mardi 1er janvier (12 nivôse an 1)
Création par la Convention d’un comité de défense générale de 24 membres.
Le conventionnel Louis Legendre propose que le corps de Louis XVI soit découpé en 83 morceaux qui seraient envoyés dans les 83 départements pour servir de fumier aux 83 arbres de la Liberté.
mercredi 2 janvier (13 nivôse an 1)
Pour mettre les années de l’ère nouvelle en concordance avec le calendrier en usage, la Convention décrète que l’an II commencerait le 1er janvier 1793.
vendredi 4 janvier (15 nivôse an 1)
Rejet de la motion Salle en faveur de l’appel au peuple.
samedi 5 janvier (16 nivôse an 1)
Par une lettre célèbre publiée dans le Journal de Paris, le duc d’Orléans, Philippe-Egalité, démissionne du Grand Orient de France, loge maçonnique dont il était le Grand Maître.
lundi 7 janvier (18 nivôse an 1)
Clôture des débats du procès du roi à la Convention.
mercredi 9 janvier (20 nivôse an 1)
L’aéronaute français Jean-Pierre Blanchard est la première personne à voler en ballon aux Etats-Unis.
du vendredi 11 (22 nivôse) au samedi 12 janvier (23 nivôse an 1)
Manifestation à Rouen en faveur de Louis XVI sur la place de la Rougemare. Ses promoteurs sont condamnés par le tribunal révolutionnaire.
samedi 12 janvier (23 nivôse an 1)
Manifestation en faveur du roi à Paris lors de la représentation de L’Ami des lois de Laya au Théâtre de la Nation [la Comédie-Française].
dimanche 13 janvier (24 nivôse an 1)
Assassinat à Rome de l’ambassadeur de France, Hugon de Bassville, par une foule hostile aux idées révolutionnaires.
mardi 15 janvier (26 nivôse an 1)
Premier vote sur le jugement du roi à la Convention. Deux questions sont posées : « Louis Capet, ci-devant roi des Français, est-il coupable de conspiration contre la liberté et d'attentat contre la sûreté de l'Etat ? » : sur 749 conventionnels, 691 oui, 31 absents et 27 abstentions. « Le jugement sera-t-il soumis à la ratification du peuple réuni dans les assemblées primaires ? » : 287 oui, 424 non, 28 absents et 20 abstentions.
mercredi 16 janvier (27 nivôse an 1)
A partir du vingt heures du soir, nouvelle question à la Convention sur la peine encourue par Louis XVI : l'appel nominal des députés commencent à vingt heures, le vote se poursuivant le lendemain.
jeudi 17 janvier (28 nivôse an 1)
A 20 h, fin du vote sur la peine de Louis XVI, sous la pression d’un public déchaîné : 721 votants sur 745 membres (1 mort, 6 malades, 2 absents sans cause, 11 par commission, 4 dispensés) ; 366 députés sont pour la mort du roi (dont son cousin Philippe Egalité), 319 pour la détention jusqu'à la fin de la guerre et bannissement après la paix, 2 pour les fers, 34 pour la mort avec clause restrictive (1 pour une possibilité de commutation, 23 pour une discussion sur l'époque de l'exécution, 8 pour le sursis jusqu'à l'expulsion des Bourbons). La mort n’a été votée que par une majorité de 5 voix, alors que 13 votes pour la mort étaient nuls : Saint-Just âgé de moins de 25 ans ; 4 députés non inscrits, 4 suppléants n'ayant pas le droit de vote, 3 députés ayant voté après s'être récusés.
vendredi 18 janvier (29 nivôse an 1)
Nouveau décompte nominal demandé par des modérés : 721 votants ; 361 pour la mort sans condition, 26 pour la mort avec l'amendement Mailhe (discussion sur l'époque de l'exécution), 44 pour la mort avec diverses modalités de sursis, 290 pour d'autres peines (détention, bannissement, fers). Vergniaud ajoutant aux 361 votes inconditionnels les 26 favorables à l'amendement Mailhe, annonce 387 pour la mort.
samedi 19 janvier (30 nivôse an 1)
Nouveau vote avec appel nominal : « Sera-t-il sursis à l'accusation du jugement de Louis Capet ».
nuit du samedi 19 (30 nivôse) au dimanche 20 janvier (1er pluviôse an 1)
A deux heures, fin du vote sur le sursis de la peine de mort du roi : sur 690 suffrages, 310 pour, 380 contre.
dimanche 20 janvier (1er pluviôse an 1)
Garde constitutionnel de Louis XVI, Pierre Nicolas Marie de Pâris poignarde à mort Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau (qui a voté la mort du roi) au café Février, situé au sous-sol de la galerie de Valois (boutiques du Palais Royal). Pâris se suicidera avant d'être arrêté à Forges-les-Eaux.
lundi 21 janvier (2 pluviôse an 1)
A 10 h 22, Louis XVI est guillotiné par Sanson place de la révolution (aujourd'hui place de la Concorde). S’adressant à la foule, ces derniers mots ont été : « messieurs, je suis innocent de toute ce dont on l’inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français ». Mais les tambours de la Garde nationale, commandés par Antoine Santerre, ont couvert sa voix. L'ancien roi de France avait 39 ans. Pour éviter toute tentative de sauvetage royaliste (comme le projet du baron de Batz) 80 000 hommes avaient été disposés le long des rues (quelques arrestations ont lieu). Le souverain déchu est enterré au cimetière de la Madeleine (aujourd'hui boulevard Haussmann).
mardi 22 (3 pluviôse) ou mercredi 23 janvier (4 pluviôse an 1)
Violemment attaqué par la Montagne, le ministre de l’Intérieur Jean-Marie Roland de La Platière démissionne.
mercredi 23 janvier (4 pluviôse an 1)
Londres apprend la mort du roi de France Louis XVI. Le gouvernement britannique somme l’ambassadeur de France, Chauvelin, de quitter le pays.
jeudi 24 janvier (5 pluviôse an 1)
Rupture des relations diplomatiques entre la France et l’Angleterre.
Des funérailles grandioses sont organisées au Panthéon pour Le Peletier de Saint-Fargeau.
dimanche 27 janvier (8 pluviôse an 1)
Le Canadien Jean Basset présente un mémoire à la Convention nationale française dans lequel il demande la reconquête du Canada par la France.
lundi 28 janvier (9 pluviôse an 1)
Enfermé au Temple, le dauphin Louis (8 ans), fils de Louis XVI, est proclamé roi (Louis XVII) par les immigrés ; son oncle le comte de Provence devient régent et son autre oncle le comte d'Artois lieutenant général du royaume.
fin janvier
Vivant en exil à Londres, Talleyrand reçoit l’ordre de quitter la Grande-Bretagne. Il prend la mer pour les Etats-Unis.
Henri de Rochegude est chargé de l’inspection des côtes et des ports.
mercredi 30 janvier (11 pluviôse an 1)
Ayant appris la mort du roi, le comploteur monarchiste Armand Tuffin, marquis de La Rouerie, dit « colonel Armand », déjà malade, succombe à 4 h 30 du matin à une congestion au château de La Guyomarais, à Saint-Denoual, près de Lamballe (Côtes-du-Nord). Il avait 41 ans.
jeudi 31 janvier (12 pluviôse an 1)
Proclamation de l’annexion du comté de Nice par la Convention. Danton y réclame également l’annexion de la Belgique.
en janvier
A Paris, l’ancienne léproserie Saint-Lazare est transformée en prison.
de janvier à février
Expédition de Sardaigne : Bonaparte parvient à occuper l’îlot San Stefano et à placer ses canons face au fort de la Maddalena. Mais la corvette chargée du débarquement, en pleine mutinerie, fait demi-tour et le laisse en plan. L’échec est imputé à Paoli.
vendredi 1er février (13 pluviôse an 1)
La France déclare la guerre à l’Angleterre et au stathouder de Hollande.
Emission de 800 millions d’assignats.
lundi 4 février (16 pluviôse an 1)
Démission du maire girondin de Paris, Nicolas Chambon de Montaux, suite à des protestations suscitées par l’interdiction de L’Ami des lois, pièce de Laya.
Nommé par la Convention, le général Beurnonville succède à Pache comme ministre de la Guerre.
Le comté de Nice devient le département des Alpes-Maritimes.
mardi 5 février (17 pluviôse an 1)
Condamné à six ans de prison en 1775, le navigateur Yves de Kerguelen est réintégré dans les cadres de la marine après pétition de la Société populaire de Brest.
mercredi 6 février (18 pluviôse an 1)
Décès à Paris du dramaturge italien Carlo Goldoni, à l’âge de 86 ans. Ruiné par la Révolution, il est mort dans la misère.
vendredi 8 février (20 pluviôse an 1)
Occupation du duché allemand des Deux-Ponts par les troupes françaises.
mardi 12 février (24 pluviôse an 1)
Pétition des sections de Paris par Jacques Roux et demandant à la Convention une loi sur les subsistances. Hostilité de Marat et de Robespierre à cette pétition.
jeudi 14 février (26 pluviôse an 1)
Les Montagnards reprennent la commune de Paris. Le maire est Pache, le procureur Chaumette, le substitut Hébert ; sous le nom de « triumvirat », ils font de la municipalité un foyer d'insurrection (cinquième commune), dominée par un « comité central des 33 sections » siégeant à l'Archevêché, et intervenant constamment dans la salle de la Convention.
Annexion à la France de la principauté de Monaco. Honoré III et sa famille sont emprisonnés.
Décret de la Convention rattachant à la France l’ancien comté allemand de Sarrewerden [aujourd’hui dans le département du Bas-Rhin].
Création de trois ordonnateurs des ports à Saint-Domingue, à la Martinique et à l’île de France (Maurice).
vendredi 15 février (27 pluviôse an 1)
Projet de Constitution présenté à la Convention par Condorcet.
samedi 16 février (28 pluviôse an 1)
Dissolution par la Convention de son comité de Constitutions.
dimanche 17 février (29 pluviôse an 1)
Invasion de la Hollande par Dumouriez.
lundi 18 février (30 pluviôse an 1)
Echec d’une tentative de débarquement en Sardaigne de la flotte de Toulon.
dimanche 24 février (6 ventôse an 1)
Décret de levée de 300 000 soldats. Décret d’amalgame de deux bataillons de volontaires et d’un bataillon de ligne en une demi-brigade.
Les troupes françaises conquièrent Breda sans résistance.
Pour la première fois, un Parlement démocratique est élu en Allemagne : seuls les hommes de 130 villes et villages de la République de Mayence (sœur de la République française) ont pu participer au scrutin organisé par le général Custine pour désigner les membres de la Convention nationale rhéno-germanique.
lundi 25 février (7 ventôse an 1)
Pillage d’épiceries à Paris.
du lundi 25 (7 ventôse) au mardi 26 février (8 ventôse an 1)
Quinze soldats républicains, dirigés par Lalligand-Morillon, investissent le château de La Guyomarais, à Saint-Denoual (Côtes-du-Nord), pour retrouver la dépouille du marquis de La Rouërie. La famille de La Guyomarais, leurs domestiques et trois médecins qui avaient soigné le marquis sont arrêtés (et transférés à Rennes). Le corps de La Rouërie est exhumé et décapité.
mardi 27 février (9 ventôse an 1)
Bataille de Maëstricht (Pays-Bas).
mercredi 28 février (10 ventôse an 1)
On sonne le tocsin sur la côte léonarde (nord Finistère), une escadre anglaise à la poursuite d'un corsaire français, se rapprochant de la côte. Le corsaire mouille à Sieck, les Anglais s'éloignent.
en février
Nomination d’une commission d’enquête de la Convention sur le Corse Paoli.
vendredi 1er mars (11 ventôse an 1)
Décret de la Convention annexant la Belgique.
Bataille d’Aldenhoven. Dans le nord-ouest de l’Allemagne, les 39 000 Autrichiens du prince Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld et de l’archiduc Charles de Teschen écrasent les 9 000 Français du général René Joseph de Lanoue à 20 kilomètres, au nord-est d’Aix-la-Chapelle. Les vaincus déplorent la perte de 2 000 hommes, plus 300 prisonniers, 7 canons et 2 drapeaux saisis, alors que du côté des vainqueurs seulement 50 hommes ont été perdus. Cette défaite va entraîner la fin du siège de Maastricht par les Français.
dimanche 3 mars (13 ventôse an 1)
Début d’insurrection royaliste en Bretagne.
lundi 4 mars (14 ventôse an 1)
Emeute à Cholet contre la levée des « volontaires ».
mardi 5 mars (15 ventôse an 1)
Nouveau retour des troupes autrichiennes à Liège. Les Autrichiens reprennent également Roermond aux Français.
jeudi 7 mars (17 ventôse an 1)
Déclaration de guerre à l'Espagne : sont ainsi coalisés contre la France, l'Autriche, la Prusse, l'Empire, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne, les Deux-Siciles, le Portugal, les Etats de l'Eglise et la Sardaigne.
Annexion du canton de Porrentruy (partie catholique de l'ancien évêché suisse de Bâle), qui devient le département du Mont-Terrible.
Première décapitation à Rouen.
Abolition du droit de tester.
vendredi 8 mars (18 ventôse an 1)
Dissolution à Bordeaux du Club national pour « maratisme ».
Conséquence de la déclaration de guerre à l’Angleterre, l’université de Douai est fermée ; les bénédictins partent pour l’exil outre-Manche.
samedi 9 mars (19 ventôse an 1)
Deux représentants par groupe de deux départements, soit 41 paires de représentants en mission, sont envoyés surveiller l’application de la levée en masse.
dimanche 10 mars (20 ventôse an 1)
Réinstauration du tribunal révolutionnaire, malgré l'opposition des Girondins. Fouquier-Tinville est nommé accusateur public du tribunal criminel.
La révolte débute dans le district de Clisson, au sud-est de Nantes.
Echec d’une insurrection organisée par les Enragés à Paris.
lundi 11 mars (21 ventôse an 1)
A Machecoul, les troupes royalistes vendéennes massacrent quelque 300 soldats républicains. Plusieurs autres révoltes en Vendée lors du recensement pour la levée en masse des 300 000 hommes, notamment dans le Choletais et à Challans. Autres troubles publics armés à Saint-Florentin-le-vieil (Maine-et-Loire) à cause de cette levée d'hommes.
Violentes émeutes à Poitiers lors des opérations de recrutement.
Création au Théâtre Feydeau, à Paris, d’Eugène, ou la Piété filiale, opéra en trois actes d’Henri-Montan Berton, sur un livret d’Avrigny.
mardi 12 mars (22 ventôse an 1)
Le chevalier Spinaud de Bois-Huguet prend la tête des insurgés vendéens. L’insurrection atteint Saint-Florent et Tiffauges.
Dans une lettre, le général Dumouriez accuse l’Assemblée d’être responsables de ses défaites.
mercredi 13 mars (23 ventôse an 1)
Une partie de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Inférieure [Loire-Atlantique] est un état d’insurrection. Rennes est parcourue par des bandes d’émeutiers. A leur tour, les paysans de plusieurs districts situés l’ouest et au nord-ouest de Nantes (Guérande, Savenay, Muzillac, Pontchâteau) se révoltent contre la levée en masse tandis que sur la rive sud de la Loire, à l’ouest de Nantes, entre 1 500 à 2 000 paysans, sous les ordres de Danguy de Vue, tentent de pénétrer de force dans Paimboeuf, à l’ouest de Nantes, avant d’être arrêtés et dispersés par la garde nationale.
Le Vendéen Cathelineau s'empare de Chemillé. L’insurrection touche Saint-Fulgent, Beaupréau et Montaigu.
Création d’un Comité central montagnard à Marseille.
jeudi 14 mars (24 ventôse an 1)
Prise de Cholet et de la Roche-sur-Yon par les Vendéens ; ralliement de Charette.
A Vannes, la garnison s’oppose aux paysans et Penn-braz. Par ailleurs, une vingtaine de membres de la garde nationale de Pontivy sont massacrés à Pluméliau, au sud de Pontivy.
vendredi 15 mars (25 ventôse an 1)
A l’occasion du tirage au sort, entre 5 000 et 6 000 paysans du voisinage mené par René de Guiheneuf envahissent le bourg de la Roche-Bernard, défendue par 115 à 200 hommes. Les combats font 22 morts dans les rangs des républicains, dont M. Sauveur, président du district, et le procureur syndic Le Floch du Cosquer. Tenant de se replier vers la Vilaine, les défenseurs survivants sont interceptés par un deuxième groupe d’insurgés venus des communes d’Arzal, Marzan, Péaule, Muzillac, Ambon et Noyal-Muzillac. Ils sont capturés et enfermés dans la ville, livrée au pillage (deux prisonniers seront exécutés).
Au sud-est de Nantes, les Vendéens occupent Clisson après une faible résistance.
Dans les Pays-Bas autrichiens [Belgique], l’armée impériale du prince de Cobourg, parti de Maastricht pour rejoindre Bruxelles, se retrouve face à l’armée française du général Dumouriez, établie à Tirlemont.
samedi 16 mars (26 ventôse an 1)
Pseudo-attentat contre le député Léonard Bourdon, légèrement blessé à coups de baïonnette lors de son passage à Orléans. La ville est déclarée « suspecte : envoi de conventionnels en mission.
dimanche 17 mars (27 ventôse an 1)
En centre Bretagne, les insurgés bretons échouent devant Pontivy en laissant 400 morts.
Gigot d'Elbée se rallie au mouvement vendéen.
La municipalité de Tours en appelle à la délation.
Elus le 24 février sous la protection française, les députés de la Convention rhéno-germanique se réunissent pour la première fois dans l’hôtel de l’ordre teutonique de Mayence [aujourd’hui siège du Landtag de Rhénanie-Palatinat].
dimanche 17 (27 ventôse) ou mardi 19 mars (29 ventôse an 1)
Les Vendéens prennent Noirmoutier.
lundi 18 mars (28 ventôse an 1)
Malgré leur enthousiasme, les 45 000 Français indisciplinés et mal préparés du général Dumouriez sont battus à Neerwinden, dans le Brabant (entre Bruxelles et Liège), par les 39 000 Impériaux plus professionnels de Frédéric de Saxe-Cobourg-Gotha. Les vaincus déplorent 2 500 morts ou blessés et 1 500 prisonniers, les vainqueur 2 000 tués ou blessés. Cette défaite marque la perte des Pays-Bas autrichiens par la France (et le prélude à la défection de Dumouriez).
Décret de la Convention punissant de mort tout partisan de la loi agraire ou de théories subversives sur la propriété. Les Enragés sont clairement visés.
Affrontements à Lyon entre partisans et adversaires de la Révolution.
Deux représentants en mission, les conventionnels Tallien et Goupilleau, arrivent à Tours pour hâter la levée des défenseurs de la patrie. La ville est aussitôt déclarée en état de guerre.
Orléans est déclarée en état de rébellion.
Victor Collot succède à Jean-Baptiste Lacrosse comme gouverneur de la Guadeloupe.
nuit du lundi 18 (28 ventôse) au mardi 19 mars (29 ventôse an 1)
En Bretagne, les 3 000 assaillants d'Auray doivent reculer avec des pertes. Un jeune clerc de notaire, Georges Cadoudal, se distingue dans les rangs chouans.
mardi 19 mars (29 ventôse an 1)
Décret préparé par Cambacérès instituant la mise hors-la-loi : instauration d’une justice d’urgence (exécution des jugements dans les 24 heures, sans appel ni recours possible), dérogatoire aux prixipes énoncés en 1791. Les biens des condamnés à mort sont confisqués systématiquement et déclarés nationaux (loi mise en pratique essentiellement dans l’Ouest de la France et surtout en Vendée, où tous les insurgés sont condamnés à mort).
Défaite des troupes républicaines devant les Vendéens au Pont-Charrault.
Soulèvement de la Saint-Joseph dans la région de Fougères.
mercredi 20 mars (30 ventôse an 1)
Annexion à la France du duché allemand des Deux-Ponts.
Gohier remplace Marat au ministère de la Justice.
Le général Dumouriez reçoit à Louvain Danton et Delacroix, envoyés par la Convention pour obtenir la rétractation de sa lettre du 12 où il rendait l’Assemblée responsables de ses défaites. Mais il refuse de revenir sur ses déclarations.
La garde nationale passe à la contre-offensive dans la région de Fougères : des détachements sillonnent la campagne à la recherche des insurgés.
Création à Lyon de la fonderie de canons de Perrache.
Création à l’Opéra de Paris du Mariage de Figaro, adaptation en français avec dialogues parlés de l’ouvrage de Mozart.
jeudi 21 mars (1er germinal an 1)
Création des Comités révolutionnaires dans chaque commune et dans chaque section.
Ralliement de Bonchamps à la révolte vendéenne et occupation totale des Mauges.
En Allemagne, les députés de la Convention rhéno-germanique décident de demander à la Convention nationale française le rattachement de la République de Mayence à la France. Adam Lux, Georg Foster et André Patocki sont chargés de porter cette offre à Paris.
du jeudi 21 (1er germinal) au vendredi 22 mars (2 germinal an 1)
Six prêtres sont massacrés à La Rochelle.
vendredi 22 mars (2 germinal an 1)
Les Vendéens de Stofflet prennent Chalonnes.
La municipalité d’Orléans est incarcérée.
samedi 23 mars (3 germinal an 1)
La Convention décrète l’annexion de l’ancien diocèse de Bâle (avec Porrentruy), la république de Rauracie.
dimanche 24 mars (dimanche des Rameaux) (4 germinal an 1)
Dans le Léon, 3 000 paysans, encadrés par deux nobles et le valet de pied de Tronjoly, tendent une embuscade au pont de Kerguidu, à Plougoulm, à des ouvriers de Saint-Pol-de-Léon (venus rebâtir un pont sur le Guillec), escortés par une section de volontaires du Calvados et un canon. L’intervention de la compagnie du général Canclaux met fin à la bataille (les vainqueurs revendiquent avoir tués 400 rebelles et blessés 300 autres ; probablement en fait entre 100 et 120 morts chez les insurgés, 3 tués et 10 blessés chez les Bleus). Canclaux met fin à l’insurrection en mettant dix communes à l’amende.
Echec des Vendéens devant les Sables-d’Olonne.
lundi 25 mars (5 germinal an 1)
Signature d’un traité d’alliance entre l’Angleterre et la Russie contre la France.
Les troupes françaises évacuent la ville de Charleroi suite à la défaite de Neerwinden.
Dans le Hainaut, le général Dumouriez rencontre à Ath le colonel autrichien Mack et lui proposer de marcher sur Paris.
Les insurgés de Bouguenais, en face de Nantes, se regroupent et attaquent le Château-d'Aux, dernier rempart avant Indret (où se trouvent de grandes aciéries d'armement). Mais les soldats républicains mieux organisés et mieux armés, infligent une sérieuse défaite aux assaillants. De plus, ils se livrent à un véritable pillage dans tout Bouguenais. 200 insurgés sont capturés, ramenés au Château-d'Aux et exécutés.
En Bretagne, le bourg de Pommeret, près de Lamballe, est envahi par des révoltés qui mettent à sac l’auberge d’un patriote. Puis ils descendent vers le grand chemin de Saint-Brieuc à Lamballe, où ils arrêtent la malle-poste qu’ils pillent. La garde nationale intervient, mais inférieure en nombre, elle se replie.
En Ille-et-Vilaine, des bandes armées qui tentaient de s’emparer de Romillé sont repoussées. Hormis quelques districts, l’insurrection dans l’est de la Bretagne commence à marquer le pas du fait de la présence de la Garde nationale.
La guillotine est installée en permanence à Rennes, place du Palais.
mardi 26 mars (6 germinal an 1)
Au Comité de défense générale, à Paris, Robespierre demande la révocation de Dumouriez, dont la duplicité ne fait plus de doute.
Soulèvement contre la conscription à Molsheim.
mercredi 27 mars (7 germinal an 1)
Proclamation du général Dumouriez contre l’anarchie révolutionnaire.
Création d’un Comité de surveillance à Sète.
nuit du mercredi 27 (7 germinal) au jeudi 28 mars (8 germinal an 1)
Les « visites domiciliaires » entraînent l’arrestation de 500 personnes dans tout Paris.
jeudi 28 mars (8 germinal an 1)
Loi définissant l’audition des témoins contre les prévenus d’émigration : si au moins deux témoins, au sens civique certifié, peuvent reconnaître un émigré, celui-ci est exécuté séance tenante, sans aucune forme de jugement.
Les troupes autrichiennes font leur retour à Charleroi.
vendredi 29 mars (9 germinal an 1)
Une loi prévoit des peines contre les colporteurs, les auteurs et les éditeurs d’écrits incitant à la dissolution de la Convention nationale.
Le général d’artillerie François d’Aboville est nommé commandant intérimaire de l’Armée de Moselle.
Créé à Vienne en 1786, l’opéra-bouffe Les noces de Figaro de Mozart est représentée pour la première fois en France, à l’Opéra de Paris.
David fait don à l’Assemblée de son tableau Michel Le Peletier assassiné.
samedi 30 mars (10 germinal an 1)
Citation de Dumouriez à comparaître devant la Convention. On lui envoie quatre commissaires et le ministre de la Guerre, le général Beurnonville.
Le président de la Convention rhéno-germanique, Joseph Hoffmann, arrive à Paris avec les députés Adam Lux et André Potocki pour demander la réunion de la République de Mayence à la France. Cette proposition est approuvée à l’unanimité par la Convention nationale (mais l’offensive alliée empêchera sa réalisation).
dimanche 31 mars (11 germinal an 1)
La création à Lyon du Club des jacobins - qui succède au club central du « Concert » - provoque des scissions au sein des sociétés populaires, dominées par les modérés.
Dimanche de Pâques.
fin mars
Défaite des insurgés bretons. La République a partout repris le contrôle.
en mars
Le général espagnol Ricardos envahit le Roussillon.
Les Autrichiens reprennent Aix-la-Chapelle aux Français.
