mardi 1er janvier
Signature d’un contrat concernant l’exclusivité en France de la production de la compagnie cinématographique américaine entre le Comptoir ciné-location Gaumont et la Paramount Pictures.
mercredi 2 janvier
Evêque de Cahors depuis 1911, Mgr Pierre Cézerac (61 ans) est nommé coadjuteur de l’archevêque d’Albi.
vendredi 4 janvier
Le film tourné aux Etats-Unis par Albert Capellani, Scènes de la vie de bohème, d’après Murger, avec Paul Capellani, Alice Brady et Juliette Clarens, sort sur les écrans parisiens.
samedi 5 janvier
La Suède et la France reconnaissent l’indépendance de la Finlande vis-à-vis de la Russie.
lundi 7 janvier
Une loi crée les comptes courants et les chèques postaux.
mardi 8 janvier
Les « Quatorze points » du président américain Wilson : déclaration sur les buts de guerre des Alliés.
Froid et neige paralysent Paris.
jeudi 10 janvier
Dissolution en France de l’escadrille américaine Lafayette, remplacée par l’US Air Service.
lundi 14 janvier
Attaque aérienne française au-dessus de Karlsruhe.
L’ancien président du Conseil Joseph Caillaux à Paris est arrêté pour avoir négocié une paix séparée avec l'Autriche et la Bavière. Il est accusé de trahison.
Fondation de l’Ecole de médecine de Dakar (ouverture en novembre).
mardi 15 janvier
La presse évoque le contenu d’un coffre que Joseph Caillaux avait en Italie et que la justice a fait ouvrir. Le Figaro considère la carrière de l’ancien ministre comme terminé.
vendredi 18 janvier
Création officielle d’une fédération dissidente contre l’Union française de gymnastique féminine (UFGF, fondée en 1912) : la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF).
mardi 22 janvier
Démission du gouverneur-général de l’Afrique-Occidentale-Française, le sous-lieutenant Joost Van Vollenhoven, qui s’opposait à la levée en masse parmi les populations africaines préconisée par Blaise Diagne. Gabriel Angoulvant assure l’intérim à la tête de la grande colonie française.
mercredi 23 janvier
Dans le cadre des restrictions alimentaires, il est décidé que tous les Français auront une carte de pain, donnant droit à trois cents grammes par jour.
jeudi 24 janvier
Joseph Méchet succède à Charles Mourin comme commissaire de la colonie française du Niger.
Elu en 1914, le philosophe Henri Bergson a du attendre plus trois ans pour être reçu à l’Académie française, par René Doumic.
mardi 29 janvier
Charles Jonnart redevient gouverneur de l’Algérie pour la troisième fois. Il succède à Charles Lutaud, en poste depuis 1911.
mercredi 30 janvier
Georges Grente (45 ans) est nommé évêque du Mans.
vendredi 1er février
Quatre escadrilles allemandes de Gotha bombardent Paris : 45 morts.
Un soldat est découvert errant sur les quais de la gare de Lyon-Brotteaux, probablement descendu d’un convoi de rapatriés venant d’Allemagne. Durant les années 1920 et 1930, il sera « le soldat inconnu vivant », prénommé Anthelme Mangin et réclamé par de nombreuses familles.
jeudi 7 février
A la suite du raid meurtrier effectué une semaine plus tôt par 28 bombardiers allemands, les compagnies d’assurance lancent l’assurance contre les Gotha : 10 000 francs en cas de décès, prime de 20 francs.
samedi 9 février
Création à Paris, au Théâtre du Vaudeville, de Deburau, comédie en quatre actes et un prologue de Sacha Guitry, avec une musique d’André Messager. L’auteur tient le rôle principal. Parmi les autres comédiens on peut citer Hiéronimus, Candé et Yvonne Printemps.
jeudi 14 février
Paul Bolo est condamné à mort pour avoir reçu des fonds de l’Allemagne en vue de l'achat du quotidien Le Journal destiné à la propagande ennemie.
Le maréchal Joseph Joffre est élu à l’Académie française, à l’unanimité des 23 votants, au fauteuil de Jules Claretie.
vendredi 15 février
Les deux célèbres pilotes français Roland Garros et Anselme Marchal sont parvenus à s’évader du fort allemand de Magdebourg, où ils étaient prisonniers. Ils sont sortis du camp par la grande porte avec de faux uniformes allemands, salués par les sentinelles, puis parviennent à passer en Hollande.
mardi 19 février
Raid aérien français sur Mannheim.
mercredi 20 février
Conférence des partis socialistes et des centrales syndicales des pays alliés tenue à Londres.
samedi 23 février
Fin de la distribution des cartes de pain pour le mois de mars. La ration quotidienne des femmes enceintes et des travailleurs de nuit est portée à 400 grammes.
dimanche 24 février
Après être passés par la Hollande, Roland Garros et Anselme Marchal sont de retour en France.
en février
Clemenceau se fait accorder les pleins pouvoirs dans le domaine économique.
dimanche 3 mars
Traité de paix de Brest-Litovsk entre la Russie et l'Allemagne, qui peut retirer ses troupes du front est pour l’ouest.
Evadés quinze jours auparavant du camp de Magdebourg, les pilotes Garros et Marchal arrivent gare du Nord, à Paris, où ils sèment les journalistes.
Le film Les Travailleurs de la mer, d’après Victor Hugo, avec Romuald Joubé et Andrée Brabant, est présenté au gala de bienfaisance de la Ligue maritime, au Trocadéro. C’est un film d’André Antoine produit par Pathé-SCAGL.
dimanche 10 mars
Une réunion organisée à Paris (52 rue de Châteaudun) aboutit à la création du Syndicat des journalistes.
mardi 12 mars
60 avions Gotha ont bombardé Paris : 106 morts et 79 blessés.
jeudi 14 mars
Trois biplans Farman transportent dans le Sahara le courrier postal en moins de sept heures de vol, avec trois escales, d’Ouargla à In-Salah. Jusque-là, les chameaux mettaient un mois pour l’apporter.
? mars
Trois armées allemandes (1 000 000 d’hommes) convergent vers l’ouest dans le plus grand secret.
lundi 18 mars
Le jeune aviateur breton Jean-Corentin Carré est mort à l’hôpital militaire de Souilly après avoir été abattu par trois appareils ennemis au-dessus de Verdun. Il n’avait que 18 ans. Plus jeune poilu de France, il s’était engagé à 15 ans en mentant sur son âge.
Décès de l’archevêque d’Albi. Son coadjuteur Pierre Cézerac (61 ans) lui succède aussitôt.
mercredi 20 mars
L’Autriche tente de négocier une paix séparée avec les Alliés, notamment les Etats-Unis.
jeudi 21 mars
Offensive générale allemande du printemps en Picardie, préparée par Ludendorff : 6 200 canons allemands ouvrent le feu en Picardie sur 70 kilomètres. Une brèche est ouverte à la jonction des armées françaises et britanniques. Les Britanniques se replient sur Amiens et le Pas-de-Calais. Ce 21 mars 1918 est le jour le plus meurtrier de la guerre pour l’armée allemande : 10 841 soldats ont été tués en une seule journée (soit 0,53 % du total du nombre de morts allemands pour l’ensemble du conflit).
vendredi 22 mars
L’Eclipse sort Un roman d’amour, film de René Hervil et Louis Mercanton, avec Sacha Guitry (qui passe de la scène à l’écran), Yvonne Printemps et Fred Wright.
samedi 23 mars
Les Allemands commencent à bombarder Paris avec trois canons géants (Grosse Bertha) installés à 120 kilomètres de la capitale française.
dimanche 24 mars
Le général Von Hutier, pour des raisons inconnues, ne s’engouffre pas dans la brèche de 20 kilomètres de large entre les armées françaises et anglaises et qui offrait Paris en cinq jours. Pétain rencontre le maréchal anglais Haig.
Nouvelle journée de bombardement sur Paris.
lundi 25 mars
Plusieurs tombes du cimetière du Père-Lachaise, à Paris, sont pulvérisées par des obus allemands.
Le compositeur Claude Debussy est mort d'un cancer à Paris. Il avait 56 ans.
mardi 26 mars
Conférence de Doullens (Somme) : les gouvernements britannique et français nomment le général français Foch commandant en chef des armées alliées, avec pour mission de coordonner sur le front occidental l’action de ces forces.
Vente des collections de peintures (Corot, Manet,…) ayant appartenu à Edgar Degas (mort en septembre 1917).
jeudi 28 mars
La brèche occasionnée dans le dispositif allié est bouchée par Debeney.
vendredi 29 mars (Vendredi Saint)
Après cinq jours d’accalmie, les bombardements allemands sur Paris reprennent : un premier obus tombe à 15 h 30 à Montrouge, un second à Châtillon à 15 h 55, tandis que le troisième s’abat à 16 h 27 sur l’église Saint-Gervais. Les voûtes s’écroulent sur les paroissiens très nombreux en ce jour saint : entre 75 et 91 morts, et 90 blessés. Le président du Conseil des ministres, le président de la République et le cardinal Amette se rendent rapidement sur les lieux du drame.
Le compositeur Claude Debussy est inhumé à Paris, dans un caveau provisoire du cimetière du Père-Lachaise.
samedi 30 mars
Winston Churchill, ministre britannique de l’Armement, et Georges Clemenceau, « le Tigre », visitent le front pour encourager la résistance à l’offensive de Ludendorff.
dimanche 31 mars
L’offensive allemande a pu progresser de 60 kilomètres grâce aux unités d’assaut. Mais, après cette percée spectaculaire, l’attaque semble s’essouffler. Des troupes anglaises, australiennes et canadiennes ont pu lancer une contre-offensive qui a éliminé des milliers d’Allemands en Picardie.
Dimanche de Pâques.
mercredi 3 avril
Le général Foch reçoit la direction stratégique des armées.
vendredi 5 avril
Tout danger est écarté pour les Alliés qui ont reconstitué un front solide autour de la poche de Montdidier.
S’appuyant sur des messages datés du 1er avril, le cryptanalyste Georges Painvin découvre les deux clés utilisées dans le chiffre ADFGVX et comprend le système de cryptage de code allemand.
dimanche 7 avril
Paul Bolo, condamné à mort pour trahison en février, est fusillé.
lundi 8 avril
Nouveau bombardement de Paris par la Grosse Bertha.
mardi 9 avril
Début de la bataille de la Lys (opération « Georgette ») : après avoir pilonné pendant deux jours (avec l’emploi notamment d’obus à gaz toxiques) les positions alliées, la 6e armée allemande du général von Quast (50 000 hommes) lance à 8 h une grande offensive surprise dans les Flandres belges contre la 2e division portugaise et la 55e division britannique. Le passage de la Lys est forcé près d’Ypres sous un épais brouillard. Les positions portugaises sont anéanties entre le canal de La Bassée et la Lys. Dans la soirée, les Allemands ont avancé de 10 km, prenant et incendiant Estaires et faisant prisonniers 10 000 soldats alliés.
vendredi 12 avril
A Paris, une bombe larguée d’un aéroplane pulvérise l’immeuble situé au n°12 de la rue de Rivoli : vingt-sept morts et soixante-douze blessés.
lundi 15 avril
Guillaume Apollinaire publie son recueil de poèmes Calligrammes.
jeudi 18 avril
Un tirailleur sénégalais blessé au front, Cheikou Cissé (28 ans), est condamné à la déportation perpétuelle par le conseil de guerre de Dakar pour « complot contre la sûreté de l’Etat » et « excitation à la guerre civile ». Devenu un symbole des engagés de force en Afrique, Cissé mourra en 1933 au bagne de Nouvelle-Calédonie.
vendredi 19 avril
Lord Derby, ministre de la Guerre, est nommé ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris.
samedi 20 avril
Début de la grève des producteurs de films français pour protester contre les difficultés d’importation de la pellicule vierge et des films étrangers.
dimanche 21 avril
Le célèbre as de l’aviation allemande, Manfred von Richthofen, dit le « Baron rouge », a trouvé la mort au combat. Alors qu’il s’apprêtait à attaquer des avions canadiens, son appareil, un triplan Fokker Dr.I, a été abattu à Vaux-sur-Somme par un tir australien de mitrailleuse venu du sol. Détenteur de 80 victoires en vol, le pilote n’avait que 25 ans.
lundi 22 avril
Six mois après son départ, l’expédition automobile du général Laperrine est de retour à Ouargla (Algérie) après avoir traversé le Sahara jusqu’à Tombouctou (via In Salah, Kidal et Bamba).
mercredi 24 avril
Début dans la Somme de la seconde bataille de Villers-Bretonneux : les Allemands lancent au petit-matin une offensive visant à prendre le nœud ferroviaire et routier d’Amiens, en coupant ainsi l’armée britannique de l’armée française. A cette occasion a lieu la première bataille de chars d’assaut de l’histoire : trois Mark IV britanniques ont affronté trois A7V allemands, mettant hors de combat l’un des chars allemands et contraignant les deux autres à battre en retraite. Après avoir réussi à prendre Villers-Bretonneux, les Allemands se retrouvent bloqués par la résistance des soldats australiens.
