jeudi 1er janvier
Partis de Paris le 10 novembre, le pilote Marc Bonnier et son mécanicien Barnier arrivent au Caire après un périple de 5 400 kilomètres sur leur Nieuport à moteur Gnome de 80 chevaux.
Tournoi des Cinq Nations de rugby : à Paris, la France a été battue par l’Irlande 8 à 6.
vendredi 2 janvier
Eclair sort à Paris le Système du docteur Goudron et du professeur Plume, premier film de Maurice Thourneur, ancien acteur chez André Antoine.
dimanche 4 janvier
Restituée par l’Italie, le tableau de la Joconde retrouve solennellement sa place au Louvre. La célèbre toile avait été volée en 1911 et récupérée en décembre 1913 par les autorités italiennes.
Richard Wagner triomphe dans toute l’Europe. Parsifal, le grand drame musical en trois actes du compositeur allemand créé en 1882, est présenté simultanément à Paris, Londres, Madrid, Berlin, Budapest, Barcelone, Bologne et Francfort. Sa représentation hors de Bayreuth avait été interdite pendant 20 ans.
jeudi 8 janvier
L’aviateur Eugène Gilbert a réussi un atterrissage « en douceur » sur le toit du 216, rue Saint-Charles, à Paris. Il est tombé en panne de moteur au moment de se poser à Issy-les-Moulineaux.
samedi 10 janvier
Procès devant le tribunal militaire de Strasbourg des deux principaux responsables militaires des incidents de Saverne : le colonel von Reuter et le sous-lieutenant Schadt sont acquittés de l’accusation de s'être arrogés indûment le pouvoir de police civile ; la responsabilité est attribuée aux autorités civiles.
mercredi 14 janvier
La seconde chambre du parlement d’Alsace-Lorraine défend le comportement de l’autorité civile et condamne les actes des militaires allemands ainsi que l’acquittement du commandant de régiment von Reuter.
La comédienne Sarah Bernhardt est décorée de la Légion d’honneur.
jeudi 15 janvier
L’hiver est bien là. Un épais manteau neigeux recouvre Marseille. 25 centimètres de neige sont tombés sur Perpignan où les tramways sont arrêtés trois jours. Il fait -10 à -15° en région parisienne et de nombreux cours d'eau sont gelés.
vendredi 16 janvier
Le dernier dirigeable français rigide vole au-dessus de Paris.
samedi 17 janvier
Charles Pathé, qui vient de recevoir le ruban de chevalier de la Légion d’honneur, lance le film Napoléon du sacre à Sainte-Hélène, tourné avec les armées russe et belge.
jeudi 22 janvier
Elu en octobre 1912, le philosophe Emile Boutroux est reçu à l’Académie française par Paul Bourget.
Création au Théâtre parisien du Vieux-Colombier de L’Echange, une pièce en trois actes écrite par Paul Claudel en 1894.
vendredi 23 janvier
Naissance à Bruxelles du prince Louis Bonaparte, fils du prince Victor Napoléon et de la princesse Clémentine de Belgique et arrière-petit-fils de Jérôme (frère de Napoléon Ier) et du roi Louis-Philippe (il sera le chef de la Maison impériale française de 1926 jusqu’à sa mort en 1997).
La Seine charrie des blocs de glace.
samedi 24 janvier
La firme cinématographique romaine Celio Film distribue à Paris Histoire d’un Pierrot, réalisé par le comte Baldassare Negroni, avec Francesca Bertini. Negroni s’est essayé ici au film musical.
dimanche 25 janvier
Le nombre des chevaux parisiens est passé de 98 000 à 63 000 depuis 1900.
A Lille, au stade de la Route de Belgique, l’équipe de France de football a battu l’équipe de Belgique quatre buts (Hanot, Bard, Jourde, Dubly) à trois (Van Cant, Brébart, Thys), devant 4 813 spectateurs.
dimanche 25 janvier
Ouverture à Amiens du onzième congrès national du PS-SFIO : la tactique électorale est au cœur des débats.
mardi 27 janvier
Le journal français Le Temps commence la publication en feuilleton du roman Maria Chapdelaine, de l’écrivain breton Louis Hémon, mort accidentellement au Canada six mois plus tôt.
mercredi 28 janvier
Clôture à Amiens du congrès national du PS-SFIO.
vendredi 30 janvier
L’écrivain nationaliste Paul Déroulède est mort à Nice, à l'âge de 68 ans.
samedi 31 janvier
Le secrétaire d’Etat du ministère allemand pour l’Alsace-Lorraine, le baron Hugo Zorn von Bulach, est remplacé par le conseiller présidial supérieur (Oberpraesidialrat) de Potsdam, le comte Siegfried von Roedern.
en janvier
Le ministre des Finances Joseph Caillaux devient président du Parti radical.
Révolte antifiscale des Holli du Dahomey [Bénin].
dimanche 8 février
A Luxembourg, au stade du Racing Club, l’équipe luxembourgeoise de football bat l’équipe de France cinq buts (Massard 4, Bernard) à quatre (Bard, Ducret, Geronimi, Triboulet), devant 5 000 spectateurs.
jeudi 12 février
Triple élection à l’Académie française. Le philosophe Henri Bergson est élu avec 19 voix au fauteuil d’Emile Ollivier ; l’écrivain Alfred Capus est élu par 16 voix, au fauteuil d’Henri Poincaré ; l’historien Pierre de La Gorce est élu au fauteuil de Paul Thureau-Dangin par 16 voix contre 9 à Camille Jullian.
Décès de l’évêque de Nantes Mgr Pierre-Emile Rouard. Agé de 74 ans, il était à la tête de ce diocèse depuis 1896.
A Port-Aviation, Jean Ors saute à 500 mètres d’altitude d’un monoplan Deperdussin piloté par Lemoine, avec le parachute qu’il a inventé. Il déclenche l’ouverture à 300 mètres et met 39 secondes pour arriver au sol sain et sauf.
vendredi 13 février
Décès d’Alphonse Bertillon, l’inventeur de l’anthropométrie judiciaire, à l'âge de 61 ans.
samedi 14 février
Jean Cocteau signe un Hymne au général Joffre.
mardi 17 février
Le Sénat rejette le projet Caillaux d’impôt sur les revenus, la déclaration étant « contraire aux mœurs ».
Le long du canal de Suez, l’aviateur français Marc Pourpe réalise la première liaison entre la mer Rouge et la mer Méditerranée.
mercredi 18 février
Création à Paris de la pièce de Georges Feydeau, Je ne trompe pas mon mari.
dimanche 22 février
Une violente tempête renverse les bâtiments de l'exposition universelle à Lyon.
lundi 23 février
Création à Monte-Carlo, sous la direction du chef Léon Jehin, de Cléopâtre, opéra en quatre de Jules Massenet (mort en 1912), sur un livret en français de Louis Payen. Les rôles principaux sont tenus par la mezzo-soprano Maria Nikolaïevna Kouznetsova, le baryton Alfred Maguénat, la soprano Lilian Grenville et le ténor Huchet-Rousselière.
Fin de la publication du roman Maria Chapdelaine de Louis Hémon par Le Temps ; le succès n’a pas été au rendez-vous (il faudra attendre 1921 et une nouvelle édition pour que Hémon obtienne la reconnaissance).
jeudi 26 février
Des députés du Landtag venus de différents partis fondent à Strasbourg la Ligue pour la défense de l'Alsace-Lorraine : elle a pour but de défendre la région des attaques provenant de la presse d'outre-Rhin acquise aux pangermanistes et aux militaristes (elle sera dissoute rapidement).
vendredi 27 février
Manifestation contre la guerre organisée à Paris à l’appel de l’UD de la Seine de la CGT.
Parution du premier numéro de l’hebdomadaire Le Film, dirigé par André Heuzé et Georges Quellien.
en février
Nouvel emprunt russe en France.
dimanche 1er mars
Elie-Joseph Bois devient rédacteur en chef du plus grand quotidien de France (et du monde), le Petit Parisien. Il va donner plus de place dans le journal au sport et à l'actualité internationale. Une rubrique dédiée au cinéma est par ailleurs créée.
lundi 2 mars
Ouverture de l’Ecole pratique de police, à Paris.
Tournoi des Cinq Nations de rugby : à Swansea, le Pays de Galles a écrasé la France 31 à 0.
mercredi 4 mars
A Paris, le docteur Filliâtre a séparé deux sœurs siamoises.
vendredi 6 mars
Installation à Paris du premier tribunal pour enfants, âgés de treize à dix-huit ans. Les audiences ont lieu à huis clos.
dimanche 8 mars
A Saint-Ouen, au stade de Paris, l’équipe de France et son homologue suisse de football font match nul deux à deux (Devic et Gastiger pour la France, Schreyer et Albicker pour la Suisse), devant 4 000 spectateurs.
mardi 10 mars
Le directeur du journal Le Figaro, Gaston Calmette accuse le ministre des Finances Joseph Caillaux d’avoir protégé le financier Henri Rochette, en fuite.
mercredi 11 mars
Le prêtre Charles Ginisty (49 ans) est nommé évêque de Verdun.
Le commandant turc Mustafa Kemal (futur chef de l’Etat turc), est fait chevalier de la Légion d’honneur à Paris.
samedi 14 mars
Le Figaro publie une lettre secrète de Joseph Caillaux à sa maîtresse, Mme Gueydan, devenue par la suite sa première épouse. Le journal laisse entendre qu’il publiera aussi les lettres du ministre à une autre de ses maîtresses, devenue sa deuxième épouse…
dimanche 15 mars
La Seine est en crue à Paris.
lundi 16 mars
Le directeur du journal Le Figaro, Gaston Calmette, est abattu dans son bureau de six coups de revolver par Henriette Caillaux, l’épouse du ministre des Finances, Joseph Caillaux.
mardi 17 mars
Démission du ministre des Finances, Joseph Caillaux, remplacé par René Renoult. Par ailleurs, Raoul Péret devient ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes.
jeudi 19 mars
Démission d’Ernest Monis, ministre de la Marine.
Le chanteur Bach est le premier à interpréter à Paris, au café-concert l’Eldorado, la chanson Quand Madelon…, de Louis Bousquet et Camille Robert.
vendredi 20 mars
La société cinématographique Pathé lance la première série de « Rocambole », réalisée par Georges Denola, d’après Ponson du Terrail, avec Gaston Sylvestre.
samedi 21 mars
Au Luna Park de Paris, le champion d’Europe de boxe Georges Carpentier est battu à la quinzième reprise par le boxeur américain Joe Jeannette.
lundi 23 mars
La Chambre des députés vote une taxe sur le cinéma.
mardi 24 mars
Parution du premier numéro du Bonnet rouge, un journal dirigé par l’antimilitariste Miguel Almereyda.
mercredi 25 mars
Le ministre de la Guerre, Joseph Noulens, exige une rallonge budgétaire de 754 millions de francs.
Le poète de langue d’oc Frédéric Mistral est décédé à Maillane, dans les Bouches-du-Rhône. Prix Nobel de littérature en 1904, il était âgé de 84 ans.
dimanche 29 mars
Sarah Bernhardt, dont le film Adrienne Lecouvreur, de Louis Mercanton, vient de sortir, refuse de jouer dans la Victoire de Samothrace, d’Abel Gance.
A Turin, au stade Piazza d’Armi, l’équipe d’Italie de football a battu l’équipe de France deux buts (Berardo 2 fois) à zéro, devant 15 000 spectateurs.
mercredi 1er avril
Création au Casino municipal de Nice, sous la direction de Jacques Miranne, de l’opéra La vida breve (La Vie brève), drame lyrique en deux actes composé par l’Espagnol Manuel de Falla, sur un livret de Carlos Fernandez Shaw adapté en français par Paul Milliet. Les rôles principaux sont tenus par Lillian Grenville, David Devriès, Edouard Cotreuil, Renée Fanty et Mlle Gerday.
dimanche 5 avril
Dans la finale du championnat de France de football, Lille bat Sète trois buts à zéro.
jeudi 9 avril
La France et l’Empire ottoman signent une convention pour l’émission d’un nouvel emprunt turc.
dimanche 12 avril
La mode printanière avec ses capes, ses hauts talons et des doubles jupes fendues suscite de nombreuses critiques de la part des quotidiens mais aussi des ligues de défense de la morale.
Dimanche de Pâques.
lundi 13 avril
Tournoi des Cinq Nations de rugby : à Colombes, la France a été battue par l’Angleterre 39 à 13. L’équipe française ne jouera pas son dernier match contre l’Ecosse et termine à la dernière place - à égalité avec l’Ecosse - avec zéro point.
mercredi 15 avril
Après quinze jours de course, l’aviateur français Roland Garros remporte le rallye aérien international de Monaco, à bord de son hydravion Morane-Saulnier.
samedi 18 avril
La corporation cinématographique édite des tracts contre la taxe sur le cinéma votée un mois plus tôt.
mardi 21 avril
Visite officielle à Paris du roi de Grande-Bretagne George V.
vendredi 24 avril
Le général Sarrail quitte son commandement à la tête du huitième corps d’armée pour celui du sixième corps d’armée, à Châlons-sur-Marne.
