jeudi 1er janvier (12 nivôse an 3)
Les chefs chouans Boihardy et Cormatin rencontrent le général républicain Humbert pour négocier.
La société populaire de Rouen doit fermer ses portes après avoir été dévastée par la jeunesse dorée de la ville.
vendredi 2 janvier (13 nivôse an 3)
La Convention décide de libérer totalement le commerce extérieur.
vendredi 9 janvier (20 nivôse an 3)
Loi Laurenceaux qui autorise le retour de 40 000 paysans du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
samedi 10 janvier (21 nivôse an 3)
La Convention décrète que le 21 janvier, jour de la « juste punition du dernier roi des Français », sera désormais fête nationale.
dimanche 11 janvier (22 nivôse an 3)
Le chouan Cormatin rencontre le général Hoche à Rennes.
mardi 13 (24 nivôse) ou mercredi 14 janvier (25 nivôse an 3)
A Vannes, les représentants Guezno et Guermeur publient, dans un souci d’apaisement, un arrêté condamnant les violences passées et autorisent la reprise du culte catholique dans le Morbihan.
jeudi 15 janvier (26 nivôse an 3)
Le général Kellermann est réintégré dans l’armée et remis à la tête de l’armée des Alpes et d’Italie.
vendredi 16 (27 nivôse) ou dimanche 18 janvier (29 nivôse an 3)
Les Français s’emparent d’Utrecht (Pays-Bas).
dimanche 18 janvier (29 nivôse an 3)
L’armée « d’Etat » hollandaise est battue près de Woerden.
lundi 19 janvier (30 nivôse an 3)
Le général français Pichegru entre dans Amsterdam : proclamation de la République batave.
A Paris, le ténor et compositeur Pierre Gavaux interprète pour la première fois devant les membres de la section « Guillaume Tell » le Réveil du peuple (chanson qui va devenir l’hymne des Muscadins).
Décès à Livry, dans la maison de Mme Hérault de Séchelles, du maréchal Louis-George-Erasme, marquis de Contades, à l’âge de 91 ans.
mardi 20 janvier (1er pluviôse an 3)
L’armée française entre dans Haarlem.
vendredi 23 janvier (4 pluviôse an 3)
La cavalerie française du général Pichegru s’empare de la flotte hollandaise, bloquée par les glaces à Texel, au Helder.
Un froid extrême frappe la France : -23,5° à Paris. La Seine est prise par les glaces durant 42 jours consécutifs.
dimanche 25 janvier (6 pluviôse an 3)
A Paris, salle Favart, le chanteur Antoine Trial, ami de Robespierre, est contraint de dire des vers contre les « buveurs de sang humain ».
Le thermomètre chute encore à -23,5° à Paris.
mercredi 28 janvier (9 pluviôse an 3)
En Bretagne, 600 chouans, sous la conduite de Jean Jan et celle de du Chelas, attaquent Guéméné (nord-ouest du Morbihan) au petit matin. Après de lourdes pertes, les cent cinquante défenseurs (grenadiers et garde nationale) sont surpris dans leur sommeil et se réfugient au château des Rohan. Le même jour, Plouay, plus au sud, tombe également sous l’assaut des troupes de Louis Calan : les cent défenseurs ont deux tués et deux blessés avant de s’enfuir à Hennebont.
nuit du mercredi 28 (9 pluviôse) au jeudi 29 janvier (10 pluviôse an 3)
Environ 2 000 chouans attaquent Le Faouët (nord-ouest du Morbihan). Ils sont repoussés par un feu nourri, notamment grâce aux canons, laissant sur le terrain 14 morts, 8 blessés et plusieurs prisonniers.
vendredi 30 janvier (11 pluviôse an 3)
Des émeutes causées par la disette éclatent à Rennes.
Pour fêter la conquête des Provinces-Unies, Kreutzer présente à Paris, au théâtre des Arts, un hymne de circonstance, la Hollande conquise.
samedi 31 janvier (12 pluviôse an 3)
Hoche fait donner la troupe pour mettre fin aux émeutes rennaises.
en janvier
Installation de l’Ecole de santé de Montpellier.
Emprisonné depuis juillet 1793 comme ancien girondin - et oublié depuis - l’ancien ministre de la Guerre Joseph Servan est libéré. Il récupère son grade de général.
Expert et Cadoy remplacent Auguis et Serre comme envoyés à Marseille : Terreur blanche.
dimanche 1er février (13 pluviôse an 3)
A Paris, Babeuf est obligé d’interrompre la publication du Tribun du peuple.
lundi 2 février (14 pluviôse an 3)
Le financier Gabriel Ouvrard épouse à Paris Elisabeth Tébaud, fille d’un riche négociant nantais à qui il a sauvé la vie.
mardi 3 février (15 pluviôse an 3)
En Catalogne, les Français du général Pérignon s’emparent de Rosas.
Quatre sans-culottes de la section du Plâtre sont attaqués par des « réacteurs » à Lyon. C’est le début d’une campagne d’attentats individuels visant les anciens « terroristes » et leurs partisans.
jeudi 5 février (17 pluviôse an 3)
Fervent sans-culotte, l’acteur Antoine Trial se suicide à Paris, en absorbant du poison, après avoir été contraint dix jours plus tôt de lire un texte contre son ami Robespierre.
samedi 7 février (19 pluviôse an 3)
Babeuf est arrêté à Paris.
L’administration du département des Bouches-du-Rhône retourne de Marseille à Aix.
dimanche 8 février (20 pluviôse an 3)
La Convention décide d’interdire les honneurs du Panthéon à tout citoyen dans les dix ans suivant sa mort, et décide également d’en faire retirer les cendres de Marat, Bara, Viala et Dampierre.
La section parisienne de la Fontaine-de-Grenelle dresse une liste de noms de « terroristes » de son quartier, donnant ainsi le départ d’un mouvement qui gagne la majorité des sections et qui vise à neutraliser les responsables politiques de quartier influents avant le 9 Thermidor.
lundi 9 février (21 pluviôse an 3)
La France et le grand-duché de Toscane signent un traité de paix à Paris. Florence affirme sa neutralité.
Le Parlement du royaume anglo-corse offre sa présidence à Paoli.
jeudi 12 février (24 pluviôse an 3)
Des pourparlers s’ouvrent au manoir de La Jaunaie, près de Nantes, entre les représentants de la Convention et les chefs vendéens Charrette, Sapinaud et Stofflet.
Les occupants français interdisent le carnaval de Cologne (réautorisé en 1804).
samedi 14 février (26 pluviôse an 3)
Pichegru prend Groningue.
A Lyon, Joseph Fernex, juge de la Commission révolutionnaire en prison depuis Thermidor, est massacré et jeté dans le Rhône par une foule de « réacteurs ». L’attentat, qui s’est déroulé en plein jour, cause une profonde émotion.
lundi 16 février (28 pluviôse an 3)
L’armée républicaine intercepte à Erquy (Côtes-du-Nord) la correspondance des chefs de la contre-révolution et arrête le marquis de Pange, le comte de Vasselot, le chevalier de La Rosière et le baron de Boishaudron. Seul le comte de Frotté parvient à s’échapper.
mardi 17 février (29 pluviôse an 3)
Traité de paix de La Jaunaie, signé à Saint-Sébastien-sur-Loire, par les Vendéens de Charette et Cormartin et le général Canclaux : amnistie complète, libre exercice du culte, remboursement des bons signés par l'armée vendéenne (ces « bons royaux » ne seront jamais remboursés, même la Restauration les ignorera).
Le journaliste royaliste Pelzin fait paraître à Lyon le premier numéro du Journal de Lyon et du département du Rhône.
mercredi 18 février (30 pluviôse an 3)
Une délégation venue d’Arras dénonce à la Convention Joseph Le Bon qui y a organisé la Terreur.
jeudi 19 février (1er ventôse an 3)
Les comités révolutionnaires sont supprimés dans les communes de moins de 5 000 habitants.
Le général Macdonald achève la conquête des Provinces-Unies à Groningue.
samedi 21 février (3 ventôse an 3)
Cédant à la pression de l’opinion, la Convention rétablit la liberté de culte sur l’ensemble du territoire. Elle adopte cependant un décret affirmant la volonté de la République de ne reconnaître aucun culte particulier et de ne payer aucun prêtre.
lundi 23 février (5 ventôse an 3)
Sur proposition de Merlin de Douai, la Convention décide d’assigner à résidence dans leur commune tous les fonctionnaires civils et militaires destitués ou suspendus depuis Thermidor.
mardi 24 février (6 ventôse an 3)
La municipalité d’Evreux fait abattre le poteau dressé en signe d’infamie sur l’emplacement de la maison du député girondin Buzot.
mercredi 25 février (7 ventôse an 3)
Création par la Convention des Ecoles centrales demandées par le député Joseph Lakanal dans un rapport.
jeudi 26 février (8 ventôse an 3)
En signe de pais, François de Charette fait une entrée triomphale dans Nantes aux côtés du général Canclaux et du représentant Ruelle.
vendredi 27 février (9 ventôse an 3)
A la suite d’affrontements à Paris entre « réacteurs » et Jacobins dans les théâtres, ceux-ci sont fermés pour une période indéterminée.
samedi 28 février (10 ventôse an 3)
La Convention décide la création d’un corps de pompiers.
Un camp de 600 républicains est établi à Louverné, au nord de Laval.
en février
Offensive française en Catalogne.
dimanche 1er mars (11 ventôse an 3)
A Lyon, Sautemouche, un des anciens membres du Comité révolutionnaire mis en place par Chalier, est mortellement blessé d’un coup de fusil.
lundi 2 mars (12 ventôse an 3)
La Convention vote le décret d’accusation contre Barère, Collot d’Herbois, Billaud-Varenne et Vadier. Ce dernier est en fuite.
mardi 3 mars (13 ventôse an 3)
La Convention autorise les émigrés et condamnés à recouvrer certains de leurs biens.
Rétablissement de la Bourse, conformément à la nouvelle politique économique mise en œuvre à partir de l’abandon du Maximum.
Lors d'une tentative de reconquête de la Corse, l'escadre de Méditerranée de Martin se heurte à l'escadre britannique de l'amiral Hotham au cap Noli et perd deux vaisseaux.
Le général Pichegru est nommé au commandement de l’armée de Rhin-et-Moselle. Scherer est nommé commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales à la place de Pérignon. Moreau part diriger l’armée du Nord.
mercredi 4 mars (14 ventôse an 3)
Amsterdam fête la Liberté. Un arbre de la Liberté est inauguré, place de la Révolution, en l’honneur de la naissance de la République batave.
Dernière réunion de la Société des jacobins de Sète avant interdiction.
jeudi 5 mars (15 ventôse an 3)
A la Guadeloupe, le commissaire civil Victor Hugues encourage la guerre de course aux Antilles et publie un arrêté qui étend le droit de prise à tous les neutres faisant voile vers les ports anglais.
Carnot, « l’organisateur de la Victoire », quitte le comité de Salut Public.
vendredi 6 mars (16 ventôse an 3)
De Venise, des patriotes polonais exilés proposent à la Convention la formation de légions au service de la France.
dimanche 8 mars (18 ventôse an 3)
La Convention rappelle dans son sein les Girondins survivants proscrits en 1793. Aussitôt réintégrés, ceux-ci demandent la tête de ceux qui les avaient exclus.
lundi 9 mars (19 ventôse an 3)
Charles-Louis Tissot et Rodolphe Kreutzer font jouer à Paris, salle Favart, un opéra-comique au titre révélateur, On respire.
mardi 10 mars (20 ventôse an 3)
Exaspérés par les violences des muscadins et des royalistes, des sans-culottes abattent sept émigrés qui venaient d’être arrêtés à Toulon.
mercredi 11 mars (21 ventôse an 3)
Combat naval du cap Noli : les Français perdent deux navires, les Anglais un.
A la Convention, Boissy d’Anglas accuse les Jacobins de réclamer l’égalité de fortune dans le dessein de soulever le peuple.
vendredi 13 mars (23 ventôse an 3)
Une bataille navale indécise oppose au large de Savone la flotte française du contre-amiral Martin, qui tentait de gagner la Corse, à une flotte anglaise.
Le jeune officier Bertrand Clauzel (futur maréchal de France) est désigné pour aller présenter à la Convention nationale 24 drapeaux prix aux Espagnols et aux Portugais.
lundi 16 mars (26 ventôse an 3)
Un incendie finit de détruire le château de Meudon déjà endommagé par les pillages répétés.
mardi 17 mars (27 ventôse an 3)
A Paris, une délégation des faubourgs Saint-Marceau et Saint-Jacques vient réclamer du pain à la Convention.
mercredi 18 mars (28 ventôse an 3)
Le chef vendéen Stofflet triomphe des troupes de Canclaux à Chalonnes (Maine-et-Loire).
jeudi 19 mars (29 ventôse an 3)
Traité de Moncontour (Côtes-du-Nord) conclu entre le chef chouan Boishardy et le général Hoche.
samedi 21 mars (1er germinal an 3)
Le pain faisant défaut, les sections parisiennes du faubourg Saint-Antoine viennent demander à la Convention de mettre fin à la disette et réclament l’entrée en vigueur de la Constitution de 1793.
L’ancien prince Honoré III de Monaco, arrêté par les révolutionnaires en 1793, est décédé d’une crise cardiaque dans sa cellule parisienne. Il avait 74 ans.
dimanche 22 mars (2 germinal an 3)
Début de l’audition des Conventionnels Barère, Billaud-Varenne et Collot d’Herbois.
Echec de Stofflet devant Saint-Florent (Maine-et-Loire).
mercredi 25 mars (5 germinal an 3)
Les stocks alimentaires parisiens sont au plus bas. Il ne reste que 115 jours de blé dans les magasins.
vendredi 27 mars (7 germinal an 3)
L’agitation se poursuit dans certaines sections parisiennes, dont celle des Gravilliers.
samedi 28 mars (8 germinal an 3)
Ouverture devant le Tribunal révolutionnaire du procès de Fouquier-Tinville, arrêté en août 1794.
dimanche 29 mars (9 germinal an 3)
Bonaparte quitte l’artillerie pour être affecté au commandement d’une brigade d’infanterie en Vendée.
lundi 30 mars (10 germinal an 3)
Des assemblées houleuses se tiennent dans les sections de Paris.
La Convention décide la création d’une Ecole des langues orientales vivantes.
mardi 31 mars (11 germinal an 3)
A la Convention, une députation de la section des Quinze-Vingts présente une pétition en termes menaçants, qui exige la mise en œuvre de la Constitution de 1793.
Mise en vente des biens de l’émigré Talleyrand, à Paris. On trouve dans sa garde-robe une importante quantité de vêtements féminins.
mercredi 1er avril (12 germinal an 3)
Journée de Germinal : émeute jacobine fomentée par les crêtois ; les sans-culottes envahissent la Convention, réclamant du pain et l’application de la Constitution de 1793 ; seuls les crêtois restent en séance. Mais la salle est évacuée par la troupe, aidée des muscadins (sectionnaires royalistes). 20 crêtois sont arrêtés ; Barère, Vadier (en fuite), Billaud-Varenne et Collot d’Herbois sont condamnés sans jugement à la déportation en Guyane.
200 officiers chouans se retrouvent à côté de Rennes au château de la Prévalaye pour y discuter de la paix. Les bleus fournissent les tentes, les blancs les vivres.
jeudi 2 avril (13 germinal an 3)
Le général Pichegru réprime l’agitation qui se poursuit dans les faubourgs parisiens.
Nouvelle défaite des Vendéens de Stofflet à Chemillé (Maine-et-Loire).
du jeudi 2 (13 germinal) au vendredi 3 avril (14 germinal an 3)
Emeutes de la faim à Rouen, attisée par les royalistes.
vendredi 3 avril (14 germinal an 3)
La Convention nomme une commission de sept membres, chargée de préparer les lois organiques de la Constitution de 1793.
samedi 4 avril (15 germinal an 3)
Les 4 000 soldats du général Danican rétablissent l’ordre à Rouen.
dimanche 5 avril (16 germinal an 3)
De nouveaux députés de gauche sont décrétés d’arrestation, parmi lesquels Cambon (qui s’enfuira), Levasseur de la Sarthe et deux Thermidoriens, Thuriot et Lecointre.
Premier traité de Bâle : François Barthélemy, pour la France, et Karl August von Hardenberg, pour la Prusse, signent en Suisse le traité mettant fin à la guerre entre les deux pays ; les Prussiens se retirent de la coalition antifrançaise. Le roi Frédéric-Guillaume II accepte d’abandonner les possessions prussiennes de la rive gauche du Rhin mais obtient la promesse secrète d’une compensation concernant les territoires de la rive droite après la signature du traité de paix final.
Dimanche de Pâques.
lundi 6 avril (17 germinal an 3)
La Convention décide de réduire les compétences du Tribunal révolutionnaire.
mardi 7 avril (18 germinal an 3)
La Convention suspend le décret sur la décimalisation du temps (octobre 1793) : suppression de l’heure républicaine. Le système décimal et le système métrique entrent en vigueur.
jeudi 9 avril (20 germinal an 3)
Plusieurs centaines de chouans échouent dans leur attaque de La Ferté-Bernard (Sarthe).
vendredi 10 avril (21 germinal an 3)
La Convention ordonne le désarmement des terroristes dans toute la République, ce qui va favoriser le développement de la « Terreur blanche » dans le Midi.
samedi 11 avril (22 germinal an 3)
La Convention décide de réintégrer dans leurs droits civiques tous les citoyens mis hors-la-loi après la journée du 31 mai 1793, à l’exception de certains royalistes comme le chef de l’insurrection de Lyon, Précy.
mardi 14 avril (25 germinal an 3)
La Convention ratifie le traité de Bâle signé le 5.
jeudi 16 avril (27 germinal an 3)
Loi mentionnant « les crimes contre la sûreté de la République, la provocation à la dissolution de la représentation nationale et du Directoire, la provocation au meurtre de leurs membres, la provocation au rétablissement de la royauté, à celui des Constitutions de 1791 et 1793, la provocation à l’invasion des propriétés publiques ou au partage des propriétés particulières et à la loi agraire ».
vendredi 17 avril (28 germinal an 3)
La garde nationale parisienne, épurée de ses éléments révolutionnaires, passe sous le contrôle du Comité militaire de la Convention. Les soldats devront s’équiper eux-mêmes, ce qui éliminera les artisans et les ouvriers.
dimanche 19 avril (30 germinal an 3)
Dans l’Ain, six « terroristes », que l’on conduisait à Lons-le-Saunier, sont massacrés à une demi-lieue de la ville.
lundi 20 avril (1er floréal an 3)
Traité de paix conclu près de Rennes, à La Prévalaye et au château de La Mabilais, près de Nantes : sur les 121 chefs royalistes de Bretagne, du Maine et de Normandie, seuls 21 (dont Scépeaux et le marquis de Cormatin) acceptent de déposer les armes devant le général républicain Hoche, aux mêmes conditions que les Vendéens ; un autre leader chouan, Cadoudal, évadé de Brest, rejette cette paix.
mardi 21 avril (2 floréal an 3)
La Convention crée deux écoles vétérinaires, l’une à Versailles et l’autre à Lyon.
