue (cinq d'entre eux appartiendraient à la famille Cantara, proche de François Santoni). Deux (Jean-Jacques et Sauveur Cantara) ont été transférés à Paris. Au cours des différentes opérations, des armes de poing, des scanners et des téléphones mobiles ont été saisies. Selon des rumeurs à Ajaccio, une nouvelle opération serait en cours dans la région de Bonifacio, où des coups de feu ont été entendus, en fin de matinée, autour d'une villa. En début de soirée, en représailles, des inconnus ont mitraillé la gendarmerie de Bonifacio.
samedi 26 octobre
Une roquette de fabrication russe a été tirée contre la caserne de gendarmerie de Porto-Vecchio. La charge n'était pas explosive, mais la roquette a tout de même traversé le portail blindé de la caserne puis le mur d'une chambre où dormaient deux militaires, qui n'ont pas été touchés. Revendication du FLNC-Canal Historique.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre
Des coups de feu ont été tirés par des inconnus sur la façade de la gendarmerie d'Oletta (à 25 kilomètres au sud de Bastia). Douze impacts de balle ont été relevés sur la porte d'entrée de la brigade et dans le garage. Plusieurs véhicules de gendarmes ont été endommagés. Quelques heures plus tard, des plastiqueurs sont entrés par effraction dans le centre pénitentiaire de Casabienda (250 détenus), au sud d'Aléria. Ils ont miné le réfectoire avec une charge évaluée à un kilo d'explosifs, probablement couplée à des bouteilles de gaz. La déflagration a complètement détruit le local.
dimanche 27 octobre
L'un des frères Cantara, arrêtés il y a trois jours, a retrouvé la liberté, l'autre, mis en examen par le juge Laurence Le Vert pour reconstitution de ligue dissoute et association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste, a été écroué.
nuit du dimanche 27 au lundi 28 octobre
Trois nouveaux attentats ont secoué la Haute-Corse : à Bastia, vers 2 h 30, une chargé évaluée à 300 grammes a soufflé la porte de l'appartement du maire, Emile Zuccarelli (pas de blessé) ; peu après, 17 coups de feu ont été tirés sur la gendarmerie de Vescovato, tandis que la façade de l'hôtel Paoli, à Argano, près de Calvi, était, elle aussi, mitraillée ; une grenade, lancée sous une voiture, n'a pas explosé.
lundi 28 octobre
En début d'après-midi, le FLNC-Canal historique a revendiqué l'action contre l'appartement du maire Zuccarelli, la gendarmerie de Vescovato ainsi que 17 autres attentats (dont ceux commis contre le centre pénitentiaire de Casabienda et la gendarmerie d'Oletta). Cette vague de revendications intervient le jour où le secrétaire général d'A Cuncolta, François Santoni, affirme, dans une interview publiée par l'Est républicain, que le rassemblement armé de 600 militants corses encagoulés, à Tralonca, le 11 janvier, avait été « négocié avec le gouvernement ».
nuit du mardi 29 au mercredi 30 octobre
Attentat du FLNC-Canal historique qui a détruit l'agence commerciale de France Telecom à Ajaccio. Soufflée de l'intérieur par une charge estimée à 100 kilos le bâtiment de deux étages (construit en 1992 pour 15 millions de francs) devra être rasé. Les nationalistes ont également revendiqué la destruction de la voiture de Jean-Baptiste Lantieri, le maire UDF de Bonifacio.
mercredi 30 octobre
Cinq hommes ont interpellés dans le cadre de l'enquête sur les attentats contre trois bureaux de poste dans la nuit du 21 au 22 septembre. Des armes ont été saisies à leur domicile.
jeudi 31 octobre
Les cinq hommes interpellés la veille ont été remis en liberté dans la soirée.
dimanche 3 novembre
Treize personnes proches du MPA ont été interpellées en Haute-Corse. La police agit dans le cadre de l'enquête sur l'attentat qui, le 1er juillet, avait provoqué la mort d'un dirigeant d'A Cuncolta à Bastia. Des armes et des munitions ont été saisies. L'un des dirigeants du MPA et quatre femmes figurent parmi les personnes placées en garde à vue.
571 attentats en Corse en 1995, près de 350 depuis le 1er janvier 1996, les contribuables paieront la facture : 600 millions de francs pour l'an dernier, déjà 200 pour cette année.
nuit du dimanche 3 au lundi 4 novembre
Vers une heure, à Lévie (Corse du Sud), deux charges explosives ont endommagé deux véhicules du sénateur-maire de la localité, Louis-Ferdinand de RoccaSerra (UDF-RI).
lundi 4 novembre
Attentat du FLNC-Canal Historique contre la poste d'Aix-en-Provence, le cinquième perpétré sur le continent, qui a causé d'impressionnants dégâts à l'intérieur du bâtiment. Le Premier ministre Juppé s'est empressé d'affirmer que cette nouvelle tentative d'intimidation des nationalistes corses ne changerait rien à sa détermination « d'assumer l'ordre public en Corse ».
Les patrons et les syndicats corses ont fait savoir qu’ils rejetaient le projet de zone franche qui leur est proposé par le gouvernement. Leurs porte-parole estiment que les mesures envisagées sont insuffisantes pour pouvoir relancer l'économie de l'île.
du mardi 5 au mercredi 6 novembre
8 des 15 personnes interpellées les 3 et 4 novembre dans la région de Bastia, ont été remises en liberté dans la soirée du 5 et dans la matinée du 6. Les sept autres se sont vues signifier la prolongation de leur garde à vue de 48 heures.
jeudi 7 novembre
Cinq des sept suspects de l'attentat du 1er juillet à Bastia, encore en garde à vue, ont été libérés sans qu'aucune charge ne puisse être reconnue contre eux. Les deux derniers ont été déférés pour « détention d'armes » et ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis.
vendredi 8 novembre
Alain Orsoni, secrétaire général du MPA, vitrine légale du FLNC-Canal habituel, a déclaré à Ajaccio « vouloir créer les conditions d'une paix » entre son mouvement et l'organisation rivale A Cuncolta Nazionalista (FLNC-Canal historique).
samedi 9 novembre
Deux attentats à l'explosif, non revendiqués, ont été commis dans la soirée : le premier, une charge jetée depuis une voiture contre les locaux d'EDF de Bastia a causé des dégâts peu importants au bureaux (un mouvement de grève, assorti de coupures de courant, affecte EDF depuis trois semaines). Le second, une charge de forte puissance déposée à proximité d'une villa isolée près de Bonifacio a provoquée d'importants dégâts.
dimanche 10 novembre
En sommeil depuis l'attentat du 1er juillet, où un de ses dirigeants a été tué, A Cuncolta se « réveille ». Charles Pieri, qui a perdu un œil dans cet attentat, était présent à Aléria lors du rassemblement de plus de 200 militants de ce mouvement qui effectue ainsi son retour sur la scène publique. A Cuncolta reste sur ses positions : continuation de la « lutte armée », mais cette « violence clandestine doit disparaître » à terme par « l'installation d'un processus conduisant à une paix négociée entre la France et l'ensemble des composantes de la communauté corse ».
nuit du lundi 11 au mardi 12 novembre
Six nouveaux attentats ont eu lieu en Corse.
mardi 12 novembre
Le FLNC-Canal historique a revendiqué quatre attentats de la nuit : le mitraillage de la gendarmerie de Figari ainsi que les plasticages de la résidence de la famille du parfumeur Guerlain, de la Chambre de commerce de l'Ile-Rousse et d'une maison en construction appartenant à un sympathisants d'un mouvement nationaliste rival.
mercredi 13 novembre
Adoption, dans la matinée, en Conseil des ministres du projet de zone franche en Corse (3 milliards de francs sur trois ans). Les patrons de l'île (Front commun des organisations professionnelles de la Corse : 80 % des entreprises locales) dénoncent pourtant une « tricherie ».
nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre
La Corse a connu trois nouveaux attentats. Le premier a totalement détruit la mairie de Zonza (Corse-du-Sud) et endommagé un bureau de poste et des habitations voisines. Le maire, Sébastien de Rocca Serra, a déjà été l'objet l'an dernier d'une tentative d'assassinat. Le second attentat a entièrement dévasté le bar-restaurant du village de vacances de Paese Serena, près de Porto-Vecchio, appartenant au groupement mutualiste de La Poste. Le troisième n'a rien laissé d'une villa en construction à Ghisonaccia (Haute-Corse) : elle appartenait à un adjudant de gendarmerie.
nuit du mardi 26 au mercredi 27 novembre
Un attentat à l'explosif a endommagé un bâtiment en construction de la base aérienne de Solenzara (Corse du Sud).
vendredi 29 novembre
Le FLNC-Canal historique a revendiqué les attentats de cette semaine à Marseille, Limoges et Solenzara.
du samedi 30 novembre au dimanche 1er décembre
Neuf attentats ont été commis en Corse contre des bâtiments de l'Etat, des agences bancaires et, le 1er décembre à 22 heures, contre la rédaction du quotidien La Corse, édition insulaire du Provençal. Par ailleurs, quatre personnes pouvant avoir des liens avec les attentats commis sur le continent par le FLNC ont été interpellées dans les Bouches-du-Rhône et le Var.
jeudi 5 décembre
Le FLNC-Canal historique a revendiqué cinq attentats, dont celui commis le nuit précédente à Perpignan contre la trésorerie générale (gros dégâts).
Dans le port de Porto-Vecchio, dans la soirée, un attentat contre les installations d'un acconier (entreprise de transbordement de marchandises) a fait un blessé, l'officier en second du cargo Monte-Cinto.
vendredi 6 décembre
L'Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi créant une zone franche en Corse. Dans l'île, la contestation se poursuit : après les ports d'Ajaccio et de Bastia, les pêcheurs ont bloqué ceux de l'Ile-Rousse et Porto-Vecchio.
mardi 10 décembre
Dans la soirée, les 350 marins-pêcheurs corses ont décidé de lever le blocus de ports de l'île entamé il y a une semaine pour réclamer que tous, et non pas les seuls salariés, bénéficient des avantages de la zone franche en cours de création. Après une journée de négociations, la profession avait obtenu satisfaction.
mercredi 11 décembre
Le FLNC-Canal historique menace de relancer sa campagne « d'actions en France », en riposte à la politique de fermeté du Premier ministre.
jeudi 12 décembre
Un commando cagoulé de cinq hommes armé a frappé en plein jour. Vers 11 heures, après en avoir fait évacuer les occupants, il a dynamité la maison du gardien du golf de Sperone, près de Bonifacio, dans l'extrême sud de la Corse. Une action revendiquée quelques heures plus tard par le FLNC-Canal Historique.
vendredi 13 décembre
Dans la matinée, Jacques Dewez, le financier du groupe DS Investissement qui gère le golf de Sperone, porte plainte pour tentative d'extorsion de fonds. Le 11 décembre, on était venu lui demander 4 millions de francs au titre de « l'impôt révolutionnaire » collecté par le FLNC-Canal historique. Il avait refusé de payer. Cette révélation va entraîner l'arrestation d'un restaurateur de Bonifacio, André-Noël Filipeddu, et de cinq autres personnes.
du samedi 14 au dimanche 15 décembre
La tension est montée dans l'île : gendarmeries mitraillées, entreprises plastiquées. Dont celle, en plein jour, du fils du président du conseil général de Haute-Corse, Paul Natali. Aucun de ces attentats n'a été revendiqué.
lundi 16 décembre
La police a appréhendé, dans la matinée, à l'aéroport de Bastia, l'avocate Marie-Hélène Mattei, qui depuis le début des années 1980 est le bouillant défenseur de nombreux militants corses. Arrestation qui a eu pour conséquence d'amener quelques heures plus tard de François Santoni, compagnon de la jeune femme et secrétaire national d'A Cuncolta, vitrine légale du FLNC-Canal historique, à se rendre aux autorités. Ils ont, tous les deux, été transférés à Paris dans la soirée. Dans l'île, ses amis ont aussitôt dénoncé « une volonté du gouvernement d'aller au pourrissement de la situation ».
mardi 17 décembre
Impliquées dans un racket et un attentat signés par le FLNC-Canal historique, sept personnes (dont F. Santoni et M.H. Mattei) sont à Paris sous le coup d'une mise en examen. Dans l'île où d'autres interpellations sont intervenues, on s'interroge avec inquiétude sur la réaction des nationalistes. Au petit matin, deux gendarmeries à Calvi et Vescovato, ont été attaquées au lance-roquettes et au fusil de chasse. Vers 21 heures, des rafales d'armes automatiques ont été tirées près de la préfecture à Bastia. Un militant nationaliste a été interpellé à Ajaccio dans le cadre de l'enquête sur l'attentat contre la gare maritime.
mercredi 18 décembre
A Saint-Florent en Corse, des gendarmes ont pris en chasse une voiture d'où on avait mitraillé leur brigade. Ils ont répondu aux coups de feu, blessant un des occupants à en croire les traces de sang trouvées dans la R5 abandonnée. Dans un communiqué, le FLNC-Canal historique a prévenu que, désormais, les forces de l'ordre « peuvent se considérer en état de guerre ».
jeudi 19 décembre
Le militant nationaliste, arrêté à Ajaccio il y a deux jours, a été mis en examen et écroué dans la soirée.
vendredi 20 décembre
A 13 heures, la gendarmerie de Ghisonnacia (Haute-Corse) a été mitraillée et visée par une charge explosive qui a légèrement blessé un gendarme et choqué un autre militaire. Attentat revendiqué aussitôt par le FLNC-Canal Historique.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 décembre
Mitraillage de la gendarmerie de Zicavo. Plasticage d'un cabinet d'avocats à Ajaccio.
samedi 21 décembre
Découverte dans la matinée d'une bombe de 3,6 kilos devant un important bureau de poste à Marseille. L'engin explosif, dont la mèche n'a pas fonctionné, est similaire à ceux utilisés récemment contre d'autres cibles dans l'Hexagone et revendiqués par le FLNC.
nuit du lundi 23 au mardi 24 décembre
Un attentat (FLNC-Canal historique) a endommagé l'entrée du tribunal d'instance de Corte.
mardi 24 décembre
Attentat (FLNC-canal historique) raté contre un bureau de poste de Marseille.
Le Fronte Ribellu, composé de dissidents du FLNC, a menacé de mort le président divers-droite du conseil général de Haute-Corse et de la Chambre de commerce de Bastia, Paul Natali. Ces clandestins, qui l'accusent de profiter de ses fonctions pour s'enrichir, lui demandent de « démissionner de tous ses mandats ».
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 décembre
Vers 5 heures, une grenade a été lancée sur la porte du garage de la gendarmerie de Figari (Corse-du-Sud). Des dégâts mais pas de blessés.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 décembre
Une roquette a été tirée vers 5 h 20 contre le Palais de justice de Bastia, n'occasionnant que de légers dégâts. Il n'y a pas eu d'explosion, la tête de l'engin ayant été laissée inerte. Un peu plus tôt dans la nuit, la caserne de gendarmerie de Sainte-Marie-Sicché (Corse du Sud) avait été mitraillée à partir d'une voiture, sans faire de blessés.
nuit du vendredi 27 au samedi 28 décembre
Un attentat a frappé la direction départementale de l'Agriculture à Bastia. Les locaux ont été entièrement dévastés et plusieurs véhicules de l'administration ont été détruits. Depuis trois mois, le FLNC-Canal historique a revendiqué au total 8 attentats et une tentative sur le continent, ainsi que 81 explosions ou mitraillages en Corse.
dimanche 29 décembre
Huit centimètres de neige recouvrent Bastia.
nuit du mardi 31 décembre au mercredi 1er janvier
Les locaux de la Direction départementale de l'Equipement de Travo (Haute-Corse) ont été dynamités.
1997
samedi 4 janvier
Les trois frères Mariotti suspectés d'être les auteurs du mitraillage de la caserne des gendarmes de Sainte-Marie-Sicche ont été mis en examen pour « menace de mort sous condition et dégradations ». Seul l'un d'entre eux a été écroué à la maison d'arrêt d'Ajaccio.
lundi 6 janvier
En Balagne (Haute-Corse), une importante opération menée par le Raid dans les milieux nationalistes a permis l'interpellation de sept personnes. Les policiers, qui comptaient mettre la main sur des dirigeants d'A Cuncolta, n'auraient pas atteint leur objectif.
mardi 7 janvier
Sept personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur le mitraillage de la gendarmerie de Saint-Florent le 18 décembre. Quinze autres personnes présentées comme proches d'A Cuncolta ont aussi été interpellées. Dans la soirée, Jean-Michel Rossi, trente-cinq ans, un des principaux organisateurs d'A Cuncolta et rédacteur en chef de son organe officiel U Ribombu (l'Echo) s'est livré à la police. Il était recherché dans le cadre d'une commission rogatoire concernant un attentat perpétré en octobre contre un hôtel à Aregno. Ces interpellations répétées provoquent la colère dans les milieux nationalistes de l'île.
mercredi 8 janvier
Dans la soirée, à Bastia, un homme a ouvert le feu sur le GIGN venu appréhender un suspect dans un immeuble, blessant un gendarme au bras. Le tireur n'est pas un militant nationaliste mais un délinquant, jadis impliqué dans une affaire de stupéfiants, qui craignait d'être la cible d'un commando du FLNC venu lui régler son compte. Il a vite été neutralisé.
jeudi 9 janvier
Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné Jean Gueyraud, un viticulteur de Porto-Vecchio, à trente mois d'emprisonnement pour avoir commis un attentat, revendiqué par le FLNC-Canal historique, en décembre 1992 à Conca.
vendredi 10 janvier
Une importante cache d'armes, comprenant du matériel très sophistiqué, a été découverte, au sud de Bastia, par des membres du GIGN. La maison renfermait des roquettes, encore dans leur caisses d'emballage, des lance-roquettes, plus d'une dizaine d'armes automatiques lourdes dont des armes de guerre, plusieurs dizaines d'armes de poing, des grenades, des munitions, des explosifs, des combinaisons et des cagoules. Cinq personnes, interpellées lors de cette opération, ont été placées en garde à vue.
du samedi 11 au dimanche 12 janvier
Treize militants nationalistes ont été mis en examen et écroués. Parmi eux, Jean-Michel Rossi, la plume d'A Cuncolta.
dimanche 12 janvier
Un nouveau groupe clandestin (nationaliste) s'est manifesté en Corse-du-Sud en détruisant dans la soirée quatre des cinq villas d'un lotissement de Porto-Vecchio, construit par des entreprises italiennes. Cet attentat a été revendiqué par le FLNC (tout court) qui est né le 5 mai 1996 d'une scission au sein du FLNC-Canal habituel, et qui serait proche du parti Corsica Viva. Dans une lettre de quatre pages, ce groupe indique que « son opération commando, perpétrée par une vingtaine d'hommes armés et encagoulés », est une « action de positionnement ». Nouveau venu sur le terrain terroriste, le FLNC reproche aux chefs nationalistes récemment interpellés « leurs actions de mort, leurs pratiques mafieuses, leurs lancinants discours haineux et leurs méthodes fascistes ».
nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier
A Cuncolta ne désarme pas : trois cents de ses adhérents se sont réunis à huis clos pour relancer le mouvement, sans qu'il faille en attendre « un revirement stratégique ».
du samedi 18 au dimanche 19 janvier
Plusieurs attentats ont été commis durant le week-end : une agence bancaire a été visée à Bastia ; un garage dynamité à Porto-Vecchio ; une charge explosive a pu être désamorcée devant le bureau de poste de Biguglia.
jeudi 23 janvier
Grande douceur à Ajaccio avec 22°.
mercredi 29 janvier
Le FLNC-Canal habituel a annoncé son autodissolution à l’occasion d’une conférence de presse clandestine organisé dans un maquis de Corse-du-Sud. Le MPA, dont il était le bras armé, renonce ainsi à la violence (Que vont devenir les armes et les stocks d'explosifs du mouvement ?).
nuit du samedi 1er au dimanche 2 février
Entre quatre heures et cinq heures trente, les radicaux du FLNC-Canal historique ont commis soixante-seize attentats (quarante-trois en Haute-Corse), prouvant ainsi qu'ils disposent d'une capacité militaire intacte malgré l'incarcération de plusieurs de leurs dirigeants et l'importante présence policière dans l'île. Les cibles: des agences bancaires, des perceptions, des bureaux de poste ou de France Télécom, des locaux d'EDF, de l'Equipement ou d'Air France. Pas de blessés à signaler et les dégâts sont généralement peu importants.
lundi 10 février
Dans un communiqué diffusé à Bastia, le FLNC-Canal historique s'est attribué 91 attentats lors de la nuit bleue du 2 février. Le bras armé d'A Cuncolta naziunalista a fourni une liste détaillé des objectifs et le lieu des actions. La gendarmerie n'avait, elle, comptabilisé que soixante-seize attentats et tentatives.
jeudi 20 mars
Le juge Jean-Louis Bruguière a ordonné la mise en liberté sous caution (750 000 francs) de l'avocate nationaliste corse, Marie-Hélène Mattei, en détention provisoire depuis décembre dans le cadre de l'instruction sur une tentative de racket. Ne pouvant payer, elle restera en prison.
mercredi 26 mars
Des victimes du racket ayant brisé la loi du silence, douze personnes proches du mouvement nationaliste A Cuncolta ont été interpellées en Corse du Sud.
vendredi 28 mars
La chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris a ordonné la remise en liberté immédiate du nationaliste Dominique Rossi, détenu à la Santé depuis le 18 décembre, en raison d'un vice de procédure.
mardi 1er avril
Trois des douze personnes interpellées le 26 mars ont été transférées à Paris et placées sous mandat de dépôt.
nuit du vendredi 4 au samedi 5 avril
La Direction départementale de l'Equipement de Bastia a été très endommagée par l'explosion d'une charge de plus de deux kilos, revendiquée par le FLNC-Canal historique.
samedi 5 avril
Dans la soirée à Bastia, l'immeuble de la Cour régionale des comptes a été ravagé par une bombe de trois kilos.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 avril
Deux attentats à l'explosif ont été commis contre des locaux de la Banque de France à Bastia et à la Direction départementale de l'Equipement à Vescovato (Haute-Corse). La première explosion s'est produite peu après minuit, la seconde à 5 h 50.
nuit du vendredi 18 au samedi 19 avril
Deux attentats à l'explosif ont été commis contre les locaux de la Mutualité sociale agricole, à Folelo, vers 22 h 30, et contre une succursale de la Banque populaire à l'Ile-Rousse, aux environs de minuit.
nuit du dimanche 20 au lundi 21 avril
Une explosion a eu lieu à 1 h 30 à Calenzana (près de Calvi) contre une agence du Crédit agricole.
lundi 21 avril
Six attentats à l'explosif ont eu lieu depuis deux jours : cinq agences bancaires ont été visées à Borgo, Calenzana, Luciana et Porto-Vecchio, ainsi que la perception de l'Ile Rousse. Des dégâts matériels, mais pas de victimes. Des actions non revendiquées.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 avril
Cinq attentats à l'explosif ont été commis en Corse. Ils visaient deux perceptions et trois agences bancaires à Bastia, Ville di Pietrabugno et Ajaccio. Ces attentats n'ont pas fait de blessés mais les dégâts matériels sont importants.
lundi 5 mai
Départ du Tour de Corse, sixième manche du championnat du monde des rallyes 1997.
mercredi 7 mai
Au volant de sa Subaru Impreza WRC, le pilote britannique Colin McRae a remporté le Tour de Corse.
lundi 12 mai
Quinze personnes proches des milieux nationalistes (FLNC) ont été interpellées dans la matinée et placées en garde à vue à Ajaccio à l'issue d'une opération de police en Corse-du-Sud menée sur commission rogatoire du juge antiterroriste Gilbert Thiel.
dimanche 18 mai
Une charge de quarante kilos d'explosifs a été découverte dans l'enceinte de la brigade de gendarmerie de Guisonaccia (côte est). Les auteurs ont du déposé la charge dans la nuit après avoir grimpé la clôture. Le dispositif n'a pas fonctionné en raison d'une défaillance du système de mise à feu.
lundi 19 mai
Six personnes proches des milieux nationalistes corses ont été mises en examen et écrouées par le juge d'instruction parisien Gilbert Thiel. Quatre d'entre elles sont des membres présumés du FLNC-Canal historique et sont soupçonnées d'appartenir à un commando qui a perpétré de nombreux attentats dans la région d'Ajaccio, entre septembre 1996 et mars 1997. Les policiers ont par ailleurs réussi à appréhender le propriétaire d'une bergerie qui servait de cache d'armes et dans laquelle ils avaient trouvé un lance-roquettes, deux fusils mitrailleurs, des dizaines de chargeurs, des centaines de cartouches, plusieurs charges explosives de trois cents à cinq cents grammes prêtes à l'emploi.
du dimanche 1er au lundi 2 juin
Les fortes intempéries qui s'abattent sur la Corse, particulièrement dans la région de Porto et Piana (Corse-du-Sud), ont entraîné l'évacuation d'une cinquantaine de personnes dans un camping de Porto. Trois véhicules ont été emportés par les eaux et le pont de Porto donnait « des signes de faiblesse », selon la gendarmerie. La circulation routière est perturbée et la route qui mène à Bastia a dû être coupée.
mardi 17 juin
Le FLNC-Canal historique a annoncé une trêve de ses opérations militaires sans l'assortir du préalable habituel de la libération des prisonniers nationalistes. « Au nouveau gouvernement Jospin - socialiste - de signifier sans contrainte aucune ses intentions pour la Corse », ont déclaré ses représentants dans une interview accordée à La Corse, en précisant que l'indépendance n'apparaît plus que comme l'une des « options s'offrant à un peuple souverain ». Le ton modéré du discours de l'organisation témoigne d'un changement. Très affaibli par la vague d'arrestations menées depuis six mois dans l'île, le principal mouvement clandestin corse se voit en effet contraint de tendre la main à Paris.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin
A Ajaccio, une charge de faible puissance a explosé dans la rédaction du quotidien Corse-Matin, édition insulaire de Nice-Matin. La déflagration a provoqué des dégâts moyens. Cet attentat n'a été ni signé ni revendiqué.
dimanche 6 juillet
Cinq militants nationalistes, dont une femme, membres de la Cuncolta, ont été arrêtés en Corse du sud et transférés à Paris, où ils ont présentés au juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière.
vendredi 11 juillet
Horace Rossi, membre du Parti nationaliste Corsica Nazione et conseiller municipal de Sartène, a été condamnée à cinq ans de prison, dont trois ferme. En avril 1995, il avait participé au vol d'une voiture ayant servi ensuite à un assassinat dans une rue d'Ajaccio. Par ailleurs, François Santoni, le dirigeant du mouvement nationaliste A Cuncolta, a été mis en examen pour « extorsion de fonds », dans le cadre d'une affaire de racket sur l'île de Cavallo. Le chef nationaliste est accusé par un promoteur italien d'avoir exigé six millions de francs en échange de « la paix sur l'île ». C'est la troisième mise en examen de Santoni pour racket, depuis sa reddition, le 18 décembre.
jeudi 17 juillet
Le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, est arrivé en Corse pour une visite de deux jours.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 juillet
Le FLNC (tout court), mouvement né l'an dernier, demande au Premier ministre Lionel Jospin de « clarifier sa position vis-à-vis de la nation corse », après les déclarations de Jean-Pierre Chevènement sur l'île qu'il qualifie de « rétrogrades ». Des propos formulés lors d'une conférence de presse dans le maquis tenue par sept militants en treillis, cagoulés et très peu armés. Leurs revendications : « La reconnaissance du peuple corse, un schéma d'aménagement, un code des investissements, la transparence des sources de financement et l'officialisation de la langue corse de la maternelle à l'université ».
du samedi 9 au dimanche 10 août
Lors de ses « Journées de la nation corse » organisées à Corte et moins suivies que les années précédents, Charles Perri, porte-parole de la Cuncolta naziunalista, vitrine légale du FLNC-Canal historique, a décidé de proposer le dialogue au gouvernement Jospin, pour un « règlement historique du problème corse », afin notamment « d'éradiquer la violence ». Le mouvement de Pieri présentera des candidats aux élections territoriales de 1998.
mardi 26 août
Un rapport de l'inspection des Finances de la République montre qu'il existe une fraude fiscale massive en Corse ; le syndicat CGT des Impôts de l'île parle notamment de sept cents millions de francs de TVA non recouvrés.
nuit du mardi 2 au mercredi 3 septembre
Deux véhicules ont été détruits par un ou deux cocktails Molotov tirés à l'intérieur de la cour de la brigade de gendarmerie de Bonifacio. Pour José Rossi, député UDF-DL de Corse-du-Sud, le gouvernement mène une « stratégie de la montre » qui « risque de recréer dans l'île une situation explosive s'il tergiverse sur les dossiers fondamentaux ».
jeudi 4 septembre
Le FLNC a revendiqué l'attentat commis dans la soirée contre l'entrée de l'Ecole nationale d'administration (ENA) à Strasbourg (500 000 francs de dégâts).
nuit du vendredi 5 au samedi 6 septembre
Un attentat à l'explosif (cinquante kilos) a détruit les locaux administratifs de la gendarmerie de Pietrosella (à dix-sept kilomètres au sud d'Ajaccio) et deux gendarmes de permanence ont été enlevés en pleine nuit par cinq hommes cagoulés et armés. Ils les ont ensuite abandonné à quinze kilomètres de leur brigade, pieds et poignets ligotés, dans le maquis, avant d'incendier leur fourgon. Des actions revendiquées par le FLNC.
dimanche 7 septembre
Le FLNC canal historique dément les deux attentats revendiqués en son nom le 4 septembre et dans la nuit du 5 au 6 septembre. Ils pourraient alors être le fait du mouvement clandestin FLNC (tout court), né en 1996 d'une scission du FLNC canal habituel.
nuit du dimanche 7 au lundi 8 septembre
La trêve semble bel et bien rompue en Corse où un nouvel attentat vient d'être commis. Une charge explosive a détruit, à 2 h 30, une voiture appartenant à une société de travaux publics à Porticcio, tout près d'Ajaccio.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 septembre
Une charge de trois cents grammes a explosé peu après minuit devant l'entrée de Radio-Corse Frequenza Maura à Ajaccio. On ne déplore aucune victime, les studios étant fermés pour la nuit.
du dimanche 28 au lundi 29 septembre
Six personnes, considérées comme proches des milieux nationalistes, ont été interpellées dans la région d'Ajaccio. La police les soupçonne d'être impliquées dans l'attentat contre le centre France Telecom d'Ajaccio, le 30 octobre 1996.
vendredi 3 octobre
Deux nationalistes présumés, Olivier Peretti, vingt-trois ans, et Dominique Antonini, trente-six ans, interpellés en début de semaine, ont été mis en examen et écroués. Gardien d'une société de surveillance, Olivier Peretti est soupçonné d'avoir introduit cent kilos d'explosif dans le bâtiment de France Télécom à Ajaccio dont il avait la garde, détruit en octobre 1996.
jeudi 20 novembre
Un fumigène, lancé depuis les rangs du public, a perturbé, dans l'après-midi, les travaux de l'assemblée de Corse. Les débats ont été interrompus et la salle a été évacuée. L'assemblée débattait de la sauvegarde de la langue corse, en particulier dans l'enseignement.
lundi 8 décembre
Une commerçante d'Ajaccio, Yveline Bensoussan, a été enlevée à son domicile par des hommes encagoulés. Dans la nuit suivante, les ravisseurs ont contracté son mari, en exigeant le silence et une rançon de 600 000 francs. Cet enlèvement « à l'italienne » est une première dans les annales du banditisme corse.
nuit du lundi 8 au mardi 9 décembre
Un immeuble abritant le service des Douanes a été mitraillé à Ajaccio. Trois autres attentats visant des institutions de l'Etat ont été commis, la même nuit, en Corse, provoquant d'importants dégâts matériels.
mardi 16 décembre
« Pimbêches », « laiderons », « roquets glapissants », « troupeau bêlant »... Ces amabilités publiées par l'hebdomadaire nationaliste U Ribombu à l'adresse des femmes du Manifeste pour la vie vont coûter deux mois de prison avec sursis et 80 000 francs d'amende à Jean-André Nicolaï, le directeur du journal. Les militantes du Manifeste pour la vie se battent pour que « les Corses ne vivent plus sous la loi des armes ».
vendredi 19 décembre
Par une directive aux préfets, le ministère de la Justice a demandé de renforcer la sécurité de tous les bâtiments qui lui sont rattachés, sur l'ensemble du territoire corse. Ceci afin de prévenir toute tentative d'attentat après le refus de mise en liberté de François Santoni, secrétaire général d'A Cuncolta Nazionalista, vitrine légale du FLNC.
lundi 22 décembre
Un homme de vingt ans a été écroué dans l'affaire du rapt d'une commerçante d'Ajaccio.
mardi 23 décembre
L'Etat a été condamné par le tribunal administratif de Bastia à payer 650 000 francs à trois femmes qui demandaient réparation après avoir été blessées lors d'un attentat commis en avril 1981 à l'aéroport d'Ajaccio, à l'occasion d'une visite en Corse du président Giscard d'Estaing. Dix minutes avant l'explosion, la police avait reçu un appel d'une personne se réclamant du FLNC et qui avait prévenu qu'une bombe allait exploser dix minutes plus tard. Pourtant, aucun ordre d'évacuation du hall de l'aéroport n'avait été donné.
nuit du lundi 29 au mardi 30 décembre
Deux attentats ont été perpétrés en Haute-Corse : l'un contre une maison inoccupée à Ghisonaccia, l'autre contre la voiture de l'inspecteur d'académie, à Son Martino di Lotta.
