mardi 3 janvier
Le général Faidherbe (armée du Nord) bat les Prussiens de Goeben à Bapaume. Mais, après cette victoire il n'ose pas attaquer les assiégeants de Péronne, qu'il pouvait mettre en déroute ; il s'arrête à 16 kilomètres de la place.
mercredi 4 janvier
A Orléans, le prince Frédéric-Charles est remplacé par le prince Louis de Hesse.
jeudi 5 janvier
Début du bombardement de Paris (un mois) : 10 000 projectiles en moyenne ; soixante morts ou blessés chaque jour.
Il fait -11,9° le matin à Paris.
vendredi 6 janvier
Le roi Guillaume incorpore le Loiret au gouvernement général de Versailles et place à sa tête le baron von Koemeritz.
nuit du vendredi 6 au samedi 7 janvier
L'Affiche rouge du Comité central des 20 arrondissements de Paris en faveur de la Commune est placardée.
dimanche 8 janvier
Victoire française à la bataille de Villersexel.
lundi 9 janvier
Bourbaki, avec 120 000 hommes de l'armée de l'Est, bat Schmeling à Villersexel. Péronne capitule devant les Allemands.
du mardi 10 au mercredi 11 janvier
La 2e Armée de la Loire (Chanzy) est battue au Mans.
du dimanche 15 ou mardi 17 janvier
L'Armée de l'Est de Bourbaki est arrêtée devant Héricourt.
lundi 16 janvier
Décès à Genève, en Suisse, du maréchal de France Jacques César Randon, comte de Pully, à l’âge de 75 ans.
mardi 17 janvier
« Apparition » de la Sainte Vierge à Pontmain (Mayenne).
mercredi 18 janvier
Le roi de Prusse Guillaume Ier est proclamé empereur d'Allemagne dans la galerie des Glaces du château de Versailles.
La garde nationale de Montmartre participe à l'attaque de Vinoy à Buzenval : échec à cause de l'hésitation de Trochu.
Défaite de l'Armée de l'Est à Héricourt.
jeudi 19 janvier
L'armée du Nord de Faidherbe est battue à Saint-Quentin.
Echec sanglant d'une tentative de sortie de l'armée de Paris à la bataille de Buzenval. Le général Trochu, gouverneur de Paris et chef du gouvernement, qui avait promis que « jamais le gouverneur de Paris ne capitulerait », démissionne de son poste de gouverneur : il capitulera comme chef du gouvernement.
Les Allemands entrent dans Tours.
vendredi 20 janvier
Défaite parisienne de Montretout.
samedi 21 janvier
Décidé à participer à la défense nationale, le jeune Ferdinand Foch (19 ans) s’engage au dépôt du 4e de ligne à Saint-Etienne.
dimanche 22 janvier
A Paris, le tambour bat le rappel aux Batignolles contre les « traîtres » (Trochu, Favre, le général Vinoy). Des groupes de manifestants se massent place de l'Hôtel de ville : Vinoy fait ouvrir le feu (de 30 à 50 morts). Pour la première fois, Louise Michel (40 ans), qui s'est munie d'un fusil, fait le coup de feu contre les mobiles bretons de Trochu. Le gouvernement ordonne la fermeture de tous les clubs, supprime les journaux révolutionnaires et procède à des arrestations, dont celle de Delescluze. Vinoy est nommé gouverneur de Paris.
du dimanche 22 au lundi 23 janvier
L’armée des Vosges de Garibaldi attaquent avec succès les Prussiens défendant Dijon.
mardi 24 janvier
L'armée de l'Est de Bourbaki est battue à Baume-les-Dames.
Hector-Albert Chaulet d’Outremont (45 ans) est nommé évêque d’Agen.
vendredi 27 janvier
Le chancelier Bismarck et Jules Favre (ministre des Affaires étrangères du gouvernement français de défense nationale) terminent leurs pourparlers. Au terme de 132 jours de siège, Paris capitule.
samedi 28 janvier
Bismack et Favre signent à Versailles les préliminaires de paix qui prévoient le désarmement de l'enceinte fortifiée de Paris, la reddition de l'armée de Paris (sauf une division) qui laisse ses armes à la Garde nationale. Paris devra verser, sous 15 jours, une indemnité de 200 millions. L'armée de l'Est est exclue de l'armistice par Jules Favre à cause des convictions bonapartistes du général Bourbaki. Cette convention prévoit des élections générales pour le 8 février.
dimanche 29 janvier
Le drapeau allemand flotte sur les forts de Paris : 240 000 hommes sont prisonniers.
Denfert-Rochereau annonce la reddition de Belfort après deux mois et demi de siège.
Décret sur les dispositions électorales : retour au scrutin de liste.
mardi 31 janvier
Gambetta, par une circulaire aux préfets, invite à préparer la reprise de « la guerre à outrance ». Par un décret, il frappe d'inéligibilité « tous les complices du régime » impérial : ne peuvent être candidats « les individus qui avaient accepté une candidature officielle ». Bismarck proteste au nom de la liberté des élections.
fin janvier
En Algérie, révolte des spahis de la région de Constantine.
mercredi 1er février
Jules Simon, envoyé par le gouvernement avec les pleins pouvoirs, arrive à Bordeaux. Le gouvernement de Paris enlève l'Intérieur à Gambetta pour le confier à Simon. Mais celui-ci ne parvient pas à imposer son autorité à la délégation, dont les autres membres suivent Gambetta. La délégation s'oppose à l'envoi d'ordres et de dépêches émanant de Simon, et notamment à l'abrogation du décret sur les inéligibles.
L'armée de l'Est du général Bourbaki passe en Suisse.
vendredi 3 février
Les journaux publiant le décret de Jules Simon sont saisis.
samedi 4 février
Le gouvernement de Paris décide d'envoyer à Bordeaux Garnier-Pages, Arago, Eugène Pelletan.
lundi 6 février
Les délégués parisiens arrivent à Bordeaux dans la matinée, rendant par leur présence inutile la prise de la préfecture, préparée pour 11 heures du matin par Jules Simon, qui s'appuie sur le général commandant la division. Le ministre de l’Intérieur Léon Gambetta démissionne alors d'un gouvernement avec lequel « il n'est plus en communion d'idées ni d'espérances ». Arago lui succède comme ministre.
mardi 7 février
Décès à Paris de la religieuse Eugénie Smet. Fondatrice des Religieuses Auxiliatrices, elle avait 45 ans (elle sera béatifiée en 1957).
mercredi 8 février
Elections générales au scrutin de liste hâtivement organisées, sans campagne électorale, qui permettent, malgré une abstention nombreuse, la formation d'une assemblée nationale à Bordeaux à prédominance rurale (monarchiste et bonapartiste) : Les conservateurs l'ont emporté partout, sauf dans la région parisienne, l'Est patriote, le Sud-Est et le Midi. Les villes sont républicaines. Sur 675 élus, les monarchistes sont 40, les républicains 250, les bonapartistes une poignée venus de la Corse et des Charente. Un tiers des élus (225) sont des nobles. Thiers est élu dans 26 départements, Louis Blanc est élu député de la Seine ; Gambetta dans 9 départements (Bas-Rhin,...). Nombre de Parisiens refusent cette assemblée défaitiste et se rassemblent derrière Gambetta.
samedi 11 février
Le projet de construction à Paris d’une église dédiée au Sacré-Cœur est présenté au pape Pie IX, qui l’approuve.
dimanche 12 février
Première réunion de l'Assemblée au Grand Théâtre de Bordeaux pour désigner son bureau.
Les Allemands fusillent à Reims le prêtre catholique Eugène Charles Miroy, curé de Cuchery (près de Châtillon-sur-Marne), pour avoir abrité des francs-tireurs dans son presbytère et avoir caché des armes sous l’autel de son église. Il avait 42 ans.
lundi 13 février
Jules Favre dépose les pouvoirs du gouvernement de la Défense nationale entre les mains de l'Assemblée.
Le colonel Denfert-Rochereau, commandant de la place de Belfort, reçoit l'ordre d'évacuer la place. Les troupes françaises évacuent la ville avec armes et bagages.
mercredi 15 février
Armistice général sur le front de l’Est.
S’opposant à la paix, les bataillons de la Garde nationale parisienne décident de se fédérer.
jeudi 16 février
L'Assemblée élit à sa présidence Jules Grévy, républicain modéré et qui a l'appui de Thiers. Une proposition qui associe républicains modérés et hommes du centre droit demande de mettre Adolphe Thiers (73 ans) à la tête du gouvernement.
vendredi 17 février
Une résolution de l'Assemblée, votée « à la presque unanimité », décrète : « M. Thiers est nommé chef du pouvoir exécutif de la République française. Il exercera ses fonctions sous l'autorité de l'Assemblée nationale, avec le concours des ministres qu'il aura choisi et qu'il présidera ».
samedi 18 février
Fin du siège de Belfort qui a duré 300 jours. Belfort reste une ville française.
dimanche 19 février
Thiers communique à l'Assemblée la liste de ses ministres choisis dans la gauche modérée et le centre droit. Sur neuf portefeuilles, trois vont à des républicains (Favre restent aux Affaires étrangères ; Ernest Picard prend l'Intérieur ; Jules Simon garde l'Instruction publique et les Cultes). Un légitimiste libéral, M. de Larcy prend les travaux publics. Les autres ministères, hormis ceux techniques, de la Guerre et de la Marine, vont à des proches de Thiers, venus de l'orléanisme (Armand Dufaure à la Justice ; Pouyer-Quertier aux Finances).
dimanche 26 février
A Versailles, Thiers et Favre signent avec Bismarck les préliminaires de paix : l'annexion de l'Alsace, moins Belfort, et d'une partie de la Lorraine, le paiement d'une indemnité de 5 milliards. La Garde nationale de Paris devra remettre ses canons.
lundi 27 février
Les bataillons de Montmartre hissent 227 canons sur la butte.
mercredi 1er mars
Les Prussiens entrent symboliquement dans Paris et défilent sur les Champs-Elysées. La ville semble morte.
