lundi 1er janvier
Les liaisons ferroviaires entre la France et l’Espagne, suspendues pendant la guerre civile, sont rétablies.
Les familles recevront désormais 3 000 francs à la naissance de leur premier enfant.
jeudi 4 janvier
La Pologne, vaincue par l’Allemagne et l'URSS, veut continuer le combat aux côtés des Alliés occidentaux. Le général Wladyslaw Sikorski, commandant en chef de l’armée polonaise en France, et le président du Conseil français Edouard Daladier ont signé un nouvel accord prévoyant la reconstitution en France d’une véritable armée polonaise (unités des trois armes, terre, air et mer), placée sous les ordres du général Gamelin.
nuit du vendredi 5 au samedi 6 janvier
Le Chella, un navire français transportant des troupes, a fait naufrage à Gibraltar en heurtant un aviso britannique, le Kingston Cornelian. Le médecin de bord, le docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline, a du travailler plusieurs heures durant pour soigner tous les blessés.
dimanche 7 janvier
Les Petits Chanteurs à la croix de bois rentrent d’une tournée en Espagne et au Portugal.
lundi 8 janvier
Le Royaume-Uni, la France et la Turquie ont signé un accord commercial.
Une armée d’Orient est mise sur pied à Damas. Sous les ordres du général Weygand, elle doit protéger le Moyen-Orient.
mardi 9 janvier
A Alger, le journal Soir républicain, donc le rédacteur en chef est Albert Camus, est interdit par les autorités. Le journaliste décide alors de quitter l’Algérie pour rentrer en France (où Pascal Pia l’engagera à Paris-Soir).
Un décret rattache à l’université de Paris le Palais de la découverte, créé en 1937 dans l’aile ouest du Grand Palais (8e arrondissement). Jusque-là, il dépendait de la Caisse nationale des sciences.
mercredi 10 janvier
Deux officiers allemands, à bord d’un avion-courrier de la Luftwaffe, qui portaient les plans de l’offensive de l’Allemagne vers l’Ouest (prévue pour le 17 janvier), atterrissent par erreur à Mechelen-sur-Meuse, ville belge du Limbourg. Les Alliés apprennent ainsi que Hitler a l’intention de violer la neutralité belge. L’attaque allemande est reportée au printemps.
Le réalisateur Max Ophuls achève aux studios de Billancourt De Mayerling à Sarajevo, un film sur la vie de François-Ferdinand de Habsbourg dont le tournage avait été interrompu par la déclaration de guerre. Engagé sur le front, Ophuls a finalement été autorisé à quitter son secteur pour terminer le film.
jeudi 11 janvier
Le général belge Van Overstraeten reçoit l’attaché militaire français à Bruxelles, le lieutenant-colonel Hautecoeur, le met au courant des plans d’invasion allemande et lui demande sur quels renforts la Belgique pourra compter dans les 48 heures qui suivront son appel aux Alliés ou dans les 4 jours.
L’historien et critique universitaire Paul Hazard est élu à l’Académie française (au fauteuil de Georges Goyau) au troisième tour de scrutin, par seize voix (il ne sera jamais reçu).
Sortie du film L’Entraîneuse, drame d’Albert Valentin, avec Michèle Morgan, Gilbert Gil, Andrex, Félicien Tramel et Georges Lannes.
vendredi 12 janvier
Le général Gamelin décide de mettre en état d’alerte le groupe d’armées n°1 (GA 1), quoique les renseignements du chef des services spéciaux, le colonel Rivet, indiquent que rien ne bouge du côté allemand. A Londres, à Paris et à Bruxelles, les consultations vont bon train.
samedi 13 janvier
Signature à Paris d’un accord commercial franco-espagnol.
La Belgique mobilise et les Pays-Bas suppriment toute permission militaire. Les deux pays sont mis en état d’alerte en cas d’invasion de l’Allemagne. De son côté, Hitler remet au 20 janvier son offensive à l’ouest, en raison des conditions météorologiques défavorables.
dimanche 14 janvier
A 15 h 30, le général Gamelin avertit Paris que le roi des Belges Léopold III fait connaître son intention de faire appel aux Alliés. A 16 h 15, le général Georges lance l’ordre d’alerte général n°3, les troupes françaises font mouvement vers les frontières belges qui sont ouvertes sur l’ordre du chef d’état-major de l’armée belge, le général Van den Bergen.
lundi 15 janvier
Le gouvernement belge décide finalement de ne pas faire appel aux Alliés.
Introduction des cartes d’alimentation.
300 000 personnes pourront se réfugier dans le métro parisien en cas de bombardement ennemi.
mardi 16 janvier
L’état-major décide de mettre sur pied deux nouvelles divisions blindées.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Paul Henri Spaak, vient de signifier aux Alliés que les frontières de son pays leur resteront fermées.
Hitler reporte au printemps l’offensive à l’ouest à cause du mauvais temps qui s’aggrave. Il ordonne de préparer une attaque de la Scandinavie.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 janvier
Le destroyer britannique HMS Keppel a percuté accidentellement le destroyer français Jaguar. Un marin français a été tué. Le Jaguar doit rentrer à Brest pour effectuer d’importantes réparations.
mercredi 17 janvier
Grâce au progrès des services secrets français, britanniques (de Bletchley Park) et polonais (sous-lieutenant Langer et le mathématicien Marian Rejewski), les messages codés de l’armée allemande (système Enigma) seront bientôt percés à jour. Au château de Vignolles, au QG du 2e Bureau, la clé allemande du 28 octobre 1939 a été brisée et les messages ont pu être décodés. Les scientifiques tentent à présent de réduire les délais de décryptage.
Il fait - 13 ° C à Paris.
jeudi 18 janvier
Elu en décembre 1938, l’écrivain Jérôme Tharaud est reçu à l’Académie française par Georges Duhamel.
vendredi 19 janvier
La Chambre vote la déchéance des élus communistes.
Daladier demande au général Gamelin d’étudier une éventuelle intervention militaire contre les puits de pétrole soviétiques du Caucase.
Sortie en France du film américain Monsieur Smith au Sénat, comédie dramatique de Frank Capra, d’après le roman de Lewis R. Foster, avec James Stewart, Jean Arthur, Claude Rains, Edward Arnold, Guy Kibbee, Thomas Mitchell, Eugene Pallette et Beuylah Bondi.
samedi 20 janvier
Winston Churchill demande aux nations neutres d’Europe de rejoindre les Alliés.
dimanche 21 janvier
Le colonel Charles de Gaulle envoie à 80 personnalités (les généraux Georges et Billotte, Paul Reynaud, Léon Blum, etc.) un mémoire intitulé L’Avènement de la force mécanique. Il espère ainsi une réaction bénéfique et la mise en place rapide de nouvelles unités blindées qui agiront de manière autonome et en liaison avec l’aviation et l’infanterie.
mardi 23 janvier
Les Britanniques et les Français annoncent qu’ils attaqueront les navires allemands rencontrés dans la zone de neutralité américaine.
mercredi 24 janvier
Libération d’un dirigeant de la Cagoule. Gabriel Jeantet avait été arrêté en 1937.
dimanche 28 janvier
Devant le général Georges, le maréchal Pétain critique sévèrement l’organisation du commandement aux armées : « ... Personne n’est à sa place, les responsabilités sont enchevêtrées, c’est l’anarchie ».
Au Parc des Princes de Paris, l’équipe de France de football a battu le Portugal par trois buts (Koranyi 2, Heisserer) à deux (Peyroteo deux fois), devant 18 083 spectateurs. En pleine « drôle de guerre », les joueurs mobilisés ont été libérés par les autorités militaires. Naturalisés français, les ex-internationaux autrichiens Hiden et Hiltl ont par ailleurs pu représenter la France (la FIFA n'interdisant pas encore à un joueur de porter le maillot de deux pays et imposant seulement un délai de résidence de trois ans).
mardi 30 janvier
Le communiste André Marty est déchu de la nationalité française.
Décès de l’archevêque d’Albi Mgr Pierre Cézerac. Agé de 83 ans, il était à la tête de cet archidiocèse depuis 1918.
Décès également de l’évêque de Luçon Mgr Gustave Lazare Garnier. Agé de 82 ans, il était à la tête de ce diocèse depuis 1916.
Projection au cinéma Marignan de Savorgnan de Brazza, le dernier film de Léon Poirier, sous les auspices du président de la République et du ministre des Colonies Georges Mandel. Ce film exalte la grandeur de l’Empire français.
mercredi 31 janvier
Le général britannique Ironside fait part au général français Gamelin de l’opposition de son gouvernement à une intervention en Finlande.
jeudi 1er février
Le Touring Club organise une collecte de skis pour aider la Finlande en guerre contre l’Union soviétique.
Sortie du film Battement de cœur, comédie d’Henri Decoin, avec Danielle Darrieux, Claude Dauphin, Jean Tissier, André Luguet et Julien Carette.
vendredi 2 février
Arrivée en France d’un corps expéditionnaire du Royal Indian Army Service.
lundi 5 février
Réunion à Paris du Conseil suprême interallié à Paris. Le Premier ministre britannique Neville Chamberlain est accompagné de Lord Halifax, secrétaire au Foreign Office, Oliver Stanley, nouveau ministre de la Guerre, et Winston Churchill, premier Lord de l’Amirauté. Le Conseil décide l’envoi en Finlande d’un corps expéditionnaire franco-anglais, sans savoir si la Suède et la Norvège accepteraient le passage des troupes alliées, ou du moins leur absence de résistance. Après avoir abandonné l’idée de débarquer à Petsamo, le Conseil a également adopté le principe d’une opération sur Narvik. Placée sous commandement britannique, celle-ci permettrait de contrôler, voire de s’emparer des mines de fer suédoises qui approvisionnent l’Allemagne.
