jeudi 1er janvier
Louis Guillaume Le Monnier est nommé premier médecin du roi.
La société patriotique de Rennes commence à publier le journal le Héraut de la Nation.
dimanche 4 janvier
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord est sacré évêque d’Autun.
Paris est figée par -15°.
mercredi 7 janvier
Le roi décide la suspension provisoire des Etats de Bretagne, ce qu'accepte le tiers mais que refusent la noblesse et le clergé.
jeudi 8 janvier
Serment de la noblesse de Bretagne de ne rien laisser changer à la « Constitution » des Etats.
vendredi 23 janvier
Décès à Paris de l’académicien, traducteur, grammairien et encyclopédiste Nicolas Beauzée. Il avait soixante-douze ans.
samedi 24 janvier
Lettres du roi convoquant ses sujets pour les élections aux états généraux et établissant le règlement électoral. Le vote aura lieu par ordre, avec doublement des élus du tiers état, et s’étalera de mars à mai.
Les crues de la Loire submergent certains quartiers de Tours.
lundi 26 janvier
Des troubles éclatent à Rennes. C'est l'affrontement entre le petit peuple, poussé par la noblesse, et les étudiants en droit pourchassés et frappés.
mardi 27 janvier
Les combats reprennent, encore plus violents, devant le Parlement de Rennes : les nobles interviennent aux côtés de leurs domestiques, les jeunes gens ripostent en se regroupant et en s’armant. Il y a trois morts : un garçon boucher et deux jeunes aristocrates (Rocher de Saint-Riveul et Boihue).
jeudi 29 janvier
Ouverture à Rennes de la Diète de la jeunesse patriote de Bretagne.
en janvier
L’abbé Sieyès publie Qu'est-ce que le Tiers état ?
Troubles causés par la cherté du pain.
3 500 Juifs portugais du Sud-Ouest sont admis au vote désignant les députés aux états généraux ; ceux d’Alsace sont exclus.
L’abbé Grégoire, curé d’Emberménil (près de Lunéville) fait paraître son mémoire, Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.
lundi 2 février
Banni de France, le ministre Loménie de Brienne, reçoit à Nice le chapeau de cardinal et fait d’abondantes aumônes au milieu de la disette générale.
mardi 3 février
Des jeunes gens des villes bretonnes proclament à Rennes leur vigilance et leur solidarité en cas de conflit avec la noblesse : pacte d'union. Amorce d'un puissant mouvement fédératif.
vendredi 6 février
Clôture de la Diète de la jeunesse patriote de Bretagne, à Rennes.
samedi 7 février
Ordre de rédiger des Cahiers de doléances.
dimanche 1er mars
Le conseil politique de Montpellier procède directement au choix des consuls, sans présentation de liste au nouveau gouverneur.
jeudi 5 mars
Ecrivain, orientaliste et numismate, l’abbé Jean-Jacques Barthélémy est élu à l’Académie française, à l'âge de soixante-treize ans, en remplacement de Nicolas Beauzée. Il est le dernier académicien élu par l’ancienne Académie.
jeudi 12 mars
Elu quatre mois plus tôt, le magistrat Aimar de Nicolaï est reçu à l’Académie française par Claude-Carloman de Rulhière. Dans son discours de réception, il suscite les murmures du public en faisant l'éloge de Louis XVI.
dimanche 15 mars
Le nouvel évêque d’Autun, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, est intronisé dans sa cathédrale.
lundi 16 mars
Assemblée générale à Saintes des trois ordres de la sénéchaussée de Saintonge.
mardi 17 mars
Assemblée à Poitiers des trois ordres de la province.
lundi 23 mars
Sans salaires depuis deux mois, les ouvriers de l’arsenal de Toulon déclenchent une émeute très violente.
du lundi 23 au mardi 24 mars
Emeute à Marseille : la foule demande la suppression du piquet.
mardi 24 mars
A Marseille, un conseil de ville est mis en place. Fin de l’antique oligarchie. La ville va se gouverner seule jusqu’en mai.
du jeudi 26 au vendredi 27 mars
Une émeute frumentaire a éclaté dans la cité provençale de Brignoles. Les habitants ont exigé des plus riches la remise des dettes et la suppression de l’impôt appelé piquet avant de piller la maison du régisseur percevant les droits sur les cuirs (un participant sera pendu quelques mois plus tard, les autres étant amnistiés).
dimanche 29 mars
Des bateaux de blé à destination d’Orléans sont arrêtés à Tours et les grains saisis.
lundi 30 mars
L’évêque de Metz Mgr Louis-Joseph de Montmorency-Laval, soixante-quatre ans, est élevé à la dignité de cardinal.
en mars
Soupçonné d’accaparement par la foule, l’évêque de Sisteron est lapidé à Manosque [Alpes-de-Haute-Provence].
Visite de Mirabeau à Marseille où il reçoit un accueil triomphal.
de mars à avril
Elections des représentants aux Etats généraux : participation variable (faible à Paris : 1 706 votants sur 50 000 inscrits ; forte en Bretagne, mais sans la noblesse).
jeudi 2 avril
Assemblée générale des trois ordres de l’Angoumois à Angoulême et remise officielle à leurs députés des cahiers de doléance.
du lundi 6 au mercredi 8 avril
Election des députés du bailliage de Saint-Omer.
vendredi 10 avril
Brissot fait paraître le journal le Patriote français (jusqu’en juin 1793).
dimanche 12 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 15 avril
Emeute populaire à Sète : pillage de l’Equivalent et de la maison du maire ; quatre émeutiers seront exécutés.
samedi 18 avril
Emeutes à Paris, rue de Montreuil (le duc d'Orléans est soupçonné de les avoir fomentées).
Formation de la Milice bourgeoise de Montpellier.
lundi 20 avril
Election à Arras des députés d’Artois.
jeudi 23 avril
Le bruit commence à courir dans le faubourg Saint-Antoine que le fabricant de papiers peint Reveillon (situé rue de Montreuil) aurait déclaré souhaiter revenir au bon vieux temps où on payait les ouvriers quinze sous par jour au lieu de vingt (jusqu’à présent Reveillon payait mieux ses ouvriers que la concurrence).
vendredi 24 avril
Début d’une série de troubles à Orléans à cause du prix du pain. La maison d’un marchand de blé est mise à sac.
lundi 27 avril
Emeute à Paris, au faubourg Saint-Antoine, contre le fabricant de papiers peints Réveillon : vers trois heures de l’après-midi, une foule de 300 personnes se rassemble près de la Bastille, brûle Reveillon en effigie, avant de grossir jusqu’à 3 000 individus et de se rendre à l’Hôtel de Ville. Priée de se disperser, la foule marche sur la manufacture Reveillon, mais la trouvant gardée la troupe, elle se rabat sur la manufacture d’Henriot, accusé d’avoir tenu des propos semblables à ceux de Reveillon, et la met à sac. Prise dans l’émeute, la duchesse d’Orléans est acclamée par les insurgés alors que d’autres seigneurs de passage sont maltraités et dévalisés...
Election à Perpignan des députés du Roussillon aux Etats généraux.
mardi 28 avril
L’émeute reprend de plus belle au faubourg parisien Saint-Antoine. La foule, plus importante que la veille, attaque la manufacture de Réveillon. La troupe tire faisant officiellement vingt-cinq morts et vingt-deux blessés (probablement bien plus). Quarante-six personnes sont arrêtées, dont aucun ouvrier de Réveillon.
mercredi 29 avril
Protestation des nobles entrants, dont Pierre-Louis-Robert de Briois, contre toute modification des droits et prérogatives de la noblesse des Etats d’Artois.
jeudi 30 avril
Emeute à Marseille : la foule s’empare de trois forts et tue l’un de leurs commandants, le chevalier de Beausset, major du fort Saint-Jean.
A Versailles, première réunion du « Club breton », réunissant les députés du tiers état de Bretagne. Création également dans la ville de la Société des amis de la Constitution (qui deviendra le Club des Jacobins en octobre).
vendredi 1er mai
Emeute à Bastia.
samedi 2 mai
Présentation au roi des députés aux états généraux.
lundi 4 mai
Messe inaugurale et procession des états généraux.
mardi 5 mai
Séance royale d'ouverture des Etats généraux : 1 139 députés, dont 291 du clergé (206 curés), 270 de la noblesse et 578 du tiers état. L'allocution trop brève et malhabile du roi, l'exposé trop long et restrictif de Necker qui, tout en avouant que les caisses de l'Etat sont vides, s'en tient - sur ordre de la Cour - à réclamer de nouveaux impôts, sans dire mot d'une possible Constitution du royaume, et l'incertitude maintenue sur le mode de vote aux Etats généraux, provoquent la désillusion des élus du Tiers. Début de la vérification des pouvoirs des députés, préalable aux discussions.
mercredi 6 mai
Refusant de se constituer en chambre particulière, le Tiers exige que la vérification des pouvoirs se déroule en séance plénière ; il s’installe dans la salle générale, proposant au clergé et à la noblesse de se joindre à lui. La machine des états est bloquée, puisque la majorité des nobles est hostile à toute concession.
lundi 11 mai
La noblesse se constitue en chambre particulière et rejette le principe du vote par tête. Le clergé hésitant suspend la vérification des pouvoirs de ses députés.
vendredi 15 mai
Décès à Paris du Premier peintre du roi Jean-Baptiste Pierre, à l’âge de soixante-quinze ans.
mercredi 20 mai
Le clergé renonce à ses privilèges fiscaux et accepte le principe de l’égalité de tous devant l’impôt.
vendredi 22 mai
La noblesse abandonne aussi ses privilèges fiscaux et accepte l’égalité devant l’impôt.
samedi 23 mai
Echec de la première réunion de conciliation des commissaires nommés par les trois ordres.
lundi 25 mai
Echec de la deuxième réunion de conciliation des commissaires des trois ordres.
Arrivée des députés de Paris aux états généraux.
samedi 30 mai
Echec d’une troisième réunion de conciliation en présence de commissaires nommés par le roi.
Publication de De la religion nationale par l’abbé Claude Fauchet.
en mai
Le blé devient rare et cher, du fait de la mauvaise récolte de 1788.
Arrivée à Marseille du comte de Caraman qui rétablit les institutions traditionnelles, après trois mois de gouvernement autonome.
lundi 1er juin
Election de d’Ailly comme doyen du tiers état.
mardi 2 juin
Décès à Strasbourg du maréchal Jacques-Philippe, comte de Choiseul-Stainville, gouverneur général d’Alsace.
mercredi 3 juin
D’Ailly est remplacé par Jean Sylvain Bailly comme doyen du tiers état.
jeudi 4 juin
Necker présente un projet d’accord entre les trois ordres que le clergé accepte.