Par 546 voix contre 107 (Blanc, Quinet, Hugo), l'Assemblée de Bordeaux ratifie les préliminaires de paix. Deuxième « protestation de Bordeaux » : les députés d'Alsace-Lorraine, surtout républicains, quittent l'Assemblée nationale (dont Gambetta qui gagne Saint-Sébastien en Espagne) ; Jules Grosjean lit leur protestation. L'Assemblée nationale prononce la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie. Apprenant la nouvelle, le maire de Strasbourg Emile Kuss succombe à une crise cardiaque.
jeudi 2 mars
Démissions des députés Rochefort, Ranc, Tridon, Benoît Malon et Félix Pyat, qui jugent que l'Assemblée a « démembré la France » et que ses délibérations sont désormais « frappées de nullité ». L'extrême gauche radicale, socialiste, internationaliste désavoue l'Assemblée et lui dénie toute légitimité.
vendredi 3 mars
La Garde nationale de Paris s'organise en fédérations ; les gardes nationaux s'appellent désormais les Fédérés. Constitution du Comité central de la Garde nationale.
Obsèques d’Emile Kuss à Bordeaux, devant une foule immense, entourée de tous les députés de l’Alsace et de la Lorraine.
mercredi 8 mars
Thiers supprime la paye des gardes nationaux.
Les Prussiens commencent l’évacuation d’Orléans.
Funérailles solennelle d’Emille Kuss à Strasbourg.
vendredi 10 mars
« Pacte de Bordeaux » : l'Assemblée décide son transfert à Versailles (elle a peur de Paris) ; le régime politique ne sera pas défini avant la réorganisation du pays. Moratoire sur les loyers et les effets de commerce.
Adoption des statuts de la Fédération des bataillons de la garde nationale de Paris, constituée en février. Elle se dote d'un Comité central.
dimanche 12 mars
L'Assemblée nationale siège à Versailles.
Le sous-lieutenant Joseph Gallieni, fait prisonnier par les Prussiens, est libéré.
lundi 13 mars
A l’issue de la conférence du Pont convoquée par Londres, la Russie, soutenue par l’Empire allemand, obtient la signature du traité de Londres par sept pays (Autriche, France, Grande-Bretagne, Italie, Prusse, Russie et Empire ottoman). Ce texte abolit la neutralité et la démilitarisation de la mer Noire, que Saint-Pétersbourg avait été contraint d’accepter lors du traité de Paris de 1856. La Russie obtient le droit d’établir à nouveau des bases maritimes sur ses rives.
mercredi 15 mars
La Garde nationale parisienne décide de se fédérer et de ne plus reconnaître d’autre autorité que celle du Comité central.
jeudi 16 mars
A la suite de l'envoi en France de soldats musulmans et de la promulgation du décret Crémieux qui instaure une discrimination parmi les populations en donnant la nationalité française aux seuls juifs, le bachaga Mohamed el-Mokrani, grand propriétaire foncier du sud de la Grande Kabylie, déclenche la guerre contre les Français.
Une manifestation de soutien à la Commune de Paris se déroule à Sète.
vendredi 17 mars
Le socialiste-révolutionnaire Louis Blanqui « l'enfermé » est emprisonné sur ordre de Thiers.
Le 13e chasseurs à pied français fait son entrée à Orléans, évacuée par les Prussiens.
nuit du vendredi 17 au samedi 18 mars
Thiers ordonne la récupération des canons de la garde nationale de Montmartre et Belleville. Les habitants des faubourgs interviennent, avec Louise Michel. Des soldats fraternisent avec les émeutiers (fédérés). Des barricades se dressent dans Paris.
samedi 18 mars
Vers 15 h, trois bataillons populaires défilent devant l'hôtel de ville de Paris, où s'est installée le Comité central de la garde nationale. L'insurrection est maîtresse de la capitale. Thiers et le gouvernement quittent Paris (Quai d'Orsay) pour Versailles. Des hommes du 88e exécutent leur général de brigade, Lecomte, ainsi que le général Thomas (le « fusilleur de juin 1848 »), rue des Rosiers, malgré l’intervention du maire du 18e arrondissement, Georges Clemenceau, et d’officiers communards.
Victor Hugo enterre son fils Charles au cimetière parisien du Père-Lachaise.
dimanche 19 mars
Annonce de l'élection du conseil municipal de la Commune de Paris.
Napoléon III est libéré par les Allemands. Il quitte le château Wilhelmshöe, à Cassel, où il était détenu depuis le 5 septembre 1870, pour rejoindre l’Angleterre.
nuit du dimanche 19 au lundi 20 mars
A l’occasion d’une réunion organisée à l’Hôtel de ville de Paris, le maire du 18e arrondissement, Georges Clemenceau, tente en vain, de rallier les communards à une solution de conciliation.
lundi 20 mars
Le gouvernement et l'Assemblée Nationale s'installent à Versailles.
mardi 21 mars
Le chef du QG prussien, Von Schlotheim, déclare que les troupes prussiennes resteront neutres dans le conflit entre « Parisiens » et « Versaillais ».
mercredi 22 mars
Les révolutionnaires du Comité des 20 arrondissements apportent leur soutien au Comité central de la garde national. Le mouvement parisien se radicalise. Ajournement des élections municipales prévues pour ce jour.
Proclamation de la Commune de Lyon.
mercredi 22 ou jeudi 23 mars
Proclamation de la Commune de Marseille.
jeudi 23 mars
Proclamation de la Commune de Toulouse.
vendredi 24 mars
Proclamation des communes de Saint-Etienne (prise de l’hôtel de ville dans la soirée) et Narbonne.
Tentative de Commune à Nîmes, qui échoue.
samedi 25 mars
Le chef militaire communard parisien Charles Lullier est destitué.
La commune de Saint-Etienne, d’abord pacifique, se radicalise avec l’assassinat du préfet de la Loire.
dimanche 26 mars
Election des 90 membres du comité central de la Commune parisienne : plus de 50 % d'abstentions. Les listes ennemies de la Commune (ouest de la ville) ont 40 000 voix, soit 15 élus, qui refuseront de siéger. Sur 85 élus « communards » (dont le Hongrois Léo Frankel, élu par le 13e arrondissement), il y a 17 internationaux, 11 socialistes, 9 blanquistes et 4 jacobins (dont Delescluze et Pyat) ; 25 sont des ouvriers. Un bon nombre d'élus peut difficilement être classé. Quelques élus : Eugène Varlin, Zéphirin Camélinat, Benoît Malon., Rochefort, Gambon, Blanqui, Ferré, Rigault, Clément, Courbet, Vallès. La Commune de Paris installe sont quartier général à l’Hôtel de ville.
Proclamation de la commune du Creusot (Jean-Baptiste Dumay).
lundi 27 mars
Georges Clemenceau n'est plus maire du 18e arrondissement de Paris.
mardi 28 mars
Dix jours après le soulèvement des Parisiens, 200 000 personnes affluent à l'hôtel de ville de Paris où Ranvier, élu de Ménilmontant, proclame la Commune. Lors de son entrée à l’Hôtel-de-Ville, le conseil municipal reçoit ses pouvoirs du Comité central.
Les derniers insurgés communards de Saint-Etienne se rendent aux troupes conduites par M. de la Rochetaillé.
Echec de la Commune de Toulouse et du Creusot.
mercredi 29 mars
Etablissement d’un gouvernorat général civil d’Algérie qui relève du ministère de l’Intérieur (les deux premiers gouverneurs seront, en fait, un amiral et un général) et qui remplace la fonction de commissaire extraordinaire (mise en place à la chute du Second Empire). Le vice-amiral et comte Louis Henri de Gueydon devient gouverneur général civil de l’Algérie.
jeudi 30 mars
Fin de la Commune de Lyon.
vendredi 31 mars
Echec de la Commune de Narbonne.
en mars
Les Allemands libèrent le maréchal de Mac-Mahon.
samedi 1er avril
Le contre-amiral Jules Dupré succède à l’amiral Alphonse, comte de Cornulier-Lucinière, comme gouverneur militaire de la Cochinchine.
dimanche 2 avril
La Commune décrète la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Des obus tombent sur Paris. Les « Versaillais » attaquent le pont de Neuilly.
lundi 3 avril
Gustave Cluseret (ancien général de l'armée nordiste américaine) devient délégué de la Commune à la Guerre. Les Fédérés attaquent vers Versailles mais sont arrêtés par le canon du Mont-Valérien ; le général Emile Duval est pris et fusillé avec son état-major.
mardi 4 avril
Les Versaillais attaquent Neuilly, prennent Courbevoie et Châtillon.
Fondation de la Ligue d'union républicaine des droits de Paris, qui réunit les anciens maires de la ville.
Fin de la Commune de Marseille.
mercredi 5 avril
Les communards prennent 74 otages, dont l'archevêque de Paris Mgr Darboy.
jeudi 6 avril
Un convoi de 600 prisonniers communards quitte le camp de Satory pour Brest (ils seront internés sur la presqu’île de Crozon, au fort de Roscanvel. La Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest a été réquisitionnée pour ces transports spéciaux.
dimanche 9 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 10 avril
Loi rétablissant le vote dans la commune.
Paris insurgée lance un appel aux départements. Le Journal officiel de la Commune mentionne le courage au combat de Louise Michel.
jeudi 13 avril
La Commune ordonne la destruction de la colonne Vendôme.
vendredi 14 avril
Loi décentralisatrice versaillaise qui donne au conseil municipal l'élection des maires et des adjoints ; les nominations des maires des villes de plus de 20 000 habitants et des chefs-lieux de département et d'arrondissement se fait par décret.