L’Egyptologue français Pierre Montet a découvert dans la nécropole royale de Tanis le caveau du pharaon Aménémopé, de la XXIe dynastie (ce tombeau s'avéra vide mais le corps du roi sera trouvé deux mois plus tard intact dans une autre tombe).
mardi 6 février
Joseph Martin (48 ans) est nommé évêque du Puy-en-Velay.
mercredi 7 février
Condamné à mort pour trahison par un tribunal militaire en octobre dernier, le leader autonomiste alsacien Charles Roos est exécuté à Champigneulles, près de Nancy. Il avait 61 ans.
jeudi 8 février
Une descente de police à l’agence de presse soviétique, à Paris, établit que cette dernière sert de façade à la propagande pro-allemande.
Au Caire, le général britannique Wavell rencontre le général français Weygand, chef de l’armée d’Orient, afin d’étudier l’ouverture d’un front dans les Balkans.
vendredi 9 février
Partie observer Forbach, aux mains des Allemands depuis quelques mois, une section du 24e bataillon de chasseurs français, commandée par le lieutenant Agnely, pourchassée par des SS, est revenue dans les lignes françaises en combattant à un contre dix. 17 chasseurs ont été tués et, parmi eux, leur chef. Bravant le danger, le lieutenant Joseph Darnand est retourné chercher le cadavre de son camarade.
Le président américain Roosevelt envoie le sous-secrétaire d’Etat Sumner Welles en mission de paix à Rome, Paris, Berlin, et Londres.
Décès de l’évêque d’Angers Mgr Joseph Rumeau. Agé de 74 ans, il était à la tête de diocèse depuis 41 années (1898) ! Il est aussitôt remplacé par son coadjuteur Jean Costes, 70 ans.
samedi 10 février
Les films Hôtel du Nord, la Maison du Maltais et le Dernier Tournant, qui avaient, en raison de la guerre, fait l’objet d’une interdiction temporaire, sont à nouveau autorisés par la censure.
lundi 12 février
Bataille de la ferraille : création de centres d’achats pour répondre aux besoins de la guerre.
du mardi 13 au mercredi 14 février
Accident à la mine de fer du bassin de Briey, en Lorraine.
mercredi 14 février
Sorties cinématographiques : La Charrette fantôme (drame réalisé par Julien Duvivier d'après le roman de Selma Lagerlöf Le Charretier de la mort, avec Louis Jouvet, Micheline Francey et Marie Bell), L’Esclave aux mains d’or (mélodrame américain de Rouben Mamoulian, d’après la pièce de Clifford Odets, avec Barbara Stanwyck, Adolphe Menjou et William Holden).
nuit du mercredi 14 au jeudi 15 février
Décès à Paris de l’écrivain Joseph Henri Rosny. Président de l’académie Goncourt, il était âgé de 84 ans.
vendredi 16 février
Dans l’après-midi, Maurice Chevalier s’est présenté au centre de récupération de la ferraille, rue de Tocqueville, à Paris. Il offre une vieille auto. Dans une aciérie, elle sera refondue et transformée en munitions.
Le professeur Montet poursuit ses découvertes dans la nécropole royale de Tanis : il a trouvé le caveau intact du pharaon Psousennès Ier, de la XXIe dynastie (mort en - 991). Découverte en 1939 et ouverte en 1940, la tombe livre un grand trésor funéraire (artefacts en or et en argent, bijoux, etc.).
samedi 17 février
Treize centimètres de neige recouvrent Paris.
dimanche 18 février
Débats à la Chambre sur la censure, une décision gouvernementale irritant la gauche et la droite. Les députés demandent un assouplissement de ses règles.
Le gouvernement français autorise la reconstitution de la force aérienne polonaise sur le territoire français.
mardi 20 février
A Lyon, le cinéma Normandy, l’ancienne salle de l’Odéon totalement transformée, rouvre ses portes avec une nouvelle décoration (passerelle, ciel étoilé et rambarde) évoquant un paquebot en pleine mer.
mercredi 21 février
Depuis l’Alsace, Charles de Gaulle écrit au ministre Paul Reynaud : « On peut donc dire que la guerre est perdue. Mais il est encore temps d’en gagner une autre ».
dimanche 25 février
La SNCF interrompt le trafic des voyageurs sur la ligne de chemin de fer Pierrelatte-Nyons, dans la Drôme.
lundi 26 février
Le général Gamelin a remis au président du Conseil Edouard Daladier son plan de guerre pour le printemps 1940, établi en accord avec le général Vuillemin et l’amiral Darlan. Gamelin y étudie les possibilités militaires des belligérants et propose des actions de guerre. Le rapport prévoit un éventuel bombardement des champs pétrolifères soviétiques du Caucase, à Bakou et à Batoum. L’aviation alliée mènerait ce raid à partir du Liban et de la Syrie.
Les batteries antiaériennes de Paris ont ouvert le feu sur des avions de reconnaissance de la Luftwaffe.
jeudi 29 février
Le ministre des Finances, Paul Reynaud, a décidé de dévaluer le franc par crainte de ne pouvoir financer l’effort de guerre et enrayer l’accroissement de la dette publique : la parité passe de 24,57 à 21,006 mg d’or fin. Cette opération devrait permettre de réaliser une plus-value de 17,4 milliards de francs. Reynaud vient également d’ordonner par décret l’extension du rationnement. Après les jours sans viande, il y aura désormais des jours sans boissons alcoolisées. Ce décret s’applique aussi à l’essence et aux produits pétroliers. En outre, les prix seront bloqués.
Le sénateur communiste Marcel Cachin est à son tour déchu de la nationalité française.
vendredi 1er mars
Limitation de la consommation de l’alcool et des produits pétroliers et réglementation de la main-d’œuvre féminine.
Première émission officielle de télévision en France. Elle a eu lieu dans le théâtre parisien de Marigny.
Inauguration au palais parisien de Chaillot du Salon des indépendants.
samedi 2 mars
Le 2e Bureau reçoit des informations sur les préparatifs allemands contre la Norvège et le Danemark.
dimanche 3 mars
Une nouvelle journée organisée par l’ « Œuvre du vin chaud au soldat » a connu le même succès que les précédents. Les dames du Club franco-américain des « gourmettes » ont servi le vin chaud au soldat. Cette distribution gratuite était financée par la vente d’un timbre, ce qui permet à tout Français de s’associer à cette œuvre charitable.
mercredi 6 mars
Lancement à Saint-Nazaire du cuirassé Jean-Bart, le second de classe Richelieu. La construction de ce bâtiment, débutée en 1936, avait été accélérée à la demande des Britanniques (la guerre retardera sa mise en service à 1949).
jeudi 7 mars
Sumner Welles, le sous-secrétaire d’Etat américain et envoyé spécial en Europe du président Roosevelt, est reçu à Paris par Edouard Daladier.
Des avions de la RAF décollent de bases françaises pour lâcher des tracts en Pologne occidentale.
samedi 9 mars
Sortie du film Le Chemin de l’honneur, drame de Jean-Paul Paulin, avec Henri Garat, Renée Saint-Cyr, André Lefaur et Roland Toutain.
lundi 11 mars
Fin de l’embargo américain sur les armes, afin de permettre à la France et à la Grande-Bretagne d’acheter des avions de chasse P-40.
La France et la Grande-Bretagne demandent à la Norvège et à la Suède l’autorisation de traverser leurs territoires pour venir en aide à la Finlande.
Le croiseur Algérie et le cuirassé Bretagne partent de Toulon pour le Canada avec à leur bord 2 379 lingots d’or provenant de la Banque de France.
mardi 12 mars
Les Alliés décident d'envoyer 13 000 hommes dans le port norvégien de Narvik pour venir en aide à la Finlande - qui capitule le jour même face aux troupes soviétiques.
jeudi 14 mars
Suite à la capitulation finlandaise, le sénateur Pierre Laval intervient devant des sénateurs réunis en comité secret et accuse Edouard Daladier de « ne pas faire la guerre comme il faut ». Il déclare : « Dans quelques jours ou dans quelques semaines, la paix nous sera offerte et nous ne pourrons pas l’accepter parce que ce ne pourrait être qu’une paix blanche, déshonorante ». Léon Blum renchérit dans le Populaire : « Les peuples de France et de Grande-Bretagne avaient compris que la cause de la Finlande était la leur ».
Un Livre blanc sur les relations germano-polonaises (1933-1939), publié à Paris par le gouvernement polonais en exil, révèle que, dès 1935, l’Allemagne songeait à envahir l’URSS avec le soutien de la Pologne, qui déclina l’offre.
Un ouragan se déchaîne sur la France : les vents ont atteint 137 km/h au Bourget, 140 km/h au Havre, 148 km/h à Rennes, 162 km/h à Limoges, 180 km/h à Beauvais et Nancy et 216 km/h à Reims !
vendredi 15 mars
Les frères Vocoret ont été guillotinés à l’intérieur de la prison parisienne de la Santé. Ils avaient été condamnés à mort pour avoir abattu trois policiers à Issy-les-Moulineaux.
samedi 16 mars
L’ambassadeur de France en Espagne, le maréchal Pétain, fait projeter à Madrid le film les Perles de la Couronne, de Guitry, pour le corps diplomatique.
lundi 18 mars
Un nouvel organisme est créé pour assurer la liaison entre les autorités coloniales britanniques et françaises.
mercredi 20 mars
Chute du gouvernement Daladier.
Début devant le tribunal militaire de Paris du procès à huis clos de 44 députés communistes. Ils sont accusés d’avoir voulu reconstituer leur parti (dissous le 26 septembre) sous l’appellation de GOP (Groupe ouvrier et paysan), d’avoir distribué une lettre adressée à Edouard Herriot, président de la Chambre des députés, préconisant une paix sous les auspices de l’URSS, et enfin d’avoir fait de la propagande pour les mots d’ordre de la IIIe Internationale.