Décès de l’évêque de Tulle Mgr Joseph Métreau. Agé de 62 ans, il était à la tête de ce diocèse de Corrèze depuis 1913.
vendredi 26 avril
Après trois jours de violents combats, les Alliés reprennent Villers-Bretonneux et stoppent l’avance allemande vers l’ouest. Environ 10 400 Allemands, 9 259 Britanniques, 3 470 Français et 2 473 Australiens ont été tués durant cette bataille.
Le dernier sénateur inamovible est mort à Messei (Orne). Ancien ministre de l’Intérieur (1876 et 1877-1879), Emile de Marcère avait été nommé sénateur en 1884, juste avant l’adoption de la loi supprimant le mandat à vie. Il avait 90 ans.
samedi 27 avril
Les porteurs de coupons de l’emprunt russe ne seront pas remboursés.
dimanche 28 avril
Mort accidentelle au Vélodrome d’Hiver de Paris du cycliste Louis Darragon, champion de France en 1906 et champion du monde en 1907.
lundi 29 avril
La bataille de la Lys (4e bataille d’Ypres) s’achève sur un résultat indécis. Malgré leurs percées, les forces allemandes, épuisées, échouent à s’emparer des monts Rouge et Noir et ne peuvent plus espérer prendre Calais ou Dunkerque. En vingt jours de combats, les Allemands ont perdu 110 000 hommes (tués, blessés ou prisonniers), les Britanniques 76 000, les Français 35 000 et les Portugais 7 000.
en avril
Ypres résiste aux assauts allemands : bataille du mont Kemmel.
La 4e armée britannique de Rawlinson arrête les Allemands à Villers-Bretonneux.
jeudi 2 mai
L’homme politique Louis Barthou, ancien président du Conseil, est élu à l’Académie française au fauteuil d’Henry Roujon, par 20 voix sur 27.
Le poète Guillaume Apollinaire (37 ans) épouse Jacqueline Kolb.
dimanche 5 mai
A Toulouse-Montaudran, le pilote d’essai Pierre Bastide décolle le premier Salmson 2A.2 de série sorti des usines Latécoère.
Première finale de la Coupe de France de football (Coupe « Charles Simon ») à Paris sur le terrain de la Légion Saint-Michel (aujourd’hui disparu), rue Olivier-de-Serres, devant 2 000 spectateurs : l’Olympique de Pantin bat le FC Lyon trois buts à zéro. 48 clubs étaient inscrits pour cette première édition.
lundi 6 mai
Vente de l’atelier parisien d’Edgar Degas à la galerie Georges-Petit.
jeudi 9 mai
L’as français René Fonck a réussi à abattre six avions en un seul jour !
lundi 13 mai
De grandes grèves éclatent dans les usines d'armement de la région parisienne.
jeudi 16 mai
Le romancier René Boylesve est élu à l’Académie française, au deuxième tour, par 18 voix sur 27 votants, au fauteuil d’Alfred Mézières. Le diplomate Jules Cambon est également élu à l’Illustre Assemblée, au fauteuil de Francis Charmes, par 19 voix, contre 5 à Pierre Mille et trois à Tancrède Martel.
du samedi 18 au mardi 28 mai
Le mouvement de grève dans les usines d’armement de la Région parisienne s’arrête pour reprendre dans les usines de guerre du bassin de la Loire, ainsi que dans d'autres régions.
du dimanche 19 au lundi 20 mai
Congrès minoritaire de Saint-Etienne organisé par le Comité de défense syndicaliste et présidé par Georges Dumoulin. Une résolution préconisant la grève générale est votée.
jeudi 23 mai
Fin d’un mois de grève des producteurs de films français.
du jeudi 23 au samedi 25 mai
Mouvement révolutionnaire en faveur de la paix à Saint-Etienne : arrestation de Clovis Andrieu et des principaux meneurs.
lundi 27 mai
Terrible offensive allemande au Chemin des Dames, entre Soissons et Reims.
Les aviateurs français Devienne et Lorgnat font un essai de service postal entre Bezons (Paris) et Londres. Partis à 12 h 50 avec 300 kilos de courrier, ils sont de retour à 19 h 30.
mercredi 29 mai
Les Allemands prennent Soissons dans la soirée.
Début de la bataille de Skra di Legen opposant dans le massif du Paiko, au nord-est de Thessalonique, trois divisions grecques de 14 546 hommes (commandées par le général Zymbrakakis) soutenues par une brigade française (122e DI du général Gérôme) à une division et trois régiments d’infanterie bulgares.
jeudi 30 mai ou mardi 4 juin
Les troupes allemandes atteignent la Marne, menaçant à nouveau Paris.
vendredi 31 mai
Les Allemands s’emparent de Château-Thierry.
Après deux jours de combats, les Franco-Grecs remportent la bataille de Skra di Langer contre les Bulgares. Ces derniers déplorent 600 tués et 1 500 prisonniers, les vainqueurs 2 000 morts, blessés ou disparus.
samedi 1er juin
Début de la bataille du Bois Belleau dans le département français de l’Aisne : soutenus par des éléments français et britanniques, des marines et des soldats de la 2e division d’infanterie américaine commandés par les généraux Pershing et Harbord lancent le premier engagement des troupes de l'American Expeditionary Force en attaquant au nord-ouest de Château-Thierry cinq divisions allemandes du kronprinz Wilhelm.
L’as de l’aviation australienne Roderick Dallas a trouvé la mort lors d’une patrouille dans le nord de la France, près de Liévin (Pas-de-Calais). Il affrontait trois triplans Fokker de la Jagdstaffel 14. Agé de 26 ans, il est crédité de 39 à 50 victoires.
dimanche 2 juin
Enfin venu à bout du code ADFGVX allemand, Georges Painvin fournit à l’état-major français un message déchiffré (« Radiogramme de la Victoire ») envoyé la veille en direction des avant-postes allemands de Remaugis, au nord de Compiègne : « Hâtez l’approvisionnement en munitions, le faire même de jour tant qu’on n’est pas vu ». Convaincu de l’imminence d’une attaque sur Compiègne, Foch place les dernières troupes de réserve autour de la ville et repousse l’attaque.
mardi 4 juin
Clemenceau intervient à la Chambre pour protester contre une enquête concernant les généraux français.
jeudi 6 juin
L’offensive allemande a fait 60 000 Français prisonniers.
Bataille du Bois Belleau. Lors de la prise de la colline 142, le corps des marines des Etats-Unis subit ses plus lourdes de l’histoire en une seule journée : 9 officiers et 325 soldats ont été tués (un bilan qui ne sera battu que lors de la bataille de Tarawa en novembre 1943).
dimanche 9 juin
Poursuite de l’offensive allemande sur le front de la Marne ; les Allemands atteignent Compiègne.
jeudi 20 juin
François de Wendel, patron de la métallurgie, est élu à la présidence du Comité des forges.
samedi 22 juin
Le général Mangin arrête les Allemands à 70 kilomètres de Paris.
dimanche 23 juin
Les premiers cavaliers américains arrivent à Bayonne.
Après avoir traversé le Pacifique, les Etats-Unis et l’Atlantique, le corps expéditionnaire belge de Russie débarque à Bordeaux du SS Lorraine (il sera dissous moins d’un mois plus tard).
lundi 24 juin
Fuyant la révolution russe, l’ingénieur Igor Sikorsky, pionnier des hélicoptères, s’installe en exil à Paris. Il offre ses services au gouvernement français.
mercredi 26 juin
A l’issue de 25 jours de combats, le corps d’expédition américain des généraux Pershing et Harbord remporte la bataille du Bois Belleau près de Château-Thierry. Les pertes allemandes sont de plus de 10 000 hommes, dont 1 600 prisonniers, tandis que les Américains déplorent 1 811 tués et 7 966 blessés.
Le canon allemand la « Grosse Bertha » tire sur Paris.
jeudi 4 juillet
Bataille de Hamel dans le nord de la France : commandées par le général John Monash, les troupes australiennes (environ 5 000 hommes), renforcées par deux régiments et la 3e division d’infanterie américaine (2 000 soldats), ont attaqué avec succès les positions allemandes du général Georg von der Marwitz (5 600 hommes) situées sur la Somme à 20 km à l’est d’Amiens. Les objectifs fixés par l’état-major ont été totalement couronnés de succès en seulement 92 minutes de combats. Les Allemands déplorent 2 000 tués, 1 600 prisonniers et beaucoup d’artillerie perdue. Côté allié, les pertes australiennes sont de 1 062 hommes (800 morts) et celles des Américains de 176 soldats (environ 100 morts).
samedi 6 juillet
La grippe espagnole fait son apparition en France.
mardi 9 juillet
L’as britannique James McCudden (57 victoires) s’est tué au décollage sur le terrain d’Auxi-le-Château, dans le Pas-de-Calais. Le moteur de son biplan S.E. 5a est tombé en panne.
mercredi 10 juillet
Echec de la cinquième tentative d’évasion du capitaine de Gaulle, prisonnier depuis mars 1916.
vendredi 12 juillet
Le peintre espagnol Pablo Picasso épouse à Paris Olga Kokhlova, une danseuse des Ballets russes de Diaghilev.
A Paris, la société Pathé met en location Lui… Club Boy, film américain d’Hal Roach, avec son fidèle complice Harold Lloyd.
samedi 13 juillet
Ouverture à Paris du 19e congrès national corporatif (13e de la CGT).
L’adjudant Joseph Darnand capture des Allemands (dont les renseignements s’avèrent essentiels).
dimanche 14 juillet
Des prisonniers allemands annoncent une offensive puissante pour le lendemain.
A 21 h 32, le sous-marin allemand U-105 du commandant Wilhelm Marschall a coulé le transport de troupes français Djemnah à 69 miles nautiques (130 km) au large des côtes libyennes : 442 passagers et membres d’équipage périssent, dont le capitaine. 110 survivants sont récupérés par le chalutier Presidency et 218 autres par le navire d’escorte britannique HMS Mallow. Le Djemnah avait quitté Marseille pour rejoindre Madagascar.
lundi 15 juillet
8 000 canons allemands écrasent les positions françaises entre Château-Thierry et l’Argonne. Mais celles-ci ont été désertées grâce aux informations obtenues la veille. Après cinq heures de bombardement, les Allemands se lancent à l’assaut mais sont arrêtés par la deuxième ligne de défense.
mercredi 17 juillet
Le ministre français des Affaires étrangères (Stephen Pichon) et le représentant monégasque (le comte Balny d’Avricourt) ont signé secrètement à Paris le « traité d’amitié protectrice » modifiant les clauses du traité de 1861 : confirmation de l’union douanière franco-monégasque et de la mainmise française sur les relations étrangères de la principauté. Reconnaissance néanmoins au prince de Monaco du droit à une représentation diplomatique internationale (le traité ne sera révélé qu’en 1919).