Décès à Meudon du dauphin Louis Joseph Xavier François, âgé de sept ans. Son frère cadet, le duc de Normandie Louis, quatre ans, devient le nouveau dauphin de France.
du vendredi 5 au samedi 6 juin
Elections des députés de la Corse aux états généraux.
samedi 6 juin
La noblesse rejette le projet Necker.
mercredi 10 juin
Les Communes acceptent l'idée de Sieyès d'envoyer « une dernière invitation » aux deux autres ordres pour qu'ils se réunissent au Tiers, faute de quoi celui-ci procéderait seul à la vérification des pouvoirs. De son côté, la chambre nobiliaire se dit déjà constituée.
vendredi 12 juin
Début de l'appel des députés et de la vérification des pouvoirs par les députés du tiers.
samedi 13 et dimanche 14 juin
Quatre curés poitevins (dont deux du futur département de la Vendée) et cinq autres membres du clergé rejoignent le tiers état. Parmi eux l’abbé Henri Grégoire.
mardi 16 juin
Une quinzaine d'autres membres du clergé rejoignent le Tiers.
mercredi 17 juin
Sur idée de Sieyès, le Tiers état incarnant les « quatre-vingt-seize centièmes au moins de la Nation », se proclame Assemblée Nationale. Mais le principe de la sanction royale (le veto) est accepté et la réunion avec les autres ordres est attendue.
jeudi 18 juin
Les députés du Tiers s'attribuent les décisions fiscales, au point de déclarer illégaux les impôts existants. Alors que la majorité des clercs acceptent de se fondre dans la nouvelle chambre, les évêques et la majorité des nobles organisent un « front du refus » et poussent le roi à ramener le Tiers à l'obéissance. Des troupes commencent à s'assembler.
vendredi 19 juin
Réunion du clergé au tiers état votée par 149 voix contre 137.
Présentation du plan de Necker au conseil du roi.
Les députés aux états généraux décident la formation d’un comité des subsistances pour s’occuper « de la recherche des causes et des remèdes à la disette des grains qui afflige le peuple ».
samedi 20 juin
La salle des Menus-Plaisirs étant close sur ordre du roi, les députés du Tiers investissent la salle du Jeu-de-Paume, où Mounier propose le « serment du jeu de Paume » : le tiers état jure de ne pas se séparer avant d'avoir pu donner une Constitution au royaume. Jean Bailly et Mirabeau sont les principaux auteurs de ce coup d'Etat qui transforme les Etats en Constituante.
dimanche 21 juin
Réunion du conseil du roi et rejet du plan de Necker.
lundi 22 juin
Réunion de l’Assemblée nationale en l’église Saint-Louis à Versailles, à laquelle participent 150 députés du clergé et deux de la noblesse.
mardi 23 juin
Le roi tient séance royale. D'un côté, il admet l'essentiel des réformes demandées (consentement des impôts par les Etats et égalité fiscale - si les deux premiers ordres l'acceptent - liberté individuelle et de la presse, abolition de la taille et de la corvée...) ; de l'autre, il défend la division de la société par ordres et interdit les délibérations communes, refusant le vote par tête sauf pour cas exceptionnels. « En conséquence, le roi a déclaré nulles les déclarations prises par les députés de l'ordre du Tiers état, le 17 de ce mois, ainsi que celles qui auraient pu s'ensuivre, comme illégales et anticonstitutionnelles ». Les députés du Tiers font face, refusent de quitter leurs sièges après le départ du roi et proclament l’inviolabilité des membres de l’Assemblée nationale. Interventions de Mirabeau et de Bailly (« Je crois que la nation assemblée ne peut recevoir d'ordres »).
mercredi 24 juin
La majorité du clergé rejoint les députés du tiers.
jeudi 25 juin
47 députés de la noblesse, dont le duc Philippe d'Orléans, rejoignent le tiers. Le front du refus vacille.
La ville de Paris, gagnée par l'indiscipline du Tiers, se forme, illégalement, en « commune », siégeant à l'Hôtel de Ville.
samedi 27 juin
Le roi, lui-même, invite les derniers récalcitrants du clergé et de la noblesse à se soumettre et à se joindre à l'Assemblée nationale.
mardi 30 juin
La Constituante fixe dans son règlement que son président aura pouvoir de police sur l’Assemblée, notamment celui de déterminer l’ordre dans lequel les orateurs devront prendre la parole.
Invasion de la prison de l’Abbaye à Paris par la foule qui délivre des gardes-françaises emprisonnés pour avoir assisté aux séances des clubs.
mercredi 1er juillet
Emeute de l’ « Octroi » à Lyon.
Création à Bordeaux du ballet La Fille mal gardée, de Jean Dauberval.
jeudi 2 juillet
Manifestation au Palais-Royal contre la concentration de troupes autour de Paris.
De sa fenêtre de la Bastille, le marquis de Sade crie qu’on égorge les prisonniers...
vendredi 3 juillet
Election du duc d’Orléans comme président de l’Assemblée nationale. S’étant récusé, il est remplacé par l’archevêque de Vienne, Lefranc de Pompignan.
Lettre du roi à l’Assemblée pour l’informer des mesures prises pour rétablir l’ordre à Paris.
nuit du vendredi 3 au samedi 4 juillet
Le marquis de Sade est transféré de force de la Bastille à la prison de Charenton.
samedi 4 juillet
L’archevêque de Vienne Mgr Jean-Georges Lefranc de Pompignan, qui a rejoint le tiers état, devient président de l’Assemblée nationale de Versailles.
dimanche 5 juillet
Mise en état de défense de l’hôtel des Invalides.
lundi 6 juillet
Création d’un comité de Constitution à l’Assemblée nationale.
mardi 7 juillet
L'Assemblée nationale élit les trente membres du comité de Constitution, avec Mounier comme président.
mercredi 8 juillet
Le député Mirabeau demande l’éloignement des troupes de Paris et la création d’une garde bourgeoise dans la capitale.
jeudi 9 juillet
L’Assemblée nationale se proclame Assemblée nationale constituante.
vendredi 10 juillet
Le bruit court à Paris que des « comités » ont été organisés autour du roi et de ses frères pour envisager des mesures violentes contre l’Assemblée nationale.
samedi 11 juillet
Les ministres libéraux - dont Necker, ministre des Finances - sont renvoyés (Necker est exilé à Bâle, en Suisse, et remplacé par Breteuil) : début des troubles : manifestations dans les rues de Paris : les Gardes françaises (gardes du corps du roi) se joignent aux émeutiers. Les rumeurs annoncent des concentrations de troupes - 20 000 hommes - autour de Versailles, pour disperser l'Assemblée. Le duc et maréchal Victor François de Broglie est nommé maréchal général par le roi qui lui confie aussi le commandement des troupes rassemblées près de Versailles.
Des convois de blés sont attaqués à Rouen.
dimanche 12 juillet
Vers 11 heures du matin, la nouvelle se répand dans Paris que le roi a renvoyé Necker. A Paris, alors que le buste de Necker est porté dans des manifestations spontanées, le régiment du Royal-Allemand charge devant les Tuileries, provoquant l'insurrection de la ville. Les électeurs parisiens s'emparent de l'Hôtel de ville et y installent le comité permanent de la Commune (120 membres), qui décide de prendre les gardes-françaises comme force armée. Les émeutiers incendient les barrières et le couvent des lazaristes. Le jeune avocat Camille Desmoulins, pour indiquer que le peuple est en armes (mobilisé en permanence), met une feuille de tilleul ronde à son chapeau et dans un discours prononcé une épée et un pistolet à la main, il soulève les masses parisiennes au Palais-Royal, forum de la jeunesse patriote et quartier général de la révolution, incitant le peuple à prendre les armes.
Instauration du ministère des Cent-Heures : Barentin chancelier et garde des Sceaux, La Vauguyon aux Affaires étrangères, Breteuil aux Finances, Broglie à la Guerre (à la place de Puységur).
Décret réduisant le nombre de séminaires pour former les prêtres à un par diocèse (il y en avait jusqu’alors 188).
L’émeute soulève Rouen.
Parution du premier numéro du quotidien Révolutions de Paris, publié par le pamphlétaire Louis Marie Prudhomme.
lundi 13 juillet
A Paris, les gardes-françaises refusent de quitter Paris et s'emparent de 28 000 fusils et 20 canons aux Invalides. Création d’une milice bourgeoise de Paris (48 000 hommes) qui prend une cocarde bleu et rouge (couleurs du blason de Paris). Au son du tocsin et du canon, 31 barrières d'octroi sont brûlées, des prisons sont forcées.
L’Assemblée nationale constituante se proclame en séance permanente et décrète la responsabilité des ministres du roi.
A Rouen, des groupes d’insurgés attaquent les moulins et magasins à blé ; mise à sac de l’abbaye de Saint-Ouen.
mardi 14 juillet
Prise de la Bastille (garnison : 32 suisses et 82 invalides). Les 800 à 3 000 gardes français (sans officiers) sont commandés par un ancien sergent blanchisseur, Hulin. Après quatre heures de tirs, la garnison capitule malgré le gouverneur Launay. Pertes : 100 assaillants sont tués, 115 blessés. Sept prisonniers sont libérés (quatre escrocs, deux malades mentaux et un jeune prodigue). De Launay, gouverneur de la Bastille, est massacré, ainsi que son adjoint de Losme, deux officiers, Person et Miray, et le prévôt des marchands Jacques de Flesselles. Le soir même, l’entrepreneur Pierre-François Palloy se charge lui-même sans autorisation de la destruction de la forteresse (le chantier deviendra rapidement un site très couru des curieux et des visiteurs étrangers, qui viennent même parfois aider les ouvriers à démolir ce symbole tant détesté).
nuit du mardi 14 au mercredi 15 juillet
400 ouvriers arrivent sur le chantier de destruction de la Bastille.
mercredi 15 juillet
Louis XVI annonce à l'Assemblée le retrait des troupes - qui ne sont guère sûres. Le marquis de La Fayette est élu par acclamation commandant en chef de la nouvelle Garde Nationale. Le maréchal et duc de Broglie démissionne de son poste de ministre de la Guerre et tente de rejoindre son gouvernement d’Alsace (agressé à Verdun et à Metz, il se réfugiera au Luxembourg).
Bailly est élu maire de Paris par acclamation.
Emigration du duc de Montmorency-Luxembourg.
Emeute à Dijon et création d’une milice bourgeoise.
Palloy est désigné démolisseur officiel de la Bastille par l'Assemblée constituante. Jusqu’à 1 200 ouvriers vont s’activer sur le chantier (terminé en juillet 1790).
jeudi 16 juillet
Louis XVI renvoi le ministère des Cent-Heures et rappelle Necker aux Finances et Montmorin-Saint-Hérem aux Affaires étrangères ; il nomme La Luzerne à la Marine.
Création de la première commune de Paris avec Jean-Sylvain Bailly comme maire, sans l'aval royal ; 60 commissions électorales de districts et une assemblée permanente de leurs délégués. Fin de la police royale : les pouvoirs du lieutenant de police sont dévolus à l'assemblée permanente ; ceux des commissaires de police aux comités de districts.
L’Assemblée des électeurs décide de raser entièrement la Bastille « sans perte de temps ».
Constitution des comités permanents et de milices à Lyon et à Rennes puis dans la plupart des villes.
Louis XVI nomme le maréchal de Broglie (troisième du nom) maréchal général.
Emeutes de subsistance au Havre.
vendredi 17 juillet
Visite du roi à Paris où il est reçu à l’Hôtel de ville par le nouveau maire, Bailly, et par La Fayette. Il accepte la cocarde tricolore, symbole de l'union entre la monarchie et Paris, des mains de Bailly.
Parution de La France libre de Camille Desmoulins et publication du premier numéro des Révolutions de Paris.
Début de l’émigration d’une partie de la Cour : le comte d’Artois, le prince de Condé, le duc de bourbon, le duc d’Enghien, les de Breteuil, de Broglie, de Polignac quittent le territoire français.
A Paris, début de la démolition de la Bastille (chantier de trois mois).
Bordeaux apprend la prise de la Bastille par une lettre de Paul Nairac, député du tiers.
samedi 18 juillet
Nouvelle réunion du conseil élargi de Marseille quand est connue la prise de la Bastille.
