dimanche 2 janvier
Le républicain Emile Ollivier est appelé par Napoléon III à constituer le ministère, mais sans avoir le titre de chef de gouvernement : mise en place d’un empire parlementaire.
mercredi 5 janvier
Préfet de la Seine depuis 1853, le baron Georges Haussmann est renvoyé par Emile Ollivier.
dimanche 9 janvier
Nommé seulement un mois plus tôt, le gouverneur militaire intérimaire français de la Cochinchine, Joseph Faron, est remplacé par l’amiral Alphonse, comte de Cornulier-Lucinière.
lundi 10 janvier
Dans la soirée, Victor Noir, un jeune journaliste à La Marseillaise (feuille révolutionnaire anti-bonapartiste), est blessé mortellement à Paris d’une balle de revolver par le prince Pierre-Napoléon Bonaparte, un cousin de l’empereur en disgrâce. Venu au domicile du prince, 59 rue d’Auteuil, pour y arranger les conditions d’un duel avec Henri Rochefort, Noir aurait eu une attitude menaçante selon le prince. Il avait 21 ans. Le meurtrier est le fils de Lucien, l’un des frères de Napoléon Ier. Il est arrêté le soir même sur ordre d’Emile Ollivier (il sera acquitté, tout en devant payer des dommages et intérêts).
mardi 11 janvier
Création à Paris, au Théâtre du Palais-Royal de la pièce Le Plus Heureux des trois, comédie en trois actes d’Eugène Labiche.
mercredi 12 janvier
Les funérailles du journaliste Victor Noir donnent lieu à une manifestation républicaine. 100 000 Parisiens y assistent. Des personnes ont coupé les traits des chevaux devant tirer le char funèbre pour le faire à leur place. Alors que l’événement pouvait tourner à une tentative de renversement du régime, l’émeute est évitée de justesse. Louise Michel y participe, habillée en homme et avec un poignard caché sous les vêtements.
samedi 15 janvier
A l’Assemblée nationale, la majorité vote contre la proposition de Jules Favre demandant à lire les dépêches du gouvernement prussien.
mercredi 19 janvier
Condamné à mort en décembre, Jean-Baptiste Troppmann, vingt ans, est exécuté.
vendredi 21 janvier
Ministère du républicain Emile Ollivier. Celui-ci comprend : Segris, Mège, Rigault de Genouilly, Lebœuf (qui retrouve le ministère de la Guerre), Vaillant, De Grammont, Chevalier de Valdrome, Louvel et Richard.
Début de la grève des métallurgistes et des mineurs du Creusot (Saône-et-Loire).
lundi 24 janvier
L’usage très politique qu’a Napoléon III de la police pousse Jules Ferry et Léon Gambetta à déposer, au nom de l’opposition républicaine, une proposition de loi selon laquelle « le titre et les fonctions de préfet de police sont supprimés ».
mardi 25 janvier
Décès à Paris de l’homme politique et académicien Victor, duc de Broglie. Agé de 94 ans, il avait été président du Conseil sous Louis-Philippe (1835-1836).
en janvier
Le baron Haussmann est destitué de son poste de préfet de la Seine par Ollivier.
mardi 1er février
Décès à Cannes du maréchal Auguste Regnault de Saint-Jean-d’Angely, à l’âge de 79 ans. Depuis 1851, il était l’un des vice-présidents du Sénat.
lundi 7 février
D’abord publié en décembre 1869 dans Le Petit Moniteur du soir, le roman d’Alphonse Daudet Tartarin de Tarascon paraît en feuilleton dans Le Figaro sous le titre « Le Don Quichotte provençal ou les aventures prodigieuses de l’illustre Bararin de Tarascon en France et en Algérie » (parution en ouvrage en 1872).
lundi 21 février
Une ordonnance de l’amiral Rigault de Genouilly clôt définitivement le débat sur la couleur du pompon des marins français : il sera rouge !
vendredi 25 février
Décès à Lyon du cardinal Louis de Bonald. Agé de 82 ans, il à la tête de l’archevêché lyonnais depuis une trentaine d’années (1839).
en février
Le faussaire Denis Vrain-Lucas est condamné à deux ans de prison à Paris pour avoir escroqué pendant seize ans le mathématicien Chasles en lui vendant pour un total de 27 000 autographes, lettres, documents et manuscrits datés jusqu'au siècle des lumières, et soutiré plus de 150 000 francs.
mercredi 2 mars
Evêque de Grenoble depuis 1852, Mgr Jacques Ginoulhiac (63 ans) est nommé archevêque de Lyon.
samedi 5 mars
Pierre Paulinier (55 ans) est nommé évêque de Grenoble.
samedi 12 mars
Le prince français Antoine d’Orléans, duc de Montpensier, fils de l’ancien roi Louis-Philippe prétendant au trône d’Espagne, tue en duel l’infant Henri de Bourbon (46 ans), duc de Séville et beau-frère de la reine Isabelle, dans la prairie Dehesa de los Carabancheles, près de Leganés, au sud-ouest de Madrid.
dimanche 13 mars
Décès à Paris du comte de Montalembert, soixante ans, écrivain, journaliste et homme politique (catholique libéral).
lundi 21 mars
Ouverture à Tours, devant la Haute Cour de justice, du procès du cousin de l’empereur, le prince Pierre Bonaparte, qui assassiné le journaliste Victor Noir.
jeudi 24 mars
Le général Edmond Le Boeuf, ministre de la Guerre, est fait maréchal de France et sénateur.
lundi 28 mars
Clôture du procès de l’assassin du journaliste anti-bonapartiste Victor Noir : le prince Pierre Bonaparte, cousin de l’empereur, est acquitté par la Haute Cour de justice.
Le baron Haussmann est destitué de son poste de préfet de la Seine par Emile Ollivier.
en mars
Grève des métallurgistes et intervention de l’armée.
Création d'une fédération des sections parisiennes qui va mener avec la Chambre une lutte serrée contre le gouvernement impérial et les patrons.
mercredi 6 avril
Des condamnations sont prononcées contre les meneurs des grèves du Creusot.
jeudi 7 avril
Le journaliste et romancier Jules Janin est élu à l’Académie française en remplacement de Sainte-Beuve.
jeudi 14 avril
Fin des grèves des métallurgistes et des mineurs du Creusot.
dimanche 17 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 18 avril
Création d'une Fédération parisienne de l'AIT (Première Internationale).
mercredi 20 avril
Sénatus-consulte instaurant l'Empire libéral : l'empereur garde le droit de renvoyer les ministres responsables. Il ne préside plus le Sénat ni le Conseil d'Etat. L'Empereur ne peut nommer plus de vingt sénateurs en un an et le nombre des sénateurs ne peut excéder les deux tiers de celui des membres du Corps législatif. Le Sénat n'a qu'une attribution, celle de discuter et de voter les projets de loi, concurremment avec le Corps législatif est nommé pour au moins six ans. Le droit de pétition s'exerce auprès du Corps législatif et du Sénat. Le droit d'amendement n'est plus soumis au contrôle du Conseil d'Etat.
samedi 30 avril
L'arrestation « de tous les individus qui constituent l'Internationale » est ordonnée.
en avril
Une expédition conduite dans le Sud-Oranais par le général de Wimpffen porte un sérieux coup à la rébellion algérienne.
lundi 2 mai
Décès de l’évêque d’Evreux Mgr Jean Devoucoux. Agé de soixante-six ans, il était à la tête de ce diocèse depuis treize années.
dimanche 8 mai
Plébiscite favorable à l'Empire (7 358 000 oui, 1 572 000 non et 1 894 000 abstentions), sur la libéralisation de la Constitution. L'opposition l'emporte dans la Seine (Paris), les Bouches-du-Rhône, les grandes villes, le Sud-Est, le Midi provençal.
Décès à Paris de l’académicien Abel François Villemain, à l’âge de 80 ans.
mardi 17 mai
François Grolleau (41 ans) est nommé évêque d’Evreux ; Félix Fournier (67 ans) devient évêque de Nantes.
mercredi 25 mai
Première à l’Opéra de Paris du ballet en deux actes Coppelia (La Fille aux yeux d’émail), de Léo Delibes, sur un livret de Charles Nuitter et du chorégraphe A. Saint-Léon, livret tiré du conte d’E.T.A. Hoffmann L'homme des sables. Lors de cette première, les interprètes principaux sont G. Bozzacchi (Svanilda), E. Fiocre (Franz) et F. Dauty (Coppelius). La chorégraphie est signée A. Saint-Léon, les décors Cambon, Desplechin et Lavastre et les costumes P. Lormier.
mardi 31 mai
L’écrivain Emile Zola (30 ans) a épousé à Paris Alexandrine Meley (31 ans).
lundi 13 juin
Jules Verne publie le deuxième tome de son roman Vingt mille lieues sous les mers.
lundi 20 juin
En raison de ses idées républicaines et socialistes, le peintre Gustave Courbet écrit au ministre Maurice Richard une lettre dans laquelle il refuse la Légion d’honneur proposée par Napoléon III.
mardi 21 juin
Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, cousin de Guillaume Ier de Prusse, annonce sa candidature au trône d'Espagne vacant depuis 1868.
