1645
mardi 14 février
Décès à Paris du cardinal Mgr François de La Rochefoucauld, à l’âge de 86 ans.
samedi 25 février
La Compagnie des Îles d’Amérique nomme Noël Patrocle de Thoisy gouverneur-général de l’île Saint-Christophe (repoussé par de Poincy, le gouverneur en place, il s’installera en Guadeloupe en attendant).
vendredi 24 mars
Conduits par le président Gayant, les jeunes conseillers du Parlement de Paris se réunissent dans la chambre Saint-Louis. Une réunion de la Grand Chambre est décidée pour le 27 mars.
dimanche 26 mars
L’armée franco-saxonne du maréchal de Turenne, forte de 11 000 hommes, franchit le Rhin à Spire avant de se diriger vers la Souabe.
lundi 27 mars
Réunion de la Grand Chambre.
mardi 28 mars
La délégation du Parlement de Paris se rend auprès de la reine, qui, indisposée, refuse d’abord de les recevoir. Puis, conseillée par Mazarin, elle reçoit les parlementaires et les blâme sévèrement. Bayon est arrêté et conduit à Pignerol (où il meurt dans l’année). Gayant et deux autres conseillers (Leconte-Montauglan et Queslin) sont temporairement exilés.
dimanche 16 avril
Dimanche de Pâques.
samedi 29 avril
Turenne établit son quartier général dans la vieille forteresse teutonique de Bad Mergentheim [Bade-Wurtemberg], au sud de Wurtzbourg.
vendredi 5 mai
Bataille de Bad Mergentheim : l’armée bavaroise de Franz von Mercy (4 300 fantassins, 5 300 cavaliers, 9 canons) bat à Herbsthausen l’armée française de Turenne (3 500 fantassins et 5 500 cavaliers). Les vaincus déplorent 2 600 tués et 59 étendards perdus, les vainqueurs 500 morts.
dimanche 14 mai
En Amérique du Nord, Français et Iroquois signent un traité de paix qui met un terme à trois ans de guerre.
lundi 22 mai
Le général Magalotti, qui conduisait le siège de La Mothe-en-Bassigny, est mortellement blessé à la tête sous le bastion de Vaudémont d’un coup de mousquet tiré par le chanoine Héraudel.
vendredi 26 mai
Ouverture à Paris de l’Assemblée du clergé. Gondi y prononce un discours blessant pour la mémoire de Louis XIII et de Richelieu. La reine Anne et Mazarin le rabrouent vertement.
mardi 30 mai
Emeute des harengères des Halles à propos du Merlin : elles veulent défendre le neveu de leur curé, Etienne Tonnelier (qui avait fermé les yeux de Richelieu], contre un certain Poncet, protégé de Séguier.
dimanche 18 juin
Décès à Auteuil de l’archevêque de Bordeaux Mgr Henri de Sourdis. Ancien amiral de Louis XIII, il était âgé de 53 ans.
mardi 20 juin
Le comte César du Plessis-Praslin est fait maréchal de France.
du jeudi 29 juin au lundi 3 juillet
Sédition de femmes à Montpellier.
vendredi 30 juin
Le comte danois Josias de Rantzau est créé maréchal de France. Il abjure le protestantisme.
samedi 1er juillet
Après 205 jours de siège, les défenseurs lorrains de la forteresse de La Mothe-en-Bassigny capitulent devant les Français.
mercredi 26 juillet
Louis-Henri IV de Paraillan de Gondrin, coadjuteur de l’archevêque de Sens, fait son rapport devant l’assemblée du clergé sur la condamnation de René de Rieux, évêque de Léon, pour son soutien accordé jadis à la sédition de Montmorency en Languedoc.
jeudi 27 juillet
Le porte-parole de l’assemblée du clergé réclame plus de sévérité envers les protestants, et l’abrogation de la déclaration du roi du 8 juillet 1643.
vendredi 28 juillet
Naissance au château de Blois d’une cousine du roi Louis XIV. La princesse Marguerite-Louise d’Orléans (mademoiselle d’Orléans) est le premier enfant du prince Gaston d’Orléans et de Marguerite de Lorraine.
jeudi 3 août
Bataille d’Alerheim (dite aussi seconde bataille de Nördlingen) : forte de 17 000 hommes (6 000 Français, 6 000 Hessois, 5 000 soldats de Weimar, 27 canons), l’armée commandée par Louis II de Bourbon (duc d’Enghien) et Henri de La Tour d’Auvergne (vicomte de Turenne) a vaincu les 15 000 à 16 000 Império-Bavarois (29 canons) du général Franz von Mercy en Souabe, à 80 km au sud-ouest de Nuremberg. Les vaincus déplorent 2 500 tués (dont son commandant en chef) et blessés, 1 500 prisonniers et 12 canons et 8 drapeaux saisis. Du côté des vainqueurs 4 000 hommes ont été perdus. Parmi les tués côté français, on recense le marquis de Pisani (fils unique de la marquise de Rambouillet) et La Châtre.
en août
L’acteur Molière est incarcéré pour une dette de 142 livres.
samedi 2 septembre
Le duc d’Enghien tombe malade devant Heilbronn. Délirant pendant plusieurs jours, on le transporte à Philipsbourg, puis à Chantilly, où l’on craint pour sa vie et sa raison.
mercredi 6 ou jeudi 7 septembre
Un lit de justice impose au Parlement l’enregistrement de plusieurs textes discutés, notamment divers édits d’alourdissement fiscal : les édits bursaux portent sur la création de nouveaux offices et des droits à percevoir sur les métiers. Le Parlement se soumet, mais la régence renonce néanmoins au toisé et à la taxe des Aisés.
vendredi 8 septembre
En Flandre romane, l’armée française met le siège devant Armentières, à 15 km au nord-ouest de Lille. Le gouverneur de la place espagnole, le sieur de Maugré, négocie la capitulation et une reddition honorable.
mardi 19 septembre
Blaise Pascal fait vérifier les expériences de Torricelli (1643) à diverses altitudes par son beau-frère Etienne Périer, qui mesure les hauteurs de mercure au sommet du Puy de Dôme. Il trouve des différences significatives.
mercredi 20 septembre
Une paix est signée en Nouvelle-France entre les colons français et les Agniers (Iroquois) - elle ne durera qu’un an.
lundi 25 septembre
Signature au château de Fontainebleau du contrat de mariage entre le roi Ladislas IV de Pologne et la princesse française Marie-Louise de Gonzague-Nevers.
mercredi 27 septembre
L’ambassadeur polonais quitte Fontainebleau avec l’accord de la cour de France pour le mariage de Marie de Gonzague avec le roi de Pologne.
dimanche 8 octobre
Jeanne Mance fonde le premier hôpital d’Amérique du Nord, l’Hôtel-Dieu de Montréal.
dimanche 15 octobre
Départ de Marie-Louise de Gonzague pour la Pologne.
en octobre
Gondi entre en conflit avec la cour en refusant à l’évêque polonais de Varmie l’autorisation de célébrer à Notre-Dame le mariage, par procuration, de Marie-Louise de Gonzague avec le roi de Pologne Ladislas IV.
Mazarin fait détruire la citadelle lorraine de La Mothe-en-Bassigny (commune d’Outremécourt, en Haute-Marne).
dimanche 5 novembre
Ladislas IV épouse par procuration la princesse française Marie-Louise de Gonzague.
jeudi 14 décembre
Représentation au Petit-Bourbon (hôtel particulier situé face au Louvre) par des acteurs italiens de La finta pazza, opéra de Francesco Sacrati. Précurseur de l’opéra-ballet français, il s’agit du premier opéra alliant musique et ballets.
dans l’année
Prise de Trèves.
Antoine d’Aumont devient lieutenant général des armées.
Le maréchal Antoine III, comte de Gramont, succède à son père Antoine II dans les gouvernements de Navarre, Béarn, Bayonne.
La Compagnie des Cent-Associés remet le monopole de la traite des fourrures à la communauté des habitants du Canada, contre une redevance qui doit permettre de régler ses dettes.
Jean-Jacques Olier, curé de Saint-Sulpice, fonde la Compagnie de la Passion, où il enrôle de grands seigneurs résolus à refuser le recours au duel, quoi qu’il puisse leur en coûter.
Blaise Pascal (22 ans) présente sa machine à calculer, la Pascaline, qu’il développait depuis 1642.
Une tempête détruit une partie du phare de Cordouan, le plus ancien de France, à l’entrée de la Gironde.
1646
jeudi 4 janvier
Décès du maréchal de France Gaspard III de Coligny, duc de Châtillon, à l’âge de 62 ans.
mardi 20 février
A Paris, la reine Anne d’Autriche pose la première pierre d’une nouvelle église de Saint-Germain-des-Prés, Saint-Sulpice (qui ne sera achevée qu’en 1788).
en février
Le gouverneur de Fort-Dauphin (Madagascar), Jacques de Pronis est emprisonné par les colons insurgés.
samedi 10 mars
Le roi de Pologne Ladislas IV Vasa (50 ans) a épousé à Varsovie la princesse française Marie-Louise de Gonzague (34 ans), fille de Charles III de Nevers.
mardi 13 mars
Nouvelle déclaration contre les duels.
jeudi 15 mars
Mazarin est nommé intendant de l’éducation du jeune roi.
fin mars
Le religieux théatin italien Giuseppe Zongo Ondedei arrive à Paris (où il va devenir l’éminence grise de Mazarin).
en mars
Le jeune Florentin Giovanni Battista Lulli (Jean-Baptiste Lully), treize ans, arrive en France, à Paris. Il entre comme garçon de chambre au service de la duchesse de Montpensier (la Grande Mademoiselle), qui désire parfaire ses connaissances de la langue italienne.
dimanche 1er avril
Dimanche de Pâques : Gondi se dispute avec Gaston d’Orléans, oncle de Louis XIV, au sujet d’une affaire de préséance en la cathédrale Notre-Dame de Paris.
en mai
Début du premier siège de Lérida (Catalogne) par l’armée française d’Henri de Lorraine, comte d’Harcourt. La garnison espagnole compte 5 000 hommes.
Tous les vaisseaux de Provence, portant 6 000 hommes avec le maréchal de Brézé et le prince Thomas de Savoie, rallié à la France, partent attaquer les possessions espagnoles d’Italie (Toscane).
jeudi 14 juin
Combat naval franco-espagnol d’Orbitello : aucune perte de navire des deux côtés, mais échec français. Décès de l’amiral et duc Jean-Armand de Brézé (27 ans), neveu de Richelieu et fils du maréchal de Brézé.
mardi 19 juin
L’archevêque et prince-électeur de Trèves Mgr Philipp Christoph von Sötern rompt l’accord signé avec l’empereur l’année précédente et conclut une alliance secrète avec la France : il confie la forteresse de Philippsburg à ses alliés pour qu’ils y tiennent durablement garnison.
lundi 25 juin
Décès du premier médecin du roi, Jacques Cousinot, à l’âge de 60 ans environ. François Vautier lui succède peu après.
mercredi 27 juin
Décès à Rome du cardinal français Achille d’Etampes de Valençay, à l’âge de 53 ans.
vendredi 29 juin
Alors qu’il allait cesser le siège, faute de munitions, Gaston d’Orléans enlève Courtrai aux Espagnols.
lundi 16 juillet
Enregistrement au Parlement des lettres de l’amirauté pour la reine ; celle-ci refuse en fait de céder l’amirauté au duc d’Enghien.
mercredi 18 juillet
Gaston d’Orléans quitte Courtrai pour poursuivre l’armée de Charles IV de Lorraine.
samedi 28 juillet
Evêque de Coutances depuis 1627, Mgr Leonor Ier de Goyon-Matignon (42 ans) est nommé évêque de Lisieux.
lundi 30 juillet
L’Assemblée du clergé ayant terminé ses travaux, Gondi prononce le discours de clôture. Il déplaît à la cour en affirmant que le roi doit se soumettre à la volonté de Dieu, dont les ecclésiastiques sont les interprètes, et en s’élevant contre la participation du clergé aux dépenses de l’Etat.
en juillet
Le contrôleur général Particelli d’Emery remplace le président de Bailleul comme surintendant des Finances.
mercredi 1er août
Bergues se rend à Gaston d’Orléans.
samedi 4 ou lundi 6 août
Dans les Pays-Bas espagnols (Flandre), l’armée française de Gaston d’Orléans met le siège devant le fort de Mardyck, à deux kilomètres à l’ouest de Dunkerque (qui ravitaille la forteresse assiégée). Du côté français, La Rochefoucauld, Gourville, Bussy et le duc d’Enghien participent au siège.
du dimanche 19 au jeudi 23 août
Réception au château de Fontainebleau d’Henriette Marie de France, reine d’Angleterre et tante de Louis XIV, et de son fils le prétendant au trône Charles (futur roi Charles II).
samedi 25 août
Grâce au blocus imposé à Dunkerque par l’amiral hollandais Marten Tromp, Mardyck se rend à l’armée française. De nombreux gentilshommes français ont été tués et La Rochefoucauld a été blessé à l’épaule par un tir de mousquet.
vendredi 7 septembre
Les Français du duc d’Enghien mettent le siège devant le port espagnol de Dunkerque. Ils s’emparent également de Furnes.