Louis-Nicolas Davout (futur maréchal de France) est nommé général de brigade à titre provisoire. Il n’a que 23 ans !
lundi 1er avril (12 germinal an 1)
Danton déclenche la lutte contre des girondins affaiblis par les défaites et les trahisons.
Le général Dumouriez livre aux Autrichiens les quatre représentants en mission, dont Nicolas Marie Quinette, et le ministre de la Guerre.
Perte de la Rhénanie par Custine qui laisse une garnison assiégée dans Mayence.
mardi 2 avril (13 germinal an 1)
Formation d’un comité insurrectionnel des sections de Paris.
Décret de destitution et d’arrestation à l’encontre des chefs corses Paoli et de Pozzo di Borgo.
mercredi 3 avril (14 germinal an 1)
Décret de la Convention mettant le général Dumouriez hors la loi. Arrestation du député girondin Sillery et de Philippe Egalité, compromis par les liens de son fils, le duc de Chartres, avec le général félon (il perd ses moyens d'actions, ses biens étant mis sous séquestre).
jeudi 4 avril (15 germinal an 1)
Echec de Dumouriez dans sa tentative d’entraîner son armée sur Paris.
Choix par la Convention de Bouchotte comme ministre de la Guerre pour remplacer Beurnonville captif.
Election à la Convention d’un nouveau comité de Constitution.
Formation par les Vendéens d’un conseil de « l’armée catholique et royale ».
vendredi 5 avril (16 germinal an 1)
Dumouriez passe, avec le duc de Chartres, aux Autrichiens et leur livre la Belgique. Son chef d'état-major, le futur maréchal Macdonald empêche les troupes de suivre.
Election de Marat à la présidence des Jacobins. Les Jacobins parisiens demandent aux sociétés affiliées d’exclure les conventionnels qui n’ont pas voté la mort du roi.
A Caen, le curé de Saint-Gilles est guillotiné ; le peuple, aidé par les Gardes nationaux, s'empare de condamnés enfermés dans les prisons et les exécutent.
samedi 6 avril (17 germinal an 1)
Création du Comité de Salut Public composé de neuf membres : Bertrand Barère, Jean-François Delmas, Jean-Jacques Bréard, Pierre-Joseph Cambon, Jean Debry (immédiatement remplacé par Robert Lindet, le plus âgé, à 47 ans), Georges Danton, le chimiste Louis Guyton-Morveau, Jean-François Lacroix et Jean-Baptiste Treilhard. Saint-Just (26 ans) en est le porte-parole auprès de la Convention.
Première séance du Tribunal révolutionnaire.
Siège de Mayence par les Prussiens.
lundi 8 avril (19 germinal an 1)
Dénonciation de 22 députés girondins comme contre-révolutionnaires par la section du Bon Conseil.
Débarquement en Caroline du Sud du nouvel ambassadeur français aux Etats-Unis, Edmond-Charles Genêt, qui est chargé d'obtenir le soutien de l'Amérique dans la guerre qui oppose la France à la presque totalité de l’Europe. Il doit demander une participation à la défense des Antilles françaises et la permission d'organiser la course (corsaire) dans les ports américains.
mardi 9 avril (20 germinal an 1)
Groupés cette fois par trois, 36 représentants en mission se rendent auprès des 12 chefs d’armées de la République pour s’assurer de leur patriotisme.
Réunion à Anvers des diplomates de la coalition.
jeudi 11 avril (22 germinal an 1)
Cours forcé de l'assignat décrété par la Convention.
vendredi 12 avril (23 germinal an 1)
La Convention décrète l’arrestation de Marat. Celui-ci se cache.
Essai positif du télégraphe optique de Chappe.
samedi 13 avril (24 germinal an 1)
Victoire vendéenne aux Aubiers. Henri de La Rochejaquelein s’écrie : « Si j’avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi ; si je meurs, vengez-moi ! ».
dimanche 14 avril (25 germinal an 1)
La ville de Mayence, défendue par 23 000 Français (avec 184 canons), est assiégée par une armée coalisée de 32 000 hommes (jusqu’à 44 000 par la suite, avec 207 canons), essentiellement des Prussiens.
Les Britanniques prennent l’île antillaise de Tobago aux Français.
Révolte de conscrits réfractaires à Montargis.
Murat devient capitaine et obtient le commandement d'une compagnie au douzième chasseur.
lundi 15 avril (26 germinal an 1)
Le maire de Paris, Pache, demande à la Convention, au nom de 35 des 48 sections, la destitution des 22 députés girondins.
mardi 16 avril (27 germinal an 1)
Révolte de conscrits réfractaires à Orléans.
mercredi 17 avril (28 germinal an 1)
Menacés d'être dépossédés de leurs esclaves, les colons de Saint-Domingue se révoltent contre les commissaires Sonthonax, Polvérel Ailhaud. Pour réprimer la révolte à Port-au-Prince, Sonthonax ordonna le bombardement de la ville.
jeudi 18 avril (29 germinal an 1)
Les Vendéens Bois-Grolleau, Cathelineau et Stofflet battent Berruyer.
vendredi 19 avril (30 germinal an 1)
Constitution à Rouen d'un Comité de surveillance de neuf membres.
dimanche 21 avril (2 floréal an 1)
Projet d’une nouvelle Déclaration des droits de l’homme et du citoyen lue par Robespierre au Club des Jacobins.
lundi 22 avril (3 floréal an 1)
Victoire des Vendéens Bonchamp et d’Elbée à Beaupréau.
Le Congrès américain décide d'adopter une stricte neutralité dans le conflit qui oppose la France à la Grande-Bretagne.
20 charrettes contenant 82 prêtres quittent Tours pour Bordeaux et la déportation, sous les insultes et les jets de pierres.
mardi 23 avril (4 floréal an 1)
Acte d’accusation signifié à Marat qui se constitue prisonnier.
Au Pays basque, les Espagnols détruisent le fort, l’église et une partie du bourg d’Hendaye.
Lié avec la faction hébertiste, l’officier Charles Ronsin devient un adjoint au ministre de la Guerre.
mercredi 24 avril (5 floréal an 1)
Marat est acquitté par le Tribunal révolutionnaire.
dimanche 28 avril (9 floréal an 1)
A la suite de la décision prise par le président américain Washington de rester neutre, Thomas Jefferson déclare en pensant à la France : « Un ami insulté devient le plus acharné des adversaires ».
Loi sur les modalités de déportation des prêtres.
lundi 29 avril (10 floréal an 1)
Reprise de Noirmoutier par les troupes de la Convention.
Constitution d’un comité anti-montagnard à Marseille.
Première exécution par la guillotine à La Rochelle.
mardi 30 avril (11 floréal an 1)
La Convention exclue les femmes de l’armée, à l’exception des cantinières et des lavandières.
en avril
Les Vendéens conquièrent tout le littoral, sauf Les Sables-d'Olonne.
mercredi 1er mai (12 floréal an 1)
Manifestation au faubourg Saint-Antoine et envoi d’une délégation à la Convention pour demander une loi sur le maximum des prix et un emprunt forcé sur les riches.
jeudi 2 mai (13 floréal an 1)
Tentative de Charrette pour s’emparer de Paimboeuf, avant-port de Nantes gardé par deux bataillons du 60e de ligne, à la tête desquels se trouve Macdonald. Charette revient deux fois à la charge avant de se retirer.
vendredi 3 mai (14 floréal an 1)
25 000 Vendéens conduits par Bonchamp et La Rochejaquelein s'emparent de Bressuire.
samedi 4 mai (15 floréal an 1)
Décret de la Convention instituant la loi du « maximum décroissant sur le prix du grain » afin de lutter contre la crise de l’approvisionnement.
Manifestation à Paris de jeunes gens hostiles à la conscription.
dimanche 5 mai (16 floréal an 1)
Le républicain Quétineau capitule à Thouars devant les chouans.
Emission de 1 200 millions d’assignats.
lundi 6 mai (17 floréal an 1)
Décès en Nouvelle-Calédonie du navigateur brestois Jean-Michel Huon de Kermadec, à l’âge de 45 ans.
vendredi 10 mai (21 floréal an 1)
La Convention décide de changer de lieu de réunion. Elle abandonne la salle du Manège pour l'ancien théâtre des Tuileries.
mardi 14 mai (25 floréal an 1)
Les Vendéens s’emparent de La Roche-sur-Yon.
jeudi 16 mai (27 floréal an 1)
6 000 Vendéens attaquent Fontenay-le-Comte : échec.
samedi 18 mai (29 floréal an 1)
Deux mois après le début du soulèvement, un détachement républicain pénètre dans Clisson : des habitants sont massacrés et des maisons brûlées.
L’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Genêt, est reçu froidement à Philadelphie par le président George Washington bien déterminé à maintenir la neutralité américaine.
dimanche 19 mai (30 floréal an 1)
Victoire espagnole à la bataille de Mas Deu (campagne du Roussillon) : les 12 000 soldats du général Antonio Ricardos ont vaincu près de Trouillas et Thuir (au sud-ouest de Perpignan) les 15 000 Français du général Louis Charles de Flers. Les vaincus, qui déplorent 150 morts et 250 blessés, battent en retraite. Malgré seulement 34 tués ou blessés, les Espagnols préfèrent ne pas poursuivre leurs ennemis.
Henri-Jacques-Guillaume Clarke est promu général de brigade.
lundi 20 mai (1er prairial an 1)
Décret de la Convention instituant un emprunt forcé de un milliard sur les riches.
Le girondin Pierre Vergniaud dénonce la pression de Paris : « Citoyens, nous avons deux ennemis puissants à vaincre. Le despotisme du dehors qui presse et attaque la République sur tous ses points extérieurs, l’anarchie au-dedans qui travaille sans relâche à la dissolution de toutes les parties intérieures ».
Mise en place d’une commission des douze (dont Rabaut Saint-Etienne) chargée d’enquêter contre la représentation nationale
Le général Kellermann est nommé commandant en chef des deux armées des Alpes et d’Italie.
mardi 21 mai (2 prairial an 1)
François-René de Chateaubriand rejoint Londres.
Décès de l’académicien et maréchal de France Charles-Just, prince de Beauvau-Craon, à l’âge de 73 ans.
mercredi 22 mai (3 prairial an 1)
Brissot à ses commettants, brochure où est demandée la dissolution de la Commune de Paris et du Club des jacobins.
jeudi 23 mai (4 prairial an 1)
Bataille du camp de Famars : à 5 km au sud de Valenciennes, les troupes coalisées (53 000 Autrichiens, Hanovriens et Britanniques) commandées par Frederick, duc d’York et d’Albany, ont battu les 27 000 Français du général François Drouot de Lamarche. Les vaincus déplorent 3 000 morts ou blessés, 300 prisonniers et la perte de 17 canons, les vaincus 1 100 tués ou blessés. Le général Jean-Baptiste Le Comte a été tué par le prince de Cobourg. Suite à ce succès, les Alliés mettent le siège devant Valenciennes.
vendredi 24 mai (5 prairial an 1)
Les Enragés Hébert et Varlet sont arrêtés par les girondins.
samedi 25 mai (6 prairial an 1)
30 000 Vendéens enlèvent Fontenay, puis partent en masse.
dimanche 26 mai (7 prairial an 1)
Au club des Jacobins, Marat et Robespierre appellent à l’insurrection conte les girondins.
dimanche 26 (7 prairial) ou lundi 27 mai (8 prairial an 1)
Consulte de Corte : début de la sécession corse sous l’impulsion de Paoli.
lundi 27 mai (8 prairial an 1)
Libération de Varlet et d’Hébert sous la pression de la rue.
Jean-Baptiste Jourdan (futur maréchal de France) est promu général de brigade.
mardi 28 mai (9 prairial an 1)
On dénombre 16 guillotinés et 45 fusillés à Orange.
mercredi 29 mai (10 prairial an 1)
Constitution d’un comité secret de la Commune pour préparer l’insurrection contre la Convention.
Menacée dans sa vie (listes de proscription) et dans ses biens (impôt forcé de six millions), la bourgeoisie de Lyon se révolte contre le pouvoir de Chalier : l’infime minorité montagnarde est facilement vaincue et Chalier est arrêté.
jeudi 30 mai (11 prairial an 1)
Saint-Just entre au comité de salut public.
vendredi 31 mai (12 prairial an 1)
Insurrection de Paris contre les députés girondins : mise en accusation de 30 députés (dont Brissot, Vergniaud, Pétion, Barbaroux, Lanjuinais) et deux ministres (Lebrun et Clavières). L’ancien ministre Roland échappe aux sectionnaires et se réfugie chez le naturaliste Bosc dans la vallée de Montmorency (avant de gagner Rouen). 75 députés favorables à la Gironde signent une protestation (sous la pression de la Commune de Paris et des députés montagnards, la Convention votera leur arrestation).
en mai
Le Vendéen Marigny est nommé commandant en chef de l'artillerie vendéenne.
Lazare Carnot défend Dunkerque contre les Anglais.
Le navigateur breton Kerguelen de Tremarec est nommé contre-amiral et doit mener des opérations contre les Anglais. Ce sera un fiasco.
Début de la construction de la route menant de Saint-Etienne à Roanne.
samedi 1er juin (13 prairial an 1)
Dans l’océan Indien, les navires anglais bloquent les communications des comptoirs français d’Inde.
dimanche 2 juin (14 prairial an 1)
Nouvelle journée insurrectionnelle parisienne. La garde nationale de Hanriot et les sans-culottes retenant prisonnière la Convention, Marat et Danton font éliminer les girondins : vote de l’arrestation de 29 députés (dont Charles Valazé) et des ministres Clavière et Lebrun. Le gouvernement d'assemblée est remplacé par celui de comité exécutif. Certains girondins s'enfuient et soulèvent l'ouest, le sud-ouest et le sud-est.
mercredi 5 juin (17 prairial an 1)
Jean-Jacques Bréard démissionne du Comité de Salut public.
Création à Rennes d’une force départementale pour marcher sur Paris et délivrer la Convention.
jeudi 6 juin (18 prairial an 1)
Réaction au coup de force parisien du 2 juin lorsqu’il est connu en province : Marseille, Nîmes, Toulouse se soulèvent contre les montagnards.
Apprenant l’arrestation de chefs girondins, les autorités départementales de l’Aude, réunis à Carcassonne, expriment leur indignation et interdisent le journal la Montagne.
Le HMS Colossus, vaisseau de 74 canons de la Royal Navy, capture le petit navire Vanneau (6 canons) dans le golfe de Gascogne.
vendredi 7 juin (19 prairial an 1)
Révolte de Bordeaux contre les Montagnards.
dimanche 9 juin (21 prairial an 1)
Révolte du département du Calvados.
du dimanche 9 (21 prairial an 1) au lundi 10 juin (22 prairial an 1)
Saumur, défendu par 12 000 républicains, tombe aux mains des 50 000 Vendéens.
lundi 10 juin (22 prairial an 1)
Décret de la Convention réorganisant sur des bases nouvelles à Paris le « Jardin du Roi », renommé « Jardin national » [aujourd’hui Jardin des Plantes] : création du Muséum d’histoire naturelle. Lamarck perd son poste.
mardi 11 juin (23 prairial an 1)
Début de la discussion du projet de Constitution à la Convention.
Machecoul (au sud-ouest de Nantes) est prise par Charrette.
mercredi 12 juin (24 prairial an 1)
Le vendéen Cathelineau est élu généralissime de la « grande armée catholique et royale » (80 000 à 100 000 hommes), tandis que La Rochejaquelein devient gouverneur de Saumur.
Jean-Baptiste Treilhard démissionne du poste du Comité de Salut public.
Manifeste des républicains marseillais dits fédéralistes en insurrection contre la Convention.
Assemblée générale des trois sections d’Albi : adresse à la Convention, protestant contre l’élimination des girondins.
jeudi 13 juin (25 prairial an 1)
Choix de Destournelles comme ministre des Finances à la place de Clavière, et de Beauharnais à la Guerre au poste de Bouchotte.
Réunion à Caen des représentants des départements insurgés : Eure, Calvados, Mayenne, Ille-et-Vilaine, Côtes-du-Nord, Morbihan, Finistère… Au total, environ soixante départements sont hostiles à des titres divers au régime montagnard en place à Paris.
Un décret fixe le nombre de guillotines à une par département.
Le général et ingénieur Jean-Baptiste Meusnier de la Place meurt à Cassel, des suites des blessures subies lors du siège de Mayence.
Fuite de la famille Bonaparte d’Ajaccio vers Toulon.
dimanche 16 juin (28 prairial an 1)
Refus par Beauharnais du ministère de la Guerre.
lundi 17 juin (29 prairial an 1)
Les manœuvres prussiennes pour s’emparer des forts défendant Mayence ayant échoué, les armées coalisées entreprennent le bombardement de la ville.
Georges Danton (33 ans), veuf depuis quatre mois, épouse en secondes noces la jeune Sébastienne-Louise Gély, âgée de 16 ans seulement.
mardi 18 juin (30 prairial an 1)
Prise d’Angers par les Vendéens commandés par d’Elbée et Stofflet.
Au terme du procès des complices et protecteurs du marquis de La Rouërie, à Paris, douze personnes sont condamnées à mort et guillotinées le jour même (les époux de La Guyomarais, Louis du Pontavice, la Chauvinais, Mme de la Fonchais, Morin de Launay, Locquet de Granville, Jean Vincent, Groult de La Motte, Picot de Limoëlan, Georges de Fontevieux et Thérèse de Moëlien), deux à la déportation et treize acquittées.
mercredi 19 juin (1er messidor an 1)
Une commission militaire est instituée à Tours par Tallien et ses collègues venus de Paris, Richard, Ruelle et Bodin. Cette commission a pour but de juger les actes attentatoires à la liberté. Jérôme Sénart en est élu président.
du mercredi 19 (1er messidor) au samedi 22 juin (4 messidor)
Sur proposition du Conseil général du Finistère, les députés des communes des cinq départements bretons (girondins ?), réunis à Rennes, désignent un Comité central qui lève quelques troupes (quelques centaines d'hommes) et essaie d'établir une coordination avec les Normands.
jeudi 20 juin (2 messidor an 1)
Réunis à Carcassonne, les délégués de plusieurs départements du Sud décident d'organiser dans l'Aude une force armée dirigée contre la dictature de Paris et des montagnards.
vendredi 21 juin (3 messidor)
Choix de Desforgues à la place de Lebrun comme ministre des Affaires étrangères.
du vendredi 21 (3 messidor) au dimanche 23 juin (5 messidor an 1)
A Saint-Domingue, les affrontements entre colons séparatistes blancs et troupes républicaines entraînent l’incendient de la ville de Cap-Français [Cap-Haïtien].
samedi 22 juin (4 messidor)
Charles Alexandre est nommé ministre de la Guerre, en remplacement de Bouchotte, mais le décret de nomination est rapporté le jour même par la Convention, suite aux accusations dont il fait aussitôt l'objet : on lui reproche son ancien état d'agent de change.
lundi 24 juin (6 messidor an 1)
Adoption par la Convention de la Constitution de l'an I. Elle reconnaît le droit à l’insurrection « quand le gouvernement viole les droits du peuple » et affirme que le but de la société est « le bonheur commun » (promulguée en août, elle ne sera jamais appliquée).
Partie d’Angers pour attaquer Nantes, l’armée vendéenne s’empare d’Ancenis. Suite à cette victoire, Jacques Cathelineau est confirmé « généralissime ».
mardi 25 juin (7 messidor an 1)
Manifeste des Enragés présenté à la Convention par Jacques Roux. Il est hué par les députés.
Décret de la Convention créant le département du Vaucluse à partir du Comtat Venaissin annexé.
Jean Sérurier est nommé général de brigade à l’armée d’Italie.
jeudi 27 juin (9 messidor an 1)
Décret la Convention soumettant la Constitution adoptée le 24 juin au plébiscite.
Le gros de l’armée vendéenne quitte Oudon et se dirige vers Nantes.
vendredi 28 juin (10 messidor an 1)
Discours de Robespierre au club des Jacobins contre les Enragés.
Le général de division Camille de Rossi est arrêté par ses propres soldats à Barcelonnette.
nuit du vendredi 28 (10 messidor) au samedi 29 juin (11 messidor an 1)
Nantes est attaquée à 2 heures du matin par 30 000 Vendéens, dont Charrette, équipés d’une vingtaine de canons. Les défenses nantaises se montent à 12 000 hommes. Sur le point de l'emporter, les royalistes se débandent après que leur chef Jacques Cathelineau soit gravement blessé, place Viarme. Le nombre de victimes est estimé à 300 morts côté républicain et 1 500 dans le camp des blancs.
samedi 29 juin (11 messidor an 1)
Charette bat Westermann à Châtillon-sur-Sèvre.
dimanche 30 juin (12 messidor an 1)
Délégation de Jacobins conduite par Robespierre, Hébert et Collot d’Herbois, envoyée au club des Cordeliers pour en obtenir l’exclusion de Jacques Roux et de Leclerc et la suspension de Varlet.
en juin
Lazare Carnot est en mission à l'armée du Nord. Carrier est désigné pour partir en mission en Normandie.
Napoléon Bonaparte est capitaine d'artillerie à Nice où il rencontre Augustin Robespierre.
lundi 1er juillet (13 messidor an 1)
Reprise de Bressuire par les troupes de la Convention.
mercredi 3 juillet (15 messidor an 1)
Prise de Châtillon par les troupes de la Convention commandés par Westermann.
jeudi 4 juillet (16 messidor an 1)
Violente attaque de Marat contre les Enragés.
Le général Servan, commandant en chef de l’armée des Pyrénées, est destitué et arrêté. il est accusé d’être un ancien Girondin.
Le général Ronsin est nommé à la tête de l’armée des côtes de La Rochelle.
Décès de l’écrivain et académicien Antoine-Marin de Lemierre, à l’âge de 60 ans.
vendredi 5 juillet (17 messidor an 1)
Le général Westermann est chassé de Châtillon par les Vendéens.
samedi 6 juillet (18 messidor an 1)
Idée d’une « levée en masse » émise par la section du Luxembourg à Paris.
Le jeune volontaire Joseph Viala est tué par les royalistes en tentant de couper les câbles retenant les pontons sur la Durance, à Caumont-sur-Durance, dans le Vaucluse. Il n'avait que 11 ans. La propagande républicaine s’emparera de lui.
dimanche 7 juillet (19 messidor an 1)
Le marquis de Villette meurt à Paris.
lundi 8 juillet (20 messidor an 1)
Il fait 38,4° à Paris !
mardi 9 juillet (21 messidor an 1)
« Un orage terrible, accompagné de vent, de pluie et de grêle, dévasta l'arrondissement de Senlis et renversa plus de 120 maisons ».
mercredi 10 juillet (22 messidor an 1)
Danton (à sa propre demande), Delmas, Cambon, Guyton-Morveau, Lacroix sont exclus du Comité de Salut Public. Sont maintenus Barère et Lindet et s'y ajoutent Jean Bon-Saint-André, Thomas Gasparin, Georges Couthon, Marie-Jean Hérault de Sechelles (Affaires étrangères, où il tente de déclencher la guerre aux deux neutres : Etats-Unis et Suisse), Pierre-Louis Prieur de la Marne, Antoine de Saint-Just et Jacques Thuriot.
Prise de Condé-sur-Escaut par les Autrichiens.
jeudi 11 juillet (23 messidor an 1)
L’armée anglaise arrive sous les murs de Pondichéry, comptoir français d’Inde ; l’annonce de la mort du roi Louis XVI divise les défenseurs français.
Le thermomètre culmine à 40° à Valence dans la Drôme !
vendredi 12 juillet (24 messidor an 1)
Destitution par le Comité de salut public de Custine de son commandement de l’armée du Rhin.
Insurrection de la Normandie en faveur des Girondins contre les Montagnards. Jean-Baptiste Carrier est envoyé pour contrer les fédéralistes normands (?).
Huit sections de la ville de Toulon s’insurgent contre la dictature jacobine dans la cité : le club des Jacobins est fermé, 24 de ses membres sont pendus, deux représentants en mission arrêtés.
Les fédérés lyonnais occupent Saint-Etienne.
Condamnation à mort des neuf présumés coupables de l’attentat contre Léonard Bourdon à Orléans le 16 mars dernier.
Le premier message télégraphique est envoyé par Claude Chappe à une distance de quinze kilomètres.
samedi 13 juillet (25 messidor an 1)
Vers vingt heures, le révolutionnaire Jean-Paul Marat, qui prenait son bain afin de calmer ses irritations cutanées, est poignardée à mort par Charlotte Corday, une jeune fille de la noblesse normande qui voulait venger les girondins. Marat avait 50 ans, sa meurtrière en a 24. Aussitôt arrêtée, Corday est emprisonnée à l’Abbaye.
Hébert est libéré par une émeute populaire. Il devient l'idole des sectionnaires parisiens.
L'avant-garde de l’armée fédéraliste girondine de Wimpffen et du comte Joseph de Puisaye est battue à Pacy-sur-Eure par le colonel Brune (futur maréchal). Puisaye se replie sur la Bretagne pour y restructurer la chouannerie.
lundi 15 juillet (27 messidor an 1)
Le jacobin Joseph Chalier (36 ans) est guillotiné à Lyon.
Charlotte Corday comparait devant le Tribunal révolutionnaire ; elle est condamnée à mort.
Jean de Bragance, régent du Portugal, adhère la première coalition contre la France (sans intervenir directement dans la guerre) en signant un traité à Madrid, avec son beau-père, le roi d'Espagne.
mardi 16 juillet (28 messidor an 1)
Obsèques de Marat enterrée aux Cordeliers, Robespierre s’étant opposé à son inhumation au Panthéon.
Installation d'un gouvernement fédéral girondin local à Lyon.
Suppression de la commission militaire de Tours, instituée un mois plus tôt : huit condamnations à mort ont été prononcées.
mercredi 17 juillet (29 messidor an 1)
Abolition sans indemnité des droits féodaux.
Les Français sont victorieux des Espagnols à Orles, près de Perpignan.