Le divorce de Sacha Guitry et Charlotte Lysès est prononcé.
jeudi 18 juillet
Première contre-offensive de Foch lancée dans l’Aisne. La 10e armée de Mangin et la 6e de Degoutte, soutenues par 500 chars et 850 avions, débouchent de la forêt de Villers-Coterêt et permettent une avancée de huit kilomètres.
Clôture du 19e congrès national corporatif (13e de la CGT) tenu à Paris. L'orientation confédérale, attaquée par Alphonse Merrheim, est approuvée par la majorité.
mercredi 24 juillet
Le général Foch convoque les chefs d’état-major alliés, Pétain, Haig et Pershing, pour mettre au point un plan de dégagement définitif des Alliés.
jeudi 25 juillet
Décès de l’archevêque de Besançon Mgr François Gauthey. Agé de 70 ans, il était à la tête de cet archidiocèse depuis 1910.
dimanche 28 juillet
Ouverture du Conseil national du PS-SFIO.
Le poète Guillaume Apollinaire est promu lieutenant à titre provisoire.
lundi 29 juillet
Clôture du Conseil national du PS-SFIO. La « minorité », conduite par Jean Longuet, l'emporte sur la « majorité ».
mardi 30 juillet
Fin de la deuxième bataille de la Marne.
mercredi 31 juillet
Vote à la Chambre du renouvellement du privilège de la Banque de France.
jeudi 1er août
Touchée par des bombes larguées par des avions allemands, le toit de la basilique Saint-Rémi de Reims prend feu avant de s’effondrer.
samedi 3 août
Jean Castel (50 ans) est nommé évêque de Tulle (Corrèze).
lundi 5 août
Le front se stabilise sur la Wesle au pied du Chemin des Dames (repli des divisions allemandes).
Démissionnaire en septembre 1917, l’ancien ministre de l’Intérieur Louis Malvy, traduit en Haute-Cour de justice, est relaxé des plus graves accusations portées contre lui (trahison), mais condamné à cinq ans de bannissement pour forfaiture. Il quitte le pays.
mardi 6 août
Sur proposition de Clemenceau, le Conseil des ministres attribue le bâton de maréchal à Foch.
Louis Malvy est condamné à 5 ans de bannissement pour avoir méconnu les devoirs de sa charge de ministre de l'Intérieur.
mercredi 7 août
Le croiseur cuirassé français Dupetit Thouars (lancé en 1901), qui effectuait une mission dans l’Atlantique, est coulé à 800 km des côtes françaises par le sous-marin allemand U-62. Grâce à une évacuation bien effectuée, la quasi-totalité de l’équipage est sauvée. Seule une dizaine d’hommes sur 500 ont perdu la vie.
Le Spad XX, biplan de chasse muni d’un moteur de 300 chevaux, commence ses vols d’essai. Il a été conçu par l’ingénieur Herbemont qui a remplacé Béchereau au poste de directeur technique de la firme.
jeudi 8 août
Début de la bataille d’Amiens (3e bataille de Picardie). Précédée par un bref barrage d’artillerie, l’offensive alliée est lancée à 4 h 20 par 10 divisions britanniques (généraux Rawlison et Haig), 5 australiennes (Monag), 4 canadiennes (Currie), 12 divisions françaises (Debeney) et 1 division américaine (Pershing), auxquelles s’ajoutent 1 104 avions français, 800 avions britanniques et 532 chars d’assaut. En face, les Allemands de von der Marwitz et von Hutier disposent de 10 divisions d’active, 4 de réserve et seulement 365 avions. Rapidement, les Alliés progressent sur un front de 25 kilomètres.
Une nouvelle loi préconise l’installation dans les campagnes de salles de cinéma réservées à l’enseignement de l’agriculture.
vendredi 9 août
Fin des bombardements allemands sur Paris. Commencés le 23 mars, ils ont causé la mort 256 personnes et blessé 620 autres. Durant cette période Paris et sa banlieue ont reçu un total de 367 obus.
Le Français Pégoud est le premier pilote seul à bord d’un avion à abandonner son appareil et à sauter en parachute.
L’actrice et ex-danseuse Marion Davies, la protégée du magnat de la presse américain William Randolph Hearst, fait ses débuts au cinéma dans le film La Romanichelle, de George Lederer, qui sort à Paris.
samedi 10 août
Dans la Somme, les Alliés reprennent Montdidier et font 30 000 prisonniers allemands.
Les Allemands évacuent la Grosse Bertha, le canon géant allemand qui bombardait Paris depuis cinq mois.
Les Alliés acceptent la formation d’une force américaine indépendante sous la direction du général John J. Pershing.
lundi 12 août
La première phase de la bataille d’Amiens s’achève sur un succès pour les Alliés : la nouvelle ligne de front passe désormais par les villages de Chippily, Harbonnières et Beaucourt-en-Santerre, soit 12 kilomètres plus à l’est. En cinq jours de combats, les Alliés déplorent 46 000 morts, blessés ou disparus, les Allemands 40 000 tués, blessés ou disparus et 30 000 prisonniers.
Dans le Nord, une colonne de jeunes travailleurs (17 - 19 ans) est anéantie à Wavrin lors d'une attaque aérienne.
mardi 13 août
La dernière victime déclarée « dévorée par les loups » en France disparaît en Haute-Vienne (le corps ne sera découvert que le 2 octobre).
mercredi 14 août
L’as français René Fonck a réussi à abattre trois avions allemands en seulement dix secondes.
samedi 17 août
Foch propose à Pershing d’engager la 1re armée américaine dans le but de sectionner le saillant allemand de Saint-Mihiel.
Ouverture par l’adjudant Houssais et le sergent Van Caudenberg de la première ligne aéropostale régulière entre Le Bourget, près de Paris, et Saint-Nazaire-La Baule (Loire-Atlantique) : deux avions Letord font la liaison pour livrer le courrier aux soldats américains cantonnés près de Saint-Nazaire.
mercredi 21 août
Importante attaque britannique sur Arras : le front allemand recule.
Premier Nieuport doté d’un moteur fixe Hispano de 300 chevaux, le 29C. Dessiné par l’ingénieur Gustave Delage., il fait son vol d’essai avec un pilote de SFA.
jeudi 22 août
Attaque aérienne française au-dessus de Karlsruhe.
Le thermomètre atteint 34° à Paris et 37° à Clermont-Ferrand.
vendredi 23 août
Le président Poincaré a remis le bâton de maréchal à Foch, à son Q.G. de Bourbon (Seine-et-Marne).
dimanche 25 août
Avec l’appui de Charles Pathé, Abel Gance commence le tournage de J’accuse, premier film de son triptyque sur la guerre et la paix, avec Romuald Joubé et Séverin-Mars. Le poète Blaise Cendrars est assistant-réalisateur.
lundi 26 août
Attaque franco-américaine en Argonne.
mardi 27 août
Les Etats-Unis rejettent la proposition de paix du pape Benoît XV du 1er août en arguant que le gouvernement allemand ne peut être pris au mot.
mercredi 28 août
Retrait des troupes allemandes du front de la Somme et de celui d’Ypres, dans les Flandres.
Trois nouvelles escadrilles de bombardement de nuit, les V 25, F 110 et V 114, sont dotées chacune de quinze Farman F.50.
en août
Lancement à l’Arsenal de Lorient de l’aviso Bapaume, de classe Arras (peu après sa mise en service en 1920, le navire sera transformé pour devenir le premier porte-avions français, capable d’emporter … un seul appareil).
L’aviateur Rouit trouve la mort à Marseille, sur le tournage de Vingt Mille Lieues sous les mers, entrepris par la Société du film Jules Verne. Il devait se jeter dans une rivière ; pris dans les remous, il n’est pas réapparu à la surface.
dimanche 1er septembre
Luddendorff se replie sur la ligne Hindenburg, qui va de la région lilloise à l'Argonne.
du lundi 2 au mardi 3 septembre
Le Corps d'armée canadien enfonce la région charnière de la ligne Hindenburg, en France.
mardi 3 ou samedi 14 septembre
Evêque de Poitiers depuis 1911, Mgr Louis Humbrecht (65 ans) est nommé archevêque de Besançon. Il est remplacé à la tête du diocèse de Poitiers par Mgr Augustin-Olivier de Durfort de Civbac de Lorge (55 ans), évêque de Langres depuis sept ans.
jeudi 5 septembre
Dans les Flandres, les troupes franco-britanniques reprennent le mont Kemmel.
Une ligne postale militaire entre en exploitation de Nice à Ajaccio. Elle remplace la liaison maritime, menacée par les sous-marins ennemis.
vendredi 6 septembre
Lancement au Havre du Belle-Isle, le premier vapeur français construit spécialement pour le transport des viandes congelées.
Distribution en France du film Une pauvre petite fille riche (The Poor Little Rich Girl), de Maurice Tourneur, avec Mary Pickford.
samedi 7 septembre
Pierre-Georges Latécoère transmet un mémoire au sous-secrétaire d’Etat à l’Aéronautique, Jacques Louis Dumesnil. Il lui demande un soutien des pouvoirs publics pour son projet de ligne aérienne de Toulouse à Buenos Aires (Argentine).
lundi 9 septembre
Le maréchal Joffre offre au roi des Belges Albert Ier de prendre le commandement d’une armée alliée destinée à participer à l’offensive générale en Artois et en Flandre.
jeudi 12 septembre
Offensive du général américain Pershing (MacArthur, Marshall, Patton) contre le saillant de Saint-Mihiel.
samedi 14 septembre
L’Autriche-Hongrie propose des négociations de paix aux Alliés.
dimanche 15 septembre
Le général en chef Franchet d’Esperey, commandant les armées alliées d’Orient, vient d’enfoncer le front bulgare sur la ligne Veternik-Dobronoije-Sokoie, la partie la plus importante du front de Macédoine.
lundi 16 septembre
Dernier bombardement allemand sur Paris.
La revue de Louis Delluc Le Film publie un article d'Aragon intitulé « Du décor » : « [...] courageux précurseurs, qu'ils fussent peintres ou poètes [...] qu'un journal ou un paquet de cigarettes savaient émouvoir [...] Ils connaissent cette fascination des hiéroglyphes sur les murs [...] Ces lettres qui vantent un savon valent les caractères des obélisques ou les inscriptions d'un grimoire de sorcellerie [...] Nous les avons déjà vues éléments d'art chez Picasso, Braque ou Juan Gris ».
mercredi 25 septembre
La Bulgarie adresse aux Alliés une proposition de paix et d’armistice. Le général français Franchet d’Esperey la repousse.
jeudi 26 septembre
La 4e armée française du général Henri Gouraud et la 1re armée américaine du général John Pershing déclenchent dans le secteur de Verdun la dernière grande attaque alliée de la guerre, l’offensive Meuse-Argonne. Les Français font face au groupe d’armées du prince royal de Prusse Frédéric-Guillaume, les Américains au groupe d’armées du général Max von Gallwitz. Les Alliés disposent de 37 divisions, leurs adversaires de seulement 24.
Attaque aérienne française sur Mayence et Stuttgart.
En Champagne, René Fonck, as de l’aviation française, abat six avions allemands dans la journée.
vendredi 27 septembre
Dans le cadre de l’offensive de l’Argonne, les Américains chassent les Allemands de Montfaucon, près de Verdun.