Les Caennais apprennent la prise de la Bastille et s’emparent du château, commandé depuis peu par le général Dumouriez.
Nouveaux troubles à Orléans, vite réprimés.
dimanche 19 juillet
Saint-Priest est nommé ministre de la Maison du Roi.
L’archevêque Lefranc de Pompignan n’est plus président de l’Assemblée nationale.
lundi 20 juillet
Début de la Grande Peur dans les campagnes : Franche-Comté, Champagne, Beauvaisis, pays Nantais. Attaque de châteaux, de seigneurs.
Le comte de Langeron est chassé de Rennes par « l’armée nationale » formée des « citoyens militaires et des militaires citoyens ».
Constitution à Bordeaux d’une « milice patriotique ».
Les insurgés brestois envahissent leur hôtel de ville.
Création d’une garde nationale à Saint-Malo.
mardi 21 juillet
Emeute à Strasbourg.
A Tours, de jeunes gens armés perquisitionnent les magasins ; le négociant en grains Girard est massacré.
Création de la Commune de Saint-Brieuc.
mercredi 22 juillet
L'intendant de la généralité de Paris, Bertier de Sauvigny, et son beau-père, Foulon de Doué, accusés de spéculation sur les vivres, sont massacrés par la foule en place de Grève.
Le peintre Jacques-Louis David présente les Licteurs portant à Brutus le corps de ses fils au Salon.
jeudi 23 juillet
Emeutes et assassinats au Mans.
vendredi 24 juillet
A Saint-Etienne, une troupe de gens armés saccage les locaux de la Compagnie minière du marquis d’Osmond.
vendredi 24 ou jeudi 30 juillet
Mise en place d’une nouvelle administration municipale à Paris, formée de 120 représentants élus par les soixante districts de la capitale
samedi 25 juillet
Emeute à Colmar.
Insurrections paysannes en Alsace et en Hainaut.
Formation d’un Comité provisoire de 84 membres à Tours.
dimanche 26 juillet
Insurrection paysanne en Mâconnais.
dimanche 26 ou lundi 27 juillet
Création de la cocarde tricolore bleu-blanc-rouge pour la Garde nationale de Paris, par le quatrième bureau du Comité militaire provisoire de la Ville de Paris.
mardi 28 juillet
Grande peur à Angoulême.
Les Marseillais vont à Aix libérer les émeutiers de mars qui y sont incarcérés. Ils reviennent en triomphateurs.
Parution du premier numéro du Patriote français, journal de Brissot.
mercredi 29 juillet
La Constituante crée sa propre police, le Comité de recherches.
Saintes est touchée par la Grande Peur.
Deux bandes de paysans révoltés sont battues par la milice bourgeoise près de Cluny et du château de Cormartin (Bourgogne).
A vingt kilomètres à l’est de Lyon, le château de Pusignan est pillé et incendié par une bande de brigands dauphinois, auxquels se sont joints des paysans des environs.
jeudi 30 juillet
Grande peur agenaise : de Monpazier, elle gagne Castillonnès, Villereal, Villeneuve, Libos, Tournon et Agen (dans la nuit).
vendredi 31 juillet
Assemblée générale des habitants d’Albi « sans distinction d’ordre » ; création d’une garde nationale.
fin juillet
Arrivée à Versailles des députés corses.
dimanche 2 août
Le député Salomon demande une répression sévère contre les révoltes paysannes.
A Orléans, les volontaires obtiennent le départ de la garnison.
lundi 3 août
Création à Paris d’une compagnie française, filiale de la Compagnie du Scioto, qui vend des terrains aux Etats-Unis, dans la région traversée par un affluent de l’Ohio.
du lundi 3 au mardi 4 août
Nouvelle émeute à Rouen contre le Bureau des Aides, l’Hôtel de l’intendance, les octrois. Arrestation des meneurs Bordier et Jourdain.
mardi 4 août
Remaniement ministériel, le roi rappelant auprès de Necker des amis de La Fayette : Jérôme Marie Champion de Cicé, archevêque de Bordeaux, est nommé Chancelier garde des Sceaux ; Lefranc de Pompignan, archevêque de Vienne, ministre d’Etat ayant la feuille des bénéfices ; Saint-Priest, ministre de l’Intérieur ; La Tour du Pin-Gouvernet ministre de la Guerre.
nuit du mardi 4 au mercredi 5 août
A l’initiative du vicomte de Noailles, un noble désargenté (beau-frère de La Fayette) soutenu par le duc d’Aiguillon, l’Assemblée constituée prend l’initiative d’abolir les privilèges et les droits féodaux (pas appliqué avant mars 1790). Le prêtre Grégoire propose l'abolition du droit d'aînesse. Sont aussi abolies : mainmorte, corvée, droit de justice, péage, chasse, pêche, le servage (qui n’existait plus qu’à l’état résiduel en Nivernais, Bourbonnais et Franche-Comté) ; doivent être rachetées : redevances foncières réelles reposant sur d'anciens contrats (cens, rentes, casuels, droits de mutation). Les privilèges des provinces (Bretagne) sont abolis.
jeudi 6 août
Fin de la Grande Peur.
vendredi 7 août
Necker fait un exposé alarmant de la situation financière de l’Etat.
Parution du Projet dévoilé d’endormir le peuple, où Marat estime insuffisantes les réformes votées durant la nuit du 4 août.
Premières cocardes à Bastia. Emeute, changement de municipalité.
dimanche 9 août
Emprunt de 30 millions décrété par l’Assemblée nationale en réponse à la demande de Necker.
lundi 10 août
Décret de l’Assemblée nationale imposant aux militaires de prêter serment « à la Nation, au Roi et à la Loi ».
Devant le climat général d'insécurité, six paroisses finistériennes du Cap Sizun se fédèrent : première fédération du royaume.
mardi 11 août
Décret de l’Assemblée avalisant les décisions prises durant la nuit du 4 août
Echauffourée à Caen entre le régiment des Bourbons, commandé par Henri de Belzunce, et les miliciens bourgeois ; les émeutiers prennent d'assaut les casernes.
mercredi 12 août
Création d’un comité ecclésiastique à l’Assemblée nationale.
A Caen, Henri de Belzunce, qui s'est livré la veille, est mené au château ; il est massacré par la foule sur la place Saint-Pierre.
jeudi 13 août
Le vicomte de Noailles réclame devant la Constituante l’établissement d’un comité de réorganisation de l’armée.
Visite de l’Assemblée nationale au roi pour lui notifier le titre qu’elle lui a décerné de « Restaurateur de la liberté française » et célébration d’un Te Deum.
La statue équestre de Louis XIV est brisée place Vendôme, à Paris.
samedi 15 août
Changement de municipalité à Ajaccio. A l’intérieur de la Corse, les paysans se soulèvent.
dimanche 16 août
Jean-Charles de Coucy (42 ans) est nommé évêque de La Rochelle.
lundi 17 août
Création du comité municipal de Poitiers.
mardi 18 août
Première conséquence à l’étranger des événements de France : insurrection des Liégeois [Belgique] qui chassent leur prince-évêque.
jeudi 20 août
Fondation de la « Société correspondante des colons français » pour défendre les intérêts des colons des Antilles contre les partisans de l’abolition de l’esclavage.
vendredi 21 août
Début de la discussion sur la Déclaration des droits de l’homme à l’Assemblée nationale.
Les deux meneurs de l’émeute rouennaise du début du mois, Bordier et Jourdain, sont pendus.
dimanche 23 août
Proclamation de la liberté des opinions religieuses par l’Assemblée nationale.
lundi 24 août
Proclamation de la liberté de la presse par l’Assemblée nationale.
Parution du premier numéro de La Chronique de Paris.
mardi 25 août
Elu cinq mois plus tôt, l’abbé Jean-Jacques Barthélémy est reçu à l’Académie française par le marquis de Boufflers.
mercredi 26 août
Adoption de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. L’Assemblée reconnaît son caractère inachevé. Les députés de l’Assemblée nationale constituante se scindent en deux groupes. Les partisans d’un droit de veto absolu accordé au roi viennent se placer à la droite du président. Leurs adversaires, tenants d’une monarchie limitée par la volonté populaire, s’installent à gauche.
jeudi 27 août
Demande d’un emprunt de 80 millions par Necker, celui du 9 août ayant échoué.
vendredi 28 août
Début de la discussion sur le droit de veto du roi à l’Assemblée nationale.
samedi 29 août
Décret de l’Assemblée nationale rétablissant la liberté du commerce des grains.
Parution du premier numéro du Journal des débats et des décrets.
dimanche 30 août
Echec d’une tentative de soulèvement des Parisiens organisée à partir du Palais-Royal par Camille Desmoulins pour exiger la ratification par le roi des décrets du 4 août, empêcher la vote du droit de veto, obliger le roi et l’Assemblée nationale à s’établir à Paris.
lundi 31 août
Proposition du comité de constitution de l’Assemblée nationale comportant une Chambre haute et le veto royal.
Nouvel échec des gens du Palais-Royal pour obtenir le soutien de l’administration municipale dans leur lutte contre les projets constitutionnels débattus à l’Assemblée nationale.
dimanche 6 septembre
Décès à Versailles du maréchal Emmanuel-Félicité de Durfort, duc de Duras, à l’âge de soixante-quatorze ans.
mardi 8 septembre
Associé au libraire Dufour, Jean-Paul Marat fonde Le Publiciste parisien (subventionné par le duc d'Orléans) : il s'oppose aux bourgeois, notamment aux brissotins (girondins).
mercredi 9 septembre
Assassinat du maire de Troyes par la populace.
jeudi 10 septembre
L’Assemblée repousse l'idée d'une seconde Chambre à une large majorité de 849 voix contre 89 et 122 abstentions. Les nobles de province ont voté avec le Tiers par défiance envers la haute noblesse. De plus, l'Assemblée crée un comité pour réformer la justice criminelle.
vendredi 11 septembre
L’Assemblée accorde un droit de veto seulement suspensif à Louis XVI, limité à deux législatures de deux années, soit quatre ans. Le roi s’en sert aussitôt pour refuser de sanctionner la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
samedi 12 septembre
Une émeute éclate à Orléans, faubourg Bannier, suite au passage de charrettes de grain. Un cortège populaire entré de force dans la ville pour obtenir une diminution du prix du pain se heurtent à des soldats soutenus par la police. Il y a quelques blessés.
mardi 15 septembre
Publication du Discours de la Lanterne aux Parisiens par Camille Desmoulins.
mercredi 16 septembre
Une semaine après sa création par Marat et après cinq numéros, le journal Le Publiciste parisien devient l'Ami du Peuple.
Parution du Journal général de la cour et de la ville.
vendredi 18 septembre
Observations et graves réserves du roi au sujet des décrets du 4 août. Il demande un nouvel examen des députés.
Emeute frumentaire à Poitiers.
samedi 19 septembre
Election d’une nouvelle assemblée municipale de trois cents représentants par les districts de Paris.
Les prélats bretons Mgr Le Mintier, évêque de Tréguier, et Mgr de La Marche, évêque de Léon, publient un mandement hostile aux travaux de la Constituante et aux principes dont ils s’inspirent.
dimanche 20 septembre
Publication du discours non prononcé de Robespierre, Contre le veto royal.
mardi 22 septembre
Vote par l’Assemblée nationale du premier article de la Constitution.
mercredi 23 septembre
Rapport de Treilhard à l’Assemblée nationale sur les biens de l’Eglise.
