lundi 3 janvier
Pour lutter contre le clergé réfractaire, l'Assemblée somme les ecclésiastiques de prêter serment à la Constitution civile du Clergé sous 24 heures.
mardi 4 janvier
Refus de la plupart des députés ecclésiastiques à l’Assemblée nationale de prêter serment.
Création d’une pièce faisant l’apologie des gardes-françaises mutinés, la Liberté conquise ou le Despotisme renversé.
mercredi 5 janvier
En Bretagne, cinq paysans, parmi les 700 à 800 qui menaçaient le château d’Yvignac (Côtes-d'Armor), sont tués par des dragons venus de Lamballe.
dimanche 9 janvier
Siège de Carpentras hostile à la Révolution par la garde nationale d’Avignon.
jeudi 13 janvier
Décret de l’Assemblée nationale réglementant la liberté au théâtre.
dimanche 16 janvier
Par décret de l’Assemblée nationale, la maréchaussée est remplacée par la gendarmerie nationale dont la devise est « Valeur et Discipline ».
mardi 18 janvier
Décret de l’Assemblée nationale établissant la liberté du commerce avec le Sénégal.
L’abbé Grégoire devient président de l’Assemblée constituante.
mercredi 19 janvier
Loi réorganisant l’administration des Ponts et Chaussées.
jeudi 20 janvier
Décret de l’Assemblée nationale sur l’organisation de la justice dans les communes, cantons et départements.
Charles-Maurice de Talleyrand se démet de son évêché d’Autun.
mercredi 26 janvier
Mise en application de la Loi du Serment. La majorité des prêtres la refusent, notamment en Vendée (75 %) ; les « réfractaires » sont en principe révoqués et remplacés par des « jureurs » (mais ceux-ci sont en nombre insuffisant).
samedi 29 janvier
Mirabeau succède à l’abbé Grégoire en tant que président de l’Assemblée constituante.
Fondé au XIIe s. et désormais dissoute, l’abbaye bénédictine de Gif-sur-Yvette [Essonne] est vendue à un bourgeois versaillais qui démantèle les bâtiments pour en vendre les pierres.
dimanche 30 janvier
Dénonciation des projets de fuite de la famille royale par Dubois-Crancé au club des Jacobins.
mercredi 2 février
Début de l’élection par les assemblées électorales des départements des évêques constitutionnels, c’est-à-dire ayant prêté le serment.
jeudi 3 février
L’abbé Sieyès est désigné comme administrateur du département de Paris.
dimanche 6 ou lundi 7 février
Première « émotion populaire » à Vannes : les paysans des environs, croyant leur évêque menacé veulent envahir leur ville ; ils sont mis en fuite par les dragons de Lorient.
jeudi 10 février
La secte protestante Society of Friends (Quakers) envoie une délégation à la barre de la Constituante.
dimanche 13 février
Un deuxième camp de gardes nationales catholiques est organisé à Jalès.
Retour des paysans vannetais à Vannes. L'affrontement qui suit fait plus de dix morts.
lundi 14 février
A Uzès, les dragons de Lorraine essuient des coups de fusils de la part de catholiques qui veulent maintenir la religion catholique.
Adrien Duport remplace Mirabeau comme président de l’Assemblée constituante.
samedi 19 février
« Mesdames », filles de Louis XV et tantes de Louis XVI, partent pour l’exil.
lundi 21 février
Début de la discussion de la loi sur l’émigration à l’Assemblée.
mercredi 23 février
Installation à Worms (Allemagne) du prince de Condé et début d’organisation de l’armée des émigrés.
jeudi 24 février
Talleyrand consacre les deux premiers évêques constitutionnels de l'Aisne et du Finistère (Marolte et Expilly).
vendredi 25 février
A Saint-Domingue, les chefs mulâtres Vincent Ogé et Jean-Baptiste Chavannes, révoltés contre les colons, sont exécutés par le supplice de la roue.
dimanche 27 février
Dislocation par l’armée du camp de Jalès ouvert par les royalistes le 18 août 1790.
lundi 28 février
Emeute au faubourg Saint-Antoine et destruction par la foule des parapets du donjon de Vincennes arrêtée par l’arrivée de La Fayette et de la garde nationale. Rassemblement aux Tuileries de 400 aristocrates armés notamment de poignards. Arrestation par La Fayette de ces « chevaliers du Poignard ».
Discussion à l’Assemblée nationale sur l’émigration de « Mesdames » retenues à Arnay-le-Duc par les autorités.
Lecesve est élu évêque de la Vienne (Poitiers). Le Coz est élu évêque métropolitain de Rennes.
en février
Division de la ville de Marseille en 32 sections.
mardi 1er mars
Lamourette est élu évêque de Lyon.
mercredi 2 mars
Loi dite d'Allarde, qui abolit les corporations, jurandes et maîtrises ; suppression des octrois et des aides ; création des patentes.
mercredi 2 et jeudi 3 mars
Le Sarthois Claude Chappe teste avec succès son système de communication à distance à l’aide de panneaux noirs et blancs entre son village natal de Brûlon et celui de Parcé-sur-Sarthe, distant de 14 kilomètres. L'expérience, qui consiste à envoyer un message dans chaque sens, est réussie et authentifiée.
vendredi 4 mars
Une loi réduit à six le nombre maximum des maréchaux en temps de paix. Il en subsiste alors neuf.
Entrée en fonction de Robinet, premier évêque élu de Saintes.
samedi 5 mars
Décret de l’Assemblée nationale créant une Haute Cour provisoire à Orléans.
lundi 7 mars
Discussion par l’Assemblée nationale d’une loi sur la régence visant à en exclure les femmes.
jeudi 10 mars
Par le bref Quod aliquantum, le pape Pie VI condamne publiquement la Constitution Civile du Clergé. Les prêtres jureurs sont tenus de se rétracter.
samedi 12 mars
Décret de l’Assemblée nationale ordonnant l’établissement de listes d’ecclésiastiques jureurs et non-jureurs ou réfractaires.
dimanche 13 mars
Libération des « chevaliers du Poignard » arrêtés il y a 15 jours.
lundi 14 mars
Election de l’évêque constitutionnel d’Indre-et-Loire (Tours) : le curé d’Ecueillé, Pierre Suzor, est élu.
mardi 15 mars
Rupture des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège.
Election de Gobel comme évêque constitutionnel de Paris.
mercredi 16 mars
Emeute de la faim à Douai : un capitaine de la garde nationale et un marchand de blé sont tués.
jeudi 17 mars
Loi abolissant l’impôt direct de la taille.
samedi 19 mars
Emeute à Douai.
dimanche 20 mars
Décret de l’Assemblée nationale supprimant la Ferme des impôts et la Régie générale. Par ailleurs, procureurs, chargés de défendre les intérêts des plaideurs lors des procès, sont supprimés.
samedi 26 mars
Sur proposition de l'Académie des Sciences, la Constituante abandonne le projet « pendule » et adopte le principe « méridien » : le mètre sera la dix millionième partie de la distance du Pole à l'Equateur.
dimanche 27 mars
Décret de l’Assemblée nationale confiant l’administration du Trésor public à un comité de trésorerie de six commissaires nommés par le roi.
Création à Paris, au théâtre Favart, de l’opéra Les Deux Sentinelles, d’Henri Montan Berton.
lundi 28 mars
Fermeture du club des Amis de la Constitution monarchique sur ordre de la municipalité parisienne.
Création d’une pièce hostile aux couvents, les Victimes cloîtrés.
mardi 29 mars
Début de la maladie de Mirabeau. Rumeur infondée qui l’attribue à un empoisonnement provoqué par la cour.
Emeute contre-révolutionnaire à Toulouse.
en mars
Le comte Louis-Philippe de Ségur (fils du maréchal de Ségur) est nommé, à la place du cardinal de Bernis, ambassadeur de France à Rome ; mais le pape interdira l’entrée de ses Etats à ce « représentant de la Révolution ».
Anne Alexandre Marie Thibault est élu évêque constitutionnel du Cantal.
Décret supprimant la Ferme des tabacs : la culture, la fabrication et la vente du tabac deviennent libres.
samedi 2 avril
Mirabeau est mort à Paris, au n°42, rue de la Chaussée d'Antin. Il avait 42 ans. L'Assemblée nationale, ignorant son ralliement à la monarchie, décide de lui dédier des « regrets universels ».
Le pape condamne la Constitution civile du clergé : les jureurs sont tenus de se rétracter.
dimanche 3 avril
Une députation des sections de Paris vient demander la proclamation d'un « deuil public » en faveur de Mirabeau. Le député Goupil lance l'idée d'un Panthéon qui accueillera les restes des grands hommes de la nation.
lundi 4 avril
L'Assemblée nationale, après un bref débat sur l'avis du département de Paris, adopte la proposition du député Goupil. La ville de Paris organise des funérailles nationales pour Mirabeau. Le cercueil est déposé dans l'abbatiale Sainte-Geneviève, puis transféré au Panthéon, en grande pompe. La cérémonie dure cinq heures et « plus de 300 000 personnes » l'accompagnent.
Sur proposition de Claude-Emmanuel de Pastoret, l’Assemblée nationale adopte un décret transformant l’église parisienne Sainte-Geneviève, non encore consacrée au culte, en une nécropole pour les personnalités exceptionnelles qui ont contribué à la grandeur de la France : le Panthéon.
mardi 5 avril
Décret de l’Assemblée nationale instituant le partage égal dans le cas des successions ab intestat.
jeudi 7 avril
Le Saint-Pierre, navire morutier reconverti en transport de passagers, quitte Saint-Malo pour Baltimore. A son bord, un jeune voyageur de 23 ans, François-René de Chateaubriand.
samedi 9 avril
Création à la Comédie-Italienne de Paris de l’opéra Guillaume Tell, un drame lyrique en trois actes d’André Grétry, sur un livret de Michel Jean Sedaine, d’après l’œuvre d’Antoine Lamierre. L’accueil est triomphal.
lundi 11 avril
Grand deuil à Marseille à la nouvelle de la mort de Mirabeau.
mercredi 13 avril
Condamnation réitérée de la Constitution civile du clergé par le pape.
dimanche 17 avril
Le roi fait ses Pâques avec le cardinal de Montmorency, prêtre réfractaire.
lundi 18 avril
Un attroupement empêche le roi de partir à Saint-Cloud pour assister à la messe d'un réfractaire. La garde nationale participe à cette action et refuse d’obéir à La Fayette, son commandant.
mardi 19 avril
Organisation du tribunal de cassation. Il a le droit de réviser tous les jugements pour excès de pouvoir, violation, fausse application des lois. Il siège dans la Grand’Chambre du Parlement de Paris.
jeudi 21 avril
Démission de La Fayette de ses fonctions de commandant de la garde nationale de Paris.