A Marseille, fiançailles de Bonaparte avec Désirée Clary, fille d’un riche négociant.
samedi 25 avril (6 floréal an 3)
Dans le Morbihan, une violente émeute de la faim est contenue à grand peine par l’adjudant général Evrard et le représentant Brüe.
dimanche 26 avril (7 floréal an 3)
Sanctionnant officiellement l’effondrement du papier-monnaie, la Convention annule le décret interdisant le commerce de l’or et de l’argent.
Dans le Maine-et-Loire, le camp de Stofflet à Maulévrier est découvert et détruit par un détachement républicain.
lundi 27 avril (8 floréal an 3)
Au théâtre parisien de la Cité-Variétés, Charles Pierre Ducancel fait jouer l’Intérieur des comités révolutionnaires ou les Aristides modernes, comédie antijacobine qui obtient un énorme succès.
jeudi 30 avril (11 floréal an 3)
A Lyon, le représentant Boisset, afin de prévenir un massacre de « terroristes » en pleine ville, ordonne de retenir à Mâcon et à Roanne tous les détenus politiques que l’on devait juger à Lyon.
Décès à Paris de l’abbé, académicien, écrivain et numismate Jean-Jacques Barthélemy. L’auteur du Voyage du jeune Anarchasis en Grèce était âgé de 79 ans.
vendredi 1er mai (12 floréal an 3)
Inquiet de la dérive continuelle du régime vers la droite, M.-J. Chénier et Louvet font voter à la Convention un décret contre les émigrés et les réfractaires rentrés en France, et contre tous ceux qui appelleraient au rétablissement de la royauté.
samedi 2 mai (13 floréal an 3)
Signature de la paix de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) avec Stofflet, dernier chef vendéen historique : fin de la première guerre de Vendée.
A Paris, l’évêque Grégoire fait paraître le premier numéro des Annales de la religion, hebdomadaire de la Société de philosophie chrétienne qu’il vient de fonder avec des adhérents de l’Ecole de Port-Royal, partisans d’une église constitutionnelle et gallicane.
lundi 4 mai (15 floréal an 3)
Plusieurs milliers d’émeutiers envahissent les prisons de Lyon et massacrent 99 jacobins détenus, dont le comédien Dorfeuille, ex-président du tribunal révolutionnaire.
mercredi 6 mai (17 floréal an 3)
Fouquier-Tinville (accusateur public) est condamné à mort après 41 jours de procès, et avec lui l’ancien président du Tribunal révolutionnaire, Armand Herman (46 ans).
Constatant « l’impossibilité » d’appliquer la Constitution de 1793 la commission chargée de rédiger les lois organiques est portée à onze membres et s’assigne pour tâche de préparer une Constitution entièrement nouvelle.
jeudi 7 mai (18 floréal an 3)
Fouquier-Tinville, l’homme aux 2 600 guillotinés, est à son tour exécuté, avec 15 autres membres de l’ancien tribunal révolutionnaire (magistrats et jurés). Parmi eux : Joachim Vilatte (27 ans).
L’ancien maire jacobin de Saint-Etienne, Johannot, est abattu en pleine rue par deux inconnus.
vendredi 8 mai (19 floréal an 3)
Apprenant sa nomination dans l’Ouest, le général Bonaparte part de Marseille pour Paris, en compagnie de Junot et de Marmont, afin d’obtenir une autre affectation.
dimanche 10 mai (20 floréal an 3)
A Paris, la ration de pain journalière est réduite à 60 grammes par personne. A la disette succède une véritable famine.
lundi 11 mai (22 floréal an 3)
Une trentaine de jacobins sont assassinés dans les prisons d’Aix-en-Provence.
samedi 16 mai (27 floréal an 3)
La jeune République batave conclut le traité de paix La Haye avec la France. Les anciennes Provinces-Unies deviennent l’allié de la République française à laquelle sont cédées plusieurs possessions hollandaises. Une armée française de 30 000 hommes sera maintenue sur le territoire batave avec des contributions élevées.
dimanche 17 mai (28 floréal an 3)
Les jacobins de Toulon s’emparent de la ville.
Création au théâtre parisien Feydeau du Bon fermier, comédie de Ségur.
mardi 19 mai (30 floréal an 3)
La famine aidant, l’agitation renaît dans les sections parisiennes qui réclament de nouveau du pain et la Constitution.
mercredi 20 mai (1er prairial an 3)
Journée du 1er Prairial : nouvelle tentative des sans-culottes jacobins parisiens pour se saisir du pouvoir. Ils tirent sur la police, forcent les barrages et envahissent la Convention, massacrant le député Feraud et présentant au bout d'une lance sa tête au président Boissy d'Anglas (la célèbre « tricoteuse » Aspasie Carlemigelli foule aux pieds son cadavre). Boissy d’Anglas, imperturbable, le salue. Puis la foule nomme président le crêtois Soubrany et une commission crêtoise qui amnistie les déportés de Germinal (qui sont sur le point d’embarquer à Oléron), rétablit le retour à la taxation, les visites domiciliaires chez les accapareurs présumés
nuit du mercredi 20 (1er prairial) au jeudi 21 mai (2 prairial an 3)
A minuit, la foule s’éclaircit à la Convention : une bataille oppose, dans l’enceinte, les sectionnaires de l’est parisien aux gardes nationaux de l’ouest (les soldats du général Menou), qui l’emportent aisément. Les députés reprennent les débats et décrètent d’arrestation deux des leurs qui ont pris position en faveur de l’insurrection.
vendredi 22 mai (3 prairial an 3)
Fin des « Emeutes crêtoises » : le mouvement est réprimé, la garde nationale épurée, les sociétés populaires et les clubs fermés. Le peintre David et 12 députés crêtois sont arrêtés.
Au nord de Laval, les républicains du camp de Louverné, commandés par De Vergès, sont attaqués et contraints à la fuite par les chouans.
samedi 23 mai (4 prairial an 3)
Fin de l'insurrection des faubourgs de Paris : les tropes du général Menou font capituler le faubourg Saint-Antoine à court de munitions et de pain. La Convention décrète que les « séditieux du faubourg Saint-Antoine devront remettre leurs armes sous peine d’être traités en rebelles et d’être privés de subsistances ». La Convention vote la création d’une Commission militaire chargée de juger les insurgés sans-culotte.
Les patriotes toulonnais, qui marchaient sur Marseille, sont battus par les troupes du général Pactod. Les jacobins perdent Toulon.
dimanche 24 mai (5 prairial an 3)
La Convention ordonne aux sections de désarmer et d’arrêter les sans-culottes les plus actifs : environ 1 200 militants sont incarcérés. Adoption d’un décret interdisant aux femmes d’assister à toute assemblée politique, de s’attrouper à plus de cinq.
lundi 25 mai (6 prairial an 3)
Averti de la reprise probable des hostilités de la part des insurgés, le général Hoche, commandant à Rennes, fait arrêter le chef chouan Cormatin, désavoué par les siens, et plusieurs de ses officiers.
Dans l’ouest de la Provence, une centaine d’hommes masqués a envahi la prison de la ville de Tarascon avant de jeter du haut des fenêtres dans le Rhône les prisonniers jacobins qui y étaient détenus.
mardi 26 mai (7 prairial an 3)
Billaud-Varenne et Collot-d’Herbois sont embarqués à Oléron pour Cayenne.
jeudi 28 mai (9 prairial an 3)
La Convention décrète d’arrestation les membres encore libres des grands Comités, à l’exception de Carnot, de Prieur de la Côte-d’Or et de Louis du Bas-Rhin.
samedi 30 mai (11 prairial an 3)
Sur proposition de Lanjuinais, la Convention décide de restituer au culte tous les temples non aliénés, en échange d’une déclaration civique des ministres du culte.
Décrété d’arrestation sur rapport de Sevestre, Philippe Ruhl (58 ans) préfère se poignarder à mort.
Dans le Pas-de-Calais, l’abbaye de Cercamps (fondée en 1137) est vendue comme bien national avec toutes les dépendances immédiates d’une contenance de 32 arpents.
dimanche 31 mai (12 prairial an 3)
Suppression du tribunal révolutionnaire (instauré le 10 mars 1793).
en mai
Arrêté dans le Vivarais, l’ancien maire Johannot est ramené à Saint-Etienne où il est mystérieusement assassiné.
L’homme politique corse (pro-français) Christophe Saliceti est décrété d’accusation (il parvient à se cacher).
lundi 1er juin (13 prairial an 3)
La Convention décrète d’accusation 43 députés jacobins.
Emeutes de femmes à Sète : elles réclament du pain.
A Paris, des élèves de l’Ecole centrale des travaux publics réclament le retour du chimiste Monge, qui se cache depuis les journées insurrectionnelles.
Décès du docteur Desault, médecin du jeune Louis XVII, emprisonné au Temple.
mardi 2 juin (14 prairial an 3)
Le compositeur Gossec fait jouer à la Convention un chant funèbre en hommage au député Féraud, assassiné le 1er prairial en pleine Assemblée.
nuit du mardi 2 (14 prairial) au mercredi 3 juin (15 prairial an 3)
Massacre à Saint-Etienne de 12 jacobins enfermés à la prison Sainte-Marie.
jeudi 4 juin (16 prairial an 3)
Dénoncé après le 9 Thermidor pour ses exactions, le conventionnel Maure se suicide à Paris.
vendredi 5 juin (17 prairial an 3)
Les royalistes marseillais massacrent les jacobins emprisonnés au fort Saint-Jean.
Le docteur Jean-Philippe Pelletan, médecin à l’Hôtel-Dieu, est chargé de remplacé Desault auprès de Louis XVII.
dimanche 7 juin (19 prairial an 3)
Combat naval de Croix : les Français perdent trois navires.
Après sept mois de siège par les troupes françaises du général, le feld-maréchal baron de Bender signe l’accord de capitulation de la ville de Luxembourg, possession autrichienne depuis 1703.
lundi 8 juin (20 prairial an 3)
Décès présumé (et officiel) du dauphin Louis-Charles Capet (Louis XVII). Agé de 10 ans, le fils de Louis XVI et Marie-Antoinette est mort de la tuberculose au Temple, vers 3 heures de l’après-midi.
mardi 9 juin (21 prairial an 3)
Le constructeur Lenoir exécute le premier étalon métrique légal.
A l’occasion de l’autopsie de Louis XVII, le docteur Pelletan dérobe le cœur et une touffe de cheveux du fils de Louis XVI.
mercredi 10 juin (22 prairial an 3)
Louis XVII est peut-être enterré au cimetière Sainte-Marguerite.
du mercredi 10 (22 prairial) au jeudi 11 juin (23 prairial an 3)
Un incendie se déclenche dans le port de Paimboeuf, avant-port de Nantes, détruisant, entre autre, plusieurs navires : l'Aurore, le Saint-Nicolas, la Mère-Chérie, le Simple,…
vendredi 12 juin (24 prairial an 3)
Début devant la Commission militaire de Paris du procès des députés compromis dans l’insurrection du 1er prairial.
Reprise de la guérilla des chouans : Scépeaux prend Segré.
Les 12 396 soldats de la garnison luxembourgeoise sortent de la ville avec les honneurs de la guerre devant l’armée française. La dernière colonne impériale, formée de soldats issus des Pays-Bas autrichiens, dépose les armes.
Le journaliste Ferréol de Beauregard, qui s’était caché pendant la Terreur, fait reparaître son Journal de Marseille.
samedi 13 juin (25 prairial an 3)
Louis-Alexandre Berthier (futur maréchal de France) est nommé commandant de l’armée du Nord de Kellermann avec le grade de général de division. Le général de brigade Sérurier (futur maréchal aussi) est lui aussi promu au grade de général de division, tout comme François de Latour-Foissac, à la tête de l’armée des côtes de Cherbourg. Par ailleurs, décret confirmant Emmanuel de Grouchy (29 ans) dans son grade de général de division (général dès 1792, il avait été destitué à la suite du décret excluant les nobles des armées ; il était néanmoins retourné sur le champ de bataille comme simple soldat). Enfin, l’armée de Moselle du général Jourdan prend le nom d’armée de Sambre-et-Meuse.
Les ateliers des sections parisiennes qui fabriquaient des tenues militaires sont liquidés au profit d’entrepreneurs privés.
lundi 15 juin (27 prairial an 3)
En Vendée, les officiers municipaux constatent que, malgré la pacification, de nombreux voyageurs sont encore assassinés entre Saint-Gilles-sur-Vie et les Sables-d’Olonne.
N’ayant pu obtenir de ses supérieurs une affectation son goût, le général Bonaparte se fait mettre en congé de convalescence à Paris.
du mardi 16 (28 prairial) au mercredi 17 juin (29 prairial an 3)
Retraite de Cornwallis : au large des côtes sud de la Bretagne, l’escadre britannique du vice-amiral William Cornwallis (5 navires de ligne et 2 frégates) parvient à résister à la flotte française plus importante de Villaret de Joyeuse (12 navires de ligne et 11 frégates) et à se retirer sans gros dommage. 29 Français ont été tués et blessés, 12 Anglais blessés.
nuit du mardi 16 (28 prairial) au mercredi 17 juin (29 prairial an 3)
Traqué depuis semaine suite à une trahison, le chef chouan Boishardy, signataire et symbole du traité de paix de la Mabilais, est tué par des soldats au château de Villehemet, près de Moncontour. Ses vainqueurs le décapitent et promènent sa tête dans le village, puis dans les rues de Lamballe avant de la jeter dans un vivier proche du manoir de Launay, à Maroué. Boishardy avait 33 ans.
mercredi 17 juin (29 prairial an 3)
La Commission militaire de Paris condamne à mort les six députés montagnards qui avaient appuyés l’insurrection du 1er prairial. A l’annonce du verdict, ils tentent de se suicider. Goujon, Duquesnoy et Romme meurent. Burbotte, Soubrany et Duroy sont conduits mourants à la guillotine.
Prise de Bilbao et de Vitoria (Espagne) par les Français.
500 chouans partent de Guern (Morbihan), vont rafler 16 000 livres de poudre à Pont-de-Buis (Finistère) et reviennent. Ils ont assassiné en chemin plusieurs recteurs constitutionnels (Edern, Saint-Ségal).
vendredi 19 juin (1er messidor an 3)
Fête de l’alliance des Républiques française et batave à Amsterdam, place de la Révolution.
samedi 20 juin (2 messidor an 3)
En représailles à l’assassinat de deux hussards, les républicains arrêtent en Vendée Allard, le lieutenant de Charrette.
dimanche 21 juin (3 messidor an 3)
Annonce de la mort de Louis XVII : son oncle Louis, comte de Provence, est proclamé roi (Louis XVIII) à Vérone (Vénétie en Italie).
Un décret rétablit la « guerre de course » (corsaires).
Etablissement pour les paiements publics d’une échelle de dévaluation de l’assignat.
mardi 23 juin (5 messidor an 3)
Boissy d’Anglas présente à la tribune de la Convention le projet d’une nouvelle Constitution rédigé par Daunou.
L'escadre de Brest de l’amiral Villaret de Joyeuse cherchant à attaquer l'escadre de l'amiral anglais Bridport doit se replier sous Groix et perd trois vaisseaux.
Le général Aubert-Dubayet défait les chouans du comte de Scépeaux à Château-Gonthier.
mercredi 24 juin (6 messidor an 3)
Louis XVIII publie à Vérone un manifeste vague et menaçant à la fois contre la France révolutionnaire.
Endormie depuis octobre 1791, la Grande Loge maçonnique de France se réveille.
jeudi 25 juin (7 messidor an 3)
Charrette reprend les hostilités en Vendée : il attaque le camp républicain des Essarts.
Création du Bureau des longitudes. Fondée par l’abbé Grégoire, cette académie de 13 membres et 32 correspondants a pour principal but de résoudre le problème posé à la navigation maritime par cette question stratégique des longitudes, plus difficiles à déterminer que les latitudes. Elle a également pour mission de calculer et publier les éphémérides et un Annuaire « propre à régler ceux de la République » et d’organiser des expéditions scientifiques dans les domaines géophysiques et astronomiques.
samedi 27 juin (9 messidor an 3)
Une flotte anglaise (six frégates, trois vaisseaux de ligne, huit chaloupes-canonnières) mouille en baie de Quiberon : elle transporte 3 600 émigrés répartis en cinq régiments et le nécessaire pour équiper une armée (22 710 uniformes, 30 000 fusils, 60 000 paires de chaussure, 600 barils de poudre, 1 600 caisses de munitions). 15 000 chouans sont au rendez-vous. Mais, à bord du vaisseau-amiral la Pomone, Puisaye, chef de l’expédition et des chouans et qui souhaite débarquer, se heurte à d’Hervilly, commandant des émigrés, qui préfère attendre. Ils débarqueront finalement sur les plages de Carnac.
Aimé Picquet du Boisguy remporte un succès sur les républicains à La Bazouge-du-Désert, au nord-est de Fougères.