Devant les protestations de plus en plus nombreuses élevées par les députés du clergé et de la noblesse, l’Assemblée constituante vote un décret aux termes duquel tous ceux qui signeront une protestation déclarant que la Constitution décrétée par l’Assemblée et acceptée par le roi n’est pas obligatoire pour tous les Français ne pourront être nommés à aucun emploi civil ou militaire et seront déchus de tous ceux qu’ils pourraient exercer s’ils ne se rétractent pas dans un délai d’un mois.
mardi 29 septembre
Rapport de Thouret à l’Assemblée nationale sur la division territoriale du royaume.
mercredi 30 septembre
Rapport de Beaumetz sur la réorganisation de la législation criminelle.
en septembre
Nouveau règlement électoral à Marseille et établissement d’un conseil de la ville élargi.
jeudi 1er octobre
Lors d’un banquet (de 300 couverts) offert par les officiers des gardes du corps du roi à leurs homologues du régiment de Flandre nouvellement arrivé à Versailles, la cocarde tricolore est foulée aux pieds et remplacée, en présence de la reine, par l’emblème de cette dernière, la cocarde noire.
vendredi 2 octobre
Présentation au roi par l’Assemblée nationale des décrets du 4 août et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen pour en obtenir ratification.
samedi 3 octobre
Parution du premier numéro des Annales patriotiques.
dimanche 4 octobre
Paris apprend les détails du banquet tenu trois jours plus tôt au château de Versailles. Agitation et émeute de la faim à Paris.
lundi 5 octobre
L’Ami du peuple appelle à l’insurrection. Début du soulèvement du peuple parisien organisé par le duc d'Orléans. Dans la matinée, des milliers de femmes venues du faubourg Saint-Antoine et des Halles, se rassemblent devant l'hôtel de ville de Paris pour réclamer du pain. La manifestation est détournée vers Versailles. Mounier réussit à faire accepter au roi, sur les conseils de Necker, les décrets d'août et les premiers articles de la Constitution ; les députés, surveillés par les Parisiennes, s'épuisent en discussions.
nuit du lundi 5 au mardi 6 octobre
La Fayette, commandant de la garde nationale de Paris, arrive à Versailles, à la fois pour ne pas se couper du peuple et pour protéger la personne du roi. La foule bivouaque sur la place d'armes.
mardi 6 octobre
Dans la matinée, le château de Versailles est investi par des émeutiers, conduits par Hulin (le vainqueur de la Bastille, devenu officier de la garde nationale). Des gardes du corps sont tués, les émeutiers parviennent jusqu'à la chambre de la reine. Le roi cède à leur pression, accepte d'accompagner ceux-ci à Paris, avec la reine et leurs enfants (ils viennent habiter aux Tuileries), prenant ainsi de court toutes les résolutions du député, qui transfèrent également l'Assemblée dans la capitale. En une journée, les modérés ont été balayés de la scène politique. Louis XVI arrive à vingt-trois heures aux Tuileries.
jeudi 8 octobre
Décret de réforme de la législation criminelle par l’Assemblée nationale.
Poursuites de la municipalité parisienne contre Marat.
samedi 10 octobre
Décret de l’Assemblée nationale qui transforme la titulature royale de « roi de France et de Navarre » en « roi des Français ».
Nomination de La Fayette comme commandant des troupes régulières dans un rayon de quinze lieues autour de Paris.
Proposition d’une nouvelle forme d’exécution capitale par le docteur Guillotin.
L'évêque d'Autun, Talleyrand, propose la remise à l'Etat des biens du clergé pour supprimer le déficit.
lundi 12 octobre
Protestation secrète de Louis XVI, contre ce à quoi il a paru souscrire, envoyée au roi d’Espagne par l’intermédiaire de l’abbé de Fontbrune.
Lettre du comte d’Artois à l’empereur Joseph II pour solliciter une intervention armée en France.
Lancement à l’arsenal de Toulon du vaisseau de ligne le Tonnant. Premier bâtiment de la classe Tonnant, il est équipé de 80 canons (il sera capturé par les Britanniques en 1798).
mardi 13 octobre
Emeute à Alençon.
mercredi 14 octobre
Affaire de Lannion (Bretagne) : attaque d’un convoi de grains destinés à Brest. Les commissaires, traités de fraudeurs, sont menacés de mort.
lundi 19 octobre
Première séance de l’Assemblée nationale à Paris dans la chapelle de l’archevêché.
mercredi 21 octobre
Pour faire face aux émeutes de subsistances, la Constituante vote la loi martiale, et en confie la proclamation, si nécessaire aux municipalités.
La municipalité de Paris crée son propre Comité de recherches (qui reçoit les dénonciations).
jeudi 22 octobre
Début de la discussion à l’Assemblée nationale du projet de loi réservant le droit de vote aux « citoyens actifs », aux seuls citoyens imposables.
samedi 24 octobre
Insurrection générale dans les Pays-Bas autrichiens (Belgique). Joseph II est déclaré déchu.
lundi 26 octobre
Réunion à Lannion des commissaires des différentes villes de Bretagne, qui proposent la formation d’un pacte social et la constitution d’une Confédération patriotique qui assurerait un secours mutuel automatique.
mercredi 28 octobre
Suspension par l’Assemblée du recrutement monastique sous prétexte de l’absence de vocation.
Armand Gaston Camus est élu président de l’Assemblée constituante.
Les habitants de Pau renoncent aux Fors du Béarn.
jeudi 29 octobre
Décret de l’Assemblée dit du « marc d’argent » exigeant de tout personne éligible une contribution d’au moins un marc d’argent.
samedi 31 octobre
Emeute à Ajaccio.
lundi 2 novembre
Les biens du clergé sont déclarés nationaux pour garantir l'émission d'assignats. Principal opposant : l'abbé Maury.
Parution du premier numéro des Actes des apôtres, journal royaliste créé par l’étudiant Jean Gabriel Peltier.
mardi 3 novembre
Décret de l’Assemblée nationale maintenant en vacance tous les Parlements (Paris, Bretagne, Rouen...) : acte de décès de ces derniers.
Début de la discussion sur la nouvelle division administrative de la France.
mercredi 4 novembre
Triomphe au Théâtre-Français de la tragédie de Marie-Joseph Chénier, Charles IX ou l’Ecole des rois, avec l’acteur François Talma, vingt-six ans. Le spectacle va provoquer des incidents. Ecrite en 1788, l’œuvre avait été interdite par la police mais le peuple a imposé ce jour la représentation. L'auteur y dénonce la faiblesse du roi Charles IX qui, dominé par la reine Catherine de Médicis, le cardinal de Lorraine et le duc de Guise, consent au massacre des protestants lors de la Saint-Barthélémy. L'allusion au rôle néfaste de l'entourage de Louis XVI est transparente.
jeudi 5 novembre
Abolition des Etats de Bretagne.
Le nouveau conseil de Marseille entérine la renonciation de la ville à ses privilèges de trois siècles.
Emeute à Bastia pour la constitution de la garde nationale.
samedi 7 novembre
L'Assemblée décide qu'aucun député ne pourrait devenir ministre pendant la durée de la session, une décision prise surtout pour écarter Mirabeau. D’autres décrets suppriment la distinction entre ordres au sein de l’Assemblée et placent les biens ecclésiastiques sous le contrôle de l’Etat.
lundi 9 novembre
Première séance de l’Assemblée nationale dans la salle du Manège, près des Tuileries.
mercredi 11 novembre
Armand-Gaston Camus n’est plus président de l’Assemblée constituante.
Proclamation de la loi martiale à Tours.
jeudi 12 novembre
Décret de l’Assemblée nationale prévoyant une municipalité dans chaque ville, bourg ou paroisse rurale.
jeudi 19 novembre
Création par l’Assemblée nationale d’une Caisse de l’extraordinaire qui devra être alimentée par la vente des biens de l’Eglise.
Fondation de l’Assemblée patriotique de Perpignan.
vendredi 20 novembre
La Constituante vote le don de boucles d’argent des souliers de ses députés pour contribuer au paiement des dettes de la nation.
Lavoisier, au nom des administrateurs de la Caisse d’escompte, présente le bilan de faillite de cet organisme qui souffre d'un gros découvert.
lundi 23 novembre
Devant le refus de l’impôt qui se généralise dans les campagnes, le Comité provisoire de Rennes interdit les attroupements et prend sous sa protection les commis des fermes.
mardi 24 novembre
Créé en mai par C.J. Panckoucke, le journal le Moniteur universel devient quotidien.
samedi 28 novembre
Les représentants de plusieurs localités du Dauphiné se réunissent à Etoile, près de Valence, où ils jurent « de rester à jamais uni, de protéger la circulation des subsistances et de soutenir les lois émanées de l'Assemblée nationale ».
Le docteur Joseph Guillotin présente aux députés de l'Assemblée constituante une machine destinée à la décapitation des condamnés à mort afin d’abréger la souffrance de ceux-ci. Elle a été et conçue par le chirurgien Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie.
Parution du premier numéro de l’hebdomadaire Les Révolutions de France et de Brabant, fondé par Camille Desmoulins.
lundi 30 novembre
L’Assemblée nationale vote un décret stipulant que « l’île de Corse fait partie de l’Empire français et que ses habitants seront régis par la même Constitution que les autres Français ».
en novembre
Le député Mounier démissionne et s'exile.
Le comte de Ségur n’est plus ambassadeur en Russie.
mardi 1er décembre
Décret de l’Assemblée nationale établissant, sous l’impulsion du docteur Guillotin, l’égalité des peines pour tous les citoyens.
Révolte des marins de la flotte à Toulon qui arrêtent l’amiral Albert.
jeudi 3 décembre
Projet lancé par la commune de Dijon d’un « traité fédératif pour faire respecter les décrets de l’Assemblée et l’autorité du Roi ».
vendredi 4 décembre
Un décret royal amnistie tous les chefs corses exilés. Il permet à Pasquale Paoli et à ses compagnons d'envisager leur retour.
mercredi 9 décembre
Décret de l’Assemblée nationale posant le principe de la division en départements pour faire disparaître les provinces et leurs particularismes.
samedi 12 décembre
Arrestation de Marat qui est relâché grâce à la protection de La Fayette.
dimanche 13 décembre
Emeute à Senlis.
lundi 14 décembre
Vote par l’Assemblée nationale de la loi d’organisation municipale.
Création du département du Nord, formé de la Flandre, du Hainaut, du Cambrésis et de zones maritimes.
lundi 14 ou samedi 19 décembre
Création des assignats : sortes de bons du trésor (à l’origine en coupures de mille livres), émis sur un capital de 400 millions, la Caisse de l'Extraordinaire, alimentée par la vente des biens du Clergé, et portant intérêt de 5 %.
jeudi 17 décembre
Par décision d'Assemblée, la dette publique sera épongée par la vente des biens du clergé.
vendredi 18 décembre
La garde nationale de Rennes s’empare des canons de l’armée.
mardi 22 décembre
Décret de l’Assemblée nationale organisant l’administration départementale.
Décrets sur les électeurs : citoyens actifs français, 25 ans minimum, inscrits au rôle des gardes nationales, ayant prêté serment civique, n'étant pas en état de domesticité, payant une contribution égale au prix de trois jours de travail.
jeudi 24 décembre
Décret de l’Assemblée nationale rendant éligibles les non-catholiques, en fait les protestants, le cas des juifs restant réservé. Les droits civiques sont également accordés aux comédiens.
en décembre
Le comte de Saint-Priest démissionne de son poste de ministre de l’Intérieur (il émigrera ensuite).
Disparition du capitoulat de Toulouse.