Antoine de Santerre est battu par les Vendéens à Vihiers.
Charlotte Corday est guillotinée à Paris. Elle avait 24 ans.
Le généralissime vendéen Cathelineau meurt de ses blessures reçues devant Nantes le 29 juin.
Le Corse Pascal Paoli est décrété hors la loi par la Convention. Il prend contact avec les Anglais.
vendredi 19 juillet (1er thermidor an 1)
Le Vendéen d'Elbée est élu généralissime.
La Convention décrète la mise en mise en accusation des administrateurs du Finistère et leur remplacement par une commission administrative siégeant à Landerneau. Toutefois, aucun transfert effectif des services et dossiers n’a lieu depuis Quimper.
samedi 20 juillet (2 thermidor an 1)
Arrestation de la femme de lettres féministe Olympe de Gouges.
Les autorités d’Ille-et-Vilaine rappellent la force départementale.
dimanche 21 juillet (3 thermidor an 1)
Le chevalier Antoine Bruny d’Entrecasteaux (parti à la recherche de La Pérouse en 1791) est mort du scorbut près de la Nouvelle-Guinée [Indonésie]. Il avait 55 ans. Ses deux navires seront confisqués.
lundi 22 juillet (4 thermidor an 1)
Décret d’arrestation de Custine par la Convention.
mardi 23 juillet (5 thermidor an 1)
Après deux mois de siège et un mois de bombardements, les troupes françaises assiégées dans Mayence acceptent de capituler. Les 18 000 soldats obtiennent le droit de repartir libres et de rejoindre le territoire national français après la signature d’une convention interdisant de les employer sur des théâtres d’opérations extérieures (ces troupes iront servir en Vendée contre les contre-révolutionnaires). Le siège a fait 4 000 morts ou blessés dans les rangs français, 3 000 du côté des coalisés.
Monopole des télégraphes (malgré l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme).
mercredi 24 juillet (6 thermidor an 1)
Nomination de Rossignol à la tête de l’armée de la Convention en Vendée.
jeudi 25 juillet (7 thermidor an 1)
Bataille de Pont-Charron : le général vendéen Louis Sapinaud de La Verrie (53 ans) est tué près de Chantonnay lors d’une attaque nocturne des républicains de Luçon.
vendredi 26 juillet (8 thermidor an 1)
Décret de la Convention décidant l’installation du télégraphe optique en France.
samedi 27 juillet (9 thermidor an 1)
Robespierre entre au Comité de Salut Public à la place de Thomas Gasparin.
Définition du crime d’accaparement, passible de la peine de mort.
dimanche 28 juillet (10 thermidor an 1)
Après deux mois de siège, la garnison française de Valenciennes se rend aux Anglo-Hollandais du duc de York.
lundi 29 juillet (11 thermidor an 1)
Fait prisonnier par les partisans des Girondins proscrits, le représentant en mission Prieur de la Côte-d’Or est libéré.
Rédaction du Souper de Beaucaire par le capitaine Napoléon Bonaparte.
mardi 30 juillet (12 thermidor an 1)
Echec des Vendéens devant Luçon.
Le général de brigade Jean-Baptiste Jourdan (futur maréchal de France) est promu général de division. Louis Turreau est promu général de brigade.
mercredi 31 juillet (13 thermidor an 1)
Disparition des fédéraux bordelais.
Entrée du général Jean-François Carteaux dans Marseille.
Décret de la Convention démonétisant tous les assignats de plus de cent livres émis sous la monarchie.
Par décret, la Convention réaffecte l’ensemble monumental parisien du monastère du Val de Grâce, qui devient un hôpital militaire.
en juillet
Saint-André et Carnot (responsable des armées) entrent au Comité de Salut Public.
Le chef chouan Tinténiac débarque à Saint-Malo.
En Vendée, les républicains du général Rossignol prennent Angers, Ancenis et Saumur aux Vendéens d'Elbée et Stofflet.
Le prince Honoré III et sa famille sont emprisonnés à la Conciergerie à Paris. La principauté de Monaco est abolie et son territoire annexé à la France (restaurée en 1814).
jeudi 1er août (14 thermidor an 1)
Décret de la Convention convoyant en Vendée la garnison de 15 000 hommes ayant capitulé une semaine plus tôt à Mayence et ordonnant de pratiquer la politique de la terre brûlée dans les départements insurgés.
Un décret institue un système de mesures décimales provisoires : adoption du mètre comme unité de longueur. Borda le définit comme la dix millionième partie du quart du méridien terrestre.
Par décret, il est décidé que « les tombeaux et mausolées des ci-devant rois, élevés dans l’église de Saint-Denis, dans les temples et autres lieux, dans toute l'étendue de la République, seront détruits le 10 août prochain. » Il est question de récupérer le plomb des cercueils.
vendredi 2 août (15 thermidor an 1)
La reine est transférée du Temple à la prison de la Conciergerie.
Démission de Beauharnais de son commandement de l’armée du Rhin. Bertrand de Barère de Vieuzac donne à Kléber (armée du Rhin) la consigne d'exterminer la population vendéenne.
Dissolution à Bordeaux de la Commission populaire de salut public.
dimanche 4 août (17 thermidor an 1)
Ratification de la Constitution de l’an I par plébiscite (elle ne sera jamais appliquée).
lundi 5 août (18 thermidor an 1)
Dernière séance de l’ancienne Académie française.
mardi 6 août (19 thermidor an 1)
Décret de la Convention ordonnant la destruction du donjon du château de Caen (le projet sera abandonné à la suite de plusieurs accidents mortels sur le chantier…).
du mardi 6 (19 thermidor) au jeudi 8 août (21 thermidor an 1)
A Saint-Denis, des ouvriers commencent à fracasser les monuments funéraires des rois mérovingiens et carolingiens disséminés dans la basilique royale.
jeudi 8 août (21 thermidor an 1)
Toutes les académies royales (dont l'Académie Française) sont supprimées par un décret de la Convention.
La loge maçonnique Grand Orient annonce qu’elle cesse de se réunir.
jeudi 8 (21 thermidor) ou vendredi 9 août (22 thermidor an 1)
Début du siège de Lyon, aux mains des fédéraux girondins, par les troupes de la Convention commandées par Kellermann.
samedi 10 août (23 thermidor an 1)
Les corps des rois de France, enterrés à Saint-Denis, sont jetés à la voirie ; les trésors royaux sont pillés.
Une première fête du culte de la Raison a lieu sur la place de la Bastille, où est érigée une statue colossale de la déesse Raison. Hérault de Séchelles, président de la Convention, est le héros de cette journée et adresse ses hommages à la nouvelle divinité.
Promulgation de la Constitution de l’an I par la Convention.
700 soldats républicains ont repoussé l’attaque de 700 royalistes de La Cathelinière contre le château d’Aux, à La Montagne, sur la rive sud de la Loire, à 12 kilomètres à l’ouest de Nantes. 12 Vendéens ont été tués.
A Compiègne, l’abbaye Saint-Corneille est envahie et pillée par les sans-culottes. Les tombes royales sont profanées et les corps dispersés.
A Paris, l’ancien palais royal du Louvre ouvre ses portes en tant que musée.
dimanche 11 août (24 thermidor an 1)
Défaite des fédéralistes marseillais à Cardenet.
lundi 12 août (25 thermidor an 1)
Le conventionnel Didier Thirion réclame la levée en masse.
Division du département de Rhône-et-Loire en deux par constitution des départements de Rhône et de la Loire.
Envoyé en mission auprès de l’armée d’Italie, Robespierre le Jeune est attaqué et chassé de Manosque par des réactionnaires. Il se réfugie à Forcalquier.
mardi 13 août (26 thermidor an 1)
L’ensemble des généraux vendéens, sous le commandement d’Elbée et en présence de Charrette, se réunissent à Sainte-Hermine, à l’auberge du Bon Pasteur, afin de préparer l’attaque de la ville de Luçon.
Fête de l’Unité et de l’Indivisible République à Angoulême.
mercredi 14 août (27 thermidor an 1)
Claude Prieur de la Côte-d'Or et Lazare Carnot entrent au Comité de Salut public. Ils sont chargés du personnel et du mouvement des armées.
Défaite des Vendéens devant Luçon.
jeudi 15 août (28 thermidor an 1)
Démission de Garat du ministère de l’Intérieur.
vendredi 16 août (29 thermidor an 1)
Demande de levée en masse du peuple français par les sections parisiennes.
La Beauce sue à grosses gouttes : il fait 38,1° à Chartres !
samedi 17 août (30 thermidor an 1)
Carcassonne se dote d’un Comité de surveillance.
mardi 20 août (3 fructidor an 1)
Paré est élu comme ministre de l’Intérieur.
Nicolas Soult (futur maréchal de France) reçoit le grade de capitaine.
mercredi 21 août (4 fructidor an 1)
Le conventionnel Jean-Baptiste Michel Saladin est décrété d’arrestation sur dénonciation de Chabot et Tallien pour avoir dit que la Montagne était composée « de scélérats et de septembriseurs ».
jeudi 22 août (5 fructidor an 1)
Robespierre est élu à la présidence de la Convention.
Lyon est bombardée.
L’officier Rossignol, commandant en chef des armées républicaines en Vendée, est suspendu de ses fonctions par les représentants Bourdon de l’Oise et Goupilleau (il sera réintégré).
Décès à Saint-Germain-en-Laye du maréchal Louis, duc de Noailles, à l’âge de 80 ans.
De plus en plus isolé, l’ « enragé » Jacques Roux est arrêté sur l’ordre de la Commune.
André Masséna, Jean-Mathieu-Philibert Sérurier et Pichegru sont promus généraux de brigade.
vendredi 23 août (6 fructidor an 1)
La Convention décrète la levée en masse : appel de tous les hommes (célibataires et veufs sans enfants) de vingt-cinq à trente-cinq ans, jusqu’au moment où les ennemis seront chassés du territoire de la République. L'armée française comptera 645 195 hommes.
Siège de Dunkerque par les Anglo-Hollandais.
Revenu à Manosque à la tête d’une expédition armée dix jours après en avoir été expulsé, Robespierre le Jeune chasse les réactionnaires de la ville avec l’appui des républicains locaux.
Pichegru devient général de division.
samedi 24 août (7 fructidor an 1)
Création du grand livre de la Dette publique.
dimanche 25 août (8 fructidor an 1)
Entrée des troupes de la Convention dans Marseille la fédéraliste.
lundi 26 août (9 fructidor an 1)
La flotte anglaise de l’amiral Hood arrive devant le port de Toulon, pour empêcher toute sortie de la flotte française.
mardi 27 août (10 fructidor an 1)
Les Fédérés livrent Toulon aux Anglais.
Libération de Jacques Roux, arrêté cinq jours plus tôt.
mercredi 28 août (11 fructidor an 1)
Installation d’un Tribunal révolutionnaire à Marseille : début de la Terreur.
Les fédérés lyonnais n’occupent plus Saint-Etienne.
Condamnation à mort par le Tribunal révolutionnaire et exécution du général Custine.
Martial Herman est nommé président du Tribunal révolutionnaire par son ami Robespierre.
jeudi 29 août (12 fructidor an 1)
Fermeture du théâtre du Palais-Royal où était jouée une pièce d’esprit royaliste de François de Neufchâteau, Pamela, empreinte de « modérantisme ». Celle-ci est interdite.
A Saint-Domingue, les commissaires civils décrètent l’émancipation des esclaves.
vendredi 30 août (13 fructidor an 1)
Discours de Royer à la Convention demandant qu’on mette « la Terreur à l’ordre du jour ».
en août
Jean Tallien est envoyé en mission à Bordeaux (il y rencontrera sa futur épouse Jeanne Cabarrus, alors prisonnière et suspecte)
début septembre
115 000 soldats républicains sont en place en Vendée, dont ceux de « l'armée de Mayence ».
dimanche 1er septembre (15 fructidor an 1)
Arrivée à Orléans du représentant Laplanche.
Carrier et Pocholle arrivent à Rennes pour extirper le fédéralisme.
lundi 2 septembre (16 fructidor an 1)
Treize acteurs du Théâtre-Français sont arrêtés pour avoir interprété une pièce jugée séditieuse, Pamela. Ils sont emprisonnés aux Madelonnettes.
mardi 3 septembre (17 fructidor an 1)
Emprunt forcé.
mercredi 4 septembre (18 fructidor an 1)
Manifestation pour demander du pain devant l’Hôtel de ville de Paris.
jeudi 5 septembre (19 fructidor an 1)
Début de la Deuxième Terreur, officiellement « mise à l’ordre du jour » par le Comité de salut public. Invasion de la Convention par une foule de sans-culottes. Sous leur pression, la Convention décrète l’arrestation des suspects, la création d’une « armée révolutionnaire » de 6 000 hommes et 1 200 canonniers, la division du Tribunal révolutionnaire en quatre sections, le vote d’un emprunt forcé de 100 millions.
Jean Bailly (ex-maire de Paris) est arrêté à Melun.
Jacques Roux est de nouveau arrêté.
Le Vendéen d'Elbée est vainqueur à Chantonnay.
vendredi 6 septembre (20 fructidor an 1)
Jean-Marie Collot d'Herbois et Jacques Billaud-Varenne entrent au Comité de Salut Public. Billaud-Varenne fait inscrire Philippe Egalité sur la liste des Girondins (avec lesquels il n'a pourtant aucun rapport).
Arrivée de Kléber et de l’armée de Mayence à Nantes.
samedi 7 septembre (21 fructidor an 1)
L’armée des « Carmagnoles », commandée par le général Carteaux, reprend Ollioules, à sept kilomètres à l’ouest de Toulon.
Arrivée à Saint-Etienne de Javogues, représentant en mission.
dimanche 8 septembre (22 fructidor an 1)
Début de la campagne de Houchard dans le Nord : il bat les Anglo-Hollandais duc d'York à Hondschoote et débloque Dunkerque.
lundi 9 septembre (23 fructidor an 1)
Décret de la Convention organisant l'armée révolutionnaire et en confiant le commandement à Ronsin.
Devant les abus, la Convention limite les réunions des sections parisiennes à deux par décades, votant par la même occasion le paiement de quarante sous d’indemnité pour les citoyens les plus pauvres qui assisteraient à ces séances.
mardi 10 septembre (24 fructidor an 1)
Premier départ de la prison de Bicêtre de 150 forçats pour le bagne de Brest.
mercredi 11 septembre (25 fructidor an 1)
Décret de la Convention sur le prix maximum des grains étendant les effets du décret du 4 mai 1793 à tous les pays.
L’avocat Jean Henri Voulland devient membre du Comité de sûreté générale.
jeudi 12 septembre (26 fructidor an 1)
Prise du Quesnoy par l’armée autrichienne.
samedi 14 septembre (28 fructidor an 1)
Bataille de Pirmasens : forte de 8 000 hommes et 58 canons, l’armée prussienne du duc Ferdinand de Brunswick a sévèrement battu le corps des Vosges de l’Armée française de Moselle, commandée par le général Moreaux (12 000 hommes, 36 canons), à 60 km à l’est de Sarrebruck [aujourd’hui en Rhénanie-Palatinat]. Les vaincus déplorent 1 800 morts et blessés et 225 prisonniers, les vainqueurs seulement 170 tués et blessés.
Marc Vadier entre au Comité de sûreté générale (il en profitera pour assouvir d’anciennes rancunes : plusieurs notables de l’Ariège seront guillotinés par ses soins).
dimanche 15 septembre (29 fructidor an 1)
La Convention supprime l’Université de Paris.
Les troupes du général Kléber délogent 400 Vendéens du village de Remouillé, au sud-est de Nantes.
lundi 16 septembre (30 fructidor an 1)
Défaite des Vendéens de Charrette à Montaigu.
L’armée de Mayence du général Kléber entre dans la ville de Clisson, au sud-est de Nantes (elle incendiera le château et plusieurs maisons en l’évacuant).
mardi 17 septembre (1er jour complémentaire an 1)
Loi des suspects votée par la Convention : le texte donne des suspects une définition tellement vaste qu’on date de ce jour le début de la Terreur. La loi permet d'arrêter « tous ceux qui doivent être considérés comme défavorables au régime nouveau ».
Nouvelle victoire française sur les Espagnols en Roussillon, à Peyrestortes : Perpignan est dégagé.
mercredi 18 septembre (2e jour complémentaire an 1)
En Vendée, Santerre est battu à Coron, et Duhoux à Pont-Barré.
Rétablissement d’un pouvoir révolutionnaire à Bordeaux et début de la Terreur dans cette ville sous l’impulsion des représentants en mission Tallien et Ysabeau. Les 28 sections bordelaises créent une municipalité provisoire jacobine de 56 membres, qui remplace les institutions en place.
Arrestation de Varlet.
jeudi 19 septembre (3e jour complémentaire an 1)
Les Vendéens Charette et Bonchamps, réunis près de Torfou, écrasent l'avant-garde du général Marceau (5 000 hommes commandés par Kléber). Les bleus laissent 2 000 morts.
Bataille de Boussay, au sud-est de Nantes, entre républicains et insurgés vendéens.
Début de la Terreur dans la Nièvre sous l’impulsion du représentant en mission Fouché.
Barthélémy Scherer est promu général de brigade.
vendredi 20 septembre (4e jour complémentaire an 1)
Jacques Thuriot démissionne du Comité de Salut public après s’être opposé à Robespierre.
Houchard, chassé de Ménin, est destitué : fin de sa campagne dans le Nord. Jourdan lui succède à la tête de l'armée du Nord.
Installation d'une municipalité jacobine au Havre. Installation des nouvelles autorités rennaises.
samedi 21 septembre (5 jour complémentaire an 1)
Les Autrichiens, sous les ordres de Clairfayt et de Cobourg, commencent le siège de Maubeuge défendu par 20 000 hommes.
Le Vendéen Charette bat Beysser à la deuxième bataille de Montaigu . Blessé, Beysser s’arrête à Aigrefeuille-sur-Maine.
Décret de la Convention rendant le port de la cocarde tricolore obligatoire pour les femmes.
dimanche 22 septembre (1er vendémiaire an 2)
Victoire des Espagnols à Truillas, dans les Pyrénées-Orientales.
Fausse manœuvre vendéenne de Saint-Fulgent.
lundi 23 septembre (2 vendémiaire an 2)
Carnot décrète la Levée en masse.
Le Comité de surveillance de Sète devient Comité de salut public.
jeudi 26 septembre (5 vendémiaire an 2)
Le maréchal et comte de Mailly est arrêté en son château de Mareuil (Pas-de-Calais).
Parution du premier numéro de l’Anti-Fédéraliste de Robespierre.
vendredi 27 septembre (6 vendémiaire an 2)
Le général Canclaux arrive avec son corps d'armée à Aigrefeuille-sur-Maine et il place son avant-garde au Pont de Remouillé.
Dominique Vandamme et le futur maréchal Augereau sont nommés généraux de brigade.
samedi 28 septembre (7 vendémiaire an 2)
Emission de deux milliards d’assignats.
dimanche 29 septembre (8 vendémiaire an 2)
Décret de la Convention instituant le maximum général des denrées de première nécessité mais aussi des salaires. Les hausses illicites sont punies de mort.
en septembre
Carnot fait mettre en réquisition toutes les matières premières nécessaires à la fabrication de la poudre.
Napoléon Bonaparte commande l'artillerie à Toulon.
Saint-André, chargé des Affaires Maritimes, est envoyé à Brest pour réorganiser la marine.
Carrier laisse la Normandie pour se rendre en mission à Rennes (puis à Nantes).
Le maréchal Nicolas Luckner, suspendue de ses fonctions depuis plusieurs mois, est arrêté à Metz et interné à Paris à la maison d’arrêt du Luxembourg.
Fermeture de l'Université de Toulouse.
mercredi 2 octobre (11 vendémiaire an 2)
Le girondin Pierre Vergniaud est décrété d’accusation et transféré à la conciergerie.
Début d’une politique de « déchristianisation ».
Décret de la Convention décidant le transfert de la dépouille de Descartes au Panthéon.
du mercredi 2 (11 vendémiaire) au vendredi 4 octobre (13 vendémiaire an 2)
Les décrets allongent la liste des produits soumis au maximum.
jeudi 3 octobre (12 vendémiaire an 2)
Décret de la Convention traduisant la reine devant le Tribunal révolutionnaire.
Nouvelles mises en accusation de députés de la Convention, portant à 136 le nombre de députés exclus de l’assemblée. Accusés d’être de connivence avec les girondins, les conventionnels Louis Gustave Le Doulcet de Pontéculant et Jacques Defermon sont décrétés d’accusation (Le Doulcet de Pontéculant passe en Suisse, tandis que Defermon se cache en Bretagne).
samedi 5 octobre (14 vendémiaire an 2)
Adoption par la Convention du calendrier révolutionnaire établi par Romme et Fabre d’Eglantine, traduisant une volonté de rupture politique mais aussi religieuse avec le passé : la Convention décrète que le point de départ de l'ère républicaine et le commencement de l'an I sont fixés à la date de la proclamation de la République, soit le 22 septembre 1792. La Convention décrète aussi la décimalisation du temps.
Carrier arrive à Nantes pour y exercer la « vengeance nationale » à l'aide de la Compagnie Marat et des Hussards américains ?
dimanche 6 octobre (15 vendémiaire an 2)
Le leader girondin Vergniaud est condamné à mort.
lundi 7 (16 vendémiaire) ou mardi 8 octobre (17 vendémiaire an 2)
Le conventionnel Ruhln déclare avoir détruit la Sainte Ampoule qui servait à oindre les rois de France à coups de marteau sur les degrés de la statue de Louis XV à Reims.
mardi 8 octobre (17 vendémiaire an 2)
Jourdan et Carnot font leur jonction à Guise.
En centre Bretagne, les habitants de Bignan, près de Pontivy, se soulèvent derrière Guillemot, surnommé « le roi de Bignan ».
L’aîné des frères Bonaparte, « Joseph Bonaparte (26 ans), profession commissaire du pouvoir exécutif des guerres », est initié à la franc-maçonnerie, en même temps que le conventionnel Salicetti, par la loge - très jacobine - la Parfaite Sincérité de Marseille.
mercredi 9 octobre (18 vendémiaire an 2)
Lyon capitule devant l'armée montagnarde et est renommé « Commune affranchie » (la répression menée par Couthon, Fouché et Collot d'Herbois fera plus de 15 000 victimes). Avec une poignée d’hommes, le chef des révoltés lyonnais, Louis François Perrein, comte de Précy, parvient à percer les lignes montagnardes et à gagner la Suisse
En Vendée, début des offensives de cinq colonnes républicaines en direction de Chatillon-sur-Sèvre (François-Joseph Westermann), Bressuire (Chalbos), Clisson (Kléber), Le Luc (Cordelier) et l'étang de Drillais (Huché). Le général en chef et organisateur de la répression républicaine est Louis-Marie Turreau.
A l’occasion de la cérémonie organisée en hommage aux deux « martyrs de la liberté », le marquis de Sade prononce le Discours aux mânes de Marat et de Le Peletier.
jeudi 10 octobre (19 vendémiaire an 2)
Après un discours de Saint-Just, le gouvernement se déclare révolutionnaire jusqu'à la Paix. Terreur. A partir de cette date, le Comité de salut public coordonne la politique des subsistances dans toute la France.
Fouché ordonne qu'on laïcise les convois funèbres et les cimetières à Nevers : destruction des emblèmes religieux dans les cimetières et inscription sur leurs portes de la devise « la mort est un sommeil éternel » (son exemple sera suivi à Paris).
Invasion de la principauté de Montbéliard par les troupes de la Convention.
Instauration à Bayonne d’un Comité de surveillance.
vendredi 11 octobre (20 vendémiaire an 2)
Danton se retire à Arcis-sur-Aube (Champagne).
nuit du vendredi 11 (20 vendémiaire) au samedi 12 octobre (21 vendémiaire an 2)
Charrette et ses 2 000 hommes se jettent du Gois sur Noirmoutier : capitulation de la garnison républicaine.
samedi 12 octobre (21 vendémiaire an 2)
Décret de la Convention ordonnant la destruction de Lyon et l’attribution à ce qui subsistera du nom de Ville-Affranchie.
Vers 15 heures, les révolutionnaires pénètrent dans la basilique royale de Saint-Denis : ils s’attaquent d’abord au monument funéraire du maréchal Turenne (dont la dépouille est mutilée), puis cassent un mur pour pénétrer dans le caveau des Bourbon. Le cercueil d’Henri IV est le premier à être éventré à coups de marteau.
dimanche 13 octobre (22 vendémiaire an 2)
Le comte autrichien von Wurmser force les lignes françaises à Wissembourg (Alsace).
lundi 14 octobre (23 vendémiaire an 2)
Procès de Marie-Antoinette devant le Tribunal révolutionnaire. Elle a comme avocat Guillaume Tronson du Coudray et Claude Chauveau-Lagarde). Chefs d'accusation : manœuvres en faveur des « ennemis extérieurs de la République » et complot pour allumer la guerre civile.
Un décret d’arrestation est lancé à Paris par le Comité de sûreté générale contre le riche Malouin Magon de la Balue, ancien fermier général, établi banquier à Paris, et ses complices contre-révolutionnaires supposés.
De retour dans la basilique royale de Saint-Denis, les révolutionnaires violent les cercueils royaux du caveau des Bourbon. Les corps des rois (Henri IV, Louis XIII, Louis XIV), reines et princes sont jetés dans une fosse. Les ouvriers et autres visiteurs prélèvent ici ou là des mèches de cheveux, des dents, des ongles, etc.
mardi 15 octobre (24 vendémiaire an 2)
Début de la bataille de Wattignies : Jourdan attaque les Autrichiens de Clairfayt qui assiègent Maubeuge. Dans la soirée, après un conseil de guerre, Jourdan et Carnot décident d’affaiblir leur centre et leur gauche pour concentrer le gros des forces sur la droite.
Servant dans l’armée des Pyrénées-Orientales, le général Turreau échoue à l’attaque du camp du Boulou.