Théodore Legain (61 ans) est nommé évêque de Montauban.
dimanche 16 avril
Elections complémentaires de la Commune de Paris : le célèbre peintre Gustave Courbet est élu au Conseil de commune par le 6e arrondissement.
lundi 17 avril
Elu la veille au Conseil de la Commune par le 6e arrondissement, le peintre Gustave Courbet, ami de Proudhon, est élu président de la Fédération des artistes. L’un de ses premiers actes est de protéger les œuvres du Louvre en faisant blinder les fenêtres. Il prend d’autres mesures de protection en faveur de plusieurs monuments parisiens.
jeudi 20 avril
Le révolutionnaire hongrois Léo Frankel devient membre de la Commission exécutive de la Commune comme délégué au Travail, à l’Industrie et à l’Echange.
samedi 22 avril
Loi sur la presse qui renvoie les procès politiques au jury.
lundi 24 avril
Le maréchal de Mac-Mahon entreprend la reconquête de Paris.
dimanche 30 avril
Premier tour des élections municipales, hors de Paris.
en avril
Le vice-amiral et comte de Gueydon devient gouverneur général de l’Algérie.
lundi 1er mai
Création d'un Comité de Salut public à Paris par les jacobins et les blanquistes, qui rencontre l’opposition des proudhoniens. Mesures du blanquiste Raoul Rigault, délégué à l’intérieur, contre les opposants à la Commune. Le colonel Louis Rossel remplace Cluseret comme délégué de la Commune à la guerre.
jeudi 4 mai
Un convoi de 100 prisonniers communards arrive en gare de Brest.
vendredi 5 mai
Le bachaga El Mokrani, chef de la grande révolte algérienne, est tué près de l’oued Soufflat.
samedi 6 mai
Le Comité de Salut Public prescrit la démolition de la chapelle expiatoire.
dimanche 7 mai
Deuxième tour des élections municipales : succès républicain.
mardi 9 mai
Les Versaillais reprennent le fort d'Ivry. Le colonel Louis Rossel n'est plus délégué de la Commune à la Guerre.
mercredi 10 mai
Traité de Francfort mettant fin à la guerre franco-allemande : l'annexion de l'Alsace et d’une partie de la Lorraine (1 447 466 hectares, 1 694 communes et 1 600 000 habitants) est acquise définitivement. Indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or et occupation d'une partie du territoire jusqu'au paiement de cette indemnité, clause de la nation la plus favorisée. Suite à ce traité, environ 160 000 Alsaciens et Lorrains, refusant de devenir allemands quittent les provinces perdues et s'installent sur le territoire français.
A Paris, le Comité de Salut Public prescrit la démolition de la maison de Thiers.
jeudi 11 mai
Charles Delescluze est nommé délégué communard à la guerre. Suppression dans Paris de 11 titres de presse hostiles à la Commune.
vendredi 12 mai
Fin de la publication du journal parisien L'Univers, de Veuillot, hostile à la Commune.
dimanche 14 mai
Création du Territoire de Belfort à partir de l'ancien arrondissement du Haut-Rhin non annexé par l'Empire allemand.
Arrivée à Brest d’un nouveau convoi de 100 prisonniers communards.
lundi 15 mai
Rupture au sein du conseil communal parisien sur la création d'un comité de salut public, refusée par vingt-deux minoritaires, principalement des internationaux, qui quittent l'Assemblée.
mardi 16 mai
Démolition devant 20 000 personnes de la colonne Vendôme à Paris selon le souhait de Gustave Courbet qui la considère comme « symbole de l’empire belliciste ». La statue de Napoléon à son sommet est tombée sur un lit de paille et de fumier.
mercredi 17 mai
A l’aube, une cartoucherie parisienne explose avenue Rapp (7e arrondissement). Elle employait 500 ouvrières.
jeudi 18 mai
L'Assemblée nationale, réunie à Versailles, ratifie le traité de Francfort.
Louise Michel est envoyée par Dombrowski au Comité de vigilance de Montmartre.
vendredi 19 mai
D'autres journaux « anti-Commune » sont supprimés dans Paris.
samedi 20 mai
300 grosses pièces de marine versaillaises ouvrent le feu sur Paris.
dimanche 21 mai
Un traître permet à 70 000 Versaillais d'envahir Paris à 14 heures par la porte Saint-Cloud (bastion du Point du Jour) alors qu'un concert monstre attire la foule sous les ombrages des Tuileries. Début de la « Semaine sanglante ».
lundi 22 mai
Les Versaillais occupent le Champ de Mars, l'école militaire et la gare Montparnasse.
mardi 23 mai
Montmartre tombe. Les Versaillais fusillent 42 hommes, 3 femmes et 4 enfants, rue des Rosiers. La Commune donne des ordres d'incendie de Paris (les Gobelins, etc.).
mercredi 24 mai
Otage des communards, l'archevêque de Paris, Mgr Georges Darboy (58 ans) est fusillé. Dans la soirée, les communards incendient l’Hôtel de ville de Paris : disparition des tableaux d’Ingres, de Delacroix, la bibliothèque de 100 000 volumes et les archives de la ville et du département.
jeudi 25 mai
Charles Delescluze, délégué de la Commune à la Guerre, est tué sur la place du Château d'eau. L'éditeur de L'Ami du Peuple, Vermorel est pour sa part grièvement blessé et fait prisonnier pendant la Semaine sanglante sur la barricade érigée entre le 1 et le 2 du boulevard Voltaire, bloquant une des issues de la place du Château-d’Eau [aujourd'hui place de la République] (il mourra quelques jours plus tard faute de soins).
vendredi 26 mai
52 otages sont fusillés par les communards rue Haxo.
samedi 27 mai
Les Versaillais prennent le Père-Lachaise.
dimanche 28 mai
Fin de la « Semaine sanglante » : les troupes de Vilnoy et Ladmirault s’emparent de la mairie du 20e arrondissement, du boulevard de Belleville. La dernière barricade tombe rue Ramponneau : la Commune a cessé de vivre. Eugène Varlin est fusillé. Les pelotons d'exécutions succèdent aux pelotons d'exécutions ; les combats et exécutions massives ont fait dans les rangs des fédérés de 20 000 à 30 000 morts. 10 000 condamnations. Des colonnes d'hommes, de femmes, d'enfants, parqués dans le camp de Satory endurent l'enfer. 28 000 prisonniers vont être internés dans les rades, les pontons et les îles de l'Atlantique. 8 000 déportés en Nouvelle-Calédonie. 484 personnes ont été massacrées par les Fédérés. Pertes versaillaises : 880 morts. De nombreux militants, traqués par la police, fuient Paris et cherchent refuge en province ou à l'étranger.
mercredi 31 mai
Cinq trains de marchandises transportent en gare de Brest 1 200 détenus en attente de jugement et 600 condamnés.
fin mai
Le ministre de l’Intérieur Ernest Picard quitte le gouvernement sous la pression de la majorité royaliste.
jeudi 1er juin
Thiers nomme le général Adolphe Le Flo ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, auprès du tsar Alexandre II.
samedi 3 juin
Le Reichstag approuve l’incorporation de l’Alsace et de la Lorraine à l’Empire allemand.
lundi 5 juin
Jules Ferry n'est plus préfet de la Seine.
mercredi 7 juin
Arrestation du peintre Gustave Courbet pour sa participation à la Commune (le troisième conseil de guerre le condamnera à 6 mois de prison et 500 francs d’amende).
jeudi 8 juin
Sur proposition du député de Vendée Alfred Giraud, l'Assemblée Nationale vote, par 472 voix contre 97, la loi abrogeant les lois d'exil de 1832 et de 1848 concernant les deux branches de la dynastie capétienne. Le même jour, l'élection de deux princes de la famille d’Orléans (le duc d’Aumale et le prince de Joinville) est validée à une majorité de 448 voix contre 113.
vendredi 9 juin
Loi allemande sur l’annexion de l’Alsace-Lorraine. Les habitants peuvent choisir leur nationalité avant le 30 septembre 1872. Ceux qui optent pour la nationalité française doivent quitter le territoire. L’Alsace envoie 15 députés au Parlement allemand.
lundi 12 juin
Ouverture devant le Conseil de guerre du procès de l’avocat Gaston Crémieux, ancien membre de la Commune de Marseille.
mardi 13 juin
Résidant à Londres, Karl Marx fait publier dans la capitale britannique, au nom du Conseil général de l'Association Internationale des Travailleurs, La Guerre civile en France, un pamphlet écrit le 30 mai défendant vigoureusement la Commune de Paris. C’est en même temps une première analyse marxiste d’un exemple sans précédent de prise du pouvoir par les travailleurs.
Décès à Saint-Gervais-la-Forêt, près de Blois, du célèbre prestidigitateur Jean Robert-Houdin, à l’âge de 65 ans.
samedi 24 juin
Levée de l’état de siège en Algérie (en place depuis le 15 août 1870).
mardi 27 juin
Premier emprunt de 2 milliards de francs pour payer l’évacuation allemande (couvert deux fois et demi soit presque 5 milliards).
mercredi 28 juin
Reconnu coupable par le Conseil de guerre comme « factieux incorrigible », l’avocat marseillais Gaston Crémieux est condamné à mort.
Premier interrogatoire de Louise Michel devant le Conseil de guerre.
Le célèbre savant Louis Pasteur obtient un brevet en France sur la fabrication de la bière.
vendredi 30 juin
Soumission de la confrérie arabe des Rahmaniya (qui compte comme chef le vieux cheikh el-Haddad et son fils Si Aziz), puissante dans le Constantinois algérien.
en juin
La Kabylie est reconquise après des combats au Fort-National et Icheriden.
samedi 1er juillet
Le comte de Chambord, prétendant au trône de France, rentre en France.
dimanche 2 juillet
Elections législatives complémentaires pour pourvoir 113 sièges dans 47 départements : 99 élus républicains (35 radicaux, 38 modérés, 26 de la ligne de Thiers), 12 monarchistes et 3 bonapartistes ; 40 % d'abstention. Léon Gambetta est élu représentant de la Seine à l'Assemblée nationale.