1998
dimanche 4 janvier
Un tueur cagoulé a abattu de deux décharges de chevrotines un homme qui sortait d'un bar près de Corte. La victime, un fonctionnaire de l'Equipement, âgé de quarante-trois ans, a été tuée.
mardi 6 janvier
Sur 455 attentats commis en Corse l'an dernier, contre 574 en 1996, 158 ont été revendiqués par l'une des branches de la mouvance du FLNC. Une minorité, donc. Les autres ? « Ils sont imputables à des conflits d'intérêts particuliers », a affirmé le procureur général de la cour d'appel de Bastia.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 janvier
Deux attentats ont eu lieu en Corse : cinquante kilos de nitrate-fuel, à 1 h 10, dans la concession automobile Peugeot d'Ajaccio, appartenant au président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Gilbert Casanova. Cet attentat n'a pas fait de victimes, a provoqué la mise en chômage technique de quarante-cinq personnes. C'est la sixième fois depuis 1990 qu'un garage appartenant à Gilbert Casanova est la cible de terroristes. Par ailleurs, vers 23 h 30, à Bastia, un attentat a visé une agence de l'ANPE.
dimanche 25 janvier
Le FLNC-Canal historique a annoncé la rupture de la trêve des opérations armées qu'il observait depuis la victoire des socialistes, en juin. « Nous sommes prêts à occuper militairement le terrain politique », ont dit des hommes cagoulés et armés, lors d'une « conférence de presse » organisée, dans la soirée, dans le maquis, près de Ponte-Leccia (Haute-Corse). « La gauche au pouvoir depuis huit mois n'a donné à ce jour aucun signe tangible d'une réelle volonté de se détourner des graves errements de ses prédécesseurs », ont-ils expliqué.
vendredi 6 février
Le préfet de Corse, Claude Erignac, a été assassiné, vers 21 h 20, devant le centre de loisirs « Kallysté », à Ajaccio. Il se rendait à un concert de musique classique quand il a été atteint de plusieurs balles. Ses deux agresseurs ont pris la fuite à pied. Une arme de poing de marque Beretta a été retrouvée à proximité. Trois suspects, d'origine marocaine, ont été interpellés peu après le crime. Deux d'entre eux, âgés de vingt ans et domiciliés dans la banlieue d'Ajaccio, ont été impliqués dans une dégradation de biens par explosif, en 1995. Ils ont été désignés par des témoins de l'assassinat dont les déclarations ont été jugées « assez sérieuses ». La preuve : elles ont permis de retrouver le véhicule utilisé par les tueurs, une Golf blanche.
samedi 7 février
Crime contre la Corse, crime contre la France. Le visage fermé, Jacques Chirac a exprimé, dans la matinée, du perron de l'Elysée, sa « détermination à ce que tout soit mis en œuvre pour que l'autorité de l'Etat soit respectée » en Corse. Les coupables de l'assassinat du préfet Erignac « seront châtiés », y compris ceux qui auraient « inspiré » ou « commandité » cet acte, a renchéri Lionel Jospin, plus tard à Ajaccio. L'un des trois suspects interpellés la veille a été relâché dans la soirée.
nuit du dimanche 8 au lundi 9 février
Les deux suspects interpellés le 6 février au soir ont été relâchés, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.
lundi 9 février
La Corse et la République ont rendu, à Ajaccio, un hommage simple et émouvant à Claude Erignac. Dans un discours fréquemment interrompu par les applaudissements d'environ 4 000 personnes, le président Chirac a adressé à la population corse un message de solidarité et de fermeté. Durant un quart d'heure, la Corse est devenue une île morte : l'activité a cessé. Par ailleurs, un document de trois pages aux accents nationalistes est parvenu, dans la matinée, dans les rédactions d'Ajaccio, revendiquant l'assassinat de Claude Erignac. D'autre part, la police a lancé dans la matinée un coup de filet dans les milieux nationalistes. Treize personnes ont été interpellées à Ajaccio et en Corse-du-Sud, dont Michel Lorenzoni, dissident du FLNC-Canal historique, interpellé par le Raid à Castiglione.
mardi 10 février
Aucune mesure spectaculaire pour la Corse mais une ferme volonté de « rétablir l'Etat de droit partout, pour tous et jusqu'au bout » : Lionel Jospin l'a promis devant l'Assemblée nationale. Si le nouveau préfet, successeur à Claude Erignac n'a pas encore été nommé, le choix semble se porter sur Bernard Bonnet. Par ailleurs, comme on s'y attendait, les deux jeunes suspects placés en garde à vue juste après l'assassinat du préfet Erignac ont été reconduits à leur domicile. Aucune charge n'a été retenue contre eux. Trois autres personnes ont été interpellées, tôt dans la matinée, par les policiers du Raid. L'une à Bastia, les deux autres à Porticcio. Leur arrestation porte à quatorze le nombre de personnes gardées à vue depuis le premier coup de filet la veille. Aucune ne serait directement impliquée dans l'attentat. Deux militants nationalistes interpellés la veille ont, néanmoins, été transférés à Paris par avion militaire. Le plus connu est Marcel Lorenzoni, ancien bras droit de François Santoni. Lorenzoni est toujours suspecté de liens avec le mouvement « Sampieru », celui qui avait revendiqué la prise d'otages pendant laquelle fut volé le pistolet qui a tué le préfet. Des pains de plastic et des armes à feu ont été saisis à son domicile. Parallèlement, les enquêteurs poursuivent leurs investigations autour des « dossiers sensibles » traités par Claude Erignac.
mercredi 11 février
Les Corses ont réaffirmé spectaculairement dans l'après-midi leur opposition à la violence en participant à plus de 30 000 à deux manifestations silencieuses organisées par le « Manifeste pour la vie » à Ajaccio et Bastia. Les deux manifestations avaient reçu le soutien des partis politiques, des syndicats, des organisations professionnelles et de nombreuses associations. Bernard Bonnet a été nommé préfet de Corse. De janvier 1991 à octobre 1992, il avait exercé la fonction d'adjoint pour la sécurité auprès des préfets de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. L'enquête sur le meurtre du préfet Erignac patine : selon le procureur de la République Gabriel Bestard, « aucun lien n'a pu être mis en évidence » entre les personnes interpellées et l'assassinat. Selon un sondage, 92 % des Corses ne souhaitent pas l'indépendance de leur île, contre 6 % qui pensent le contraire. Par ailleurs, 54 % croient à une dérive mafieuse du mouvement nationaliste et 65 % jugent insuffisants les moyens légaux pour lutter contre le terrorisme. D'autre part, la commission des Finances de l'Assemblée nationale a voté à la quasi-unanimité la création d'une commission d'enquête « sur l'utilisation des fonds publics et la gestion des services publics en Corse ». Tous les groupes politiques ont voté pour.
jeudi 12 février
Un troisième militant nationaliste, Paul Poggi, a été transféré à Paris. Il a rejoint Marcel Lorenzoni et Paul-Dominique Bozzi dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire. En revanche, les huit personnes gardées à vue à Ajaccio ont été remises en liberté. Par ailleurs, un autre Corse, Jean-François Antonietti, 29 ans, a été mis en examen et écroué à Ajaccio pour détention d'arme et association de malfaiteurs.
vendredi 13 février
Le ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a installé à Ajaccio le nouveau préfet de Corse, Bernard Bonnet, qui a affirmé sa « détermination ». Mais, déjà, Max Simeoni, l'un des leaders de l'Union du peuple corse, s'est dressé contre le « militant jacobin extrémiste » que serait, selon-lui, le nouveau préfet.
samedi 14 février
Le frère et des amis indépendantistes de Marcel Lorenzoni, l'un des trois militants nationalistes corses écroués la semaine dernière à Paris, ont condamné, à Ajaccio, l'assassinat du préfet Erignac et ont décidé de poursuivre ceux qui l'ont présenté, notamment dans la presse, comme l'un des suspects de cette action terroriste.
mardi 17 février
Quatre interpellations on eu lieu, dans la matinée, parmi les proches de Marcel Lorenzoni.
mercredi 18 février
Les quatre personnes interpellées la veille ont été remises en liberté à Ajaccio.
jeudi 19 février
Trois personnes ont été interpellées dans les milieux proches de Lorenzoni. Deux semaines après l'assassinat du préfet Erignac, l'enquête progresse difficilement.
mardi 3 mars
L'Assemblée nationale, unanime, a décidé de créer une commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation des fonds public en Corse. A sa tête, le socialiste Jean Glavany.
mercredi 4 mars
Six personnes travaillant au quotidien U Ribambu (dont le rédacteur en chef et deux journalistes), organe de l'organisation A Cuncolta, ont été interpellées dans la matinée à Bastia. Les six personnes travaillant à l'hebdomadaire U Ribombu ont été remises en liberté dans la soirée.
lundi 9 mars
Le Conseil de sécurité intérieure, réuni autour de Lionel Jospin, a décidé la création d'une « plate-forme interservices » en Corse pour lutter contre « la délinquance économique et financière » qui, selon Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur, a atteint « des proportions préoccupantes ».
dimanche 15 mars
Premier tour des élections régionales et cantonales.
lundi 16 mars
Le Syndicat des travailleurs corses (STC), de tendance nationaliste, a bloqué l'aéroport d'Ajaccio et le dépôt pétrolier du Vazzio, non loin de la ville. cette action intervient dans le conflit qui oppose, depuis cinq semaines, les syndicats du secteur santé à leur ministère de tutelle au sujet du taux directeur de l'enveloppe régionale de santé, jugée trop faible.
jeudi 19 mars
Sept inspecteurs de l'Inspection générale des finances, venus de Paris, passent au crible, depuis la matinée, les comptes et documents du Crédit agricole de la Corse, au siège de la Caisse régionale, à Ajaccio. Ils agissent sur ordonnance du président du tribunal de grande instance d'Ajaccio. Le Crédit agricole corse figure sur une liste « d'investigations approfondies » proposée, le 15 octobre, par l'ancien préfet de police Gérard Bougrier.
dimanche 22 mars
Deuxième tour des élections régionales : majorité absolue aux listes de droite. Vingt-et-un élus RPR emmenés par Jean Baggioni (37 % des voix), cinq divers droite (10,8 %), seize Gauche plurielle emmenés par Emile Zuccarelli (33,2 %), quatre divers gauche (9,1 %) et cinq Régionalistes (9,8 %). Participation de 70 %.
dimanche 29 mars
Deux frères du nationaliste Marcel Lorenzoni ont été interpellés à Ajaccio.
lundi 30 mars
La Haute-Corse a basculé à gauche. Paul Giacobbi, membre du Parti radical de gauche a créé la surprise. Il a devancé d'une voix (14) le candidat RPR Jean Raffali que présentait la droite à la place du président sortant, Paul Natali (DVD) qui n'avait pas réussi à faire l'union des quinze conseillers de droite (1 UDF, 7 RPR, 7 DVD). Giacobbi a été élu au troisième tour, grâce à deux bulletins nuls, qui ont manqué à la droite.
mardi 31 mars
Six personnes proches de l'organisation A Cuncolta Naziunalista ont été interpellées dans la matinée à Ajaccio et à Porto-Vecchio sur commission rogatoire d'un juge d'instruction parisien. Ces interpellations, qui n'auraient pas de lien direct avec l'assassinat du préfet Claude Erignac, suscitent une certaine agitation dans les milieux nationalistes. D'eux d'entre elles ont été transférées à Paris pour être entendus par les juges antiterroristes. L'un des deux est un réfugié politique basque, ancien responsable des finances de l'ETA.
samedi 4 avril
Le procureur de la République d'Ajaccio a ouvert une information judiciaire contre la Caisse du Crédit agricole de la Corse pour « escroqueries », « détournements de fonds publics », « faux et usages de faux », « complicités en matière de faux et usages de faux » et « abus de biens sociaux ».
Quatre nationalistes du mouvement A Cuncolta Naziunalista, interpellés le 31 mars à Ajaccio, ont été mis en examen à Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Trois d'entre eux ont été écroués. On leur reproche d'avoir entretenu des relations étroites avec les auteurs présumés d'une série d'attentats.
jeudi 9 avril
Le ministère de l'Intérieur prend très au sérieux des menaces de mort reçues, début avril, tant par la ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, que par le nouveau préfet de Corse, Bernard Bonnet.
« Des prêts importants » accordés par le Crédit agricole de Corse n'ont jamais été remboursés, a confirmé le ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn.
vendredi 10 avril
Des inspecteurs généraux des Finances, encadrés de gendarmes, ont investi la Direction départementale de l'agriculture (DDA) de Haute-Corse, à Bastia.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 avril
Un attentat à l'explosif a été commis vers 5 h 30 contre une Mercedes sur le parking d'une résidence non loin du centre-ville d'Ajaccio. Il n'y a pas eu de blessés.
mercredi 15 avril
Le gouvernement a nommé un nouveau préfet en Haute-Corse, Bernard Lemaire, et un nouveau patron pour le SRPJ d'Ajaccio, Frédéric Veaux. D'autres nominations vont intervenir dans la justice.
mardi 21 avril
Dix personnes proches du mouvement Cuncolta Naziunalista ont été interpellées à Bastia. Plusieurs d'entre elles appartiendraient à Bastia Securita, une entreprise de convoyage de fonds. Quatre ont été relâchées en début d'après-midi.
jeudi 23 avril
Deux personnes proches du MPA ont été interpellées à Bastia sur commission rogatoire du juge Bruguière dans le cadre de l'enquête sur le meurtre du préfet Erignac.
lundi 4 mai
Départ du Tour de Corse, sixième manche du championnat du des rallyes.
mercredi 6 mai
Le pilote britannique Colin McRae a remporté le Tour de Corse au volant de sa Subaru Impreza WRC.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 mai
Une explosion a légèrement endommagé le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, à Marseille. Il n'a fait aucune victime mais « aurait pu blesser ou tuer ». Le préfet chargé de la sécurité dans le département a rapproché cette action des attentats commis ces dernières années sur le continent par les mouvements nationalistes corses. Par ailleurs, trois hommes ont été interpellés à Ajaccio alors qu'ils s'apprêtaient à commettre un attentat. Cagoulés et gantés, ils étaient sur le point de poser cent cinquante grammes de dynamite près d'une agence du Crédit agricole. Aucun des trois hommes n'a reconnu appartenir à un mouvement politique.
samedi 9 mai
Un interlocuteur se réclamant du FLNC Canal historique a revendiqué l'attentat de Marseille par téléphone auprès du correspondant de l'AFP de Bastia.
mardi 12 mai
Le FLNC-Canal historique a formellement revendiqué l'attentat de Marseille, par un texte authentifié transmis à l'AFP. En trente-trois lignes, l'organisation annonce qu'elle reprend son « combat », après la « période d'observation de trois mois » qui a suivi l'assassinat du préfet Erignac. A Ajaccio, le mouvement se déclare prêt à « occuper à nouveau militairement l'espace du politique ». Par ailleurs, un militant nationaliste a été interpellé à Ajaccio et placé en garde à vue. Les quatre personnes interpellées dans la nuit du 9 mai ont été écrouées à Paris.
vendredi 15 mai
Le président de la chambre régional d'agriculture de Corse, Michel Valentini, ainsi que son épouse, Eridane, ont été interpellés, dans la matinée, à leur domicile, dans le cadre de l'enquête sur les prêts abusifs accordés par le Crédit agricole. Le couple a été placé en garde à vue.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 mai
Un attentat a endommagé les locaux de la police municipale d'Aix-en-Provence. L'action n'a pas été revendiquée mais l'explosif utilisé est le même que celui retrouvé lors de l'attentat commis le 8 mai contre le conseil régional de la PACA et signé par le FLNC-Canal historique.
samedi 16 mai
Une quarantaine de bungalows édifiés illégalement par l'Assemblée territoriale en bord de mer, à Poggio Mezzana, au sud de Bastia, ont été détruits. Et cela, en présence du préfet Bonnet.
dimanche 17 mai
Michel Valentini et son épouse ont été mis en examen à Ajaccio et écroués à Nice dans le cadre de l'enquête sur des prêts abusifs du crédit agricole. D'autres mises en examen devraient suivre.
nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mai
Un attentat à l'explosif a visé l'institut universitaire de formation des maîtres, à Corte. La charge, de moyenne puissance, a explosé vers 2 h 15, provoquant des dégâts assez importants. L'attentat n'a pas été revendiqué.
mardi 2 juin
Interpellation de six personnes dans le cadre de l'enquête sur le Crédit agricole de Corse.
mercredi 3 juin
Le gouvernement a pris un décret qui lui donne les moyens de renforcer les pouvoirs du préfet de Corse, « en cas de crise menaçant l'ordre public, nécessitant la mise en œuvre de moyens exceptionnels et affectant plusieurs départements ». Le préfet de Corse est ainsi assimilé aux préfets des zones de défense (créé en 1996).
Les six personnes interpellées la veille ont été transférées à Paris.
vendredi 5 juin
Il fait 36°9 à Ajaccio !
samedi 6 juin
Trois Corses ont été mis en examen et écroués en marge de l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac. Ce sont des membres actifs du mouvement de contestation syndical agricole qui s'est développé ces dernières années, avec le soutien des milieux nationalistes, pour réclamer l'effacement de la dette des paysans.
lundi 8 juin
Le ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, a présidé à Bastia l'audience solennelle d'installation du nouveau procureur général, Bernard Legras et nouvel avocat général Pierre-Yves Radiguet.
mardi 9 juin
Six personnes proches des milieux nationalistes (mouvement Corsica Viva) ont été interpellées, dans la matinée, en Corse-du-Sud. Elles ont été entendues dans le cadre d'une procédure incidente à l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac.
mercredi 10 juin
Une dizaine de personnes, soupçonnées d'être de la mouvance nationaliste, ont été interpellées dans la matinée à Marseille et à Aix-en-Provence, dans le cadre de l'enquête sur le plasticage, le 8 mai, de l'hôtel de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à Marseille.
A Bastia, une vingtaine d'inspecteurs du ministère des Finances ont investi la Chambre d'agriculture de Haute-Corse, au titre du dossier sur les détournements de fonds publics liés au Crédit agricole de l'île.
nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juin
Un attentat a visé la résidence du propriétaire du golf de Spérone.
jeudi 11 juin
Philippe de Casalta, directeur de la Société d'aménagement foncier et rural (Safer) de Corse, également directeur de la chambre d'agriculture de Haute-Corse, a quitté ses fonctions. Le ministère de l'Agriculture avait jugé que sa double casquette était illégale.
dimanche 21 juin
L'un des élus les plus influents de l'île, Emile Mocchi, maire RPR de Propriano, a été interpellé. Il est entendu sur les conditions d'extension du port de plaisance local.
lundi 22 juin
Une douzaine de personnes, parmi lesquelles plusieurs agriculteurs, ont été interpellées dans la matinée en Corse, principalement sur la côte orientale de l'île et dans la région d'Ajaccio. Ce nouveau coup de filet a été opéré à l'aube par les inspecteurs du Service régional de police judiciaire de la Corse.
nuit du vendredi 26 au samedi 27 juin
La gendarmerie de Saint-Florent et le tribunal de police de Corte, en Haute-Corse, ont été visé par des attentats à l'explosif. On ne déplore que de légers dégâts. Ces actions n'ont pas été revendiquées.
mercredi 1er juillet
Ça chauffe très fort en Corse : 42° à Ponte Leccia !
samedi 4 juillet
Un jerrycan de dix litres de nitrate de fuel couplé à 1,2 kg d'explosif : c'est l'engin retrouvé, dans la matinée, devant la gendarmerie de Porto-Vecchio. Le système de mise à feu n'a heureusement pas fonctionné. Trois bâtiments des forces de l'ordre ont été, la semaine dernière, la cible d'attentat revendiqués par le FLNC-Canal historique.
mardi 7 juillet
Le thermomètre culmine à 41°1 à Corte.
mercredi 8 juillet
Le palais de justice de Bastia était sous haute surveillance, dans l’après-midi. Le nouveau procureur général, Bernard Legras, avait organisé une réunion au sommet avec les magistrats parisiens chargés des dossiers de terrorisme : Jean-Louis Bruguière, juge d’instruction, Irène Stoller, substitut accompagnée du procureur de Paris, Jean-Pierre Dintilhac. Soixante personnes ont été écrouées depuis l’assassinat du préfet Erignac. Un nombre qui n’avait pas été atteint depuis 1989. Toutes sont proches du FLNC-Canal historique ou de groupuscules nationalistes de sa mouvance.
nuit du samedi 11 au dimanche 12 juillet
Une villa appartenant à un estivant a été totalement détruit par un attentat à l’explosif à Tiuccia, en Corse-du-Sud.
lundi 20 juillet
Une troisième personnalité du monde agricole corse a été interpellée dans la matinée à Ajaccio dans l’affaire des prêts de complaisance du Crédit agricole. Il s’agit de François Musso, ancien député européen du RPR, qui fut président du Crédit agricole régionale de mars à juin dernier. Un prêt de 2,3 millions a donné lieu à des versements de 1,8 million au profit de l’entreprise de travaux publics dirigée par Paul Natali, l’ancien président (RPR) du conseil général de Haute-Corse.
nuit du lundi 20 au mardi 21 juillet
Deux attentats ont eu lieu en Corse. Des inconnus ont tiré sur la façade du campement des CRS d’Aspretto, près d’Ajaccio. Une charge de forte puissance a endommagé cinq heures plus tard le réfectoire des gardiens du centre pénitentiaire de Cazabianda, qui accueille des condamnés sexuels, au sud de Bastia. Ils n’ont pas fait de blessés. C’est la deuxième fois en huit mois que ce centre est la cible d’un attentat.
mardi 21 juillet
Huit personnes, proches des milieux nationalistes, ont été interpellées dans la matinée au sud d’Ajaccio dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac.
Le président de la chambre régionale d’agriculture de Corse, Michel Valentini, et sa femme ont bénéficié d’une décision de remise en liberté sous caution (800 000 et 200 000 francs).
mercredi 22 juillet
François Musso a été mis en examen et écroué à Ajaccio, dans le cadre du dossier des prêts abusifs du Crédit agricole.
vendredi 24 juillet
Sept des huit personnes interpellées le 21 juillet ont été remises en liberté. Une autre a été transféré à Paris, mise en examen et écrouée pour association de malfaiteurs et terrorisme. Il s’agit d’un restaurateur, Félix Salini, trouvé en possession de deux grenades, d’émetteurs-récepteurs, cagoules et drapeaux du FLNC-Canal historique.
mardi 28 juillet
Un communiqué du FLNC-Canal historique a revendiqué deux attentats, dont l’un contre le centre pénitentiaire de Casabianda. « Les mois à venir seront lourds de conséquences, parfois dramatiques » menace l’organisation nationaliste. Quatre nouveaux militants nationalistes ont été placés en garde à vue à Bastia.
jeudi 30 juillet
Les quatre personnes interpellées en Haute-Corse ont été remises en liberté. Trois autres, proches, elles aussi, des milieux nationalistes, ont été arrêtéesdans la région de Bastia et placées en garde en vue.
nuit du vendredi 31 juillet au samedi 1er août
Un gendarme auxiliaire a été légèrement blessé dans un attentat commis contre la gendarmerie d’Avignon. Les dégâts sont importants. La piste corse paraît la plus vraisemblable.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 août
Vingt-trois armes appartenant à la police municipale d’Ajaccio ont été dérobées dans un local de la mairie de la ville. Les voleurs ont emporté notamment des revolvers 357 magnum et des pistolets. Fort mécontente, la préfecture souligne que « ce vol fait suite à plusieurs négligences. A partir de ce jour, ajoute-t-elle, aucun fonctionnaire ou agent de la police municipale d’Ajaccio ne peut détenir ou porter une arme de service ».
mardi 4 août
Le parquet d’Ajaccio a ouvert une procédure pour détention illégale d’armes, à la suite du vol de vingt-trois armes de poing. Le chef de la police a été placé en garde en vue. L’enquête a permis d’établir que la police municipale détenait des armes qui n’avaient pas été déclarées à l’administration. Quant au FLNC-Canal historique, il a revendiqué l’attentat contre la gendarmerie d’Avignon et un mitraillage contre un cantonnement de CRS à Aspretto en Corse-du-Sud.
jeudi 6 août
Une perquisition a été déclenchée dans la matinée dans les bureaux du Centre d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) de Corse-du-Sud à Ajaccio. Le CAUE aurait mené un grand train de vie alors que ses missions de conseil en urbanisme ont été très limitées.
vendredi 7 août
Ouverture des Journées internationales de Corte, réunissant les militants et les sympathisants d’A Cuncolta Indipendentista, vitrine légale du FLNC-Canal historique, dans la capitale sentimentale de la Corse.
dimanche 9 août
A la clôture des Journées internationales de Corte, le mouvement A Cuncolta, réclame désormais l’indépendance pour l’île de Beauté. Mais une indépendance négociée avec la France, au besoin en prenant un peu de temps, sous conditions et sans violence.
mercredi 12 août
La Chambre d’accusation du parquet de Bastia a décidé la remise en liberté de François Musso. Il doit verser une caution de 500 000 francs.
samedi 15 août
Une voiture a été en partie détruite sur le vieux port de Bastia par une charge explosive évaluée à cinquante grammes. Il n’y a pas eu de victime. Pas de revendication non plus.
mardi 18 août
Plusieurs personnes, présentées comme des proches du nationaliste Marcel Lorenzoni écroué à Paris depuis six mois, ont été interpellés, dans la matinée, dans la région d’Ajaccio. Elles ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une procédure relative au dossier sur l’assassinat du préfet Erignac.
nuit du jeudi 20 au vendredi 21 août
Christophe Garelli, un étudiant de vingt-sept ans, a été tué à Luciana, près de Bastia. Il a été atteint dans le dos de plusieurs balles de calibre 9 mm à la fin de la fête du village, dont il avait assuré l’animation. La victime, connue comme un militant nationaliste (Accolta Naziunale Corsa, ANC), s’était querellée durant la soirée avec plusieurs personnes. Entre 1997 et 1996, plus d’une vingtaine de militants nationalistes ont été tués dans différents règlements de comptes.
du vendredi 21 au samedi 22 août
Plus de neuf cents hectares de maquis ont été ravagés par des incendies sur plusieurs sites de HauteCorse, notamment à l’extrémité du Cap Corse.
vendredi 4 septembre
La Corse est un gouffre à subventions pour la France et l’Europe. Un rapport parlementaire, qui doit être publié le 10 septembre, le démontre amplement.
samedi 5 septembre
A Corte, une réunion commune de plusieurs organisations nationalistes a rejeté une proposition de fédération présentée par le syndicat d’étudiants Ghjuventu Paolina.