Le Directoire du département du Finistère ordonne aux curés réfractaires de quitter leur paroisse sous huit jours.
vendredi 22 avril
A la demande des délégués de 42 des 60 bataillons de la garde nationale parisienne, La Fayette reprend sa démission.
dimanche 24 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 27 avril
Décret de l’Assemblée nationale sur l’organisation, les fonctions et les responsabilités ministérielles.
Parution du premier numéro du Logographe fondé par Duport Charles Lameth.
dimanche 1er mai
Près de Caen, l’abbaye d’Andenne [à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe], fondée en 1121, est vendue comme bien national à un Parisien.
mardi 3 mai
A Paris, le pape Pie VI est brûlé en effigie au Palais-Royal. N’ayant pu obtenir réparation, le nonce Dugnani quitte peu après la France.
Mémoire de Breteuil à Léopold II, le priant d’intervenir après l’affaire de Saint-Cloud du 18 avril.
mercredi 4 mai
Le pape Pie VI publie à Terracina, sur la côte du Latium, le bref apostolique Quo luctu sur les exceptions aux normes canoniques concernant les évêques de France.
samedi 7 mai
Par le décret dit de tolérance, l'Assemblée affirme que les prêtres réfractaires pourront continuer à dire la messe dans des églises achetées ou louées pour la circonstance, même dans les églises utilisées par les jureurs ; la seule obligation qui leur est fait est de ne point prendre la Constitution civile à partie.
Début du débat sur les colonies à l’Assemblée nationale.
lundi 9 mai
Discussion à l’Assemblée nationale du projet Le Chapelier d’interdiction de pétition pour les citoyens passifs et les collectivités.
mardi 10 mai
Création définitive de la Haute Cour pour juger des crimes contre la sûreté de l’Etat.
dimanche 15 mai
Le comte de Claret de Fleurieu n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine. Par ailleurs, l’adoption d’un nouveau règlement pour le corps des officiers de marine entraîne la disparition de la dignité d’amiral de France. Ce règlement prévoit la création de trois amiraux, dont Charles-Henri d’Estaing et le duc d’Orléans.
Fin du débat sur les colonies et maintien de l’esclavage.
lundi 16 mai
Décret de l’Assemblée nationale pris sous l’impulsion de Robespierre et interdisant aux députés de cette assemblée de se présenter aux élections à la prochaine législature.
Thévenard est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
mardi 17 mai
Expulsion par la municipalité parisienne du club des Cordeliers du couvent homonyme.
mercredi 18 mai
Louis Hardouin Tarbé est nommé par le roi ministre des Contributions.
Emission de 600 millions d’assignats.
vendredi 20 mai
Un édit établit que les amiraux se trouvent sur le même pied que les maréchaux de France.
samedi 21 mai
Après 22 mois de travaux, la destruction totale de la forteresse de la Bastille est entièrement achevée. Un millier d’ouvriers ont travaillé sur ce chantier. Si un grand nombre de pierres ont été revendues pour d’autres constructions (pont de la Concorde), l’entrepreneur Palloy en a récupéré d’autres pour y faire tailler des représentations de la Bastille, vendues dans tout le pays. Il s’est également servi des fers des chaînes de la prison pour réaliser des objets divers (médaillons, encriers, etc.) gravés d’images représentant la forteresse.
dimanche 22 mai
Vote par l’Assemblée nationale de la loi Le Chapelier réglementant le droit de pétition et l’interdisant aux collectivités.
lundi 23 mai
Discours à la Constituante de Le Peletier de Saint-Fargeau par lequel il entend poser les bases de la prison moderne : abolition de la peine de mort et des supplices ; emprisonnement temporaire...
mardi 24 mai
Décision de l’Assemblée nationale d’envoyer trois médiateurs pour essayer de mettre un terme entre révolutionnaires installés à Avignon et contre-révolutionnaires à Carpentras.
mercredi 25 mai
L'Assemblée constituante institue six ministères : la Justice, les Affaires étrangères, l'Intérieur (l'ancienne Maison du Roi), les Contributions et Revenus publics (nouvelle appellation des Finances), la Guerre et la Marine.
jeudi 26 mai
L’Assemblée nationale décrète : « Le Louvre et les Tuileries réunis seront le palais national destiné à l'habitation du roi et à la réunion de tous les monuments des sciences et des arts et aux principaux établissements de l'instruction publique ».
dimanche 29 mai
Lettre de Fersen à Bouillé pour l’avertir que la fuite du roi est reportée de quelques jours.
Incidents à Rennes lors de la procession des rogations.
lundi 30 mai
Décret de l’Assemblée nationale ordonnant le transfert des cendres de Voltaire au Panthéon.
Maximilien de Robespierre propose l’abolition de la peine de la peine de mort.
mardi 31 mai
Abolition de la torture.
Après avoir créé ce journal en Bretagne, le député morbihannais Joseph Marie Lequinio fait paraître à Paris son Journal des laboureurs.
en mai
Robespierre fait passer dans la Constitution l'article affirmant « le droit de pétition », qui paralysera les assemblées.
du mercredi 1er au jeudi 2 juin
Emeute contre-révolutionnaire à Bastia.
dimanche 5 juin
Décret de l’Assemblée nationale retirant au roi le droit de grâce.
jeudi 9 juin
Election d’Adrien Duport à la présidence du tribunal criminel de Paris.
vendredi 10 juin
Election de Robespierre comme accusateur public du tribunal criminel de Paris.
L’amiral Toussaint-Guillaume de la Motte-Piquet est mort à Brest.
dimanche 12 juin
Début des élections primaires pour désigner les électeurs qui auront pour tâche de choisir les députés de la future Assemblée législative.
lundi 13 juin
Décret de l’Assemblée nationale exigeant des officiers une déclaration d’obéissance et de fidélité à la Constitution.
Un décret permet de recruter au sein de la Garde nationale des volontaires pouvant participer à des conflits extérieurs.
mardi 14 juin
L'Assemblée constituante a promulgué la loi défendue par Isaac Le Chapelier, un avocat feuillant : le texte abolit les corporations et interdit grèves et toute association entre gens de même métier et toute coalition.
Une révolte a éclaté à Barcelonnette, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
mercredi 15 juin
Installation du comte d’Artois à Coblence, le prince de Condé et ses troupes restant à Worms.
dimanche 19 juin
Décret de l’Assemblée nationale portant émission de 600 millions d’assignats.
Commission d’enquête sur les finances corses.
nuit du lundi 20 au mardi 21 juin
Vers minuit, Louis XVI et sa famille (dont « l'amant » de la reine, le comte suédois de Fersen) fuient discrètement les Tuileries pour tenter de gagner la Lorraine et rejoindre la garnison royaliste de Nancy (marquis de Bouillé). Dans le même temps, « Monsieur », comte de Provence, et son épouse fuient en direction de Mons.
mardi 21 juin
La disparition du roi provoque une panique nationale. Louis XVI est reconnu par Jean-Baptiste Drouet à Sainte-Menehould.
L’ancien maire de Pontivy (Bretagne), Jean-Pierre Boullé, est envoyé en mission pour rétablir la discipline et l’ordre auprès de l’Armée du Nord.
mercredi 22 juin
A 5 heures du matin, Bayon, aide de camp de La Fayette, arrête la berline royale à Varennes-en-Argonne (Meuse). L’Assemblée nationale envoie trois commissaires (Barnave, de Latour Maubourg et Pétion) chargés de ramener à Paris, sous bonne escorte, le roi « enlevé ».
jeudi 23 juin
Rencontre des commissaires de l’Assemblée nationale et de la famille royale à La Ferté-sous-Jouarre.
Réception du duc Philippe d’Orléans comme membre du club des Jacobins.
samedi 25 juin
Louis XVI (escorté par Saint-Just et Pétion) est de retour à Paris. Jean Bailly (maire de Paris) fait proclamer la loi martiale : occasion pour les sentiments républicains de s'exprimer pour la première fois (Condorcet). L’Assemblée nationale vote la suspension du roi jusqu’à nouvel ordre, ainsi que la suppression de la garde du corps du roi.
dimanche 26 juin
Audition du roi par trois commissaires de l’Assemblée nationale, d’André, Duport et Tronchet, sur les circonstances de son « enlèvement ».
lundi 27 juin
Pétition des Jacobins de Montpellier demandant l’institution de la République.
Le journal contre-révolutionnaire Le Petit-Gautier appelle à la violence : « Il faut avoir le courage de le répéter, la France ne peut être régénérée que dans un bain de sang ».
mardi 28 juin
Renonciation par le duc Philippe d’Orléans à ses droits éventuels à la régence.
vendredi 1er juillet
Premier manifeste républicain, de l'Américain Paine et des Français Achille du Chastellet, Condorcet, Brissot et Nicolas Bonneville.
samedi 2 juillet
Le département du Finistère décrète la fermeture des chapelles situées à l’écart des bourgs, où souvent les réfractaires célèbrent le culte.
dimanche 3 juillet
Manifestation de chômeurs à Paris.
mercredi 6 juillet
A Padoue, l’empereur Léopold II appelle les autres souverains européens à se joindre à lui pour exiger le respect de la liberté et de l’honneur du roi de France Louis XVI.
Après avoir effectué ces dernières années plusieurs vols en Allemagne, le Français Jean-Pierre Blanchard réalise une ascension avec son ballon à hydrogène à Vienne, en Autriche. Il s’est envolé d’un pré du Prater pour atterrir dans la banlieue est de Groß-Enzersdorf.
samedi 9 juillet
Décrets enjoignant aux émigrés de rentrer en France sous deux mois.
dimanche 10 juillet
Décret reconnaissant la ville de Bayonne comme « place de première classe à entretenir et à renforcer ».
lundi 11 juillet
Translation des cendres de Voltaire au Panthéon.
mardi 12 juillet
Appel à la nation rédigé par Chaumette, lu au club des Cordeliers.
mercredi 13 juillet
Début du débat à l’Assemblée nationale sur la fuite ou l’ « enlèvement » du roi.