Louis Guillaume Le Monnier est nommé premier médecin du roi.
La société patriotique de Rennes commence à publier le journal le Héraut de la Nation.
dimanche 4 janvier
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord est sacré évêque d’Autun.
Paris est figée par -15°.
mercredi 7 janvier
Le roi décide la suspension provisoire des Etats de Bretagne, ce qu'accepte le tiers mais que refusent la noblesse et le clergé.
jeudi 8 janvier
Serment de la noblesse de Bretagne de ne rien laisser changer à la « Constitution » des Etats.
vendredi 23 janvier
Décès à Paris de l’académicien, traducteur, grammairien et encyclopédiste Nicolas Beauzée. Il avait soixante-douze ans.
samedi 24 janvier
Lettres du roi convoquant ses sujets pour les élections aux états généraux et établissant le règlement électoral. Le vote aura lieu par ordre, avec doublement des élus du tiers état, et s’étalera de mars à mai.
Les crues de la Loire submergent certains quartiers de Tours.
lundi 26 janvier
Des troubles éclatent à Rennes. C'est l'affrontement entre le petit peuple, poussé par la noblesse, et les étudiants en droit pourchassés et frappés.
mardi 27 janvier
Les combats reprennent, encore plus violents, devant le Parlement de Rennes : les nobles interviennent aux côtés de leurs domestiques, les jeunes gens ripostent en se regroupant et en s’armant. Il y a trois morts : un garçon boucher et deux jeunes aristocrates (Rocher de Saint-Riveul et Boihue).
jeudi 29 janvier
Ouverture à Rennes de la Diète de la jeunesse patriote de Bretagne.
en janvier
L’abbé Sieyès publie Qu'est-ce que le Tiers état ?
Troubles causés par la cherté du pain.
3 500 Juifs portugais du Sud-Ouest sont admis au vote désignant les députés aux états généraux ; ceux d’Alsace sont exclus.
L’abbé Grégoire, curé d’Emberménil (près de Lunéville) fait paraître son mémoire, Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.
lundi 2 février
Banni de France, le ministre Loménie de Brienne, reçoit à Nice le chapeau de cardinal et fait d’abondantes aumônes au milieu de la disette générale.
mardi 3 février
Des jeunes gens des villes bretonnes proclament à Rennes leur vigilance et leur solidarité en cas de conflit avec la noblesse : pacte d'union. Amorce d'un puissant mouvement fédératif.
vendredi 6 février
Clôture de la Diète de la jeunesse patriote de Bretagne, à Rennes.
samedi 7 février
Ordre de rédiger des Cahiers de doléances.
dimanche 1er mars
Le conseil politique de Montpellier procède directement au choix des consuls, sans présentation de liste au nouveau gouverneur.
jeudi 5 mars
Ecrivain, orientaliste et numismate, l’abbé Jean-Jacques Barthélémy est élu à l’Académie française, à l'âge de soixante-treize ans, en remplacement de Nicolas Beauzée. Il est le dernier académicien élu par l’ancienne Académie.
jeudi 12 mars
Elu quatre mois plus tôt, le magistrat Aimar de Nicolaï est reçu à l’Académie française par Claude-Carloman de Rulhière. Dans son discours de réception, il suscite les murmures du public en faisant l'éloge de Louis XVI.
dimanche 15 mars
Le nouvel évêque d’Autun, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, est intronisé dans sa cathédrale.
lundi 16 mars
Assemblée générale à Saintes des trois ordres de la sénéchaussée de Saintonge.
mardi 17 mars
Assemblée à Poitiers des trois ordres de la province.
lundi 23 mars
Sans salaires depuis deux mois, les ouvriers de l’arsenal de Toulon déclenchent une émeute très violente.
du lundi 23 au mardi 24 mars
Emeute à Marseille : la foule demande la suppression du piquet.
mardi 24 mars
A Marseille, un conseil de ville est mis en place. Fin de l’antique oligarchie. La ville va se gouverner seule jusqu’en mai.
du jeudi 26 au vendredi 27 mars
Une émeute frumentaire a éclaté dans la cité provençale de Brignoles. Les habitants ont exigé des plus riches la remise des dettes et la suppression de l’impôt appelé piquet avant de piller la maison du régisseur percevant les droits sur les cuirs (un participant sera pendu quelques mois plus tard, les autres étant amnistiés).
dimanche 29 mars
Des bateaux de blé à destination d’Orléans sont arrêtés à Tours et les grains saisis.
lundi 30 mars
L’évêque de Metz Mgr Louis-Joseph de Montmorency-Laval, soixante-quatre ans, est élevé à la dignité de cardinal.
en mars
Soupçonné d’accaparement par la foule, l’évêque de Sisteron est lapidé à Manosque [Alpes-de-Haute-Provence].
Visite de Mirabeau à Marseille où il reçoit un accueil triomphal.
de mars à avril
Elections des représentants aux Etats généraux : participation variable (faible à Paris : 1 706 votants sur 50 000 inscrits ; forte en Bretagne, mais sans la noblesse).
jeudi 2 avril
Assemblée générale des trois ordres de l’Angoumois à Angoulême et remise officielle à leurs députés des cahiers de doléance.
du lundi 6 au mercredi 8 avril
Election des députés du bailliage de Saint-Omer.
vendredi 10 avril
Brissot fait paraître le journal le Patriote français (jusqu’en juin 1793).
dimanche 12 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 15 avril
Emeute populaire à Sète : pillage de l’Equivalent et de la maison du maire ; quatre émeutiers seront exécutés.
samedi 18 avril
Emeutes à Paris, rue de Montreuil (le duc d'Orléans est soupçonné de les avoir fomentées).
Formation de la Milice bourgeoise de Montpellier.
lundi 20 avril
Election à Arras des députés d’Artois.
jeudi 23 avril
Le bruit commence à courir dans le faubourg Saint-Antoine que le fabricant de papiers peint Reveillon (situé rue de Montreuil) aurait déclaré souhaiter revenir au bon vieux temps où on payait les ouvriers quinze sous par jour au lieu de vingt (jusqu’à présent Reveillon payait mieux ses ouvriers que la concurrence).
vendredi 24 avril
Début d’une série de troubles à Orléans à cause du prix du pain. La maison d’un marchand de blé est mise à sac.
lundi 27 avril
Emeute à Paris, au faubourg Saint-Antoine, contre le fabricant de papiers peints Réveillon : vers trois heures de l’après-midi, une foule de 300 personnes se rassemble près de la Bastille, brûle Reveillon en effigie, avant de grossir jusqu’à 3 000 individus et de se rendre à l’Hôtel de Ville. Priée de se disperser, la foule marche sur la manufacture Reveillon, mais la trouvant gardée la troupe, elle se rabat sur la manufacture d’Henriot, accusé d’avoir tenu des propos semblables à ceux de Reveillon, et la met à sac. Prise dans l’émeute, la duchesse d’Orléans est acclamée par les insurgés alors que d’autres seigneurs de passage sont maltraités et dévalisés...
Election à Perpignan des députés du Roussillon aux Etats généraux.
mardi 28 avril
L’émeute reprend de plus belle au faubourg parisien Saint-Antoine. La foule, plus importante que la veille, attaque la manufacture de Réveillon. La troupe tire faisant officiellement vingt-cinq morts et vingt-deux blessés (probablement bien plus). Quarante-six personnes sont arrêtées, dont aucun ouvrier de Réveillon.
mercredi 29 avril
Protestation des nobles entrants, dont Pierre-Louis-Robert de Briois, contre toute modification des droits et prérogatives de la noblesse des Etats d’Artois.
jeudi 30 avril
Emeute à Marseille : la foule s’empare de trois forts et tue l’un de leurs commandants, le chevalier de Beausset, major du fort Saint-Jean.
A Versailles, première réunion du « Club breton », réunissant les députés du tiers état de Bretagne. Création également dans la ville de la Société des amis de la Constitution (qui deviendra le Club des Jacobins en octobre).
vendredi 1er mai
Emeute à Bastia.
samedi 2 mai
Présentation au roi des députés aux états généraux.
lundi 4 mai
Messe inaugurale et procession des états généraux.
mardi 5 mai
Séance royale d'ouverture des Etats généraux : 1 139 députés, dont 291 du clergé (206 curés), 270 de la noblesse et 578 du tiers état. L'allocution trop brève et malhabile du roi, l'exposé trop long et restrictif de Necker qui, tout en avouant que les caisses de l'Etat sont vides, s'en tient - sur ordre de la Cour - à réclamer de nouveaux impôts, sans dire mot d'une possible Constitution du royaume, et l'incertitude maintenue sur le mode de vote aux Etats généraux, provoquent la désillusion des élus du Tiers. Début de la vérification des pouvoirs des députés, préalable aux discussions.
mercredi 6 mai
Refusant de se constituer en chambre particulière, le Tiers exige que la vérification des pouvoirs se déroule en séance plénière ; il s’installe dans la salle générale, proposant au clergé et à la noblesse de se joindre à lui. La machine des états est bloquée, puisque la majorité des nobles est hostile à toute concession.
lundi 11 mai
La noblesse se constitue en chambre particulière et rejette le principe du vote par tête. Le clergé hésitant suspend la vérification des pouvoirs de ses députés.
vendredi 15 mai
Décès à Paris du Premier peintre du roi Jean-Baptiste Pierre, à l’âge de soixante-quinze ans.
mercredi 20 mai
Le clergé renonce à ses privilèges fiscaux et accepte le principe de l’égalité de tous devant l’impôt.
vendredi 22 mai
La noblesse abandonne aussi ses privilèges fiscaux et accepte l’égalité devant l’impôt.
samedi 23 mai
Echec de la première réunion de conciliation des commissaires nommés par les trois ordres.
lundi 25 mai
Echec de la deuxième réunion de conciliation des commissaires des trois ordres.
Arrivée des députés de Paris aux états généraux.
samedi 30 mai
Echec d’une troisième réunion de conciliation en présence de commissaires nommés par le roi.
Publication de De la religion nationale par l’abbé Claude Fauchet.
en mai
Le blé devient rare et cher, du fait de la mauvaise récolte de 1788.
Arrivée à Marseille du comte de Caraman qui rétablit les institutions traditionnelles, après trois mois de gouvernement autonome.
lundi 1er juin
Election de d’Ailly comme doyen du tiers état.
mardi 2 juin
Décès à Strasbourg du maréchal Jacques-Philippe, comte de Choiseul-Stainville, gouverneur général d’Alsace.
mercredi 3 juin
D’Ailly est remplacé par Jean Sylvain Bailly comme doyen du tiers état.
jeudi 4 juin
Necker présente un projet d’accord entre les trois ordres que le clergé accepte.