Le thermomètre culmine à 34°3 à Bastia.
dimanche 6 septembre
Selon Le Journal du Dimanche, le président de la Cour des comptes, Pierre Joxe, a rencontré, la semaine dernière, en Finlande, plusieurs acteurs de la vie politique corse, dont l’ancien leader autonomiste Edmond Simeoni. Pour échanger sur l’avenir politique de l’île. L’assemblée territoriale corse pourrait être prochainement dissoute, à la suite d’un recours en annulation introduit par Simeoni. Celui-ci et ses amis de l’UPC font état de plus d’un millier de cas de votes suspects.
mardi 8 septembre
En prison depuis dix-huit mois, le nationaliste François Santoni a dénoncé la radicalisation de son parti, qui réclame aujourd’hui l’indépendance de la Corse. Il a annoncé sa démission du mouvement A Cuncolta Independentista.
mercredi 9 septembre
La commission d’enquête sur la Corse, présidée par le socialiste Jean Glavany, a remis son rapport au Premier ministre. La conclusion de ce gros pavé de six cents pages est sans surprise : il faut continuer à rétablir l’Etat de droit dans une région où l’administration a souvent failli à son devoir.
mardi 15 septembre
Paul Natali (DVD), président de la chambre de commerce de Haute-Corse, a été placé en garde à vue à Bastia, dans le cadre d’une procédure portant sur l’attribution de marchés publics. Conseiller général et candidat de l’Alliance aux élections sénatoriales, il est entendu en tant qu’ancien président du conseil général, sur des irrégularités commises lors de la passation de deux marchés publics.
mercredi 16 septembre
Paul Natali a été mis en examen pour favoritisme. Il s’estime victime « d’une cabale politique ».
du samedi 19 au dimanche 20 septembre
Trois militants ont été mis en examen et placés sous mandat de dépôt pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « destruction de preuves ». Ils sont suspectés d’avoir participé à la destruction de fichiers contenus dans l’ordinateur du Centre de promotion sociale de Corte, sur lequel ont été composés des tracts falsifiant des documents préfectoraux.
mardi 22 septembre
Le groupe nationaliste qui a revendiqué l’assassinat du préfet Erignac menace de nouvelles actions terroristes dans un communiqué parvenu à la station Radio Corse Frequenza Maura. Par ailleurs, Jean-Michel Rossi, ancien rédacteur en chef d’U Ribombu, hebdomadaire d’A Cuncolta a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il a annoncé, la semaine dernière, qu’il quittait l’organisation nationaliste.
mercredi 23 septembre
Huit militants nationalistes mis en examen et incarcérés ont manifesté leur solidarité avec François Santoni en démissionnant du mouvement A Cuncolta Indepentista, vitrine légal du FLNC-Canal historique. Par ailleurs, le président de la Chambre d’agriculture de Corse du Sud a reçu des menaces de morts avec référence au numéro d’arme volée à la police municipal d’Ajaccio au mois d’août.
jeudi 24 septembre
Selon un rapport de gendarmerie rendu public par le quotidien Libération, des fonds publics destinés à des bénéficiaires du RMI (sept millions) ont été détournés au profit de clubs sportifs par le conseil général de la Corse-du-Sud, entre 1995 et 1997. L’affaire fait grand bruit car, à cet époque, il était présidé par José Rossi, actuel président de l’Assemblée de Corse et membre éminent de Démocratie libérale. Le rapport, transmis au parquet d’Ajaccio, n’a pas entraîné, pour l’instant, l’ouverture d’une information judiciaire.
du lundi 28 au mardi 29 septembre
Cinq personnes, proches du MPA, ont été interpellées à Ajaccio où la police a découvert une cache d’armes dans le quartier de Mezzavia.
mardi 29 septembre
La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris a rejeté la neuvième demande de remise en liberté provisoire de François Santoni.
mercredi 30 septembre
Une trentaine de policiers du Raid, du GIPN ont mis la main, à six heures du matin, sur un important arsenal (soixante bâtons de dynamite, deux pistolets-mitrailleurs et seize armes de poing) à Furiani, au domicile de Charles Pieri, quarante-deux ans, le secrétaire d’A Cuncolta Indipendentista. Dix personnes ont été interpellées par ailleurs dans la région de Bastia. Ce parti nationaliste corse se trouve décapité. Cette opération de police a été déclenchée dans le cadre de l’enquête sur le meurtre d’un jeune militant le 20 août dernier.
vendredi 2 octobre
Le ministre de l’Agriculture a décidé de suspendre le conseil d’administration et de nommer un administrateur provisoire. Des irrégularités ont été mises en évidence dans le recouvrement des cotisations et les comptes 1996 n’ont pas été approuvés.
Un militant du MPA, Erik Antona, a été interpellé au volant d’une voiture volée. A son domicile, les policiers avaient saisi un important stock d’armes et une veste pouvant provenir de l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella.
dimanche 4 octobre
Le secrétaire d’A Cuncolta Indipendentista, Charles Pieri, son fils Christophe et deux autres militants nationalistes, Antoine Paoli et Stéphane Sbraggia, ont été mis en examen et écroué pour « association de malfaiteurs » et « détention d’armes et explosifs, en relation avec une entreprise terroriste ». Paoli était recherché dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Pierre Albertini (du mouvement pour la Réconciliation), en août 1995.
lundi 5 octobre
Une quarantaine de militants d’A Cuncolta ont annoncé leur démission, par solidarité avec François Santoni. Les démissionnaires restent, cependant, membres de Corsica Nazione, coalition politique disposant de cinq sièges à l’assemblée territoriale.
vendredi 9 octobre
L’ensemble des salariés de la Mutualité sociale agricole (MSA) de Corse ont cessé le travail et se sont rassemblés devant leur établissement à Ajaccio et Bastia.
dimanche 11 octobre
Trois attentats ont eu lieu à Ajaccio et Bastia. Une première explosion a eu lieu à 15 h 20 à l’intérieur de l’Hôtel des impôts de Bastia puis deux autres à 15 h 30 visant des bureaux annexes du Trésor public à Ajaccio et des garages d’EDF. Les dégâts sont importants. Ces attentats surviennent alors qu’une disposition fiscale très favorable aux insulaires doit être prochainement supprimée.
lundi 12 octobre
Une charge d’un kilo d’explosifs dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découverte, dans l’après-midi, dans les locaux de la Direction départementale de l’Equipement, à Calvi.
mardi 13 octobre
Vingt kilos d’explosif reliés à un système de mise à feu ont été découverts, dans la matinée, au siège de la Chambre régionale des comptes, à Bastia. Par ailleurs, les inspecteurs de la brigade financière de la PJ ont perquisitionné au siège de l’entreprise privée de transport de fonds Bastia Securita, proche du parti nationaliste A Cuncolta Independentista et dans ses filiales. Cette société est considérée comme « une officine sociale de la Cuncolta ».
lundi 26 octobre
Les gendarmes ont à nouveau arrêté Michel Valentini. Libéré en juillet contre le versement d’une caution de 1,2 millions, il n’a versé que 300 000 francs.
vendredi 30 octobre
Selon l’Inspection générale des finances, la comptabilité de la chambre d’agriculture de Haute-Corse, dont le président, Michel Valentini, a été écroué et mis en examen, présente de nombreuses anomalies. Selon l’IGF, le solde négatif, en décembre 1997, était de 9,8 millions de francs. La compagnie se retrouve virtuellement en cessation de paiements.
samedi 31 octobre
« Je partirai quand vos amis cesseront de racketter, quand vos amis cesseront d’assassiner dans les fêtes de village, quand ils cesseront de poser des bombes qui déconstruisent l’avenir ». Bernard Bonnet, le préfet de Corse, ne pouvait pas être plus net lors de sa première intervention devant l’assemblée territoriale depuis son arrivée dans l’île. Il répondait aux six élus nationalistes du groupe Corsica Nazione qui venaient de lui demander : « Quand comptez vous partir ? ». Le préfet a aussi affirmé qu’il n’y aura plus de négociations avec des organisations dissoutes.
mardi 10 novembre
François Santoni a été remis en liberté après vingt-deux mois de détention provisoire.
mercredi 11 novembre
L’ancien président de la chambre d’agriculture de la Haute-Corse, Ange Poli, a été mis en examen pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de l’instruction sur le scandale de la caisse régionale de Crédit agricole. Il aurait bénéficié indûment de quatre millions de francs d’aides publiques au titre de l’allégement de la dette agricole.
dimanche 15 novembre
Le dirigeant d’A Cuncolta Indipendantista, Charles Pieri, incarcéré depuis le début octobre à Paris, a été réélu secrétaire nationale du mouvement. 300 personnes ont participé à l’assemblée générale extraordinaire de la principale organisation nationaliste de la Corse.
mercredi 18 novembre
Interpellation à Bastia de cinq membres du Syndicat des enseignants corses. Dans la soirée, ils ont été transférés à Paris. Les policiers agissaient dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac.
jeudi 19 novembre
Quatre nationalistes ont été interpellés à Bastia.
samedi 21 novembre
Le thermomètre n'excède pas 8° à Ajaccio.
dimanche 22 novembre
Le préfet de Corse Bernard Bonnet a indiqué que l’enquête sur l’assassinat de son prédécesseur « progresse » et se réoriente « vers le milieu enseignant proche des nationalistes ». Ce qui ne remet pas en cause, a-t-il précisé, les premières investigations qui touchaient le milieu « nationaliste agricole ».
mercredi 25 novembre
Le mouvement de grève lancé par le syndicat de travailleurs corses, pour protester contre le placement en détention de son secrétaire régional Etienne Santucci (pour l’agression du directeur régional de la santé), n’a pas occasionné de perturbations majeures.
jeudi 26 novembre
Etienne Santucci, secrétaire général du Syndicat des travailleurs corses, a été condamné à huit mois de prison, dont six avec sursis.
samedi 28 novembre
Le Syndicat des travailleurs corses a rassemblé plusieurs milliers de manifestants (1 400 selon la police), dans les rues d’Ajaccio. Ce syndicat nationaliste réclame que soit reconnue sa représentativité. La CGT et FO n’appelaient pas à manifester mais soutenaient le mouvement.
lundi 14 décembre
Le commissaire du gouvernement devant le Conseil d’Etat a demandé l’annulation des élections régionales de Corse. Dans les deux départements de la Région, il a relevé des irrégularités dans 1 300 votes.
jeudi 17 décembre
Après les sénateurs, les députés ont adopté dans la soirée un texte rétablissant à partir du 1er janvier 2000 les sanctions pour non-déclaration de succession - dans un délai de moins de six mois - dans l’île de Beauté.
Le Crédit agricole de Corse, considérée comme personne morale, a été mis en examen, suite à de nombreuses malversations, dont des prêts abusifs. Dix-sept personnes sont déjà en examen pour ce dossier.
vendredi 18 décembre
Le Conseil d’Etat a annulé les élections territoriales de mars dernier.
samedi 19 décembre
Une gendarmerie, une perception et une villa ont été la cible d’attentats. Il n’y a pas eu de blessé mais de gros dégâts matériels. Une autre tentative d’attentat contre une perception a tourné court.
jeudi 24 décembre
Une cinquantaine de militants nationalistes ont commencé l’occupation de la mairie de Ghisonaccia (Haute-Corse) « pour protester contre les arrestations arbitraires ».
1999
nuit du mardi 5 au mercredi 6 janvier
Deux personnes ont été légèrement blessées à Ghisonaccia (Haute-Corse), dans un attentat visant les locaux de la Direction départementale de l’équipement et l’Agence de tourisme de Corse. Une autre action a eu lieue une heure auparavant et visait l’Agence de développement économique de Corse.
mercredi 13 janvier
Les méthodes de l’administration de l’île ont été gravement mises en cause par le bâtonnier d’Ajaccio, Me Antoine Sollacaro. Selon lui, la présomption d’innocence est bafouée en Corse.
jeudi 14 janvier
La découverte des assassins du préfet Erignac est une cause sacrée a déclarée Jean-Pierre Chevènement, en visite officielle durant deux jours en Corse. Le ministre de l’Intérieur doit faire face aux critiques, de plus en plus vives, contre les méthodes de l’administration dans l’île. L’avocat Sollacaro, qui a persisté dans ses déclarations de la veille, a reçu l’appui de la fédération corse de la Ligue des droits de l’homme, qui dénonce les abus de la police.
lundi 18 janvier
Le FLNC-Canal historique, qui a revendiqué la plupart des attentats commis depuis un an, en Corse et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, affirme, dans un communiqué, vouloir respecter une trêve « sur le territoire national corse » jusqu’aux élections régionales des 7 et 14 mars prochains. Le principal mouvement clandestin de l’île apporte son soutien aux candidats de Corsica nazione, qui sont aussi ceux du mouvement A Cuncolta.
vendredi 22 janvier
L’entreprise de convoyage de fonds Bastia Securita, proche du mouvement nationaliste A Cuncolta Indipendentista, s’est vue signifier la suspension de ses activités par arrêté préfectoral. Cette décision s’est imposée à la suite de la mise en examen du gérant de la société pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et infractions à la législation sur la réglementation des armes et des munitions ». Le préfet de Corse, Bernard Bonnet, a chargé les gendarmes d’assurer les transferts de fonds.
lundi 1er février
Ajaccio enregistre un minimum de -4°5.
mardi 2 février
Selon le journal Le Monde, les enquêteurs auraient « ciblé » les commanditaires et le commando criminel responsables de l’assassinat du préfet Erignac. Les premiers, basés en Haute-Corse, appartiendraient à la mouvance « enseignante » ultranationaliste. Le second, localisé dans la région d’Ajaccio, regrouperait cinq à six anciens activistes du FLNC auxquels se seraient joints d’anciens condamnés de droit commun et un ex-légionnaire. Les enquêteurs seraient à la recherche d’éléments probants leur permettant d’arrêter ces suspects.
samedi 6 février
Un attentat à l’explosif a visé dans la soirée la direction régionale des impôts, dans le centre de Marseille. L’explosion a fait d’importants dégâts. Les enquêteurs privilégient la piste corse en raison de la date de cette action, premier anniversaire de la mort du préfet Erignac.
vendredi 12 février
Les attentats qui ont visé, en moins d’une semaine, trois bâtiments publics à Marseille, Toulon et Aubagne, présentent des similitudes.
samedi 13 février
Le Premier ministre Lionel Jospin a annoncé un « recadrage » des services de police et de gendarmerie et des juges antiterroristes dans l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac.
dimanche 14 février
Un artificier du FLNC-Canal historique, Jean-Sylvain Cadillac, dit Patrick, trente-cinq ans, a été interpellé dans le village de Figari, en Corse du Sud. Condamné par contumace à la prison à perpétuité, en juin 1994, pour le meurtre par balles de Paul Albaladejo, il est considéré par la police comme l’un des spécialistes en explosifs du principal mouvement corse clandestin. Il pourrait aussi être impliqué dans plusieurs meurtres commis en Corse. Par ailleurs, l’un des deux prix Nobel de la paix 1998, l’Irlandais John Hume, a demandé, dans la soirée, à Bastia, aux nationalistes de « déposer les armes » car « la violence ne peut rien pour la paix ».
jeudi 18 février
Le FLNC-Canal historique a revendiqué quatre attentats commis récemment à Marseille, Toulon, Aubagne et Paris. Dans son communiqué, le mouvement clandestin a annoncé la couleur : « Nous frappons quand nous voulons, où nous voulons ». Par ailleurs, deux nationalistes ont été interpellés et Jean-Sylvain Cadillac a été mis en examen et écroué.
dimanche 21 février
Le procureur de la République de Bastia a ouvert trois informations judiciaires sur la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Haute-Corse, pour « ingérences, prise illégale d’intérêt, violation des règles des marchés publics, recel et favoritisme ».
mardi 2 mars
Une unité du génie a commencé à détruire la terrasse d’un restaurant en bord de mer, à Ajaccio. C’est l’une des douze constructions illégales qui seront démolies en Corse-du-Sud dans le cadre d’une remise en état du domaine public maritime corse.
dimanche 7 mars
Premier tour des élections régionales corses : douze listes sont en liste. Forte abstention : 42,71 % (le taux le plus élevé jamais réalisé). La liste RPR-DL, emmené par Baggioni et Rossi, est arrivé en tête avec 24,2 % des suffrages. La liste Zuccarelli (PRG) est en deuxième position avec 20,57 % (- 4,1 par rapport à mars 1998). Deux listes divers droite réunissent 9,1 % et 5,9 % ; deux listes divers gauche 6,75 % et 7,11 %. Une seule des cinq listes nationalistes peut se présenter au second tour : celle de Jean-Guy Talamoni, leader de Corsica Nazione, la vitrine électorale du FLNC-Canal historique qui atteint 10,4 % contre 5,2 % l’an dernier. Sept listes seront présentes au second tour (cinq listes ont été éliminées au premier tour : quatre nationalistes et celle du Front national).
dimanche 14 mars
Second tour des élections territoriales. La participation est passée de 57,3 % à 67,3 %. La coalition sortante majoritaire RPR-Démocratie libérale arrive en tête avec 27,28 % des voix mais perd dix points par rapport à 1998 (17 sièges, - 4) ; la Gauche plurielle perd aussi des voix (2,26 %) et ne recueille que 22,70 % (11 s., - 5) ; arrivé en troisième position, la lister nationaliste Corsica Nazione a progressé de plus de six points en atteignant 16,76 % des suffrages (8 s., + 3). Outre ces trois listes principales, la nouvelle assemblée compte aussi deux divers droite : la liste conduite par Jean-Louis Albertini 6,43 % (3 s., + 3) et celle de Philippe Ceccaldi 9,41 % (4s., - 1) ; et deux divers gauche : celle de Simon Renucci 9,67 % (5, + 5) et celle de Toussaint Luciani 7,71 % (3, - 1). Les partis de droite comptent désormais 24 sièges (- 2), la gauche 19 (- 1) et les nationalistes 8 (+ 3). Il n’existe plus de majorité absolue. Par ailleurs, dans la soirée, un capitaine de gendarmerie a été violemment agressé par deux hommes alors qu’il tentait de ramener le calme chez des militants nationalistes qui saluaient à coups de fusil le score obtenu par Corsica Nazione.
lundi 15 mars
Deux nationalistes ont été interpellés dans le cadre de l’enquête sur l’agression d’un gendarme la veille.
mardi 16 mars
Un militant nationaliste a été interpellé par la DNAT dans le cadre de l’enquête sur la mort du préfet Erignac. Il figurait en position non-éligible sur la liste Corsica Nazione.
mercredi 17 mars
La chambre d’agriculture de Haute-Corse a été dissoute, tant l’utilisation de l’argent publique par les élus de la profession agricole était « fantaisiste ». Une délégation provisoire de trois membres assurera la direction de l'organisme jusqu'aux nouvelles élections, dans trois ou quatre mois.
jeudi 18 mars
José Rossi (DL) et Jean Baggioni (RPR) ont été réélus, respectivement, président de l’Assemblée de Corse et président de son conseil exécutif. Les deux hommes ont été élu avec chacun vingt voix sur cinquante et un au troisième tour. Mais ils ne disposent que d’une majorité relative.
Les marins de la Société nationale Corse-Méditerranée se sont mis en grève pour protester contre l’ouverture à la concurrence des liaisons entre la Corse et le continent.
vendredi 19 mars
Jugé pour tentative d’attentat contre la chambre de commerce d’Ajaccio, trois nationalistes corses ont écopé de lourdes peines : dix, neuf et six ans de réclusion criminelle. Il s’agissait du premier procès devant la Cour d’assise spéciale de Paris concernant une affaire à connotation terroriste corse.
nuit du vendredi 19 au samedi 20 mars
Quatre attentats à l’explosif ont fortement endommagé le bâtiment du tribunal d’instance de Sartène (où une fillette a été légèrement blessée), la poste centrale de Bastia, la subdivision de l’Equipement à Calvi et le restaurant du centre de vacances du ministère de la Justice de Casabianda.
samedi 21 mars
Le trafic maritime de la Société nationale Corse-Méditerranée a repris.
vendredi 26 mars
José Rossi, président de l’Assemblée régionale réclame, au nom de « l’identité corse », le rétablissement du privilège d’exemption des droits de succession, supprimés par les députés de l’Assemblée nationale française. Cette revendication est aussi celle de la liste nationaliste Corsica Nazione.
Le président de la caisse de Crédit agricole de Porto-Vecchio a été mis en examen pour détournement de fonds. Il a bénéficié de quatre millions de francs de prêts abusifs de la banque verte.
dimanche 28 mars
Dans la matinée, une charge de forte puissance a détruit l’entrée du secrétariat aux affaires corses (Sgac), situé sur les hauteurs d’Ajaccio dans un immeuble d’habitation.
L’assemblée de Corse a élu, pour la première fois, un nationaliste à la présidence d’une de ses cinq commissions. Jean-Guy Talamoni, qui conduisait la liste Corsica Nazione, présidera la commission de l’Europe.
mardi 30 mars
Dans une interview au Figaro, José Rossi a tendu la main aux nationalistes. Pour répondre aux insulaires qui appellent très fortement à la paix et au développement, il faut, dit-il, « écarter des querelles d’étiquettes » et « rompre avec une organisation jacobine archaïque ».
mercredi 31 mars
La gendarmerie de Ghisonaccia (Haute-Corse) a été mitraillée, à 13 h 15, par des inconnus « cagoulés », circulant en voiture et en moto. Les agresseurs ont également lancé une charge explosive dans la cour de la caserne, mais elle n’a pas explosé.
vendredi 9 avril
Le budget de Corse présenté par Jean Baggioni a été repoussé d’une voix : vingt pour (dix-sept RPR-DL, trois DVD), vingt et une contre (onze gauche plurielle, deux DVD, cinq DVG, trois SE), neuf abstentions (huit nationalistes et un DVD).
nuit du samedi 10 au dimanche 11 avril
Une charge explosive de cinq kilos a causé d’importants dégâts à la perception de Prunelli di Fiumorbu (Haute-Corse). C’est la 19e fois que cette perception est prise pour cible.
mardi 13 avril
Le FLNC-Canal historique a revendiqué, dans un communiqué authentifié à Bastia, onze attentats dont des mitraillages visant des gendarmeries, commis en Corse au cours de ces dernières semaines. Le mouvement clandestin appelle à « l’unité du mouvement national » après la percée des nationalistes aux élections territoriales. Elle réclame une « négociation collective, sans exclusive aucune ».
samedi 17 avril
Peu après avoir neutralisé les gardiens dans la soirée, un commando de nationalistes s’est introduit dans les bâtiments d’un camp de repos de l’armée de l’air, près d’Ajaccio, et les ont fait sauter à l’explosif. Les auteurs de l’attentat l’ont signé avec une affichette.
nuit du mardi 20 au mercredi 21 avril
La paillote « Chez Francis », l’un des restaurants les plus côtés du golfe d’Ajaccio a été détruit dans un attentat. L’établissement était promis à la démolition avant la fin de l’été pour avoir été construit abusivement sur le bord de mer. Un tract retrouvé par les enquêteurs accuse le patron de la paillote, Yves Féraud, d’être une « balance des flics ».
lundi 26 avril
Le colonel Henri Mazères, commandant la légion de gendarmerie de Corse ainsi qu’un lieutenant et un adjudant-chef du Groupement de peloton de sécurité (GPS) ont été mis en examen, dans la soirée, pour « destruction volontaire en bande organisée », et « incarcérés provisoirement, ayant sollicité un délai pour préparer leur défense. » Ils sont accusés d’avoir fomenté l’attentat qui s’est produit dans la nuit du 20 au 21 avril.
mardi 27 avril
Le préfet de Corse Bernard Bonnet a été convoqué à Paris pour s’expliquer des récents évènements. En Corse, les nationalistes, dont il est la bête noire, réclament sa tête.
lundi 3 mai
Le préfet de Corse Bernard Bonnet a été placé en garde à vue dans la soirée à l’issue d’une perquisition effectuée à la préfecture de région. Le chef du GPS, Norbert Ambrosse, avait reconnu peu avant avoir mis le feu au restaurant sur ordre du patron de la gendarmerie en Corse, le colonel Mazères.
mercredi 5 mai
Bernard Bonnet a été mis en examen et écroué dans l’affaire de la paillote « Chez Francis ». Il est remplacé comme préfet de Corse par Jean-Pierre Lacroix, qui était préfet du Val-d’Oise depuis un an.
jeudi 6 mai
A l’occasion du cinquantième anniversaire du Conseil de l’Europe, la France a signé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires (adoptée en 1992), qu’elle considérait jusqu’alors comme contraire à la Constitution (décision déclarée anticonstitutionnelle le 15 juin).
vendredi 7 mai
Début du Rallye automobile de Corse, sixième manche du championnat du monde.
nuit du vendredi 7 au samedi 8 mai
Quatre nationalistes ont été interpellés après des incidents les opposant à des policiers.
dimanche 9 mai
Le pilote français Philippe Bulgaski a gagné le Rallye de Corse au volant de sa Citroën Xsara Kit Car. Il a devancé les Espagnols Jesus Puras (Citroën Xsara Kit Car) et Carlos Sainz (Toyota Corolla WRC).
nuit du lundi 10 au mardi 11 mai
Deux attentats ont eu lieu sur le continent - l’un à Nîmes, l’autre à Avignon -. La police n’écarte pas la piste nationaliste corse. Une tentative a aussi eu lieu à Cannes.
vendredi 14 mai
Pas de nouveau statut politique en Corse, a déclaré Elisabeth Guigou, ministre de la Justice.
samedi 15 mai
5 000 nationalistes ont défilé à Ajaccio, « pour une société corse de droite, une solution politique ». Si, pour la première fois depuis longtemps, les nationalistes étaient unis, ils n’ont pas réussi à rassembler au-delà.
mercredi 19 mai
Le nationaliste Mathieu Filidori, déjà mis en examen l’an dernier dans l’affaire des détournements de fonds au Crédit agricole, a été arrêté et transféré à Paris. Par ailleurs, le président de la Chambre des métiers de Corse-du-Sud a été placé en garde à vue dans la soirée. La police enquête sur des stages fictifs de la Chambre, subventionnés par l’Etat, et qui auraient servi à payer des joueurs des équipes de football d’Ajaccio.
jeudi 20 mai
Mathieu Filidori a été mis en examen pour complicité d’assassinat, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du préfet Erignac, et pour complicité d’attentats.
vendredi 21 mai
Les policiers antiterroristes ont opéré, dans la matinée, un nouveau coup de filet dans les milieux nationalistes : quatre hommes et leurs épouses ont été arrêtés dans les localités d’Alata, Cargèse et Sagone, au nord d’Ajaccio. Ce sont des dissidents d’A Cuncolta. Un important document aurait été saisi.
Entendu pour la première fois, à Paris, sur l’affaire de la paillote « Chez Francis », Bernard Bonnet a maintenu qu’il n’avait « pas donné d’instruction formelle » pour l’incendier.
samedi 22 mai
Quatorze mouvements nationalistes réunis à Prunelli di Fiumorbu (Haute-Corse) ont réaffirmé leur volonté de « travailler en commun à la réconciliation du mouvement national ».
nuit du samedi 22 au dimanche 23 mai
Un attentat à l’explosif non revendiqué a faiblement endommagé la villa d’un délégué CGT de Haute-Corse, Frédéric Turin, à Ville di Petrabugno, près de Bastia. La charge de faible puissance a légèrement blessé l’enfant du délégué syndical. C’est la quatrième fois que Turin est visé par un attentat.
lundi 24 mai
Quatre des huit hommes placés en garde à vue depuis cinq jours dans le cadre de l’enquête du préfet Erignac auraient avoué être les membres du commando qui avait froidement décidé de le supprimer. Il s’agit d’un groupe dissident du FLNC. Seul le tireur, un berger de Carghèse, Yvan Colonna, est en fuite.
mardi 25 mai
Un avis de recherche a été lancé à l’encontre d’un berger corse, auteur présumé du meurtre de Claude Erignac. Quatre autres nationalistes - Alain Ferrandi, Pierre Alessandri, Marcel Istria, Didier Maranelli - ont été mis en examen pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Ils rejoignent l’agriculteur Matthieu Filidori, un nationaliste historique, mis en examen il y a cinq jours.
jeudi 27 mai
Deux autres nationalistes ont été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac. Il s’agit de Martin Ottaviani, le chauffeur, et de Joseph Antoine Versini, qui a préparé l’embuscade.
samedi 29 mai
Clôture du championnat de France de football de première division : les Girondins de Bordeaux ont remporté le cinquième titre de leur histoire. Le Sporting Club de Bastia est treizième.
en mai
Le Premier ministre Lionel Jospin a ratifié trente-neuf des quatre-vingt dix-huit engagements proposés par la Charte européenne des langues régionales.
mardi 1er juin
Les anciens président et directeur de la caisse régionale du Crédit agricole de Corse ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les prêts abusifs accordés par la banque.
mardi 8 juin
Le président de l’Assemblée territoriale de Corse et président du groupe Démocratie libérale, José Rossi, a été mis en examen pour « détournement de fonds publics ». Les faits remontent à l’époque où il dirigeait le conseil général de Corse-du-Sud.
dimanche 13 juin
Elections européennes (entre parenthèses les résultats en France) : liste socialiste Hollande 21,85 % (21,95), liste RPR Sarkozy 19,95 % (12,8), liste RPR dissidente Pasqua 12,8 % (13,05), liste chasseurs Saint-Josse 8,95 % (6,8), liste écologiste Cohn-Bendit 7,75 % (9,7), liste communiste Hue 7,25 % (6,8), liste UDF Bayrou 6,65 % (9,3), liste Front national Le Pen 3,9 % (5,7), liste extrême gauche Laguiller 3,9 % (5,2).
mardi 15 juin
Ancien responsable de la Cuncolta, Jean-Michel Rossi, estime que « les conditions de l’indépendance » de la Corse ne sont pas réunies. Il prône « l’interdépendance ». De son côté, le Mouvement pour l’autodétermination (MPA) a annoncé son autodissolution.
Le Conseil constitutionnel a jugé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, signée par la France le 6 mai dernier, inconstitutionnelle en invoquant l’article 1 de la Constitution (« La France est un République indivisible ») et l’article 2 (« la langue de la République est le français ».
mercredi 16 juin
Le Conseil constitutionnel rejette la Charte européenne des langues régionales et minoritaires : elle attente aux principes d’égalité devant la loi, d’indivisibilité de la République et d’unicité du peuple français.
nuit du dimanche 20 au lundi 21 juin
Un attentat à l’explosif a endommagé la trésorerie générale des impôts, à Ajaccio.
nuit du lundi 21 au mardi 22 juin
Un attentat à l’explosif a visé une perception du centre-ville d’Ajaccio.
mardi 22 juin
Cinq proches d’Yvan Colonna, le berger de Cargèse recherché pour l’assassinat du préfet Erignac, ont été interpellés dans ce village du sud d’Ajaccio.
mercredi 23 juin
Dans un centre-ville d’Ajaccio transformé en camp retranché par la présence de plusieurs centaines de policiers et de gendarmes a eu lieu la reconstitution de l’assassinat du préfet Erignac, en présence des cinq personnes mises en examen.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 juin
Un nouveau mouvement nationaliste, « Armata corsa » (Armée corse), a revendiqué quatre attentats commis ces trois derniers mois dans l’île, lors d’une « conférence de presse clandestine » accordée dans le maquis, au quotidien Corse-Matin. Selon le journal, « une vingtaine d’hommes encagoulés, puissamment armés - fusils-mitrailleurs, tubes lance-roquettes - encadraient un porte-parole. Il s’agirait, en fait, du bras armé du mouvement politique nationaliste que s’emploient à fonder François Santoni et Jean-Michel Rossi.
lundi 28 juin
En visite en Corse, le ministre de l’Education nationale, Claude Allègre, a notamment promis de développer la langue et la culture corse.
nuit du lundi 28 au mardi 29 juin
Le FLNC s’est adressé à son tour à la presse convoquée de nuit. Le principal mouvement armé clandestin a revendiqué six attentats récents sur le continent et dans l’île et une tentative.
samedi 3 juillet
Treize organisations nationalistes corses se sont engagées « solennellement et irrévocablement à bannir tout rapport de force violent entre nationalistes ». Les divisions entre mouvements rivaux auraient fait une quinzaine de morts entre 1993 et 1996.
lundi 5 juillet
Coup de chaud en Corse : 39° à Sartène !
mardi 6 juillet
Huit membres présumés du FLNC-Canal historique ont été interpellés et leurs domiciles perquisitionnés sans résultat à Toulon, à propos des attentats du printemps dernier en Corse et sur le continent.
jeudi 8 juillet
Le préfet de Haute-Corse, Bernard Lemaire, a autorisé, par arrêté, la reprise partielle des activités - suspendues depuis janvier - de la société de transfert de fonds Bastia Securita, proche des nationalistes. Mais ses agents ne pourront pas être armés.
mardi 20 juillet
Le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Sautter, a annoncé à Bastia que l’Etat consentirait « un effort financier exceptionnel » pour soutenir l’économie corse.
mercredi 21 juillet
Un commis boucher de vingt-huit ans, Dominique Savelli, a été assassiné en Haute-Corse.
mardi 27 juillet
La Division nationale antiterroriste a interpellé un garde-forestier de la région de Calvi, à la suite de diverses perquisitions menées pour retrouver la trace d’Yvan Colonna.
mercredi 28 juillet
La société Bastia Securita, proche d’A Cuncolta, a annoncé qu’elle allait cesser ses activités et déposer son bilan.
vendredi 30 juillet
La façade de la sous-préfecture de Corte a été mitraillée.
du samedi 7 au dimanche 8 août
Les nationalistes, réunis lors de « journées internationales » à Corte, sont bien décidés à oublier leurs querelles du passé, souvent meurtrières. Ils ont confirmé leur volonté de travailler désormais ensemble. Avec, pour premier objectif, d’élaborer un projet politique qui donnerait à l’île une plus grande autonomie. L’indépendance restant le but ultime. « L’objectif est d’inclure le pluralisme dans le mouvement national », a résumé Joseph Colombani, porte-parole du Comité de Fiumorbu, qui regroupe la totalité des quinze mouvements et partis composant la nébuleuse nationaliste corse. Pour autant, toutes les divergences, toutes les dissensions, n’ont pas disparu. Certains mouvements n’ont pas répondu à l’invitation lancée par A Cuncolta Indipendentista, la vitrine légale du FLNC-Canal historique. D’autres ne sont venus qu’en observateurs.
jeudi 12 août
L’un des chefs historiques des autonomistes corses, Edmond Simeoni, réclame une « solution politique de la question corse ». Celui qui répète depuis 1976 que « la violence clandestine est inadaptée et mène à l’impasse » demande une large concertation au sein de la société corse, qui porterait sur les institutions, la fiscalité, la langue, la culture, la justice et la solidarité sociale. « Le projet politique issu de cette concertation pourrait avoir pour traduction institutionnelle un statut d’autonomie ».
vendredi 13 août
En trois jours, quatre-vingt départs de feux ont embrasé la Corse. Un berger a été mis en examen pour incendie volontaire.
samedi 14 août
Tous les incendies sont maîtrisés en Corse. La secrétaire d’Etat au Tourisme, Michelle Demessine, s’est rendue sur les lieux de l’incendie de Palasca (nord-ouest), où elle a demandé à la justice de « faire preuve de fermeté pour les incendiaires ».
vendredi 20 août
Armata Corsa, un groupe nationaliste clandestin, a revendiqué l’assassinat d’un commis boucher de vingt-huit ans, en Haute-Corse, le 21 juillet. Dans son communiqué, Armata Corsa assure que la victime s’apprêtait à tuer un nationaliste « pour le compte d’un pseudo-responsable ».