Louis Aubert sort à Paris le film danois Rêve d’opium, de Forest Holger-Madsen.
dimanche 26 avril
Premier tour des élections législatives. Dans la deuxième circonscription de Guadeloupe, il y avait 120 candidats.
lundi 27 avril
Le commandant Maurice Challe et son mécanicien Béasse décollent de l’aéroport de Buc (Yvelines) sur le Farman Cage à poules pour assurer la première liaison aérienne Paris-Brest.
vendredi 1er mai
Le gouverneur impérial d’Alsace-Lorraine, Karl von Wedel, est remplacé par le ministre de l’Intérieur prussien Johann von Dallwitz, défenseur convaincu de l’Etat autoritaire, au grand dam des Alsaciens.
Parution du Démon de midi, de Paul Bourget.
Le capitaine Maurice Challe et le mécanicien Beasse atterrissent enfin à Brest, au Polygone. En raison de plusieurs incidents, il leur a fallu quatre jours pour relier la capitale à la pointe bretonne. Le temps de vol effectué est évalué à six heures et vingt minutes.
A Issy-les-Moulineaux, Paul Guerre décolle un biplan Voisin équipé d’un canon Hotchkiss de 37 mm pesant cent kilos à l’avant de la nacelle : il tire à blanc vers le sol ; l’obus ricoche dans un appartement, heureusement sans faire de victime.
samedi 2 mai
Suite aux plaintes des paysans des environs du camp de Mailly et une amende adressée par la gendarmerie, le général commandant le 20e corps d’armée a signé un ordre interdisant aux aviateurs de chasser le gibier depuis leur avion…
A Sydney, Maurice Guillaux, qui effectue des démonstrations en Australie depuis dix jours avec son Blériot, réalise dix loopings d’affilée devant 60 000 personnes.
jeudi 7 mai
Accord électoral entre Caillaux et Jaurès pour les législatives.
vendredi 8 mai
René Caudron réussit le premier décollage d’un avion à partir d’un navire, la Foudre.
dimanche 10 mai
Second tour des législatives : majorité à la gauche radicale et socialiste. Le socialiste indépendant Viviani est appelé à former un ministère. Le radical-socialiste sénégalais Blaise Diagne est le premier député africain au Parlement français.
lundi 11 mai
L’armée française prend Taza, au Maroc.
mercredi 13 mai
Pour la première fois, une photographie de reportage transmise par un bélinographe est publiée en première page par Le Journal. Le cliché, pris la veille et représentant le président Poincaré arrivant à Lyon, a mis quatre minutes pour être transmise à Paris par fil téléphonique.
jeudi 14 mai
La troupe des Ballets russes, dirigée par Diaghilev, a créé à l’Opéra de Paris, sous la direction du compositeur allemand, La Légende de Joseph (Josephs Legende en allemand), un ballet de Richard Strauss sur un argument d’Hugo Hofmannsthal et Harry Kessler, d’après un épisode de l’Ancien Testament. La chorégraphie est de Vaslav Nijinski, les costumes de Léon Bakst et Alexandre Benois et les décors de José Maria Sert.
vendredi 15 mai
Création à l’Opéra-Comique de Paris de Mârouf, savetier du Caire, opéra comique en cinq actes d’Henri Rabaud, sur un livret de Lucien Nepty, d’après un conte des Milles et une nuits.
samedi 16 mai
Visite officielle à Paris des souverains danois, Christian X et la reine Alexandrine.
mardi 19 mai
Léontine Zanta est la première femme à soutenir une thèse de doctorat en philosophie. Elle obtient la mention très honorable.
jeudi 21 mai
Présentation à Paris de l’opéra-ballet le Coq d’or.
vendredi 22 mai
Le pilote britannique Gustav Hamel disparaît au-dessus de la Manche. Parti de Villacoublay, il était en train de regagner l’Angleterre à bord d’un monoplan Morane.
Dans le magazine le Film, Rémy de Gourmont dénonce les adaptations littéraires : « C’est une pitié de les voir traduites par des ombres tremblotantes ».
dimanche 24 mai
Cinq ans après sa création à Saint-Pétersbourg, l’opéra Le Coq d’or, de Nikolaï Rimsky-Korsakov, est représenté à l’Opéra de Paris en pantomime, les chanteurs restant en coulisses.
A quatorze ans, Suzanne Lenglen, la révélation de l’année, perd en finale du championnat de France de tennis.
lundi 25 mai
L’archevêque de Lyon Mgr Hector-Irénée Sévin, soixante-deux ans, est élevé à la dignité de cardinal.
mardi 26 mai
Création à l’Opéra de Paris, sous la direction de Pierre Monteux, du Rossignol, conte lyrique en trois actes du Russe Igor Stravinski, sur un livret de Stefan Mitoussov et du compositeur, d’après un conte d’Andersen. Cette œuvre est interprétée par la compagnie de Diaghilev.
jeudi 28 mai
Le président Raymond Poincaré a entamé, à Laval et à Vitré, une visite de trois jours en Bretagne.
Eugène Louis Le Fer de la Motte, quarante-six ans, est nommé évêque de Nantes.
samedi 30 mai
Gaumont lance le film le Calvaire, de Louis Feuillade, avec Musidora, qui vient des Folies-Bergère, où elle dansait en tenue légère.
dimanche 31 mai
A Budapest, au stade Üllöi Ut, l’équipe de Hongrie de football bat l’équipe de France cinq buts (Bodnar 3, Payer, Pataki) à un (Brouzes), devant 14 000 spectateurs.
en mai
Le général Gouraud est nommé commandant des troupes du Maroc occidental.
Présentation de la nouvelle Panhard-et-Levassor 20 ch sport, plébiscitée par le public.
Le réalisateur français Maurice Tourneur, envoyé par la société Eclair pour prendre la direction de sa production américaine, rejoint son poste à Fort Lee (New York).
lundi 1er juin
Ouverture à Paris du Congrès de la Société internationale de musique.
mardi 2 juin
Gaston Doumergue n’est plus président du Conseil.
mercredi 3 juin
Raymond Poincaré inaugure au Parc des Princes un monument à la mémoire d’Etienne-Jules Marey, que Charles Richet, prix Nobel de médecine, déclare « inventeur du cinématographe ».
jeudi 4 juin
Des expériences de radiotéléphonie sont effectuées entre Paris et des postes récepteurs situés à deux cents kilomètres de la capitale. Un amateur anglais affirme avoir reçu les messages.
samedi 6 juin
Création au théâtre parisien de l’œuvre l’Otage, de Paul Claudel
mardi 9 juin
Alexandre Ribot devient président du Conseil. Abel est ministre du Travail et de la Prévoyance sociale.
mercredi 10 juin
Le concours lancé par l’Union pour la sécurité en aéroplane s’achève sans que le grand prix de 400 000 francs soit attribué. L’Américain Elmer Sperry reçoit cependant un prix de 50 000 francs pour son stabilisateur gyroscopique qu’a présenté son fils Lawrence en volant les brais en l’air sur un hydravion Curtiss F., alors que son mécanicien se tenait debout sur l’aile.
samedi 13 juin
Chute du ministère Ribot.
lundi 15 juin
A Paris, un orage d’une violence exceptionnelle provoque de nombreux éboulements et, en particulier, des effondrements de la chaussée à Saint-Augustin et à Saint-Philippe-du-Roule. Les intempéries font onze morts.
Clôture du congrès parisien de la Société internationale de musique.
mardi 16 juin
Le socialiste indépendant René Viviani est appelé à la présidence du conseil par Poincaré. Viviani est aussi ministre des Affaires étrangères. Louis Malvy (radical-socialiste) devient ministre de l’Intérieur.
mercredi 17 juin
Le baron Pierre de Coubertin, rénovateur des Jeux olympiques modernes, présente au président Poincaré le prototype de drapeau olympique que le magasin Le Bon Marché a fabriqué suivant ses indications.
jeudi 18 juin
Eugène Pierre (républicain indépendant) succède à Jean-Baptiste Chanot (républicain progressiste) comme maire de Marseille.
vendredi 19 juin
La Chambre vote la levée d’un emprunt de 800 millions de francs destiné à l’effort d’armement.
mardi 23 juin
Seizième session du Comité international olympique à Paris : le drapeau olympique aux cinq anneaux est hissé pour la première fois.
samedi 27 juin
A Paris, le boxeur américain Jack Johnson conserve son titre de champion du monde des poids lourds en battant Frank Moran par gain aux points dans un combat de vingt rounds.
dimanche 28 juin
L’archiduc François-Ferdinand, héritier d'Autriche, est assassiné par un Serbe à Sarajevo (Bosnie).
en juin
Le champagne fête ses 200 ans.
mercredi 1er juillet
Le metteur en scène André Antoine devient réalisateur chez Pathé.
jeudi 2 juillet
L’armée décide d’adopter un nouvel uniforme de campagne gris-bleu moins voyant que la capote bleu et le pantalon garance en usage.
vendredi 3 juillet
Le Sénat adopte l'impôt complémentaire sur le revenu.
dimanche 5 juillet
A la suite de la consultation organisée par le Journal (500 000 voix en faveur du vote des femmes, 114 contre), 2 400 féministes parisiennes fleurissent la statue de Condorcet, surnommé « l’ami des femmes ».
lundi 6 juillet
Le pionnier de l’aviation Georges Legagneux, a perdu la vie dans un accident. A l’issue d’un pique, il a chuté dans la Loire à Saumur. Champion du monde d’altitude en 1910, il avait 31 ans.
mardi 7 juillet
Gros succès de l’emprunt de 805 millions de francs à 3,36 %.
Une statue de l’écrivain français Victor Hugo, due à Jean Boucher, est inaugurée sur l’île anglo-normande de Guernesey.
jeudi 9 juillet
Ouverture à Leipzig du procès du dessinateur alsacien Hansi (Jean-Jacques Waltz), accusé d’insultes à l’Allemagne (il sera condamné à un an de prison mais se réfugiera en France).
vendredi 10 juillet
L’ancienne impératrice Eugénie (88 ans), veuve de Napoléon III, est reçue au château de Fontainebleau.
lundi 13 juillet
Le président français Raymond Poincaré, accompagné du président du Conseil René Viviani, a entamé un voyage officiel de dix jours en Russie.
mardi 14 juillet
Ouverture d’un Congrès extraordinaire du PS-SFIO (chômage, vie chère, grève générale contre la guerre).
mercredi 15 juillet
Vote de la loi de finances instaurant l’impôt sur le revenu.
Entrée en service au sein de la Royale du troisième cuirassé français de classe Courbet, le France (coulé en 1922).
jeudi 16 juillet
Clôture du congrès du parti socialiste. Sur proposition de Jean Jaurès, le congrès préconise la grève générale contre la guerre.
Parution du 484e et dernier numéro du journal l’Anarchie, lancé en 1905.
lundi 20 juillet
Ouverture du procès d’Henriette Caillaux, à l’organisation douteuse : Albanel, le président du jury, partage les mêmes idées politiques que Joseph Caillaux, tandis que le procureur Herbaux a été « acheté » avec une légion d’honneur. Les jurés semblent avoir été désignés pour pencher en faveur de l’accusée, et des truands (la « garde corse » commandée par Napoléon Poggiale) engagés par le député radical Ceccaldi ont été chargés de déstabiliser les témoins à charge… Le Tout-Paris s’entasse dans la salle (2 000 « spectateurs » pour 500 places assises).
du lundi 20 au vendredi 24 juillet
Poincaré et Viviani rendent visite au tsar Nicolas II à Saint-Pétersbourg afin de resserrer l'alliance franco-russe.
mercredi 22 juillet
Ouverture à Lourdes du 25e Congrès eucharistique international.
jeudi 23 juillet
A la sortie du palais de justice de Paris, Joseph Caillaux est insulté et molesté par plusieurs Camelots du roi, mais ces derniers sont aussitôt pris à partie par la « garde corse ».
jeudi 23 ou vendredi 24 juillet
Ultimatum de l'Autriche à la Serbie.
samedi 25 juillet
Jean Jaurès tient un meeting à Bruxelles qui réunit des socialistes allemands, autrichiens, anglais et belges contre la guerre.
