jeudi 2 janvier (13 nivôse an II)
Le représentant Ichon arrive à Tours afin d’y relancer la Terreur.
jeudi 2 ou vendredi 3 janvier (13 ou 14 nivôse an II)
Les généraux Turreau (commandant en chef de l’armée de l’Ouest) et Haxo reprennent Noirmoutier aux Vendéens. Ils capturent le général Maurice d’Elbée, qui avait été grièvement blessé à la bataille de Cholet.
vendredi 3 janvier (14 nivôse an II)
Dénoncé par Charles de Hesse, le comte Nicolas Luckner, maréchal de France d’origine allemande, est condamné à mort pour trahison par le tribunal révolutionnaire.
samedi 4 janvier (15 nivôse an II)
Le maréchal Nicolas Luckner a été guillotiné à Paris. Il avait 71 ans.
Saint-Just n'est plus en mission à l’armée du Rhin.
lundi 6 janvier (17 nivôse an II)
Marseille est renommé « Ville sans nom » par décret de la Convention.
mercredi 8 janvier (19 nivôse an II)
Attaque de Robespierre contre Fabre d’Eglantine au club des Jacobins.
jeudi 9 janvier (20 nivôse an II)
Fait prisonnier à Noirmoutier, le chef vendéen Maurice d'Elbée est condamné à mort. Incapable de se tenir debout en raison de ses blessures, il a été conduit sur la place publique du bourg dans un fauteuil et fusillé. Il avait 42 ans (son épouse sera exécutée à son tour vingt jours plus tard).
vendredi 10 janvier (21 nivôse an II)
François-Joseph Lefebvre est promu général de division.
samedi 11 janvier (22 nivôse an II)
Ancien député à la Législative, Adrien Lamourette est guillotiné à Paris. Agé de cinquante-et-un ans, il était resté célèbre pour le « Baiser Lamourette » en juillet 1792.
Dénonciation du vandalisme révolutionnaire par Grégoire qui fait décréter le remplacement du latin par le français pour les inscriptions sur les monuments publics.
dimanche 12 janvier (23 nivôse an II)
Dénonciation par Amar des malversations de Fabre d’Eglantine.
lundi 13 janvier (24 nivôse an II)
Face à la faiblesse des réquisitions de blé, la convention décrète : « les autorités constituées seront tenues d’employer tous les moyens en leur pouvoir dans les communes où la culture de la pomme de terre n’est pas encore établie pour engager tous les cultivateurs à planter chacun selon leur faculté une portion de leur terrain en pomme de terre ».
Arrestation de Fabre d’Eglantine.
Création à l’Opéra-Comique (salle Favart) de Paris de Paul et Virginie, opéra en trois actes et six tableaux de Jean-François Lesueur, sur un livret d’Alphonse du Congé Dubreuil, d’après le roman de Bernardin de Saint-Pierre. Le succès n’est pas au rendez-vous.
mardi 14 janvier (25 nivôse an II)
Destitution puis arrestation du contre-amiral Truguet (qui a échoué devant Cagliari).
vendredi 17 janvier (28 nivôse an II)
En Vendée, le général Turreau prescrit les exécutions à la baïonnette pour épargner les munitions.
dimanche 19 janvier (30 nivôse an II)
Le général Turreau présente à Paris, devant les députés de la Convention, un plan d'extermination de la Vendée : vingt-quatre « colonnes infernales » vont pénétrer dans ce territoire avec la consigne de tout brûler et de tout massacrer (la moitié de la population du département, soit 300 000 personnes, vont périr).
Arrivée des Anglais en Corse à l’appel de Paoli.
mardi 21 janvier (2 pluviôse an II)
Le général Turreau entreprend l’anéantissement de la Vendée.
jeudi 23 janvier (4 pluviôse an II)
La colonne infernale du général Crouzat commet un massacre entre Cholet et Angers (Maine-et-Loire) : il a fait fusiller 200 habitants et enterrer vivant trente enfants et deux femmes à Gonnord [aujourd’hui dans la commune de Valanjou].
vendredi 24 janvier (5 pluviôse an II)
Au sud-est de Nantes, une colonne infernale s’abat sur Clisson : de nombreux habitants sont massacrés (suite aux différentes tueries et à la fuite des habitants qu’a connue la cité depuis un an, celle-ci est entièrement désertée pendant deux ans).
lundi 27 janvier (8 pluviôse an II)
La flotte espagnole commandée par l’amiral Gabriel de Aristizabal s’empare à Saint-Domingue de la forteresse française de Fort Dauphin [aujourd’hui Fort-Liberté à Haïti].
Les actes publics doivent désormais être rédigés en français, langue officielle.
Le général vendéen Antoine de La Trémoille, prince de Talmont, est exécuté à Laval. Il avait vingt-neuf ans.
mardi 28 janvier (9 pluviôse an II)
Le généralissime vendéen Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein, est tué au combat à Nuaillé, près de Cholet. Il n’avait que vingt-et-un ans.
Barthélemy Scherer est promu général de division.
Rapport de Couppé à la Convention sur les bibliothèques nationales.
mercredi 29 janvier (10 pluviôse an II)
Le général de division corse Camille de Rossi a été guillotiné à Paris. Condamné à mort pour avoir battu en retraite trop rapidement devant l’ennemi autrichien, il avait été arrêté par ses propres soldats en juin 1793. Il avait 66 ans.
jeudi 30 janvier (11 pluviôse an II)
En Vendée, la Colonne infernale du général Duval s’abat sur le village de Bazoges-en-Pareds. Le bourg est incendié, tout comme le château de Pulteau, où vingt-sept paysans sont tués dans la cour.
fin janvier
Fin des noyades de Nantes : 4 500 personnes ont été noyées, hommes, femmes et enfants.
en janvier
Le général bleu Westermann, pourtant victorieux des Vendéens, est destitué.
Fréron achève l'épuration de Marseille : 400 personnes ont été exécutées.
Marceau, trente ans, devient général.
Le journal le Vieux Cordelier, rédigé par Camille Desmoulins à partir du 5 décembre 1793, disparaît après seulement sept numéros, l’imprimeur n’osant pas faire paraître le septième…
Le bataillon d’Albi part pour le front des Pyrénées-orientales.
samedi 1er février (13 pluviôse an II)
Décret de la Convention créant la commission nationale des armes et poudres de la République.
Election de Stofflet à la tête de ce qui reste de l’armée vendéenne.
dimanche 2 février (14 pluviôse an II)
Rapport de Voulland à la Convention de la libération du général de division Ronsin (lié aux hébertistes, arrêté un mois et demi plus tôt) et de Vincent, qui sont libérés malgré l’opposition des « Indulgents ».
lundi 3 février (15 pluviôse an II)
Marc-Antoine Jullien, jeune commissaire chargé de mission à Nantes par le Comité de salut public, informe Robespierre de la situation, notamment l’opposition entre Carrier et la Société populaire de Nantes.
mardi 4 février (16 pluviôse an II)
L’abolition de l'esclavage dans les colonies françaises est décrétée par la Convention. La citoyenneté est octroyée également à tous les hommes « sans distinction de couleur » (la loi sera inégalement appliquée).
mercredi 5 février (17 pluviôse an II)
Rapport de Robespierre à la Convention sur les « principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l’administration intérieur de la République ». Il fait l’apologie de la vertu et de la Terreur.
L'abbé Jean-Louis Guillot de Folleville, leader vendéen et pseudo-évêque d'Agra, est guillotiné à Angers.
jeudi 6 février (18 pluviôse an II)
Après des démêlés avec les sociétés populaires locales, l'envoyé en mission à Nantes Jean-Baptiste Carrier est rappelé à la Convention.
Un arrêté prévu par la Convention décide « l'entière destruction » des ennemis et de leurs biens ainsi que la déportation des femmes et des enfants.
Promotion de Bonaparte au grade de général.
samedi 8 février (20 pluviôse an II)
Le général Pichegru devient commandant en chef de l’Armée du Nord.
Le Comité de salut public adresse à Carrier une lettre le rappelant de Nantes à Paris.
dimanche 9 février (21 pluviôse an II)
Après différentes missions, Saint-Just est de retour à Paris.
lundi 10 février (22 pluviôse an II)
Suicide de Jacques Roux en prison.
mercredi 12 février (24 pluviôse an II)
Dans un discours prononcé au club des Cordeliers, l’imprimeur et libraire radical Antoine-François Momoro dénonce le « modérantisme » en vigueur à la Convention. Ce proche d’Hébert s’attaque notamment au Comité de salut public, à Danton et à Robespierre.
Les troupes du général Duquesnoy fusillent Joseph Audrain et d’autres otages devant l’auberge du Grand-Cerf, à Aigrefeuille-sur-Maine, à vingt kilomètres au sud de Nantes.
du vendredi 14 au samedi 15 février (du 26 au 27 pluviôse an II)
La paroisse de Mellé [Ille-et-Vilaine] est le siège d'une lutte acharnée entre troupes républicaines et les chouans d’Aimé Du Boisguy.
samedi 15 février (27 pluviôse an II)
Adoption comme drapeau national du pavillon de marine : bleu-blanc-rouge et des initiales R.F. sur les drapeaux de l'armée révolutionnaire. Ce pavillon a été dessiné par le peintre David.
mardi 18 février (30 pluviôse an II)
Arrestation de l’archevêque de Sens (et ancien cardinal) Mgr Etienne Charles de Loménie de Brienne.
L’officier Bon-Adrien Jeannot de Moncey est nommé général de brigade.
mercredi 19 février (1er ventôse an II)
Brutalisé toute une nuit, l’archevêque de Sens Mgr Etienne Charles de Loménie de Brienne est décédé en prison. Ancien ministre des Finances de Luis XVI, il avait soixante-six ans. Il avait du renoncer à sa barrette de cardinal pour avoir prêté serment à la constitution civile du clergé en 1790.
jeudi 20 février (2 ventôse an II)
Chute de la municipalité montagnarde du Havre.
vendredi 21 février (3 ventôse an II)
La Convention vote un décret étendant à toute la France le maximum des prix et des salaires.
samedi 22 février (4 ventôse an II)
Décret fixant l’exécution du décret du 29 septembre sur le maximum général, ainsi que le maximum du prix des transports du lieu de fabrique et des bénéfices des marchands de gros et en détail.
mardi 25 février (7 ventôse an II)
Décret transformant en hôpital le couvent de bénédictines du Val-de-Grâce.
mercredi 26 février (8 ventôse an II)
Au sud de Nantes, les colonnes infernales incendient le château de La Pilotière, à Vieillevigne. A Montbert, trente-cinq personnes sont exécutées par la neuvième colonne du général Cordellier-Delanoüe. Dans les Deux-Sèvres, le chef vendéen Stofflet démolit les portes de la ville d’Argenton [Argenton-Château] et une partie des remparts et brûle une partie des dépendances du château,
Création au théâtre de l’Opéra-Comique national (rue Favart) du Congrès des rois, opéra-comique en trois actes et en prose mêlée d'ariettes. Douze compositeurs (Henri-Montan Berton, Frédéric Blasius, Luigi Cherubini, Nicolas Dalayrac, Prosper-Didier Deshayes, François Devienne, André Grétry, Louis Emmanuel Jadin, Rodolphe Kreutzer, Etienne Nicolas Méhul, Jean-Pierre Solié, Trial fils) ont participé à l’élaboration de cette œuvre, dont le livret a été écrit par Eve Demaillot. Le public n’adhère pas à cette sature dirigée contre les « ennemis de la France » (seulement deux représentations ont lieu).
mercredi 26 février et lundi 3 mars (8 et 13 ventôse an II)
Décrets de Ventôse, votés à l’instigation de Robespierre et sur rapport de Saint-Just. Ils prévoient une redistribution aux indigents des biens des suspects et des émigrés. Travail colossale, qui restera lettre morte avec la mort de Robespierre.
jeudi 27 février (9 ventôse an II)
En Vendée, la colonne républicaine de Houche massacre 4 000 personnes.
vendredi 28 février (10 ventôse an II)
En Vendée, la colonne républicaine de Cordelier massacre aux Lucs-sur-Boulogne 564 personnes. 109 victimes ont moins de sept ans.
Ancien extrémiste devenu suspect de modérantisme, le publiciste Louis Marie Prudhomme préfère arrêter de lui-même la publication de son quotidien Révolutions de Paris (qui existait depuis juillet 1789) et se faire oublier.
Arrestation pour conspiration de Françoise-Thérèse de Choiseul, épouse du prince Joseph Grimaldi de Monaco.
en février
Dans le sud-ouest de Saint-Domingue, les Britanniques enlèvent aux Français le Fort Tiburon.
L'amiral britannique Jervis occupe la Corse.
L’envoyé Maignet remplace Barras et Fréron à Marseille. La ville retrouve son nom.
Un décret interdit tous les mots apparentés à celui de roi, sauf celui de « régicide ».
Départ de Saint-Etienne du représentant en mission Javogues : fin de la Terreur dans la ville.
dimanche 2 mars (12 ventôse an II)
Le chef vendéen Louis Ripault de La Cathelinière, vingt-cinq ans, qui exerçait son autorité sur le pays de Retz, est condamné à mort et exécuté à Nantes.
mardi 4 mars (14 ventôse an II)
Hébert tente de remplacer la Convention par la Commune et le Comité de salut public par un tribunal suprême avec Pache, maire de Paris, comme « Grand Juge », mais Pache se dérobe.
jeudi 6 mars (16 ventôse an II)
Bertrand Barère a présenté à la Convention un rapport sur l'extinction de la mendicité.
vendredi 7 mars (17 ventôse an II)
Le poète André Chénier est arrêté dans la soirée, alors qu'il sortait de chez la marquise de Pastoret, elle-même réfugiée à Passy. Chénier protestait contre les excès de la Terreur.
lundi 10 mars (20 ventôse an II)
Le général Jourdan prend le commandement de l’armée de Moselle.
mardi 11 mars (21 ventôse an II)
La Convention crée à Paris l’Ecole centrale de travaux publics (future Ecole polytechnique).
nuit du jeudi 13 au vendredi 14 mars (nuit du 23 au 24 ventôse an II)
Arrestation de vingt-et-un ultra-révolutionnaires (hébertistes) du club des (nouveaux) Cordeliers, partisans de la Commune contre la Convention : Hébert, Momoro, le général Ronsin...
vendredi 14 mars (24 ventôse an II)
La ville de Bressuire, dans le bocage vendéen, a été mise à feu et à sang par les « colonnes infernales » du général Grignon. Selon ce dernier, 200 Vendéens ont été abattus.
mercredi 19 mars (29 ventôse an II)
Danton prend le parti de Pache qui vient d'abandonner Hébert.
jeudi 20 mars (30 ventôse an II)
En Vendée, le général de division Nicolas Haxo, surpris par des forces supérieures, est tué les armes à la main au village des Clouzeaux. Il avait 44 ans.
vendredi 21 mars (1er germinal an II)
La Martinique se rend aux Anglais.
Tallien quitte Bordeaux pour devenir président de la Convention.
lundi 24 mars (4 germinal an II)
Exécution de 19 hébertistes : Jacques Hébert (37 ans), Anacharsis Cloots (38 ans), Pierre Joseph Proly (42 ans), le général Charles Ronsin (43 ans), Antoine-François Momoro (37 ans), Vincent, Mazuel, Desfieux et Pereyra, etc. Le dantoniste Camille Desmoulins dénonce cette épuration.
mardi 25 mars (5 germinal an II)
Condamné à mort par le tribunal révolutionnaire d’Arras, le vieux maréchal Augustin-Joseph, comte de Mailly, est guillotiné. Il avait 86 ans.
En Vendée, la colonne de Crouzat massacre 1 500 personnes dans la forêt de Vezins.
A Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), la cathédrale Notre-Dame du Bourguet est mise à sac et son trésor saisi pour être fondu.
jeudi 27 mars (7 germinal an II)
Après s’être caché pendant huit mois, le marquis de Condorcet, est capturé à Clamart. Il est emprisonné à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).