La Corse a très très chaud : il fait 38°3 à Bastia, 39°0 à Ajaccio !
dimanche 22 août
Un journaliste du quotidien Corse-Matin a été mis en garde-à-vue toute la journée, à Porto-Vecchio, dans le cadre de l’assassinat du jeune commis boucher.
jeudi 26 août
Le nationaliste Marcel Lorenzoni, mis en examen et écroué dans le cadre de l’assassinat du préfet Erignac, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.
nuit du lundi 30 au mardi 31 août
Un attentat à l’explosif a endommagé les locaux de la perception de Calacuccia, près de Corte. Vers minuit quinze, une charge de moyenne puissance a soufflé la porte et brisé les vitres. L’attentat n’a été ni signé, ni revendiqué.
mercredi 1er septembre
En enquêtant sur un trafic de stupéfiants, la police du Nicaragua a mis la main sur cinq Corses dont trois - Marcel Zonza, Etienne Lovisi et Paul Giacomi - étaient recherchés par la police française. Les autorités nicaraguayennes les ont tous expulsés, mais trois seulement ont été renvoyés vers Paris. L’ancien chef du MPA Alain Orsini se trouvait aussi au Nicaragua mais il a faussé compagnie aux policiers de Managua qui ignorent où il se trouve maintenant.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 septembre
Peu avant minuit, les locaux de l’Institut de gestion sociale des armées (Igesa), à Bastia, ont été endommagés par un attentat à l’explosif.
dimanche 5 septembre
Explosion d’une bombe devant la Trésorerie d’Ajaccio dans la soirée.
lundi 6 septembre
Le Premier ministre Lionel Jospin est arrivé en Corse pour son premier séjour dans l’île en tant que chef du gouvernement. Devant l’assemblée de Corse, il a réaffirmé que l’arrêt de la violence est un préalable non négociable. Une attitude approuvée par l’ensemble des élus de l’assemblée, à l’exception des nationalistes de Corsica Nazione. Un attentat à l’explosif a visé le tribunal d’instance de Porto-Vecchio.
mardi 7 septembre
Lionel Jospin a quitté la Corse dans la soirée.
Le FLNC-Canal historique a revendiqué six attentats et deux tentatives d’attentats perpétrés récemment en Corse.
mercredi 15 septembre
Gros orage sur Solenzara : cent quarante-cinq mm de pluie !
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 septembre
Attentat contre le rectorat d’Ajaccio.
nuit du vendredi 17 au samedi 18 septembre
Une série d’attentats à l’explosif a secoué la Corse, sans faire de blessés. Ces actions ont frappé simultanément cinq bâtiments abritant des services de l’Equipement dans cinq villes différentes (Corte, Calvi, Ajaccio, Porto-Vecchio et Sartène). Ces actions n’ont pas été revendiquées. Au cours de la même nuit, une famille d’agriculteurs d’origine bretonne a été victime d’une opération commando à Porto-Vecchio : un hangar a explosé.
lundi 20 septembre
Le FLNC-Canal historique (ou Armata Corsa) a revendiqué quatre attentats commis en Corse, notamment celui contre la famille bretonne. Par ailleurs, un engin explosif de vingt kilos, dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découvert par des enfants dans la cour d’un immeuble de la direction départementale de l’Equipement à Bastia.
nuit du mardi 21 au mercredi 22 septembre
Six avions, deux de tourisme et quatre planeurs, ont été mis hors d’usage dans l’explosion d’un hangar sur le petit aérodrome de Ghisonaccia.
mercredi 22 septembre
Le collectif antiraciste corse « Ava Basta » a condamné l’attentat perpétré contre les agriculteurs bretons.
nuit du dimanche 26 au lundi 27 septembre
Deux attentats ont été commis contre des bâtiments de la gendarmerie et d’EDF à Propriano, en Corse-du-Sud. Deux véhicules rangés dans le garage attenant à la gendarmerie ont été endommagés Une tentative d’attentat a également été découverte devant le bâtiment des douanes.
mardi 28 septembre
Deux nationalistes corses ont été mis en examen pour le meurtre d’un militant de l’Accolta naziunale corsa (ANC), tué de onze balles dans le dos à Lucciana, en août 1998. Stéphane Braggia et Christophe Pieri sont en détention provisoire pour association de malfaiteurs depuis le 4 octobre 1998.
du mercredi 29 septembre au vendredi 1er octobre
La commission d’enquête sénatoriale sur la politique de sécurité menée par l’Etat en Corse a siégé à Ajaccio.
nuit du jeudi 30 septembre au vendredi 1er octobre
Cinq attentats ont été commis en Corse-du-Sud : contre la Caisse d’Epargne de Porto-Vecchio, une agence EDF d’Ajaccio, la trésorerie de cette ville ainsi qu’un bureau de poste à Porticcio. Une action commando a été également menée dans une résidence secondaire appartenant à un continental, près de Bonifacio. Ces attentats n’ont été ni signés ni revendiqués.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 octobre
Deux attentats ont détruit un hangar et un bâtiment de l’office d’équipement hydraulique, dans la plaine orientale de la Corse. Il n’y a pas eu de blessés mais une cinquantaine de brebis ont péri dans l’explosion du hangar appartenant à un berger éprouvant de la sympathie pour les idées nationalistes. Ces deux actions n’ont pas été revendiquées.
du mardi 5 au jeudi 7 octobre
Une quinzaine de personnes ont été interpellées en Corse et en région parisienne, dans le cadre d’une enquête sur un réseau de trafiquants d’armes.
mercredi 6 octobre
Ange Mancini, cinquante-cinq ans, nommé préfet en Conseil des ministres, prend les fonctions de préfet adjoint pour la sécurité en Corse.
nuit du mercredi 6 au jeudi 7 octobre
Une dizaine d’hommes armés et cagoulés, appartenant au FLNC-Canal historique, a tenu une conférence de presse clandestine dans une maison isolée dans le maquis, près d’Ajaccio. Répondant négativement à Lionel Jospin, ils ont répété qu’il n’était pas question d’abandonner l’action violente avant toute discussion sur le statut de la Corse. En outre, ils ont revendiqué deux attentats.
jeudi 7 octobre
Visite en Corse de la ministre de l’Intérieur, Elisabeth Guigou.
La perception de Vescovato (Haute-Corse) a été détruite, peu avant 21 h 30, par l’explosion de deux charges, à deux minutes d’intervalle. Le bâtiment est inutilisable.
nuit du jeudi 7 au vendredi 8 octobre
Vers minuit, un attentat a provoqué des dégâts importants dans un bâtiment de l’Office nationale des forêts, à Corte.
vendredi 8 octobre
Un groupe clandestin inconnu à ce jour, le « Fronte Patriotu Corsu » a revendiqué six attentats et trois tentatives d’attentats commis dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre. Par ailleurs, deux nationalistes ont été mis en examen et écroués, dans la soirée. Ils ont reconnu avoir participé à l’attaque d’un lycée niçois, en 1994, au cours d’une épreuve de l’agrégation. Cette action avait été revendiquée par le FLNC Canal historique.
samedi 9 octobre
Le Premier ministre Lionel Jospin a appelé de nouveau les élus nationalistes corses à condamner la violence « en préalable » à toute discussion sur les institutions de l’île. Ce que se sont refusés jusqu’à présent à faire les élu de Corsica Nazione à l’assemblée territoriale corse.
mercredi 27 octobre
Le FLNC Canal historique a revendiqué six attentats à l’explosif commis depuis début octobre. Il s’agit des attentats commis contre les perceptions de Sartène, Corte et Vescovato, les bureaux de l’Office national des forêts à Corte, le domicile d’un inspecteur des impôts à la sortie de Bastia et un garage de la police dans la zone industrielle de Bastia.
nuit du mercredi 27 au jeudi 28 octobre
Un attentat a été commis contre l’hôtel des impôts du XIIe arrondissement de Paris. Deux enfants ont été légèrement blessés et trois passants projetés au sol par le souffle de l’explosion. La police pense à la piste corse.
jeudi 4 novembre
Le FLNC a revendiqué l’attentat commis à Paris le 28 octobre dernier. Dans un communiqué, le mouvement clandestin explique que, « par cette action », il démontre sa capacité à agir au cœur même de la capitale malgré les mesures de sécurité renforcées « le jour de la venue du chef de l’Etat iranien ».
Huit organisations nationalistes corses ont présenté à Ajaccio un projet en quinze points dans lequel elles réclament la souveraineté nationale et « l’amnistie de tous les patriotes corses incarcérés, recherchés et poursuivis ». Les organisations rejettent « tout préalable au dialogue », opposant une fin de non recevoir à Lionel Jospin qui a fait du renoncement à l’action violente le préalable à une évolution du statut de l’île.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 novembre
A Saint-Florent (Haute-Corse), trois continentaux ont été ligotés dans une résidence de bungalows par un commando d’une dizaine d’hommes se réclamant du FLNC-Canal historique. Trois autres attentats, ni signés ni revendiqués, ont touché des résidences secondaires en Corse-du-Sud (Porto-Vecchio, Coggia, Olmeto).
dimanche 14 novembre
Le ministre de la Fonction publique, Emile Zuccarelli, ancien maire de Bastia, s’est dit « atterré » par les derniers attentats en Corse. Il les a qualifiés de « racistes et fascistes ». Le ministre a estimé qu’ils devraient être « condamnés comme tels par tous les élus de Corse, sans faux-fuyants ni tergiversations ».
mercredi 17 novembre
Deux commissions d’enquête parlementaires dénoncent les « multiples dysfonctionnements » qui affectent, en Corse, les services de sécurité de l’Etat. En cause, notamment, des rivalités policières qui auraient favoriser la fuite du meurtrier présumé du préfet Erignac. Les juges sont aussi pointées du doigt
lundi 22 novembre
Ouverture devant la Cour d’assises spéciale de Paris du procès de deux nationalistes, Charles Santoni et Jean-Luc Orsoni, accusés de la mort d’un policier du Raid, le 16 avril 1996.
Le FLNC-Canal historique a revendiqué trois attentats contre des bâtiments publics (le Trésor public à Vico, la recette des douanes à Porto-Vecchio, l’Equipement à Corte) et plusieurs actions contre des personnes ou intérêts privés, notamment l’attaque de trois résidents ligotés à Saint-Florent dans la nuit du 11 au 12 novembre.
jeudi 25 novembre
Deux bombes ont explosé à quelques minutes d’intervalle, à midi, à Ajaccio, blessant sept personnes. Les explosions ont partiellement détruit les bâtiments de l'Urssaf et de la DDE. Vingt-cinq minutes plus tôt, deux appels anonymes avaient annoncé ces attentats, fournissant une liste de cibles. Il s'agit des attentats les plus graves depuis l'assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1998.
Charles Santoni a été condamné à vingt-huit ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises spéciale de Paris. Les juges l’ont reconnu coupable du meurtre du policier du Raid et de tentative de meurtre contre deux autres policiers, le 16 avril 1996, à Ajaccio.
vendredi 26 novembre
Dans la matinée, des agents de la fonction publique ont manifesté à Ajaccio et à Bastia pour « rejeter la violence terroriste ». Des fausses alertes à la bombe ont entretenu la psychose. Sur le plan politique, le conseil général de la Corse du Sud a tenu une session extraordinaire contre la violence. Une démarche semblable a eu lieu, dans l’après-midi dans le cadre de l’assemblée territoriale. Les autorités ont annoncé le rétablissement, le 29 novembre, du plan Vigipirate.
Après huit ans d’études et de débats, l’Italie, la France et Monaco viennent de créer le premier sanctuaire baleinier de l’hémisphère nord. Il couvre une superficie de près de 84 000 km² en Méditerranée, comprise entre Hyères (France), Grosseto (Italie), Capo Ferro et Capo Falcone (Sardaigne).
samedi 27 novembre
Silencieusement, 2 000 personnes, dont plusieurs officiels, ont manifesté à Ajaccio pour protester contre la violence dans l’île.
nuit du samedi 27 au dimanche 28 novembre
Une charge de vingt litres d’un mélange de nitrate et de fuel - l’explosif utilisé il y a deux jours, dans les deux attentats d’Ajaccio - a été découverte sur le bord d’une fenêtre de la mairie de Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud). Ce bourg, à une vingtaine de kilomètres d’Ajaccio, a pour maire José Santoni. Selon les démineurs, la charge n’a pax explosé à cause d’un dysfonctionnement du système de mise à feu.
lundi 29 novembre
Réactivation du plan Vigipirate en Corse.
mardi 30 novembre
Lionel Jospin est désormais prêt à dialoguer sans préalable avec les indépendantistes corses. Il l’a déclaré à l’Assemblée nationale en invitant l’ensemble des élus de l’Assemblée de Corse à venir le rencontrer à Matignon.
Un groupe nationaliste corse jusqu’alors inconnu, Clandestinu, a revendiqué, dans la soirée, les attentats commis le 25 novembre à Ajaccio. Ce groupe, « issu de la lutte de libération nationale », déclare avoir « décidé d’occuper le terrain militaire pour forcer l’Etat français à engager le règlement politique de la question corse ». Et d’ajouter : « Si un signe d’ouverture n’est pas donné rapidement, nous serons dans l’obligation de porter nos coups sur le sol français ».
nuit du mardi 30 novembre au mercredi 1er décembre
L’Office corse de l’environnement a été mitraillé. Six balles de gros calibre tirées d’une voiture.
mercredi 1er décembre
Les élus nationalistes corses ont accepté l’invitation lancée la veille par Lionel Jospin. Ils rencontreront le Premier ministre à Matignon.
jeudi 2 décembre
Les élus corses seront reçus à Matignon le 13 décembre.
L’enseignant nationaliste Jean Castela a été mis en examen, à Paris, pour complicité d’assassinat dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du préfet Erignac. Déjà mis en examen et écroué dans d’autres dossiers, Jean Castela est soupçonné d’avoir été l’inspirateur de l’assassinat du préfet et d’avoir participé à l’élaboration et la diffusion du communiqué de revendication.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 décembre
Un restaurant marocain a été totalement détruit à Porto-Vecchio. Une autre charge de forte puissance, dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découverte devant la devanture d’une boucherie marocaine.
lundi 6 décembre
Une déflagration provoquée par un explosif de faible puissance a provoqué des dégâts très légers au premier étage d’un lycée de Bastia.
vendredi 10 décembre
La Corse est coupée du continent : après les aéroports, les ports se sont à leur tour fermés à tout trafic, par solidarité avec les salariés de la compagnie aérienne CMM. Cette compagnie est en grève depuis plusieurs jours pour défendre le monopole dont elle dispose dans le ciel de l’île de Beauté.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 décembre
Cinq attentats ont été perpétrés en Corse, visant principalement des bâtiments publics. Deux personnes ont été interpellées en flagrant délit : l’une tirait contre la façade du tribunal d’instance de Corte ; l’autre venait de déposer une bombe devant la perception de Porto-Vecchio.
lundi 13 décembre
Lionel Jospin s’est déclaré « plutôt confiant », dans la soirée, à l’issue d’une rencontre de quatre heures à Matignon avec vingt-huit élus corses. A l’issue de cette réunion, les deux représentants nationalistes de Corsica Nazione, Jean-Guy Talamoni et Paul Quastana, ont appelé « solennellement » les Corses à « s’engager dans la nouvelle « démarche ». Si le Premier ministre a reconnu que l’Etat a « sans doute des responsabilités » dans les insatisfactions du peuple corse, « le gouvernement condamnera et combattra la violence toujours et en toutes circonstances », a-t-il ajouté. Dès la matinée, le FLNC-Canal historique prenait « acte de la volonté affirmée de dialogue du Premier ministre de la France, qui marque un changement radical d’attitude ». Ce mouvement se déclarait « en mesure de prendre une initiative historique » en cas de « processus de règlement politique global ».
vendredi 17 décembre
L’abrogation de l’arrêté Miot - il permettait l’exonération des droits de succession en Corse - devrait être suspendue pendant un an, dans l’attente d’une réforme plus globale de la fiscalité dans l’île. La décision de principe a été prise par Lionel Jospin, mais le dispositif concret n’est pas encore arrêté.
jeudi 5 janvier
Evêque d’Ajaccio depuis 1987, Mgr Sauveur Casanova se retire à l’âge de 80 ans. André Lacrampe (53 ans) est nommé pour lui succéder à la tête du diocèse corse.
lundi 27 février
Début de la grève des fonctionnaires corses.
lundi 20 mars
Fin de la grève des fonctionnaires corses, qui avait débuté le 27 février.
« Nuit bleue » : 35 attentats font quatre blessés.
vendredi 31 mars
Le jugement pour la catastrophe du stade de Furiani, le 5 mai 1992, est rendu à Bastia : prison ferme pour les responsables corses, relaxe pour les représentants de l’Etat. Cette décision déclenche une violente colère des familles des victimes et des blessés.
lundi 17 avril
Lancement par France 3 Corse de l’émission Noi (« Nous »), un journal en langue corse fabriqué à Bastia.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 avril
La villa du député maire d'Ajaccio, Marc Marchangelli (bonapartiste) a été plastiquée. A l'Ile Rousse, d'autres charges explosives ont endommagé deux agences bancaires et brisé les vitrines de plusieurs magasins aux alentours.
samedi 29 avril
Le groupe nationaliste Resistenza a revendiqué la série d'attentats (sept à Ajaccio et neuf en Haute-Corse) qui a secoué l'île de Beauté.
lundi 26 juin
La grève - la huitième en cinq ans - des marins marseillais de la Société nationale maritime Corse-Médirerranée (SNCM) paralyse complètement le trafic. Les grévistes demandent des garanties sur la préservation de l’emploi, au risque de faire souffrir le tourisme corse.
jeudi 13 juillet
Un militant nationaliste corse, Jean-Dominique Baccelli, membre de la Cuncolta (FLNC) a été tué de plusieurs coups de feu près d'Ajaccio. Il circulait à moto avec son beau-frère qui a été blessé.
samedi 15 juillet
Cinq hommes armés et cagoulés se réclamant de l'ex-FLNC ont perturbé à Ajaccio l'enterrement de Bacchelli. A l'issue de la cérémonie religieuse le commando a tiré une salve en l'air sur le parvis de la cathédrale tandis que l'un deux lisait une déclaration publique en hommage au défunt.
nuit du mardi 25 au mercredi 26 juillet
Un membre du MPA a échappé à un attentat.
mercredi 26 juillet
Deux sympathisants du MPA (vitrine du FLNC-Canal habituel) ont été abattus à Ajaccio lors d'une fusillade qui a éclaté dans un bar. Une jeune femme a été légèrement blessée. Trois heures plus tard, à Bastia, un militant de la Cuncolta, vitrine officielle du FLNC-Canal Historique, a été tué par balles dans sa voiture.
dimanche 10 septembre
Un attentat à l'explosif a provoqué des dégâts importants dans les locaux de l'agence de voyages Nouvelles Frontières, au centre d'Ajaccio vers 4 heures du matin. Une autre explosion violente a dévasté les locaux de la société de transports de fonds Bastia-sécurité.
samedi 28 octobre
A Corte, Paul Carlotti, militant du Mouvement pour l'autodétermination a été assassiné dans la soirée à coups de fusil à pompe.
vendredi 3 novembre
Une charge de faible puissance a explosé à 3 heures, devant l'appartement de fonction de Roland Mahy, procureur de la République, à Bastia. C'est lui qui avait requis lors du procès en première instance de la catastrophe de Furiani. L'attentat n'a fait que des dégâts légers.
jeudi 30 novembre
Le FLNC-Canal Historique a revendiqué les attentats commis contre le domicile et le véhicule de l'inspecteur d'académie de Haute-Corse. Le mouvement dénonce « les fossoyeurs de la langue corse qui obtiennent un avancement après avoir accompli leur mission aux colonies ».
vendredi 1er décembre
A Bastia, deux attentats ont visé des policiers dans la nuit. Une charge a soufflé le hall et la cage d'escalier d'un immeuble ou demeuraient un policier et sa famille. Dans un autre quartier, un brigadier réveillé par des bruits sur le parking a découvert une charge sous la voiture.
mardi 5 décembre
Trois mairies corses dirigées par des maires RPR ont été visées par des attentats revendiqués par une nouvelle organisation : U Fronte Ribellu (Le Front Rebelle). Ce nouveau groupe clandestin dénonce « la démission de tous les chefs nationalistes trop occupés à assouvir leur vendetta » et affirme qu'il n'entretient « aucune relation avec eux ».
samedi 9 décembre
La façade du Conseil Général de Corse du Sud à Ajaccio a été mitraillée.
lundi 11 décembre
Une charge explosive a provoqué d'importants dégâts dans la nuit, dans les locaux de la CGT à Bastia.
Dans la nuit, un incendie criminel a détruit huit véhicules de la Direction Départementale de l'Equipement (DDE).
mardi 12 décembre
Le FLNC-Canal Historique a revendiqué le mitraillage de la façade du Conseil Général de Corse du Sud à Ajaccio le 9 décembre.
mercredi 13 décembre
Jugement de Furiani : tous les prévenus sont relaxés sauf le constructeur de la tribune Jean-Marie Boismond.
nuit du samedi 23 au dimanche 24 décembre
Une aile entière de l'hôtel des impôts à Bastia a été détruite par des charges placées à l'intérieur par un commando. En même temps, la recette des impôts de Corte était endommagée.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 décembre
Le centre des impôts du centre-ville d'Ajaccio a subi d'importants dégâts. Outre les bureaux détruits, les vitres de 160 appartements ont été pulvérisées et dix voitures en stationnement endommagées. Deux personnes, choquées par la déflagration, ont été hospitalisées.
lundi 25 décembre
Le FLNC-Canal Historique a revendiqué les attentats des deux derniers soirs car, selon lui, il « est temps que l'Etat français comprennent les nécessaires évolutions en Corse qui doivent inclure une véritable fiscalité propre ».
mardi 26 décembre
Les locaux de l'Equipement près de Porto-Vecchio ont été victimes d'un attentat et ont subi d'importants dégâts.
mercredi 27 décembre
Resistenza s'est attribué la paternité des attentats de la mi-décembre devant la caserne de la Légion étrangère à Calvi et une brigade de gendarmerie près d'Ajaccio.
1996
vendredi 5 janvier
Un commando a attaqué en plein jour un camp de vacances de l'armée de l'air.
samedi 6 janvier
Le journal Libération a fait état de négociations secrètes entre les autorités et les indépendantistes. Par ailleurs, un attentat a détruit la porte de l'appartement du président du tribunal qui a dirigé le procès de Furiani.
dimanche 7 janvier
L'inspection académique de Bastia a été fortement endommagée vers 6 h 30 du matin par au moins dix kilos d'explosifs. L'attentat a été revendiqué par le FLNC-Canal historique.
vendredi 12 janvier
Quelques heures avant l'arrivée du ministre de l'Intérieur Debré en Corse, une conférence de presse clandestine nocturne du FLNC Canal historique - la plus importante depuis 20 ans - est organisée en pleine montagne, à Tralonca, près de Corte. Environ 600 militants en treillis, encagoulés et armés (lance-roquettes, armes automatiques, fusils mitrailleurs), annoncent une trêve. Une polémique naît le laisser-faire des forces de l'ordre stationnées à proximité.
mardi 16 janvier
Le Premier ministre Alain Juppé a reçu les parlementaires corses qui ont exprimé leur opposition à toute modification institutionnelle de l'île.
en janvier
Claude Erignac a été nommé préfet de Corse.
nuit du mercredi 7 au jeudi 8 février
Deux attentats, dont l'un à Bastia, ont causé d'importants dégâts dans les locaux de l'Urssaf, quelques heures avant l'arrivée du ministre de la Justice Jacques Toubon.
vendredi 9 février
Visite du ministre de la Justice Jacques Toubon en Corse.
vendredi 16 février
Le nationaliste corse Jules Massa, membre de la Cuncolta naziunalista corsa, a été assassiné vers 8 h 30 alors qu’il circulait en voiture devant une école d’Ajaccio. Plus de 30 projectiles ont été tirés sur son véhicule. Agé de 41 ans, il était l’un des gardes du corps de François Santoni, secrétaire général de la Cuncolta.
dimanche 18 février
Deuxième assassinat en deux jours dans le milieu nationaliste : Charles Andreani, militant de l'Accolta Naziunale Corsa (ANC) a été exécuté par trois tireurs alors qu'il venait de fermer son restaurant à Porto-Vecchio.
lundi 19 février
Un marchand ambulant de pizza a été tué à la sortie d'Ajaccio dans la soirée de plusieurs balles de pistolets automatiques et de fusils à pompe par deux ou trois tireurs : affaire de banditisme. Les dirigeants du MPA ont démenti l’appartenance de la victime à leur organisation. Six militants du MPA ont été assassinés depuis un an dans la guerre fratricide opposant des fractions rivales.
mardi 20 février
Le site des falaises de Bonifacio vient d’être classé par le ministre de l’Environnement.
lundi 4 mars
Une centaine d'anciens militants du MPA se sont réunis à Propriano pour « sortir de l'impasse politique ». Ils ont annoncé la création d'une nouvelle organisation : Corsica Viva.
vendredi 8 mars
La maison du journaliste Guy Benhamou du quotidien Libération, spécialiste des affaires corses, a été mitraillée à Orsay (Essonne, près de Paris).
Jean-Marie Gorovenko a été tué d'une balle dans la tête, dans la soirée, sur une route déserte, à 10 kilomètres de Sartène, alors qu'il se trouvait au volant de sa voiture.
samedi 9 mars
Des promeneurs ont découvert le corps du président du tribunal administratif, Jean-Pierre Dupouy, sur la plage de l'Arinella, près de Bastia. Selon les enquêteurs, il est mort étouffé la tête dans le sable. Il porte des traces de coups et de strangulation.
samedi 16 mars
Deux cent neuf mm de pluie tombent en deux jours au Col de Mela, en Haute-Corse.
samedi 23 mars
Deux nationalistes de la Cuncolta ont été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à faire exploser une estafette devant la chambre de commerce d'Ajaccio, présidée par un autre nationaliste, Gilbert Casanova, mais membre du MPA.
mercredi 27 mars
Le Premier ministre Juppé a décidé de faire de l'ensemble de la Corse une zone franche.
samedi 30 mars
Après un match de football à Hyères, le président (Dominique Rutily) et le parrain (Rolland Courbis) du club de Calvi ont été victimes d'une embuscade : le premier a été tué et le second blessé. Les enquêteurs privilégient la thèse du règlement de comptes dans le milieu corse.
lundi 1er avril
Dans la soirée, les policiers du Raid ont interpellé deux nationalistes lourdement armés à Ajaccio.
nuit du lundi 1er au mardi 2 avril
Cinq attentats dans l’île : quatre devant des gendarmeries à Belgodere, Penta di Casinca, Aléria et Porto-Vecchio. Le cinquième, de plus forte puissance, a complètement rasé un hôtel de Lecci de Porto-Vecchio, la Canarella, dont le propriétaire ne semble pourtant pas connu pour ses activités politiques.
mardi 2 avril
Dans l'après-midi, la sûreté urbaine de Bastia a découvert une impressionnante quantité d'armes dans un appartement du quartier populaire de Lupina, peu après un hold-up dans une caisse d'épargne.
lundi 8 avril
Le MPA d'Alain Orsini demande un statut d'autonomie pour la Corse et rejette les notions d'indépendantisme et de séparatisme.
Front Ribellu a revendiqué les derniers attentats contre quatre gendarmeries.
vendredi 12 avril
Le FLNC-Canal historique a décidé de prolonger six mois la trêve qu'il avait annoncée le 12 janvier.
dimanche 14 avril
Les locaux du Grand Orient de France ont été complètement détruits, au cœur de la citadelle de Bastia, par un incendie criminel.
mardi 16 avril
Un policier du Raid et un militant nationaliste de la Cuncolta ont été tués lors d'une fusillade dans un quartier périphérique d'Ajaccio. Deux blessés graves (un policier et le second nationaliste, Charles Santoni) ont été évacués.
mercredi 17 avril
La Cuncolta a démenti que les deux auteurs de la fusillade appartenaient au mouvement.
dimanche 28 avril
Départ du Tour de Corse, troisième manche du championnat de France des rallyes 1996.
mercredi 1er mai
Au volant de sa Renault Maxi Megane, Philippe Bugalski a remporté le Tour de Corse.
vendredi 3 mai
Dans la soirée, 25 hommes cagoulés, se présentant comme des nationalistes du FLNC-Canal habituel, ont assuré, lors d'une conférence de presse nocturne en Corse du Sud, être prêts à « prononcer l'autodissolution immédiate » de leur mouvement.
dimanche 5 mai
Naissance d'un nouveau groupe clandestin nationaliste : le FLNC tout court. Dans une conférence de presse tenue près d'Ajaccio, le porte-parole d'une centaine d'hommes vêtus de combinaisons de combat et portant des cagoules, mais sans arme, a expliqué qu'il s'agissait d'une scission au sein du FLNC-Canal habituel, regroupant des dissidents des principaux partis de l'île et serait proche du parti Corsica Viva.
lundi 13 mai
Dans la matinée, deux militants de la Cuncolta ont été interpellés dans le cadre d'une enquête sur un trafic d'armes et de stupéfiants.
