début janvier
Dans le sud de l'Italie, le général Macdonald pénètre dans Tarente.
vendredi 2 janvier (12 nivôse an 9)
L’Autriche reprend les négociations de paix à Lunéville.
samedi 3 janvier (13 nivôse an 9)
Le général Brune s’empare de Vérone et force la ligne de l’Adige.
dimanche 4 janvier (14 nivôse an 9)
Le général Moncey bat les Autrichiens à Ala, dans le nord-est de l’Italie.
lundi 5 janvier (15 nivôse an 9)
Sénatus-consulte qui ordonne la déportation de 130 députés jacobins aux îles Seychelles.
vendredi 9 janvier (19 nivôse an 9)
Après trois jours de débats et malgré le manque de preuves, quatre membres de la « Conspiration des poignards » (10 octobre 1800) sont condamnés à mort à onze heures du soir : l’adjudant corse Joseph Aréna, Dominique Demerville (ancien secrétaire de Barère), le sculpteur romain Giuseppe Ceracchi et le peintre François Topino-Lebrun (ancien élève de David).
dimanche 11 janvier (21 nivôse an 9)
Le chimiste jacobin Chevalier est exécuté ; il est soupçonné de liens avec l’attentat de la rue Saint-Nicaise, commis un mois et demi après son arrestation… par des royalistes.
Décès à Wolfenbüttel, en Allemagne, du maréchal de France et marquis de Castries, soixante-quatorze ans. Il avait rejoint l’armée des émigrés.
mercredi 14 janvier (24 nivôse an 9)
Le tsar Paul Ier demande à Louis XVIII, prétendant au trône de France, de quitter Mitau [aujourd’hui Jelgava, Lettonie] pour Kiel, en Allemagne, et lui retire sa pension.
jeudi 15 janvier (25 nivôse an 9)
Le Français Brune signe l’armistice de Trévise avec les Autrichiens, qui se retirent derrière le Tagliamento.
dimanche 18 janvier (28 nivôse an 9)
Le chouan Jean-François Carbon (dit « le Petit-François »), l’un des auteurs de l’attentat contre le premier consul le 24 décembre, est arrêté alors qu’il se cachait chez une ancienne supérieure de couvent. Sous la torture, il révèle le nom de ses complices, Pierre Saint Réjeant et le chevalier de Limoëlan, chef du complot de la rue Saint-Nicaise.
mardi 20 janvier (30 nivôse an 9)
Le tsar Paul Ier propose une alliance à Bonaparte.
Washington change d’attitude vis-à-vis d’Haïti : affirmant désapprouver le régime de Toussaint-Louverture, le président Jefferson a fait savoir à l’ambassadeur français Louis-André Pichon que les Etats-Unis ne s’opposeront pas à une tentative de reconquête de l’île par les Français. La nouvelle sera accueillie avec joie à Paris.
Création à l’Opéra-Comique de Paris du Grand Deuil, opéra bouffe en un acte d’Henri Montan Berton.
mercredi 21 janvier (1er pluvôse an 9)
Napoléon Bonaparte nomme le scientifique et industriel Jean-Antoine-Claude Chaptal de Chanteloup comme ministre de l’Intérieur.
En Egypte, le général Menou décide d'entreprendre de véritables fouilles archéologiques à Giza et Saqqara.
Le fidèle lieutenant de Cadoudal, Mercier, est abattu.
jeudi 22 janvier (2 pluviôse an 9)
Condamné à mort, le peintre François Topino-Lebrun fait publier un long texte dans lequel il réfute les accusations portées contre lui.
vendredi 23 janvier (3 pluviôse an 9)
Arrestation à Quimper de Charles Le Cat, alias « la Volonté », le jeune chef des chouans ayant assassiné l’évêque Audrein en novembre dernier.
lundi 26 janvier (6 pluviôse an 9)
Le médecin Marie Bichat, trente-et-un ans, est nommé « médecin expectant du Grand Hospice de l’Humanité » (Hôtel-Dieu).
mardi 27 janvier (7 pluviôse an 9)
Loi judiciaire du 7 pluviôse an IX instituant le secret de l’instruction.
Arrestation de Saint-Régeant.
jeudi 29 janvier (9 pluviôse an 9)
La France et l’Espagne ont adressé un ultimatum au Portugal : Paris et Madrid exigent que Lisbonne rompe ses liens avec l’Angleterre.
vendredi 30 janvier (10 pluviôse an 9)
Les quatre condamnés à mort de la « Conspiration des poignards » (Joseph Aréna, Dominique Demerville, Giuseppe Ceracchi et François Topino-Lebrun) sont guillotinés à Paris.
lundi 2 février (13 pluviôse an 9)
L’ancien père jésuite Jean-Baptiste Bourdier-Delpuits réunit à Paris la Congrégation (de la Sainte-Vierge), organisation charitable constituée d’ecclésiastiques et de laïcs (dissoute en 1809 car trop liée à Rome).
vendredi 6 février (17 pluviôse an 9)
Murat subjugue l’Italie centrale et obtient des Napolitains l’armistice de Foligno.
samedi 7 février (18 pluviôse an 9)
Loi du 18 pluviôse an IX créant des tribunaux spéciaux dans trente-deux départements troublés. Pendant le vote de ces lois, apparaît une rupture entre Bonaparte et les Brumairiens, déçus de se voir écartés du pouvoir.
Mort de Claude Périer, l'organisateur de l'assemblée de Vizille en 1788, un des plus riches manufacturiers de France.
dimanche 8 février (19 pluviôse an 9)
Démission du Premier ministre britannique Pitt, francophobe.
lundi 9 février (20 pluviôse an 9)
Traité de paix conclu entre la France et l’Autriche à Lunéville. Ratifiant le traité de Campoformio (octobre 1797), il confirme la cession des Pays-Bas autrichiens (Belgique) et de la rive gauche du Rhin à la France. Le droit d'intervenir dans les affaires allemandes, où le rôle de l’empereur est réduit, lui est consenti. Le motif est de dédommager les princes des pertes subies par eux en 1790. La France étend sa sphère d'influence au nord et au centre de l’Italie où la République Cisalpine, satellite de la France, s’agrandit. L’Autriche ne conserve que la Vénétie en Italie.
mardi 10 février (21 pluviôse an 9)
Le frère de Cadoudal, Julien, est abattu.
mercredi 18 février (29 pluviôse an 9)
Les Etats-Unis ratifient la convention franco-américaine (traité de Mortefontaine) mettant fin à la « quasi guerre » entre Paris et Washington.
vendredi 20 février (1er ventôse an 9)
Tentative infructueuse pour entraîner le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III dans une alliance avec la France contre l'Angleterre.
samedi 21 février (2 ventôse an 9)
Alors que la crise financière et économique frappe l'Angleterre gênée par le blocus des Neutres, le secrétaire au Foreign Office, Hawkesbury, propose à la France d'ouvrir des négociations.
dimanche 22 février (3 ventôse an 9)
En application des clauses secrètes du traité de San Ildefonso, l’Espagne restitue à la France la partie occidentale de la Louisiane.
lundi 23 février (4 ventôse an 9)
Le gouvernement met à la disposition des hospices qui reçoivent les malades pauvres, les vieillards sans ressources et les enfants abandonnés, des domaines nationaux et l'argent des octrois. Les hôpitaux fonctionneront peu à peu avec un budget en équilibre.
vendredi 27 février (8 ventôse an 9)
Création à Paris de l’opéra Flaminius à Corinthe, de Roldolphe Kreutzer.
dimanche 1er mars (10 ventôse an 9)
La flotte britannique de l’amiral Keith (forte de 175 navires) arrive dans la rade d’Aboukir, au nord-est d’Alexandrie. Mais les mauvaises conditions météorologiques entraînent un retard du débarquement des troupes du général Abercromby sur le sol égyptien. De plus, de nombreux hommes sont affectés par des maladies diverses.
vendredi 6 mars (15 ventôse an 9)
La flotte britannique débarque sur une plage proche d’Aboukir 5 000 hommes sous le commandement du général Ralph Abercromby.
Le tsar Paul Ier délègue à Paris Kolytchev pour négocier un traité d'alliance franco-russe.
Descente de police dans les bureaux de l’imprimeur du marquis de Sade. Celui-ci, âgé de 60 ans, est arrêté. Il est soupçonné d’être l’auteur en 1791 de Justine ou les Malheurs de la vertu, l’ouvrage « le plus affreusement obscène qui ait paru en ce genre ». Sade est interné, sans jugement et de façon totalement arbitraire, à Sainte-Pélagie.
dimanche 8 mars (17 ventôse an 9)
Bataille d’Aboukir : vaincue par les troupes britanniques du général Abercromby, l’armée française du général Louis Friant, forte de 2 000 hommes, est contrainte de se retirer vers Alexandrie, abandonnant le fort d’Aboukir et sa garnison de 150 soldats. Les Français déplorent 300 morts ou blessés, les vainqueurs 102 tués, 515 blessés et 15 disparus.
jeudi 12 mars (21 ventôse an 9)
Des renforts français parviennent dans la région d’Alexandrie sous les ordres des généraux Lanusse et Bron. A Aboukir, les forces britanniques se mettent en route en direction d’Alexandrie.