Le marquis de Sade, incarcéré aux Madelonnettes depuis le 8 décembre, est transféré à l’initiative de la comédienne Constance Quesnet à Picpus, dans une maison de santé hébergeant de riches « suspects » incarcérés dans différentes prisons de Paris que l’on faisait passer pour malades, la maison Coignard.
A Albi, la cathédrale Sainte-Cécile est transformée en Temple de la Raison.
vendredi 28 mars (8 germinal an II)
A 24 km au sud-ouest de Cambrai, l’armée autrichienne du général Paul Kray (7 000 hommes) a battu trois divisions françaises (15 000 soldats) commandées par les généraux Balland, Goquet et Fromentin à la bataille du Cateau [-Cambrésis, département du Nord]. Les Impériaux ont perdu 293 hommes, les Français 1 200 hommes et 4 canons.
Trois jours après le massacre de la forêt vendéenne de Vezins, la Colonne de Crouzat est exterminée aux Ouleries.
samedi 29 mars (9 germinal an II)
Le marquis de Condorcet, mathématicien, philosophe et académicien, est retrouvé mort dans sa cellule de Bourg-la-Reine, empoisonné. Il avait 50 ans.
dimanche 30 mars (10 germinal an II)
Arrestation des Dantonistes (« vieux Cordeliers »), accusés d’affairisme et de mollesse par les Comités de salut public et de sûreté générale. Camille Desmoulins est interpellé à son domicile (2, place de l’Odéon).
lundi 31 mars (11 germinal an II)
Danton est arrêté à l’aube à son domicile de la rue Marat [aujourd’hui rue de l’Ecole-de-Médecine].
en mars
Suppression des commissions de salpétriers formées par le conseil exécutif. Le soin de délivrer des autorisations est confié à la Commission des armes.
mardi 1er avril (12 germinal an II)
Sur proposition de Carnot, les ministères, jugés « incompatibles avec le gouvernement républicain », sont supprimés et remplacés par douze commissions dépendant du Comité de salut public.
mercredi 2 avril (13 germinal an II)
Ouverture à Paris du procès des dantonistes. A 10 h, Danton, Desmoulins et les douze autres accusés (dont neuf conventionnels) sont conduits de la prison du Luxembourg au palais de justice. Les sept jurés ont été soigneusement choisis par le président du Tribunal révolutionnaire (M. Herman) et l’accusateur (Fouquier-Tinville) afin d’être sur d’obtenir un verdict de culpabilité. Le droit des accusés à récuser les jurés leur a été refusé.
Création de la première compagnie d’aérostiers militaires français. Cette nouvelle unité est placée sous le commandement du physicien Jean-Marie-Joseph Coutelle.
du mercredi 2 (13 germinal) au jeudi 3 avril (14 germinal an II)
Afin de mettre fin aux attaques vendéennes lancées depuis cette commune proche de Nantes, les troupes républicaines de l’arsenal d’Indret arrêtent et fusillent 209 habitants au château d’Aux.
jeudi 3 avril (14 germinal an II)
Deuxième audience du procès des dantonistes, avec un nouvel accusé, le général Westermann, accusé de trahison. La matinée est consacrée à la lecture des actes d’accusation. Danton parvient ensuite à secouer le public et même certains jurés par ses interventions. A 16 h, le procès est interrompu et les accusés conduits dans la soirée à la Conciergerie.
vendredi 4 avril (15 germinal an II)
Reprise du procès de Danton à 11 h. Un nouvel homme est ajouté sur le banc des prévenus, Lhuillier, pour complicité dans l’affaire de la Compagnie des Indes. Le président Herman provoque rapidement la colère des accusés en refusant, sans justificatif légal, de faire citer à la barre les témoins qu’ils réclamaient. Malgré tout, les différentes interventions de Danton continuent d’affaiblir l’accusation et d’enthousiasmer le public. En grande difficulté, l’accusateur Fouquier-Tinville lance un appel à l’aide aux politiques : dans une Convention clairsemée, Saint-Just fait voter un décret indiquant que « tout accusé qui résiste ou insulte sera mis hors des débats ». Ce décret est transmis en urgence au Tribunal révolutionnaire, où les accusés comprennent que leur sort est scellé. Dans la journée, l’épouse de Camille Desmoulins est arrêtée.
L’Institution des sourds de naissance, créée par une loi de juillet 1791, est installée à Paris dans l'ancien séminaire Saint-Magloire [aujourd’hui Institut national des jeunes sourds].
samedi 5 avril (16 germinal an II)
Le procès des dantonistes reprend à 8 h du matin. Les protestations des accusés suite à une nouvelle provocation du président Herman conduisent celui-ci à suspendre les débats en application du décret adopté la veille en urgence. Les jurés sont alors invités à délibérer mais alors qu’ils n’ont même pas commencé à débattre des membres du Comité de sûreté générale conduits par Vadier interviennent et menacent : tout vote d’acquittement sera considéré comme une trahison à la patrie. Furieux de cette parodie de justice, Danton et les siens sont renvoyés sous forte escorte à la Conciergerie ; Desmoulins est assommé. Le verdict est ainsi rendu en leur absence : la peine de mort pour tous, saut Lhuillier, acquitté. A 16 h, ils sont conduits place de la Révolution [place de la Concorde] où ils sont guillotinés devant une foule silencieuse : Danton (34 ans), Desmoulins, Herault de Sechelles, le général François Westermann (43 ans), Fabre-d’Eglantine (39 ans), etc. Les derniers mots de Danton ont été : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut bien la peine ». Robespierre devient le seul maître de la Révolution.
Pour la deuxième fois de la guerre, les Français enlèvent aux Autrichiens la ville de Roermond [Pays-Bas].
La colonne républicaine du général Crouzat brûle 150 femmes à Clisson, au sud-est de Nantes.
Le jeune capitaine Nicolas Soult (futur maréchal de France) est promu par Jourdan au grade de chef de bataillon.
mercredi 9 avril (20 germinal an II)
Le comte Monge n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
samedi 12 avril (23 germinal an II)
Pierre Alexandre Roubaud prend le commandement de l’île de la Réunion.
dimanche 13 avril (24 germinal an II)
Parmi les exécutés du jour à Paris figurent : le prélat révolutionnaire Philibert Simond (39 ans), le comte d’origine irlandais Arthur Dillon (ancien gouverneur de Tobago pour la France), la veuve de Desmoulins, Lucile (fille de l'abbé Teray, ex-ministre de Louis XV) ainsi que celle d'Hébert (« La mère Duchesnes ») sont guillotinés à Paris. Par ailleurs, l’écrivain et académicien Nicolas de Chamfort se suicide, à l’âge de 53 ans.
lundi 14 avril (25 germinal an II)
Les cendres de Jean-Jacques Rousseau sont conduites au Panthéon.
mercredi 16 avril (27 germinal an II)
Tous les tribunaux révolutionnaires de province sont supprimés au profit du seul Tribunal parisien.
Décret interdisant aux ex-nobles d'habiter à Paris.
jeudi 17 avril (28 germinal an II)
Bataille d’Arlon (Belgique).
vendredi 18 avril (29 germinal an II)
Le vieux banquier Jean Joseph, marquis de Laborde, est guillotiné à Paris. Il avait 70 ans.
dimanche 20 avril (1er floréal an II)
Entrée en fonction des douze commissions censées remplacées les six ministères.
Robert Lindet succède à Jean-Baptiste André Amar comme président de la Convention nationale.
Dimanche de Pâques.
lundi 21 avril (2 floréal an II)
Un mois après la Martinique, la Guadeloupe se rend aux Anglais. Thomas Dundas remplace le gouverneur Victor Collot à la tête de l’île.
mardi 22 avril (3 floréal an II)
Soupçonné d’être un agent de l’Angleterre, le député breton Isaac René Guy Le Chapelier (40 ans) est condamné à mort et guillotiné à Paris. Parmi les autres exécutés du jour figurent le magistrat et botaniste Malesherbes (72 ans, ancien défenseur du roi Louis XVI durant son procès), le pamhplétaire Jean-Jacques Duval d’Eprémesnil (48 ans) et l’avocat Jacques Thouret (48 ans).
mercredi 23 avril (4 floréal an II)
Saint-Just est choisi pour prendre en charge le bureau de police générale.
Suite à une série de décrets adoptés depuis le 17 avril, une simple séparation de fait de six mois entre époux suffit désormais comme cause de divorce.
jeudi 24 avril (5 floréal an II)
Début de la bataille de Saorgio [aujourd’hui Saorge, dans les Alpes-Maritimes] opposant l’armée française du général Pierre Jadard du Merbion aux forces austro-sardes.
vendredi 25 avril (6 floréal an II)
Division au sein des Vendéens : le général Marigny est condamné à mort par contumace par 22 voix (dont celles de Charrette et de Stofflet) contre 10.
samedi 26 avril (7 floréal an II)
Campagne de Flandre : dans le département du Nord, les 30 000 soldats français du général René-Bernard Chapuy qui avançaient vers le nord de Cambrai, sont battu à Beaumont-en-Cambrésis par les 20 000 Autrichiens et Britanniques du duc d’York (2e fils du roi George III). La charge de la cavalerie britannique a été décisive. Les vaincus déplorent 7 000 morts, blessés ou prisonniers et la perte de 41 canons, les vainqueurs 1 450 tués, blessés ou disparus.
Bataille de Boussu-lez-Walcourt [aujourd’hui partie de Froidchapelle, dans le Hainaut belge] : l’armée française des Ardennes du général Charbonnier a mis en fuite les soldats autrichiens avant d’être attaqués par des paysans. En représailles, le village est incendié.
dimanche 27 avril (8 floréal an II)
Après avoir subi plusieurs défaites face aux Vendéens, le général Rossignol est destitué par le Comité de salut public.
lundi 28 avril (9 floréal an II)
Grâce aux plans du jeune général d’artillerie, le général Jadart du Merbion remporte la victoire de Saorge.
Saint-Just repart en mission à l'armée du Nord.
mardi 29 avril (10 floréal an II)
Le maréchal autrichien Clerfayt est battu à Mouscron par l’armée du Nord des généraux Moreaux et Souham.
Premier numéro de la Décade philosophique littéraire et politique, revue trimensuelle publiée à Paris par Guingené.
mercredi 30 avril (11 floréal an II)
Les Alliés prennent Landrecies.
Début dans le Roussillon (Pyrénées-orientales) de la bataille du Boulou : les 16 000 soldats français du général Dugommier attaquent les 15 000 Espagnols et Portugais de Louis Firmin de Carvajal au sud de Perpignan.
Echec d’une offensive vendéenne contre les troupes du général Dutruy à Challans (Vendée).
Un affrontement oppose chouans et troupes républicaines à Vern-sur-Seiche, au sud-est de Rennes.
jeudi 1er mai (12 floréal an II)
Le général Dugommier remporte une victoire sur les Espagnols et leurs alliés portugais à la seconde bataille du Boulou, près de Perpignan. Les troupes ibériques doivent battre en retraite et abandonné le terrain conquis en 1793 après avoir subi de lourdes pertes (2 700 morts ou blessés et 800 prisonniers). Côté français on ne déplore que 20 tués et 300 blessés).
lundi 5 mai (16 floréal an II)
La flotte britannique de Lord Howe se poste devant Ouessant pour se préparer à combattre Van Stabel, de retour des Etats-Unis avec 120 bateaux chargés de vivres.
Lazare Carnot remplace Robert Londet comme président de la Convention nationale.
mardi 6 mai (17 floréal an II)
Ayant franchi la frontière espagnole sur ordre de Dugommier, le général français Augereau, à la tête de 4 000 hommes, s’empare de la place de Sant Llorenç de la Muga, au nord-ouest de Figueras, après une légère résistance de la garnison.
Le girondin François Rebecqui (34 ans) se donne la mort.
mercredi 7 mai (18 floréal an II)
Robespierre fait adopter par la Convention le culte de l’Etre suprême.
jeudi 8 mai (19 floréal an II)
27 fermiers généraux sont guillotinés à Paris, place de la Révolution [place de la Concorde]. Parmi eux figure le célèbre chimiste et philosophe Antoine Lavoisier (50 ans).
samedi 10 mai (21 floréal an II)
Condamnée à mort par le Tribunal révolutionnaire, Madame Elisabeth, sœur cadette de Louis XVI, est guillotinée le jour même à Paris, une semaine après son 30e anniversaire.
Fin de la deuxième commission militaire de Tours, après six mois d’activité.
dimanche 11 mai (22 floréal an II)
Bataille de Courtrai : victoire du général français Pichegru.
Un décret institue le « livre de la bienfaisance nationale », qui « souhaite extirper la mendicité dans les campagnes » et « organiser » les secours que la République doit accorder aux citoyens indigents : établissement, par département, de la liste des vieillards, infirmes, veuves et femmes chargées d'enfants appelés à recevoir une aide financière.
Parmi les mises à mort du jour figurent deux femmes dont on a attendu leur accouchement pour procéder à l’exécution : Marie-Ange Latreille (34 ans), veuve du général Quétineau, et Victoire Lescalle (40 ans) ont été guillotinées vers 17 heures en place de Grève, quelques semaines après leurs époux respectifs.
vendredi 16 mai (27 floréal an II)
Sortie de Brest de la flotte de Villaret-Joyeuse.
samedi 17 mai (28 floréal an II)
Le général Turreau, commandant en chef de l’armée de l’Ouest et organisateur des « colonnes infernales », est suspendu de ses fonctions.
dimanche 18 mai (29 floréal an II)
Victoire des généraux Jean Moreau et Joseph Souhans à Tourcoing, au nord-est de Lille : les 70 000 soldats français ont vaincu 74 000 Britanniques, Impériaux, Prussiens, Hanovriens, Hessois et Hollandais sous les ordres de Frederick de Saxe-Cobourg-Saalfeld et du duc Frederick d’York et d’Albany. Les vaincus déplorent 4 000 morts ou blessés, 1 500 prisonniers et 60 canons perdus, les vainqueurs 3 000 tués ou blessés et 6 canons perdus. Le département du Nord est reconquis pour la deuxième fois par les Français.
lundi 19 mai (30 floréal an II)
Le flotte anglaise de Howe se présente devant Brest, mais s’apercevant que la rade est vide, reprend le large pour tenter d’intercepter la flotte de Van Stabel.
mardi 20 mai (1er prairial an II)
Robespierre remplace le maire de Paris Pache par Fleuriot-Lescot qui lui est dévoué, et renonce à faire de la Commune, devenu robespierriste, un contre pouvoir opposé à la Convention.
mercredi 21 mai (2 prairial an II)
Après quarante jours de siège, la garnison française de Bastia se rend aux Britanniques.
jeudi 22 mai (3 prairial an II)
Attentat manqué d'Admirat contre Robespierre et Collot d'Herbois.
Condamnation à mort à Brest de 26 administrateurs du Finistère. Exécution le même jour dans la même ville de l’évêque du Finistère Louis Alexandre d’Expilly. Agé de 52 ans, il avait été le premier évêque constitutionnel du royaume.
Bataille de Tournai : les coalisés austro-britanniques de Frederick Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld battent les troupes françaises du général Pichegru.
vendredi 23 mai (4 prairial an II)
Attentat manqué de Cécile Renault contre Robespierre.