Le FLNC-Canal Historique a lancé, dans la soirée, un ultimatum car il n'apprécie guère les interpellations de certains de ses militants : « les militants doivent riposter par les armes à toute tentative d'arrestation ».
nuit du lundi 13 au mardi 14 mai
Peu après une heure, un inconnu a escaladé la grille d'enceinte du palais de justice d'Ajaccio pour y déposer cinq kilos d'explosifs. Mais la mise à feu n'a pas fonctionné, alors la façade du bâtiment a été criblé de balles. Quelques minutes plus tard, les façades des brigades de gendarmerie de Peri (au sud d'Ajaccio) et de Porto-Vecchio ont aussi été mitraillées.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 mai
Deux gendarmeries et le poste central des douanes d'Ajaccio ont été la cible d'attentats.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 mai
Attentat contre les locaux de la Mutuelle de la Police à Bastia.
jeudi 16 mai
Les deux militants de la Cuncolta arrêtés le 13 mai ont été mis en examen mais remis en liberté.
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 mai
Vers 23 h 20, l'immeuble abritant le groupement de gendarmerie de la Haute-Corse à Bastia a été mitraillé par des inconnus. Un appelé a échappé de justesse à l'un des projectiles.
vendredi 17 mai
A Bastia, dans la matinée, un coup de feu a été tiré sur la guérite du policier en faction devant la préfecture. Il n'a pas été touché.
mardi 21 mai
Quatre charges explosives d'environ un kilo chacune ont été découvertes sous des engins de chantier stationnés près de l'aéroport de Bastia. Le système de mise à feu n'a pas fonctionné.
mercredi 22 mai
Une nouvelle gendarmerie a été mitraillée.
mardi 28 mai
Sécurité et développement économique, telle est « la double priorité » affirmée à l'Assemblée nationale par Alain Juppé au cours du débat sur la Corse voulu par le gouvernement. « La Corse, c'est la France » a-t-il déclaré.
vendredi 7 juin
Le FLNC-Canal historique a décidé de prolonger jusqu'en octobre la trêve annoncée en janvier. Le FLNC ne parle plus d'ultimatum.
samedi 8 juin
A Ajaccio, quelque 3 000 personnes ont défilé à l'appel des femmes pour dire « non à la loi des armes » et réclamer « la justice ».
mardi 18 juin
Horace Rossi, conseiller municipal de Sartène et membre de la Cuncolta, a été mis en examen pour « complicité d'assassinat, vol aggravé, participation à une association de malfaiteurs » et écroué à Ajaccio. Il est soupçonné d'être l'instigateur du vol d'une voiture utilisée deux heures plus tard pour un meurtre. Quatre personnes, dont trois militants de la Cuncolta, ont déjà été arrêtées.
samedi 29 juin
Un millier de personnes ont manifesté à Bastia pour réclamer un statut fiscal dérogatoire en Corse. La manifestation était principalement soutenue par la Cuncolta, une partie de la droite et diverses organisations professionnelles.
lundi 1er juillet
Terrible attentat à Bastia : une voiture piégée a explosé, vers 16 heures, sur le vieux port, au moment précis ou le nationaliste Charles Piéri, responsable pour la Haute-Corse de la Cuncolta naziunalista, pénétrait en compagnie de son adjoint Pierre-Louis Lorenzi, membre du Comité exécutif de ce même mouvement dans les locaux de la société de gardiennage appartenant aux nationalistes et qu'il dirige. Pieri a eu bras et jambes déchiquetées par l'explosion, mais ses jours ne sont plus en danger. Lorenzi, grièvement blessé, est décédé un peu plus tard à l'hôpital. Quatorze passants ont été blessés plus légèrement. Les locaux de la société ainsi que plusieurs immeubles du centre ont été ravagées.
mercredi 3 juillet
Le militant nationaliste Pierre-Louis Lorenzi a été inhumé. Une vingtaine d'hommes encagoulés du FLNC ont surgi à la fin de l'inhumation. Trois d'entre eux qui étaient armés ont tiré en l'air des salves avec leurs armes de poing.
jeudi 11 juillet
Le ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, a effectué une visite imprévue et discrète au SRPJ d'Ajaccio.
vendredi 12 juillet
Depuis quelques jours en Corse, magistrats et policiers s'emploient à démontrer que la fermeté annoncée par le gouvernement entre dans les faits. Ainsi, un militant de l'ANC et un autre du MPA, arrêtés en avril en possession d'armes, ont été condamnés à 12 et 14 ans de prison ferme par le tribunal d'Ajaccio. Les hommes du Raid, eux, ont interpellé à Ajaccio deux autres nationalistes, dont un membre en vue de la Cuncolta qui était fortement armé.
du mercredi 17 au jeudi 18 juillet
Visite officielle du Premier ministre Alain Juppé en Corse.
samedi 20 juillet
La police a arrêté, sur une plage de Corse du Sud, Xavier Cancellieri, sympathisant du MPA, soupçonné du meurtre d'un militant nationaliste de l'Accuncolta Naziunalista.
nuit du dimanche 21 au lundi 22 juillet
Une bombe a fait exploser la porte du bâtiment des Affaires maritimes de Propriano, inoccupé depuis le 31 décembre 1995, à la suite d'un précédent attentat.
nuit du mercredi 31 juillet au jeudi 1er août
Un incendie, sûrement accidentel, a détruit l'aile est du palais de justice de Bastia.
lundi 12 août
Une charge de forte puissance a entièrement détruit la grange d'un éleveur, située à Ucciani, à 20 kilomètres au nord d'Ajaccio.
mercredi 14 août
Vers 4 heures, une bombe a explosé devant le palais de justice d'Ajaccio faisant voler en éclats toutes les vitres du quartier et détruisant deux voitures en stationnement.
nuit du jeudi 15 au vendredi 16 août
La villa Pietri, propriété du conseil général a été gravement endommagée par un attentat.
nuit du vendredi 16 au samedi 17 août
Vers trois heures du matin, la façade du palais de justice de Bastia a été mitraillée.
dimanche 18 août
Une charge explosive a été lancée dans la cour de l'Assemblée de Corse à Ajaccio, vers 2 heures du matin, touchant les locaux du service informatique.
mercredi 21 août
François Santoni, secrétaire général d'A Cuncolta, a vivement attaqué le Premier ministre Alain Juppé dans un éditorial de l'hebdomadaire U Ribombu (l'Echo).
nuit du mardi 27 au mercredi 28 août
Trois nouveaux attentats ont été commis, faisant pour le premier un blessé. Ils ont visé une perception en Haute-Corse (à 90 kilomètres au sud de Bastia), un magasin d’art publicitaire en Corse-du-Sud, à Porto-Vecchio, et la voiture de fonction du procureur d’Ajaccio, Jean-Jacques Bosc. Cette nouvelle série criminelle porte à 23 le nombre d’attentats perpétrés dans l’île depuis le 14 août.
jeudi 29 août
Interpellation de huit militants nationalistes.
nuit du jeudi 29 au vendredi 30 août
Un attentat a fortement endommagé la perception d'Aléria.
vendredi 30 août
Le Premier ministre Alain Juppé a invité pour une consultation générale le 4 septembre les élus de Corse (députés, sénateurs, députés européens).
Un nouvel attentat a été commis en Haute-Corse. La charge explosive de faible quantité visait la perception de Borgo.
dimanche 1er septembre
Une charge de 200 grammes d'explosifs a été découverte à Ajaccio devant un local ayant servi de permanence à diverses personnalités politiques. L'engin a pu être désamorcé.
samedi 7 septembre
Un des deux corses, remis en liberté la veille, Stéphane Pierantoni, a été à nouveau interpellé en raison d'un nouveau mandat d'amener d'un juge antiterroriste parisien. Présenté comme un ancien du MPA, il avait été arrêté dans le cadre de l'enquête sur la voiture piégée de Bastia, le 1er juillet, qui avait tué un dirigeant de la Cuncolta.
nuit du dimanche 8 au lundi 9 septembre
Trois attentats à l'explosif se sont produits. L'un visait la gendarmerie de Sainte-Marie-Sicché (Corse-du-Sud), le second un central téléphonique de Porticcio (près d'Ajaccio) et le troisième l'association sportive de Stéphane Pierantoni.
nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre
Rose-May Spazzola, doyen des juges de Bastia, a été la cible d'un attentat qui a complètement détruit sa voiture personnelle. Elle est accusée d'être responsable de la mise en liberté de Stéphane Pierantoni.
mardi 24 septembre
Dans un arrêté, le Conseil d’Etat estime qu’une reconnaissance officielle des langues régionales serait anticonstitutionnelle.
dimanche 29 septembre
Deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans des attentats contre deux bureaux de poste en Corse du Sud ont été mis en examen par un juge d'instruction parisien et écroué. L'un d'entre eux serait lié à la Cuncolta.
Le FLNC-Canal Historique a perpétré un attentat contre la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre
Quatre attentats ont été perpétrés en Haute-Corse. L'un d'eux a occasionné d'importants dégâts dans le bureau du maire d'Ile-Rousse, Pierre Pasquini, par ailleurs ministre des Anciens combattants. Une autre charge a fortement endommagé la résidence secondaire, à Sainte-Lucie-de-Moriani, du député RPR Bonaccorsi, suppléant à l'Assemblée de Pierre Pasquini. Le troisième attentat a touché la poste d'Ile-Rousse tandis qu'une voiture a explosé sur le Vieux port de Bastia.
nuit du samedi 5 au dimanche 6 octobre
Un attentat à la bombe, non revendiqué, a fortement endommagé à 23 h 41 la mairie de Bordeaux. Les enquêteurs penchent pour une « piste corse ».
lundi 7 octobre
Le FLNC-Canal Historique a revendiqué l'attentat commis contre la mairie de Bordeaux. Le gouvernement a répliqué en annonçant qu'il combattrait le terrorisme corse « sans faiblesse et sans défaillance ».
samedi 12 octobre
La trêve décrétée il y a neuf mois par le FLNC-Canal historique vient d'expirer dans le calme.
A en croire un sondage de l'Ifop pour L'évènement du Jeudi, 91 % des Corses sont contre l'indépendance de leur île, mais 20 % admettent la nécessité de la violence pour sortir du marasme.
mercredi 16 octobre
Comme prévue, la commission européenne de Bruxelles a donné son feu vert au projet de zone franche pour la Corse présenté par le gouvernement français.
François Santoni, chef de la vitrine légale du FLNC-Canal historique, A Cuncolta naziunalista, a été condamné à un an de prison, dont quatre mois ferme, pour utilisation et transport irrégulier d'armes à feu. La peine étant inférieur à un an de prison ferme, aucun mandat d'arrêt n'a été émis à l'issue de l'audience par la cour d'appel de Bastia. Le chef nationaliste qui se cache sous bonne garde quelque part dans l'île ne va donc pas être recherché par la police. Ce qui sera interprété comme un signe d'apaisement.
nuit du mercredi 16 au jeudi 17 octobre
Peu avant minuit, le FLNC a perpétré deux attentats à Nîmes, contre le palais de justice et le centre des impôts. Des dégâts mais pas de victime.
jeudi 17 octobre
Dans la matinée, une charge explosive a été lancée par dessus un mur d'enceinte du palais de justice de Bastia.
Dans l'après-midi, le Premier ministre Juppé a réuni à Matignon les ministres de la Défense, de la Justice et de l'Intérieur concernés par le dossier corse. Peu de temps après, la chancellerie annonçait l'ouverture d'une information judiciaire contre X à la suite du rassemblement de 600 militants encagoulés et en armes du FLNC-Canal historique, le 11 janvier 1996 à Tralonca. Cette décision, plus de neuf mois après les faits, consomme la rupture du dialogue entre le gouvernement et le plus radical des mouvements corses.
mardi 22 octobre
L'Assemblée vient de créer une mission d'information parlementaire sur la Corse, composée de quarante membres (pas d'élus de l'île).
jeudi 24 octobre
Douze personnes (sept hommes et cinq femmes) ont été interpellées dans la matinée par les hommes du Raid et par la police judiciaire dans la région de Bordeaux, à Marseille et Bonifacio, dans le cadre de l'enquête sur l'attentat contre la mairie de Bordeaux. Après l'interrogatoire, les femmes ont été remises en liberté, les hommes en garde à vue (cinq d'entre eux appartiendraient à la famille Cantara, proche de François Santoni). Deux (Jean-Jacques et Sauveur Cantara) ont été transférés à Paris. Au cours des différentes opérations, des armes de poing, des scanners et des téléphones mobiles ont été saisies. Selon des rumeurs à Ajaccio, une nouvelle opération serait en cours dans la région de Bonifacio, où des coups de feu ont été entendus, en fin de matinée, autour d'une villa. En début de soirée, en représailles, des inconnus ont mitraillé la gendarmerie de Bonifacio.
samedi 26 octobre
Une roquette de fabrication russe a été tirée contre la caserne de gendarmerie de Porto-Vecchio. La charge n'était pas explosive, mais la roquette a tout de même traversé le portail blindé de la caserne puis le mur d'une chambre où dormaient deux militaires, qui n'ont pas été touchés. Revendication du FLNC-Canal Historique.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 octobre
Des coups de feu ont été tirés par des inconnus sur la façade de la gendarmerie d'Oletta (à 25 kilomètres au sud de Bastia). Douze impacts de balle ont été relevés sur la porte d'entrée de la brigade et dans le garage. Plusieurs véhicules de gendarmes ont été endommagés. Quelques heures plus tard, des plastiqueurs sont entrés par effraction dans le centre pénitentiaire de Casabienda (250 détenus), au sud d'Aléria. Ils ont miné le réfectoire avec une charge évaluée à un kilo d'explosifs, probablement couplée à des bouteilles de gaz. La déflagration a complètement détruit le local.
dimanche 27 octobre
L'un des frères Cantara, arrêtés il y a trois jours, a retrouvé la liberté, l'autre, mis en examen par le juge Laurence Le Vert pour reconstitution de ligue dissoute et association de malfaiteur en relation avec une entreprise terroriste, a été écroué.
nuit du dimanche 27 au lundi 28 octobre
Trois nouveaux attentats ont secoué la Haute-Corse : à Bastia, vers 2 h 30, une chargé évaluée à 300 grammes a soufflé la porte de l'appartement du maire, Emile Zuccarelli (pas de blessé) ; peu après, 17 coups de feu ont été tirés sur la gendarmerie de Vescovato, tandis que la façade de l'hôtel Paoli, à Argano, près de Calvi, était, elle aussi, mitraillée ; une grenade, lancée sous une voiture, n'a pas explosé.
lundi 28 octobre
En début d'après-midi, le FLNC-Canal historique a revendiqué l'action contre l'appartement du maire Zuccarelli, la gendarmerie de Vescovato ainsi que 17 autres attentats (dont ceux commis contre le centre pénitentiaire de Casabienda et la gendarmerie d'Oletta). Cette vague de revendications intervient le jour où le secrétaire général d'A Cuncolta, François Santoni, affirme, dans une interview publiée par l'Est républicain, que le rassemblement armé de 600 militants corses encagoulés, à Tralonca, le 11 janvier, avait été « négocié avec le gouvernement ».
nuit du mardi 29 au mercredi 30 octobre
Attentat du FLNC-Canal historique qui a détruit l'agence commerciale de France Telecom à Ajaccio. Soufflée de l'intérieur par une charge estimée à 100 kilos le bâtiment de deux étages (construit en 1992 pour 15 millions de francs) devra être rasé. Les nationalistes ont également revendiqué la destruction de la voiture de Jean-Baptiste Lantieri, le maire UDF de Bonifacio.
mercredi 30 octobre
Cinq hommes ont interpellés dans le cadre de l'enquête sur les attentats contre trois bureaux de poste dans la nuit du 21 au 22 septembre. Des armes ont été saisies à leur domicile.
jeudi 31 octobre
Les cinq hommes interpellés la veille ont été remis en liberté dans la soirée.
dimanche 3 novembre
Treize personnes proches du MPA ont été interpellées en Haute-Corse. La police agit dans le cadre de l'enquête sur l'attentat qui, le 1er juillet, avait provoqué la mort d'un dirigeant d'A Cuncolta à Bastia. Des armes et des munitions ont été saisies. L'un des dirigeants du MPA et quatre femmes figurent parmi les personnes placées en garde à vue.
571 attentats en Corse en 1995, près de 350 depuis le 1er janvier 1996, les contribuables paieront la facture : 600 millions de francs pour l'an dernier, déjà 200 pour cette année.
nuit du dimanche 3 au lundi 4 novembre
Vers une heure, à Lévie (Corse du Sud), deux charges explosives ont endommagé deux véhicules du sénateur-maire de la localité, Louis-Ferdinand de RoccaSerra (UDF-RI).
lundi 4 novembre
Attentat du FLNC-Canal Historique contre la poste d'Aix-en-Provence, le cinquième perpétré sur le continent, qui a causé d'impressionnants dégâts à l'intérieur du bâtiment. Le Premier ministre Juppé s'est empressé d'affirmer que cette nouvelle tentative d'intimidation des nationalistes corses ne changerait rien à sa détermination « d'assumer l'ordre public en Corse ».
Les patrons et les syndicats corses ont fait savoir qu’ils rejetaient le projet de zone franche qui leur est proposé par le gouvernement. Leurs porte-parole estiment que les mesures envisagées sont insuffisantes pour pouvoir relancer l'économie de l'île.
du mardi 5 au mercredi 6 novembre
8 des 15 personnes interpellées les 3 et 4 novembre dans la région de Bastia, ont été remises en liberté dans la soirée du 5 et dans la matinée du 6. Les sept autres se sont vues signifier la prolongation de leur garde à vue de 48 heures.
jeudi 7 novembre
Cinq des sept suspects de l'attentat du 1er juillet à Bastia, encore en garde à vue, ont été libérés sans qu'aucune charge ne puisse être reconnue contre eux. Les deux derniers ont été déférés pour « détention d'armes » et ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis.
vendredi 8 novembre
Alain Orsoni, secrétaire général du MPA, vitrine légale du FLNC-Canal habituel, a déclaré à Ajaccio « vouloir créer les conditions d'une paix » entre son mouvement et l'organisation rivale A Cuncolta Nazionalista (FLNC-Canal historique).
samedi 9 novembre
Deux attentats à l'explosif, non revendiqués, ont été commis dans la soirée : le premier, une charge jetée depuis une voiture contre les locaux d'EDF de Bastia a causé des dégâts peu importants au bureaux (un mouvement de grève, assorti de coupures de courant, affecte EDF depuis trois semaines). Le second, une charge de forte puissance déposée à proximité d'une villa isolée près de Bonifacio a provoquée d'importants dégâts.
dimanche 10 novembre
En sommeil depuis l'attentat du 1er juillet, où un de ses dirigeants a été tué, A Cuncolta se « réveille ». Charles Pieri, qui a perdu un œil dans cet attentat, était présent à Aléria lors du rassemblement de plus de 200 militants de ce mouvement qui effectue ainsi son retour sur la scène publique. A Cuncolta reste sur ses positions : continuation de la « lutte armée », mais cette « violence clandestine doit disparaître » à terme par « l'installation d'un processus conduisant à une paix négociée entre la France et l'ensemble des composantes de la communauté corse ».
nuit du lundi 11 au mardi 12 novembre
Six nouveaux attentats ont eu lieu en Corse.
mardi 12 novembre
Le FLNC-Canal historique a revendiqué quatre attentats de la nuit : le mitraillage de la gendarmerie de Figari ainsi que les plasticages de la résidence de la famille du parfumeur Guerlain, de la Chambre de commerce de l'Ile-Rousse et d'une maison en construction appartenant à un sympathisants d'un mouvement nationaliste rival.
mercredi 13 novembre
Adoption, dans la matinée, en Conseil des ministres du projet de zone franche en Corse (3 milliards de francs sur trois ans). Les patrons de l'île (Front commun des organisations professionnelles de la Corse : 80 % des entreprises locales) dénoncent pourtant une « tricherie ».
nuit du lundi 18 au mardi 19 novembre
La Corse a connu trois nouveaux attentats. Le premier a totalement détruit la mairie de Zonza (Corse-du-Sud) et endommagé un bureau de poste et des habitations voisines. Le maire, Sébastien de Rocca Serra, a déjà été l'objet l'an dernier d'une tentative d'assassinat. Le second attentat a entièrement dévasté le bar-restaurant du village de vacances de Paese Serena, près de Porto-Vecchio, appartenant au groupement mutualiste de La Poste. Le troisième n'a rien laissé d'une villa en construction à Ghisonaccia (Haute-Corse) : elle appartenait à un adjudant de gendarmerie.
nuit du mardi 26 au mercredi 27 novembre
Un attentat à l'explosif a endommagé un bâtiment en construction de la base aérienne de Solenzara (Corse du Sud).
vendredi 29 novembre
Le FLNC-Canal historique a revendiqué les attentats de cette semaine à Marseille, Limoges et Solenzara.
du samedi 30 novembre au dimanche 1er décembre
Neuf attentats ont été commis en Corse contre des bâtiments de l'Etat, des agences bancaires et, le 1er décembre à 22 heures, contre la rédaction du quotidien La Corse, édition insulaire du Provençal. Par ailleurs, quatre personnes pouvant avoir des liens avec les attentats commis sur le continent par le FLNC ont été interpellées dans les Bouches-du-Rhône et le Var.
jeudi 5 décembre
Le FLNC-Canal historique a revendiqué cinq attentats, dont celui commis le nuit précédente à Perpignan contre la trésorerie générale (gros dégâts).
Dans le port de Porto-Vecchio, dans la soirée, un attentat contre les installations d'un acconier (entreprise de transbordement de marchandises) a fait un blessé, l'officier en second du cargo Monte-Cinto.
vendredi 6 décembre
L'Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi créant une zone franche en Corse. Dans l'île, la contestation se poursuit : après les ports d'Ajaccio et de Bastia, les pêcheurs ont bloqué ceux de l'Ile-Rousse et Porto-Vecchio.
mardi 10 décembre
Dans la soirée, les 350 marins-pêcheurs corses ont décidé de lever le blocus de ports de l'île entamé il y a une semaine pour réclamer que tous, et non pas les seuls salariés, bénéficient des avantages de la zone franche en cours de création. Après une journée de négociations, la profession avait obtenu satisfaction.
mercredi 11 décembre
Le FLNC-Canal historique menace de relancer sa campagne « d'actions en France », en riposte à la politique de fermeté du Premier ministre.
jeudi 12 décembre
Un commando cagoulé de cinq hommes armé a frappé en plein jour. Vers 11 heures, après en avoir fait évacuer les occupants, il a dynamité la maison du gardien du golf de Sperone, près de Bonifacio, dans l'extrême sud de la Corse. Une action revendiquée quelques heures plus tard par le FLNC-Canal Historique.
vendredi 13 décembre
Dans la matinée, Jacques Dewez, le financier du groupe DS Investissement qui gère le golf de Sperone, porte plainte pour tentative d'extorsion de fonds. Le 11 décembre, on était venu lui demander 4 millions de francs au titre de « l'impôt révolutionnaire » collecté par le FLNC-Canal historique. Il avait refusé de payer. Cette révélation va entraîner l'arrestation d'un restaurateur de Bonifacio, André-Noël Filipeddu, et de cinq autres personnes.
du samedi 14 au dimanche 15 décembre
La tension est montée dans l'île : gendarmeries mitraillées, entreprises plastiquées. Dont celle, en plein jour, du fils du président du conseil général de Haute-Corse, Paul Natali. Aucun de ces attentats n'a été revendiqué.
lundi 16 décembre
La police a appréhendé, dans la matinée, à l'aéroport de Bastia, l'avocate Marie-Hélène Mattei, qui depuis le début des années 1980 est le bouillant défenseur de nombreux militants corses. Arrestation qui a eu pour conséquence d'amener quelques heures plus tard de François Santoni, compagnon de la jeune femme et secrétaire national d'A Cuncolta, vitrine légale du FLNC-Canal historique, à se rendre aux autorités. Ils ont, tous les deux, été transférés à Paris dans la soirée. Dans l'île, ses amis ont aussitôt dénoncé « une volonté du gouvernement d'aller au pourrissement de la situation ».
mardi 17 décembre
Impliquées dans un racket et un attentat signés par le FLNC-Canal historique, sept personnes (dont F. Santoni et M.H. Mattei) sont à Paris sous le coup d'une mise en examen. Dans l'île où d'autres interpellations sont intervenues, on s'interroge avec inquiétude sur la réaction des nationalistes. Au petit matin, deux gendarmeries à Calvi et Vescovato, ont été attaquées au lance-roquettes et au fusil de chasse. Vers 21 heures, des rafales d'armes automatiques ont été tirées près de la préfecture à Bastia. Un militant nationaliste a été interpellé à Ajaccio dans le cadre de l'enquête sur l'attentat contre la gare maritime.
mercredi 18 décembre
A Saint-Florent en Corse, des gendarmes ont pris en chasse une voiture d'où on avait mitraillé leur brigade. Ils ont répondu aux coups de feu, blessant un des occupants à en croire les traces de sang trouvées dans la R5 abandonnée. Dans un communiqué, le FLNC-Canal historique a prévenu que, désormais, les forces de l'ordre « peuvent se considérer en état de guerre ».
jeudi 19 décembre
Le militant nationaliste, arrêté à Ajaccio il y a deux jours, a été mis en examen et écroué dans la soirée.
vendredi 20 décembre
A 13 heures, la gendarmerie de Ghisonnacia (Haute-Corse) a été mitraillée et visée par une charge explosive qui a légèrement blessé un gendarme et choqué un autre militaire. Attentat revendiqué aussitôt par le FLNC-Canal Historique.
nuit du vendredi 20 au samedi 21 décembre
Mitraillage de la gendarmerie de Zicavo. Plasticage d'un cabinet d'avocats à Ajaccio.
samedi 21 décembre
Découverte dans la matinée d'une bombe de 3,6 kilos devant un important bureau de poste à Marseille. L'engin explosif, dont la mèche n'a pas fonctionné, est similaire à ceux utilisés récemment contre d'autres cibles dans l'Hexagone et revendiqués par le FLNC.
nuit du lundi 23 au mardi 24 décembre
Un attentat (FLNC-Canal historique) a endommagé l'entrée du tribunal d'instance de Corte.
mardi 24 décembre
Attentat (FLNC-canal historique) raté contre un bureau de poste de Marseille.
Le Fronte Ribellu, composé de dissidents du FLNC, a menacé de mort le président divers-droite du conseil général de Haute-Corse et de la Chambre de commerce de Bastia, Paul Natali. Ces clandestins, qui l'accusent de profiter de ses fonctions pour s'enrichir, lui demandent de « démissionner de tous ses mandats ».
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 décembre
Vers 5 heures, une grenade a été lancée sur la porte du garage de la gendarmerie de Figari (Corse-du-Sud). Des dégâts mais pas de blessés.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 décembre
Une roquette a été tirée vers 5 h 20 contre le Palais de justice de Bastia, n'occasionnant que de légers dégâts. Il n'y a pas eu d'explosion, la tête de l'engin ayant été laissée inerte. Un peu plus tôt dans la nuit, la caserne de gendarmerie de Sainte-Marie-Sicché (Corse du Sud) avait été mitraillée à partir d'une voiture, sans faire de blessés.
nuit du vendredi 27 au samedi 28 décembre
Un attentat a frappé la direction départementale de l'Agriculture à Bastia. Les locaux ont été entièrement dévastés et plusieurs véhicules de l'administration ont été détruits. Depuis trois mois, le FLNC-Canal historique a revendiqué au total 8 attentats et une tentative sur le continent, ainsi que 81 explosions ou mitraillages en Corse.
dimanche 29 décembre
Huit centimètres de neige recouvrent Bastia.
nuit du mardi 31 décembre au mercredi 1er janvier
Les locaux de la Direction départementale de l'Equipement de Travo (Haute-Corse) ont été dynamités.