Une foule de Chinois à mis à sac l’orphelinat français de Tianjin. 18 étrangers, dont les dix religieuses et le consul Fontanier ont été massacrés et mutilés. La France menace d’entrer en guerre. Cette tuerie marque la fin de la politique de coopération entre les Occidentaux et l’empire Qing (qui présentera ses excuses et réprimera sévèrement les fauteurs de trouble).
mercredi 22 juin
Début du troisième procès de l'Internationale. Parallèlement, des poursuites sont diligentées en province.
samedi 25 juin
Réfugiée en France, la reine d’Espagne Isabelle II (39 ans) abdique au profit de son fils Alphonse XII, âgé de 12 ans.
jeudi 30 juin
Inauguration de la section Moulis-Pauillac du chemin de fer de Bordeaux à la Pointe de Grave (compagnie du Médoc).
dimanche 3 juillet
Arrêtée depuis 1867 à Vire, la ligne de chemin de fer Paris-Granville atteint enfin son terminus sur la Manche.
mercredi 6 juillet
Gramont, ministre des Affaires étrangères, annonce au Corps législatif que la France fait opposition à la candidature de Léopold de Hohenzollern au trône d'Espagne.
vendredi 8 juillet
L’Internationale est déclarée dissoute.
lundi 11 juillet
Premier banquet féministe. Maria Deraismes a lu un manifeste demandant aux parlementaires d’accorder aux femmes les droits civils et politiques.
mardi 12 juillet
Retrait de Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, notifié par son père, le prince Antoine.
mercredi 13 juillet
Le ministre français de Gramont réclame que la renonciation de Léopold de Hohenzollern au trône d’Espagne soit garantie par son suzerain et cousin, le roi de Prusse. Mais Guillaume Ier refuse. Bismarck notifie ce refus par un communiqué officiel télégraphique (dit dépêche d'Ems) adressé à tous les gouvernements d’Europe et à la presse allemande et qui raconte, à tort, que l’ambassadeur de France à Berlin, Vincent Benedetti, a manque de respecter au roi et que ce dernier l’a renvoyé sans ménagement. Les Français, bellicistes, crient à la provocation.
vendredi 15 juillet
Devant le Corps législatif, Emile Ollivier déclare accepter la guerre « d'un cœur léger », malgré les ultimes avertissements de Thiers. Le Corps législatif vote les crédits de guerre.
samedi 16 juillet
Le maréchal Bazaine est placé à la tête du 3e corps de l’armée du Rhin. Il reçoit autorité sur les armées des généraux Frossard et Ladmirault et sur la garde.
dimanche 17 juillet
Rassemblement populaire d’étudiants et d’ouvriers cote à cote à la Bastille. Ollivier, poussé par l'opinion publique, déclare la guerre à la Prusse (notifiée deux jours plus tard). Napoléon III, pacifiste mais malade, laisse faire.
lundi 18 juillet
Ouverture à Blois du procès des blanquistes.
mardi 19 juillet
La France déclare la guerre à la Prusse. Enthousiasme des Parisiens devant les Tuileries. Le maréchal Leboeuf commande 265 000 hommes mal équipés contre 500 000 Prussiens et leurs alliés (quatre Etats allemands du sud).
mercredi 20 juillet
Le maréchal Le Boeuf est nommé major général de l’armée du Rhin.
Ambassadeur de France aux Etats-Unis, l’académicien Lucien-Anatole Prévost-Paradol se suicide d’un coup de revolver à Washington après avoir été informé de la déclaration de guerre de la France à la Prusse. Il n’avait que 41 ans.
dimanche 24 juillet
Il fait 41,2° à Poitiers !
mercredi 27 juillet
L'impératrice Eugénie est nommée régente.
jeudi 28 juillet
Napoléon III quitte le château de Saint-Cloud avec son fils, le prince impérial (14 ans), pour prendre la tête de l'armée à Metz.
samedi 30 juillet
Retiré à Bouillac, le père Hyacinthe (Charles Loyson) publie une lettre de protestation contre les décisions du concile Vatican I, qui ont érigé en dogme l'infaillibilité personnelle du pape.
mardi 2 août
Chargé d’une mission d’observation en territoire allemand, le 2e corps de l’armée du Rhin, commandé par le général français Frossard, parvient à vaincre les forces défendant Sarrebrück. La ville frontalière est occupée par les forces françaises. Le général de Gneisenau décide de se replier. Les combats ont fait 11 morts et 75 blessés côté français, 8 morts, 68 blessés et 7 disparus côté allemand. Mais cette « victoire » n’apporte aucun bénéfice net à l’armée française. Le prince impérial a assisté à la bataille.
jeudi 4 août
La première grande bataille de la guerre se déroule près de la ville alsacienne de Wissembourg (Bas-Rhin), à la frontière allemande. La 2e division du général Abel Douay (8 000 hommes) est contrainte à la retraite des Français par la 3e armée du Kronprinz. Les Français déplorent la perte de 2 300 hommes, dont le général Douay (mortellement blessé par un obus), les Prussiens de 1 551.
vendredi 5 août
Après trois jours d’occupation, les troupes françaises du général Frossard se retirent de la ville allemande de Sarrebruck.
samedi 6 août
Bataille de Froeschwiller-Woerth : forte de 88 000 hommes, la 3e armée allemande du Kronprinz de Prusse a mis en déroute les 50 000 soldats français de Mac Mahon à 16 km au nord d’Haguenau. Les vaincus déplorent 11 000 morts ou blessés et 9 000 prisonniers, les vainqueurs 10 000 tués, blessés ou disparus. Les combats ont été marqués par les charges de Reichshoffen, des charges vaines de cuirassiers français sur les villages de Morsbrunn et Elsasshauser.
Bataille de Spichiren : à 72 km au nord-ouest de Froeschwiller et à 7 km au sud de Sarrebruck, la division française du général Frossard (29 980 hommes et 90 canons) est enfoncée près de Forbach par les 45 000 Allemands du général Steinmetz. Les Français déplorent 1 982 tués ou blessés et 1 096 disparus mais les pertes allemandes sont encore plus lourdes avec 4 491 morts ou blessés et 372 disparus.
du samedi 6 au dimanche 7 août
Renouvellement des conseils municipaux, dernière élection du Second Empire.
lundi 8 août
A Marseille, face à la situation désastreuse du pays, un mouvement insurrectionnel, avec à sa tête le radical Gaston Crémieux, tente en vain de proclamer la République et d'instaurer une Commune révolutionnaire. Mais le mouvement est rapidement maté.
mardi 9 août
Le ministère Ollivier est renversé par le Corps législatif (il se réfugiera en Italie jusqu'en 1873).
Strasbourg est encerclée.
Crémieux est arrêté à Marseille et déféré devant un conseil de guerre.
L’écrivain Jules Verne est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
mercredi 10 août
Nouveau ministère du général Charles Cousin-Montauban, comte de Palikao.
jeudi 11 août
A Paris, le poète Paul Verlaine (26 ans) épouse Mathilde Mauté (17 ans) à la mairie de Montmartre, place des Abbesses (18e arrondissement de Paris), et à l’église Notre-Dame de Clignancourt.
vendredi 12 août
Bazaine prend la tête de l'armée. Napoléon III, malade laisse faire. L'armée de Bazaine se replie sur Metz.
dimanche 14 août
Bataille indécise de Borny-Colombey [aujourd’hui dans la banlieue est de Metz] opposant l’arrière-garde de l’armée de Metz du maréchal Bazaine (83 500 hommes), qui battait en retraite, et l’avant-garde de la 1re armée allemande du général von Steinmetz (67 500 hommes). Les Français déplorent 400 tués et 3 500 blessés, les Allemands 1 200 morts et 4 900 blessés.
Plus au sud, les Allemands mettent le siège devant Toul.
Un groupe de blanquistes (Eudes et Brideau) attaque le poste de sapeurs-pompiers de la Villette pour y prendre des armes. Un sergent de ville est tué. Ils tentent de soulever Belleville mais la police les arrête.
lundi 15 août
Défaite de Bazaine à Vionville.
L’Algérie est proclamée en état de siège.
Afin de protéger au mieux Paris, le ministre de l’Intérieur prescrit de diriger les sapeurs-pompiers municipaux âgés de moins de 40 ans sur la capitale.
Louise Michel participe à une manifestation organisée en faveur des blanquistes arrêtés la veille. Elle porte au général Trochu, gouverneur militaire de Paris, une pétition en leur faveur, lancée par Michelet.
Dans un article intitulé Vive la France, Emile Zola prend résolument parti pour la paix ; il sera inculpé de « provocation à la désobéissance aux lois ».
mardi 16 août
Bataille de Mars-la-Tour (dite aussi de Rezonville), en Meurthe-et-Moselle. En forte infériorité numérique, l’armée allemande de Frédéric-Charles de Prusse (30 000 puis 80 000 hommes après renforts) est vaincue par les 127 000 soldats du maréchal Bazaine à une vingtaine de km à l’ouest de Metz. Les Allemands déplorent 15 781 morts et blessés et la perte d’un drapeau, les Français 13 761 tués, blessés ou disparus. Mais cette victoire n’est pas exploitée par Bazaine, qui aurait pu faire capituler une armée allemande isolée à l'aide de ses deux armées. Celles-ci se replient au contraire vers la forteresse de Metz. Il s’agissait de la dernière grande bataille de cavalerie d’Europe.
Les 40 000 Prussiens général August von Werder entament le siège de Strasbourg, défendue par 17 000 soldats sous les ordres du général Uhrich.
mercredi 17 août
Le général breton Trochu est nommé gouverneur militaire de Paris.
jeudi 18 août
Bataille de Gravelotte en Moselle : à une douzaine de kilomètres à l’ouest et au nord-ouest de Metz, l’armée du maréchal Bazaine (183 bataillons d’infanterie, 104 escadrons de cavalerie, 520 canons, 112 800 hommes) remporte un succès tactique sur les forces prussiennes du maréchal Moltke (210 bataillons d’infanterie, 133 escadrons de cavalerie, 732 canons, 188 332 hommes) à Gravelotte et Saint-Privat-la-Montagne, mais en décidant de s’enfermer dans Metz Bazaine offre la victoire stratégique aux Allemands. Les pertes allemandes sont de 20 160 tués, blessés ou disparus, contre 12 275 dans le camp français.
La première armée de la Loire est battue à Loigny-la-Bataille.
vendredi 19 août
Bazaine s'enferme dans Metz avec 175 000 hommes, rapidement encerclés par les Prussiens.
lundi 22 août
Ministère du général Charles Cousin-Montauban, comte de Palikao. Il succède au républicain Ollivier.
mardi 23 août
Début du siège de Strasbourg.
jeudi 25 août
Offensive de l'armée de MacMahon (prévue par Montmédy avec 140 000 hommes) pour rejoindre Bazaine sous Metz.
dimanche 28 août
Napoléon III venant de Vouziers installe son campement au village Le Chesne sur la place de Stonne, Mac-Mahon installe son état major dans la mairie où il passe la nuit. Napoléon loge dans un débit de boissons à gauche de la mairie, appartenant à la famille Nicaise. Cette maison existe toujours sur la place.
mardi 30 août
Protégeant le flanc droit de l'armée Mac-Mahon, le général de Failly est battu à la bataille de Beaumont ; Mac-Mahon se retire sur la place forte de Sedan.
mercredi 31 août
Deux armées prussiennes (240 000 hommes, 700 canons) sous les ordres des princes royaux de Prusse et de Saxe trouvent deux ponts intacts sur la Meuse (à Remilly et à Donchery) et encerclent les troupes de MacMahon.
Bataille de Noiseville.
du mercredi 31 août au jeudi 1er septembre
Résistance héroïque des « marsouins » de l'infanterie de marine à Bazeilles devant les Bavarois. Charges vaines des chasseurs d'Afrique. Les troupes désorganisées se replient sur Sedan.
jeudi 1er septembre
Début de la bataille de Sedan. Mac-Mahon est blessé. Le général Wimpffen prend le commandement en chef.
vendredi 2 septembre
Napoléon III est fait prisonnier à Sedan. Signature de l'acte de reddition au château de Bellevue (situé au sud de Sedan sur les coteaux de la Meuse par les généraux de Moltke (prussien) et de Wimpffen (français) en présence du roi de Prusse, de Napoléon III. La bataille de Sedan a vu 15 000 Français tués ou blessés, 91 000 prisonniers, 10 000 se sont repliés sur Paris et 3 000 internés en Belgique ; du côté allemand, 10 000 morts ou blessés sur 250 000 hommes.