Exécution des 26 administrateurs du Finistère.
samedi 24 mai (5 prairial an II)
Grande battue patriotique à Rouen dirigée par le maire Pillon.
lundi 26 mai (7 prairial an II)
La Convention interdit à l'armée de faire désormais quartier aux soldats britanniques et hanovriens (instruction à laquelle les généraux de la république ne se soumettront pas, car elle est contraire au droit de la guerre).
mercredi 28 mai (9 prairial an II)
Début de la bataille du 13 prairial an II (ou troisième bataille d’Ouessant). Au large de l’île bretonne d’Ouessant, l'escadre française de Brest (sous le commandement de l'amiral Villaret de Joyeuse) fait face à l'escadre de l'amiral anglais Howe qui cherchait le convoi français de 140 vaisseaux revenant d’Amérique et escorté par l'amiral Van Stabel.
samedi 31 mai (12 prairial an II)
Tallien est écroué.
dimanche 1er juin (13 prairial an II)
Fin de la troisième bataille d’Ouessant : le combat a coûté sept navires à la flotte française, dont le Vengeur du Peuple (du capitaine Renaudin ; 260 hommes sauvés sur 723), mais le précieux convoi atteint Brest sans dommage, ce qui permettra d'éviter la famine en France.
lundi 2 juin (14 prairial an II)
Premier essai d’un ballon à hydrogène durant un conflit : l’Entreprenant, conçu par Coutelle, est utilisé par les Français lors du siège de Maubeuge afin de surveiller l’activité de la garnison autrichienne. La vision du ballon crée une certaine panique chez les soldats, certains évoquant la sorcellerie.
mardi 3 juin (15 prairial an II)
Dans un message adressé au Comité de salut public de Segré (Maine-et-Loire), le général François Vachot affirme avoir « exterminé et presque entièrement détruit les Chouans qui ravageaient les districts de Broons, Saint-Méen, Montfort, Châteaubourg, Vitré, La Guerche, etc. ».
Chargé par la Convention de faire appliquer aux Antilles le décret d’abolition de l’esclavage, Victor Hugues débarque avec des troupes en Guadeloupe, à la pointe des Salines au Gosier. Les planteurs se rapprochent des Anglais.
mercredi 4 juin (16 prairial an II)
Robespierre est élu président de la Convention.
L’abbé Grégoire a présenté à la convention nationale le « Rapport sur la nécessité et les moyens d’anéantir les patois et d’universaliser l’usage de la langue française » Il appelle à la suppression des « dialectes » et à l’usage exclusif du français.
S’étant retiré en Bretagne pour se faire oublier, l’avocat breton Bigot de Préameneu, ancien président modéré de la Législative, est arrêté ; il est ramené à Paris et incarcéré à Sainte-Pélagie.
dimanche 8 juin (20 prairial an II)
Robespierre institue la fête due Culte de l'Etre Suprême et s'en nomme chef, cumulant le pouvoir religieux et le pouvoir politique. Des conventionnels antireligieux, anciens amis de Hébert et de Danton, l’appellent ouvertement « dictateur » et « tyran ». Sur le Champ-de-Mars, le peuple de Paris interprète l’Hymne à l’Etre suprême, du poète jacobin Théodore Désorgues. Fête de l’Etre suprême à Toulouse.
lundi 9 juin (21 prairial an II)
Bon-Adrien Jeannot de Moncey est nommé général de division.
A Paris, la guillotine est installée place Antoine [aujourd’hui place de la Bastille], peut-être suite aux plaintes des habitants du quartier Saint-Antoine.
mardi 10 juin (22 prairial an II)
Loi des suspects (du 22 Prairial) proposée par Couthon et soutenue par Robespierre. Instaurant la « Grande Terreur », elle permet d'exécuter tout accusé sans audition de témoin ou interrogatoire sur simple preuve morale (1 376 exécutions en vertu de ce texte). L’aide d’un défenseur est refusé à l’accusé et la loi limite la sentence du juge à l’acquittement ou à la mort.
Laurent Gouvion-Saint-Cyr est promu général de brigade.
mercredi 11 juin (23 prairial an II)
Mouillage dans l'anse de Bertheaume (Plougonvelin en Finistère) de la flotte de Villaret-Joyeuse. Après le combat naval mené contre le Britannique Howe, sept navires ont été perdus.
vendredi 13 juin (25 prairial an II)
Nouvelle déplacement de la guillotine à Paris : elle est transférée de la place Antoine [place de la Bastille] hors les murs de la ville, derrière la place du Trône-renversé [place de la Nation], afin d’épargner aux Parisiens l’odeur du sang.
samedi 14 juin (26 prairial an II)
L’escadre de Villaret-Joyeuse et le convoi de Van Stabel rentrent à Brest, follement acclamés.
dimanche 15 juin (27 prairial an II)
Première manœuvre pour ridiculiser Robespierre : Marc Vadier, membre du Comité de sûreté général, lit un rapport prouvant que la fête de l'Etre suprême a été organisée en liaison avec un groupe d'illuminés se réunissant rue de la Contrescarpe (le chartreux Dom Gerle, les prophétesses Suzanne Labrousse et Catherine Théot, qui saluait Robespierre comme le Messie). Gerle et Théot sont arrêtés (lui sera libéré, elle mourra en prison).
lundi 16 juin (28 prairial an II)
Deuxième manœuvre pour ridiculiser Robespierre : on exécute, revêtus de chemises rouges (tenue des condamnés pour parricide), une simple d'esprit, Cécile Renault (20 ans), accusée d'avoir voulu poignarder Robespierre, et 52 autres condamnés, considérés comme ses « complices » ; l'opinion publique est choquée de la mégalomanie du « tyran », qui n'a rien fait pour interdire la mascarade.
mardi 17 juin (29 prairial an II)
Le général Pichegru fait fusiller 1 200 émigrés à Nieuport [Belgique].
Bataille de Mykonos : alors qu’il escortait huit navires marchands en mer Egée, le vaisseau de ligne britannique HMS Romney du capitaine William Paget attaque et capture dans ce port grec la frégate française Sybille (commandée par Jacques Rondeau) et trois bateaux marchands. 55 Français ont été tués et 103 blessés. Les pertes anglaises sont de 10 morts et 28 blessés.
Le marquis Charles François Virot de Sombreuil, ancien gouverneur des Invalides (juillet 1789), est guillotiné.
jeudi 19 juin (1er messidor an II)
La consulte de Corte adopte l’Acte constitutionnel du royaume anglo-corse. Les Anglais proclament George III roi de Corse.
mercredi 25 juin (7 messidor an II)
A la tête de l’armée de Moselle, Jourdan s’empare de Charleroi.
jeudi 26 juin (8 messidor an II)
Bataille de Fleurus : à la tête de 89 000 hommes (dont 12 000 cavaliers et une centaine de canons), les généraux Jourdan, Kléber et Marceau (aile droite) stoppent les coalisés autrichiens et hollandais de Frédéric de Saxe-Cobourg (52 000 hommes, dont 18 000 cavaliers, et 111 canons) dans le Hainaut, à 12 km au nord-est de Charleroi [aujourd’hui en Belgique]. Les vaincus déplorent pour les Impériaux 208 morts, 1 017 blessés, 361 prisonniers et pour les Hollandais 700 morts, blessés ou prisonniers (auxquels s’ajoutent les 2 800 prisonniers de la garnison de Charleroi). Côté français, les pertes sont de 5 000 morts ou blessés. Cette victoire élimine tout péril extérieur pour la France. Cette bataille a vue le premier emploi d'un ballon captif (l'Entreprenant) comme poste d'observation.
Jean-Baptiste Bernadotte (futur maréchal de France et roi de Suède) est promu général de brigade.
vendredi 27 juin (9 messidor an II)
Exécution du vieux maréchal Philippe de Noailles, duc de Mouchy (89 ans) et de sa femme Anne Claude d’Arpajon. De même, Victor de Broglie (38 ans), fils du maréchal de Broglie et l’un des premiers nobles à s’être rallié au Tiers Etat en 1789, et l’avocat et homme de lettre Simon-Nicolas-Henri Linguet (57 ans) sont guillotinés à Paris.
Inquiétés sous la Terreur, les comédiens du Théâtre de la Nation rouvrent celui-ci sous le nom de « Théâtre de l’Egalité » (théâtre de l’Odéon à partir de 1796).
lundi 30 juin (12 messidor an II)
Cadoudal, toute sa famille, et son fidèle Mercier sont arrêtés et emprisonnés dans l’ancienne prison royale d’Auray.
en juin
L’escadre de Toulon de l’amiral Martin tient tête à la flotte anglaise de l’amiral Hood mais ne peut échapper au blocus.
mardi 1er juillet (13 messidor an II)
Création au Théâtre des Amis de la Patrie, à Paris, de la pièce Agricol Viala ou Le Jeune Héros de la Durance, un fait patriotique et historique en un acte de Louis Emmanuel Jadin et Henri Montan Berton, sur un livret de L. Philippon de la Madeleine.
lundi 7 juillet (19 messidor en II)
68 exécutions ce jour à Paris, parmi lesquelles celle d’Aimar de Nicolaï (47 ans), membre de l’Académie française et ancien président de la Chambre des comptes.
jeudi 10 juillet (22 messidor an II)
Le général vendéen Gaspard de Bernard Marigny est fusillé à la Girardière de Combrand (Deux-Sèvres) par les soldats de son rival Stofflet. Il avait 39 ans.
samedi 12 juillet (24 messidor an II)
Lors du siège de la ville corse de Calvi, le commandant britannique Horatio Nelson (35 ans) est grièvement blessé au visage par les projections d’un boulet de canon français. Il perd l’usage de son œil droit (mais retourne rapidement au combat).
dimanche 13 juillet (25 messidor an II)
Début près de Kaiserslautern de la bataille de Trippstadt : sur ordre du général Michaud, les forces françaises du général Taponier attaque les troupes prussiennes à 60 km à l’ouest de mannheim.
mardi 15 juillet (27 messidor an II)
Charles Virot, comte de Sombreuil et chef royaliste, débarque à Quiberon.
jeudi 17 juillet (29 messidor an II)
Les seize carmélites de Compiègne, dans l'Oise, sont guillotinées place de la Nation à Paris. Parmi les victimes figure la doyenne, (sainte) Charlotte, âgée de 80 ans.
mardi 22 juillet (4 thermidor an II)
Second traité de Bâle.
Accusée de conspiration, la veuve du maréchal et duc de Noailles (mort en août 1793), Catherine-Charlotte de Cossé-Brissac (âgée de près de 90 ans), est guillotinée en même temps que sa belle-fille, Henriette d’Aguesseau, et une de ses petites-filles.
mercredi 23 juillet (5 thermidor an II)
Parmi les guillotinés du jour figurent le chevalier de Champcenetz, un écrivain de 35 ans, et le général Alexandre de Beauharnais (34 ans, époux de Joséphine).
jeudi 24 juillet (6 thermidor an II)
38 guillotinés.
vendredi 25 juillet (7 thermidor an II)
25 guillotinés ce jour à Paris, dont le poète André Chénier (32 ans), et le journaliste contre-révolutionnaire et poète Jean Antoine Roucher (49 ans).
samedi 26 juillet (8 thermidor an II)
Robespierre a annoncé à la Convention une nouvelle purge (menaçant Tallien et sa maîtresse Cabarrus, Carnot, Fouché, Barras) mais sans nommer personnes en public : beaucoup de députés se sentent menacés et s'entendent pour renverser Robespierre.
25 exécutions, dont un père pris pour son fils et la princesse de Monaco, ont eu lieu à Paris.
Découverte au château de la Cour Porée, près de Dinan en Bretagne, d'un plan d'unification de la chouannerie sous la direction du comte de Puisaye.
Le marquis de Sade est condamné à mort par Fouquier-Tinville pour « intelligences et correspondances avec les ennemis de la République » avec 28 autres accusés (il ne sera pas retrouvé le lendemain pour son exécution).
nuit du samedi 26 (8 thermidor) au dimanche 27 juillet (9 thermidor an II)
Le député Elie Lacoste, Montagnard et membre du Comité de sûreté générale, traite Robespierre, Couthon et Saint-Just de « triumvirat de fripons ».
dimanche 27 juillet (9 thermidor an II)
A 11 heures du matin, Robespierre monte à la tribune pour désigner les épurés, mais les modérés l'empêchent de parler. Après onze interpellations, deux modérés, Louchet et Lozeau, demandent la mise en accusation de Robespierre, son frère, Couthon, Saint-Just et Lebas. A 17 h 30, les sections populaires, menées par Hanriot, se soulèvent en faveur de Robespierre et ses amis : elles les libèrent et les transfèrent à l'Hôtel de ville. A 15 heures, la Convention met Robespierre « hors-la-loi » (il peut être exécuté sans jugement). A 23 heures, les troupes d'Hanriot, chef de la garde nationale, se dispersent à cause de la pluie ; Barras occupe l'Hôtel de ville. Robespierre a la mâchoire cassé d'un coup de pistolet (tentative de suicide ou tir du gendarme Merda). Fin de la période montagnarde et début de la thermidorienne : domination du centre (Marais) avec Cambacérès, Boissy d'Anglas, Tallien, Barras.
24 exécutions ce jour à Paris, dont deux montreurs de marionnettes et Françoise-Thérèse de Choiseul, épouse du prince Joseph Grimaldi de Monaco (âgé de 26 ans, elle a essayé en vain de faire croire qu’elle était enceinte pour retarder l’exécution).
Retour des troupes françaises à Liège.
Bataille de Le Bastan.
lundi 28 juillet (10 thermidor an II)
Maximilien de Robespierre (36 ans) et ses amis (son frère Augustin Robespierre [31 ans], Louis Saint-Just [27 ans], Antoine Simon [58 ans, gardien de Louis XVII], François Hanriot [35 ans], Georges Couthon [38 ans]etc.) sont guillotinés à Paris, place de la Révolution. Fin de la Deuxième Terreur.
Le général Napoléon Bonaparte est arrêté puis libéré (sans emploi pendant un an).
mardi 29 juillet (11 thermidor an II)
Soixante-dix exécutions à Paris (le maximum de toute la Révolution).
jeudi 30 juillet (12 thermidor an II)
A Paris, la guillotine est ramenée de la place de la Révolution [place de la Concorde] à la place de Grève qui était son emplacement initial en 1792.
vendredi 31 juillet (13 thermidor an II)
103 robespierristes ont été exécutés en quatre jours.
Jean Tallien entre au Comité de salut public.
en juillet
Le général Moreau se brouille avec la République (père guillotiné à Brest) et se rallie secrètement à Pichegru (royaliste) tout en continuant de combattre les Autrichiens.
Fusion de l’ancienne Agence des poudres et salpêtres, ci-devant régie des poudres, et de l’Agence dite révolutionnaire des poudres et salpêtres.
samedi 2 août (15 thermidor an II)
Décrété d’arrestation, Fouquier-Tinville se rend lui-même à la Conciergerie.
Le peintre député David est arrêté puis relâché pour travailler à ses toiles.
lundi 4 août (17 thermidor an II)
Le conseil municipal d’Orléans retrouve ses pouvoirs grâce à l’arrivée d’un nouveau commissaire, Brival.
mercredi 13 août (26 thermidor an II)
Les troupes françaises du général Colaud occupent la ville luxembourgeoise d’Echternach, dirigée par les abbés locaux. Les moines prennent la fuite, l’abbaye est pillée et le tombeau de saint Willibrord profané.
Tallien fait libérer sa maîtresse Jeanne Cabarrus qu’il épousera (ce mariage contribuera à le discréditer).
jeudi 14 août (27 thermidor an II)
Fin de la Terreur à Bordeaux.
vendredi 15 août (28 thermidor an II)
La nouvelle de la reddition du Quesnoy est le première information transmise à Paris grâce au télégraphe de Chappe.
dimanche 17 août (30 thermidor an II)
Le général Moncey est nommé commandant en chef de l’armée des Pyrénées-Occidentales.
samedi 23 août (6 fructidor an II)
Réaction thermidorienne à Saint-Malo avec l’arrivée du représentant en mission Tréhouard.
dimanche 24 août (7 fructidor an II)
La Convention réduit le nombre de Comités de surveillance révolutionnaire à un comité par district (douze à Paris). Ils sont nommés par les représentants en mission.
mardi 26 août (9 fructidor an II)
Remplacement à Marseille de l’envoyé Maignet par Auguis et Serre.
Libération du juriste Bigot de Préameneu. Il se retire à nouveau en Bretagne.
du mercredi 27 (10 fructidor) au samedi 30 août (13 fructidor an II)
Les Français du général Scherer reprennent Valenciennes (perdue en juillet 1793).
samedi 30 août (13 fructidor an II)
Le général Scherer reprend Condé.
dimanche 31 août (14 fructidor an II)
Suppression de la Commune de Paris, remplacée par des commissions dont le président est élu chaque mois.
Explosion de la poudrerie installée dans le château de Grenelle, à Vaugirard : officiellement 536 morts (sans doute plus).