1997
samedi 4 janvier
Les trois frères Mariotti suspectés d'être les auteurs du mitraillage de la caserne des gendarmes de Sainte-Marie-Sicche ont été mis en examen pour « menace de mort sous condition et dégradations ». Seul l'un d'entre eux a été écroué à la maison d'arrêt d'Ajaccio.
lundi 6 janvier
En Balagne (Haute-Corse), une importante opération menée par le Raid dans les milieux nationalistes a permis l'interpellation de sept personnes. Les policiers, qui comptaient mettre la main sur des dirigeants d'A Cuncolta, n'auraient pas atteint leur objectif.
mardi 7 janvier
Sept personnes ont été interpellées dans le cadre de l'enquête sur le mitraillage de la gendarmerie de Saint-Florent le 18 décembre. Quinze autres personnes présentées comme proches d'A Cuncolta ont aussi été interpellées. Dans la soirée, Jean-Michel Rossi, trente-cinq ans, un des principaux organisateurs d'A Cuncolta et rédacteur en chef de son organe officiel U Ribombu (l'Echo) s'est livré à la police. Il était recherché dans le cadre d'une commission rogatoire concernant un attentat perpétré en octobre contre un hôtel à Aregno. Ces interpellations répétées provoquent la colère dans les milieux nationalistes de l'île.
mercredi 8 janvier
Dans la soirée, à Bastia, un homme a ouvert le feu sur le GIGN venu appréhender un suspect dans un immeuble, blessant un gendarme au bras. Le tireur n'est pas un militant nationaliste mais un délinquant, jadis impliqué dans une affaire de stupéfiants, qui craignait d'être la cible d'un commando du FLNC venu lui régler son compte. Il a vite été neutralisé.
jeudi 9 janvier
Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné Jean Gueyraud, un viticulteur de Porto-Vecchio, à trente mois d'emprisonnement pour avoir commis un attentat, revendiqué par le FLNC-Canal historique, en décembre 1992 à Conca.
vendredi 10 janvier
Une importante cache d'armes, comprenant du matériel très sophistiqué, a été découverte, au sud de Bastia, par des membres du GIGN. La maison renfermait des roquettes, encore dans leur caisses d'emballage, des lance-roquettes, plus d'une dizaine d'armes automatiques lourdes dont des armes de guerre, plusieurs dizaines d'armes de poing, des grenades, des munitions, des explosifs, des combinaisons et des cagoules. Cinq personnes, interpellées lors de cette opération, ont été placées en garde à vue.
du samedi 11 au dimanche 12 janvier
Treize militants nationalistes ont été mis en examen et écroués. Parmi eux, Jean-Michel Rossi, la plume d'A Cuncolta.
dimanche 12 janvier
Un nouveau groupe clandestin (nationaliste) s'est manifesté en Corse-du-Sud en détruisant dans la soirée quatre des cinq villas d'un lotissement de Porto-Vecchio, construit par des entreprises italiennes. Cet attentat a été revendiqué par le FLNC (tout court) qui est né le 5 mai 1996 d'une scission au sein du FLNC-Canal habituel, et qui serait proche du parti Corsica Viva. Dans une lettre de quatre pages, ce groupe indique que « son opération commando, perpétrée par une vingtaine d'hommes armés et encagoulés », est une « action de positionnement ». Nouveau venu sur le terrain terroriste, le FLNC reproche aux chefs nationalistes récemment interpellés « leurs actions de mort, leurs pratiques mafieuses, leurs lancinants discours haineux et leurs méthodes fascistes ».
nuit du samedi 18 au dimanche 19 janvier
A Cuncolta ne désarme pas : trois cents de ses adhérents se sont réunis à huis clos pour relancer le mouvement, sans qu'il faille en attendre « un revirement stratégique ».
du samedi 18 au dimanche 19 janvier
Plusieurs attentats ont été commis durant le week-end : une agence bancaire a été visée à Bastia ; un garage dynamité à Porto-Vecchio ; une charge explosive a pu être désamorcée devant le bureau de poste de Biguglia.
jeudi 23 janvier
Grande douceur à Ajaccio avec 22°.
mercredi 29 janvier
Le FLNC-Canal habituel a annoncé son autodissolution à l’occasion d’une conférence de presse clandestine organisé dans un maquis de Corse-du-Sud. Le MPA, dont il était le bras armé, renonce ainsi à la violence (Que vont devenir les armes et les stocks d'explosifs du mouvement ?).
nuit du samedi 1er au dimanche 2 février
Entre quatre heures et cinq heures trente, les radicaux du FLNC-Canal historique ont commis soixante-seize attentats (quarante-trois en Haute-Corse), prouvant ainsi qu'ils disposent d'une capacité militaire intacte malgré l'incarcération de plusieurs de leurs dirigeants et l'importante présence policière dans l'île. Les cibles: des agences bancaires, des perceptions, des bureaux de poste ou de France Télécom, des locaux d'EDF, de l'Equipement ou d'Air France. Pas de blessés à signaler et les dégâts sont généralement peu importants.
lundi 10 février
Dans un communiqué diffusé à Bastia, le FLNC-Canal historique s'est attribué 91 attentats lors de la nuit bleue du 2 février. Le bras armé d'A Cuncolta naziunalista a fourni une liste détaillé des objectifs et le lieu des actions. La gendarmerie n'avait, elle, comptabilisé que soixante-seize attentats et tentatives.
jeudi 20 mars
Le juge Jean-Louis Bruguière a ordonné la mise en liberté sous caution (750 000 francs) de l'avocate nationaliste corse, Marie-Hélène Mattei, en détention provisoire depuis décembre dans le cadre de l'instruction sur une tentative de racket. Ne pouvant payer, elle restera en prison.
mercredi 26 mars
Des victimes du racket ayant brisé la loi du silence, douze personnes proches du mouvement nationaliste A Cuncolta ont été interpellées en Corse du Sud.
vendredi 28 mars
La chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris a ordonné la remise en liberté immédiate du nationaliste Dominique Rossi, détenu à la Santé depuis le 18 décembre, en raison d'un vice de procédure.
mardi 1er avril
Trois des douze personnes interpellées le 26 mars ont été transférées à Paris et placées sous mandat de dépôt.
nuit du vendredi 4 au samedi 5 avril
La Direction départementale de l'Equipement de Bastia a été très endommagée par l'explosion d'une charge de plus de deux kilos, revendiquée par le FLNC-Canal historique.
samedi 5 avril
Dans la soirée à Bastia, l'immeuble de la Cour régionale des comptes a été ravagé par une bombe de trois kilos.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 avril
Deux attentats à l'explosif ont été commis contre des locaux de la Banque de France à Bastia et à la Direction départementale de l'Equipement à Vescovato (Haute-Corse). La première explosion s'est produite peu après minuit, la seconde à 5 h 50.
nuit du vendredi 18 au samedi 19 avril
Deux attentats à l'explosif ont été commis contre les locaux de la Mutualité sociale agricole, à Folelo, vers 22 h 30, et contre une succursale de la Banque populaire à l'Ile-Rousse, aux environs de minuit.
nuit du dimanche 20 au lundi 21 avril
Une explosion a eu lieu à 1 h 30 à Calenzana (près de Calvi) contre une agence du Crédit agricole.
lundi 21 avril
Six attentats à l'explosif ont eu lieu depuis deux jours : cinq agences bancaires ont été visées à Borgo, Calenzana, Luciana et Porto-Vecchio, ainsi que la perception de l'Ile Rousse. Des dégâts matériels, mais pas de victimes. Des actions non revendiquées.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 avril
Cinq attentats à l'explosif ont été commis en Corse. Ils visaient deux perceptions et trois agences bancaires à Bastia, Ville di Pietrabugno et Ajaccio. Ces attentats n'ont pas fait de blessés mais les dégâts matériels sont importants.
lundi 5 mai
Départ du Tour de Corse, sixième manche du championnat du monde des rallyes 1997.
mercredi 7 mai
Au volant de sa Subaru Impreza WRC, le pilote britannique Colin McRae a remporté le Tour de Corse.
lundi 12 mai
Quinze personnes proches des milieux nationalistes (FLNC) ont été interpellées dans la matinée et placées en garde à vue à Ajaccio à l'issue d'une opération de police en Corse-du-Sud menée sur commission rogatoire du juge antiterroriste Gilbert Thiel.
dimanche 18 mai
Une charge de quarante kilos d'explosifs a été découverte dans l'enceinte de la brigade de gendarmerie de Guisonaccia (côte est). Les auteurs ont du déposé la charge dans la nuit après avoir grimpé la clôture. Le dispositif n'a pas fonctionné en raison d'une défaillance du système de mise à feu.
lundi 19 mai
Six personnes proches des milieux nationalistes corses ont été mises en examen et écrouées par le juge d'instruction parisien Gilbert Thiel. Quatre d'entre elles sont des membres présumés du FLNC-Canal historique et sont soupçonnées d'appartenir à un commando qui a perpétré de nombreux attentats dans la région d'Ajaccio, entre septembre 1996 et mars 1997. Les policiers ont par ailleurs réussi à appréhender le propriétaire d'une bergerie qui servait de cache d'armes et dans laquelle ils avaient trouvé un lance-roquettes, deux fusils mitrailleurs, des dizaines de chargeurs, des centaines de cartouches, plusieurs charges explosives de trois cents à cinq cents grammes prêtes à l'emploi.
du dimanche 1er au lundi 2 juin
Les fortes intempéries qui s'abattent sur la Corse, particulièrement dans la région de Porto et Piana (Corse-du-Sud), ont entraîné l'évacuation d'une cinquantaine de personnes dans un camping de Porto. Trois véhicules ont été emportés par les eaux et le pont de Porto donnait « des signes de faiblesse », selon la gendarmerie. La circulation routière est perturbée et la route qui mène à Bastia a dû être coupée.
mardi 17 juin
Le FLNC-Canal historique a annoncé une trêve de ses opérations militaires sans l'assortir du préalable habituel de la libération des prisonniers nationalistes. « Au nouveau gouvernement Jospin - socialiste - de signifier sans contrainte aucune ses intentions pour la Corse », ont déclaré ses représentants dans une interview accordée à La Corse, en précisant que l'indépendance n'apparaît plus que comme l'une des « options s'offrant à un peuple souverain ». Le ton modéré du discours de l'organisation témoigne d'un changement. Très affaibli par la vague d'arrestations menées depuis six mois dans l'île, le principal mouvement clandestin corse se voit en effet contraint de tendre la main à Paris.
nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin
A Ajaccio, une charge de faible puissance a explosé dans la rédaction du quotidien Corse-Matin, édition insulaire de Nice-Matin. La déflagration a provoqué des dégâts moyens. Cet attentat n'a été ni signé ni revendiqué.
dimanche 6 juillet
Cinq militants nationalistes, dont une femme, membres de la Cuncolta, ont été arrêtés en Corse du sud et transférés à Paris, où ils ont présentés au juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière.
vendredi 11 juillet
Horace Rossi, membre du Parti nationaliste Corsica Nazione et conseiller municipal de Sartène, a été condamnée à cinq ans de prison, dont trois ferme. En avril 1995, il avait participé au vol d'une voiture ayant servi ensuite à un assassinat dans une rue d'Ajaccio. Par ailleurs, François Santoni, le dirigeant du mouvement nationaliste A Cuncolta, a été mis en examen pour « extorsion de fonds », dans le cadre d'une affaire de racket sur l'île de Cavallo. Le chef nationaliste est accusé par un promoteur italien d'avoir exigé six millions de francs en échange de « la paix sur l'île ». C'est la troisième mise en examen de Santoni pour racket, depuis sa reddition, le 18 décembre.
jeudi 17 juillet
Le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, est arrivé en Corse pour une visite de deux jours.
nuit du mardi 29 au mercredi 30 juillet
Le FLNC (tout court), mouvement né l'an dernier, demande au Premier ministre Lionel Jospin de « clarifier sa position vis-à-vis de la nation corse », après les déclarations de Jean-Pierre Chevènement sur l'île qu'il qualifie de « rétrogrades ». Des propos formulés lors d'une conférence de presse dans le maquis tenue par sept militants en treillis, cagoulés et très peu armés. Leurs revendications : « La reconnaissance du peuple corse, un schéma d'aménagement, un code des investissements, la transparence des sources de financement et l'officialisation de la langue corse de la maternelle à l'université ».
du samedi 9 au dimanche 10 août
Lors de ses « Journées de la nation corse » organisées à Corte et moins suivies que les années précédents, Charles Perri, porte-parole de la Cuncolta naziunalista, vitrine légale du FLNC-Canal historique, a décidé de proposer le dialogue au gouvernement Jospin, pour un « règlement historique du problème corse », afin notamment « d'éradiquer la violence ». Le mouvement de Pieri présentera des candidats aux élections territoriales de 1998.
mardi 26 août
Un rapport de l'inspection des Finances de la République montre qu'il existe une fraude fiscale massive en Corse ; le syndicat CGT des Impôts de l'île parle notamment de sept cents millions de francs de TVA non recouvrés.
nuit du mardi 2 au mercredi 3 septembre
Deux véhicules ont été détruits par un ou deux cocktails Molotov tirés à l'intérieur de la cour de la brigade de gendarmerie de Bonifacio. Pour José Rossi, député UDF-DL de Corse-du-Sud, le gouvernement mène une « stratégie de la montre » qui « risque de recréer dans l'île une situation explosive s'il tergiverse sur les dossiers fondamentaux ».
jeudi 4 septembre
Le FLNC a revendiqué l'attentat commis dans la soirée contre l'entrée de l'Ecole nationale d'administration (ENA) à Strasbourg (500 000 francs de dégâts).
nuit du vendredi 5 au samedi 6 septembre
Un attentat à l'explosif (cinquante kilos) a détruit les locaux administratifs de la gendarmerie de Pietrosella (à dix-sept kilomètres au sud d'Ajaccio) et deux gendarmes de permanence ont été enlevés en pleine nuit par cinq hommes cagoulés et armés. Ils les ont ensuite abandonné à quinze kilomètres de leur brigade, pieds et poignets ligotés, dans le maquis, avant d'incendier leur fourgon. Des actions revendiquées par le FLNC.
dimanche 7 septembre
Le FLNC canal historique dément les deux attentats revendiqués en son nom le 4 septembre et dans la nuit du 5 au 6 septembre. Ils pourraient alors être le fait du mouvement clandestin FLNC (tout court), né en 1996 d'une scission du FLNC canal habituel.
nuit du dimanche 7 au lundi 8 septembre
La trêve semble bel et bien rompue en Corse où un nouvel attentat vient d'être commis. Une charge explosive a détruit, à 2 h 30, une voiture appartenant à une société de travaux publics à Porticcio, tout près d'Ajaccio.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 septembre
Une charge de trois cents grammes a explosé peu après minuit devant l'entrée de Radio-Corse Frequenza Maura à Ajaccio. On ne déplore aucune victime, les studios étant fermés pour la nuit.
du dimanche 28 au lundi 29 septembre
Six personnes, considérées comme proches des milieux nationalistes, ont été interpellées dans la région d'Ajaccio. La police les soupçonne d'être impliquées dans l'attentat contre le centre France Telecom d'Ajaccio, le 30 octobre 1996.
vendredi 3 octobre
Deux nationalistes présumés, Olivier Peretti, vingt-trois ans, et Dominique Antonini, trente-six ans, interpellés en début de semaine, ont été mis en examen et écroués. Gardien d'une société de surveillance, Olivier Peretti est soupçonné d'avoir introduit cent kilos d'explosif dans le bâtiment de France Télécom à Ajaccio dont il avait la garde, détruit en octobre 1996.
jeudi 20 novembre
Un fumigène, lancé depuis les rangs du public, a perturbé, dans l'après-midi, les travaux de l'assemblée de Corse. Les débats ont été interrompus et la salle a été évacuée. L'assemblée débattait de la sauvegarde de la langue corse, en particulier dans l'enseignement.
lundi 8 décembre
Une commerçante d'Ajaccio, Yveline Bensoussan, a été enlevée à son domicile par des hommes encagoulés. Dans la nuit suivante, les ravisseurs ont contracté son mari, en exigeant le silence et une rançon de 600 000 francs. Cet enlèvement « à l'italienne » est une première dans les annales du banditisme corse.
nuit du lundi 8 au mardi 9 décembre
Un immeuble abritant le service des Douanes a été mitraillé à Ajaccio. Trois autres attentats visant des institutions de l'Etat ont été commis, la même nuit, en Corse, provoquant d'importants dégâts matériels.
mardi 16 décembre
« Pimbêches », « laiderons », « roquets glapissants », « troupeau bêlant »... Ces amabilités publiées par l'hebdomadaire nationaliste U Ribombu à l'adresse des femmes du Manifeste pour la vie vont coûter deux mois de prison avec sursis et 80 000 francs d'amende à Jean-André Nicolaï, le directeur du journal. Les militantes du Manifeste pour la vie se battent pour que « les Corses ne vivent plus sous la loi des armes ».
vendredi 19 décembre
Par une directive aux préfets, le ministère de la Justice a demandé de renforcer la sécurité de tous les bâtiments qui lui sont rattachés, sur l'ensemble du territoire corse. Ceci afin de prévenir toute tentative d'attentat après le refus de mise en liberté de François Santoni, secrétaire général d'A Cuncolta Nazionalista, vitrine légale du FLNC.
lundi 22 décembre
Un homme de vingt ans a été écroué dans l'affaire du rapt d'une commerçante d'Ajaccio.
mardi 23 décembre
L'Etat a été condamné par le tribunal administratif de Bastia à payer 650 000 francs à trois femmes qui demandaient réparation après avoir été blessées lors d'un attentat commis en avril 1981 à l'aéroport d'Ajaccio, à l'occasion d'une visite en Corse du président Giscard d'Estaing. Dix minutes avant l'explosion, la police avait reçu un appel d'une personne se réclamant du FLNC et qui avait prévenu qu'une bombe allait exploser dix minutes plus tard. Pourtant, aucun ordre d'évacuation du hall de l'aéroport n'avait été donné.
nuit du lundi 29 au mardi 30 décembre
Deux attentats ont été perpétrés en Haute-Corse : l'un contre une maison inoccupée à Ghisonaccia, l'autre contre la voiture de l'inspecteur d'académie, à Son Martino di Lotta.
1998
dimanche 4 janvier
Un tueur cagoulé a abattu de deux décharges de chevrotines un homme qui sortait d'un bar près de Corte. La victime, un fonctionnaire de l'Equipement, âgé de quarante-trois ans, a été tuée.
mardi 6 janvier
Sur 455 attentats commis en Corse l'an dernier, contre 574 en 1996, 158 ont été revendiqués par l'une des branches de la mouvance du FLNC. Une minorité, donc. Les autres ? « Ils sont imputables à des conflits d'intérêts particuliers », a affirmé le procureur général de la cour d'appel de Bastia.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 janvier
Deux attentats ont eu lieu en Corse : cinquante kilos de nitrate-fuel, à 1 h 10, dans la concession automobile Peugeot d'Ajaccio, appartenant au président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Gilbert Casanova. Cet attentat n'a pas fait de victimes, a provoqué la mise en chômage technique de quarante-cinq personnes. C'est la sixième fois depuis 1990 qu'un garage appartenant à Gilbert Casanova est la cible de terroristes. Par ailleurs, vers 23 h 30, à Bastia, un attentat a visé une agence de l'ANPE.
dimanche 25 janvier
Le FLNC-Canal historique a annoncé la rupture de la trêve des opérations armées qu'il observait depuis la victoire des socialistes, en juin. « Nous sommes prêts à occuper militairement le terrain politique », ont dit des hommes cagoulés et armés, lors d'une « conférence de presse » organisée, dans la soirée, dans le maquis, près de Ponte-Leccia (Haute-Corse). « La gauche au pouvoir depuis huit mois n'a donné à ce jour aucun signe tangible d'une réelle volonté de se détourner des graves errements de ses prédécesseurs », ont-ils expliqué.
vendredi 6 février
Le préfet de Corse, Claude Erignac, a été assassiné, vers 21 h 20, devant le centre de loisirs « Kallysté », à Ajaccio. Il se rendait à un concert de musique classique quand il a été atteint de plusieurs balles. Ses deux agresseurs ont pris la fuite à pied. Une arme de poing de marque Beretta a été retrouvée à proximité. Trois suspects, d'origine marocaine, ont été interpellés peu après le crime. Deux d'entre eux, âgés de vingt ans et domiciliés dans la banlieue d'Ajaccio, ont été impliqués dans une dégradation de biens par explosif, en 1995. Ils ont été désignés par des témoins de l'assassinat dont les déclarations ont été jugées « assez sérieuses ». La preuve : elles ont permis de retrouver le véhicule utilisé par les tueurs, une Golf blanche.
samedi 7 février
Crime contre la Corse, crime contre la France. Le visage fermé, Jacques Chirac a exprimé, dans la matinée, du perron de l'Elysée, sa « détermination à ce que tout soit mis en œuvre pour que l'autorité de l'Etat soit respectée » en Corse. Les coupables de l'assassinat du préfet Erignac « seront châtiés », y compris ceux qui auraient « inspiré » ou « commandité » cet acte, a renchéri Lionel Jospin, plus tard à Ajaccio. L'un des trois suspects interpellés la veille a été relâché dans la soirée.
nuit du dimanche 8 au lundi 9 février
Les deux suspects interpellés le 6 février au soir ont été relâchés, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.
lundi 9 février
La Corse et la République ont rendu, à Ajaccio, un hommage simple et émouvant à Claude Erignac. Dans un discours fréquemment interrompu par les applaudissements d'environ 4 000 personnes, le président Chirac a adressé à la population corse un message de solidarité et de fermeté. Durant un quart d'heure, la Corse est devenue une île morte : l'activité a cessé. Par ailleurs, un document de trois pages aux accents nationalistes est parvenu, dans la matinée, dans les rédactions d'Ajaccio, revendiquant l'assassinat de Claude Erignac. D'autre part, la police a lancé dans la matinée un coup de filet dans les milieux nationalistes. Treize personnes ont été interpellées à Ajaccio et en Corse-du-Sud, dont Michel Lorenzoni, dissident du FLNC-Canal historique, interpellé par le Raid à Castiglione.
mardi 10 février
Aucune mesure spectaculaire pour la Corse mais une ferme volonté de « rétablir l'Etat de droit partout, pour tous et jusqu'au bout » : Lionel Jospin l'a promis devant l'Assemblée nationale. Si le nouveau préfet, successeur à Claude Erignac n'a pas encore été nommé, le choix semble se porter sur Bernard Bonnet. Par ailleurs, comme on s'y attendait, les deux jeunes suspects placés en garde à vue juste après l'assassinat du préfet Erignac ont été reconduits à leur domicile. Aucune charge n'a été retenue contre eux. Trois autres personnes ont été interpellées, tôt dans la matinée, par les policiers du Raid. L'une à Bastia, les deux autres à Porticcio. Leur arrestation porte à quatorze le nombre de personnes gardées à vue depuis le premier coup de filet la veille. Aucune ne serait directement impliquée dans l'attentat. Deux militants nationalistes interpellés la veille ont, néanmoins, été transférés à Paris par avion militaire. Le plus connu est Marcel Lorenzoni, ancien bras droit de François Santoni. Lorenzoni est toujours suspecté de liens avec le mouvement « Sampieru », celui qui avait revendiqué la prise d'otages pendant laquelle fut volé le pistolet qui a tué le préfet. Des pains de plastic et des armes à feu ont été saisis à son domicile. Parallèlement, les enquêteurs poursuivent leurs investigations autour des « dossiers sensibles » traités par Claude Erignac.
mercredi 11 février
Les Corses ont réaffirmé spectaculairement dans l'après-midi leur opposition à la violence en participant à plus de 30 000 à deux manifestations silencieuses organisées par le « Manifeste pour la vie » à Ajaccio et Bastia. Les deux manifestations avaient reçu le soutien des partis politiques, des syndicats, des organisations professionnelles et de nombreuses associations. Bernard Bonnet a été nommé préfet de Corse. De janvier 1991 à octobre 1992, il avait exercé la fonction d'adjoint pour la sécurité auprès des préfets de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. L'enquête sur le meurtre du préfet Erignac patine : selon le procureur de la République Gabriel Bestard, « aucun lien n'a pu être mis en évidence » entre les personnes interpellées et l'assassinat. Selon un sondage, 92 % des Corses ne souhaitent pas l'indépendance de leur île, contre 6 % qui pensent le contraire. Par ailleurs, 54 % croient à une dérive mafieuse du mouvement nationaliste et 65 % jugent insuffisants les moyens légaux pour lutter contre le terrorisme. D'autre part, la commission des Finances de l'Assemblée nationale a voté à la quasi-unanimité la création d'une commission d'enquête « sur l'utilisation des fonds publics et la gestion des services publics en Corse ». Tous les groupes politiques ont voté pour.
jeudi 12 février
Un troisième militant nationaliste, Paul Poggi, a été transféré à Paris. Il a rejoint Marcel Lorenzoni et Paul-Dominique Bozzi dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire. En revanche, les huit personnes gardées à vue à Ajaccio ont été remises en liberté. Par ailleurs, un autre Corse, Jean-François Antonietti, 29 ans, a été mis en examen et écroué à Ajaccio pour détention d'arme et association de malfaiteurs.
vendredi 13 février
Le ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a installé à Ajaccio le nouveau préfet de Corse, Bernard Bonnet, qui a affirmé sa « détermination ». Mais, déjà, Max Simeoni, l'un des leaders de l'Union du peuple corse, s'est dressé contre le « militant jacobin extrémiste » que serait, selon-lui, le nouveau préfet.
samedi 14 février
Le frère et des amis indépendantistes de Marcel Lorenzoni, l'un des trois militants nationalistes corses écroués la semaine dernière à Paris, ont condamné, à Ajaccio, l'assassinat du préfet Erignac et ont décidé de poursuivre ceux qui l'ont présenté, notamment dans la presse, comme l'un des suspects de cette action terroriste.
mardi 17 février
Quatre interpellations on eu lieu, dans la matinée, parmi les proches de Marcel Lorenzoni.
mercredi 18 février
Les quatre personnes interpellées la veille ont été remises en liberté à Ajaccio.
jeudi 19 février
Trois personnes ont été interpellées dans les milieux proches de Lorenzoni. Deux semaines après l'assassinat du préfet Erignac, l'enquête progresse difficilement.
mardi 3 mars
L'Assemblée nationale, unanime, a décidé de créer une commission d'enquête parlementaire sur l'utilisation des fonds public en Corse. A sa tête, le socialiste Jean Glavany.
mercredi 4 mars
Six personnes travaillant au quotidien U Ribambu (dont le rédacteur en chef et deux journalistes), organe de l'organisation A Cuncolta, ont été interpellées dans la matinée à Bastia. Les six personnes travaillant à l'hebdomadaire U Ribombu ont été remises en liberté dans la soirée.
lundi 9 mars
Le Conseil de sécurité intérieure, réuni autour de Lionel Jospin, a décidé la création d'une « plate-forme interservices » en Corse pour lutter contre « la délinquance économique et financière » qui, selon Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur, a atteint « des proportions préoccupantes ».
dimanche 15 mars
Premier tour des élections régionales et cantonales.
lundi 16 mars
Le Syndicat des travailleurs corses (STC), de tendance nationaliste, a bloqué l'aéroport d'Ajaccio et le dépôt pétrolier du Vazzio, non loin de la ville. cette action intervient dans le conflit qui oppose, depuis cinq semaines, les syndicats du secteur santé à leur ministère de tutelle au sujet du taux directeur de l'enveloppe régionale de santé, jugée trop faible.
jeudi 19 mars
Sept inspecteurs de l'Inspection générale des finances, venus de Paris, passent au crible, depuis la matinée, les comptes et documents du Crédit agricole de la Corse, au siège de la Caisse régionale, à Ajaccio. Ils agissent sur ordonnance du président du tribunal de grande instance d'Ajaccio. Le Crédit agricole corse figure sur une liste « d'investigations approfondies » proposée, le 15 octobre, par l'ancien préfet de police Gérard Bougrier.
dimanche 22 mars
Deuxième tour des élections régionales : majorité absolue aux listes de droite. Vingt-et-un élus RPR emmenés par Jean Baggioni (37 % des voix), cinq divers droite (10,8 %), seize Gauche plurielle emmenés par Emile Zuccarelli (33,2 %), quatre divers gauche (9,1 %) et cinq Régionalistes (9,8 %). Participation de 70 %.
dimanche 29 mars
Deux frères du nationaliste Marcel Lorenzoni ont été interpellés à Ajaccio.
lundi 30 mars
La Haute-Corse a basculé à gauche. Paul Giacobbi, membre du Parti radical de gauche a créé la surprise. Il a devancé d'une voix (14) le candidat RPR Jean Raffali que présentait la droite à la place du président sortant, Paul Natali (DVD) qui n'avait pas réussi à faire l'union des quinze conseillers de droite (1 UDF, 7 RPR, 7 DVD). Giacobbi a été élu au troisième tour, grâce à deux bulletins nuls, qui ont manqué à la droite.
mardi 31 mars
Six personnes proches de l'organisation A Cuncolta Naziunalista ont été interpellées dans la matinée à Ajaccio et à Porto-Vecchio sur commission rogatoire d'un juge d'instruction parisien. Ces interpellations, qui n'auraient pas de lien direct avec l'assassinat du préfet Claude Erignac, suscitent une certaine agitation dans les milieux nationalistes. D'eux d'entre elles ont été transférées à Paris pour être entendus par les juges antiterroristes. L'un des deux est un réfugié politique basque, ancien responsable des finances de l'ETA.
samedi 4 avril
Le procureur de la République d'Ajaccio a ouvert une information judiciaire contre la Caisse du Crédit agricole de la Corse pour « escroqueries », « détournements de fonds publics », « faux et usages de faux », « complicités en matière de faux et usages de faux » et « abus de biens sociaux ».
Quatre nationalistes du mouvement A Cuncolta Naziunalista, interpellés le 31 mars à Ajaccio, ont été mis en examen à Paris pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Trois d'entre eux ont été écroués. On leur reproche d'avoir entretenu des relations étroites avec les auteurs présumés d'une série d'attentats.
jeudi 9 avril
Le ministère de l'Intérieur prend très au sérieux des menaces de mort reçues, début avril, tant par la ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, que par le nouveau préfet de Corse, Bernard Bonnet.
« Des prêts importants » accordés par le Crédit agricole de Corse n'ont jamais été remboursés, a confirmé le ministre des Finances, Dominique Strauss-Kahn.
vendredi 10 avril
Des inspecteurs généraux des Finances, encadrés de gendarmes, ont investi la Direction départementale de l'agriculture (DDA) de Haute-Corse, à Bastia.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 avril
Un attentat à l'explosif a été commis vers 5 h 30 contre une Mercedes sur le parking d'une résidence non loin du centre-ville d'Ajaccio. Il n'y a pas eu de blessés.
mercredi 15 avril
Le gouvernement a nommé un nouveau préfet en Haute-Corse, Bernard Lemaire, et un nouveau patron pour le SRPJ d'Ajaccio, Frédéric Veaux. D'autres nominations vont intervenir dans la justice.
mardi 21 avril
Dix personnes proches du mouvement Cuncolta Naziunalista ont été interpellées à Bastia. Plusieurs d'entre elles appartiendraient à Bastia Securita, une entreprise de convoyage de fonds. Quatre ont été relâchées en début d'après-midi.
jeudi 23 avril
Deux personnes proches du MPA ont été interpellées à Bastia sur commission rogatoire du juge Bruguière dans le cadre de l'enquête sur le meurtre du préfet Erignac.
lundi 4 mai
Départ du Tour de Corse, sixième manche du championnat du des rallyes.
mercredi 6 mai
Le pilote britannique Colin McRae a remporté le Tour de Corse au volant de sa Subaru Impreza WRC.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 mai
Une explosion a légèrement endommagé le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, à Marseille. Il n'a fait aucune victime mais « aurait pu blesser ou tuer ». Le préfet chargé de la sécurité dans le département a rapproché cette action des attentats commis ces dernières années sur le continent par les mouvements nationalistes corses. Par ailleurs, trois hommes ont été interpellés à Ajaccio alors qu'ils s'apprêtaient à commettre un attentat. Cagoulés et gantés, ils étaient sur le point de poser cent cinquante grammes de dynamite près d'une agence du Crédit agricole. Aucun des trois hommes n'a reconnu appartenir à un mouvement politique.
samedi 9 mai
Un interlocuteur se réclamant du FLNC Canal historique a revendiqué l'attentat de Marseille par téléphone auprès du correspondant de l'AFP de Bastia.
mardi 12 mai
Le FLNC-Canal historique a formellement revendiqué l'attentat de Marseille, par un texte authentifié transmis à l'AFP. En trente-trois lignes, l'organisation annonce qu'elle reprend son « combat », après la « période d'observation de trois mois » qui a suivi l'assassinat du préfet Erignac. A Ajaccio, le mouvement se déclare prêt à « occuper à nouveau militairement l'espace du politique ». Par ailleurs, un militant nationaliste a été interpellé à Ajaccio et placé en garde à vue. Les quatre personnes interpellées dans la nuit du 9 mai ont été écrouées à Paris.
vendredi 15 mai
Le président de la chambre régional d'agriculture de Corse, Michel Valentini, ainsi que son épouse, Eridane, ont été interpellés, dans la matinée, à leur domicile, dans le cadre de l'enquête sur les prêts abusifs accordés par le Crédit agricole. Le couple a été placé en garde à vue.
nuit du vendredi 15 au samedi 16 mai
Un attentat a endommagé les locaux de la police municipale d'Aix-en-Provence. L'action n'a pas été revendiquée mais l'explosif utilisé est le même que celui retrouvé lors de l'attentat commis le 8 mai contre le conseil régional de la PACA et signé par le FLNC-Canal historique.
samedi 16 mai
Une quarantaine de bungalows édifiés illégalement par l'Assemblée territoriale en bord de mer, à Poggio Mezzana, au sud de Bastia, ont été détruits. Et cela, en présence du préfet Bonnet.
dimanche 17 mai
Michel Valentini et son épouse ont été mis en examen à Ajaccio et écroués à Nice dans le cadre de l'enquête sur des prêts abusifs du crédit agricole. D'autres mises en examen devraient suivre.
nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mai
Un attentat à l'explosif a visé l'institut universitaire de formation des maîtres, à Corte. La charge, de moyenne puissance, a explosé vers 2 h 15, provoquant des dégâts assez importants. L'attentat n'a pas été revendiqué.
mardi 2 juin
Interpellation de six personnes dans le cadre de l'enquête sur le Crédit agricole de Corse.
mercredi 3 juin
Le gouvernement a pris un décret qui lui donne les moyens de renforcer les pouvoirs du préfet de Corse, « en cas de crise menaçant l'ordre public, nécessitant la mise en œuvre de moyens exceptionnels et affectant plusieurs départements ». Le préfet de Corse est ainsi assimilé aux préfets des zones de défense (créé en 1996).