Clôture du Congrès eucharistique international de Lourdes.
dimanche 26 juillet
Le cycliste belge Philippe Thys gagne le Tour de France pour la seconde fois.
lundi 27 juillet
A l'appel de l'Union des syndicats de la Seine, les ouvriers manifestent contre la guerre. Jouhaux, secrétaire général de la CGT, déclare dans la Bataille syndicale : « A bas la guerre ».
mardi 28 juillet
L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
A vingt et une heures, par onze voix contre une, Henriette Caillaux est acquitté du meurtre du directeur du Figaro à l’issue d’un procès honteux pour la justice. A l’énoncé du verdict, des bagarres éclatent dans la capitale.
mercredi 29 juillet
Poincaré et Viviani sont de retour en France.
jeudi 30 juillet
Manifestations ouvrières dans de nombreuses villes françaises. Heurts avec la police.
vendredi 31 juillet
Dans la soirée, Jean Jaurès (55 ans), président du parti socialiste, est tué d'un coup de revolver par le nationaliste Raoul Villain (24 ans) à Paris, au café du Croissant (16, rue Montmartre). Le camp des pacifistes est orphelin. Un jeune garçon de neuf a assisté au meurtre, Jean Vigo, le futur cinéaste, qui accompagnait son père, le journaliste Miguel Almereyda.
Ultimatum allemand à la France et à la Russie.
en juillet
André Gide publie les Caves du Vatican.
Sainte Anne-d’Auray est reconnue comme patronne de la Bretagne par le pape Grégoire XV.
samedi 1er août
L'Allemagne déclare la guerre à la Russie et décrète la mobilisation générale. Toutes les mairies de France reçoivent un télégramme fixant également la mobilisation au 2 août. Les foules l'accueillent avec fanatisme. Dans les campagnes, les clochent sonnent le tocsin. Le lieutenant Charles de Gaulle est nommé à la tête de la 1re section de la 11e compagnie du 1er bataillon du 33e régiment d’infanterie, à Arras.
Entrée en service au sein de la Royale du quatrième cuirassé français de classe Courbet, le Paris.
Plusieurs industriels, dont Louis Blériot, reprennent les activités de la Spad, Société de production des aéroplanes Deperdussin, mise en faillite. Ils gardent le sigle qui signifie désormais Société anonyme pour l’aviation et ses dérivés.
Parution du dernier numéro de l’hebdomadaire anarchiste Les Temps nouveaux, lancé en 1895.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 août
Les communications sont coupées entre la France et l’Allemagne.
dimanche 2 août
L’Allemagne envahit le Luxembourg et adresse un ultimatum à la Belgique de laisser le passage à l'armée allemande contre la France. Refus belge.
Mobilisation générale. L’état de siège est proclamé. Les mobilisés affluent en masse vers les gares. Acclamés par une foule enthousiaste, ils sont persuadés de rapidement rentrer chez eux. Partout la Marseillaise est entonnée.
Sur la frontière franco-allemande, une patrouille d'uhlans a attaqué le poste français de Joncherey, à 19 km au sud-est de Belfort : mort du caporal français Jules-André Peugeot, premier tué de la guerre, et du sous-lieutenant lieutenant Albert Mayer.
Pose de la dernière pierre de l’église du Sacré-Cœur sur la butte Montmartre, à Paris. L’inauguration est prévue pour le 17 octobre (mais le déclenchement de la guerre empêchera la consécration de l’édifice avant 1919.
lundi 3 août
L’ambassadeur d’Allemagne von Schoen se présente au président du conseil, René Viviani, et déclare la guerre à la France au nom de l'empire allemand. La Grande-Bretagne annonce son intention de se battre aux cotés de la France. L'Allemagne déclare aussi la guerre à la Serbie.
L’ancien président du Conseil Gaston Doumergue redevient ministre des Affaires étrangères.
Un avion allemand lâche six bombes sur Lunéville, causant peu de dégâts.
mardi 4 août
Les troupes allemandes envahissent la Belgique. La Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne.
Obsèques de Jean Jaurès à Paris. Dans son discours, Léon Jouhaux annonce le ralliement de la CGT à l' « Union sacrée ». Le groupe parlementaire socialiste vote à l'unanimité les crédits de guerre et l'état de siège restreignant les libertés.
mercredi 5 août
L'Autriche déclare la guerre à la Russie.
Décès à Tavers, dans le Loiret, de l’écrivain et critique Jules Lemaitre. Membre de l’Académie française, il était âgé 61 ans.
jeudi 6 août
La dépouille de Jaurès est ensevelie à Albi, au cimetière des Planques.
vendredi 7 août
Début de la bataille de Mulhouse : la 1re armée française du général Louis Bonneau (45 000 hommes) attaque dans la matinée les positions de la 7e armée allemande du général Josias von Heeringen (30 000 hommes). A 17 km au sud-ouest de Mulhouse, la ville d’Altkirch est prise.
Pour la première fois, la France a décerné la Légion d’honneur à une ville étrangère : la ville belge de Liège est ainsi honorée pour son héroïsme face à l’agression allemande.
samedi 8 août
Repli stratégique allemand dans le sud de l’Alsace : la 1re armée française conquiert la ville de Mulhouse, une victoire grandement célébré à Paris.
dimanche 9 août
Grâce aux réserves arrivées de Strasbourg, les Allemands lancent une contre-offensive dans la bataille de Mulhouse. La contre-attaque est menée dans la matinée près de Cernay. Le général Koschenbart est tué à la tête de ses troupes. Dans l’impossibilité d’assurer sa défense, la 1re armée française du général Bonneau doit se retirer de Mulhouse.
Les premières troupes britanniques arrivent au Havre.
mardi 11 août
La France a déclaré la guerre à l’Autriche-Hongrie.
mercredi 12 août
Le général Maunoury, rappelé de sa retraite, est nommé inspecteur des régions non comprises dans la zone des armées.
Le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Autriche.
vendredi 14 août
Début de la bataille de Lorraine. La 1re armée française du général Auguste Dubail attaque en Moselle allemande : deux corps avancent dans les Vosges et deux autres au nord-est vers Sarrebourg.
L’un des premier bombardements français de la guerre a visé l’aérodrome militaire allemand de Metz-Frescaty : plusieurs Zeppelins ont été détruits (LZ 3, LZ 9, LZ 12, etc.).
samedi 15 août
Bataille de Dinant (participation du lieutenant Charles de Gaulle du 33e régiment d'infanterie, qui est gravement blessé au genou droit).
lundi 17 août
Le 20e corps d’armée du général Foch entre à Château-Salins.
La Royal Navy transporte le corps expéditionnaire britannique en France.
mardi 18 août
Début de l’offensive de Morhange, objectif de la 1re armée (Dubail) et de la 2e armée (Castelnau) françaises.
Progressant en Alsace, à l’ouest de Strasbourg, l’avant-garde française atteint les villages de Lutzelhouse et d’Urmatt, dans la vallée de la Bruche : les canons du fort allemand de Mutzig ouvrent le feu avant que la contre-attaque des soldats allemands ne repousse les troupes françaises au-delà de la frontière.
mercredi 19 août
Nouvelle attaque française contre Mulhouse. A l’issue d’importants combats dans le quartier de Dornach, la ville est reprise, mais les troupes françaises vont de nouveau être contraintes de se replier. Les deux batailles de Mulhouse ont entraîné la perte de 4 000 hommes chez les Français et de 3 000 chez les Allemands.
jeudi 20 août
Les Allemands entrent à Bruxelles (Belgique). Le 20e corps d’armée français atteint Morhange mais, devant la résistance du Kronprinz Ruprecht de Bavière, les Français doivent se retirer de Lorraine et battre en retraite sur le Grand-Couronné afin de couvrir Nancy. La soldatesque allemande détruit 200 maisons à Nomeny et y fusille 55 civils.
Suppression du sous-secrétariat à la Marine chargé de la Marine marchande de Maurice Ajam.
vendredi 21 août
A la demande de Joffre, le général Maunoury reçoit le commandement de l’armée de Lorraine récemment créée.
La flotte de guerre australienne arrive à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) où l’attend l’expédition néo-zélandaise et le croiseur français Montcalm, en prévision de l’attaque des Samoa allemande.
du vendredi 21 au dimanche 23 août
Bataille de Charleroi, en Belgique : le général Lanrezac, marquis de Cazernal, sauve son armée de l'anéantissement en se repliant malgré l'ordre de Joffre.
samedi 22 août
La France connaît le jour le plus meurtrier de son histoire en temps de guerre : 27 000 soldats ont été tués au combat sur une quinzaine de fronts, de l’Alsace à l’ouest de la Belgique (soit 2 % des morts français pour l’ensemble de la guerre). Vêtus de pantalons qui faisaient d’eux des cibles parfaites, ils sont partis à l’offensive, baïonnettes au canon, dans des charges désespérées avec interdiction de battre en retraite. Dans le camp ennemi, ce sont 10 000 hommes qui sont tombés.
Bataille de Virton.
Le sous-lieutenant allemand Erwin Rommel, à la tête d’un peloton du 124e RI, s’empare du village de Bleid, près de Longwy.
dimanche 23 août
Hausen franchit la Meuse à Dinant.
Entrée en action des Britanniques près de Mons (Belgique).
Le Japon déclare la guerre à l’Allemagne.
lundi 24 août
Dans la Meuse, l’infanterie bavaroise bombarde et incendie le village de Rouvres-en-Woëvre, massacrant une grande partie des habitants (70 morts).
mardi 25 août
Communication du GQG français : « situation inchangée de la Somme aux Vosges » : les Allemands restent sur le sol français. Joffre renonce au plan XVII, il renforce son aile gauche ; plus de cent généraux français ont été « limogés » (nommés à des postes dans des villes de l'arrière, comme Limoges).
L’armée de Lorraine du général Maunoury obtient un éclatant succès contre l’aile gauche de l’armée du Kronprinz, la refoulant de dix kilomètres et la forçant à battre en retraite.
Exempté de mobilisation au front pour raison de santé, le réalisateur Abel Gance se retrouve brancardier à La Roche-sur-Yon. Il est horrifié par les premiers blessés de la guerre dirigés vers les hôpitaux.
mercredi 26 août
Von Moltke commet l’erreur de prélever deux corps d’armée sur son aile droite. A la tête de la 4e armée, le général de Langle de Cary porte un premier coup d’arrêt à la progression allemande.
Le président du Conseil René Viviani, sous la pression du président Poincaré, démissionne afin de transformer son cabinet en un gouvernement « d'Union sacrée ». L’ancien chef du gouvernement Gaston Doumergue quitte le ministère des Affaires étrangères pour remplacer Maurice Reynaud en tant que ministre des Colonies, un poste que Doumergue avait déjà occupé de 1902 à 1905. Le cabinet comprend également Delcassé, Millerand et des socialistes (Jules Guesde, Marcel Sembat).
Sorti de sa retraite, le général Gallieni est nommé gouverneur du camp retranché de Paris.
mercredi 26 ou jeudi 27 août
Les forces franco-britanniques occupent le Togo allemand.
jeudi 27 août
Après une vingtaine de jours de combats acharnés, les Allemands occupent Saint-Dié, dans les Vosges.
Philippe Pétain est nommé général de brigade.
samedi 29 août
Le général Lanrezac (5e armée) bat Bülow à Guise : 5 800 Allemands sont tués. L'armée de Kluck se dirige vers l'est de Paris au lieu de Rouen, pour soutenir Bülow. Dans les Ardennes, les Allemands s’emparent du fort des Ayvelles (commune de Villers-Semeuse).
L’ancien président du Conseil Aristide Briand devient ministre de la Justice pour la troisième fois.
dimanche 30 août
Commandant du sixième corps d’armée, le général Sarrail remplace le général Ruffey, limogé par Joffre, à la tête de la troisième armée.
Dans le Pacifique, une expédition navale australo-franco-néo-zélandaise se présente au large d’Apia, capitale des Samoa allemandes : la ville se rend sans combattre.
lundi 31 août
L'avant-garde de l’armée de Von Kluck atteint Senlis, à 45 kilomètres de Paris.
Philippe Pétain (58 ans) est promu général de brigade par Joffre.
Pierre-François Lardet dépose la marque « Banania ». Il s’agit d’une boisson instantanée, mélange de cacao, de sucre et de farine de banane.
mercredi 2 septembre
Le gouvernement français et les parlementaires se replient sur Bordeaux.
Le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, organise la défense de la capitale. Il dispose de la 6e armée.
jeudi 3 septembre
Les Allemands sont entre Compiègne et Senlis et menacent directement la capitale.
L'équipage d'un avion d'observation de la 6e armée décèle un changement important dans la marche des armées allemandes qui se dirigent vers Meaux offrant ses flancs. Mais Joffre n'ose pas intervenir. Par ailleurs, le commandant de la Ve armée, le général Lanrezac, en désaccord avec le général anglais French, est révoqué par Joffre et remplacé par Franchet d’Esperey.