Pour la première fois, l’abbé Grégoire utilise le terme de « vandalisme » à propos de la protection des inscriptions romaines de la Gaule.
en août
Offensive française en Guipuzcoa (Pays basque espagnol).
lundi 1er septembre (15 fructidor an II)
Renouvellement du Comité de salut public. Merlin de Douai y entre en compagnie de Delmas (adjoint de Barras le 9 Thermidor), du chimiste jacobin Fourcroy et de Cochon de Lapparent. Collot d’Herbois et Billaud-Varenne le quittent.
Marc Vadier, un des principaux responsables de la chute de Robespierre, doit quitter le Comité de sûreté générale.
mardi 2 septembre (16 fructidor an II)
Laurent Gouvion-Saint-Cyr est promu général de division.
mercredi 3 septembre (17 fructidor an II)
Lecointre, Tallien et Fréron sont exclus du club des Jacobins à la demande de Carrier.
Baboeuf, qui signe pour la première fois « Gracchus », fait paraître à Paris le Journal de la liberté de la presse.
samedi 6 septembre (20 fructidor an II)
Les jacobins demandent le transfert des cendres de Marat au Panthéon.
dimanche 7 septembre (21 fructidor an II)
La Convention proroge le Maximum général et celui des grains pour la durée de l’an III.
La salle parisienne Favart est le « théâtre » d’une supercherie musicale organisée par le compositeur Lesueur, qui fait représenter sous son propre nom Arabelle et Vasco ou les Jacobins de Goa pour aider un de ses confrères.
lundi 8 septembre (22 fructidor an II)
Début du procès des 94 survivants nantais envoyés à Paris par Carrier.
mercredi 10 septembre (24 fructidor an II)
Une agression contre Tallien donne l’occasion à Merlin de Thionville de dénoncer à la Convention les Jacobins comme des « chevaliers de la guillotine ».
Chénier fait jouer au Théâtre de la République sa tragédie Timoléon, interdite par la censure en mars dernier, et dont il avait conservé le double du manuscrit.
jeudi 11 septembre (25 fructidor an II)
Stanislas Fréron fait reparaître à Paris l’Orateur du peuple, dans lequel il fait preuve d’un antijacobinisme virulent.
vendredi 12 septembre (26 fructidor an II)
La Convention vote le transfert des centres de Marat au Panthéon.
samedi 13 septembre (27 fructidor an II)
Second rapport de Grégoire à la Convention sur les destructions opérées par le vandalisme.
Emprisonné sous la Terreur, l’écrivain et académicien Jean-Pierre Claris de Florian, petit-neveu de Voltaire, meurt au château de Sceaux des souffrances endurées durant sa détention. Il n’avait que trente-neuf ans.
dimanche 14 (28 fructidor) ou lundi 15 septembre (29 fructidor an II)
Les 94 survivants nantais envoyés à Paris par Carrier sont acquittés.
lundi 15 septembre (29 fructidor an II)
Les Maratistes Chasles et Lebois font paraître un nouvel Ami du peuple.
Venus à Marseille pour mettre la ville au pas, les représentants Serre et Auguis se font huer par les membres des sociétés populaires.
mercredi 17 septembre (1er jour complémentaire an II)
Aux Pays-Bas, le général Kléber met le siège devant Maastricht.
Dans les Pyrénées-Orientales, le général Dugommier chasse les Espagnols de la place de Bellegarde.
Décès de l’évêque d’Ajaccio Mgr Benoît-Antoine Doria. Agé de 71 ans, il était à la tête du diocèse corse depuis 35 années (1759).
du mercredi 17 (1er jour complémentaire) au jeudi 18 septembre (2e jour complémentaire an II)
Bataille de Sprimont [Belgique] : à 20 kilomètres au sud de Liège, les Français de Jourdan et Schérer battent les Autrichiens de Clerfayt, qui doivent battre en retraite.
jeudi 18 septembre (2e jour complémentaire an II)
Première loi française de séparation de l’Eglise et de l'Etat : sur proposition de Cambon, la Convention décrète que la République ne paiera plus les frais ni les salaires d’aucun culte.
vendredi 19 septembre (3e jour complémentaire an II)
A Paris, les bandes de Muscadins, organisées par des « terroristes » repentis comme Fréron ou Tallien, se heurtent aux Jacobins au Palais-Egalité.
samedi 20 septembre (4e jour complémentaire an II)
Robert Lindet expose à la Convention son programme économique dans un rapport Sur la situation de la République.
dimanche 21 septembre (5e jour complémentaire an II)
Inhumation des restes de Marat au Panthéon. Dans le même temps, le corps de Mirabeau est retiré du Panthéon.
vendredi 26 septembre (5 vendémiaire an II)
A Marseille, les représentants Serre et Auguis forment une commission militaire pour réprimer les manifestations jacobines.
Au Théâtre de l’Egalité, à Paris, Julien Forgeot fait l’éloge du divorce dans sa comédie, le Double Divorce ou le Bienfait de la loi.
samedi 27 septembre (6 vendémiaire an II)
En Guadeloupe, les troupes républicaines entament la reconquête de Basse-Terre, occupée par les Anglais.
Renversement de la municipalité jacobine de Rouen (maire Pillon), remplacée par une républicaine modérée (maire : Le Boucher).
Libération du journaliste Richer-Serizy, un ami de Desmoulins emprisonné depuis décembre 1793.
dimanche 28 septembre (7 vendémiaire an II)
Création à Paris de l’Ecole centrale des travaux publics.
dimanche 28 (7 vendémiaire) ou lundi 29 septembre (8 vendémiaire an II)
Ancien commandant en chef de l’armée de l’Ouest, le général Louis-Marie Turreau, « l’exterminateur de la Vendée », est arrêté à cause des excès de sa répression.
lundi 29 septembre (8 vendémiaire an II)
Emeute à Marseille contre les arrestations de jacobins : répression contre-révolutionnaire.
en septembre
Offensive française en Belgique et Rhénanie (prise d’Aix-la-Chapelle).
La colonie britannique de Sierra Leone (Afrique de l’Ouest) est attaquée par les Français.
Evasion de Brest du chef chouan Cadoudal.
L’un des chefs de la chouannerie, le comte de Puisaye, se rend à Londres pour décider d’une expédition (« expédition de Quiberon »).
Publication de la Queue de Robespierre, un pamphlet féroce contre Robespierre écrit par Bassignac (l’expression « Queue-de-Robespierre » désignera ensuite les Jacobins partisans de Robespierre persistant dans leur culte à « l’Incorruptible » après sa mort).
jeudi 2 octobre (11 vendémiaire an II)
Bataille d’Aldenhoven : l’armée française de Sambre et Meuse (88 000 hommes), commandée par le général Jourdan, a battu les 77 000 Autrichiens du comte de Clerfayt dans le duché de Juliers, à 20 kilomètres au nord-est de la ville allemande d’Aix-la-Chapelle. Les vaincus déplorent 3 000 morts et blessés et 800 prisonniers, les vainqueurs 1 500 tués et blessés.
vendredi 3 octobre (12 vendémiaire an II)
Conséquence de la bataille d’Aldenhoven, la forteresse de Jülich (Juliers) est prise par les Français.
Il est décidé l’établissement d’une nouvelle ligne de télégraphe : Paris-Landau. La ligne Paris-Lille existe déjà.
samedi 4 octobre (13 vendémiaire an II)
Les Français prennent la ville de Mönchengladbach, à 28 km à l’ouest de Düsseldorf.
dimanche 5 octobre (14 vendémiaire an II)
Attaques de Lecointre contre les anciens membres des comités : Jean Tallien est mis en cause comme principal responsable de la Terreur.
Capture par les Français de la forteresse allemande de Jülich.
lundi 6 octobre (15 vendémiaire an II)
Battant en retraite, le comte de Clerfayt traverse le Rhin avec ses troupes à Cologne. Le jour même, les forces françaises qui poursuivent son armée occupent la partie de la ville située sur la rive gauche du fleuve.
En Guadeloupe, les troupes britanniques retranchées dans le camp fortifié de Berville capitulent devant les forces françaises de Victor Hugues : 1 400 Anglais sont faits prisonniers ainsi que plusieurs centaines de colons blancs royalistes et noirs libres.
Claude Prieur de la Côte-d’Or quitte le Comité de Salut public.
nuit du lundi 6 (15 vendémiaire) au mardi 7 octobre (16 vendémiaire an II)
L’armée française des généraux Kléber et Bernadotte bombarde la ville Düsseldorf. De nombreux bâtiments de la ville (Palais royal, église et couvent de Coelestinerinnen, etc.) sont ravagés par l’incendie provoqué par la canonnade.
mardi 7 octobre (16 vendémiaire an II)
Capturés la veille au camp de Berville, en Guadeloupe, 363 blancs et noirs libres sont fusillés dans les fossés de la batterie du Morne à Savon comme « traîtres à la patrie ». 140 autres sont conduits à Pointe-à-Pitre pour y être jugés par une commission militaire (et guillotinés). Les 366 esclaves du camp de Berville sont épargnés mais condamnés à la chaîne sur ordre de Victor Hugues.
du mercredi 8(17 vendémiaire) au jeudi 9 octobre (18 vendémiaire an II)
L’armée française de Sambre et Meuse du général Jourdan occupe les villes de Bonn et Krefeld.
vendredi 10 octobre (19 vendémiaire an II)
L’abbé Grégoire fonde le Conservatoire national des arts et métiers.
samedi 11 octobre (20 vendémiaire an II)
Le jeune officier Nicolas Soult (futur maréchal de France) est promu au grade de général de brigade. Il n’a que 25 ans.
mercredi 15 octobre (24 vendémiaire an II)
Enfermé depuis décembre 1793, le marquis de Sade est libéré de la prison Saint-Lazare.
vendredi 17 octobre (26 vendémiaire an II)
Procès à Paris des membres du comité révolutionnaire de Nantes, responsables des noyades de décembre 1793.
Louis Robin est chargé de surveiller l’approvisionnement par voie d’eau en bois et charbon de la capitale (il ne réussira guère dans cette mission).
samedi 18 octobre (27 vendémiaire an II)
Clèves est à son tour prise par Jourdan.
mercredi 22 octobre (1er brumaire an II)
Jean-Baptiste Bernadotte (futur maréchal de France et roi de Suède) est promu général de division.
jeudi 23 octobre (2 brumaire an II)
Le général Marceau reçoit la reddition de la ville de Coblence. Düsseldorf est également prise.
vendredi 24 octobre (3 brumaire an II)
Arrêté un an plus tôt et incarcéré sans jugement, le colonel chevalier de Saint-Georges, célèbre compositeur mulâtre, est libéré.
dimanche 26 octobre (5 brumaire an II)
Le général Pichegru s’empare de la ville hollandaise de Venlo (Limbourg).
jeudi 28 octobre (11 fructidor an II)
Tallien dénonce dans un discours le « Système de la Terreur » qui a divisé la France en deux camps : « celle qui fait peur et celle qui a peur, « et aboli l’état de droit ».
jeudi 30 octobre (9 brumaire an III)
Création par la Convention nationale de l’Ecole normale de l’an III (ancêtre de l’Ecole normale supérieure).
en octobre
L’Anglais sir Gilbert Elliot est proclamé vice-roi de Corse.
samedi 1er novembre (11 brumaire an II)
Ayant reçu des renforts d’artillerie, le général français Kléber commence à bombarder la ville de Maastricht.
dimanche 2 novembre (12 brumaire an II)
Moreau nomme Desaix général de division dans l’armée de Rhin-et-Moselle.
Décès à Rome du cardinal et académicien François Pierre de Bernis, à l’âge de 79 ans.
mardi 4 novembre (14 brumaire an II)
Aux Pays-Bas, les troupes françaises du général Kléber s’emparent de Maastricht.
samedi 8 novembre (18 brumaire an II)
Le général Kellermann est acquitté, après 13 mois de prison.
nuit du samedi 8 (18 brumaire) au dimanche 9 novembre (18 brumaire an II)
Ancien député à la Constituante, le maire de Lignol (Morbihan) Corentin le Floch est assassiné par des chouans dans son manoir de Canquizern, sous les yeux de ses enfants. La même nuit, deux prêtres constitutionnels de la paroisse sont exécutés devant le personnel du presbytère.
mardi 11 novembre (21 brumaire an II)
Fermeture du club des Jacobins ; néanmoins, les conventionnels jacobins ne sont pas exclus : ils forment le groupe des « crêtois » (ils siègent à la crête de la Montagne, l'extrême gauche).
vendredi 14 novembre (24 brumaire an II)
Quimper redevient chef-lieu du Finistère.
du lundi 17 (27 brumaire) au jeudi 20 novembre (30 brumaire an II)
Bataille de la Montagne Noire.
mercredi 19 novembre (29 brumaire an II)
Par le « traité Jay » avec l'Angleterre, les Etats-Unis abandonnent l'alliance française en échange d'avantages commerciaux.
jeudi 20 novembre (30 brumaire an II)
Le général Pierre Jadart du Merbion n’est plus commandant en chef de l’armée d’Italie. Il avait été nommé en mai 1793.
samedi 22 novembre (2 frimaire an II)
L’armée française du général Moreau commence le siège de la forteresse de Luxembourg, une place autrichienne défendue par 15 000 hommes et 500 bouches à feu sous les ordres du feld-maréchal baron de Bender.
lundi 24 novembre (4 frimaire an II)
Le général Dugommier est tué à la bataille de la Sierra Negra, près de Figueras (Catalogne). Le général espagnol La Union y perd aussi la vie.
mardi 25 novembre (5 frimaire an II)
Le ministre français de la Guerre Lazare Carnot autorise l’armée de Sambre et Meuse du général Jourdan à prendre ses quartiers d’hiver sur les bords du Rhin.
mercredi 26 novembre (6 frimaire an II)
Le général Pérignon remporte en Catalogne la bataille d’Escola où il s’empare de deux cents canons.
jeudi 27 novembre (7 frimaire an II)
A la suite d’un immense mouvement d’opinion publique, Carrier est arrêté et prend place parmi les accusés du comité révolutionnaire de Nantes.
dimanche 30 novembre (10 frimaire an II)
Fondation de l’Ecole normale supérieure par la Convention, qui veut que soit établie à Paris « une Ecole normale, où seraient appelés, de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits dans les sciences utiles, pour apprendre, sous les professeurs les plus habiles dans tous les genres, l'art d'enseigner. »
mardi 2 décembre (12 frimaire an II)
Amnistie accordée aux Vendéens par la Convention thermidorienne.
mardi 16 décembre (26 frimaire an II)
Jugement des bourreaux de Nantes : 3 condamnations à mort et 91 acquittés (dont les meneurs du comité révolutionnaire de Nantes). Carrier (condamné à l'unanimité moins deux voix), Pinard et Grandmaison sont guillotinés place de Grève.
Dans l’est des Côtes-du-Nord, les chouans de Boishardy s’emparent de la petite cité de Jugon [-les-Lacs] : ils coupent l’arbre de la Liberté et mettent le feu aux papiers officiels de la commune.
vendredi 19 décembre (29 frimaire an II)
Jugé pour ses crimes, le général Turreau, « l'exterminateur de la Vendée », est acquitté.
mercredi 24 décembre (4 nivôse an II)
La Convention a voté le décret abolissant le maximum sur les denrées.
vendredi 26 décembre (6 nivôse an II)
Le jeune officier Gabriel Molitor (24 ans) décide du succès de Gaisberg.
samedi 27 décembre (7 nivôse an II)
Entrée en Hollande des troupes françaises du général Pichegru.
dimanche 28 décembre (8 nivôse an II)
Profitant du grand froid, les troupes françaises du général Delmas peuvent traverser à pied les eaux glacées de la Meuse et de la Waal pour s’emparer du fort hollandais Saint-André, à l’ouest de Heerewarden.
en décembre
A Saint-Domingue [Haïti], le Français André Rigaud reprend Fort Tiburon aux Anglais.
Le général de brigade Jean Sérurier est promu général de division.