Le général Jean-Auguste Margueritte, commandant des 1er et 3e chasseurs d’Afrique, est mortellement blessé, sur le plateau d’Illy, en dirigeant une charge de cavalerie restée célèbre (il mourra au château de Beauraing, en Belgique).
samedi 3 septembre
Le ministre de la marine, l’amiral Rigault de Genouilly, s’enfuit à Barcelone.
dimanche 4 septembre
A Paris, invasion du Palais Bourbon par la foule parisienne : les députés républicains (Gambetta, Favre, Ferry,...) proclament la République (déchéance de l'Empereur) et l'instauration du Gouvernement de la Défense Nationale de douze citoyens (président le général Trochu, vice-président Favre, Arago, Crémieux, Gambetta, Garnier-Pages, Glais-Bizoin, Pelletan, Picard, Rochefort, Simon, Ferry est secrétaire du gouvernement) et d’un ministère dit « du 4 septembre » (Favre aux Affaires étrangères, Gambetta à l'Intérieur, Le Flô à la Guerre, Fourichon à la Marine et aux Colonies, Crémieux à la Justice, Picard aux Finances, Simon à l'Instruction publique et aux Cultes, Dorian aux Travaux publics, Magnin à l'Agriculture et au Commerce). Les républicains modérés mettent à l'écart les Internationaux. Le prince impérial se réfugie en Belgique.
En Algérie, un comité-conseil se constitue à Alger, révoque le gouverneur général et le préfet et prend plusieurs mesures révolutionnaires (le gouvernement de Tours réussira à limiter les débordements).
Napoléon III est emmené en captivité en Allemagne. Le jeune prince impérial se réfugie en Belgique.
lundi 5 septembre
Georges Clemenceau (29 ans) devient maire du 18e arrondissement de Paris. Des comités de vigilance commencent à se constituer par arrondissement.
Après 20 ans d’exil, Victor Hugo rentre à Paris : le grand écrivain est reçu avec les honneurs d’un roi, avec la ferveur d’un dieu, par une foule indescriptible.
Marseille décide de se gouverner de façon autonome (jusqu’au 4 novembre).
Trois jours après avoir été fait prisonnier, l’empereur Napoléon III arrive dans son lieu de résidence surveillée, le château Wilhelmshöhe, à Cassel.
Pereira est nommé préfet du Loiret. Louis Oustry est nommé préfet de l’Aveyron.
mercredi 7 septembre
Gambetta enjoint aux administrateurs provisoires et préfets de « s'appuyer sur les conseils municipaux élus sous l'influence du courant libéral et démocratique » ; ailleurs, poursuit-il, « entourez-vous de municipalités provisoires ».
jeudi 8 septembre
Décret convoquant les collègues électoraux pour le 16 octobre « à l'effet d'élire une assemblée nationale constituante ».
vendredi 9 septembre
Création de la délégation gouvernementale de Tours (Crémieux).
Eugénie arrive à Hastings (Angleterre).
samedi 10 septembre
Brive adhère à la République et au gouvernement de défense nationale.
dimanche 11 septembre
Fédération des comités de vigilance, constitués depuis cinq jours dans les arrondissements parisiens, dans le « Comité central républicain de Défense nationale des 20 arrondissements » qui regroupe internationaux (blanquistes), socialistes et radicaux.
lundi 12 septembre
Le gouvernement, afin de conserver « sa complète liberté d'action pour organiser la défense dans les départements et maintenir l'administration », désigne le garde des Sceaux Crémieux comme « délégué pour représenter le gouvernement et en exercer les pouvoirs ». Tours devient le siège de la délégation du gouvernement de la Défense nationale (Gambetta/général Trochu).
vendredi 16 septembre
Décret fixant les élections municipales au 25 et 28 septembre, et avançant les élections à la Constituante au 2 octobre. Un autre décret adjoint à Crémieux un autre ministre, Glais-Bizoin, et l'amiral Fourichon, ministre de la Marine. Ils forment « la délégation du gouvernement de la Défense nationale, appelée à exercer les pouvoirs de ce gouvernement dans les départements non occupés par l'ennemi ». Désormais, le pouvoir est partagé entre deux pôles, aux communications difficiles.
samedi 17 septembre
Au sud-est de Paris, le château de Fontainebleau est investi par les Prussiens.
dimanche 18 septembre
Libérée par la capitulation de Sedan, la 2e armée prussienne (commandée par le kronprinz de Prusse) entreprend l'investissement de Paris.
Un décret fixe les élections au conseil municipal de Paris « dont les attributions seront les mêmes que celles des autres conseils municipaux de la République ». Le conseil comprendra 80 membres, 4 par arrondissement.
Naissance de la « Ligue du Midi pour la défense de la République », regroupant les départements du Midi et Sud-Est.
lundi 19 septembre
L'investissement de Paris est achevé : début du siège de la capitale par deux armées allemandes (400 000 soldats). En face, le général Trochu dispose de 500 000 défenseurs aux qualités disparates (17 régiments, 15 000 marins, 200 canons, 12 000 gendarmes, 135 000 gardes nationaux de province, 330 000 gardes nationaux de Paris). Dès le début, les défenseurs français sont défaits à la bataille de Châtillon. Les troupes du maréchal von Moltke commencent d'importants travaux de terrassement et de fortification pour empêcher toute sortie des assiégés, ils occupent les hauteurs autour de la capitale et y installent leur artillerie.
du lundi 19 ou mardi 20 septembre
Jules Favre et Bismarck se rencontrent dans un château de Ferrières (à 25 kilomètres à l’est de Paris), mais ne réussissent pas à se mettre d’accord sur la conclusion d’un éventuel armistice.
nuit du mardi 20 au mercredi 21 septembre
A Orléans, le général Peytavin fait sauver les ponts ; le préfet Pereira en sauve deux.
jeudi 22 septembre
Dans un manifeste, les « internationaux » (blanquistes) demandent une Commune de Paris et la « levée en masse » dans la tradition de la Révolution de 1793.
vendredi 23 septembre
Après 39 jours de siège et une ultime canonnade de huit heures, la forteresse de Toul capitule avec ses 2 300 hommes.
Décès à Cannes de l’écrivain, historien et archéologue Prosper Mérimée, à l’âge de 66 ans.
dimanche 25 septembre
Le ballon monté Ville de Florence s’envole du champ de « La Glacière », boulevard d’Italie à Paris, emportant 300 kilos de dépêches et de journaux, l’aéronaute Gabriel Mangin et M. Lutz, commissaire du gouvernement à destination de Tours. Il parcourt 30 kilomètres et, en raison de tirs prussiens, atterrit dans le parc du château de Cracouville, à Vernouillet [Yvelines].
lundi 26 septembre
Dans Paris assiégé, le ballon-poste Etats-Unis s’envole de l’usine à gaz de La Villette et termine sa course à Mantes-la-Jolie après avoir parcouru 58 kilomètres.
mardi 27 septembre
Entrée des troupes badoises à Mulhouse.
mercredi 28 septembre
Les Prussiens du général August von Werder s'emparent de Strasbourg après plus de 40 jours de siège et plusieurs semaines de violents bombardements. 17 000 Français sont faits prisonniers.
Le leader anarchiste russe Bakounine, venu de Genève, tente de soulever Lyon en proclamant l'abolition de l'Etat : échec.
dimanche 2 octobre
Les ouvriers de l’arsenal de Brest tentent de prendre l’hôtel de ville.
lundi 3 octobre
Fondation à Toulouse de la Dépêche, « journal de la démocratie ».
mercredi 5 octobre
La délégation de Paris décide d'envoyer à Tours le ministre de l'Intérieur Léon Gambetta. Sa mission est de « maintenir l'unité d'action » au sein de la délégation, et entre la délégation et le gouvernement de la Défense nationale.
Le général Toury repousse les Prussiens en dehors du Loiret, les forçant à quitter Pithiviers.
vendredi 7 octobre
Les Badois occupent la ville de Saint-Dié dans les Vosges.
Gambetta quitte Paris en ballon et atterrit à Montdidier (Somme).
Les zouaves pontificaux de Charette et de Sonis, revenus de Rome, arrivent à Tours.
Fondation à Toulouse de la Ligue du Sud-Ouest.
samedi 8 octobre
L'ajournement des élections municipales entraîne des manifestations à Paris.
Les Bavarois de Von der Tann assiègent Orléans avec 15 000 soldats appuyés par 100 canons, face à Lamotte-Rouge qui ne dispose que de 10 000 hommes et quelques canons.
dimanche 9 octobre
Décret confirmant l'ajournement des élections municipales.
Gambetta atteint Tours par le train.
Les zouaves pontificaux sont dirigés de Tours sur Orléans.
Le prince impérial débarque à Hastings (Angleterre) et rejoint sa mère l'impératrice.
lundi 10 octobre
Un décret donne au ministre de l'Intérieur, Gambetta, l'administration de la Guerre.
Le 1er corps bavarois attaque Artenay près d’Orléans.
A Penmarch, dans le Sud-Finistère, une lame de fond emporte la famille de M. Levainville, préfet du Finistère.
vers le lundi 10 octobre
La Société nationale britannique pour les blessés et prisonniers de guerre (pour le respect de la convention de Genève) envoie à Versailles le colonel Lloyd Lindsay afin de remettre 40 000 livres, divisées de manière égale entre Allemands et Français.
mardi 11 octobre
Orléans est occupée par les Bavarois du général Von der Tann.
Un ingénieur des Mines, ancien chef de l'exploitation des Chemins de fer du Midi, Charles de Freycinet, est nommé « délégué du ministre auprès du département de la Guerre » (Gambetta a refusé à ce poste le colonel Rossel, excellent stratège mais jugé trop jeune).