Jean Bailly témoigne en faveur de Marie-Antoinette.
Début de l'attaque républicaine contre les Vendéens de Cholet.
mercredi 16 octobre (25 vendémiaire an 2)
Condamnée à mort, Marie-Antoinette est guillotinée à 12 h 15 à Paris. Long de 2,5 kilomètres, le trajet menant du cortège de la prison à l’échafaud, dressé avant l’entrée des Tuileries, a pris une heure et demie. L’ancienne reine de France avait 37 ans. Elle est ensevelie à côté de Louis XVI.
La profanation des tombes royales reprend à Saint-Denis à 7 heures du matin : 21 cercueils, dont ceux d’Henriette de France, de Philippe d’Orléans, de Charles V et de Jeanne de Bourbon, sont éventrés et leurs occupants balancés dans la fosse. De la chaux est déversée sur les dépouilles.
Seconde journée de la bataille de Wattignies : protégées par un épais brouillard, les troupes révolutionnaires désorganisent le dispositif autrichien.
400 Français qui s’étaient réfugiés à Boussu-lez-Walcourt [aujourd’hui à Froidchapelle, dans le Hainaut belge] ont été massacrés par 3 000 Autrichiens commandés par le major wallon Pessler.
Saint-Just part en mission aux armées : en premier à l’armée du Rhin.
L’officier Marceau, en service en Vendée, est promu général de brigade. Il n’a que vingt-quatre ans.
jeudi 17 octobre (26 vendémiaire an 2)
35 000 Vendéens sont écrasés à Cholet par les 32 000 soldats républicains de Kléber et Marceau. Le généralissime vendéen d'Elbée est mortellement blessé (et transporté à Noirmoutier, où, avant de mourir, il ordonne d'épargner 5 000 prisonniers bleus). Un autre chef vendéen, Lescure, est grièvement blessé. Dans ce contexte, un mot d'ordre s'impose : « à la Loire ».
Les Autrichiens Cobourg et Clairfayt se replient sur Mons : le département du Nord est reconquis, le siège de Maubeuge est levé. Wattignies marque le début du redressement militaire français.
Le représentant en mission dans les Pyrénées Claude Ysabeau, accompagné de Tallien et Baudot, reprend Bordeaux, qui s’était révoltée. Ils font une entrée solennelle dans la ville, escortés par les 1 650 hommes de l’armée révolutionnaire du général Frégéville.
vendredi 18 octobre (27 vendémiaire an 2)
La Rochejaquelein est nommé généralissime vendéen. Pour échapper à la mort, 100 000 Vendéens dont de nombreux civils, se réfugient au nord de la Loire, franchissant le fleuve entre Saint-Florent-le-Vieil et Varades, à l’est d’Ancenis, malgré l'opposition de La Rochejaquelein. Le chef vendéen Charles-Melchior Arthus, marquis de Bonchamps (33 ans), grièvement blessé à Cholet, meurt à Saint-Florent-le-Vieil (ou à Varades), non sans avoir gracié 5 000 prisonniers républicains auparavant. Rennes est placée en état de siège.
A Paris, la Convention charge David, Chenier, Fabre d'Eglantine et Romme, de lui présenter une nouvelle nomenclature de calendrier.
dimanche 20 octobre (29 vendémiaire an 2)
Répression générale contre les Enragés.
Jean Henri Voulland fait adopter par la Convention le décret qui autorise le Comité de sûreté générale à renvoyer directement les détenus devant le Tribunal révolutionnaire.
Décision des Vendéens d’essayer de rejoindre le port de Granville, en Normandie, pour être au contact de la flotte anglaise.
lundi 21 octobre (30 vendémiaire an 2)
Décret de la Convention prévoyant la déportation pour tout prêtre réfractaire dénoncé pour incivisme.
Prise de Château-Gontier par les Vendéens.
A Bordeaux, Ysabeau, Tallien et Baudot mettent en place une commission militaire, en fait un tribunal révolutionnaire : début de la Terreur dans la ville.
lundi 21 octobre (30 vendémiaire) ou mercredi 23 octobre (2 brumaire an 2)
La Rochejaquelein prend Laval : les Vendéens font leur jonction avec les troupes de Cottereau (Jean Chouan).
jeudi 24 octobre (3 brumaire an 2)
La nouvelle nomenclature de calendrier est adoptée.
vendredi 25 octobre (4 brumaire an 2)
A Nantes, des prêtres sont enfermés dans les cales du bateau la Gloire, transformé en prison flottante et ancré devant l’auberge de la Sécherie.
samedi 26 octobre (5 brumaire an 2)
La Rochejaquelein bat le général républicain Westermann à Entrammes : 5 000 morts.
Au sud-est de Lille, l’abbaye Saint-Calixte de Cysoing, fermée en août 1792 par les révolutionnaires, est ravagée par un incendie qui ne laisse que des ruines. Elle avait été fondée en 833.
dimanche 27 octobre (6 brumaire an 2)
Le général Pichegru est nommé général en chef de l'armée du Rhin.
lundi 28 octobre (7 brumaire an 2)
Décret de la Convention interdisant l’enseignement aux ecclésiastiques.
mercredi 30 octobre (9 brumaire an 2)
Condamnation à mort par le tribunal révolutionnaire des députés girondins : Charles Valazé (42 ans) se poignarde à mort. « Eh quoi ! tu trembles », lui dit Brissot, en le voyant frissonner. « Non, je meurs », lui répondit Valazé qui expire. Incorporé dans le procès des Girondins qui étaient pourtant ses adversaires, l’orléaniste Charles Alexis Brulart, marquis de Sillery est lui aussi condamné à mort.
Interdiction des clubs féminins.
Collot d’Herbois et Fouché ont envoyé à Lyon comme représentants en mission.
jeudi 31 octobre (10 brumaire an 2)
Exécution à Paris de 21 des 30 députés girondins arrêtés le 31 mai, parmi eux le journaliste Jacques Brissot (39 ans), et Pierre Vergniaud (40 ans). Autre exécuté ce jour à Paris (le premier d’ailleurs), le marquis de Sillery (56 ans).
Adoption du tutoiement dans la correspondance officielle du Comité de salut public.
Taxe de 9 millions sur les riches instituée à Strasbourg par Saint-Just.
en octobre
Le comte de Villaret de Joyeuse est nommé commandant de l’armée navale de Brest.
Charles Ronsin est promu général de division. Il est lié aux hébertistes.
Les envoyés Barras et Fréron amplifient la Terreur à Marseille ; destruction des bâtiments où ont siégé les sectionnaires.
Création de la pièce le Jugement dernier des rois, de Sylvain Maréchal.
dimanche 3 novembre (13 brumaire an 2)
Les Vendéens de La Rochejaquelein s’emparent de la ville de Fougères.
Mort du chef vendéen Lescure, blessé à Cholet le 17 octobre.
Exécution à Paris de la femme de lettres féministe Olympe de Gouges. Elle avait quarante ans.
lundi 4 novembre (14 brumaire an 2)
Les Vendéens prennent Fougères, ce qui leur permet d'attaquer Rennes ou Granville. Un conseil de guerre décide de marcher sur Granville, pour y recevoir l'aide des Anglais d'Hastings, comte de Moira (qui a sa base à Jersey).
Le général Turreau remplace Marceau à la tête de l’armée de l’Ouest.
Le colonel et chevalier de Saint-Georges, célèbre compositeur mulâtre, est arrêté ; il est accusé d’avoir détourné 100 000 livres pour payer ses dettes.
Le Havre devient Le Havre-Marat.
mardi 5 novembre (15 brumaire an 2)
Un rapport de Marie-Joseph Chénier envisage la création d'un culte national qui remplacerait le christianisme.
mercredi 6 novembre (16 brumaire an 2)
Ramené de Marseille à Paris, Philippe Egalité (46 ans) est jugé, condamné à mort et guillotiné dans la journée. Son fils Louis Philippe (20 ans) devient le nouveau duc d'Orléans.
Un décret de la Convention stipule que les municipalités sont libres de renoncer au culte catholique et peuvent, si elles le souhaitent, désaffecter les églises ; ainsi saint Blaise, patron de Ris-Orangis, est-il remplacé par Brutus.
La Commune fait du bonnet rouge la coiffure officielle de ses membres.
jeudi 7 novembre (17 brumaire an 2)
« Déprêtrisation » de presque tous les députés de la Convention.
du jeudi 7 (17 brumaire) au samedi 9 novembre (19 brumaire an 2)
Bataille de Hondschoote.
vendredi 8 novembre (18 brumaire an 2)
Menacées par la victoire française à Jemappes, les troupes autrichiennes évacuent la ville de Charleroi.
Exécution de Mme Manon Roland (39 ans), qui tenait un célèbre salon girondin. Avant d’être guillotinée, elle s'est écriée : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ».
La Convention décrète le tutoiement obligatoire dans les administrations.
dimanche 10 novembre (20 brumaire an 2)
Une seconde fête du culte de la Raison (la première le 10 août dernier) a lieu à Notre-Dame de Paris, désormais dénommée « temple de la Raison ». On construit dans le chœur de l’ex-cathédrale une montagne en bois peint sur laquelle se dresse le temple de la Raison éclairé par le flambeau de la Liberté. Les membres de la Commune, escortés d’un chœur de jeunes filles, s’installent au pied de la montagne. La déesse Raison, une actrice, Mlle Aubry, sort du temple et vient recevoir les hommages de l’assistance tandis que les chœurs entonnent l’Hymne à la Liberté. Cette croyance déplaît à Robespierre (porté vers l’Etre suprême), d’autant plus qu’elle émane des hébertistes et des dantonistes.
L’ancien maire de Paris Jean Sylvain Bailly est condamné à mort. Suicide du mari de Mme Roland, Jean-Marie.
Le général de brigade Marceau est promu général de division.
lundi 11 novembre (21 brumaire an 2)
Nouvelle taxe de cinq millions sur les riches de Nancy décrétée par Saint-Just.
mardi 12 novembre (22 brumaire an 2)
Les Français entrent dans Charleroi.
Prise d’Avranches par les Vendéens.
Commandée par Kléber, l’Armée de l’Ouest (16 000 hommes) fait sa jonction à Rennes avec l’Armée des Côtes de Brest (6 000 soldats).
Premier maire de Paris (1789-1791), Jean Sylvain Bailly est exécuté sur le Champ de Mars, « lieu de son crime ». Il avait 57 ans.
mercredi 13 novembre (23 brumaire an 2)
Premier échec des Vendéens devant Granville.
jeudi 14 novembre (24 brumaire an 2)
Nouvel échec vendéen devant Granville : retraite vers la Loire.
Décret de la Convention décidant le transfert des restes de Marat au Panthéon.
vendredi 15 novembre (25 brumaire an 2)
A Toulon, les Anglais repoussent les Français.
Suppression des loteries jugées immorales par la Convention.
Ayant appris l’exécution, une semaine auparavant, de son épouse, l’ancien ministre girondin Jean-Marie Roland de La Platière (59 ans) se perce le cœur avec sa canne épée, dans son refuge de Rouen.
La Convention a officiellement réhabilité le chevalier de La Barre, un jeune noble de 20 ans torturé et exécuté en 1766 pour le « crime » de blasphème.
Décès à Pouillé-les-Coteaux, près d’Ancenis, de l’abbé Thoby, noyé par des révolutionnaires.
Délégué à la Convention, le marquis de Sade est chargé de rédiger et d'y lire, en présence de Robespierre qui déteste l’athéisme et les mascarades antireligieuses, une pétition sur l’abandon des « illusions religieuses » au nom de six sections.
samedi 16 novembre (26 brumaire an 2)
Installation de la Société populaire Vincent-la-Montagne, à l’église Sainte-Croix de Nantes. Carrier fait un violent discours contre les prêtres. Il est acclamé et plusieurs prêtres, dont Minée, abjurent publiquement.
nuit du samedi 16 (26 brumaire) au dimanche 17 novembre (27 brumaire an 2)
Première noyade organisée à Nantes par Lamberty et son adjoint Fouquet, trois heures après le violent discours de Carrier : sans se douter de ce qui les attend, 90 prêtres réfractaires (dispensés de déportation à cause de leur âge et de leurs infirmités), qui étaient enfermés dans les cales de la galiote la Gloire sont transférés, liés deux par deux, sur la gabare voisine qui est coulé. Quatre prêtres ont cependant réussi à se détacher et à s’enfuir (trois seront récupérés et noyés la nuit suivante).
dimanche 17 novembre (27 brumaire an 2)
Arrestation de partisans de Danton sur accusation de Robespierre.
Guimberteau instaure une nouvelle commission militaire à Tours, présidée par Bassereau.
lundi 18 novembre (28 brumaire an 2)
Bataille de Pontorson : revenant de Granville, les 25 000 Vendéens de La Rochejaquelein battent dans le sud de la Manche les 4 400 soldats d’Auguste Joseph Tribout. Les républicains déplorent 100 morts, 200 blessés et la perte de leurs 14 canons
Les républicains Canuel et Amey sont envoyés occuper Fougères. Sur place a lieu le même jour un massacre de prisonniers vendéens, dont des femmes.
Le montagnard Billaud-Varenne emploie le mot « terreur » à la Convention : il différencie l’ancienne terreur exercée par les tyrans sur le peuple de la nouvelle terreur imposée pour « venger la nation de ses ennemis ».
mardi 19 novembre (29 brumaire an 2)
Les biens des accusés sont déclarés nationaux, même avant le procès (pour empêcher les donations entre vifs faites par les accusés surs d'être mis à mort).
mercredi 20 novembre (30 brumaire an 2)
Danton, qui vivait retiré à Arcis-sur-Aube (Champagne), est de retour à Paris. Il commence à faire campagne pour la paix et propose « l’indulgence » et la réconciliation nationale.
Parodie de culte catholique à la Convention par une délégation de la section de l’Unité accoutrée d’habits sacerdotaux.
du mercredi 20 (30 brumaire) au jeudi 21 novembre (1er frimaire an 2)
Dans le nord de l’Ille-et-Vilaine, la région de Dol-de-Bretagne devient pour trois jours le cœur de la guerre contre les Vendéens : la ville de Dol elle-même est, au lieu-dit la Motte du Vieux Gibet, le théâtre d’un combat entre les troupes républicaines commandées par Westermann, Marceau et Kléber, et l’armée royaliste en retraite de la Rochejacquelein.
jeudi 21 novembre (1er frimaire an 2)
Les Vendéens battent le général républicain Rossignol à Antrain (nord-est de l’Ille-et-Vilaine).
vendredi 22 novembre (2 frimaire an 2)
Les Vendéens remportent à Trans [-la-Forêt], au sud-est de Dol, un succès sur les Républicains.
samedi 23 novembre (3 frimaire an 2)
Bataille de Loano (général Massena).
La Commune de Paris fait fermer et réquisitionner toutes les églises de la capitale. Le mouvement se répand en province. Les églises qui ne sont pas détruites sont transformées en prisons, en hôpitaux, en temple de la Raison. Les objets du culte sont pareillement réquisitionnés : ainsi que les cloches qui serviront à fondre des canons. La célébration des messes privées est interdite sous peine d'emprisonnement.
dimanche 24 novembre (4 frimaire an 2)
La nouvelle nomenclature de calendrier est promulguée par décret, en vigueur jusqu'au 1er janvier 1806. Mise en place de l'heure républicaine.
lundi 25 novembre (5 frimaire an 2)
Expulsion des centres de Mirabeau du Panthéon.
jeudi 28 novembre (8 frimaire an 2)
Jean-Charles Bernardin-Charlot de la Granville n'a plus la charge (qu'il tenait depuis 1785) du port et du département maritime de Rochefort (intendant de marine).
vendredi 29 novembre (9 frimaire an 2)
Antoine Barnave (32 ans), arrêté en août 1792 et oublié depuis dans une prison de Grenoble, est guillotiné à Paris.
Turreau est nommé à la tête de l’armée de la Convention en Vendée.
nuit du samedi 29 (9 frimaire) au dimanche 30 novembre (10 frimaire an 2)
A Toulon, l’officier Claude-Victor Perrin (futur maréchal de France Victor) enlève les retranchements qui couronnent les hauteurs dites du mont Faron.
dimanche 30 novembre (10 frimaire an 2)
En Haute-Garonne, les révolutionnaires investissent la cathédrale Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges pour s’emparer de l’argenterie (les reliques de saint Bertrand ont été mises à l’abri).
en novembre
Desmoulins dénonce Hébert comme agent de l'ennemi.
Marceau devient général de l'armée républicaine après plusieurs victoires sur les Vendéens.
Angoulême prend le nom de « Montagne-Charente ».
lundi 2 décembre (12 frimaire an 2)
François-Joseph Lefebvre (futur maréchal de France) est nommé général de brigade.
du mardi 3 (13 frimaire) au mercredi 4 décembre (14 frimaire an 2)
Echec des Vendéens pour prendre Angers et franchir la Loire. Ils se retirent en désordre vers Le Mans.
mercredi 4 décembre (14 frimaire an 2)
Organisation du gouvernement révolutionnaire.
Début des exécutions à la mitraille de Lyon, commandés par Fouché.
D’abord rallié à la Révolution, l’amiral Armand de Coetnempren, comte de Kersaint, est guillotiné à Paris. Il avait 51 ans.
Arrestation du journaliste Richer-Serizy, lié à Desmoulins.
jeudi 5 décembre (15 frimaire an 2)
Le général Marceau est nommé commandant en chef par intérim de l’Armée de l’Ouest.
Rabaut Saint-Etienne (50 ans) est guillotiné à Paris comme girondin.
Parution du premier numéro du Vieux Cordelier, journal rédigé part Camille Desmoulins. Organe de la campagne pour la paix extérieure et intérieur de Danton, il prêche la clémence et critique les partisans de la Terreur.
Par ordre du département de police de la Commune de Paris, le marquis de Sade est arrêté pour « modérantisme ».
Le crâne du cardinal de Richelieu, enlevé de son tombeau de l’église de la Sorbonne, est remis au Breton Nicolas Armez, de Plourivo (près de Paimpol).
vendredi 6 décembre (16 frimaire an 2)
Décret donnant au gouvernement révolutionnaire une armature juridique et à la République une Constitution provisoire.
Bataille de Geisberg.
samedi 7 décembre (17 frimaire an 2)
Bataille du Bois-de-Céné, dans le nord-ouest de la Vendée : ayant échappé au massacre de l’île de Bouin, les forces royalistes de François-Athanase de Charrette (entre 1 000 et 1 500) hommes mettent en déroute près de l’abbaye de l’Ile-du-Chauvet (entre Bois-de-Céné et Châteauneuf) un convoi de munitions républicain escorté par 300 soldats. Les Vendéens parviennent à disparaître dans le bocage à l’arrivée de renforts bleus.
dimanche 8 décembre (18 frimaire an 2)
Les Vendéens de La Rochejaquelein battent le général Westermann à La Flèche.
Accusée de complot royaliste, la comtesse Jeanne Du Barry est guillotinée à Paris. L’ancienne maîtresse du roi Louis XV avait 50 ans.
Sur ordre du député du Cantal représentant de la Convention, on « désencombre » les prisons en noyant 5 000 détenus dans la Loire (où ?).
Mort en Vendée de Joseph Bara, jeune palefrenier abattu par des voleurs de chevaux (Robespierre organisera son culte comme celui d'une victime de la barbarie royaliste).
Le marquis de Sade est incarcéré aux Madelonnettes comme suspect.
mardi 10 décembre (20 frimaire an 2)
Les Vendéens arrivent au Mans.
Inauguration dans la cathédrale de Tours du temple de la Raison par les autorités et les membres de la société populaire.
nuit du jeudi 12 (22 frimaire) au vendredi 13 décembre (23 frimaire an 2)
Les généraux Marceau et Westermann écrasent les Vendéens près du Mans. Ces derniers se retirent vers Laval, puis la Bretagne.
vendredi 13 décembre (23 frimaire an 2)
Soutenus par des mercenaires portugais, les Espagnols lancent une offensive pour s’emparer de Collioure.
nuit du samedi 14 (24 frimaire) au dimanche 15 décembre (25 frimaire an 2)
A Nantes, Goullin et la Compagnie Marat noient 129 détenus à la prison du Bouffay, en majorité pour de petits délits de droit commun.
dimanche 15 décembre (25 frimaire an 2)
Camille Desmoulins dénonce la « grande folie » de vouloir exterminer tous les ennemis de la République par la guillotine : « Chaque mort sur l’échafaud créera 10 ennemis de sa famille ou ses amis ». « Je suis certain, au contraire, que la liberté serait consolidée et l’Europe vaincue si vous aviez un comité de clémence ».
lundi 16 décembre (26 frimaire an 2)
Ultime essai vendéen à Ancenis : échec. Retrait vers l’Ouest.
mardi 17 décembre (27 frimaire an 2)
La Convention décrète d’arrestation Maillard et les hébertistes Vincent et Ronsin (général de division).
mercredi 18 décembre (28 frimaire an 2)
Le général Dugommier (remplaçant de Jean-François Carteaux), aidé du capitaine Bonaparte (chef de l'artillerie), reprend Toulon aux Anglais. Le nom de la ville est changé en Port-la-Montagne.
Combat naval de Toulon : les Français perdent treize navires, dont six sont capturés par les Anglais. Parmi eux la frégate Lutine (coulée en 1799 ; sa cloche sera récupérée et installée à la Lloyds de Londres).
jeudi 19 décembre (29 frimaire an 2)
Une grande fête des Victoires est célébrée à Paris : le défilé est composé de 14 chars symbolisant les 14 armées de la Révolution, portant chacun 12 soldats et 40 jeunes filles. Les membres de la Convention viennent ensuite, puis le char de la Victoire avec devant le faisceau national et derrière la statue de la Victoire. Le cortège part des Tuileries pour les Invalides, où se dresse le Temple de l’Humanité, puis pour le Champ-de-Mars. Arrivées là, les jeunes filles descendent et déposent des branches de lauriers entre les mains des soldats défenseurs de la patrie. Un hymne sur la prise de Toulon est alors chanté, ainsi que le Chant des victoires (musique de Méhul, paroles de Marie-Joseph Chénier).
Décret Bouquier proclamant « l’instruction laïque et obligatoire » pour une période de troisn ans pour les enfants de 6-8 ans, garçons et filles.
vendredi 20 décembre (30 frimaire an 2)
André Masséna et Pierre-Dominique Garnier sont promus généraux de division. Par ailleurs, grièvement blessé au siège de Toulon, l’officier Claude Victor (futur maréchal de France) est promu général de brigade à titre provisoire par les représentants du peuple.
du vendredi 20 (30 frimaire) au lundi 23 décembre (3 nivose an 2)
Exécutions de Toulon commandées par Barras : 800 fusillés sans jugement.
dimanche 22 décembre (2 nivôse an 2)
Les restes de l’armée vendéenne en déroute, avec de nombreux civils dans son sillage, traversent le territoire de Bouvron, à cinquante kilomètres au nord-ouest de Nantes.
Napoléon Bonaparte est promu général de brigade.
lundi 23 décembre (3 nivôse an 2)
Les restes de l’armée vendéenne sont vaincus à Savenay, au nord-ouest de Nantes, par les généraux Marceau et Westermann : 15 000 morts sur 18 000 hommes ; les prisonniers, hommes ou femmes, sont conduits à Nantes, dans l’ancien entrepôt des Cafés, à 100 mètres de la Loire (la « baignoire nationale », selon Carrier). Les noyades (800 noyés ce jour même : le plus grand nombre en un seul jour ; 4 500 en tout) sont organisées par l’ouvrier carrossier Lamberty, promu adjudant général par Carrier. Les exécutions par fusillades (1 641 fusillés) auront lieu dans les carrières de Gigant, toutes proches. Westermann peut écrire à la Convention : « Il n’y a plus de Vendée. Je viens de l’enterrer dans les marais de Savenay. J’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux et massacré les femmes. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé ».
mardi 24 décembre (4 nivôse an 2)
Le général Pichegru est vainqueur à Wissembourg.
Décret de la convention débaptisant Toulon en Port-la-Montagne.
mercredi 25 décembre (5 nivôse an 2)
Rapport de Robespierre à la Convention sur les principes du gouvernement révolutionnaire. Par ailleurs, pour ne pas rompre avec l’aile dure de la majorité montagnarde, il prend ses distances avec Danton.
Décret excluant « les individus nés en pays étranger du droit de représenter le peuple français ».
Après s’être distingué en Vendée et dans les Pyrénées, Augereau, futur maréchal de Napoléon, est nommé général de division. Même promotion pour Dominique de Pérignon.
vendredi 27 décembre (7 nivôse an 2)
Les Espagnols, et leurs alliés portugais, s’emparent de Collioure.
Fin des exécutions de Lyon : 1 876 condamnés ont été mitraillés dans la plaine des Brotteaux sur ordre de Fouché.
samedi 28 décembre (8 nivôse an 2)
Exécution de l’ancien ministre Lebrun et de Dietrich qui fut maire de Strasbourg.
Joseph Bara, tué il y a 20 jours en Vendée, est enseveli au Panthéon.
Levée à Rennes de l’état de siège, en vigueur depuis le 18 octobre.
Un décret raccourcit le délai nécessaire avant un remariage après divorce.
dimanche 29 décembre (9 nivôse an 2)
Herault de Séchelles (belliciste et annexionniste), dénoncé par Camille Desmoulins comme agent de l'ennemi jouant la politique du pire, démissionne du Comité de Salut Public.
lundi 30 décembre (10 nivôse an 2)
Fête de la Raison à la cathédrale de Rouen.
en décembre
En Vendée, 300 femmes sont massacrées à l'arme blanche au Bois de Beaurepaire.
Cloots (belliciste et annexionniste) est dénoncé par Desmoulins comme agent de l'ennemi jouant la politique du pire. Desmoulins est chassé du Comité de Salut Public.
Mathelin présente sa pièce Marat dans le souterrain des Cordeliers ou la Journée du 10 août.