Dans l’océan Indien, les premiers habitants de l’île Bourbon [Réunion] sont ramenés à Fort-Dauphin, à Madagascar ; l’île redevient inhabitée.
mardi 11 septembre
La Rochefoucauld devient mestre de camp d’un régiment de cavalerie de son nom.
samedi 22 septembre
Edit du tarif révisant le régime des droits d’octroi qui pèsent sur les produits de grande consommation entrant à Paris. Il impose les marchandises sans faire aucune distinction de personnes parmi les assujettis. Le Parlement demande en vain que son application soit limitée aux riches marchands des Six-Corps.
vendredi 28 septembre
L’armée franco-suédoise de Turenne et Wrangel met le siège devant Augsbourg (Bavière).
fin septembre
Contestation des élections consulaires à Albi ; début du conflit entre la ville et l’évêque Daillon du Lude.
vendredi 5 octobre
L’armée espagnole du marquis de Lleganez tente de forcer les lignes françaises lors du siège de Lérida. C’est un échec et les adversaires décident de camper sur leurs positions.
lundi 8 octobre
Victoire française en Italie, à Piombino.
jeudi 11 octobre
Après un mois de siège, le duc d’Enghien enlève Dunkerque aux Espagnols.
vendredi 12 octobre
Isolé et quasi ruiné depuis sa disgrâce et son emprisonnement (libéré en 1643), le maréchal marquis François de Bassompierre meurt de nuit au retour de voyage à Moulins. Il avait 67 ans.
lundi 15 octobre
Constatant que les Français qui reviennent d’Europe causent des décès dans leurs communautés (microbes), les Agniers (Iroquois) reprennent leurs hostilités contre les colons de Nouvelle-France : ils enlèvent les missionnaires jésuites Isaac Jogues et Lean de La Lande dans l’actuel Etat de New York.
mardi 16 octobre
Un Te deum est donné pour célébrer la prise de Dunkerque par le duc d’Enghien. La Grande Mademoiselle se déclare indisposée pour ne pas y assister et se dispenser ainsi de rendre hommage à son ennemi.
jeudi 18 octobre
En Amérique du Nord, pour conjurer la « sorcellerie » du père jésuite, un Agnier tue d’un coup de tomahawk Isaac Jogues (39 ans) dans le village d’Ossernenon [aujourd’hui Auriesville, Glen, comté de Montgomery, Etat de New York].
vendredi 19 octobre
Jean de La Lande (26 ans) est à son tour tué par les Iroquois.
samedi 20 octobre
Agé de 48 ans, Nicolas de Neufville, marquis de Villeroy et gouverneur du jeune (huit ans) Louis XIV, est nommé maréchal de France.
en octobre
Une flotte française réussit à s'emparer de l’île d'Elbe, où les corsaires provençaux vont trouver un point d'appui leur permettant de parasiter les trafics dans la Méditerranée occidentale.
En Amérique du Nord, les Iroquois reprennent les hostilités contre les Français.
samedi 3 novembre
Le duc François VI de La Rochefoucauld devient gouverneur du Poitou, son père ayant obtenu, en considération de ses propres services et de ceux de son fils, d’acheter pour lui cette charge au comte de Parabère, pour 300 000 livres.
mardi 20 novembre
Evêque de Saint-Malo depuis 1631, Mgr Achille Harlay de Sancy se retire, à l’âge de 65 ans (il décédera six jours plus tard). Il est aussi remplacé à la tête du diocèse malouin par son coadjuteur, Ferdinand de Neufville de Villeroy (38 ans).
nuit du mercredi 21 au jeudi 22 novembre
Les Espagnols de Lleganez parviennent à surprendre les soldats français assiégeant Lérida et à faire entrer dans la ville 800 chevaux chargés de farine. Suite à cet échec, le comte d’Harcourt ordonne le repli sur Balaguer, en abandonnant les bagages et l’artillerie.
mercredi 26 décembre
Le prince Henri II de Condé meurt à Paris à l’âge de 58 ans. Il laisse deux fils, Louis d’Enghien (25 ans), qui devient prince de Condé (Grand Condé), et Conti.
Naissance à Paris, au palais d’Orléans (aujourd’hui du Luxembourg), d’une cousine germaine de Louis XIV. La princesse Elisabeth-Marguerite d’Orléans (Mademoiselle d’Alençon) est le deuxième enfant de Gaston d’Orléans et de Marguerite de Lorraine.
dans l’année
Wrangel succède à Torstenssen à la tête de l’armée suédoise en Allemagne. Soutenus par leurs alliés français, les Suédois prennent Prague et envahissent la Bavière.
Gaston d'Orléans n’est plus Lieutenant général.
Godefroy, comte d’Estrades, effectue une ambassade extraordinaire en Hollande.
Ouverture à Paris de la première des petites écoles de Port-Royal, rue Saint-Dominique-d’Enfer.
1647
vendredi 4 janvier
Sur la rive orientale du lac de Constance, les armées alliées de Suède et de France commandées par Wrangel s’emparent de la ville autrichienne de Bregenz, dans le Vorarlberg.
vendredi 11 janvier
Le jeune Louis XIV, qui est au plus mal, se rend à souper chez son oncle le duc d’Orléans, où il boit excessivement à la santé de son hôte, héritier du trône.
en janvier
Mazarin fait venir en France neveux et nièces de Rome (Anne-Marie Martinozzi, Paul Mancini, Laure Mancini, Olympe Mancini) ; ils s’attardent quelques mois à Lyon pour apprendre la langue et les manières françaises.
samedi 2 mars
Création au Palais-Royal de Paris d’Orphée, opéra de Luigi Rossi, sur un livret de Francesco Buti. L’œuvre a été commandée au compositeur italien par le cardinal Mazarin, qui fait venir des chanteurs de Rome et de Florence, par l’intermédiaire de son secrétaire E. Benedetti.
14 mars
Les succès de Turenne sur le Rhin contraignent la Bavière et Cologne à signer un armistice, à Ulm, avec la France, la Suède et la Hesse-Cassel : l’électeur de Bavière, Maximilien Ier, se retire de l’alliance avec l’empereur et déclare sa neutralité dans la guerre de Trente Ans. La France lui reconnaît la dignité électorale et les troupes françaises et suédoises se retirent de Bavière. A la nouvelle de la signature de cet armistice, plusieurs généraux bavarois ont tenté en vain de rallier leurs troupes à l’armée impériale.
mercredi 27 mars
Création du Conseil de Québec « chargé de l’ordre et de la justice en Nouvelle-France ». Formé des gouverneurs de Québec et de Montréal et du supérieur des jésuites, il dirige les finances, le commerce des fourrures et la politique générale.
dimanche 21 avril
Dimanche de Pâques.
dimanche 12 mai
Pour la deuxième fois en un an, l’armée française, cette fois ci commandée par le prince de Condé (duc d’Enghien), met le siège devant Lérida, en Catalogne. La garnison espagnole est dirigée par Gregorio Britto.
en mai
Fouquet est intendant de l’armée de Picardie.
lundi 17 juin
Estimant la situation intenable, Condé fait lever le siège de Lérida et ordonne la retraite. Il rend Mazarin responsable de cet échec.
jeudi 18 juillet
Le contrôleur général Michel Particelli, seigneur d'Emery, devient surintendant des Finances.
samedi 10 août
Décès du premier président du Parlement de Rouen, Faucion de Ris. Un malaise suit l’observation qu’ils étaient treize à table.
samedi 7 septembre
Après avoir tenté d’obtenir, en vain, sa limitation aux plus riches marchands, le Parlement accepte de Paris d’enregistrer l’édit du tarif du 22 septembre 1646, qui révise à la hausse (fortement) le régime des droits d’octroi qui pèsent sur les produits de grande consommation entrant à Paris. Le Parlement demande à nouveau en vain que son application soit limitée aux riches marchands des Six-Corps.
mercredi 11 septembre
Arrivée à Paris de Laure Mancini.
dimanche 15 septembre
Lettre de Blaise Pascal à Florin Périer pour lui demander de réaliser l’expérience du Puy de Dôme.
? septembre
Début du siège de la place espagnole de Lens par les Français.
du lundi 23 au mardi 24 septembre
Visites de René Descartes à Blaise Pascal.
vendredi 27 septembre
Lors d’une reconnaissance des fortifications de Lens, le maréchal Jean, comte de Gassion, reçoit une mousquetade à la tête. Il est transporté à Arras.
mercredi 2 octobre
Le maréchal Jean de Gassion succombe à ses blessures. Il avait 36 ans. Le maréchal et comte danois Josias de Rantzau reprend seul le commandement de l’armée française.
jeudi 3 octobre
Lens se rend aux Français.
jeudi 24 octobre
La flotte espagnole de don Juan d’Autriche étant apparue devant Naples, les insurgés menés par Gennaro Annese font appel à l’ambassadeur de France à Rome.
dimanche 10 ou lundi 11 novembre
Louis XIV tombe malade : début d’une petite vérole.
vendredi 15 novembre
Florin Périer, conseiller à la cour des aides d’Auvergne, réalise au sommet du Puy de Dôme la célèbre expérience atmosphérique de Blaise Pascal, son beau-frère.
dans l’année
Turenne et le Suédois Von Wrangel envahissent la Bavière et le Wurtemberg.
En Italie, l’armée française ne peut pas déboucher sur le Milanais, tandis que la flotte ne parvient pas à soutenir les Napolitains révoltés.
Les Espagnols reprennent Landrecies aux Français.
Le marquis Henri de La Ferté-Senneterre reçoit le gouvernement de Basse-Auvergne.
En Nouvelle-France, les Iroquois incendient le fort Richelieu, construit à l’embouchure de la rivière du même nom.
1648
mercredi 1er janvier
Le roi « se laisse voir avec son visage bouffi et encore tout rouge de la petite vérole » (Dubuisson-Aubenay).
jeudi 2 janvier
Conseil de guerre et d’Etat devant la reine : Longueville est rappelé de Münster.
L’avocat Jean Ballesdens, protégé du chancelier Séguier, est élu à l’Académie française, en remplacement de Malleville.
samedi 11 janvier
Agitations antifiscales à Paris : les contribuables refusent de payer et se rendent en famille au Palais de Justice. Ils crient : « Main-levée, main-levée » Parfois aussi, « Naples ! » Le fils d’Emery, le président de Thoré, est injurié et molesté. Révolte des marchands de la rue Saint-Denis contre le rachat.
mercredi 15 janvier
Enregistrement par lit de justice d’un édit instituant un octroi sur toutes les denrées entrant dans Paris et créant douze nouveaux offices de maîtres des requêtes. Le Parlement de Paris riposte par des remontrances sévères.
jeudi 16 janvier
Le Parlement déclare l’édit de la veille de nulle valeur. Le Grand Conseil, la Chambre des comptes et la Cour des aides lui apportent leur soutien.
dimanche 19 janvier
Lit de justice : le Parlement enregistre l’édit, mais non sans murmure (discours de Talon).
samedi 25 janvier
Bossuet soutient sa première thèse, dite tentative, en présence de Condé, ami de sa famille, à qui il l’avait dédiée.
lundi 27 janvier
Le peintre et décorateur Charles Le Brun et douze autres artistes (dont Philippe de Champaigne) fondent à Paris l’Académie royale de peinture et de sculpture. Lebrun en est le premier directeur.
jeudi 30 janvier
Première paix séparée de Münster : l’Espagne reconnaît l’indépendance des Provinces-Unies.
lundi 10 février
Son régiment de cavalerie ayant été licencié, La Rochefoucauld lève un régiment d’infanterie de son nom.
samedi 15 février
Le Parlement modifie une loi, empiétant ainsi sur le pouvoir législatif de la Couronne.
jeudi 20 février
L’abbé Jean Aubert succède à Pierre de Montmaur en tant que titulaire de la chaire de grec du Collège royal de France.
de février à mars
Le Parlement s’arroge le droit d’examiner à nouveau les lois enregistrées en lit de justice.
mercredi 18 mars
Condé est nommé commandant de l’armée de Flandre.
lundi 23 mars
Traité de Concordia : Français et Hollandais s’entendent sur le partage de l’île de Saint-Martin, aux Antilles.
fin mars
Abel Servien est seul négociateur à Münster pour la France, il a pour l’aider à Osnabrück Henri Groulart de la Court.
de mars à avril
Affaire de la Paulette : Anne d’Autriche et Mazarin, irrités par les remontrances du Parlement, mettent en vigueur des mesures vexatoires telles que la suppression des gages d’officiers ou celui de la Paulette.
dimanche 5 avril
Chute de la République napolitaine : le duc français Henri II de Guise est fait prisonnier par les Espagnols (qui le garderont jusqu’en 1652).
dimanche 12 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 22 avril
Hardouin de Pérefixe de Beaumont (42 ans) est nommé évêque de Rodez.
jeudi 23 avril
A Nantes, Molière et son « Illustre Théâtre » jouent au Jeu de paume.
mercredi 29 avril
Le Parlement de Paris s’oppose aux mesures financières du gouvernement (retenue sur les gages des conseillers des cours souveraines).
Les magistrats de la Cour des aides, de la Chambre des comptes et du Grand Conseil se réunissent dans une des salles du Palais de justice, la chambre Saint-Louis.
La nouvelle de l'arrestation du duc de Guise à l’issue de l’affaire de Naples arrive à Paris.
jeudi 30 avril
Le surintendant aux Finances Michel Particelli publie les termes du renouvellement du droit annuel voulu par Anne d’Autriche. Cette loi accorde aux officiers le renouvellement du droit annuel ou Paulette, la taxe qui autorise l’hérédité des offices, à des conditions : rachat de quatre années de gages. Le Parlement est exempté de ce rachat dans l’espoir de le dissocier des Cours souveraines.
lundi 4 mai
Bulle créant l’évêché de La Rochelle. Le premier titulaire est Mgr Jacques Raoul de La Guibourgère (59 ans), qui était évêque de Maillezais depuis 1646.
lundi 11 mai
Baptême de Philippe Ier d’Orléans, frère du roi, dans la chapelle du Palais Royal. Son oncle Gaston est son parrain.
mercredi 13 mai
Arrêt d’Union : directement menacés par l’édit du Rachat qui modifie le statut fiscal des offices et les oblige au renouvellement du bail de la paulette, à verser quatre années de leurs gages en forme de prêt, les magistrats du Parlement de Paris, influencés par Gondi et Broussel, réunissent en la chambre de Saint-Louis, au Palais, toutes les cours souveraines de Paris (Cour des aides, Chambre des comptes), qui se fédèrent « pour la défense du public et la réforme des abus de l’Etat ». Début de la Fronde nobiliaire. C’est le premier acte de la Fronde parlementaire.
dimanche 17 mai
Bataille de Zusmarshausen. L’armée conjointe de Turenne et de Wrangel (11 000 fantassins et 7 000 cavaliers suédois et 8 000 soldats français) est victorieux en Bavière, près d’Augsbourg, des forces austro-bavaroises (4 000 fantassins et 6 000 cavaliers) de Raimondo, comte Montecuculli, et de Peter Melander, comte de Holzappel. Les vaincus ont perdu 2 000 hommes, dont le comte de Holzappel, mortellement blessé de deux coups de mousquet (il avait 59 ans).
lundi 18 mai
Le Conseil décide la suppression du droit annuel : Mazarin prive ainsi les parlementaires du bénéfice de la Paulette.
samedi 23 mai
Par lettre de cachet, la régente dénonce la nullité des délibérations parlementaires, puisque « faire de quatre cours souveraines une cinquième sans autorité du roi et sans autorité légitime, c'est chose sans exemple et sans raison, que c'est une espèce de république dans la monarchie, l'introduction d'une puissance nouvelle ».