La dépouille de Voltaire est transférée au Panthéon, 13 ans après son décès.
jeudi 14 juillet
Fête de la Fédération célébrée une seconde fois au Champ-de-Mars à Paris.
Séance royale : le roi accepte l’acte constitutionnel.
vendredi 15 juillet
L'Assemblée a voté, dans la soirée, à la presque unanimité, un décret déclarant le roi inviolable, ce qui exclut tout jugement. La population se prépare à l'émeute.
Décret de l’Assemblée nationale déférant Bouillé par contumace devant la Haute Cour pour avoir enlevé le roi.
samedi 16 juillet
Un nouveau décret rétablit le roi dans ses fonctions, mettant le feu aux poudres. Les Cordeliers (Momoro) lancent une pétition pour révoquer ces décrets. Aux Jacobins divisés, une minorité avec Robespierre envisage le remplacement des députés et du roi, mais ne soutient pas pour autant la pétition.
dimanche 17 juillet
Sur ordre de la Constituante, La Fayette et le maire Bailly font tirer sur les pétitionnaires dantonistes (4 000 à 5 000 gardes nationaux, ouvriers et artisans parisiens) réclamant, au Champ de Mars, le « remplacement » du roi : entre 12 et 40 morts, environ 400 blessés. L'Assemblée prolonge ce « massacre » par la recherche des leaders des journaux radicaux, ceux du club des Cordeliers et des sociétés populaires, Hébert, Momoro Santerre (Danton passe en Angleterre ; Marat se cache). Les plus modérés des Jacobins (Barnave) quittent le club pour en former un nouveau dans l'ancien couvent des Feuillants (seul demeure la minorité conduite par Robespierre, Pétion et Grégoire). La Fayette et le « Triumvirat » (Lameth, Barnave et Duport) accréditent la thèse de l'enlèvement du roi et deviennent impopulaires.
lundi 18 juillet
Décret de l’Assemblée nationale réprimant la provocation au meurtre, l’excitation des citoyens à la désobéissance, la publication et le colportage des écrits séditieux, visant les émeutiers du Champ-de-Mars, leurs chefs et leurs publications. Les séditieux encourent de deux ans de prison à la peine de mort.
Création au Théâtre Feydeau de l’opéra Lodoïska, drame lyrique en trois actes de Luigi Cherubini, sur un livret de C.F. Fillette-Loreaux, livret lui-même tiré du roman Vie et amours du chevalier de Faublas de Louvet de Coudray. C’est un triomphe : l’œuvre sera présentée 200 fois d’affilée.
mardi 19 juillet
Décret de l’Assemblée nationale organisant une police municipale et correctionnelle.
mercredi 20 juillet
Interdiction de la concertation sur les salaires et les prix.
lundi 25 juillet
Décret de l’Assemblée nationale poursuivant comme transfuges les officiers déserteurs et émigrés.
Début des négociations entre puissances européennes en vue d’un congrès européen contre la Révolution française.
jeudi 28 juillet
Décret de l’Assemblée nationale portant organisation de la garde nationale.
vendredi 29 juillet
Loi créant l’Institution des sourds de naissance (installée à Paris en 1794).
samedi 30 juillet
A l’initiative du député Armand-Gaston Camus, l’Assemblée constituante vote la suppression des titres de noblesse, décorations et signes extérieurs de distinction de naissance.
en juillet
Craignant d’être inculpé, Camille Desmoulins arrête la publication de l’hebdomadaire Révolutions de France et de Brabant.
lundi 1er août
Adresse aux Français de Robespierre.
jeudi 4 août
Décret de l’Assemblée nationale mettant au point la levée de gardes nationaux, les « volontaires de 1791 ».
lundi 8 août
Début de la discussion à l’Assemblée nationale sur la Constitution.
mardi 9 août
Décret de l’Assemblée nationale proclamant la France indivisible.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 août
Serment du Bois Caïman. Dans un lieu isolé de la plantation Lenormand de Mézy, l’esclave Dutty Boukman, également prêtre vaudou, organise une grande cérémonie ordonner de préparer le soulèvement général des esclaves de la colonie Saint-Domingue. La prêtresse mambo Cécile Fatiman sacrifie un cochon, dont le sang est donné à boire aux participants pour les rendre invulnérables.
dimanche 14 août
Au petit matin, Cap-Français (Saint-Domingue) s'éveille dans la fumée de dizaines d'incendies.
lundi 15 août
Décret de l’Assemblée nationale interdisant le port d’habits ecclésiastiques en dehors des édifices religieux.
A Saint-Omer, les derniers moines de l’abbaye Saint-Bertin (fondée au VIIe s.) sont expulsés.
mercredi 17 août
Décret de l’Assemblée nationale enjoignant aux émigrés de revenir en France sous un mois.
jeudi 18 août
L'Assemblée électorale de Bedarrides confirme le plébiscite de juillet à Avignon pour le rattachement du Comtat Venaissin à la France.
Nouvelle loi réorganisant l’administration des Ponts et Chaussées. Elle passe au ministère de l’Intérieur.
nuit du dimanche 21 au lundi 22 août
Soulèvement général des esclaves du nord de Haïti : cinq plantations des environs de Cap-Français sont incendiées et les blancs massacrés (femmes et enfants compris).
lundi 22 août
Au petit matin, Cap-Français s'éveille dans la fumée de dizaines d'incendies.
Réouverture de la tontine Lafarge (emprunt à rente viagère où la part de ceux qui décèdent revient aux souscripteurs survivants). Elle avait été supprimée en 1770.
mardi 23 août
Vote de la loi organique sur la presse.
La comtesse de La Motte, la célèbre intrigante de l’affaire du Collier de la Reine (1785-1786) meurt à Londres après s'être défenestrée de la chambre de son hôtel (pour échapper à ses créanciers ?). Elle avait 35 ans.
jeudi 25 août
Le jeune Gabriel Molitor (21 ans, futur maréchal de France) s’engage comme volontaire au 4e bataillon de la Moselle.
vendredi 26 août
Notification à l’Assemblée nationale de l’adjudication du premier milliard de biens nationaux.
samedi 27 août
Entrevue à Pillnitz (Saxe) entre l’empereur et le roi de Prusse, en présence de l’électeur de Saxe et du comte d’Artois et publication d’une déclaration commune de Léopold II et Frédéric-Guillaume II affirmant leur volonté de « mettre le roi de France en état d’affermir les bases d’un gouvernement monarchique », déclaration vague mais perçue comme une menace directe par les partisans de la Révolution française.
dimanche 28 août
Déclaration de l’Assemblée nationale sur le rétablissement de la discipline dans les armées.
Parution du premier numéro de L’Ami des citoyens de Tallien.
lundi 29 août
Début de l’élection des députés à l’Assemblée législative.
en août
Le modeste curé Jean-Baptiste Pierre Saurine (58 ans) devient évêque constitutionnel des Landes.
jeudi 1er septembre
Une délégation d'hommes de couleur, conduite par Julien Raimond de Saint-Domingue, demande à l'Assemblée Nationale de leur permettre de combattre pour défendre la Révolution et ses idéaux d'égalité.
vendredi 2 septembre
L'Assemblée approuve la formation d'un corps de troupe, composé essentiellement d'hommes de couleur avec 800 hommes d'infanterie et 200 cavaliers. Le chevalier de Saint-George, célèbre compositeur mulâtre, en devient le chef de brigade avec le grade de colonel. L'appellation officielle de cette brigade est « Légion Franche de Cavalerie des Américains et du Midy » mais bien vite elle est connue de tous sous le nom de « Légion Saint-George ».
Décret de l’Assemblée nationale supprimant l’ordre des avocats.
samedi 3 septembre
Fin du débat sur la Constitution à l’Assemblée nationale.
dimanche 4 septembre
A Etrelles (Ille-et-Vilaine), un détachement de la garde nationale pille la maison du recteur insermenté.
début septembre
Après dix jours de révolte, 380 plantations, 161 sucreries et 1 200 caféières ont été réduites en cendre dans le nord de Saint-Domingue. Un millier de blancs ont été assassinés.
vendredi 9 septembre
Retour de Danton à Paris.
samedi 10 septembre
Les princes émigrés adjurent le roi, dans un violent manifeste, de ne pas adopter la Constitution.
lundi 12 septembre
Avignon et le Comtat Venaissin deviennent français.
mardi 13 septembre
Le roi accepte la Constitution.
mercredi 14 septembre
Séance royale : Louis XVI jure la Constitution ; iI est reconnu roi héréditaire.
Annexion d'Avignon (Carpentras reste fidèle au Pape et la guerre éclate entre les deux villes).
Décès à Southampton de l’ambassadeur de France en Angleterre, Anne César de La Luzerne, à l’âge de 50 ans.
vendredi 16 septembre
Décret de l’Assemblée nationale sur la police de sûreté, la justice criminelle et les jurys.
samedi 17 septembre
Thévenard n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
Suppression des Cours des comptes.
dimanche 18 septembre
Delessard devient secrétaire d'Etat à la Marine par intérim.
Fête au Champ-de-Mars pour célébrer la Constitution.
lundi 19 septembre
Selon une loi, les condamnés à mort pour assassinat ou poison seront conduits au lieu d’exécution en chemise rouge (en fait, un morceau de serge jeté sur les épaules). Les parricides auront la tête et le visage voilés d’une étoffe noire.
Représentation de Richard Cœur de Lion de Sedaine et Grétry au Théâtre-Italien et manifestation du public en faveur du roi.
mardi 20 septembre
Acclamation du roi par la foule alors qu’il se rend à une représentation à l’Opéra.
jeudi 22 septembre
Rallié à la Révolution, l’officier Louis-Nicolas Davout, (futur maréchal de France), est élu commandant du 3e bataillon de volontaires de l’Yonne.
vendredi 23 septembre
Décret de l’Assemblée nationale attribuant le commandement de la garde nationale de Paris à chacun des commandants des six légions à tour de rôle.
dimanche 25 septembre
Promulgation du code pénal.
Fête offerte par le roi aux Parisiens et don de 50 000 livres aux pauvres.