Dans le centre Bretagne, Napoléonville redevient Pontivy.
mercredi 12 octobre
A Orléans, Von der Tann exige une contribution de guerre de 1 500 000 francs sous 24 heures assortie de 500 000 F de réquisitions en nature. Les bavarois étant catholiques, Mgr Dupanloup, accompagné d'Adolphe Crespin, intervient auprès de von der Tann. Ce dernier, qui sait d'autre part que Dupanloup est en correspondance avec la reine de Prusse, réduit courtoisement ses exigences à 1 000 000 francs que le maire parvient à réunir en deux jours.
jeudi 13 octobre
Siège de Paris : le château de Saint-Cloud - propriété de Napoléon III - est bombardé et incendié (il sera entièrement rasé en 1891).
mardi 18 octobre
Bataille de Bellevue près de Metz : les soldats de Bazaine essaient de passer au travers des lignes prussiennes en sortant de la ville. Les troupes françaises sont repoussées dans la ville, perdant 1 193 soldats et 64 officiers. Les Prussiens déplorent 1 703 soldats et 75 officiers perdus.
Prise et incendie de Châteaudun par les Allemands.
vendredi 21 octobre
Victoire des défenseurs parisiens à Bougival.
samedi 22 octobre
Le député républicain breton Emile de Kératry est nommé commandant des forces de Bretagne ; il l’organise suivant la tradition : par paroisse (escouade), par arrondissement (légion), par département (brigade). Concentrés au camp de Conlie, près du Mans, les 80 000 Bretons n’y trouvent aucun baraquement et doivent s’entraîner sans armes.
lundi 24 octobre
Décrets du gouvernement provisoire mettant notamment fin au gouvernement militaire en Algérie, pour le remplacer par une administration civile, et accordant la nationalité française aux juifs d'Algérie (« décret Crémieux »). Promotion d’une communauté en majorité pauvre et augmentation de la population française d’Algérie de 37 000 nouveaux citoyens. La très ancienne communauté juive d’Algérie se trouve séparée des musulmans et bientôt exposée à l’antisémitisme qui gagne les colons.
Une magnifique aurore boréale orne le ciel parisien. Elle se présente sous forme de traînées jaunes, roses et rouges.
mardi 25 octobre
Destruction à Vernon (Eure), sur la Seine, du pont médiéval et du pont Napoléon.
jeudi 27 octobre
Aurelle de Paladines (armée de la Loire) bat les Allemands à Coulmiers.
du jeudi 27 au vendredi 28 octobre
Bazaine capitule sans condition à Metz avec toute son armée : 173 000 prisonniers, 1 570 canons.
vendredi 28 octobre
Au nord de Paris, les francs tireurs de la Presse emmenés par le commandant Roland, sous les ordres du général Carey de Bellemare (commandant la place forte de Saint-Denis), reprennent le village du Bourget tenus par les Prussien depuis la mi-septembre.
Sète adhère à la Ligue du Midi.
dimanche 30 octobre
Soldats et mobilisés tentent de défendre Dijon contre les Prussiens. Mais, sans artillerie, ils doivent se rendre à la fin de la journée.
Les quatre régiments de la garde du roi de Prusse appuyés par une forte artillerie reprennent le Bourget aux français (mort du commandant Barroche). Le commandant Brasseur résistera jusqu'à la dernière cartouche dans l'église du Bourget.
L’impératrice Eugénie rend visite à son époux Napoléon III, détenu au château Wilhelmshöhe, à Cassel.
lundi 31 octobre
A la nouvelle de la capitulation de Metz et de la perte du fort du Bourget, Blanqui, Flourens, Delescluze, Rigault, à la tête d'une foule armée, envahissent l'Hôtel de ville de Paris et gronde contre Trochu (gouverneur militaire de Paris) et l'armistice. Un bataillon appelé au secours du gouverneur pactise avec les manifestants. Mais le gouvernement rétablit l'ordre, grâce à l'énergie de Jules Ferry. Rochefort quitte le gouvernement de la Défense nationale.
mardi 1er novembre
Proclamation éphémère de la Commune de Marseille.
mercredi 2 novembre
Le gouvernement Gambetta se replie de Tours sur Bordeaux, et organise la levée en masse dans toutes les provinces avec un objectif de 600 000 soldats à lever et à armer.
jeudi 3 novembre
Les Parisiens plébiscitent le gouvernement « de la Défense nationale » par 321 373 oui contre 53 584 non. Le gouvernement Gambetta se replie sur Bordeaux.
du jeudi 3 au vendredi 4 novembre
Tentative de paix à Versailles : Bismarck menace Thiers de négocier avec le comte de Chambord, prétendant au trône de France.
vendredi 4 novembre
Fin du gouvernement autonome de Marseille.
du samedi 5 au mardi 8 novembre
Elections municipales favorisant les radicaux, partisans des libertés municipales, mais adversaires de l'insurrection.
mercredi 9 novembre
Van der Tann est contraint d'évacuer Orléans devant la pression de la Ire armée de la Loire d'Aurelle de Paladines, victorieuse à Coulmiers.
jeudi 10 novembre
Sur ordre de Léon Gambetta, la ville est équipée de batteries et transformée en camp retranché.
vendredi 11 novembre
Le Congrès péruvien a approuvé le contrat gouvernemental signé en juillet 1869 confiant le monopole des exportations de guano au Français Auguste Dreyfus.
lundi 14 novembre
Les Allemands commencent le siège de Belfort, défendue par le colonel Denfert-Rochereau qui avait en partie fait construire les fortifications.
mardi 15 novembre
Jules Ferry n'est plus secrétaire du gouvernement à la Défense nationale mais devient préfet de la Seine.
mercredi 16 novembre
Ferry est élu maire de Paris.
Prétendant au trône d’Espagne en tant que beau-frère de la reine déchue Isabelle II, le prince Antoine d’Orléans, duc de Montpensier et plus jeune fils de l’ancien roi Louis-Philippe, n’a obtenu que 27 voix des députés espagnols, contre 191 sur 307 pour le prince Amédée de Savoie, deuxième fils du roi Victor-Emmanuel II d’Italie.
mardi 22 novembre
L’armée bretonne de Conlie, mal équipée et mal armée, reçoit l’ordre de s’opposer à la poursuite de l’invasion prussienne. Dans la soirée, son commandant, le général de Kératry rejoint Gambetta au Mans pour réclamer des armes et des munitions. Gambetta l’assure de son soutien.
mercredi 23 novembre
Combat indécis de Pont-Noyelles entre l'armée du Nord de Faidherbe et les Allemands.
Gambetta nomme Louis Faidherbe général de division et lui confie l’Armée du Nord (45 000 hommes).
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 novembre
A quatre heures du matin, l’arsenal de Rennes reçoit un télégramme de Gambetta interdisant la livraison d’armes et de munitions aux 80 000 Bretons de Keratry, au camp de Conlie, par peur d’un réveil chouan.
jeudi 24 novembre
Reddition de Thionville après trois mois de siège.
Décès à son domicile parisien (7, rue du Faubourg-Montmartre) du jeune écrivain Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont, à seulement 24 ans.
samedi 26 novembre
Garibaldi, à la tête de « l'armée des Vosges », ne peut reprendre Dijon aux Prussiens et doit faire retraite.
dimanche 27 novembre
Bataille d’Amiens.
lundi 28 novembre
Le prince Charles II de Prusse bat Aurelle de Paladines (1re armée de la Loire) à Beaune-la-Rolande : 3 000 Français et 800 Prussiens sont tués. Parmi les victimes françaises figure le peintre impressionniste Frédéric Bazille (28 ans), touché au bras et au ventre en tentant de protéger des femmes et des enfants.
Le général allemand von Goeben entre dans Amiens.
De la cour de la gare d’Austerlitz, le marin Alexandre Prince s’envole de Paris en ballon pour transporter en province les dépêches du gouvernement. Les vents déportent l’aéronef au-dessus de la mer du Nord, où Prince se noie…
du lundi 28 novembre au samedi 3 décembre
Les défenseurs parisiens sont battus lors d'une sortie à Champigny (Ducrot). Pertes : 8 000 Français et 5 000 Allemands.
jeudi 1er décembre
Première arrestation de Louise Michel à la suite d'une manifestation de femmes.
vendredi 2 décembre
Bataille de Loigny : la première armée de la Loire est battue.
Lors de la bataille de Champigny le sous-lieutenant Maunoury (futur maréchal de France) est blessé par une balle qui lui traverse la jambe.
du vendredi 2 au dimanche 4 décembre
Défaite de l'armée de la Loire à Patay-Orléans. Les Allemands reprennent Orléans par surprise.
lundi 5 décembre
Les socialistes tentent un coup de force à Rouen, que les troupes françaises ont abandonné. Mais, le soir même, l’armée prussienne Manteuffel entre dans la ville sans résistance.
Dans Paris assiégé, le ballon monté Franklin s’est envolé de la gare d’Orléans. Après un voyage de 403 kilomètres, il s’est posé à Saint-Aignan-Grandlieu, au sud-ouest de Nantes.
L’écrivain Alexandre Dumas, père, est mort à Puys, près de Dieppe. Il avait 68 ans.
jeudi 8 décembre
Le jeune sous-lieutenant Maunoury (23 ans) reçoit la croix de la Légion d’honneur pour sa vaillance au combat.
vendredi 9 décembre
Tours n'est plus le siège du gouvernement de la Défense Nationale, qui fuit à Bordeaux.
dimanche 11 décembre
L'armée de la Loire est battue à Villarceau (Chanzy).
mardi 13 décembre
Les autorités de Tours, y compris le général Sol, commandant de la place, s’enfuient avec des milliers de Tourangeaux apeurés ; à Montlouis, des soldats se tirent les uns sur les autres, croyant avoir aperçu des uhlans.
jeudi 15 décembre
Retour des autorités de Tours.
vendredi 16 décembre
Au cours d'une rixe, un soldat allemand est tué à Orléans. Le prince Frédéric-Charles exige 600 000 francs d'amende, réunis avec peine par la municipalité.
dimanche 18 décembre
Bataille indécise de Nuits-Saint-George (Côte-d’Or) entre les Allemands et l'armée de l'Est.
mardi 20 décembre
Gambetta demande en vain à Paris de l'autoriser « à purifier tout ce personnel administratif » du gouvernement de la Défense nationale, mesure à laquelle s'opposent les représentants des ministres parisiens au sein de la délégation.
Les Prussiens arrivent devant Tours qui est bombardée : six morts.
mercredi 21 décembre
Echec sanglant d'une sortie des défenseurs parisiens au Bourget et à Neuilly.
du vendredi 23 au samedi 24 décembre
Bataille de Hallue, au nord-est d’Amiens.
dimanche 25 décembre
Considérant que les conseils généraux « constituent une représentation départementale en opposition complète avec l'esprit des institutions républicaines », la délégation les dissout et les remplace par des commissions départementales, nommées par les préfets.
Le percement du tunnel du Fréjus, entre la France et l’Italie, est achevé.
mardi 27 décembre
Dissolution de la Ligue du Midi.
fin décembre
La délégation est contrainte de s'installer à Bordeaux.