Décès à Paris du peintre Louis Le Nain, à l’âge de 55 ans.
mardi 26 mai
Décès à Paris de l’écrivain et académicien Vincent Voiture, à l’âge de 51 ans.
mercredi 27 mai
Condé s’empare d’Ypres.
dimanche 31 mai
François de Vendôme, duc de Beaufort, cousin de Louis XIV, enfermé depuis cinq ans à la Bastille (ou au château de Vincennes ?), s’en évade.
en mai
Fouquet devient intendant de la généralité de Paris.
La mère Angélique retourne à Port-Royal des Champs avec sept professes et deux converses (elle y établit une stricte clôture dès le 16).
dimanche 7 et mercredi 10 juin
Arrêts du Conseil qui cassent l’arrêt d’Union.
lundi 15 juin
L’Assemblée de la chambre de Saint Louis propose la déclaration des vingt-sept articles, vaste plan de réformes de l’Etat : suppression des intendants, réduction des tailles d’un quart, abolition des monopoles, interdiction des levées d’impôts sans l’enregistrement des cours souveraines, obligation que toute personne arrêtée par ordre du roi soit interrogée dans les vingt-quatre heures ou remises en liberté.
samedi 27 juin
Isolés, Mazarin et ses ministres se résignent à ratifier le renversement politique exigé, qui met fin au ministériat et à l’Etat absolutiste moderne, construit sur l’impôt.
mardi 30 juin
Trente-deux députés des cours souveraines parisiennes se réunissent dans la chambre Saint-Louis du Palais, dûment autorisée, pour travailler officiellement à la réforme de l’Etat.
mercredi 1er juillet
Deuxième séance pour la mise en œuvre du programme de la Fronde Parlementaire. Article 3 à 6 : entre autres, il est décidé l’interdiction des arrestations non suivies de jugement au-delà de vingt-quatre heures.
samedi 4 juillet
Arrêt du Parlement ordonnant la révocation des intendants.
mardi 7 juillet
Le surintendant des Finances Particelli est renvoyé. Il se retire dans son château de Tanlay, en Bourgogne.
jeudi 9 juillet
Le maréchal Charles de La Porte, marquis de La Meilleraye, est nommé surintendant des Finances.
lundi 13 ou samedi 18 juillet
Ordonnance royale : tous les intendants provinciaux sont rappelés, sauf six, établis sur les frontières et limités à des fonctions militaires ; les innovations fiscales sont révoquées, les fermes d’impôts suspendues. Les recouvrements s’interrompent et le pouvoir dans les provinces passe aux mains des gouverneurs et magistrats locaux.
samedi 18 juillet
Le Parlement enregistre deux déclarations. La première sur la révocation des intendants. La seconde décide la création d'une chambre de justice habilitée à rechercher et à punir les abus commis par les intendants et les partisans dans le domaine fiscal.
vers le samedi 25 juillet
Plusieurs intendants quittent leur province.
lundi 27 juillet
Inauguration à Paris de l’église du couvent des théatins, Sainte-Anne-la-Royale.
vendredi 31 juillet
La reine interdit toute réunion du Parlement avec d'autres cours souveraines, mais lui accorde le renouvellement du droit annuel. Le même jour, une déclaration royale entérine, en lit de justice, presque toutes les réformes voulues par la Chambre Saint-Louis.
samedi 1er août
La reine veut sévir et emprisonner les conseillers rebelles. Gaston d’Orléans la dissuade en l’assurant qu’il mettra au pas Broussel et les jeunes conseillers.
jeudi 6 août
Traité d’Osnabrück.
vendredi 7 août
A l’ouest de Paris, des hommes envoyés par Bussy-Rabutin enlèvent la jeune et riche veuve Madame de Miramion dans la montée vers le Mont Valérien, juste après le pont de Saint-Cloud. Bussy-Rabutin a été trompé par le confesseur de la dame. L’enlèvement est un échec.
lundi 17 août
Les troupes espagnoles de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas, s’emparent de Lens.
mardi 18 août
Le Parlement prétend faire établir le Tarif ou la Pancarte (droit frappant les marchandises livrées à Paris) par deux de ses conseillers.
mercredi 19 août
Charles Jacques Huault de Montmagny quitte ses fonctions de gouverneur de la Nouvelle-France.
jeudi 20 août
Bataille de Lens. A la tête d’une armée de 16 000 hommes (10 000 fantassins, 6 000 cavaliers et 18 pièces d’artillerie), le prince Louis II de Bourbon-Condé remporte une victoire décisive sur les forces espagnoles de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg (12 000 fantassins, 8 000 cavaliers, 38 pièces d’artillerie) dans une plaine située sous les murs occidentaux de Lens, entre Grenay et Liévin. Les vaincus déplorent 3 000 morts et blessés, 5 000 prisonniers et la perte de 38 canons et 120 drapeaux et étendards. Côté français, le bilan est de 1 500 tués ou blessés.
Broussel, conseiller au Parlement, prétend examiner les baux de la gabelle et des différentes fermes.
samedi 22 août
Le Parlement décide des poursuites contre les principaux traitants ou partisans : Catelan, Tabouret, Lefebvre et autres.
mardi 25 août (jour de la Saint-Louis)
Le Conseil d’en haut décide l’arrestation de Broussel et de plusieurs autres magistrats. Gondi prononce le même jour, à l’église Saint-Paul, un sermon politique, très emporté et très séditieux ».
mercredi 26 août
Un Te Deum organisé en la cathédrale Notre-Dame de Paris célèbre la victoire de Lens remportée six jours plus tôt par le prince de Condé sur les Espagnols. La régente et les parlementaires, pourtant en état de rébellion, ont assisté à la cérémonie. Mais, constatant la présence des gardes sur le parvis de la cathédrale, les conseillers inquiets pour leur liberté fuient en désordre. Broussel, absent, est arrêté chez lui par le capitaine des gardes. Il faut l’intervention de la troupe pour empêcher la populace de le libérer. Le président de Blancmesnil et quelques autres meneurs du Parlement (Charton), opposants notoires, sont également interpellés. Plus de 1 200 barricades sont dressées en quelques heures dans Paris : début de la Fronde.
nuit du mercredi 26 au jeudi 27 août
Gondi et le duc de Longueville se rencontrent et décident de tout faire pour chasser le cardinal Mazarin du pouvoir.
jeudi 27 août
Journée des Barricades : le bruit dans le quartier de la Cité de l’arrestation du vieux conseiller Broussel donne le signal des émeutes. En quelques heures, la capitale se hérisse de barricades, la milice bourgeoise est en armes et les chaînes sont tendues au bout des rues. Le chancelier Séguier échappe de peu au lynchage aux cris de « Broussel et liberté », et les quelque 7 000 soldats royaux ne contrôlent plus que les approches du Louvre. Conduit par le premier président Molé, le Parlement se rend au Palais-Royal pour réclamer en vain la libération de Broussel.
vendredi 28 août
L’insurrection gagne la rive gauche de Paris. La population contraint, sous la menace, le Parlement à une nouvelle démarche en faveur de la libération de Broussel. La reine doit alors consentir à libérer le vieux conseiller, qui rentre triomphalement à Paris. Démolition des barricades et incidents divers. Gondi tente sans succès de devenir gouverneur de Paris à la place du duc de Montbazon.
samedi 29 août
Le calme revient à Paris.
mardi 1er septembre
Décès à Paris du philosophe, religieux et scientifique Marin Mersenne, à l’âge de 60 ans.
dimanche 13 septembre
Sous le prétexte de procéder au nettoyage annuel du Palais Royal, la famille royale quitte Paris pour Rueil, propriété de la duchesse d’Aiguillon (puis pour Saint-Germain-en-Laye).
samedi 19 septembre
Au Puy de Dôme, Pascal aurait fait une expérience prouvant l’hypothèse de Torricelli sur la pesanteur et la pression de l’air (mais c’est en fait Florin Périer qui a conduit l’expérience du Puy de Dôme, quatre jours plus tôt).
dimanche 20 septembre
Condé rejoint la reine, ses enfants et Mazarin.
mardi 22 septembre
Le Parlement somme la reine de ramener le roi à Paris, et les Princes de reprendre place à la Grand Chambre du Parlement.
mercredi 23 septembre
Le Parlement ordonne la mise en état de la défense de Paris.
mardi 29 septembre
Ouverture de la Conférence de Saint-Germain entre les représentants de la Cour et une délégation parlementaire.
en septembre
Bossuet est ordonné sous-diacre à Langres.
dimanche 4 octobre
Clôture de la Conférence de Saint-Germain : accommodement de la Cour et des Frondes.
mardi 13 octobre
Naissance au château de Saint-Germain-en-Laye du troisième enfant de Gaston d’Orléans et de Marguerite de Lorraine. La petite fille, cousine germaine de Louis XIV, est prénommée Françoise Madeleine d’Orléans (dite « Mademoiselle de Valois »).
jeudi 22 octobre
Le Conseil du roi doit confirmer par une nouvelle déclaration tout le programme frondeur. La reine signe une déclaration rejoignant de façon atténuée le texte des vingt-sept articles.
samedi 24 octobre
Traités de paix de Westphalie, signés à Münster et à Osnabrück, qui mettent fin à la guerre de Trente Ans. Ces deux textes confirment la possession de Toul, Metz et Verdun par la France, qui garde en outre l'Alsace (moins Strasbourg), Brisach et Pignerol. Le traité assure également à la Suède des gains qui font d'elle la plus grande puissance de la Baltique : Poméranie, Stettin, Wismar, Brême, Verden. L’Autriche perd également les seigneuries suisses (dont Argovie).
Enregistrement d’une déclaration royale sur la paulette (confirmation de celle du 31 juillet). Le Parlement devient le pouvoir prépondérant dans l’Etat.
dimanche 25 octobre
Capitulation de Mazarin devant la Fronde.
fin octobre
La reine et ses fils sont de retour à Paris.
en octobre
Armand de Bourbon, prince de Conti (19 ans), réclame à la reine mère un chapeau de cardinal.
dimanche 1er novembre
La comédienne Madeleine de Varennes, membre de la troupe de théâtre de Molière, est enterrée à Poitiers, en l’église Saint-Cybard.
mercredi 11 novembre
Date officielle de la rentrée du Parlement.
en novembre
Le comté de Coligny, en Bresse, est érigé en duché en faveur de Gaspard IV de Coligny (28 ans).
jeudi 3 décembre
Arrivé à Fort-Dauphin, le chevalier Etienne de Flacourt remplace Jacques de Pronis comme gouverneur de la colonie française et « commandant général de l’île de Madagascar ». Pronis devient l’adjoint de Flacourt.
en décembre
Colbert devient conseiller du roi.
Aux Halles de Paris, le setier de froment vaut de douze à treize livres.
dans l’année
Le maréchal Antoine III, comte de Gramont, est créé duc et pair de France.
Jean Le Vacher devient consul de France à Tunis.
La Sorbonne condamne le compagnonnage ouvrier.
Querelle littéraire opposant les admirateurs de Job de Benserade (les Jobelins) à ceux du sonnet A Uranie de Vincent Voiture (les Uranistes).
1649
dimanche 3 janvier
Un conseil sur la décision ou pas de fuir Paris est réuni chez Monsieur (qui est victime d’une attaque de goutte). Mazarin est favorable au départ, Monsieur et Condé sont réticents.
nuit du lundi 4 au mardi 5 janvier
« Nuit des Rois » : après avoir affecté de fêter les Rois, la reine et ses fils quittent Paris et se réfugient à Saint-Germain derrière des cordons de troupes.
mardi 5 janvier
Paris et le Parlement se réveillent privés de leur roi.
mercredi 6 janvier
L’armée du prince de Condé, commence l’investissement de Paris. La défense de la capitale, révoltée malgré elle, revient aux compagnies bourgeoises et aux gentilshommes.
jeudi 7 janvier
Le roi ordonne le transfert du Parlement à Montargis. Il n’est pas obéi.
vendredi 8 janvier
Le Parlement déclare Mazarin « ennemi du roi et de l’Etat » et « perturbateur du repos public ». Il recrute une armée à son tour et organise la résistance.
nuit du samedi 9 au dimanche 10 janvier
Début de la Fronde des princes : Conti, Noirmoutier et La Rochefoucauld quittent Saint-Germain.
dimanche 10 janvier
Arrivée à Paris du prince de Conti et du duc de Longueville, frère et beau-frère de Condé, qui rejoignent le camp du Parlement.
lundi 11 janvier
Grâce aux intrigues de Gondi, le prince de Conti est nommé généralissime de la Fronde avec, comme adjoints, le duc d’Elbeuf, le duc de Bouillon et le maréchal de La Mothe qui commanderont les troupes à tour de rôle.
mardi 12 janvier
A Paris, les Frondeurs prennent l’Arsenal et la Bastille, dont le commandement est confié au fils de Broussel, Jérôme, seigneur de Louvières.
mercredi 13 janvier
Début de la crue de la Seine : Paris est inondé.
jeudi 14 janvier
A Paris, les faubourgs Saint-Antoine et Saint-Germain, le Maris et l’île Saint-Louis sont sous les eaux. Le duc de Beaufort, qui avait vécu caché depuis son évasion, réapparaît devant le Parlement de Paris.
vendredi 15 janvier
L’armée de Condé s’empare de Corbeil.
mi-janvier
Rouen passe dans le camp des frondeurs ; le comte d’Harcourt, nommé gouverneur intérimaire de Normandie pour remplacer le duc de Longueville, doit se retirer.
lundi 18 janvier
Lettre du Parlement de Paris aux Parlements de province pour les engager à la résistance. Gondi, évêque coadjuteur de Paris, est installé au Parlement comme conseiller d’honneur-né, à la place de son oncle l’archevêque. Il fait signer à tous les chefs de la Fronde une promesse d’union contre Mazarin.
mercredi 20 janvier
Un incident entre domestiques et une rumeur (l’assassinat des partisans des frondeurs par le gouverneur d’Alais) provoquent une insurrection à Aix-en-Provence : deux personnes sont tuées. Le comte d’Alais est assiégé dans son palais.
samedi 23 janvier
La Régente convoque les Etats généraux pour le 15 mars.
dimanche 24 janvier
Le duc de Longueville entre dans Rouen sous les acclamations de la foule.
lundi 25 janvier
Gondi prononce un sermon politique contre Mazarin à l’église Saint-Paul.