A Rome, réunion de la congrégation chargée d’examiner le projet du Concordat.
vendredi 13 mars (22 ventôse an 9)
Bataille de Mandora (Egypte) : les 4 470 soldats du général Lanusse remportent près d’Alexandrie une victoire tactique sur les 12 000 Britanniques d’Abercromby. Ces derniers ont perdu près de 1 200 hommes (156 tués, 1 081 blessés et un disparu). Malgré ce succès, les Français doivent se replier.
samedi 14 mars (23 ventôse an 9)
Inauguration de la place Marengo à Saint-Etienne.
dimanche 15 mars (24 ventôse an 9)
En Egypte, l’armée française du général Menou arrive à Damanhour, où elle est rejointe par les troupes des généraux Reynier et Rampon.
mercredi 18 mars (27 ventôse an 9)
Paix de Florence mettant fin à la guerre entre Naples et la France : le royaume des Deux-Siciles interdit l'entrée de ses ports aux navires anglais. Les Français occupent Tarente, Otrante et Brindisi.
Loi autorisant la Chambre parisienne à établir un règlement des commissaires-priseurs (rédigé en décembre).
jeudi 19 mars (28 ventôse an 9)
Réorganisation des Bourses de valeur et rétablissement des fonctions d'agent de change et de courtier de commence.
La garnison française du fort d’Aboukir (150 soldats) doit capituler devant les Britanniques.
vendredi 20 mars (29 ventôse an 9)
Les troupes françaises du général Menou atteignent Alexandrie.
samedi 21 mars (30 ventôse an 9)
Bonaparte signe avec l’Espagne le traité d’Aranjuez. Les Espagnols s’engagent à faire la guerre au Portugal allié de l’Angleterre. Les clauses du traité de San-Ildefonse sont confirmées et le duc de Parme Louis de Bourbon (gendre de Charles IV) renonce à son duché, au profit de la France, contre l’île d’Elbe et la Toscane (roi d’Etrurie) et ferme ses ports aux Anglais.
Dans le nord de l’Egypte, les forces françaises du général Menou (8 330 fantassins, 1 380 cavaliers et 46 canons) sont battues par le corps expéditionnaire britannique du général Abercromby (16 000 soldats, 200 cavaliers, 2 000 marins et 42 canons) à la bataille de Canope, près d’Alexandrie. Mal dirigés, les Français ont combattu dans le désordre. Ils ont perdu 2 500 hommes (tués, blessés ou disparus ; plusieurs généraux sont tombés), tandis que les Anglais ne déplorent que 243 morts, 1 193 blessés (dont Abercromby, grièvement touché) et 32 prisonniers. Menou bat en retraite vers Alexandrie. Avec cette défaite, la perte de l'Egypte par la France est pratiquement consommée.
Loi de finance du 30 ventôse an IX, réduisant la dette publique ; les bons donnés aux créanciers de l’Etat sont repris et convertis en rente 5 % payés en numéraire.
nuit du samedi 21 (30 ventôse) au dimanche 22 mars (1er germinal an 9)
Grièvement touché à la bataille de Canope, le général de division François Lanusse succombe à ses blessures. Le chirurgien Larrey avait du l’amputer de la jambe droite. Il avait vingt-huit ans.
mardi 24 mars (3 germinal an 9)
Assassinat du tsar Paul Ier : la noblesse russe ne le lui pardonnait pas d'avoir traité avec Bonaparte. Alexandre Ier, possible complice des meurtriers de son père, lui succède.
samedi 28 mars (7 germinal an 9)
Signature du traité de paix de Florence mettant fin au conflit opposant le Royaume de Naples à la France : Naples abandonne ses droits sur l’île d’Elbe (qui devient entièrement française), la principauté de Piombino et l’Etat des Présides (rétrocédés au royaume d’Etrurie), octroie des privilèges commerciaux à la France et s’engage à fermer ses ports aux navires britanniques. Des garnisons françaises pourront être établies à Brindisi, Otrante et Pescara.
dimanche 29 mars (8 germinal an 9)
De retour en France après un an et demi de prison russe, le général Pérignon est admis au Sénat.
mardi 31 mars (10 germinal an 9)
Une armée turque arrive à El-Arich, à l’est de Port-Saïd, pour prêter main forte aux Anglais contre les Français en Egypte.
jeudi 2 avril (12 germinal an 9)
La flotte anglaise bombarde Copenhague pour briser la ligue des Neutres. Le Danemark apeuré abandonne la neutralité. Les négociations franco-anglaises tournent court.
dimanche 5 avril (15 germinal an 9)
Dimanche de Pâques.
lundi 6 avril (16 germinal an 9)
Les comploteurs de l'attentat de la rue Saint-Nicaise en décembre 1800, les Chouans Carbon et Saint-Réjeant sont condamnés à mort. Le chef du complot, le chevalier de Limoëlan, y échappe.
Le ministre plénipotentiaire français, Cacault, arrive à Rome.
jeudi 9 avril (19 germinal an 9)
Le ministre de l'Intérieur Chaptal édicte une circulaire ordonnant une collecte, à tous les échelons administratifs, de données sur la population. Il veut comparer la situation de 1801 à celle de 1789.
samedi 11 avril (21 germinal an 9)
Décès à Berlin du journaliste et écrivain contre-révolutionnaire Antoine Rivarol, à l’âge de quarante-huit ans.
dimanche 12 avril (22 germinal an 9)
Le vicomte de Châteaubriant, rentré depuis peu d'émigration, publie Atala. C'est une partie d'un ouvrage, le Génie du christianisme, qui est une apologie de la religion chrétienne. Le livre est un succès retentissant. Il vient à point nommé pour soutenir la politique de rapprochement avec Rome.
lundi 13 avril (23 germinal an 9)
Après une belle campagne menée dans l’océan Indien, la Confiance du corsaire Robert Surcouf arrive à Bordeaux, les cales pleines d’une riche cargaison.
samedi 18 avril (28 germinal an 9)
Bonaparte confie à son frère Lucien qu'il désire obtenir une entente avec Rome car, dit-il, il ne connaît pas de « meilleurs alliés que les gens qui dirigent les consciences au nom de Dieu ».
dimanche 19 avril (29 germinal an 9)
En Egypte, les Anglo-Turcs prennent Rosette.
lundi 20 avril (30 germinal an 9)
Carbon et Saint-Réjeant, vêtus de la chemise rouge des parricides, sont guillotinés à Paris, en place de Grève, devant une foule nombreuse.
Jérôme Bonaparte est initié dans la franc-maçonnerie à Toulon dans la loge La Paix.
dimanche 26 avril (6 floréal an 9)
La curie romaine freine les négociations : les concessions demandées à l'Eglise lui semblent trop lourdes.
mercredi 29 avril (9 floréal an 9)
Acte de Malmaison : médiation française en République helvétique entre « patriotes » et « conservateurs ». La France instaure un régime confédéral.
en avril
Décès de l’archevêque de Tours, Pierre Suzor.
Fortune faite, le corsaire malouin Robert Surcouf rentre à Saint-Malo pour s’installer comme armateur.
lundi 4 mai (14 floréal an 9)
Décès à Berlin du célèbre cuisinier français André Noël, à l’âge de soixante-quinze ans. De 1755 à 1786, il fut au service du gourmet roi de Prusse Frédéric II.
mardi 12 mai (22 floréal an 9)
Bonaparte menace le pape de rompre les pourparlers et annonce son intention d’embrasser la religion réformée si le Saint-Siège n’accepte pas ses propositions.
vendredi 15 mai (25 floréal an 9)
Décret officialisant l’habit vert des académiciens.
samedi 30 mai (10 prairial an 9)
Cacault quitte Rome. Avant de partir, il suggère d'envoyer à Paris le secrétaire d'Etat, Consalvi, pour traiter avec le Premier consul.