En poste depuis 1937, Jacob Surits quitte ses fonctions d’ambassadeur d’URSS en France. Il est remplacé par Alexandre Bogomolov.
jeudi 21 mars
De retour d’un voyage d’inspection, le député de Paris Pierre Taittinger publie un rapport dans lequel il affirme que Sedan est mal protégé. Dans ce secteur tenu par la 2e armée, il a découvert avec étonnement que les défenses étaient le plus souvent « rudimentaires, voire embryonnaires ». Dans certains ouvrages, seul le coffrage est terminé, le béton n’est même pas coulé. Autre sujet d’inquiétude, la DCA qui semble quasi inexistante. Les troupes paraissent inexpérimentées. Quant à l’aviation de la 2e armée, elle se réduit à un appareil d’observation et à quelques chasseurs…
Des délégations turques et britanniques ont une réunion secrète à Alep (Syrie sous protectorat français).
du jeudi 21 au vendredi 22 mars
Paul Reynaud est nommé président du Conseil et ministre des Affaires étrangères par le président Lebrun. Son gouvernement reçoit la confiance de 268 parlementaires, contre 156 non et 111 abstentions. Edouard Daladier est nommé à la Défense nationale, César Campinchi à la Marine, Raoul Dautry (ancien directeur de la SNCF) à l’Armement, Georges Mandel aux Colonies, Anatole de Monzie aux Travaux publics. Robert Schuman, Paul Baudoin, Auguste Champetier de Ribes sont secrétaires d’Etat. Paul Reynaud a décidé de constituer un Comité de guerre et un Conseil économique, qui seront respectivement réunis trois fois et une fois chaque semaine.
samedi 23 mars
Le cinéaste Maurice Tourneur reprend aux studios de Billancourt le tournage de Volpone, avec les comédiens Harry Baur, Louis Jouvet et Charles Dullin.
dimanche 24 mars
Décès à Paris de l’inventeur Edouard Branly. Le père de la TSF était âgé de 96 ans.
Dimanche de Pâques.
mardi 26 mars
Paul Reynaud lance un appel aux Français pour soutenir une guerre totale contre l’Allemagne.
mercredi 27 mars
Le gouvernement français demande à l’Union soviétique de rappeler son ambassadeur à Paris.
jeudi 28 mars
Le nouveau président du Conseil Paul Reynaud signe avec l'Angleterre un traité interdisant de conclure une paix séparée avec l’Allemagne.
samedi 30 mars
Au Comité de guerre, à Paris, le ministre de la Défense nationale Daladier fait ajourner l’opération « Royal-Marine » qui prévoyait le largage de mines fluviales en Allemagne.
Par une note adressée au ministre de la Guerre, l’amiral Darlan demande le débarquement d’un corps expéditionnaire à Narvik (Norvège). En même temps il sera procédé au mouillage de mines afin de prévenir toute riposte allemande.
lundi 1er avril
Entrée en vigueur du nouveau Code de la famille.
La revue Esprit publie un texte du théologien suisse Karl Barth qui appelle les protestants à participer à la lutte armée contre le nazisme.
mercredi 3 avril
Réunion du comité exécutif de l’IRSADN : Frédéric Joliot-Curie estime que « les bombes à uranium sont difficilement réalisables ».
Sortie en France du film américain Ninotchka, comédie romantique et satire politique d’Ernst Lubitsch, avec Greta Garbo, Merlvyn Douglas, Ina Claire et Béla Lugosi.
mercredi 3 ou jeudi 4 avril
Clôture dans la soirée du procès à huis clos des 44 parlementaires communistes. Ils sont condamnés à des peines allant de 2 à 5 ans de prison, à une lourde amende et, pour certains, à 5 ans de privation des droits civils et civiques. 9 d’entre eux, parmi lesquels Maurice Thorez, sont en fuite. Les communistes arrêtés seront internés dans un camp désigné par l’autorité militaire.
jeudi 4 avril
Une explosion accidentelle a tué onze personnes dans la poudrerie de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône). Le drame s’est produit dans l'atelier 113 de fabrication de trinitrophtaline.
vendredi 5 avril
Winston Churchill rencontre Daladier à Paris et tente en vain de le convaincre de larguer des mines fluviales au-dessus de l’Allemagne.
Les Alliés préviennent les Norvégiens qu’ils se réservent le droit de saisir leurs fournitures destinées à l’Allemagne.
samedi 6 avril
Un décret-loi prévoit l’assignation à résidence de tous les nomades en temps de guerre.
Présentation à Madrid, au cours d’un gala présidé par le maréchal Pétain, d’un film de Marcel L’Herbier, Entente cordiale.
nuit du lundi 8 au mardi 9 avril
L'Allemagne devance en Norvège les Alliés, qui ont retardé leur débarquement (prévu le 5 avril) ; voulant défendre « la route du fer » (minerai suédois transitant vers l'Allemagne par Narvik), puis éventuellement la Suède et les côtes baltiques, les Allemands lancent l’opération « Weser », à 2 h 15 en Norvège et à 5 h 20 au Danemark : invasion du Danemark et de la Norvège (occupation d'Oslo, Bergen, Egersund, Kristiansand, Stavanger, Trondheim et Narvik). Toute la marine du Reich participe à l’opération.
mardi 9 avril
A la nouvelle de l’attaque allemande en Norvège et au Danemark, les Alliés tentent une nouvelle fois d’obtenir l’autorisation de pénétrer en Belgique, mais en vain.
Décès du cardinal et archevêque de Paris Mgr Jean Verdier, à l’âge de 76 ans.
mercredi 10 avril
A Washington, la commission franco-britannique d’achats que préside Jean Monnet signe un contrat portant sur l’achat de 2 440 chasseurs, 2 160 bombardiers et 13 000 moteurs, afin d’équiper rapidement l’aviation alliée.
Capitulation danoise.
Paul Reynaud déclare au Sénat que « la route permanente du fer suédois vers l’Allemagne est coupée ».
Le cycliste Emile Idée devient champion de France sur route.
Sortie du film Les Musiciens du ciel, drame de Georges Lacombe, d’après le roman de René Lefèvre, avec Michèle Morgan, Michel Simon, René Lefèvre, René Alexandre et Auguste Boverio.
vendredi 12 avril
Les premières troupes embarquent à Brest à destination de la Norvège.
dimanche 14 avril
Pour tenter de couper la route du fer suédois en direction de l'Allemagne, les troupes franco-britanniques débarquent près de Narvik : prise de Harstad, dans les îles Lofoten.
nuit du mardi 16 avril
Des troupes franco-britanniques débarquent à Namsos, dans le centre de la Norvège, pour tenter une opération sur Trondheim (plus au sud). Elles établissent le contact à Steinkjer avec le colonel Getz, nouveau commandant des forces norvégiennes.
mardi 16 avril
Sur le site de Tanis, dans le delta du Nil l’égyptologue français Pierre Montet a ouvert dans le tombeau du pharaon Psousennès Ier le sarcophage intact de son fils Aménémopé qui livre un riche trésor, dont un masque funéraire en or et de nombreux bijoux.
jeudi 18 avril
Des troupes alliées prennent pied à Andalsnes (centre de la Norvège).
De violents orages, accompagnés de grêle et de vent, éclatent sur de nombreuses régions. Les rafales atteignent 119 km/h à Caen, 126 km/h à Limoges, 144 km/h à Reims et 176 km/h à Rennes !
vendredi 19 avril
3 000 chasseurs alpins français rejoignent à Namsos les troupes déjà débarquées.
lundi 22 avril
Les troupes alliées débarquées à Namsos sont arrêtées par les Allemands à Steinkjer, au nord de Trondheim.
mercredi 24 avril
Paul Reynaud écrit à Mussolini pour le convaincre de rester en dehors du conflit.
Appareillage du port de Brest pour la Norvège de trente bateaux de guerre, quinze paquebots et vingt cargos transportant 15 000 hommes, dont une brigade de Polonais cantonnés à Coëtquidan.
Sorties cinématographiques : Chantage (thriller d’H. C. Potter, avec Edward G. Robinson, Ruth Hussey, Gene Lockhart et Bobs Watson).
jeudi 25 avril
Le film Battements de cœur, d’Henri Decoin, dont la vedette est Danielle Darrieux, sa femme, aux côtés de Claude Dauphin, atteint sa quatorzième semaine d’exclusivité au Madeleine Cinéma de Paris.
vendredi 26 avril
Dans le nord de la Norvège, des unités alliées commencent à battre en retraite.
Mussolini répond à Paul Reynaud que l’Italie reste l’alliée de l’Allemagne.
samedi 27 avril
A Londres, au Conseil suprême, les Britanniques veulent évacuer Namsos et Andalsnes et renoncer à prendre Trondheim. Les Alliés s’accordent pour concentrer leurs efforts sur Narvik.
mardi 30 avril
En Norvège, les troupes allemandes venant d’Oslo et de Trondheim font leur jonction à Dombas.
Le destroyer français Maillé-Brézé coule au large du port écossais de Greenock, sur la côte ouest, suite à une explosion accidentelle : lourdes pertes humaines.
Constant Sorin est nommé gouverneur de la Guadeloupe (il restera en fonction sous le régime de Vichy).
mercredi 1er mai
En Norvège, les Allemands encerclent Andalsnes : les Alliés évacuent 4 000 hommes du port en y abandonnant leur matériel. Par ailleurs, le général français Antoine Béthouart (une demi-brigade de chasseurs alpins, une brigade et demi de légionnaires et une brigade polonaise) et le général norvégien Fleisher attaquent à Foldvick.
L’attaché militaire français à Berne (Suisse) avertit Paris que les Allemands déclencheront une offensive entre le 8 et le 10 mai principalement sur Sedan.
La France livre 190 canons de 25 mm à l’armée turque, alors que l’armée française manque cruellement d’armes antichars…
Football : le Racing Club de Paris bat l’Olympique de Marseille deux buts à un et remporte la Coupe de France.
jeudi 2 mai
Sous un violent bombardement de la Luftwaffe, les Alliés évacuent 4 600 soldats de Namsos.
vendredi 3 mai
Toutes les troupes alliées sont évacuées de Norvège, sauf à Harstad. Le général Béthouart prend le commandement des forces encore présentes.
dimanche 5 mai
Des troupes de la légion étrangère française débarquent à Tromso, dans le grand nord norvégien.