Décès à Meudon du dauphin Louis Joseph Xavier François, âgé de sept ans. Son frère cadet, le duc de Normandie Louis, quatre ans, devient le nouveau dauphin de France.
du vendredi 5 au samedi 6 juin
Elections des députés de la Corse aux états généraux.
samedi 6 juin
La noblesse rejette le projet Necker.
mercredi 10 juin
Les Communes acceptent l'idée de Sieyès d'envoyer « une dernière invitation » aux deux autres ordres pour qu'ils se réunissent au Tiers, faute de quoi celui-ci procéderait seul à la vérification des pouvoirs. De son côté, la chambre nobiliaire se dit déjà constituée.
vendredi 12 juin
Début de l'appel des députés et de la vérification des pouvoirs par les députés du tiers.
samedi 13 et dimanche 14 juin
Quatre curés poitevins (dont deux du futur département de la Vendée) et cinq autres membres du clergé rejoignent le tiers état. Parmi eux l’abbé Henri Grégoire.
mardi 16 juin
Une quinzaine d'autres membres du clergé rejoignent le Tiers.
mercredi 17 juin
Sur idée de Sieyès, le Tiers état incarnant les « quatre-vingt-seize centièmes au moins de la Nation », se proclame Assemblée Nationale. Mais le principe de la sanction royale (le veto) est accepté et la réunion avec les autres ordres est attendue.
jeudi 18 juin
Les députés du Tiers s'attribuent les décisions fiscales, au point de déclarer illégaux les impôts existants. Alors que la majorité des clercs acceptent de se fondre dans la nouvelle chambre, les évêques et la majorité des nobles organisent un « front du refus » et poussent le roi à ramener le Tiers à l'obéissance. Des troupes commencent à s'assembler.
vendredi 19 juin
Réunion du clergé au tiers état votée par 149 voix contre 137.
Présentation du plan de Necker au conseil du roi.
Les députés aux états généraux décident la formation d’un comité des subsistances pour s’occuper « de la recherche des causes et des remèdes à la disette des grains qui afflige le peuple ».
samedi 20 juin
La salle des Menus-Plaisirs étant close sur ordre du roi, les députés du Tiers investissent la salle du Jeu-de-Paume, où Mounier propose le « serment du jeu de Paume » : le tiers état jure de ne pas se séparer avant d'avoir pu donner une Constitution au royaume. Jean Bailly et Mirabeau sont les principaux auteurs de ce coup d'Etat qui transforme les Etats en Constituante.
dimanche 21 juin
Réunion du conseil du roi et rejet du plan de Necker.
lundi 22 juin
Réunion de l’Assemblée nationale en l’église Saint-Louis à Versailles, à laquelle participent 150 députés du clergé et deux de la noblesse.
mardi 23 juin
Le roi tient séance royale. D'un côté, il admet l'essentiel des réformes demandées (consentement des impôts par les Etats et égalité fiscale - si les deux premiers ordres l'acceptent - liberté individuelle et de la presse, abolition de la taille et de la corvée...) ; de l'autre, il défend la division de la société par ordres et interdit les délibérations communes, refusant le vote par tête sauf pour cas exceptionnels. « En conséquence, le roi a déclaré nulles les déclarations prises par les députés de l'ordre du Tiers état, le 17 de ce mois, ainsi que celles qui auraient pu s'ensuivre, comme illégales et anticonstitutionnelles ». Les députés du Tiers font face, refusent de quitter leurs sièges après le départ du roi et proclament l’inviolabilité des membres de l’Assemblée nationale. Interventions de Mirabeau et de Bailly (« Je crois que la nation assemblée ne peut recevoir d'ordres »).
mercredi 24 juin
La majorité du clergé rejoint les députés du tiers.
jeudi 25 juin
47 députés de la noblesse, dont le duc Philippe d'Orléans, rejoignent le tiers. Le front du refus vacille.
La ville de Paris, gagnée par l'indiscipline du Tiers, se forme, illégalement, en « commune », siégeant à l'Hôtel de Ville.
samedi 27 juin
Le roi, lui-même, invite les derniers récalcitrants du clergé et de la noblesse à se soumettre et à se joindre à l'Assemblée nationale.
mardi 30 juin
La Constituante fixe dans son règlement que son président aura pouvoir de police sur l’Assemblée, notamment celui de déterminer l’ordre dans lequel les orateurs devront prendre la parole.
Invasion de la prison de l’Abbaye à Paris par la foule qui délivre des gardes-françaises emprisonnés pour avoir assisté aux séances des clubs.
mercredi 1er juillet
Emeute de l’ « Octroi » à Lyon.
Création à Bordeaux du ballet La Fille mal gardée, de Jean Dauberval.
jeudi 2 juillet
Manifestation au Palais-Royal contre la concentration de troupes autour de Paris.
De sa fenêtre de la Bastille, le marquis de Sade crie qu’on égorge les prisonniers...
vendredi 3 juillet
Election du duc d’Orléans comme président de l’Assemblée nationale. S’étant récusé, il est remplacé par l’archevêque de Vienne, Lefranc de Pompignan.
Lettre du roi à l’Assemblée pour l’informer des mesures prises pour rétablir l’ordre à Paris.
nuit du vendredi 3 au samedi 4 juillet
Le marquis de Sade est transféré de force de la Bastille à la prison de Charenton.
samedi 4 juillet
L’archevêque de Vienne Mgr Jean-Georges Lefranc de Pompignan, qui a rejoint le tiers état, devient président de l’Assemblée nationale de Versailles.
dimanche 5 juillet
Mise en état de défense de l’hôtel des Invalides.
lundi 6 juillet
Création d’un comité de Constitution à l’Assemblée nationale.
mardi 7 juillet
L'Assemblée nationale élit les trente membres du comité de Constitution, avec Mounier comme président.
mercredi 8 juillet
Le député Mirabeau demande l’éloignement des troupes de Paris et la création d’une garde bourgeoise dans la capitale.
jeudi 9 juillet
L’Assemblée nationale se proclame Assemblée nationale constituante.
vendredi 10 juillet
Le bruit court à Paris que des « comités » ont été organisés autour du roi et de ses frères pour envisager des mesures violentes contre l’Assemblée nationale.
samedi 11 juillet
Les ministres libéraux - dont Necker, ministre des Finances - sont renvoyés (Necker est exilé à Bâle, en Suisse, et remplacé par Breteuil) : début des troubles : manifestations dans les rues de Paris : les Gardes françaises (gardes du corps du roi) se joignent aux émeutiers. Les rumeurs annoncent des concentrations de troupes - 20 000 hommes - autour de Versailles, pour disperser l'Assemblée. Le duc et maréchal Victor François de Broglie est nommé maréchal général par le roi qui lui confie aussi le commandement des troupes rassemblées près de Versailles.
Des convois de blés sont attaqués à Rouen.
dimanche 12 juillet
Vers 11 heures du matin, la nouvelle se répand dans Paris que le roi a renvoyé Necker. A Paris, alors que le buste de Necker est porté dans des manifestations spontanées, le régiment du Royal-Allemand charge devant les Tuileries, provoquant l'insurrection de la ville. Les électeurs parisiens s'emparent de l'Hôtel de ville et y installent le comité permanent de la Commune (120 membres), qui décide de prendre les gardes-françaises comme force armée. Les émeutiers incendient les barrières et le couvent des lazaristes. Le jeune avocat Camille Desmoulins, pour indiquer que le peuple est en armes (mobilisé en permanence), met une feuille de tilleul ronde à son chapeau et dans un discours prononcé une épée et un pistolet à la main, il soulève les masses parisiennes au Palais-Royal, forum de la jeunesse patriote et quartier général de la révolution, incitant le peuple à prendre les armes.
Instauration du ministère des Cent-Heures : Barentin chancelier et garde des Sceaux, La Vauguyon aux Affaires étrangères, Breteuil aux Finances, Broglie à la Guerre (à la place de Puységur).
Décret réduisant le nombre de séminaires pour former les prêtres à un par diocèse (il y en avait jusqu’alors 188).
L’émeute soulève Rouen.
Parution du premier numéro du quotidien Révolutions de Paris, publié par le pamphlétaire Louis Marie Prudhomme.
lundi 13 juillet
A Paris, les gardes-françaises refusent de quitter Paris et s'emparent de 28 000 fusils et 20 canons aux Invalides. Création d’une milice bourgeoise de Paris (48 000 hommes) qui prend une cocarde bleu et rouge (couleurs du blason de Paris). Au son du tocsin et du canon, 31 barrières d'octroi sont brûlées, des prisons sont forcées.
L’Assemblée nationale constituante se proclame en séance permanente et décrète la responsabilité des ministres du roi.
A Rouen, des groupes d’insurgés attaquent les moulins et magasins à blé ; mise à sac de l’abbaye de Saint-Ouen.
mardi 14 juillet
Prise de la Bastille (garnison : 32 suisses et 82 invalides). Les 800 à 3 000 gardes français (sans officiers) sont commandés par un ancien sergent blanchisseur, Hulin. Après quatre heures de tirs, la garnison capitule malgré le gouverneur Launay. Pertes : 100 assaillants sont tués, 115 blessés. Sept prisonniers sont libérés (quatre escrocs, deux malades mentaux et un jeune prodigue). De Launay, gouverneur de la Bastille, est massacré, ainsi que son adjoint de Losme, deux officiers, Person et Miray, et le prévôt des marchands Jacques de Flesselles. Le soir même, l’entrepreneur Pierre-François Palloy se charge lui-même sans autorisation de la destruction de la forteresse (le chantier deviendra rapidement un site très couru des curieux et des visiteurs étrangers, qui viennent même parfois aider les ouvriers à démolir ce symbole tant détesté).
nuit du mardi 14 au mercredi 15 juillet
400 ouvriers arrivent sur le chantier de destruction de la Bastille.
mercredi 15 juillet
Louis XVI annonce à l'Assemblée le retrait des troupes - qui ne sont guère sûres. Le marquis de La Fayette est élu par acclamation commandant en chef de la nouvelle Garde Nationale. Le maréchal et duc de Broglie démissionne de son poste de ministre de la Guerre et tente de rejoindre son gouvernement d’Alsace (agressé à Verdun et à Metz, il se réfugiera au Luxembourg).
Bailly est élu maire de Paris par acclamation.
Emigration du duc de Montmorency-Luxembourg.
Emeute à Dijon et création d’une milice bourgeoise.
Palloy est désigné démolisseur officiel de la Bastille par l'Assemblée constituante. Jusqu’à 1 200 ouvriers vont s’activer sur le chantier (terminé en juillet 1790).
jeudi 16 juillet
Louis XVI renvoi le ministère des Cent-Heures et rappelle Necker aux Finances et Montmorin-Saint-Hérem aux Affaires étrangères ; il nomme La Luzerne à la Marine.
Création de la première commune de Paris avec Jean-Sylvain Bailly comme maire, sans l'aval royal ; 60 commissions électorales de districts et une assemblée permanente de leurs délégués. Fin de la police royale : les pouvoirs du lieutenant de police sont dévolus à l'assemblée permanente ; ceux des commissaires de police aux comités de districts.
L’Assemblée des électeurs décide de raser entièrement la Bastille « sans perte de temps ».
Constitution des comités permanents et de milices à Lyon et à Rennes puis dans la plupart des villes.
Louis XVI nomme le maréchal de Broglie (troisième du nom) maréchal général.
Emeutes de subsistance au Havre.
vendredi 17 juillet
Visite du roi à Paris où il est reçu à l’Hôtel de ville par le nouveau maire, Bailly, et par La Fayette. Il accepte la cocarde tricolore, symbole de l'union entre la monarchie et Paris, des mains de Bailly.
Parution de La France libre de Camille Desmoulins et publication du premier numéro des Révolutions de Paris.
Début de l’émigration d’une partie de la Cour : le comte d’Artois, le prince de Condé, le duc de bourbon, le duc d’Enghien, les de Breteuil, de Broglie, de Polignac quittent le territoire français.
A Paris, début de la démolition de la Bastille (chantier de trois mois).
Bordeaux apprend la prise de la Bastille par une lettre de Paul Nairac, député du tiers.
samedi 18 juillet
Nouvelle réunion du conseil élargi de Marseille quand est connue la prise de la Bastille.