En Guadeloupe, les trois co-agents nommés en 1799 sont remplacés par un capitaine-général, Jean Baptiste Raymond Lacrosse.
en mai
Les premières maisons centrales de détention sont « créées » par Jean-Antoine Chaptal, ministre de l’Intérieur, dans les anciennes maisons de force de Gand et de Vilvorde (Belgique).
lundi 1er juin (11 prairial an 9)
L’expédition navale scientifique du commandant Nicolas Baudin atteint l’ouest de l’Australie, au cap Leeuwin.
samedi 6 juin (16 prairial an 9)
Le Portugal et l’Espagne signent le traité de Badajoz mettant fin à la guerre des Oranges : les Portugais doivent céder la ville frontière d’Olivenza aux Espagnols et une partie du Brésil à la France. Lisbonne doit également accorder des concessions commerciales à la France, payer des indemnités et fermer ses ports aux navires britanniques.
dimanche 21 juin (2 messidor an 9)
Le cardinal Consalvi arrive à Paris. Accompagné du père Spina, un juriste confirmé réclamé par Bonaparte, et du père servite Caselli, il a pleins pouvoirs pour parvenir à un accord avec Bonaparte.
samedi 27 juin (8 messidor an 9)
Assiégé par les forces britanniques, turques et mameloukes, le général français Belliard capitule au Caire. Il obtient de pouvoir ramener en France ses troupes.
lundi 29 juin (10 messidor an 9)
Le clergé constitutionnel, né de la Révolution, garde de l'activité, sous l'égide de Grégoire. Un concile national de cette Eglise s'ouvre à Paris pour discuter des relations avec l'Etat. Bonaparte laisse faire, c'est pour lui un moyen de faire pression sur Rome qui veut la fin de cette Eglise constitutionnelle.
vendredi 3 juillet (14 messidor an 9)
L’ingénieur américain Robert Fulton teste pendant une heure son sous-marin le Nautilus dans le port du Havre. Avec trois membres d’équipage, il atteint 25 pieds (7,6 m) de profondeur. Lors des essais en surface, il atteint la vitesse de 2 nœuds, couvrant 400 m en 7 minutes.
lundi 6 juillet (17 messidor an 9)
Première bataille navale la baie d’Algésiras (Andalousie) : à l’ouest de Gibraltar, la flotte franco-espagnole de l’amiral Charles Linois (3 navires de ligne et 1 frégate français et 14 canonnières et défenses côtières espagnoles) ont vaincu la flottille britannique de Sir James Saumarez (6 navires de ligne). Les Anglais ont perdu le navire de 74 canons HMS Hannibal, capturé, et déplorent 121 tués, 240 blessés et 14 disparus. Du côté des vainqueurs, les Français ont 161 tués et 324 blessés, les Espagnols 11 morts et 5 canonnières coulés.
samedi 11 juillet (22 messidor an 9)
Bonaparte fait savoir à Consalvi que le gouvernement est tenu d'imposer des règlements de police pour les manifestations religieuses.
Pour la première fois de sa carrière, l’astronome Jean-Louis Pons (40 ans) découvre une comète (il en trouvera 36 autres jusqu’en 1827).
nuit du dimanche 12 (23 messidor) au lundi 13 juillet (24 messidor an 9)
Seconde bataille d’Algésiras : la flotte anglaise du contre-amiral Sir James Saumarez (six navires de ligne et deux frégates) prend sa revanche dans le détroit de Gibraltar sur les Franco-Espagnols du vice-amiral Juan de Moreno et du contre-amiral Charles Linois (neuf navires de ligne et trois frégates). Le San Antonio est capturé, tandis que trois navires espagnols sont détruits. Les Alliés perdent 2 000 hommes, tandis que les Anglais ne déplorent que 18 tués et 101 blessés.
lundi 13 juillet (24 messidor an 9)
Début des discussions aux Tuileries sur le Concordat entre les négociateurs de Napoléon Bonaparte (son frère Joseph, le conseiller d’Etat Cretet et l’abbé Bernier) et la délégation pontificale (le cardinal Consalvi, les pères Spina et Caselli) : les négociations achoppent sur la clause de sécularisation des prêtres mariés dont Rome ne veut pas entendre parler.
mardi 14 juillet (25 messidor an 9)
Bonaparte discute âprement avec Consalvi. Le Premier consul, furieux, veut que le texte qu'il présente soit adopté tel quel ce jour de Fête nationale. Il faut toute la patience de Joseph Bonaparte pour ramener les négociations autour de la table.
Commandant du Formidable, navire de 86 canons, l’officier de marine Aimable Troude conduit une combat héroïque contre quatre navires anglais dans le détroit de Gibraltar : il endommage sérieusement le vaisseau de 74 canons HMS Venerable et contraint les trois autres bateaux à renoncer à le poursuivre, puis rentre dans Cadix.
mercredi 15 juillet (26 messidor an 9)
Loi restaurant les séminaires de formation des prêtres (supprimés en 1792).
nuit du mercredi 15 (26 messidor) au jeudi 16 juillet (27 messidor an 9)
A 2 heures du matin, après quelques concessions de Bonaparte, le Concordat est signé par Consalvi. Rome accepte que le texte ne fasse aucune mention des légations, terres d'Eglise que détient la France. L'Eglise catholique renonce à réclamer les biens du clergé confisqués et vendus comme biens nationaux, acquise à la démission contrainte de tous les évêques français nommés sous l'Ancien Régime. L'Eglise catholique perd en France sa prééminence : le catholicisme n'est pas religion d'Etat, il n'est que « la religion pratiquée par le Premier consul ». En échange, le souverain pontife obtient la reconnaissance officielle de l'autorité du Saint-Siège sur l'Eglise de France, le désaveu de la constitution civile du clergé, la déposition de tout l'épiscopat institué pendant la Révolution. Le pape conserve le droit de donner aux nouveaux évêques, désignés par Bonaparte, l'investiture canonique sans laquelle ils ne peuvent exercer leur ministère.
vendredi 17 juillet (28 messidor an 9)
Début de la procédure de validation du projet de Code civil français, élaboré par Jean-Jacques-Régis de Cambacérès.
lundi 20 juillet (1er thermidor an 9)
Disparition du Théâtre-Italien ; sa troupe est réunie en partie à celle du Théâtre de Monsieur (devenu depuis Théâtre Feydeau).
vendredi 24 juillet (5 thermidor an 9)
Le général Suchet est nommé inspecteur général de l’infanterie de l’armée.
vendredi 31 juillet (12 thermidor an 9)
Après les Etats-Unis en février, la France ratifie à son tour le traité de Mortefontaine mettant fin à la « quasi guerre » qui a opposé Paris à Washington de 1798 à 1800.
Organisation de la gendarmerie nationale. Indépendante du ministère de la Guerre, elle est dirigée par un inspecteur général.
jeudi 20 août (2 fructidor an 9)
Création à Paris, à la salle de la rue de Richelieu de l’Académie impériale, de l’opéra Les Mystères d'Isis, une adaptation de La Flûte enchantée de Mozart (créée en 1791), avec une musique arrangée par Ludwig Wenzel Lachnith et un livret d’Etienne Morel de Chédeville. La représentation est un triomphe.
mercredi 5 août (17 thermidor an 9)
L'amiral anglais Nelson attaque la flottille française de Boulogne que Latouche-Tréville défend avec succès. Bonaparte entreprend des préparatifs pour une éventuelle descente en Angleterre.
samedi 15 août (27 thermidor an 9)
A Rome, le pape Pie VII ratifie me le Concordat conclu avec la France.
nuit du samedi 15 (27 thermidor) au dimanche 16 août (28 thermidor an 9)
Combat opposant la flotte française du contre-amiral Latouche-Tréville à celle de l’amiral Nelson devant Boulogne. Nelson est repoussé.
lundi 17 août (29 thermidor an 9)
Cinq mois après avoir débarqué à Aboukir, le corps expéditionnaire britannique envoyé en Egypte entame le siège d’Alexandrie. Les forces anglaises du général Hely-Hutchinson sont fortes de 22 000 hommes, tandis que la garnison française du général Menou comprend 13 000 soldats.
jeudi 20 août (2 fructidor an 9)
Première représentation en France des Mystères d'Isis, adaptation de la Flûte enchantée de Mozart. La représentation est un triomphe.
vendredi 21 août (3 fructidor an 9)
Après avoir longé la côte occidentale de l’Australie, les deux navires de l’expédition scientifique du commandant Baudin atteignent l’île de Timor, où ils demeureront trois mois.
lundi 24 août (6 fructidor an 9)
Traité de Paris sur le rapprochement entre la France et la Bavière : l’électeur Maximilien IV Joseph adhère au traité de Lunéville et renonce à la partie du Palatinat située sur la rive gauche du Rhin en échange de la promesse de Napoléon Bonaparte d’être dédommagée.
lundi 31 août (13 fructidor an 9)
A Alexandrie, le général baron Jacques Menou signe la capitulation honorable de son armée (10 000 hommes) devant les Anglais d’Hely-Hutchinson. Après avoir remis leurs canons et leurs navires, les soldats français sont autorisés à rentrer en France en gardant leurs armes et bagages personnels.
en août
L’inventeur américain Robert Fulton présente à Brest son deuxième sous-marin, le Nautilus.