Création par la Convention d’un comité de défense générale de 24 membres.
Le conventionnel Louis Legendre propose que le corps de Louis XVI soit découpé en 83 morceaux qui seraient envoyés dans les 83 départements pour servir de fumier aux 83 arbres de la Liberté.
mercredi 2 janvier (13 nivôse an 1)
Pour mettre les années de l’ère nouvelle en concordance avec le calendrier en usage, la Convention décrète que l’an II commencerait le 1er janvier 1793.
vendredi 4 janvier (15 nivôse an 1)
Rejet de la motion Salle en faveur de l’appel au peuple.
samedi 5 janvier (16 nivôse an 1)
Par une lettre célèbre publiée dans le Journal de Paris, le duc d’Orléans, Philippe-Egalité, démissionne du Grand Orient de France, loge maçonnique dont il était le Grand Maître.
lundi 7 janvier (18 nivôse an 1)
Clôture des débats du procès du roi à la Convention.
mercredi 9 janvier (20 nivôse an 1)
L’aéronaute français Jean-Pierre Blanchard est la première personne à voler en ballon aux Etats-Unis.
du vendredi 11 (22 nivôse) au samedi 12 janvier (23 nivôse an 1)
Manifestation à Rouen en faveur de Louis XVI sur la place de la Rougemare. Ses promoteurs sont condamnés par le tribunal révolutionnaire.
samedi 12 janvier (23 nivôse an 1)
Manifestation en faveur du roi à Paris lors de la représentation de L’Ami des lois de Laya au Théâtre de la Nation [la Comédie-Française].
dimanche 13 janvier (24 nivôse an 1)
Assassinat à Rome de l’ambassadeur de France, Hugon de Bassville, par une foule hostile aux idées révolutionnaires.
mardi 15 janvier (26 nivôse an 1)
Premier vote sur le jugement du roi à la Convention. Deux questions sont posées : « Louis Capet, ci-devant roi des Français, est-il coupable de conspiration contre la liberté et d'attentat contre la sûreté de l'Etat ? » : sur 749 conventionnels, 691 oui, 31 absents et 27 abstentions. « Le jugement sera-t-il soumis à la ratification du peuple réuni dans les assemblées primaires ? » : 287 oui, 424 non, 28 absents et 20 abstentions.
mercredi 16 janvier (27 nivôse an 1)
A partir du vingt heures du soir, nouvelle question à la Convention sur la peine encourue par Louis XVI : l'appel nominal des députés commencent à vingt heures, le vote se poursuivant le lendemain.
jeudi 17 janvier (28 nivôse an 1)
A 20 h, fin du vote sur la peine de Louis XVI, sous la pression d’un public déchaîné : 721 votants sur 745 membres (1 mort, 6 malades, 2 absents sans cause, 11 par commission, 4 dispensés) ; 366 députés sont pour la mort du roi (dont son cousin Philippe Egalité), 319 pour la détention jusqu'à la fin de la guerre et bannissement après la paix, 2 pour les fers, 34 pour la mort avec clause restrictive (1 pour une possibilité de commutation, 23 pour une discussion sur l'époque de l'exécution, 8 pour le sursis jusqu'à l'expulsion des Bourbons). La mort n’a été votée que par une majorité de 5 voix, alors que 13 votes pour la mort étaient nuls : Saint-Just âgé de moins de 25 ans ; 4 députés non inscrits, 4 suppléants n'ayant pas le droit de vote, 3 députés ayant voté après s'être récusés.
vendredi 18 janvier (29 nivôse an 1)
Nouveau décompte nominal demandé par des modérés : 721 votants ; 361 pour la mort sans condition, 26 pour la mort avec l'amendement Mailhe (discussion sur l'époque de l'exécution), 44 pour la mort avec diverses modalités de sursis, 290 pour d'autres peines (détention, bannissement, fers). Vergniaud ajoutant aux 361 votes inconditionnels les 26 favorables à l'amendement Mailhe, annonce 387 pour la mort.
samedi 19 janvier (30 nivôse an 1)
Nouveau vote avec appel nominal : « Sera-t-il sursis à l'accusation du jugement de Louis Capet ».
nuit du samedi 19 (30 nivôse) au dimanche 20 janvier (1er pluviôse an 1)
A deux heures, fin du vote sur le sursis de la peine de mort du roi : sur 690 suffrages, 310 pour, 380 contre.
dimanche 20 janvier (1er pluviôse an 1)
Garde constitutionnel de Louis XVI, Pierre Nicolas Marie de Pâris poignarde à mort Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau (qui a voté la mort du roi) au café Février, situé au sous-sol de la galerie de Valois (boutiques du Palais Royal). Pâris se suicidera avant d'être arrêté à Forges-les-Eaux.
lundi 21 janvier (2 pluviôse an 1)
A 10 h 22, Louis XVI est guillotiné par Sanson place de la révolution (aujourd'hui place de la Concorde). S’adressant à la foule, ces derniers mots ont été : « messieurs, je suis innocent de toute ce dont on l’inculpe. Je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français ». Mais les tambours de la Garde nationale, commandés par Antoine Santerre, ont couvert sa voix. L'ancien roi de France avait 39 ans. Pour éviter toute tentative de sauvetage royaliste (comme le projet du baron de Batz) 80 000 hommes avaient été disposés le long des rues (quelques arrestations ont lieu). Le souverain déchu est enterré au cimetière de la Madeleine (aujourd'hui boulevard Haussmann).
mardi 22 (3 pluviôse) ou mercredi 23 janvier (4 pluviôse an 1)
Violemment attaqué par la Montagne, le ministre de l’Intérieur Jean-Marie Roland de La Platière démissionne.
mercredi 23 janvier (4 pluviôse an 1)
Londres apprend la mort du roi de France Louis XVI. Le gouvernement britannique somme l’ambassadeur de France, Chauvelin, de quitter le pays.
jeudi 24 janvier (5 pluviôse an 1)
Rupture des relations diplomatiques entre la France et l’Angleterre.
Des funérailles grandioses sont organisées au Panthéon pour Le Peletier de Saint-Fargeau.
dimanche 27 janvier (8 pluviôse an 1)
Le Canadien Jean Basset présente un mémoire à la Convention nationale française dans lequel il demande la reconquête du Canada par la France.
lundi 28 janvier (9 pluviôse an 1)
Enfermé au Temple, le dauphin Louis (8 ans), fils de Louis XVI, est proclamé roi (Louis XVII) par les immigrés ; son oncle le comte de Provence devient régent et son autre oncle le comte d'Artois lieutenant général du royaume.
fin janvier
Vivant en exil à Londres, Talleyrand reçoit l’ordre de quitter la Grande-Bretagne. Il prend la mer pour les Etats-Unis.
Henri de Rochegude est chargé de l’inspection des côtes et des ports.
mercredi 30 janvier (11 pluviôse an 1)
Ayant appris la mort du roi, le comploteur monarchiste Armand Tuffin, marquis de La Rouerie, dit « colonel Armand », déjà malade, succombe à 4 h 30 du matin à une congestion au château de La Guyomarais, à Saint-Denoual, près de Lamballe (Côtes-du-Nord). Il avait 41 ans.
jeudi 31 janvier (12 pluviôse an 1)
Proclamation de l’annexion du comté de Nice par la Convention. Danton y réclame également l’annexion de la Belgique.
en janvier
A Paris, l’ancienne léproserie Saint-Lazare est transformée en prison.
de janvier à février
Expédition de Sardaigne : Bonaparte parvient à occuper l’îlot San Stefano et à placer ses canons face au fort de la Maddalena. Mais la corvette chargée du débarquement, en pleine mutinerie, fait demi-tour et le laisse en plan. L’échec est imputé à Paoli.
vendredi 1er février (13 pluviôse an 1)
La France déclare la guerre à l’Angleterre et au stathouder de Hollande.
Emission de 800 millions d’assignats.
lundi 4 février (16 pluviôse an 1)
Démission du maire girondin de Paris, Nicolas Chambon de Montaux, suite à des protestations suscitées par l’interdiction de L’Ami des lois, pièce de Laya.
Nommé par la Convention, le général Beurnonville succède à Pache comme ministre de la Guerre.
Le comté de Nice devient le département des Alpes-Maritimes.
mardi 5 février (17 pluviôse an 1)
Condamné à six ans de prison en 1775, le navigateur Yves de Kerguelen est réintégré dans les cadres de la marine après pétition de la Société populaire de Brest.
mercredi 6 février (18 pluviôse an 1)
Décès à Paris du dramaturge italien Carlo Goldoni, à l’âge de 86 ans. Ruiné par la Révolution, il est mort dans la misère.
vendredi 8 février (20 pluviôse an 1)
Occupation du duché allemand des Deux-Ponts par les troupes françaises.
mardi 12 février (24 pluviôse an 1)
Pétition des sections de Paris par Jacques Roux et demandant à la Convention une loi sur les subsistances. Hostilité de Marat et de Robespierre à cette pétition.
jeudi 14 février (26 pluviôse an 1)
Les Montagnards reprennent la commune de Paris. Le maire est Pache, le procureur Chaumette, le substitut Hébert ; sous le nom de « triumvirat », ils font de la municipalité un foyer d'insurrection (cinquième commune), dominée par un « comité central des 33 sections » siégeant à l'Archevêché, et intervenant constamment dans la salle de la Convention.
Annexion à la France de la principauté de Monaco. Honoré III et sa famille sont emprisonnés.
Décret de la Convention rattachant à la France l’ancien comté allemand de Sarrewerden [aujourd’hui dans le département du Bas-Rhin].
Création de trois ordonnateurs des ports à Saint-Domingue, à la Martinique et à l’île de France (Maurice).
vendredi 15 février (27 pluviôse an 1)
Projet de Constitution présenté à la Convention par Condorcet.
samedi 16 février (28 pluviôse an 1)
Dissolution par la Convention de son comité de Constitutions.
dimanche 17 février (29 pluviôse an 1)
Invasion de la Hollande par Dumouriez.
lundi 18 février (30 pluviôse an 1)
Echec d’une tentative de débarquement en Sardaigne de la flotte de Toulon.
dimanche 24 février (6 ventôse an 1)
Décret de levée de 300 000 soldats. Décret d’amalgame de deux bataillons de volontaires et d’un bataillon de ligne en une demi-brigade.
Les troupes françaises conquièrent Breda sans résistance.
Pour la première fois, un Parlement démocratique est élu en Allemagne : seuls les hommes de 130 villes et villages de la République de Mayence (sœur de la République française) ont pu participer au scrutin organisé par le général Custine pour désigner les membres de la Convention nationale rhéno-germanique.
lundi 25 février (7 ventôse an 1)
Pillage d’épiceries à Paris.
du lundi 25 (7 ventôse) au mardi 26 février (8 ventôse an 1)
Quinze soldats républicains, dirigés par Lalligand-Morillon, investissent le château de La Guyomarais, à Saint-Denoual (Côtes-du-Nord), pour retrouver la dépouille du marquis de La Rouërie. La famille de La Guyomarais, leurs domestiques et trois médecins qui avaient soigné le marquis sont arrêtés (et transférés à Rennes). Le corps de La Rouërie est exhumé et décapité.
mardi 27 février (9 ventôse an 1)
Bataille de Maëstricht (Pays-Bas).
mercredi 28 février (10 ventôse an 1)
On sonne le tocsin sur la côte léonarde (nord Finistère), une escadre anglaise à la poursuite d'un corsaire français, se rapprochant de la côte. Le corsaire mouille à Sieck, les Anglais s'éloignent.
en février
Nomination d’une commission d’enquête de la Convention sur le Corse Paoli.
vendredi 1er mars (11 ventôse an 1)
Décret de la Convention annexant la Belgique.
Bataille d’Aldenhoven. Dans le nord-ouest de l’Allemagne, les 39 000 Autrichiens du prince Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld et de l’archiduc Charles de Teschen écrasent les 9 000 Français du général René Joseph de Lanoue à 20 kilomètres, au nord-est d’Aix-la-Chapelle. Les vaincus déplorent la perte de 2 000 hommes, plus 300 prisonniers, 7 canons et 2 drapeaux saisis, alors que du côté des vainqueurs seulement 50 hommes ont été perdus. Cette défaite va entraîner la fin du siège de Maastricht par les Français.
dimanche 3 mars (13 ventôse an 1)
Début d’insurrection royaliste en Bretagne.
lundi 4 mars (14 ventôse an 1)
Emeute à Cholet contre la levée des « volontaires ».
mardi 5 mars (15 ventôse an 1)
Nouveau retour des troupes autrichiennes à Liège. Les Autrichiens reprennent également Roermond aux Français.
jeudi 7 mars (17 ventôse an 1)
Déclaration de guerre à l'Espagne : sont ainsi coalisés contre la France, l'Autriche, la Prusse, l'Empire, l'Angleterre, la Hollande, l'Espagne, les Deux-Siciles, le Portugal, les Etats de l'Eglise et la Sardaigne.
Annexion du canton de Porrentruy (partie catholique de l'ancien évêché suisse de Bâle), qui devient le département du Mont-Terrible.
Première décapitation à Rouen.
Abolition du droit de tester.
vendredi 8 mars (18 ventôse an 1)
Dissolution à Bordeaux du Club national pour « maratisme ».
Conséquence de la déclaration de guerre à l’Angleterre, l’université de Douai est fermée ; les bénédictins partent pour l’exil outre-Manche.
samedi 9 mars (19 ventôse an 1)
Deux représentants par groupe de deux départements, soit 41 paires de représentants en mission, sont envoyés surveiller l’application de la levée en masse.
dimanche 10 mars (20 ventôse an 1)
Réinstauration du tribunal révolutionnaire, malgré l'opposition des Girondins. Fouquier-Tinville est nommé accusateur public du tribunal criminel.
La révolte débute dans le district de Clisson, au sud-est de Nantes.
Echec d’une insurrection organisée par les Enragés à Paris.
lundi 11 mars (21 ventôse an 1)
A Machecoul, les troupes royalistes vendéennes massacrent quelque 300 soldats républicains. Plusieurs autres révoltes en Vendée lors du recensement pour la levée en masse des 300 000 hommes, notamment dans le Choletais et à Challans. Autres troubles publics armés à Saint-Florentin-le-vieil (Maine-et-Loire) à cause de cette levée d'hommes.
Violentes émeutes à Poitiers lors des opérations de recrutement.
Création au Théâtre Feydeau, à Paris, d’Eugène, ou la Piété filiale, opéra en trois actes d’Henri-Montan Berton, sur un livret d’Avrigny.
mardi 12 mars (22 ventôse an 1)
Le chevalier Spinaud de Bois-Huguet prend la tête des insurgés vendéens. L’insurrection atteint Saint-Florent et Tiffauges.
Dans une lettre, le général Dumouriez accuse l’Assemblée d’être responsables de ses défaites.
mercredi 13 mars (23 ventôse an 1)
Une partie de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Inférieure [Loire-Atlantique] est un état d’insurrection. Rennes est parcourue par des bandes d’émeutiers. A leur tour, les paysans de plusieurs districts situés l’ouest et au nord-ouest de Nantes (Guérande, Savenay, Muzillac, Pontchâteau) se révoltent contre la levée en masse tandis que sur la rive sud de la Loire, à l’ouest de Nantes, entre 1 500 à 2 000 paysans, sous les ordres de Danguy de Vue, tentent de pénétrer de force dans Paimboeuf, à l’ouest de Nantes, avant d’être arrêtés et dispersés par la garde nationale.
Le Vendéen Cathelineau s'empare de Chemillé. L’insurrection touche Saint-Fulgent, Beaupréau et Montaigu.
Création d’un Comité central montagnard à Marseille.
jeudi 14 mars (24 ventôse an 1)
Prise de Cholet et de la Roche-sur-Yon par les Vendéens ; ralliement de Charette.
A Vannes, la garnison s’oppose aux paysans et Penn-braz. Par ailleurs, une vingtaine de membres de la garde nationale de Pontivy sont massacrés à Pluméliau, au sud de Pontivy.
vendredi 15 mars (25 ventôse an 1)
A l’occasion du tirage au sort, entre 5 000 et 6 000 paysans du voisinage mené par René de Guiheneuf envahissent le bourg de la Roche-Bernard, défendue par 115 à 200 hommes. Les combats font 22 morts dans les rangs des républicains, dont M. Sauveur, président du district, et le procureur syndic Le Floch du Cosquer. Tenant de se replier vers la Vilaine, les défenseurs survivants sont interceptés par un deuxième groupe d’insurgés venus des communes d’Arzal, Marzan, Péaule, Muzillac, Ambon et Noyal-Muzillac. Ils sont capturés et enfermés dans la ville, livrée au pillage (deux prisonniers seront exécutés).
Au sud-est de Nantes, les Vendéens occupent Clisson après une faible résistance.
Dans les Pays-Bas autrichiens [Belgique], l’armée impériale du prince de Cobourg, parti de Maastricht pour rejoindre Bruxelles, se retrouve face à l’armée française du général Dumouriez, établie à Tirlemont.
samedi 16 mars (26 ventôse an 1)
Pseudo-attentat contre le député Léonard Bourdon, légèrement blessé à coups de baïonnette lors de son passage à Orléans. La ville est déclarée « suspecte : envoi de conventionnels en mission.
dimanche 17 mars (27 ventôse an 1)
En centre Bretagne, les insurgés bretons échouent devant Pontivy en laissant 400 morts.
Gigot d'Elbée se rallie au mouvement vendéen.
La municipalité de Tours en appelle à la délation.
Elus le 24 février sous la protection française, les députés de la Convention rhéno-germanique se réunissent pour la première fois dans l’hôtel de l’ordre teutonique de Mayence [aujourd’hui siège du Landtag de Rhénanie-Palatinat].
dimanche 17 (27 ventôse) ou mardi 19 mars (29 ventôse an 1)
Les Vendéens prennent Noirmoutier.
lundi 18 mars (28 ventôse an 1)
Malgré leur enthousiasme, les 45 000 Français indisciplinés et mal préparés du général Dumouriez sont battus à Neerwinden, dans le Brabant (entre Bruxelles et Liège), par les 39 000 Impériaux plus professionnels de Frédéric de Saxe-Cobourg-Gotha. Les vaincus déplorent 2 500 morts ou blessés et 1 500 prisonniers, les vainqueur 2 000 tués ou blessés. Cette défaite marque la perte des Pays-Bas autrichiens par la France (et le prélude à la défection de Dumouriez).
Décret de la Convention punissant de mort tout partisan de la loi agraire ou de théories subversives sur la propriété. Les Enragés sont clairement visés.
Affrontements à Lyon entre partisans et adversaires de la Révolution.
Deux représentants en mission, les conventionnels Tallien et Goupilleau, arrivent à Tours pour hâter la levée des défenseurs de la patrie. La ville est aussitôt déclarée en état de guerre.
Orléans est déclarée en état de rébellion.
Victor Collot succède à Jean-Baptiste Lacrosse comme gouverneur de la Guadeloupe.
nuit du lundi 18 (28 ventôse) au mardi 19 mars (29 ventôse an 1)
En Bretagne, les 3 000 assaillants d'Auray doivent reculer avec des pertes. Un jeune clerc de notaire, Georges Cadoudal, se distingue dans les rangs chouans.
mardi 19 mars (29 ventôse an 1)
Décret préparé par Cambacérès instituant la mise hors-la-loi : instauration d’une justice d’urgence (exécution des jugements dans les 24 heures, sans appel ni recours possible), dérogatoire aux prixipes énoncés en 1791. Les biens des condamnés à mort sont confisqués systématiquement et déclarés nationaux (loi mise en pratique essentiellement dans l’Ouest de la France et surtout en Vendée, où tous les insurgés sont condamnés à mort).
Défaite des troupes républicaines devant les Vendéens au Pont-Charrault.
Soulèvement de la Saint-Joseph dans la région de Fougères.
mercredi 20 mars (30 ventôse an 1)
Annexion à la France du duché allemand des Deux-Ponts.
Gohier remplace Marat au ministère de la Justice.
Le général Dumouriez reçoit à Louvain Danton et Delacroix, envoyés par la Convention pour obtenir la rétractation de sa lettre du 12 où il rendait l’Assemblée responsables de ses défaites. Mais il refuse de revenir sur ses déclarations.
La garde nationale passe à la contre-offensive dans la région de Fougères : des détachements sillonnent la campagne à la recherche des insurgés.
Création à Lyon de la fonderie de canons de Perrache.
Création à l’Opéra de Paris du Mariage de Figaro, adaptation en français avec dialogues parlés de l’ouvrage de Mozart.
jeudi 21 mars (1er germinal an 1)
Création des Comités révolutionnaires dans chaque commune et dans chaque section.
Ralliement de Bonchamps à la révolte vendéenne et occupation totale des Mauges.
En Allemagne, les députés de la Convention rhéno-germanique décident de demander à la Convention nationale française le rattachement de la République de Mayence à la France. Adam Lux, Georg Foster et André Patocki sont chargés de porter cette offre à Paris.
du jeudi 21 (1er germinal) au vendredi 22 mars (2 germinal an 1)
Six prêtres sont massacrés à La Rochelle.
vendredi 22 mars (2 germinal an 1)
Les Vendéens de Stofflet prennent Chalonnes.
La municipalité d’Orléans est incarcérée.
samedi 23 mars (3 germinal an 1)
La Convention décrète l’annexion de l’ancien diocèse de Bâle (avec Porrentruy), la république de Rauracie.
dimanche 24 mars (dimanche des Rameaux) (4 germinal an 1)
Dans le Léon, 3 000 paysans, encadrés par deux nobles et le valet de pied de Tronjoly, tendent une embuscade au pont de Kerguidu, à Plougoulm, à des ouvriers de Saint-Pol-de-Léon (venus rebâtir un pont sur le Guillec), escortés par une section de volontaires du Calvados et un canon. L’intervention de la compagnie du général Canclaux met fin à la bataille (les vainqueurs revendiquent avoir tués 400 rebelles et blessés 300 autres ; probablement en fait entre 100 et 120 morts chez les insurgés, 3 tués et 10 blessés chez les Bleus). Canclaux met fin à l’insurrection en mettant dix communes à l’amende.
Echec des Vendéens devant les Sables-d’Olonne.
lundi 25 mars (5 germinal an 1)
Signature d’un traité d’alliance entre l’Angleterre et la Russie contre la France.
Les troupes françaises évacuent la ville de Charleroi suite à la défaite de Neerwinden.
Dans le Hainaut, le général Dumouriez rencontre à Ath le colonel autrichien Mack et lui proposer de marcher sur Paris.
Les insurgés de Bouguenais, en face de Nantes, se regroupent et attaquent le Château-d'Aux, dernier rempart avant Indret (où se trouvent de grandes aciéries d'armement). Mais les soldats républicains mieux organisés et mieux armés, infligent une sérieuse défaite aux assaillants. De plus, ils se livrent à un véritable pillage dans tout Bouguenais. 200 insurgés sont capturés, ramenés au Château-d'Aux et exécutés.
En Bretagne, le bourg de Pommeret, près de Lamballe, est envahi par des révoltés qui mettent à sac l’auberge d’un patriote. Puis ils descendent vers le grand chemin de Saint-Brieuc à Lamballe, où ils arrêtent la malle-poste qu’ils pillent. La garde nationale intervient, mais inférieure en nombre, elle se replie.
En Ille-et-Vilaine, des bandes armées qui tentaient de s’emparer de Romillé sont repoussées. Hormis quelques districts, l’insurrection dans l’est de la Bretagne commence à marquer le pas du fait de la présence de la Garde nationale.
La guillotine est installée en permanence à Rennes, place du Palais.
mardi 26 mars (6 germinal an 1)
Au Comité de défense générale, à Paris, Robespierre demande la révocation de Dumouriez, dont la duplicité ne fait plus de doute.
Soulèvement contre la conscription à Molsheim.
mercredi 27 mars (7 germinal an 1)
Proclamation du général Dumouriez contre l’anarchie révolutionnaire.
Création d’un Comité de surveillance à Sète.
nuit du mercredi 27 (7 germinal) au jeudi 28 mars (8 germinal an 1)
Les « visites domiciliaires » entraînent l’arrestation de 500 personnes dans tout Paris.
jeudi 28 mars (8 germinal an 1)
Loi définissant l’audition des témoins contre les prévenus d’émigration : si au moins deux témoins, au sens civique certifié, peuvent reconnaître un émigré, celui-ci est exécuté séance tenante, sans aucune forme de jugement.
Les troupes autrichiennes font leur retour à Charleroi.
vendredi 29 mars (9 germinal an 1)
Une loi prévoit des peines contre les colporteurs, les auteurs et les éditeurs d’écrits incitant à la dissolution de la Convention nationale.
Le général d’artillerie François d’Aboville est nommé commandant intérimaire de l’Armée de Moselle.
Créé à Vienne en 1786, l’opéra-bouffe Les noces de Figaro de Mozart est représentée pour la première fois en France, à l’Opéra de Paris.
David fait don à l’Assemblée de son tableau Michel Le Peletier assassiné.
samedi 30 mars (10 germinal an 1)
Citation de Dumouriez à comparaître devant la Convention. On lui envoie quatre commissaires et le ministre de la Guerre, le général Beurnonville.
Le président de la Convention rhéno-germanique, Joseph Hoffmann, arrive à Paris avec les députés Adam Lux et André Potocki pour demander la réunion de la République de Mayence à la France. Cette proposition est approuvée à l’unanimité par la Convention nationale (mais l’offensive alliée empêchera sa réalisation).
dimanche 31 mars (11 germinal an 1)
La création à Lyon du Club des jacobins - qui succède au club central du « Concert » - provoque des scissions au sein des sociétés populaires, dominées par les modérés.
Dimanche de Pâques.
fin mars
Défaite des insurgés bretons. La République a partout repris le contrôle.
en mars
Le général espagnol Ricardos envahit le Roussillon.
Les Autrichiens reprennent Aix-la-Chapelle aux Français.