Gallieni, commandant du camp de Paris, place toutes ses troupes en état d’alerte.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 septembre
Joffre demande à Gallieni de préparer ses meilleures troupes pour intervenir dans la direction de Meaux et de renforcer la 6e armée du général Maunoury, afin de frapper le flanc droit de l’armée allemande.
vendredi 4 septembre
Gallieni décide la mobilisation des taxis parisiens pour conduire la 6e armée de Maunoury à l’attaque du flanc droit de Kluck.
samedi 5 septembre
Combats à Villeroy, en Seine-et-Marne (276e régiment d’infanterie). L’écrivain Charles Péguy est tué lors de cette bataille. Il avait 41 ans.
dimanche 6 septembre
Début de la bataille de la Marne. Joffre ordonne au général Joseph Maunoury de lancer ses troupes sur le flanc droit de Kluck, tandis que les Anglais du maréchal French et la 6e armée française du général Louis Franchet d’Esperey lancent une opération sur les deux Morins. Mais Maunoury fléchit à Meaux.
Prise de position des socialistes français et belges contre l’agression allemande.
lundi 7 septembre
Les Allemands prennent Maubeuge.
600 taxis Renault G7 réquisitionnés par Gallieni transportent, dans le plus grand secret, 5 000 soldats de la 7e division à Nanteuil-le-Haudoin, sur les bords de la Marne.
mercredi 9 septembre
Echec allemand dans la bataille de la Marne : face à la contre-offensive franco-britannique, le général von Moltke donne l’ordre à son armée de se retirer sur l’Aisne. Le plan Schlieffen qui prévoyait une défaite rapide de la France a échoué.
Dans le département de la Marne, la garde impériale allemande a réussi à s’emparer de Fère-Champenoise, mais la petite ville a été reconquise le même jour par une division du général Foch.
Création d'un Comité d'action entre le PS-SFIO et la CGT.
jeudi 10 septembre
Les hommes de la 6e armée remarquent la retraite allemande de la Marne sur l'Aisne.
samedi 12 septembre
Fin de la bataille de la Marne, remportée par les Alliés qui ont contraints les Allemands au repli et à la modification de ses plans.
En convalescence, le lieutenant de Gaulle quitte l’hôpital Desgenettes de Lyon.
lundi 14 septembre
Von Falkenhayn remplace Moltke à la tête de l’armée allemande. Rétablissement de l'aile droite allemande sur l'Aisne.
Quinze jours après sa promotion comme général de brigade, Philippe Pétain est nommé général de division.
mardi 15 septembre
Nommé général de division, Gouraud reçoit le commandement de la 10e D.I., dont le chef a été tué neuf jours plus tôt.
Le général allemand von Kluck admire l’héroïsme des Français.
jeudi 17 septembre
Le général Joffre relève de son commandement le général Albert d’Amade, chargé de défendre les Flandres entre Maubeuge et Dunkerque et qui a du reculer avec précipitation jusqu’à Amiens. Il est remplacé par le général Joseph Brugère.
vendredi 18 septembre
Le gouvernement remet au général Maunoury la grand-croix de la Légion d’honneur, saluant sa clairvoyante énergie.
samedi 19 septembre
Reims est bombardée : 25 obus s’abattent sur la cathédrale, gravement endommagée ; destruction du palais de Tau.
mardi 22 septembre
Le romancier Alain-Fournier est « porté disparu à l’ennemi », aux Eparges, près de Verdun. L’auteur du Grand Meaulnes avait 28 ans.
mercredi 23 septembre
Offensive allemande en forêt d’Argonne.
La dépouille d’Alain-Fournier est jetée dans une fosse commune allemande près de la tranchée de Calonne, à Verdun.
jeudi 24 septembre
Au-dessus de l’Aisne, des avions du RFC envoient au sol des messages radio pour régler les tirs d’artillerie.
dimanche 27 septembre
Au Cameroun allemand, les troupes franco-britanniques s’emparent de Douala.
mardi 29 septembre
Soldat du 163e RI, le champion français de course à pied Jean Bouin est tué au front lors de l'attaque du « Mont Sec », à Xivray (Meuse). Agé de 25 ans, il avait établi plusieurs records du monde entre 1911 et 1913.
en septembre
Victoire de Maunoury sur les Allemands de Von Kluck sur les rives de l'Ourcq.
lundi 5 octobre
Première victoire aérienne de l’histoire : les pilotes français Frantz et Quenault et leur avion Voisin abattent un Aviatik allemand au-dessus de Reims.
mardi 6 octobre
Décès à Bordeaux du comte et homme politique Albert de Mun, à l’âge de 73 ans.
vendredi 9 octobre
Les Allemands ayant pris Anvers, le gouvernement belge est contraint de se replier sur Ostende (puis à Sainte-Adresse, en France).
Recherchant un nouveau terrain d’aviation pour défendre Paris, le capitaine Lucca pose son biplan sur le plateau d’Aéropolis choisi dès 1910 pour le projet, resté sans suite.
lundi 12 octobre
Les Allemands occupent Gand, en Belgique, et Lille.
mardi 13 octobre
A Paris, le Grand Palais et six lycées de garçons sont transformés en hôpitaux militaires. En prévision de l’hiver, l’administration demande aux familles d’envoyer des vêtements chauds aux soldats.
mercredi 14 octobre
Le gouvernement belge en exil s’installe au Havre.
jeudi 15 octobre
Violents combats dans les Flandres et en Argonne. Le lieutenant de Gaulle rejoint le 33e RI sur le front en Champagne.
vendredi 16 octobre
L’armée allemande attaque sur l'Yser contre les Belges.
La première transfusion sanguine est réalisée à l’hôpital de Biarritz.
lundi 19 octobre
La cathédrale de Reims est presque entièrement détruite par l’aviation allemande.
du mercredi 21 au jeudi 22 octobre
Les Allemands franchissent l'Yser et occupent Dixmude, Mercken, Bixshoote, Poelcapelle et Becelaere.
dimanche 25 octobre
Première action des troupes indiennes sur le front belge. Elles ont déjoué une offensive allemande, au sud d’Ypres.
Décès de l’évêque de Gap Mgr Prosper Berthet. Agé de 76 ans, il était à la tête de ce diocèse alpin depuis 1889.
mardi 27 octobre
Albert Ier de Belgique décide l'ouverture des écluses de Nieuport ce qui va provoquer des inondations bloquant l'avance allemande.
jeudi 29 octobre
Le président Poincaré vote, à l’Institut, une protestation publique rédigée en réponse à l’appel des intellectuels allemands qui repoussent la responsabilité de leur gouvernement dans le déclenchement du conflit.
vendredi 30 octobre
Le général allemand Beseler reprend l'attaque et s’empare de Ramscapele et Pervyse.
Malgré la mobilisation et l’effort de guerre, 294 000 chômeurs sont encore recensés à Paris.
samedi 31 octobre
Le général Beseler est contraint d'évacuer ses positions en raison de la montée des eaux de l'Yser.
La société Pathé America a été transformée en société de production et de distribution, avec la nouvelle raison sociale de Pathé Exchange. Le capital demeure, à hauteur de 60 %, entre les mains du Français Charles Pathé.
en octobre
Le général Foch devient l’adjoint du général Joffre.
en automne
Les Allemands utilisent le lance-flamme pour la première fois.
dimanche 1er novembre
La Russie, alliée de la France, déclare la guerre à la Turquie.
Les Usines du Rhône fabriquent et commercialisent en France l’aspirine, médicament jusqu’ici importé d’Allemagne.
mardi 3 novembre
Les croiseurs de bataille britanniques HMS Indomitable et Indefatigable et les vieux navires pré-dreadnoughts français Suffren et Vérité commencent le bombardement des forts turcs qui défendent les Dardanelles
mercredi 4 novembre
Le sultan turc déclare la guerre sainte contre les Alliés, espérant s’attirer la solidarité de tous les musulmans.
jeudi 5 novembre
La Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Empire ottoman.
vendredi 6 novembre
Aidées par des forces belges, les troupes anglaises stoppent l’avancée des Allemands à Ypres.
mercredi 11 novembre
Une grève de trois semaines éclate au sein du personnel des journaux parisiens : les ouvriers imprimeurs réclament une augmentation de salaire de cinq francs par jour. La Presse de Paris, imprimée rue d'Enghien, est le seul journal à paraître.
jeudi 12 novembre
L’Orient-Express change de trajet à cause de la guerre. Le trajet Paris-Istanbul est remplacé par Vienne-Budapest-Bucarest-Istanbul.
vendredi 13 novembre
Les Alliés stoppent les attaques allemandes dans les Flandres.
samedi 14 novembre
Le maréchal britannique Earl Roberts, commandant en chef du corps expéditionnaire indien, tombe à Saint-Omer.
Le réalisateur allemand Stellan Rye, blessé au combat à Ypres, meurt dans un hôpital militaire français. Il avait 34 ans.
dimanche 15 novembre
La fête du roi des Belges donne lieu en France à d’innombrables manifestations de sympathies et de solidarité avec les réfugiés venus de Belgique.
lundi 16 novembre
Accident mortel sur l’une des lignes du tramway d’Angoulême : parti de la place Bouillaud, un véhicule qui descendait la rue des Halles a déraillé dans le virage du Marché couvert, avant de défoncer le parapet et de s’écraser dans les jardins situés 10 mètres plus bas. 11 personnes ont été tuées et 26 autres blessées.
mercredi 18 novembre
Les institutions culturelles françaises radient tous leurs correspondants austro-allemands.
jeudi 19 novembre
Le Russe Léon Trotski s’installe à Paris (jusqu’en 1916).
lundi 23 novembre
Après cinq refus pour faiblesse de constitution, Georges Guynemer est admis comme élève mécanicien à l’école d’aviation de Pau.
samedi 28 novembre
Parution du premier numéro de la revue fondée par Jean Cocteau et Paul Iribe, le Mot.
dimanche 29 novembre
Création à Nancy du premier groupe de bombardement de l’aviation française.
en novembre
Réouverture des salles de cinéma parisiennes.
mardi 1er décembre
Décès du cardinal François-Virgile Dubillard. Agé de 69 ans, il était archevêque de Chambéry depuis 1907.
Réouverture à Paris de la station de métro Berlin, rebaptisée Liège. Fermée depuis le 2 août, elle est située sur la ligne B [aujourd’hui 13].
vendredi 4 décembre
Martyrs de Vingré : condamnés à mort la veille par un conseil de guerre spécial du 298e RI, suivant les directives du général Etienne de Villaret, six poilus ont été fusillés pour l’exemple à Nouvron-Vingré (Aisne). Le caporal Paul Floch et les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinault étaient accusés d’avoir momentanément abandonné leur tranché lors d’un assaut allemand le 27 novembre. Les condamnés ont affirmé avoir obéi aux ordres du sous-lieutenant Paulaud, ce que nie ce dernier (les martyrs de Vingré seront réhabilités en 1921, Paulaud poursuivi mais acquitté). 24 soldats étaient impliqués, mais ils sont 6 à avoir été tirés au sort pour la mise à mort...
dimanche 6 décembre
A Paris, la Comédie française rouvre ses portes. Le tragédien Mounet-Sully déclame les strophes de la Marseillaise.
mardi 8 décembre
Décès de l’évêque d’Autun Mgr Henri Villard. Agé de 60 ans, il était à la tête de ce diocèse de Saône-et-Loire depuis 1906.
mercredi 16 décembre
Cinq ans après une première apparition, le poète Max Jacob affirme avoir de nouveau vu le Christ, cette fois pendant une séance de cinéma (de religion juive, Jacob se convertira au catholicisme dès février 1915).
jeudi 17 décembre
Début de la première bataille d’Artois opposant les armées françaises de Joffre et allemands de Falkenhayn.
dimanche 20 décembre
Le gouvernement rentre à Paris.
Bataille autour de Nieuport.
lundi 21 décembre
Le groupe socialiste à la Chambre vote un manifeste pour donner les raisons de sa participation au gouvernement. Il rend néanmoins hommage au refus du dirigeant socialiste allemand, Karl Liebknecht, de voter les crédits de guerre.
mardi 22 décembre
Deux croiseurs allemands bombardent Papeete, à Tahiti.
mercredi 23 décembre
Toutes les élections prévues sont ajournées par le Parlement.
jeudi 24 décembre
577 875 soldats alliés passent Noël comme prisonniers en Allemagne.
vendredi 25 décembre
Les Britanniques et les Allemands respectent une trêve officieuse pour Noël.
mercredi 30 décembre
Créé à Nice le 1er avril dernier, l’opéra La vida breve (La Vie brève), drame lyrique en deux actes composé par l’Espagnol Manuel de Falla, est représenté pour la première fois à Paris, à l’Opéra-Comique.
jeudi 31 décembre
Décès de Jean Dupuy, homme politique et propriétaire du principal quotidien de France, Le Petit Parisien. Ses deux fils Pierre et Paul restent les gérants statutaires.