Dernière parution, à Paris, du Neuer Vorwaërts, journal du parti social-démocrate allemand en exil.
mardi 7 mai
Crue historique du Cher : au château de Chenonceau, le jardin de Diane est ravagé.
mercredi 8 mai
Première à Paris de Médée, opéra composé par Darius Milhaud en 1938.
Sortie du film L’héritier des Mondésir, de Albert Valentin, avec Fernandel et Elvire Popesco.
jeudi 9 mai
Alerte générale en Belgique. La Grande-Bretagne et la France en sont informées.
Paul Reynaud veut remplacer le général Gamelin. Face à l’opposition de Daladier, il menace de démissionner.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai
Le U-Boat allemand U-9 a coulé à 23 h 14 le sous-marin français Doris en mer du Nord, au large du port néerlandais de Den Helder. Les 42 marins français commandés par le lieutenant Favreul ainsi que trois marins britanniques ont été tués.
vendredi 10 mai
Foudroyante offensive allemande à l'ouest à 5 h 35 du matin (« Plan Jaune »). Après des bombardements massifs (Rotterdam), deux corps d’armée allemands attaquent les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Submergée, la Belgique lance un appel à l’aide aux Alliés : mise en place du plan Dyle. Le général Gamelin donne l’ordre aux troupes françaises d’aller à l’encontre des Allemands. Le corps expéditionnaire anglais est également entré en Belgique. L’armée française adopte la charge creuse.
samedi 11 mai
Albert Lebrun inaugure la foire de Paris.
En raison des risques de bombardement, les courses de chevaux sont supprimées.
Archevêque de Reims depuis une dizaine d’années, le cardinal Emmanuel Célestin Suhard (66 ans) est nommé à la tête de l’archidiocèse de Paris. Par ailleurs, l’archevêque d’Aix-en-Provence, Mgr Clément Roques (59 ans) est nommé archevêque de Rennes. L’évêque d’Annecy Florent du Bois de la Villerabel (62 ans) lui succède à la tête de l’archevêché d’Aix.
dimanche 12 mai
Après avoir pris Bouillon, les Panzer de Guderian atteignent Sedan.
Les Belges font sauter tous les ponts sur la Meuse. Mais à Houx, en aval de Dinant, la 7e division allemande commandée par Rommel traverse le fleuve grâce à un barrage demeuré intact.
lundi 13 mai
Les Allemands prennent Liège et Dinant.
A 16 heures, le groupe blindé Gudérian, appuyés par les stukas, perce le front français de la Meuse à Sedan. A Monthermé, une autre tête de pont est encore établie par la 6e division Panzer du général Georg-Hans Reinhardt.
En Norvège, les troupes françaises du général Béthouart débarquent à Bjerkvik, avec ordre de prendre Narvik.
nuit du lundi 13 au mardi 14 mai
La 5e division française, engagée en Belgique, est bousculée par la 7e Panzerdivision du général Rommel.
du mardi 14 au mercredi 15 mai
Percée allemande entre Namur et Sedan.
mercredi 15 mai
Capitulation de l'armée hollandaise.
Communiqué du général Georges : « Peu d’événements nouveaux […]. L’attaque semble stoppée […]. Tous les prisonniers soulignent la fatigue des troupes allemandes »…
jeudi 16 mai
Le général Hering, gouverneur militaire de Paris, conseille au gouvernement de se replier sur Tours. Gamelin donne l’ordre de retraite à toutes les forces françaises en Belgique.
Les divisions blindées du général Heinz Guderian se trouvent à environ 90 kilomètres à l’est de Sedan (?).
Les archives du Quai d'Orsay sont brûlées.
vendredi 17 mai
Chute en Belgique des villes de Bruxelles, de Louvain et de Namur.
A Montcornet, au nord de Laon (Aisne), les chars de la 4e division cuirassée française du colonel Charles de Gaulle stoppent momentanément l’avance des blindés allemands vers l’Ouest. Mais après les premiers succès, la contre-offensive française est arrêtée par les actions des bombardiers en piqué allemands.
Le général français Marcel Deslaurens (56 ans), commandant de la 60e DI, est tué à Flessingue en protégeant le rembarquement de son arrière-garde dans l’île néerlandaise de Walcheren.
samedi 18 mai
Le chef du gouvernement Paul Reynaud prend en main le ministère de la Guerre. Le maréchal Pétain entre dans le gouvernement comme ministre d'Etat et vice-président du Conseil.
Les troupes allemandes de Guderian occupent Saint-Quentin. La 16e armée prend l’ouvrage de La Ferté, situé le plus à l’ouest de la ligne Maginot. Le commandant de la 7e Armée française, Henri Giraud, est fait prisonnier. Le général de brigade Raoul Augereau (50 ans), commandant des forces aériennes de la 9e Armée est tué au Catelet (Aisne) en défendant le PC de l’armée encerclée.
samedi 18 mai
Le roman Vol de nuit de l’écrivain français Saint-Exupéry (publié en 1931) devient un opéra : Volo di Notte, du compositeur italien Luigi Dallapiccola, a été créé ce jour au Teatro della Pergola de Florence à l’occasion du 6e Mai musical.
dimanche 19 mai
Le général Maurice Gamelin est limogé par Reynaud et remplacé par Maxime Weygand, général en retraite, qui reçoit le commandement de tous les théâtres d'opération. Premiers bombardements du Havre.
La 7e division Panzer de Rommel prend Cambrai. En Belgique, l’armée allemande entre dans Mons.
lundi 20 mai
Les Allemands atteignent Abbeville. Rommel se trouve dans les faubourgs d'Arras, Guderian prend Amiens et atteint la mer à Noyelles. Les armées alliées sont coupées en deux. Une quarantaine de divisions alliées sont encerclées dans les Flandres. En Seine-Inférieure, un bombardement de la ville d’Aumale provoque la mort de 15 personnes et un incendie qui va détruire la majeure partie de la cité.
Arrêté par les autorités belges avant l’invasion allemande, puis transféré en France, le leader nationaliste flamand Joris Van Severen (46 ans) est fusillé, sans jugement, à Abbeville par des soldats français, avec 21 autres prisonniers
mardi 21 mai
Echec des contre-attaques britannique à Arras et française à Cambrai.
Conférence d’Ypres réunissant le roi des Belges Léopold III et les généraux français Weygand et Gaston Billotte. Ce dernier est victime d’un grave accident de voiture au sortir de la conférence.
mercredi 22 mai
La Panzerdivision du général Schaal assiège Calais, défendue par 4 000 Français, Britanniques et Belges.
jeudi 23 mai
Le général Gaston Billotte succombe à ses blessures à l’hôpital d’Ypres. Dans l’affolement, on oublie de remplacer le commandant interallié. L’action des armées française, belge et britannique n’est plus coordonnée.
Les Alliés évacuent Boulogne.
Alors qu’il pénétrait dans le port de Dunkerque afin d’y débarquer une équipe de démolition, le destroyer Jaguar a été touché par une torpille allemande. 13 marins ont été tués et 23 autres blessés. Le navire s’échoue à Malo-les-Bains (où il sera coulé).
Paul Reynaud donne l’ordre de faire venir des renforts d’Afrique du Nord.
vendredi 24 mai
Le commandement allemand, surpris par l’ampleur de sa propre victoire et craignant un piège et une contre-offensive, ordonne une halte dans les opérations pour se regrouper. Les Panzer de la 4e armée s’arrêtent en vue de Dunkerque (cet arrêt va permettre aux forces alliées d’être évacuées en grand nombre).
Abandon d’Arras par les forces britanniques.
Ses pertes étant si lourdes, la 5e division française est dissoute.
samedi 25 mai
La 2e Panzerdivision s’empare du port de Boulogne et du cap Gris-Nez. Les Alliés se replient sur Dunkerque.
Le front tenu par l’armée belge s’effondre.
A Limoges, Hubert Graf Pierlot constitue un gouvernement belge en exil.
Trois divisions françaises repoussent durant trois semaines les assauts de sept divisions allemandes à Stonne, Tannay et le Mont-Dieu.
Le colonel Charles de Gaulle devient général de brigade « à titre temporaire ».
dimanche 26 mai
Début à 18 h 57 de l’opération « Dynamo ». 400 000 soldats alliés sont encerclés dans la poche de Dunkerque. Après deux jours d’arrêt, Hitler ordonne la reprise des opérations à Dunkerque.
dimanche 26 mai
Les Alliés capitulent à Calais : 3 500 Français et Britanniques sont faits prisonniers, 300 ont été tués et 200 blessés évacués. Les Allemands déplorent 800 morts, blessés ou disparus en quatre jours.
lundi 27 mai
A Dunkerque, tout juste 8 000 hommes sont évacués.
Massacre du Paradis : 97 soldats britanniques qui s’étaient rendus ont été exécutés par des soldats de la division SS Totenkopf dans un hameau de la commune française de Lestrem, à 12 km au nord de Béthune. 2 Britanniques ont été blessés.
mardi 28 mai
En Norvège, les troupes franco-polonaises du général Béthouart s’emparent de Narvik. Dans le même temps, l’ordre d'évacuation est donné, à cause de la défaite en France.
Capitulation de la Belgique signée par le roi Léopold, qui n’a pas consulté les Alliés.
Journée dramatique à Steenwerck : le général Prioux commandant la 1re armée française est fait prisonnier. Le général Molinié se replie sur Lille avec 40 000 hommes.
17 800 hommes sont évacués de la poche de Dunkerque sous des bombardements aériens et terrestres continuels.
Touché à 9 h 36 au large du Portugal par deux torpilles tirées par le sous-marin allemand U-37, le paquebot français Brazza, de la Compagnie des chargeurs réunis, a coulé en moins de 4 minutes. 379 des 576 passagers et membres d’équipage ont péri. Les survivants sont récupérés par la canonnière Enseigne Henry et le croiseur britannique HMS Cheshire. Le navire avait quitté Bordeaux le 24 mai pour rejoindre la Nouvelle-Calédonie, via Casablanca et l’Afrique de l’Ouest.
mercredi 29 mai
47 300 hommes sont évacués de la poche de Dunkerque.