A Rouen, le Parlement de Normandie se prononce pour la Fronde.
jeudi 28 janvier
Sortie de Paris des frondeurs en direction de Bourg-la-Reine : cinq compagnies de « Corinthiens », les chevau-légers de Gondi, commandés par Renaud-René, chevalier de Sévigné, se font tailler en pièces au pont d’Antony par les troupes du roi. Celles-ci, par ailleurs, enlèvent Brie-Comte-Robert, point décisif pour l’alimentation de la capitale.
nuit du jeudi 28 au vendredi 29 janvier
Naissance à l’Hôtel de ville de Paris d’un fils de Mme de Longueville et de La Rochefoucauld, Charles-Paris, comte de Saint-Paul, baptisé en l’église de Saint-Jean-en-Grève. Son parrain est le prévôt des marchands Le Féron et sa marraine la duchesse de Bouillon.
en janvier
Crue de la Loire.
mardi 2 février
Sommations de la cour aux Parisiens. Pillage et « brûlement » de Sceaux par Condé.
lundi 8 février
A l’issue d’un combat sanglant, Condé enlève Charenton aux Frondeurs, compliquant encore plus le ravitaillement de Paris. Condé fait jeter dans la Seine les corps mutilés et encore vivants. Le duc Gaspard IV de Coligny est gravement blessé dans les combats.
mardi 9 février
Le duc Gaspard IV de Coligny meurt au château de Vincennes. Agé de 28 ans, il venait d’être créé maréchal de France par le roi. Le décès affecte beaucoup Condé et une grande partie de la cour.
mercredi 10 février
Combat de la plaine de Villejuif, qui permet aux Frondeurs de faire entrer un important convoi de vivres dans Paris. Charles de Beauvau, seigneur de Nerlieu, est tué par le duc de Beaufort.
vendredi 12 février
Le Parlement de Paris refuse de recevoir le héraut d’armes que lui envoie la régente.
lundi 15 février
Gaston d’Orléans fait décider au Conseil de régence de mander à la cour les gens du roi (procureurs au Parlement).
mardi 16 février
L’armée royale prend Montlhéry, coupant la route de la Beauce aux Frondeurs.
vendredi 19 février
Le Parlement de Paris donne audience à un envoyé de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas espagnols. Un convoi de vivres en provenance de Brie-Comte-Robert entre dans Paris. La Rochefoucauld est grièvement blessé dans cet engagement, d’un coup de pistolet à la gorge. Par ailleurs, la nouvelle de l’exécution à Londres de Charles Ier d’Angleterre arrive à Paris.
samedi 20 février
Par un privilège exceptionnel, le duc et maréchal Gaspard IV de Coligny est inhumé dans la basilique de Saint-Denis.
jeudi 25 février
Une délégation parlementaire est reçue à Saint-Germain-en-Laye.
samedi 27 février
Attiré à Saint-Germain-en-Laye par Mazarin, le maréchal Rantzau est arrêté. Le comte danois est soupçonné d’ « infidélité » envers le roi et de vouloir livrer Dunkerque contre de l’argent.
du samedi 27 au dimanche 28 février
Emotions populaires à Paris.
lundi 1er mars
L’armée du maréchal de Turenne, qui voulait secourir les Frondeurs, est mise en déroute. Ses troupes l’abandonnent.
jeudi 4 mars
Début des négociations de Rueil entre la cour et le Parlement.
mardi 9 mars
Vente aux enchères des meubles de Mazarin.
jeudi 11 mars
Signature de la paix de Rueil : le Parlement et les bourgeois de Paris acceptent de se soumettre à la royauté. Parmi les mesures du traité figurent le maintien des vingt-sept articles, l’amnistie aux rebelles, le droit de réunion pour les assemblées parlementaires…
samedi 13 mars
Une manifestation populaire se déroule à Paris contre la paix de Rueil. Elle a été organisée en sous-main par Gondi.
lundi 15 mars
Le projet de paix est accepté par l’Hôtel de ville.
mardi 16 mars
Capturé lors d’une attaque des Iroquois, le missionnaire jésuite français Jean de Brébeuf est torturé à mort au village huron de Saint-Ignace, près de la baie Géorgienne (lac Huron). Avant d’être brûlé vif, il on lui a versé de l’eau bouillante sur la tête, on lui passé autour du cou un collier de tomahawks chauffées et à blanc et on lui a enfoncé un fer rouge dans la gorge et dans l’anus… Son cadavre est lacéré, son cœur arraché et mangé. Il avait 55 ans (il sera canonisé en 1930).
mercredi 17 mars
Reprise des négociations entre la cour et la Fronde au château de Saint-Germain. L’avant-garde d’une armée espagnole venue des Pays-Bas espagnols arrive aux environs de Soissons.
lundi 22 mars
Le maréchal du Plessis-Praslin repousse les Espagnols.
samedi 27 mars
Fin de la conférence de Saint-Germain.
lundi 29 mars
A Bordeaux, une assemblée tenue dans l’hôtel de ville proclame sa solidarité avec le Parlement de cette ville, lequel est lui-même solidaire de celui de Paris. Début de l’Ormée, la Fronde bordelaise.
en mars
Rouen se soumet volontairement au roi.
jeudi 1er avril
Fin de la Fronde parlementaire : le Parlement de Paris enregistre la déclaration royale suite à l’accord conclu à Saint-Germain qui reprend les clauses de la paix de Rueil et distribue de nombreuses faveurs aux généraux de la Fronde.
vendredi 2 avril
Publication de la Déclaration royale, portant amnistie générale, remettant chacun dans ses biens et honneurs. Le roi n’exige plus du Parlement l’enregistrement de la Déclaration de Saint-Germain, ni la cessation de ses assemblées. Le maximum de l’emprunt à faire en deux ans est fixé à vingt-quatre millions de livres.
dimanche 4 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 12 avril
La duchesse de Chevreuse, qui vivait à Bruxelles depuis 1645, arrive à Paris à onze heures. Elle est venue d'une traite de Cambrai.
jeudi 15 avril
Retour de Gaston d’Orléans à Paris, où il est fêté. Mais la famille royale ne suit pas, attendant que François de Vendôme cesse d'agiter le peuple.
vendredi 30 avril
La cour quitte Beaufort pour le château de Compiègne afin de surveiller la frontière de Picardie.
samdi 22 mai
Dans le cadre des réconciliations générales, un projet de mariage est conclu entre le duc de Mercœur, frère aîné de François de Vendôme, et Laure Mancini, nièce de Mazarin.
mercredi 26 mai
Le duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, remporte une victoire sur les frondeurs bordelais venus attaquer venus attaquer Libourne.
en mai
Le maréchal César, comte du Plessis-Praslin, est nommé gouverneur de Monsieur, Philippe d’Orléans.
Gondi annonce son ralliement
mercredi 9 ou lundi 14 juin
Furieux d’avoir dû céder au Parlement d’Aix, le comte d’Alais sort de la ville et lève une armée de la noblesse des environs qui remporte une victoire sur les troupes du Parlement à la bataille du Val, près de Draguignan. Mazarin envoie des commissaires à Aix pour régler le problème (le Parlement devra reculer).
mardi 15 juin
Incident du Jardin du Renard (auberge située en lisière du jardin des Tuileries) entre les gandins (partisans de Mazarin) d’un côté et Retz et François de Vendôme (le « roi des Halles ») de l’autre : à l’occasion d’un repas, Vendôme tire la nappe des convives de Jarzé et du duc de Candale. Un duel est aussitôt décidé, mais le duc d’Orléans parviendra à raccommoder les parties.
lundi 21 juin
Georges d’Aubusson de La Feuillade (40 ans) est nommé archevêque d’Embrun.
jeudi 24 juin
Le comte d’Harcourt met le siège devant la place espagnole de Cambrai.
jeudi 1er juillet
Nicolas Cornet, syndic de la Sorbonne, présente à la faculté de théologie de Paris cinq propositions sur la grâce, extraites de l’Augustinus, publication de Jansénius. Il en demande la condamnation. Après discussion, on décide de consulter le pape.
vendredi 2 ou samedi 3 juillet
L’arrivée de renforts espagnols dans la place contraint le comte d’Harcourt à lever le siège de Cambrai.
mardi 13 juillet
Gondi se rend à Compiègne, où se tient la cour, pour inviter la reine et le roi, au nom des Parisiens, à revenir à Paris.
samedi 17 juillet
Saisie de La custode du lit de la reine qui dit tout chez l’imprimeur Claude Morlot.
mardi 20 juillet
Fausse pendaison de l’imprimeur Morlot à Paris, sauvé par l’intervention de la foule.
dimanche 25 juillet
Le duc d’Epernon vient signifier son interdiction au parlement de Bordeaux. Un soulèvement éclate aussitôt et le chasse de la ville.
mercredi 18 août
Entrée triomphale du roi et de la cour à Paris par la porte de Saint-Denis. Le cortège met plus de quatre heures à arriver au Palais-Royal. Auparavant, la famille royale a été reçue par le prévôt des marchands, les échevins et tous les conseillers de ville, les trente-deux quarteniers et douze notables bourgeois de chaque quartier qui se sont avancés à mi-chemin de Paris à Saint-Denis. À l’arrivée du convoi, tout ce monde met genou en terre et jure obéissance et fidélité.
jeudi 19 août
Gondi vient saluer le roi et la régente à la tête d’une délégation du clergé : très embarrassé, il est pâle et il tremble.
vendredi 20 août
Gondi rencontre Mazarin et se réconcilie en apparence avec lui.
mercredi 1er septembre
Le savant et philosophe français René Descartes quitte Amsterdam pour se rendre en Suède à l’invitation de la reine Christine.
samedi 4 septembre
La Compagnie des Iles d’Amérique, en faillite, vend à Charles Houël la Guadeloupe, Marie-Galante, La Désirade et les Saintes.
jeudi 9 septembre
Bossuet prêche le Panégyrique de saint Gorgon à Metz.
mardi 14 septembre
Grave incident au Palais-Royal : Condé refuse de signer au contrat de mariage de Laure Mancini qui épouse Mercœur. Le prince en colère déclare à Mazarin : « Je ne veux plus vous voir en particulier ni jamais vous saluer. Je ne serai jamais votre serviteur ou votre ami ».
vendredi 17 septembre
Réconciliation de façade entre Condé et Mazarin.
dimanche 19 septembre
Faillite de l’Hôtel de ville de Paris : à l'échéance, les rentes ne peuvent être payées.
mercredi 22 septembre
Emeute des rentiers parisiens (agitation dans la ville jusqu’à la fin de l’année).
Bossuet est ordonné diacre à Metz.
de septembre à octobre
Assemblée de la noblesse, dispersée par la cour.
samedi 2 octobre
Nouvel accommodement entre Condé et Mazarin. Le cardinal feint de s’engager à consulter en tout Condé.
lundi 18 octobre
Les Bordelais prennent le château Trompette.
samedi 30 octobre
Décès à Paris du maréchal Honoré d’Albert, duc de Chaulnes, à l’âge de 68 ans.
en octobre
René Descartes arrive à Stockholm invité dans les termes les plus pressants par la reine et Pierre-Hector Chanut, ambassadeur de Louis XIV et confident de Christine.
mardi 9 novembre
Michel Particelli d’Emery est rappelé comme surintendant des finances. Il partage la fonction avec le comte d’Avaux. Restauration du système des intendants provinciaux.
mardi 23 novembre
Disgrâce de Mme de Beauvais, amie de René du Plessis de Jarzé, lui même grand ami de Condé. Tombé amoureux de la reine, Jarzé a fait parvenir à celle-ci une lettre enflammée, que Mme de Beauvais, première femme de chambre de la reine qui a consenti à la déposer sur son miroir. La reine est furieuse.
vendredi 26 novembre
La reine récite publiquement à Jarzé une réplique ironique dictée par Mazarin : « Vraiment, monsieur de Jarzé, vous êtes bien ridicule. On m’a dit que vous faites l’amoureux. Voyez un peu le joli galant ! Vous me faites pitié, il faudroit vous envoyer aux Petites-Maisons. Mais il est vrai qu’il ne faut pas s'étonner de votre folie ; car vous tenez de race. » Tout le monde s’esclaffe. Jarzé, humilié, se retire de la cour.
en novembre
L'attitude outrageante de Condé lui aliène la reine. Gondi tente de profiter du mécontentement des rentiers, dont le surintendant ne paie pas les arrérages, pour relancer l’agitation politique. Son secrétaire Guy Joly entre au syndicat des rentiers.
début décembre
Le Parlement ayant interdit les assemblées de rentiers, les amis du coadjuteur Gondi tentent de soulever la foule contre Mazarin, mais les Parisiens ne bougent pas.
mardi 7 décembre
En Nouvelle-France, le missionnaire jésuite français (saint) Charles Garnier est tué par les Iroquois d’une balle dans la poitrine, à Etharita, au pays du Pétun, sur le lac Huron. Il avait 43 ans (il sera canonisé en 1930).
mercredi 8 décembre
Le jésuite français (saint) Noël Chabanel, missionnaire auprès des Hurons, est assassiné par l’un d’eux. Il avait 36 ans (il sera canonisé en 1930).
vendredi 10 décembre
Clément Jaluzot, chef cuisinier du maréchal de Plessis-Praslin, invente la « praline ».
samedi 11 décembre
Gondi imagine un faux attentat contre Condé : dans la matinée, on tire des coups de feu contre le carrosse vide de Condé sur le Pont Neuf. Le Parlement ne prend pas au sérieux cette tentative d’assassinat, ce qui lui vaut des insolences de Condé.
nuit du samedi 11 au dimanche 12 décembre
Paris connaît beaucoup de mouvements suspects de chevaux. L’écuyer de François de Vendôme rencontre notamment un groupe de ces cavaliers.
mi-décembre
L’abbé Harlay de Chanvallon (futur archevêque de Paris), qui a entendu en confession un témoin du complot des rentes, va tout répéter à Mazarin.
mercredi 22 décembre
Au Parlement, série de réquisitoires à propos de l’émeute du 11 : Gondi, Broussel et François de Vendôme sont inculpés de tentative d’assassinat contre Condé. Gondi décide de se rapprocher de la reine et de Mazarin.
dimanche 26 décembre
Fin de la première Fronde bordelaise : Mazarin fait aux Bordelais diverses concessions, à condition que le Château-Trompette soit remis au roi. Le cardinal accorde en fait aux Bordelais à peu près tout ce qu’ils demandent.
en décembre
Dans l’océan Indien, Etienne de Flacourt prend possession de l’île de la Réunion pour la troisième fois et la baptise île Bourbon.
La Normandie perd ses états provinciaux.
dans l’année
Le maréchal Charles de La Porte, marquis de La Meilleraye, n’est plus surintendant des Finances.
Le maréchal comte François de L’Hôpital obtient le gouvernement de Paris.