Les Caennais apprennent la prise de la Bastille et s’emparent du château, commandé depuis peu par le général Dumouriez.
Nouveaux troubles à Orléans, vite réprimés.
dimanche 19 juillet
Saint-Priest est nommé ministre de la Maison du Roi.
L’archevêque Lefranc de Pompignan n’est plus président de l’Assemblée nationale.
lundi 20 juillet
Début de la Grande Peur dans les campagnes : Franche-Comté, Champagne, Beauvaisis, pays Nantais. Attaque de châteaux, de seigneurs.
Le comte de Langeron est chassé de Rennes par « l’armée nationale » formée des « citoyens militaires et des militaires citoyens ».
Constitution à Bordeaux d’une « milice patriotique ».
Les insurgés brestois envahissent leur hôtel de ville.
Création d’une garde nationale à Saint-Malo.
mardi 21 juillet
Emeute à Strasbourg.
A Tours, de jeunes gens armés perquisitionnent les magasins ; le négociant en grains Girard est massacré.
Création de la Commune de Saint-Brieuc.
mercredi 22 juillet
L'intendant de la généralité de Paris, Bertier de Sauvigny, et son beau-père, Foulon de Doué, accusés de spéculation sur les vivres, sont massacrés par la foule en place de Grève.
Le peintre Jacques-Louis David présente les Licteurs portant à Brutus le corps de ses fils au Salon.
jeudi 23 juillet
Emeutes et assassinats au Mans.
vendredi 24 juillet
A Saint-Etienne, une troupe de gens armés saccage les locaux de la Compagnie minière du marquis d’Osmond.
vendredi 24 ou jeudi 30 juillet
Mise en place d’une nouvelle administration municipale à Paris, formée de 120 représentants élus par les soixante districts de la capitale
samedi 25 juillet
Emeute à Colmar.
Insurrections paysannes en Alsace et en Hainaut.
Formation d’un Comité provisoire de 84 membres à Tours.
dimanche 26 juillet
Insurrection paysanne en Mâconnais.
dimanche 26 ou lundi 27 juillet
Création de la cocarde tricolore bleu-blanc-rouge pour la Garde nationale de Paris, par le quatrième bureau du Comité militaire provisoire de la Ville de Paris.
mardi 28 juillet
Grande peur à Angoulême.
Les Marseillais vont à Aix libérer les émeutiers de mars qui y sont incarcérés. Ils reviennent en triomphateurs.
Parution du premier numéro du Patriote français, journal de Brissot.
mercredi 29 juillet
La Constituante crée sa propre police, le Comité de recherches.
Saintes est touchée par la Grande Peur.
Deux bandes de paysans révoltés sont battues par la milice bourgeoise près de Cluny et du château de Cormartin (Bourgogne).
A vingt kilomètres à l’est de Lyon, le château de Pusignan est pillé et incendié par une bande de brigands dauphinois, auxquels se sont joints des paysans des environs.
jeudi 30 juillet
Grande peur agenaise : de Monpazier, elle gagne Castillonnès, Villereal, Villeneuve, Libos, Tournon et Agen (dans la nuit).
vendredi 31 juillet
Assemblée générale des habitants d’Albi « sans distinction d’ordre » ; création d’une garde nationale.
fin juillet
Arrivée à Versailles des députés corses.
dimanche 2 août
Le député Salomon demande une répression sévère contre les révoltes paysannes.
A Orléans, les volontaires obtiennent le départ de la garnison.
lundi 3 août
Création à Paris d’une compagnie française, filiale de la Compagnie du Scioto, qui vend des terrains aux Etats-Unis, dans la région traversée par un affluent de l’Ohio.
du lundi 3 au mardi 4 août
Nouvelle émeute à Rouen contre le Bureau des Aides, l’Hôtel de l’intendance, les octrois. Arrestation des meneurs Bordier et Jourdain.
mardi 4 août
Remaniement ministériel, le roi rappelant auprès de Necker des amis de La Fayette : Jérôme Marie Champion de Cicé, archevêque de Bordeaux, est nommé Chancelier garde des Sceaux ; Lefranc de Pompignan, archevêque de Vienne, ministre d’Etat ayant la feuille des bénéfices ; Saint-Priest, ministre de l’Intérieur ; La Tour du Pin-Gouvernet ministre de la Guerre.
nuit du mardi 4 au mercredi 5 août
A l’initiative du vicomte de Noailles, un noble désargenté (beau-frère de La Fayette) soutenu par le duc d’Aiguillon, l’Assemblée constituée prend l’initiative d’abolir les privilèges et les droits féodaux (pas appliqué avant mars 1790). Le prêtre Grégoire propose l'abolition du droit d'aînesse. Sont aussi abolies : mainmorte, corvée, droit de justice, péage, chasse, pêche, le servage (qui n’existait plus qu’à l’état résiduel en Nivernais, Bourbonnais et Franche-Comté) ; doivent être rachetées : redevances foncières réelles reposant sur d'anciens contrats (cens, rentes, casuels, droits de mutation). Les privilèges des provinces (Bretagne) sont abolis.
jeudi 6 août
Fin de la Grande Peur.
vendredi 7 août
Necker fait un exposé alarmant de la situation financière de l’Etat.
Parution du Projet dévoilé d’endormir le peuple, où Marat estime insuffisantes les réformes votées durant la nuit du 4 août.
Premières cocardes à Bastia. Emeute, changement de municipalité.
dimanche 9 août
Emprunt de 30 millions décrété par l’Assemblée nationale en réponse à la demande de Necker.
lundi 10 août
Décret de l’Assemblée nationale imposant aux militaires de prêter serment « à la Nation, au Roi et à la Loi ».
Devant le climat général d'insécurité, six paroisses finistériennes du Cap Sizun se fédèrent : première fédération du royaume.
mardi 11 août
Décret de l’Assemblée avalisant les décisions prises durant la nuit du 4 août
Echauffourée à Caen entre le régiment des Bourbons, commandé par Henri de Belzunce, et les miliciens bourgeois ; les émeutiers prennent d'assaut les casernes.
mercredi 12 août
Création d’un comité ecclésiastique à l’Assemblée nationale.
A Caen, Henri de Belzunce, qui s'est livré la veille, est mené au château ; il est massacré par la foule sur la place Saint-Pierre.
jeudi 13 août
Le vicomte de Noailles réclame devant la Constituante l’établissement d’un comité de réorganisation de l’armée.
Visite de l’Assemblée nationale au roi pour lui notifier le titre qu’elle lui a décerné de « Restaurateur de la liberté française » et célébration d’un Te Deum.
La statue équestre de Louis XIV est brisée place Vendôme, à Paris.
samedi 15 août
Changement de municipalité à Ajaccio. A l’intérieur de la Corse, les paysans se soulèvent.
dimanche 16 août
Jean-Charles de Coucy (42 ans) est nommé évêque de La Rochelle.
lundi 17 août
Création du comité municipal de Poitiers.
mardi 18 août
Première conséquence à l’étranger des événements de France : insurrection des Liégeois [Belgique] qui chassent leur prince-évêque.
jeudi 20 août
Fondation de la « Société correspondante des colons français » pour défendre les intérêts des colons des Antilles contre les partisans de l’abolition de l’esclavage.
vendredi 21 août
Début de la discussion sur la Déclaration des droits de l’homme à l’Assemblée nationale.
Les deux meneurs de l’émeute rouennaise du début du mois, Bordier et Jourdain, sont pendus.
dimanche 23 août
Proclamation de la liberté des opinions religieuses par l’Assemblée nationale.
lundi 24 août
Proclamation de la liberté de la presse par l’Assemblée nationale.
Parution du premier numéro de La Chronique de Paris.
mardi 25 août
Elu cinq mois plus tôt, l’abbé Jean-Jacques Barthélémy est reçu à l’Académie française par le marquis de Boufflers.
mercredi 26 août
Adoption de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. L’Assemblée reconnaît son caractère inachevé. Les députés de l’Assemblée nationale constituante se scindent en deux groupes. Les partisans d’un droit de veto absolu accordé au roi viennent se placer à la droite du président. Leurs adversaires, tenants d’une monarchie limitée par la volonté populaire, s’installent à gauche.
jeudi 27 août
Demande d’un emprunt de 80 millions par Necker, celui du 9 août ayant échoué.
vendredi 28 août
Début de la discussion sur le droit de veto du roi à l’Assemblée nationale.
samedi 29 août
Décret de l’Assemblée nationale rétablissant la liberté du commerce des grains.
Parution du premier numéro du Journal des débats et des décrets.
dimanche 30 août
Echec d’une tentative de soulèvement des Parisiens organisée à partir du Palais-Royal par Camille Desmoulins pour exiger la ratification par le roi des décrets du 4 août, empêcher la vote du droit de veto, obliger le roi et l’Assemblée nationale à s’établir à Paris.
lundi 31 août
Proposition du comité de constitution de l’Assemblée nationale comportant une Chambre haute et le veto royal.
Nouvel échec des gens du Palais-Royal pour obtenir le soutien de l’administration municipale dans leur lutte contre les projets constitutionnels débattus à l’Assemblée nationale.
dimanche 6 septembre
Décès à Versailles du maréchal Emmanuel-Félicité de Durfort, duc de Duras, à l’âge de soixante-quatorze ans.
mardi 8 septembre
Associé au libraire Dufour, Jean-Paul Marat fonde Le Publiciste parisien (subventionné par le duc d'Orléans) : il s'oppose aux bourgeois, notamment aux brissotins (girondins).
mercredi 9 septembre
Assassinat du maire de Troyes par la populace.
jeudi 10 septembre
L’Assemblée repousse l'idée d'une seconde Chambre à une large majorité de 849 voix contre 89 et 122 abstentions. Les nobles de province ont voté avec le Tiers par défiance envers la haute noblesse. De plus, l'Assemblée crée un comité pour réformer la justice criminelle.
vendredi 11 septembre
L’Assemblée accorde un droit de veto seulement suspensif à Louis XVI, limité à deux législatures de deux années, soit quatre ans. Le roi s’en sert aussitôt pour refuser de sanctionner la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
samedi 12 septembre
Une émeute éclate à Orléans, faubourg Bannier, suite au passage de charrettes de grain. Un cortège populaire entré de force dans la ville pour obtenir une diminution du prix du pain se heurtent à des soldats soutenus par la police. Il y a quelques blessés.
mardi 15 septembre
Publication du Discours de la Lanterne aux Parisiens par Camille Desmoulins.
mercredi 16 septembre
Une semaine après sa création par Marat et après cinq numéros, le journal Le Publiciste parisien devient l'Ami du Peuple.
Parution du Journal général de la cour et de la ville.
vendredi 18 septembre
Observations et graves réserves du roi au sujet des décrets du 4 août. Il demande un nouvel examen des députés.
Emeute frumentaire à Poitiers.
samedi 19 septembre
Election d’une nouvelle assemblée municipale de trois cents représentants par les districts de Paris.
Les prélats bretons Mgr Le Mintier, évêque de Tréguier, et Mgr de La Marche, évêque de Léon, publient un mandement hostile aux travaux de la Constituante et aux principes dont ils s’inspirent.
dimanche 20 septembre
Publication du discours non prononcé de Robespierre, Contre le veto royal.
mardi 22 septembre
Vote par l’Assemblée nationale du premier article de la Constitution.
mercredi 23 septembre
Rapport de Treilhard à l’Assemblée nationale sur les biens de l’Eglise.