A Lille, le général Juin et le reste de ses hommes, épuisés, se rendent.
jeudi 30 mai
Encerclé, le général Juin est fait prisonnier à Lille.
vendredi 31 mai
A Paris où il participe au Suprême Conseil de guerre, Winston Churchill déclare que Français et Anglais quitteront Dunkerque « la main dans la main ». 68 000 hommes sont évacués de la poche. Lord Gort embarque pour Douvres et le général Alexander prend le commandement des troupes du CEB restés en France.
A court de munitions, le général Molinié capitule avec les honneurs de la guerre.
Disparition du journal burlesque L’Os à Moelle, de Pierre Dac.
samedi 1er juin
Incident franco-britannique : le général anglais Alexander annonce qu’il a reçu l’ordre d’embarquer le 2 juin à minuit les derniers soldats britanniques. Pire, la mission navale française de Londres fait savoir que l’Amirauté aurait l’intention de bloquer le port aussitôt après. Il faut un ordre exprès de Churchill pour que les embarquements continuent pendant deux jours. 64 400 hommes ont été évacués. Les défenses britanniques sont enfoncées à Bergues.
Le roi des Belges Léopold III est radié de l’ordre de la Légion d’honneur française.
Le général Ernst von Falkenhausen succède à Karl von Rundstedt comme gouverneur militaire de la Belgique et du nord de la France.
Décès à Ceffonds, en Haute-Marne, du théologien et exégète Alfred Loisy, à l’âge de 83 ans.
dimanche 2 juin
64 400 hommes sont évacués de la poche de Dunkerque, dont les 4 000 derniers soldats britanniques.
Le général de division Gaston Janssen (56 ans), commandant de la 12e division d’infanterie motorisée est tué lors d’un bombardement aérien sur le fort des Dunes, à Leffrinckoucke, dans la défense de Dunkerque.
lundi 3 juin
Les arrière-gardes françaises doivent se replier à trois kilomètres du port de Dunkerque.
En plein jour, 200 bombardiers allemands, escortés par 150 chasseurs, lâchent un millier de bombes sur Paris : 167 morts.
Un responsable gouvernemental nazi, Franz Rademacher, propose que l’île de Madagascar, colonie française, soit utilisée pour accueillir les juifs d’Europe.
nuit du lundi 3 au mardi 4 juin
Dernière évacuation des troupes britanniques et françaises (26 174 hommes) de la poche de Dunkerque. 338 226 hommes, 110 000 Français, ont été évacués lors de l’opération Dynamo. Toutefois, à Dunkerque, la Luftwaffe a connu sa première débâcle (262 appareils détruits). Pour la première fois, la bataille des airs est perdue par l’Allemagne : Göring a surestimé ses aviateurs et sous-estimé ses adversaires.
mardi 4 juin
Le HMS Shikari est le dernier navire à quitter la poche de Dunkerque avec des troupes françaises à bord. Vers 8 heures du matin, les Allemands pénètrent dans Dunkerque en ruine. Le sous-préfet Le Gentil les reçoit. Il reste encore sur les plages 30 000 Français, qui n’ont pu être évacués, qui déposent les armes. Dans le camp retranché, il n’y a plus d’Anglais, excepté les blessés.
En Norvège, l’évacuation des forces alliées commence à Harstad, face à Narvik.
mercredi 5 juin
Hitler déclenche le « plan Rouge » à 5 h 35. La bataille de France débute sur la Somme et sur l’Aisne. La Wehrmacht opère un mouvement tournant et repousse vers le sud le reste de l'armée française ainsi que les centaines de milliers de réfugiés.
Edouard Daladier quitte le gouvernement. Promu général à titre temporaire, Charles de Gaulle est nommé sous-secrétaire d'Etat à la Défense nationale.
jeudi 6 juin
Les lignes de défense françaises sont forcées par la Wehrmacht sur la Somme et sur l’Aisne.
Un avion de l'aéronavale français, le quadrimoteur Farman Jules Verne, part de la base bretonne de Lanvéoc-Poulmic, en face de Brest, et réalise le premier bombardement sur Berlin.
vendredi 7 juin
Les Français évacuent Narvik, sans réaction allemande. Le roi de Norvège Haakon et son gouvernement embarquent à Tromsö pour gagner Londres.
Les Allemands occupent Montdidier, Noyon et Forges-les-Eaux. Rommel force la ligne de l’Andelle et s’ouvre la route de la Seine.
samedi 8 juin
Gouverneur militaire de Paris, le général Pierre Hering prend le commandement des forces établies sur le front entre Vernon et l’Oise.
Le vapeur Washington quitte Bordeaux avec à son bord un millier de ressortissants américains.
dimanche 9 juin
Les Allemands atteignent la Seine et occupent Dieppe, Rouen et Compiègne. Offensive de von Rundstedt en Champagne.
Charles de Gaulle va à Londres. Il demande au Premier ministre Churchill le renvoi en France de troupes britanniques et d'une partie de la Royal Air Force.
Leo Lagrange est tué sur le front de l’Aisne, à Evergnicourt, par un éclat d’obus. Ancien sous-secrétaire d’Etat chargé des Sports et des Loisirs (1936-1938), il avait 39 ans.
lundi 10 juin
L'Italie déclare la guerre à la France et au Royaume-Uni.
Les divisions Panzer de Guderian franchissent l’Aisne.
Le gouvernement français quitte Paris déclarée « ville ouverte » par le général Hering, gouverneur militaire.
L’aviation allemande a bombardé le centre de la ville de Châlons-sur-Marne [aujourd’hui Châlons-en-Champagne, dans la Marne] : quarante-quatre habitants et une trentaine de soldats ont été tués. 150 maisons ont été détruites.
mardi 11 juin
Conseil suprême présidé par Reynaud et le Britannique Churchill à Briare. Le Britannique refuse d’apporter un appui aérien à la France.
Occupation de Reims par les Allemands.
Un décret publié au Journal officiel érige Quimper en capitale de la France.
Près de 10 millions de personnes civiles s’enfuient sur les routes françaises, mêlées aux militaires en déroute. Les réfugiés fuient à pied, en bicyclette, en voiture à cheval et, plus rarement, en automobile.
mercredi 12 juin
Ne pouvant maintenir un front continu, Weygand ordonne depuis Tours le repli général des armées. Repli du gouvernement sur Tours. Les Allemands franchissent la Marne et occupent Châlons-sur-Marne (Marne) et Château-Thierry (Aisne). 13 000 soldats français et britanniques se rendent au général Rommel à Saint-Valéry-en-Caux, à l’ouest de Dieppe. A 34 kilomètres au nord-ouest de Châlons, les habitants d’Epernay évacuent leur ville à l’aide de convois ferroviaires.
A Rennes, le sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, le général de Gaulle, préside une réunion sur le « réduit breton », où pourrait se replier le gouvernement français. Le projet est abandonné : il faudrait trois mois de travail avec 25 000 ouvriers !
jeudi 13 juin
L'Allemand Otto Abetz devient le représentant officiel de la Wilhelmstrasse (Affaires étrangères allemandes) en France.
Les troupes allemandes entrent dans Le Havre, abandonnée de ses habitants.
Décret de création d’un nouveau billet de cinquante Francs, le 50 francs Jacques Cœur, qui doit remplacer le 50 francs Cérès à partir de janvier 1941. Le dessin est confié au peintre Lucien Jonas.
vendredi 14 juin
Le gouvernement français se replie de Tours sur Bordeaux. Repli des armées françaises sur la Loire et vers la Bourgogne. Le gouvernement envisage une résistance en Bretagne (« réduit breton »), impossible à organiser.
Le gouverneur de Paris, le général Henri Dentz, ayant garanti au général allemand Georg von Küchler, commandant de la 18e armée, qu’il n’y aurait aucune résistance, les troupes allemandes défilent à partir de 8 heures dans la capitale française, vidée de ses habitants. Le premier acte symbolique de l’occupant est d’ôter le drapeau tricolore qui flotte sur le ministère de la Marine.
Dans la Marne, les troupes allemandes occupent Epernay.
Opération « Vado » : soutenue par l’aéronavale, la troisième escadre française de l’amiral Duplat, forte de quatre croiseurs lourds (Foch, Algérie, Dupleix et Colbert) et de onze contre-torpilleurs, bombarde à partir de 5 h 30 les ports de Gênes et de Savône afin d’endommager la logistique italienne. Malgré la faiblesse de la défense côtière italienne, les dégâts sont peu importants. Les navires français rentrent à Toulon vers midi. Douze marins français ont été tués par un obus ayant touché le contre-torpilleur Albatros.
Une semaine après son exploit sur Berlin, le Farman F.223 Jules Verne du capitaine de corvette Henri Dailliére a bombardé un dépôt de carburant italien à Marghera, près de Venise.
Le fondateur du quotidien Le Républicain lorrain, Victor Demange, ordonne l’arrêt de la publication du journal. Il charge son neveu Albert Demange et le sous-directeur du journal d’empêcher les Allemands de confisquer le matériel (caché à Ruffec, puis à Bordeaux, il servira à la Résistance).
nuit du vendredi 14 au samedi 15 juin
Premier bombardement sur Orléans.
samedi 15 juin
Français et Britanniques lancent l’opération « Ariel », l’évacuation des forces alliées depuis les ports de l’ouest de la France (Cherbourg, Brest, Saint-Malo, Saint-Nazaire, La Pallice, Le Verdon, Bordeaux, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz).
Sur ordre d’Hitler, Guderian prend Verdun.
Camille Chautemps, pacifiste traditionnel, propose de s’enquérir des conditions allemandes d’armistice.
Le général de brigade (cavalerie) Maurice de Courson de La Villeneuve a été tué à Arc-les-Gray (à 48 km au nord-ouest de Besançon). Blessé lors de l’arrestation de son véhicule par des blindés allemands, il s’est fait soigner avant de tenter de dégainer son revolver et de se faire abattre par les trois soldats allemands qui le tenaient en joue.
dimanche 16 juin
A Londres, de Gaulle demande des moyens de transport pour continuer la lutte en Afrique du Nord ; au téléphone, il fait accepter par Reynaud le projet d'union franco-britannique présenté par Jean Monnet et accepté par Churchill ; De Gaulle rentre à Bordeaux à 21 h 30.