Peste à Marseille et en Haute-Auvergne.
mardi 14 février
Décès à Paris du cardinal Mgr François de La Rochefoucauld, à l’âge de 86 ans.
samedi 25 février
La Compagnie des Îles d’Amérique nomme Noël Patrocle de Thoisy gouverneur-général de l’île Saint-Christophe (repoussé par de Poincy, le gouverneur en place, il s’installera en Guadeloupe en attendant).
vendredi 24 mars
Conduits par le président Gayant, les jeunes conseillers du Parlement de Paris se réunissent dans la chambre Saint-Louis. Une réunion de la Grand Chambre est décidée pour le 27 mars.
dimanche 26 mars
L’armée franco-saxonne du maréchal de Turenne, forte de 11 000 hommes, franchit le Rhin à Spire avant de se diriger vers la Souabe.
lundi 27 mars
Réunion de la Grand Chambre.
mardi 28 mars
La délégation du Parlement de Paris se rend auprès de la reine, qui, indisposée, refuse d’abord de les recevoir. Puis, conseillée par Mazarin, elle reçoit les parlementaires et les blâme sévèrement. Bayon est arrêté et conduit à Pignerol (où il meurt dans l’année). Gayant et deux autres conseillers (Leconte-Montauglan et Queslin) sont temporairement exilés.
dimanche 16 avril
Dimanche de Pâques.
samedi 29 avril
Turenne établit son quartier général dans la vieille forteresse teutonique de Bad Mergentheim [Bade-Wurtemberg], au sud de Wurtzbourg.
vendredi 5 mai
Bataille de Bad Mergentheim : l’armée bavaroise de Franz von Mercy (4 300 fantassins, 5 300 cavaliers, 9 canons) bat à Herbsthausen l’armée française de Turenne (3 500 fantassins et 5 500 cavaliers). Les vaincus déplorent 2 600 tués et 59 étendards perdus, les vainqueurs 500 morts.
dimanche 14 mai
En Amérique du Nord, Français et Iroquois signent un traité de paix qui met un terme à trois ans de guerre.
lundi 22 mai
Le général Magalotti, qui conduisait le siège de La Mothe-en-Bassigny, est mortellement blessé à la tête sous le bastion de Vaudémont d’un coup de mousquet tiré par le chanoine Héraudel.
vendredi 26 mai
Ouverture à Paris de l’Assemblée du clergé. Gondi y prononce un discours blessant pour la mémoire de Louis XIII et de Richelieu. La reine Anne et Mazarin le rabrouent vertement.
mardi 30 mai
Emeute des harengères des Halles à propos du Merlin : elles veulent défendre le neveu de leur curé, Etienne Tonnelier (qui avait fermé les yeux de Richelieu], contre un certain Poncet, protégé de Séguier.
dimanche 18 juin
Décès à Auteuil de l’archevêque de Bordeaux Mgr Henri de Sourdis. Ancien amiral de Louis XIII, il était âgé de 53 ans.
mardi 20 juin
Le comte César du Plessis-Praslin est fait maréchal de France.
du jeudi 29 juin au lundi 3 juillet
Sédition de femmes à Montpellier.
vendredi 30 juin
Le comte danois Josias de Rantzau est créé maréchal de France. Il abjure le protestantisme.
samedi 1er juillet
Après 205 jours de siège, les défenseurs lorrains de la forteresse de La Mothe-en-Bassigny capitulent devant les Français.
mercredi 26 juillet
Louis-Henri IV de Paraillan de Gondrin, coadjuteur de l’archevêque de Sens, fait son rapport devant l’assemblée du clergé sur la condamnation de René de Rieux, évêque de Léon, pour son soutien accordé jadis à la sédition de Montmorency en Languedoc.
jeudi 27 juillet
Le porte-parole de l’assemblée du clergé réclame plus de sévérité envers les protestants, et l’abrogation de la déclaration du roi du 8 juillet 1643.
vendredi 28 juillet
Naissance au château de Blois d’une cousine du roi Louis XIV. La princesse Marguerite-Louise d’Orléans (mademoiselle d’Orléans) est le premier enfant du prince Gaston d’Orléans et de Marguerite de Lorraine.
jeudi 3 août
Bataille d’Alerheim (dite aussi seconde bataille de Nördlingen) : forte de 17 000 hommes (6 000 Français, 6 000 Hessois, 5 000 soldats de Weimar, 27 canons), l’armée commandée par Louis II de Bourbon (duc d’Enghien) et Henri de La Tour d’Auvergne (vicomte de Turenne) a vaincu les 15 000 à 16 000 Império-Bavarois (29 canons) du général Franz von Mercy en Souabe, à 80 km au sud-ouest de Nuremberg. Les vaincus déplorent 2 500 tués (dont son commandant en chef) et blessés, 1 500 prisonniers et 12 canons et 8 drapeaux saisis. Du côté des vainqueurs 4 000 hommes ont été perdus. Parmi les tués côté français, on recense le marquis de Pisani (fils unique de la marquise de Rambouillet) et La Châtre.
en août
L’acteur Molière est incarcéré pour une dette de 142 livres.
samedi 2 septembre
Le duc d’Enghien tombe malade devant Heilbronn. Délirant pendant plusieurs jours, on le transporte à Philipsbourg, puis à Chantilly, où l’on craint pour sa vie et sa raison.
mercredi 6 ou jeudi 7 septembre
Un lit de justice impose au Parlement l’enregistrement de plusieurs textes discutés, notamment divers édits d’alourdissement fiscal : les édits bursaux portent sur la création de nouveaux offices et des droits à percevoir sur les métiers. Le Parlement se soumet, mais la régence renonce néanmoins au toisé et à la taxe des Aisés.
vendredi 8 septembre
En Flandre romane, l’armée française met le siège devant Armentières, à 15 km au nord-ouest de Lille. Le gouverneur de la place espagnole, le sieur de Maugré, négocie la capitulation et une reddition honorable.
mardi 19 septembre
Blaise Pascal fait vérifier les expériences de Torricelli (1643) à diverses altitudes par son beau-frère Etienne Périer, qui mesure les hauteurs de mercure au sommet du Puy de Dôme. Il trouve des différences significatives.
mercredi 20 septembre
Une paix est signée en Nouvelle-France entre les colons français et les Agniers (Iroquois) - elle ne durera qu’un an.
lundi 25 septembre
Signature au château de Fontainebleau du contrat de mariage entre le roi Ladislas IV de Pologne et la princesse française Marie-Louise de Gonzague-Nevers.
mercredi 27 septembre
L’ambassadeur polonais quitte Fontainebleau avec l’accord de la cour de France pour le mariage de Marie de Gonzague avec le roi de Pologne.
dimanche 8 octobre
Jeanne Mance fonde le premier hôpital d’Amérique du Nord, l’Hôtel-Dieu de Montréal.
dimanche 15 octobre
Départ de Marie-Louise de Gonzague pour la Pologne.
en octobre
Gondi entre en conflit avec la cour en refusant à l’évêque polonais de Varmie l’autorisation de célébrer à Notre-Dame le mariage, par procuration, de Marie-Louise de Gonzague avec le roi de Pologne Ladislas IV.
Mazarin fait détruire la citadelle lorraine de La Mothe-en-Bassigny (commune d’Outremécourt, en Haute-Marne).
dimanche 5 novembre
Ladislas IV épouse par procuration la princesse française Marie-Louise de Gonzague.
jeudi 14 décembre
Représentation au Petit-Bourbon (hôtel particulier situé face au Louvre) par des acteurs italiens de La finta pazza, opéra de Francesco Sacrati. Précurseur de l’opéra-ballet français, il s’agit du premier opéra alliant musique et ballets.
dans l’année
Prise de Trèves.
Antoine d’Aumont devient lieutenant général des armées.
Le maréchal Antoine III, comte de Gramont, succède à son père Antoine II dans les gouvernements de Navarre, Béarn, Bayonne.
La Compagnie des Cent-Associés remet le monopole de la traite des fourrures à la communauté des habitants du Canada, contre une redevance qui doit permettre de régler ses dettes.
Jean-Jacques Olier, curé de Saint-Sulpice, fonde la Compagnie de la Passion, où il enrôle de grands seigneurs résolus à refuser le recours au duel, quoi qu’il puisse leur en coûter.
Blaise Pascal (22 ans) présente sa machine à calculer, la Pascaline, qu’il développait depuis 1642.
Une tempête détruit une partie du phare de Cordouan, le plus ancien de France, à l’entrée de la Gironde.
1646
jeudi 4 janvier
Décès du maréchal de France Gaspard III de Coligny, duc de Châtillon, à l’âge de 62 ans.
mardi 20 février
A Paris, la reine Anne d’Autriche pose la première pierre d’une nouvelle église de Saint-Germain-des-Prés, Saint-Sulpice (qui ne sera achevée qu’en 1788).
en février
Le gouverneur de Fort-Dauphin (Madagascar), Jacques de Pronis est emprisonné par les colons insurgés.
samedi 10 mars
Le roi de Pologne Ladislas IV Vasa (50 ans) a épousé à Varsovie la princesse française Marie-Louise de Gonzague (34 ans), fille de Charles III de Nevers.
mardi 13 mars
Nouvelle déclaration contre les duels.
jeudi 15 mars
Mazarin est nommé intendant de l’éducation du jeune roi.
fin mars
Le religieux théatin italien Giuseppe Zongo Ondedei arrive à Paris (où il va devenir l’éminence grise de Mazarin).
en mars
Le jeune Florentin Giovanni Battista Lulli (Jean-Baptiste Lully), treize ans, arrive en France, à Paris. Il entre comme garçon de chambre au service de la duchesse de Montpensier (la Grande Mademoiselle), qui désire parfaire ses connaissances de la langue italienne.
dimanche 1er avril
Dimanche de Pâques : Gondi se dispute avec Gaston d’Orléans, oncle de Louis XIV, au sujet d’une affaire de préséance en la cathédrale Notre-Dame de Paris.
en mai
Début du premier siège de Lérida (Catalogne) par l’armée française d’Henri de Lorraine, comte d’Harcourt. La garnison espagnole compte 5 000 hommes.
Tous les vaisseaux de Provence, portant 6 000 hommes avec le maréchal de Brézé et le prince Thomas de Savoie, rallié à la France, partent attaquer les possessions espagnoles d’Italie (Toscane).
jeudi 14 juin
Combat naval franco-espagnol d’Orbitello : aucune perte de navire des deux côtés, mais échec français. Décès de l’amiral et duc Jean-Armand de Brézé (27 ans), neveu de Richelieu et fils du maréchal de Brézé.
mardi 19 juin
L’archevêque et prince-électeur de Trèves Mgr Philipp Christoph von Sötern rompt l’accord signé avec l’empereur l’année précédente et conclut une alliance secrète avec la France : il confie la forteresse de Philippsburg à ses alliés pour qu’ils y tiennent durablement garnison.
lundi 25 juin
Décès du premier médecin du roi, Jacques Cousinot, à l’âge de 60 ans environ. François Vautier lui succède peu après.
mercredi 27 juin
Décès à Rome du cardinal français Achille d’Etampes de Valençay, à l’âge de 53 ans.
vendredi 29 juin
Alors qu’il allait cesser le siège, faute de munitions, Gaston d’Orléans enlève Courtrai aux Espagnols.
lundi 16 juillet
Enregistrement au Parlement des lettres de l’amirauté pour la reine ; celle-ci refuse en fait de céder l’amirauté au duc d’Enghien.
mercredi 18 juillet
Gaston d’Orléans quitte Courtrai pour poursuivre l’armée de Charles IV de Lorraine.
samedi 28 juillet
Evêque de Coutances depuis 1627, Mgr Leonor Ier de Goyon-Matignon (42 ans) est nommé évêque de Lisieux.
lundi 30 juillet
L’Assemblée du clergé ayant terminé ses travaux, Gondi prononce le discours de clôture. Il déplaît à la cour en affirmant que le roi doit se soumettre à la volonté de Dieu, dont les ecclésiastiques sont les interprètes, et en s’élevant contre la participation du clergé aux dépenses de l’Etat.
en juillet
Le contrôleur général Particelli d’Emery remplace le président de Bailleul comme surintendant des Finances.
mercredi 1er août
Bergues se rend à Gaston d’Orléans.
samedi 4 ou lundi 6 août
Dans les Pays-Bas espagnols (Flandre), l’armée française de Gaston d’Orléans met le siège devant le fort de Mardyck, à deux kilomètres à l’ouest de Dunkerque (qui ravitaille la forteresse assiégée). Du côté français, La Rochefoucauld, Gourville, Bussy et le duc d’Enghien participent au siège.
du dimanche 19 au jeudi 23 août
Réception au château de Fontainebleau d’Henriette Marie de France, reine d’Angleterre et tante de Louis XIV, et de son fils le prétendant au trône Charles (futur roi Charles II).
samedi 25 août
Grâce au blocus imposé à Dunkerque par l’amiral hollandais Marten Tromp, Mardyck se rend à l’armée française. De nombreux gentilshommes français ont été tués et La Rochefoucauld a été blessé à l’épaule par un tir de mousquet.
vendredi 7 septembre
Les Français du duc d’Enghien mettent le siège devant le port espagnol de Dunkerque. Ils s’emparent également de Furnes.
Dans l’océan Indien, les premiers habitants de l’île Bourbon [Réunion] sont ramenés à Fort-Dauphin, à Madagascar ; l’île redevient inhabitée.
mardi 11 septembre
La Rochefoucauld devient mestre de camp d’un régiment de cavalerie de son nom.
samedi 22 septembre
Edit du tarif révisant le régime des droits d’octroi qui pèsent sur les produits de grande consommation entrant à Paris. Il impose les marchandises sans faire aucune distinction de personnes parmi les assujettis. Le Parlement demande en vain que son application soit limitée aux riches marchands des Six-Corps.
vendredi 28 septembre
L’armée franco-suédoise de Turenne et Wrangel met le siège devant Augsbourg (Bavière).
fin septembre
Contestation des élections consulaires à Albi ; début du conflit entre la ville et l’évêque Daillon du Lude.
vendredi 5 octobre
L’armée espagnole du marquis de Lleganez tente de forcer les lignes françaises lors du siège de Lérida. C’est un échec et les adversaires décident de camper sur leurs positions.
lundi 8 octobre
Victoire française en Italie, à Piombino.
jeudi 11 octobre
Après un mois de siège, le duc d’Enghien enlève Dunkerque aux Espagnols.
vendredi 12 octobre
Isolé et quasi ruiné depuis sa disgrâce et son emprisonnement (libéré en 1643), le maréchal marquis François de Bassompierre meurt de nuit au retour de voyage à Moulins. Il avait 67 ans.
lundi 15 octobre
Constatant que les Français qui reviennent d’Europe causent des décès dans leurs communautés (microbes), les Agniers (Iroquois) reprennent leurs hostilités contre les colons de Nouvelle-France : ils enlèvent les missionnaires jésuites Isaac Jogues et Lean de La Lande dans l’actuel Etat de New York.
mardi 16 octobre
Un Te deum est donné pour célébrer la prise de Dunkerque par le duc d’Enghien. La Grande Mademoiselle se déclare indisposée pour ne pas y assister et se dispenser ainsi de rendre hommage à son ennemi.
jeudi 18 octobre
En Amérique du Nord, pour conjurer la « sorcellerie » du père jésuite, un Agnier tue d’un coup de tomahawk Isaac Jogues (39 ans) dans le village d’Ossernenon [aujourd’hui Auriesville, Glen, comté de Montgomery, Etat de New York].
vendredi 19 octobre
Jean de La Lande (26 ans) est à son tour tué par les Iroquois.
samedi 20 octobre
Agé de 48 ans, Nicolas de Neufville, marquis de Villeroy et gouverneur du jeune (huit ans) Louis XIV, est nommé maréchal de France.
en octobre
Une flotte française réussit à s'emparer de l’île d'Elbe, où les corsaires provençaux vont trouver un point d'appui leur permettant de parasiter les trafics dans la Méditerranée occidentale.