Le républicain Emile Ollivier est appelé par Napoléon III à constituer le ministère, mais sans avoir le titre de chef de gouvernement : mise en place d’un empire parlementaire.
mercredi 5 janvier
Préfet de la Seine depuis 1853, le baron Georges Haussmann est renvoyé par Emile Ollivier.
dimanche 9 janvier
Nommé seulement un mois plus tôt, le gouverneur militaire intérimaire français de la Cochinchine, Joseph Faron, est remplacé par l’amiral Alphonse, comte de Cornulier-Lucinière.
lundi 10 janvier
Dans la soirée, Victor Noir, un jeune journaliste à La Marseillaise (feuille révolutionnaire anti-bonapartiste), est blessé mortellement à Paris d’une balle de revolver par le prince Pierre-Napoléon Bonaparte, un cousin de l’empereur en disgrâce. Venu au domicile du prince, 59 rue d’Auteuil, pour y arranger les conditions d’un duel avec Henri Rochefort, Noir aurait eu une attitude menaçante selon le prince. Il avait 21 ans. Le meurtrier est le fils de Lucien, l’un des frères de Napoléon Ier. Il est arrêté le soir même sur ordre d’Emile Ollivier (il sera acquitté, tout en devant payer des dommages et intérêts).
mardi 11 janvier
Création à Paris, au Théâtre du Palais-Royal de la pièce Le Plus Heureux des trois, comédie en trois actes d’Eugène Labiche.
mercredi 12 janvier
Les funérailles du journaliste Victor Noir donnent lieu à une manifestation républicaine. 100 000 Parisiens y assistent. Des personnes ont coupé les traits des chevaux devant tirer le char funèbre pour le faire à leur place. Alors que l’événement pouvait tourner à une tentative de renversement du régime, l’émeute est évitée de justesse. Louise Michel y participe, habillée en homme et avec un poignard caché sous les vêtements.
samedi 15 janvier
A l’Assemblée nationale, la majorité vote contre la proposition de Jules Favre demandant à lire les dépêches du gouvernement prussien.
mercredi 19 janvier
Condamné à mort en décembre, Jean-Baptiste Troppmann, vingt ans, est exécuté.
vendredi 21 janvier
Ministère du républicain Emile Ollivier. Celui-ci comprend : Segris, Mège, Rigault de Genouilly, Lebœuf (qui retrouve le ministère de la Guerre), Vaillant, De Grammont, Chevalier de Valdrome, Louvel et Richard.
Début de la grève des métallurgistes et des mineurs du Creusot (Saône-et-Loire).
lundi 24 janvier
L’usage très politique qu’a Napoléon III de la police pousse Jules Ferry et Léon Gambetta à déposer, au nom de l’opposition républicaine, une proposition de loi selon laquelle « le titre et les fonctions de préfet de police sont supprimés ».
mardi 25 janvier
Décès à Paris de l’homme politique et académicien Victor, duc de Broglie. Agé de 94 ans, il avait été président du Conseil sous Louis-Philippe (1835-1836).
en janvier
Le baron Haussmann est destitué de son poste de préfet de la Seine par Ollivier.
mardi 1er février
Décès à Cannes du maréchal Auguste Regnault de Saint-Jean-d’Angely, à l’âge de 79 ans. Depuis 1851, il était l’un des vice-présidents du Sénat.
lundi 7 février
D’abord publié en décembre 1869 dans Le Petit Moniteur du soir, le roman d’Alphonse Daudet Tartarin de Tarascon paraît en feuilleton dans Le Figaro sous le titre « Le Don Quichotte provençal ou les aventures prodigieuses de l’illustre Bararin de Tarascon en France et en Algérie » (parution en ouvrage en 1872).
lundi 21 février
Une ordonnance de l’amiral Rigault de Genouilly clôt définitivement le débat sur la couleur du pompon des marins français : il sera rouge !
vendredi 25 février
Décès à Lyon du cardinal Louis de Bonald. Agé de 82 ans, il à la tête de l’archevêché lyonnais depuis une trentaine d’années (1839).
en février
Le faussaire Denis Vrain-Lucas est condamné à deux ans de prison à Paris pour avoir escroqué pendant seize ans le mathématicien Chasles en lui vendant pour un total de 27 000 autographes, lettres, documents et manuscrits datés jusqu'au siècle des lumières, et soutiré plus de 150 000 francs.
mercredi 2 mars
Evêque de Grenoble depuis 1852, Mgr Jacques Ginoulhiac (63 ans) est nommé archevêque de Lyon.
samedi 5 mars
Pierre Paulinier (55 ans) est nommé évêque de Grenoble.
samedi 12 mars
Le prince français Antoine d’Orléans, duc de Montpensier, fils de l’ancien roi Louis-Philippe prétendant au trône d’Espagne, tue en duel l’infant Henri de Bourbon (46 ans), duc de Séville et beau-frère de la reine Isabelle, dans la prairie Dehesa de los Carabancheles, près de Leganés, au sud-ouest de Madrid.
dimanche 13 mars
Décès à Paris du comte de Montalembert, soixante ans, écrivain, journaliste et homme politique (catholique libéral).
lundi 21 mars
Ouverture à Tours, devant la Haute Cour de justice, du procès du cousin de l’empereur, le prince Pierre Bonaparte, qui assassiné le journaliste Victor Noir.
jeudi 24 mars
Le général Edmond Le Boeuf, ministre de la Guerre, est fait maréchal de France et sénateur.
lundi 28 mars
Clôture du procès de l’assassin du journaliste anti-bonapartiste Victor Noir : le prince Pierre Bonaparte, cousin de l’empereur, est acquitté par la Haute Cour de justice.
Le baron Haussmann est destitué de son poste de préfet de la Seine par Emile Ollivier.
en mars
Grève des métallurgistes et intervention de l’armée.
Création d'une fédération des sections parisiennes qui va mener avec la Chambre une lutte serrée contre le gouvernement impérial et les patrons.
mercredi 6 avril
Des condamnations sont prononcées contre les meneurs des grèves du Creusot.
jeudi 7 avril
Le journaliste et romancier Jules Janin est élu à l’Académie française en remplacement de Sainte-Beuve.
jeudi 14 avril
Fin des grèves des métallurgistes et des mineurs du Creusot.
dimanche 17 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 18 avril
Création d'une Fédération parisienne de l'AIT (Première Internationale).
mercredi 20 avril
Sénatus-consulte instaurant l'Empire libéral : l'empereur garde le droit de renvoyer les ministres responsables. Il ne préside plus le Sénat ni le Conseil d'Etat. L'Empereur ne peut nommer plus de vingt sénateurs en un an et le nombre des sénateurs ne peut excéder les deux tiers de celui des membres du Corps législatif. Le Sénat n'a qu'une attribution, celle de discuter et de voter les projets de loi, concurremment avec le Corps législatif est nommé pour au moins six ans. Le droit de pétition s'exerce auprès du Corps législatif et du Sénat. Le droit d'amendement n'est plus soumis au contrôle du Conseil d'Etat.
samedi 30 avril
L'arrestation « de tous les individus qui constituent l'Internationale » est ordonnée.
en avril
Une expédition conduite dans le Sud-Oranais par le général de Wimpffen porte un sérieux coup à la rébellion algérienne.
lundi 2 mai
Décès de l’évêque d’Evreux Mgr Jean Devoucoux. Agé de soixante-six ans, il était à la tête de ce diocèse depuis treize années.
dimanche 8 mai
Plébiscite favorable à l'Empire (7 358 000 oui, 1 572 000 non et 1 894 000 abstentions), sur la libéralisation de la Constitution. L'opposition l'emporte dans la Seine (Paris), les Bouches-du-Rhône, les grandes villes, le Sud-Est, le Midi provençal.
Décès à Paris de l’académicien Abel François Villemain, à l’âge de 80 ans.
mardi 17 mai
François Grolleau (41 ans) est nommé évêque d’Evreux ; Félix Fournier (67 ans) devient évêque de Nantes.
mercredi 25 mai
Première à l’Opéra de Paris du ballet en deux actes Coppelia (La Fille aux yeux d’émail), de Léo Delibes, sur un livret de Charles Nuitter et du chorégraphe A. Saint-Léon, livret tiré du conte d’E.T.A. Hoffmann L'homme des sables. Lors de cette première, les interprètes principaux sont G. Bozzacchi (Svanilda), E. Fiocre (Franz) et F. Dauty (Coppelius). La chorégraphie est signée A. Saint-Léon, les décors Cambon, Desplechin et Lavastre et les costumes P. Lormier.
mardi 31 mai
L’écrivain Emile Zola (30 ans) a épousé à Paris Alexandrine Meley (31 ans).
lundi 13 juin
Jules Verne publie le deuxième tome de son roman Vingt mille lieues sous les mers.
lundi 20 juin
En raison de ses idées républicaines et socialistes, le peintre Gustave Courbet écrit au ministre Maurice Richard une lettre dans laquelle il refuse la Légion d’honneur proposée par Napoléon III.
mardi 21 juin
Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, cousin de Guillaume Ier de Prusse, annonce sa candidature au trône d'Espagne vacant depuis 1868.