Partis de Paris le 10 novembre, le pilote Marc Bonnier et son mécanicien Barnier arrivent au Caire après un périple de 5 400 kilomètres sur leur Nieuport à moteur Gnome de 80 chevaux.
Tournoi des Cinq Nations de rugby : à Paris, la France a été battue par l’Irlande 8 à 6.
vendredi 2 janvier
Eclair sort à Paris le Système du docteur Goudron et du professeur Plume, premier film de Maurice Thourneur, ancien acteur chez André Antoine.
dimanche 4 janvier
Restituée par l’Italie, le tableau de la Joconde retrouve solennellement sa place au Louvre. La célèbre toile avait été volée en 1911 et récupérée en décembre 1913 par les autorités italiennes.
Richard Wagner triomphe dans toute l’Europe. Parsifal, le grand drame musical en trois actes du compositeur allemand créé en 1882, est présenté simultanément à Paris, Londres, Madrid, Berlin, Budapest, Barcelone, Bologne et Francfort. Sa représentation hors de Bayreuth avait été interdite pendant 20 ans.
jeudi 8 janvier
L’aviateur Eugène Gilbert a réussi un atterrissage « en douceur » sur le toit du 216, rue Saint-Charles, à Paris. Il est tombé en panne de moteur au moment de se poser à Issy-les-Moulineaux.
samedi 10 janvier
Procès devant le tribunal militaire de Strasbourg des deux principaux responsables militaires des incidents de Saverne : le colonel von Reuter et le sous-lieutenant Schadt sont acquittés de l’accusation de s'être arrogés indûment le pouvoir de police civile ; la responsabilité est attribuée aux autorités civiles.
mercredi 14 janvier
La seconde chambre du parlement d’Alsace-Lorraine défend le comportement de l’autorité civile et condamne les actes des militaires allemands ainsi que l’acquittement du commandant de régiment von Reuter.
La comédienne Sarah Bernhardt est décorée de la Légion d’honneur.
jeudi 15 janvier
L’hiver est bien là. Un épais manteau neigeux recouvre Marseille. 25 centimètres de neige sont tombés sur Perpignan où les tramways sont arrêtés trois jours. Il fait -10 à -15° en région parisienne et de nombreux cours d'eau sont gelés.
vendredi 16 janvier
Le dernier dirigeable français rigide vole au-dessus de Paris.
samedi 17 janvier
Charles Pathé, qui vient de recevoir le ruban de chevalier de la Légion d’honneur, lance le film Napoléon du sacre à Sainte-Hélène, tourné avec les armées russe et belge.
jeudi 22 janvier
Elu en octobre 1912, le philosophe Emile Boutroux est reçu à l’Académie française par Paul Bourget.
Création au Théâtre parisien du Vieux-Colombier de L’Echange, une pièce en trois actes écrite par Paul Claudel en 1894.
vendredi 23 janvier
Naissance à Bruxelles du prince Louis Bonaparte, fils du prince Victor Napoléon et de la princesse Clémentine de Belgique et arrière-petit-fils de Jérôme (frère de Napoléon Ier) et du roi Louis-Philippe (il sera le chef de la Maison impériale française de 1926 jusqu’à sa mort en 1997).
La Seine charrie des blocs de glace.
samedi 24 janvier
La firme cinématographique romaine Celio Film distribue à Paris Histoire d’un Pierrot, réalisé par le comte Baldassare Negroni, avec Francesca Bertini. Negroni s’est essayé ici au film musical.
dimanche 25 janvier
Le nombre des chevaux parisiens est passé de 98 000 à 63 000 depuis 1900.
A Lille, au stade de la Route de Belgique, l’équipe de France de football a battu l’équipe de Belgique quatre buts (Hanot, Bard, Jourde, Dubly) à trois (Van Cant, Brébart, Thys), devant 4 813 spectateurs.
dimanche 25 janvier
Ouverture à Amiens du onzième congrès national du PS-SFIO : la tactique électorale est au cœur des débats.
mardi 27 janvier
Le journal français Le Temps commence la publication en feuilleton du roman Maria Chapdelaine, de l’écrivain breton Louis Hémon, mort accidentellement au Canada six mois plus tôt.
mercredi 28 janvier
Clôture à Amiens du congrès national du PS-SFIO.
vendredi 30 janvier
L’écrivain nationaliste Paul Déroulède est mort à Nice, à l'âge de 68 ans.
samedi 31 janvier
Le secrétaire d’Etat du ministère allemand pour l’Alsace-Lorraine, le baron Hugo Zorn von Bulach, est remplacé par le conseiller présidial supérieur (Oberpraesidialrat) de Potsdam, le comte Siegfried von Roedern.
en janvier
Le ministre des Finances Joseph Caillaux devient président du Parti radical.
Révolte antifiscale des Holli du Dahomey [Bénin].
dimanche 8 février
A Luxembourg, au stade du Racing Club, l’équipe luxembourgeoise de football bat l’équipe de France cinq buts (Massard 4, Bernard) à quatre (Bard, Ducret, Geronimi, Triboulet), devant 5 000 spectateurs.
jeudi 12 février
Triple élection à l’Académie française. Le philosophe Henri Bergson est élu avec 19 voix au fauteuil d’Emile Ollivier ; l’écrivain Alfred Capus est élu par 16 voix, au fauteuil d’Henri Poincaré ; l’historien Pierre de La Gorce est élu au fauteuil de Paul Thureau-Dangin par 16 voix contre 9 à Camille Jullian.
Décès de l’évêque de Nantes Mgr Pierre-Emile Rouard. Agé de 74 ans, il était à la tête de ce diocèse depuis 1896.
A Port-Aviation, Jean Ors saute à 500 mètres d’altitude d’un monoplan Deperdussin piloté par Lemoine, avec le parachute qu’il a inventé. Il déclenche l’ouverture à 300 mètres et met 39 secondes pour arriver au sol sain et sauf.
vendredi 13 février
Décès d’Alphonse Bertillon, l’inventeur de l’anthropométrie judiciaire, à l'âge de 61 ans.
samedi 14 février
Jean Cocteau signe un Hymne au général Joffre.
mardi 17 février
Le Sénat rejette le projet Caillaux d’impôt sur les revenus, la déclaration étant « contraire aux mœurs ».
Le long du canal de Suez, l’aviateur français Marc Pourpe réalise la première liaison entre la mer Rouge et la mer Méditerranée.
mercredi 18 février
Création à Paris de la pièce de Georges Feydeau, Je ne trompe pas mon mari.
dimanche 22 février
Une violente tempête renverse les bâtiments de l'exposition universelle à Lyon.
lundi 23 février
Création à Monte-Carlo, sous la direction du chef Léon Jehin, de Cléopâtre, opéra en quatre de Jules Massenet (mort en 1912), sur un livret en français de Louis Payen. Les rôles principaux sont tenus par la mezzo-soprano Maria Nikolaïevna Kouznetsova, le baryton Alfred Maguénat, la soprano Lilian Grenville et le ténor Huchet-Rousselière.
Fin de la publication du roman Maria Chapdelaine de Louis Hémon par Le Temps ; le succès n’a pas été au rendez-vous (il faudra attendre 1921 et une nouvelle édition pour que Hémon obtienne la reconnaissance).
jeudi 26 février
Des députés du Landtag venus de différents partis fondent à Strasbourg la Ligue pour la défense de l'Alsace-Lorraine : elle a pour but de défendre la région des attaques provenant de la presse d'outre-Rhin acquise aux pangermanistes et aux militaristes (elle sera dissoute rapidement).
vendredi 27 février
Manifestation contre la guerre organisée à Paris à l’appel de l’UD de la Seine de la CGT.
Parution du premier numéro de l’hebdomadaire Le Film, dirigé par André Heuzé et Georges Quellien.
en février
Nouvel emprunt russe en France.
dimanche 1er mars
Elie-Joseph Bois devient rédacteur en chef du plus grand quotidien de France (et du monde), le Petit Parisien. Il va donner plus de place dans le journal au sport et à l'actualité internationale. Une rubrique dédiée au cinéma est par ailleurs créée.
lundi 2 mars
Ouverture de l’Ecole pratique de police, à Paris.
Tournoi des Cinq Nations de rugby : à Swansea, le Pays de Galles a écrasé la France 31 à 0.
mercredi 4 mars
A Paris, le docteur Filliâtre a séparé deux sœurs siamoises.
vendredi 6 mars
Installation à Paris du premier tribunal pour enfants, âgés de treize à dix-huit ans. Les audiences ont lieu à huis clos.
dimanche 8 mars
A Saint-Ouen, au stade de Paris, l’équipe de France et son homologue suisse de football font match nul deux à deux (Devic et Gastiger pour la France, Schreyer et Albicker pour la Suisse), devant 4 000 spectateurs.
mardi 10 mars
Le directeur du journal Le Figaro, Gaston Calmette accuse le ministre des Finances Joseph Caillaux d’avoir protégé le financier Henri Rochette, en fuite.
mercredi 11 mars
Le prêtre Charles Ginisty (49 ans) est nommé évêque de Verdun.
Le commandant turc Mustafa Kemal (futur chef de l’Etat turc), est fait chevalier de la Légion d’honneur à Paris.
samedi 14 mars
Le Figaro publie une lettre secrète de Joseph Caillaux à sa maîtresse, Mme Gueydan, devenue par la suite sa première épouse. Le journal laisse entendre qu’il publiera aussi les lettres du ministre à une autre de ses maîtresses, devenue sa deuxième épouse…
dimanche 15 mars
La Seine est en crue à Paris.
lundi 16 mars
Le directeur du journal Le Figaro, Gaston Calmette, est abattu dans son bureau de six coups de revolver par Henriette Caillaux, l’épouse du ministre des Finances, Joseph Caillaux.
mardi 17 mars
Démission du ministre des Finances, Joseph Caillaux, remplacé par René Renoult. Par ailleurs, Raoul Péret devient ministre du Commerce, de l’Industrie, des Postes et Télégraphes.
jeudi 19 mars
Démission d’Ernest Monis, ministre de la Marine.
Le chanteur Bach est le premier à interpréter à Paris, au café-concert l’Eldorado, la chanson Quand Madelon…, de Louis Bousquet et Camille Robert.
vendredi 20 mars
La société cinématographique Pathé lance la première série de « Rocambole », réalisée par Georges Denola, d’après Ponson du Terrail, avec Gaston Sylvestre.
samedi 21 mars
Au Luna Park de Paris, le champion d’Europe de boxe Georges Carpentier est battu à la quinzième reprise par le boxeur américain Joe Jeannette.
lundi 23 mars
La Chambre des députés vote une taxe sur le cinéma.
mardi 24 mars
Parution du premier numéro du Bonnet rouge, un journal dirigé par l’antimilitariste Miguel Almereyda.
mercredi 25 mars
Le ministre de la Guerre, Joseph Noulens, exige une rallonge budgétaire de 754 millions de francs.
Le poète de langue d’oc Frédéric Mistral est décédé à Maillane, dans les Bouches-du-Rhône. Prix Nobel de littérature en 1904, il était âgé de 84 ans.
dimanche 29 mars
Sarah Bernhardt, dont le film Adrienne Lecouvreur, de Louis Mercanton, vient de sortir, refuse de jouer dans la Victoire de Samothrace, d’Abel Gance.
A Turin, au stade Piazza d’Armi, l’équipe d’Italie de football a battu l’équipe de France deux buts (Berardo 2 fois) à zéro, devant 15 000 spectateurs.
mercredi 1er avril
Création au Casino municipal de Nice, sous la direction de Jacques Miranne, de l’opéra La vida breve (La Vie brève), drame lyrique en deux actes composé par l’Espagnol Manuel de Falla, sur un livret de Carlos Fernandez Shaw adapté en français par Paul Milliet. Les rôles principaux sont tenus par Lillian Grenville, David Devriès, Edouard Cotreuil, Renée Fanty et Mlle Gerday.
dimanche 5 avril
Dans la finale du championnat de France de football, Lille bat Sète trois buts à zéro.
jeudi 9 avril
La France et l’Empire ottoman signent une convention pour l’émission d’un nouvel emprunt turc.
dimanche 12 avril
La mode printanière avec ses capes, ses hauts talons et des doubles jupes fendues suscite de nombreuses critiques de la part des quotidiens mais aussi des ligues de défense de la morale.
Dimanche de Pâques.
lundi 13 avril
Tournoi des Cinq Nations de rugby : à Colombes, la France a été battue par l’Angleterre 39 à 13. L’équipe française ne jouera pas son dernier match contre l’Ecosse et termine à la dernière place - à égalité avec l’Ecosse - avec zéro point.
mercredi 15 avril
Après quinze jours de course, l’aviateur français Roland Garros remporte le rallye aérien international de Monaco, à bord de son hydravion Morane-Saulnier.
samedi 18 avril
La corporation cinématographique édite des tracts contre la taxe sur le cinéma votée un mois plus tôt.
mardi 21 avril
Visite officielle à Paris du roi de Grande-Bretagne George V.
vendredi 24 avril
Le général Sarrail quitte son commandement à la tête du huitième corps d’armée pour celui du sixième corps d’armée, à Châlons-sur-Marne.