En Amérique du Nord, les Iroquois reprennent les hostilités contre les Français.
samedi 3 novembre
Le duc François VI de La Rochefoucauld devient gouverneur du Poitou, son père ayant obtenu, en considération de ses propres services et de ceux de son fils, d’acheter pour lui cette charge au comte de Parabère, pour 300 000 livres.
mardi 20 novembre
Evêque de Saint-Malo depuis 1631, Mgr Achille Harlay de Sancy se retire, à l’âge de 65 ans (il décédera six jours plus tard). Il est aussi remplacé à la tête du diocèse malouin par son coadjuteur, Ferdinand de Neufville de Villeroy (38 ans).
nuit du mercredi 21 au jeudi 22 novembre
Les Espagnols de Lleganez parviennent à surprendre les soldats français assiégeant Lérida et à faire entrer dans la ville 800 chevaux chargés de farine. Suite à cet échec, le comte d’Harcourt ordonne le repli sur Balaguer, en abandonnant les bagages et l’artillerie.
mercredi 26 décembre
Le prince Henri II de Condé meurt à Paris à l’âge de 58 ans. Il laisse deux fils, Louis d’Enghien (25 ans), qui devient prince de Condé (Grand Condé), et Conti.
Naissance à Paris, au palais d’Orléans (aujourd’hui du Luxembourg), d’une cousine germaine de Louis XIV. La princesse Elisabeth-Marguerite d’Orléans (Mademoiselle d’Alençon) est le deuxième enfant de Gaston d’Orléans et de Marguerite de Lorraine.
dans l’année
Wrangel succède à Torstenssen à la tête de l’armée suédoise en Allemagne. Soutenus par leurs alliés français, les Suédois prennent Prague et envahissent la Bavière.
Gaston d'Orléans n’est plus Lieutenant général.
Godefroy, comte d’Estrades, effectue une ambassade extraordinaire en Hollande.
Ouverture à Paris de la première des petites écoles de Port-Royal, rue Saint-Dominique-d’Enfer.
1647
vendredi 4 janvier
Sur la rive orientale du lac de Constance, les armées alliées de Suède et de France commandées par Wrangel s’emparent de la ville autrichienne de Bregenz, dans le Vorarlberg.
vendredi 11 janvier
Le jeune Louis XIV, qui est au plus mal, se rend à souper chez son oncle le duc d’Orléans, où il boit excessivement à la santé de son hôte, héritier du trône.
en janvier
Mazarin fait venir en France neveux et nièces de Rome (Anne-Marie Martinozzi, Paul Mancini, Laure Mancini, Olympe Mancini) ; ils s’attardent quelques mois à Lyon pour apprendre la langue et les manières françaises.
samedi 2 mars
Création au Palais-Royal de Paris d’Orphée, opéra de Luigi Rossi, sur un livret de Francesco Buti. L’œuvre a été commandée au compositeur italien par le cardinal Mazarin, qui fait venir des chanteurs de Rome et de Florence, par l’intermédiaire de son secrétaire E. Benedetti.
14 mars
Les succès de Turenne sur le Rhin contraignent la Bavière et Cologne à signer un armistice, à Ulm, avec la France, la Suède et la Hesse-Cassel : l’électeur de Bavière, Maximilien Ier, se retire de l’alliance avec l’empereur et déclare sa neutralité dans la guerre de Trente Ans. La France lui reconnaît la dignité électorale et les troupes françaises et suédoises se retirent de Bavière. A la nouvelle de la signature de cet armistice, plusieurs généraux bavarois ont tenté en vain de rallier leurs troupes à l’armée impériale.
mercredi 27 mars
Création du Conseil de Québec « chargé de l’ordre et de la justice en Nouvelle-France ». Formé des gouverneurs de Québec et de Montréal et du supérieur des jésuites, il dirige les finances, le commerce des fourrures et la politique générale.
dimanche 21 avril
Dimanche de Pâques.
dimanche 12 mai
Pour la deuxième fois en un an, l’armée française, cette fois ci commandée par le prince de Condé (duc d’Enghien), met le siège devant Lérida, en Catalogne. La garnison espagnole est dirigée par Gregorio Britto.
en mai
Fouquet est intendant de l’armée de Picardie.
lundi 17 juin
Estimant la situation intenable, Condé fait lever le siège de Lérida et ordonne la retraite. Il rend Mazarin responsable de cet échec.
jeudi 18 juillet
Le contrôleur général Michel Particelli, seigneur d'Emery, devient surintendant des Finances.
samedi 10 août
Décès du premier président du Parlement de Rouen, Faucion de Ris. Un malaise suit l’observation qu’ils étaient treize à table.
samedi 7 septembre
Après avoir tenté d’obtenir, en vain, sa limitation aux plus riches marchands, le Parlement accepte de Paris d’enregistrer l’édit du tarif du 22 septembre 1646, qui révise à la hausse (fortement) le régime des droits d’octroi qui pèsent sur les produits de grande consommation entrant à Paris. Le Parlement demande à nouveau en vain que son application soit limitée aux riches marchands des Six-Corps.
mercredi 11 septembre
Arrivée à Paris de Laure Mancini.
dimanche 15 septembre
Lettre de Blaise Pascal à Florin Périer pour lui demander de réaliser l’expérience du Puy de Dôme.
? septembre
Début du siège de la place espagnole de Lens par les Français.
du lundi 23 au mardi 24 septembre
Visites de René Descartes à Blaise Pascal.
vendredi 27 septembre
Lors d’une reconnaissance des fortifications de Lens, le maréchal Jean, comte de Gassion, reçoit une mousquetade à la tête. Il est transporté à Arras.
mercredi 2 octobre
Le maréchal Jean de Gassion succombe à ses blessures. Il avait 36 ans. Le maréchal et comte danois Josias de Rantzau reprend seul le commandement de l’armée française.
jeudi 3 octobre
Lens se rend aux Français.
jeudi 24 octobre
La flotte espagnole de don Juan d’Autriche étant apparue devant Naples, les insurgés menés par Gennaro Annese font appel à l’ambassadeur de France à Rome.
dimanche 10 ou lundi 11 novembre
Louis XIV tombe malade : début d’une petite vérole.
vendredi 15 novembre
Florin Périer, conseiller à la cour des aides d’Auvergne, réalise au sommet du Puy de Dôme la célèbre expérience atmosphérique de Blaise Pascal, son beau-frère.
dans l’année
Turenne et le Suédois Von Wrangel envahissent la Bavière et le Wurtemberg.
En Italie, l’armée française ne peut pas déboucher sur le Milanais, tandis que la flotte ne parvient pas à soutenir les Napolitains révoltés.
Les Espagnols reprennent Landrecies aux Français.
Le marquis Henri de La Ferté-Senneterre reçoit le gouvernement de Basse-Auvergne.
En Nouvelle-France, les Iroquois incendient le fort Richelieu, construit à l’embouchure de la rivière du même nom.
1648
mercredi 1er janvier
Le roi « se laisse voir avec son visage bouffi et encore tout rouge de la petite vérole » (Dubuisson-Aubenay).
jeudi 2 janvier
Conseil de guerre et d’Etat devant la reine : Longueville est rappelé de Münster.
L’avocat Jean Ballesdens, protégé du chancelier Séguier, est élu à l’Académie française, en remplacement de Malleville.
samedi 11 janvier
Agitations antifiscales à Paris : les contribuables refusent de payer et se rendent en famille au Palais de Justice. Ils crient : « Main-levée, main-levée » Parfois aussi, « Naples ! » Le fils d’Emery, le président de Thoré, est injurié et molesté. Révolte des marchands de la rue Saint-Denis contre le rachat.
mercredi 15 janvier
Enregistrement par lit de justice d’un édit instituant un octroi sur toutes les denrées entrant dans Paris et créant douze nouveaux offices de maîtres des requêtes. Le Parlement de Paris riposte par des remontrances sévères.
jeudi 16 janvier
Le Parlement déclare l’édit de la veille de nulle valeur. Le Grand Conseil, la Chambre des comptes et la Cour des aides lui apportent leur soutien.
dimanche 19 janvier
Lit de justice : le Parlement enregistre l’édit, mais non sans murmure (discours de Talon).
samedi 25 janvier
Bossuet soutient sa première thèse, dite tentative, en présence de Condé, ami de sa famille, à qui il l’avait dédiée.
lundi 27 janvier
Le peintre et décorateur Charles Le Brun et douze autres artistes (dont Philippe de Champaigne) fondent à Paris l’Académie royale de peinture et de sculpture. Lebrun en est le premier directeur.
jeudi 30 janvier
Première paix séparée de Münster : l’Espagne reconnaît l’indépendance des Provinces-Unies.
lundi 10 février
Son régiment de cavalerie ayant été licencié, La Rochefoucauld lève un régiment d’infanterie de son nom.
samedi 15 février
Le Parlement modifie une loi, empiétant ainsi sur le pouvoir législatif de la Couronne.
jeudi 20 février
L’abbé Jean Aubert succède à Pierre de Montmaur en tant que titulaire de la chaire de grec du Collège royal de France.
de février à mars
Le Parlement s’arroge le droit d’examiner à nouveau les lois enregistrées en lit de justice.
mercredi 18 mars
Condé est nommé commandant de l’armée de Flandre.
lundi 23 mars
Traité de Concordia : Français et Hollandais s’entendent sur le partage de l’île de Saint-Martin, aux Antilles.
fin mars
Abel Servien est seul négociateur à Münster pour la France, il a pour l’aider à Osnabrück Henri Groulart de la Court.
de mars à avril
Affaire de la Paulette : Anne d’Autriche et Mazarin, irrités par les remontrances du Parlement, mettent en vigueur des mesures vexatoires telles que la suppression des gages d’officiers ou celui de la Paulette.
dimanche 5 avril
Chute de la République napolitaine : le duc français Henri II de Guise est fait prisonnier par les Espagnols (qui le garderont jusqu’en 1652).
dimanche 12 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 22 avril
Hardouin de Pérefixe de Beaumont (42 ans) est nommé évêque de Rodez.
jeudi 23 avril
A Nantes, Molière et son « Illustre Théâtre » jouent au Jeu de paume.
mercredi 29 avril
Le Parlement de Paris s’oppose aux mesures financières du gouvernement (retenue sur les gages des conseillers des cours souveraines).
Les magistrats de la Cour des aides, de la Chambre des comptes et du Grand Conseil se réunissent dans une des salles du Palais de justice, la chambre Saint-Louis.
La nouvelle de l'arrestation du duc de Guise à l’issue de l’affaire de Naples arrive à Paris.
jeudi 30 avril
Le surintendant aux Finances Michel Particelli publie les termes du renouvellement du droit annuel voulu par Anne d’Autriche. Cette loi accorde aux officiers le renouvellement du droit annuel ou Paulette, la taxe qui autorise l’hérédité des offices, à des conditions : rachat de quatre années de gages. Le Parlement est exempté de ce rachat dans l’espoir de le dissocier des Cours souveraines.
lundi 4 mai
Bulle créant l’évêché de La Rochelle. Le premier titulaire est Mgr Jacques Raoul de La Guibourgère (59 ans), qui était évêque de Maillezais depuis 1646.
lundi 11 mai
Baptême de Philippe Ier d’Orléans, frère du roi, dans la chapelle du Palais Royal. Son oncle Gaston est son parrain.
mercredi 13 mai
Arrêt d’Union : directement menacés par l’édit du Rachat qui modifie le statut fiscal des offices et les oblige au renouvellement du bail de la paulette, à verser quatre années de leurs gages en forme de prêt, les magistrats du Parlement de Paris, influencés par Gondi et Broussel, réunissent en la chambre de Saint-Louis, au Palais, toutes les cours souveraines de Paris (Cour des aides, Chambre des comptes), qui se fédèrent « pour la défense du public et la réforme des abus de l’Etat ». Début de la Fronde nobiliaire. C’est le premier acte de la Fronde parlementaire.
dimanche 17 mai
Bataille de Zusmarshausen. L’armée conjointe de Turenne et de Wrangel (11 000 fantassins et 7 000 cavaliers suédois et 8 000 soldats français) est victorieux en Bavière, près d’Augsbourg, des forces austro-bavaroises (4 000 fantassins et 6 000 cavaliers) de Raimondo, comte Montecuculli, et de Peter Melander, comte de Holzappel. Les vaincus ont perdu 2 000 hommes, dont le comte de Holzappel, mortellement blessé de deux coups de mousquet (il avait 59 ans).
lundi 18 mai
Le Conseil décide la suppression du droit annuel : Mazarin prive ainsi les parlementaires du bénéfice de la Paulette.
samedi 23 mai
Par lettre de cachet, la régente dénonce la nullité des délibérations parlementaires, puisque « faire de quatre cours souveraines une cinquième sans autorité du roi et sans autorité légitime, c'est chose sans exemple et sans raison, que c'est une espèce de république dans la monarchie, l'introduction d'une puissance nouvelle ».
Décès à Paris du peintre Louis Le Nain, à l’âge de 55 ans.
mardi 26 mai
Décès à Paris de l’écrivain et académicien Vincent Voiture, à l’âge de 51 ans.
mercredi 27 mai
Condé s’empare d’Ypres.
dimanche 31 mai
François de Vendôme, duc de Beaufort, cousin de Louis XIV, enfermé depuis cinq ans à la Bastille (ou au château de Vincennes ?), s’en évade.
en mai
Fouquet devient intendant de la généralité de Paris.