Les membres du tribunal révolutionnaire d’Orange sont massacrés à Avignon, et leurs corps jetés dans le Rhône.
Institution à Paris d’une légion de police (garde municipale).
dimanche 28 juin (10 messidor an 3)
En Bretagne, le chef chouan Cadoudal prend Auray, près de Quiberon. Il parvient ainsi à faire la jonction avec les émigrés du comte d’Hervilly, débarqués à Carnac.
lundi 29 juin (11 messidor an 3)
Echec des émigrés devant Vannes défendu par Hoche.
Devant la menace chouanne, les administrateurs et corps constitués quittent Le Faouët pour Lorient.
lundi 29 (11 messidor) ou mardi 30 juin (12 messidor an 3)
Le général républicain Hoche reprend Auray et bloque chouans et émigrés sur la presqu’île de Quiberon ; près de 15 000 personnes sont prises au piège.
mardi 30 juin (12 messidor an 3)
Dans le Morbihan, un millier de soldats commandés par Josnet de Laviolais attaquent le village de Landévant, occupé par 2 500 à 5 000 chouans sous les ordres de Vincent de Tinténiac. Plus au nord-ouest, les chouans, en nombre considérable, entrent dans Le Faouët et se retirent aussitôt.
en juin
Chargé de conduire un renfort à l’armée de Sambre-et-Meuse, le général Vandamme est relevé de son commandement pour liberté de langage et exactions en pays conquis (il sera remis en activité en septembre).
mercredi 1er juillet (13 messidor an 3)
Fin de la bataille de Landévant : les chouans de Tinténiac repoussent l’attaque républicaine.
Tallien est envoyé comme représentant en mission en Bretagne auprès du général Hoche.
jeudi 2 juillet (14 messidor an 3)
Grâce à un renfort de 250 hommes d’une colonne mobile du Finistère, les patriotes réfugiés à Lorient regagnent Le Faouët.
vendredi 3 juillet (15 messidor an 3)
Dans la presqu’île de Quiberon, les blancs du comte d’Hervilly s’emparent du fort des Sans-Culottes, qu’ils rebaptisent aussitôt « fort Penthièvre ».
samedi 4 juillet (16 messidor an 3)
Début des discussions en première lecture à la Convention sur le projet de nouvelle Constitution.
lundi 6 juillet (18 messidor an 3)
Les chouans perdent l’initiative. En face, le général Hoche, à la tête de 13 000 hommes, s’empare de Carnac et boucle Quiberon.
mardi 7 juillet (19 messidor an 3)
A la Convention, l’Américain Thomas Paine défend le principe du suffrage universel que les députés ont décidé d’abandonner dans la prochaine Constitution.
mercredi 8 juillet (20 messidor an 3)
La Convention décrète que tous les ouvriers âgés de 18 à 25 ans, employés dans les manufactures et ateliers de réparation d’armement, dans les aciéries, les forges, fonderies et usines de salpêtre, seront exemptés de réquisition militaire.
jeudi 9 juillet (21 messidor an 3)
La proposition faite par Rouzet devant la Convention d’accorder le droit de vote aux femmes est rejetée par Lanjuinais.
Le pouvoir confirme la vocation du Val-de-Grâce comme hôpital militaire de Paris.
vendredi 10 juillet (22 messidor an 3)
A Paris, Joseph Le Bon est renvoyé devant le tribunal criminel de la Somme.
Dans le nord-est des Côtes-du-Nord (Bretagne), une colonne de 300 chouans pille la mairie de Ploubalay et détruit les archives locales.
nuit du vendredi 10 (22 messidor) au samedi 11 juillet (23 messidor an 3)
Suivant une stratégie de Cadoudal, la flotte émigrée débarque à Sarzeau une colonne de 3 500 hommes pour prendre les bleus à revers. L’opération est un succès et les colonnes s’enfoncent dans les terres. Mais « l’armée rouge » va se perdre dans les campagnes (à cause d’une trahison ?).
samedi 11 juillet (23 messidor an 3)
Combat naval des îles d'Hyères : les Français perdent trois navires.
lundi 12 juillet (24 messidor an 3)
La Convention décide la création d’une armée de l’intérieur avec les forces de la 17e division et de celles de Paris, augmentée de celles des départements de la Somme, de la Seine-Inférieure et de l’Eure. Cette armée sera chargée de veiller à l’approvisionnement de la Paris et au maintien de l’ordre.
mardi 14 juillet (26 messidor an 3)
Un décret de la Convention dispose que les airs et chants civiques (dont la Marseillaise), qui ont contribué au succès de la Révolution, seront exécutés par les corps de musique des gardes nationales et les troupes de ligne. Le comité militaire est chargé de les faire exécuter chaque jour par la garde montant du Palais national.
La Convention autorise le lancement d’un emprunt d’un milliard, à intérêt annuel de 3 %.
mercredi 15 juillet (27 messidor an 3)
Second débarquement de 1 500 hommes à Quiberon, avec Sombreuil à leur tête. Cette division est composée d’éléments disparates, débris de l’armée de Condé passés en Angleterre et de prisonniers républicains prêts à déserter à la première occasion.
Trois frégates anglaises débarquent près de 4 000 chouans sur la côte de Névez (plage de Rospico), entre Concarneau et Lorient. Evitant le bourg, ils se dirigent vers Pont-Aven pour rejoindre Quiberon et lutter contre le général Hoche.
jeudi 16 juillet (28 messidor an 3)
Un des lieutenants de Hoche, Jean Humbert, perce les lignes royalistes, anglaises et chouans de Quiberon : 1 200 émigrés sont tués ; 1 800 regagnent la flotte anglaise (parmi eux, d’Hervilly, blessé).
Trois frégates anglaises débarquent près de 4 000 hommes dans la baie de Rospico, en Névez.
vendredi 17 juillet (29 messidor an 3)
En Espagne, le général Moncey s’empare de Vitoria.
Le chevalier Vincent de Tinténiac est tué au château de Coëtlogon, près de Saint-Brieuc. Le chef chouan avait trente-et-un ans,
samedi 18 juillet (30 messidor an 3)
Suite à la mort de Tinténiac, Cadoudal prend la tête des chouans bretons.
A Evreux, l’imprimeur Chaumont publie la première édition des Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de Vendée du général Turreau.
dimanche 19 juillet (1er thermidor an 3)
L’armée française du général Moncey s’empare Bilbao, repoussant les Espagnols au-delà de l’Ebre.
lundi 20 juillet (2 thermidor an 3)
Dans la presqu’île de Quiberon, Hoche s’empare du fort de Penthièvre. Le général de brigade Pierre-Paul Botta est mortellement blessé dans l’assaut (il décédera le 28 juillet).
nuit du lundi 20 (2 thermidor) au mardi 21 juillet (3 thermidor an 3)
A Quiberon, Hoche conduit l’assaut de ses hommes. Surpris, les royalistes de Sombreuil, après une courte résistance désordonnée, se rendent.
mardi 21 juillet (3 thermidor an 3)
Cadoudal prend Quintin.
mercredi 22 juillet (4 thermidor an 3)
Deuxième traité de Bale, conclu entre la France et l'Espagne qui se retire de la coalition contre la France. Madrid cède la partie orientale de l’île de Saint-Domingue.
Reddition à Quiberon des émigrés survivants sur l’assurance qu’ils auraient la vie sauve : les républicains font 6 232 prisonniers, dont 538 officiers et soldats « émigrés », 492 « Toulonnais », 1 632 soldats bleus recrutés dans les geôles anglaises. Si certains proconsuls parisiens envoyés en mission inclinent à la clément, le procureur général syndic du Morbihan, Boullé, exige l’application de la loi dans toute sa rigueur.
La Convention rétablit la patente.
vendredi 24 juillet (6 thermidor an 3)
Un convoi républicain, défendu par 700 hommes, est attaqué par les 800 chouans de Boisguy près de Landéan (Ille-et-Vilaine). La victoire apporte aux rebelles un important butin (vivres, armes et munitions). Le frère du chef chouan est cependant tué ; dans sa fureur, Aimé du Boisguy tuera de ses mains, à coups de sabre, plusieurs bleus faits prisonniers.
A la Convention, Marie-Joseph Chénier dénonce la Terreur blanche qui ravage Lyon et le midi de la France.
Reprise au théâtre parisien Feydeau de Paméla ou la Vertu récompensée, comédie de François de Neufchâteau qui, en 1793, avait provoqué la fermeture du théâtre de la Nation et l’arrestation de ses acteurs.
samedi 25 juillet (7 thermidor an 3)
La Convention rétablit la contribution mobilière supprimée par les Montagnards.
La Convention transforme l’organisation des Postes et crée une administration des Postes réunissant la poste aux lettres, la poste aux chevaux et les messageries.
dimanche 27 juillet (9 thermidor an 3)
Pour l’anniversaire de la chute de Robespierre, on joue à la fois la Marseillaise et le Réveil du peuple à Paris. Les autorités laissent militaires et Jacobins faire la chasse aux Muscadins.
lundi 28 juillet (10 thermidor an 3)
Le commandant de l’expédition de Quiberon, le marquis de Sombreuil (26 ans), le dernier évêque de Dol, Mgr de Hercé, onze prêtres et trois nobles sont fusillés. La commission militaire mise en place par Tallien gracie habilement les chouans faits prisonniers, mais se montre impitoyable envers les émigrés arrêté s sous l’uniforme anglais : les jours suivants 952 autres émigrés seront fusillés à Auray par ordre de Hoche, au « Champ des Martyrs ».
A la Convention, Aubry propose d’accorder une amnistie aux nombreux soldats que la misère des armées a poussé à la désertion.
en juillet
Réapparition de l’ancien journal-affiche girondin La Sentinelle (qui avait disparu en 1793).
L’écrivain moraliste, sociologue et voyageur français Volney arrive à Philadelphie. Il est sans doute chargé d’une mission officieuse par le Directoire, liée à des projets français en Louisiane.
dimanche 2 août (15 thermidor an 3)
En représailles à l’exécution des émigrés capturés à Quiberon, Charrette réplique en faisant massacrer 300 prisonniers républicains à Belleville.
lundi 3 août (16 thermidor an 3)
Création à l’initiative de Bernard Sarrette du Conservatoire national de musique, qui remplace l’Institut national de musique, l’ancienne Ecole royale de chante et l’Ecole gratuite de musique de la garde nationale. Sarrette, nommé commissaire du gouvernement, est assisté de cinq compositeurs (Gossec, Méhul, Grétry, Le Sueur et Cherubini).
mardi 4 août (17 thermidor an 3)
Le peintre David passe en jugement à Paris. Il est libéré.
mercredi 5 août (18 thermidor an 3)
Les conventionnels suppriment les certificats de civisme.
samedi 8 août (21 thermidor an 3)
Dénoncé à la suite de sa cruauté et de ses rapines, l’homme politique breton Joseph Marie Lequinio est décrété d’arrestation, mais il réussit à s’échapper et à rester caché.
dimanche 9 août (22 thermidor an 3)
La Convention décrète Fouché d’arrestation.
lundi 10 août (23 thermidor an 3)
Le Comité de salut public rejette les propositions d’armistice de l’Autriche.
Le conventionnel Gamon propose une fête nationale pour donner à la France « l’exemple utile d’une réconciliation générale », mais son idée n’est pas retenue.
mardi 11 août (24 thermidor an 3)
Création à Paris d’une administration de police composée de trois membres.
A Paris, les clés de la cathédrale Notre-Dame sont rendues au clergé constitutionnel.
mercredi 12 août (25 thermidor an 3)
La Convention achève la première lecture du projet constitutionnel et rejette le texte proposé par Sieyès.
Bataille de La Ceriseraie : parti de Nantes pour Châteaubriant, un détachement de 300 à 500 républicains (3e bataillon d’Arrasp, qui convoyait de l’argent, des assignats, des armes, des munitions et de la nourriture, est écrasé par les chouans du colonel René Palierne (commandant de la division d’Ancenis), sur le territoire de Saint-Mars-du-Désert, au nord-est de Nantes. Les républicains déplorent entre 220 (sources bleues) et 300 morts (sources blanches) : les prisonniers et blessés ont été fusillés ou massacrés sur place. Le nombre de chouans varie selon les sources : entre 600 et 700 ou entre 4 000 et 5 000.
jeudi 13 août (26 thermidor an 3)
La Convention adopte une clause additionnelle au texte constitutionnel rappelant que les Français ayant abandonné la patrie depuis le 15 juillet 1789, et n’étant pas compris dans les exceptions faites aux lois contre les émigrés, ne pourront jamais rentrer en France.
vendredi 14 août (27 thermidor an 3)
Les compagnons du Soleil massacrent 15 terroristes à Aix-en-Provence.
samedi 15 août (28 thermidor an 3)
La Convention décide de créer une nouvelle unité monétaire, le franc, dont la valeur est quasiment identique à la livre de l’Ancien Régime.
dimanche 16 août (29 thermidor an 3)
La Convention déclare non avenus « tous les jugements rendus révolutionnairement du 10 mars 1793 au 8 nivôse an III contre des personnes actuellement vivantes », refusant ainsi de revenir sur les condamnations à mort prononcées sous la Terreur.
A Blotzheim, dans le Bas-Rhin, le général Pichegru reçoit Fauce-Borel, agent de Louis XVIII et du prince de Condé, qui lui propose de se mettre au service du roi.
Georges Cadoudal (24 ans) est nommé major général des 12 divisions royalistes du Morbihan. Il réorganise l’armée des chouans et poursuit ses actions en Bretagne.
mardi 18 août (1er fructidor an 3)
Exaspérés par le blocus que les chouans exercent autour de leur ville, les Nantais massacrent onze prisonniers.
jeudi 20 août (3 fructidor an 3)
Désireux de perpétuer une majorité républicaine à la tête du pays, les conventionnels décident que les deux tiers des membres des nouveaux Conseils devraient être choisis parmi eux : les espoirs des royalistes de prendre le pouvoir légalement, par une victoire aux élections, sont détruits par ce décret des deux tiers.
L’actrice révolutionnaire Claire Lacombe sort de prison.
samedi 22 août (5 fructidor an 3)
La Convention adopte la Constitution de l'an III (suffrage censitaire) en même temps que le décret des Deux-Tiers et décide de les soumettre à la ratification populaire par référendum.
Afin de réduire l’influence jacobine, la Convention déclare inéligibles les 68 députés décrétés d’arrestation ou d’accusation depuis le 9 Thermidor.
Création d'un Institut National des Sciences et des Arts.
La Convention débaptise le département de Paris qui devient celui de la Seine.
dimanche 23 août (6 fructidor an 3)
Sur le rapport de Mailhe, la Convention dissout les sociétés populaires qui existaient encore.
La Convention préfère Montbrison à Saint-Etienne comme chef-lieu du département de la Loire.
jeudi 27 août (10 fructidor an 3)
Guerre de Vendée : le bataillon de Gironde est détruit par les troupes de Jambe d’Argent, Scépeaux ou Charette.
A Toulouse, le muséum du Midi de la République ouvre ses portes au public.
vendredi 28 août (11 fructidor an 3)
Troisième traité de Bâle.
samedi 29 août (12 fructidor an 3)
Le baron de Staël signe au nom de la Suède un traité de paix avec la France.
dimanche 30 août (13 fructidor an 3)
Le bourreau de Paris Charles Henri Sanson (55 ans, exécuteur de Louis XVI, des girondins, de Danton, de Robespierre...) doit renoncer à ses fonctions. Son fils Henri (28 ans) lui succède.
lundi 31 août (14 fructidor an 3)
Bien que l’annexion des Pays-Bas autrichiens [Belgique] n’ait pas été décidée, le Comité de salut public approuve le découpage du pays en neuf départements.
Décès à Londres du compositeur et maître d’échecs Françoise André Philidor.
mardi 1er septembre (15 fructidor an 3)
La Convention décide de redonner le droit de vote dans les sections aux anciens partisans des terroristes afin de contrebalancer l’influence des royalistes, qui feront tout pour ne pas appliquer cette mesure.
Obéissant au décret du 23 août, la société populaire de Rodez, déjà désertée par la plupart de ses membres, ferme ses portes.
mercredi 2 septembre (16 fructidor an 3)
Combat naval au large des côtes du Trégor (nord de la Bretagne) entre la frégate anglaise Diamant et la corvette française L’Assemblée nationale, qui sombre sur les rochers de Pen-an-Guezec, à Pleubian, en tentant de se réfugier dans l’estuaire du Jaudy.
vendredi 4 septembre (18 fructidor an 3)
Grâce à l’intervention de Mme de Staël, la Convention raye Talleyrand de la liste des émigrés.
samedi 5 septembre (19 fructidor an 3)
La Convention décide de rendre à leurs héritiers les biens des prêtres réfractaires qui n’auraient pas été vendus.
dimanche 6 septembre (20 fructidor an 3)
L’armée de Sambre-et-Meuse du général Lefebvre franchit le Rhin à Eichelkamp et repousse les Autrichiens au-delà de Düsseldorf.
A Paris, la section Le Peletier, dominée par les royalistes, vote un Acte de garantie plaçant tous les citoyens sous la sauvegarde des sections.
lundi 7 septembre (21 fructidor an 3)
A Paris, la section Le Peletier propose la formation d’un Comité central des sections, que la Convention interdit immédiatement.
mardi 8 septembre (22 fructidor an 3)
Bataille de Düsseldorf (Allemagne).
mercredi 9 septembre (23 fructidor an 3)
En Franche-Comté, la foule protège des déserteurs contre l’action des gendarmes à Blamont.
jeudi 10 septembre (24 fructidor an 3)
Quatorze sections parisiennes ont adhéré à la proposition de la section Le Pelletier.