Sur le front, les Allemands entrent dans Orléans et commencent à franchir la Loire. A l’est, la Wehrmacht occupe Besançon. Au sud-est de Paris, le château de Fontainebleau est investi par l’armée allemande du général Richard Ruoff.
Les Anglais évacuent Nantes.
nuit du dimanche 16 au lundi 17 juin
Après le rejet par le Conseil des ministres d’une offre d’ « union franco-britannique », Paul Reynaud démissionne de son poste de président du Conseil. Le président Lebrun nomme le vieux maréchal Pétain (84 ans) pour lui succéder. Ce dernier demande l'armistice. L'amiral François Darlan devient ministre de la Marine du gouvernement. Le général Weygand devient ministre de la Défense nationale.
lundi 17 juin
Le maréchal Pétain annonce : « Je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur ». C’est « le cœur serré » qu’il appelle les Français à cesser le combat. A Bordeaux, le général Weygand fait transférer au gouvernement britannique le bénéfice de tous les contrats de fournitures de matériel de guerre passés avec les Etats-Unis. Paul Reynaud est nommé ambassadeur aux Etats-Unis (il décide de rester en France et de regrouper à Port-Vendres les adversaires de l'armistice). A Bordeaux, De Gaulle prend l'avion pour Londres, avec le lieutenant Geoffroy de Courcel et le général anglais Edward Spears, l’attaché militaire spécial auprès des autorités françaises.
Les Allemands sont à Briare sur la Loire et à Fougères. De son côté, le général Guderian atteint la frontière suisse à Pontarlier : les forces françaises du Nord-Est sont isolées.
Vers 16 h 30, le paquebot britannique Lancastria, chargé d’environ 8 000 civils et militaires, est coulé lors d’une attaque aérienne allemande en sortant de l’estuaire de la Loire, au large de la pointe Saint-Gildas : plus de 4 000 personnes trouvent la mort (pendant des semaines, la mer rejettera les cadavres sur la côte de la Baie de Bourgneuf). .
Bombardement allemands et italiens de la gare de Rennes : explosion d’un train de munitions stationné à côté d’un train de réfugiés et deux trains de soldats : officiellement plus de 800 tués et de nombreux disparus (en fait sans doute entre 1 600 et 2 000 victimes). En Loire-Inférieure, les avions allemands ont largué des bombes sur le village de Blain, causant la mort de 18 personnes et faisant de nombreux blessés.
L’un des premiers actes de résistance est à mettre au compte de la fille de l’ancien président de la République Paul Doumer (assassiné en 1932) : âgée de 43 ans, Germaine Lemaire a abattu un sous-officier allemand à Cosne-sur-Loire, dans la Nièvre.
L’armée japonaise met en place un blocus de l’Indochine française afin d’empêcher le passage de fournitures militaires vers la Chine nationaliste.
Sommé par la Wehrmacht de certifier que les massacres et les viols commis à Saint-George-sur-Eure étaient le fait non pas des Allemands mais de tirailleurs sénégalais, le préfet de Chartres Jean Moulin refuse. Battu, torturé et emprisonné, il tente de se suicider, en se tranchant la gorge avec un tesson de bouteille ; il est sauvé de justesse.
Début des négociations entre des représentants de la direction du PCF et les Allemands pour la reparution légale de l'Humanité et de Ce Soir. Celles-ci échoueront.
nuit du lundi 17 au mardi 18 juin
La Luftwaffe mouille des mines magnétiques dans les passes du port de Lorient.
mardi 18 juin
Les Allemands franchissent la Loire. Début de la résistance des 2 000 cadets de Saumur (élèves officiers, instructeurs, bataillon de marche des élèves officiers et d'infanterie de Saint-Maixent) sur un front de plus de 30 kilomètres de Gennes à Montsoreau. 300 tirailleurs nord-africains vont retarder de trois jours l’entrée des Allemands à Tours. Les troupes allemandes entrent dans Rennes. A Munich, Hitler informe Mussolini qu’il ne le laissera pas s’emparer du sud de la France.
L’amiral Jean, comte de Laborde, organise l’évacuation de la rade de Brest, à quelques heures de l’arrivée des Allemandes. A peine achevée, le cuirassé Richelieu, appareille de Brest à 16 h 30, à destination de Dakar. Escorté par les deux torpilleurs le Frondeur et le Fougueux, il a embarqué les élèves de l’Ecole navale. Suivent le vieux cuirassé Paris, entouré de patrouilleurs et chargé des élèves d’autres écoles de la marine ; vers 18 h 30, escortés de contre-torpilleurs, quatre cargos évacuent l’or de la Banque de France ; puis le Jules Verne, en tête de file de 14 sous-marins ; le reste des navires incapables de prendre la mer est détruit, de même que divers bâtiments à terre. L’amiral et son état-major quittent enfin la rade en embarquant sur le torpilleur le Hardi.
Appel « du 18 Juin » du général De Gaulle (sous-secrétaire d'Etat à la Guerre ne reconnaissant pas le ministère Pétain) à la radio BBC depuis Londres, à 20 h (22 h selon certaines archives) incitant les Français à refuser l'armistice et à continuer le combat au coté de la Grande-Bretagne (René Cassin, René Pléven et les journalistes Jean Marin et Jean Oberlé se rallient à la France libre).
Dans la Nièvre, 43 tirailleurs africains prisonniers de guerre ont été exécutés à Clamecy après que l’un d’eux a attaqué un officier allemand.
mercredi 19 juin
Les Panzers de Rommel atteignent Cherbourg. D’autres Allemands arrivent à Nantes, Brest et Lyon. La ligne de la Loire ne peut être tenue. Repli vers le sud. Les forces de l'est sont isolées. Bataille autour de Toul. Les Allemands franchissent le Rhin au nord-est de Colmar. Une partie des troupes de Haute-Alsace passe en Suisse après l'arrivée des panzers de Guderian à Pontarlier.
Deuxième appel de De Gaulle diffusé par la BBC : « Tout Français qui porte encore des armes a le devoir absolu de continuer la résistance ». Evacuation totale de l’école de pilotage de Morlaix (les aviateurs et les élèves pilotes partent pour l’Angleterre depuis Douarnenez). L'aviateur Christian Fouchet rallie la France libre.
Une centaine de prisonniers de guerre français, en majorité des tirailleurs sénégalais du 12e R.T.S., sont assassinés par des troupes allemandes dans une grange de la région de Neufchâteau, dans les Vosges.
Des avions italiens ont bombardé la gare de Limoges, sans faire d’importants dégâts.
Afin de ralentir l’avancée allemande, le Génie français détruit le premier pont construit sur la Loire à Ancenis (entre 1837 et 1839).
Le chalutier La Tanche explose au contact d’une mine magnétique dans le port de Lorient : 190 morts.
nuit du mercredi 19 au jeudi 20 juin
Inachevé et en cours d’armement, le cuirassé Jean Bart du capitaine de vaisseau Ronarc’h quitte son bassin de carénage à Saint-Nazaire sous les bombes, et gagne Casablanca.
jeudi 20 juin
A Bordeaux, le gouvernement français demande un armistice à l’Italie.
A l’ouest, les Allemands entrent dans Saint-Malo et Quimper. Au Sud, les Allemands prennent Lyon, puis se dirigent vers les Alpes pour soutenir l’offensive italienne qui piétine.
Embarquement au Verdon sur le Massilia de 26 députés hostiles à Laval (départ organisé par Edouard Barthe, questeur de la Chambre). Raisons : accompagner à Casablanca (Maroc) Camille Chautemps, nommé délégué en Afrique du Nord. Une note de l'amiral Darlan précisait que ce voyage n'était pas une mission officielle. Devinant un piège, de nombreux députés (dont Edouard Herriot et Louis Marin) refusent de partir. Parlementaires embarqués : un sénateur (Tony Révillon), 23 députés civils (dont Daladier, Delbos, Mandel, Le Troquer) et 3 députés mobilisés (Jean Zay, Mendès France et Pierre Viénot). L'équipage refuse pendant 24 heures d'appareiller, par hostilité envers le Parlement. Le député Pierre-Olivier Lapie rallie la France libre.
A Toul (Lorraine), la cathédrale est ravagée par un incendie provoqué par l’artillerie allemande.
En dix jours, le Morbihan a reçu plus de 130 000 réfugiés : problèmes de ravitaillement.
La croix de Lorraine est choisie comme symbole de la France libre.
Le jeune compositeur et essayiste Jehan Alain (29 ans) est tué par les Allemands lors d’une mission d’éclaireur près de Saumur.
vendredi 21 juin
La délégation française chargée de signer l’armistice arrive à Rethondes, sous la direction du général Charles Huntziger. A Bordeaux, Pierre Laval fait échouer le projet de départ du gouvernement en Afrique du Nord.
Dans la matinée, les Allemands entrent dans Tours. Ils arrivent également à Lorient dans la journée. En Lorraine, les troupes françaises se retirent de la ville de Toul.
Jacques Moranne est nommé préfet d’Orléans.
samedi 22 juin
Pétain est contraint d'accepter l'armistice. Celui-ci est signé à 17 h 50 par le général Huntziger et le maréchal allemand Keitel dans la clairière de Rethondes, dans le wagon où avait été signé l'armistice de 1918 qui avait marqué la défaite allemande. Il entrera en vigueur le 25 juin. La convention place sous occupation militaires les trois cinquièmes de la France, dont les principales villes industrielles et la côte atlantique, « en vue de sauvegarder les intérêts du Reich ». L’article 19 prévoit l’extradition des réfugiés allemands réclamés par le Reich.
Pierre Laval devient ministre du gouvernement à Bordeaux.