Le représentant Ichon arrive à Tours afin d’y relancer la Terreur.
jeudi 2 ou vendredi 3 janvier (13 ou 14 nivôse an II)
Les généraux Turreau (commandant en chef de l’armée de l’Ouest) et Haxo reprennent Noirmoutier aux Vendéens. Ils capturent le général Maurice d’Elbée, qui avait été grièvement blessé à la bataille de Cholet.
vendredi 3 janvier (14 nivôse an II)
Dénoncé par Charles de Hesse, le comte Nicolas Luckner, maréchal de France d’origine allemande, est condamné à mort pour trahison par le tribunal révolutionnaire.
samedi 4 janvier (15 nivôse an II)
Le maréchal Nicolas Luckner a été guillotiné à Paris. Il avait 71 ans.
Saint-Just n'est plus en mission à l’armée du Rhin.
lundi 6 janvier (17 nivôse an II)
Marseille est renommé « Ville sans nom » par décret de la Convention.
mercredi 8 janvier (19 nivôse an II)
Attaque de Robespierre contre Fabre d’Eglantine au club des Jacobins.
jeudi 9 janvier (20 nivôse an II)
Fait prisonnier à Noirmoutier, le chef vendéen Maurice d'Elbée est condamné à mort. Incapable de se tenir debout en raison de ses blessures, il a été conduit sur la place publique du bourg dans un fauteuil et fusillé. Il avait 42 ans (son épouse sera exécutée à son tour vingt jours plus tard).
vendredi 10 janvier (21 nivôse an II)
François-Joseph Lefebvre est promu général de division.
samedi 11 janvier (22 nivôse an II)
Ancien député à la Législative, Adrien Lamourette est guillotiné à Paris. Agé de cinquante-et-un ans, il était resté célèbre pour le « Baiser Lamourette » en juillet 1792.
Dénonciation du vandalisme révolutionnaire par Grégoire qui fait décréter le remplacement du latin par le français pour les inscriptions sur les monuments publics.
dimanche 12 janvier (23 nivôse an II)
Dénonciation par Amar des malversations de Fabre d’Eglantine.
lundi 13 janvier (24 nivôse an II)
Face à la faiblesse des réquisitions de blé, la convention décrète : « les autorités constituées seront tenues d’employer tous les moyens en leur pouvoir dans les communes où la culture de la pomme de terre n’est pas encore établie pour engager tous les cultivateurs à planter chacun selon leur faculté une portion de leur terrain en pomme de terre ».
Arrestation de Fabre d’Eglantine.
Création à l’Opéra-Comique (salle Favart) de Paris de Paul et Virginie, opéra en trois actes et six tableaux de Jean-François Lesueur, sur un livret d’Alphonse du Congé Dubreuil, d’après le roman de Bernardin de Saint-Pierre. Le succès n’est pas au rendez-vous.
mardi 14 janvier (25 nivôse an II)
Destitution puis arrestation du contre-amiral Truguet (qui a échoué devant Cagliari).
vendredi 17 janvier (28 nivôse an II)
En Vendée, le général Turreau prescrit les exécutions à la baïonnette pour épargner les munitions.
dimanche 19 janvier (30 nivôse an II)
Le général Turreau présente à Paris, devant les députés de la Convention, un plan d'extermination de la Vendée : vingt-quatre « colonnes infernales » vont pénétrer dans ce territoire avec la consigne de tout brûler et de tout massacrer (la moitié de la population du département, soit 300 000 personnes, vont périr).
Arrivée des Anglais en Corse à l’appel de Paoli.
mardi 21 janvier (2 pluviôse an II)
Le général Turreau entreprend l’anéantissement de la Vendée.
jeudi 23 janvier (4 pluviôse an II)
La colonne infernale du général Crouzat commet un massacre entre Cholet et Angers (Maine-et-Loire) : il a fait fusiller 200 habitants et enterrer vivant trente enfants et deux femmes à Gonnord [aujourd’hui dans la commune de Valanjou].
vendredi 24 janvier (5 pluviôse an II)
Au sud-est de Nantes, une colonne infernale s’abat sur Clisson : de nombreux habitants sont massacrés (suite aux différentes tueries et à la fuite des habitants qu’a connue la cité depuis un an, celle-ci est entièrement désertée pendant deux ans).
lundi 27 janvier (8 pluviôse an II)
La flotte espagnole commandée par l’amiral Gabriel de Aristizabal s’empare à Saint-Domingue de la forteresse française de Fort Dauphin [aujourd’hui Fort-Liberté à Haïti].
Les actes publics doivent désormais être rédigés en français, langue officielle.
Le général vendéen Antoine de La Trémoille, prince de Talmont, est exécuté à Laval. Il avait vingt-neuf ans.
mardi 28 janvier (9 pluviôse an II)
Le généralissime vendéen Henri du Vergier, comte de La Rochejaquelein, est tué au combat à Nuaillé, près de Cholet. Il n’avait que vingt-et-un ans.
Barthélemy Scherer est promu général de division.
Rapport de Couppé à la Convention sur les bibliothèques nationales.
mercredi 29 janvier (10 pluviôse an II)
Le général de division corse Camille de Rossi a été guillotiné à Paris. Condamné à mort pour avoir battu en retraite trop rapidement devant l’ennemi autrichien, il avait été arrêté par ses propres soldats en juin 1793. Il avait 66 ans.
jeudi 30 janvier (11 pluviôse an II)
En Vendée, la Colonne infernale du général Duval s’abat sur le village de Bazoges-en-Pareds. Le bourg est incendié, tout comme le château de Pulteau, où vingt-sept paysans sont tués dans la cour.
fin janvier
Fin des noyades de Nantes : 4 500 personnes ont été noyées, hommes, femmes et enfants.
en janvier
Le général bleu Westermann, pourtant victorieux des Vendéens, est destitué.
Fréron achève l'épuration de Marseille : 400 personnes ont été exécutées.
Marceau, trente ans, devient général.
Le journal le Vieux Cordelier, rédigé par Camille Desmoulins à partir du 5 décembre 1793, disparaît après seulement sept numéros, l’imprimeur n’osant pas faire paraître le septième…
Le bataillon d’Albi part pour le front des Pyrénées-orientales.
samedi 1er février (13 pluviôse an II)
Décret de la Convention créant la commission nationale des armes et poudres de la République.
Election de Stofflet à la tête de ce qui reste de l’armée vendéenne.
dimanche 2 février (14 pluviôse an II)
Rapport de Voulland à la Convention de la libération du général de division Ronsin (lié aux hébertistes, arrêté un mois et demi plus tôt) et de Vincent, qui sont libérés malgré l’opposition des « Indulgents ».
lundi 3 février (15 pluviôse an II)
Marc-Antoine Jullien, jeune commissaire chargé de mission à Nantes par le Comité de salut public, informe Robespierre de la situation, notamment l’opposition entre Carrier et la Société populaire de Nantes.
mardi 4 février (16 pluviôse an II)
L’abolition de l'esclavage dans les colonies françaises est décrétée par la Convention. La citoyenneté est octroyée également à tous les hommes « sans distinction de couleur » (la loi sera inégalement appliquée).
mercredi 5 février (17 pluviôse an II)
Rapport de Robespierre à la Convention sur les « principes de morale politique qui doivent guider la Convention nationale dans l’administration intérieur de la République ». Il fait l’apologie de la vertu et de la Terreur.
L'abbé Jean-Louis Guillot de Folleville, leader vendéen et pseudo-évêque d'Agra, est guillotiné à Angers.
jeudi 6 février (18 pluviôse an II)
Après des démêlés avec les sociétés populaires locales, l'envoyé en mission à Nantes Jean-Baptiste Carrier est rappelé à la Convention.
Un arrêté prévu par la Convention décide « l'entière destruction » des ennemis et de leurs biens ainsi que la déportation des femmes et des enfants.
Promotion de Bonaparte au grade de général.
samedi 8 février (20 pluviôse an II)
Le général Pichegru devient commandant en chef de l’Armée du Nord.
Le Comité de salut public adresse à Carrier une lettre le rappelant de Nantes à Paris.
dimanche 9 février (21 pluviôse an II)
Après différentes missions, Saint-Just est de retour à Paris.
lundi 10 février (22 pluviôse an II)
Suicide de Jacques Roux en prison.
mercredi 12 février (24 pluviôse an II)
Dans un discours prononcé au club des Cordeliers, l’imprimeur et libraire radical Antoine-François Momoro dénonce le « modérantisme » en vigueur à la Convention. Ce proche d’Hébert s’attaque notamment au Comité de salut public, à Danton et à Robespierre.
Les troupes du général Duquesnoy fusillent Joseph Audrain et d’autres otages devant l’auberge du Grand-Cerf, à Aigrefeuille-sur-Maine, à vingt kilomètres au sud de Nantes.
du vendredi 14 au samedi 15 février (du 26 au 27 pluviôse an II)
La paroisse de Mellé [Ille-et-Vilaine] est le siège d'une lutte acharnée entre troupes républicaines et les chouans d’Aimé Du Boisguy.
samedi 15 février (27 pluviôse an II)
Adoption comme drapeau national du pavillon de marine : bleu-blanc-rouge et des initiales R.F. sur les drapeaux de l'armée révolutionnaire. Ce pavillon a été dessiné par le peintre David.
mardi 18 février (30 pluviôse an II)
Arrestation de l’archevêque de Sens (et ancien cardinal) Mgr Etienne Charles de Loménie de Brienne.
L’officier Bon-Adrien Jeannot de Moncey est nommé général de brigade.
mercredi 19 février (1er ventôse an II)
Brutalisé toute une nuit, l’archevêque de Sens Mgr Etienne Charles de Loménie de Brienne est décédé en prison. Ancien ministre des Finances de Luis XVI, il avait soixante-six ans. Il avait du renoncer à sa barrette de cardinal pour avoir prêté serment à la constitution civile du clergé en 1790.
jeudi 20 février (2 ventôse an II)
Chute de la municipalité montagnarde du Havre.
vendredi 21 février (3 ventôse an II)
La Convention vote un décret étendant à toute la France le maximum des prix et des salaires.
samedi 22 février (4 ventôse an II)
Décret fixant l’exécution du décret du 29 septembre sur le maximum général, ainsi que le maximum du prix des transports du lieu de fabrique et des bénéfices des marchands de gros et en détail.
mardi 25 février (7 ventôse an II)
Décret transformant en hôpital le couvent de bénédictines du Val-de-Grâce.
mercredi 26 février (8 ventôse an II)
Au sud de Nantes, les colonnes infernales incendient le château de La Pilotière, à Vieillevigne. A Montbert, trente-cinq personnes sont exécutées par la neuvième colonne du général Cordellier-Delanoüe. Dans les Deux-Sèvres, le chef vendéen Stofflet démolit les portes de la ville d’Argenton [Argenton-Château] et une partie des remparts et brûle une partie des dépendances du château,
Création au théâtre de l’Opéra-Comique national (rue Favart) du Congrès des rois, opéra-comique en trois actes et en prose mêlée d'ariettes. Douze compositeurs (Henri-Montan Berton, Frédéric Blasius, Luigi Cherubini, Nicolas Dalayrac, Prosper-Didier Deshayes, François Devienne, André Grétry, Louis Emmanuel Jadin, Rodolphe Kreutzer, Etienne Nicolas Méhul, Jean-Pierre Solié, Trial fils) ont participé à l’élaboration de cette œuvre, dont le livret a été écrit par Eve Demaillot. Le public n’adhère pas à cette sature dirigée contre les « ennemis de la France » (seulement deux représentations ont lieu).
mercredi 26 février et lundi 3 mars (8 et 13 ventôse an II)
Décrets de Ventôse, votés à l’instigation de Robespierre et sur rapport de Saint-Just. Ils prévoient une redistribution aux indigents des biens des suspects et des émigrés. Travail colossale, qui restera lettre morte avec la mort de Robespierre.
jeudi 27 février (9 ventôse an II)
En Vendée, la colonne républicaine de Houche massacre 4 000 personnes.
vendredi 28 février (10 ventôse an II)
En Vendée, la colonne républicaine de Cordelier massacre aux Lucs-sur-Boulogne 564 personnes. 109 victimes ont moins de sept ans.
Ancien extrémiste devenu suspect de modérantisme, le publiciste Louis Marie Prudhomme préfère arrêter de lui-même la publication de son quotidien Révolutions de Paris (qui existait depuis juillet 1789) et se faire oublier.
Arrestation pour conspiration de Françoise-Thérèse de Choiseul, épouse du prince Joseph Grimaldi de Monaco.
en février
Dans le sud-ouest de Saint-Domingue, les Britanniques enlèvent aux Français le Fort Tiburon.
L'amiral britannique Jervis occupe la Corse.
L’envoyé Maignet remplace Barras et Fréron à Marseille. La ville retrouve son nom.
Un décret interdit tous les mots apparentés à celui de roi, sauf celui de « régicide ».
Départ de Saint-Etienne du représentant en mission Javogues : fin de la Terreur dans la ville.
dimanche 2 mars (12 ventôse an II)
Le chef vendéen Louis Ripault de La Cathelinière, vingt-cinq ans, qui exerçait son autorité sur le pays de Retz, est condamné à mort et exécuté à Nantes.
mardi 4 mars (14 ventôse an II)
Hébert tente de remplacer la Convention par la Commune et le Comité de salut public par un tribunal suprême avec Pache, maire de Paris, comme « Grand Juge », mais Pache se dérobe.
jeudi 6 mars (16 ventôse an II)
Bertrand Barère a présenté à la Convention un rapport sur l'extinction de la mendicité.
vendredi 7 mars (17 ventôse an II)
Le poète André Chénier est arrêté dans la soirée, alors qu'il sortait de chez la marquise de Pastoret, elle-même réfugiée à Passy. Chénier protestait contre les excès de la Terreur.
lundi 10 mars (20 ventôse an II)
Le général Jourdan prend le commandement de l’armée de Moselle.
mardi 11 mars (21 ventôse an II)
La Convention crée à Paris l’Ecole centrale de travaux publics (future Ecole polytechnique).
nuit du jeudi 13 au vendredi 14 mars (nuit du 23 au 24 ventôse an II)
Arrestation de vingt-et-un ultra-révolutionnaires (hébertistes) du club des (nouveaux) Cordeliers, partisans de la Commune contre la Convention : Hébert, Momoro, le général Ronsin...
vendredi 14 mars (24 ventôse an II)
La ville de Bressuire, dans le bocage vendéen, a été mise à feu et à sang par les « colonnes infernales » du général Grignon. Selon ce dernier, 200 Vendéens ont été abattus.
mercredi 19 mars (29 ventôse an II)
Danton prend le parti de Pache qui vient d'abandonner Hébert.
jeudi 20 mars (30 ventôse an II)
En Vendée, le général de division Nicolas Haxo, surpris par des forces supérieures, est tué les armes à la main au village des Clouzeaux. Il avait 44 ans.
vendredi 21 mars (1er germinal an II)
La Martinique se rend aux Anglais.
Tallien quitte Bordeaux pour devenir président de la Convention.
lundi 24 mars (4 germinal an II)
Exécution de 19 hébertistes : Jacques Hébert (37 ans), Anacharsis Cloots (38 ans), Pierre Joseph Proly (42 ans), le général Charles Ronsin (43 ans), Antoine-François Momoro (37 ans), Vincent, Mazuel, Desfieux et Pereyra, etc. Le dantoniste Camille Desmoulins dénonce cette épuration.
mardi 25 mars (5 germinal an II)
Condamné à mort par le tribunal révolutionnaire d’Arras, le vieux maréchal Augustin-Joseph, comte de Mailly, est guillotiné. Il avait 86 ans.
En Vendée, la colonne de Crouzat massacre 1 500 personnes dans la forêt de Vezins.
A Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), la cathédrale Notre-Dame du Bourguet est mise à sac et son trésor saisi pour être fondu.
jeudi 27 mars (7 germinal an II)
Après s’être caché pendant huit mois, le marquis de Condorcet, est capturé à Clamart. Il est emprisonné à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).