Parution des Ruines ou Méditations sur les Révolutions des Empires de Volney.
lundi 26 septembre
L’archevêque de Sens Mgr Etienne-Charles de Loménie de Brienne renonce à ses fonctions de cardinal.
mardi 27 septembre
Décret de l’Assemblée nationale déclarant « libre » tout homme vivant en France, quelle que soit sa couleur, ce qui laisse subsister l’esclavage aux colonies. La citoyenneté française est accordée aux Juifs de France (25 000 en Alsace, 7 500 dans le Messin, 700 à Paris, 3 000 en Provence ; ceux du Sud-Ouest l’avaient déjà obtenu en janvier 1790).
L’Assemblée constituante supprime les chambres de commerce (restaurées en 1802).
mercredi 28 septembre
Fondée en 1784 à Paris par Valentin Haüy, l’Institution pour les jeunes aveugles est prise en charge par l’Etat.
jeudi 29 septembre
Décret de l’Assemblée nationale limitant la participation à la garde nationale aux citoyens actifs et à leurs fils.
Loi créant les conservateurs des Eaux et Forêts.
vendredi 30 septembre
Séparation de l'Assemblée nationale constituante (aucun de ses membres ne pourra être membre de l’Assemblée législative).
Création par l’Assemblée pour Louis XVI de la Garde constitutionnelle, composée de 1 200 hommes d’infanterie et de 600 hommes de cavalerie, pour la plupart anciens gardes du corps et royalistes ardents.
Amnistie pour tous les fauteurs de troubles condamnés depuis 1788.
en septembre
Saint-Just est élu à la Législative (invalidé car trop jeune).
L’Assemblée règlement la production des poudres et des salpêtres, organisant la régie, les emplois, les avancements, le traitement et la discipline.
samedi 1er octobre
Première séance de l'Assemblée législative : 745 députés (droite : 160 ; centre : 449 ; gauche : 136). Election de son président, Pastoret.
Delessard n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
dimanche 2 octobre
Bertrand de Molleville est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
lundi 3 octobre
La Grande Loge maçonnique de France tient sa dernière réunion.
mardi 4 octobre
Serment de fidélité à la Constitution par l’Assemblée législative.
mercredi 5 octobre
Décret de l’Assemblée législative sur l’instigation de Couthon abolissant les mots « Sire » et « Majesté », attribuant au roi un siège identique à celui du président de l’Assemblée et autorisant les députés à s’asseoir en sa présence.
jeudi 6 octobre
Annulation du décret du 5 octobre sur proposition d’Hérault de Séchelles.
Loi rappelant que la torture qui précède un procès reste interdite et édictant que « tout condamné à mort aura la tête tranchée ». La législative charge l’Académie de médecine d’étudier la question.
Loi mettant les communes dans l’obligation de disposer, dans toute la mesure du possible, de pompes et de seaux à incendie.
vendredi 7 octobre
Séance royale : programme de la Législative.
samedi 8 octobre
Démission de La Fayette de son commandement de la garde nationale de Paris en vue de son élection comme maire de la capitale en remplacement de Bailly.
dimanche 9 octobre
Rapport à l’Assemblée législative de Gallois et Gensonné, envoyés en juillet précédent en Vendée en dans les Deux-Sèvres pour enquêter sur les troubles religieux et contre-révolutionnaires qui s’y déroulent.
vendredi 14 octobre
Loi réorganisant la garde nationale : elle astreint tous les citoyens actifs et leurs enfants âgés de 18 ans à en faire partie.
dimanche 16 octobre
Emeute contre-révolutionnaire à Avignon. A la suite de la mort du secrétaire-greffier de la commune, Lescuyer, massacre des détenus de la prison de la Glacière par une bande de révolutionnaires sous les ordres de Jourdan, dit « Coupe-Têtes ».
jeudi 20 octobre
Début de la discussion sur les émigrés à l’Assemblée législative et propagande belliciste de Brissot et de ses amis.
samedi 22 octobre
Proposition par la Société fraternelle des Halles de déclarer la patrie en danger.
Première représentation au Théâtre Molière de Paris de la pièce du marquis de Sade, Le Comte Oxtiern, ou Les Malheurs du libertinage.
mardi 25 octobre
A l’Assemblée, Pierre Vergniaud prononce un grand discours contre l’émigration. Il propose de prendre l’offensive militairement.
vendredi 28 octobre
Olympes de Gouges présente à l’Assemblée la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
dimanche 30 octobre
A l’Assemblée, Pierre Vergniaud prononce un grand discours contre les prêtres réfractaires.
lundi 31 octobre
Décret de l’Assemblée législative intimant à Monsieur, frère du roi, de revenir en France sous peine de perdre tout droit à la régence.
Démission du ministre des Affaires étrangères, Montmorin Saint-Hérem, remplacé par Lessart.
en octobre
L’abbé Sieyès démissionne de sa fonction d’administrateur du département de Paris.
mardi 1er novembre
Emission de cent millions d’assignats, ce qui porte le total émis à 1900 millions.
mercredi 2 novembre
L’Assemblée législative envoie ses premiers députés représentants en mission.
samedi 5 novembre
A Caen, rixe entre des gardes nationaux et des aristocrates venus assistés à la messe du curé insermenté de Saint-Jean ; au même moment, des échauffourées éclatent place Saint-Sauveur entre les gardes nationaux et des gentilshommes.
dimanche 6 novembre
Rapport du directoire du département de la Mayenne à l’Assemblée législative annonçant la préparation d’une insurrection contre-révolutionnaire sous la direction des prêtres réfractaires.
lundi 7 novembre
Alors qu’il avançait sur le Cap-Français à la tête de ses troupes, le chef des esclaves révoltés Dutty Boukman est tué au combat. Afin de prouver à ses partisans qu’il n’était pas invulnérable, sa tête est exposée au Cap.
Une église de Tours est envahie par les patriotes, pillée, les objets du culte brisés ; les religieuses sont fouettées. La garde nationale refusant d’intervenir, ce sont les troupes de ligne qui mettent fin au désordre.
mercredi 9 novembre
Décret de l’Assemblée législative enjoignant aux émigrés de revenir en France avant le 1er janvier 1792, sous peine de confiscation de leurs biens et de condamnation à mort par contumace.
La Constituante décide d’éponger les dettes de la ville de Bayonne.
jeudi 10 novembre
Le jacobin Pierre Louis Roederer est élu procureur-général syndic de Paris.
vendredi 11 novembre
Veto du roi aux décrets du 31 octobre et du 9 novembre mais il demande à ses frères de revenir en France.
samedi 12 novembre
Bailly, haï, démissionne de la mairie de Paris.
Invitation du roi aux émigrés à revenir en France.
Circulaire de l’empereur Léopold II reprenant la déclaration de Pillnitz du 27 août.
Le poète André Chenier commence à écrire dans le Journal de Paris, organe qui approuve les idées révolutionnaires mais dans le respect de la loi.
dimanche 13 novembre
Election d’un nouveau maire de Marseille, Jean Raymond Mouraille, Etienne Martin ayant été élu député à la Constituante.
lundi 14 novembre
Pétion est élu comme maire de Paris avec 6 728 voix contre 3 126 à La Fayette, sur 80 000 inscrits ; près de 70 000 électeurs se sont abstenus...
jeudi 17 novembre
Pétion devient maire de Paris. Le procureur est Manuel, le substitut Danton.
vendredi 25 novembre
Création par l’Assemblée législative d’un Comité de surveillance (futur comité de sûreté générale).
Lettre de la reine à Fersen expliquant le choix par la cour de la politique du pire et de la guerre extérieure.
mardi 29 novembre
Les prêtres réfractaires doivent prêter un serment civique sous peine d’être considérés comme suspects.
vendredi 2 décembre
Démission de Duportail, ministre de la Guerre. Il est remplacé par le comte de Narbonne.
samedi 3 décembre
Refus des frères du roi de lui obéir « à cause de la captivité physique et morale où Sa Majesté est retenue ».
Lettre secrète du roi de France Louis XVI à Frédéric-Guillaume II de Prusse le requérant d’intervenir militairement de concert avec d’autres souverains « pour arrêter ici les factieux, donner les moyens de rétablir un ordre de choses plus désirable, et empêcher que le mal qui nous travaille puisse gagner les autres Etats de l’Europe ».
lundi 5 décembre
Approbation par les frères du roi du plan d’insurrection en Bretagne préparé par La Roüerie.
samedi 10 décembre
Ratification par l’empereur de la résolution de la diète de Francfort accordant la protection de l’Empire aux princes possessionnés d’Alsace spoliés par les décrets révolutionnaires français.
mercredi 14 décembre
Séance royale : annonce du roi à l’Assemblée législative qu’il intime à l’archevêque-électeur de Trèves de disperser les rassemblements d’émigrés sur ses terres avant le 15 janvier 1792. Discours du comte de Narbonne en faveur de la guerre à l’Assemblée.
Décret royal créant l’Armée du Centre, cantonnée en Champagne. Son premier commandant est le général Lafayette. Par ailleurs, le comte de Rochambeau reçoit le commandement de l’armée du Nord.
samedi 17 décembre
Emission de 300 millions d’assignats.
lundi 19 décembre
Louis XVI y met son veto au décret du 29 novembre contre les prêtres réfractaires. Non sanctionnée par le roi, la loi est malgré tout envoyée par la Législative dans les départements et appliquée localement.
mercredi 21 décembre
Note de l’empereur avisant le gouvernement français qu’il défendra l’archevêque-électeur de Trèves contre une agression militaire de la France et reprenant les éléments de la déclaration de Pillnitz du 27 août.
mardi 27 ou mercredi 28 décembre
Le comte Jean-Baptiste de Rochambeau (66 ans), héros de la guerre d’Indépendance américaine, et le comte allemand Nicolas Luckner sont nommés maréchaux de France à la tête des armées du Nord et du Rjin. Ce sont les deux derniers maréchaux de l’Ancien Régime.
mercredi 28 décembre
Décret de l’Assemblée législative sur l’organisation de bataillons de volontaires.
Acclamation de la reine à l’Opéra de Paris où se joue Iphigénie en Aulide de Gluck, notamment lorsque le chœur dit : « Chantons ! Célébrons notre reine ! ».
jeudi 29 décembre
Vote d’un crédit de 20 millions pour la guerre par l’Assemblée législative.
vendredi 30 décembre
Discours d’Isnard à l’Assemblée législative en faveur d’une « guerre indispensable pour consommer la Révolution ».
samedi 31 décembre
Décret de l’Assemblée législative supprimant l’hommage au roi à l’occasion du Nouvel An.