A Rouen, Camille Flammarion « fut enveloppé par un vaste éclair de forme circulaire » (ce que l'on appelle aujourd'hui la foudre en boule).
mercredi 5 juillet
La publication du manifeste du comte de Chambord réaffirmant la fidélité au drapeau blanc exacerbe les divisions des conservateurs.
jeudi 6 juillet
Loi sur la presse qui rétablit le cautionnement, mesure qui frappe la presse démocratique.
vendredi 7 juillet
Le manifeste de Chambord entraîne une déclaration de 80 députés de la Réunion des Réservoirs, avec Falloux, de Laryc, de Cumont. Les légitimistes libéraux se réclament de la monarchie parlementaire et du drapeau tricolore. Le comte de Chambord quitte la France.
jeudi 13 juillet
En Algérie, le cheikh Haddad et ses fils se rendent après la bataille d'Icheriden.
lundi 17 juillet
L’inventeur belge Zénobe Gramme fait une démonstration à l’Académie des sciences de Paris de la « machine Gramme », un moteur dynamo-électrique à courant continu.
mercredi 19 juillet
Archevêque de Tours depuis 1857, Mgr Joseph Hippolyte Guibert (68 ans) est nommé à la tête de l’archidiocèse de Paris pour succéder à Mgr Darboy, fusillé par les communards en mai dernier.
vendredi 21 juillet
Le décret Crémieux d’octobre 1870 sur la naturalisation des Juifs d’Algérie ayant soulevé un vrai tollé, Thiers dépose un projet d’abrogation. Mais celui-ci est retiré sous la pression d'Alphonse de Rothschild, qui menace de retirer le concours de sa banque, indispensable au succès des emprunts engagés par l'Etat.
Marin condamné à de multiples reprises pour vol, Charles Lhospitalier (56 ans) est guillotiné à Nantes. Il avait été condamné à mort pour le meurtre d’une vieille dame à Saint-Nazaire, commis en février dernier.
samedi 22 juillet
Fin de l’occupation de Rouen par les Allemands.
mercredi 26 juillet
Décès de l’archevêque d’Auch Mgr François Augustin Delamare, à l’âge de 70 ans, et de l’évêque de Quimper Nicolas-Marie Sergent (69 ans).
en juillet
Après douze livraisons, fin de la publication de la revue Le Parnasse contemporain, relancée en octobre 1869 par Leconte de Lisle. Un recueil comprenant les 169 poèmes (de 56 auteurs) est cependant édité ce même mois.
mercredi 2 août
Le ministre des Affaires étrangères Jules Favre démissionne et se retire de la vie politique. Il est remplacé par le comte Charles de Rémusat, philosophe et académicien. Le gouvernement s’oriente vers le centre-droit.
jeudi 10 août
Loi sur les conseils généraux qui n'étend que faiblement les pouvoirs de ceux-ci, malgré la création de la commission départementale.
mardi 15 août
Bénédiction à Lourdes de la Basilique supérieure, dite de l’Immaculée Conception.
jeudi 17 août
Début des grands procès des communards.
lundi 21 août
Les partisans du comte de Chambord forment la Réunion des Chevau-légers. Elle se réunit dans le salon du marquis de Gouvello, impasse des Chevau-légers. Elle compte environ 80 députés.
vendredi 25 ou mercredi 30 août
Loi supprimant définitivement la garde nationale.
mardi 29 août
Décès à Paris de l’écrivain populaire Paul de Kock, à l’âge de 78 ans.
mercredi 30 août
L’Assemblée s'attribue le pouvoir constituant (proposition Rivet).
jeudi 31 août
Loi Rivet, fruit d'un compromis entre les amis de Thiers et les monarchistes défiants. Thiers prend le titre de Président de la République. Ses fonctions sont prorogées pour la durée des travaux de l'Assemblée. Celui-ci, responsable devant l'Assemblée et résidant dans la même ville qu'elle, promulgue les lois, assure et surveille leur exécution ; il peut être entendu par l'Assemblée ; il nomme et révoque les ministres ; ses actes doivent être contresignés par un ministre. Le Conseil des ministres est responsable devant l'Assemblée. La loi est votée par 491 voix contre 94, surtout venues de l'extrême droite.
samedi 2 septembre
Décret créant un vice-président chargé de convoquer et de présider le Conseil des ministres en cas d'absence ou d'empêchement du Président de la République. Le Garde des Sceaux Armand Dufaure est nommé à ce poste.
Le leader communard Théophile Ferré est condamné à mort.
samedi 16 septembre
Les Allemands quittent le territoire français.
dimanche 17 septembre
Inauguration du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis, dit aussi de Fréjus (13 kilomètres), entre la France et l'Italie, dont la construction avait été lancée en 1857 : le convoi inaugural part de Turin pour rejoindre Modane où sont basés le ministre des Travaux Publics Victor Lefranc et Ferdinand de Lesseps (22 wagons font le trajet en 20 minutes).
mardi 19 septembre
Second interrogatoire de Louise Michel, qui est transférée à la prison d’Arras.
vendredi 22 septembre
Fin des grands procès des communards.
samedi 30 septembre
Le maréchal et comte Achille Baraguey d’Hilliers est choisi pour présider la commission d’enquête sur les capitulations des places fortes françaises en 1870.
Evêque de Limoges depuis 1859, Mgr Félix Fruchaud (60 ans) est nommé à la tête de l’archevêché de Tours. Evêque de Belley depuis 1857, Mgr Pierre-Henri Gérault de Langalerie (61 ans) est nommé évêque d’Auch.
en septembre
En captivité (en Allemagne) puis en exil (en Suisse) depuis un an, le maréchal Bazaine rentre en France. Il se met à la disposition du conseil d’enquête.
mardi 3 octobre
Une tornade frappe Vendôme, dans le Loir-et-Cher, parcourant environ 40 kilomètres et ravageant un couloir d'une largeur variant entre 150 et 500 mètres. Montoire a également été touchée.
samedi 8 et samedi 15 octobre
Elections pour la désignation des nouveaux conseils généraux : progrès républicain ; échec de 120 députés conservateurs.
dimanche 16 octobre
Un décret attribue des terres en Algérie aux Alsaciens-Lorrains qui ont choisit de rester français.
Les premiers trains réguliers traversent le tunnel du Fréjus.
Le prêtre nantais François Richard de la Vergne (52 ans) est nommé évêque de Belley ; Alfred Duquesnay (57 ans) devient évêque de Limoges ; le prêtre bénédictin Anselme Nouvel de la Flèche (56 ans) est lui nommé évêque de sa ville natale, Quimper.
lundi 24 octobre
Le prince Henri d’Orléans, fils de l’ancien roi Louis-Philippe, devient président du Conseil général de l’Oise.
mardi 25 octobre
Les Français Henri Cernuschi (journaliste ayant échappé de justesse à l’exécution suite à sa participation à la Commune de Paris) et Théodore Duret (écrivain) débarquent à Yokohama, au Japon. Ils visitent Edo [Tokyo], puis visitent Hyogo [Kobe], Osaka, Nara, Kyoto et Nagasaki.
samedi 28 octobre
Dix ans après être devenue la première femme à obtenir son baccalauréat en France, Julie-Victoire Daubié devient également à 47 ans la première femme licenciée ès lettres.
mercredi 8 novembre
A Saint-Etienne, une explosion de poussiers au puits Jabin (aujourd’hui siège social du groupe Casino) tue 72 mineurs.
jeudi 9 novembre
Elu un an et demi plus tôt, le journaliste et romancier Jules Janin est reçu à l’Académie française par Camille Doucet.
samedi 11 novembre
Incendie de la mairie de Saintes.
mercredi 15 novembre
Paul Verlaine et le jeune Arthur Rimbaud (17 ans) font scandale : ils se sont présentés ivres et débraillés à la première de la pièce Le Bois, d’Albert Glatigny, donnée au théâtre de l’Odéon.
jeudi 16 novembre
Deux ans après la première parution en feuilleton est publiée la grande édition illustrée du roman 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne.
mardi 28 novembre
Exécutions du leader communard Théophile Ferré et de Louis-Nathaniel Rossel, le seul officier rallié à la Commune de Paris, ancien Ministre délégué à la Guerre.
jeudi 30 novembre
Condamné à mort au mois de juin pour sa participation à la Commune de Marseille, l’avocat Gaston Crémieux a été fusillé à 7 heures du matin au champ de tir du Pharo. Ayant refusé qu’on lui bande les yeux, il a lui-même commandé aux soldats sa propre mise à mort. Ses derniers mots ont été « Vive la République ». Il n’avait que 35 ans. A la nouvelle sa mort, des milliers de Marseillais se sont rassemblés devant sa maison, au n°4 de la rue de Rome.
en novembre
Ouverture du Théâtre des Folies Bergères à Paris.
samedi 9 décembre
Un froid extrême frappe la France : -21,3° à Paris !
lundi 11 décembre
Le vicomte d’Haussonville, un député orléaniste, propose à la Chambre de mener une grande enquête parlementaire sur les prisons.
samedi 16 décembre
Comparaissant devant le 4e conseil de guerre, Louise Michel est condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. Elle refuse de faire appel.
samedi 23 décembre
Naissance de l'œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers, fondés par le comte de Mun.
jeudi 28 décembre
Le poète Charles Leconte de Lisle est nommé, en remplacement de François Coppée, démissionnaire, « employé » à la Bibliothèque du Palais du Luxembourg. Il accepte, tout en se sentant blessé par la médiocrité de l’offre. Logé et chauffé aux frais de l’Etat, il conservera cette sinécure modeste jusqu’à la fin de ses jours.
samedi 30 décembre
Fondation de la société Les Petits-Fils de François Wendel et Cie, dirigée par Henri et Robert de Wendel.
Emile Littré est élu à l’Académie française. Colère de Mgr Dupanloup qui estime cette élection comme une injure personnelle : il souhaite démissionner, mais, à la demande de Guizot, revient sur sa première décision, mais ne vient plus aux réunions…Par ailleurs, l’essayiste Louis de Loménie (56 ans) est également élu à l’Académie française en remplacement de Prosper Mérimée.