Le marquis de Sade, incarcéré aux Madelonnettes depuis le 8 décembre, est transféré à l’initiative de la comédienne Constance Quesnet à Picpus, dans une maison de santé hébergeant de riches « suspects » incarcérés dans différentes prisons de Paris que l’on faisait passer pour malades, la maison Coignard.
A Albi, la cathédrale Sainte-Cécile est transformée en Temple de la Raison.
vendredi 28 mars (8 germinal an II)
A 24 km au sud-ouest de Cambrai, l’armée autrichienne du général Paul Kray (7 000 hommes) a battu trois divisions françaises (15 000 soldats) commandées par les généraux Balland, Goquet et Fromentin à la bataille du Cateau [-Cambrésis, département du Nord]. Les Impériaux ont perdu 293 hommes, les Français 1 200 hommes et 4 canons.
Trois jours après le massacre de la forêt vendéenne de Vezins, la Colonne de Crouzat est exterminée aux Ouleries.
samedi 29 mars (9 germinal an II)
Le marquis de Condorcet, mathématicien, philosophe et académicien, est retrouvé mort dans sa cellule de Bourg-la-Reine, empoisonné. Il avait 50 ans.
dimanche 30 mars (10 germinal an II)
Arrestation des Dantonistes (« vieux Cordeliers »), accusés d’affairisme et de mollesse par les Comités de salut public et de sûreté générale. Camille Desmoulins est interpellé à son domicile (2, place de l’Odéon).
lundi 31 mars (11 germinal an II)
Danton est arrêté à l’aube à son domicile de la rue Marat [aujourd’hui rue de l’Ecole-de-Médecine].
en mars
Suppression des commissions de salpétriers formées par le conseil exécutif. Le soin de délivrer des autorisations est confié à la Commission des armes.
mardi 1er avril (12 germinal an II)
Sur proposition de Carnot, les ministères, jugés « incompatibles avec le gouvernement républicain », sont supprimés et remplacés par douze commissions dépendant du Comité de salut public.
mercredi 2 avril (13 germinal an II)
Ouverture à Paris du procès des dantonistes. A 10 h, Danton, Desmoulins et les douze autres accusés (dont neuf conventionnels) sont conduits de la prison du Luxembourg au palais de justice. Les sept jurés ont été soigneusement choisis par le président du Tribunal révolutionnaire (M. Herman) et l’accusateur (Fouquier-Tinville) afin d’être sur d’obtenir un verdict de culpabilité. Le droit des accusés à récuser les jurés leur a été refusé.
Création de la première compagnie d’aérostiers militaires français. Cette nouvelle unité est placée sous le commandement du physicien Jean-Marie-Joseph Coutelle.
du mercredi 2 (13 germinal) au jeudi 3 avril (14 germinal an II)
Afin de mettre fin aux attaques vendéennes lancées depuis cette commune proche de Nantes, les troupes républicaines de l’arsenal d’Indret arrêtent et fusillent 209 habitants au château d’Aux.
jeudi 3 avril (14 germinal an II)
Deuxième audience du procès des dantonistes, avec un nouvel accusé, le général Westermann, accusé de trahison. La matinée est consacrée à la lecture des actes d’accusation. Danton parvient ensuite à secouer le public et même certains jurés par ses interventions. A 16 h, le procès est interrompu et les accusés conduits dans la soirée à la Conciergerie.
vendredi 4 avril (15 germinal an II)
Reprise du procès de Danton à 11 h. Un nouvel homme est ajouté sur le banc des prévenus, Lhuillier, pour complicité dans l’affaire de la Compagnie des Indes. Le président Herman provoque rapidement la colère des accusés en refusant, sans justificatif légal, de faire citer à la barre les témoins qu’ils réclamaient. Malgré tout, les différentes interventions de Danton continuent d’affaiblir l’accusation et d’enthousiasmer le public. En grande difficulté, l’accusateur Fouquier-Tinville lance un appel à l’aide aux politiques : dans une Convention clairsemée, Saint-Just fait voter un décret indiquant que « tout accusé qui résiste ou insulte sera mis hors des débats ». Ce décret est transmis en urgence au Tribunal révolutionnaire, où les accusés comprennent que leur sort est scellé. Dans la journée, l’épouse de Camille Desmoulins est arrêtée.
L’Institution des sourds de naissance, créée par une loi de juillet 1791, est installée à Paris dans l'ancien séminaire Saint-Magloire [aujourd’hui Institut national des jeunes sourds].
samedi 5 avril (16 germinal an II)
Le procès des dantonistes reprend à 8 h du matin. Les protestations des accusés suite à une nouvelle provocation du président Herman conduisent celui-ci à suspendre les débats en application du décret adopté la veille en urgence. Les jurés sont alors invités à délibérer mais alors qu’ils n’ont même pas commencé à débattre des membres du Comité de sûreté générale conduits par Vadier interviennent et menacent : tout vote d’acquittement sera considéré comme une trahison à la patrie. Furieux de cette parodie de justice, Danton et les siens sont renvoyés sous forte escorte à la Conciergerie ; Desmoulins est assommé. Le verdict est ainsi rendu en leur absence : la peine de mort pour tous, saut Lhuillier, acquitté. A 16 h, ils sont conduits place de la Révolution [place de la Concorde] où ils sont guillotinés devant une foule silencieuse : Danton (34 ans), Desmoulins, Herault de Sechelles, le général François Westermann (43 ans), Fabre-d’Eglantine (39 ans), etc. Les derniers mots de Danton ont été : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut bien la peine ». Robespierre devient le seul maître de la Révolution.
Pour la deuxième fois de la guerre, les Français enlèvent aux Autrichiens la ville de Roermond [Pays-Bas].
La colonne républicaine du général Crouzat brûle 150 femmes à Clisson, au sud-est de Nantes.
Le jeune capitaine Nicolas Soult (futur maréchal de France) est promu par Jourdan au grade de chef de bataillon.
mercredi 9 avril (20 germinal an II)
Le comte Monge n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
samedi 12 avril (23 germinal an II)
Pierre Alexandre Roubaud prend le commandement de l’île de la Réunion.
dimanche 13 avril (24 germinal an II)
Parmi les exécutés du jour à Paris figurent : le prélat révolutionnaire Philibert Simond (39 ans), le comte d’origine irlandais Arthur Dillon (ancien gouverneur de Tobago pour la France), la veuve de Desmoulins, Lucile (fille de l'abbé Teray, ex-ministre de Louis XV) ainsi que celle d'Hébert (« La mère Duchesnes ») sont guillotinés à Paris. Par ailleurs, l’écrivain et académicien Nicolas de Chamfort se suicide, à l’âge de 53 ans.
lundi 14 avril (25 germinal an II)
Les cendres de Jean-Jacques Rousseau sont conduites au Panthéon.
mercredi 16 avril (27 germinal an II)
Tous les tribunaux révolutionnaires de province sont supprimés au profit du seul Tribunal parisien.
Décret interdisant aux ex-nobles d'habiter à Paris.
jeudi 17 avril (28 germinal an II)
Bataille d’Arlon (Belgique).
vendredi 18 avril (29 germinal an II)
Le vieux banquier Jean Joseph, marquis de Laborde, est guillotiné à Paris. Il avait 70 ans.
dimanche 20 avril (1er floréal an II)
Entrée en fonction des douze commissions censées remplacées les six ministères.
Robert Lindet succède à Jean-Baptiste André Amar comme président de la Convention nationale.
Dimanche de Pâques.
lundi 21 avril (2 floréal an II)
Un mois après la Martinique, la Guadeloupe se rend aux Anglais. Thomas Dundas remplace le gouverneur Victor Collot à la tête de l’île.
mardi 22 avril (3 floréal an II)
Soupçonné d’être un agent de l’Angleterre, le député breton Isaac René Guy Le Chapelier (40 ans) est condamné à mort et guillotiné à Paris. Parmi les autres exécutés du jour figurent le magistrat et botaniste Malesherbes (72 ans, ancien défenseur du roi Louis XVI durant son procès), le pamhplétaire Jean-Jacques Duval d’Eprémesnil (48 ans) et l’avocat Jacques Thouret (48 ans).
mercredi 23 avril (4 floréal an II)
Saint-Just est choisi pour prendre en charge le bureau de police générale.
Suite à une série de décrets adoptés depuis le 17 avril, une simple séparation de fait de six mois entre époux suffit désormais comme cause de divorce.
jeudi 24 avril (5 floréal an II)
Début de la bataille de Saorgio [aujourd’hui Saorge, dans les Alpes-Maritimes] opposant l’armée française du général Pierre Jadard du Merbion aux forces austro-sardes.
vendredi 25 avril (6 floréal an II)
Division au sein des Vendéens : le général Marigny est condamné à mort par contumace par 22 voix (dont celles de Charrette et de Stofflet) contre 10.
samedi 26 avril (7 floréal an II)
Campagne de Flandre : dans le département du Nord, les 30 000 soldats français du général René-Bernard Chapuy qui avançaient vers le nord de Cambrai, sont battu à Beaumont-en-Cambrésis par les 20 000 Autrichiens et Britanniques du duc d’York (2e fils du roi George III). La charge de la cavalerie britannique a été décisive. Les vaincus déplorent 7 000 morts, blessés ou prisonniers et la perte de 41 canons, les vainqueurs 1 450 tués, blessés ou disparus.
Bataille de Boussu-lez-Walcourt [aujourd’hui partie de Froidchapelle, dans le Hainaut belge] : l’armée française des Ardennes du général Charbonnier a mis en fuite les soldats autrichiens avant d’être attaqués par des paysans. En représailles, le village est incendié.
dimanche 27 avril (8 floréal an II)
Après avoir subi plusieurs défaites face aux Vendéens, le général Rossignol est destitué par le Comité de salut public.
lundi 28 avril (9 floréal an II)
Grâce aux plans du jeune général d’artillerie, le général Jadart du Merbion remporte la victoire de Saorge.
Saint-Just repart en mission à l'armée du Nord.
mardi 29 avril (10 floréal an II)
Le maréchal autrichien Clerfayt est battu à Mouscron par l’armée du Nord des généraux Moreaux et Souham.
Premier numéro de la Décade philosophique littéraire et politique, revue trimensuelle publiée à Paris par Guingené.
mercredi 30 avril (11 floréal an II)
Les Alliés prennent Landrecies.
Début dans le Roussillon (Pyrénées-orientales) de la bataille du Boulou : les 16 000 soldats français du général Dugommier attaquent les 15 000 Espagnols et Portugais de Louis Firmin de Carvajal au sud de Perpignan.
Echec d’une offensive vendéenne contre les troupes du général Dutruy à Challans (Vendée).
Un affrontement oppose chouans et troupes républicaines à Vern-sur-Seiche, au sud-est de Rennes.
jeudi 1er mai (12 floréal an II)
Le général Dugommier remporte une victoire sur les Espagnols et leurs alliés portugais à la seconde bataille du Boulou, près de Perpignan. Les troupes ibériques doivent battre en retraite et abandonné le terrain conquis en 1793 après avoir subi de lourdes pertes (2 700 morts ou blessés et 800 prisonniers). Côté français on ne déplore que 20 tués et 300 blessés).
lundi 5 mai (16 floréal an II)
La flotte britannique de Lord Howe se poste devant Ouessant pour se préparer à combattre Van Stabel, de retour des Etats-Unis avec 120 bateaux chargés de vivres.
Lazare Carnot remplace Robert Londet comme président de la Convention nationale.
mardi 6 mai (17 floréal an II)
Ayant franchi la frontière espagnole sur ordre de Dugommier, le général français Augereau, à la tête de 4 000 hommes, s’empare de la place de Sant Llorenç de la Muga, au nord-ouest de Figueras, après une légère résistance de la garnison.
Le girondin François Rebecqui (34 ans) se donne la mort.
mercredi 7 mai (18 floréal an II)
Robespierre fait adopter par la Convention le culte de l’Etre suprême.
jeudi 8 mai (19 floréal an II)
27 fermiers généraux sont guillotinés à Paris, place de la Révolution [place de la Concorde]. Parmi eux figure le célèbre chimiste et philosophe Antoine Lavoisier (50 ans).
samedi 10 mai (21 floréal an II)
Condamnée à mort par le Tribunal révolutionnaire, Madame Elisabeth, sœur cadette de Louis XVI, est guillotinée le jour même à Paris, une semaine après son 30e anniversaire.
Fin de la deuxième commission militaire de Tours, après six mois d’activité.
dimanche 11 mai (22 floréal an II)
Bataille de Courtrai : victoire du général français Pichegru.
Un décret institue le « livre de la bienfaisance nationale », qui « souhaite extirper la mendicité dans les campagnes » et « organiser » les secours que la République doit accorder aux citoyens indigents : établissement, par département, de la liste des vieillards, infirmes, veuves et femmes chargées d'enfants appelés à recevoir une aide financière.
Parmi les mises à mort du jour figurent deux femmes dont on a attendu leur accouchement pour procéder à l’exécution : Marie-Ange Latreille (34 ans), veuve du général Quétineau, et Victoire Lescalle (40 ans) ont été guillotinées vers 17 heures en place de Grève, quelques semaines après leurs époux respectifs.
vendredi 16 mai (27 floréal an II)
Sortie de Brest de la flotte de Villaret-Joyeuse.
samedi 17 mai (28 floréal an II)
Le général Turreau, commandant en chef de l’armée de l’Ouest et organisateur des « colonnes infernales », est suspendu de ses fonctions.
dimanche 18 mai (29 floréal an II)
Victoire des généraux Jean Moreau et Joseph Souhans à Tourcoing, au nord-est de Lille : les 70 000 soldats français ont vaincu 74 000 Britanniques, Impériaux, Prussiens, Hanovriens, Hessois et Hollandais sous les ordres de Frederick de Saxe-Cobourg-Saalfeld et du duc Frederick d’York et d’Albany. Les vaincus déplorent 4 000 morts ou blessés, 1 500 prisonniers et 60 canons perdus, les vainqueurs 3 000 tués ou blessés et 6 canons perdus. Le département du Nord est reconquis pour la deuxième fois par les Français.
lundi 19 mai (30 floréal an II)
Le flotte anglaise de Howe se présente devant Brest, mais s’apercevant que la rade est vide, reprend le large pour tenter d’intercepter la flotte de Van Stabel.
mardi 20 mai (1er prairial an II)
Robespierre remplace le maire de Paris Pache par Fleuriot-Lescot qui lui est dévoué, et renonce à faire de la Commune, devenu robespierriste, un contre pouvoir opposé à la Convention.
mercredi 21 mai (2 prairial an II)
Après quarante jours de siège, la garnison française de Bastia se rend aux Britanniques.
jeudi 22 mai (3 prairial an II)
Attentat manqué d'Admirat contre Robespierre et Collot d'Herbois.
Condamnation à mort à Brest de 26 administrateurs du Finistère. Exécution le même jour dans la même ville de l’évêque du Finistère Louis Alexandre d’Expilly. Agé de 52 ans, il avait été le premier évêque constitutionnel du royaume.
Bataille de Tournai : les coalisés austro-britanniques de Frederick Josias de Saxe-Cobourg-Saalfeld battent les troupes françaises du général Pichegru.
vendredi 23 mai (4 prairial an II)
Attentat manqué de Cécile Renault contre Robespierre.