A Paris, Gracchus Babeuf est transféré à la prison du Plessis, où il rencontre d’autres opposants au régime, tels Philippe Buonarroti et William Bodson (ils formeront les cadres de la future conjuration des Egaux).
vendredi 11 septembre (25 fructidor an 3)
Le comte Frotté, alias Blondel, un des chefs de la chouannerie normande, s'empare de Saint-James, au sud d'Avranches.
dimanche 13 septembre (27 fructidor an 3)
Une insurrection royaliste éclate à Châteauneuf-en-Thymerais (elle s’étendra jusqu’à Dreux). Les rebelles envoient des émissaires à Paris pour obtenir le soutien des sections royalistes.
lundi 14 septembre (28 fructidor an 3)
Le commandant Richery quitte Toulon avec six vaisseaux et trois frégates pour aller ruiner les établissements anglais d'Amérique.
mardi 15 septembre (29 fructidor an 3)
La section Le Peletier décide d’envoyer une adresse à toutes les communes afin qu’elles se mobilisent contre la Convention.
Le général Moncey est nommé commandant de la 11e division militaire à Bayonne.
mercredi 16 septembre (30 fructidor an 3)
Prise d’Altenkirchen par les Français ; le jeune officier Michel Ney (futur maréchal de France) s’y distingue.
dimanche 20 septembre (4e jour complémentaire an 3)
Circonvenu par l’argent autrichien, le général Pichegru préfère s’emparer de Mannheim plutôt que de se joindre à Jourdan, compromettant ainsi le déroulement de la campagne française en Allemagne.
mardi 22 septembre (6e jour complémentaire an 3)
L'amiral anglais Hotham, au mouillage de San Fiorenjo, apprend le départ de Richery.
mercredi 23 septembre (1er vendémiaire an 4)
Proclamation des résultats du référendum sur la nouvelle Constitution : 1 057 390 voix contre 49 978.
La Convention supprime la Commission des armes et poudres. Par ailleurs, elle renvoie au 12 octobre le début des opérations de vote dans les assemblées électorales.
jeudi 24 septembre (2 vendémiaire an 4)
Un nouveau serment est exigé des prêtres.
vendredi 25 septembre (3 vendémiaire an 4)
Charette, qui a réussi à rassembler 8 000 à 9 000 hommes, est écrasé par les républicains à Saint-Cyr.
samedi 26 septembre (4 vendémiaire an 4)
Combat de Schwalbach [en Sarre].
dimanche 27 septembre (5 vendémiaire an 4)
Devant l’activité de plus en plus virulente des sections devenues royalistes, quelques sections des faubourgs de Paris se présentent à la barre de la Convention pour l’assurer de leur soutien. Cinq d’entre elles se feront remarquer par leur fidélité : celles des Quinze-Vingt, de Popincourt, de Montreuil, des Thermes et des Gardes-Françaises.
lundi 28 septembre (6 vendémiaire an 4)
A la suite d’une altercation avec des soldats, la garde nationale d’Avignon, en grande partie royaliste, se soulève et oblige le représentant Boursault et la garnison à quitter la ville.
mardi 29 septembre (7 vendémiaire an 4)
Le général Scherer, commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales, passe à l’armée d’Italie.
mercredi 30 septembre (8 vendémiaire an 4)
Les Britannique s’emparent de l’île d’Yeu, au large de la Vendée.
En Vendée, le général Grovely disperse les troupes de Charrette qui est contraint d’évacuer Belleville.
jeudi 1er octobre (9 vendémiaire an 4)
Décret de la Convention nationale proclamant l’annexion par la France des Pays-Bas autrichiens et de la principauté ecclésiastique de Liège [Belgique], suite à l’intervention de Carnot et Merlin de Douai : formation de neuf départements français. Liège sera le chef-lieu du département de l'Ourthe.
A la nouvelle de la défaite des rebelles royalises à Nonancourt (Eure), la section Le Peletier appelle à protester contre la répression.
vendredi 2 octobre (10 vendémiaire an 4)
Loi rétablissant les six ministères supprimés en avril 1794 : les Affaires étrangères deviennent les Relations extérieures et les Contributions et Revenus publics reprennent le nom de Finances (un ministère confié à Guillaume-Charles Faipoult). La Convention adopte par ailleurs définitivement le principe de la responsabilité pénale des ministres.
samedi 3 octobre (11 vendémiaire an 4)
Le représentant Boursault, à la tête de 11 000 hommes, réoccupe Avignon, qui est placée en état de siège. La garde nationale et la municipalité sont dissoutes.
Sept sections parisiennes répondant à l’appel des royalistes de la section Le Peletier entrent à leur tour en rébellion.
Signe des temps, le compositeur Gossec fait exécuter un hymne élégiaque, Aux mânes de la Gironde.
dimanche 4 octobre (12 vendémiaire an 4)
La Convention révoque le décret désarmant les anciens « terroristes » et forme trois bataillons de sans-culottes tirés et prisons et appelés « les patriotes de 1789 ».
lundi 5 octobre (13 vendémiaire an 4)
Journée du 13 Vendémiaire an 4 marquée par le soulèvement des Sections royalistes et modérées (30 sur 48, dont Le Peletier et la butte des Moulins) et d’une partie de la garde nationale commandée par le général Danican, contre le décret par lequel la Convention voulait conserver les deux tiers de ses membres dans la nouvelle assemblée. Le général Menou, puis, après les faiblesses de celui-ci, Bonaparte, sous les ordres de Barras (commandant des forces de l'Intérieur), mitraille les insurgés devant l'église Saint-Roch et écrase le mouvement. Bonaparte est nommé général de division par Barras. L’officier Murat s’empare avec une rare audace d’une quarantaine de canons. La répression sera bénigne : seul Lafont, chef des sectionnaires de Le Peletier, est capturé, condamné à mort et exécuté. La garde nationale sera désarmée.
Le contre-amiral anglais Robert Mann part à la poursuite de Richery.
mercredi 7 octobre (15 vendémiaire an 4)
A 150 miles à l'ouest du Cap Saint-Vincent (Espagne), Richery chasse un convoi anglais de 32 voiles ; les quatre vaisseaux et les deux frégates chargés de la protection se sauvent. La division française s'empare de trente navires de commerce et retourne sur Cadix.
Première représentation à Nantes, au Théâtre de la République, d’Othello, tragédie de Jean-François Dulcis, traducteur de Shakespeare.
jeudi 8 octobre (16 vendémiaire an 4)
La Convention réhabilite Rabaut Saint-Etienne et décide que ses écrits seront imprimés aux frais de la République et distribués à tous les membres de la représentation nationale.
samedi 10 octobre (18 vendémiaire an 4)
Suppression des 48 sections parisiennes (avec leurs assemblées), lieux d’agitation permanente, remplacées par douze arrondissement (avec des conseils municipaux).
dimanche 11 octobre (19 vendémiaire an 4)
Nouvelle organisation municipale de Marseille. La ville est coupée en trois.
jeudi 15 octobre (23 vendémiaire an 4)
Charrette, à la tête de 15 000 hommes, attend vainement le comte d’Artois.
vendredi 16 octobre (24 vendémiaire an 4)
Le bourreau d’Arras, Joseph Le Bon, a été guillotiné à Amiens. Cet ancien oratorien et ancien robespierriste avait été condamné à mort le 11.
En reconnaissance de ses services pendant les journées de Vendémiaire, Napoléon Bonaparte est fait général de division.
samedi 17 octobre (25 vendémiaire an 4)
La notification officielle de la cession de toute l’île de Saint-Domingue à la France sème la consternation au sein de la population espagnole de l’île.
dimanche 18 octobre (26 vendémiaire an 4)
Libération de Gracchus Babeuf.
mercredi 21 octobre (29 vendémiaire an 4)
Elections aux nouvelles assemblées : très forte poussée des royalistes.
jeudi 22 octobre (30 vendémiaire an 4)
La Convention nomme un comité formé de Tallien, Dubois-Crancé, Florent-Guyot, Prieur de la Marne et Pons de Verdun, qui sera chargé de prendre les mesures de salut public qui s’imposent face aux menées insurrectionnelles royalistes.
vendredi 23 octobre (1er brumaire an 4)
Devant les accusations de Thibaudeau, chef de file des républicains modérés à la Convention, qui le soupçonne de fomenter un coup d’Etat, Tallien renonce à ses projets.
dimanche 25 octobre (3 brumaire an 4)
La Convention vote un décret interdisant l’éligibilité et l’entrée dans la fonction publique des émigrés et de leurs parents.
Vote de la loi Daunou, qui réorganise l’ensemble de l’instruction publique.
Institution de sept fêtes nationales : de la Fondation de la République, de la Jeunesse, des Epoux, de la Reconnaissance, de l’Agriculture, de la Liberté, de la Vieillesse.
Création de l’Inscription maritime. Tout Français âgé de 18 à 50 ans et pratiquant la pêche ou la navigation sera répertorié et dès lors susceptible d’être réquisitionné.
Une loi organise l'Institut National des Sciences et des Arts.
A Paris, la place de la Révolution est rebaptisée place de la Concorde.
lundi 26 octobre (4 brumaire an 4)
La Convention se sépare. Avant de se quitter, les conventionnels ont voté une amnistie générale « pour les faits proprement relatifs à la Révolution » (dont bénéficie David). En sont exclus les émigrés, les déportés, les accusés de Vendémiaires ainsi que les faussaires.
Convention supprimant la peine capitale « à dater du jour de la publication de la paix générale ».
samedi 31 octobre (9 brumaire an 4)
Les Cinq-Cents élisent Reubell, La Révellière-Lépeaux, Barras, Letourneur de la Manche et Sieyès au Directoire exécutif.
Retour de Fréron à Marseille (d’octobre 1793 à février 1794, il avait appliqué avec zèle la Terreur dans la ville).
en octobre
Le général Marceau bat les Autrichiens à Neuwied.
Fin de la loi des suspects (instauré en septembre 1793).
Fréron est envoyé en mission dans le Midi pour réprimer la Terreur blanche.
dimanche 1er novembre (10 brumaire an 4)
Instauration du Directoire avec cinq directeurs : Jean-François Reubell, Paul (vicomte de) Barras, Louis-Marie (de) La Revellière-Lepeaux, Louis-François Letourneur et Sieyès (qui va refuser le poste).
A Paris, Mme de Genlis fait paraître les Chevaliers du cygne ou la Cour de Charlemagne, conte historique et moral inspiré par les romans noirs à la mode en Angleterre.
lundi 2 novembre (11 brumaire an 4)
Première réunion du Directoire.
Le chef de brigade Philippe Antoine Jacob de Cordemoy est nommé gouverneur de l’île de la Réunion, en remplacement de Pierre Alexandre Roubaud.
mardi 3 novembre (12 brumaire an 4)
Le Directoire constitue avec difficulté un premier ministère : Aubert-Dubayet est nommé ministre de la Guerre.
Les Autrichiens libèrent le général Beurnonville et les quatre membres de la Convention chargés d’arrêter Dumouriez en 1793, mais livrés par ce dernier aux Autrichiens. Les cinq hommes sont échangés contre la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI.
mercredi 4 novembre (13 brumaire an 4)
Le Directoire exécutif s'installe au palais du Luxembourg.
Le contre-amiral Truguet est nommé ministre de la Marine.
La Convention les ayant inclus dans l’amnistie générale, les officiers traduits devant le Tribunal révolutionnaire pour excès commis en Vendée sont libérés, à l’exception du général Turreau qui réclame un jugement.
jeudi 5 novembre (14 brumaire an 4)
Sur proposition des Cinq-Cents, les Anciens élisent Carnot au Directoire en remplacement de Sieyès.
Le Directoire exécutif adresse une proclamation « mesurée » au peuple français, lui demandant soutien et compréhension.
vendredi 6 novembre (15 brumaire an 4)
Gracchus Babeuf inaugure sa toute récente liberté en relançant la publication du Tribun du peuple.
Envoyé par la Convention au mois d’octobre, Fréron arrive à Marseille où il est chargé d’arrêter les massacreurs royalistes. Il décide de destituer la municipalité et d’épurer les autorités départementales.
dimanche 8 novembre (17 brumaire an 4)
Sur l’île de France [aujourd’hui île Maurice], le sans-culotte Michel Littré, étroitement surveillé depuis le mois d’août par l’Assemblée coloniale, est arrêté avec plusieurs autres membres de la Chaumière, le club jacobin local.
mardi 10 novembre (19 brumaire an 4)
Combat de Bad Kreuznach [Rhénanie-Palatinat].
Représentant en mission à Lyon, Poullay-Grandprey fait rouvrir la Bourse du palais Saint-Pierre.
samedi 14 novembre (23 brumaire an 4)
A paris, les boulangeries de la place du Jardin-Egalité sont pillées par le peuple.
dimanche 15 novembre (24 brumaire an 4)
La hausse des prix amène les ouvriers des fabriques d’étamine du Mans à réclamer une augmentation de salaire afin de pouvoir vivre sans secours.
mercredi 18 novembre (27 brumaire an 4)
Le comte d'Artois, futur Charles X, évacue l'île d'Yeu. Abandonnant tout espoir de reconquête militaire de la France, il retourne en Angleterre.
En Allemagne, le général Pichegru décide de se replier sur Landau, abandonnant ainsi la garnison de Mannheim.
Grâce au général Jean-Baptiste Jourdan, Jan Henryk Dabrowski obtient du Directoire la formation de la première légion polonaise au sein de l’armée française.
vendredi 20 novembre (29 brumaire an 4)
La Révellière-Lepeaux dresse la liste des quarante-huit premiers membres de l’Institut de France.
samedi 21 novembre (30 brumaire an 4)
Libéralisation de l’économie : le Directoire abroge les sociétés par action et les compagnies commerciales.
Capitulation de la garnison française de Mannheim devant les Autrichiens de Wurmser.
dimanche 22 novembre (1er frimaire an 4)
Afin de résoudre le problème des désertions massives dans l’armée, le Directoire crée le poste d’agent militaire « pour lequel il choisira plus particulièrement des Montagnards ».
Le violoniste Pierre Gaviniès se voit confier la classe de violon au Conservatoire de Paris. Pour le piano-forte, c’est le compositeur et virtuose Louis Adam qui est choisi.
lundi 23 novembre (2 frimaire an 4)
La découverte d’un cadavre dans une auberge de Valenciennes ranime la peur des bandes de « chauffeurs » qui, dans de nombreuses régions, attaquent les habitations isolées.
du lundi 23 (2 frimaire) au mardi 24 novembre (3 frimaire an 4)
A Loano, en Italie, les généraux français Masséna et Schérer battent les Autrichiens et conquièrent la Riviera jusqu'à Savone.
mercredi 25 novembre (4 frimaire an 4)
Les Autrichiens sont repoussés au-delà des Apennins en Italie.
Les grèves se multiplient dans les ateliers parisiens pour obtenir des augmentations salariales.
samedi 28 novembre (7 frimaire an 4)
Hoche s’empare du camp de Charette en Vendée.
lundi 30 novembre (9 frimaire an 4)
A Paris, Babeuf fait paraître dans le Tribun du peuple le Manifeste des plébéiens, qui propose de mettre en pratique un communisme utopique.
L’Assemblée coloniale de l’île de France décide d’expulser les sans-culottes qui sont embarqués sur un navire à destination de la France.
en novembre
Fondation du Club du Panthéon, se tenant dans l'ancienne abbaye Sainte-Geneviève (actuel lycée Henri IV) et rassemblant un millier d'anciens jacobins (Amar, Darthé, etc.).
Création d’une Ecole centrale à Angoulême.
jeudi 3 décembre (12 frimaire an 4)
Pour faire face à l’agitation républicaine, le Directoire crée deux services destinés à surveiller l’opinion : un bureau d’examen de papiers publics, dirigé par Lemoine, et un bureau particulier de surveillance de Paris - sorte de police secrète destinée à contrôler la police officielle -, confié à Leblanc.
dimanche 6 décembre (15 frimaire an 4)
Les rapports de police signalent la recomposition d’une opposition de gauche, au sein du club du Panthéon, qui regroupe plus de 2 000 membres. De même, d’anciens robespierristes et Montagnards se regroupent autour d’Amar.
Création d’un bureau central destiné à la surveillance et à la répression des mœurs.
David et Wien sont nommés à l’Institut.
lundi 7 décembre (16 frimaire an 4)
Henri-Jacques-Guillaume Clarke est promu général de division.
vendredi 11 décembre (20 frimaire an 4)
Fermeture de la Bourse de Paris.
samedi 12 décembre (21 frimaire an 4)
Echec d’une rencontre en Bretagne entre le général Hoche et les chefs vendéens Sapinaud, Bévrier et Stofflet.
jeudi 17 décembre (26 frimaire an 4)
La flotte anglaise quitte l’île d’Yeu, en Vendée.
samedi 19 décembre (28 frimaire an 4)
Cadoudal prend Sarzeau (Morbihan).
Jugé à Paris par une commission militaire présidée par le général Berruyer, le général Turreau est acquitté « comme ayant dignement accompli ses fonctions ».
dimanche 20 décembre (29 frimaire an 4)
Au cours d'une cérémonie officielle, les restes de Christophe Colomb, inhumés dans le territoire de Saint-Domingue cédé par l’Espagne à la France, sont transférés depuis le navire français La Découverte sur le vaisseau espagnol San Lorenzo afin d'y être transportés à La Havane.
samedi 26 décembre (5 nivôse an 4)
Echange organisé à Richen, près de Bâle, de Madame Royale, fille de Louis XVI et nièce de l’empereur d’Autriche, contre le ministre et général Beurnonville et des conventionnels (Bancal des Issarts, Armand Camus, Lamarque, Quinette, Drouet, Maret, Sémonville) livrés par Dumouriez à l'Autriche en 1793.
Le général Hoche, nommé au commandement de l’armée des côtes de l’Océan, est désormais officiellement commandant de toutes les armées de l’Ouest.
lundi 28 décembre (7 nivôse an 4)
Vaincu lors du combat des Trois-Moulins, Charrette décide de se retirer dans les bois de Belleville.
jeudi 31 décembre (10 nivôse an 4)
Deux théâtres seulement ont été créés cette année à Paris : le deuxième théâtre de l’Emulation et le Théâtre Français de la rue Feydeau.
en décembre
Carnot organise trois armées : Rhin-Moselle pour Pichegru (puis Moreau), Sambre-et-Meuse pour Jourdan (puis Hoche) et Italie pour Bonaparte.