Devant la Chambre syndicale de la cinématographie, à Paris, Charles Pathé propose de substituer le pourcentage sur les recettes au mode actuel de location de films, et réclame l’imposition de tarifs prohibitifs sur les négatifs étrangers.
samedi 28 septembre
Tout le front allié, de Nieuport à Ypres, s’embrase ; les lignes allemandes sont arrosées d’un déluge de feu provoqué par le groupe d’armée du roi des Belges Albert Ier.
dimanche 29 septembre
Ayant perdu 90 000 hommes et 2 000 canons en quelques jours, à la suite de l’offensive du général français Franchet d’Esperey, les Bulgares, alliés aux puissances centrales, signent l’armistice en Grèce.
Au début de la bataille du canal de Saint-Quentin, un groupe de soldats américains parvient à s’emparer du pont de Riqueval (commune de Bellicourt, à 11 km au nord de Saint-Quentin), ce qui permet aux Alliés d’attaquer la ligne Siegfried avec des armes lourdes.
lundi 30 septembre
Effondrement général des troupes allemandes sur le front français.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre
Le gouvernement allemand de Max de Bade demande la paix sur la base des « Quatorze points », dans un message au président américain Wilson.
samedi 5 octobre
Membre de l’escadrille des Cigognes, l’aviateur français Roland Garros a trouvé la mort en combat aérien, aux commandes de son Spad, près de Vouziers (Ardennes). Agé de 29ans, il avait réussi la première traversée de la Méditerranée en septembre 1913.
dimanche 6 octobre
Ouverture du quinzième congrès national du PS-SFIO tenu à Paris.
lundi 7 octobre
Décès à Cannes du sculpteur Duchamp-Villon, à l’âge de 42 ans. Il était le frère de Marcel Duchamp.
mercredi 9 octobre
Les Canadiens entrent dans Cambrai. Par ailleurs, une concentration de 250 bombardiers, escortés par une centaine de chasseurs, largue 32 tonnes de bombes sur les troupes allemandes, pour aider à briser une contre-attaque dans le secteur Meuse-Argonne.
jeudi 10 octobre
Clôture du congrès national du PS-SFIO tenu à Paris. Les « minoritaires », partisans de la paix, contrôlent le parti.
samedi 12 octobre
Les Alliés libèrent Lille, Douai et Ostende.
jeudi 17 octobre
Environ 700 personnes par jour sont touchées par le virus de la grippe espagnole à Paris.
Création au Théâtre Réjane de la pièce d’Henry Bataille Notre image.
samedi 19 octobre
Décès de l’évêque de Nancy Mgr Charles Turinaz. Agé de 80 ans, il était à la tête de ce diocèse lorrain depuis 1882. Son coadjuteur Charles Ruch (45 ans) lui succède aussitôt.
mercredi 23 octobre
236 millimètres de pluie s'abattent sur Perpignan.
vendredi 25 octobre
La Société du film Jules Verne présente à Paris Vingt Mille Lieux sous les mers, un film américain des frères Williamson, produit par Universal.
samedi 26 octobre
Pierre Etienne Flandin succède à Gabriel Alapetite comme résident général français en Tunisie.
lundi 28 octobre
Deux ans après s’être retirés de la région de l’Ajjer, les Français sont de retour dans le Sud-Est algérien : un détachement parvient à Djanet, rebaptisé Fort Charlet (mais l’échec des négociations avec le cheikh Amoud forcera les Français à se retirer avant un retour définitif en juillet 1920).
mercredi 30 octobre
L’armistice entre les Turcs et les Alliés est signé à Moudros, dans l’île grecque de Lemnos.
vendredi 1er novembre
Ouverture de l’Ecole de médecine de Dakar, créée en janvier dernier.
dimanche 3 novembre
L’Autriche-Hongrie signe l’armistice.
Inauguration à Moscou, dans le Jardin Alexandre, du Monument Robespierre. Commandé par Lénine, cette statue de bronze et de marbre célébrant un « Bolchevik avant la lettre » a été réalisée par Beatrice Iourievna Sandomierz (mal conçue, elle s’effondrera quatre jours plus tard). D’autres monuments de révolutionnaires français (Danton, Babeuf, Marat) sont prévus (mais ne verront pas le jour).
lundi 4 novembre
Hindenburg décide la retraite générale sur Anvers et la Meuse.
Conférence interalliée de Versailles.
mardi 5 novembre
Les Alliés prennent Guise.
jeudi 7 novembre
Une délégation allemande se présente devant les lignes françaises à La Capelle.
vendredi 8 novembre
Foch reçoit la délégation allemande dans un wagon à Rethondes.
samedi 9 novembre
Les troupes néo-zélandaises libèrent Le Quesnoy.
En Allemagne, le kaiser Guillaume II abdique.
Le poète Guillaume Apollinaire meurt de la grippe espagnole à Paris. Il avait 37 ans.
lundi 11 novembre
L'armistice est signé à 5 heures du matin dans un wagon dans la clairière de Rethondes, sur la commune de Compiègne. Cessez-le-feu à onze heures. Clauses principales : évacuation de la France, de la Belgique et du Luxembourg pour le 26 novembre, de la rive gauche du Rhin au 10 décembre ; constitution d'une Pologne indépendante avec accès à la mer ; l'Allemagne renonce à l'annexion de l'Autriche germanophone ; les Britanniques exigent l'abandon des colonies et la livraison de la flotte de guerre.
Le maréchal Foch est élu à l’Académie française.
D’après le journal le Cinéma, André Antoine est sur le point de quitter la France pour l’Italie, où il doit tourner pour la Tiber Film une adaptation d’une pièce d’Henry Bernstein, Israël.
mardi 12 novembre
Ce lendemain de la Victoire, le quotidien français Le Petit Parisien est le journal le plus vendu au monde : trois millions d’exemplaires ont été écoulés ce jour.
Création au théâtre des Bouffes-Parisiens de l’opérette Phi-Phi, écrite par Albert Willemetz et Fabien Solar, sur une musique d’Henri Christiné. Les principaux acteurs sont André Urban, Pierrette Madd, Alice Cocéa, Ferréal, Dréan et Michel Barre. L’action se déroule à Athènes à l’époque de Périclès et Phidias.
mercredi 13 novembre
Armistice entre les Alliés et la Hongrie.
Circulaire Loucheur (ministre de l’Armement) ordonnant aux femmes ouvrières de « reprendre leurs occupations d’avant-guerre », c’est-à-dire les travaux domestiques. Le texte prévoit de verser une indemnité équivalant à un mois de salaire à celles qui démissionneront avant le 5 décembre (la plupart refuseront).
Le poète Guillaume Apollinaire est inhumé dans le cimetière parisien du Père-Lachaise.
dimanche 17 novembre
Les Allemands évacuent Bruxelles.
mardi 19 novembre
Metz accueille l'armée française.
Le général Pétain est nommé maréchal de France.
jeudi 21 novembre
Les dernières troupes allemandes évacuent l’Alsace-Lorraine.
Les 23 académiciens siégeant élisent à l’unanimité, Georges Clemenceau au fauteuil d’Emile Faguet. Avec la même unanimité, ils élisent également le maréchal Ferdinand Foch. Pas plus ce dernier que Clemenceau n’était candidat et aucun d’entre eux n’avait effectué les rituelles visites de présentation. Le Président du Conseil ne se montre d’ailleurs guère enchanté de son nouveau statut (et pas une seule fois il ne viendra siéger sous la coupole, redoutant d’être reçu par son ennemi intime, Raymond Poincaré).
vendredi 22 novembre
Chargé de s’installer dans la partie nord de l’Alsace libérée, le général Gouraud fait une entrée triomphale dans Strasbourg.
dimanche 24 novembre
Première représentation de Couleur du temps d'Apollinaire.
lundi 25 novembre
Pétain entre dans Strasbourg.
Le journaliste et producteur Georges Lordier lance une tournée cinématographique dans tout le pays, à l’aide de quatre camionnettes-cinéma qui projetteront le film sonore la Victoire en chantant, sur un poème dit par le prince Bagratide, de la Comédie-Française.
samedi 30 novembre
La sortie de la Dixième Symphonie, d’Abel Gance (avec Jean Toulot, Emmy Lynn et Séverin-Mars), suscite la controverse. Encensé par une partie du public, le film est aussi critiqué pour ses artifices visuels et sa grandiloquence.
La société Pathé Frères se divise en Société des machines parlantes Pathé Frères, dirigée par Emile, et Société Pathé-Cinéma, placée sous la direction de Charles.
lundi 2 décembre
Le poète, auteur dramatique et académicien Edmond Rostand est mort de la grippe espagnole à Paris. Il avait 50 ans.
jeudi 5 décembre
Accueil triomphal à Paris des souverains belges, le roi Albert Ier, la reine Elisabeth et le prince héritier, le duc de Brabant, en visite officielle.
vendredi 6 décembre
Les troupes françaises occupent Cologne.
dimanche 8 décembre
Le général français Franchet d’Esperey, commandant en chef des Alliés, fait son entrée solennelle dans Istanbul sur un cheval blanc, à l’instar de Mehmed le Conquérant en 1453.
A Metz, lors d'une visite officielle du président Poincaré à l'Alsace et la Lorraine libérées, le général Philippe Pétain reçoit son bâton de maréchal.
lundi 9 décembre
Les Allemands évacuent la rive gauche du Rhin. Les troupes françaises du général Fayolle occupent Mayence.
Le gouvernement visite l’Alsace.
Peu de femmes ouvrières ayant refusé de quitter leur travail dans les usines, le ministre de l’Armement Louis Loucheur fait passer un nouveau décret limitant le temps de travail des munitionnettes à cinq heures par jour.
mercredi 11 décembre
Un bataillon français occupe la ville turque de Dörtyol, en Cilicie.
vendredi 13 décembre
Le président américain Wilson débarque à Brest pour une visite officielle. Il est reçu triomphalement.
Le thermomètre atteint 17° à Paris et plus de 20° au sud de la Loire.
lundi 16 décembre
Envoyé par Paris auprès des Russes blancs, le général français Maurice Janin arrive à Omsk, en Sibérie. En désaccord avec l’amiral Koltchak, il démissionne de son poste de commandant en chef des forces alliées pour se consacrer au seul corps d’armée tchécoslovaque.
Le Comité confédéral national de la CGT adopte « Le programme minimum de la CGT », qui réclame notamment la journée de huit heures et le « retour à la Nation des richesses nationales ».
mercredi 18 décembre
Les troupes françaises débarquent à Odessa, sur la mer Noire. La France intervient aux côtés des généraux blancs contre le pouvoir bolchevique.
jeudi 19 décembre
Début de la résistance turque contre l’occupation étrangère en Cilicie, à Hatay [Antioche] et Dörtyol.
Neuf mois après son élection, le maréchal Joseph Joffre est reçu à l’Académie française par Jean Richepin.
mercredi 25 décembre
Parti de Montaudran, près de Toulouse, à 8 h 30 du matin, le pilote Pierre-Georges Latécoère relie Barcelone en 2 heures et 20 minutes. Le but est de créer une ligne aéropostale entre la France et l’Espagne.
en décembre
Le troisième numéro de la revue Dada (lettrage rouge sur couverture blanche avec un bois gravé abstrait de Janco et citation de Descartes : « Je ne veux même pas savoir s'il y a eu des hommes avant moi. ») arrive à Paris. Il contient le « Manifeste Dada 1918 ». Tristan Tzara : « Je suis contre les systèmes, le plus acceptable des systèmes est celui de n'en avoir par principe aucun [...] Il nous faut des œuvres fortes, droites, précises à jamais incomprises [...] Je détruis les tiroirs du cerveau et ceux de l'organisation sociale. Dada ne signifie rien. »
Signature d’un contrat concernant l’exclusivité en France de la production de la compagnie cinématographique américaine entre le Comptoir ciné-location Gaumont et la Paramount Pictures.
mercredi 2 janvier
Evêque de Cahors depuis 1911, Mgr Pierre Cézerac (61 ans) est nommé coadjuteur de l’archevêque d’Albi.
vendredi 4 janvier
Le film tourné aux Etats-Unis par Albert Capellani, Scènes de la vie de bohème, d’après Murger, avec Paul Capellani, Alice Brady et Juliette Clarens, sort sur les écrans parisiens.
samedi 5 janvier
La Suède et la France reconnaissent l’indépendance de la Finlande vis-à-vis de la Russie.
lundi 7 janvier
Une loi crée les comptes courants et les chèques postaux.
mardi 8 janvier
Les « Quatorze points » du président américain Wilson : déclaration sur les buts de guerre des Alliés.