Quatre militants communistes, jugés responsables de sabotages, ont été fusillés à Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, par des soldats français. La plus jeune victime, Roger Rambaud, n’avait que 17 ans (cette exécution sera gardée secrète pendant 70 ans).
dimanche 23 juin
Les Allemands arrivent à Poitiers, Saintes, La Rochelle et Saint-Etienne.
Parti de Brest avec une grande partie du stock d’or français, un convoi de cinq navires atteint Casablanca.
Le général de Gaulle annonce à la radio depuis Londres la formation d’un Comité national français.
Hitler, accompagné des architectes Albert Speer et Hermann Giessler et du sculpteur Arno Breker, arrive à l’aéroport du Bourget, pour effectuer une visite éclair de Paris : Opéra, Sacré-Cœur, Tour Eiffel et Invalides au pas de charge, entre 5 h 30 et 6 heures du matin. De son côté, l’amiral Dönitz visite le port de Lorient.
Le vice-amiral retraité Muselier quitte Marseille et part pour Londres.
Les domaines français de Sainte-Hélène et le personnel du canal de Suez se rallient à la France libre.
Le lieutenant-colonel Hotz devient gouverneur militaire de Nantes.
lundi 24 juin
La France (représentée par le général Charles Huntzinger) et l’Italie (le maréchal Badoglio et le comte Ciano) signent un armistice à la villa Incisa, à Olgiata, près de Rome.
A Bordeaux, l’amiral Darlan confirme à la flotte l’ordre de se saborder plutôt que de tomber aux mains d’un pays étranger.
Le Massilia arrive à Casablanca : les parlementaires civils sont gardés à vue ; les trois militaires sont arrêtés et inculpés d'abandon de poste devant l'ennemi.
Les Allemands atteignent Angoulême et Audierne (sud-ouest du Finistère).
Le général de Gaulle est ramené au grade de colonel et mis à la retraite par mesure disciplinaire.
Le général Joseph Vuillemin, pionnier de l’Aviation, est nommé inspecteur général de l’armée de l’air, chargé de la coordination des opérations aériennes de défense.
Un incendie au parc à combustible du Cosquer à Lorient cause la mort de 25 personnes.
du lundi 24 au mercredi 26 juin
Après avoir tenu conseil, cinq bateaux amènent en Grande-Bretagne 132 Sénans (habitants de l'île de Sein). Ils constitueront ainsi le quart des effectifs du général de Gaulle (le plus âgé a 54 ans, le plus jeune 14 ans).
nuit du lundi 24 au mardi 25 juin
Les Britanniques lancent l’opération « Collar », la première mission de commandos britanniques en France : 115 hommes de la compagnie n°11 commandés par le major Ronnie Tod ont mené des raids sur quatre positions côtières du nord de la France (Neufchâtel-Hardelot, Stella Plage, Berck, Le Touquet). Si les Britanniques ne déplorent qu’un blessé, l’opération n’a abouti à aucun succès d’importance. Seuls deux soldats allemands ont été tués.
mardi 25 juin
Entrée en vigueur de l'armistice sur l’ensemble du front franco-allemand. Alors qu’en France, on observe une journée de deuil national, dix jours de célébrations officielles débutent outre-Rhin. Les combats de mai-juin ont coûté la vie à 90 000 soldats français et à 40 000 soldats allemands. 892 avions ont été abattus côté français et 1 300 côté allemand.
Le nouveau préfet d’Orléans, Jacques Moranne, arrive dans la ville.
Le gouverneur de l’Afrique équatoriale française Pierre Boisson redevient gouverneur de l’Afrique occidentale française.
mercredi 26 juin
La Turquie proclame sa neutralité dans le conflit mondial.
Le vieux sous-marin Narval, lancé en 1925, rallie les Forces navales françaises libres à Malte.
Evasion du capitaine Henri Frenay.
jeudi 27 juin
Pierre Laval est nommé vice-président du Conseil à Bordeaux.
De Gaulle prend le titre de « Chef des Français libres » et affirme que le ministère Pétain, bien qu'établi dans les formes constitutionnelles, n'est pas un gouvernement régulier, mais une simple autorité de fait, parce que sous la dépendance de l'ennemi.
Craignant que la flotte française ne tombe entre les mains de l’Allemagne, Winston Churchill ordonne de tout faire pour l’éviter. Le gouvernement de Londres décide d’empêcher les navires de guerre français de quitter les ports britanniques.
La Wehrmacht occupe Bordeaux et Bayonne, et atteint la frontière espagnole.
vendredi 28 juin
Gilbert Renault (dit le colonel Rémy) rallie la France libre. De Gaulle est reconnu par un communiqué du gouvernement britannique comme « Chef de tous les Français libres, où qu'ils se trouvent et qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée ».
L’amiral Dönitz choisit Lorient comme principal base des sous-marins allemands en France.
Adolf Hitler effectue une entrée solennelle dans Strasbourg.
samedi 29 juin
Le gouvernement français quitte Bordeaux, maintenant située en zone occupée, pour s’installer à Clermont-Ferrand.
Trois officiers revenus de Narvik rallient la France libre : le capitaine Pierre Koenig (futur général), le colonel Raoul Magrin-Vernerey (futur « général Monclar ») et le capitaine André Devawrin (futur colonel Passy, chef des Services secrets). Le même jour arrive à Londres l’amiral Muselier. Alors que la majorité de la communauté française en Amérique restera longtemps favorable au régime de Vichy, la première manifestation gaulliste sur le sol américain a lieu avec la fondation à New York de l’association France Forever (« France pour toujours ») par l’ingénieur Eugène Houdry.
dimanche 30 juin
Les derniers éléments de la ligne Maginot cessent le combat.
Les Allemands évacuent Lyon.
Mussolini vient visiter ses conquêtes françaises en passant par le col du Mont-Cenis. Il a la mauvaise surprise de constater que le Fort de la Turra résiste toujours sous les ordres du sous-lieutenant Prudhon.
L’équipage du sous-marin français Rubis décide en Ecosse de continuer à combattre aux côtés des Anglais.
Le journaliste Maurice Schumann rallie la France libre.
Quatre aviateurs français, le capitaine de Vendeuvre, les lieutenants Berger et du Plessis et le sous-lieutenant Weill, abattus par la DCA espagnole, sont les premiers morts de la France libre.
lundi 1er juillet
Sur ordre du gouvernement français, les 22 000 derniers défenseurs de la ligne Maginot se rendent aux Allemands.
Dans les Alpes, le fort français de la Turra capitule avec les honneurs et à condition que la garnison ne soit pas faite prisonnière.
Le vice-amiral Muselier a été nommé au commandement des forces navales et aériennes françaises libres.
mardi 2 juillet
Transfert du gouvernement Pétain à Vichy, à l’hôtel du Parc, qui abrite également Laval, les Affaires étrangères et les services d’information.
mercredi 3 juillet
Opération « Catapult » : les Britanniques s’emparent partout dans le monde des éléments de la marine de guerre française pour éviter qu’ils ne tombent aux mains des Allemands. Si généralement, cette action se déroule sans gros incident, l’opération se passe dans le sang en Algérie : le vice-amiral Marcel Gensoul ayant refusé l’ultimatum (de six heures) de continuer la lutte contre l'Allemagne ou de se laisser désarmer, l’escadre française de la base de Mers el-Kébir (deux croiseurs de bataille, deux cuirassés, un transport d’hydravions et six contre-torpilleurs) est bombardée dans le golfe d’Oran à partir de 16 h 53 par la flotte britannique du vice-amiral James Sommerille (un porte-avions, deux cuirassés, un croiseur de bataille, deux croiseurs légers, neuf destroyers). Gravement touché par une salve, le cuirassé Bretagne prend feu, explose et coule en quelques minutes, tandis qu’également touchés, le cuirassé Provence et le croiseur Dunkerque s’échouent. Le croiseur Strasbourg parvient à s’échapper pour rejoindre Toulon suivi par cinq contre-torpilleurs. Gensoul demande un cessez-le-feu à 18 h. 1 295 marins français ont été tués (dont 997 sur le Bretagne et 225 sur le Dunkerque). La Royal Navy ne déplore que deux morts et quatre avions perdus. Ce drame crée la stupeur dans une France déjà traumatisée par la défaite, ne sachant plus ou se trouvent ses alliés. Vichy va se servir de Mers el-Kébir pour sa propagande et justifier sa collaboration avec l’Allemagne nazie. Ailleurs, l’opération « Catapult » se passe mieux. Deux vieux cuirassé français, le Courbet (lancé en 1911) et le Paris (lancé en 1912) sont saisis par la ruse ou par la force dans les ports britanniques, le premier à Portsmouth et le second à Plymouth (le Courbet sera rendu aux FNFL puis désarmé en 1941, tandis que le Paris servira de caserne à la Royal Navy avant d’être restitué à la marine française en 1945) ; un officier français du sous-marin Surcouf et trois marins de la Royal Navy sont tout de même tués. A Alexandrie, une escadre française composée d'un cuirassé, de deux croiseurs lourds, de trois torpilleurs et d’un sous-marin est internée sans combat.
Le vice-amiral Muselier (France libre) crée, pour les forces françaises ralliées à de Gaulle, un pavillon de Beaupré (carré bleu avec, au centre, la croix de Lorraine en rouge) et pour les avions une cocarde à croix de Lorraine.
Au château des Rohan à Pontivy, les leaders du PNB clandestin, François Debauvais et Olier Mordrel, revenus d’Allemagne, fondent le Conseil national breton et publie une déclaration en vue de la création d'un Etat breton autonome. Il s'appuie sur les Allemands contre Vichy.
nuit du mercredi 3 au jeudi 4 juillet
Resté intact après les combats de la veille, le transport d’hydravions Commandant-Teste parvient à quitter son mouillage de Mers el-Kébir pour rejoindre Toulon.
jeudi 4 juillet
Le sous-marin britannique HMS Pandora a coulé au large d’Alger l’aviso colonial Rigault de Genouilly qui avait appareillé d’Oran (douze morts).
Le colonel de Gaulle est condamné par le tribunal militaire de Toulouse à quatre ans de prison et 1 000 francs d'amende.