Publication de l’Anatomie générale appliquée à la physiologie, de Bichat.
mercredi 2 septembre (15 fructidor an 9)
Reddition effective de la place d’Alexandrie. La ville était occupée par les Français depuis le 2 juillet 1798. Le rapatriement d’Egypte des forces du général Menou commencera dans le mois à bord de navires britanniques.
dimanche 6 septembre (19 fructidor an 9)
Création du corps des inspecteurs généraux du Trésor public.
mardi 8 septembre (21 fructidor an 9)
Ayant reçu un avis favorable du Conseil d’Etat, Bonaparte ratifie à son tour le Concordat.
samedi 12 septembre (25 fructidor an 9)
Robert Fulton fait la démonstration de son sous-marin à trois passagers dans la Manche : le Nautilus met cinq jours à rejoindre La Havre au cap La Hougue (soit 110 km).
lundi 14 septembre (27 fructidor an 9)
La République batave (Hollande) adopte une Constitution proche de celle de la France.
jeudi 17 septembre (30 fructidor an 9)
Bonaparte menace de rompre les pourparlers de paix qui ont repris avec l'Angleterre.
vendredi 18 septembre (1er jour complémentaire an 9)
Exposition de l’industrie nationale dans la cour du Louvre.
Evêque de Saint-Papoul depuis 1784, Mgr Jean-Baptiste de Maillé de La Tour-Landry, cinquante-sept ans, se retire.
samedi 19 septembre (1e jour complémentaire an 9)
Suppression de l’évêché de Saint-Malo, dont le dernier titulaire était Mgr Gabriel Cortois de Préssigny (55 ans), en fonction depuis 1785. Evêque d’Angers depuis 1782, Mgr Michel de Couët du Vivier de Lorry se retire, à l’âge de 74 ans.
lundi 21 septembre (4e jour complémentaire an 9)
Evêque de Marseille depuis quarante-six années (1755 !), Mgr Jean-Baptiste de Belloy-Morangle se retire, à l’âge de 91 ans.
Le peintre David expose au Louvre deux versions de son tableau le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard.
mercredi 23 septembre (1er vendémiaire an 10)
Tension diplomatique entre la France et la Russie qui exige la restitution du Piémont au roi de Sardaigne.
Le système métrique, création révolutionnaire, entre en vigueur.
dimanche 27 septembre (5 vendémiaire an 10)
Création d'un ministère du Trésor public.
mardi 29 septembre (7 vendémiaire an 10)
Signature du traité de paix d’Abrantès entre la France et le Portugal. L’armée française est retirée. Une compensation financière est octroyée, et des territoires en Guyane cédées à la France.
mercredi 30 septembre (8 vendémiaire an 10)
Préliminaires de paix entre la Turquie et la France qui reconnaît la souveraineté de la Turquie sur l'Egypte.
en septembre
Le général Ney est initié à la franc-maçonnerie par la loge Saint-Jean-de-Jérusalem.
jeudi 1er octobre (9 vendémiaire an 10)
Des préliminaires de paix sont signés à Londres entre l’Angleterre (Lord Hawkesbury) et la France à Londres. La Grande-Bretagne s’engage à restituer leurs colonies à la France, à l’Espagne et à la Hollande, à l’exception de Ceylan et de la Trinité. L’île de Malte sera rendue aux chevaliers de Saint-Jean et l’île d'Elbe sera sous la souveraineté de la France. Bonaparte promet d’évacuer les ports napolitains.
Decrès est nommé ministre de la Marine (il occupera ce poste jusqu'à la fin de l'Empire, s'efforçant d'accroître le potentiel des vaisseaux de guerre).
samedi 3 octobre (11 vendémiaire an 10)
Le maréchal d’Ancien Régime et marquis Philippe-Henri de Ségur est mort à Paris dans la gêne. Il avait 77 ans.
dimanche 4 octobre (12 vendémiaire an 10)
Bonaparte interdit la religion des Théophilanthropes, créée en 1796.
lundi 5 octobre (13 vendémiaire an 10)
Evêque de Troyes depuis onze ans, Mgr Louis-Mathias de Barral (55 ans) se retire.
mardi 6 octobre (14 vendémiaire an 10)
Bonaparte impose une Constitution aux Pays-Bas.
En exil depuis onze ans, Mgr Jérôme Marie Champion de Cicé (66 ans) abandonne officiellement ses fonctions d’archevêque de Bordeaux.
jeudi 8 octobre (16 vendémiaire an 10)
Traité de paix franco-russe conclu à Paris : la question de la restitution du Piémont au roi de Sardaigne est laissée dans le vague ; en échange, la Russie conserve le protectorat des îles Ioniennes (République des Sept-Iles unies) et une garnison à Corfou.
vendredi 9 octobre (17 vendémiaire an 10)
La France et l’Empire ottoman signent à Paris un traité mettant fin aux hostilités. Les Français reconnaissent aux Turcs la possession de l’Egypte ainsi que la suzeraineté sur les îles Ioniennes.
Ouverture de négociations franco-anglaises à Amiens.
samedi 10 octobre (18 vendémiaire an 10)
Afin de consolider la paix de Lunéville et de garantir la paix en Europe, le Français Talleyrand et le comte russe de Markov concluent à Paris une convention secrète : la France abandonne les îles Ioniennes et promet de respecter l’intégrité du royaume de Naples. Une clause prévoit la médiation des deux puissances en ce qui concerne les indemnisations des Etats et princes allemands dépossédés.
dimanche 11 octobre (19 vendémiaire an 10)
Décret sur la boulangerie : les boulangers doivent obtenir une autorisation du préfet pour exercer leur profession. Bonaparte qui se souvient des émeutes de la faim et du rôle qu'elles ont joué dans le processus révolutionnaire s'inquiétera toujours d'assurer au peuple du pain à bon marché.
samedi 24 octobre (2 brumaire an 10)
Evêque de Luçon depuis 1775, Mgr Charles Isidore de Mercy se retire, à l’âge de soixante-cinq ans.
mardi 3 novembre (12 brumaire an 10)
Premier établissement d'un cadastre qui porte d'abord sur 2000 communes.
jeudi 5 novembre (14 brumaire an 10)
Archevêque de Toulouse depuis 1788, Mgr François de Fontanges se retire, à l’âge de cinquante-sept ans.
samedi 7 novembre (16 brumaire an 10)
Nommé en 1770, Mgr Jean-de-Dieu Raymond de Boisgelin de Cucé, soixante-neuf ans, quitte ses fonctions d’archevêque d’Aix.
Le physicien italien Alessandro Volta présente devant l’Institut de France la pile qu’il a inventée en mars 1800, et y énonce la loi des tensions, ainsi que la valeur des tensions de contact des métaux classés par ordre d’électropositivité décroissante, du zinc à l’argent.
vendredi 13 novembre (22 brumaire an 10)
Après trois mois d’escale, les deux navires de Nicolas Baudin quittent Timor pour reprendre l’exploration de l’Australie.
dimanche 22 novembre (1er frimaire an 10)
Réunion du corps législatif.
lundi 23 novembre (2 frimaire an 10)
Démission de l’archevêque de Cambrai, Mgr Ferdinand de Rohan-Guéméné, soixante-trois ans. Il était à la tête de cet archidiocèse depuis vingt ans.
mardi 24 novembre (3 frimaire an 10)
Archevêque d’Auch depuis 1783, Mgr Louis-Apollinaire de La Tour du Pin-Montauban se retire, à l’âge de cinquante-sept ans.
samedi 28 novembre (7 frimaire an 10)
Le général Davout est nommé commandant en chef des grenadiers de la garde consulaire.
dimanche 29 novembre (8 frimaire an 10)
Création de l’évêché de Versailles, qui dépend de l’archevêché de Paris, mais sont supprimés dans le même temps les évêchés de Chartres et de Nevers. Par ailleurs, l’archevêché de Cambrai est ramené au rang de simple diocèse (créé au VIe s., le siège était devenu un archidiocèse en 1559).
jeudi 3 décembre (12 frimaire an 10)
Rappelé d’Italie à Paris, le général Moncey est nommé premier inspecteur de la gendarmerie.
lundi 14 décembre (23 frimaire an 10)
Une première expédition militaire appareille de Brest pour Saint-Domingue et y lutter contre Toussaint-Louverture qui a proclamé l'indépendance de la colonie française. Le général Leclerc, beau-frère de Bonaparte, y embarque avec sa femme, Pauline Bonaparte, et Dermide, leur fils. La flotte de 36 navires, conduite par Louis Thomas Villeneuve (ou l’amiral Villaret-de-Joyeuse), transporte 30 000 hommes. En même temps qu'il se promet de reprendre possession d'une île riche en matières premières tel le sucre, Bonaparte cherche à éloigner de France une armée suspectée de jacobinisme.
samedi 19 décembre (28 frimaire an 10)
Résolution du Sénat déclarant la convention avec les Etats-Unis (traité de Mortefontaine) complètement ratifiée.
lundi 28 décembre (7 nivôse an 10)
Sept des jeunes chouans (dont leur chef Charles Le Cat) ayant assassiné l’évêque Audrein en novembre 1800) sont guillotinés à Quimper.