Grèves ouvrières à Paris.
Les chefs chouans Boihardy et Cormatin rencontrent le général républicain Humbert pour négocier.
La société populaire de Rouen doit fermer ses portes après avoir été dévastée par la jeunesse dorée de la ville.
vendredi 2 janvier (13 nivôse an 3)
La Convention décide de libérer totalement le commerce extérieur.
vendredi 9 janvier (20 nivôse an 3)
Loi Laurenceaux qui autorise le retour de 40 000 paysans du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
samedi 10 janvier (21 nivôse an 3)
La Convention décrète que le 21 janvier, jour de la « juste punition du dernier roi des Français », sera désormais fête nationale.
dimanche 11 janvier (22 nivôse an 3)
Le chouan Cormatin rencontre le général Hoche à Rennes.
mardi 13 (24 nivôse) ou mercredi 14 janvier (25 nivôse an 3)
A Vannes, les représentants Guezno et Guermeur publient, dans un souci d’apaisement, un arrêté condamnant les violences passées et autorisent la reprise du culte catholique dans le Morbihan.
jeudi 15 janvier (26 nivôse an 3)
Le général Kellermann est réintégré dans l’armée et remis à la tête de l’armée des Alpes et d’Italie.
vendredi 16 (27 nivôse) ou dimanche 18 janvier (29 nivôse an 3)
Les Français s’emparent d’Utrecht (Pays-Bas).
dimanche 18 janvier (29 nivôse an 3)
L’armée « d’Etat » hollandaise est battue près de Woerden.
lundi 19 janvier (30 nivôse an 3)
Le général français Pichegru entre dans Amsterdam : proclamation de la République batave.
A Paris, le ténor et compositeur Pierre Gavaux interprète pour la première fois devant les membres de la section « Guillaume Tell » le Réveil du peuple (chanson qui va devenir l’hymne des Muscadins).
Décès à Livry, dans la maison de Mme Hérault de Séchelles, du maréchal Louis-George-Erasme, marquis de Contades, à l’âge de 91 ans.
mardi 20 janvier (1er pluviôse an 3)
L’armée française entre dans Haarlem.
vendredi 23 janvier (4 pluviôse an 3)
La cavalerie française du général Pichegru s’empare de la flotte hollandaise, bloquée par les glaces à Texel, au Helder.
Un froid extrême frappe la France : -23,5° à Paris. La Seine est prise par les glaces durant 42 jours consécutifs.
dimanche 25 janvier (6 pluviôse an 3)
A Paris, salle Favart, le chanteur Antoine Trial, ami de Robespierre, est contraint de dire des vers contre les « buveurs de sang humain ».
Le thermomètre chute encore à -23,5° à Paris.
mercredi 28 janvier (9 pluviôse an 3)
En Bretagne, 600 chouans, sous la conduite de Jean Jan et celle de du Chelas, attaquent Guéméné (nord-ouest du Morbihan) au petit matin. Après de lourdes pertes, les cent cinquante défenseurs (grenadiers et garde nationale) sont surpris dans leur sommeil et se réfugient au château des Rohan. Le même jour, Plouay, plus au sud, tombe également sous l’assaut des troupes de Louis Calan : les cent défenseurs ont deux tués et deux blessés avant de s’enfuir à Hennebont.
nuit du mercredi 28 (9 pluviôse) au jeudi 29 janvier (10 pluviôse an 3)
Environ 2 000 chouans attaquent Le Faouët (nord-ouest du Morbihan). Ils sont repoussés par un feu nourri, notamment grâce aux canons, laissant sur le terrain 14 morts, 8 blessés et plusieurs prisonniers.
vendredi 30 janvier (11 pluviôse an 3)
Des émeutes causées par la disette éclatent à Rennes.
Pour fêter la conquête des Provinces-Unies, Kreutzer présente à Paris, au théâtre des Arts, un hymne de circonstance, la Hollande conquise.
samedi 31 janvier (12 pluviôse an 3)
Hoche fait donner la troupe pour mettre fin aux émeutes rennaises.
en janvier
Installation de l’Ecole de santé de Montpellier.
Emprisonné depuis juillet 1793 comme ancien girondin - et oublié depuis - l’ancien ministre de la Guerre Joseph Servan est libéré. Il récupère son grade de général.
Expert et Cadoy remplacent Auguis et Serre comme envoyés à Marseille : Terreur blanche.
dimanche 1er février (13 pluviôse an 3)
A Paris, Babeuf est obligé d’interrompre la publication du Tribun du peuple.
lundi 2 février (14 pluviôse an 3)
Le financier Gabriel Ouvrard épouse à Paris Elisabeth Tébaud, fille d’un riche négociant nantais à qui il a sauvé la vie.
mardi 3 février (15 pluviôse an 3)
En Catalogne, les Français du général Pérignon s’emparent de Rosas.
Quatre sans-culottes de la section du Plâtre sont attaqués par des « réacteurs » à Lyon. C’est le début d’une campagne d’attentats individuels visant les anciens « terroristes » et leurs partisans.
jeudi 5 février (17 pluviôse an 3)
Fervent sans-culotte, l’acteur Antoine Trial se suicide à Paris, en absorbant du poison, après avoir été contraint dix jours plus tôt de lire un texte contre son ami Robespierre.
samedi 7 février (19 pluviôse an 3)
Babeuf est arrêté à Paris.
L’administration du département des Bouches-du-Rhône retourne de Marseille à Aix.
dimanche 8 février (20 pluviôse an 3)
La Convention décide d’interdire les honneurs du Panthéon à tout citoyen dans les dix ans suivant sa mort, et décide également d’en faire retirer les cendres de Marat, Bara, Viala et Dampierre.
La section parisienne de la Fontaine-de-Grenelle dresse une liste de noms de « terroristes » de son quartier, donnant ainsi le départ d’un mouvement qui gagne la majorité des sections et qui vise à neutraliser les responsables politiques de quartier influents avant le 9 Thermidor.
lundi 9 février (21 pluviôse an 3)
La France et le grand-duché de Toscane signent un traité de paix à Paris. Florence affirme sa neutralité.
Le Parlement du royaume anglo-corse offre sa présidence à Paoli.
jeudi 12 février (24 pluviôse an 3)
Des pourparlers s’ouvrent au manoir de La Jaunaie, près de Nantes, entre les représentants de la Convention et les chefs vendéens Charrette, Sapinaud et Stofflet.
Les occupants français interdisent le carnaval de Cologne (réautorisé en 1804).
samedi 14 février (26 pluviôse an 3)
Pichegru prend Groningue.
A Lyon, Joseph Fernex, juge de la Commission révolutionnaire en prison depuis Thermidor, est massacré et jeté dans le Rhône par une foule de « réacteurs ». L’attentat, qui s’est déroulé en plein jour, cause une profonde émotion.
lundi 16 février (28 pluviôse an 3)
L’armée républicaine intercepte à Erquy (Côtes-du-Nord) la correspondance des chefs de la contre-révolution et arrête le marquis de Pange, le comte de Vasselot, le chevalier de La Rosière et le baron de Boishaudron. Seul le comte de Frotté parvient à s’échapper.
mardi 17 février (29 pluviôse an 3)
Traité de paix de La Jaunaie, signé à Saint-Sébastien-sur-Loire, par les Vendéens de Charette et Cormartin et le général Canclaux : amnistie complète, libre exercice du culte, remboursement des bons signés par l'armée vendéenne (ces « bons royaux » ne seront jamais remboursés, même la Restauration les ignorera).
Le journaliste royaliste Pelzin fait paraître à Lyon le premier numéro du Journal de Lyon et du département du Rhône.
mercredi 18 février (30 pluviôse an 3)
Une délégation venue d’Arras dénonce à la Convention Joseph Le Bon qui y a organisé la Terreur.
jeudi 19 février (1er ventôse an 3)
Les comités révolutionnaires sont supprimés dans les communes de moins de 5 000 habitants.
Le général Macdonald achève la conquête des Provinces-Unies à Groningue.
samedi 21 février (3 ventôse an 3)
Cédant à la pression de l’opinion, la Convention rétablit la liberté de culte sur l’ensemble du territoire. Elle adopte cependant un décret affirmant la volonté de la République de ne reconnaître aucun culte particulier et de ne payer aucun prêtre.
lundi 23 février (5 ventôse an 3)
Sur proposition de Merlin de Douai, la Convention décide d’assigner à résidence dans leur commune tous les fonctionnaires civils et militaires destitués ou suspendus depuis Thermidor.
mardi 24 février (6 ventôse an 3)
La municipalité d’Evreux fait abattre le poteau dressé en signe d’infamie sur l’emplacement de la maison du député girondin Buzot.
mercredi 25 février (7 ventôse an 3)
Création par la Convention des Ecoles centrales demandées par le député Joseph Lakanal dans un rapport.
jeudi 26 février (8 ventôse an 3)
En signe de pais, François de Charette fait une entrée triomphale dans Nantes aux côtés du général Canclaux et du représentant Ruelle.
vendredi 27 février (9 ventôse an 3)
A la suite d’affrontements à Paris entre « réacteurs » et Jacobins dans les théâtres, ceux-ci sont fermés pour une période indéterminée.
samedi 28 février (10 ventôse an 3)
La Convention décide la création d’un corps de pompiers.
Un camp de 600 républicains est établi à Louverné, au nord de Laval.
en février
Offensive française en Catalogne.
dimanche 1er mars (11 ventôse an 3)
A Lyon, Sautemouche, un des anciens membres du Comité révolutionnaire mis en place par Chalier, est mortellement blessé d’un coup de fusil.
lundi 2 mars (12 ventôse an 3)
La Convention vote le décret d’accusation contre Barère, Collot d’Herbois, Billaud-Varenne et Vadier. Ce dernier est en fuite.
mardi 3 mars (13 ventôse an 3)
La Convention autorise les émigrés et condamnés à recouvrer certains de leurs biens.
Rétablissement de la Bourse, conformément à la nouvelle politique économique mise en œuvre à partir de l’abandon du Maximum.
Lors d'une tentative de reconquête de la Corse, l'escadre de Méditerranée de Martin se heurte à l'escadre britannique de l'amiral Hotham au cap Noli et perd deux vaisseaux.
Le général Pichegru est nommé au commandement de l’armée de Rhin-et-Moselle. Scherer est nommé commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales à la place de Pérignon. Moreau part diriger l’armée du Nord.
mercredi 4 mars (14 ventôse an 3)
Amsterdam fête la Liberté. Un arbre de la Liberté est inauguré, place de la Révolution, en l’honneur de la naissance de la République batave.
Dernière réunion de la Société des jacobins de Sète avant interdiction.
jeudi 5 mars (15 ventôse an 3)
A la Guadeloupe, le commissaire civil Victor Hugues encourage la guerre de course aux Antilles et publie un arrêté qui étend le droit de prise à tous les neutres faisant voile vers les ports anglais.
Carnot, « l’organisateur de la Victoire », quitte le comité de Salut Public.
vendredi 6 mars (16 ventôse an 3)
De Venise, des patriotes polonais exilés proposent à la Convention la formation de légions au service de la France.
dimanche 8 mars (18 ventôse an 3)
La Convention rappelle dans son sein les Girondins survivants proscrits en 1793. Aussitôt réintégrés, ceux-ci demandent la tête de ceux qui les avaient exclus.
lundi 9 mars (19 ventôse an 3)
Charles-Louis Tissot et Rodolphe Kreutzer font jouer à Paris, salle Favart, un opéra-comique au titre révélateur, On respire.
mardi 10 mars (20 ventôse an 3)
Exaspérés par les violences des muscadins et des royalistes, des sans-culottes abattent sept émigrés qui venaient d’être arrêtés à Toulon.
mercredi 11 mars (21 ventôse an 3)
Combat naval du cap Noli : les Français perdent deux navires, les Anglais un.
A la Convention, Boissy d’Anglas accuse les Jacobins de réclamer l’égalité de fortune dans le dessein de soulever le peuple.
vendredi 13 mars (23 ventôse an 3)
Une bataille navale indécise oppose au large de Savone la flotte française du contre-amiral Martin, qui tentait de gagner la Corse, à une flotte anglaise.
Le jeune officier Bertrand Clauzel (futur maréchal de France) est désigné pour aller présenter à la Convention nationale 24 drapeaux prix aux Espagnols et aux Portugais.
lundi 16 mars (26 ventôse an 3)
Un incendie finit de détruire le château de Meudon déjà endommagé par les pillages répétés.
mardi 17 mars (27 ventôse an 3)
A Paris, une délégation des faubourgs Saint-Marceau et Saint-Jacques vient réclamer du pain à la Convention.
mercredi 18 mars (28 ventôse an 3)
Le chef vendéen Stofflet triomphe des troupes de Canclaux à Chalonnes (Maine-et-Loire).
jeudi 19 mars (29 ventôse an 3)
Traité de Moncontour (Côtes-du-Nord) conclu entre le chef chouan Boishardy et le général Hoche.
samedi 21 mars (1er germinal an 3)
Le pain faisant défaut, les sections parisiennes du faubourg Saint-Antoine viennent demander à la Convention de mettre fin à la disette et réclament l’entrée en vigueur de la Constitution de 1793.
L’ancien prince Honoré III de Monaco, arrêté par les révolutionnaires en 1793, est décédé d’une crise cardiaque dans sa cellule parisienne. Il avait 74 ans.
dimanche 22 mars (2 germinal an 3)
Début de l’audition des Conventionnels Barère, Billaud-Varenne et Collot d’Herbois.
Echec de Stofflet devant Saint-Florent (Maine-et-Loire).
mercredi 25 mars (5 germinal an 3)
Les stocks alimentaires parisiens sont au plus bas. Il ne reste que 115 jours de blé dans les magasins.
vendredi 27 mars (7 germinal an 3)
L’agitation se poursuit dans certaines sections parisiennes, dont celle des Gravilliers.
samedi 28 mars (8 germinal an 3)
Ouverture devant le Tribunal révolutionnaire du procès de Fouquier-Tinville, arrêté en août 1794.
dimanche 29 mars (9 germinal an 3)
Bonaparte quitte l’artillerie pour être affecté au commandement d’une brigade d’infanterie en Vendée.
lundi 30 mars (10 germinal an 3)
Des assemblées houleuses se tiennent dans les sections de Paris.
La Convention décide la création d’une Ecole des langues orientales vivantes.
mardi 31 mars (11 germinal an 3)
A la Convention, une députation de la section des Quinze-Vingts présente une pétition en termes menaçants, qui exige la mise en œuvre de la Constitution de 1793.
Mise en vente des biens de l’émigré Talleyrand, à Paris. On trouve dans sa garde-robe une importante quantité de vêtements féminins.
mercredi 1er avril (12 germinal an 3)
Journée de Germinal : émeute jacobine fomentée par les crêtois ; les sans-culottes envahissent la Convention, réclamant du pain et l’application de la Constitution de 1793 ; seuls les crêtois restent en séance. Mais la salle est évacuée par la troupe, aidée des muscadins (sectionnaires royalistes). 20 crêtois sont arrêtés ; Barère, Vadier (en fuite), Billaud-Varenne et Collot d’Herbois sont condamnés sans jugement à la déportation en Guyane.
200 officiers chouans se retrouvent à côté de Rennes au château de la Prévalaye pour y discuter de la paix. Les bleus fournissent les tentes, les blancs les vivres.
jeudi 2 avril (13 germinal an 3)
Le général Pichegru réprime l’agitation qui se poursuit dans les faubourgs parisiens.
Nouvelle défaite des Vendéens de Stofflet à Chemillé (Maine-et-Loire).
du jeudi 2 (13 germinal) au vendredi 3 avril (14 germinal an 3)
Emeutes de la faim à Rouen, attisée par les royalistes.
vendredi 3 avril (14 germinal an 3)
La Convention nomme une commission de sept membres, chargée de préparer les lois organiques de la Constitution de 1793.
samedi 4 avril (15 germinal an 3)
Les 4 000 soldats du général Danican rétablissent l’ordre à Rouen.
dimanche 5 avril (16 germinal an 3)
De nouveaux députés de gauche sont décrétés d’arrestation, parmi lesquels Cambon (qui s’enfuira), Levasseur de la Sarthe et deux Thermidoriens, Thuriot et Lecointre.
Premier traité de Bâle : François Barthélemy, pour la France, et Karl August von Hardenberg, pour la Prusse, signent en Suisse le traité mettant fin à la guerre entre les deux pays ; les Prussiens se retirent de la coalition antifrançaise. Le roi Frédéric-Guillaume II accepte d’abandonner les possessions prussiennes de la rive gauche du Rhin mais obtient la promesse secrète d’une compensation concernant les territoires de la rive droite après la signature du traité de paix final.
Dimanche de Pâques.
lundi 6 avril (17 germinal an 3)
La Convention décide de réduire les compétences du Tribunal révolutionnaire.
mardi 7 avril (18 germinal an 3)
La Convention suspend le décret sur la décimalisation du temps (octobre 1793) : suppression de l’heure républicaine. Le système décimal et le système métrique entrent en vigueur.
jeudi 9 avril (20 germinal an 3)
Plusieurs centaines de chouans échouent dans leur attaque de La Ferté-Bernard (Sarthe).
vendredi 10 avril (21 germinal an 3)
La Convention ordonne le désarmement des terroristes dans toute la République, ce qui va favoriser le développement de la « Terreur blanche » dans le Midi.
samedi 11 avril (22 germinal an 3)
La Convention décide de réintégrer dans leurs droits civiques tous les citoyens mis hors-la-loi après la journée du 31 mai 1793, à l’exception de certains royalistes comme le chef de l’insurrection de Lyon, Précy.
mardi 14 avril (25 germinal an 3)
La Convention ratifie le traité de Bâle signé le 5.
jeudi 16 avril (27 germinal an 3)
Loi mentionnant « les crimes contre la sûreté de la République, la provocation à la dissolution de la représentation nationale et du Directoire, la provocation au meurtre de leurs membres, la provocation au rétablissement de la royauté, à celui des Constitutions de 1791 et 1793, la provocation à l’invasion des propriétés publiques ou au partage des propriétés particulières et à la loi agraire ».
vendredi 17 avril (28 germinal an 3)
La garde nationale parisienne, épurée de ses éléments révolutionnaires, passe sous le contrôle du Comité militaire de la Convention. Les soldats devront s’équiper eux-mêmes, ce qui éliminera les artisans et les ouvriers.
dimanche 19 avril (30 germinal an 3)
Dans l’Ain, six « terroristes », que l’on conduisait à Lons-le-Saunier, sont massacrés à une demi-lieue de la ville.
lundi 20 avril (1er floréal an 3)
Traité de paix conclu près de Rennes, à La Prévalaye et au château de La Mabilais, près de Nantes : sur les 121 chefs royalistes de Bretagne, du Maine et de Normandie, seuls 21 (dont Scépeaux et le marquis de Cormatin) acceptent de déposer les armes devant le général républicain Hoche, aux mêmes conditions que les Vendéens ; un autre leader chouan, Cadoudal, évadé de Brest, rejette cette paix.
mardi 21 avril (2 floréal an 3)
La Convention crée deux écoles vétérinaires, l’une à Versailles et l’autre à Lyon.