Une foule de Chinois à mis à sac l’orphelinat français de Tianjin. 18 étrangers, dont les dix religieuses et le consul Fontanier ont été massacrés et mutilés. La France menace d’entrer en guerre. Cette tuerie marque la fin de la politique de coopération entre les Occidentaux et l’empire Qing (qui présentera ses excuses et réprimera sévèrement les fauteurs de trouble).
mercredi 22 juin
Début du troisième procès de l'Internationale. Parallèlement, des poursuites sont diligentées en province.
samedi 25 juin
Réfugiée en France, la reine d’Espagne Isabelle II (39 ans) abdique au profit de son fils Alphonse XII, âgé de 12 ans.
jeudi 30 juin
Inauguration de la section Moulis-Pauillac du chemin de fer de Bordeaux à la Pointe de Grave (compagnie du Médoc).
dimanche 3 juillet
Arrêtée depuis 1867 à Vire, la ligne de chemin de fer Paris-Granville atteint enfin son terminus sur la Manche.
mercredi 6 juillet
Gramont, ministre des Affaires étrangères, annonce au Corps législatif que la France fait opposition à la candidature de Léopold de Hohenzollern au trône d'Espagne.
vendredi 8 juillet
L’Internationale est déclarée dissoute.
lundi 11 juillet
Premier banquet féministe. Maria Deraismes a lu un manifeste demandant aux parlementaires d’accorder aux femmes les droits civils et politiques.
mardi 12 juillet
Retrait de Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen, notifié par son père, le prince Antoine.
mercredi 13 juillet
Le ministre français de Gramont réclame que la renonciation de Léopold de Hohenzollern au trône d’Espagne soit garantie par son suzerain et cousin, le roi de Prusse. Mais Guillaume Ier refuse. Bismarck notifie ce refus par un communiqué officiel télégraphique (dit dépêche d'Ems) adressé à tous les gouvernements d’Europe et à la presse allemande et qui raconte, à tort, que l’ambassadeur de France à Berlin, Vincent Benedetti, a manque de respecter au roi et que ce dernier l’a renvoyé sans ménagement. Les Français, bellicistes, crient à la provocation.
vendredi 15 juillet
Devant le Corps législatif, Emile Ollivier déclare accepter la guerre « d'un cœur léger », malgré les ultimes avertissements de Thiers. Le Corps législatif vote les crédits de guerre.
samedi 16 juillet
Le maréchal Bazaine est placé à la tête du 3e corps de l’armée du Rhin. Il reçoit autorité sur les armées des généraux Frossard et Ladmirault et sur la garde.
dimanche 17 juillet
Rassemblement populaire d’étudiants et d’ouvriers cote à cote à la Bastille. Ollivier, poussé par l'opinion publique, déclare la guerre à la Prusse (notifiée deux jours plus tard). Napoléon III, pacifiste mais malade, laisse faire.
lundi 18 juillet
Ouverture à Blois du procès des blanquistes.
mardi 19 juillet
La France déclare la guerre à la Prusse. Enthousiasme des Parisiens devant les Tuileries. Le maréchal Leboeuf commande 265 000 hommes mal équipés contre 500 000 Prussiens et leurs alliés (quatre Etats allemands du sud).
mercredi 20 juillet
Le maréchal Le Boeuf est nommé major général de l’armée du Rhin.
Ambassadeur de France aux Etats-Unis, l’académicien Lucien-Anatole Prévost-Paradol se suicide d’un coup de revolver à Washington après avoir été informé de la déclaration de guerre de la France à la Prusse. Il n’avait que 41 ans.
dimanche 24 juillet
Il fait 41,2° à Poitiers !
mercredi 27 juillet
L'impératrice Eugénie est nommée régente.
jeudi 28 juillet
Napoléon III quitte le château de Saint-Cloud avec son fils, le prince impérial (14 ans), pour prendre la tête de l'armée à Metz.
samedi 30 juillet
Retiré à Bouillac, le père Hyacinthe (Charles Loyson) publie une lettre de protestation contre les décisions du concile Vatican I, qui ont érigé en dogme l'infaillibilité personnelle du pape.
mardi 2 août
Chargé d’une mission d’observation en territoire allemand, le 2e corps de l’armée du Rhin, commandé par le général français Frossard, parvient à vaincre les forces défendant Sarrebrück. La ville frontalière est occupée par les forces françaises. Le général de Gneisenau décide de se replier. Les combats ont fait 11 morts et 75 blessés côté français, 8 morts, 68 blessés et 7 disparus côté allemand. Mais cette « victoire » n’apporte aucun bénéfice net à l’armée française. Le prince impérial a assisté à la bataille.
jeudi 4 août
La première grande bataille de la guerre se déroule près de la ville alsacienne de Wissembourg (Bas-Rhin), à la frontière allemande. La 2e division du général Abel Douay (8 000 hommes) est contrainte à la retraite des Français par la 3e armée du Kronprinz. Les Français déplorent la perte de 2 300 hommes, dont le général Douay (mortellement blessé par un obus), les Prussiens de 1 551.
vendredi 5 août
Après trois jours d’occupation, les troupes françaises du général Frossard se retirent de la ville allemande de Sarrebruck.
samedi 6 août
Bataille de Froeschwiller-Woerth : forte de 88 000 hommes, la 3e armée allemande du Kronprinz de Prusse a mis en déroute les 50 000 soldats français de Mac Mahon à 16 km au nord d’Haguenau. Les vaincus déplorent 11 000 morts ou blessés et 9 000 prisonniers, les vainqueurs 10 000 tués, blessés ou disparus. Les combats ont été marqués par les charges de Reichshoffen, des charges vaines de cuirassiers français sur les villages de Morsbrunn et Elsasshauser.
Bataille de Spichiren : à 72 km au nord-ouest de Froeschwiller et à 7 km au sud de Sarrebruck, la division française du général Frossard (29 980 hommes et 90 canons) est enfoncée près de Forbach par les 45 000 Allemands du général Steinmetz. Les Français déplorent 1 982 tués ou blessés et 1 096 disparus mais les pertes allemandes sont encore plus lourdes avec 4 491 morts ou blessés et 372 disparus.
du samedi 6 au dimanche 7 août
Renouvellement des conseils municipaux, dernière élection du Second Empire.
lundi 8 août
A Marseille, face à la situation désastreuse du pays, un mouvement insurrectionnel, avec à sa tête le radical Gaston Crémieux, tente en vain de proclamer la République et d'instaurer une Commune révolutionnaire. Mais le mouvement est rapidement maté.
mardi 9 août
Le ministère Ollivier est renversé par le Corps législatif (il se réfugiera en Italie jusqu'en 1873).
Strasbourg est encerclée.
Crémieux est arrêté à Marseille et déféré devant un conseil de guerre.
L’écrivain Jules Verne est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
mercredi 10 août
Nouveau ministère du général Charles Cousin-Montauban, comte de Palikao.
jeudi 11 août
A Paris, le poète Paul Verlaine (26 ans) épouse Mathilde Mauté (17 ans) à la mairie de Montmartre, place des Abbesses (18e arrondissement de Paris), et à l’église Notre-Dame de Clignancourt.
vendredi 12 août
Bazaine prend la tête de l'armée. Napoléon III, malade laisse faire. L'armée de Bazaine se replie sur Metz.
dimanche 14 août
Bataille indécise de Borny-Colombey [aujourd’hui dans la banlieue est de Metz] opposant l’arrière-garde de l’armée de Metz du maréchal Bazaine (83 500 hommes), qui battait en retraite, et l’avant-garde de la 1re armée allemande du général von Steinmetz (67 500 hommes). Les Français déplorent 400 tués et 3 500 blessés, les Allemands 1 200 morts et 4 900 blessés.
Plus au sud, les Allemands mettent le siège devant Toul.
Un groupe de blanquistes (Eudes et Brideau) attaque le poste de sapeurs-pompiers de la Villette pour y prendre des armes. Un sergent de ville est tué. Ils tentent de soulever Belleville mais la police les arrête.
lundi 15 août
Défaite de Bazaine à Vionville.
L’Algérie est proclamée en état de siège.
Afin de protéger au mieux Paris, le ministre de l’Intérieur prescrit de diriger les sapeurs-pompiers municipaux âgés de moins de 40 ans sur la capitale.
Louise Michel participe à une manifestation organisée en faveur des blanquistes arrêtés la veille. Elle porte au général Trochu, gouverneur militaire de Paris, une pétition en leur faveur, lancée par Michelet.
Dans un article intitulé Vive la France, Emile Zola prend résolument parti pour la paix ; il sera inculpé de « provocation à la désobéissance aux lois ».
mardi 16 août
Bataille de Mars-la-Tour (dite aussi de Rezonville), en Meurthe-et-Moselle. En forte infériorité numérique, l’armée allemande de Frédéric-Charles de Prusse (30 000 puis 80 000 hommes après renforts) est vaincue par les 127 000 soldats du maréchal Bazaine à une vingtaine de km à l’ouest de Metz. Les Allemands déplorent 15 781 morts et blessés et la perte d’un drapeau, les Français 13 761 tués, blessés ou disparus. Mais cette victoire n’est pas exploitée par Bazaine, qui aurait pu faire capituler une armée allemande isolée à l'aide de ses deux armées. Celles-ci se replient au contraire vers la forteresse de Metz. Il s’agissait de la dernière grande bataille de cavalerie d’Europe.
Les 40 000 Prussiens général August von Werder entament le siège de Strasbourg, défendue par 17 000 soldats sous les ordres du général Uhrich.
mercredi 17 août
Le général breton Trochu est nommé gouverneur militaire de Paris.
jeudi 18 août
Bataille de Gravelotte en Moselle : à une douzaine de kilomètres à l’ouest et au nord-ouest de Metz, l’armée du maréchal Bazaine (183 bataillons d’infanterie, 104 escadrons de cavalerie, 520 canons, 112 800 hommes) remporte un succès tactique sur les forces prussiennes du maréchal Moltke (210 bataillons d’infanterie, 133 escadrons de cavalerie, 732 canons, 188 332 hommes) à Gravelotte et Saint-Privat-la-Montagne, mais en décidant de s’enfermer dans Metz Bazaine offre la victoire stratégique aux Allemands. Les pertes allemandes sont de 20 160 tués, blessés ou disparus, contre 12 275 dans le camp français.
La première armée de la Loire est battue à Loigny-la-Bataille.
vendredi 19 août
Bazaine s'enferme dans Metz avec 175 000 hommes, rapidement encerclés par les Prussiens.
lundi 22 août
Ministère du général Charles Cousin-Montauban, comte de Palikao. Il succède au républicain Ollivier.
mardi 23 août
Début du siège de Strasbourg.
jeudi 25 août
Offensive de l'armée de MacMahon (prévue par Montmédy avec 140 000 hommes) pour rejoindre Bazaine sous Metz.
dimanche 28 août
Napoléon III venant de Vouziers installe son campement au village Le Chesne sur la place de Stonne, Mac-Mahon installe son état major dans la mairie où il passe la nuit. Napoléon loge dans un débit de boissons à gauche de la mairie, appartenant à la famille Nicaise. Cette maison existe toujours sur la place.
mardi 30 août
Protégeant le flanc droit de l'armée Mac-Mahon, le général de Failly est battu à la bataille de Beaumont ; Mac-Mahon se retire sur la place forte de Sedan.
mercredi 31 août
Deux armées prussiennes (240 000 hommes, 700 canons) sous les ordres des princes royaux de Prusse et de Saxe trouvent deux ponts intacts sur la Meuse (à Remilly et à Donchery) et encerclent les troupes de MacMahon.
Bataille de Noiseville.
du mercredi 31 août au jeudi 1er septembre
Résistance héroïque des « marsouins » de l'infanterie de marine à Bazeilles devant les Bavarois. Charges vaines des chasseurs d'Afrique. Les troupes désorganisées se replient sur Sedan.
jeudi 1er septembre
Début de la bataille de Sedan. Mac-Mahon est blessé. Le général Wimpffen prend le commandement en chef.
vendredi 2 septembre
Napoléon III est fait prisonnier à Sedan. Signature de l'acte de reddition au château de Bellevue (situé au sud de Sedan sur les coteaux de la Meuse par les généraux de Moltke (prussien) et de Wimpffen (français) en présence du roi de Prusse, de Napoléon III. La bataille de Sedan a vu 15 000 Français tués ou blessés, 91 000 prisonniers, 10 000 se sont repliés sur Paris et 3 000 internés en Belgique ; du côté allemand, 10 000 morts ou blessés sur 250 000 hommes.