Dans le sud de l'Italie, le général Macdonald pénètre dans Tarente.
vendredi 2 janvier (12 nivôse an 9)
L’Autriche reprend les négociations de paix à Lunéville.
samedi 3 janvier (13 nivôse an 9)
Le général Brune s’empare de Vérone et force la ligne de l’Adige.
dimanche 4 janvier (14 nivôse an 9)
Le général Moncey bat les Autrichiens à Ala, dans le nord-est de l’Italie.
lundi 5 janvier (15 nivôse an 9)
Sénatus-consulte qui ordonne la déportation de 130 députés jacobins aux îles Seychelles.
vendredi 9 janvier (19 nivôse an 9)
Après trois jours de débats et malgré le manque de preuves, quatre membres de la « Conspiration des poignards » (10 octobre 1800) sont condamnés à mort à onze heures du soir : l’adjudant corse Joseph Aréna, Dominique Demerville (ancien secrétaire de Barère), le sculpteur romain Giuseppe Ceracchi et le peintre François Topino-Lebrun (ancien élève de David).
dimanche 11 janvier (21 nivôse an 9)
Le chimiste jacobin Chevalier est exécuté ; il est soupçonné de liens avec l’attentat de la rue Saint-Nicaise, commis un mois et demi après son arrestation… par des royalistes.
Décès à Wolfenbüttel, en Allemagne, du maréchal de France et marquis de Castries, soixante-quatorze ans. Il avait rejoint l’armée des émigrés.
mercredi 14 janvier (24 nivôse an 9)
Le tsar Paul Ier demande à Louis XVIII, prétendant au trône de France, de quitter Mitau [aujourd’hui Jelgava, Lettonie] pour Kiel, en Allemagne, et lui retire sa pension.
jeudi 15 janvier (25 nivôse an 9)
Le Français Brune signe l’armistice de Trévise avec les Autrichiens, qui se retirent derrière le Tagliamento.
dimanche 18 janvier (28 nivôse an 9)
Le chouan Jean-François Carbon (dit « le Petit-François »), l’un des auteurs de l’attentat contre le premier consul le 24 décembre, est arrêté alors qu’il se cachait chez une ancienne supérieure de couvent. Sous la torture, il révèle le nom de ses complices, Pierre Saint Réjeant et le chevalier de Limoëlan, chef du complot de la rue Saint-Nicaise.
mardi 20 janvier (30 nivôse an 9)
Le tsar Paul Ier propose une alliance à Bonaparte.
Washington change d’attitude vis-à-vis d’Haïti : affirmant désapprouver le régime de Toussaint-Louverture, le président Jefferson a fait savoir à l’ambassadeur français Louis-André Pichon que les Etats-Unis ne s’opposeront pas à une tentative de reconquête de l’île par les Français. La nouvelle sera accueillie avec joie à Paris.
Création à l’Opéra-Comique de Paris du Grand Deuil, opéra bouffe en un acte d’Henri Montan Berton.
mercredi 21 janvier (1er pluvôse an 9)
Napoléon Bonaparte nomme le scientifique et industriel Jean-Antoine-Claude Chaptal de Chanteloup comme ministre de l’Intérieur.
En Egypte, le général Menou décide d'entreprendre de véritables fouilles archéologiques à Giza et Saqqara.
Le fidèle lieutenant de Cadoudal, Mercier, est abattu.
jeudi 22 janvier (2 pluviôse an 9)
Condamné à mort, le peintre François Topino-Lebrun fait publier un long texte dans lequel il réfute les accusations portées contre lui.
vendredi 23 janvier (3 pluviôse an 9)
Arrestation à Quimper de Charles Le Cat, alias « la Volonté », le jeune chef des chouans ayant assassiné l’évêque Audrein en novembre dernier.
lundi 26 janvier (6 pluviôse an 9)
Le médecin Marie Bichat, trente-et-un ans, est nommé « médecin expectant du Grand Hospice de l’Humanité » (Hôtel-Dieu).
mardi 27 janvier (7 pluviôse an 9)
Loi judiciaire du 7 pluviôse an IX instituant le secret de l’instruction.
Arrestation de Saint-Régeant.
jeudi 29 janvier (9 pluviôse an 9)
La France et l’Espagne ont adressé un ultimatum au Portugal : Paris et Madrid exigent que Lisbonne rompe ses liens avec l’Angleterre.
vendredi 30 janvier (10 pluviôse an 9)
Les quatre condamnés à mort de la « Conspiration des poignards » (Joseph Aréna, Dominique Demerville, Giuseppe Ceracchi et François Topino-Lebrun) sont guillotinés à Paris.
lundi 2 février (13 pluviôse an 9)
L’ancien père jésuite Jean-Baptiste Bourdier-Delpuits réunit à Paris la Congrégation (de la Sainte-Vierge), organisation charitable constituée d’ecclésiastiques et de laïcs (dissoute en 1809 car trop liée à Rome).
vendredi 6 février (17 pluviôse an 9)
Murat subjugue l’Italie centrale et obtient des Napolitains l’armistice de Foligno.
samedi 7 février (18 pluviôse an 9)
Loi du 18 pluviôse an IX créant des tribunaux spéciaux dans trente-deux départements troublés. Pendant le vote de ces lois, apparaît une rupture entre Bonaparte et les Brumairiens, déçus de se voir écartés du pouvoir.
Mort de Claude Périer, l'organisateur de l'assemblée de Vizille en 1788, un des plus riches manufacturiers de France.
dimanche 8 février (19 pluviôse an 9)
Démission du Premier ministre britannique Pitt, francophobe.
lundi 9 février (20 pluviôse an 9)
Traité de paix conclu entre la France et l’Autriche à Lunéville. Ratifiant le traité de Campoformio (octobre 1797), il confirme la cession des Pays-Bas autrichiens (Belgique) et de la rive gauche du Rhin à la France. Le droit d'intervenir dans les affaires allemandes, où le rôle de l’empereur est réduit, lui est consenti. Le motif est de dédommager les princes des pertes subies par eux en 1790. La France étend sa sphère d'influence au nord et au centre de l’Italie où la République Cisalpine, satellite de la France, s’agrandit. L’Autriche ne conserve que la Vénétie en Italie.
mardi 10 février (21 pluviôse an 9)
Le frère de Cadoudal, Julien, est abattu.
mercredi 18 février (29 pluviôse an 9)
Les Etats-Unis ratifient la convention franco-américaine (traité de Mortefontaine) mettant fin à la « quasi guerre » entre Paris et Washington.
vendredi 20 février (1er ventôse an 9)
Tentative infructueuse pour entraîner le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III dans une alliance avec la France contre l'Angleterre.
samedi 21 février (2 ventôse an 9)
Alors que la crise financière et économique frappe l'Angleterre gênée par le blocus des Neutres, le secrétaire au Foreign Office, Hawkesbury, propose à la France d'ouvrir des négociations.
dimanche 22 février (3 ventôse an 9)
En application des clauses secrètes du traité de San Ildefonso, l’Espagne restitue à la France la partie occidentale de la Louisiane.
lundi 23 février (4 ventôse an 9)
Le gouvernement met à la disposition des hospices qui reçoivent les malades pauvres, les vieillards sans ressources et les enfants abandonnés, des domaines nationaux et l'argent des octrois. Les hôpitaux fonctionneront peu à peu avec un budget en équilibre.
vendredi 27 février (8 ventôse an 9)
Création à Paris de l’opéra Flaminius à Corinthe, de Roldolphe Kreutzer.
dimanche 1er mars (10 ventôse an 9)
La flotte britannique de l’amiral Keith (forte de 175 navires) arrive dans la rade d’Aboukir, au nord-est d’Alexandrie. Mais les mauvaises conditions météorologiques entraînent un retard du débarquement des troupes du général Abercromby sur le sol égyptien. De plus, de nombreux hommes sont affectés par des maladies diverses.
vendredi 6 mars (15 ventôse an 9)
La flotte britannique débarque sur une plage proche d’Aboukir 5 000 hommes sous le commandement du général Ralph Abercromby.
Le tsar Paul Ier délègue à Paris Kolytchev pour négocier un traité d'alliance franco-russe.
Descente de police dans les bureaux de l’imprimeur du marquis de Sade. Celui-ci, âgé de 60 ans, est arrêté. Il est soupçonné d’être l’auteur en 1791 de Justine ou les Malheurs de la vertu, l’ouvrage « le plus affreusement obscène qui ait paru en ce genre ». Sade est interné, sans jugement et de façon totalement arbitraire, à Sainte-Pélagie.
dimanche 8 mars (17 ventôse an 9)
Bataille d’Aboukir : vaincue par les troupes britanniques du général Abercromby, l’armée française du général Louis Friant, forte de 2 000 hommes, est contrainte de se retirer vers Alexandrie, abandonnant le fort d’Aboukir et sa garnison de 150 soldats. Les Français déplorent 300 morts ou blessés, les vainqueurs 102 tués, 515 blessés et 15 disparus.
jeudi 12 mars (21 ventôse an 9)
Des renforts français parviennent dans la région d’Alexandrie sous les ordres des généraux Lanusse et Bron. A Aboukir, les forces britanniques se mettent en route en direction d’Alexandrie.