A Marseille, fiançailles de Bonaparte avec Désirée Clary, fille d’un riche négociant.
samedi 25 avril (6 floréal an 3)
Dans le Morbihan, une violente émeute de la faim est contenue à grand peine par l’adjudant général Evrard et le représentant Brüe.
dimanche 26 avril (7 floréal an 3)
Sanctionnant officiellement l’effondrement du papier-monnaie, la Convention annule le décret interdisant le commerce de l’or et de l’argent.
Dans le Maine-et-Loire, le camp de Stofflet à Maulévrier est découvert et détruit par un détachement républicain.
lundi 27 avril (8 floréal an 3)
Au théâtre parisien de la Cité-Variétés, Charles Pierre Ducancel fait jouer l’Intérieur des comités révolutionnaires ou les Aristides modernes, comédie antijacobine qui obtient un énorme succès.
jeudi 30 avril (11 floréal an 3)
A Lyon, le représentant Boisset, afin de prévenir un massacre de « terroristes » en pleine ville, ordonne de retenir à Mâcon et à Roanne tous les détenus politiques que l’on devait juger à Lyon.
Décès à Paris de l’abbé, académicien, écrivain et numismate Jean-Jacques Barthélemy. L’auteur du Voyage du jeune Anarchasis en Grèce était âgé de 79 ans.
vendredi 1er mai (12 floréal an 3)
Inquiet de la dérive continuelle du régime vers la droite, M.-J. Chénier et Louvet font voter à la Convention un décret contre les émigrés et les réfractaires rentrés en France, et contre tous ceux qui appelleraient au rétablissement de la royauté.
samedi 2 mai (13 floréal an 3)
Signature de la paix de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) avec Stofflet, dernier chef vendéen historique : fin de la première guerre de Vendée.
A Paris, l’évêque Grégoire fait paraître le premier numéro des Annales de la religion, hebdomadaire de la Société de philosophie chrétienne qu’il vient de fonder avec des adhérents de l’Ecole de Port-Royal, partisans d’une église constitutionnelle et gallicane.
lundi 4 mai (15 floréal an 3)
Plusieurs milliers d’émeutiers envahissent les prisons de Lyon et massacrent 99 jacobins détenus, dont le comédien Dorfeuille, ex-président du tribunal révolutionnaire.
mercredi 6 mai (17 floréal an 3)
Fouquier-Tinville (accusateur public) est condamné à mort après 41 jours de procès, et avec lui l’ancien président du Tribunal révolutionnaire, Armand Herman (46 ans).
Constatant « l’impossibilité » d’appliquer la Constitution de 1793 la commission chargée de rédiger les lois organiques est portée à onze membres et s’assigne pour tâche de préparer une Constitution entièrement nouvelle.
jeudi 7 mai (18 floréal an 3)
Fouquier-Tinville, l’homme aux 2 600 guillotinés, est à son tour exécuté, avec 15 autres membres de l’ancien tribunal révolutionnaire (magistrats et jurés). Parmi eux : Joachim Vilatte (27 ans).
L’ancien maire jacobin de Saint-Etienne, Johannot, est abattu en pleine rue par deux inconnus.
vendredi 8 mai (19 floréal an 3)
Apprenant sa nomination dans l’Ouest, le général Bonaparte part de Marseille pour Paris, en compagnie de Junot et de Marmont, afin d’obtenir une autre affectation.
dimanche 10 mai (20 floréal an 3)
A Paris, la ration de pain journalière est réduite à 60 grammes par personne. A la disette succède une véritable famine.
lundi 11 mai (22 floréal an 3)
Une trentaine de jacobins sont assassinés dans les prisons d’Aix-en-Provence.
samedi 16 mai (27 floréal an 3)
La jeune République batave conclut le traité de paix La Haye avec la France. Les anciennes Provinces-Unies deviennent l’allié de la République française à laquelle sont cédées plusieurs possessions hollandaises. Une armée française de 30 000 hommes sera maintenue sur le territoire batave avec des contributions élevées.
dimanche 17 mai (28 floréal an 3)
Les jacobins de Toulon s’emparent de la ville.
Création au théâtre parisien Feydeau du Bon fermier, comédie de Ségur.
mardi 19 mai (30 floréal an 3)
La famine aidant, l’agitation renaît dans les sections parisiennes qui réclament de nouveau du pain et la Constitution.
mercredi 20 mai (1er prairial an 3)
Journée du 1er Prairial : nouvelle tentative des sans-culottes jacobins parisiens pour se saisir du pouvoir. Ils tirent sur la police, forcent les barrages et envahissent la Convention, massacrant le député Feraud et présentant au bout d'une lance sa tête au président Boissy d'Anglas (la célèbre « tricoteuse » Aspasie Carlemigelli foule aux pieds son cadavre). Boissy d’Anglas, imperturbable, le salue. Puis la foule nomme président le crêtois Soubrany et une commission crêtoise qui amnistie les déportés de Germinal (qui sont sur le point d’embarquer à Oléron), rétablit le retour à la taxation, les visites domiciliaires chez les accapareurs présumés
nuit du mercredi 20 (1er prairial) au jeudi 21 mai (2 prairial an 3)
A minuit, la foule s’éclaircit à la Convention : une bataille oppose, dans l’enceinte, les sectionnaires de l’est parisien aux gardes nationaux de l’ouest (les soldats du général Menou), qui l’emportent aisément. Les députés reprennent les débats et décrètent d’arrestation deux des leurs qui ont pris position en faveur de l’insurrection.
vendredi 22 mai (3 prairial an 3)
Fin des « Emeutes crêtoises » : le mouvement est réprimé, la garde nationale épurée, les sociétés populaires et les clubs fermés. Le peintre David et 12 députés crêtois sont arrêtés.
Au nord de Laval, les républicains du camp de Louverné, commandés par De Vergès, sont attaqués et contraints à la fuite par les chouans.
samedi 23 mai (4 prairial an 3)
Fin de l'insurrection des faubourgs de Paris : les tropes du général Menou font capituler le faubourg Saint-Antoine à court de munitions et de pain. La Convention décrète que les « séditieux du faubourg Saint-Antoine devront remettre leurs armes sous peine d’être traités en rebelles et d’être privés de subsistances ». La Convention vote la création d’une Commission militaire chargée de juger les insurgés sans-culotte.
Les patriotes toulonnais, qui marchaient sur Marseille, sont battus par les troupes du général Pactod. Les jacobins perdent Toulon.
dimanche 24 mai (5 prairial an 3)
La Convention ordonne aux sections de désarmer et d’arrêter les sans-culottes les plus actifs : environ 1 200 militants sont incarcérés. Adoption d’un décret interdisant aux femmes d’assister à toute assemblée politique, de s’attrouper à plus de cinq.
lundi 25 mai (6 prairial an 3)
Averti de la reprise probable des hostilités de la part des insurgés, le général Hoche, commandant à Rennes, fait arrêter le chef chouan Cormatin, désavoué par les siens, et plusieurs de ses officiers.
Dans l’ouest de la Provence, une centaine d’hommes masqués a envahi la prison de la ville de Tarascon avant de jeter du haut des fenêtres dans le Rhône les prisonniers jacobins qui y étaient détenus.
mardi 26 mai (7 prairial an 3)
Billaud-Varenne et Collot-d’Herbois sont embarqués à Oléron pour Cayenne.
jeudi 28 mai (9 prairial an 3)
La Convention décrète d’arrestation les membres encore libres des grands Comités, à l’exception de Carnot, de Prieur de la Côte-d’Or et de Louis du Bas-Rhin.
samedi 30 mai (11 prairial an 3)
Sur proposition de Lanjuinais, la Convention décide de restituer au culte tous les temples non aliénés, en échange d’une déclaration civique des ministres du culte.
Décrété d’arrestation sur rapport de Sevestre, Philippe Ruhl (58 ans) préfère se poignarder à mort.
Dans le Pas-de-Calais, l’abbaye de Cercamps (fondée en 1137) est vendue comme bien national avec toutes les dépendances immédiates d’une contenance de 32 arpents.
dimanche 31 mai (12 prairial an 3)
Suppression du tribunal révolutionnaire (instauré le 10 mars 1793).
en mai
Arrêté dans le Vivarais, l’ancien maire Johannot est ramené à Saint-Etienne où il est mystérieusement assassiné.
L’homme politique corse (pro-français) Christophe Saliceti est décrété d’accusation (il parvient à se cacher).
lundi 1er juin (13 prairial an 3)
La Convention décrète d’accusation 43 députés jacobins.
Emeutes de femmes à Sète : elles réclament du pain.
A Paris, des élèves de l’Ecole centrale des travaux publics réclament le retour du chimiste Monge, qui se cache depuis les journées insurrectionnelles.
Décès du docteur Desault, médecin du jeune Louis XVII, emprisonné au Temple.
mardi 2 juin (14 prairial an 3)
Le compositeur Gossec fait jouer à la Convention un chant funèbre en hommage au député Féraud, assassiné le 1er prairial en pleine Assemblée.
nuit du mardi 2 (14 prairial) au mercredi 3 juin (15 prairial an 3)
Massacre à Saint-Etienne de 12 jacobins enfermés à la prison Sainte-Marie.
jeudi 4 juin (16 prairial an 3)
Dénoncé après le 9 Thermidor pour ses exactions, le conventionnel Maure se suicide à Paris.
vendredi 5 juin (17 prairial an 3)
Les royalistes marseillais massacrent les jacobins emprisonnés au fort Saint-Jean.
Le docteur Jean-Philippe Pelletan, médecin à l’Hôtel-Dieu, est chargé de remplacé Desault auprès de Louis XVII.
dimanche 7 juin (19 prairial an 3)
Combat naval de Croix : les Français perdent trois navires.
Après sept mois de siège par les troupes françaises du général, le feld-maréchal baron de Bender signe l’accord de capitulation de la ville de Luxembourg, possession autrichienne depuis 1703.
lundi 8 juin (20 prairial an 3)
Décès présumé (et officiel) du dauphin Louis-Charles Capet (Louis XVII). Agé de 10 ans, le fils de Louis XVI et Marie-Antoinette est mort de la tuberculose au Temple, vers 3 heures de l’après-midi.
mardi 9 juin (21 prairial an 3)
Le constructeur Lenoir exécute le premier étalon métrique légal.
A l’occasion de l’autopsie de Louis XVII, le docteur Pelletan dérobe le cœur et une touffe de cheveux du fils de Louis XVI.
mercredi 10 juin (22 prairial an 3)
Louis XVII est peut-être enterré au cimetière Sainte-Marguerite.
du mercredi 10 (22 prairial) au jeudi 11 juin (23 prairial an 3)
Un incendie se déclenche dans le port de Paimboeuf, avant-port de Nantes, détruisant, entre autre, plusieurs navires : l'Aurore, le Saint-Nicolas, la Mère-Chérie, le Simple,…
vendredi 12 juin (24 prairial an 3)
Début devant la Commission militaire de Paris du procès des députés compromis dans l’insurrection du 1er prairial.
Reprise de la guérilla des chouans : Scépeaux prend Segré.
Les 12 396 soldats de la garnison luxembourgeoise sortent de la ville avec les honneurs de la guerre devant l’armée française. La dernière colonne impériale, formée de soldats issus des Pays-Bas autrichiens, dépose les armes.
Le journaliste Ferréol de Beauregard, qui s’était caché pendant la Terreur, fait reparaître son Journal de Marseille.
samedi 13 juin (25 prairial an 3)
Louis-Alexandre Berthier (futur maréchal de France) est nommé commandant de l’armée du Nord de Kellermann avec le grade de général de division. Le général de brigade Sérurier (futur maréchal aussi) est lui aussi promu au grade de général de division, tout comme François de Latour-Foissac, à la tête de l’armée des côtes de Cherbourg. Par ailleurs, décret confirmant Emmanuel de Grouchy (29 ans) dans son grade de général de division (général dès 1792, il avait été destitué à la suite du décret excluant les nobles des armées ; il était néanmoins retourné sur le champ de bataille comme simple soldat). Enfin, l’armée de Moselle du général Jourdan prend le nom d’armée de Sambre-et-Meuse.
Les ateliers des sections parisiennes qui fabriquaient des tenues militaires sont liquidés au profit d’entrepreneurs privés.
lundi 15 juin (27 prairial an 3)
En Vendée, les officiers municipaux constatent que, malgré la pacification, de nombreux voyageurs sont encore assassinés entre Saint-Gilles-sur-Vie et les Sables-d’Olonne.
N’ayant pu obtenir de ses supérieurs une affectation son goût, le général Bonaparte se fait mettre en congé de convalescence à Paris.
du mardi 16 (28 prairial) au mercredi 17 juin (29 prairial an 3)
Retraite de Cornwallis : au large des côtes sud de la Bretagne, l’escadre britannique du vice-amiral William Cornwallis (5 navires de ligne et 2 frégates) parvient à résister à la flotte française plus importante de Villaret de Joyeuse (12 navires de ligne et 11 frégates) et à se retirer sans gros dommage. 29 Français ont été tués et blessés, 12 Anglais blessés.
nuit du mardi 16 (28 prairial) au mercredi 17 juin (29 prairial an 3)
Traqué depuis semaine suite à une trahison, le chef chouan Boishardy, signataire et symbole du traité de paix de la Mabilais, est tué par des soldats au château de Villehemet, près de Moncontour. Ses vainqueurs le décapitent et promènent sa tête dans le village, puis dans les rues de Lamballe avant de la jeter dans un vivier proche du manoir de Launay, à Maroué. Boishardy avait 33 ans.
mercredi 17 juin (29 prairial an 3)
La Commission militaire de Paris condamne à mort les six députés montagnards qui avaient appuyés l’insurrection du 1er prairial. A l’annonce du verdict, ils tentent de se suicider. Goujon, Duquesnoy et Romme meurent. Burbotte, Soubrany et Duroy sont conduits mourants à la guillotine.
Prise de Bilbao et de Vitoria (Espagne) par les Français.
500 chouans partent de Guern (Morbihan), vont rafler 16 000 livres de poudre à Pont-de-Buis (Finistère) et reviennent. Ils ont assassiné en chemin plusieurs recteurs constitutionnels (Edern, Saint-Ségal).
vendredi 19 juin (1er messidor an 3)
Fête de l’alliance des Républiques française et batave à Amsterdam, place de la Révolution.
samedi 20 juin (2 messidor an 3)
En représailles à l’assassinat de deux hussards, les républicains arrêtent en Vendée Allard, le lieutenant de Charrette.
dimanche 21 juin (3 messidor an 3)
Annonce de la mort de Louis XVII : son oncle Louis, comte de Provence, est proclamé roi (Louis XVIII) à Vérone (Vénétie en Italie).
Un décret rétablit la « guerre de course » (corsaires).
Etablissement pour les paiements publics d’une échelle de dévaluation de l’assignat.
mardi 23 juin (5 messidor an 3)
Boissy d’Anglas présente à la tribune de la Convention le projet d’une nouvelle Constitution rédigé par Daunou.
L'escadre de Brest de l’amiral Villaret de Joyeuse cherchant à attaquer l'escadre de l'amiral anglais Bridport doit se replier sous Groix et perd trois vaisseaux.
Le général Aubert-Dubayet défait les chouans du comte de Scépeaux à Château-Gonthier.
mercredi 24 juin (6 messidor an 3)
Louis XVIII publie à Vérone un manifeste vague et menaçant à la fois contre la France révolutionnaire.
Endormie depuis octobre 1791, la Grande Loge maçonnique de France se réveille.
jeudi 25 juin (7 messidor an 3)
Charrette reprend les hostilités en Vendée : il attaque le camp républicain des Essarts.
Création du Bureau des longitudes. Fondée par l’abbé Grégoire, cette académie de 13 membres et 32 correspondants a pour principal but de résoudre le problème posé à la navigation maritime par cette question stratégique des longitudes, plus difficiles à déterminer que les latitudes. Elle a également pour mission de calculer et publier les éphémérides et un Annuaire « propre à régler ceux de la République » et d’organiser des expéditions scientifiques dans les domaines géophysiques et astronomiques.
samedi 27 juin (9 messidor an 3)
Une flotte anglaise (six frégates, trois vaisseaux de ligne, huit chaloupes-canonnières) mouille en baie de Quiberon : elle transporte 3 600 émigrés répartis en cinq régiments et le nécessaire pour équiper une armée (22 710 uniformes, 30 000 fusils, 60 000 paires de chaussure, 600 barils de poudre, 1 600 caisses de munitions). 15 000 chouans sont au rendez-vous. Mais, à bord du vaisseau-amiral la Pomone, Puisaye, chef de l’expédition et des chouans et qui souhaite débarquer, se heurte à d’Hervilly, commandant des émigrés, qui préfère attendre. Ils débarqueront finalement sur les plages de Carnac.
Aimé Picquet du Boisguy remporte un succès sur les républicains à La Bazouge-du-Désert, au nord-est de Fougères.