Louis Aubert sort à Paris le film danois Rêve d’opium, de Forest Holger-Madsen.
dimanche 26 avril
Premier tour des élections législatives. Dans la deuxième circonscription de Guadeloupe, il y avait 120 candidats.
lundi 27 avril
Le commandant Maurice Challe et son mécanicien Béasse décollent de l’aéroport de Buc (Yvelines) sur le Farman Cage à poules pour assurer la première liaison aérienne Paris-Brest.
vendredi 1er mai
Le gouverneur impérial d’Alsace-Lorraine, Karl von Wedel, est remplacé par le ministre de l’Intérieur prussien Johann von Dallwitz, défenseur convaincu de l’Etat autoritaire, au grand dam des Alsaciens.
Parution du Démon de midi, de Paul Bourget.
Le capitaine Maurice Challe et le mécanicien Beasse atterrissent enfin à Brest, au Polygone. En raison de plusieurs incidents, il leur a fallu quatre jours pour relier la capitale à la pointe bretonne. Le temps de vol effectué est évalué à six heures et vingt minutes.
A Issy-les-Moulineaux, Paul Guerre décolle un biplan Voisin équipé d’un canon Hotchkiss de 37 mm pesant cent kilos à l’avant de la nacelle : il tire à blanc vers le sol ; l’obus ricoche dans un appartement, heureusement sans faire de victime.
samedi 2 mai
Suite aux plaintes des paysans des environs du camp de Mailly et une amende adressée par la gendarmerie, le général commandant le 20e corps d’armée a signé un ordre interdisant aux aviateurs de chasser le gibier depuis leur avion…
A Sydney, Maurice Guillaux, qui effectue des démonstrations en Australie depuis dix jours avec son Blériot, réalise dix loopings d’affilée devant 60 000 personnes.
jeudi 7 mai
Accord électoral entre Caillaux et Jaurès pour les législatives.
vendredi 8 mai
René Caudron réussit le premier décollage d’un avion à partir d’un navire, la Foudre.
dimanche 10 mai
Second tour des législatives : majorité à la gauche radicale et socialiste. Le socialiste indépendant Viviani est appelé à former un ministère. Le radical-socialiste sénégalais Blaise Diagne est le premier député africain au Parlement français.
lundi 11 mai
L’armée française prend Taza, au Maroc.
mercredi 13 mai
Pour la première fois, une photographie de reportage transmise par un bélinographe est publiée en première page par Le Journal. Le cliché, pris la veille et représentant le président Poincaré arrivant à Lyon, a mis quatre minutes pour être transmise à Paris par fil téléphonique.
jeudi 14 mai
La troupe des Ballets russes, dirigée par Diaghilev, a créé à l’Opéra de Paris, sous la direction du compositeur allemand, La Légende de Joseph (Josephs Legende en allemand), un ballet de Richard Strauss sur un argument d’Hugo Hofmannsthal et Harry Kessler, d’après un épisode de l’Ancien Testament. La chorégraphie est de Vaslav Nijinski, les costumes de Léon Bakst et Alexandre Benois et les décors de José Maria Sert.
vendredi 15 mai
Création à l’Opéra-Comique de Paris de Mârouf, savetier du Caire, opéra comique en cinq actes d’Henri Rabaud, sur un livret de Lucien Nepty, d’après un conte des Milles et une nuits.
samedi 16 mai
Visite officielle à Paris des souverains danois, Christian X et la reine Alexandrine.
mardi 19 mai
Léontine Zanta est la première femme à soutenir une thèse de doctorat en philosophie. Elle obtient la mention très honorable.
jeudi 21 mai
Présentation à Paris de l’opéra-ballet le Coq d’or.
vendredi 22 mai
Le pilote britannique Gustav Hamel disparaît au-dessus de la Manche. Parti de Villacoublay, il était en train de regagner l’Angleterre à bord d’un monoplan Morane.
Dans le magazine le Film, Rémy de Gourmont dénonce les adaptations littéraires : « C’est une pitié de les voir traduites par des ombres tremblotantes ».
dimanche 24 mai
Cinq ans après sa création à Saint-Pétersbourg, l’opéra Le Coq d’or, de Nikolaï Rimsky-Korsakov, est représenté à l’Opéra de Paris en pantomime, les chanteurs restant en coulisses.
A quatorze ans, Suzanne Lenglen, la révélation de l’année, perd en finale du championnat de France de tennis.
lundi 25 mai
L’archevêque de Lyon Mgr Hector-Irénée Sévin, soixante-deux ans, est élevé à la dignité de cardinal.
mardi 26 mai
Création à l’Opéra de Paris, sous la direction de Pierre Monteux, du Rossignol, conte lyrique en trois actes du Russe Igor Stravinski, sur un livret de Stefan Mitoussov et du compositeur, d’après un conte d’Andersen. Cette œuvre est interprétée par la compagnie de Diaghilev.
jeudi 28 mai
Le président Raymond Poincaré a entamé, à Laval et à Vitré, une visite de trois jours en Bretagne.
Eugène Louis Le Fer de la Motte, quarante-six ans, est nommé évêque de Nantes.
samedi 30 mai
Gaumont lance le film le Calvaire, de Louis Feuillade, avec Musidora, qui vient des Folies-Bergère, où elle dansait en tenue légère.
dimanche 31 mai
A Budapest, au stade Üllöi Ut, l’équipe de Hongrie de football bat l’équipe de France cinq buts (Bodnar 3, Payer, Pataki) à un (Brouzes), devant 14 000 spectateurs.
en mai
Le général Gouraud est nommé commandant des troupes du Maroc occidental.
Présentation de la nouvelle Panhard-et-Levassor 20 ch sport, plébiscitée par le public.
Le réalisateur français Maurice Tourneur, envoyé par la société Eclair pour prendre la direction de sa production américaine, rejoint son poste à Fort Lee (New York).
lundi 1er juin
Ouverture à Paris du Congrès de la Société internationale de musique.
mardi 2 juin
Gaston Doumergue n’est plus président du Conseil.
mercredi 3 juin
Raymond Poincaré inaugure au Parc des Princes un monument à la mémoire d’Etienne-Jules Marey, que Charles Richet, prix Nobel de médecine, déclare « inventeur du cinématographe ».
jeudi 4 juin
Des expériences de radiotéléphonie sont effectuées entre Paris et des postes récepteurs situés à deux cents kilomètres de la capitale. Un amateur anglais affirme avoir reçu les messages.
samedi 6 juin
Création au théâtre parisien de l’œuvre l’Otage, de Paul Claudel
mardi 9 juin
Alexandre Ribot devient président du Conseil. Abel est ministre du Travail et de la Prévoyance sociale.
mercredi 10 juin
Le concours lancé par l’Union pour la sécurité en aéroplane s’achève sans que le grand prix de 400 000 francs soit attribué. L’Américain Elmer Sperry reçoit cependant un prix de 50 000 francs pour son stabilisateur gyroscopique qu’a présenté son fils Lawrence en volant les brais en l’air sur un hydravion Curtiss F., alors que son mécanicien se tenait debout sur l’aile.
samedi 13 juin
Chute du ministère Ribot.
lundi 15 juin
A Paris, un orage d’une violence exceptionnelle provoque de nombreux éboulements et, en particulier, des effondrements de la chaussée à Saint-Augustin et à Saint-Philippe-du-Roule. Les intempéries font onze morts.
Clôture du congrès parisien de la Société internationale de musique.
mardi 16 juin
Le socialiste indépendant René Viviani est appelé à la présidence du conseil par Poincaré. Viviani est aussi ministre des Affaires étrangères. Louis Malvy (radical-socialiste) devient ministre de l’Intérieur.
mercredi 17 juin
Le baron Pierre de Coubertin, rénovateur des Jeux olympiques modernes, présente au président Poincaré le prototype de drapeau olympique que le magasin Le Bon Marché a fabriqué suivant ses indications.
jeudi 18 juin
Eugène Pierre (républicain indépendant) succède à Jean-Baptiste Chanot (républicain progressiste) comme maire de Marseille.
vendredi 19 juin
La Chambre vote la levée d’un emprunt de 800 millions de francs destiné à l’effort d’armement.
mardi 23 juin
Seizième session du Comité international olympique à Paris : le drapeau olympique aux cinq anneaux est hissé pour la première fois.
samedi 27 juin
A Paris, le boxeur américain Jack Johnson conserve son titre de champion du monde des poids lourds en battant Frank Moran par gain aux points dans un combat de vingt rounds.
dimanche 28 juin
L’archiduc François-Ferdinand, héritier d'Autriche, est assassiné par un Serbe à Sarajevo (Bosnie).
en juin
Le champagne fête ses 200 ans.
mercredi 1er juillet
Le metteur en scène André Antoine devient réalisateur chez Pathé.
jeudi 2 juillet
L’armée décide d’adopter un nouvel uniforme de campagne gris-bleu moins voyant que la capote bleu et le pantalon garance en usage.
vendredi 3 juillet
Le Sénat adopte l'impôt complémentaire sur le revenu.
dimanche 5 juillet
A la suite de la consultation organisée par le Journal (500 000 voix en faveur du vote des femmes, 114 contre), 2 400 féministes parisiennes fleurissent la statue de Condorcet, surnommé « l’ami des femmes ».
lundi 6 juillet
Le pionnier de l’aviation Georges Legagneux, a perdu la vie dans un accident. A l’issue d’un pique, il a chuté dans la Loire à Saumur. Champion du monde d’altitude en 1910, il avait 31 ans.
mardi 7 juillet
Gros succès de l’emprunt de 805 millions de francs à 3,36 %.
Une statue de l’écrivain français Victor Hugo, due à Jean Boucher, est inaugurée sur l’île anglo-normande de Guernesey.
jeudi 9 juillet
Ouverture à Leipzig du procès du dessinateur alsacien Hansi (Jean-Jacques Waltz), accusé d’insultes à l’Allemagne (il sera condamné à un an de prison mais se réfugiera en France).
vendredi 10 juillet
L’ancienne impératrice Eugénie (88 ans), veuve de Napoléon III, est reçue au château de Fontainebleau.
lundi 13 juillet
Le président français Raymond Poincaré, accompagné du président du Conseil René Viviani, a entamé un voyage officiel de dix jours en Russie.
mardi 14 juillet
Ouverture d’un Congrès extraordinaire du PS-SFIO (chômage, vie chère, grève générale contre la guerre).
mercredi 15 juillet
Vote de la loi de finances instaurant l’impôt sur le revenu.
Entrée en service au sein de la Royale du troisième cuirassé français de classe Courbet, le France (coulé en 1922).
jeudi 16 juillet
Clôture du congrès du parti socialiste. Sur proposition de Jean Jaurès, le congrès préconise la grève générale contre la guerre.
Parution du 484e et dernier numéro du journal l’Anarchie, lancé en 1905.
lundi 20 juillet
Ouverture du procès d’Henriette Caillaux, à l’organisation douteuse : Albanel, le président du jury, partage les mêmes idées politiques que Joseph Caillaux, tandis que le procureur Herbaux a été « acheté » avec une légion d’honneur. Les jurés semblent avoir été désignés pour pencher en faveur de l’accusée, et des truands (la « garde corse » commandée par Napoléon Poggiale) engagés par le député radical Ceccaldi ont été chargés de déstabiliser les témoins à charge… Le Tout-Paris s’entasse dans la salle (2 000 « spectateurs » pour 500 places assises).
du lundi 20 au vendredi 24 juillet
Poincaré et Viviani rendent visite au tsar Nicolas II à Saint-Pétersbourg afin de resserrer l'alliance franco-russe.
mercredi 22 juillet
Ouverture à Lourdes du 25e Congrès eucharistique international.
jeudi 23 juillet
A la sortie du palais de justice de Paris, Joseph Caillaux est insulté et molesté par plusieurs Camelots du roi, mais ces derniers sont aussitôt pris à partie par la « garde corse ».
jeudi 23 ou vendredi 24 juillet
Ultimatum de l'Autriche à la Serbie.
samedi 25 juillet
Jean Jaurès tient un meeting à Bruxelles qui réunit des socialistes allemands, autrichiens, anglais et belges contre la guerre.