Le général Faidherbe (armée du Nord) bat les Prussiens de Goeben à Bapaume. Mais, après cette victoire il n'ose pas attaquer les assiégeants de Péronne, qu'il pouvait mettre en déroute ; il s'arrête à 16 kilomètres de la place.
mercredi 4 janvier
A Orléans, le prince Frédéric-Charles est remplacé par le prince Louis de Hesse.
jeudi 5 janvier
Début du bombardement de Paris (un mois) : 10 000 projectiles en moyenne ; soixante morts ou blessés chaque jour.
Il fait -11,9° le matin à Paris.
vendredi 6 janvier
Le roi Guillaume incorpore le Loiret au gouvernement général de Versailles et place à sa tête le baron von Koemeritz.
nuit du vendredi 6 au samedi 7 janvier
L'Affiche rouge du Comité central des 20 arrondissements de Paris en faveur de la Commune est placardée.
dimanche 8 janvier
Victoire française à la bataille de Villersexel.
lundi 9 janvier
Bourbaki, avec 120 000 hommes de l'armée de l'Est, bat Schmeling à Villersexel. Péronne capitule devant les Allemands.
du mardi 10 au mercredi 11 janvier
La 2e Armée de la Loire (Chanzy) est battue au Mans.
du dimanche 15 ou mardi 17 janvier
L'Armée de l'Est de Bourbaki est arrêtée devant Héricourt.
lundi 16 janvier
Décès à Genève, en Suisse, du maréchal de France Jacques César Randon, comte de Pully, à l’âge de 75 ans.
mardi 17 janvier
« Apparition » de la Sainte Vierge à Pontmain (Mayenne).
mercredi 18 janvier
Le roi de Prusse Guillaume Ier est proclamé empereur d'Allemagne dans la galerie des Glaces du château de Versailles.
La garde nationale de Montmartre participe à l'attaque de Vinoy à Buzenval : échec à cause de l'hésitation de Trochu.
Défaite de l'Armée de l'Est à Héricourt.
jeudi 19 janvier
L'armée du Nord de Faidherbe est battue à Saint-Quentin.
Echec sanglant d'une tentative de sortie de l'armée de Paris à la bataille de Buzenval. Le général Trochu, gouverneur de Paris et chef du gouvernement, qui avait promis que « jamais le gouverneur de Paris ne capitulerait », démissionne de son poste de gouverneur : il capitulera comme chef du gouvernement.
Les Allemands entrent dans Tours.
vendredi 20 janvier
Défaite parisienne de Montretout.
samedi 21 janvier
Décidé à participer à la défense nationale, le jeune Ferdinand Foch (19 ans) s’engage au dépôt du 4e de ligne à Saint-Etienne.
dimanche 22 janvier
A Paris, le tambour bat le rappel aux Batignolles contre les « traîtres » (Trochu, Favre, le général Vinoy). Des groupes de manifestants se massent place de l'Hôtel de ville : Vinoy fait ouvrir le feu (de 30 à 50 morts). Pour la première fois, Louise Michel (40 ans), qui s'est munie d'un fusil, fait le coup de feu contre les mobiles bretons de Trochu. Le gouvernement ordonne la fermeture de tous les clubs, supprime les journaux révolutionnaires et procède à des arrestations, dont celle de Delescluze. Vinoy est nommé gouverneur de Paris.
du dimanche 22 au lundi 23 janvier
L’armée des Vosges de Garibaldi attaquent avec succès les Prussiens défendant Dijon.
mardi 24 janvier
L'armée de l'Est de Bourbaki est battue à Baume-les-Dames.
Hector-Albert Chaulet d’Outremont (45 ans) est nommé évêque d’Agen.
vendredi 27 janvier
Le chancelier Bismarck et Jules Favre (ministre des Affaires étrangères du gouvernement français de défense nationale) terminent leurs pourparlers. Au terme de 132 jours de siège, Paris capitule.
samedi 28 janvier
Bismack et Favre signent à Versailles les préliminaires de paix qui prévoient le désarmement de l'enceinte fortifiée de Paris, la reddition de l'armée de Paris (sauf une division) qui laisse ses armes à la Garde nationale. Paris devra verser, sous 15 jours, une indemnité de 200 millions. L'armée de l'Est est exclue de l'armistice par Jules Favre à cause des convictions bonapartistes du général Bourbaki. Cette convention prévoit des élections générales pour le 8 février.
dimanche 29 janvier
Le drapeau allemand flotte sur les forts de Paris : 240 000 hommes sont prisonniers.
Denfert-Rochereau annonce la reddition de Belfort après deux mois et demi de siège.
Décret sur les dispositions électorales : retour au scrutin de liste.
mardi 31 janvier
Gambetta, par une circulaire aux préfets, invite à préparer la reprise de « la guerre à outrance ». Par un décret, il frappe d'inéligibilité « tous les complices du régime » impérial : ne peuvent être candidats « les individus qui avaient accepté une candidature officielle ». Bismarck proteste au nom de la liberté des élections.
fin janvier
En Algérie, révolte des spahis de la région de Constantine.
mercredi 1er février
Jules Simon, envoyé par le gouvernement avec les pleins pouvoirs, arrive à Bordeaux. Le gouvernement de Paris enlève l'Intérieur à Gambetta pour le confier à Simon. Mais celui-ci ne parvient pas à imposer son autorité à la délégation, dont les autres membres suivent Gambetta. La délégation s'oppose à l'envoi d'ordres et de dépêches émanant de Simon, et notamment à l'abrogation du décret sur les inéligibles.
L'armée de l'Est du général Bourbaki passe en Suisse.
vendredi 3 février
Les journaux publiant le décret de Jules Simon sont saisis.
samedi 4 février
Le gouvernement de Paris décide d'envoyer à Bordeaux Garnier-Pages, Arago, Eugène Pelletan.
lundi 6 février
Les délégués parisiens arrivent à Bordeaux dans la matinée, rendant par leur présence inutile la prise de la préfecture, préparée pour 11 heures du matin par Jules Simon, qui s'appuie sur le général commandant la division. Le ministre de l’Intérieur Léon Gambetta démissionne alors d'un gouvernement avec lequel « il n'est plus en communion d'idées ni d'espérances ». Arago lui succède comme ministre.
mardi 7 février
Décès à Paris de la religieuse Eugénie Smet. Fondatrice des Religieuses Auxiliatrices, elle avait 45 ans (elle sera béatifiée en 1957).
mercredi 8 février
Elections générales au scrutin de liste hâtivement organisées, sans campagne électorale, qui permettent, malgré une abstention nombreuse, la formation d'une assemblée nationale à Bordeaux à prédominance rurale (monarchiste et bonapartiste) : Les conservateurs l'ont emporté partout, sauf dans la région parisienne, l'Est patriote, le Sud-Est et le Midi. Les villes sont républicaines. Sur 675 élus, les monarchistes sont 40, les républicains 250, les bonapartistes une poignée venus de la Corse et des Charente. Un tiers des élus (225) sont des nobles. Thiers est élu dans 26 départements, Louis Blanc est élu député de la Seine ; Gambetta dans 9 départements (Bas-Rhin,...). Nombre de Parisiens refusent cette assemblée défaitiste et se rassemblent derrière Gambetta.
samedi 11 février
Le projet de construction à Paris d’une église dédiée au Sacré-Cœur est présenté au pape Pie IX, qui l’approuve.
dimanche 12 février
Première réunion de l'Assemblée au Grand Théâtre de Bordeaux pour désigner son bureau.
Les Allemands fusillent à Reims le prêtre catholique Eugène Charles Miroy, curé de Cuchery (près de Châtillon-sur-Marne), pour avoir abrité des francs-tireurs dans son presbytère et avoir caché des armes sous l’autel de son église. Il avait 42 ans.
lundi 13 février
Jules Favre dépose les pouvoirs du gouvernement de la Défense nationale entre les mains de l'Assemblée.
Le colonel Denfert-Rochereau, commandant de la place de Belfort, reçoit l'ordre d'évacuer la place. Les troupes françaises évacuent la ville avec armes et bagages.
mercredi 15 février
Armistice général sur le front de l’Est.
S’opposant à la paix, les bataillons de la Garde nationale parisienne décident de se fédérer.
jeudi 16 février
L'Assemblée élit à sa présidence Jules Grévy, républicain modéré et qui a l'appui de Thiers. Une proposition qui associe républicains modérés et hommes du centre droit demande de mettre Adolphe Thiers (73 ans) à la tête du gouvernement.
vendredi 17 février
Une résolution de l'Assemblée, votée « à la presque unanimité », décrète : « M. Thiers est nommé chef du pouvoir exécutif de la République française. Il exercera ses fonctions sous l'autorité de l'Assemblée nationale, avec le concours des ministres qu'il aura choisi et qu'il présidera ».
samedi 18 février
Fin du siège de Belfort qui a duré 300 jours. Belfort reste une ville française.
dimanche 19 février
Thiers communique à l'Assemblée la liste de ses ministres choisis dans la gauche modérée et le centre droit. Sur neuf portefeuilles, trois vont à des républicains (Favre restent aux Affaires étrangères ; Ernest Picard prend l'Intérieur ; Jules Simon garde l'Instruction publique et les Cultes). Un légitimiste libéral, M. de Larcy prend les travaux publics. Les autres ministères, hormis ceux techniques, de la Guerre et de la Marine, vont à des proches de Thiers, venus de l'orléanisme (Armand Dufaure à la Justice ; Pouyer-Quertier aux Finances).
dimanche 26 février
A Versailles, Thiers et Favre signent avec Bismarck les préliminaires de paix : l'annexion de l'Alsace, moins Belfort, et d'une partie de la Lorraine, le paiement d'une indemnité de 5 milliards. La Garde nationale de Paris devra remettre ses canons.
lundi 27 février
Les bataillons de Montmartre hissent 227 canons sur la butte.
mercredi 1er mars
Les Prussiens entrent symboliquement dans Paris et défilent sur les Champs-Elysées. La ville semble morte.