La mère Angélique retourne à Port-Royal des Champs avec sept professes et deux converses (elle y établit une stricte clôture dès le 16).
dimanche 7 et mercredi 10 juin
Arrêts du Conseil qui cassent l’arrêt d’Union.
lundi 15 juin
L’Assemblée de la chambre de Saint Louis propose la déclaration des vingt-sept articles, vaste plan de réformes de l’Etat : suppression des intendants, réduction des tailles d’un quart, abolition des monopoles, interdiction des levées d’impôts sans l’enregistrement des cours souveraines, obligation que toute personne arrêtée par ordre du roi soit interrogée dans les vingt-quatre heures ou remises en liberté.
samedi 27 juin
Isolés, Mazarin et ses ministres se résignent à ratifier le renversement politique exigé, qui met fin au ministériat et à l’Etat absolutiste moderne, construit sur l’impôt.
mardi 30 juin
Trente-deux députés des cours souveraines parisiennes se réunissent dans la chambre Saint-Louis du Palais, dûment autorisée, pour travailler officiellement à la réforme de l’Etat.
mercredi 1er juillet
Deuxième séance pour la mise en œuvre du programme de la Fronde Parlementaire. Article 3 à 6 : entre autres, il est décidé l’interdiction des arrestations non suivies de jugement au-delà de vingt-quatre heures.
samedi 4 juillet
Arrêt du Parlement ordonnant la révocation des intendants.
mardi 7 juillet
Le surintendant des Finances Particelli est renvoyé. Il se retire dans son château de Tanlay, en Bourgogne.
jeudi 9 juillet
Le maréchal Charles de La Porte, marquis de La Meilleraye, est nommé surintendant des Finances.
lundi 13 ou samedi 18 juillet
Ordonnance royale : tous les intendants provinciaux sont rappelés, sauf six, établis sur les frontières et limités à des fonctions militaires ; les innovations fiscales sont révoquées, les fermes d’impôts suspendues. Les recouvrements s’interrompent et le pouvoir dans les provinces passe aux mains des gouverneurs et magistrats locaux.
samedi 18 juillet
Le Parlement enregistre deux déclarations. La première sur la révocation des intendants. La seconde décide la création d'une chambre de justice habilitée à rechercher et à punir les abus commis par les intendants et les partisans dans le domaine fiscal.
vers le samedi 25 juillet
Plusieurs intendants quittent leur province.
lundi 27 juillet
Inauguration à Paris de l’église du couvent des théatins, Sainte-Anne-la-Royale.
vendredi 31 juillet
La reine interdit toute réunion du Parlement avec d'autres cours souveraines, mais lui accorde le renouvellement du droit annuel. Le même jour, une déclaration royale entérine, en lit de justice, presque toutes les réformes voulues par la Chambre Saint-Louis.
samedi 1er août
La reine veut sévir et emprisonner les conseillers rebelles. Gaston d’Orléans la dissuade en l’assurant qu’il mettra au pas Broussel et les jeunes conseillers.
jeudi 6 août
Traité d’Osnabrück.
vendredi 7 août
A l’ouest de Paris, des hommes envoyés par Bussy-Rabutin enlèvent la jeune et riche veuve Madame de Miramion dans la montée vers le Mont Valérien, juste après le pont de Saint-Cloud. Bussy-Rabutin a été trompé par le confesseur de la dame. L’enlèvement est un échec.
lundi 17 août
Les troupes espagnoles de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas, s’emparent de Lens.
mardi 18 août
Le Parlement prétend faire établir le Tarif ou la Pancarte (droit frappant les marchandises livrées à Paris) par deux de ses conseillers.
mercredi 19 août
Charles Jacques Huault de Montmagny quitte ses fonctions de gouverneur de la Nouvelle-France.
jeudi 20 août
Bataille de Lens. A la tête d’une armée de 16 000 hommes (10 000 fantassins, 6 000 cavaliers et 18 pièces d’artillerie), le prince Louis II de Bourbon-Condé remporte une victoire décisive sur les forces espagnoles de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg (12 000 fantassins, 8 000 cavaliers, 38 pièces d’artillerie) dans une plaine située sous les murs occidentaux de Lens, entre Grenay et Liévin. Les vaincus déplorent 3 000 morts et blessés, 5 000 prisonniers et la perte de 38 canons et 120 drapeaux et étendards. Côté français, le bilan est de 1 500 tués ou blessés.
Broussel, conseiller au Parlement, prétend examiner les baux de la gabelle et des différentes fermes.
samedi 22 août
Le Parlement décide des poursuites contre les principaux traitants ou partisans : Catelan, Tabouret, Lefebvre et autres.
mardi 25 août (jour de la Saint-Louis)
Le Conseil d’en haut décide l’arrestation de Broussel et de plusieurs autres magistrats. Gondi prononce le même jour, à l’église Saint-Paul, un sermon politique, très emporté et très séditieux ».
mercredi 26 août
Un Te Deum organisé en la cathédrale Notre-Dame de Paris célèbre la victoire de Lens remportée six jours plus tôt par le prince de Condé sur les Espagnols. La régente et les parlementaires, pourtant en état de rébellion, ont assisté à la cérémonie. Mais, constatant la présence des gardes sur le parvis de la cathédrale, les conseillers inquiets pour leur liberté fuient en désordre. Broussel, absent, est arrêté chez lui par le capitaine des gardes. Il faut l’intervention de la troupe pour empêcher la populace de le libérer. Le président de Blancmesnil et quelques autres meneurs du Parlement (Charton), opposants notoires, sont également interpellés. Plus de 1 200 barricades sont dressées en quelques heures dans Paris : début de la Fronde.
nuit du mercredi 26 au jeudi 27 août
Gondi et le duc de Longueville se rencontrent et décident de tout faire pour chasser le cardinal Mazarin du pouvoir.
jeudi 27 août
Journée des Barricades : le bruit dans le quartier de la Cité de l’arrestation du vieux conseiller Broussel donne le signal des émeutes. En quelques heures, la capitale se hérisse de barricades, la milice bourgeoise est en armes et les chaînes sont tendues au bout des rues. Le chancelier Séguier échappe de peu au lynchage aux cris de « Broussel et liberté », et les quelque 7 000 soldats royaux ne contrôlent plus que les approches du Louvre. Conduit par le premier président Molé, le Parlement se rend au Palais-Royal pour réclamer en vain la libération de Broussel.
vendredi 28 août
L’insurrection gagne la rive gauche de Paris. La population contraint, sous la menace, le Parlement à une nouvelle démarche en faveur de la libération de Broussel. La reine doit alors consentir à libérer le vieux conseiller, qui rentre triomphalement à Paris. Démolition des barricades et incidents divers. Gondi tente sans succès de devenir gouverneur de Paris à la place du duc de Montbazon.
samedi 29 août
Le calme revient à Paris.
mardi 1er septembre
Décès à Paris du philosophe, religieux et scientifique Marin Mersenne, à l’âge de 60 ans.
dimanche 13 septembre
Sous le prétexte de procéder au nettoyage annuel du Palais Royal, la famille royale quitte Paris pour Rueil, propriété de la duchesse d’Aiguillon (puis pour Saint-Germain-en-Laye).
samedi 19 septembre
Au Puy de Dôme, Pascal aurait fait une expérience prouvant l’hypothèse de Torricelli sur la pesanteur et la pression de l’air (mais c’est en fait Florin Périer qui a conduit l’expérience du Puy de Dôme, quatre jours plus tôt).
dimanche 20 septembre
Condé rejoint la reine, ses enfants et Mazarin.
mardi 22 septembre
Le Parlement somme la reine de ramener le roi à Paris, et les Princes de reprendre place à la Grand Chambre du Parlement.
mercredi 23 septembre
Le Parlement ordonne la mise en état de la défense de Paris.
mardi 29 septembre
Ouverture de la Conférence de Saint-Germain entre les représentants de la Cour et une délégation parlementaire.
en septembre
Bossuet est ordonné sous-diacre à Langres.
dimanche 4 octobre
Clôture de la Conférence de Saint-Germain : accommodement de la Cour et des Frondes.
mardi 13 octobre
Naissance au château de Saint-Germain-en-Laye du troisième enfant de Gaston d’Orléans et de Marguerite de Lorraine. La petite fille, cousine germaine de Louis XIV, est prénommée Françoise Madeleine d’Orléans (dite « Mademoiselle de Valois »).
jeudi 22 octobre
Le Conseil du roi doit confirmer par une nouvelle déclaration tout le programme frondeur. La reine signe une déclaration rejoignant de façon atténuée le texte des vingt-sept articles.
samedi 24 octobre
Traités de paix de Westphalie, signés à Münster et à Osnabrück, qui mettent fin à la guerre de Trente Ans. Ces deux textes confirment la possession de Toul, Metz et Verdun par la France, qui garde en outre l'Alsace (moins Strasbourg), Brisach et Pignerol. Le traité assure également à la Suède des gains qui font d'elle la plus grande puissance de la Baltique : Poméranie, Stettin, Wismar, Brême, Verden. L’Autriche perd également les seigneuries suisses (dont Argovie).
Enregistrement d’une déclaration royale sur la paulette (confirmation de celle du 31 juillet). Le Parlement devient le pouvoir prépondérant dans l’Etat.
dimanche 25 octobre
Capitulation de Mazarin devant la Fronde.
fin octobre
La reine et ses fils sont de retour à Paris.
en octobre
Armand de Bourbon, prince de Conti (19 ans), réclame à la reine mère un chapeau de cardinal.
dimanche 1er novembre
La comédienne Madeleine de Varennes, membre de la troupe de théâtre de Molière, est enterrée à Poitiers, en l’église Saint-Cybard.
mercredi 11 novembre
Date officielle de la rentrée du Parlement.
en novembre
Le comté de Coligny, en Bresse, est érigé en duché en faveur de Gaspard IV de Coligny (28 ans).
jeudi 3 décembre
Arrivé à Fort-Dauphin, le chevalier Etienne de Flacourt remplace Jacques de Pronis comme gouverneur de la colonie française et « commandant général de l’île de Madagascar ». Pronis devient l’adjoint de Flacourt.
en décembre
Colbert devient conseiller du roi.
Aux Halles de Paris, le setier de froment vaut de douze à treize livres.
dans l’année
Le maréchal Antoine III, comte de Gramont, est créé duc et pair de France.
Jean Le Vacher devient consul de France à Tunis.
La Sorbonne condamne le compagnonnage ouvrier.
Querelle littéraire opposant les admirateurs de Job de Benserade (les Jobelins) à ceux du sonnet A Uranie de Vincent Voiture (les Uranistes).
1649
dimanche 3 janvier
Un conseil sur la décision ou pas de fuir Paris est réuni chez Monsieur (qui est victime d’une attaque de goutte). Mazarin est favorable au départ, Monsieur et Condé sont réticents.
nuit du lundi 4 au mardi 5 janvier
« Nuit des Rois » : après avoir affecté de fêter les Rois, la reine et ses fils quittent Paris et se réfugient à Saint-Germain derrière des cordons de troupes.
mardi 5 janvier
Paris et le Parlement se réveillent privés de leur roi.
mercredi 6 janvier
L’armée du prince de Condé, commence l’investissement de Paris. La défense de la capitale, révoltée malgré elle, revient aux compagnies bourgeoises et aux gentilshommes.
jeudi 7 janvier
Le roi ordonne le transfert du Parlement à Montargis. Il n’est pas obéi.
vendredi 8 janvier
Le Parlement déclare Mazarin « ennemi du roi et de l’Etat » et « perturbateur du repos public ». Il recrute une armée à son tour et organise la résistance.
nuit du samedi 9 au dimanche 10 janvier
Début de la Fronde des princes : Conti, Noirmoutier et La Rochefoucauld quittent Saint-Germain.
dimanche 10 janvier
Arrivée à Paris du prince de Conti et du duc de Longueville, frère et beau-frère de Condé, qui rejoignent le camp du Parlement.
lundi 11 janvier
Grâce aux intrigues de Gondi, le prince de Conti est nommé généralissime de la Fronde avec, comme adjoints, le duc d’Elbeuf, le duc de Bouillon et le maréchal de La Mothe qui commanderont les troupes à tour de rôle.
mardi 12 janvier
A Paris, les Frondeurs prennent l’Arsenal et la Bastille, dont le commandement est confié au fils de Broussel, Jérôme, seigneur de Louvières.
mercredi 13 janvier
Début de la crue de la Seine : Paris est inondé.
jeudi 14 janvier
A Paris, les faubourgs Saint-Antoine et Saint-Germain, le Maris et l’île Saint-Louis sont sous les eaux. Le duc de Beaufort, qui avait vécu caché depuis son évasion, réapparaît devant le Parlement de Paris.
vendredi 15 janvier
L’armée de Condé s’empare de Corbeil.
mi-janvier
Rouen passe dans le camp des frondeurs ; le comte d’Harcourt, nommé gouverneur intérimaire de Normandie pour remplacer le duc de Longueville, doit se retirer.
lundi 18 janvier
Lettre du Parlement de Paris aux Parlements de province pour les engager à la résistance. Gondi, évêque coadjuteur de Paris, est installé au Parlement comme conseiller d’honneur-né, à la place de son oncle l’archevêque. Il fait signer à tous les chefs de la Fronde une promesse d’union contre Mazarin.
mercredi 20 janvier
Un incident entre domestiques et une rumeur (l’assassinat des partisans des frondeurs par le gouverneur d’Alais) provoquent une insurrection à Aix-en-Provence : deux personnes sont tuées. Le comte d’Alais est assiégé dans son palais.
samedi 23 janvier
La Régente convoque les Etats généraux pour le 15 mars.
dimanche 24 janvier
Le duc de Longueville entre dans Rouen sous les acclamations de la foule.
lundi 25 janvier
Gondi prononce un sermon politique contre Mazarin à l’église Saint-Paul.