Pour lutter contre le clergé réfractaire, l'Assemblée somme les ecclésiastiques de prêter serment à la Constitution civile du Clergé sous 24 heures.
mardi 4 janvier
Refus de la plupart des députés ecclésiastiques à l’Assemblée nationale de prêter serment.
Création d’une pièce faisant l’apologie des gardes-françaises mutinés, la Liberté conquise ou le Despotisme renversé.
mercredi 5 janvier
En Bretagne, cinq paysans, parmi les 700 à 800 qui menaçaient le château d’Yvignac (Côtes-d'Armor), sont tués par des dragons venus de Lamballe.
dimanche 9 janvier
Siège de Carpentras hostile à la Révolution par la garde nationale d’Avignon.
jeudi 13 janvier
Décret de l’Assemblée nationale réglementant la liberté au théâtre.
dimanche 16 janvier
Par décret de l’Assemblée nationale, la maréchaussée est remplacée par la gendarmerie nationale dont la devise est « Valeur et Discipline ».
mardi 18 janvier
Décret de l’Assemblée nationale établissant la liberté du commerce avec le Sénégal.
L’abbé Grégoire devient président de l’Assemblée constituante.
mercredi 19 janvier
Loi réorganisant l’administration des Ponts et Chaussées.
jeudi 20 janvier
Décret de l’Assemblée nationale sur l’organisation de la justice dans les communes, cantons et départements.
Charles-Maurice de Talleyrand se démet de son évêché d’Autun.
mercredi 26 janvier
Mise en application de la Loi du Serment. La majorité des prêtres la refusent, notamment en Vendée (75 %) ; les « réfractaires » sont en principe révoqués et remplacés par des « jureurs » (mais ceux-ci sont en nombre insuffisant).
samedi 29 janvier
Mirabeau succède à l’abbé Grégoire en tant que président de l’Assemblée constituante.
Fondé au XIIe s. et désormais dissoute, l’abbaye bénédictine de Gif-sur-Yvette [Essonne] est vendue à un bourgeois versaillais qui démantèle les bâtiments pour en vendre les pierres.
dimanche 30 janvier
Dénonciation des projets de fuite de la famille royale par Dubois-Crancé au club des Jacobins.
mercredi 2 février
Début de l’élection par les assemblées électorales des départements des évêques constitutionnels, c’est-à-dire ayant prêté le serment.
jeudi 3 février
L’abbé Sieyès est désigné comme administrateur du département de Paris.
dimanche 6 ou lundi 7 février
Première « émotion populaire » à Vannes : les paysans des environs, croyant leur évêque menacé veulent envahir leur ville ; ils sont mis en fuite par les dragons de Lorient.
jeudi 10 février
La secte protestante Society of Friends (Quakers) envoie une délégation à la barre de la Constituante.
dimanche 13 février
Un deuxième camp de gardes nationales catholiques est organisé à Jalès.
Retour des paysans vannetais à Vannes. L'affrontement qui suit fait plus de dix morts.
lundi 14 février
A Uzès, les dragons de Lorraine essuient des coups de fusils de la part de catholiques qui veulent maintenir la religion catholique.
Adrien Duport remplace Mirabeau comme président de l’Assemblée constituante.
samedi 19 février
« Mesdames », filles de Louis XV et tantes de Louis XVI, partent pour l’exil.
lundi 21 février
Début de la discussion de la loi sur l’émigration à l’Assemblée.
mercredi 23 février
Installation à Worms (Allemagne) du prince de Condé et début d’organisation de l’armée des émigrés.
jeudi 24 février
Talleyrand consacre les deux premiers évêques constitutionnels de l'Aisne et du Finistère (Marolte et Expilly).
vendredi 25 février
A Saint-Domingue, les chefs mulâtres Vincent Ogé et Jean-Baptiste Chavannes, révoltés contre les colons, sont exécutés par le supplice de la roue.
dimanche 27 février
Dislocation par l’armée du camp de Jalès ouvert par les royalistes le 18 août 1790.
lundi 28 février
Emeute au faubourg Saint-Antoine et destruction par la foule des parapets du donjon de Vincennes arrêtée par l’arrivée de La Fayette et de la garde nationale. Rassemblement aux Tuileries de 400 aristocrates armés notamment de poignards. Arrestation par La Fayette de ces « chevaliers du Poignard ».
Discussion à l’Assemblée nationale sur l’émigration de « Mesdames » retenues à Arnay-le-Duc par les autorités.
Lecesve est élu évêque de la Vienne (Poitiers). Le Coz est élu évêque métropolitain de Rennes.
en février
Division de la ville de Marseille en 32 sections.
mardi 1er mars
Lamourette est élu évêque de Lyon.
mercredi 2 mars
Loi dite d'Allarde, qui abolit les corporations, jurandes et maîtrises ; suppression des octrois et des aides ; création des patentes.
mercredi 2 et jeudi 3 mars
Le Sarthois Claude Chappe teste avec succès son système de communication à distance à l’aide de panneaux noirs et blancs entre son village natal de Brûlon et celui de Parcé-sur-Sarthe, distant de 14 kilomètres. L'expérience, qui consiste à envoyer un message dans chaque sens, est réussie et authentifiée.
vendredi 4 mars
Une loi réduit à six le nombre maximum des maréchaux en temps de paix. Il en subsiste alors neuf.
Entrée en fonction de Robinet, premier évêque élu de Saintes.
samedi 5 mars
Décret de l’Assemblée nationale créant une Haute Cour provisoire à Orléans.
lundi 7 mars
Discussion par l’Assemblée nationale d’une loi sur la régence visant à en exclure les femmes.
jeudi 10 mars
Par le bref Quod aliquantum, le pape Pie VI condamne publiquement la Constitution Civile du Clergé. Les prêtres jureurs sont tenus de se rétracter.
samedi 12 mars
Décret de l’Assemblée nationale ordonnant l’établissement de listes d’ecclésiastiques jureurs et non-jureurs ou réfractaires.
dimanche 13 mars
Libération des « chevaliers du Poignard » arrêtés il y a 15 jours.
lundi 14 mars
Election de l’évêque constitutionnel d’Indre-et-Loire (Tours) : le curé d’Ecueillé, Pierre Suzor, est élu.
mardi 15 mars
Rupture des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège.
Election de Gobel comme évêque constitutionnel de Paris.
mercredi 16 mars
Emeute de la faim à Douai : un capitaine de la garde nationale et un marchand de blé sont tués.
jeudi 17 mars
Loi abolissant l’impôt direct de la taille.
samedi 19 mars
Emeute à Douai.
dimanche 20 mars
Décret de l’Assemblée nationale supprimant la Ferme des impôts et la Régie générale. Par ailleurs, procureurs, chargés de défendre les intérêts des plaideurs lors des procès, sont supprimés.
samedi 26 mars
Sur proposition de l'Académie des Sciences, la Constituante abandonne le projet « pendule » et adopte le principe « méridien » : le mètre sera la dix millionième partie de la distance du Pole à l'Equateur.
dimanche 27 mars
Décret de l’Assemblée nationale confiant l’administration du Trésor public à un comité de trésorerie de six commissaires nommés par le roi.
Création à Paris, au théâtre Favart, de l’opéra Les Deux Sentinelles, d’Henri Montan Berton.
lundi 28 mars
Fermeture du club des Amis de la Constitution monarchique sur ordre de la municipalité parisienne.
Création d’une pièce hostile aux couvents, les Victimes cloîtrés.
mardi 29 mars
Début de la maladie de Mirabeau. Rumeur infondée qui l’attribue à un empoisonnement provoqué par la cour.
Emeute contre-révolutionnaire à Toulouse.
en mars
Le comte Louis-Philippe de Ségur (fils du maréchal de Ségur) est nommé, à la place du cardinal de Bernis, ambassadeur de France à Rome ; mais le pape interdira l’entrée de ses Etats à ce « représentant de la Révolution ».
Anne Alexandre Marie Thibault est élu évêque constitutionnel du Cantal.
Décret supprimant la Ferme des tabacs : la culture, la fabrication et la vente du tabac deviennent libres.
samedi 2 avril
Mirabeau est mort à Paris, au n°42, rue de la Chaussée d'Antin. Il avait 42 ans. L'Assemblée nationale, ignorant son ralliement à la monarchie, décide de lui dédier des « regrets universels ».
Le pape condamne la Constitution civile du clergé : les jureurs sont tenus de se rétracter.
dimanche 3 avril
Une députation des sections de Paris vient demander la proclamation d'un « deuil public » en faveur de Mirabeau. Le député Goupil lance l'idée d'un Panthéon qui accueillera les restes des grands hommes de la nation.
lundi 4 avril
L'Assemblée nationale, après un bref débat sur l'avis du département de Paris, adopte la proposition du député Goupil. La ville de Paris organise des funérailles nationales pour Mirabeau. Le cercueil est déposé dans l'abbatiale Sainte-Geneviève, puis transféré au Panthéon, en grande pompe. La cérémonie dure cinq heures et « plus de 300 000 personnes » l'accompagnent.
Sur proposition de Claude-Emmanuel de Pastoret, l’Assemblée nationale adopte un décret transformant l’église parisienne Sainte-Geneviève, non encore consacrée au culte, en une nécropole pour les personnalités exceptionnelles qui ont contribué à la grandeur de la France : le Panthéon.
mardi 5 avril
Décret de l’Assemblée nationale instituant le partage égal dans le cas des successions ab intestat.
jeudi 7 avril
Le Saint-Pierre, navire morutier reconverti en transport de passagers, quitte Saint-Malo pour Baltimore. A son bord, un jeune voyageur de 23 ans, François-René de Chateaubriand.
samedi 9 avril
Création à la Comédie-Italienne de Paris de l’opéra Guillaume Tell, un drame lyrique en trois actes d’André Grétry, sur un livret de Michel Jean Sedaine, d’après l’œuvre d’Antoine Lamierre. L’accueil est triomphal.
lundi 11 avril
Grand deuil à Marseille à la nouvelle de la mort de Mirabeau.
mercredi 13 avril
Condamnation réitérée de la Constitution civile du clergé par le pape.
dimanche 17 avril
Le roi fait ses Pâques avec le cardinal de Montmorency, prêtre réfractaire.
lundi 18 avril
Un attroupement empêche le roi de partir à Saint-Cloud pour assister à la messe d'un réfractaire. La garde nationale participe à cette action et refuse d’obéir à La Fayette, son commandant.
mardi 19 avril
Organisation du tribunal de cassation. Il a le droit de réviser tous les jugements pour excès de pouvoir, violation, fausse application des lois. Il siège dans la Grand’Chambre du Parlement de Paris.
jeudi 21 avril
Démission de La Fayette de ses fonctions de commandant de la garde nationale de Paris.