Par 546 voix contre 107 (Blanc, Quinet, Hugo), l'Assemblée de Bordeaux ratifie les préliminaires de paix. Deuxième « protestation de Bordeaux » : les députés d'Alsace-Lorraine, surtout républicains, quittent l'Assemblée nationale (dont Gambetta qui gagne Saint-Sébastien en Espagne) ; Jules Grosjean lit leur protestation. L'Assemblée nationale prononce la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie. Apprenant la nouvelle, le maire de Strasbourg Emile Kuss succombe à une crise cardiaque.
jeudi 2 mars
Démissions des députés Rochefort, Ranc, Tridon, Benoît Malon et Félix Pyat, qui jugent que l'Assemblée a « démembré la France » et que ses délibérations sont désormais « frappées de nullité ». L'extrême gauche radicale, socialiste, internationaliste désavoue l'Assemblée et lui dénie toute légitimité.
vendredi 3 mars
La Garde nationale de Paris s'organise en fédérations ; les gardes nationaux s'appellent désormais les Fédérés. Constitution du Comité central de la Garde nationale.
Obsèques d’Emile Kuss à Bordeaux, devant une foule immense, entourée de tous les députés de l’Alsace et de la Lorraine.
mercredi 8 mars
Thiers supprime la paye des gardes nationaux.
Les Prussiens commencent l’évacuation d’Orléans.
Funérailles solennelle d’Emille Kuss à Strasbourg.
vendredi 10 mars
« Pacte de Bordeaux » : l'Assemblée décide son transfert à Versailles (elle a peur de Paris) ; le régime politique ne sera pas défini avant la réorganisation du pays. Moratoire sur les loyers et les effets de commerce.
Adoption des statuts de la Fédération des bataillons de la garde nationale de Paris, constituée en février. Elle se dote d'un Comité central.
dimanche 12 mars
L'Assemblée nationale siège à Versailles.
Le sous-lieutenant Joseph Gallieni, fait prisonnier par les Prussiens, est libéré.
lundi 13 mars
A l’issue de la conférence du Pont convoquée par Londres, la Russie, soutenue par l’Empire allemand, obtient la signature du traité de Londres par sept pays (Autriche, France, Grande-Bretagne, Italie, Prusse, Russie et Empire ottoman). Ce texte abolit la neutralité et la démilitarisation de la mer Noire, que Saint-Pétersbourg avait été contraint d’accepter lors du traité de Paris de 1856. La Russie obtient le droit d’établir à nouveau des bases maritimes sur ses rives.
mercredi 15 mars
La Garde nationale parisienne décide de se fédérer et de ne plus reconnaître d’autre autorité que celle du Comité central.
jeudi 16 mars
A la suite de l'envoi en France de soldats musulmans et de la promulgation du décret Crémieux qui instaure une discrimination parmi les populations en donnant la nationalité française aux seuls juifs, le bachaga Mohamed el-Mokrani, grand propriétaire foncier du sud de la Grande Kabylie, déclenche la guerre contre les Français.
Une manifestation de soutien à la Commune de Paris se déroule à Sète.
vendredi 17 mars
Le socialiste-révolutionnaire Louis Blanqui « l'enfermé » est emprisonné sur ordre de Thiers.
Le 13e chasseurs à pied français fait son entrée à Orléans, évacuée par les Prussiens.
nuit du vendredi 17 au samedi 18 mars
Thiers ordonne la récupération des canons de la garde nationale de Montmartre et Belleville. Les habitants des faubourgs interviennent, avec Louise Michel. Des soldats fraternisent avec les émeutiers (fédérés). Des barricades se dressent dans Paris.
samedi 18 mars
Vers 15 h, trois bataillons populaires défilent devant l'hôtel de ville de Paris, où s'est installée le Comité central de la garde nationale. L'insurrection est maîtresse de la capitale. Thiers et le gouvernement quittent Paris (Quai d'Orsay) pour Versailles. Des hommes du 88e exécutent leur général de brigade, Lecomte, ainsi que le général Thomas (le « fusilleur de juin 1848 »), rue des Rosiers, malgré l’intervention du maire du 18e arrondissement, Georges Clemenceau, et d’officiers communards.
Victor Hugo enterre son fils Charles au cimetière parisien du Père-Lachaise.
dimanche 19 mars
Annonce de l'élection du conseil municipal de la Commune de Paris.
Napoléon III est libéré par les Allemands. Il quitte le château Wilhelmshöe, à Cassel, où il était détenu depuis le 5 septembre 1870, pour rejoindre l’Angleterre.
nuit du dimanche 19 au lundi 20 mars
A l’occasion d’une réunion organisée à l’Hôtel de ville de Paris, le maire du 18e arrondissement, Georges Clemenceau, tente en vain, de rallier les communards à une solution de conciliation.
lundi 20 mars
Le gouvernement et l'Assemblée Nationale s'installent à Versailles.
mardi 21 mars
Le chef du QG prussien, Von Schlotheim, déclare que les troupes prussiennes resteront neutres dans le conflit entre « Parisiens » et « Versaillais ».
mercredi 22 mars
Les révolutionnaires du Comité des 20 arrondissements apportent leur soutien au Comité central de la garde national. Le mouvement parisien se radicalise. Ajournement des élections municipales prévues pour ce jour.
Proclamation de la Commune de Lyon.
mercredi 22 ou jeudi 23 mars
Proclamation de la Commune de Marseille.
jeudi 23 mars
Proclamation de la Commune de Toulouse.
vendredi 24 mars
Proclamation des communes de Saint-Etienne (prise de l’hôtel de ville dans la soirée) et Narbonne.
Tentative de Commune à Nîmes, qui échoue.
samedi 25 mars
Le chef militaire communard parisien Charles Lullier est destitué.
La commune de Saint-Etienne, d’abord pacifique, se radicalise avec l’assassinat du préfet de la Loire.
dimanche 26 mars
Election des 90 membres du comité central de la Commune parisienne : plus de 50 % d'abstentions. Les listes ennemies de la Commune (ouest de la ville) ont 40 000 voix, soit 15 élus, qui refuseront de siéger. Sur 85 élus « communards » (dont le Hongrois Léo Frankel, élu par le 13e arrondissement), il y a 17 internationaux, 11 socialistes, 9 blanquistes et 4 jacobins (dont Delescluze et Pyat) ; 25 sont des ouvriers. Un bon nombre d'élus peut difficilement être classé. Quelques élus : Eugène Varlin, Zéphirin Camélinat, Benoît Malon., Rochefort, Gambon, Blanqui, Ferré, Rigault, Clément, Courbet, Vallès. La Commune de Paris installe sont quartier général à l’Hôtel de ville.
Proclamation de la commune du Creusot (Jean-Baptiste Dumay).
lundi 27 mars
Georges Clemenceau n'est plus maire du 18e arrondissement de Paris.
mardi 28 mars
Dix jours après le soulèvement des Parisiens, 200 000 personnes affluent à l'hôtel de ville de Paris où Ranvier, élu de Ménilmontant, proclame la Commune. Lors de son entrée à l’Hôtel-de-Ville, le conseil municipal reçoit ses pouvoirs du Comité central.
Les derniers insurgés communards de Saint-Etienne se rendent aux troupes conduites par M. de la Rochetaillé.
Echec de la Commune de Toulouse et du Creusot.
mercredi 29 mars
Etablissement d’un gouvernorat général civil d’Algérie qui relève du ministère de l’Intérieur (les deux premiers gouverneurs seront, en fait, un amiral et un général) et qui remplace la fonction de commissaire extraordinaire (mise en place à la chute du Second Empire). Le vice-amiral et comte Louis Henri de Gueydon devient gouverneur général civil de l’Algérie.
jeudi 30 mars
Fin de la Commune de Lyon.
vendredi 31 mars
Echec de la Commune de Narbonne.
en mars
Les Allemands libèrent le maréchal de Mac-Mahon.
samedi 1er avril
Le contre-amiral Jules Dupré succède à l’amiral Alphonse, comte de Cornulier-Lucinière, comme gouverneur militaire de la Cochinchine.
dimanche 2 avril
La Commune décrète la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Des obus tombent sur Paris. Les « Versaillais » attaquent le pont de Neuilly.
lundi 3 avril
Gustave Cluseret (ancien général de l'armée nordiste américaine) devient délégué de la Commune à la Guerre. Les Fédérés attaquent vers Versailles mais sont arrêtés par le canon du Mont-Valérien ; le général Emile Duval est pris et fusillé avec son état-major.
mardi 4 avril
Les Versaillais attaquent Neuilly, prennent Courbevoie et Châtillon.
Fondation de la Ligue d'union républicaine des droits de Paris, qui réunit les anciens maires de la ville.
Fin de la Commune de Marseille.
mercredi 5 avril
Les communards prennent 74 otages, dont l'archevêque de Paris Mgr Darboy.
jeudi 6 avril
Un convoi de 600 prisonniers communards quitte le camp de Satory pour Brest (ils seront internés sur la presqu’île de Crozon, au fort de Roscanvel. La Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest a été réquisitionnée pour ces transports spéciaux.
dimanche 9 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 10 avril
Loi rétablissant le vote dans la commune.
Paris insurgée lance un appel aux départements. Le Journal officiel de la Commune mentionne le courage au combat de Louise Michel.
jeudi 13 avril
La Commune ordonne la destruction de la colonne Vendôme.
vendredi 14 avril
Loi décentralisatrice versaillaise qui donne au conseil municipal l'élection des maires et des adjoints ; les nominations des maires des villes de plus de 20 000 habitants et des chefs-lieux de département et d'arrondissement se fait par décret.