A Rome, réunion de la congrégation chargée d’examiner le projet du Concordat.
vendredi 13 mars (22 ventôse an 9)
Bataille de Mandora (Egypte) : les 4 470 soldats du général Lanusse remportent près d’Alexandrie une victoire tactique sur les 12 000 Britanniques d’Abercromby. Ces derniers ont perdu près de 1 200 hommes (156 tués, 1 081 blessés et un disparu). Malgré ce succès, les Français doivent se replier.
samedi 14 mars (23 ventôse an 9)
Inauguration de la place Marengo à Saint-Etienne.
dimanche 15 mars (24 ventôse an 9)
En Egypte, l’armée française du général Menou arrive à Damanhour, où elle est rejointe par les troupes des généraux Reynier et Rampon.
mercredi 18 mars (27 ventôse an 9)
Paix de Florence mettant fin à la guerre entre Naples et la France : le royaume des Deux-Siciles interdit l'entrée de ses ports aux navires anglais. Les Français occupent Tarente, Otrante et Brindisi.
Loi autorisant la Chambre parisienne à établir un règlement des commissaires-priseurs (rédigé en décembre).
jeudi 19 mars (28 ventôse an 9)
Réorganisation des Bourses de valeur et rétablissement des fonctions d'agent de change et de courtier de commence.
La garnison française du fort d’Aboukir (150 soldats) doit capituler devant les Britanniques.
vendredi 20 mars (29 ventôse an 9)
Les troupes françaises du général Menou atteignent Alexandrie.
samedi 21 mars (30 ventôse an 9)
Bonaparte signe avec l’Espagne le traité d’Aranjuez. Les Espagnols s’engagent à faire la guerre au Portugal allié de l’Angleterre. Les clauses du traité de San-Ildefonse sont confirmées et le duc de Parme Louis de Bourbon (gendre de Charles IV) renonce à son duché, au profit de la France, contre l’île d’Elbe et la Toscane (roi d’Etrurie) et ferme ses ports aux Anglais.
Dans le nord de l’Egypte, les forces françaises du général Menou (8 330 fantassins, 1 380 cavaliers et 46 canons) sont battues par le corps expéditionnaire britannique du général Abercromby (16 000 soldats, 200 cavaliers, 2 000 marins et 42 canons) à la bataille de Canope, près d’Alexandrie. Mal dirigés, les Français ont combattu dans le désordre. Ils ont perdu 2 500 hommes (tués, blessés ou disparus ; plusieurs généraux sont tombés), tandis que les Anglais ne déplorent que 243 morts, 1 193 blessés (dont Abercromby, grièvement touché) et 32 prisonniers. Menou bat en retraite vers Alexandrie. Avec cette défaite, la perte de l'Egypte par la France est pratiquement consommée.
Loi de finance du 30 ventôse an IX, réduisant la dette publique ; les bons donnés aux créanciers de l’Etat sont repris et convertis en rente 5 % payés en numéraire.
nuit du samedi 21 (30 ventôse) au dimanche 22 mars (1er germinal an 9)
Grièvement touché à la bataille de Canope, le général de division François Lanusse succombe à ses blessures. Le chirurgien Larrey avait du l’amputer de la jambe droite. Il avait vingt-huit ans.
mardi 24 mars (3 germinal an 9)
Assassinat du tsar Paul Ier : la noblesse russe ne le lui pardonnait pas d'avoir traité avec Bonaparte. Alexandre Ier, possible complice des meurtriers de son père, lui succède.
samedi 28 mars (7 germinal an 9)
Signature du traité de paix de Florence mettant fin au conflit opposant le Royaume de Naples à la France : Naples abandonne ses droits sur l’île d’Elbe (qui devient entièrement française), la principauté de Piombino et l’Etat des Présides (rétrocédés au royaume d’Etrurie), octroie des privilèges commerciaux à la France et s’engage à fermer ses ports aux navires britanniques. Des garnisons françaises pourront être établies à Brindisi, Otrante et Pescara.
dimanche 29 mars (8 germinal an 9)
De retour en France après un an et demi de prison russe, le général Pérignon est admis au Sénat.
mardi 31 mars (10 germinal an 9)
Une armée turque arrive à El-Arich, à l’est de Port-Saïd, pour prêter main forte aux Anglais contre les Français en Egypte.
jeudi 2 avril (12 germinal an 9)
La flotte anglaise bombarde Copenhague pour briser la ligue des Neutres. Le Danemark apeuré abandonne la neutralité. Les négociations franco-anglaises tournent court.
dimanche 5 avril (15 germinal an 9)
Dimanche de Pâques.
lundi 6 avril (16 germinal an 9)
Les comploteurs de l'attentat de la rue Saint-Nicaise en décembre 1800, les Chouans Carbon et Saint-Réjeant sont condamnés à mort. Le chef du complot, le chevalier de Limoëlan, y échappe.
Le ministre plénipotentiaire français, Cacault, arrive à Rome.
jeudi 9 avril (19 germinal an 9)
Le ministre de l'Intérieur Chaptal édicte une circulaire ordonnant une collecte, à tous les échelons administratifs, de données sur la population. Il veut comparer la situation de 1801 à celle de 1789.
samedi 11 avril (21 germinal an 9)
Décès à Berlin du journaliste et écrivain contre-révolutionnaire Antoine Rivarol, à l’âge de quarante-huit ans.
dimanche 12 avril (22 germinal an 9)
Le vicomte de Châteaubriant, rentré depuis peu d'émigration, publie Atala. C'est une partie d'un ouvrage, le Génie du christianisme, qui est une apologie de la religion chrétienne. Le livre est un succès retentissant. Il vient à point nommé pour soutenir la politique de rapprochement avec Rome.
lundi 13 avril (23 germinal an 9)
Après une belle campagne menée dans l’océan Indien, la Confiance du corsaire Robert Surcouf arrive à Bordeaux, les cales pleines d’une riche cargaison.
samedi 18 avril (28 germinal an 9)
Bonaparte confie à son frère Lucien qu'il désire obtenir une entente avec Rome car, dit-il, il ne connaît pas de « meilleurs alliés que les gens qui dirigent les consciences au nom de Dieu ».
dimanche 19 avril (29 germinal an 9)
En Egypte, les Anglo-Turcs prennent Rosette.
lundi 20 avril (30 germinal an 9)
Carbon et Saint-Réjeant, vêtus de la chemise rouge des parricides, sont guillotinés à Paris, en place de Grève, devant une foule nombreuse.
Jérôme Bonaparte est initié dans la franc-maçonnerie à Toulon dans la loge La Paix.
dimanche 26 avril (6 floréal an 9)
La curie romaine freine les négociations : les concessions demandées à l'Eglise lui semblent trop lourdes.
mercredi 29 avril (9 floréal an 9)
Acte de Malmaison : médiation française en République helvétique entre « patriotes » et « conservateurs ». La France instaure un régime confédéral.
en avril
Décès de l’archevêque de Tours, Pierre Suzor.
Fortune faite, le corsaire malouin Robert Surcouf rentre à Saint-Malo pour s’installer comme armateur.
lundi 4 mai (14 floréal an 9)
Décès à Berlin du célèbre cuisinier français André Noël, à l’âge de soixante-quinze ans. De 1755 à 1786, il fut au service du gourmet roi de Prusse Frédéric II.
mardi 12 mai (22 floréal an 9)
Bonaparte menace le pape de rompre les pourparlers et annonce son intention d’embrasser la religion réformée si le Saint-Siège n’accepte pas ses propositions.
vendredi 15 mai (25 floréal an 9)
Décret officialisant l’habit vert des académiciens.
samedi 30 mai (10 prairial an 9)
Cacault quitte Rome. Avant de partir, il suggère d'envoyer à Paris le secrétaire d'Etat, Consalvi, pour traiter avec le Premier consul.