Les six personnes interpellées la veille ont été transférées à Paris.
vendredi 5 juin
Il fait 36°9 à Ajaccio !
samedi 6 juin
Trois Corses ont été mis en examen et écroués en marge de l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac. Ce sont des membres actifs du mouvement de contestation syndical agricole qui s'est développé ces dernières années, avec le soutien des milieux nationalistes, pour réclamer l'effacement de la dette des paysans.
lundi 8 juin
Le ministre de la Justice, Elisabeth Guigou, a présidé à Bastia l'audience solennelle d'installation du nouveau procureur général, Bernard Legras et nouvel avocat général Pierre-Yves Radiguet.
mardi 9 juin
Six personnes proches des milieux nationalistes (mouvement Corsica Viva) ont été interpellées, dans la matinée, en Corse-du-Sud. Elles ont été entendues dans le cadre d'une procédure incidente à l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac.
mercredi 10 juin
Une dizaine de personnes, soupçonnées d'être de la mouvance nationaliste, ont été interpellées dans la matinée à Marseille et à Aix-en-Provence, dans le cadre de l'enquête sur le plasticage, le 8 mai, de l'hôtel de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, à Marseille.
A Bastia, une vingtaine d'inspecteurs du ministère des Finances ont investi la Chambre d'agriculture de Haute-Corse, au titre du dossier sur les détournements de fonds publics liés au Crédit agricole de l'île.
nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juin
Un attentat a visé la résidence du propriétaire du golf de Spérone.
jeudi 11 juin
Philippe de Casalta, directeur de la Société d'aménagement foncier et rural (Safer) de Corse, également directeur de la chambre d'agriculture de Haute-Corse, a quitté ses fonctions. Le ministère de l'Agriculture avait jugé que sa double casquette était illégale.
dimanche 21 juin
L'un des élus les plus influents de l'île, Emile Mocchi, maire RPR de Propriano, a été interpellé. Il est entendu sur les conditions d'extension du port de plaisance local.
lundi 22 juin
Une douzaine de personnes, parmi lesquelles plusieurs agriculteurs, ont été interpellées dans la matinée en Corse, principalement sur la côte orientale de l'île et dans la région d'Ajaccio. Ce nouveau coup de filet a été opéré à l'aube par les inspecteurs du Service régional de police judiciaire de la Corse.
nuit du vendredi 26 au samedi 27 juin
La gendarmerie de Saint-Florent et le tribunal de police de Corte, en Haute-Corse, ont été visé par des attentats à l'explosif. On ne déplore que de légers dégâts. Ces actions n'ont pas été revendiquées.
mercredi 1er juillet
Ça chauffe très fort en Corse : 42° à Ponte Leccia !
samedi 4 juillet
Un jerrycan de dix litres de nitrate de fuel couplé à 1,2 kg d'explosif : c'est l'engin retrouvé, dans la matinée, devant la gendarmerie de Porto-Vecchio. Le système de mise à feu n'a heureusement pas fonctionné. Trois bâtiments des forces de l'ordre ont été, la semaine dernière, la cible d'attentat revendiqués par le FLNC-Canal historique.
mardi 7 juillet
Le thermomètre culmine à 41°1 à Corte.
mercredi 8 juillet
Le palais de justice de Bastia était sous haute surveillance, dans l’après-midi. Le nouveau procureur général, Bernard Legras, avait organisé une réunion au sommet avec les magistrats parisiens chargés des dossiers de terrorisme : Jean-Louis Bruguière, juge d’instruction, Irène Stoller, substitut accompagnée du procureur de Paris, Jean-Pierre Dintilhac. Soixante personnes ont été écrouées depuis l’assassinat du préfet Erignac. Un nombre qui n’avait pas été atteint depuis 1989. Toutes sont proches du FLNC-Canal historique ou de groupuscules nationalistes de sa mouvance.
nuit du samedi 11 au dimanche 12 juillet
Une villa appartenant à un estivant a été totalement détruit par un attentat à l’explosif à Tiuccia, en Corse-du-Sud.
lundi 20 juillet
Une troisième personnalité du monde agricole corse a été interpellée dans la matinée à Ajaccio dans l’affaire des prêts de complaisance du Crédit agricole. Il s’agit de François Musso, ancien député européen du RPR, qui fut président du Crédit agricole régionale de mars à juin dernier. Un prêt de 2,3 millions a donné lieu à des versements de 1,8 million au profit de l’entreprise de travaux publics dirigée par Paul Natali, l’ancien président (RPR) du conseil général de Haute-Corse.
nuit du lundi 20 au mardi 21 juillet
Deux attentats ont eu lieu en Corse. Des inconnus ont tiré sur la façade du campement des CRS d’Aspretto, près d’Ajaccio. Une charge de forte puissance a endommagé cinq heures plus tard le réfectoire des gardiens du centre pénitentiaire de Cazabianda, qui accueille des condamnés sexuels, au sud de Bastia. Ils n’ont pas fait de blessés. C’est la deuxième fois en huit mois que ce centre est la cible d’un attentat.
mardi 21 juillet
Huit personnes, proches des milieux nationalistes, ont été interpellées dans la matinée au sud d’Ajaccio dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac.
Le président de la chambre régionale d’agriculture de Corse, Michel Valentini, et sa femme ont bénéficié d’une décision de remise en liberté sous caution (800 000 et 200 000 francs).
mercredi 22 juillet
François Musso a été mis en examen et écroué à Ajaccio, dans le cadre du dossier des prêts abusifs du Crédit agricole.
vendredi 24 juillet
Sept des huit personnes interpellées le 21 juillet ont été remises en liberté. Une autre a été transféré à Paris, mise en examen et écrouée pour association de malfaiteurs et terrorisme. Il s’agit d’un restaurateur, Félix Salini, trouvé en possession de deux grenades, d’émetteurs-récepteurs, cagoules et drapeaux du FLNC-Canal historique.
mardi 28 juillet
Un communiqué du FLNC-Canal historique a revendiqué deux attentats, dont l’un contre le centre pénitentiaire de Casabianda. « Les mois à venir seront lourds de conséquences, parfois dramatiques » menace l’organisation nationaliste. Quatre nouveaux militants nationalistes ont été placés en garde à vue à Bastia.
jeudi 30 juillet
Les quatre personnes interpellées en Haute-Corse ont été remises en liberté. Trois autres, proches, elles aussi, des milieux nationalistes, ont été arrêtéesdans la région de Bastia et placées en garde en vue.
nuit du vendredi 31 juillet au samedi 1er août
Un gendarme auxiliaire a été légèrement blessé dans un attentat commis contre la gendarmerie d’Avignon. Les dégâts sont importants. La piste corse paraît la plus vraisemblable.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 août
Vingt-trois armes appartenant à la police municipale d’Ajaccio ont été dérobées dans un local de la mairie de la ville. Les voleurs ont emporté notamment des revolvers 357 magnum et des pistolets. Fort mécontente, la préfecture souligne que « ce vol fait suite à plusieurs négligences. A partir de ce jour, ajoute-t-elle, aucun fonctionnaire ou agent de la police municipale d’Ajaccio ne peut détenir ou porter une arme de service ».
mardi 4 août
Le parquet d’Ajaccio a ouvert une procédure pour détention illégale d’armes, à la suite du vol de vingt-trois armes de poing. Le chef de la police a été placé en garde en vue. L’enquête a permis d’établir que la police municipale détenait des armes qui n’avaient pas été déclarées à l’administration. Quant au FLNC-Canal historique, il a revendiqué l’attentat contre la gendarmerie d’Avignon et un mitraillage contre un cantonnement de CRS à Aspretto en Corse-du-Sud.
jeudi 6 août
Une perquisition a été déclenchée dans la matinée dans les bureaux du Centre d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) de Corse-du-Sud à Ajaccio. Le CAUE aurait mené un grand train de vie alors que ses missions de conseil en urbanisme ont été très limitées.
vendredi 7 août
Ouverture des Journées internationales de Corte, réunissant les militants et les sympathisants d’A Cuncolta Indipendentista, vitrine légale du FLNC-Canal historique, dans la capitale sentimentale de la Corse.
dimanche 9 août
A la clôture des Journées internationales de Corte, le mouvement A Cuncolta, réclame désormais l’indépendance pour l’île de Beauté. Mais une indépendance négociée avec la France, au besoin en prenant un peu de temps, sous conditions et sans violence.
mercredi 12 août
La Chambre d’accusation du parquet de Bastia a décidé la remise en liberté de François Musso. Il doit verser une caution de 500 000 francs.
samedi 15 août
Une voiture a été en partie détruite sur le vieux port de Bastia par une charge explosive évaluée à cinquante grammes. Il n’y a pas eu de victime. Pas de revendication non plus.
mardi 18 août
Plusieurs personnes, présentées comme des proches du nationaliste Marcel Lorenzoni écroué à Paris depuis six mois, ont été interpellés, dans la matinée, dans la région d’Ajaccio. Elles ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une procédure relative au dossier sur l’assassinat du préfet Erignac.
nuit du jeudi 20 au vendredi 21 août
Christophe Garelli, un étudiant de vingt-sept ans, a été tué à Luciana, près de Bastia. Il a été atteint dans le dos de plusieurs balles de calibre 9 mm à la fin de la fête du village, dont il avait assuré l’animation. La victime, connue comme un militant nationaliste (Accolta Naziunale Corsa, ANC), s’était querellée durant la soirée avec plusieurs personnes. Entre 1997 et 1996, plus d’une vingtaine de militants nationalistes ont été tués dans différents règlements de comptes.
du vendredi 21 au samedi 22 août
Plus de neuf cents hectares de maquis ont été ravagés par des incendies sur plusieurs sites de HauteCorse, notamment à l’extrémité du Cap Corse.
vendredi 4 septembre
La Corse est un gouffre à subventions pour la France et l’Europe. Un rapport parlementaire, qui doit être publié le 10 septembre, le démontre amplement.
samedi 5 septembre
A Corte, une réunion commune de plusieurs organisations nationalistes a rejeté une proposition de fédération présentée par le syndicat d’étudiants Ghjuventu Paolina.
Le thermomètre culmine à 34°3 à Bastia.
dimanche 6 septembre
Selon Le Journal du Dimanche, le président de la Cour des comptes, Pierre Joxe, a rencontré, la semaine dernière, en Finlande, plusieurs acteurs de la vie politique corse, dont l’ancien leader autonomiste Edmond Simeoni. Pour échanger sur l’avenir politique de l’île. L’assemblée territoriale corse pourrait être prochainement dissoute, à la suite d’un recours en annulation introduit par Simeoni. Celui-ci et ses amis de l’UPC font état de plus d’un millier de cas de votes suspects.
mardi 8 septembre
En prison depuis dix-huit mois, le nationaliste François Santoni a dénoncé la radicalisation de son parti, qui réclame aujourd’hui l’indépendance de la Corse. Il a annoncé sa démission du mouvement A Cuncolta Independentista.
mercredi 9 septembre
La commission d’enquête sur la Corse, présidée par le socialiste Jean Glavany, a remis son rapport au Premier ministre. La conclusion de ce gros pavé de six cents pages est sans surprise : il faut continuer à rétablir l’Etat de droit dans une région où l’administration a souvent failli à son devoir.
mardi 15 septembre
Paul Natali (DVD), président de la chambre de commerce de Haute-Corse, a été placé en garde à vue à Bastia, dans le cadre d’une procédure portant sur l’attribution de marchés publics. Conseiller général et candidat de l’Alliance aux élections sénatoriales, il est entendu en tant qu’ancien président du conseil général, sur des irrégularités commises lors de la passation de deux marchés publics.
mercredi 16 septembre
Paul Natali a été mis en examen pour favoritisme. Il s’estime victime « d’une cabale politique ».
du samedi 19 au dimanche 20 septembre
Trois militants ont été mis en examen et placés sous mandat de dépôt pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « destruction de preuves ». Ils sont suspectés d’avoir participé à la destruction de fichiers contenus dans l’ordinateur du Centre de promotion sociale de Corte, sur lequel ont été composés des tracts falsifiant des documents préfectoraux.
mardi 22 septembre
Le groupe nationaliste qui a revendiqué l’assassinat du préfet Erignac menace de nouvelles actions terroristes dans un communiqué parvenu à la station Radio Corse Frequenza Maura. Par ailleurs, Jean-Michel Rossi, ancien rédacteur en chef d’U Ribombu, hebdomadaire d’A Cuncolta a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il a annoncé, la semaine dernière, qu’il quittait l’organisation nationaliste.
mercredi 23 septembre
Huit militants nationalistes mis en examen et incarcérés ont manifesté leur solidarité avec François Santoni en démissionnant du mouvement A Cuncolta Indepentista, vitrine légal du FLNC-Canal historique. Par ailleurs, le président de la Chambre d’agriculture de Corse du Sud a reçu des menaces de morts avec référence au numéro d’arme volée à la police municipal d’Ajaccio au mois d’août.
jeudi 24 septembre
Selon un rapport de gendarmerie rendu public par le quotidien Libération, des fonds publics destinés à des bénéficiaires du RMI (sept millions) ont été détournés au profit de clubs sportifs par le conseil général de la Corse-du-Sud, entre 1995 et 1997. L’affaire fait grand bruit car, à cet époque, il était présidé par José Rossi, actuel président de l’Assemblée de Corse et membre éminent de Démocratie libérale. Le rapport, transmis au parquet d’Ajaccio, n’a pas entraîné, pour l’instant, l’ouverture d’une information judiciaire.
du lundi 28 au mardi 29 septembre
Cinq personnes, proches du MPA, ont été interpellées à Ajaccio où la police a découvert une cache d’armes dans le quartier de Mezzavia.
mardi 29 septembre
La chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris a rejeté la neuvième demande de remise en liberté provisoire de François Santoni.
mercredi 30 septembre
Une trentaine de policiers du Raid, du GIPN ont mis la main, à six heures du matin, sur un important arsenal (soixante bâtons de dynamite, deux pistolets-mitrailleurs et seize armes de poing) à Furiani, au domicile de Charles Pieri, quarante-deux ans, le secrétaire d’A Cuncolta Indipendentista. Dix personnes ont été interpellées par ailleurs dans la région de Bastia. Ce parti nationaliste corse se trouve décapité. Cette opération de police a été déclenchée dans le cadre de l’enquête sur le meurtre d’un jeune militant le 20 août dernier.
vendredi 2 octobre
Le ministre de l’Agriculture a décidé de suspendre le conseil d’administration et de nommer un administrateur provisoire. Des irrégularités ont été mises en évidence dans le recouvrement des cotisations et les comptes 1996 n’ont pas été approuvés.
Un militant du MPA, Erik Antona, a été interpellé au volant d’une voiture volée. A son domicile, les policiers avaient saisi un important stock d’armes et une veste pouvant provenir de l’attaque de la gendarmerie de Pietrosella.
dimanche 4 octobre
Le secrétaire d’A Cuncolta Indipendentista, Charles Pieri, son fils Christophe et deux autres militants nationalistes, Antoine Paoli et Stéphane Sbraggia, ont été mis en examen et écroué pour « association de malfaiteurs » et « détention d’armes et explosifs, en relation avec une entreprise terroriste ». Paoli était recherché dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Pierre Albertini (du mouvement pour la Réconciliation), en août 1995.
lundi 5 octobre
Une quarantaine de militants d’A Cuncolta ont annoncé leur démission, par solidarité avec François Santoni. Les démissionnaires restent, cependant, membres de Corsica Nazione, coalition politique disposant de cinq sièges à l’assemblée territoriale.
vendredi 9 octobre
L’ensemble des salariés de la Mutualité sociale agricole (MSA) de Corse ont cessé le travail et se sont rassemblés devant leur établissement à Ajaccio et Bastia.
dimanche 11 octobre
Trois attentats ont eu lieu à Ajaccio et Bastia. Une première explosion a eu lieu à 15 h 20 à l’intérieur de l’Hôtel des impôts de Bastia puis deux autres à 15 h 30 visant des bureaux annexes du Trésor public à Ajaccio et des garages d’EDF. Les dégâts sont importants. Ces attentats surviennent alors qu’une disposition fiscale très favorable aux insulaires doit être prochainement supprimée.
lundi 12 octobre
Une charge d’un kilo d’explosifs dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découverte, dans l’après-midi, dans les locaux de la Direction départementale de l’Equipement, à Calvi.
mardi 13 octobre
Vingt kilos d’explosif reliés à un système de mise à feu ont été découverts, dans la matinée, au siège de la Chambre régionale des comptes, à Bastia. Par ailleurs, les inspecteurs de la brigade financière de la PJ ont perquisitionné au siège de l’entreprise privée de transport de fonds Bastia Securita, proche du parti nationaliste A Cuncolta Independentista et dans ses filiales. Cette société est considérée comme « une officine sociale de la Cuncolta ».
lundi 26 octobre
Les gendarmes ont à nouveau arrêté Michel Valentini. Libéré en juillet contre le versement d’une caution de 1,2 millions, il n’a versé que 300 000 francs.
vendredi 30 octobre
Selon l’Inspection générale des finances, la comptabilité de la chambre d’agriculture de Haute-Corse, dont le président, Michel Valentini, a été écroué et mis en examen, présente de nombreuses anomalies. Selon l’IGF, le solde négatif, en décembre 1997, était de 9,8 millions de francs. La compagnie se retrouve virtuellement en cessation de paiements.
samedi 31 octobre
« Je partirai quand vos amis cesseront de racketter, quand vos amis cesseront d’assassiner dans les fêtes de village, quand ils cesseront de poser des bombes qui déconstruisent l’avenir ». Bernard Bonnet, le préfet de Corse, ne pouvait pas être plus net lors de sa première intervention devant l’assemblée territoriale depuis son arrivée dans l’île. Il répondait aux six élus nationalistes du groupe Corsica Nazione qui venaient de lui demander : « Quand comptez vous partir ? ». Le préfet a aussi affirmé qu’il n’y aura plus de négociations avec des organisations dissoutes.
mardi 10 novembre
François Santoni a été remis en liberté après vingt-deux mois de détention provisoire.
mercredi 11 novembre
L’ancien président de la chambre d’agriculture de la Haute-Corse, Ange Poli, a été mis en examen pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de l’instruction sur le scandale de la caisse régionale de Crédit agricole. Il aurait bénéficié indûment de quatre millions de francs d’aides publiques au titre de l’allégement de la dette agricole.
dimanche 15 novembre
Le dirigeant d’A Cuncolta Indipendantista, Charles Pieri, incarcéré depuis le début octobre à Paris, a été réélu secrétaire nationale du mouvement. 300 personnes ont participé à l’assemblée générale extraordinaire de la principale organisation nationaliste de la Corse.
mercredi 18 novembre
Interpellation à Bastia de cinq membres du Syndicat des enseignants corses. Dans la soirée, ils ont été transférés à Paris. Les policiers agissaient dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac.
jeudi 19 novembre
Quatre nationalistes ont été interpellés à Bastia.
samedi 21 novembre
Le thermomètre n'excède pas 8° à Ajaccio.
dimanche 22 novembre
Le préfet de Corse Bernard Bonnet a indiqué que l’enquête sur l’assassinat de son prédécesseur « progresse » et se réoriente « vers le milieu enseignant proche des nationalistes ». Ce qui ne remet pas en cause, a-t-il précisé, les premières investigations qui touchaient le milieu « nationaliste agricole ».
mercredi 25 novembre
Le mouvement de grève lancé par le syndicat de travailleurs corses, pour protester contre le placement en détention de son secrétaire régional Etienne Santucci (pour l’agression du directeur régional de la santé), n’a pas occasionné de perturbations majeures.
jeudi 26 novembre
Etienne Santucci, secrétaire général du Syndicat des travailleurs corses, a été condamné à huit mois de prison, dont six avec sursis.
samedi 28 novembre
Le Syndicat des travailleurs corses a rassemblé plusieurs milliers de manifestants (1 400 selon la police), dans les rues d’Ajaccio. Ce syndicat nationaliste réclame que soit reconnue sa représentativité. La CGT et FO n’appelaient pas à manifester mais soutenaient le mouvement.
lundi 14 décembre
Le commissaire du gouvernement devant le Conseil d’Etat a demandé l’annulation des élections régionales de Corse. Dans les deux départements de la Région, il a relevé des irrégularités dans 1 300 votes.
jeudi 17 décembre
Après les sénateurs, les députés ont adopté dans la soirée un texte rétablissant à partir du 1er janvier 2000 les sanctions pour non-déclaration de succession - dans un délai de moins de six mois - dans l’île de Beauté.
Le Crédit agricole de Corse, considérée comme personne morale, a été mis en examen, suite à de nombreuses malversations, dont des prêts abusifs. Dix-sept personnes sont déjà en examen pour ce dossier.
vendredi 18 décembre
Le Conseil d’Etat a annulé les élections territoriales de mars dernier.
samedi 19 décembre
Une gendarmerie, une perception et une villa ont été la cible d’attentats. Il n’y a pas eu de blessé mais de gros dégâts matériels. Une autre tentative d’attentat contre une perception a tourné court.
jeudi 24 décembre
Une cinquantaine de militants nationalistes ont commencé l’occupation de la mairie de Ghisonaccia (Haute-Corse) « pour protester contre les arrestations arbitraires ».
1999
nuit du mardi 5 au mercredi 6 janvier
Deux personnes ont été légèrement blessées à Ghisonaccia (Haute-Corse), dans un attentat visant les locaux de la Direction départementale de l’équipement et l’Agence de tourisme de Corse. Une autre action a eu lieue une heure auparavant et visait l’Agence de développement économique de Corse.
mercredi 13 janvier
Les méthodes de l’administration de l’île ont été gravement mises en cause par le bâtonnier d’Ajaccio, Me Antoine Sollacaro. Selon lui, la présomption d’innocence est bafouée en Corse.
jeudi 14 janvier
La découverte des assassins du préfet Erignac est une cause sacrée a déclarée Jean-Pierre Chevènement, en visite officielle durant deux jours en Corse. Le ministre de l’Intérieur doit faire face aux critiques, de plus en plus vives, contre les méthodes de l’administration dans l’île. L’avocat Sollacaro, qui a persisté dans ses déclarations de la veille, a reçu l’appui de la fédération corse de la Ligue des droits de l’homme, qui dénonce les abus de la police.
lundi 18 janvier
Le FLNC-Canal historique, qui a revendiqué la plupart des attentats commis depuis un an, en Corse et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, affirme, dans un communiqué, vouloir respecter une trêve « sur le territoire national corse » jusqu’aux élections régionales des 7 et 14 mars prochains. Le principal mouvement clandestin de l’île apporte son soutien aux candidats de Corsica nazione, qui sont aussi ceux du mouvement A Cuncolta.
vendredi 22 janvier
L’entreprise de convoyage de fonds Bastia Securita, proche du mouvement nationaliste A Cuncolta Indipendentista, s’est vue signifier la suspension de ses activités par arrêté préfectoral. Cette décision s’est imposée à la suite de la mise en examen du gérant de la société pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et infractions à la législation sur la réglementation des armes et des munitions ». Le préfet de Corse, Bernard Bonnet, a chargé les gendarmes d’assurer les transferts de fonds.
lundi 1er février
Ajaccio enregistre un minimum de -4°5.
mardi 2 février
Selon le journal Le Monde, les enquêteurs auraient « ciblé » les commanditaires et le commando criminel responsables de l’assassinat du préfet Erignac. Les premiers, basés en Haute-Corse, appartiendraient à la mouvance « enseignante » ultranationaliste. Le second, localisé dans la région d’Ajaccio, regrouperait cinq à six anciens activistes du FLNC auxquels se seraient joints d’anciens condamnés de droit commun et un ex-légionnaire. Les enquêteurs seraient à la recherche d’éléments probants leur permettant d’arrêter ces suspects.
samedi 6 février
Un attentat à l’explosif a visé dans la soirée la direction régionale des impôts, dans le centre de Marseille. L’explosion a fait d’importants dégâts. Les enquêteurs privilégient la piste corse en raison de la date de cette action, premier anniversaire de la mort du préfet Erignac.
vendredi 12 février
Les attentats qui ont visé, en moins d’une semaine, trois bâtiments publics à Marseille, Toulon et Aubagne, présentent des similitudes.
samedi 13 février
Le Premier ministre Lionel Jospin a annoncé un « recadrage » des services de police et de gendarmerie et des juges antiterroristes dans l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac.
dimanche 14 février
Un artificier du FLNC-Canal historique, Jean-Sylvain Cadillac, dit Patrick, trente-cinq ans, a été interpellé dans le village de Figari, en Corse du Sud. Condamné par contumace à la prison à perpétuité, en juin 1994, pour le meurtre par balles de Paul Albaladejo, il est considéré par la police comme l’un des spécialistes en explosifs du principal mouvement corse clandestin. Il pourrait aussi être impliqué dans plusieurs meurtres commis en Corse. Par ailleurs, l’un des deux prix Nobel de la paix 1998, l’Irlandais John Hume, a demandé, dans la soirée, à Bastia, aux nationalistes de « déposer les armes » car « la violence ne peut rien pour la paix ».
jeudi 18 février
Le FLNC-Canal historique a revendiqué quatre attentats commis récemment à Marseille, Toulon, Aubagne et Paris. Dans son communiqué, le mouvement clandestin a annoncé la couleur : « Nous frappons quand nous voulons, où nous voulons ». Par ailleurs, deux nationalistes ont été interpellés et Jean-Sylvain Cadillac a été mis en examen et écroué.
dimanche 21 février
Le procureur de la République de Bastia a ouvert trois informations judiciaires sur la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Haute-Corse, pour « ingérences, prise illégale d’intérêt, violation des règles des marchés publics, recel et favoritisme ».
mardi 2 mars
Une unité du génie a commencé à détruire la terrasse d’un restaurant en bord de mer, à Ajaccio. C’est l’une des douze constructions illégales qui seront démolies en Corse-du-Sud dans le cadre d’une remise en état du domaine public maritime corse.
dimanche 7 mars
Premier tour des élections régionales corses : douze listes sont en liste. Forte abstention : 42,71 % (le taux le plus élevé jamais réalisé). La liste RPR-DL, emmené par Baggioni et Rossi, est arrivé en tête avec 24,2 % des suffrages. La liste Zuccarelli (PRG) est en deuxième position avec 20,57 % (- 4,1 par rapport à mars 1998). Deux listes divers droite réunissent 9,1 % et 5,9 % ; deux listes divers gauche 6,75 % et 7,11 %. Une seule des cinq listes nationalistes peut se présenter au second tour : celle de Jean-Guy Talamoni, leader de Corsica Nazione, la vitrine électorale du FLNC-Canal historique qui atteint 10,4 % contre 5,2 % l’an dernier. Sept listes seront présentes au second tour (cinq listes ont été éliminées au premier tour : quatre nationalistes et celle du Front national).
dimanche 14 mars
Second tour des élections territoriales. La participation est passée de 57,3 % à 67,3 %. La coalition sortante majoritaire RPR-Démocratie libérale arrive en tête avec 27,28 % des voix mais perd dix points par rapport à 1998 (17 sièges, - 4) ; la Gauche plurielle perd aussi des voix (2,26 %) et ne recueille que 22,70 % (11 s., - 5) ; arrivé en troisième position, la lister nationaliste Corsica Nazione a progressé de plus de six points en atteignant 16,76 % des suffrages (8 s., + 3). Outre ces trois listes principales, la nouvelle assemblée compte aussi deux divers droite : la liste conduite par Jean-Louis Albertini 6,43 % (3 s., + 3) et celle de Philippe Ceccaldi 9,41 % (4s., - 1) ; et deux divers gauche : celle de Simon Renucci 9,67 % (5, + 5) et celle de Toussaint Luciani 7,71 % (3, - 1). Les partis de droite comptent désormais 24 sièges (- 2), la gauche 19 (- 1) et les nationalistes 8 (+ 3). Il n’existe plus de majorité absolue. Par ailleurs, dans la soirée, un capitaine de gendarmerie a été violemment agressé par deux hommes alors qu’il tentait de ramener le calme chez des militants nationalistes qui saluaient à coups de fusil le score obtenu par Corsica Nazione.
lundi 15 mars
Deux nationalistes ont été interpellés dans le cadre de l’enquête sur l’agression d’un gendarme la veille.
mardi 16 mars
Un militant nationaliste a été interpellé par la DNAT dans le cadre de l’enquête sur la mort du préfet Erignac. Il figurait en position non-éligible sur la liste Corsica Nazione.
mercredi 17 mars
La chambre d’agriculture de Haute-Corse a été dissoute, tant l’utilisation de l’argent publique par les élus de la profession agricole était « fantaisiste ». Une délégation provisoire de trois membres assurera la direction de l'organisme jusqu'aux nouvelles élections, dans trois ou quatre mois.
jeudi 18 mars
José Rossi (DL) et Jean Baggioni (RPR) ont été réélus, respectivement, président de l’Assemblée de Corse et président de son conseil exécutif. Les deux hommes ont été élu avec chacun vingt voix sur cinquante et un au troisième tour. Mais ils ne disposent que d’une majorité relative.
Les marins de la Société nationale Corse-Méditerranée se sont mis en grève pour protester contre l’ouverture à la concurrence des liaisons entre la Corse et le continent.
vendredi 19 mars
Jugé pour tentative d’attentat contre la chambre de commerce d’Ajaccio, trois nationalistes corses ont écopé de lourdes peines : dix, neuf et six ans de réclusion criminelle. Il s’agissait du premier procès devant la Cour d’assise spéciale de Paris concernant une affaire à connotation terroriste corse.
nuit du vendredi 19 au samedi 20 mars
Quatre attentats à l’explosif ont fortement endommagé le bâtiment du tribunal d’instance de Sartène (où une fillette a été légèrement blessée), la poste centrale de Bastia, la subdivision de l’Equipement à Calvi et le restaurant du centre de vacances du ministère de la Justice de Casabianda.
samedi 21 mars
Le trafic maritime de la Société nationale Corse-Méditerranée a repris.
vendredi 26 mars
José Rossi, président de l’Assemblée régionale réclame, au nom de « l’identité corse », le rétablissement du privilège d’exemption des droits de succession, supprimés par les députés de l’Assemblée nationale française. Cette revendication est aussi celle de la liste nationaliste Corsica Nazione.
Le président de la caisse de Crédit agricole de Porto-Vecchio a été mis en examen pour détournement de fonds. Il a bénéficié de quatre millions de francs de prêts abusifs de la banque verte.
dimanche 28 mars
Dans la matinée, une charge de forte puissance a détruit l’entrée du secrétariat aux affaires corses (Sgac), situé sur les hauteurs d’Ajaccio dans un immeuble d’habitation.