Exécution des 26 administrateurs du Finistère.
samedi 24 mai (5 prairial an II)
Grande battue patriotique à Rouen dirigée par le maire Pillon.
lundi 26 mai (7 prairial an II)
La Convention interdit à l'armée de faire désormais quartier aux soldats britanniques et hanovriens (instruction à laquelle les généraux de la république ne se soumettront pas, car elle est contraire au droit de la guerre).
mercredi 28 mai (9 prairial an II)
Début de la bataille du 13 prairial an II (ou troisième bataille d’Ouessant). Au large de l’île bretonne d’Ouessant, l'escadre française de Brest (sous le commandement de l'amiral Villaret de Joyeuse) fait face à l'escadre de l'amiral anglais Howe qui cherchait le convoi français de 140 vaisseaux revenant d’Amérique et escorté par l'amiral Van Stabel.
samedi 31 mai (12 prairial an II)
Tallien est écroué.
dimanche 1er juin (13 prairial an II)
Fin de la troisième bataille d’Ouessant : le combat a coûté sept navires à la flotte française, dont le Vengeur du Peuple (du capitaine Renaudin ; 260 hommes sauvés sur 723), mais le précieux convoi atteint Brest sans dommage, ce qui permettra d'éviter la famine en France.
lundi 2 juin (14 prairial an II)
Premier essai d’un ballon à hydrogène durant un conflit : l’Entreprenant, conçu par Coutelle, est utilisé par les Français lors du siège de Maubeuge afin de surveiller l’activité de la garnison autrichienne. La vision du ballon crée une certaine panique chez les soldats, certains évoquant la sorcellerie.
mardi 3 juin (15 prairial an II)
Dans un message adressé au Comité de salut public de Segré (Maine-et-Loire), le général François Vachot affirme avoir « exterminé et presque entièrement détruit les Chouans qui ravageaient les districts de Broons, Saint-Méen, Montfort, Châteaubourg, Vitré, La Guerche, etc. ».
Chargé par la Convention de faire appliquer aux Antilles le décret d’abolition de l’esclavage, Victor Hugues débarque avec des troupes en Guadeloupe, à la pointe des Salines au Gosier. Les planteurs se rapprochent des Anglais.
mercredi 4 juin (16 prairial an II)
Robespierre est élu président de la Convention.
L’abbé Grégoire a présenté à la convention nationale le « Rapport sur la nécessité et les moyens d’anéantir les patois et d’universaliser l’usage de la langue française » Il appelle à la suppression des « dialectes » et à l’usage exclusif du français.
S’étant retiré en Bretagne pour se faire oublier, l’avocat breton Bigot de Préameneu, ancien président modéré de la Législative, est arrêté ; il est ramené à Paris et incarcéré à Sainte-Pélagie.
dimanche 8 juin (20 prairial an II)
Robespierre institue la fête due Culte de l'Etre Suprême et s'en nomme chef, cumulant le pouvoir religieux et le pouvoir politique. Des conventionnels antireligieux, anciens amis de Hébert et de Danton, l’appellent ouvertement « dictateur » et « tyran ». Sur le Champ-de-Mars, le peuple de Paris interprète l’Hymne à l’Etre suprême, du poète jacobin Théodore Désorgues. Fête de l’Etre suprême à Toulouse.
lundi 9 juin (21 prairial an II)
Bon-Adrien Jeannot de Moncey est nommé général de division.
A Paris, la guillotine est installée place Antoine [aujourd’hui place de la Bastille], peut-être suite aux plaintes des habitants du quartier Saint-Antoine.
mardi 10 juin (22 prairial an II)
Loi des suspects (du 22 Prairial) proposée par Couthon et soutenue par Robespierre. Instaurant la « Grande Terreur », elle permet d'exécuter tout accusé sans audition de témoin ou interrogatoire sur simple preuve morale (1 376 exécutions en vertu de ce texte). L’aide d’un défenseur est refusé à l’accusé et la loi limite la sentence du juge à l’acquittement ou à la mort.
Laurent Gouvion-Saint-Cyr est promu général de brigade.
mercredi 11 juin (23 prairial an II)
Mouillage dans l'anse de Bertheaume (Plougonvelin en Finistère) de la flotte de Villaret-Joyeuse. Après le combat naval mené contre le Britannique Howe, sept navires ont été perdus.
vendredi 13 juin (25 prairial an II)
Nouvelle déplacement de la guillotine à Paris : elle est transférée de la place Antoine [place de la Bastille] hors les murs de la ville, derrière la place du Trône-renversé [place de la Nation], afin d’épargner aux Parisiens l’odeur du sang.
samedi 14 juin (26 prairial an II)
L’escadre de Villaret-Joyeuse et le convoi de Van Stabel rentrent à Brest, follement acclamés.
dimanche 15 juin (27 prairial an II)
Première manœuvre pour ridiculiser Robespierre : Marc Vadier, membre du Comité de sûreté général, lit un rapport prouvant que la fête de l'Etre suprême a été organisée en liaison avec un groupe d'illuminés se réunissant rue de la Contrescarpe (le chartreux Dom Gerle, les prophétesses Suzanne Labrousse et Catherine Théot, qui saluait Robespierre comme le Messie). Gerle et Théot sont arrêtés (lui sera libéré, elle mourra en prison).
lundi 16 juin (28 prairial an II)
Deuxième manœuvre pour ridiculiser Robespierre : on exécute, revêtus de chemises rouges (tenue des condamnés pour parricide), une simple d'esprit, Cécile Renault (20 ans), accusée d'avoir voulu poignarder Robespierre, et 52 autres condamnés, considérés comme ses « complices » ; l'opinion publique est choquée de la mégalomanie du « tyran », qui n'a rien fait pour interdire la mascarade.
mardi 17 juin (29 prairial an II)
Le général Pichegru fait fusiller 1 200 émigrés à Nieuport [Belgique].
Bataille de Mykonos : alors qu’il escortait huit navires marchands en mer Egée, le vaisseau de ligne britannique HMS Romney du capitaine William Paget attaque et capture dans ce port grec la frégate française Sybille (commandée par Jacques Rondeau) et trois bateaux marchands. 55 Français ont été tués et 103 blessés. Les pertes anglaises sont de 10 morts et 28 blessés.
Le marquis Charles François Virot de Sombreuil, ancien gouverneur des Invalides (juillet 1789), est guillotiné.
jeudi 19 juin (1er messidor an II)
La consulte de Corte adopte l’Acte constitutionnel du royaume anglo-corse. Les Anglais proclament George III roi de Corse.
mercredi 25 juin (7 messidor an II)
A la tête de l’armée de Moselle, Jourdan s’empare de Charleroi.
jeudi 26 juin (8 messidor an II)
Bataille de Fleurus : à la tête de 89 000 hommes (dont 12 000 cavaliers et une centaine de canons), les généraux Jourdan, Kléber et Marceau (aile droite) stoppent les coalisés autrichiens et hollandais de Frédéric de Saxe-Cobourg (52 000 hommes, dont 18 000 cavaliers, et 111 canons) dans le Hainaut, à 12 km au nord-est de Charleroi [aujourd’hui en Belgique]. Les vaincus déplorent pour les Impériaux 208 morts, 1 017 blessés, 361 prisonniers et pour les Hollandais 700 morts, blessés ou prisonniers (auxquels s’ajoutent les 2 800 prisonniers de la garnison de Charleroi). Côté français, les pertes sont de 5 000 morts ou blessés. Cette victoire élimine tout péril extérieur pour la France. Cette bataille a vue le premier emploi d'un ballon captif (l'Entreprenant) comme poste d'observation.
Jean-Baptiste Bernadotte (futur maréchal de France et roi de Suède) est promu général de brigade.
vendredi 27 juin (9 messidor an II)
Exécution du vieux maréchal Philippe de Noailles, duc de Mouchy (89 ans) et de sa femme Anne Claude d’Arpajon. De même, Victor de Broglie (38 ans), fils du maréchal de Broglie et l’un des premiers nobles à s’être rallié au Tiers Etat en 1789, et l’avocat et homme de lettre Simon-Nicolas-Henri Linguet (57 ans) sont guillotinés à Paris.
Inquiétés sous la Terreur, les comédiens du Théâtre de la Nation rouvrent celui-ci sous le nom de « Théâtre de l’Egalité » (théâtre de l’Odéon à partir de 1796).
lundi 30 juin (12 messidor an II)
Cadoudal, toute sa famille, et son fidèle Mercier sont arrêtés et emprisonnés dans l’ancienne prison royale d’Auray.
en juin
L’escadre de Toulon de l’amiral Martin tient tête à la flotte anglaise de l’amiral Hood mais ne peut échapper au blocus.
mardi 1er juillet (13 messidor an II)
Création au Théâtre des Amis de la Patrie, à Paris, de la pièce Agricol Viala ou Le Jeune Héros de la Durance, un fait patriotique et historique en un acte de Louis Emmanuel Jadin et Henri Montan Berton, sur un livret de L. Philippon de la Madeleine.
lundi 7 juillet (19 messidor en II)
68 exécutions ce jour à Paris, parmi lesquelles celle d’Aimar de Nicolaï (47 ans), membre de l’Académie française et ancien président de la Chambre des comptes.
jeudi 10 juillet (22 messidor an II)
Le général vendéen Gaspard de Bernard Marigny est fusillé à la Girardière de Combrand (Deux-Sèvres) par les soldats de son rival Stofflet. Il avait 39 ans.
samedi 12 juillet (24 messidor an II)
Lors du siège de la ville corse de Calvi, le commandant britannique Horatio Nelson (35 ans) est grièvement blessé au visage par les projections d’un boulet de canon français. Il perd l’usage de son œil droit (mais retourne rapidement au combat).
dimanche 13 juillet (25 messidor an II)
Début près de Kaiserslautern de la bataille de Trippstadt : sur ordre du général Michaud, les forces françaises du général Taponier attaque les troupes prussiennes à 60 km à l’ouest de mannheim.
mardi 15 juillet (27 messidor an II)
Charles Virot, comte de Sombreuil et chef royaliste, débarque à Quiberon.
jeudi 17 juillet (29 messidor an II)
Les seize carmélites de Compiègne, dans l'Oise, sont guillotinées place de la Nation à Paris. Parmi les victimes figure la doyenne, (sainte) Charlotte, âgée de 80 ans.
mardi 22 juillet (4 thermidor an II)
Second traité de Bâle.
Accusée de conspiration, la veuve du maréchal et duc de Noailles (mort en août 1793), Catherine-Charlotte de Cossé-Brissac (âgée de près de 90 ans), est guillotinée en même temps que sa belle-fille, Henriette d’Aguesseau, et une de ses petites-filles.
mercredi 23 juillet (5 thermidor an II)
Parmi les guillotinés du jour figurent le chevalier de Champcenetz, un écrivain de 35 ans, et le général Alexandre de Beauharnais (34 ans, époux de Joséphine).
jeudi 24 juillet (6 thermidor an II)
38 guillotinés.
vendredi 25 juillet (7 thermidor an II)
25 guillotinés ce jour à Paris, dont le poète André Chénier (32 ans), et le journaliste contre-révolutionnaire et poète Jean Antoine Roucher (49 ans).
samedi 26 juillet (8 thermidor an II)
Robespierre a annoncé à la Convention une nouvelle purge (menaçant Tallien et sa maîtresse Cabarrus, Carnot, Fouché, Barras) mais sans nommer personnes en public : beaucoup de députés se sentent menacés et s'entendent pour renverser Robespierre.
25 exécutions, dont un père pris pour son fils et la princesse de Monaco, ont eu lieu à Paris.
Découverte au château de la Cour Porée, près de Dinan en Bretagne, d'un plan d'unification de la chouannerie sous la direction du comte de Puisaye.
Le marquis de Sade est condamné à mort par Fouquier-Tinville pour « intelligences et correspondances avec les ennemis de la République » avec 28 autres accusés (il ne sera pas retrouvé le lendemain pour son exécution).
nuit du samedi 26 (8 thermidor) au dimanche 27 juillet (9 thermidor an II)
Le député Elie Lacoste, Montagnard et membre du Comité de sûreté générale, traite Robespierre, Couthon et Saint-Just de « triumvirat de fripons ».
dimanche 27 juillet (9 thermidor an II)
A 11 heures du matin, Robespierre monte à la tribune pour désigner les épurés, mais les modérés l'empêchent de parler. Après onze interpellations, deux modérés, Louchet et Lozeau, demandent la mise en accusation de Robespierre, son frère, Couthon, Saint-Just et Lebas. A 17 h 30, les sections populaires, menées par Hanriot, se soulèvent en faveur de Robespierre et ses amis : elles les libèrent et les transfèrent à l'Hôtel de ville. A 15 heures, la Convention met Robespierre « hors-la-loi » (il peut être exécuté sans jugement). A 23 heures, les troupes d'Hanriot, chef de la garde nationale, se dispersent à cause de la pluie ; Barras occupe l'Hôtel de ville. Robespierre a la mâchoire cassé d'un coup de pistolet (tentative de suicide ou tir du gendarme Merda). Fin de la période montagnarde et début de la thermidorienne : domination du centre (Marais) avec Cambacérès, Boissy d'Anglas, Tallien, Barras.
24 exécutions ce jour à Paris, dont deux montreurs de marionnettes et Françoise-Thérèse de Choiseul, épouse du prince Joseph Grimaldi de Monaco (âgé de 26 ans, elle a essayé en vain de faire croire qu’elle était enceinte pour retarder l’exécution).
Retour des troupes françaises à Liège.
Bataille de Le Bastan.
lundi 28 juillet (10 thermidor an II)
Maximilien de Robespierre (36 ans) et ses amis (son frère Augustin Robespierre [31 ans], Louis Saint-Just [27 ans], Antoine Simon [58 ans, gardien de Louis XVII], François Hanriot [35 ans], Georges Couthon [38 ans]etc.) sont guillotinés à Paris, place de la Révolution. Fin de la Deuxième Terreur.
Le général Napoléon Bonaparte est arrêté puis libéré (sans emploi pendant un an).
mardi 29 juillet (11 thermidor an II)
Soixante-dix exécutions à Paris (le maximum de toute la Révolution).
jeudi 30 juillet (12 thermidor an II)
A Paris, la guillotine est ramenée de la place de la Révolution [place de la Concorde] à la place de Grève qui était son emplacement initial en 1792.
vendredi 31 juillet (13 thermidor an II)
103 robespierristes ont été exécutés en quatre jours.
Jean Tallien entre au Comité de salut public.
en juillet
Le général Moreau se brouille avec la République (père guillotiné à Brest) et se rallie secrètement à Pichegru (royaliste) tout en continuant de combattre les Autrichiens.
Fusion de l’ancienne Agence des poudres et salpêtres, ci-devant régie des poudres, et de l’Agence dite révolutionnaire des poudres et salpêtres.
samedi 2 août (15 thermidor an II)
Décrété d’arrestation, Fouquier-Tinville se rend lui-même à la Conciergerie.
Le peintre député David est arrêté puis relâché pour travailler à ses toiles.
lundi 4 août (17 thermidor an II)
Le conseil municipal d’Orléans retrouve ses pouvoirs grâce à l’arrivée d’un nouveau commissaire, Brival.
mercredi 13 août (26 thermidor an II)
Les troupes françaises du général Colaud occupent la ville luxembourgeoise d’Echternach, dirigée par les abbés locaux. Les moines prennent la fuite, l’abbaye est pillée et le tombeau de saint Willibrord profané.
Tallien fait libérer sa maîtresse Jeanne Cabarrus qu’il épousera (ce mariage contribuera à le discréditer).
jeudi 14 août (27 thermidor an II)
Fin de la Terreur à Bordeaux.
vendredi 15 août (28 thermidor an II)
La nouvelle de la reddition du Quesnoy est le première information transmise à Paris grâce au télégraphe de Chappe.
dimanche 17 août (30 thermidor an II)
Le général Moncey est nommé commandant en chef de l’armée des Pyrénées-Occidentales.
samedi 23 août (6 fructidor an II)
Réaction thermidorienne à Saint-Malo avec l’arrivée du représentant en mission Tréhouard.
dimanche 24 août (7 fructidor an II)
La Convention réduit le nombre de Comités de surveillance révolutionnaire à un comité par district (douze à Paris). Ils sont nommés par les représentants en mission.
mardi 26 août (9 fructidor an II)
Remplacement à Marseille de l’envoyé Maignet par Auguis et Serre.
Libération du juriste Bigot de Préameneu. Il se retire à nouveau en Bretagne.
du mercredi 27 (10 fructidor) au samedi 30 août (13 fructidor an II)
Les Français du général Scherer reprennent Valenciennes (perdue en juillet 1793).
samedi 30 août (13 fructidor an II)
Le général Scherer reprend Condé.
dimanche 31 août (14 fructidor an II)
Suppression de la Commune de Paris, remplacée par des commissions dont le président est élu chaque mois.
Explosion de la poudrerie installée dans le château de Grenelle, à Vaugirard : officiellement 536 morts (sans doute plus).