Les membres du tribunal révolutionnaire d’Orange sont massacrés à Avignon, et leurs corps jetés dans le Rhône.
Institution à Paris d’une légion de police (garde municipale).
dimanche 28 juin (10 messidor an 3)
En Bretagne, le chef chouan Cadoudal prend Auray, près de Quiberon. Il parvient ainsi à faire la jonction avec les émigrés du comte d’Hervilly, débarqués à Carnac.
lundi 29 juin (11 messidor an 3)
Echec des émigrés devant Vannes défendu par Hoche.
Devant la menace chouanne, les administrateurs et corps constitués quittent Le Faouët pour Lorient.
lundi 29 (11 messidor) ou mardi 30 juin (12 messidor an 3)
Le général républicain Hoche reprend Auray et bloque chouans et émigrés sur la presqu’île de Quiberon ; près de 15 000 personnes sont prises au piège.
mardi 30 juin (12 messidor an 3)
Dans le Morbihan, un millier de soldats commandés par Josnet de Laviolais attaquent le village de Landévant, occupé par 2 500 à 5 000 chouans sous les ordres de Vincent de Tinténiac. Plus au nord-ouest, les chouans, en nombre considérable, entrent dans Le Faouët et se retirent aussitôt.
en juin
Chargé de conduire un renfort à l’armée de Sambre-et-Meuse, le général Vandamme est relevé de son commandement pour liberté de langage et exactions en pays conquis (il sera remis en activité en septembre).
mercredi 1er juillet (13 messidor an 3)
Fin de la bataille de Landévant : les chouans de Tinténiac repoussent l’attaque républicaine.
Tallien est envoyé comme représentant en mission en Bretagne auprès du général Hoche.
jeudi 2 juillet (14 messidor an 3)
Grâce à un renfort de 250 hommes d’une colonne mobile du Finistère, les patriotes réfugiés à Lorient regagnent Le Faouët.
vendredi 3 juillet (15 messidor an 3)
Dans la presqu’île de Quiberon, les blancs du comte d’Hervilly s’emparent du fort des Sans-Culottes, qu’ils rebaptisent aussitôt « fort Penthièvre ».
samedi 4 juillet (16 messidor an 3)
Début des discussions en première lecture à la Convention sur le projet de nouvelle Constitution.
lundi 6 juillet (18 messidor an 3)
Les chouans perdent l’initiative. En face, le général Hoche, à la tête de 13 000 hommes, s’empare de Carnac et boucle Quiberon.
mardi 7 juillet (19 messidor an 3)
A la Convention, l’Américain Thomas Paine défend le principe du suffrage universel que les députés ont décidé d’abandonner dans la prochaine Constitution.
mercredi 8 juillet (20 messidor an 3)
La Convention décrète que tous les ouvriers âgés de 18 à 25 ans, employés dans les manufactures et ateliers de réparation d’armement, dans les aciéries, les forges, fonderies et usines de salpêtre, seront exemptés de réquisition militaire.
jeudi 9 juillet (21 messidor an 3)
La proposition faite par Rouzet devant la Convention d’accorder le droit de vote aux femmes est rejetée par Lanjuinais.
Le pouvoir confirme la vocation du Val-de-Grâce comme hôpital militaire de Paris.
vendredi 10 juillet (22 messidor an 3)
A Paris, Joseph Le Bon est renvoyé devant le tribunal criminel de la Somme.
Dans le nord-est des Côtes-du-Nord (Bretagne), une colonne de 300 chouans pille la mairie de Ploubalay et détruit les archives locales.
nuit du vendredi 10 (22 messidor) au samedi 11 juillet (23 messidor an 3)
Suivant une stratégie de Cadoudal, la flotte émigrée débarque à Sarzeau une colonne de 3 500 hommes pour prendre les bleus à revers. L’opération est un succès et les colonnes s’enfoncent dans les terres. Mais « l’armée rouge » va se perdre dans les campagnes (à cause d’une trahison ?).
samedi 11 juillet (23 messidor an 3)
Combat naval des îles d'Hyères : les Français perdent trois navires.
lundi 12 juillet (24 messidor an 3)
La Convention décide la création d’une armée de l’intérieur avec les forces de la 17e division et de celles de Paris, augmentée de celles des départements de la Somme, de la Seine-Inférieure et de l’Eure. Cette armée sera chargée de veiller à l’approvisionnement de la Paris et au maintien de l’ordre.
mardi 14 juillet (26 messidor an 3)
Un décret de la Convention dispose que les airs et chants civiques (dont la Marseillaise), qui ont contribué au succès de la Révolution, seront exécutés par les corps de musique des gardes nationales et les troupes de ligne. Le comité militaire est chargé de les faire exécuter chaque jour par la garde montant du Palais national.
La Convention autorise le lancement d’un emprunt d’un milliard, à intérêt annuel de 3 %.
mercredi 15 juillet (27 messidor an 3)
Second débarquement de 1 500 hommes à Quiberon, avec Sombreuil à leur tête. Cette division est composée d’éléments disparates, débris de l’armée de Condé passés en Angleterre et de prisonniers républicains prêts à déserter à la première occasion.
Trois frégates anglaises débarquent près de 4 000 chouans sur la côte de Névez (plage de Rospico), entre Concarneau et Lorient. Evitant le bourg, ils se dirigent vers Pont-Aven pour rejoindre Quiberon et lutter contre le général Hoche.
jeudi 16 juillet (28 messidor an 3)
Un des lieutenants de Hoche, Jean Humbert, perce les lignes royalistes, anglaises et chouans de Quiberon : 1 200 émigrés sont tués ; 1 800 regagnent la flotte anglaise (parmi eux, d’Hervilly, blessé).
Trois frégates anglaises débarquent près de 4 000 hommes dans la baie de Rospico, en Névez.
vendredi 17 juillet (29 messidor an 3)
En Espagne, le général Moncey s’empare de Vitoria.
Le chevalier Vincent de Tinténiac est tué au château de Coëtlogon, près de Saint-Brieuc. Le chef chouan avait trente-et-un ans,
samedi 18 juillet (30 messidor an 3)
Suite à la mort de Tinténiac, Cadoudal prend la tête des chouans bretons.
A Evreux, l’imprimeur Chaumont publie la première édition des Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de Vendée du général Turreau.
dimanche 19 juillet (1er thermidor an 3)
L’armée française du général Moncey s’empare Bilbao, repoussant les Espagnols au-delà de l’Ebre.
lundi 20 juillet (2 thermidor an 3)
Dans la presqu’île de Quiberon, Hoche s’empare du fort de Penthièvre. Le général de brigade Pierre-Paul Botta est mortellement blessé dans l’assaut (il décédera le 28 juillet).
nuit du lundi 20 (2 thermidor) au mardi 21 juillet (3 thermidor an 3)
A Quiberon, Hoche conduit l’assaut de ses hommes. Surpris, les royalistes de Sombreuil, après une courte résistance désordonnée, se rendent.
mardi 21 juillet (3 thermidor an 3)
Cadoudal prend Quintin.
mercredi 22 juillet (4 thermidor an 3)
Deuxième traité de Bale, conclu entre la France et l'Espagne qui se retire de la coalition contre la France. Madrid cède la partie orientale de l’île de Saint-Domingue.
Reddition à Quiberon des émigrés survivants sur l’assurance qu’ils auraient la vie sauve : les républicains font 6 232 prisonniers, dont 538 officiers et soldats « émigrés », 492 « Toulonnais », 1 632 soldats bleus recrutés dans les geôles anglaises. Si certains proconsuls parisiens envoyés en mission inclinent à la clément, le procureur général syndic du Morbihan, Boullé, exige l’application de la loi dans toute sa rigueur.
La Convention rétablit la patente.
vendredi 24 juillet (6 thermidor an 3)
Un convoi républicain, défendu par 700 hommes, est attaqué par les 800 chouans de Boisguy près de Landéan (Ille-et-Vilaine). La victoire apporte aux rebelles un important butin (vivres, armes et munitions). Le frère du chef chouan est cependant tué ; dans sa fureur, Aimé du Boisguy tuera de ses mains, à coups de sabre, plusieurs bleus faits prisonniers.
A la Convention, Marie-Joseph Chénier dénonce la Terreur blanche qui ravage Lyon et le midi de la France.
Reprise au théâtre parisien Feydeau de Paméla ou la Vertu récompensée, comédie de François de Neufchâteau qui, en 1793, avait provoqué la fermeture du théâtre de la Nation et l’arrestation de ses acteurs.
samedi 25 juillet (7 thermidor an 3)
La Convention rétablit la contribution mobilière supprimée par les Montagnards.
La Convention transforme l’organisation des Postes et crée une administration des Postes réunissant la poste aux lettres, la poste aux chevaux et les messageries.
dimanche 27 juillet (9 thermidor an 3)
Pour l’anniversaire de la chute de Robespierre, on joue à la fois la Marseillaise et le Réveil du peuple à Paris. Les autorités laissent militaires et Jacobins faire la chasse aux Muscadins.
lundi 28 juillet (10 thermidor an 3)
Le commandant de l’expédition de Quiberon, le marquis de Sombreuil (26 ans), le dernier évêque de Dol, Mgr de Hercé, onze prêtres et trois nobles sont fusillés. La commission militaire mise en place par Tallien gracie habilement les chouans faits prisonniers, mais se montre impitoyable envers les émigrés arrêté s sous l’uniforme anglais : les jours suivants 952 autres émigrés seront fusillés à Auray par ordre de Hoche, au « Champ des Martyrs ».
A la Convention, Aubry propose d’accorder une amnistie aux nombreux soldats que la misère des armées a poussé à la désertion.
en juillet
Réapparition de l’ancien journal-affiche girondin La Sentinelle (qui avait disparu en 1793).
L’écrivain moraliste, sociologue et voyageur français Volney arrive à Philadelphie. Il est sans doute chargé d’une mission officieuse par le Directoire, liée à des projets français en Louisiane.
dimanche 2 août (15 thermidor an 3)
En représailles à l’exécution des émigrés capturés à Quiberon, Charrette réplique en faisant massacrer 300 prisonniers républicains à Belleville.
lundi 3 août (16 thermidor an 3)
Création à l’initiative de Bernard Sarrette du Conservatoire national de musique, qui remplace l’Institut national de musique, l’ancienne Ecole royale de chante et l’Ecole gratuite de musique de la garde nationale. Sarrette, nommé commissaire du gouvernement, est assisté de cinq compositeurs (Gossec, Méhul, Grétry, Le Sueur et Cherubini).
mardi 4 août (17 thermidor an 3)
Le peintre David passe en jugement à Paris. Il est libéré.
mercredi 5 août (18 thermidor an 3)
Les conventionnels suppriment les certificats de civisme.
samedi 8 août (21 thermidor an 3)
Dénoncé à la suite de sa cruauté et de ses rapines, l’homme politique breton Joseph Marie Lequinio est décrété d’arrestation, mais il réussit à s’échapper et à rester caché.
dimanche 9 août (22 thermidor an 3)
La Convention décrète Fouché d’arrestation.
lundi 10 août (23 thermidor an 3)
Le Comité de salut public rejette les propositions d’armistice de l’Autriche.
Le conventionnel Gamon propose une fête nationale pour donner à la France « l’exemple utile d’une réconciliation générale », mais son idée n’est pas retenue.
mardi 11 août (24 thermidor an 3)
Création à Paris d’une administration de police composée de trois membres.
A Paris, les clés de la cathédrale Notre-Dame sont rendues au clergé constitutionnel.
mercredi 12 août (25 thermidor an 3)
La Convention achève la première lecture du projet constitutionnel et rejette le texte proposé par Sieyès.
Bataille de La Ceriseraie : parti de Nantes pour Châteaubriant, un détachement de 300 à 500 républicains (3e bataillon d’Arrasp, qui convoyait de l’argent, des assignats, des armes, des munitions et de la nourriture, est écrasé par les chouans du colonel René Palierne (commandant de la division d’Ancenis), sur le territoire de Saint-Mars-du-Désert, au nord-est de Nantes. Les républicains déplorent entre 220 (sources bleues) et 300 morts (sources blanches) : les prisonniers et blessés ont été fusillés ou massacrés sur place. Le nombre de chouans varie selon les sources : entre 600 et 700 ou entre 4 000 et 5 000.
jeudi 13 août (26 thermidor an 3)
La Convention adopte une clause additionnelle au texte constitutionnel rappelant que les Français ayant abandonné la patrie depuis le 15 juillet 1789, et n’étant pas compris dans les exceptions faites aux lois contre les émigrés, ne pourront jamais rentrer en France.
vendredi 14 août (27 thermidor an 3)
Les compagnons du Soleil massacrent 15 terroristes à Aix-en-Provence.
samedi 15 août (28 thermidor an 3)
La Convention décide de créer une nouvelle unité monétaire, le franc, dont la valeur est quasiment identique à la livre de l’Ancien Régime.
dimanche 16 août (29 thermidor an 3)
La Convention déclare non avenus « tous les jugements rendus révolutionnairement du 10 mars 1793 au 8 nivôse an III contre des personnes actuellement vivantes », refusant ainsi de revenir sur les condamnations à mort prononcées sous la Terreur.
A Blotzheim, dans le Bas-Rhin, le général Pichegru reçoit Fauce-Borel, agent de Louis XVIII et du prince de Condé, qui lui propose de se mettre au service du roi.
Georges Cadoudal (24 ans) est nommé major général des 12 divisions royalistes du Morbihan. Il réorganise l’armée des chouans et poursuit ses actions en Bretagne.
mardi 18 août (1er fructidor an 3)
Exaspérés par le blocus que les chouans exercent autour de leur ville, les Nantais massacrent onze prisonniers.
jeudi 20 août (3 fructidor an 3)
Désireux de perpétuer une majorité républicaine à la tête du pays, les conventionnels décident que les deux tiers des membres des nouveaux Conseils devraient être choisis parmi eux : les espoirs des royalistes de prendre le pouvoir légalement, par une victoire aux élections, sont détruits par ce décret des deux tiers.
L’actrice révolutionnaire Claire Lacombe sort de prison.
samedi 22 août (5 fructidor an 3)
La Convention adopte la Constitution de l'an III (suffrage censitaire) en même temps que le décret des Deux-Tiers et décide de les soumettre à la ratification populaire par référendum.
Afin de réduire l’influence jacobine, la Convention déclare inéligibles les 68 députés décrétés d’arrestation ou d’accusation depuis le 9 Thermidor.
Création d'un Institut National des Sciences et des Arts.
La Convention débaptise le département de Paris qui devient celui de la Seine.
dimanche 23 août (6 fructidor an 3)
Sur le rapport de Mailhe, la Convention dissout les sociétés populaires qui existaient encore.
La Convention préfère Montbrison à Saint-Etienne comme chef-lieu du département de la Loire.
jeudi 27 août (10 fructidor an 3)
Guerre de Vendée : le bataillon de Gironde est détruit par les troupes de Jambe d’Argent, Scépeaux ou Charette.
A Toulouse, le muséum du Midi de la République ouvre ses portes au public.
vendredi 28 août (11 fructidor an 3)
Troisième traité de Bâle.
samedi 29 août (12 fructidor an 3)
Le baron de Staël signe au nom de la Suède un traité de paix avec la France.
dimanche 30 août (13 fructidor an 3)
Le bourreau de Paris Charles Henri Sanson (55 ans, exécuteur de Louis XVI, des girondins, de Danton, de Robespierre...) doit renoncer à ses fonctions. Son fils Henri (28 ans) lui succède.
lundi 31 août (14 fructidor an 3)
Bien que l’annexion des Pays-Bas autrichiens [Belgique] n’ait pas été décidée, le Comité de salut public approuve le découpage du pays en neuf départements.
Décès à Londres du compositeur et maître d’échecs Françoise André Philidor.
mardi 1er septembre (15 fructidor an 3)
La Convention décide de redonner le droit de vote dans les sections aux anciens partisans des terroristes afin de contrebalancer l’influence des royalistes, qui feront tout pour ne pas appliquer cette mesure.
Obéissant au décret du 23 août, la société populaire de Rodez, déjà désertée par la plupart de ses membres, ferme ses portes.
mercredi 2 septembre (16 fructidor an 3)
Combat naval au large des côtes du Trégor (nord de la Bretagne) entre la frégate anglaise Diamant et la corvette française L’Assemblée nationale, qui sombre sur les rochers de Pen-an-Guezec, à Pleubian, en tentant de se réfugier dans l’estuaire du Jaudy.
vendredi 4 septembre (18 fructidor an 3)
Grâce à l’intervention de Mme de Staël, la Convention raye Talleyrand de la liste des émigrés.
samedi 5 septembre (19 fructidor an 3)
La Convention décide de rendre à leurs héritiers les biens des prêtres réfractaires qui n’auraient pas été vendus.
dimanche 6 septembre (20 fructidor an 3)
L’armée de Sambre-et-Meuse du général Lefebvre franchit le Rhin à Eichelkamp et repousse les Autrichiens au-delà de Düsseldorf.
A Paris, la section Le Peletier, dominée par les royalistes, vote un Acte de garantie plaçant tous les citoyens sous la sauvegarde des sections.
lundi 7 septembre (21 fructidor an 3)
A Paris, la section Le Peletier propose la formation d’un Comité central des sections, que la Convention interdit immédiatement.
mardi 8 septembre (22 fructidor an 3)
Bataille de Düsseldorf (Allemagne).
mercredi 9 septembre (23 fructidor an 3)
En Franche-Comté, la foule protège des déserteurs contre l’action des gendarmes à Blamont.
jeudi 10 septembre (24 fructidor an 3)
Quatorze sections parisiennes ont adhéré à la proposition de la section Le Pelletier.