Louis-Nicolas Davout (futur maréchal de France) est nommé général de brigade à titre provisoire. Il n’a que 23 ans !
lundi 1er avril (12 germinal an 1)
Danton déclenche la lutte contre des girondins affaiblis par les défaites et les trahisons.
Le général Dumouriez livre aux Autrichiens les quatre représentants en mission, dont Nicolas Marie Quinette, et le ministre de la Guerre.
Perte de la Rhénanie par Custine qui laisse une garnison assiégée dans Mayence.
mardi 2 avril (13 germinal an 1)
Formation d’un comité insurrectionnel des sections de Paris.
Décret de destitution et d’arrestation à l’encontre des chefs corses Paoli et de Pozzo di Borgo.
mercredi 3 avril (14 germinal an 1)
Décret de la Convention mettant le général Dumouriez hors la loi. Arrestation du député girondin Sillery et de Philippe Egalité, compromis par les liens de son fils, le duc de Chartres, avec le général félon (il perd ses moyens d'actions, ses biens étant mis sous séquestre).
jeudi 4 avril (15 germinal an 1)
Echec de Dumouriez dans sa tentative d’entraîner son armée sur Paris.
Choix par la Convention de Bouchotte comme ministre de la Guerre pour remplacer Beurnonville captif.
Election à la Convention d’un nouveau comité de Constitution.
Formation par les Vendéens d’un conseil de « l’armée catholique et royale ».
vendredi 5 avril (16 germinal an 1)
Dumouriez passe, avec le duc de Chartres, aux Autrichiens et leur livre la Belgique. Son chef d'état-major, le futur maréchal Macdonald empêche les troupes de suivre.
Election de Marat à la présidence des Jacobins. Les Jacobins parisiens demandent aux sociétés affiliées d’exclure les conventionnels qui n’ont pas voté la mort du roi.
A Caen, le curé de Saint-Gilles est guillotiné ; le peuple, aidé par les Gardes nationaux, s'empare de condamnés enfermés dans les prisons et les exécutent.
samedi 6 avril (17 germinal an 1)
Création du Comité de Salut Public composé de neuf membres : Bertrand Barère, Jean-François Delmas, Jean-Jacques Bréard, Pierre-Joseph Cambon, Jean Debry (immédiatement remplacé par Robert Lindet, le plus âgé, à 47 ans), Georges Danton, le chimiste Louis Guyton-Morveau, Jean-François Lacroix et Jean-Baptiste Treilhard. Saint-Just (26 ans) en est le porte-parole auprès de la Convention.
Première séance du Tribunal révolutionnaire.
Siège de Mayence par les Prussiens.
lundi 8 avril (19 germinal an 1)
Dénonciation de 22 députés girondins comme contre-révolutionnaires par la section du Bon Conseil.
Débarquement en Caroline du Sud du nouvel ambassadeur français aux Etats-Unis, Edmond-Charles Genêt, qui est chargé d'obtenir le soutien de l'Amérique dans la guerre qui oppose la France à la presque totalité de l’Europe. Il doit demander une participation à la défense des Antilles françaises et la permission d'organiser la course (corsaire) dans les ports américains.
mardi 9 avril (20 germinal an 1)
Groupés cette fois par trois, 36 représentants en mission se rendent auprès des 12 chefs d’armées de la République pour s’assurer de leur patriotisme.
Réunion à Anvers des diplomates de la coalition.
jeudi 11 avril (22 germinal an 1)
Cours forcé de l'assignat décrété par la Convention.
vendredi 12 avril (23 germinal an 1)
La Convention décrète l’arrestation de Marat. Celui-ci se cache.
Essai positif du télégraphe optique de Chappe.
samedi 13 avril (24 germinal an 1)
Victoire vendéenne aux Aubiers. Henri de La Rochejaquelein s’écrie : « Si j’avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi ; si je meurs, vengez-moi ! ».
dimanche 14 avril (25 germinal an 1)
La ville de Mayence, défendue par 23 000 Français (avec 184 canons), est assiégée par une armée coalisée de 32 000 hommes (jusqu’à 44 000 par la suite, avec 207 canons), essentiellement des Prussiens.
Les Britanniques prennent l’île antillaise de Tobago aux Français.
Révolte de conscrits réfractaires à Montargis.
Murat devient capitaine et obtient le commandement d'une compagnie au douzième chasseur.
lundi 15 avril (26 germinal an 1)
Le maire de Paris, Pache, demande à la Convention, au nom de 35 des 48 sections, la destitution des 22 députés girondins.
mardi 16 avril (27 germinal an 1)
Révolte de conscrits réfractaires à Orléans.
mercredi 17 avril (28 germinal an 1)
Menacés d'être dépossédés de leurs esclaves, les colons de Saint-Domingue se révoltent contre les commissaires Sonthonax, Polvérel Ailhaud. Pour réprimer la révolte à Port-au-Prince, Sonthonax ordonna le bombardement de la ville.
jeudi 18 avril (29 germinal an 1)
Les Vendéens Bois-Grolleau, Cathelineau et Stofflet battent Berruyer.
vendredi 19 avril (30 germinal an 1)
Constitution à Rouen d'un Comité de surveillance de neuf membres.
dimanche 21 avril (2 floréal an 1)
Projet d’une nouvelle Déclaration des droits de l’homme et du citoyen lue par Robespierre au Club des Jacobins.
lundi 22 avril (3 floréal an 1)
Victoire des Vendéens Bonchamp et d’Elbée à Beaupréau.
Le Congrès américain décide d'adopter une stricte neutralité dans le conflit qui oppose la France à la Grande-Bretagne.
20 charrettes contenant 82 prêtres quittent Tours pour Bordeaux et la déportation, sous les insultes et les jets de pierres.
mardi 23 avril (4 floréal an 1)
Acte d’accusation signifié à Marat qui se constitue prisonnier.
Au Pays basque, les Espagnols détruisent le fort, l’église et une partie du bourg d’Hendaye.
Lié avec la faction hébertiste, l’officier Charles Ronsin devient un adjoint au ministre de la Guerre.
mercredi 24 avril (5 floréal an 1)
Marat est acquitté par le Tribunal révolutionnaire.
dimanche 28 avril (9 floréal an 1)
A la suite de la décision prise par le président américain Washington de rester neutre, Thomas Jefferson déclare en pensant à la France : « Un ami insulté devient le plus acharné des adversaires ».
Loi sur les modalités de déportation des prêtres.
lundi 29 avril (10 floréal an 1)
Reprise de Noirmoutier par les troupes de la Convention.
Constitution d’un comité anti-montagnard à Marseille.
Première exécution par la guillotine à La Rochelle.
mardi 30 avril (11 floréal an 1)
La Convention exclue les femmes de l’armée, à l’exception des cantinières et des lavandières.
en avril
Les Vendéens conquièrent tout le littoral, sauf Les Sables-d'Olonne.
mercredi 1er mai (12 floréal an 1)
Manifestation au faubourg Saint-Antoine et envoi d’une délégation à la Convention pour demander une loi sur le maximum des prix et un emprunt forcé sur les riches.
jeudi 2 mai (13 floréal an 1)
Tentative de Charrette pour s’emparer de Paimboeuf, avant-port de Nantes gardé par deux bataillons du 60e de ligne, à la tête desquels se trouve Macdonald. Charette revient deux fois à la charge avant de se retirer.
vendredi 3 mai (14 floréal an 1)
25 000 Vendéens conduits par Bonchamp et La Rochejaquelein s'emparent de Bressuire.
samedi 4 mai (15 floréal an 1)
Décret de la Convention instituant la loi du « maximum décroissant sur le prix du grain » afin de lutter contre la crise de l’approvisionnement.
Manifestation à Paris de jeunes gens hostiles à la conscription.
dimanche 5 mai (16 floréal an 1)
Le républicain Quétineau capitule à Thouars devant les chouans.
Emission de 1 200 millions d’assignats.
lundi 6 mai (17 floréal an 1)
Décès en Nouvelle-Calédonie du navigateur brestois Jean-Michel Huon de Kermadec, à l’âge de 45 ans.
vendredi 10 mai (21 floréal an 1)
La Convention décide de changer de lieu de réunion. Elle abandonne la salle du Manège pour l'ancien théâtre des Tuileries.
mardi 14 mai (25 floréal an 1)
Les Vendéens s’emparent de La Roche-sur-Yon.
jeudi 16 mai (27 floréal an 1)
6 000 Vendéens attaquent Fontenay-le-Comte : échec.
samedi 18 mai (29 floréal an 1)
Deux mois après le début du soulèvement, un détachement républicain pénètre dans Clisson : des habitants sont massacrés et des maisons brûlées.
L’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Genêt, est reçu froidement à Philadelphie par le président George Washington bien déterminé à maintenir la neutralité américaine.
dimanche 19 mai (30 floréal an 1)
Victoire espagnole à la bataille de Mas Deu (campagne du Roussillon) : les 12 000 soldats du général Antonio Ricardos ont vaincu près de Trouillas et Thuir (au sud-ouest de Perpignan) les 15 000 Français du général Louis Charles de Flers. Les vaincus, qui déplorent 150 morts et 250 blessés, battent en retraite. Malgré seulement 34 tués ou blessés, les Espagnols préfèrent ne pas poursuivre leurs ennemis.
Henri-Jacques-Guillaume Clarke est promu général de brigade.
lundi 20 mai (1er prairial an 1)
Décret de la Convention instituant un emprunt forcé de un milliard sur les riches.
Le girondin Pierre Vergniaud dénonce la pression de Paris : « Citoyens, nous avons deux ennemis puissants à vaincre. Le despotisme du dehors qui presse et attaque la République sur tous ses points extérieurs, l’anarchie au-dedans qui travaille sans relâche à la dissolution de toutes les parties intérieures ».
Mise en place d’une commission des douze (dont Rabaut Saint-Etienne) chargée d’enquêter contre la représentation nationale
Le général Kellermann est nommé commandant en chef des deux armées des Alpes et d’Italie.
mardi 21 mai (2 prairial an 1)
François-René de Chateaubriand rejoint Londres.
Décès de l’académicien et maréchal de France Charles-Just, prince de Beauvau-Craon, à l’âge de 73 ans.
mercredi 22 mai (3 prairial an 1)
Brissot à ses commettants, brochure où est demandée la dissolution de la Commune de Paris et du Club des jacobins.
jeudi 23 mai (4 prairial an 1)
Bataille du camp de Famars : à 5 km au sud de Valenciennes, les troupes coalisées (53 000 Autrichiens, Hanovriens et Britanniques) commandées par Frederick, duc d’York et d’Albany, ont battu les 27 000 Français du général François Drouot de Lamarche. Les vaincus déplorent 3 000 morts ou blessés, 300 prisonniers et la perte de 17 canons, les vaincus 1 100 tués ou blessés. Le général Jean-Baptiste Le Comte a été tué par le prince de Cobourg. Suite à ce succès, les Alliés mettent le siège devant Valenciennes.
vendredi 24 mai (5 prairial an 1)
Les Enragés Hébert et Varlet sont arrêtés par les girondins.
samedi 25 mai (6 prairial an 1)
30 000 Vendéens enlèvent Fontenay, puis partent en masse.
dimanche 26 mai (7 prairial an 1)
Au club des Jacobins, Marat et Robespierre appellent à l’insurrection conte les girondins.
dimanche 26 (7 prairial) ou lundi 27 mai (8 prairial an 1)
Consulte de Corte : début de la sécession corse sous l’impulsion de Paoli.
lundi 27 mai (8 prairial an 1)
Libération de Varlet et d’Hébert sous la pression de la rue.
Jean-Baptiste Jourdan (futur maréchal de France) est promu général de brigade.
mardi 28 mai (9 prairial an 1)
On dénombre 16 guillotinés et 45 fusillés à Orange.
mercredi 29 mai (10 prairial an 1)
Constitution d’un comité secret de la Commune pour préparer l’insurrection contre la Convention.
Menacée dans sa vie (listes de proscription) et dans ses biens (impôt forcé de six millions), la bourgeoisie de Lyon se révolte contre le pouvoir de Chalier : l’infime minorité montagnarde est facilement vaincue et Chalier est arrêté.
jeudi 30 mai (11 prairial an 1)
Saint-Just entre au comité de salut public.
vendredi 31 mai (12 prairial an 1)
Insurrection de Paris contre les députés girondins : mise en accusation de 30 députés (dont Brissot, Vergniaud, Pétion, Barbaroux, Lanjuinais) et deux ministres (Lebrun et Clavières). L’ancien ministre Roland échappe aux sectionnaires et se réfugie chez le naturaliste Bosc dans la vallée de Montmorency (avant de gagner Rouen). 75 députés favorables à la Gironde signent une protestation (sous la pression de la Commune de Paris et des députés montagnards, la Convention votera leur arrestation).
en mai
Le Vendéen Marigny est nommé commandant en chef de l'artillerie vendéenne.
Lazare Carnot défend Dunkerque contre les Anglais.
Le navigateur breton Kerguelen de Tremarec est nommé contre-amiral et doit mener des opérations contre les Anglais. Ce sera un fiasco.
Début de la construction de la route menant de Saint-Etienne à Roanne.
samedi 1er juin (13 prairial an 1)
Dans l’océan Indien, les navires anglais bloquent les communications des comptoirs français d’Inde.
dimanche 2 juin (14 prairial an 1)
Nouvelle journée insurrectionnelle parisienne. La garde nationale de Hanriot et les sans-culottes retenant prisonnière la Convention, Marat et Danton font éliminer les girondins : vote de l’arrestation de 29 députés (dont Charles Valazé) et des ministres Clavière et Lebrun. Le gouvernement d'assemblée est remplacé par celui de comité exécutif. Certains girondins s'enfuient et soulèvent l'ouest, le sud-ouest et le sud-est.
mercredi 5 juin (17 prairial an 1)
Jean-Jacques Bréard démissionne du Comité de Salut public.
Création à Rennes d’une force départementale pour marcher sur Paris et délivrer la Convention.
jeudi 6 juin (18 prairial an 1)
Réaction au coup de force parisien du 2 juin lorsqu’il est connu en province : Marseille, Nîmes, Toulouse se soulèvent contre les montagnards.
Apprenant l’arrestation de chefs girondins, les autorités départementales de l’Aude, réunis à Carcassonne, expriment leur indignation et interdisent le journal la Montagne.
Le HMS Colossus, vaisseau de 74 canons de la Royal Navy, capture le petit navire Vanneau (6 canons) dans le golfe de Gascogne.
vendredi 7 juin (19 prairial an 1)
Révolte de Bordeaux contre les Montagnards.
dimanche 9 juin (21 prairial an 1)
Révolte du département du Calvados.
du dimanche 9 (21 prairial an 1) au lundi 10 juin (22 prairial an 1)
Saumur, défendu par 12 000 républicains, tombe aux mains des 50 000 Vendéens.
lundi 10 juin (22 prairial an 1)
Décret de la Convention réorganisant sur des bases nouvelles à Paris le « Jardin du Roi », renommé « Jardin national » [aujourd’hui Jardin des Plantes] : création du Muséum d’histoire naturelle. Lamarck perd son poste.
mardi 11 juin (23 prairial an 1)
Début de la discussion du projet de Constitution à la Convention.
Machecoul (au sud-ouest de Nantes) est prise par Charrette.
mercredi 12 juin (24 prairial an 1)
Le vendéen Cathelineau est élu généralissime de la « grande armée catholique et royale » (80 000 à 100 000 hommes), tandis que La Rochejaquelein devient gouverneur de Saumur.
Jean-Baptiste Treilhard démissionne du poste du Comité de Salut public.
Manifeste des républicains marseillais dits fédéralistes en insurrection contre la Convention.
Assemblée générale des trois sections d’Albi : adresse à la Convention, protestant contre l’élimination des girondins.
jeudi 13 juin (25 prairial an 1)
Choix de Destournelles comme ministre des Finances à la place de Clavière, et de Beauharnais à la Guerre au poste de Bouchotte.
Réunion à Caen des représentants des départements insurgés : Eure, Calvados, Mayenne, Ille-et-Vilaine, Côtes-du-Nord, Morbihan, Finistère… Au total, environ soixante départements sont hostiles à des titres divers au régime montagnard en place à Paris.
Un décret fixe le nombre de guillotines à une par département.
Le général et ingénieur Jean-Baptiste Meusnier de la Place meurt à Cassel, des suites des blessures subies lors du siège de Mayence.
Fuite de la famille Bonaparte d’Ajaccio vers Toulon.
dimanche 16 juin (28 prairial an 1)
Refus par Beauharnais du ministère de la Guerre.
lundi 17 juin (29 prairial an 1)
Les manœuvres prussiennes pour s’emparer des forts défendant Mayence ayant échoué, les armées coalisées entreprennent le bombardement de la ville.
Georges Danton (33 ans), veuf depuis quatre mois, épouse en secondes noces la jeune Sébastienne-Louise Gély, âgée de 16 ans seulement.
mardi 18 juin (30 prairial an 1)
Prise d’Angers par les Vendéens commandés par d’Elbée et Stofflet.
Au terme du procès des complices et protecteurs du marquis de La Rouërie, à Paris, douze personnes sont condamnées à mort et guillotinées le jour même (les époux de La Guyomarais, Louis du Pontavice, la Chauvinais, Mme de la Fonchais, Morin de Launay, Locquet de Granville, Jean Vincent, Groult de La Motte, Picot de Limoëlan, Georges de Fontevieux et Thérèse de Moëlien), deux à la déportation et treize acquittées.
mercredi 19 juin (1er messidor an 1)
Une commission militaire est instituée à Tours par Tallien et ses collègues venus de Paris, Richard, Ruelle et Bodin. Cette commission a pour but de juger les actes attentatoires à la liberté. Jérôme Sénart en est élu président.
du mercredi 19 (1er messidor) au samedi 22 juin (4 messidor)
Sur proposition du Conseil général du Finistère, les députés des communes des cinq départements bretons (girondins ?), réunis à Rennes, désignent un Comité central qui lève quelques troupes (quelques centaines d'hommes) et essaie d'établir une coordination avec les Normands.
jeudi 20 juin (2 messidor an 1)
Réunis à Carcassonne, les délégués de plusieurs départements du Sud décident d'organiser dans l'Aude une force armée dirigée contre la dictature de Paris et des montagnards.
vendredi 21 juin (3 messidor)
Choix de Desforgues à la place de Lebrun comme ministre des Affaires étrangères.
du vendredi 21 (3 messidor) au dimanche 23 juin (5 messidor an 1)
A Saint-Domingue, les affrontements entre colons séparatistes blancs et troupes républicaines entraînent l’incendient de la ville de Cap-Français [Cap-Haïtien].
samedi 22 juin (4 messidor)
Charles Alexandre est nommé ministre de la Guerre, en remplacement de Bouchotte, mais le décret de nomination est rapporté le jour même par la Convention, suite aux accusations dont il fait aussitôt l'objet : on lui reproche son ancien état d'agent de change.
lundi 24 juin (6 messidor an 1)
Adoption par la Convention de la Constitution de l'an I. Elle reconnaît le droit à l’insurrection « quand le gouvernement viole les droits du peuple » et affirme que le but de la société est « le bonheur commun » (promulguée en août, elle ne sera jamais appliquée).
Partie d’Angers pour attaquer Nantes, l’armée vendéenne s’empare d’Ancenis. Suite à cette victoire, Jacques Cathelineau est confirmé « généralissime ».
mardi 25 juin (7 messidor an 1)
Manifeste des Enragés présenté à la Convention par Jacques Roux. Il est hué par les députés.
Décret de la Convention créant le département du Vaucluse à partir du Comtat Venaissin annexé.
Jean Sérurier est nommé général de brigade à l’armée d’Italie.
jeudi 27 juin (9 messidor an 1)
Décret la Convention soumettant la Constitution adoptée le 24 juin au plébiscite.
Le gros de l’armée vendéenne quitte Oudon et se dirige vers Nantes.
vendredi 28 juin (10 messidor an 1)
Discours de Robespierre au club des Jacobins contre les Enragés.
Le général de division Camille de Rossi est arrêté par ses propres soldats à Barcelonnette.
nuit du vendredi 28 (10 messidor) au samedi 29 juin (11 messidor an 1)
Nantes est attaquée à 2 heures du matin par 30 000 Vendéens, dont Charrette, équipés d’une vingtaine de canons. Les défenses nantaises se montent à 12 000 hommes. Sur le point de l'emporter, les royalistes se débandent après que leur chef Jacques Cathelineau soit gravement blessé, place Viarme. Le nombre de victimes est estimé à 300 morts côté républicain et 1 500 dans le camp des blancs.
samedi 29 juin (11 messidor an 1)
Charette bat Westermann à Châtillon-sur-Sèvre.
dimanche 30 juin (12 messidor an 1)
Délégation de Jacobins conduite par Robespierre, Hébert et Collot d’Herbois, envoyée au club des Cordeliers pour en obtenir l’exclusion de Jacques Roux et de Leclerc et la suspension de Varlet.
en juin
Lazare Carnot est en mission à l'armée du Nord. Carrier est désigné pour partir en mission en Normandie.
Napoléon Bonaparte est capitaine d'artillerie à Nice où il rencontre Augustin Robespierre.
lundi 1er juillet (13 messidor an 1)
Reprise de Bressuire par les troupes de la Convention.
mercredi 3 juillet (15 messidor an 1)
Prise de Châtillon par les troupes de la Convention commandés par Westermann.
jeudi 4 juillet (16 messidor an 1)
Violente attaque de Marat contre les Enragés.
Le général Servan, commandant en chef de l’armée des Pyrénées, est destitué et arrêté. il est accusé d’être un ancien Girondin.
Le général Ronsin est nommé à la tête de l’armée des côtes de La Rochelle.
Décès de l’écrivain et académicien Antoine-Marin de Lemierre, à l’âge de 60 ans.
vendredi 5 juillet (17 messidor an 1)
Le général Westermann est chassé de Châtillon par les Vendéens.
samedi 6 juillet (18 messidor an 1)
Idée d’une « levée en masse » émise par la section du Luxembourg à Paris.
Le jeune volontaire Joseph Viala est tué par les royalistes en tentant de couper les câbles retenant les pontons sur la Durance, à Caumont-sur-Durance, dans le Vaucluse. Il n'avait que 11 ans. La propagande républicaine s’emparera de lui.
dimanche 7 juillet (19 messidor an 1)
Le marquis de Villette meurt à Paris.
lundi 8 juillet (20 messidor an 1)
Il fait 38,4° à Paris !
mardi 9 juillet (21 messidor an 1)
« Un orage terrible, accompagné de vent, de pluie et de grêle, dévasta l'arrondissement de Senlis et renversa plus de 120 maisons ».
mercredi 10 juillet (22 messidor an 1)
Danton (à sa propre demande), Delmas, Cambon, Guyton-Morveau, Lacroix sont exclus du Comité de Salut Public. Sont maintenus Barère et Lindet et s'y ajoutent Jean Bon-Saint-André, Thomas Gasparin, Georges Couthon, Marie-Jean Hérault de Sechelles (Affaires étrangères, où il tente de déclencher la guerre aux deux neutres : Etats-Unis et Suisse), Pierre-Louis Prieur de la Marne, Antoine de Saint-Just et Jacques Thuriot.
Prise de Condé-sur-Escaut par les Autrichiens.
jeudi 11 juillet (23 messidor an 1)
L’armée anglaise arrive sous les murs de Pondichéry, comptoir français d’Inde ; l’annonce de la mort du roi Louis XVI divise les défenseurs français.
Le thermomètre culmine à 40° à Valence dans la Drôme !
vendredi 12 juillet (24 messidor an 1)
Destitution par le Comité de salut public de Custine de son commandement de l’armée du Rhin.
Insurrection de la Normandie en faveur des Girondins contre les Montagnards. Jean-Baptiste Carrier est envoyé pour contrer les fédéralistes normands (?).
Huit sections de la ville de Toulon s’insurgent contre la dictature jacobine dans la cité : le club des Jacobins est fermé, 24 de ses membres sont pendus, deux représentants en mission arrêtés.
Les fédérés lyonnais occupent Saint-Etienne.
Condamnation à mort des neuf présumés coupables de l’attentat contre Léonard Bourdon à Orléans le 16 mars dernier.
Le premier message télégraphique est envoyé par Claude Chappe à une distance de quinze kilomètres.
samedi 13 juillet (25 messidor an 1)
Vers vingt heures, le révolutionnaire Jean-Paul Marat, qui prenait son bain afin de calmer ses irritations cutanées, est poignardée à mort par Charlotte Corday, une jeune fille de la noblesse normande qui voulait venger les girondins. Marat avait 50 ans, sa meurtrière en a 24. Aussitôt arrêtée, Corday est emprisonnée à l’Abbaye.
Hébert est libéré par une émeute populaire. Il devient l'idole des sectionnaires parisiens.
L'avant-garde de l’armée fédéraliste girondine de Wimpffen et du comte Joseph de Puisaye est battue à Pacy-sur-Eure par le colonel Brune (futur maréchal). Puisaye se replie sur la Bretagne pour y restructurer la chouannerie.
lundi 15 juillet (27 messidor an 1)
Le jacobin Joseph Chalier (36 ans) est guillotiné à Lyon.
Charlotte Corday comparait devant le Tribunal révolutionnaire ; elle est condamnée à mort.
Jean de Bragance, régent du Portugal, adhère la première coalition contre la France (sans intervenir directement dans la guerre) en signant un traité à Madrid, avec son beau-père, le roi d'Espagne.
mardi 16 juillet (28 messidor an 1)
Obsèques de Marat enterrée aux Cordeliers, Robespierre s’étant opposé à son inhumation au Panthéon.
Installation d'un gouvernement fédéral girondin local à Lyon.
Suppression de la commission militaire de Tours, instituée un mois plus tôt : huit condamnations à mort ont été prononcées.
mercredi 17 juillet (29 messidor an 1)
Abolition sans indemnité des droits féodaux.
Les Français sont victorieux des Espagnols à Orles, près de Perpignan.