Le Directoire du département du Finistère ordonne aux curés réfractaires de quitter leur paroisse sous huit jours.
vendredi 22 avril
A la demande des délégués de 42 des 60 bataillons de la garde nationale parisienne, La Fayette reprend sa démission.
dimanche 24 avril
Dimanche de Pâques.
mercredi 27 avril
Décret de l’Assemblée nationale sur l’organisation, les fonctions et les responsabilités ministérielles.
Parution du premier numéro du Logographe fondé par Duport Charles Lameth.
dimanche 1er mai
Près de Caen, l’abbaye d’Andenne [à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe], fondée en 1121, est vendue comme bien national à un Parisien.
mardi 3 mai
A Paris, le pape Pie VI est brûlé en effigie au Palais-Royal. N’ayant pu obtenir réparation, le nonce Dugnani quitte peu après la France.
Mémoire de Breteuil à Léopold II, le priant d’intervenir après l’affaire de Saint-Cloud du 18 avril.
mercredi 4 mai
Le pape Pie VI publie à Terracina, sur la côte du Latium, le bref apostolique Quo luctu sur les exceptions aux normes canoniques concernant les évêques de France.
samedi 7 mai
Par le décret dit de tolérance, l'Assemblée affirme que les prêtres réfractaires pourront continuer à dire la messe dans des églises achetées ou louées pour la circonstance, même dans les églises utilisées par les jureurs ; la seule obligation qui leur est fait est de ne point prendre la Constitution civile à partie.
Début du débat sur les colonies à l’Assemblée nationale.
lundi 9 mai
Discussion à l’Assemblée nationale du projet Le Chapelier d’interdiction de pétition pour les citoyens passifs et les collectivités.
mardi 10 mai
Création définitive de la Haute Cour pour juger des crimes contre la sûreté de l’Etat.
dimanche 15 mai
Le comte de Claret de Fleurieu n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine. Par ailleurs, l’adoption d’un nouveau règlement pour le corps des officiers de marine entraîne la disparition de la dignité d’amiral de France. Ce règlement prévoit la création de trois amiraux, dont Charles-Henri d’Estaing et le duc d’Orléans.
Fin du débat sur les colonies et maintien de l’esclavage.
lundi 16 mai
Décret de l’Assemblée nationale pris sous l’impulsion de Robespierre et interdisant aux députés de cette assemblée de se présenter aux élections à la prochaine législature.
Thévenard est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
mardi 17 mai
Expulsion par la municipalité parisienne du club des Cordeliers du couvent homonyme.
mercredi 18 mai
Louis Hardouin Tarbé est nommé par le roi ministre des Contributions.
Emission de 600 millions d’assignats.
vendredi 20 mai
Un édit établit que les amiraux se trouvent sur le même pied que les maréchaux de France.
samedi 21 mai
Après 22 mois de travaux, la destruction totale de la forteresse de la Bastille est entièrement achevée. Un millier d’ouvriers ont travaillé sur ce chantier. Si un grand nombre de pierres ont été revendues pour d’autres constructions (pont de la Concorde), l’entrepreneur Palloy en a récupéré d’autres pour y faire tailler des représentations de la Bastille, vendues dans tout le pays. Il s’est également servi des fers des chaînes de la prison pour réaliser des objets divers (médaillons, encriers, etc.) gravés d’images représentant la forteresse.
dimanche 22 mai
Vote par l’Assemblée nationale de la loi Le Chapelier réglementant le droit de pétition et l’interdisant aux collectivités.
lundi 23 mai
Discours à la Constituante de Le Peletier de Saint-Fargeau par lequel il entend poser les bases de la prison moderne : abolition de la peine de mort et des supplices ; emprisonnement temporaire...
mardi 24 mai
Décision de l’Assemblée nationale d’envoyer trois médiateurs pour essayer de mettre un terme entre révolutionnaires installés à Avignon et contre-révolutionnaires à Carpentras.
mercredi 25 mai
L'Assemblée constituante institue six ministères : la Justice, les Affaires étrangères, l'Intérieur (l'ancienne Maison du Roi), les Contributions et Revenus publics (nouvelle appellation des Finances), la Guerre et la Marine.
jeudi 26 mai
L’Assemblée nationale décrète : « Le Louvre et les Tuileries réunis seront le palais national destiné à l'habitation du roi et à la réunion de tous les monuments des sciences et des arts et aux principaux établissements de l'instruction publique ».
dimanche 29 mai
Lettre de Fersen à Bouillé pour l’avertir que la fuite du roi est reportée de quelques jours.
Incidents à Rennes lors de la procession des rogations.
lundi 30 mai
Décret de l’Assemblée nationale ordonnant le transfert des cendres de Voltaire au Panthéon.
Maximilien de Robespierre propose l’abolition de la peine de la peine de mort.
mardi 31 mai
Abolition de la torture.
Après avoir créé ce journal en Bretagne, le député morbihannais Joseph Marie Lequinio fait paraître à Paris son Journal des laboureurs.
en mai
Robespierre fait passer dans la Constitution l'article affirmant « le droit de pétition », qui paralysera les assemblées.
du mercredi 1er au jeudi 2 juin
Emeute contre-révolutionnaire à Bastia.
dimanche 5 juin
Décret de l’Assemblée nationale retirant au roi le droit de grâce.
jeudi 9 juin
Election d’Adrien Duport à la présidence du tribunal criminel de Paris.
vendredi 10 juin
Election de Robespierre comme accusateur public du tribunal criminel de Paris.
L’amiral Toussaint-Guillaume de la Motte-Piquet est mort à Brest.
dimanche 12 juin
Début des élections primaires pour désigner les électeurs qui auront pour tâche de choisir les députés de la future Assemblée législative.
lundi 13 juin
Décret de l’Assemblée nationale exigeant des officiers une déclaration d’obéissance et de fidélité à la Constitution.
Un décret permet de recruter au sein de la Garde nationale des volontaires pouvant participer à des conflits extérieurs.
mardi 14 juin
L'Assemblée constituante a promulgué la loi défendue par Isaac Le Chapelier, un avocat feuillant : le texte abolit les corporations et interdit grèves et toute association entre gens de même métier et toute coalition.
Une révolte a éclaté à Barcelonnette, dans les Alpes-de-Haute-Provence.
mercredi 15 juin
Installation du comte d’Artois à Coblence, le prince de Condé et ses troupes restant à Worms.
dimanche 19 juin
Décret de l’Assemblée nationale portant émission de 600 millions d’assignats.
Commission d’enquête sur les finances corses.
nuit du lundi 20 au mardi 21 juin
Vers minuit, Louis XVI et sa famille (dont « l'amant » de la reine, le comte suédois de Fersen) fuient discrètement les Tuileries pour tenter de gagner la Lorraine et rejoindre la garnison royaliste de Nancy (marquis de Bouillé). Dans le même temps, « Monsieur », comte de Provence, et son épouse fuient en direction de Mons.
mardi 21 juin
La disparition du roi provoque une panique nationale. Louis XVI est reconnu par Jean-Baptiste Drouet à Sainte-Menehould.
L’ancien maire de Pontivy (Bretagne), Jean-Pierre Boullé, est envoyé en mission pour rétablir la discipline et l’ordre auprès de l’Armée du Nord.
mercredi 22 juin
A 5 heures du matin, Bayon, aide de camp de La Fayette, arrête la berline royale à Varennes-en-Argonne (Meuse). L’Assemblée nationale envoie trois commissaires (Barnave, de Latour Maubourg et Pétion) chargés de ramener à Paris, sous bonne escorte, le roi « enlevé ».
jeudi 23 juin
Rencontre des commissaires de l’Assemblée nationale et de la famille royale à La Ferté-sous-Jouarre.
Réception du duc Philippe d’Orléans comme membre du club des Jacobins.
samedi 25 juin
Louis XVI (escorté par Saint-Just et Pétion) est de retour à Paris. Jean Bailly (maire de Paris) fait proclamer la loi martiale : occasion pour les sentiments républicains de s'exprimer pour la première fois (Condorcet). L’Assemblée nationale vote la suspension du roi jusqu’à nouvel ordre, ainsi que la suppression de la garde du corps du roi.
dimanche 26 juin
Audition du roi par trois commissaires de l’Assemblée nationale, d’André, Duport et Tronchet, sur les circonstances de son « enlèvement ».
lundi 27 juin
Pétition des Jacobins de Montpellier demandant l’institution de la République.
Le journal contre-révolutionnaire Le Petit-Gautier appelle à la violence : « Il faut avoir le courage de le répéter, la France ne peut être régénérée que dans un bain de sang ».
mardi 28 juin
Renonciation par le duc Philippe d’Orléans à ses droits éventuels à la régence.
vendredi 1er juillet
Premier manifeste républicain, de l'Américain Paine et des Français Achille du Chastellet, Condorcet, Brissot et Nicolas Bonneville.
samedi 2 juillet
Le département du Finistère décrète la fermeture des chapelles situées à l’écart des bourgs, où souvent les réfractaires célèbrent le culte.
dimanche 3 juillet
Manifestation de chômeurs à Paris.
mercredi 6 juillet
A Padoue, l’empereur Léopold II appelle les autres souverains européens à se joindre à lui pour exiger le respect de la liberté et de l’honneur du roi de France Louis XVI.
Après avoir effectué ces dernières années plusieurs vols en Allemagne, le Français Jean-Pierre Blanchard réalise une ascension avec son ballon à hydrogène à Vienne, en Autriche. Il s’est envolé d’un pré du Prater pour atterrir dans la banlieue est de Groß-Enzersdorf.
samedi 9 juillet
Décrets enjoignant aux émigrés de rentrer en France sous deux mois.
dimanche 10 juillet
Décret reconnaissant la ville de Bayonne comme « place de première classe à entretenir et à renforcer ».
lundi 11 juillet
Translation des cendres de Voltaire au Panthéon.
mardi 12 juillet
Appel à la nation rédigé par Chaumette, lu au club des Cordeliers.
mercredi 13 juillet
Début du débat à l’Assemblée nationale sur la fuite ou l’ « enlèvement » du roi.