Le général Jean-Auguste Margueritte, commandant des 1er et 3e chasseurs d’Afrique, est mortellement blessé, sur le plateau d’Illy, en dirigeant une charge de cavalerie restée célèbre (il mourra au château de Beauraing, en Belgique).
samedi 3 septembre
Le ministre de la marine, l’amiral Rigault de Genouilly, s’enfuit à Barcelone.
dimanche 4 septembre
A Paris, invasion du Palais Bourbon par la foule parisienne : les députés républicains (Gambetta, Favre, Ferry,...) proclament la République (déchéance de l'Empereur) et l'instauration du Gouvernement de la Défense Nationale de douze citoyens (président le général Trochu, vice-président Favre, Arago, Crémieux, Gambetta, Garnier-Pages, Glais-Bizoin, Pelletan, Picard, Rochefort, Simon, Ferry est secrétaire du gouvernement) et d’un ministère dit « du 4 septembre » (Favre aux Affaires étrangères, Gambetta à l'Intérieur, Le Flô à la Guerre, Fourichon à la Marine et aux Colonies, Crémieux à la Justice, Picard aux Finances, Simon à l'Instruction publique et aux Cultes, Dorian aux Travaux publics, Magnin à l'Agriculture et au Commerce). Les républicains modérés mettent à l'écart les Internationaux. Le prince impérial se réfugie en Belgique.
En Algérie, un comité-conseil se constitue à Alger, révoque le gouverneur général et le préfet et prend plusieurs mesures révolutionnaires (le gouvernement de Tours réussira à limiter les débordements).
Napoléon III est emmené en captivité en Allemagne. Le jeune prince impérial se réfugie en Belgique.
lundi 5 septembre
Georges Clemenceau (29 ans) devient maire du 18e arrondissement de Paris. Des comités de vigilance commencent à se constituer par arrondissement.
Après 20 ans d’exil, Victor Hugo rentre à Paris : le grand écrivain est reçu avec les honneurs d’un roi, avec la ferveur d’un dieu, par une foule indescriptible.
Marseille décide de se gouverner de façon autonome (jusqu’au 4 novembre).
Trois jours après avoir été fait prisonnier, l’empereur Napoléon III arrive dans son lieu de résidence surveillée, le château Wilhelmshöhe, à Cassel.
Pereira est nommé préfet du Loiret. Louis Oustry est nommé préfet de l’Aveyron.
mercredi 7 septembre
Gambetta enjoint aux administrateurs provisoires et préfets de « s'appuyer sur les conseils municipaux élus sous l'influence du courant libéral et démocratique » ; ailleurs, poursuit-il, « entourez-vous de municipalités provisoires ».
jeudi 8 septembre
Décret convoquant les collègues électoraux pour le 16 octobre « à l'effet d'élire une assemblée nationale constituante ».
vendredi 9 septembre
Création de la délégation gouvernementale de Tours (Crémieux).
Eugénie arrive à Hastings (Angleterre).
samedi 10 septembre
Brive adhère à la République et au gouvernement de défense nationale.
dimanche 11 septembre
Fédération des comités de vigilance, constitués depuis cinq jours dans les arrondissements parisiens, dans le « Comité central républicain de Défense nationale des 20 arrondissements » qui regroupe internationaux (blanquistes), socialistes et radicaux.
lundi 12 septembre
Le gouvernement, afin de conserver « sa complète liberté d'action pour organiser la défense dans les départements et maintenir l'administration », désigne le garde des Sceaux Crémieux comme « délégué pour représenter le gouvernement et en exercer les pouvoirs ». Tours devient le siège de la délégation du gouvernement de la Défense nationale (Gambetta/général Trochu).
vendredi 16 septembre
Décret fixant les élections municipales au 25 et 28 septembre, et avançant les élections à la Constituante au 2 octobre. Un autre décret adjoint à Crémieux un autre ministre, Glais-Bizoin, et l'amiral Fourichon, ministre de la Marine. Ils forment « la délégation du gouvernement de la Défense nationale, appelée à exercer les pouvoirs de ce gouvernement dans les départements non occupés par l'ennemi ». Désormais, le pouvoir est partagé entre deux pôles, aux communications difficiles.
samedi 17 septembre
Au sud-est de Paris, le château de Fontainebleau est investi par les Prussiens.
dimanche 18 septembre
Libérée par la capitulation de Sedan, la 2e armée prussienne (commandée par le kronprinz de Prusse) entreprend l'investissement de Paris.
Un décret fixe les élections au conseil municipal de Paris « dont les attributions seront les mêmes que celles des autres conseils municipaux de la République ». Le conseil comprendra 80 membres, 4 par arrondissement.
Naissance de la « Ligue du Midi pour la défense de la République », regroupant les départements du Midi et Sud-Est.
lundi 19 septembre
L'investissement de Paris est achevé : début du siège de la capitale par deux armées allemandes (400 000 soldats). En face, le général Trochu dispose de 500 000 défenseurs aux qualités disparates (17 régiments, 15 000 marins, 200 canons, 12 000 gendarmes, 135 000 gardes nationaux de province, 330 000 gardes nationaux de Paris). Dès le début, les défenseurs français sont défaits à la bataille de Châtillon. Les troupes du maréchal von Moltke commencent d'importants travaux de terrassement et de fortification pour empêcher toute sortie des assiégés, ils occupent les hauteurs autour de la capitale et y installent leur artillerie.
du lundi 19 ou mardi 20 septembre
Jules Favre et Bismarck se rencontrent dans un château de Ferrières (à 25 kilomètres à l’est de Paris), mais ne réussissent pas à se mettre d’accord sur la conclusion d’un éventuel armistice.
nuit du mardi 20 au mercredi 21 septembre
A Orléans, le général Peytavin fait sauver les ponts ; le préfet Pereira en sauve deux.
jeudi 22 septembre
Dans un manifeste, les « internationaux » (blanquistes) demandent une Commune de Paris et la « levée en masse » dans la tradition de la Révolution de 1793.
vendredi 23 septembre
Après 39 jours de siège et une ultime canonnade de huit heures, la forteresse de Toul capitule avec ses 2 300 hommes.
Décès à Cannes de l’écrivain, historien et archéologue Prosper Mérimée, à l’âge de 66 ans.
dimanche 25 septembre
Le ballon monté Ville de Florence s’envole du champ de « La Glacière », boulevard d’Italie à Paris, emportant 300 kilos de dépêches et de journaux, l’aéronaute Gabriel Mangin et M. Lutz, commissaire du gouvernement à destination de Tours. Il parcourt 30 kilomètres et, en raison de tirs prussiens, atterrit dans le parc du château de Cracouville, à Vernouillet [Yvelines].
lundi 26 septembre
Dans Paris assiégé, le ballon-poste Etats-Unis s’envole de l’usine à gaz de La Villette et termine sa course à Mantes-la-Jolie après avoir parcouru 58 kilomètres.
mardi 27 septembre
Entrée des troupes badoises à Mulhouse.
mercredi 28 septembre
Les Prussiens du général August von Werder s'emparent de Strasbourg après plus de 40 jours de siège et plusieurs semaines de violents bombardements. 17 000 Français sont faits prisonniers.
Le leader anarchiste russe Bakounine, venu de Genève, tente de soulever Lyon en proclamant l'abolition de l'Etat : échec.
dimanche 2 octobre
Les ouvriers de l’arsenal de Brest tentent de prendre l’hôtel de ville.
lundi 3 octobre
Fondation à Toulouse de la Dépêche, « journal de la démocratie ».
mercredi 5 octobre
La délégation de Paris décide d'envoyer à Tours le ministre de l'Intérieur Léon Gambetta. Sa mission est de « maintenir l'unité d'action » au sein de la délégation, et entre la délégation et le gouvernement de la Défense nationale.
Le général Toury repousse les Prussiens en dehors du Loiret, les forçant à quitter Pithiviers.
vendredi 7 octobre
Les Badois occupent la ville de Saint-Dié dans les Vosges.
Gambetta quitte Paris en ballon et atterrit à Montdidier (Somme).
Les zouaves pontificaux de Charette et de Sonis, revenus de Rome, arrivent à Tours.
Fondation à Toulouse de la Ligue du Sud-Ouest.
samedi 8 octobre
L'ajournement des élections municipales entraîne des manifestations à Paris.
Les Bavarois de Von der Tann assiègent Orléans avec 15 000 soldats appuyés par 100 canons, face à Lamotte-Rouge qui ne dispose que de 10 000 hommes et quelques canons.
dimanche 9 octobre
Décret confirmant l'ajournement des élections municipales.
Gambetta atteint Tours par le train.
Les zouaves pontificaux sont dirigés de Tours sur Orléans.
Le prince impérial débarque à Hastings (Angleterre) et rejoint sa mère l'impératrice.
lundi 10 octobre
Un décret donne au ministre de l'Intérieur, Gambetta, l'administration de la Guerre.
Le 1er corps bavarois attaque Artenay près d’Orléans.
A Penmarch, dans le Sud-Finistère, une lame de fond emporte la famille de M. Levainville, préfet du Finistère.
vers le lundi 10 octobre
La Société nationale britannique pour les blessés et prisonniers de guerre (pour le respect de la convention de Genève) envoie à Versailles le colonel Lloyd Lindsay afin de remettre 40 000 livres, divisées de manière égale entre Allemands et Français.
mardi 11 octobre
Orléans est occupée par les Bavarois du général Von der Tann.
Un ingénieur des Mines, ancien chef de l'exploitation des Chemins de fer du Midi, Charles de Freycinet, est nommé « délégué du ministre auprès du département de la Guerre » (Gambetta a refusé à ce poste le colonel Rossel, excellent stratège mais jugé trop jeune).
Dans le centre Bretagne, Napoléonville redevient Pontivy.
mercredi 12 octobre
A Orléans, Von der Tann exige une contribution de guerre de 1 500 000 francs sous 24 heures assortie de 500 000 F de réquisitions en nature. Les bavarois étant catholiques, Mgr Dupanloup, accompagné d'Adolphe Crespin, intervient auprès de von der Tann. Ce dernier, qui sait d'autre part que Dupanloup est en correspondance avec la reine de Prusse, réduit courtoisement ses exigences à 1 000 000 francs que le maire parvient à réunir en deux jours.
jeudi 13 octobre
Siège de Paris : le château de Saint-Cloud - propriété de Napoléon III - est bombardé et incendié (il sera entièrement rasé en 1891).
mardi 18 octobre
Bataille de Bellevue près de Metz : les soldats de Bazaine essaient de passer au travers des lignes prussiennes en sortant de la ville. Les troupes françaises sont repoussées dans la ville, perdant 1 193 soldats et 64 officiers. Les Prussiens déplorent 1 703 soldats et 75 officiers perdus.