Théodore Legain (61 ans) est nommé évêque de Montauban.
dimanche 16 avril
Elections complémentaires de la Commune de Paris : le célèbre peintre Gustave Courbet est élu au Conseil de commune par le 6e arrondissement.
lundi 17 avril
Elu la veille au Conseil de la Commune par le 6e arrondissement, le peintre Gustave Courbet, ami de Proudhon, est élu président de la Fédération des artistes. L’un de ses premiers actes est de protéger les œuvres du Louvre en faisant blinder les fenêtres. Il prend d’autres mesures de protection en faveur de plusieurs monuments parisiens.
jeudi 20 avril
Le révolutionnaire hongrois Léo Frankel devient membre de la Commission exécutive de la Commune comme délégué au Travail, à l’Industrie et à l’Echange.
samedi 22 avril
Loi sur la presse qui renvoie les procès politiques au jury.
lundi 24 avril
Le maréchal de Mac-Mahon entreprend la reconquête de Paris.
dimanche 30 avril
Premier tour des élections municipales, hors de Paris.
en avril
Le vice-amiral et comte de Gueydon devient gouverneur général de l’Algérie.
lundi 1er mai
Création d'un Comité de Salut public à Paris par les jacobins et les blanquistes, qui rencontre l’opposition des proudhoniens. Mesures du blanquiste Raoul Rigault, délégué à l’intérieur, contre les opposants à la Commune. Le colonel Louis Rossel remplace Cluseret comme délégué de la Commune à la guerre.
jeudi 4 mai
Un convoi de 100 prisonniers communards arrive en gare de Brest.
vendredi 5 mai
Le bachaga El Mokrani, chef de la grande révolte algérienne, est tué près de l’oued Soufflat.
samedi 6 mai
Le Comité de Salut Public prescrit la démolition de la chapelle expiatoire.
dimanche 7 mai
Deuxième tour des élections municipales : succès républicain.
mardi 9 mai
Les Versaillais reprennent le fort d'Ivry. Le colonel Louis Rossel n'est plus délégué de la Commune à la Guerre.
mercredi 10 mai
Traité de Francfort mettant fin à la guerre franco-allemande : l'annexion de l'Alsace et d’une partie de la Lorraine (1 447 466 hectares, 1 694 communes et 1 600 000 habitants) est acquise définitivement. Indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or et occupation d'une partie du territoire jusqu'au paiement de cette indemnité, clause de la nation la plus favorisée. Suite à ce traité, environ 160 000 Alsaciens et Lorrains, refusant de devenir allemands quittent les provinces perdues et s'installent sur le territoire français.
A Paris, le Comité de Salut Public prescrit la démolition de la maison de Thiers.
jeudi 11 mai
Charles Delescluze est nommé délégué communard à la guerre. Suppression dans Paris de 11 titres de presse hostiles à la Commune.
vendredi 12 mai
Fin de la publication du journal parisien L'Univers, de Veuillot, hostile à la Commune.
dimanche 14 mai
Création du Territoire de Belfort à partir de l'ancien arrondissement du Haut-Rhin non annexé par l'Empire allemand.
Arrivée à Brest d’un nouveau convoi de 100 prisonniers communards.
lundi 15 mai
Rupture au sein du conseil communal parisien sur la création d'un comité de salut public, refusée par vingt-deux minoritaires, principalement des internationaux, qui quittent l'Assemblée.
mardi 16 mai
Démolition devant 20 000 personnes de la colonne Vendôme à Paris selon le souhait de Gustave Courbet qui la considère comme « symbole de l’empire belliciste ». La statue de Napoléon à son sommet est tombée sur un lit de paille et de fumier.
mercredi 17 mai
A l’aube, une cartoucherie parisienne explose avenue Rapp (7e arrondissement). Elle employait 500 ouvrières.
jeudi 18 mai
L'Assemblée nationale, réunie à Versailles, ratifie le traité de Francfort.
Louise Michel est envoyée par Dombrowski au Comité de vigilance de Montmartre.
vendredi 19 mai
D'autres journaux « anti-Commune » sont supprimés dans Paris.
samedi 20 mai
300 grosses pièces de marine versaillaises ouvrent le feu sur Paris.
dimanche 21 mai
Un traître permet à 70 000 Versaillais d'envahir Paris à 14 heures par la porte Saint-Cloud (bastion du Point du Jour) alors qu'un concert monstre attire la foule sous les ombrages des Tuileries. Début de la « Semaine sanglante ».
lundi 22 mai
Les Versaillais occupent le Champ de Mars, l'école militaire et la gare Montparnasse.
mardi 23 mai
Montmartre tombe. Les Versaillais fusillent 42 hommes, 3 femmes et 4 enfants, rue des Rosiers. La Commune donne des ordres d'incendie de Paris (les Gobelins, etc.).
mercredi 24 mai
Otage des communards, l'archevêque de Paris, Mgr Georges Darboy (58 ans) est fusillé. Dans la soirée, les communards incendient l’Hôtel de ville de Paris : disparition des tableaux d’Ingres, de Delacroix, la bibliothèque de 100 000 volumes et les archives de la ville et du département.
jeudi 25 mai
Charles Delescluze, délégué de la Commune à la Guerre, est tué sur la place du Château d'eau. L'éditeur de L'Ami du Peuple, Vermorel est pour sa part grièvement blessé et fait prisonnier pendant la Semaine sanglante sur la barricade érigée entre le 1 et le 2 du boulevard Voltaire, bloquant une des issues de la place du Château-d’Eau [aujourd'hui place de la République] (il mourra quelques jours plus tard faute de soins).
vendredi 26 mai
52 otages sont fusillés par les communards rue Haxo.
samedi 27 mai
Les Versaillais prennent le Père-Lachaise.
dimanche 28 mai
Fin de la « Semaine sanglante » : les troupes de Vilnoy et Ladmirault s’emparent de la mairie du 20e arrondissement, du boulevard de Belleville. La dernière barricade tombe rue Ramponneau : la Commune a cessé de vivre. Eugène Varlin est fusillé. Les pelotons d'exécutions succèdent aux pelotons d'exécutions ; les combats et exécutions massives ont fait dans les rangs des fédérés de 20 000 à 30 000 morts. 10 000 condamnations. Des colonnes d'hommes, de femmes, d'enfants, parqués dans le camp de Satory endurent l'enfer. 28 000 prisonniers vont être internés dans les rades, les pontons et les îles de l'Atlantique. 8 000 déportés en Nouvelle-Calédonie. 484 personnes ont été massacrées par les Fédérés. Pertes versaillaises : 880 morts. De nombreux militants, traqués par la police, fuient Paris et cherchent refuge en province ou à l'étranger.
mercredi 31 mai
Cinq trains de marchandises transportent en gare de Brest 1 200 détenus en attente de jugement et 600 condamnés.
fin mai
Le ministre de l’Intérieur Ernest Picard quitte le gouvernement sous la pression de la majorité royaliste.
jeudi 1er juin
Thiers nomme le général Adolphe Le Flo ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, auprès du tsar Alexandre II.
samedi 3 juin
Le Reichstag approuve l’incorporation de l’Alsace et de la Lorraine à l’Empire allemand.
lundi 5 juin
Jules Ferry n'est plus préfet de la Seine.
mercredi 7 juin
Arrestation du peintre Gustave Courbet pour sa participation à la Commune (le troisième conseil de guerre le condamnera à 6 mois de prison et 500 francs d’amende).
jeudi 8 juin
Sur proposition du député de Vendée Alfred Giraud, l'Assemblée Nationale vote, par 472 voix contre 97, la loi abrogeant les lois d'exil de 1832 et de 1848 concernant les deux branches de la dynastie capétienne. Le même jour, l'élection de deux princes de la famille d’Orléans (le duc d’Aumale et le prince de Joinville) est validée à une majorité de 448 voix contre 113.
vendredi 9 juin
Loi allemande sur l’annexion de l’Alsace-Lorraine. Les habitants peuvent choisir leur nationalité avant le 30 septembre 1872. Ceux qui optent pour la nationalité française doivent quitter le territoire. L’Alsace envoie 15 députés au Parlement allemand.
lundi 12 juin
Ouverture devant le Conseil de guerre du procès de l’avocat Gaston Crémieux, ancien membre de la Commune de Marseille.
mardi 13 juin
Résidant à Londres, Karl Marx fait publier dans la capitale britannique, au nom du Conseil général de l'Association Internationale des Travailleurs, La Guerre civile en France, un pamphlet écrit le 30 mai défendant vigoureusement la Commune de Paris. C’est en même temps une première analyse marxiste d’un exemple sans précédent de prise du pouvoir par les travailleurs.
Décès à Saint-Gervais-la-Forêt, près de Blois, du célèbre prestidigitateur Jean Robert-Houdin, à l’âge de 65 ans.
samedi 24 juin
Levée de l’état de siège en Algérie (en place depuis le 15 août 1870).
mardi 27 juin
Premier emprunt de 2 milliards de francs pour payer l’évacuation allemande (couvert deux fois et demi soit presque 5 milliards).
mercredi 28 juin
Reconnu coupable par le Conseil de guerre comme « factieux incorrigible », l’avocat marseillais Gaston Crémieux est condamné à mort.
Premier interrogatoire de Louise Michel devant le Conseil de guerre.
Le célèbre savant Louis Pasteur obtient un brevet en France sur la fabrication de la bière.
vendredi 30 juin
Soumission de la confrérie arabe des Rahmaniya (qui compte comme chef le vieux cheikh el-Haddad et son fils Si Aziz), puissante dans le Constantinois algérien.
en juin
La Kabylie est reconquise après des combats au Fort-National et Icheriden.
samedi 1er juillet
Le comte de Chambord, prétendant au trône de France, rentre en France.
dimanche 2 juillet
Elections législatives complémentaires pour pourvoir 113 sièges dans 47 départements : 99 élus républicains (35 radicaux, 38 modérés, 26 de la ligne de Thiers), 12 monarchistes et 3 bonapartistes ; 40 % d'abstention. Léon Gambetta est élu représentant de la Seine à l'Assemblée nationale.