Antoine de Santerre est battu par les Vendéens à Vihiers.
Charlotte Corday est guillotinée à Paris. Elle avait 24 ans.
Le généralissime vendéen Cathelineau meurt de ses blessures reçues devant Nantes le 29 juin.
Le Corse Pascal Paoli est décrété hors la loi par la Convention. Il prend contact avec les Anglais.
vendredi 19 juillet (1er thermidor an 1)
Le Vendéen d'Elbée est élu généralissime.
La Convention décrète la mise en mise en accusation des administrateurs du Finistère et leur remplacement par une commission administrative siégeant à Landerneau. Toutefois, aucun transfert effectif des services et dossiers n’a lieu depuis Quimper.
samedi 20 juillet (2 thermidor an 1)
Arrestation de la femme de lettres féministe Olympe de Gouges.
Les autorités d’Ille-et-Vilaine rappellent la force départementale.
dimanche 21 juillet (3 thermidor an 1)
Le chevalier Antoine Bruny d’Entrecasteaux (parti à la recherche de La Pérouse en 1791) est mort du scorbut près de la Nouvelle-Guinée [Indonésie]. Il avait 55 ans. Ses deux navires seront confisqués.
lundi 22 juillet (4 thermidor an 1)
Décret d’arrestation de Custine par la Convention.
mardi 23 juillet (5 thermidor an 1)
Après deux mois de siège et un mois de bombardements, les troupes françaises assiégées dans Mayence acceptent de capituler. Les 18 000 soldats obtiennent le droit de repartir libres et de rejoindre le territoire national français après la signature d’une convention interdisant de les employer sur des théâtres d’opérations extérieures (ces troupes iront servir en Vendée contre les contre-révolutionnaires). Le siège a fait 4 000 morts ou blessés dans les rangs français, 3 000 du côté des coalisés.
Monopole des télégraphes (malgré l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme).
mercredi 24 juillet (6 thermidor an 1)
Nomination de Rossignol à la tête de l’armée de la Convention en Vendée.
jeudi 25 juillet (7 thermidor an 1)
Bataille de Pont-Charron : le général vendéen Louis Sapinaud de La Verrie (53 ans) est tué près de Chantonnay lors d’une attaque nocturne des républicains de Luçon.
vendredi 26 juillet (8 thermidor an 1)
Décret de la Convention décidant l’installation du télégraphe optique en France.
samedi 27 juillet (9 thermidor an 1)
Robespierre entre au Comité de Salut Public à la place de Thomas Gasparin.
Définition du crime d’accaparement, passible de la peine de mort.
dimanche 28 juillet (10 thermidor an 1)
Après deux mois de siège, la garnison française de Valenciennes se rend aux Anglo-Hollandais du duc de York.
lundi 29 juillet (11 thermidor an 1)
Fait prisonnier par les partisans des Girondins proscrits, le représentant en mission Prieur de la Côte-d’Or est libéré.
Rédaction du Souper de Beaucaire par le capitaine Napoléon Bonaparte.
mardi 30 juillet (12 thermidor an 1)
Echec des Vendéens devant Luçon.
Le général de brigade Jean-Baptiste Jourdan (futur maréchal de France) est promu général de division. Louis Turreau est promu général de brigade.
mercredi 31 juillet (13 thermidor an 1)
Disparition des fédéraux bordelais.
Entrée du général Jean-François Carteaux dans Marseille.
Décret de la Convention démonétisant tous les assignats de plus de cent livres émis sous la monarchie.
Par décret, la Convention réaffecte l’ensemble monumental parisien du monastère du Val de Grâce, qui devient un hôpital militaire.
en juillet
Saint-André et Carnot (responsable des armées) entrent au Comité de Salut Public.
Le chef chouan Tinténiac débarque à Saint-Malo.
En Vendée, les républicains du général Rossignol prennent Angers, Ancenis et Saumur aux Vendéens d'Elbée et Stofflet.
Le prince Honoré III et sa famille sont emprisonnés à la Conciergerie à Paris. La principauté de Monaco est abolie et son territoire annexé à la France (restaurée en 1814).
jeudi 1er août (14 thermidor an 1)
Décret de la Convention convoyant en Vendée la garnison de 15 000 hommes ayant capitulé une semaine plus tôt à Mayence et ordonnant de pratiquer la politique de la terre brûlée dans les départements insurgés.
Un décret institue un système de mesures décimales provisoires : adoption du mètre comme unité de longueur. Borda le définit comme la dix millionième partie du quart du méridien terrestre.
Par décret, il est décidé que « les tombeaux et mausolées des ci-devant rois, élevés dans l’église de Saint-Denis, dans les temples et autres lieux, dans toute l'étendue de la République, seront détruits le 10 août prochain. » Il est question de récupérer le plomb des cercueils.
vendredi 2 août (15 thermidor an 1)
La reine est transférée du Temple à la prison de la Conciergerie.
Démission de Beauharnais de son commandement de l’armée du Rhin. Bertrand de Barère de Vieuzac donne à Kléber (armée du Rhin) la consigne d'exterminer la population vendéenne.
Dissolution à Bordeaux de la Commission populaire de salut public.
dimanche 4 août (17 thermidor an 1)
Ratification de la Constitution de l’an I par plébiscite (elle ne sera jamais appliquée).
lundi 5 août (18 thermidor an 1)
Dernière séance de l’ancienne Académie française.
mardi 6 août (19 thermidor an 1)
Décret de la Convention ordonnant la destruction du donjon du château de Caen (le projet sera abandonné à la suite de plusieurs accidents mortels sur le chantier…).
du mardi 6 (19 thermidor) au jeudi 8 août (21 thermidor an 1)
A Saint-Denis, des ouvriers commencent à fracasser les monuments funéraires des rois mérovingiens et carolingiens disséminés dans la basilique royale.
jeudi 8 août (21 thermidor an 1)
Toutes les académies royales (dont l'Académie Française) sont supprimées par un décret de la Convention.
La loge maçonnique Grand Orient annonce qu’elle cesse de se réunir.
jeudi 8 (21 thermidor) ou vendredi 9 août (22 thermidor an 1)
Début du siège de Lyon, aux mains des fédéraux girondins, par les troupes de la Convention commandées par Kellermann.
samedi 10 août (23 thermidor an 1)
Les corps des rois de France, enterrés à Saint-Denis, sont jetés à la voirie ; les trésors royaux sont pillés.
Une première fête du culte de la Raison a lieu sur la place de la Bastille, où est érigée une statue colossale de la déesse Raison. Hérault de Séchelles, président de la Convention, est le héros de cette journée et adresse ses hommages à la nouvelle divinité.
Promulgation de la Constitution de l’an I par la Convention.
700 soldats républicains ont repoussé l’attaque de 700 royalistes de La Cathelinière contre le château d’Aux, à La Montagne, sur la rive sud de la Loire, à 12 kilomètres à l’ouest de Nantes. 12 Vendéens ont été tués.
A Compiègne, l’abbaye Saint-Corneille est envahie et pillée par les sans-culottes. Les tombes royales sont profanées et les corps dispersés.
A Paris, l’ancien palais royal du Louvre ouvre ses portes en tant que musée.
dimanche 11 août (24 thermidor an 1)
Défaite des fédéralistes marseillais à Cardenet.
lundi 12 août (25 thermidor an 1)
Le conventionnel Didier Thirion réclame la levée en masse.
Division du département de Rhône-et-Loire en deux par constitution des départements de Rhône et de la Loire.
Envoyé en mission auprès de l’armée d’Italie, Robespierre le Jeune est attaqué et chassé de Manosque par des réactionnaires. Il se réfugie à Forcalquier.
mardi 13 août (26 thermidor an 1)
L’ensemble des généraux vendéens, sous le commandement d’Elbée et en présence de Charrette, se réunissent à Sainte-Hermine, à l’auberge du Bon Pasteur, afin de préparer l’attaque de la ville de Luçon.
Fête de l’Unité et de l’Indivisible République à Angoulême.
mercredi 14 août (27 thermidor an 1)
Claude Prieur de la Côte-d'Or et Lazare Carnot entrent au Comité de Salut public. Ils sont chargés du personnel et du mouvement des armées.
Défaite des Vendéens devant Luçon.
jeudi 15 août (28 thermidor an 1)
Démission de Garat du ministère de l’Intérieur.
vendredi 16 août (29 thermidor an 1)
Demande de levée en masse du peuple français par les sections parisiennes.
La Beauce sue à grosses gouttes : il fait 38,1° à Chartres !
samedi 17 août (30 thermidor an 1)
Carcassonne se dote d’un Comité de surveillance.
mardi 20 août (3 fructidor an 1)
Paré est élu comme ministre de l’Intérieur.
Nicolas Soult (futur maréchal de France) reçoit le grade de capitaine.
mercredi 21 août (4 fructidor an 1)
Le conventionnel Jean-Baptiste Michel Saladin est décrété d’arrestation sur dénonciation de Chabot et Tallien pour avoir dit que la Montagne était composée « de scélérats et de septembriseurs ».
jeudi 22 août (5 fructidor an 1)
Robespierre est élu à la présidence de la Convention.
Lyon est bombardée.
L’officier Rossignol, commandant en chef des armées républicaines en Vendée, est suspendu de ses fonctions par les représentants Bourdon de l’Oise et Goupilleau (il sera réintégré).
Décès à Saint-Germain-en-Laye du maréchal Louis, duc de Noailles, à l’âge de 80 ans.
De plus en plus isolé, l’ « enragé » Jacques Roux est arrêté sur l’ordre de la Commune.
André Masséna, Jean-Mathieu-Philibert Sérurier et Pichegru sont promus généraux de brigade.
vendredi 23 août (6 fructidor an 1)
La Convention décrète la levée en masse : appel de tous les hommes (célibataires et veufs sans enfants) de vingt-cinq à trente-cinq ans, jusqu’au moment où les ennemis seront chassés du territoire de la République. L'armée française comptera 645 195 hommes.
Siège de Dunkerque par les Anglo-Hollandais.
Revenu à Manosque à la tête d’une expédition armée dix jours après en avoir été expulsé, Robespierre le Jeune chasse les réactionnaires de la ville avec l’appui des républicains locaux.
Pichegru devient général de division.
samedi 24 août (7 fructidor an 1)
Création du grand livre de la Dette publique.
dimanche 25 août (8 fructidor an 1)
Entrée des troupes de la Convention dans Marseille la fédéraliste.
lundi 26 août (9 fructidor an 1)
La flotte anglaise de l’amiral Hood arrive devant le port de Toulon, pour empêcher toute sortie de la flotte française.
mardi 27 août (10 fructidor an 1)
Les Fédérés livrent Toulon aux Anglais.
Libération de Jacques Roux, arrêté cinq jours plus tôt.
mercredi 28 août (11 fructidor an 1)
Installation d’un Tribunal révolutionnaire à Marseille : début de la Terreur.
Les fédérés lyonnais n’occupent plus Saint-Etienne.
Condamnation à mort par le Tribunal révolutionnaire et exécution du général Custine.
Martial Herman est nommé président du Tribunal révolutionnaire par son ami Robespierre.
jeudi 29 août (12 fructidor an 1)
Fermeture du théâtre du Palais-Royal où était jouée une pièce d’esprit royaliste de François de Neufchâteau, Pamela, empreinte de « modérantisme ». Celle-ci est interdite.
A Saint-Domingue, les commissaires civils décrètent l’émancipation des esclaves.
vendredi 30 août (13 fructidor an 1)
Discours de Royer à la Convention demandant qu’on mette « la Terreur à l’ordre du jour ».
en août
Jean Tallien est envoyé en mission à Bordeaux (il y rencontrera sa futur épouse Jeanne Cabarrus, alors prisonnière et suspecte)
début septembre
115 000 soldats républicains sont en place en Vendée, dont ceux de « l'armée de Mayence ».
dimanche 1er septembre (15 fructidor an 1)
Arrivée à Orléans du représentant Laplanche.
Carrier et Pocholle arrivent à Rennes pour extirper le fédéralisme.
lundi 2 septembre (16 fructidor an 1)
Treize acteurs du Théâtre-Français sont arrêtés pour avoir interprété une pièce jugée séditieuse, Pamela. Ils sont emprisonnés aux Madelonnettes.
mardi 3 septembre (17 fructidor an 1)
Emprunt forcé.
mercredi 4 septembre (18 fructidor an 1)
Manifestation pour demander du pain devant l’Hôtel de ville de Paris.
jeudi 5 septembre (19 fructidor an 1)
Début de la Deuxième Terreur, officiellement « mise à l’ordre du jour » par le Comité de salut public. Invasion de la Convention par une foule de sans-culottes. Sous leur pression, la Convention décrète l’arrestation des suspects, la création d’une « armée révolutionnaire » de 6 000 hommes et 1 200 canonniers, la division du Tribunal révolutionnaire en quatre sections, le vote d’un emprunt forcé de 100 millions.
Jean Bailly (ex-maire de Paris) est arrêté à Melun.
Jacques Roux est de nouveau arrêté.
Le Vendéen d'Elbée est vainqueur à Chantonnay.
vendredi 6 septembre (20 fructidor an 1)
Jean-Marie Collot d'Herbois et Jacques Billaud-Varenne entrent au Comité de Salut Public. Billaud-Varenne fait inscrire Philippe Egalité sur la liste des Girondins (avec lesquels il n'a pourtant aucun rapport).
Arrivée de Kléber et de l’armée de Mayence à Nantes.
samedi 7 septembre (21 fructidor an 1)
L’armée des « Carmagnoles », commandée par le général Carteaux, reprend Ollioules, à sept kilomètres à l’ouest de Toulon.
Arrivée à Saint-Etienne de Javogues, représentant en mission.
dimanche 8 septembre (22 fructidor an 1)
Début de la campagne de Houchard dans le Nord : il bat les Anglo-Hollandais duc d'York à Hondschoote et débloque Dunkerque.
lundi 9 septembre (23 fructidor an 1)
Décret de la Convention organisant l'armée révolutionnaire et en confiant le commandement à Ronsin.
Devant les abus, la Convention limite les réunions des sections parisiennes à deux par décades, votant par la même occasion le paiement de quarante sous d’indemnité pour les citoyens les plus pauvres qui assisteraient à ces séances.
mardi 10 septembre (24 fructidor an 1)
Premier départ de la prison de Bicêtre de 150 forçats pour le bagne de Brest.
mercredi 11 septembre (25 fructidor an 1)
Décret de la Convention sur le prix maximum des grains étendant les effets du décret du 4 mai 1793 à tous les pays.
L’avocat Jean Henri Voulland devient membre du Comité de sûreté générale.
jeudi 12 septembre (26 fructidor an 1)
Prise du Quesnoy par l’armée autrichienne.
samedi 14 septembre (28 fructidor an 1)
Bataille de Pirmasens : forte de 8 000 hommes et 58 canons, l’armée prussienne du duc Ferdinand de Brunswick a sévèrement battu le corps des Vosges de l’Armée française de Moselle, commandée par le général Moreaux (12 000 hommes, 36 canons), à 60 km à l’est de Sarrebruck [aujourd’hui en Rhénanie-Palatinat]. Les vaincus déplorent 1 800 morts et blessés et 225 prisonniers, les vainqueurs seulement 170 tués et blessés.
Marc Vadier entre au Comité de sûreté générale (il en profitera pour assouvir d’anciennes rancunes : plusieurs notables de l’Ariège seront guillotinés par ses soins).
dimanche 15 septembre (29 fructidor an 1)
La Convention supprime l’Université de Paris.
Les troupes du général Kléber délogent 400 Vendéens du village de Remouillé, au sud-est de Nantes.
lundi 16 septembre (30 fructidor an 1)
Défaite des Vendéens de Charrette à Montaigu.
L’armée de Mayence du général Kléber entre dans la ville de Clisson, au sud-est de Nantes (elle incendiera le château et plusieurs maisons en l’évacuant).
mardi 17 septembre (1er jour complémentaire an 1)
Loi des suspects votée par la Convention : le texte donne des suspects une définition tellement vaste qu’on date de ce jour le début de la Terreur. La loi permet d'arrêter « tous ceux qui doivent être considérés comme défavorables au régime nouveau ».
Nouvelle victoire française sur les Espagnols en Roussillon, à Peyrestortes : Perpignan est dégagé.
mercredi 18 septembre (2e jour complémentaire an 1)
En Vendée, Santerre est battu à Coron, et Duhoux à Pont-Barré.
Rétablissement d’un pouvoir révolutionnaire à Bordeaux et début de la Terreur dans cette ville sous l’impulsion des représentants en mission Tallien et Ysabeau. Les 28 sections bordelaises créent une municipalité provisoire jacobine de 56 membres, qui remplace les institutions en place.
Arrestation de Varlet.
jeudi 19 septembre (3e jour complémentaire an 1)
Les Vendéens Charette et Bonchamps, réunis près de Torfou, écrasent l'avant-garde du général Marceau (5 000 hommes commandés par Kléber). Les bleus laissent 2 000 morts.
Bataille de Boussay, au sud-est de Nantes, entre républicains et insurgés vendéens.
Début de la Terreur dans la Nièvre sous l’impulsion du représentant en mission Fouché.
Barthélémy Scherer est promu général de brigade.
vendredi 20 septembre (4e jour complémentaire an 1)
Jacques Thuriot démissionne du Comité de Salut public après s’être opposé à Robespierre.
Houchard, chassé de Ménin, est destitué : fin de sa campagne dans le Nord. Jourdan lui succède à la tête de l'armée du Nord.
Installation d'une municipalité jacobine au Havre. Installation des nouvelles autorités rennaises.
samedi 21 septembre (5 jour complémentaire an 1)
Les Autrichiens, sous les ordres de Clairfayt et de Cobourg, commencent le siège de Maubeuge défendu par 20 000 hommes.
Le Vendéen Charette bat Beysser à la deuxième bataille de Montaigu . Blessé, Beysser s’arrête à Aigrefeuille-sur-Maine.
Décret de la Convention rendant le port de la cocarde tricolore obligatoire pour les femmes.
dimanche 22 septembre (1er vendémiaire an 2)
Victoire des Espagnols à Truillas, dans les Pyrénées-Orientales.
Fausse manœuvre vendéenne de Saint-Fulgent.
lundi 23 septembre (2 vendémiaire an 2)
Carnot décrète la Levée en masse.
Le Comité de surveillance de Sète devient Comité de salut public.
jeudi 26 septembre (5 vendémiaire an 2)
Le maréchal et comte de Mailly est arrêté en son château de Mareuil (Pas-de-Calais).
Parution du premier numéro de l’Anti-Fédéraliste de Robespierre.
vendredi 27 septembre (6 vendémiaire an 2)
Le général Canclaux arrive avec son corps d'armée à Aigrefeuille-sur-Maine et il place son avant-garde au Pont de Remouillé.
Dominique Vandamme et le futur maréchal Augereau sont nommés généraux de brigade.
samedi 28 septembre (7 vendémiaire an 2)
Emission de deux milliards d’assignats.
dimanche 29 septembre (8 vendémiaire an 2)
Décret de la Convention instituant le maximum général des denrées de première nécessité mais aussi des salaires. Les hausses illicites sont punies de mort.
en septembre
Carnot fait mettre en réquisition toutes les matières premières nécessaires à la fabrication de la poudre.
Napoléon Bonaparte commande l'artillerie à Toulon.
Saint-André, chargé des Affaires Maritimes, est envoyé à Brest pour réorganiser la marine.
Carrier laisse la Normandie pour se rendre en mission à Rennes (puis à Nantes).
Le maréchal Nicolas Luckner, suspendue de ses fonctions depuis plusieurs mois, est arrêté à Metz et interné à Paris à la maison d’arrêt du Luxembourg.
Fermeture de l'Université de Toulouse.
mercredi 2 octobre (11 vendémiaire an 2)
Le girondin Pierre Vergniaud est décrété d’accusation et transféré à la conciergerie.
Début d’une politique de « déchristianisation ».
Décret de la Convention décidant le transfert de la dépouille de Descartes au Panthéon.
du mercredi 2 (11 vendémiaire) au vendredi 4 octobre (13 vendémiaire an 2)
Les décrets allongent la liste des produits soumis au maximum.
jeudi 3 octobre (12 vendémiaire an 2)
Décret de la Convention traduisant la reine devant le Tribunal révolutionnaire.
Nouvelles mises en accusation de députés de la Convention, portant à 136 le nombre de députés exclus de l’assemblée. Accusés d’être de connivence avec les girondins, les conventionnels Louis Gustave Le Doulcet de Pontéculant et Jacques Defermon sont décrétés d’accusation (Le Doulcet de Pontéculant passe en Suisse, tandis que Defermon se cache en Bretagne).
samedi 5 octobre (14 vendémiaire an 2)
Adoption par la Convention du calendrier révolutionnaire établi par Romme et Fabre d’Eglantine, traduisant une volonté de rupture politique mais aussi religieuse avec le passé : la Convention décrète que le point de départ de l'ère républicaine et le commencement de l'an I sont fixés à la date de la proclamation de la République, soit le 22 septembre 1792. La Convention décrète aussi la décimalisation du temps.
Carrier arrive à Nantes pour y exercer la « vengeance nationale » à l'aide de la Compagnie Marat et des Hussards américains ?
dimanche 6 octobre (15 vendémiaire an 2)
Le leader girondin Vergniaud est condamné à mort.
lundi 7 (16 vendémiaire) ou mardi 8 octobre (17 vendémiaire an 2)
Le conventionnel Ruhln déclare avoir détruit la Sainte Ampoule qui servait à oindre les rois de France à coups de marteau sur les degrés de la statue de Louis XV à Reims.
mardi 8 octobre (17 vendémiaire an 2)
Jourdan et Carnot font leur jonction à Guise.
En centre Bretagne, les habitants de Bignan, près de Pontivy, se soulèvent derrière Guillemot, surnommé « le roi de Bignan ».
L’aîné des frères Bonaparte, « Joseph Bonaparte (26 ans), profession commissaire du pouvoir exécutif des guerres », est initié à la franc-maçonnerie, en même temps que le conventionnel Salicetti, par la loge - très jacobine - la Parfaite Sincérité de Marseille.
mercredi 9 octobre (18 vendémiaire an 2)
Lyon capitule devant l'armée montagnarde et est renommé « Commune affranchie » (la répression menée par Couthon, Fouché et Collot d'Herbois fera plus de 15 000 victimes). Avec une poignée d’hommes, le chef des révoltés lyonnais, Louis François Perrein, comte de Précy, parvient à percer les lignes montagnardes et à gagner la Suisse
En Vendée, début des offensives de cinq colonnes républicaines en direction de Chatillon-sur-Sèvre (François-Joseph Westermann), Bressuire (Chalbos), Clisson (Kléber), Le Luc (Cordelier) et l'étang de Drillais (Huché). Le général en chef et organisateur de la répression républicaine est Louis-Marie Turreau.
A l’occasion de la cérémonie organisée en hommage aux deux « martyrs de la liberté », le marquis de Sade prononce le Discours aux mânes de Marat et de Le Peletier.
jeudi 10 octobre (19 vendémiaire an 2)
Après un discours de Saint-Just, le gouvernement se déclare révolutionnaire jusqu'à la Paix. Terreur. A partir de cette date, le Comité de salut public coordonne la politique des subsistances dans toute la France.
Fouché ordonne qu'on laïcise les convois funèbres et les cimetières à Nevers : destruction des emblèmes religieux dans les cimetières et inscription sur leurs portes de la devise « la mort est un sommeil éternel » (son exemple sera suivi à Paris).
Invasion de la principauté de Montbéliard par les troupes de la Convention.
Instauration à Bayonne d’un Comité de surveillance.
vendredi 11 octobre (20 vendémiaire an 2)
Danton se retire à Arcis-sur-Aube (Champagne).
nuit du vendredi 11 (20 vendémiaire) au samedi 12 octobre (21 vendémiaire an 2)
Charrette et ses 2 000 hommes se jettent du Gois sur Noirmoutier : capitulation de la garnison républicaine.
samedi 12 octobre (21 vendémiaire an 2)
Décret de la Convention ordonnant la destruction de Lyon et l’attribution à ce qui subsistera du nom de Ville-Affranchie.
Vers 15 heures, les révolutionnaires pénètrent dans la basilique royale de Saint-Denis : ils s’attaquent d’abord au monument funéraire du maréchal Turenne (dont la dépouille est mutilée), puis cassent un mur pour pénétrer dans le caveau des Bourbon. Le cercueil d’Henri IV est le premier à être éventré à coups de marteau.
dimanche 13 octobre (22 vendémiaire an 2)
Le comte autrichien von Wurmser force les lignes françaises à Wissembourg (Alsace).
lundi 14 octobre (23 vendémiaire an 2)
Procès de Marie-Antoinette devant le Tribunal révolutionnaire. Elle a comme avocat Guillaume Tronson du Coudray et Claude Chauveau-Lagarde). Chefs d'accusation : manœuvres en faveur des « ennemis extérieurs de la République » et complot pour allumer la guerre civile.
Un décret d’arrestation est lancé à Paris par le Comité de sûreté générale contre le riche Malouin Magon de la Balue, ancien fermier général, établi banquier à Paris, et ses complices contre-révolutionnaires supposés.
De retour dans la basilique royale de Saint-Denis, les révolutionnaires violent les cercueils royaux du caveau des Bourbon. Les corps des rois (Henri IV, Louis XIII, Louis XIV), reines et princes sont jetés dans une fosse. Les ouvriers et autres visiteurs prélèvent ici ou là des mèches de cheveux, des dents, des ongles, etc.
mardi 15 octobre (24 vendémiaire an 2)
Début de la bataille de Wattignies : Jourdan attaque les Autrichiens de Clairfayt qui assiègent Maubeuge. Dans la soirée, après un conseil de guerre, Jourdan et Carnot décident d’affaiblir leur centre et leur gauche pour concentrer le gros des forces sur la droite.
Servant dans l’armée des Pyrénées-Orientales, le général Turreau échoue à l’attaque du camp du Boulou.