L’assemblée de Corse a élu, pour la première fois, un nationaliste à la présidence d’une de ses cinq commissions. Jean-Guy Talamoni, qui conduisait la liste Corsica Nazione, présidera la commission de l’Europe.
mardi 30 mars
Dans une interview au Figaro, José Rossi a tendu la main aux nationalistes. Pour répondre aux insulaires qui appellent très fortement à la paix et au développement, il faut, dit-il, « écarter des querelles d’étiquettes » et « rompre avec une organisation jacobine archaïque ».
mercredi 31 mars
La gendarmerie de Ghisonaccia (Haute-Corse) a été mitraillée, à 13 h 15, par des inconnus « cagoulés », circulant en voiture et en moto. Les agresseurs ont également lancé une charge explosive dans la cour de la caserne, mais elle n’a pas explosé.
vendredi 9 avril
Le budget de Corse présenté par Jean Baggioni a été repoussé d’une voix : vingt pour (dix-sept RPR-DL, trois DVD), vingt et une contre (onze gauche plurielle, deux DVD, cinq DVG, trois SE), neuf abstentions (huit nationalistes et un DVD).
nuit du samedi 10 au dimanche 11 avril
Une charge explosive de cinq kilos a causé d’importants dégâts à la perception de Prunelli di Fiumorbu (Haute-Corse). C’est la 19e fois que cette perception est prise pour cible.
mardi 13 avril
Le FLNC-Canal historique a revendiqué, dans un communiqué authentifié à Bastia, onze attentats dont des mitraillages visant des gendarmeries, commis en Corse au cours de ces dernières semaines. Le mouvement clandestin appelle à « l’unité du mouvement national » après la percée des nationalistes aux élections territoriales. Elle réclame une « négociation collective, sans exclusive aucune ».
samedi 17 avril
Peu après avoir neutralisé les gardiens dans la soirée, un commando de nationalistes s’est introduit dans les bâtiments d’un camp de repos de l’armée de l’air, près d’Ajaccio, et les ont fait sauter à l’explosif. Les auteurs de l’attentat l’ont signé avec une affichette.
nuit du mardi 20 au mercredi 21 avril
La paillote « Chez Francis », l’un des restaurants les plus côtés du golfe d’Ajaccio a été détruit dans un attentat. L’établissement était promis à la démolition avant la fin de l’été pour avoir été construit abusivement sur le bord de mer. Un tract retrouvé par les enquêteurs accuse le patron de la paillote, Yves Féraud, d’être une « balance des flics ».
lundi 26 avril
Le colonel Henri Mazères, commandant la légion de gendarmerie de Corse ainsi qu’un lieutenant et un adjudant-chef du Groupement de peloton de sécurité (GPS) ont été mis en examen, dans la soirée, pour « destruction volontaire en bande organisée », et « incarcérés provisoirement, ayant sollicité un délai pour préparer leur défense. » Ils sont accusés d’avoir fomenté l’attentat qui s’est produit dans la nuit du 20 au 21 avril.
mardi 27 avril
Le préfet de Corse Bernard Bonnet a été convoqué à Paris pour s’expliquer des récents évènements. En Corse, les nationalistes, dont il est la bête noire, réclament sa tête.
lundi 3 mai
Le préfet de Corse Bernard Bonnet a été placé en garde à vue dans la soirée à l’issue d’une perquisition effectuée à la préfecture de région. Le chef du GPS, Norbert Ambrosse, avait reconnu peu avant avoir mis le feu au restaurant sur ordre du patron de la gendarmerie en Corse, le colonel Mazères.
mercredi 5 mai
Bernard Bonnet a été mis en examen et écroué dans l’affaire de la paillote « Chez Francis ». Il est remplacé comme préfet de Corse par Jean-Pierre Lacroix, qui était préfet du Val-d’Oise depuis un an.
jeudi 6 mai
A l’occasion du cinquantième anniversaire du Conseil de l’Europe, la France a signé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires (adoptée en 1992), qu’elle considérait jusqu’alors comme contraire à la Constitution (décision déclarée anticonstitutionnelle le 15 juin).
vendredi 7 mai
Début du Rallye automobile de Corse, sixième manche du championnat du monde.
nuit du vendredi 7 au samedi 8 mai
Quatre nationalistes ont été interpellés après des incidents les opposant à des policiers.
dimanche 9 mai
Le pilote français Philippe Bulgaski a gagné le Rallye de Corse au volant de sa Citroën Xsara Kit Car. Il a devancé les Espagnols Jesus Puras (Citroën Xsara Kit Car) et Carlos Sainz (Toyota Corolla WRC).
nuit du lundi 10 au mardi 11 mai
Deux attentats ont eu lieu sur le continent - l’un à Nîmes, l’autre à Avignon -. La police n’écarte pas la piste nationaliste corse. Une tentative a aussi eu lieu à Cannes.
vendredi 14 mai
Pas de nouveau statut politique en Corse, a déclaré Elisabeth Guigou, ministre de la Justice.
samedi 15 mai
5 000 nationalistes ont défilé à Ajaccio, « pour une société corse de droite, une solution politique ». Si, pour la première fois depuis longtemps, les nationalistes étaient unis, ils n’ont pas réussi à rassembler au-delà.
mercredi 19 mai
Le nationaliste Mathieu Filidori, déjà mis en examen l’an dernier dans l’affaire des détournements de fonds au Crédit agricole, a été arrêté et transféré à Paris. Par ailleurs, le président de la Chambre des métiers de Corse-du-Sud a été placé en garde à vue dans la soirée. La police enquête sur des stages fictifs de la Chambre, subventionnés par l’Etat, et qui auraient servi à payer des joueurs des équipes de football d’Ajaccio.
jeudi 20 mai
Mathieu Filidori a été mis en examen pour complicité d’assassinat, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du préfet Erignac, et pour complicité d’attentats.
vendredi 21 mai
Les policiers antiterroristes ont opéré, dans la matinée, un nouveau coup de filet dans les milieux nationalistes : quatre hommes et leurs épouses ont été arrêtés dans les localités d’Alata, Cargèse et Sagone, au nord d’Ajaccio. Ce sont des dissidents d’A Cuncolta. Un important document aurait été saisi.
Entendu pour la première fois, à Paris, sur l’affaire de la paillote « Chez Francis », Bernard Bonnet a maintenu qu’il n’avait « pas donné d’instruction formelle » pour l’incendier.
samedi 22 mai
Quatorze mouvements nationalistes réunis à Prunelli di Fiumorbu (Haute-Corse) ont réaffirmé leur volonté de « travailler en commun à la réconciliation du mouvement national ».
nuit du samedi 22 au dimanche 23 mai
Un attentat à l’explosif non revendiqué a faiblement endommagé la villa d’un délégué CGT de Haute-Corse, Frédéric Turin, à Ville di Petrabugno, près de Bastia. La charge de faible puissance a légèrement blessé l’enfant du délégué syndical. C’est la quatrième fois que Turin est visé par un attentat.
lundi 24 mai
Quatre des huit hommes placés en garde à vue depuis cinq jours dans le cadre de l’enquête du préfet Erignac auraient avoué être les membres du commando qui avait froidement décidé de le supprimer. Il s’agit d’un groupe dissident du FLNC. Seul le tireur, un berger de Carghèse, Yvan Colonna, est en fuite.
mardi 25 mai
Un avis de recherche a été lancé à l’encontre d’un berger corse, auteur présumé du meurtre de Claude Erignac. Quatre autres nationalistes - Alain Ferrandi, Pierre Alessandri, Marcel Istria, Didier Maranelli - ont été mis en examen pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Ils rejoignent l’agriculteur Matthieu Filidori, un nationaliste historique, mis en examen il y a cinq jours.
jeudi 27 mai
Deux autres nationalistes ont été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du préfet Erignac. Il s’agit de Martin Ottaviani, le chauffeur, et de Joseph Antoine Versini, qui a préparé l’embuscade.
samedi 29 mai
Clôture du championnat de France de football de première division : les Girondins de Bordeaux ont remporté le cinquième titre de leur histoire. Le Sporting Club de Bastia est treizième.
en mai
Le Premier ministre Lionel Jospin a ratifié trente-neuf des quatre-vingt dix-huit engagements proposés par la Charte européenne des langues régionales.
mardi 1er juin
Les anciens président et directeur de la caisse régionale du Crédit agricole de Corse ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les prêts abusifs accordés par la banque.
mardi 8 juin
Le président de l’Assemblée territoriale de Corse et président du groupe Démocratie libérale, José Rossi, a été mis en examen pour « détournement de fonds publics ». Les faits remontent à l’époque où il dirigeait le conseil général de Corse-du-Sud.
dimanche 13 juin
Elections européennes (entre parenthèses les résultats en France) : liste socialiste Hollande 21,85 % (21,95), liste RPR Sarkozy 19,95 % (12,8), liste RPR dissidente Pasqua 12,8 % (13,05), liste chasseurs Saint-Josse 8,95 % (6,8), liste écologiste Cohn-Bendit 7,75 % (9,7), liste communiste Hue 7,25 % (6,8), liste UDF Bayrou 6,65 % (9,3), liste Front national Le Pen 3,9 % (5,7), liste extrême gauche Laguiller 3,9 % (5,2).
mardi 15 juin
Ancien responsable de la Cuncolta, Jean-Michel Rossi, estime que « les conditions de l’indépendance » de la Corse ne sont pas réunies. Il prône « l’interdépendance ». De son côté, le Mouvement pour l’autodétermination (MPA) a annoncé son autodissolution.
Le Conseil constitutionnel a jugé la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, signée par la France le 6 mai dernier, inconstitutionnelle en invoquant l’article 1 de la Constitution (« La France est un République indivisible ») et l’article 2 (« la langue de la République est le français ».
mercredi 16 juin
Le Conseil constitutionnel rejette la Charte européenne des langues régionales et minoritaires : elle attente aux principes d’égalité devant la loi, d’indivisibilité de la République et d’unicité du peuple français.
nuit du dimanche 20 au lundi 21 juin
Un attentat à l’explosif a endommagé la trésorerie générale des impôts, à Ajaccio.
nuit du lundi 21 au mardi 22 juin
Un attentat à l’explosif a visé une perception du centre-ville d’Ajaccio.
mardi 22 juin
Cinq proches d’Yvan Colonna, le berger de Cargèse recherché pour l’assassinat du préfet Erignac, ont été interpellés dans ce village du sud d’Ajaccio.
mercredi 23 juin
Dans un centre-ville d’Ajaccio transformé en camp retranché par la présence de plusieurs centaines de policiers et de gendarmes a eu lieu la reconstitution de l’assassinat du préfet Erignac, en présence des cinq personnes mises en examen.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 juin
Un nouveau mouvement nationaliste, « Armata corsa » (Armée corse), a revendiqué quatre attentats commis ces trois derniers mois dans l’île, lors d’une « conférence de presse clandestine » accordée dans le maquis, au quotidien Corse-Matin. Selon le journal, « une vingtaine d’hommes encagoulés, puissamment armés - fusils-mitrailleurs, tubes lance-roquettes - encadraient un porte-parole. Il s’agirait, en fait, du bras armé du mouvement politique nationaliste que s’emploient à fonder François Santoni et Jean-Michel Rossi.
lundi 28 juin
En visite en Corse, le ministre de l’Education nationale, Claude Allègre, a notamment promis de développer la langue et la culture corse.
nuit du lundi 28 au mardi 29 juin
Le FLNC s’est adressé à son tour à la presse convoquée de nuit. Le principal mouvement armé clandestin a revendiqué six attentats récents sur le continent et dans l’île et une tentative.
samedi 3 juillet
Treize organisations nationalistes corses se sont engagées « solennellement et irrévocablement à bannir tout rapport de force violent entre nationalistes ». Les divisions entre mouvements rivaux auraient fait une quinzaine de morts entre 1993 et 1996.
lundi 5 juillet
Coup de chaud en Corse : 39° à Sartène !
mardi 6 juillet
Huit membres présumés du FLNC-Canal historique ont été interpellés et leurs domiciles perquisitionnés sans résultat à Toulon, à propos des attentats du printemps dernier en Corse et sur le continent.
jeudi 8 juillet
Le préfet de Haute-Corse, Bernard Lemaire, a autorisé, par arrêté, la reprise partielle des activités - suspendues depuis janvier - de la société de transfert de fonds Bastia Securita, proche des nationalistes. Mais ses agents ne pourront pas être armés.
mardi 20 juillet
Le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Sautter, a annoncé à Bastia que l’Etat consentirait « un effort financier exceptionnel » pour soutenir l’économie corse.
mercredi 21 juillet
Un commis boucher de vingt-huit ans, Dominique Savelli, a été assassiné en Haute-Corse.
mardi 27 juillet
La Division nationale antiterroriste a interpellé un garde-forestier de la région de Calvi, à la suite de diverses perquisitions menées pour retrouver la trace d’Yvan Colonna.
mercredi 28 juillet
La société Bastia Securita, proche d’A Cuncolta, a annoncé qu’elle allait cesser ses activités et déposer son bilan.
vendredi 30 juillet
La façade de la sous-préfecture de Corte a été mitraillée.
du samedi 7 au dimanche 8 août
Les nationalistes, réunis lors de « journées internationales » à Corte, sont bien décidés à oublier leurs querelles du passé, souvent meurtrières. Ils ont confirmé leur volonté de travailler désormais ensemble. Avec, pour premier objectif, d’élaborer un projet politique qui donnerait à l’île une plus grande autonomie. L’indépendance restant le but ultime. « L’objectif est d’inclure le pluralisme dans le mouvement national », a résumé Joseph Colombani, porte-parole du Comité de Fiumorbu, qui regroupe la totalité des quinze mouvements et partis composant la nébuleuse nationaliste corse. Pour autant, toutes les divergences, toutes les dissensions, n’ont pas disparu. Certains mouvements n’ont pas répondu à l’invitation lancée par A Cuncolta Indipendentista, la vitrine légale du FLNC-Canal historique. D’autres ne sont venus qu’en observateurs.
jeudi 12 août
L’un des chefs historiques des autonomistes corses, Edmond Simeoni, réclame une « solution politique de la question corse ». Celui qui répète depuis 1976 que « la violence clandestine est inadaptée et mène à l’impasse » demande une large concertation au sein de la société corse, qui porterait sur les institutions, la fiscalité, la langue, la culture, la justice et la solidarité sociale. « Le projet politique issu de cette concertation pourrait avoir pour traduction institutionnelle un statut d’autonomie ».
vendredi 13 août
En trois jours, quatre-vingt départs de feux ont embrasé la Corse. Un berger a été mis en examen pour incendie volontaire.
samedi 14 août
Tous les incendies sont maîtrisés en Corse. La secrétaire d’Etat au Tourisme, Michelle Demessine, s’est rendue sur les lieux de l’incendie de Palasca (nord-ouest), où elle a demandé à la justice de « faire preuve de fermeté pour les incendiaires ».
vendredi 20 août
Armata Corsa, un groupe nationaliste clandestin, a revendiqué l’assassinat d’un commis boucher de vingt-huit ans, en Haute-Corse, le 21 juillet. Dans son communiqué, Armata Corsa assure que la victime s’apprêtait à tuer un nationaliste « pour le compte d’un pseudo-responsable ».
La Corse a très très chaud : il fait 38°3 à Bastia, 39°0 à Ajaccio !
dimanche 22 août
Un journaliste du quotidien Corse-Matin a été mis en garde-à-vue toute la journée, à Porto-Vecchio, dans le cadre de l’assassinat du jeune commis boucher.
jeudi 26 août
Le nationaliste Marcel Lorenzoni, mis en examen et écroué dans le cadre de l’assassinat du préfet Erignac, a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire.
nuit du lundi 30 au mardi 31 août
Un attentat à l’explosif a endommagé les locaux de la perception de Calacuccia, près de Corte. Vers minuit quinze, une charge de moyenne puissance a soufflé la porte et brisé les vitres. L’attentat n’a été ni signé, ni revendiqué.
mercredi 1er septembre
En enquêtant sur un trafic de stupéfiants, la police du Nicaragua a mis la main sur cinq Corses dont trois - Marcel Zonza, Etienne Lovisi et Paul Giacomi - étaient recherchés par la police française. Les autorités nicaraguayennes les ont tous expulsés, mais trois seulement ont été renvoyés vers Paris. L’ancien chef du MPA Alain Orsini se trouvait aussi au Nicaragua mais il a faussé compagnie aux policiers de Managua qui ignorent où il se trouve maintenant.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 septembre
Peu avant minuit, les locaux de l’Institut de gestion sociale des armées (Igesa), à Bastia, ont été endommagés par un attentat à l’explosif.
dimanche 5 septembre
Explosion d’une bombe devant la Trésorerie d’Ajaccio dans la soirée.
lundi 6 septembre
Le Premier ministre Lionel Jospin est arrivé en Corse pour son premier séjour dans l’île en tant que chef du gouvernement. Devant l’assemblée de Corse, il a réaffirmé que l’arrêt de la violence est un préalable non négociable. Une attitude approuvée par l’ensemble des élus de l’assemblée, à l’exception des nationalistes de Corsica Nazione. Un attentat à l’explosif a visé le tribunal d’instance de Porto-Vecchio.
mardi 7 septembre
Lionel Jospin a quitté la Corse dans la soirée.
Le FLNC-Canal historique a revendiqué six attentats et deux tentatives d’attentats perpétrés récemment en Corse.
mercredi 15 septembre
Gros orage sur Solenzara : cent quarante-cinq mm de pluie !
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 septembre
Attentat contre le rectorat d’Ajaccio.
nuit du vendredi 17 au samedi 18 septembre
Une série d’attentats à l’explosif a secoué la Corse, sans faire de blessés. Ces actions ont frappé simultanément cinq bâtiments abritant des services de l’Equipement dans cinq villes différentes (Corte, Calvi, Ajaccio, Porto-Vecchio et Sartène). Ces actions n’ont pas été revendiquées. Au cours de la même nuit, une famille d’agriculteurs d’origine bretonne a été victime d’une opération commando à Porto-Vecchio : un hangar a explosé.
lundi 20 septembre
Le FLNC-Canal historique (ou Armata Corsa) a revendiqué quatre attentats commis en Corse, notamment celui contre la famille bretonne. Par ailleurs, un engin explosif de vingt kilos, dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découvert par des enfants dans la cour d’un immeuble de la direction départementale de l’Equipement à Bastia.
nuit du mardi 21 au mercredi 22 septembre
Six avions, deux de tourisme et quatre planeurs, ont été mis hors d’usage dans l’explosion d’un hangar sur le petit aérodrome de Ghisonaccia.
mercredi 22 septembre
Le collectif antiraciste corse « Ava Basta » a condamné l’attentat perpétré contre les agriculteurs bretons.
nuit du dimanche 26 au lundi 27 septembre
Deux attentats ont été commis contre des bâtiments de la gendarmerie et d’EDF à Propriano, en Corse-du-Sud. Deux véhicules rangés dans le garage attenant à la gendarmerie ont été endommagés Une tentative d’attentat a également été découverte devant le bâtiment des douanes.
mardi 28 septembre
Deux nationalistes corses ont été mis en examen pour le meurtre d’un militant de l’Accolta naziunale corsa (ANC), tué de onze balles dans le dos à Lucciana, en août 1998. Stéphane Braggia et Christophe Pieri sont en détention provisoire pour association de malfaiteurs depuis le 4 octobre 1998.
du mercredi 29 septembre au vendredi 1er octobre
La commission d’enquête sénatoriale sur la politique de sécurité menée par l’Etat en Corse a siégé à Ajaccio.
nuit du jeudi 30 septembre au vendredi 1er octobre
Cinq attentats ont été commis en Corse-du-Sud : contre la Caisse d’Epargne de Porto-Vecchio, une agence EDF d’Ajaccio, la trésorerie de cette ville ainsi qu’un bureau de poste à Porticcio. Une action commando a été également menée dans une résidence secondaire appartenant à un continental, près de Bonifacio. Ces attentats n’ont été ni signés ni revendiqués.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 octobre
Deux attentats ont détruit un hangar et un bâtiment de l’office d’équipement hydraulique, dans la plaine orientale de la Corse. Il n’y a pas eu de blessés mais une cinquantaine de brebis ont péri dans l’explosion du hangar appartenant à un berger éprouvant de la sympathie pour les idées nationalistes. Ces deux actions n’ont pas été revendiquées.
du mardi 5 au jeudi 7 octobre
Une quinzaine de personnes ont été interpellées en Corse et en région parisienne, dans le cadre d’une enquête sur un réseau de trafiquants d’armes.
mercredi 6 octobre
Ange Mancini, cinquante-cinq ans, nommé préfet en Conseil des ministres, prend les fonctions de préfet adjoint pour la sécurité en Corse.
nuit du mercredi 6 au jeudi 7 octobre
Une dizaine d’hommes armés et cagoulés, appartenant au FLNC-Canal historique, a tenu une conférence de presse clandestine dans une maison isolée dans le maquis, près d’Ajaccio. Répondant négativement à Lionel Jospin, ils ont répété qu’il n’était pas question d’abandonner l’action violente avant toute discussion sur le statut de la Corse. En outre, ils ont revendiqué deux attentats.
jeudi 7 octobre
Visite en Corse de la ministre de l’Intérieur, Elisabeth Guigou.
La perception de Vescovato (Haute-Corse) a été détruite, peu avant 21 h 30, par l’explosion de deux charges, à deux minutes d’intervalle. Le bâtiment est inutilisable.
nuit du jeudi 7 au vendredi 8 octobre
Vers minuit, un attentat a provoqué des dégâts importants dans un bâtiment de l’Office nationale des forêts, à Corte.
vendredi 8 octobre
Un groupe clandestin inconnu à ce jour, le « Fronte Patriotu Corsu » a revendiqué six attentats et trois tentatives d’attentats commis dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre. Par ailleurs, deux nationalistes ont été mis en examen et écroués, dans la soirée. Ils ont reconnu avoir participé à l’attaque d’un lycée niçois, en 1994, au cours d’une épreuve de l’agrégation. Cette action avait été revendiquée par le FLNC Canal historique.
samedi 9 octobre
Le Premier ministre Lionel Jospin a appelé de nouveau les élus nationalistes corses à condamner la violence « en préalable » à toute discussion sur les institutions de l’île. Ce que se sont refusés jusqu’à présent à faire les élu de Corsica Nazione à l’assemblée territoriale corse.
mercredi 27 octobre
Le FLNC Canal historique a revendiqué six attentats à l’explosif commis depuis début octobre. Il s’agit des attentats commis contre les perceptions de Sartène, Corte et Vescovato, les bureaux de l’Office national des forêts à Corte, le domicile d’un inspecteur des impôts à la sortie de Bastia et un garage de la police dans la zone industrielle de Bastia.
nuit du mercredi 27 au jeudi 28 octobre
Un attentat a été commis contre l’hôtel des impôts du XIIe arrondissement de Paris. Deux enfants ont été légèrement blessés et trois passants projetés au sol par le souffle de l’explosion. La police pense à la piste corse.
jeudi 4 novembre
Le FLNC a revendiqué l’attentat commis à Paris le 28 octobre dernier. Dans un communiqué, le mouvement clandestin explique que, « par cette action », il démontre sa capacité à agir au cœur même de la capitale malgré les mesures de sécurité renforcées « le jour de la venue du chef de l’Etat iranien ».
Huit organisations nationalistes corses ont présenté à Ajaccio un projet en quinze points dans lequel elles réclament la souveraineté nationale et « l’amnistie de tous les patriotes corses incarcérés, recherchés et poursuivis ». Les organisations rejettent « tout préalable au dialogue », opposant une fin de non recevoir à Lionel Jospin qui a fait du renoncement à l’action violente le préalable à une évolution du statut de l’île.
nuit du jeudi 11 au vendredi 12 novembre
A Saint-Florent (Haute-Corse), trois continentaux ont été ligotés dans une résidence de bungalows par un commando d’une dizaine d’hommes se réclamant du FLNC-Canal historique. Trois autres attentats, ni signés ni revendiqués, ont touché des résidences secondaires en Corse-du-Sud (Porto-Vecchio, Coggia, Olmeto).
dimanche 14 novembre
Le ministre de la Fonction publique, Emile Zuccarelli, ancien maire de Bastia, s’est dit « atterré » par les derniers attentats en Corse. Il les a qualifiés de « racistes et fascistes ». Le ministre a estimé qu’ils devraient être « condamnés comme tels par tous les élus de Corse, sans faux-fuyants ni tergiversations ».
mercredi 17 novembre
Deux commissions d’enquête parlementaires dénoncent les « multiples dysfonctionnements » qui affectent, en Corse, les services de sécurité de l’Etat. En cause, notamment, des rivalités policières qui auraient favoriser la fuite du meurtrier présumé du préfet Erignac. Les juges sont aussi pointées du doigt
lundi 22 novembre
Ouverture devant la Cour d’assises spéciale de Paris du procès de deux nationalistes, Charles Santoni et Jean-Luc Orsoni, accusés de la mort d’un policier du Raid, le 16 avril 1996.
Le FLNC-Canal historique a revendiqué trois attentats contre des bâtiments publics (le Trésor public à Vico, la recette des douanes à Porto-Vecchio, l’Equipement à Corte) et plusieurs actions contre des personnes ou intérêts privés, notamment l’attaque de trois résidents ligotés à Saint-Florent dans la nuit du 11 au 12 novembre.
jeudi 25 novembre
Deux bombes ont explosé à quelques minutes d’intervalle, à midi, à Ajaccio, blessant sept personnes. Les explosions ont partiellement détruit les bâtiments de l'Urssaf et de la DDE. Vingt-cinq minutes plus tôt, deux appels anonymes avaient annoncé ces attentats, fournissant une liste de cibles. Il s'agit des attentats les plus graves depuis l'assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1998.
Charles Santoni a été condamné à vingt-huit ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises spéciale de Paris. Les juges l’ont reconnu coupable du meurtre du policier du Raid et de tentative de meurtre contre deux autres policiers, le 16 avril 1996, à Ajaccio.
vendredi 26 novembre
Dans la matinée, des agents de la fonction publique ont manifesté à Ajaccio et à Bastia pour « rejeter la violence terroriste ». Des fausses alertes à la bombe ont entretenu la psychose. Sur le plan politique, le conseil général de la Corse du Sud a tenu une session extraordinaire contre la violence. Une démarche semblable a eu lieu, dans l’après-midi dans le cadre de l’assemblée territoriale. Les autorités ont annoncé le rétablissement, le 29 novembre, du plan Vigipirate.
Après huit ans d’études et de débats, l’Italie, la France et Monaco viennent de créer le premier sanctuaire baleinier de l’hémisphère nord. Il couvre une superficie de près de 84 000 km² en Méditerranée, comprise entre Hyères (France), Grosseto (Italie), Capo Ferro et Capo Falcone (Sardaigne).
samedi 27 novembre
Silencieusement, 2 000 personnes, dont plusieurs officiels, ont manifesté à Ajaccio pour protester contre la violence dans l’île.
nuit du samedi 27 au dimanche 28 novembre
Une charge de vingt litres d’un mélange de nitrate et de fuel - l’explosif utilisé il y a deux jours, dans les deux attentats d’Ajaccio - a été découverte sur le bord d’une fenêtre de la mairie de Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud). Ce bourg, à une vingtaine de kilomètres d’Ajaccio, a pour maire José Santoni. Selon les démineurs, la charge n’a pax explosé à cause d’un dysfonctionnement du système de mise à feu.
lundi 29 novembre
Réactivation du plan Vigipirate en Corse.
mardi 30 novembre
Lionel Jospin est désormais prêt à dialoguer sans préalable avec les indépendantistes corses. Il l’a déclaré à l’Assemblée nationale en invitant l’ensemble des élus de l’Assemblée de Corse à venir le rencontrer à Matignon.
Un groupe nationaliste corse jusqu’alors inconnu, Clandestinu, a revendiqué, dans la soirée, les attentats commis le 25 novembre à Ajaccio. Ce groupe, « issu de la lutte de libération nationale », déclare avoir « décidé d’occuper le terrain militaire pour forcer l’Etat français à engager le règlement politique de la question corse ». Et d’ajouter : « Si un signe d’ouverture n’est pas donné rapidement, nous serons dans l’obligation de porter nos coups sur le sol français ».
nuit du mardi 30 novembre au mercredi 1er décembre
L’Office corse de l’environnement a été mitraillé. Six balles de gros calibre tirées d’une voiture.
mercredi 1er décembre
Les élus nationalistes corses ont accepté l’invitation lancée la veille par Lionel Jospin. Ils rencontreront le Premier ministre à Matignon.
jeudi 2 décembre
Les élus corses seront reçus à Matignon le 13 décembre.
L’enseignant nationaliste Jean Castela a été mis en examen, à Paris, pour complicité d’assassinat dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du préfet Erignac. Déjà mis en examen et écroué dans d’autres dossiers, Jean Castela est soupçonné d’avoir été l’inspirateur de l’assassinat du préfet et d’avoir participé à l’élaboration et la diffusion du communiqué de revendication.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 décembre
Un restaurant marocain a été totalement détruit à Porto-Vecchio. Une autre charge de forte puissance, dont le système de mise à feu n’a pas fonctionné, a été découverte devant la devanture d’une boucherie marocaine.
lundi 6 décembre
Une déflagration provoquée par un explosif de faible puissance a provoqué des dégâts très légers au premier étage d’un lycée de Bastia.
vendredi 10 décembre
La Corse est coupée du continent : après les aéroports, les ports se sont à leur tour fermés à tout trafic, par solidarité avec les salariés de la compagnie aérienne CMM. Cette compagnie est en grève depuis plusieurs jours pour défendre le monopole dont elle dispose dans le ciel de l’île de Beauté.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 décembre
Cinq attentats ont été perpétrés en Corse, visant principalement des bâtiments publics. Deux personnes ont été interpellées en flagrant délit : l’une tirait contre la façade du tribunal d’instance de Corte ; l’autre venait de déposer une bombe devant la perception de Porto-Vecchio.
lundi 13 décembre
Lionel Jospin s’est déclaré « plutôt confiant », dans la soirée, à l’issue d’une rencontre de quatre heures à Matignon avec vingt-huit élus corses. A l’issue de cette réunion, les deux représentants nationalistes de Corsica Nazione, Jean-Guy Talamoni et Paul Quastana, ont appelé « solennellement » les Corses à « s’engager dans la nouvelle « démarche ». Si le Premier ministre a reconnu que l’Etat a « sans doute des responsabilités » dans les insatisfactions du peuple corse, « le gouvernement condamnera et combattra la violence toujours et en toutes circonstances », a-t-il ajouté. Dès la matinée, le FLNC-Canal historique prenait « acte de la volonté affirmée de dialogue du Premier ministre de la France, qui marque un changement radical d’attitude ». Ce mouvement se déclarait « en mesure de prendre une initiative historique » en cas de « processus de règlement politique global ».
vendredi 17 décembre
L’abrogation de l’arrêté Miot - il permettait l’exonération des droits de succession en Corse - devrait être suspendue pendant un an, dans l’attente d’une réforme plus globale de la fiscalité dans l’île. La décision de principe a été prise par Lionel Jospin, mais le dispositif concret n’est pas encore arrêté.