Froid et neige paralysent Paris.
jeudi 10 janvier
Dissolution en France de l’escadrille américaine Lafayette, remplacée par l’US Air Service.
lundi 14 janvier
Attaque aérienne française au-dessus de Karlsruhe.
L’ancien président du Conseil Joseph Caillaux à Paris est arrêté pour avoir négocié une paix séparée avec l'Autriche et la Bavière. Il est accusé de trahison.
Fondation de l’Ecole de médecine de Dakar (ouverture en novembre).
mardi 15 janvier
La presse évoque le contenu d’un coffre que Joseph Caillaux avait en Italie et que la justice a fait ouvrir. Le Figaro considère la carrière de l’ancien ministre comme terminé.
vendredi 18 janvier
Création officielle d’une fédération dissidente contre l’Union française de gymnastique féminine (UFGF, fondée en 1912) : la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF).
mardi 22 janvier
Démission du gouverneur-général de l’Afrique-Occidentale-Française, le sous-lieutenant Joost Van Vollenhoven, qui s’opposait à la levée en masse parmi les populations africaines préconisée par Blaise Diagne. Gabriel Angoulvant assure l’intérim à la tête de la grande colonie française.
mercredi 23 janvier
Dans le cadre des restrictions alimentaires, il est décidé que tous les Français auront une carte de pain, donnant droit à trois cents grammes par jour.
jeudi 24 janvier
Joseph Méchet succède à Charles Mourin comme commissaire de la colonie française du Niger.
Elu en 1914, le philosophe Henri Bergson a du attendre plus trois ans pour être reçu à l’Académie française, par René Doumic.
mardi 29 janvier
Charles Jonnart redevient gouverneur de l’Algérie pour la troisième fois. Il succède à Charles Lutaud, en poste depuis 1911.
mercredi 30 janvier
Georges Grente (45 ans) est nommé évêque du Mans.
vendredi 1er février
Quatre escadrilles allemandes de Gotha bombardent Paris : 45 morts.
Un soldat est découvert errant sur les quais de la gare de Lyon-Brotteaux, probablement descendu d’un convoi de rapatriés venant d’Allemagne. Durant les années 1920 et 1930, il sera « le soldat inconnu vivant », prénommé Anthelme Mangin et réclamé par de nombreuses familles.
jeudi 7 février
A la suite du raid meurtrier effectué une semaine plus tôt par 28 bombardiers allemands, les compagnies d’assurance lancent l’assurance contre les Gotha : 10 000 francs en cas de décès, prime de 20 francs.
samedi 9 février
Création à Paris, au Théâtre du Vaudeville, de Deburau, comédie en quatre actes et un prologue de Sacha Guitry, avec une musique d’André Messager. L’auteur tient le rôle principal. Parmi les autres comédiens on peut citer Hiéronimus, Candé et Yvonne Printemps.
jeudi 14 février
Paul Bolo est condamné à mort pour avoir reçu des fonds de l’Allemagne en vue de l'achat du quotidien Le Journal destiné à la propagande ennemie.
Le maréchal Joseph Joffre est élu à l’Académie française, à l’unanimité des 23 votants, au fauteuil de Jules Claretie.
vendredi 15 février
Les deux célèbres pilotes français Roland Garros et Anselme Marchal sont parvenus à s’évader du fort allemand de Magdebourg, où ils étaient prisonniers. Ils sont sortis du camp par la grande porte avec de faux uniformes allemands, salués par les sentinelles, puis parviennent à passer en Hollande.
mardi 19 février
Raid aérien français sur Mannheim.
mercredi 20 février
Conférence des partis socialistes et des centrales syndicales des pays alliés tenue à Londres.
samedi 23 février
Fin de la distribution des cartes de pain pour le mois de mars. La ration quotidienne des femmes enceintes et des travailleurs de nuit est portée à 400 grammes.
dimanche 24 février
Après être passés par la Hollande, Roland Garros et Anselme Marchal sont de retour en France.
en février
Clemenceau se fait accorder les pleins pouvoirs dans le domaine économique.
dimanche 3 mars
Traité de paix de Brest-Litovsk entre la Russie et l'Allemagne, qui peut retirer ses troupes du front est pour l’ouest.
Evadés quinze jours auparavant du camp de Magdebourg, les pilotes Garros et Marchal arrivent gare du Nord, à Paris, où ils sèment les journalistes.
Le film Les Travailleurs de la mer, d’après Victor Hugo, avec Romuald Joubé et Andrée Brabant, est présenté au gala de bienfaisance de la Ligue maritime, au Trocadéro. C’est un film d’André Antoine produit par Pathé-SCAGL.
dimanche 10 mars
Une réunion organisée à Paris (52 rue de Châteaudun) aboutit à la création du Syndicat des journalistes.
mardi 12 mars
60 avions Gotha ont bombardé Paris : 106 morts et 79 blessés.
jeudi 14 mars
Trois biplans Farman transportent dans le Sahara le courrier postal en moins de sept heures de vol, avec trois escales, d’Ouargla à In-Salah. Jusque-là, les chameaux mettaient un mois pour l’apporter.
? mars
Trois armées allemandes (1 000 000 d’hommes) convergent vers l’ouest dans le plus grand secret.
lundi 18 mars
Le jeune aviateur breton Jean-Corentin Carré est mort à l’hôpital militaire de Souilly après avoir été abattu par trois appareils ennemis au-dessus de Verdun. Il n’avait que 18 ans. Plus jeune poilu de France, il s’était engagé à 15 ans en mentant sur son âge.
Décès de l’archevêque d’Albi. Son coadjuteur Pierre Cézerac (61 ans) lui succède aussitôt.
mercredi 20 mars
L’Autriche tente de négocier une paix séparée avec les Alliés, notamment les Etats-Unis.
jeudi 21 mars
Offensive générale allemande du printemps en Picardie, préparée par Ludendorff : 6 200 canons allemands ouvrent le feu en Picardie sur 70 kilomètres. Une brèche est ouverte à la jonction des armées françaises et britanniques. Les Britanniques se replient sur Amiens et le Pas-de-Calais. Ce 21 mars 1918 est le jour le plus meurtrier de la guerre pour l’armée allemande : 10 841 soldats ont été tués en une seule journée (soit 0,53 % du total du nombre de morts allemands pour l’ensemble du conflit).
vendredi 22 mars
L’Eclipse sort Un roman d’amour, film de René Hervil et Louis Mercanton, avec Sacha Guitry (qui passe de la scène à l’écran), Yvonne Printemps et Fred Wright.
samedi 23 mars
Les Allemands commencent à bombarder Paris avec trois canons géants (Grosse Bertha) installés à 120 kilomètres de la capitale française.
dimanche 24 mars
Le général Von Hutier, pour des raisons inconnues, ne s’engouffre pas dans la brèche de 20 kilomètres de large entre les armées françaises et anglaises et qui offrait Paris en cinq jours. Pétain rencontre le maréchal anglais Haig.
Nouvelle journée de bombardement sur Paris.
lundi 25 mars
Plusieurs tombes du cimetière du Père-Lachaise, à Paris, sont pulvérisées par des obus allemands.
Le compositeur Claude Debussy est mort d'un cancer à Paris. Il avait 56 ans.
mardi 26 mars
Conférence de Doullens (Somme) : les gouvernements britannique et français nomment le général français Foch commandant en chef des armées alliées, avec pour mission de coordonner sur le front occidental l’action de ces forces.
Vente des collections de peintures (Corot, Manet,…) ayant appartenu à Edgar Degas (mort en septembre 1917).
jeudi 28 mars
La brèche occasionnée dans le dispositif allié est bouchée par Debeney.
vendredi 29 mars (Vendredi Saint)
Après cinq jours d’accalmie, les bombardements allemands sur Paris reprennent : un premier obus tombe à 15 h 30 à Montrouge, un second à Châtillon à 15 h 55, tandis que le troisième s’abat à 16 h 27 sur l’église Saint-Gervais. Les voûtes s’écroulent sur les paroissiens très nombreux en ce jour saint : entre 75 et 91 morts, et 90 blessés. Le président du Conseil des ministres, le président de la République et le cardinal Amette se rendent rapidement sur les lieux du drame.
Le compositeur Claude Debussy est inhumé à Paris, dans un caveau provisoire du cimetière du Père-Lachaise.
samedi 30 mars
Winston Churchill, ministre britannique de l’Armement, et Georges Clemenceau, « le Tigre », visitent le front pour encourager la résistance à l’offensive de Ludendorff.
dimanche 31 mars
L’offensive allemande a pu progresser de 60 kilomètres grâce aux unités d’assaut. Mais, après cette percée spectaculaire, l’attaque semble s’essouffler. Des troupes anglaises, australiennes et canadiennes ont pu lancer une contre-offensive qui a éliminé des milliers d’Allemands en Picardie.
Dimanche de Pâques.
mercredi 3 avril
Le général Foch reçoit la direction stratégique des armées.
vendredi 5 avril
Tout danger est écarté pour les Alliés qui ont reconstitué un front solide autour de la poche de Montdidier.
S’appuyant sur des messages datés du 1er avril, le cryptanalyste Georges Painvin découvre les deux clés utilisées dans le chiffre ADFGVX et comprend le système de cryptage de code allemand.
dimanche 7 avril
Paul Bolo, condamné à mort pour trahison en février, est fusillé.
lundi 8 avril
Nouveau bombardement de Paris par la Grosse Bertha.
mardi 9 avril
Début de la bataille de la Lys (opération « Georgette ») : après avoir pilonné pendant deux jours (avec l’emploi notamment d’obus à gaz toxiques) les positions alliées, la 6e armée allemande du général von Quast (50 000 hommes) lance à 8 h une grande offensive surprise dans les Flandres belges contre la 2e division portugaise et la 55e division britannique. Le passage de la Lys est forcé près d’Ypres sous un épais brouillard. Les positions portugaises sont anéanties entre le canal de La Bassée et la Lys. Dans la soirée, les Allemands ont avancé de 10 km, prenant et incendiant Estaires et faisant prisonniers 10 000 soldats alliés.
vendredi 12 avril
A Paris, une bombe larguée d’un aéroplane pulvérise l’immeuble situé au n°12 de la rue de Rivoli : vingt-sept morts et soixante-douze blessés.
lundi 15 avril
Guillaume Apollinaire publie son recueil de poèmes Calligrammes.
jeudi 18 avril
Un tirailleur sénégalais blessé au front, Cheikou Cissé (28 ans), est condamné à la déportation perpétuelle par le conseil de guerre de Dakar pour « complot contre la sûreté de l’Etat » et « excitation à la guerre civile ». Devenu un symbole des engagés de force en Afrique, Cissé mourra en 1933 au bagne de Nouvelle-Calédonie.
vendredi 19 avril
Lord Derby, ministre de la Guerre, est nommé ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris.
samedi 20 avril
Début de la grève des producteurs de films français pour protester contre les difficultés d’importation de la pellicule vierge et des films étrangers.
dimanche 21 avril
Le célèbre as de l’aviation allemande, Manfred von Richthofen, dit le « Baron rouge », a trouvé la mort au combat. Alors qu’il s’apprêtait à attaquer des avions canadiens, son appareil, un triplan Fokker Dr.I, a été abattu à Vaux-sur-Somme par un tir australien de mitrailleuse venu du sol. Détenteur de 80 victoires en vol, le pilote n’avait que 25 ans.
lundi 22 avril
Six mois après son départ, l’expédition automobile du général Laperrine est de retour à Ouargla (Algérie) après avoir traversé le Sahara jusqu’à Tombouctou (via In Salah, Kidal et Bamba).
mercredi 24 avril
Début dans la Somme de la seconde bataille de Villers-Bretonneux : les Allemands lancent au petit-matin une offensive visant à prendre le nœud ferroviaire et routier d’Amiens, en coupant ainsi l’armée britannique de l’armée française. A cette occasion a lieu la première bataille de chars d’assaut de l’histoire : trois Mark IV britanniques ont affronté trois A7V allemands, mettant hors de combat l’un des chars allemands et contraignant les deux autres à battre en retraite. Après avoir réussi à prendre Villers-Bretonneux, les Allemands se retrouvent bloqués par la résistance des soldats australiens.