Clôture du Congrès eucharistique international de Lourdes.
dimanche 26 juillet
Le cycliste belge Philippe Thys gagne le Tour de France pour la seconde fois.
lundi 27 juillet
A l'appel de l'Union des syndicats de la Seine, les ouvriers manifestent contre la guerre. Jouhaux, secrétaire général de la CGT, déclare dans la Bataille syndicale : « A bas la guerre ».
mardi 28 juillet
L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
A vingt et une heures, par onze voix contre une, Henriette Caillaux est acquitté du meurtre du directeur du Figaro à l’issue d’un procès honteux pour la justice. A l’énoncé du verdict, des bagarres éclatent dans la capitale.
mercredi 29 juillet
Poincaré et Viviani sont de retour en France.
jeudi 30 juillet
Manifestations ouvrières dans de nombreuses villes françaises. Heurts avec la police.
vendredi 31 juillet
Dans la soirée, Jean Jaurès (55 ans), président du parti socialiste, est tué d'un coup de revolver par le nationaliste Raoul Villain (24 ans) à Paris, au café du Croissant (16, rue Montmartre). Le camp des pacifistes est orphelin. Un jeune garçon de neuf a assisté au meurtre, Jean Vigo, le futur cinéaste, qui accompagnait son père, le journaliste Miguel Almereyda.
Ultimatum allemand à la France et à la Russie.
en juillet
André Gide publie les Caves du Vatican.
Sainte Anne-d’Auray est reconnue comme patronne de la Bretagne par le pape Grégoire XV.
samedi 1er août
L'Allemagne déclare la guerre à la Russie et décrète la mobilisation générale. Toutes les mairies de France reçoivent un télégramme fixant également la mobilisation au 2 août. Les foules l'accueillent avec fanatisme. Dans les campagnes, les clochent sonnent le tocsin. Le lieutenant Charles de Gaulle est nommé à la tête de la 1re section de la 11e compagnie du 1er bataillon du 33e régiment d’infanterie, à Arras.
Entrée en service au sein de la Royale du quatrième cuirassé français de classe Courbet, le Paris.
Plusieurs industriels, dont Louis Blériot, reprennent les activités de la Spad, Société de production des aéroplanes Deperdussin, mise en faillite. Ils gardent le sigle qui signifie désormais Société anonyme pour l’aviation et ses dérivés.
Parution du dernier numéro de l’hebdomadaire anarchiste Les Temps nouveaux, lancé en 1895.
nuit du samedi 1er au dimanche 2 août
Les communications sont coupées entre la France et l’Allemagne.
dimanche 2 août
L’Allemagne envahit le Luxembourg et adresse un ultimatum à la Belgique de laisser le passage à l'armée allemande contre la France. Refus belge.
Mobilisation générale. L’état de siège est proclamé. Les mobilisés affluent en masse vers les gares. Acclamés par une foule enthousiaste, ils sont persuadés de rapidement rentrer chez eux. Partout la Marseillaise est entonnée.
Sur la frontière franco-allemande, une patrouille d'uhlans a attaqué le poste français de Joncherey, à 19 km au sud-est de Belfort : mort du caporal français Jules-André Peugeot, premier tué de la guerre, et du sous-lieutenant lieutenant Albert Mayer.
Pose de la dernière pierre de l’église du Sacré-Cœur sur la butte Montmartre, à Paris. L’inauguration est prévue pour le 17 octobre (mais le déclenchement de la guerre empêchera la consécration de l’édifice avant 1919.
lundi 3 août
L’ambassadeur d’Allemagne von Schoen se présente au président du conseil, René Viviani, et déclare la guerre à la France au nom de l'empire allemand. La Grande-Bretagne annonce son intention de se battre aux cotés de la France. L'Allemagne déclare aussi la guerre à la Serbie.
L’ancien président du Conseil Gaston Doumergue redevient ministre des Affaires étrangères.
Un avion allemand lâche six bombes sur Lunéville, causant peu de dégâts.
mardi 4 août
Les troupes allemandes envahissent la Belgique. La Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne.
Obsèques de Jean Jaurès à Paris. Dans son discours, Léon Jouhaux annonce le ralliement de la CGT à l' « Union sacrée ». Le groupe parlementaire socialiste vote à l'unanimité les crédits de guerre et l'état de siège restreignant les libertés.
mercredi 5 août
L'Autriche déclare la guerre à la Russie.
Décès à Tavers, dans le Loiret, de l’écrivain et critique Jules Lemaitre. Membre de l’Académie française, il était âgé 61 ans.
jeudi 6 août
La dépouille de Jaurès est ensevelie à Albi, au cimetière des Planques.
vendredi 7 août
Début de la bataille de Mulhouse : la 1re armée française du général Louis Bonneau (45 000 hommes) attaque dans la matinée les positions de la 7e armée allemande du général Josias von Heeringen (30 000 hommes). A 17 km au sud-ouest de Mulhouse, la ville d’Altkirch est prise.
Pour la première fois, la France a décerné la Légion d’honneur à une ville étrangère : la ville belge de Liège est ainsi honorée pour son héroïsme face à l’agression allemande.
samedi 8 août
Repli stratégique allemand dans le sud de l’Alsace : la 1re armée française conquiert la ville de Mulhouse, une victoire grandement célébré à Paris.
dimanche 9 août
Grâce aux réserves arrivées de Strasbourg, les Allemands lancent une contre-offensive dans la bataille de Mulhouse. La contre-attaque est menée dans la matinée près de Cernay. Le général Koschenbart est tué à la tête de ses troupes. Dans l’impossibilité d’assurer sa défense, la 1re armée française du général Bonneau doit se retirer de Mulhouse.
Les premières troupes britanniques arrivent au Havre.
mardi 11 août
La France a déclaré la guerre à l’Autriche-Hongrie.
mercredi 12 août
Le général Maunoury, rappelé de sa retraite, est nommé inspecteur des régions non comprises dans la zone des armées.
Le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Autriche.
vendredi 14 août
Début de la bataille de Lorraine. La 1re armée française du général Auguste Dubail attaque en Moselle allemande : deux corps avancent dans les Vosges et deux autres au nord-est vers Sarrebourg.
L’un des premier bombardements français de la guerre a visé l’aérodrome militaire allemand de Metz-Frescaty : plusieurs Zeppelins ont été détruits (LZ 3, LZ 9, LZ 12, etc.).
samedi 15 août
Bataille de Dinant (participation du lieutenant Charles de Gaulle du 33e régiment d'infanterie, qui est gravement blessé au genou droit).
lundi 17 août
Le 20e corps d’armée du général Foch entre à Château-Salins.
La Royal Navy transporte le corps expéditionnaire britannique en France.
mardi 18 août
Début de l’offensive de Morhange, objectif de la 1re armée (Dubail) et de la 2e armée (Castelnau) françaises.
Progressant en Alsace, à l’ouest de Strasbourg, l’avant-garde française atteint les villages de Lutzelhouse et d’Urmatt, dans la vallée de la Bruche : les canons du fort allemand de Mutzig ouvrent le feu avant que la contre-attaque des soldats allemands ne repousse les troupes françaises au-delà de la frontière.
mercredi 19 août
Nouvelle attaque française contre Mulhouse. A l’issue d’importants combats dans le quartier de Dornach, la ville est reprise, mais les troupes françaises vont de nouveau être contraintes de se replier. Les deux batailles de Mulhouse ont entraîné la perte de 4 000 hommes chez les Français et de 3 000 chez les Allemands.
jeudi 20 août
Les Allemands entrent à Bruxelles (Belgique). Le 20e corps d’armée français atteint Morhange mais, devant la résistance du Kronprinz Ruprecht de Bavière, les Français doivent se retirer de Lorraine et battre en retraite sur le Grand-Couronné afin de couvrir Nancy. La soldatesque allemande détruit 200 maisons à Nomeny et y fusille 55 civils.
Suppression du sous-secrétariat à la Marine chargé de la Marine marchande de Maurice Ajam.
vendredi 21 août
A la demande de Joffre, le général Maunoury reçoit le commandement de l’armée de Lorraine récemment créée.
La flotte de guerre australienne arrive à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) où l’attend l’expédition néo-zélandaise et le croiseur français Montcalm, en prévision de l’attaque des Samoa allemande.
du vendredi 21 au dimanche 23 août
Bataille de Charleroi, en Belgique : le général Lanrezac, marquis de Cazernal, sauve son armée de l'anéantissement en se repliant malgré l'ordre de Joffre.
samedi 22 août
La France connaît le jour le plus meurtrier de son histoire en temps de guerre : 27 000 soldats ont été tués au combat sur une quinzaine de fronts, de l’Alsace à l’ouest de la Belgique (soit 2 % des morts français pour l’ensemble de la guerre). Vêtus de pantalons qui faisaient d’eux des cibles parfaites, ils sont partis à l’offensive, baïonnettes au canon, dans des charges désespérées avec interdiction de battre en retraite. Dans le camp ennemi, ce sont 10 000 hommes qui sont tombés.
Bataille de Virton.
Le sous-lieutenant allemand Erwin Rommel, à la tête d’un peloton du 124e RI, s’empare du village de Bleid, près de Longwy.
dimanche 23 août
Hausen franchit la Meuse à Dinant.
Entrée en action des Britanniques près de Mons (Belgique).
Le Japon déclare la guerre à l’Allemagne.
lundi 24 août
Dans la Meuse, l’infanterie bavaroise bombarde et incendie le village de Rouvres-en-Woëvre, massacrant une grande partie des habitants (70 morts).
mardi 25 août
Communication du GQG français : « situation inchangée de la Somme aux Vosges » : les Allemands restent sur le sol français. Joffre renonce au plan XVII, il renforce son aile gauche ; plus de cent généraux français ont été « limogés » (nommés à des postes dans des villes de l'arrière, comme Limoges).
L’armée de Lorraine du général Maunoury obtient un éclatant succès contre l’aile gauche de l’armée du Kronprinz, la refoulant de dix kilomètres et la forçant à battre en retraite.
Exempté de mobilisation au front pour raison de santé, le réalisateur Abel Gance se retrouve brancardier à La Roche-sur-Yon. Il est horrifié par les premiers blessés de la guerre dirigés vers les hôpitaux.
mercredi 26 août
Von Moltke commet l’erreur de prélever deux corps d’armée sur son aile droite. A la tête de la 4e armée, le général de Langle de Cary porte un premier coup d’arrêt à la progression allemande.
Le président du Conseil René Viviani, sous la pression du président Poincaré, démissionne afin de transformer son cabinet en un gouvernement « d'Union sacrée ». L’ancien chef du gouvernement Gaston Doumergue quitte le ministère des Affaires étrangères pour remplacer Maurice Reynaud en tant que ministre des Colonies, un poste que Doumergue avait déjà occupé de 1902 à 1905. Le cabinet comprend également Delcassé, Millerand et des socialistes (Jules Guesde, Marcel Sembat).
Sorti de sa retraite, le général Gallieni est nommé gouverneur du camp retranché de Paris.
mercredi 26 ou jeudi 27 août
Les forces franco-britanniques occupent le Togo allemand.
jeudi 27 août
Après une vingtaine de jours de combats acharnés, les Allemands occupent Saint-Dié, dans les Vosges.
Philippe Pétain est nommé général de brigade.
samedi 29 août
Le général Lanrezac (5e armée) bat Bülow à Guise : 5 800 Allemands sont tués. L'armée de Kluck se dirige vers l'est de Paris au lieu de Rouen, pour soutenir Bülow. Dans les Ardennes, les Allemands s’emparent du fort des Ayvelles (commune de Villers-Semeuse).
L’ancien président du Conseil Aristide Briand devient ministre de la Justice pour la troisième fois.
dimanche 30 août
Commandant du sixième corps d’armée, le général Sarrail remplace le général Ruffey, limogé par Joffre, à la tête de la troisième armée.
Dans le Pacifique, une expédition navale australo-franco-néo-zélandaise se présente au large d’Apia, capitale des Samoa allemandes : la ville se rend sans combattre.
lundi 31 août
L'avant-garde de l’armée de Von Kluck atteint Senlis, à 45 kilomètres de Paris.
Philippe Pétain (58 ans) est promu général de brigade par Joffre.
Pierre-François Lardet dépose la marque « Banania ». Il s’agit d’une boisson instantanée, mélange de cacao, de sucre et de farine de banane.
mercredi 2 septembre
Le gouvernement français et les parlementaires se replient sur Bordeaux.
Le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, organise la défense de la capitale. Il dispose de la 6e armée.
jeudi 3 septembre
Les Allemands sont entre Compiègne et Senlis et menacent directement la capitale.
L'équipage d'un avion d'observation de la 6e armée décèle un changement important dans la marche des armées allemandes qui se dirigent vers Meaux offrant ses flancs. Mais Joffre n'ose pas intervenir. Par ailleurs, le commandant de la Ve armée, le général Lanrezac, en désaccord avec le général anglais French, est révoqué par Joffre et remplacé par Franchet d’Esperey.