En Guadeloupe, les trois co-agents nommés en 1799 sont remplacés par un capitaine-général, Jean Baptiste Raymond Lacrosse.
en mai
Les premières maisons centrales de détention sont « créées » par Jean-Antoine Chaptal, ministre de l’Intérieur, dans les anciennes maisons de force de Gand et de Vilvorde (Belgique).
lundi 1er juin (11 prairial an 9)
L’expédition navale scientifique du commandant Nicolas Baudin atteint l’ouest de l’Australie, au cap Leeuwin.
samedi 6 juin (16 prairial an 9)
Le Portugal et l’Espagne signent le traité de Badajoz mettant fin à la guerre des Oranges : les Portugais doivent céder la ville frontière d’Olivenza aux Espagnols et une partie du Brésil à la France. Lisbonne doit également accorder des concessions commerciales à la France, payer des indemnités et fermer ses ports aux navires britanniques.
dimanche 21 juin (2 messidor an 9)
Le cardinal Consalvi arrive à Paris. Accompagné du père Spina, un juriste confirmé réclamé par Bonaparte, et du père servite Caselli, il a pleins pouvoirs pour parvenir à un accord avec Bonaparte.
samedi 27 juin (8 messidor an 9)
Assiégé par les forces britanniques, turques et mameloukes, le général français Belliard capitule au Caire. Il obtient de pouvoir ramener en France ses troupes.
lundi 29 juin (10 messidor an 9)
Le clergé constitutionnel, né de la Révolution, garde de l'activité, sous l'égide de Grégoire. Un concile national de cette Eglise s'ouvre à Paris pour discuter des relations avec l'Etat. Bonaparte laisse faire, c'est pour lui un moyen de faire pression sur Rome qui veut la fin de cette Eglise constitutionnelle.
vendredi 3 juillet (14 messidor an 9)
L’ingénieur américain Robert Fulton teste pendant une heure son sous-marin le Nautilus dans le port du Havre. Avec trois membres d’équipage, il atteint 25 pieds (7,6 m) de profondeur. Lors des essais en surface, il atteint la vitesse de 2 nœuds, couvrant 400 m en 7 minutes.
lundi 6 juillet (17 messidor an 9)
Première bataille navale la baie d’Algésiras (Andalousie) : à l’ouest de Gibraltar, la flotte franco-espagnole de l’amiral Charles Linois (3 navires de ligne et 1 frégate français et 14 canonnières et défenses côtières espagnoles) ont vaincu la flottille britannique de Sir James Saumarez (6 navires de ligne). Les Anglais ont perdu le navire de 74 canons HMS Hannibal, capturé, et déplorent 121 tués, 240 blessés et 14 disparus. Du côté des vainqueurs, les Français ont 161 tués et 324 blessés, les Espagnols 11 morts et 5 canonnières coulés.
samedi 11 juillet (22 messidor an 9)
Bonaparte fait savoir à Consalvi que le gouvernement est tenu d'imposer des règlements de police pour les manifestations religieuses.
Pour la première fois de sa carrière, l’astronome Jean-Louis Pons (40 ans) découvre une comète (il en trouvera 36 autres jusqu’en 1827).
nuit du dimanche 12 (23 messidor) au lundi 13 juillet (24 messidor an 9)
Seconde bataille d’Algésiras : la flotte anglaise du contre-amiral Sir James Saumarez (six navires de ligne et deux frégates) prend sa revanche dans le détroit de Gibraltar sur les Franco-Espagnols du vice-amiral Juan de Moreno et du contre-amiral Charles Linois (neuf navires de ligne et trois frégates). Le San Antonio est capturé, tandis que trois navires espagnols sont détruits. Les Alliés perdent 2 000 hommes, tandis que les Anglais ne déplorent que 18 tués et 101 blessés.
lundi 13 juillet (24 messidor an 9)
Début des discussions aux Tuileries sur le Concordat entre les négociateurs de Napoléon Bonaparte (son frère Joseph, le conseiller d’Etat Cretet et l’abbé Bernier) et la délégation pontificale (le cardinal Consalvi, les pères Spina et Caselli) : les négociations achoppent sur la clause de sécularisation des prêtres mariés dont Rome ne veut pas entendre parler.
mardi 14 juillet (25 messidor an 9)
Bonaparte discute âprement avec Consalvi. Le Premier consul, furieux, veut que le texte qu'il présente soit adopté tel quel ce jour de Fête nationale. Il faut toute la patience de Joseph Bonaparte pour ramener les négociations autour de la table.
Commandant du Formidable, navire de 86 canons, l’officier de marine Aimable Troude conduit une combat héroïque contre quatre navires anglais dans le détroit de Gibraltar : il endommage sérieusement le vaisseau de 74 canons HMS Venerable et contraint les trois autres bateaux à renoncer à le poursuivre, puis rentre dans Cadix.
mercredi 15 juillet (26 messidor an 9)
Loi restaurant les séminaires de formation des prêtres (supprimés en 1792).
nuit du mercredi 15 (26 messidor) au jeudi 16 juillet (27 messidor an 9)
A 2 heures du matin, après quelques concessions de Bonaparte, le Concordat est signé par Consalvi. Rome accepte que le texte ne fasse aucune mention des légations, terres d'Eglise que détient la France. L'Eglise catholique renonce à réclamer les biens du clergé confisqués et vendus comme biens nationaux, acquise à la démission contrainte de tous les évêques français nommés sous l'Ancien Régime. L'Eglise catholique perd en France sa prééminence : le catholicisme n'est pas religion d'Etat, il n'est que « la religion pratiquée par le Premier consul ». En échange, le souverain pontife obtient la reconnaissance officielle de l'autorité du Saint-Siège sur l'Eglise de France, le désaveu de la constitution civile du clergé, la déposition de tout l'épiscopat institué pendant la Révolution. Le pape conserve le droit de donner aux nouveaux évêques, désignés par Bonaparte, l'investiture canonique sans laquelle ils ne peuvent exercer leur ministère.
vendredi 17 juillet (28 messidor an 9)
Début de la procédure de validation du projet de Code civil français, élaboré par Jean-Jacques-Régis de Cambacérès.
lundi 20 juillet (1er thermidor an 9)
Disparition du Théâtre-Italien ; sa troupe est réunie en partie à celle du Théâtre de Monsieur (devenu depuis Théâtre Feydeau).
vendredi 24 juillet (5 thermidor an 9)
Le général Suchet est nommé inspecteur général de l’infanterie de l’armée.
vendredi 31 juillet (12 thermidor an 9)
Après les Etats-Unis en février, la France ratifie à son tour le traité de Mortefontaine mettant fin à la « quasi guerre » qui a opposé Paris à Washington de 1798 à 1800.
Organisation de la gendarmerie nationale. Indépendante du ministère de la Guerre, elle est dirigée par un inspecteur général.
jeudi 20 août (2 fructidor an 9)
Création à Paris, à la salle de la rue de Richelieu de l’Académie impériale, de l’opéra Les Mystères d'Isis, une adaptation de La Flûte enchantée de Mozart (créée en 1791), avec une musique arrangée par Ludwig Wenzel Lachnith et un livret d’Etienne Morel de Chédeville. La représentation est un triomphe.
mercredi 5 août (17 thermidor an 9)
L'amiral anglais Nelson attaque la flottille française de Boulogne que Latouche-Tréville défend avec succès. Bonaparte entreprend des préparatifs pour une éventuelle descente en Angleterre.
samedi 15 août (27 thermidor an 9)
A Rome, le pape Pie VII ratifie me le Concordat conclu avec la France.
nuit du samedi 15 (27 thermidor) au dimanche 16 août (28 thermidor an 9)
Combat opposant la flotte française du contre-amiral Latouche-Tréville à celle de l’amiral Nelson devant Boulogne. Nelson est repoussé.
lundi 17 août (29 thermidor an 9)
Cinq mois après avoir débarqué à Aboukir, le corps expéditionnaire britannique envoyé en Egypte entame le siège d’Alexandrie. Les forces anglaises du général Hely-Hutchinson sont fortes de 22 000 hommes, tandis que la garnison française du général Menou comprend 13 000 soldats.
jeudi 20 août (2 fructidor an 9)
Première représentation en France des Mystères d'Isis, adaptation de la Flûte enchantée de Mozart. La représentation est un triomphe.
vendredi 21 août (3 fructidor an 9)
Après avoir longé la côte occidentale de l’Australie, les deux navires de l’expédition scientifique du commandant Baudin atteignent l’île de Timor, où ils demeureront trois mois.
lundi 24 août (6 fructidor an 9)
Traité de Paris sur le rapprochement entre la France et la Bavière : l’électeur Maximilien IV Joseph adhère au traité de Lunéville et renonce à la partie du Palatinat située sur la rive gauche du Rhin en échange de la promesse de Napoléon Bonaparte d’être dédommagée.
lundi 31 août (13 fructidor an 9)
A Alexandrie, le général baron Jacques Menou signe la capitulation honorable de son armée (10 000 hommes) devant les Anglais d’Hely-Hutchinson. Après avoir remis leurs canons et leurs navires, les soldats français sont autorisés à rentrer en France en gardant leurs armes et bagages personnels.
en août
L’inventeur américain Robert Fulton présente à Brest son deuxième sous-marin, le Nautilus.