Jean Bailly témoigne en faveur de Marie-Antoinette.
Début de l'attaque républicaine contre les Vendéens de Cholet.
mercredi 16 octobre (25 vendémiaire an 2)
Condamnée à mort, Marie-Antoinette est guillotinée à 12 h 15 à Paris. Long de 2,5 kilomètres, le trajet menant du cortège de la prison à l’échafaud, dressé avant l’entrée des Tuileries, a pris une heure et demie. L’ancienne reine de France avait 37 ans. Elle est ensevelie à côté de Louis XVI.
La profanation des tombes royales reprend à Saint-Denis à 7 heures du matin : 21 cercueils, dont ceux d’Henriette de France, de Philippe d’Orléans, de Charles V et de Jeanne de Bourbon, sont éventrés et leurs occupants balancés dans la fosse. De la chaux est déversée sur les dépouilles.
Seconde journée de la bataille de Wattignies : protégées par un épais brouillard, les troupes révolutionnaires désorganisent le dispositif autrichien.
400 Français qui s’étaient réfugiés à Boussu-lez-Walcourt [aujourd’hui à Froidchapelle, dans le Hainaut belge] ont été massacrés par 3 000 Autrichiens commandés par le major wallon Pessler.
Saint-Just part en mission aux armées : en premier à l’armée du Rhin.
L’officier Marceau, en service en Vendée, est promu général de brigade. Il n’a que vingt-quatre ans.
jeudi 17 octobre (26 vendémiaire an 2)
35 000 Vendéens sont écrasés à Cholet par les 32 000 soldats républicains de Kléber et Marceau. Le généralissime vendéen d'Elbée est mortellement blessé (et transporté à Noirmoutier, où, avant de mourir, il ordonne d'épargner 5 000 prisonniers bleus). Un autre chef vendéen, Lescure, est grièvement blessé. Dans ce contexte, un mot d'ordre s'impose : « à la Loire ».
Les Autrichiens Cobourg et Clairfayt se replient sur Mons : le département du Nord est reconquis, le siège de Maubeuge est levé. Wattignies marque le début du redressement militaire français.
Le représentant en mission dans les Pyrénées Claude Ysabeau, accompagné de Tallien et Baudot, reprend Bordeaux, qui s’était révoltée. Ils font une entrée solennelle dans la ville, escortés par les 1 650 hommes de l’armée révolutionnaire du général Frégéville.
vendredi 18 octobre (27 vendémiaire an 2)
La Rochejaquelein est nommé généralissime vendéen. Pour échapper à la mort, 100 000 Vendéens dont de nombreux civils, se réfugient au nord de la Loire, franchissant le fleuve entre Saint-Florent-le-Vieil et Varades, à l’est d’Ancenis, malgré l'opposition de La Rochejaquelein. Le chef vendéen Charles-Melchior Arthus, marquis de Bonchamps (33 ans), grièvement blessé à Cholet, meurt à Saint-Florent-le-Vieil (ou à Varades), non sans avoir gracié 5 000 prisonniers républicains auparavant. Rennes est placée en état de siège.
A Paris, la Convention charge David, Chenier, Fabre d'Eglantine et Romme, de lui présenter une nouvelle nomenclature de calendrier.
dimanche 20 octobre (29 vendémiaire an 2)
Répression générale contre les Enragés.
Jean Henri Voulland fait adopter par la Convention le décret qui autorise le Comité de sûreté générale à renvoyer directement les détenus devant le Tribunal révolutionnaire.
Décision des Vendéens d’essayer de rejoindre le port de Granville, en Normandie, pour être au contact de la flotte anglaise.
lundi 21 octobre (30 vendémiaire an 2)
Décret de la Convention prévoyant la déportation pour tout prêtre réfractaire dénoncé pour incivisme.
Prise de Château-Gontier par les Vendéens.
A Bordeaux, Ysabeau, Tallien et Baudot mettent en place une commission militaire, en fait un tribunal révolutionnaire : début de la Terreur dans la ville.
lundi 21 octobre (30 vendémiaire) ou mercredi 23 octobre (2 brumaire an 2)
La Rochejaquelein prend Laval : les Vendéens font leur jonction avec les troupes de Cottereau (Jean Chouan).
jeudi 24 octobre (3 brumaire an 2)
La nouvelle nomenclature de calendrier est adoptée.
vendredi 25 octobre (4 brumaire an 2)
A Nantes, des prêtres sont enfermés dans les cales du bateau la Gloire, transformé en prison flottante et ancré devant l’auberge de la Sécherie.
samedi 26 octobre (5 brumaire an 2)
La Rochejaquelein bat le général républicain Westermann à Entrammes : 5 000 morts.
Au sud-est de Lille, l’abbaye Saint-Calixte de Cysoing, fermée en août 1792 par les révolutionnaires, est ravagée par un incendie qui ne laisse que des ruines. Elle avait été fondée en 833.
dimanche 27 octobre (6 brumaire an 2)
Le général Pichegru est nommé général en chef de l'armée du Rhin.
lundi 28 octobre (7 brumaire an 2)
Décret de la Convention interdisant l’enseignement aux ecclésiastiques.
mercredi 30 octobre (9 brumaire an 2)
Condamnation à mort par le tribunal révolutionnaire des députés girondins : Charles Valazé (42 ans) se poignarde à mort. « Eh quoi ! tu trembles », lui dit Brissot, en le voyant frissonner. « Non, je meurs », lui répondit Valazé qui expire. Incorporé dans le procès des Girondins qui étaient pourtant ses adversaires, l’orléaniste Charles Alexis Brulart, marquis de Sillery est lui aussi condamné à mort.
Interdiction des clubs féminins.
Collot d’Herbois et Fouché ont envoyé à Lyon comme représentants en mission.
jeudi 31 octobre (10 brumaire an 2)
Exécution à Paris de 21 des 30 députés girondins arrêtés le 31 mai, parmi eux le journaliste Jacques Brissot (39 ans), et Pierre Vergniaud (40 ans). Autre exécuté ce jour à Paris (le premier d’ailleurs), le marquis de Sillery (56 ans).
Adoption du tutoiement dans la correspondance officielle du Comité de salut public.
Taxe de 9 millions sur les riches instituée à Strasbourg par Saint-Just.
en octobre
Le comte de Villaret de Joyeuse est nommé commandant de l’armée navale de Brest.
Charles Ronsin est promu général de division. Il est lié aux hébertistes.
Les envoyés Barras et Fréron amplifient la Terreur à Marseille ; destruction des bâtiments où ont siégé les sectionnaires.
Création de la pièce le Jugement dernier des rois, de Sylvain Maréchal.
dimanche 3 novembre (13 brumaire an 2)
Les Vendéens de La Rochejaquelein s’emparent de la ville de Fougères.
Mort du chef vendéen Lescure, blessé à Cholet le 17 octobre.
Exécution à Paris de la femme de lettres féministe Olympe de Gouges. Elle avait quarante ans.
lundi 4 novembre (14 brumaire an 2)
Les Vendéens prennent Fougères, ce qui leur permet d'attaquer Rennes ou Granville. Un conseil de guerre décide de marcher sur Granville, pour y recevoir l'aide des Anglais d'Hastings, comte de Moira (qui a sa base à Jersey).
Le général Turreau remplace Marceau à la tête de l’armée de l’Ouest.
Le colonel et chevalier de Saint-Georges, célèbre compositeur mulâtre, est arrêté ; il est accusé d’avoir détourné 100 000 livres pour payer ses dettes.
Le Havre devient Le Havre-Marat.
mardi 5 novembre (15 brumaire an 2)
Un rapport de Marie-Joseph Chénier envisage la création d'un culte national qui remplacerait le christianisme.
mercredi 6 novembre (16 brumaire an 2)
Ramené de Marseille à Paris, Philippe Egalité (46 ans) est jugé, condamné à mort et guillotiné dans la journée. Son fils Louis Philippe (20 ans) devient le nouveau duc d'Orléans.
Un décret de la Convention stipule que les municipalités sont libres de renoncer au culte catholique et peuvent, si elles le souhaitent, désaffecter les églises ; ainsi saint Blaise, patron de Ris-Orangis, est-il remplacé par Brutus.
La Commune fait du bonnet rouge la coiffure officielle de ses membres.
jeudi 7 novembre (17 brumaire an 2)
« Déprêtrisation » de presque tous les députés de la Convention.
du jeudi 7 (17 brumaire) au samedi 9 novembre (19 brumaire an 2)
Bataille de Hondschoote.
vendredi 8 novembre (18 brumaire an 2)
Menacées par la victoire française à Jemappes, les troupes autrichiennes évacuent la ville de Charleroi.
Exécution de Mme Manon Roland (39 ans), qui tenait un célèbre salon girondin. Avant d’être guillotinée, elle s'est écriée : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! ».
La Convention décrète le tutoiement obligatoire dans les administrations.
dimanche 10 novembre (20 brumaire an 2)
Une seconde fête du culte de la Raison (la première le 10 août dernier) a lieu à Notre-Dame de Paris, désormais dénommée « temple de la Raison ». On construit dans le chœur de l’ex-cathédrale une montagne en bois peint sur laquelle se dresse le temple de la Raison éclairé par le flambeau de la Liberté. Les membres de la Commune, escortés d’un chœur de jeunes filles, s’installent au pied de la montagne. La déesse Raison, une actrice, Mlle Aubry, sort du temple et vient recevoir les hommages de l’assistance tandis que les chœurs entonnent l’Hymne à la Liberté. Cette croyance déplaît à Robespierre (porté vers l’Etre suprême), d’autant plus qu’elle émane des hébertistes et des dantonistes.
L’ancien maire de Paris Jean Sylvain Bailly est condamné à mort. Suicide du mari de Mme Roland, Jean-Marie.
Le général de brigade Marceau est promu général de division.
lundi 11 novembre (21 brumaire an 2)
Nouvelle taxe de cinq millions sur les riches de Nancy décrétée par Saint-Just.
mardi 12 novembre (22 brumaire an 2)
Les Français entrent dans Charleroi.
Prise d’Avranches par les Vendéens.
Commandée par Kléber, l’Armée de l’Ouest (16 000 hommes) fait sa jonction à Rennes avec l’Armée des Côtes de Brest (6 000 soldats).
Premier maire de Paris (1789-1791), Jean Sylvain Bailly est exécuté sur le Champ de Mars, « lieu de son crime ». Il avait 57 ans.
mercredi 13 novembre (23 brumaire an 2)
Premier échec des Vendéens devant Granville.
jeudi 14 novembre (24 brumaire an 2)
Nouvel échec vendéen devant Granville : retraite vers la Loire.
Décret de la Convention décidant le transfert des restes de Marat au Panthéon.
vendredi 15 novembre (25 brumaire an 2)
A Toulon, les Anglais repoussent les Français.
Suppression des loteries jugées immorales par la Convention.
Ayant appris l’exécution, une semaine auparavant, de son épouse, l’ancien ministre girondin Jean-Marie Roland de La Platière (59 ans) se perce le cœur avec sa canne épée, dans son refuge de Rouen.
La Convention a officiellement réhabilité le chevalier de La Barre, un jeune noble de 20 ans torturé et exécuté en 1766 pour le « crime » de blasphème.
Décès à Pouillé-les-Coteaux, près d’Ancenis, de l’abbé Thoby, noyé par des révolutionnaires.
Délégué à la Convention, le marquis de Sade est chargé de rédiger et d'y lire, en présence de Robespierre qui déteste l’athéisme et les mascarades antireligieuses, une pétition sur l’abandon des « illusions religieuses » au nom de six sections.
samedi 16 novembre (26 brumaire an 2)
Installation de la Société populaire Vincent-la-Montagne, à l’église Sainte-Croix de Nantes. Carrier fait un violent discours contre les prêtres. Il est acclamé et plusieurs prêtres, dont Minée, abjurent publiquement.
nuit du samedi 16 (26 brumaire) au dimanche 17 novembre (27 brumaire an 2)
Première noyade organisée à Nantes par Lamberty et son adjoint Fouquet, trois heures après le violent discours de Carrier : sans se douter de ce qui les attend, 90 prêtres réfractaires (dispensés de déportation à cause de leur âge et de leurs infirmités), qui étaient enfermés dans les cales de la galiote la Gloire sont transférés, liés deux par deux, sur la gabare voisine qui est coulé. Quatre prêtres ont cependant réussi à se détacher et à s’enfuir (trois seront récupérés et noyés la nuit suivante).
dimanche 17 novembre (27 brumaire an 2)
Arrestation de partisans de Danton sur accusation de Robespierre.
Guimberteau instaure une nouvelle commission militaire à Tours, présidée par Bassereau.
lundi 18 novembre (28 brumaire an 2)
Bataille de Pontorson : revenant de Granville, les 25 000 Vendéens de La Rochejaquelein battent dans le sud de la Manche les 4 400 soldats d’Auguste Joseph Tribout. Les républicains déplorent 100 morts, 200 blessés et la perte de leurs 14 canons
Les républicains Canuel et Amey sont envoyés occuper Fougères. Sur place a lieu le même jour un massacre de prisonniers vendéens, dont des femmes.
Le montagnard Billaud-Varenne emploie le mot « terreur » à la Convention : il différencie l’ancienne terreur exercée par les tyrans sur le peuple de la nouvelle terreur imposée pour « venger la nation de ses ennemis ».
mardi 19 novembre (29 brumaire an 2)
Les biens des accusés sont déclarés nationaux, même avant le procès (pour empêcher les donations entre vifs faites par les accusés surs d'être mis à mort).
mercredi 20 novembre (30 brumaire an 2)
Danton, qui vivait retiré à Arcis-sur-Aube (Champagne), est de retour à Paris. Il commence à faire campagne pour la paix et propose « l’indulgence » et la réconciliation nationale.
Parodie de culte catholique à la Convention par une délégation de la section de l’Unité accoutrée d’habits sacerdotaux.
du mercredi 20 (30 brumaire) au jeudi 21 novembre (1er frimaire an 2)
Dans le nord de l’Ille-et-Vilaine, la région de Dol-de-Bretagne devient pour trois jours le cœur de la guerre contre les Vendéens : la ville de Dol elle-même est, au lieu-dit la Motte du Vieux Gibet, le théâtre d’un combat entre les troupes républicaines commandées par Westermann, Marceau et Kléber, et l’armée royaliste en retraite de la Rochejacquelein.
jeudi 21 novembre (1er frimaire an 2)
Les Vendéens battent le général républicain Rossignol à Antrain (nord-est de l’Ille-et-Vilaine).
vendredi 22 novembre (2 frimaire an 2)
Les Vendéens remportent à Trans [-la-Forêt], au sud-est de Dol, un succès sur les Républicains.
samedi 23 novembre (3 frimaire an 2)
Bataille de Loano (général Massena).
La Commune de Paris fait fermer et réquisitionner toutes les églises de la capitale. Le mouvement se répand en province. Les églises qui ne sont pas détruites sont transformées en prisons, en hôpitaux, en temple de la Raison. Les objets du culte sont pareillement réquisitionnés : ainsi que les cloches qui serviront à fondre des canons. La célébration des messes privées est interdite sous peine d'emprisonnement.
dimanche 24 novembre (4 frimaire an 2)
La nouvelle nomenclature de calendrier est promulguée par décret, en vigueur jusqu'au 1er janvier 1806. Mise en place de l'heure républicaine.
lundi 25 novembre (5 frimaire an 2)
Expulsion des centres de Mirabeau du Panthéon.
jeudi 28 novembre (8 frimaire an 2)
Jean-Charles Bernardin-Charlot de la Granville n'a plus la charge (qu'il tenait depuis 1785) du port et du département maritime de Rochefort (intendant de marine).
vendredi 29 novembre (9 frimaire an 2)
Antoine Barnave (32 ans), arrêté en août 1792 et oublié depuis dans une prison de Grenoble, est guillotiné à Paris.
Turreau est nommé à la tête de l’armée de la Convention en Vendée.
nuit du samedi 29 (9 frimaire) au dimanche 30 novembre (10 frimaire an 2)
A Toulon, l’officier Claude-Victor Perrin (futur maréchal de France Victor) enlève les retranchements qui couronnent les hauteurs dites du mont Faron.
dimanche 30 novembre (10 frimaire an 2)
En Haute-Garonne, les révolutionnaires investissent la cathédrale Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges pour s’emparer de l’argenterie (les reliques de saint Bertrand ont été mises à l’abri).
en novembre
Desmoulins dénonce Hébert comme agent de l'ennemi.
Marceau devient général de l'armée républicaine après plusieurs victoires sur les Vendéens.
Angoulême prend le nom de « Montagne-Charente ».
lundi 2 décembre (12 frimaire an 2)
François-Joseph Lefebvre (futur maréchal de France) est nommé général de brigade.
du mardi 3 (13 frimaire) au mercredi 4 décembre (14 frimaire an 2)
Echec des Vendéens pour prendre Angers et franchir la Loire. Ils se retirent en désordre vers Le Mans.
mercredi 4 décembre (14 frimaire an 2)
Organisation du gouvernement révolutionnaire.
Début des exécutions à la mitraille de Lyon, commandés par Fouché.
D’abord rallié à la Révolution, l’amiral Armand de Coetnempren, comte de Kersaint, est guillotiné à Paris. Il avait 51 ans.
Arrestation du journaliste Richer-Serizy, lié à Desmoulins.
jeudi 5 décembre (15 frimaire an 2)
Le général Marceau est nommé commandant en chef par intérim de l’Armée de l’Ouest.
Rabaut Saint-Etienne (50 ans) est guillotiné à Paris comme girondin.
Parution du premier numéro du Vieux Cordelier, journal rédigé part Camille Desmoulins. Organe de la campagne pour la paix extérieure et intérieur de Danton, il prêche la clémence et critique les partisans de la Terreur.
Par ordre du département de police de la Commune de Paris, le marquis de Sade est arrêté pour « modérantisme ».
Le crâne du cardinal de Richelieu, enlevé de son tombeau de l’église de la Sorbonne, est remis au Breton Nicolas Armez, de Plourivo (près de Paimpol).
vendredi 6 décembre (16 frimaire an 2)
Décret donnant au gouvernement révolutionnaire une armature juridique et à la République une Constitution provisoire.
Bataille de Geisberg.
samedi 7 décembre (17 frimaire an 2)
Bataille du Bois-de-Céné, dans le nord-ouest de la Vendée : ayant échappé au massacre de l’île de Bouin, les forces royalistes de François-Athanase de Charrette (entre 1 000 et 1 500) hommes mettent en déroute près de l’abbaye de l’Ile-du-Chauvet (entre Bois-de-Céné et Châteauneuf) un convoi de munitions républicain escorté par 300 soldats. Les Vendéens parviennent à disparaître dans le bocage à l’arrivée de renforts bleus.
dimanche 8 décembre (18 frimaire an 2)
Les Vendéens de La Rochejaquelein battent le général Westermann à La Flèche.
Accusée de complot royaliste, la comtesse Jeanne Du Barry est guillotinée à Paris. L’ancienne maîtresse du roi Louis XV avait 50 ans.
Sur ordre du député du Cantal représentant de la Convention, on « désencombre » les prisons en noyant 5 000 détenus dans la Loire (où ?).
Mort en Vendée de Joseph Bara, jeune palefrenier abattu par des voleurs de chevaux (Robespierre organisera son culte comme celui d'une victime de la barbarie royaliste).
Le marquis de Sade est incarcéré aux Madelonnettes comme suspect.
mardi 10 décembre (20 frimaire an 2)
Les Vendéens arrivent au Mans.
Inauguration dans la cathédrale de Tours du temple de la Raison par les autorités et les membres de la société populaire.
nuit du jeudi 12 (22 frimaire) au vendredi 13 décembre (23 frimaire an 2)
Les généraux Marceau et Westermann écrasent les Vendéens près du Mans. Ces derniers se retirent vers Laval, puis la Bretagne.
vendredi 13 décembre (23 frimaire an 2)
Soutenus par des mercenaires portugais, les Espagnols lancent une offensive pour s’emparer de Collioure.
nuit du samedi 14 (24 frimaire) au dimanche 15 décembre (25 frimaire an 2)
A Nantes, Goullin et la Compagnie Marat noient 129 détenus à la prison du Bouffay, en majorité pour de petits délits de droit commun.
dimanche 15 décembre (25 frimaire an 2)
Camille Desmoulins dénonce la « grande folie » de vouloir exterminer tous les ennemis de la République par la guillotine : « Chaque mort sur l’échafaud créera 10 ennemis de sa famille ou ses amis ». « Je suis certain, au contraire, que la liberté serait consolidée et l’Europe vaincue si vous aviez un comité de clémence ».
lundi 16 décembre (26 frimaire an 2)
Ultime essai vendéen à Ancenis : échec. Retrait vers l’Ouest.
mardi 17 décembre (27 frimaire an 2)
La Convention décrète d’arrestation Maillard et les hébertistes Vincent et Ronsin (général de division).
mercredi 18 décembre (28 frimaire an 2)
Le général Dugommier (remplaçant de Jean-François Carteaux), aidé du capitaine Bonaparte (chef de l'artillerie), reprend Toulon aux Anglais. Le nom de la ville est changé en Port-la-Montagne.
Combat naval de Toulon : les Français perdent treize navires, dont six sont capturés par les Anglais. Parmi eux la frégate Lutine (coulée en 1799 ; sa cloche sera récupérée et installée à la Lloyds de Londres).
jeudi 19 décembre (29 frimaire an 2)
Une grande fête des Victoires est célébrée à Paris : le défilé est composé de 14 chars symbolisant les 14 armées de la Révolution, portant chacun 12 soldats et 40 jeunes filles. Les membres de la Convention viennent ensuite, puis le char de la Victoire avec devant le faisceau national et derrière la statue de la Victoire. Le cortège part des Tuileries pour les Invalides, où se dresse le Temple de l’Humanité, puis pour le Champ-de-Mars. Arrivées là, les jeunes filles descendent et déposent des branches de lauriers entre les mains des soldats défenseurs de la patrie. Un hymne sur la prise de Toulon est alors chanté, ainsi que le Chant des victoires (musique de Méhul, paroles de Marie-Joseph Chénier).
Décret Bouquier proclamant « l’instruction laïque et obligatoire » pour une période de troisn ans pour les enfants de 6-8 ans, garçons et filles.
vendredi 20 décembre (30 frimaire an 2)
André Masséna et Pierre-Dominique Garnier sont promus généraux de division. Par ailleurs, grièvement blessé au siège de Toulon, l’officier Claude Victor (futur maréchal de France) est promu général de brigade à titre provisoire par les représentants du peuple.
du vendredi 20 (30 frimaire) au lundi 23 décembre (3 nivose an 2)
Exécutions de Toulon commandées par Barras : 800 fusillés sans jugement.
dimanche 22 décembre (2 nivôse an 2)
Les restes de l’armée vendéenne en déroute, avec de nombreux civils dans son sillage, traversent le territoire de Bouvron, à cinquante kilomètres au nord-ouest de Nantes.
Napoléon Bonaparte est promu général de brigade.
lundi 23 décembre (3 nivôse an 2)
Les restes de l’armée vendéenne sont vaincus à Savenay, au nord-ouest de Nantes, par les généraux Marceau et Westermann : 15 000 morts sur 18 000 hommes ; les prisonniers, hommes ou femmes, sont conduits à Nantes, dans l’ancien entrepôt des Cafés, à 100 mètres de la Loire (la « baignoire nationale », selon Carrier). Les noyades (800 noyés ce jour même : le plus grand nombre en un seul jour ; 4 500 en tout) sont organisées par l’ouvrier carrossier Lamberty, promu adjudant général par Carrier. Les exécutions par fusillades (1 641 fusillés) auront lieu dans les carrières de Gigant, toutes proches. Westermann peut écrire à la Convention : « Il n’y a plus de Vendée. Je viens de l’enterrer dans les marais de Savenay. J’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux et massacré les femmes. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé ».
mardi 24 décembre (4 nivôse an 2)
Le général Pichegru est vainqueur à Wissembourg.
Décret de la convention débaptisant Toulon en Port-la-Montagne.
mercredi 25 décembre (5 nivôse an 2)
Rapport de Robespierre à la Convention sur les principes du gouvernement révolutionnaire. Par ailleurs, pour ne pas rompre avec l’aile dure de la majorité montagnarde, il prend ses distances avec Danton.
Décret excluant « les individus nés en pays étranger du droit de représenter le peuple français ».
Après s’être distingué en Vendée et dans les Pyrénées, Augereau, futur maréchal de Napoléon, est nommé général de division. Même promotion pour Dominique de Pérignon.
vendredi 27 décembre (7 nivôse an 2)
Les Espagnols, et leurs alliés portugais, s’emparent de Collioure.
Fin des exécutions de Lyon : 1 876 condamnés ont été mitraillés dans la plaine des Brotteaux sur ordre de Fouché.
samedi 28 décembre (8 nivôse an 2)
Exécution de l’ancien ministre Lebrun et de Dietrich qui fut maire de Strasbourg.
Joseph Bara, tué il y a 20 jours en Vendée, est enseveli au Panthéon.
Levée à Rennes de l’état de siège, en vigueur depuis le 18 octobre.
Un décret raccourcit le délai nécessaire avant un remariage après divorce.
dimanche 29 décembre (9 nivôse an 2)
Herault de Séchelles (belliciste et annexionniste), dénoncé par Camille Desmoulins comme agent de l'ennemi jouant la politique du pire, démissionne du Comité de Salut Public.
lundi 30 décembre (10 nivôse an 2)
Fête de la Raison à la cathédrale de Rouen.
en décembre
En Vendée, 300 femmes sont massacrées à l'arme blanche au Bois de Beaurepaire.
Cloots (belliciste et annexionniste) est dénoncé par Desmoulins comme agent de l'ennemi jouant la politique du pire. Desmoulins est chassé du Comité de Salut Public.
Mathelin présente sa pièce Marat dans le souterrain des Cordeliers ou la Journée du 10 août.