Décès de l’évêque de Tulle Mgr Joseph Métreau. Agé de 62 ans, il était à la tête de ce diocèse de Corrèze depuis 1913.
vendredi 26 avril
Après trois jours de violents combats, les Alliés reprennent Villers-Bretonneux et stoppent l’avance allemande vers l’ouest. Environ 10 400 Allemands, 9 259 Britanniques, 3 470 Français et 2 473 Australiens ont été tués durant cette bataille.
Le dernier sénateur inamovible est mort à Messei (Orne). Ancien ministre de l’Intérieur (1876 et 1877-1879), Emile de Marcère avait été nommé sénateur en 1884, juste avant l’adoption de la loi supprimant le mandat à vie. Il avait 90 ans.
samedi 27 avril
Les porteurs de coupons de l’emprunt russe ne seront pas remboursés.
dimanche 28 avril
Mort accidentelle au Vélodrome d’Hiver de Paris du cycliste Louis Darragon, champion de France en 1906 et champion du monde en 1907.
lundi 29 avril
La bataille de la Lys (4e bataille d’Ypres) s’achève sur un résultat indécis. Malgré leurs percées, les forces allemandes, épuisées, échouent à s’emparer des monts Rouge et Noir et ne peuvent plus espérer prendre Calais ou Dunkerque. En vingt jours de combats, les Allemands ont perdu 110 000 hommes (tués, blessés ou prisonniers), les Britanniques 76 000, les Français 35 000 et les Portugais 7 000.
en avril
Ypres résiste aux assauts allemands : bataille du mont Kemmel.
La 4e armée britannique de Rawlinson arrête les Allemands à Villers-Bretonneux.
jeudi 2 mai
L’homme politique Louis Barthou, ancien président du Conseil, est élu à l’Académie française au fauteuil d’Henry Roujon, par 20 voix sur 27.
Le poète Guillaume Apollinaire (37 ans) épouse Jacqueline Kolb.
dimanche 5 mai
A Toulouse-Montaudran, le pilote d’essai Pierre Bastide décolle le premier Salmson 2A.2 de série sorti des usines Latécoère.
Première finale de la Coupe de France de football (Coupe « Charles Simon ») à Paris sur le terrain de la Légion Saint-Michel (aujourd’hui disparu), rue Olivier-de-Serres, devant 2 000 spectateurs : l’Olympique de Pantin bat le FC Lyon trois buts à zéro. 48 clubs étaient inscrits pour cette première édition.
lundi 6 mai
Vente de l’atelier parisien d’Edgar Degas à la galerie Georges-Petit.
jeudi 9 mai
L’as français René Fonck a réussi à abattre six avions en un seul jour !
lundi 13 mai
De grandes grèves éclatent dans les usines d'armement de la région parisienne.
jeudi 16 mai
Le romancier René Boylesve est élu à l’Académie française, au deuxième tour, par 18 voix sur 27 votants, au fauteuil d’Alfred Mézières. Le diplomate Jules Cambon est également élu à l’Illustre Assemblée, au fauteuil de Francis Charmes, par 19 voix, contre 5 à Pierre Mille et trois à Tancrède Martel.
du samedi 18 au mardi 28 mai
Le mouvement de grève dans les usines d’armement de la Région parisienne s’arrête pour reprendre dans les usines de guerre du bassin de la Loire, ainsi que dans d'autres régions.
du dimanche 19 au lundi 20 mai
Congrès minoritaire de Saint-Etienne organisé par le Comité de défense syndicaliste et présidé par Georges Dumoulin. Une résolution préconisant la grève générale est votée.
jeudi 23 mai
Fin d’un mois de grève des producteurs de films français.
du jeudi 23 au samedi 25 mai
Mouvement révolutionnaire en faveur de la paix à Saint-Etienne : arrestation de Clovis Andrieu et des principaux meneurs.
lundi 27 mai
Terrible offensive allemande au Chemin des Dames, entre Soissons et Reims.
Les aviateurs français Devienne et Lorgnat font un essai de service postal entre Bezons (Paris) et Londres. Partis à 12 h 50 avec 300 kilos de courrier, ils sont de retour à 19 h 30.
mercredi 29 mai
Les Allemands prennent Soissons dans la soirée.
Début de la bataille de Skra di Legen opposant dans le massif du Paiko, au nord-est de Thessalonique, trois divisions grecques de 14 546 hommes (commandées par le général Zymbrakakis) soutenues par une brigade française (122e DI du général Gérôme) à une division et trois régiments d’infanterie bulgares.
jeudi 30 mai ou mardi 4 juin
Les troupes allemandes atteignent la Marne, menaçant à nouveau Paris.
vendredi 31 mai
Les Allemands s’emparent de Château-Thierry.
Après deux jours de combats, les Franco-Grecs remportent la bataille de Skra di Langer contre les Bulgares. Ces derniers déplorent 600 tués et 1 500 prisonniers, les vainqueurs 2 000 morts, blessés ou disparus.
samedi 1er juin
Début de la bataille du Bois Belleau dans le département français de l’Aisne : soutenus par des éléments français et britanniques, des marines et des soldats de la 2e division d’infanterie américaine commandés par les généraux Pershing et Harbord lancent le premier engagement des troupes de l'American Expeditionary Force en attaquant au nord-ouest de Château-Thierry cinq divisions allemandes du kronprinz Wilhelm.
L’as de l’aviation australienne Roderick Dallas a trouvé la mort lors d’une patrouille dans le nord de la France, près de Liévin (Pas-de-Calais). Il affrontait trois triplans Fokker de la Jagdstaffel 14. Agé de 26 ans, il est crédité de 39 à 50 victoires.
dimanche 2 juin
Enfin venu à bout du code ADFGVX allemand, Georges Painvin fournit à l’état-major français un message déchiffré (« Radiogramme de la Victoire ») envoyé la veille en direction des avant-postes allemands de Remaugis, au nord de Compiègne : « Hâtez l’approvisionnement en munitions, le faire même de jour tant qu’on n’est pas vu ». Convaincu de l’imminence d’une attaque sur Compiègne, Foch place les dernières troupes de réserve autour de la ville et repousse l’attaque.
mardi 4 juin
Clemenceau intervient à la Chambre pour protester contre une enquête concernant les généraux français.
jeudi 6 juin
L’offensive allemande a fait 60 000 Français prisonniers.
Bataille du Bois Belleau. Lors de la prise de la colline 142, le corps des marines des Etats-Unis subit ses plus lourdes de l’histoire en une seule journée : 9 officiers et 325 soldats ont été tués (un bilan qui ne sera battu que lors de la bataille de Tarawa en novembre 1943).
dimanche 9 juin
Poursuite de l’offensive allemande sur le front de la Marne ; les Allemands atteignent Compiègne.
jeudi 20 juin
François de Wendel, patron de la métallurgie, est élu à la présidence du Comité des forges.
samedi 22 juin
Le général Mangin arrête les Allemands à 70 kilomètres de Paris.
dimanche 23 juin
Les premiers cavaliers américains arrivent à Bayonne.
Après avoir traversé le Pacifique, les Etats-Unis et l’Atlantique, le corps expéditionnaire belge de Russie débarque à Bordeaux du SS Lorraine (il sera dissous moins d’un mois plus tard).
lundi 24 juin
Fuyant la révolution russe, l’ingénieur Igor Sikorsky, pionnier des hélicoptères, s’installe en exil à Paris. Il offre ses services au gouvernement français.
mercredi 26 juin
A l’issue de 25 jours de combats, le corps d’expédition américain des généraux Pershing et Harbord remporte la bataille du Bois Belleau près de Château-Thierry. Les pertes allemandes sont de plus de 10 000 hommes, dont 1 600 prisonniers, tandis que les Américains déplorent 1 811 tués et 7 966 blessés.
Le canon allemand la « Grosse Bertha » tire sur Paris.
jeudi 4 juillet
Bataille de Hamel dans le nord de la France : commandées par le général John Monash, les troupes australiennes (environ 5 000 hommes), renforcées par deux régiments et la 3e division d’infanterie américaine (2 000 soldats), ont attaqué avec succès les positions allemandes du général Georg von der Marwitz (5 600 hommes) situées sur la Somme à 20 km à l’est d’Amiens. Les objectifs fixés par l’état-major ont été totalement couronnés de succès en seulement 92 minutes de combats. Les Allemands déplorent 2 000 tués, 1 600 prisonniers et beaucoup d’artillerie perdue. Côté allié, les pertes australiennes sont de 1 062 hommes (800 morts) et celles des Américains de 176 soldats (environ 100 morts).
samedi 6 juillet
La grippe espagnole fait son apparition en France.
mardi 9 juillet
L’as britannique James McCudden (57 victoires) s’est tué au décollage sur le terrain d’Auxi-le-Château, dans le Pas-de-Calais. Le moteur de son biplan S.E. 5a est tombé en panne.
mercredi 10 juillet
Echec de la cinquième tentative d’évasion du capitaine de Gaulle, prisonnier depuis mars 1916.
vendredi 12 juillet
Le peintre espagnol Pablo Picasso épouse à Paris Olga Kokhlova, une danseuse des Ballets russes de Diaghilev.
A Paris, la société Pathé met en location Lui… Club Boy, film américain d’Hal Roach, avec son fidèle complice Harold Lloyd.
samedi 13 juillet
Ouverture à Paris du 19e congrès national corporatif (13e de la CGT).
L’adjudant Joseph Darnand capture des Allemands (dont les renseignements s’avèrent essentiels).
dimanche 14 juillet
Des prisonniers allemands annoncent une offensive puissante pour le lendemain.
A 21 h 32, le sous-marin allemand U-105 du commandant Wilhelm Marschall a coulé le transport de troupes français Djemnah à 69 miles nautiques (130 km) au large des côtes libyennes : 442 passagers et membres d’équipage périssent, dont le capitaine. 110 survivants sont récupérés par le chalutier Presidency et 218 autres par le navire d’escorte britannique HMS Mallow. Le Djemnah avait quitté Marseille pour rejoindre Madagascar.
lundi 15 juillet
8 000 canons allemands écrasent les positions françaises entre Château-Thierry et l’Argonne. Mais celles-ci ont été désertées grâce aux informations obtenues la veille. Après cinq heures de bombardement, les Allemands se lancent à l’assaut mais sont arrêtés par la deuxième ligne de défense.
mercredi 17 juillet
Le ministre français des Affaires étrangères (Stephen Pichon) et le représentant monégasque (le comte Balny d’Avricourt) ont signé secrètement à Paris le « traité d’amitié protectrice » modifiant les clauses du traité de 1861 : confirmation de l’union douanière franco-monégasque et de la mainmise française sur les relations étrangères de la principauté. Reconnaissance néanmoins au prince de Monaco du droit à une représentation diplomatique internationale (le traité ne sera révélé qu’en 1919).