A Rouen, Camille Flammarion « fut enveloppé par un vaste éclair de forme circulaire » (ce que l'on appelle aujourd'hui la foudre en boule).
mercredi 5 juillet
La publication du manifeste du comte de Chambord réaffirmant la fidélité au drapeau blanc exacerbe les divisions des conservateurs.
jeudi 6 juillet
Loi sur la presse qui rétablit le cautionnement, mesure qui frappe la presse démocratique.
vendredi 7 juillet
Le manifeste de Chambord entraîne une déclaration de 80 députés de la Réunion des Réservoirs, avec Falloux, de Laryc, de Cumont. Les légitimistes libéraux se réclament de la monarchie parlementaire et du drapeau tricolore. Le comte de Chambord quitte la France.
jeudi 13 juillet
En Algérie, le cheikh Haddad et ses fils se rendent après la bataille d'Icheriden.
lundi 17 juillet
L’inventeur belge Zénobe Gramme fait une démonstration à l’Académie des sciences de Paris de la « machine Gramme », un moteur dynamo-électrique à courant continu.
mercredi 19 juillet
Archevêque de Tours depuis 1857, Mgr Joseph Hippolyte Guibert (68 ans) est nommé à la tête de l’archidiocèse de Paris pour succéder à Mgr Darboy, fusillé par les communards en mai dernier.
vendredi 21 juillet
Le décret Crémieux d’octobre 1870 sur la naturalisation des Juifs d’Algérie ayant soulevé un vrai tollé, Thiers dépose un projet d’abrogation. Mais celui-ci est retiré sous la pression d'Alphonse de Rothschild, qui menace de retirer le concours de sa banque, indispensable au succès des emprunts engagés par l'Etat.
Marin condamné à de multiples reprises pour vol, Charles Lhospitalier (56 ans) est guillotiné à Nantes. Il avait été condamné à mort pour le meurtre d’une vieille dame à Saint-Nazaire, commis en février dernier.
samedi 22 juillet
Fin de l’occupation de Rouen par les Allemands.
mercredi 26 juillet
Décès de l’archevêque d’Auch Mgr François Augustin Delamare, à l’âge de 70 ans, et de l’évêque de Quimper Nicolas-Marie Sergent (69 ans).
en juillet
Après douze livraisons, fin de la publication de la revue Le Parnasse contemporain, relancée en octobre 1869 par Leconte de Lisle. Un recueil comprenant les 169 poèmes (de 56 auteurs) est cependant édité ce même mois.
mercredi 2 août
Le ministre des Affaires étrangères Jules Favre démissionne et se retire de la vie politique. Il est remplacé par le comte Charles de Rémusat, philosophe et académicien. Le gouvernement s’oriente vers le centre-droit.
jeudi 10 août
Loi sur les conseils généraux qui n'étend que faiblement les pouvoirs de ceux-ci, malgré la création de la commission départementale.
mardi 15 août
Bénédiction à Lourdes de la Basilique supérieure, dite de l’Immaculée Conception.
jeudi 17 août
Début des grands procès des communards.
lundi 21 août
Les partisans du comte de Chambord forment la Réunion des Chevau-légers. Elle se réunit dans le salon du marquis de Gouvello, impasse des Chevau-légers. Elle compte environ 80 députés.
vendredi 25 ou mercredi 30 août
Loi supprimant définitivement la garde nationale.
mardi 29 août
Décès à Paris de l’écrivain populaire Paul de Kock, à l’âge de 78 ans.
mercredi 30 août
L’Assemblée s'attribue le pouvoir constituant (proposition Rivet).
jeudi 31 août
Loi Rivet, fruit d'un compromis entre les amis de Thiers et les monarchistes défiants. Thiers prend le titre de Président de la République. Ses fonctions sont prorogées pour la durée des travaux de l'Assemblée. Celui-ci, responsable devant l'Assemblée et résidant dans la même ville qu'elle, promulgue les lois, assure et surveille leur exécution ; il peut être entendu par l'Assemblée ; il nomme et révoque les ministres ; ses actes doivent être contresignés par un ministre. Le Conseil des ministres est responsable devant l'Assemblée. La loi est votée par 491 voix contre 94, surtout venues de l'extrême droite.
samedi 2 septembre
Décret créant un vice-président chargé de convoquer et de présider le Conseil des ministres en cas d'absence ou d'empêchement du Président de la République. Le Garde des Sceaux Armand Dufaure est nommé à ce poste.
Le leader communard Théophile Ferré est condamné à mort.
samedi 16 septembre
Les Allemands quittent le territoire français.
dimanche 17 septembre
Inauguration du tunnel ferroviaire du Mont-Cenis, dit aussi de Fréjus (13 kilomètres), entre la France et l'Italie, dont la construction avait été lancée en 1857 : le convoi inaugural part de Turin pour rejoindre Modane où sont basés le ministre des Travaux Publics Victor Lefranc et Ferdinand de Lesseps (22 wagons font le trajet en 20 minutes).
mardi 19 septembre
Second interrogatoire de Louise Michel, qui est transférée à la prison d’Arras.
vendredi 22 septembre
Fin des grands procès des communards.
samedi 30 septembre
Le maréchal et comte Achille Baraguey d’Hilliers est choisi pour présider la commission d’enquête sur les capitulations des places fortes françaises en 1870.
Evêque de Limoges depuis 1859, Mgr Félix Fruchaud (60 ans) est nommé à la tête de l’archevêché de Tours. Evêque de Belley depuis 1857, Mgr Pierre-Henri Gérault de Langalerie (61 ans) est nommé évêque d’Auch.
en septembre
En captivité (en Allemagne) puis en exil (en Suisse) depuis un an, le maréchal Bazaine rentre en France. Il se met à la disposition du conseil d’enquête.
mardi 3 octobre
Une tornade frappe Vendôme, dans le Loir-et-Cher, parcourant environ 40 kilomètres et ravageant un couloir d'une largeur variant entre 150 et 500 mètres. Montoire a également été touchée.
samedi 8 et samedi 15 octobre
Elections pour la désignation des nouveaux conseils généraux : progrès républicain ; échec de 120 députés conservateurs.
dimanche 16 octobre
Un décret attribue des terres en Algérie aux Alsaciens-Lorrains qui ont choisit de rester français.
Les premiers trains réguliers traversent le tunnel du Fréjus.
Le prêtre nantais François Richard de la Vergne (52 ans) est nommé évêque de Belley ; Alfred Duquesnay (57 ans) devient évêque de Limoges ; le prêtre bénédictin Anselme Nouvel de la Flèche (56 ans) est lui nommé évêque de sa ville natale, Quimper.
lundi 24 octobre
Le prince Henri d’Orléans, fils de l’ancien roi Louis-Philippe, devient président du Conseil général de l’Oise.
mardi 25 octobre
Les Français Henri Cernuschi (journaliste ayant échappé de justesse à l’exécution suite à sa participation à la Commune de Paris) et Théodore Duret (écrivain) débarquent à Yokohama, au Japon. Ils visitent Edo [Tokyo], puis visitent Hyogo [Kobe], Osaka, Nara, Kyoto et Nagasaki.
samedi 28 octobre
Dix ans après être devenue la première femme à obtenir son baccalauréat en France, Julie-Victoire Daubié devient également à 47 ans la première femme licenciée ès lettres.
mercredi 8 novembre
A Saint-Etienne, une explosion de poussiers au puits Jabin (aujourd’hui siège social du groupe Casino) tue 72 mineurs.
jeudi 9 novembre
Elu un an et demi plus tôt, le journaliste et romancier Jules Janin est reçu à l’Académie française par Camille Doucet.
samedi 11 novembre
Incendie de la mairie de Saintes.
mercredi 15 novembre
Paul Verlaine et le jeune Arthur Rimbaud (17 ans) font scandale : ils se sont présentés ivres et débraillés à la première de la pièce Le Bois, d’Albert Glatigny, donnée au théâtre de l’Odéon.
jeudi 16 novembre
Deux ans après la première parution en feuilleton est publiée la grande édition illustrée du roman 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne.
mardi 28 novembre
Exécutions du leader communard Théophile Ferré et de Louis-Nathaniel Rossel, le seul officier rallié à la Commune de Paris, ancien Ministre délégué à la Guerre.
jeudi 30 novembre
Condamné à mort au mois de juin pour sa participation à la Commune de Marseille, l’avocat Gaston Crémieux a été fusillé à 7 heures du matin au champ de tir du Pharo. Ayant refusé qu’on lui bande les yeux, il a lui-même commandé aux soldats sa propre mise à mort. Ses derniers mots ont été « Vive la République ». Il n’avait que 35 ans. A la nouvelle sa mort, des milliers de Marseillais se sont rassemblés devant sa maison, au n°4 de la rue de Rome.
en novembre
Ouverture du Théâtre des Folies Bergères à Paris.
samedi 9 décembre
Un froid extrême frappe la France : -21,3° à Paris !
lundi 11 décembre
Le vicomte d’Haussonville, un député orléaniste, propose à la Chambre de mener une grande enquête parlementaire sur les prisons.
samedi 16 décembre
Comparaissant devant le 4e conseil de guerre, Louise Michel est condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. Elle refuse de faire appel.
samedi 23 décembre
Naissance de l'œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers, fondés par le comte de Mun.
jeudi 28 décembre
Le poète Charles Leconte de Lisle est nommé, en remplacement de François Coppée, démissionnaire, « employé » à la Bibliothèque du Palais du Luxembourg. Il accepte, tout en se sentant blessé par la médiocrité de l’offre. Logé et chauffé aux frais de l’Etat, il conservera cette sinécure modeste jusqu’à la fin de ses jours.
samedi 30 décembre
Fondation de la société Les Petits-Fils de François Wendel et Cie, dirigée par Henri et Robert de Wendel.
Emile Littré est élu à l’Académie française. Colère de Mgr Dupanloup qui estime cette élection comme une injure personnelle : il souhaite démissionner, mais, à la demande de Guizot, revient sur sa première décision, mais ne vient plus aux réunions…Par ailleurs, l’essayiste Louis de Loménie (56 ans) est également élu à l’Académie française en remplacement de Prosper Mérimée.