Publication de l’Anatomie générale appliquée à la physiologie, de Bichat.
mercredi 2 septembre (15 fructidor an 9)
Reddition effective de la place d’Alexandrie. La ville était occupée par les Français depuis le 2 juillet 1798. Le rapatriement d’Egypte des forces du général Menou commencera dans le mois à bord de navires britanniques.
dimanche 6 septembre (19 fructidor an 9)
Création du corps des inspecteurs généraux du Trésor public.
mardi 8 septembre (21 fructidor an 9)
Ayant reçu un avis favorable du Conseil d’Etat, Bonaparte ratifie à son tour le Concordat.
samedi 12 septembre (25 fructidor an 9)
Robert Fulton fait la démonstration de son sous-marin à trois passagers dans la Manche : le Nautilus met cinq jours à rejoindre La Havre au cap La Hougue (soit 110 km).
lundi 14 septembre (27 fructidor an 9)
La République batave (Hollande) adopte une Constitution proche de celle de la France.
jeudi 17 septembre (30 fructidor an 9)
Bonaparte menace de rompre les pourparlers de paix qui ont repris avec l'Angleterre.
vendredi 18 septembre (1er jour complémentaire an 9)
Exposition de l’industrie nationale dans la cour du Louvre.
Evêque de Saint-Papoul depuis 1784, Mgr Jean-Baptiste de Maillé de La Tour-Landry, cinquante-sept ans, se retire.
samedi 19 septembre (1e jour complémentaire an 9)
Suppression de l’évêché de Saint-Malo, dont le dernier titulaire était Mgr Gabriel Cortois de Préssigny (55 ans), en fonction depuis 1785. Evêque d’Angers depuis 1782, Mgr Michel de Couët du Vivier de Lorry se retire, à l’âge de 74 ans.
lundi 21 septembre (4e jour complémentaire an 9)
Evêque de Marseille depuis quarante-six années (1755 !), Mgr Jean-Baptiste de Belloy-Morangle se retire, à l’âge de 91 ans.
Le peintre David expose au Louvre deux versions de son tableau le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard.
mercredi 23 septembre (1er vendémiaire an 10)
Tension diplomatique entre la France et la Russie qui exige la restitution du Piémont au roi de Sardaigne.
Le système métrique, création révolutionnaire, entre en vigueur.
dimanche 27 septembre (5 vendémiaire an 10)
Création d'un ministère du Trésor public.
mardi 29 septembre (7 vendémiaire an 10)
Signature du traité de paix d’Abrantès entre la France et le Portugal. L’armée française est retirée. Une compensation financière est octroyée, et des territoires en Guyane cédées à la France.
mercredi 30 septembre (8 vendémiaire an 10)
Préliminaires de paix entre la Turquie et la France qui reconnaît la souveraineté de la Turquie sur l'Egypte.
en septembre
Le général Ney est initié à la franc-maçonnerie par la loge Saint-Jean-de-Jérusalem.
jeudi 1er octobre (9 vendémiaire an 10)
Des préliminaires de paix sont signés à Londres entre l’Angleterre (Lord Hawkesbury) et la France à Londres. La Grande-Bretagne s’engage à restituer leurs colonies à la France, à l’Espagne et à la Hollande, à l’exception de Ceylan et de la Trinité. L’île de Malte sera rendue aux chevaliers de Saint-Jean et l’île d'Elbe sera sous la souveraineté de la France. Bonaparte promet d’évacuer les ports napolitains.
Decrès est nommé ministre de la Marine (il occupera ce poste jusqu'à la fin de l'Empire, s'efforçant d'accroître le potentiel des vaisseaux de guerre).
samedi 3 octobre (11 vendémiaire an 10)
Le maréchal d’Ancien Régime et marquis Philippe-Henri de Ségur est mort à Paris dans la gêne. Il avait 77 ans.
dimanche 4 octobre (12 vendémiaire an 10)
Bonaparte interdit la religion des Théophilanthropes, créée en 1796.
lundi 5 octobre (13 vendémiaire an 10)
Evêque de Troyes depuis onze ans, Mgr Louis-Mathias de Barral (55 ans) se retire.
mardi 6 octobre (14 vendémiaire an 10)
Bonaparte impose une Constitution aux Pays-Bas.
En exil depuis onze ans, Mgr Jérôme Marie Champion de Cicé (66 ans) abandonne officiellement ses fonctions d’archevêque de Bordeaux.
jeudi 8 octobre (16 vendémiaire an 10)
Traité de paix franco-russe conclu à Paris : la question de la restitution du Piémont au roi de Sardaigne est laissée dans le vague ; en échange, la Russie conserve le protectorat des îles Ioniennes (République des Sept-Iles unies) et une garnison à Corfou.
vendredi 9 octobre (17 vendémiaire an 10)
La France et l’Empire ottoman signent à Paris un traité mettant fin aux hostilités. Les Français reconnaissent aux Turcs la possession de l’Egypte ainsi que la suzeraineté sur les îles Ioniennes.
Ouverture de négociations franco-anglaises à Amiens.
samedi 10 octobre (18 vendémiaire an 10)
Afin de consolider la paix de Lunéville et de garantir la paix en Europe, le Français Talleyrand et le comte russe de Markov concluent à Paris une convention secrète : la France abandonne les îles Ioniennes et promet de respecter l’intégrité du royaume de Naples. Une clause prévoit la médiation des deux puissances en ce qui concerne les indemnisations des Etats et princes allemands dépossédés.
dimanche 11 octobre (19 vendémiaire an 10)
Décret sur la boulangerie : les boulangers doivent obtenir une autorisation du préfet pour exercer leur profession. Bonaparte qui se souvient des émeutes de la faim et du rôle qu'elles ont joué dans le processus révolutionnaire s'inquiétera toujours d'assurer au peuple du pain à bon marché.
samedi 24 octobre (2 brumaire an 10)
Evêque de Luçon depuis 1775, Mgr Charles Isidore de Mercy se retire, à l’âge de soixante-cinq ans.
mardi 3 novembre (12 brumaire an 10)
Premier établissement d'un cadastre qui porte d'abord sur 2000 communes.
jeudi 5 novembre (14 brumaire an 10)
Archevêque de Toulouse depuis 1788, Mgr François de Fontanges se retire, à l’âge de cinquante-sept ans.
samedi 7 novembre (16 brumaire an 10)
Nommé en 1770, Mgr Jean-de-Dieu Raymond de Boisgelin de Cucé, soixante-neuf ans, quitte ses fonctions d’archevêque d’Aix.
Le physicien italien Alessandro Volta présente devant l’Institut de France la pile qu’il a inventée en mars 1800, et y énonce la loi des tensions, ainsi que la valeur des tensions de contact des métaux classés par ordre d’électropositivité décroissante, du zinc à l’argent.
vendredi 13 novembre (22 brumaire an 10)
Après trois mois d’escale, les deux navires de Nicolas Baudin quittent Timor pour reprendre l’exploration de l’Australie.
dimanche 22 novembre (1er frimaire an 10)
Réunion du corps législatif.
lundi 23 novembre (2 frimaire an 10)
Démission de l’archevêque de Cambrai, Mgr Ferdinand de Rohan-Guéméné, soixante-trois ans. Il était à la tête de cet archidiocèse depuis vingt ans.
mardi 24 novembre (3 frimaire an 10)
Archevêque d’Auch depuis 1783, Mgr Louis-Apollinaire de La Tour du Pin-Montauban se retire, à l’âge de cinquante-sept ans.
samedi 28 novembre (7 frimaire an 10)
Le général Davout est nommé commandant en chef des grenadiers de la garde consulaire.
dimanche 29 novembre (8 frimaire an 10)
Création de l’évêché de Versailles, qui dépend de l’archevêché de Paris, mais sont supprimés dans le même temps les évêchés de Chartres et de Nevers. Par ailleurs, l’archevêché de Cambrai est ramené au rang de simple diocèse (créé au VIe s., le siège était devenu un archidiocèse en 1559).
jeudi 3 décembre (12 frimaire an 10)
Rappelé d’Italie à Paris, le général Moncey est nommé premier inspecteur de la gendarmerie.
lundi 14 décembre (23 frimaire an 10)
Une première expédition militaire appareille de Brest pour Saint-Domingue et y lutter contre Toussaint-Louverture qui a proclamé l'indépendance de la colonie française. Le général Leclerc, beau-frère de Bonaparte, y embarque avec sa femme, Pauline Bonaparte, et Dermide, leur fils. La flotte de 36 navires, conduite par Louis Thomas Villeneuve (ou l’amiral Villaret-de-Joyeuse), transporte 30 000 hommes. En même temps qu'il se promet de reprendre possession d'une île riche en matières premières tel le sucre, Bonaparte cherche à éloigner de France une armée suspectée de jacobinisme.
samedi 19 décembre (28 frimaire an 10)
Résolution du Sénat déclarant la convention avec les Etats-Unis (traité de Mortefontaine) complètement ratifiée.
lundi 28 décembre (7 nivôse an 10)
Sept des jeunes chouans (dont leur chef Charles Le Cat) ayant assassiné l’évêque Audrein en novembre 1800) sont guillotinés à Quimper.