Le divorce de Sacha Guitry et Charlotte Lysès est prononcé.
jeudi 18 juillet
Première contre-offensive de Foch lancée dans l’Aisne. La 10e armée de Mangin et la 6e de Degoutte, soutenues par 500 chars et 850 avions, débouchent de la forêt de Villers-Coterêt et permettent une avancée de huit kilomètres.
Clôture du 19e congrès national corporatif (13e de la CGT) tenu à Paris. L'orientation confédérale, attaquée par Alphonse Merrheim, est approuvée par la majorité.
mercredi 24 juillet
Le général Foch convoque les chefs d’état-major alliés, Pétain, Haig et Pershing, pour mettre au point un plan de dégagement définitif des Alliés.
jeudi 25 juillet
Décès de l’archevêque de Besançon Mgr François Gauthey. Agé de 70 ans, il était à la tête de cet archidiocèse depuis 1910.
dimanche 28 juillet
Ouverture du Conseil national du PS-SFIO.
Le poète Guillaume Apollinaire est promu lieutenant à titre provisoire.
lundi 29 juillet
Clôture du Conseil national du PS-SFIO. La « minorité », conduite par Jean Longuet, l'emporte sur la « majorité ».
mardi 30 juillet
Fin de la deuxième bataille de la Marne.
mercredi 31 juillet
Vote à la Chambre du renouvellement du privilège de la Banque de France.
jeudi 1er août
Touchée par des bombes larguées par des avions allemands, le toit de la basilique Saint-Rémi de Reims prend feu avant de s’effondrer.
samedi 3 août
Jean Castel (50 ans) est nommé évêque de Tulle (Corrèze).
lundi 5 août
Le front se stabilise sur la Wesle au pied du Chemin des Dames (repli des divisions allemandes).
Démissionnaire en septembre 1917, l’ancien ministre de l’Intérieur Louis Malvy, traduit en Haute-Cour de justice, est relaxé des plus graves accusations portées contre lui (trahison), mais condamné à cinq ans de bannissement pour forfaiture. Il quitte le pays.
mardi 6 août
Sur proposition de Clemenceau, le Conseil des ministres attribue le bâton de maréchal à Foch.
Louis Malvy est condamné à 5 ans de bannissement pour avoir méconnu les devoirs de sa charge de ministre de l'Intérieur.
mercredi 7 août
Le croiseur cuirassé français Dupetit Thouars (lancé en 1901), qui effectuait une mission dans l’Atlantique, est coulé à 800 km des côtes françaises par le sous-marin allemand U-62. Grâce à une évacuation bien effectuée, la quasi-totalité de l’équipage est sauvée. Seule une dizaine d’hommes sur 500 ont perdu la vie.
Le Spad XX, biplan de chasse muni d’un moteur de 300 chevaux, commence ses vols d’essai. Il a été conçu par l’ingénieur Herbemont qui a remplacé Béchereau au poste de directeur technique de la firme.
jeudi 8 août
Début de la bataille d’Amiens (3e bataille de Picardie). Précédée par un bref barrage d’artillerie, l’offensive alliée est lancée à 4 h 20 par 10 divisions britanniques (généraux Rawlison et Haig), 5 australiennes (Monag), 4 canadiennes (Currie), 12 divisions françaises (Debeney) et 1 division américaine (Pershing), auxquelles s’ajoutent 1 104 avions français, 800 avions britanniques et 532 chars d’assaut. En face, les Allemands de von der Marwitz et von Hutier disposent de 10 divisions d’active, 4 de réserve et seulement 365 avions. Rapidement, les Alliés progressent sur un front de 25 kilomètres.
Une nouvelle loi préconise l’installation dans les campagnes de salles de cinéma réservées à l’enseignement de l’agriculture.
vendredi 9 août
Fin des bombardements allemands sur Paris. Commencés le 23 mars, ils ont causé la mort 256 personnes et blessé 620 autres. Durant cette période Paris et sa banlieue ont reçu un total de 367 obus.
Le Français Pégoud est le premier pilote seul à bord d’un avion à abandonner son appareil et à sauter en parachute.
L’actrice et ex-danseuse Marion Davies, la protégée du magnat de la presse américain William Randolph Hearst, fait ses débuts au cinéma dans le film La Romanichelle, de George Lederer, qui sort à Paris.
samedi 10 août
Dans la Somme, les Alliés reprennent Montdidier et font 30 000 prisonniers allemands.
Les Allemands évacuent la Grosse Bertha, le canon géant allemand qui bombardait Paris depuis cinq mois.
Les Alliés acceptent la formation d’une force américaine indépendante sous la direction du général John J. Pershing.
lundi 12 août
La première phase de la bataille d’Amiens s’achève sur un succès pour les Alliés : la nouvelle ligne de front passe désormais par les villages de Chippily, Harbonnières et Beaucourt-en-Santerre, soit 12 kilomètres plus à l’est. En cinq jours de combats, les Alliés déplorent 46 000 morts, blessés ou disparus, les Allemands 40 000 tués, blessés ou disparus et 30 000 prisonniers.
Dans le Nord, une colonne de jeunes travailleurs (17 - 19 ans) est anéantie à Wavrin lors d'une attaque aérienne.
mardi 13 août
La dernière victime déclarée « dévorée par les loups » en France disparaît en Haute-Vienne (le corps ne sera découvert que le 2 octobre).
mercredi 14 août
L’as français René Fonck a réussi à abattre trois avions allemands en seulement dix secondes.
samedi 17 août
Foch propose à Pershing d’engager la 1re armée américaine dans le but de sectionner le saillant allemand de Saint-Mihiel.
Ouverture par l’adjudant Houssais et le sergent Van Caudenberg de la première ligne aéropostale régulière entre Le Bourget, près de Paris, et Saint-Nazaire-La Baule (Loire-Atlantique) : deux avions Letord font la liaison pour livrer le courrier aux soldats américains cantonnés près de Saint-Nazaire.
mercredi 21 août
Importante attaque britannique sur Arras : le front allemand recule.
Premier Nieuport doté d’un moteur fixe Hispano de 300 chevaux, le 29C. Dessiné par l’ingénieur Gustave Delage., il fait son vol d’essai avec un pilote de SFA.
jeudi 22 août
Attaque aérienne française au-dessus de Karlsruhe.
Le thermomètre atteint 34° à Paris et 37° à Clermont-Ferrand.
vendredi 23 août
Le président Poincaré a remis le bâton de maréchal à Foch, à son Q.G. de Bourbon (Seine-et-Marne).
dimanche 25 août
Avec l’appui de Charles Pathé, Abel Gance commence le tournage de J’accuse, premier film de son triptyque sur la guerre et la paix, avec Romuald Joubé et Séverin-Mars. Le poète Blaise Cendrars est assistant-réalisateur.
lundi 26 août
Attaque franco-américaine en Argonne.
mardi 27 août
Les Etats-Unis rejettent la proposition de paix du pape Benoît XV du 1er août en arguant que le gouvernement allemand ne peut être pris au mot.
mercredi 28 août
Retrait des troupes allemandes du front de la Somme et de celui d’Ypres, dans les Flandres.
Trois nouvelles escadrilles de bombardement de nuit, les V 25, F 110 et V 114, sont dotées chacune de quinze Farman F.50.
en août
Lancement à l’Arsenal de Lorient de l’aviso Bapaume, de classe Arras (peu après sa mise en service en 1920, le navire sera transformé pour devenir le premier porte-avions français, capable d’emporter … un seul appareil).
L’aviateur Rouit trouve la mort à Marseille, sur le tournage de Vingt Mille Lieues sous les mers, entrepris par la Société du film Jules Verne. Il devait se jeter dans une rivière ; pris dans les remous, il n’est pas réapparu à la surface.
dimanche 1er septembre
Luddendorff se replie sur la ligne Hindenburg, qui va de la région lilloise à l'Argonne.
du lundi 2 au mardi 3 septembre
Le Corps d'armée canadien enfonce la région charnière de la ligne Hindenburg, en France.
mardi 3 ou samedi 14 septembre
Evêque de Poitiers depuis 1911, Mgr Louis Humbrecht (65 ans) est nommé archevêque de Besançon. Il est remplacé à la tête du diocèse de Poitiers par Mgr Augustin-Olivier de Durfort de Civbac de Lorge (55 ans), évêque de Langres depuis sept ans.
jeudi 5 septembre
Dans les Flandres, les troupes franco-britanniques reprennent le mont Kemmel.
Une ligne postale militaire entre en exploitation de Nice à Ajaccio. Elle remplace la liaison maritime, menacée par les sous-marins ennemis.
vendredi 6 septembre
Lancement au Havre du Belle-Isle, le premier vapeur français construit spécialement pour le transport des viandes congelées.
Distribution en France du film Une pauvre petite fille riche (The Poor Little Rich Girl), de Maurice Tourneur, avec Mary Pickford.
samedi 7 septembre
Pierre-Georges Latécoère transmet un mémoire au sous-secrétaire d’Etat à l’Aéronautique, Jacques Louis Dumesnil. Il lui demande un soutien des pouvoirs publics pour son projet de ligne aérienne de Toulouse à Buenos Aires (Argentine).
lundi 9 septembre
Le maréchal Joffre offre au roi des Belges Albert Ier de prendre le commandement d’une armée alliée destinée à participer à l’offensive générale en Artois et en Flandre.
jeudi 12 septembre
Offensive du général américain Pershing (MacArthur, Marshall, Patton) contre le saillant de Saint-Mihiel.
samedi 14 septembre
L’Autriche-Hongrie propose des négociations de paix aux Alliés.
dimanche 15 septembre
Le général en chef Franchet d’Esperey, commandant les armées alliées d’Orient, vient d’enfoncer le front bulgare sur la ligne Veternik-Dobronoije-Sokoie, la partie la plus importante du front de Macédoine.
lundi 16 septembre
Dernier bombardement allemand sur Paris.
La revue de Louis Delluc Le Film publie un article d'Aragon intitulé « Du décor » : « [...] courageux précurseurs, qu'ils fussent peintres ou poètes [...] qu'un journal ou un paquet de cigarettes savaient émouvoir [...] Ils connaissent cette fascination des hiéroglyphes sur les murs [...] Ces lettres qui vantent un savon valent les caractères des obélisques ou les inscriptions d'un grimoire de sorcellerie [...] Nous les avons déjà vues éléments d'art chez Picasso, Braque ou Juan Gris ».
mercredi 25 septembre
La Bulgarie adresse aux Alliés une proposition de paix et d’armistice. Le général français Franchet d’Esperey la repousse.
jeudi 26 septembre
La 4e armée française du général Henri Gouraud et la 1re armée américaine du général John Pershing déclenchent dans le secteur de Verdun la dernière grande attaque alliée de la guerre, l’offensive Meuse-Argonne. Les Français font face au groupe d’armées du prince royal de Prusse Frédéric-Guillaume, les Américains au groupe d’armées du général Max von Gallwitz. Les Alliés disposent de 37 divisions, leurs adversaires de seulement 24.
Attaque aérienne française sur Mayence et Stuttgart.
En Champagne, René Fonck, as de l’aviation française, abat six avions allemands dans la journée.
vendredi 27 septembre
Dans le cadre de l’offensive de l’Argonne, les Américains chassent les Allemands de Montfaucon, près de Verdun.