La dépouille de Voltaire est transférée au Panthéon, 13 ans après son décès.
jeudi 14 juillet
Fête de la Fédération célébrée une seconde fois au Champ-de-Mars à Paris.
Séance royale : le roi accepte l’acte constitutionnel.
vendredi 15 juillet
L'Assemblée a voté, dans la soirée, à la presque unanimité, un décret déclarant le roi inviolable, ce qui exclut tout jugement. La population se prépare à l'émeute.
Décret de l’Assemblée nationale déférant Bouillé par contumace devant la Haute Cour pour avoir enlevé le roi.
samedi 16 juillet
Un nouveau décret rétablit le roi dans ses fonctions, mettant le feu aux poudres. Les Cordeliers (Momoro) lancent une pétition pour révoquer ces décrets. Aux Jacobins divisés, une minorité avec Robespierre envisage le remplacement des députés et du roi, mais ne soutient pas pour autant la pétition.
dimanche 17 juillet
Sur ordre de la Constituante, La Fayette et le maire Bailly font tirer sur les pétitionnaires dantonistes (4 000 à 5 000 gardes nationaux, ouvriers et artisans parisiens) réclamant, au Champ de Mars, le « remplacement » du roi : entre 12 et 40 morts, environ 400 blessés. L'Assemblée prolonge ce « massacre » par la recherche des leaders des journaux radicaux, ceux du club des Cordeliers et des sociétés populaires, Hébert, Momoro Santerre (Danton passe en Angleterre ; Marat se cache). Les plus modérés des Jacobins (Barnave) quittent le club pour en former un nouveau dans l'ancien couvent des Feuillants (seul demeure la minorité conduite par Robespierre, Pétion et Grégoire). La Fayette et le « Triumvirat » (Lameth, Barnave et Duport) accréditent la thèse de l'enlèvement du roi et deviennent impopulaires.
lundi 18 juillet
Décret de l’Assemblée nationale réprimant la provocation au meurtre, l’excitation des citoyens à la désobéissance, la publication et le colportage des écrits séditieux, visant les émeutiers du Champ-de-Mars, leurs chefs et leurs publications. Les séditieux encourent de deux ans de prison à la peine de mort.
Création au Théâtre Feydeau de l’opéra Lodoïska, drame lyrique en trois actes de Luigi Cherubini, sur un livret de C.F. Fillette-Loreaux, livret lui-même tiré du roman Vie et amours du chevalier de Faublas de Louvet de Coudray. C’est un triomphe : l’œuvre sera présentée 200 fois d’affilée.
mardi 19 juillet
Décret de l’Assemblée nationale organisant une police municipale et correctionnelle.
mercredi 20 juillet
Interdiction de la concertation sur les salaires et les prix.
lundi 25 juillet
Décret de l’Assemblée nationale poursuivant comme transfuges les officiers déserteurs et émigrés.
Début des négociations entre puissances européennes en vue d’un congrès européen contre la Révolution française.
jeudi 28 juillet
Décret de l’Assemblée nationale portant organisation de la garde nationale.
vendredi 29 juillet
Loi créant l’Institution des sourds de naissance (installée à Paris en 1794).
samedi 30 juillet
A l’initiative du député Armand-Gaston Camus, l’Assemblée constituante vote la suppression des titres de noblesse, décorations et signes extérieurs de distinction de naissance.
en juillet
Craignant d’être inculpé, Camille Desmoulins arrête la publication de l’hebdomadaire Révolutions de France et de Brabant.
lundi 1er août
Adresse aux Français de Robespierre.
jeudi 4 août
Décret de l’Assemblée nationale mettant au point la levée de gardes nationaux, les « volontaires de 1791 ».
lundi 8 août
Début de la discussion à l’Assemblée nationale sur la Constitution.
mardi 9 août
Décret de l’Assemblée nationale proclamant la France indivisible.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 août
Serment du Bois Caïman. Dans un lieu isolé de la plantation Lenormand de Mézy, l’esclave Dutty Boukman, également prêtre vaudou, organise une grande cérémonie ordonner de préparer le soulèvement général des esclaves de la colonie Saint-Domingue. La prêtresse mambo Cécile Fatiman sacrifie un cochon, dont le sang est donné à boire aux participants pour les rendre invulnérables.
dimanche 14 août
Au petit matin, Cap-Français (Saint-Domingue) s'éveille dans la fumée de dizaines d'incendies.
lundi 15 août
Décret de l’Assemblée nationale interdisant le port d’habits ecclésiastiques en dehors des édifices religieux.
A Saint-Omer, les derniers moines de l’abbaye Saint-Bertin (fondée au VIIe s.) sont expulsés.
mercredi 17 août
Décret de l’Assemblée nationale enjoignant aux émigrés de revenir en France sous un mois.
jeudi 18 août
L'Assemblée électorale de Bedarrides confirme le plébiscite de juillet à Avignon pour le rattachement du Comtat Venaissin à la France.
Nouvelle loi réorganisant l’administration des Ponts et Chaussées. Elle passe au ministère de l’Intérieur.
nuit du dimanche 21 au lundi 22 août
Soulèvement général des esclaves du nord de Haïti : cinq plantations des environs de Cap-Français sont incendiées et les blancs massacrés (femmes et enfants compris).
lundi 22 août
Au petit matin, Cap-Français s'éveille dans la fumée de dizaines d'incendies.
Réouverture de la tontine Lafarge (emprunt à rente viagère où la part de ceux qui décèdent revient aux souscripteurs survivants). Elle avait été supprimée en 1770.
mardi 23 août
Vote de la loi organique sur la presse.
La comtesse de La Motte, la célèbre intrigante de l’affaire du Collier de la Reine (1785-1786) meurt à Londres après s'être défenestrée de la chambre de son hôtel (pour échapper à ses créanciers ?). Elle avait 35 ans.
jeudi 25 août
Le jeune Gabriel Molitor (21 ans, futur maréchal de France) s’engage comme volontaire au 4e bataillon de la Moselle.
vendredi 26 août
Notification à l’Assemblée nationale de l’adjudication du premier milliard de biens nationaux.
samedi 27 août
Entrevue à Pillnitz (Saxe) entre l’empereur et le roi de Prusse, en présence de l’électeur de Saxe et du comte d’Artois et publication d’une déclaration commune de Léopold II et Frédéric-Guillaume II affirmant leur volonté de « mettre le roi de France en état d’affermir les bases d’un gouvernement monarchique », déclaration vague mais perçue comme une menace directe par les partisans de la Révolution française.
dimanche 28 août
Déclaration de l’Assemblée nationale sur le rétablissement de la discipline dans les armées.
Parution du premier numéro de L’Ami des citoyens de Tallien.
lundi 29 août
Début de l’élection des députés à l’Assemblée législative.
en août
Le modeste curé Jean-Baptiste Pierre Saurine (58 ans) devient évêque constitutionnel des Landes.
jeudi 1er septembre
Une délégation d'hommes de couleur, conduite par Julien Raimond de Saint-Domingue, demande à l'Assemblée Nationale de leur permettre de combattre pour défendre la Révolution et ses idéaux d'égalité.
vendredi 2 septembre
L'Assemblée approuve la formation d'un corps de troupe, composé essentiellement d'hommes de couleur avec 800 hommes d'infanterie et 200 cavaliers. Le chevalier de Saint-George, célèbre compositeur mulâtre, en devient le chef de brigade avec le grade de colonel. L'appellation officielle de cette brigade est « Légion Franche de Cavalerie des Américains et du Midy » mais bien vite elle est connue de tous sous le nom de « Légion Saint-George ».
Décret de l’Assemblée nationale supprimant l’ordre des avocats.
samedi 3 septembre
Fin du débat sur la Constitution à l’Assemblée nationale.
dimanche 4 septembre
A Etrelles (Ille-et-Vilaine), un détachement de la garde nationale pille la maison du recteur insermenté.
début septembre
Après dix jours de révolte, 380 plantations, 161 sucreries et 1 200 caféières ont été réduites en cendre dans le nord de Saint-Domingue. Un millier de blancs ont été assassinés.
vendredi 9 septembre
Retour de Danton à Paris.
samedi 10 septembre
Les princes émigrés adjurent le roi, dans un violent manifeste, de ne pas adopter la Constitution.
lundi 12 septembre
Avignon et le Comtat Venaissin deviennent français.
mardi 13 septembre
Le roi accepte la Constitution.
mercredi 14 septembre
Séance royale : Louis XVI jure la Constitution ; iI est reconnu roi héréditaire.
Annexion d'Avignon (Carpentras reste fidèle au Pape et la guerre éclate entre les deux villes).
Décès à Southampton de l’ambassadeur de France en Angleterre, Anne César de La Luzerne, à l’âge de 50 ans.
vendredi 16 septembre
Décret de l’Assemblée nationale sur la police de sûreté, la justice criminelle et les jurys.
samedi 17 septembre
Thévenard n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
Suppression des Cours des comptes.
dimanche 18 septembre
Delessard devient secrétaire d'Etat à la Marine par intérim.
Fête au Champ-de-Mars pour célébrer la Constitution.
lundi 19 septembre
Selon une loi, les condamnés à mort pour assassinat ou poison seront conduits au lieu d’exécution en chemise rouge (en fait, un morceau de serge jeté sur les épaules). Les parricides auront la tête et le visage voilés d’une étoffe noire.
Représentation de Richard Cœur de Lion de Sedaine et Grétry au Théâtre-Italien et manifestation du public en faveur du roi.
mardi 20 septembre
Acclamation du roi par la foule alors qu’il se rend à une représentation à l’Opéra.
jeudi 22 septembre
Rallié à la Révolution, l’officier Louis-Nicolas Davout, (futur maréchal de France), est élu commandant du 3e bataillon de volontaires de l’Yonne.
vendredi 23 septembre
Décret de l’Assemblée nationale attribuant le commandement de la garde nationale de Paris à chacun des commandants des six légions à tour de rôle.
dimanche 25 septembre
Promulgation du code pénal.
Fête offerte par le roi aux Parisiens et don de 50 000 livres aux pauvres.