A Rouen, le Parlement de Normandie se prononce pour la Fronde.
jeudi 28 janvier
Sortie de Paris des frondeurs en direction de Bourg-la-Reine : cinq compagnies de « Corinthiens », les chevau-légers de Gondi, commandés par Renaud-René, chevalier de Sévigné, se font tailler en pièces au pont d’Antony par les troupes du roi. Celles-ci, par ailleurs, enlèvent Brie-Comte-Robert, point décisif pour l’alimentation de la capitale.
nuit du jeudi 28 au vendredi 29 janvier
Naissance à l’Hôtel de ville de Paris d’un fils de Mme de Longueville et de La Rochefoucauld, Charles-Paris, comte de Saint-Paul, baptisé en l’église de Saint-Jean-en-Grève. Son parrain est le prévôt des marchands Le Féron et sa marraine la duchesse de Bouillon.
en janvier
Crue de la Loire.
mardi 2 février
Sommations de la cour aux Parisiens. Pillage et « brûlement » de Sceaux par Condé.
lundi 8 février
A l’issue d’un combat sanglant, Condé enlève Charenton aux Frondeurs, compliquant encore plus le ravitaillement de Paris. Condé fait jeter dans la Seine les corps mutilés et encore vivants. Le duc Gaspard IV de Coligny est gravement blessé dans les combats.
mardi 9 février
Le duc Gaspard IV de Coligny meurt au château de Vincennes. Agé de 28 ans, il venait d’être créé maréchal de France par le roi. Le décès affecte beaucoup Condé et une grande partie de la cour.
mercredi 10 février
Combat de la plaine de Villejuif, qui permet aux Frondeurs de faire entrer un important convoi de vivres dans Paris. Charles de Beauvau, seigneur de Nerlieu, est tué par le duc de Beaufort.
vendredi 12 février
Le Parlement de Paris refuse de recevoir le héraut d’armes que lui envoie la régente.
lundi 15 février
Gaston d’Orléans fait décider au Conseil de régence de mander à la cour les gens du roi (procureurs au Parlement).
mardi 16 février
L’armée royale prend Montlhéry, coupant la route de la Beauce aux Frondeurs.
vendredi 19 février
Le Parlement de Paris donne audience à un envoyé de l’archiduc Léopold-Guillaume de Habsbourg, gouverneur des Pays-Bas espagnols. Un convoi de vivres en provenance de Brie-Comte-Robert entre dans Paris. La Rochefoucauld est grièvement blessé dans cet engagement, d’un coup de pistolet à la gorge. Par ailleurs, la nouvelle de l’exécution à Londres de Charles Ier d’Angleterre arrive à Paris.
samedi 20 février
Par un privilège exceptionnel, le duc et maréchal Gaspard IV de Coligny est inhumé dans la basilique de Saint-Denis.
jeudi 25 février
Une délégation parlementaire est reçue à Saint-Germain-en-Laye.
samedi 27 février
Attiré à Saint-Germain-en-Laye par Mazarin, le maréchal Rantzau est arrêté. Le comte danois est soupçonné d’ « infidélité » envers le roi et de vouloir livrer Dunkerque contre de l’argent.
du samedi 27 au dimanche 28 février
Emotions populaires à Paris.
lundi 1er mars
L’armée du maréchal de Turenne, qui voulait secourir les Frondeurs, est mise en déroute. Ses troupes l’abandonnent.
jeudi 4 mars
Début des négociations de Rueil entre la cour et le Parlement.
mardi 9 mars
Vente aux enchères des meubles de Mazarin.
jeudi 11 mars
Signature de la paix de Rueil : le Parlement et les bourgeois de Paris acceptent de se soumettre à la royauté. Parmi les mesures du traité figurent le maintien des vingt-sept articles, l’amnistie aux rebelles, le droit de réunion pour les assemblées parlementaires…
samedi 13 mars
Une manifestation populaire se déroule à Paris contre la paix de Rueil. Elle a été organisée en sous-main par Gondi.
lundi 15 mars
Le projet de paix est accepté par l’Hôtel de ville.
mardi 16 mars
Capturé lors d’une attaque des Iroquois, le missionnaire jésuite français Jean de Brébeuf est torturé à mort au village huron de Saint-Ignace, près de la baie Géorgienne (lac Huron). Avant d’être brûlé vif, il on lui a versé de l’eau bouillante sur la tête, on lui passé autour du cou un collier de tomahawks chauffées et à blanc et on lui a enfoncé un fer rouge dans la gorge et dans l’anus… Son cadavre est lacéré, son cœur arraché et mangé. Il avait 55 ans (il sera canonisé en 1930).
mercredi 17 mars
Reprise des négociations entre la cour et la Fronde au château de Saint-Germain. L’avant-garde d’une armée espagnole venue des Pays-Bas espagnols arrive aux environs de Soissons.
lundi 22 mars
Le maréchal du Plessis-Praslin repousse les Espagnols.
samedi 27 mars
Fin de la conférence de Saint-Germain.
lundi 29 mars
A Bordeaux, une assemblée tenue dans l’hôtel de ville proclame sa solidarité avec le Parlement de cette ville, lequel est lui-même solidaire de celui de Paris. Début de l’Ormée, la Fronde bordelaise.
en mars
Rouen se soumet volontairement au roi.
jeudi 1er avril
Fin de la Fronde parlementaire : le Parlement de Paris enregistre la déclaration royale suite à l’accord conclu à Saint-Germain qui reprend les clauses de la paix de Rueil et distribue de nombreuses faveurs aux généraux de la Fronde.
vendredi 2 avril
Publication de la Déclaration royale, portant amnistie générale, remettant chacun dans ses biens et honneurs. Le roi n’exige plus du Parlement l’enregistrement de la Déclaration de Saint-Germain, ni la cessation de ses assemblées. Le maximum de l’emprunt à faire en deux ans est fixé à vingt-quatre millions de livres.
dimanche 4 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 12 avril
La duchesse de Chevreuse, qui vivait à Bruxelles depuis 1645, arrive à Paris à onze heures. Elle est venue d'une traite de Cambrai.
jeudi 15 avril
Retour de Gaston d’Orléans à Paris, où il est fêté. Mais la famille royale ne suit pas, attendant que François de Vendôme cesse d'agiter le peuple.
vendredi 30 avril
La cour quitte Beaufort pour le château de Compiègne afin de surveiller la frontière de Picardie.
samdi 22 mai
Dans le cadre des réconciliations générales, un projet de mariage est conclu entre le duc de Mercœur, frère aîné de François de Vendôme, et Laure Mancini, nièce de Mazarin.
mercredi 26 mai
Le duc d’Epernon, gouverneur de Guyenne, remporte une victoire sur les frondeurs bordelais venus attaquer venus attaquer Libourne.
en mai
Le maréchal César, comte du Plessis-Praslin, est nommé gouverneur de Monsieur, Philippe d’Orléans.
Gondi annonce son ralliement
mercredi 9 ou lundi 14 juin
Furieux d’avoir dû céder au Parlement d’Aix, le comte d’Alais sort de la ville et lève une armée de la noblesse des environs qui remporte une victoire sur les troupes du Parlement à la bataille du Val, près de Draguignan. Mazarin envoie des commissaires à Aix pour régler le problème (le Parlement devra reculer).
mardi 15 juin
Incident du Jardin du Renard (auberge située en lisière du jardin des Tuileries) entre les gandins (partisans de Mazarin) d’un côté et Retz et François de Vendôme (le « roi des Halles ») de l’autre : à l’occasion d’un repas, Vendôme tire la nappe des convives de Jarzé et du duc de Candale. Un duel est aussitôt décidé, mais le duc d’Orléans parviendra à raccommoder les parties.
lundi 21 juin
Georges d’Aubusson de La Feuillade (40 ans) est nommé archevêque d’Embrun.
jeudi 24 juin
Le comte d’Harcourt met le siège devant la place espagnole de Cambrai.
jeudi 1er juillet
Nicolas Cornet, syndic de la Sorbonne, présente à la faculté de théologie de Paris cinq propositions sur la grâce, extraites de l’Augustinus, publication de Jansénius. Il en demande la condamnation. Après discussion, on décide de consulter le pape.
vendredi 2 ou samedi 3 juillet
L’arrivée de renforts espagnols dans la place contraint le comte d’Harcourt à lever le siège de Cambrai.
mardi 13 juillet
Gondi se rend à Compiègne, où se tient la cour, pour inviter la reine et le roi, au nom des Parisiens, à revenir à Paris.
samedi 17 juillet
Saisie de La custode du lit de la reine qui dit tout chez l’imprimeur Claude Morlot.
mardi 20 juillet
Fausse pendaison de l’imprimeur Morlot à Paris, sauvé par l’intervention de la foule.
dimanche 25 juillet
Le duc d’Epernon vient signifier son interdiction au parlement de Bordeaux. Un soulèvement éclate aussitôt et le chasse de la ville.
mercredi 18 août
Entrée triomphale du roi et de la cour à Paris par la porte de Saint-Denis. Le cortège met plus de quatre heures à arriver au Palais-Royal. Auparavant, la famille royale a été reçue par le prévôt des marchands, les échevins et tous les conseillers de ville, les trente-deux quarteniers et douze notables bourgeois de chaque quartier qui se sont avancés à mi-chemin de Paris à Saint-Denis. À l’arrivée du convoi, tout ce monde met genou en terre et jure obéissance et fidélité.
jeudi 19 août
Gondi vient saluer le roi et la régente à la tête d’une délégation du clergé : très embarrassé, il est pâle et il tremble.
vendredi 20 août
Gondi rencontre Mazarin et se réconcilie en apparence avec lui.
mercredi 1er septembre
Le savant et philosophe français René Descartes quitte Amsterdam pour se rendre en Suède à l’invitation de la reine Christine.
samedi 4 septembre
La Compagnie des Iles d’Amérique, en faillite, vend à Charles Houël la Guadeloupe, Marie-Galante, La Désirade et les Saintes.
jeudi 9 septembre
Bossuet prêche le Panégyrique de saint Gorgon à Metz.
mardi 14 septembre
Grave incident au Palais-Royal : Condé refuse de signer au contrat de mariage de Laure Mancini qui épouse Mercœur. Le prince en colère déclare à Mazarin : « Je ne veux plus vous voir en particulier ni jamais vous saluer. Je ne serai jamais votre serviteur ou votre ami ».
vendredi 17 septembre
Réconciliation de façade entre Condé et Mazarin.
dimanche 19 septembre
Faillite de l’Hôtel de ville de Paris : à l'échéance, les rentes ne peuvent être payées.
mercredi 22 septembre
Emeute des rentiers parisiens (agitation dans la ville jusqu’à la fin de l’année).
Bossuet est ordonné diacre à Metz.
de septembre à octobre
Assemblée de la noblesse, dispersée par la cour.
samedi 2 octobre
Nouvel accommodement entre Condé et Mazarin. Le cardinal feint de s’engager à consulter en tout Condé.
lundi 18 octobre
Les Bordelais prennent le château Trompette.
samedi 30 octobre
Décès à Paris du maréchal Honoré d’Albert, duc de Chaulnes, à l’âge de 68 ans.
en octobre
René Descartes arrive à Stockholm invité dans les termes les plus pressants par la reine et Pierre-Hector Chanut, ambassadeur de Louis XIV et confident de Christine.
mardi 9 novembre
Michel Particelli d’Emery est rappelé comme surintendant des finances. Il partage la fonction avec le comte d’Avaux. Restauration du système des intendants provinciaux.
mardi 23 novembre
Disgrâce de Mme de Beauvais, amie de René du Plessis de Jarzé, lui même grand ami de Condé. Tombé amoureux de la reine, Jarzé a fait parvenir à celle-ci une lettre enflammée, que Mme de Beauvais, première femme de chambre de la reine qui a consenti à la déposer sur son miroir. La reine est furieuse.
vendredi 26 novembre
La reine récite publiquement à Jarzé une réplique ironique dictée par Mazarin : « Vraiment, monsieur de Jarzé, vous êtes bien ridicule. On m’a dit que vous faites l’amoureux. Voyez un peu le joli galant ! Vous me faites pitié, il faudroit vous envoyer aux Petites-Maisons. Mais il est vrai qu’il ne faut pas s'étonner de votre folie ; car vous tenez de race. » Tout le monde s’esclaffe. Jarzé, humilié, se retire de la cour.
en novembre
L'attitude outrageante de Condé lui aliène la reine. Gondi tente de profiter du mécontentement des rentiers, dont le surintendant ne paie pas les arrérages, pour relancer l’agitation politique. Son secrétaire Guy Joly entre au syndicat des rentiers.
début décembre
Le Parlement ayant interdit les assemblées de rentiers, les amis du coadjuteur Gondi tentent de soulever la foule contre Mazarin, mais les Parisiens ne bougent pas.
mardi 7 décembre
En Nouvelle-France, le missionnaire jésuite français (saint) Charles Garnier est tué par les Iroquois d’une balle dans la poitrine, à Etharita, au pays du Pétun, sur le lac Huron. Il avait 43 ans (il sera canonisé en 1930).
mercredi 8 décembre
Le jésuite français (saint) Noël Chabanel, missionnaire auprès des Hurons, est assassiné par l’un d’eux. Il avait 36 ans (il sera canonisé en 1930).
vendredi 10 décembre
Clément Jaluzot, chef cuisinier du maréchal de Plessis-Praslin, invente la « praline ».
samedi 11 décembre
Gondi imagine un faux attentat contre Condé : dans la matinée, on tire des coups de feu contre le carrosse vide de Condé sur le Pont Neuf. Le Parlement ne prend pas au sérieux cette tentative d’assassinat, ce qui lui vaut des insolences de Condé.
nuit du samedi 11 au dimanche 12 décembre
Paris connaît beaucoup de mouvements suspects de chevaux. L’écuyer de François de Vendôme rencontre notamment un groupe de ces cavaliers.
mi-décembre
L’abbé Harlay de Chanvallon (futur archevêque de Paris), qui a entendu en confession un témoin du complot des rentes, va tout répéter à Mazarin.
mercredi 22 décembre
Au Parlement, série de réquisitoires à propos de l’émeute du 11 : Gondi, Broussel et François de Vendôme sont inculpés de tentative d’assassinat contre Condé. Gondi décide de se rapprocher de la reine et de Mazarin.
dimanche 26 décembre
Fin de la première Fronde bordelaise : Mazarin fait aux Bordelais diverses concessions, à condition que le Château-Trompette soit remis au roi. Le cardinal accorde en fait aux Bordelais à peu près tout ce qu’ils demandent.
en décembre
Dans l’océan Indien, Etienne de Flacourt prend possession de l’île de la Réunion pour la troisième fois et la baptise île Bourbon.
La Normandie perd ses états provinciaux.
dans l’année
Le maréchal Charles de La Porte, marquis de La Meilleraye, n’est plus surintendant des Finances.
Le maréchal comte François de L’Hôpital obtient le gouvernement de Paris.
Peste à Marseille et en Haute-Auvergne.