Devant la Chambre syndicale de la cinématographie, à Paris, Charles Pathé propose de substituer le pourcentage sur les recettes au mode actuel de location de films, et réclame l’imposition de tarifs prohibitifs sur les négatifs étrangers.
samedi 28 septembre
Tout le front allié, de Nieuport à Ypres, s’embrase ; les lignes allemandes sont arrosées d’un déluge de feu provoqué par le groupe d’armée du roi des Belges Albert Ier.
dimanche 29 septembre
Ayant perdu 90 000 hommes et 2 000 canons en quelques jours, à la suite de l’offensive du général français Franchet d’Esperey, les Bulgares, alliés aux puissances centrales, signent l’armistice en Grèce.
Au début de la bataille du canal de Saint-Quentin, un groupe de soldats américains parvient à s’emparer du pont de Riqueval (commune de Bellicourt, à 11 km au nord de Saint-Quentin), ce qui permet aux Alliés d’attaquer la ligne Siegfried avec des armes lourdes.
lundi 30 septembre
Effondrement général des troupes allemandes sur le front français.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre
Le gouvernement allemand de Max de Bade demande la paix sur la base des « Quatorze points », dans un message au président américain Wilson.
samedi 5 octobre
Membre de l’escadrille des Cigognes, l’aviateur français Roland Garros a trouvé la mort en combat aérien, aux commandes de son Spad, près de Vouziers (Ardennes). Agé de 29ans, il avait réussi la première traversée de la Méditerranée en septembre 1913.
dimanche 6 octobre
Ouverture du quinzième congrès national du PS-SFIO tenu à Paris.
lundi 7 octobre
Décès à Cannes du sculpteur Duchamp-Villon, à l’âge de 42 ans. Il était le frère de Marcel Duchamp.
mercredi 9 octobre
Les Canadiens entrent dans Cambrai. Par ailleurs, une concentration de 250 bombardiers, escortés par une centaine de chasseurs, largue 32 tonnes de bombes sur les troupes allemandes, pour aider à briser une contre-attaque dans le secteur Meuse-Argonne.
jeudi 10 octobre
Clôture du congrès national du PS-SFIO tenu à Paris. Les « minoritaires », partisans de la paix, contrôlent le parti.
samedi 12 octobre
Les Alliés libèrent Lille, Douai et Ostende.
jeudi 17 octobre
Environ 700 personnes par jour sont touchées par le virus de la grippe espagnole à Paris.
Création au Théâtre Réjane de la pièce d’Henry Bataille Notre image.
samedi 19 octobre
Décès de l’évêque de Nancy Mgr Charles Turinaz. Agé de 80 ans, il était à la tête de ce diocèse lorrain depuis 1882. Son coadjuteur Charles Ruch (45 ans) lui succède aussitôt.
mercredi 23 octobre
236 millimètres de pluie s'abattent sur Perpignan.
vendredi 25 octobre
La Société du film Jules Verne présente à Paris Vingt Mille Lieux sous les mers, un film américain des frères Williamson, produit par Universal.
samedi 26 octobre
Pierre Etienne Flandin succède à Gabriel Alapetite comme résident général français en Tunisie.
lundi 28 octobre
Deux ans après s’être retirés de la région de l’Ajjer, les Français sont de retour dans le Sud-Est algérien : un détachement parvient à Djanet, rebaptisé Fort Charlet (mais l’échec des négociations avec le cheikh Amoud forcera les Français à se retirer avant un retour définitif en juillet 1920).
mercredi 30 octobre
L’armistice entre les Turcs et les Alliés est signé à Moudros, dans l’île grecque de Lemnos.
vendredi 1er novembre
Ouverture de l’Ecole de médecine de Dakar, créée en janvier dernier.
dimanche 3 novembre
L’Autriche-Hongrie signe l’armistice.
Inauguration à Moscou, dans le Jardin Alexandre, du Monument Robespierre. Commandé par Lénine, cette statue de bronze et de marbre célébrant un « Bolchevik avant la lettre » a été réalisée par Beatrice Iourievna Sandomierz (mal conçue, elle s’effondrera quatre jours plus tard). D’autres monuments de révolutionnaires français (Danton, Babeuf, Marat) sont prévus (mais ne verront pas le jour).
lundi 4 novembre
Hindenburg décide la retraite générale sur Anvers et la Meuse.
Conférence interalliée de Versailles.
mardi 5 novembre
Les Alliés prennent Guise.
jeudi 7 novembre
Une délégation allemande se présente devant les lignes françaises à La Capelle.
vendredi 8 novembre
Foch reçoit la délégation allemande dans un wagon à Rethondes.
samedi 9 novembre
Les troupes néo-zélandaises libèrent Le Quesnoy.
En Allemagne, le kaiser Guillaume II abdique.
Le poète Guillaume Apollinaire meurt de la grippe espagnole à Paris. Il avait 37 ans.
lundi 11 novembre
L'armistice est signé à 5 heures du matin dans un wagon dans la clairière de Rethondes, sur la commune de Compiègne. Cessez-le-feu à onze heures. Clauses principales : évacuation de la France, de la Belgique et du Luxembourg pour le 26 novembre, de la rive gauche du Rhin au 10 décembre ; constitution d'une Pologne indépendante avec accès à la mer ; l'Allemagne renonce à l'annexion de l'Autriche germanophone ; les Britanniques exigent l'abandon des colonies et la livraison de la flotte de guerre.
Le maréchal Foch est élu à l’Académie française.
D’après le journal le Cinéma, André Antoine est sur le point de quitter la France pour l’Italie, où il doit tourner pour la Tiber Film une adaptation d’une pièce d’Henry Bernstein, Israël.
mardi 12 novembre
Ce lendemain de la Victoire, le quotidien français Le Petit Parisien est le journal le plus vendu au monde : trois millions d’exemplaires ont été écoulés ce jour.
Création au théâtre des Bouffes-Parisiens de l’opérette Phi-Phi, écrite par Albert Willemetz et Fabien Solar, sur une musique d’Henri Christiné. Les principaux acteurs sont André Urban, Pierrette Madd, Alice Cocéa, Ferréal, Dréan et Michel Barre. L’action se déroule à Athènes à l’époque de Périclès et Phidias.
mercredi 13 novembre
Armistice entre les Alliés et la Hongrie.
Circulaire Loucheur (ministre de l’Armement) ordonnant aux femmes ouvrières de « reprendre leurs occupations d’avant-guerre », c’est-à-dire les travaux domestiques. Le texte prévoit de verser une indemnité équivalant à un mois de salaire à celles qui démissionneront avant le 5 décembre (la plupart refuseront).
Le poète Guillaume Apollinaire est inhumé dans le cimetière parisien du Père-Lachaise.
dimanche 17 novembre
Les Allemands évacuent Bruxelles.
mardi 19 novembre
Metz accueille l'armée française.
Le général Pétain est nommé maréchal de France.
jeudi 21 novembre
Les dernières troupes allemandes évacuent l’Alsace-Lorraine.
Les 23 académiciens siégeant élisent à l’unanimité, Georges Clemenceau au fauteuil d’Emile Faguet. Avec la même unanimité, ils élisent également le maréchal Ferdinand Foch. Pas plus ce dernier que Clemenceau n’était candidat et aucun d’entre eux n’avait effectué les rituelles visites de présentation. Le Président du Conseil ne se montre d’ailleurs guère enchanté de son nouveau statut (et pas une seule fois il ne viendra siéger sous la coupole, redoutant d’être reçu par son ennemi intime, Raymond Poincaré).
vendredi 22 novembre
Chargé de s’installer dans la partie nord de l’Alsace libérée, le général Gouraud fait une entrée triomphale dans Strasbourg.
dimanche 24 novembre
Première représentation de Couleur du temps d'Apollinaire.
lundi 25 novembre
Pétain entre dans Strasbourg.
Le journaliste et producteur Georges Lordier lance une tournée cinématographique dans tout le pays, à l’aide de quatre camionnettes-cinéma qui projetteront le film sonore la Victoire en chantant, sur un poème dit par le prince Bagratide, de la Comédie-Française.
samedi 30 novembre
La sortie de la Dixième Symphonie, d’Abel Gance (avec Jean Toulot, Emmy Lynn et Séverin-Mars), suscite la controverse. Encensé par une partie du public, le film est aussi critiqué pour ses artifices visuels et sa grandiloquence.
La société Pathé Frères se divise en Société des machines parlantes Pathé Frères, dirigée par Emile, et Société Pathé-Cinéma, placée sous la direction de Charles.
lundi 2 décembre
Le poète, auteur dramatique et académicien Edmond Rostand est mort de la grippe espagnole à Paris. Il avait 50 ans.
jeudi 5 décembre
Accueil triomphal à Paris des souverains belges, le roi Albert Ier, la reine Elisabeth et le prince héritier, le duc de Brabant, en visite officielle.
vendredi 6 décembre
Les troupes françaises occupent Cologne.
dimanche 8 décembre
Le général français Franchet d’Esperey, commandant en chef des Alliés, fait son entrée solennelle dans Istanbul sur un cheval blanc, à l’instar de Mehmed le Conquérant en 1453.
A Metz, lors d'une visite officielle du président Poincaré à l'Alsace et la Lorraine libérées, le général Philippe Pétain reçoit son bâton de maréchal.
lundi 9 décembre
Les Allemands évacuent la rive gauche du Rhin. Les troupes françaises du général Fayolle occupent Mayence.
Le gouvernement visite l’Alsace.
Peu de femmes ouvrières ayant refusé de quitter leur travail dans les usines, le ministre de l’Armement Louis Loucheur fait passer un nouveau décret limitant le temps de travail des munitionnettes à cinq heures par jour.
mercredi 11 décembre
Un bataillon français occupe la ville turque de Dörtyol, en Cilicie.
vendredi 13 décembre
Le président américain Wilson débarque à Brest pour une visite officielle. Il est reçu triomphalement.
Le thermomètre atteint 17° à Paris et plus de 20° au sud de la Loire.
lundi 16 décembre
Envoyé par Paris auprès des Russes blancs, le général français Maurice Janin arrive à Omsk, en Sibérie. En désaccord avec l’amiral Koltchak, il démissionne de son poste de commandant en chef des forces alliées pour se consacrer au seul corps d’armée tchécoslovaque.
Le Comité confédéral national de la CGT adopte « Le programme minimum de la CGT », qui réclame notamment la journée de huit heures et le « retour à la Nation des richesses nationales ».
mercredi 18 décembre
Les troupes françaises débarquent à Odessa, sur la mer Noire. La France intervient aux côtés des généraux blancs contre le pouvoir bolchevique.
jeudi 19 décembre
Début de la résistance turque contre l’occupation étrangère en Cilicie, à Hatay [Antioche] et Dörtyol.
Neuf mois après son élection, le maréchal Joseph Joffre est reçu à l’Académie française par Jean Richepin.
mercredi 25 décembre
Parti de Montaudran, près de Toulouse, à 8 h 30 du matin, le pilote Pierre-Georges Latécoère relie Barcelone en 2 heures et 20 minutes. Le but est de créer une ligne aéropostale entre la France et l’Espagne.
en décembre
Le troisième numéro de la revue Dada (lettrage rouge sur couverture blanche avec un bois gravé abstrait de Janco et citation de Descartes : « Je ne veux même pas savoir s'il y a eu des hommes avant moi. ») arrive à Paris. Il contient le « Manifeste Dada 1918 ». Tristan Tzara : « Je suis contre les systèmes, le plus acceptable des systèmes est celui de n'en avoir par principe aucun [...] Il nous faut des œuvres fortes, droites, précises à jamais incomprises [...] Je détruis les tiroirs du cerveau et ceux de l'organisation sociale. Dada ne signifie rien. »