A Paris, Gracchus Babeuf est transféré à la prison du Plessis, où il rencontre d’autres opposants au régime, tels Philippe Buonarroti et William Bodson (ils formeront les cadres de la future conjuration des Egaux).
vendredi 11 septembre (25 fructidor an 3)
Le comte Frotté, alias Blondel, un des chefs de la chouannerie normande, s'empare de Saint-James, au sud d'Avranches.
dimanche 13 septembre (27 fructidor an 3)
Une insurrection royaliste éclate à Châteauneuf-en-Thymerais (elle s’étendra jusqu’à Dreux). Les rebelles envoient des émissaires à Paris pour obtenir le soutien des sections royalistes.
lundi 14 septembre (28 fructidor an 3)
Le commandant Richery quitte Toulon avec six vaisseaux et trois frégates pour aller ruiner les établissements anglais d'Amérique.
mardi 15 septembre (29 fructidor an 3)
La section Le Peletier décide d’envoyer une adresse à toutes les communes afin qu’elles se mobilisent contre la Convention.
Le général Moncey est nommé commandant de la 11e division militaire à Bayonne.
mercredi 16 septembre (30 fructidor an 3)
Prise d’Altenkirchen par les Français ; le jeune officier Michel Ney (futur maréchal de France) s’y distingue.
dimanche 20 septembre (4e jour complémentaire an 3)
Circonvenu par l’argent autrichien, le général Pichegru préfère s’emparer de Mannheim plutôt que de se joindre à Jourdan, compromettant ainsi le déroulement de la campagne française en Allemagne.
mardi 22 septembre (6e jour complémentaire an 3)
L'amiral anglais Hotham, au mouillage de San Fiorenjo, apprend le départ de Richery.
mercredi 23 septembre (1er vendémiaire an 4)
Proclamation des résultats du référendum sur la nouvelle Constitution : 1 057 390 voix contre 49 978.
La Convention supprime la Commission des armes et poudres. Par ailleurs, elle renvoie au 12 octobre le début des opérations de vote dans les assemblées électorales.
jeudi 24 septembre (2 vendémiaire an 4)
Un nouveau serment est exigé des prêtres.
vendredi 25 septembre (3 vendémiaire an 4)
Charette, qui a réussi à rassembler 8 000 à 9 000 hommes, est écrasé par les républicains à Saint-Cyr.
samedi 26 septembre (4 vendémiaire an 4)
Combat de Schwalbach [en Sarre].
dimanche 27 septembre (5 vendémiaire an 4)
Devant l’activité de plus en plus virulente des sections devenues royalistes, quelques sections des faubourgs de Paris se présentent à la barre de la Convention pour l’assurer de leur soutien. Cinq d’entre elles se feront remarquer par leur fidélité : celles des Quinze-Vingt, de Popincourt, de Montreuil, des Thermes et des Gardes-Françaises.
lundi 28 septembre (6 vendémiaire an 4)
A la suite d’une altercation avec des soldats, la garde nationale d’Avignon, en grande partie royaliste, se soulève et oblige le représentant Boursault et la garnison à quitter la ville.
mardi 29 septembre (7 vendémiaire an 4)
Le général Scherer, commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales, passe à l’armée d’Italie.
mercredi 30 septembre (8 vendémiaire an 4)
Les Britannique s’emparent de l’île d’Yeu, au large de la Vendée.
En Vendée, le général Grovely disperse les troupes de Charrette qui est contraint d’évacuer Belleville.
jeudi 1er octobre (9 vendémiaire an 4)
Décret de la Convention nationale proclamant l’annexion par la France des Pays-Bas autrichiens et de la principauté ecclésiastique de Liège [Belgique], suite à l’intervention de Carnot et Merlin de Douai : formation de neuf départements français. Liège sera le chef-lieu du département de l'Ourthe.
A la nouvelle de la défaite des rebelles royalises à Nonancourt (Eure), la section Le Peletier appelle à protester contre la répression.
vendredi 2 octobre (10 vendémiaire an 4)
Loi rétablissant les six ministères supprimés en avril 1794 : les Affaires étrangères deviennent les Relations extérieures et les Contributions et Revenus publics reprennent le nom de Finances (un ministère confié à Guillaume-Charles Faipoult). La Convention adopte par ailleurs définitivement le principe de la responsabilité pénale des ministres.
samedi 3 octobre (11 vendémiaire an 4)
Le représentant Boursault, à la tête de 11 000 hommes, réoccupe Avignon, qui est placée en état de siège. La garde nationale et la municipalité sont dissoutes.
Sept sections parisiennes répondant à l’appel des royalistes de la section Le Peletier entrent à leur tour en rébellion.
Signe des temps, le compositeur Gossec fait exécuter un hymne élégiaque, Aux mânes de la Gironde.
dimanche 4 octobre (12 vendémiaire an 4)
La Convention révoque le décret désarmant les anciens « terroristes » et forme trois bataillons de sans-culottes tirés et prisons et appelés « les patriotes de 1789 ».
lundi 5 octobre (13 vendémiaire an 4)
Journée du 13 Vendémiaire an 4 marquée par le soulèvement des Sections royalistes et modérées (30 sur 48, dont Le Peletier et la butte des Moulins) et d’une partie de la garde nationale commandée par le général Danican, contre le décret par lequel la Convention voulait conserver les deux tiers de ses membres dans la nouvelle assemblée. Le général Menou, puis, après les faiblesses de celui-ci, Bonaparte, sous les ordres de Barras (commandant des forces de l'Intérieur), mitraille les insurgés devant l'église Saint-Roch et écrase le mouvement. Bonaparte est nommé général de division par Barras. L’officier Murat s’empare avec une rare audace d’une quarantaine de canons. La répression sera bénigne : seul Lafont, chef des sectionnaires de Le Peletier, est capturé, condamné à mort et exécuté. La garde nationale sera désarmée.
Le contre-amiral anglais Robert Mann part à la poursuite de Richery.
mercredi 7 octobre (15 vendémiaire an 4)
A 150 miles à l'ouest du Cap Saint-Vincent (Espagne), Richery chasse un convoi anglais de 32 voiles ; les quatre vaisseaux et les deux frégates chargés de la protection se sauvent. La division française s'empare de trente navires de commerce et retourne sur Cadix.
Première représentation à Nantes, au Théâtre de la République, d’Othello, tragédie de Jean-François Dulcis, traducteur de Shakespeare.
jeudi 8 octobre (16 vendémiaire an 4)
La Convention réhabilite Rabaut Saint-Etienne et décide que ses écrits seront imprimés aux frais de la République et distribués à tous les membres de la représentation nationale.
samedi 10 octobre (18 vendémiaire an 4)
Suppression des 48 sections parisiennes (avec leurs assemblées), lieux d’agitation permanente, remplacées par douze arrondissement (avec des conseils municipaux).
dimanche 11 octobre (19 vendémiaire an 4)
Nouvelle organisation municipale de Marseille. La ville est coupée en trois.
jeudi 15 octobre (23 vendémiaire an 4)
Charrette, à la tête de 15 000 hommes, attend vainement le comte d’Artois.
vendredi 16 octobre (24 vendémiaire an 4)
Le bourreau d’Arras, Joseph Le Bon, a été guillotiné à Amiens. Cet ancien oratorien et ancien robespierriste avait été condamné à mort le 11.
En reconnaissance de ses services pendant les journées de Vendémiaire, Napoléon Bonaparte est fait général de division.
samedi 17 octobre (25 vendémiaire an 4)
La notification officielle de la cession de toute l’île de Saint-Domingue à la France sème la consternation au sein de la population espagnole de l’île.
dimanche 18 octobre (26 vendémiaire an 4)
Libération de Gracchus Babeuf.
mercredi 21 octobre (29 vendémiaire an 4)
Elections aux nouvelles assemblées : très forte poussée des royalistes.
jeudi 22 octobre (30 vendémiaire an 4)
La Convention nomme un comité formé de Tallien, Dubois-Crancé, Florent-Guyot, Prieur de la Marne et Pons de Verdun, qui sera chargé de prendre les mesures de salut public qui s’imposent face aux menées insurrectionnelles royalistes.
vendredi 23 octobre (1er brumaire an 4)
Devant les accusations de Thibaudeau, chef de file des républicains modérés à la Convention, qui le soupçonne de fomenter un coup d’Etat, Tallien renonce à ses projets.
dimanche 25 octobre (3 brumaire an 4)
La Convention vote un décret interdisant l’éligibilité et l’entrée dans la fonction publique des émigrés et de leurs parents.
Vote de la loi Daunou, qui réorganise l’ensemble de l’instruction publique.
Institution de sept fêtes nationales : de la Fondation de la République, de la Jeunesse, des Epoux, de la Reconnaissance, de l’Agriculture, de la Liberté, de la Vieillesse.
Création de l’Inscription maritime. Tout Français âgé de 18 à 50 ans et pratiquant la pêche ou la navigation sera répertorié et dès lors susceptible d’être réquisitionné.
Une loi organise l'Institut National des Sciences et des Arts.
A Paris, la place de la Révolution est rebaptisée place de la Concorde.
lundi 26 octobre (4 brumaire an 4)
La Convention se sépare. Avant de se quitter, les conventionnels ont voté une amnistie générale « pour les faits proprement relatifs à la Révolution » (dont bénéficie David). En sont exclus les émigrés, les déportés, les accusés de Vendémiaires ainsi que les faussaires.
Convention supprimant la peine capitale « à dater du jour de la publication de la paix générale ».
samedi 31 octobre (9 brumaire an 4)
Les Cinq-Cents élisent Reubell, La Révellière-Lépeaux, Barras, Letourneur de la Manche et Sieyès au Directoire exécutif.
Retour de Fréron à Marseille (d’octobre 1793 à février 1794, il avait appliqué avec zèle la Terreur dans la ville).
en octobre
Le général Marceau bat les Autrichiens à Neuwied.
Fin de la loi des suspects (instauré en septembre 1793).
Fréron est envoyé en mission dans le Midi pour réprimer la Terreur blanche.
dimanche 1er novembre (10 brumaire an 4)
Instauration du Directoire avec cinq directeurs : Jean-François Reubell, Paul (vicomte de) Barras, Louis-Marie (de) La Revellière-Lepeaux, Louis-François Letourneur et Sieyès (qui va refuser le poste).
A Paris, Mme de Genlis fait paraître les Chevaliers du cygne ou la Cour de Charlemagne, conte historique et moral inspiré par les romans noirs à la mode en Angleterre.
lundi 2 novembre (11 brumaire an 4)
Première réunion du Directoire.
Le chef de brigade Philippe Antoine Jacob de Cordemoy est nommé gouverneur de l’île de la Réunion, en remplacement de Pierre Alexandre Roubaud.
mardi 3 novembre (12 brumaire an 4)
Le Directoire constitue avec difficulté un premier ministère : Aubert-Dubayet est nommé ministre de la Guerre.
Les Autrichiens libèrent le général Beurnonville et les quatre membres de la Convention chargés d’arrêter Dumouriez en 1793, mais livrés par ce dernier aux Autrichiens. Les cinq hommes sont échangés contre la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI.
mercredi 4 novembre (13 brumaire an 4)
Le Directoire exécutif s'installe au palais du Luxembourg.
Le contre-amiral Truguet est nommé ministre de la Marine.
La Convention les ayant inclus dans l’amnistie générale, les officiers traduits devant le Tribunal révolutionnaire pour excès commis en Vendée sont libérés, à l’exception du général Turreau qui réclame un jugement.
jeudi 5 novembre (14 brumaire an 4)
Sur proposition des Cinq-Cents, les Anciens élisent Carnot au Directoire en remplacement de Sieyès.
Le Directoire exécutif adresse une proclamation « mesurée » au peuple français, lui demandant soutien et compréhension.
vendredi 6 novembre (15 brumaire an 4)
Gracchus Babeuf inaugure sa toute récente liberté en relançant la publication du Tribun du peuple.
Envoyé par la Convention au mois d’octobre, Fréron arrive à Marseille où il est chargé d’arrêter les massacreurs royalistes. Il décide de destituer la municipalité et d’épurer les autorités départementales.
dimanche 8 novembre (17 brumaire an 4)
Sur l’île de France [aujourd’hui île Maurice], le sans-culotte Michel Littré, étroitement surveillé depuis le mois d’août par l’Assemblée coloniale, est arrêté avec plusieurs autres membres de la Chaumière, le club jacobin local.
mardi 10 novembre (19 brumaire an 4)
Combat de Bad Kreuznach [Rhénanie-Palatinat].
Représentant en mission à Lyon, Poullay-Grandprey fait rouvrir la Bourse du palais Saint-Pierre.
samedi 14 novembre (23 brumaire an 4)
A paris, les boulangeries de la place du Jardin-Egalité sont pillées par le peuple.
dimanche 15 novembre (24 brumaire an 4)
La hausse des prix amène les ouvriers des fabriques d’étamine du Mans à réclamer une augmentation de salaire afin de pouvoir vivre sans secours.
mercredi 18 novembre (27 brumaire an 4)
Le comte d'Artois, futur Charles X, évacue l'île d'Yeu. Abandonnant tout espoir de reconquête militaire de la France, il retourne en Angleterre.
En Allemagne, le général Pichegru décide de se replier sur Landau, abandonnant ainsi la garnison de Mannheim.
Grâce au général Jean-Baptiste Jourdan, Jan Henryk Dabrowski obtient du Directoire la formation de la première légion polonaise au sein de l’armée française.
vendredi 20 novembre (29 brumaire an 4)
La Révellière-Lepeaux dresse la liste des quarante-huit premiers membres de l’Institut de France.
samedi 21 novembre (30 brumaire an 4)
Libéralisation de l’économie : le Directoire abroge les sociétés par action et les compagnies commerciales.
Capitulation de la garnison française de Mannheim devant les Autrichiens de Wurmser.
dimanche 22 novembre (1er frimaire an 4)
Afin de résoudre le problème des désertions massives dans l’armée, le Directoire crée le poste d’agent militaire « pour lequel il choisira plus particulièrement des Montagnards ».
Le violoniste Pierre Gaviniès se voit confier la classe de violon au Conservatoire de Paris. Pour le piano-forte, c’est le compositeur et virtuose Louis Adam qui est choisi.
lundi 23 novembre (2 frimaire an 4)
La découverte d’un cadavre dans une auberge de Valenciennes ranime la peur des bandes de « chauffeurs » qui, dans de nombreuses régions, attaquent les habitations isolées.
du lundi 23 (2 frimaire) au mardi 24 novembre (3 frimaire an 4)
A Loano, en Italie, les généraux français Masséna et Schérer battent les Autrichiens et conquièrent la Riviera jusqu'à Savone.
mercredi 25 novembre (4 frimaire an 4)
Les Autrichiens sont repoussés au-delà des Apennins en Italie.
Les grèves se multiplient dans les ateliers parisiens pour obtenir des augmentations salariales.
samedi 28 novembre (7 frimaire an 4)
Hoche s’empare du camp de Charette en Vendée.
lundi 30 novembre (9 frimaire an 4)
A Paris, Babeuf fait paraître dans le Tribun du peuple le Manifeste des plébéiens, qui propose de mettre en pratique un communisme utopique.
L’Assemblée coloniale de l’île de France décide d’expulser les sans-culottes qui sont embarqués sur un navire à destination de la France.
en novembre
Fondation du Club du Panthéon, se tenant dans l'ancienne abbaye Sainte-Geneviève (actuel lycée Henri IV) et rassemblant un millier d'anciens jacobins (Amar, Darthé, etc.).
Création d’une Ecole centrale à Angoulême.
jeudi 3 décembre (12 frimaire an 4)
Pour faire face à l’agitation républicaine, le Directoire crée deux services destinés à surveiller l’opinion : un bureau d’examen de papiers publics, dirigé par Lemoine, et un bureau particulier de surveillance de Paris - sorte de police secrète destinée à contrôler la police officielle -, confié à Leblanc.
dimanche 6 décembre (15 frimaire an 4)
Les rapports de police signalent la recomposition d’une opposition de gauche, au sein du club du Panthéon, qui regroupe plus de 2 000 membres. De même, d’anciens robespierristes et Montagnards se regroupent autour d’Amar.
Création d’un bureau central destiné à la surveillance et à la répression des mœurs.
David et Wien sont nommés à l’Institut.
lundi 7 décembre (16 frimaire an 4)
Henri-Jacques-Guillaume Clarke est promu général de division.
vendredi 11 décembre (20 frimaire an 4)
Fermeture de la Bourse de Paris.
samedi 12 décembre (21 frimaire an 4)
Echec d’une rencontre en Bretagne entre le général Hoche et les chefs vendéens Sapinaud, Bévrier et Stofflet.
jeudi 17 décembre (26 frimaire an 4)
La flotte anglaise quitte l’île d’Yeu, en Vendée.
samedi 19 décembre (28 frimaire an 4)
Cadoudal prend Sarzeau (Morbihan).
Jugé à Paris par une commission militaire présidée par le général Berruyer, le général Turreau est acquitté « comme ayant dignement accompli ses fonctions ».
dimanche 20 décembre (29 frimaire an 4)
Au cours d'une cérémonie officielle, les restes de Christophe Colomb, inhumés dans le territoire de Saint-Domingue cédé par l’Espagne à la France, sont transférés depuis le navire français La Découverte sur le vaisseau espagnol San Lorenzo afin d'y être transportés à La Havane.
samedi 26 décembre (5 nivôse an 4)
Echange organisé à Richen, près de Bâle, de Madame Royale, fille de Louis XVI et nièce de l’empereur d’Autriche, contre le ministre et général Beurnonville et des conventionnels (Bancal des Issarts, Armand Camus, Lamarque, Quinette, Drouet, Maret, Sémonville) livrés par Dumouriez à l'Autriche en 1793.
Le général Hoche, nommé au commandement de l’armée des côtes de l’Océan, est désormais officiellement commandant de toutes les armées de l’Ouest.
lundi 28 décembre (7 nivôse an 4)
Vaincu lors du combat des Trois-Moulins, Charrette décide de se retirer dans les bois de Belleville.
jeudi 31 décembre (10 nivôse an 4)
Deux théâtres seulement ont été créés cette année à Paris : le deuxième théâtre de l’Emulation et le Théâtre Français de la rue Feydeau.
en décembre
Carnot organise trois armées : Rhin-Moselle pour Pichegru (puis Moreau), Sambre-et-Meuse pour Jourdan (puis Hoche) et Italie pour Bonaparte.
Grèves ouvrières à Paris.