Devant les protestations de plus en plus nombreuses élevées par les députés du clergé et de la noblesse, l’Assemblée constituante vote un décret aux termes duquel tous ceux qui signeront une protestation déclarant que la Constitution décrétée par l’Assemblée et acceptée par le roi n’est pas obligatoire pour tous les Français ne pourront être nommés à aucun emploi civil ou militaire et seront déchus de tous ceux qu’ils pourraient exercer s’ils ne se rétractent pas dans un délai d’un mois.
mardi 29 septembre
Rapport de Thouret à l’Assemblée nationale sur la division territoriale du royaume.
mercredi 30 septembre
Rapport de Beaumetz sur la réorganisation de la législation criminelle.
en septembre
Nouveau règlement électoral à Marseille et établissement d’un conseil de la ville élargi.
jeudi 1er octobre
Lors d’un banquet (de 300 couverts) offert par les officiers des gardes du corps du roi à leurs homologues du régiment de Flandre nouvellement arrivé à Versailles, la cocarde tricolore est foulée aux pieds et remplacée, en présence de la reine, par l’emblème de cette dernière, la cocarde noire.
vendredi 2 octobre
Présentation au roi par l’Assemblée nationale des décrets du 4 août et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen pour en obtenir ratification.
samedi 3 octobre
Parution du premier numéro des Annales patriotiques.
dimanche 4 octobre
Paris apprend les détails du banquet tenu trois jours plus tôt au château de Versailles. Agitation et émeute de la faim à Paris.
lundi 5 octobre
L’Ami du peuple appelle à l’insurrection. Début du soulèvement du peuple parisien organisé par le duc d'Orléans. Dans la matinée, des milliers de femmes venues du faubourg Saint-Antoine et des Halles, se rassemblent devant l'hôtel de ville de Paris pour réclamer du pain. La manifestation est détournée vers Versailles. Mounier réussit à faire accepter au roi, sur les conseils de Necker, les décrets d'août et les premiers articles de la Constitution ; les députés, surveillés par les Parisiennes, s'épuisent en discussions.
nuit du lundi 5 au mardi 6 octobre
La Fayette, commandant de la garde nationale de Paris, arrive à Versailles, à la fois pour ne pas se couper du peuple et pour protéger la personne du roi. La foule bivouaque sur la place d'armes.
mardi 6 octobre
Dans la matinée, le château de Versailles est investi par des émeutiers, conduits par Hulin (le vainqueur de la Bastille, devenu officier de la garde nationale). Des gardes du corps sont tués, les émeutiers parviennent jusqu'à la chambre de la reine. Le roi cède à leur pression, accepte d'accompagner ceux-ci à Paris, avec la reine et leurs enfants (ils viennent habiter aux Tuileries), prenant ainsi de court toutes les résolutions du député, qui transfèrent également l'Assemblée dans la capitale. En une journée, les modérés ont été balayés de la scène politique. Louis XVI arrive à vingt-trois heures aux Tuileries.
jeudi 8 octobre
Décret de réforme de la législation criminelle par l’Assemblée nationale.
Poursuites de la municipalité parisienne contre Marat.
samedi 10 octobre
Décret de l’Assemblée nationale qui transforme la titulature royale de « roi de France et de Navarre » en « roi des Français ».
Nomination de La Fayette comme commandant des troupes régulières dans un rayon de quinze lieues autour de Paris.
Proposition d’une nouvelle forme d’exécution capitale par le docteur Guillotin.
L'évêque d'Autun, Talleyrand, propose la remise à l'Etat des biens du clergé pour supprimer le déficit.
lundi 12 octobre
Protestation secrète de Louis XVI, contre ce à quoi il a paru souscrire, envoyée au roi d’Espagne par l’intermédiaire de l’abbé de Fontbrune.
Lettre du comte d’Artois à l’empereur Joseph II pour solliciter une intervention armée en France.
Lancement à l’arsenal de Toulon du vaisseau de ligne le Tonnant. Premier bâtiment de la classe Tonnant, il est équipé de 80 canons (il sera capturé par les Britanniques en 1798).
mardi 13 octobre
Emeute à Alençon.
mercredi 14 octobre
Affaire de Lannion (Bretagne) : attaque d’un convoi de grains destinés à Brest. Les commissaires, traités de fraudeurs, sont menacés de mort.
lundi 19 octobre
Première séance de l’Assemblée nationale à Paris dans la chapelle de l’archevêché.
mercredi 21 octobre
Pour faire face aux émeutes de subsistances, la Constituante vote la loi martiale, et en confie la proclamation, si nécessaire aux municipalités.
La municipalité de Paris crée son propre Comité de recherches (qui reçoit les dénonciations).
jeudi 22 octobre
Début de la discussion à l’Assemblée nationale du projet de loi réservant le droit de vote aux « citoyens actifs », aux seuls citoyens imposables.
samedi 24 octobre
Insurrection générale dans les Pays-Bas autrichiens (Belgique). Joseph II est déclaré déchu.
lundi 26 octobre
Réunion à Lannion des commissaires des différentes villes de Bretagne, qui proposent la formation d’un pacte social et la constitution d’une Confédération patriotique qui assurerait un secours mutuel automatique.
mercredi 28 octobre
Suspension par l’Assemblée du recrutement monastique sous prétexte de l’absence de vocation.
Armand Gaston Camus est élu président de l’Assemblée constituante.
Les habitants de Pau renoncent aux Fors du Béarn.
jeudi 29 octobre
Décret de l’Assemblée dit du « marc d’argent » exigeant de tout personne éligible une contribution d’au moins un marc d’argent.
samedi 31 octobre
Emeute à Ajaccio.
lundi 2 novembre
Les biens du clergé sont déclarés nationaux pour garantir l'émission d'assignats. Principal opposant : l'abbé Maury.
Parution du premier numéro des Actes des apôtres, journal royaliste créé par l’étudiant Jean Gabriel Peltier.
mardi 3 novembre
Décret de l’Assemblée nationale maintenant en vacance tous les Parlements (Paris, Bretagne, Rouen...) : acte de décès de ces derniers.
Début de la discussion sur la nouvelle division administrative de la France.
mercredi 4 novembre
Triomphe au Théâtre-Français de la tragédie de Marie-Joseph Chénier, Charles IX ou l’Ecole des rois, avec l’acteur François Talma, vingt-six ans. Le spectacle va provoquer des incidents. Ecrite en 1788, l’œuvre avait été interdite par la police mais le peuple a imposé ce jour la représentation. L'auteur y dénonce la faiblesse du roi Charles IX qui, dominé par la reine Catherine de Médicis, le cardinal de Lorraine et le duc de Guise, consent au massacre des protestants lors de la Saint-Barthélémy. L'allusion au rôle néfaste de l'entourage de Louis XVI est transparente.
jeudi 5 novembre
Abolition des Etats de Bretagne.
Le nouveau conseil de Marseille entérine la renonciation de la ville à ses privilèges de trois siècles.
Emeute à Bastia pour la constitution de la garde nationale.
samedi 7 novembre
L'Assemblée décide qu'aucun député ne pourrait devenir ministre pendant la durée de la session, une décision prise surtout pour écarter Mirabeau. D’autres décrets suppriment la distinction entre ordres au sein de l’Assemblée et placent les biens ecclésiastiques sous le contrôle de l’Etat.
lundi 9 novembre
Première séance de l’Assemblée nationale dans la salle du Manège, près des Tuileries.
mercredi 11 novembre
Armand-Gaston Camus n’est plus président de l’Assemblée constituante.
Proclamation de la loi martiale à Tours.
jeudi 12 novembre
Décret de l’Assemblée nationale prévoyant une municipalité dans chaque ville, bourg ou paroisse rurale.
jeudi 19 novembre
Création par l’Assemblée nationale d’une Caisse de l’extraordinaire qui devra être alimentée par la vente des biens de l’Eglise.
Fondation de l’Assemblée patriotique de Perpignan.
vendredi 20 novembre
La Constituante vote le don de boucles d’argent des souliers de ses députés pour contribuer au paiement des dettes de la nation.
Lavoisier, au nom des administrateurs de la Caisse d’escompte, présente le bilan de faillite de cet organisme qui souffre d'un gros découvert.
lundi 23 novembre
Devant le refus de l’impôt qui se généralise dans les campagnes, le Comité provisoire de Rennes interdit les attroupements et prend sous sa protection les commis des fermes.
mardi 24 novembre
Créé en mai par C.J. Panckoucke, le journal le Moniteur universel devient quotidien.
samedi 28 novembre
Les représentants de plusieurs localités du Dauphiné se réunissent à Etoile, près de Valence, où ils jurent « de rester à jamais uni, de protéger la circulation des subsistances et de soutenir les lois émanées de l'Assemblée nationale ».
Le docteur Joseph Guillotin présente aux députés de l'Assemblée constituante une machine destinée à la décapitation des condamnés à mort afin d’abréger la souffrance de ceux-ci. Elle a été et conçue par le chirurgien Antoine Louis, secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie.
Parution du premier numéro de l’hebdomadaire Les Révolutions de France et de Brabant, fondé par Camille Desmoulins.
lundi 30 novembre
L’Assemblée nationale vote un décret stipulant que « l’île de Corse fait partie de l’Empire français et que ses habitants seront régis par la même Constitution que les autres Français ».
en novembre
Le député Mounier démissionne et s'exile.
Le comte de Ségur n’est plus ambassadeur en Russie.
mardi 1er décembre
Décret de l’Assemblée nationale établissant, sous l’impulsion du docteur Guillotin, l’égalité des peines pour tous les citoyens.
Révolte des marins de la flotte à Toulon qui arrêtent l’amiral Albert.
jeudi 3 décembre
Projet lancé par la commune de Dijon d’un « traité fédératif pour faire respecter les décrets de l’Assemblée et l’autorité du Roi ».
vendredi 4 décembre
Un décret royal amnistie tous les chefs corses exilés. Il permet à Pasquale Paoli et à ses compagnons d'envisager leur retour.
mercredi 9 décembre
Décret de l’Assemblée nationale posant le principe de la division en départements pour faire disparaître les provinces et leurs particularismes.
samedi 12 décembre
Arrestation de Marat qui est relâché grâce à la protection de La Fayette.
dimanche 13 décembre
Emeute à Senlis.
lundi 14 décembre
Vote par l’Assemblée nationale de la loi d’organisation municipale.
Création du département du Nord, formé de la Flandre, du Hainaut, du Cambrésis et de zones maritimes.
lundi 14 ou samedi 19 décembre
Création des assignats : sortes de bons du trésor (à l’origine en coupures de mille livres), émis sur un capital de 400 millions, la Caisse de l'Extraordinaire, alimentée par la vente des biens du Clergé, et portant intérêt de 5 %.
jeudi 17 décembre
Par décision d'Assemblée, la dette publique sera épongée par la vente des biens du clergé.
vendredi 18 décembre
La garde nationale de Rennes s’empare des canons de l’armée.
mardi 22 décembre
Décret de l’Assemblée nationale organisant l’administration départementale.
Décrets sur les électeurs : citoyens actifs français, 25 ans minimum, inscrits au rôle des gardes nationales, ayant prêté serment civique, n'étant pas en état de domesticité, payant une contribution égale au prix de trois jours de travail.
jeudi 24 décembre
Décret de l’Assemblée nationale rendant éligibles les non-catholiques, en fait les protestants, le cas des juifs restant réservé. Les droits civiques sont également accordés aux comédiens.
en décembre
Le comte de Saint-Priest démissionne de son poste de ministre de l’Intérieur (il émigrera ensuite).
Disparition du capitoulat de Toulouse.