Parution des Ruines ou Méditations sur les Révolutions des Empires de Volney.
lundi 26 septembre
L’archevêque de Sens Mgr Etienne-Charles de Loménie de Brienne renonce à ses fonctions de cardinal.
mardi 27 septembre
Décret de l’Assemblée nationale déclarant « libre » tout homme vivant en France, quelle que soit sa couleur, ce qui laisse subsister l’esclavage aux colonies. La citoyenneté française est accordée aux Juifs de France (25 000 en Alsace, 7 500 dans le Messin, 700 à Paris, 3 000 en Provence ; ceux du Sud-Ouest l’avaient déjà obtenu en janvier 1790).
L’Assemblée constituante supprime les chambres de commerce (restaurées en 1802).
mercredi 28 septembre
Fondée en 1784 à Paris par Valentin Haüy, l’Institution pour les jeunes aveugles est prise en charge par l’Etat.
jeudi 29 septembre
Décret de l’Assemblée nationale limitant la participation à la garde nationale aux citoyens actifs et à leurs fils.
Loi créant les conservateurs des Eaux et Forêts.
vendredi 30 septembre
Séparation de l'Assemblée nationale constituante (aucun de ses membres ne pourra être membre de l’Assemblée législative).
Création par l’Assemblée pour Louis XVI de la Garde constitutionnelle, composée de 1 200 hommes d’infanterie et de 600 hommes de cavalerie, pour la plupart anciens gardes du corps et royalistes ardents.
Amnistie pour tous les fauteurs de troubles condamnés depuis 1788.
en septembre
Saint-Just est élu à la Législative (invalidé car trop jeune).
L’Assemblée règlement la production des poudres et des salpêtres, organisant la régie, les emplois, les avancements, le traitement et la discipline.
samedi 1er octobre
Première séance de l'Assemblée législative : 745 députés (droite : 160 ; centre : 449 ; gauche : 136). Election de son président, Pastoret.
Delessard n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
dimanche 2 octobre
Bertrand de Molleville est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
lundi 3 octobre
La Grande Loge maçonnique de France tient sa dernière réunion.
mardi 4 octobre
Serment de fidélité à la Constitution par l’Assemblée législative.
mercredi 5 octobre
Décret de l’Assemblée législative sur l’instigation de Couthon abolissant les mots « Sire » et « Majesté », attribuant au roi un siège identique à celui du président de l’Assemblée et autorisant les députés à s’asseoir en sa présence.
jeudi 6 octobre
Annulation du décret du 5 octobre sur proposition d’Hérault de Séchelles.
Loi rappelant que la torture qui précède un procès reste interdite et édictant que « tout condamné à mort aura la tête tranchée ». La législative charge l’Académie de médecine d’étudier la question.
Loi mettant les communes dans l’obligation de disposer, dans toute la mesure du possible, de pompes et de seaux à incendie.
vendredi 7 octobre
Séance royale : programme de la Législative.
samedi 8 octobre
Démission de La Fayette de son commandement de la garde nationale de Paris en vue de son élection comme maire de la capitale en remplacement de Bailly.
dimanche 9 octobre
Rapport à l’Assemblée législative de Gallois et Gensonné, envoyés en juillet précédent en Vendée en dans les Deux-Sèvres pour enquêter sur les troubles religieux et contre-révolutionnaires qui s’y déroulent.
vendredi 14 octobre
Loi réorganisant la garde nationale : elle astreint tous les citoyens actifs et leurs enfants âgés de 18 ans à en faire partie.
dimanche 16 octobre
Emeute contre-révolutionnaire à Avignon. A la suite de la mort du secrétaire-greffier de la commune, Lescuyer, massacre des détenus de la prison de la Glacière par une bande de révolutionnaires sous les ordres de Jourdan, dit « Coupe-Têtes ».
jeudi 20 octobre
Début de la discussion sur les émigrés à l’Assemblée législative et propagande belliciste de Brissot et de ses amis.
samedi 22 octobre
Proposition par la Société fraternelle des Halles de déclarer la patrie en danger.
Première représentation au Théâtre Molière de Paris de la pièce du marquis de Sade, Le Comte Oxtiern, ou Les Malheurs du libertinage.
mardi 25 octobre
A l’Assemblée, Pierre Vergniaud prononce un grand discours contre l’émigration. Il propose de prendre l’offensive militairement.
vendredi 28 octobre
Olympes de Gouges présente à l’Assemblée la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
dimanche 30 octobre
A l’Assemblée, Pierre Vergniaud prononce un grand discours contre les prêtres réfractaires.
lundi 31 octobre
Décret de l’Assemblée législative intimant à Monsieur, frère du roi, de revenir en France sous peine de perdre tout droit à la régence.
Démission du ministre des Affaires étrangères, Montmorin Saint-Hérem, remplacé par Lessart.
en octobre
L’abbé Sieyès démissionne de sa fonction d’administrateur du département de Paris.
mardi 1er novembre
Emission de cent millions d’assignats, ce qui porte le total émis à 1900 millions.
mercredi 2 novembre
L’Assemblée législative envoie ses premiers députés représentants en mission.
samedi 5 novembre
A Caen, rixe entre des gardes nationaux et des aristocrates venus assistés à la messe du curé insermenté de Saint-Jean ; au même moment, des échauffourées éclatent place Saint-Sauveur entre les gardes nationaux et des gentilshommes.
dimanche 6 novembre
Rapport du directoire du département de la Mayenne à l’Assemblée législative annonçant la préparation d’une insurrection contre-révolutionnaire sous la direction des prêtres réfractaires.
lundi 7 novembre
Alors qu’il avançait sur le Cap-Français à la tête de ses troupes, le chef des esclaves révoltés Dutty Boukman est tué au combat. Afin de prouver à ses partisans qu’il n’était pas invulnérable, sa tête est exposée au Cap.
Une église de Tours est envahie par les patriotes, pillée, les objets du culte brisés ; les religieuses sont fouettées. La garde nationale refusant d’intervenir, ce sont les troupes de ligne qui mettent fin au désordre.
mercredi 9 novembre
Décret de l’Assemblée législative enjoignant aux émigrés de revenir en France avant le 1er janvier 1792, sous peine de confiscation de leurs biens et de condamnation à mort par contumace.
La Constituante décide d’éponger les dettes de la ville de Bayonne.
jeudi 10 novembre
Le jacobin Pierre Louis Roederer est élu procureur-général syndic de Paris.
vendredi 11 novembre
Veto du roi aux décrets du 31 octobre et du 9 novembre mais il demande à ses frères de revenir en France.
samedi 12 novembre
Bailly, haï, démissionne de la mairie de Paris.
Invitation du roi aux émigrés à revenir en France.
Circulaire de l’empereur Léopold II reprenant la déclaration de Pillnitz du 27 août.
Le poète André Chenier commence à écrire dans le Journal de Paris, organe qui approuve les idées révolutionnaires mais dans le respect de la loi.
dimanche 13 novembre
Election d’un nouveau maire de Marseille, Jean Raymond Mouraille, Etienne Martin ayant été élu député à la Constituante.
lundi 14 novembre
Pétion est élu comme maire de Paris avec 6 728 voix contre 3 126 à La Fayette, sur 80 000 inscrits ; près de 70 000 électeurs se sont abstenus...
jeudi 17 novembre
Pétion devient maire de Paris. Le procureur est Manuel, le substitut Danton.
vendredi 25 novembre
Création par l’Assemblée législative d’un Comité de surveillance (futur comité de sûreté générale).
Lettre de la reine à Fersen expliquant le choix par la cour de la politique du pire et de la guerre extérieure.
mardi 29 novembre
Les prêtres réfractaires doivent prêter un serment civique sous peine d’être considérés comme suspects.
vendredi 2 décembre
Démission de Duportail, ministre de la Guerre. Il est remplacé par le comte de Narbonne.
samedi 3 décembre
Refus des frères du roi de lui obéir « à cause de la captivité physique et morale où Sa Majesté est retenue ».
Lettre secrète du roi de France Louis XVI à Frédéric-Guillaume II de Prusse le requérant d’intervenir militairement de concert avec d’autres souverains « pour arrêter ici les factieux, donner les moyens de rétablir un ordre de choses plus désirable, et empêcher que le mal qui nous travaille puisse gagner les autres Etats de l’Europe ».
lundi 5 décembre
Approbation par les frères du roi du plan d’insurrection en Bretagne préparé par La Roüerie.
samedi 10 décembre
Ratification par l’empereur de la résolution de la diète de Francfort accordant la protection de l’Empire aux princes possessionnés d’Alsace spoliés par les décrets révolutionnaires français.
mercredi 14 décembre
Séance royale : annonce du roi à l’Assemblée législative qu’il intime à l’archevêque-électeur de Trèves de disperser les rassemblements d’émigrés sur ses terres avant le 15 janvier 1792. Discours du comte de Narbonne en faveur de la guerre à l’Assemblée.
Décret royal créant l’Armée du Centre, cantonnée en Champagne. Son premier commandant est le général Lafayette. Par ailleurs, le comte de Rochambeau reçoit le commandement de l’armée du Nord.
samedi 17 décembre
Emission de 300 millions d’assignats.
lundi 19 décembre
Louis XVI y met son veto au décret du 29 novembre contre les prêtres réfractaires. Non sanctionnée par le roi, la loi est malgré tout envoyée par la Législative dans les départements et appliquée localement.
mercredi 21 décembre
Note de l’empereur avisant le gouvernement français qu’il défendra l’archevêque-électeur de Trèves contre une agression militaire de la France et reprenant les éléments de la déclaration de Pillnitz du 27 août.
mardi 27 ou mercredi 28 décembre
Le comte Jean-Baptiste de Rochambeau (66 ans), héros de la guerre d’Indépendance américaine, et le comte allemand Nicolas Luckner sont nommés maréchaux de France à la tête des armées du Nord et du Rjin. Ce sont les deux derniers maréchaux de l’Ancien Régime.
mercredi 28 décembre
Décret de l’Assemblée législative sur l’organisation de bataillons de volontaires.
Acclamation de la reine à l’Opéra de Paris où se joue Iphigénie en Aulide de Gluck, notamment lorsque le chœur dit : « Chantons ! Célébrons notre reine ! ».
jeudi 29 décembre
Vote d’un crédit de 20 millions pour la guerre par l’Assemblée législative.
vendredi 30 décembre
Discours d’Isnard à l’Assemblée législative en faveur d’une « guerre indispensable pour consommer la Révolution ».
samedi 31 décembre
Décret de l’Assemblée législative supprimant l’hommage au roi à l’occasion du Nouvel An.