Prise et incendie de Châteaudun par les Allemands.
vendredi 21 octobre
Victoire des défenseurs parisiens à Bougival.
samedi 22 octobre
Le député républicain breton Emile de Kératry est nommé commandant des forces de Bretagne ; il l’organise suivant la tradition : par paroisse (escouade), par arrondissement (légion), par département (brigade). Concentrés au camp de Conlie, près du Mans, les 80 000 Bretons n’y trouvent aucun baraquement et doivent s’entraîner sans armes.
lundi 24 octobre
Décrets du gouvernement provisoire mettant notamment fin au gouvernement militaire en Algérie, pour le remplacer par une administration civile, et accordant la nationalité française aux juifs d'Algérie (« décret Crémieux »). Promotion d’une communauté en majorité pauvre et augmentation de la population française d’Algérie de 37 000 nouveaux citoyens. La très ancienne communauté juive d’Algérie se trouve séparée des musulmans et bientôt exposée à l’antisémitisme qui gagne les colons.
Une magnifique aurore boréale orne le ciel parisien. Elle se présente sous forme de traînées jaunes, roses et rouges.
mardi 25 octobre
Destruction à Vernon (Eure), sur la Seine, du pont médiéval et du pont Napoléon.
jeudi 27 octobre
Aurelle de Paladines (armée de la Loire) bat les Allemands à Coulmiers.
du jeudi 27 au vendredi 28 octobre
Bazaine capitule sans condition à Metz avec toute son armée : 173 000 prisonniers, 1 570 canons.
vendredi 28 octobre
Au nord de Paris, les francs tireurs de la Presse emmenés par le commandant Roland, sous les ordres du général Carey de Bellemare (commandant la place forte de Saint-Denis), reprennent le village du Bourget tenus par les Prussien depuis la mi-septembre.
Sète adhère à la Ligue du Midi.
dimanche 30 octobre
Soldats et mobilisés tentent de défendre Dijon contre les Prussiens. Mais, sans artillerie, ils doivent se rendre à la fin de la journée.
Les quatre régiments de la garde du roi de Prusse appuyés par une forte artillerie reprennent le Bourget aux français (mort du commandant Barroche). Le commandant Brasseur résistera jusqu'à la dernière cartouche dans l'église du Bourget.
L’impératrice Eugénie rend visite à son époux Napoléon III, détenu au château Wilhelmshöhe, à Cassel.
lundi 31 octobre
A la nouvelle de la capitulation de Metz et de la perte du fort du Bourget, Blanqui, Flourens, Delescluze, Rigault, à la tête d'une foule armée, envahissent l'Hôtel de ville de Paris et gronde contre Trochu (gouverneur militaire de Paris) et l'armistice. Un bataillon appelé au secours du gouverneur pactise avec les manifestants. Mais le gouvernement rétablit l'ordre, grâce à l'énergie de Jules Ferry. Rochefort quitte le gouvernement de la Défense nationale.
mardi 1er novembre
Proclamation éphémère de la Commune de Marseille.
mercredi 2 novembre
Le gouvernement Gambetta se replie de Tours sur Bordeaux, et organise la levée en masse dans toutes les provinces avec un objectif de 600 000 soldats à lever et à armer.
jeudi 3 novembre
Les Parisiens plébiscitent le gouvernement « de la Défense nationale » par 321 373 oui contre 53 584 non. Le gouvernement Gambetta se replie sur Bordeaux.
du jeudi 3 au vendredi 4 novembre
Tentative de paix à Versailles : Bismarck menace Thiers de négocier avec le comte de Chambord, prétendant au trône de France.
vendredi 4 novembre
Fin du gouvernement autonome de Marseille.
du samedi 5 au mardi 8 novembre
Elections municipales favorisant les radicaux, partisans des libertés municipales, mais adversaires de l'insurrection.
mercredi 9 novembre
Van der Tann est contraint d'évacuer Orléans devant la pression de la Ire armée de la Loire d'Aurelle de Paladines, victorieuse à Coulmiers.
jeudi 10 novembre
Sur ordre de Léon Gambetta, la ville est équipée de batteries et transformée en camp retranché.
vendredi 11 novembre
Le Congrès péruvien a approuvé le contrat gouvernemental signé en juillet 1869 confiant le monopole des exportations de guano au Français Auguste Dreyfus.
lundi 14 novembre
Les Allemands commencent le siège de Belfort, défendue par le colonel Denfert-Rochereau qui avait en partie fait construire les fortifications.
mardi 15 novembre
Jules Ferry n'est plus secrétaire du gouvernement à la Défense nationale mais devient préfet de la Seine.
mercredi 16 novembre
Ferry est élu maire de Paris.
Prétendant au trône d’Espagne en tant que beau-frère de la reine déchue Isabelle II, le prince Antoine d’Orléans, duc de Montpensier et plus jeune fils de l’ancien roi Louis-Philippe, n’a obtenu que 27 voix des députés espagnols, contre 191 sur 307 pour le prince Amédée de Savoie, deuxième fils du roi Victor-Emmanuel II d’Italie.
mardi 22 novembre
L’armée bretonne de Conlie, mal équipée et mal armée, reçoit l’ordre de s’opposer à la poursuite de l’invasion prussienne. Dans la soirée, son commandant, le général de Kératry rejoint Gambetta au Mans pour réclamer des armes et des munitions. Gambetta l’assure de son soutien.
mercredi 23 novembre
Combat indécis de Pont-Noyelles entre l'armée du Nord de Faidherbe et les Allemands.
Gambetta nomme Louis Faidherbe général de division et lui confie l’Armée du Nord (45 000 hommes).
nuit du mercredi 23 au jeudi 24 novembre
A quatre heures du matin, l’arsenal de Rennes reçoit un télégramme de Gambetta interdisant la livraison d’armes et de munitions aux 80 000 Bretons de Keratry, au camp de Conlie, par peur d’un réveil chouan.
jeudi 24 novembre
Reddition de Thionville après trois mois de siège.
Décès à son domicile parisien (7, rue du Faubourg-Montmartre) du jeune écrivain Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont, à seulement 24 ans.
samedi 26 novembre
Garibaldi, à la tête de « l'armée des Vosges », ne peut reprendre Dijon aux Prussiens et doit faire retraite.
dimanche 27 novembre
Bataille d’Amiens.
lundi 28 novembre
Le prince Charles II de Prusse bat Aurelle de Paladines (1re armée de la Loire) à Beaune-la-Rolande : 3 000 Français et 800 Prussiens sont tués. Parmi les victimes françaises figure le peintre impressionniste Frédéric Bazille (28 ans), touché au bras et au ventre en tentant de protéger des femmes et des enfants.
Le général allemand von Goeben entre dans Amiens.
De la cour de la gare d’Austerlitz, le marin Alexandre Prince s’envole de Paris en ballon pour transporter en province les dépêches du gouvernement. Les vents déportent l’aéronef au-dessus de la mer du Nord, où Prince se noie…
du lundi 28 novembre au samedi 3 décembre
Les défenseurs parisiens sont battus lors d'une sortie à Champigny (Ducrot). Pertes : 8 000 Français et 5 000 Allemands.
jeudi 1er décembre
Première arrestation de Louise Michel à la suite d'une manifestation de femmes.
vendredi 2 décembre
Bataille de Loigny : la première armée de la Loire est battue.
Lors de la bataille de Champigny le sous-lieutenant Maunoury (futur maréchal de France) est blessé par une balle qui lui traverse la jambe.
du vendredi 2 au dimanche 4 décembre
Défaite de l'armée de la Loire à Patay-Orléans. Les Allemands reprennent Orléans par surprise.
lundi 5 décembre
Les socialistes tentent un coup de force à Rouen, que les troupes françaises ont abandonné. Mais, le soir même, l’armée prussienne Manteuffel entre dans la ville sans résistance.
Dans Paris assiégé, le ballon monté Franklin s’est envolé de la gare d’Orléans. Après un voyage de 403 kilomètres, il s’est posé à Saint-Aignan-Grandlieu, au sud-ouest de Nantes.
L’écrivain Alexandre Dumas, père, est mort à Puys, près de Dieppe. Il avait 68 ans.
jeudi 8 décembre
Le jeune sous-lieutenant Maunoury (23 ans) reçoit la croix de la Légion d’honneur pour sa vaillance au combat.
vendredi 9 décembre
Tours n'est plus le siège du gouvernement de la Défense Nationale, qui fuit à Bordeaux.
dimanche 11 décembre
L'armée de la Loire est battue à Villarceau (Chanzy).
mardi 13 décembre
Les autorités de Tours, y compris le général Sol, commandant de la place, s’enfuient avec des milliers de Tourangeaux apeurés ; à Montlouis, des soldats se tirent les uns sur les autres, croyant avoir aperçu des uhlans.
jeudi 15 décembre
Retour des autorités de Tours.
vendredi 16 décembre
Au cours d'une rixe, un soldat allemand est tué à Orléans. Le prince Frédéric-Charles exige 600 000 francs d'amende, réunis avec peine par la municipalité.
dimanche 18 décembre
Bataille indécise de Nuits-Saint-George (Côte-d’Or) entre les Allemands et l'armée de l'Est.
mardi 20 décembre
Gambetta demande en vain à Paris de l'autoriser « à purifier tout ce personnel administratif » du gouvernement de la Défense nationale, mesure à laquelle s'opposent les représentants des ministres parisiens au sein de la délégation.
Les Prussiens arrivent devant Tours qui est bombardée : six morts.
mercredi 21 décembre
Echec sanglant d'une sortie des défenseurs parisiens au Bourget et à Neuilly.
du vendredi 23 au samedi 24 décembre
Bataille de Hallue, au nord-est d’Amiens.
dimanche 25 décembre
Considérant que les conseils généraux « constituent une représentation départementale en opposition complète avec l'esprit des institutions républicaines », la délégation les dissout et les remplace par des commissions départementales, nommées par les préfets.
Le percement du tunnel du Fréjus, entre la France et l’Italie, est achevé.
mardi 27 décembre
Dissolution de la Ligue du Midi.
fin décembre
La délégation est contrainte de s'installer à Bordeaux.