Gallieni, commandant du camp de Paris, place toutes ses troupes en état d’alerte.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 septembre
Joffre demande à Gallieni de préparer ses meilleures troupes pour intervenir dans la direction de Meaux et de renforcer la 6e armée du général Maunoury, afin de frapper le flanc droit de l’armée allemande.
vendredi 4 septembre
Gallieni décide la mobilisation des taxis parisiens pour conduire la 6e armée de Maunoury à l’attaque du flanc droit de Kluck.
samedi 5 septembre
Combats à Villeroy, en Seine-et-Marne (276e régiment d’infanterie). L’écrivain Charles Péguy est tué lors de cette bataille. Il avait 41 ans.
dimanche 6 septembre
Début de la bataille de la Marne. Joffre ordonne au général Joseph Maunoury de lancer ses troupes sur le flanc droit de Kluck, tandis que les Anglais du maréchal French et la 6e armée française du général Louis Franchet d’Esperey lancent une opération sur les deux Morins. Mais Maunoury fléchit à Meaux.
Prise de position des socialistes français et belges contre l’agression allemande.
lundi 7 septembre
Les Allemands prennent Maubeuge.
600 taxis Renault G7 réquisitionnés par Gallieni transportent, dans le plus grand secret, 5 000 soldats de la 7e division à Nanteuil-le-Haudoin, sur les bords de la Marne.
mercredi 9 septembre
Echec allemand dans la bataille de la Marne : face à la contre-offensive franco-britannique, le général von Moltke donne l’ordre à son armée de se retirer sur l’Aisne. Le plan Schlieffen qui prévoyait une défaite rapide de la France a échoué.
Dans le département de la Marne, la garde impériale allemande a réussi à s’emparer de Fère-Champenoise, mais la petite ville a été reconquise le même jour par une division du général Foch.
Création d'un Comité d'action entre le PS-SFIO et la CGT.
jeudi 10 septembre
Les hommes de la 6e armée remarquent la retraite allemande de la Marne sur l'Aisne.
samedi 12 septembre
Fin de la bataille de la Marne, remportée par les Alliés qui ont contraints les Allemands au repli et à la modification de ses plans.
En convalescence, le lieutenant de Gaulle quitte l’hôpital Desgenettes de Lyon.
lundi 14 septembre
Von Falkenhayn remplace Moltke à la tête de l’armée allemande. Rétablissement de l'aile droite allemande sur l'Aisne.
Quinze jours après sa promotion comme général de brigade, Philippe Pétain est nommé général de division.
mardi 15 septembre
Nommé général de division, Gouraud reçoit le commandement de la 10e D.I., dont le chef a été tué neuf jours plus tôt.
Le général allemand von Kluck admire l’héroïsme des Français.
jeudi 17 septembre
Le général Joffre relève de son commandement le général Albert d’Amade, chargé de défendre les Flandres entre Maubeuge et Dunkerque et qui a du reculer avec précipitation jusqu’à Amiens. Il est remplacé par le général Joseph Brugère.
vendredi 18 septembre
Le gouvernement remet au général Maunoury la grand-croix de la Légion d’honneur, saluant sa clairvoyante énergie.
samedi 19 septembre
Reims est bombardée : 25 obus s’abattent sur la cathédrale, gravement endommagée ; destruction du palais de Tau.
mardi 22 septembre
Le romancier Alain-Fournier est « porté disparu à l’ennemi », aux Eparges, près de Verdun. L’auteur du Grand Meaulnes avait 28 ans.
mercredi 23 septembre
Offensive allemande en forêt d’Argonne.
La dépouille d’Alain-Fournier est jetée dans une fosse commune allemande près de la tranchée de Calonne, à Verdun.
jeudi 24 septembre
Au-dessus de l’Aisne, des avions du RFC envoient au sol des messages radio pour régler les tirs d’artillerie.
dimanche 27 septembre
Au Cameroun allemand, les troupes franco-britanniques s’emparent de Douala.
mardi 29 septembre
Soldat du 163e RI, le champion français de course à pied Jean Bouin est tué au front lors de l'attaque du « Mont Sec », à Xivray (Meuse). Agé de 25 ans, il avait établi plusieurs records du monde entre 1911 et 1913.
en septembre
Victoire de Maunoury sur les Allemands de Von Kluck sur les rives de l'Ourcq.
lundi 5 octobre
Première victoire aérienne de l’histoire : les pilotes français Frantz et Quenault et leur avion Voisin abattent un Aviatik allemand au-dessus de Reims.
mardi 6 octobre
Décès à Bordeaux du comte et homme politique Albert de Mun, à l’âge de 73 ans.
vendredi 9 octobre
Les Allemands ayant pris Anvers, le gouvernement belge est contraint de se replier sur Ostende (puis à Sainte-Adresse, en France).
Recherchant un nouveau terrain d’aviation pour défendre Paris, le capitaine Lucca pose son biplan sur le plateau d’Aéropolis choisi dès 1910 pour le projet, resté sans suite.
lundi 12 octobre
Les Allemands occupent Gand, en Belgique, et Lille.
mardi 13 octobre
A Paris, le Grand Palais et six lycées de garçons sont transformés en hôpitaux militaires. En prévision de l’hiver, l’administration demande aux familles d’envoyer des vêtements chauds aux soldats.
mercredi 14 octobre
Le gouvernement belge en exil s’installe au Havre.
jeudi 15 octobre
Violents combats dans les Flandres et en Argonne. Le lieutenant de Gaulle rejoint le 33e RI sur le front en Champagne.
vendredi 16 octobre
L’armée allemande attaque sur l'Yser contre les Belges.
La première transfusion sanguine est réalisée à l’hôpital de Biarritz.
lundi 19 octobre
La cathédrale de Reims est presque entièrement détruite par l’aviation allemande.
du mercredi 21 au jeudi 22 octobre
Les Allemands franchissent l'Yser et occupent Dixmude, Mercken, Bixshoote, Poelcapelle et Becelaere.
dimanche 25 octobre
Première action des troupes indiennes sur le front belge. Elles ont déjoué une offensive allemande, au sud d’Ypres.
Décès de l’évêque de Gap Mgr Prosper Berthet. Agé de 76 ans, il était à la tête de ce diocèse alpin depuis 1889.
mardi 27 octobre
Albert Ier de Belgique décide l'ouverture des écluses de Nieuport ce qui va provoquer des inondations bloquant l'avance allemande.
jeudi 29 octobre
Le président Poincaré vote, à l’Institut, une protestation publique rédigée en réponse à l’appel des intellectuels allemands qui repoussent la responsabilité de leur gouvernement dans le déclenchement du conflit.
vendredi 30 octobre
Le général allemand Beseler reprend l'attaque et s’empare de Ramscapele et Pervyse.
Malgré la mobilisation et l’effort de guerre, 294 000 chômeurs sont encore recensés à Paris.
samedi 31 octobre
Le général Beseler est contraint d'évacuer ses positions en raison de la montée des eaux de l'Yser.
La société Pathé America a été transformée en société de production et de distribution, avec la nouvelle raison sociale de Pathé Exchange. Le capital demeure, à hauteur de 60 %, entre les mains du Français Charles Pathé.
en octobre
Le général Foch devient l’adjoint du général Joffre.
en automne
Les Allemands utilisent le lance-flamme pour la première fois.
dimanche 1er novembre
La Russie, alliée de la France, déclare la guerre à la Turquie.
Les Usines du Rhône fabriquent et commercialisent en France l’aspirine, médicament jusqu’ici importé d’Allemagne.
mardi 3 novembre
Les croiseurs de bataille britanniques HMS Indomitable et Indefatigable et les vieux navires pré-dreadnoughts français Suffren et Vérité commencent le bombardement des forts turcs qui défendent les Dardanelles
mercredi 4 novembre
Le sultan turc déclare la guerre sainte contre les Alliés, espérant s’attirer la solidarité de tous les musulmans.
jeudi 5 novembre
La Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Empire ottoman.
vendredi 6 novembre
Aidées par des forces belges, les troupes anglaises stoppent l’avancée des Allemands à Ypres.
mercredi 11 novembre
Une grève de trois semaines éclate au sein du personnel des journaux parisiens : les ouvriers imprimeurs réclament une augmentation de salaire de cinq francs par jour. La Presse de Paris, imprimée rue d'Enghien, est le seul journal à paraître.
jeudi 12 novembre
L’Orient-Express change de trajet à cause de la guerre. Le trajet Paris-Istanbul est remplacé par Vienne-Budapest-Bucarest-Istanbul.
vendredi 13 novembre
Les Alliés stoppent les attaques allemandes dans les Flandres.
samedi 14 novembre
Le maréchal britannique Earl Roberts, commandant en chef du corps expéditionnaire indien, tombe à Saint-Omer.
Le réalisateur allemand Stellan Rye, blessé au combat à Ypres, meurt dans un hôpital militaire français. Il avait 34 ans.
dimanche 15 novembre
La fête du roi des Belges donne lieu en France à d’innombrables manifestations de sympathies et de solidarité avec les réfugiés venus de Belgique.
lundi 16 novembre
Accident mortel sur l’une des lignes du tramway d’Angoulême : parti de la place Bouillaud, un véhicule qui descendait la rue des Halles a déraillé dans le virage du Marché couvert, avant de défoncer le parapet et de s’écraser dans les jardins situés 10 mètres plus bas. 11 personnes ont été tuées et 26 autres blessées.
mercredi 18 novembre
Les institutions culturelles françaises radient tous leurs correspondants austro-allemands.
jeudi 19 novembre
Le Russe Léon Trotski s’installe à Paris (jusqu’en 1916).
lundi 23 novembre
Après cinq refus pour faiblesse de constitution, Georges Guynemer est admis comme élève mécanicien à l’école d’aviation de Pau.
samedi 28 novembre
Parution du premier numéro de la revue fondée par Jean Cocteau et Paul Iribe, le Mot.
dimanche 29 novembre
Création à Nancy du premier groupe de bombardement de l’aviation française.
en novembre
Réouverture des salles de cinéma parisiennes.
mardi 1er décembre
Décès du cardinal François-Virgile Dubillard. Agé de 69 ans, il était archevêque de Chambéry depuis 1907.
Réouverture à Paris de la station de métro Berlin, rebaptisée Liège. Fermée depuis le 2 août, elle est située sur la ligne B [aujourd’hui 13].
vendredi 4 décembre
Martyrs de Vingré : condamnés à mort la veille par un conseil de guerre spécial du 298e RI, suivant les directives du général Etienne de Villaret, six poilus ont été fusillés pour l’exemple à Nouvron-Vingré (Aisne). Le caporal Paul Floch et les soldats Jean Blanchard, Francisque Durantet, Pierre Gay, Claude Pettelet et Jean Quinault étaient accusés d’avoir momentanément abandonné leur tranché lors d’un assaut allemand le 27 novembre. Les condamnés ont affirmé avoir obéi aux ordres du sous-lieutenant Paulaud, ce que nie ce dernier (les martyrs de Vingré seront réhabilités en 1921, Paulaud poursuivi mais acquitté). 24 soldats étaient impliqués, mais ils sont 6 à avoir été tirés au sort pour la mise à mort...
dimanche 6 décembre
A Paris, la Comédie française rouvre ses portes. Le tragédien Mounet-Sully déclame les strophes de la Marseillaise.
mardi 8 décembre
Décès de l’évêque d’Autun Mgr Henri Villard. Agé de 60 ans, il était à la tête de ce diocèse de Saône-et-Loire depuis 1906.
mercredi 16 décembre
Cinq ans après une première apparition, le poète Max Jacob affirme avoir de nouveau vu le Christ, cette fois pendant une séance de cinéma (de religion juive, Jacob se convertira au catholicisme dès février 1915).
jeudi 17 décembre
Début de la première bataille d’Artois opposant les armées françaises de Joffre et allemands de Falkenhayn.
dimanche 20 décembre
Le gouvernement rentre à Paris.
Bataille autour de Nieuport.
lundi 21 décembre
Le groupe socialiste à la Chambre vote un manifeste pour donner les raisons de sa participation au gouvernement. Il rend néanmoins hommage au refus du dirigeant socialiste allemand, Karl Liebknecht, de voter les crédits de guerre.
mardi 22 décembre
Deux croiseurs allemands bombardent Papeete, à Tahiti.
mercredi 23 décembre
Toutes les élections prévues sont ajournées par le Parlement.
jeudi 24 décembre
577 875 soldats alliés passent Noël comme prisonniers en Allemagne.
vendredi 25 décembre
Les Britanniques et les Allemands respectent une trêve officieuse pour Noël.
mercredi 30 décembre
Créé à Nice le 1er avril dernier, l’opéra La vida breve (La Vie brève), drame lyrique en deux actes composé par l’Espagnol Manuel de Falla, est représenté pour la première fois à Paris, à l’Opéra-Comique.
jeudi 31 décembre
Décès de Jean Dupuy, homme politique et propriétaire du principal quotidien de France, Le Petit Parisien. Ses deux fils Pierre et Paul restent les gérants statutaires.