Pour la première fois, l’abbé Grégoire utilise le terme de « vandalisme » à propos de la protection des inscriptions romaines de la Gaule.
en août
Offensive française en Guipuzcoa (Pays basque espagnol).
lundi 1er septembre (15 fructidor an II)
Renouvellement du Comité de salut public. Merlin de Douai y entre en compagnie de Delmas (adjoint de Barras le 9 Thermidor), du chimiste jacobin Fourcroy et de Cochon de Lapparent. Collot d’Herbois et Billaud-Varenne le quittent.
Marc Vadier, un des principaux responsables de la chute de Robespierre, doit quitter le Comité de sûreté générale.
mardi 2 septembre (16 fructidor an II)
Laurent Gouvion-Saint-Cyr est promu général de division.
mercredi 3 septembre (17 fructidor an II)
Lecointre, Tallien et Fréron sont exclus du club des Jacobins à la demande de Carrier.
Baboeuf, qui signe pour la première fois « Gracchus », fait paraître à Paris le Journal de la liberté de la presse.
samedi 6 septembre (20 fructidor an II)
Les jacobins demandent le transfert des cendres de Marat au Panthéon.
dimanche 7 septembre (21 fructidor an II)
La Convention proroge le Maximum général et celui des grains pour la durée de l’an III.
La salle parisienne Favart est le « théâtre » d’une supercherie musicale organisée par le compositeur Lesueur, qui fait représenter sous son propre nom Arabelle et Vasco ou les Jacobins de Goa pour aider un de ses confrères.
lundi 8 septembre (22 fructidor an II)
Début du procès des 94 survivants nantais envoyés à Paris par Carrier.
mercredi 10 septembre (24 fructidor an II)
Une agression contre Tallien donne l’occasion à Merlin de Thionville de dénoncer à la Convention les Jacobins comme des « chevaliers de la guillotine ».
Chénier fait jouer au Théâtre de la République sa tragédie Timoléon, interdite par la censure en mars dernier, et dont il avait conservé le double du manuscrit.
jeudi 11 septembre (25 fructidor an II)
Stanislas Fréron fait reparaître à Paris l’Orateur du peuple, dans lequel il fait preuve d’un antijacobinisme virulent.
vendredi 12 septembre (26 fructidor an II)
La Convention vote le transfert des centres de Marat au Panthéon.
samedi 13 septembre (27 fructidor an II)
Second rapport de Grégoire à la Convention sur les destructions opérées par le vandalisme.
Emprisonné sous la Terreur, l’écrivain et académicien Jean-Pierre Claris de Florian, petit-neveu de Voltaire, meurt au château de Sceaux des souffrances endurées durant sa détention. Il n’avait que trente-neuf ans.
dimanche 14 (28 fructidor) ou lundi 15 septembre (29 fructidor an II)
Les 94 survivants nantais envoyés à Paris par Carrier sont acquittés.
lundi 15 septembre (29 fructidor an II)
Les Maratistes Chasles et Lebois font paraître un nouvel Ami du peuple.
Venus à Marseille pour mettre la ville au pas, les représentants Serre et Auguis se font huer par les membres des sociétés populaires.
mercredi 17 septembre (1er jour complémentaire an II)
Aux Pays-Bas, le général Kléber met le siège devant Maastricht.
Dans les Pyrénées-Orientales, le général Dugommier chasse les Espagnols de la place de Bellegarde.
Décès de l’évêque d’Ajaccio Mgr Benoît-Antoine Doria. Agé de 71 ans, il était à la tête du diocèse corse depuis 35 années (1759).
du mercredi 17 (1er jour complémentaire) au jeudi 18 septembre (2e jour complémentaire an II)
Bataille de Sprimont [Belgique] : à 20 kilomètres au sud de Liège, les Français de Jourdan et Schérer battent les Autrichiens de Clerfayt, qui doivent battre en retraite.
jeudi 18 septembre (2e jour complémentaire an II)
Première loi française de séparation de l’Eglise et de l'Etat : sur proposition de Cambon, la Convention décrète que la République ne paiera plus les frais ni les salaires d’aucun culte.
vendredi 19 septembre (3e jour complémentaire an II)
A Paris, les bandes de Muscadins, organisées par des « terroristes » repentis comme Fréron ou Tallien, se heurtent aux Jacobins au Palais-Egalité.
samedi 20 septembre (4e jour complémentaire an II)
Robert Lindet expose à la Convention son programme économique dans un rapport Sur la situation de la République.
dimanche 21 septembre (5e jour complémentaire an II)
Inhumation des restes de Marat au Panthéon. Dans le même temps, le corps de Mirabeau est retiré du Panthéon.
vendredi 26 septembre (5 vendémiaire an II)
A Marseille, les représentants Serre et Auguis forment une commission militaire pour réprimer les manifestations jacobines.
Au Théâtre de l’Egalité, à Paris, Julien Forgeot fait l’éloge du divorce dans sa comédie, le Double Divorce ou le Bienfait de la loi.
samedi 27 septembre (6 vendémiaire an II)
En Guadeloupe, les troupes républicaines entament la reconquête de Basse-Terre, occupée par les Anglais.
Renversement de la municipalité jacobine de Rouen (maire Pillon), remplacée par une républicaine modérée (maire : Le Boucher).
Libération du journaliste Richer-Serizy, un ami de Desmoulins emprisonné depuis décembre 1793.
dimanche 28 septembre (7 vendémiaire an II)
Création à Paris de l’Ecole centrale des travaux publics.
dimanche 28 (7 vendémiaire) ou lundi 29 septembre (8 vendémiaire an II)
Ancien commandant en chef de l’armée de l’Ouest, le général Louis-Marie Turreau, « l’exterminateur de la Vendée », est arrêté à cause des excès de sa répression.
lundi 29 septembre (8 vendémiaire an II)
Emeute à Marseille contre les arrestations de jacobins : répression contre-révolutionnaire.
en septembre
Offensive française en Belgique et Rhénanie (prise d’Aix-la-Chapelle).
La colonie britannique de Sierra Leone (Afrique de l’Ouest) est attaquée par les Français.
Evasion de Brest du chef chouan Cadoudal.
L’un des chefs de la chouannerie, le comte de Puisaye, se rend à Londres pour décider d’une expédition (« expédition de Quiberon »).
Publication de la Queue de Robespierre, un pamphlet féroce contre Robespierre écrit par Bassignac (l’expression « Queue-de-Robespierre » désignera ensuite les Jacobins partisans de Robespierre persistant dans leur culte à « l’Incorruptible » après sa mort).
jeudi 2 octobre (11 vendémiaire an II)
Bataille d’Aldenhoven : l’armée française de Sambre et Meuse (88 000 hommes), commandée par le général Jourdan, a battu les 77 000 Autrichiens du comte de Clerfayt dans le duché de Juliers, à 20 kilomètres au nord-est de la ville allemande d’Aix-la-Chapelle. Les vaincus déplorent 3 000 morts et blessés et 800 prisonniers, les vainqueurs 1 500 tués et blessés.
vendredi 3 octobre (12 vendémiaire an II)
Conséquence de la bataille d’Aldenhoven, la forteresse de Jülich (Juliers) est prise par les Français.
Il est décidé l’établissement d’une nouvelle ligne de télégraphe : Paris-Landau. La ligne Paris-Lille existe déjà.
samedi 4 octobre (13 vendémiaire an II)
Les Français prennent la ville de Mönchengladbach, à 28 km à l’ouest de Düsseldorf.
dimanche 5 octobre (14 vendémiaire an II)
Attaques de Lecointre contre les anciens membres des comités : Jean Tallien est mis en cause comme principal responsable de la Terreur.
Capture par les Français de la forteresse allemande de Jülich.
lundi 6 octobre (15 vendémiaire an II)
Battant en retraite, le comte de Clerfayt traverse le Rhin avec ses troupes à Cologne. Le jour même, les forces françaises qui poursuivent son armée occupent la partie de la ville située sur la rive gauche du fleuve.
En Guadeloupe, les troupes britanniques retranchées dans le camp fortifié de Berville capitulent devant les forces françaises de Victor Hugues : 1 400 Anglais sont faits prisonniers ainsi que plusieurs centaines de colons blancs royalistes et noirs libres.
Claude Prieur de la Côte-d’Or quitte le Comité de Salut public.
nuit du lundi 6 (15 vendémiaire) au mardi 7 octobre (16 vendémiaire an II)
L’armée française des généraux Kléber et Bernadotte bombarde la ville Düsseldorf. De nombreux bâtiments de la ville (Palais royal, église et couvent de Coelestinerinnen, etc.) sont ravagés par l’incendie provoqué par la canonnade.
mardi 7 octobre (16 vendémiaire an II)
Capturés la veille au camp de Berville, en Guadeloupe, 363 blancs et noirs libres sont fusillés dans les fossés de la batterie du Morne à Savon comme « traîtres à la patrie ». 140 autres sont conduits à Pointe-à-Pitre pour y être jugés par une commission militaire (et guillotinés). Les 366 esclaves du camp de Berville sont épargnés mais condamnés à la chaîne sur ordre de Victor Hugues.
du mercredi 8(17 vendémiaire) au jeudi 9 octobre (18 vendémiaire an II)
L’armée française de Sambre et Meuse du général Jourdan occupe les villes de Bonn et Krefeld.
vendredi 10 octobre (19 vendémiaire an II)
L’abbé Grégoire fonde le Conservatoire national des arts et métiers.
samedi 11 octobre (20 vendémiaire an II)
Le jeune officier Nicolas Soult (futur maréchal de France) est promu au grade de général de brigade. Il n’a que 25 ans.
mercredi 15 octobre (24 vendémiaire an II)
Enfermé depuis décembre 1793, le marquis de Sade est libéré de la prison Saint-Lazare.
vendredi 17 octobre (26 vendémiaire an II)
Procès à Paris des membres du comité révolutionnaire de Nantes, responsables des noyades de décembre 1793.
Louis Robin est chargé de surveiller l’approvisionnement par voie d’eau en bois et charbon de la capitale (il ne réussira guère dans cette mission).
samedi 18 octobre (27 vendémiaire an II)
Clèves est à son tour prise par Jourdan.
mercredi 22 octobre (1er brumaire an II)
Jean-Baptiste Bernadotte (futur maréchal de France et roi de Suède) est promu général de division.
jeudi 23 octobre (2 brumaire an II)
Le général Marceau reçoit la reddition de la ville de Coblence. Düsseldorf est également prise.
vendredi 24 octobre (3 brumaire an II)
Arrêté un an plus tôt et incarcéré sans jugement, le colonel chevalier de Saint-Georges, célèbre compositeur mulâtre, est libéré.
dimanche 26 octobre (5 brumaire an II)
Le général Pichegru s’empare de la ville hollandaise de Venlo (Limbourg).
jeudi 28 octobre (11 fructidor an II)
Tallien dénonce dans un discours le « Système de la Terreur » qui a divisé la France en deux camps : « celle qui fait peur et celle qui a peur, « et aboli l’état de droit ».
jeudi 30 octobre (9 brumaire an III)
Création par la Convention nationale de l’Ecole normale de l’an III (ancêtre de l’Ecole normale supérieure).
en octobre
L’Anglais sir Gilbert Elliot est proclamé vice-roi de Corse.
samedi 1er novembre (11 brumaire an II)
Ayant reçu des renforts d’artillerie, le général français Kléber commence à bombarder la ville de Maastricht.
dimanche 2 novembre (12 brumaire an II)
Moreau nomme Desaix général de division dans l’armée de Rhin-et-Moselle.
Décès à Rome du cardinal et académicien François Pierre de Bernis, à l’âge de 79 ans.
mardi 4 novembre (14 brumaire an II)
Aux Pays-Bas, les troupes françaises du général Kléber s’emparent de Maastricht.
samedi 8 novembre (18 brumaire an II)
Le général Kellermann est acquitté, après 13 mois de prison.
nuit du samedi 8 (18 brumaire) au dimanche 9 novembre (18 brumaire an II)
Ancien député à la Constituante, le maire de Lignol (Morbihan) Corentin le Floch est assassiné par des chouans dans son manoir de Canquizern, sous les yeux de ses enfants. La même nuit, deux prêtres constitutionnels de la paroisse sont exécutés devant le personnel du presbytère.
mardi 11 novembre (21 brumaire an II)
Fermeture du club des Jacobins ; néanmoins, les conventionnels jacobins ne sont pas exclus : ils forment le groupe des « crêtois » (ils siègent à la crête de la Montagne, l'extrême gauche).
vendredi 14 novembre (24 brumaire an II)
Quimper redevient chef-lieu du Finistère.
du lundi 17 (27 brumaire) au jeudi 20 novembre (30 brumaire an II)
Bataille de la Montagne Noire.
mercredi 19 novembre (29 brumaire an II)
Par le « traité Jay » avec l'Angleterre, les Etats-Unis abandonnent l'alliance française en échange d'avantages commerciaux.
jeudi 20 novembre (30 brumaire an II)
Le général Pierre Jadart du Merbion n’est plus commandant en chef de l’armée d’Italie. Il avait été nommé en mai 1793.
samedi 22 novembre (2 frimaire an II)
L’armée française du général Moreau commence le siège de la forteresse de Luxembourg, une place autrichienne défendue par 15 000 hommes et 500 bouches à feu sous les ordres du feld-maréchal baron de Bender.
lundi 24 novembre (4 frimaire an II)
Le général Dugommier est tué à la bataille de la Sierra Negra, près de Figueras (Catalogne). Le général espagnol La Union y perd aussi la vie.
mardi 25 novembre (5 frimaire an II)
Le ministre français de la Guerre Lazare Carnot autorise l’armée de Sambre et Meuse du général Jourdan à prendre ses quartiers d’hiver sur les bords du Rhin.
mercredi 26 novembre (6 frimaire an II)
Le général Pérignon remporte en Catalogne la bataille d’Escola où il s’empare de deux cents canons.
jeudi 27 novembre (7 frimaire an II)
A la suite d’un immense mouvement d’opinion publique, Carrier est arrêté et prend place parmi les accusés du comité révolutionnaire de Nantes.
dimanche 30 novembre (10 frimaire an II)
Fondation de l’Ecole normale supérieure par la Convention, qui veut que soit établie à Paris « une Ecole normale, où seraient appelés, de toutes les parties de la République, des citoyens déjà instruits dans les sciences utiles, pour apprendre, sous les professeurs les plus habiles dans tous les genres, l'art d'enseigner. »
mardi 2 décembre (12 frimaire an II)
Amnistie accordée aux Vendéens par la Convention thermidorienne.
mardi 16 décembre (26 frimaire an II)
Jugement des bourreaux de Nantes : 3 condamnations à mort et 91 acquittés (dont les meneurs du comité révolutionnaire de Nantes). Carrier (condamné à l'unanimité moins deux voix), Pinard et Grandmaison sont guillotinés place de Grève.
Dans l’est des Côtes-du-Nord, les chouans de Boishardy s’emparent de la petite cité de Jugon [-les-Lacs] : ils coupent l’arbre de la Liberté et mettent le feu aux papiers officiels de la commune.
vendredi 19 décembre (29 frimaire an II)
Jugé pour ses crimes, le général Turreau, « l'exterminateur de la Vendée », est acquitté.
mercredi 24 décembre (4 nivôse an II)
La Convention a voté le décret abolissant le maximum sur les denrées.
vendredi 26 décembre (6 nivôse an II)
Le jeune officier Gabriel Molitor (24 ans) décide du succès de Gaisberg.
samedi 27 décembre (7 nivôse an II)
Entrée en Hollande des troupes françaises du général Pichegru.
dimanche 28 décembre (8 nivôse an II)
Profitant du grand froid, les troupes françaises du général Delmas peuvent traverser à pied les eaux glacées de la Meuse et de la Waal pour s’emparer du fort hollandais Saint-André, à l’ouest de Heerewarden.
en décembre
A Saint-Domingue [Haïti], le Français André Rigaud reprend Fort Tiburon aux Anglais.
Le général de brigade Jean Sérurier est promu général de division.