Les Allemands évacuent Saint-Etienne.
vendredi 5 juillet
Rupture des relations diplomatiques entre Londres et la France de Vichy.
Petit raid aérien français sur Gibraltar.
vendredi 5 ou samedi 6 juillet
Passant en revue les 600 premiers volontaires des Forces Françaises Libres à Londres, le général de Gaulle aurait déclaré « Mais l’île de Sein, c’est donc le quart de la France ! » : près de 140 d'entre eux sont en effet originaires de cette petite île bretonne.
samedi 6 juillet
Arrivée en zone occupée française des commissaires allemands chargés de contrôler la remise en route des entreprises, d’organiser les réquisitions et de surveiller l’application de l’Armistice.
Les Allemands évacuent Lyon après avoir consciencieusement pillé la ville.
Nouveau raid anglais sur Mers-el-Kebir : des avions-torpilleurs du porte-avions HMS Ark Royal finissent de détruire le Dunkerque échoué, faisant exploser au passager le patrouilleur Terre-Neuve.
Des réfugiés arrivent encore en Bretagne.
dimanche 7 juillet
A Wiesbaden, le général Huntziger propose que la France et l'Allemagne s'avancent plus loin que ne le prévoit l'armistice.
L’amiral français Godfroy et l’amiral britannique Cunningham s’entendent pour désarmer et interner la flotte française ancrée dans le port égyptien d’Alexandrie.
lundi 8 juillet
Le Conseil des ministres approuve l’article unique du projet de loi constitutionnelle.
Le gouvernement Pétain ordonne de préparer, à partir du Sénégal, une attaque contre la colonie anglaise de Freetown, ce qui ne sera pas fait. A Dakar, les cuirassés Richelieu et Jean Bart sont attaqués par la flotte britannique. De Gaulle réagit sur la BBC au drame de Mers el-Kebir : il condamne cette action mais la qualifie de « mal nécessaire ».
Constitution en Egypte de la première escadrille de la France libre, le Free French Flight 1.
mardi 9 juillet
Une résolution tendant à la révision de la Constitution est votée par 592 députés contre trois (Roche, Biondi, Margaine) et 229 sénateurs contre un (marquis de Chambrun). Dans un discours à la Chambre, Pierre Laval, vice-président du Conseil, déclare : « Un grand désastre comme celui-là ne peut pas laisser survivre les institutions qui l'ont amené ».
Intronisation de Mgr Clément Roques, archevêque de Rennes.
mercredi 10 juillet
L'Assemblée nationale (666 députés et sénateurs réunis au casino de Vichy) abolit la constitution de 1875. 80 élus ont voté contre : 23 sénateurs (14 Gauche démocratique, 7 SFIO et 2 non inscrits) et 57 députés (29 SFIO, 13 radicaux et radicaux-socialistes, 6 gauche indépendante, 3 ex-communistes, 2 démocrates-populaires, 2 Alliance des républicains de gauche et radicaux indépendants, 1 républicain d'action sociale, 1 non inscrit) ; 27 abstentions. L'Assemblée (présidée par Edouard Herriot) donne le pouvoir constituant au maréchal Pétain. Le président Lebrun lui laisse le pouvoir, sans démissionner.
jeudi 11 juillet
Le nouveau régime de l'Etat français est consacré par trois Actes constitutionnels. Le maréchal prend le titre de chef de l'Etat français, il nomme et révoque les ministres, responsables exclusivement devant lui, il obtient la plénitude des pouvoirs législatif et exécutif.
Fondation de l’hebdomadaire collaborationniste et antisémite la Gerbe, dirigé par Alphonse de Châteaubriant.
vendredi 12 juillet
Remaniement ministériel : Pierre Laval devient vice-président du Conseil et successeur désigné du maréchal.
Lancé en 1938, l’hebdomadaire d’extrême-droite Le Pilori renaît sous le nom d’Au pilori.
samedi 13 juillet
La Free French Flight 1 de la France libre est engagée en Erythrée.
dimanche 14 juillet
Abetz informe Berlin que Laval veut rentrer à Paris et souhaite rencontrer Goering.
Première manifestation officielle de la France libre : Charles de Gaulle passe en revue 800 soldats des FFL à Londres, à Whitehall.
Apparition de croix de Lorraine sur les murs.
Claude Aveline, Jean Cassou et Jean Paulhan se lancent dans la résistance et fondent l’un des premiers groupes, « les Amis d’Alain-Fournier ».
lundi 15 juillet
Hitler réclame des bases en Afrique du Nord. Refus de Pétain.
Les Allemands établissent un cordon douanier sur les anciennes frontières de 1871 (Alsace-Lorraine).
Le Morbihan compte 154 135 réfugiés.
mardi 16 juillet
Le gouvernement prive de la nationalité française les Juifs naturalisés.
Les Allemands expulsent vers la zone libre 22 000 Français d’Alsace-Lorraine.
Décès à Paimpont de la mère du général Charles de Gaulle. Agée de 80 ans, Jeanne de Gaulle s’était retirée dans ce village d’Ille-et-Vilaine peu après la défaite.
mercredi 17 juillet
Loi de Vichy excluant de l’administration française tous ceux qui ne sont pas nés de père français.
Louis Husson est nommé gouverneur intérimaire de l’AEF. Il succède à Pierre Boisson, devenu gouverneur de l’Afrique occidentale française.
jeudi 18 juillet
La Propaganda Abteilung s’installe à Paris, à l’hôtel Majestic.
vendredi 19 juillet
Muni de laissez-passer, Laval est le premier ministre français à venir à Paris.
samedi 20 juillet
Pierre Laval prend personnellement en main l’information et la radio à Vichy.
Le vice-amiral Jean Abrial, rallié au régime de Vichy, est nommé gouverneur-général de l’Algérie en remplacement de Georges Le Beau.
Selon le Comité Français du Service Social, « il faut signaler que le Morbihan a des conditions d’hygiène et de logement très rudimentaires et que les populations réfugiées venaient au contraire de régions où les conditions de vie étaient bien différentes » : incompréhension et problèmes de cohabitation.
samedi 20 ou dimanche 21 juillet
Les Nouvelles-Hébrides [Vanuatu] sont le premier territoire colonial français à se rallier à la France libre.
lundi 22 juillet
Des centaines de personnes qui réclamaient le retour de la municipalité communiste de Villeneuve-Saint-Georges sont arrêtées.
Le capitaine Philippe de Hauteclocque, fait prisonnier par les Allemands en mai, s'évade et rejoint l'Angleterre, où il prend le pseudonyme de Leclerc.
mardi 23 juillet
Le gouvernement de Vichy établit une loi prononçant la déchéance de la nationalité française et la confiscation des biens des personnes ayant quitté la France entre le 10 mai et le 30 juin.
mercredi 24 juillet
En Alsace-Lorraine, les frontières douanières sont reportées aux limites de 1914.
jeudi 25 juillet
A Londres, de Gaulle charge le capitaine Leclerc de rallier les pays d’Afrique-Equatoriale française à la France libre.
vendredi 26 juillet
La colonie de Côte-d’Ivoire est le second territoire colonial français à rallier la France libre.
L’amiral Jean-Pierre Esteva succède à Marcel Peyrouton comme résident général en Tunisie.
Lucien-Sidroine Lebrun (44 ans) est nommé évêque d’Autun.
samedi 27 juillet
Le maréchal Pétain reçoit à Vichy le vieux leader royaliste Charles Maurras.
dimanche 28 juillet
La circulation entre les zones libre et occupée de France est interdite par les Allemands.
mardi 30 juillet
L’acte constitutionnel n°5 du régime de Vichy institue la Cour suprême de Justice, qui siégera à Riom.
Création par Vichy des Chantiers de la jeunesse afin de remplacer le service militaire. Leur direction est confiée au général Joseph de La Porte du Theil.
mercredi 31 juillet
Le gouvernement de Vichy décrète la peine de mort pour les Français qui rejoignent une armée étrangère.
en juillet
Paul Reynaud est arrêté. Joseph Darnand est chargé par Pétain de constituer la Légion française des anciens combattants. Vichy révoque le préfet de Chartres Jean Moulin pour franc-maçonnerie.
vendredi 2 août
A Clermont-Ferrand, le tribunal militaire de la 13e région, présidé par le général Aubert Frère, juge le général Charles de Gaulle. Celui-ci, accusé de « trahison, d'atteinte à la sûreté de l'Etat et de désertion en temps de guerre », est dégradé et condamné à mort par contumace. Ses biens sont confisqués.
Ultimatum du Japon à la France pour le passage des troupes et la cession des bases du Tonkin (Indochine).
De Gaulle est condamné à mort par contumace par Vichy pour atteinte à la sûreté de l’Etat et désertion.
samedi 3 août
L’expert aux questions françaises du ministère des Affaires étrangères du Reich Otto Abetz est nommé ambassadeur d’Allemagne auprès des autorités militaires d’occupation en France. Il n’est cependant pas accrédité auprès du gouvernement français, puisque les deux pays sont encore officiellement en guerre.
Le trafic ferroviaire reprend entre les deux zones françaises.
lundi 5 août
Pétain fait publier dans La Revue des deux mondes un article sur l’éducation, qu’il aurait écrit.
mardi 6 août
L’amiral Robert, représentant le gouvernement de Vichy pour les possessions françaises d’Amérique (Guyane, Antilles, Saint-Pierre-et-Miquelon), a conclu un accord avec l’amiral américain Greenslade pour mettre en place un statu quo dans la région entre la France et les Etats-Unis.
du mardi 6 au mercredi 7 août
Le Luxembourg, l’Alsace et la Lorraine sont incorporés au troisième Reich.
mercredi 7 août
A Londres, le général de Gaulle et Winston Churchill signent la Charte de la France libre. Préparée par René Cassin, elle donne un statut officiel aux volontaires et comporte une reconnaissance de la souveraineté de la France libre : création d’un organisme civil avec les services administratifs nécessaires ; la Grande-Bretagne assure provisoirement le paiement des dépenses engagées.
A Wiesbaden, le général Huntziger dit à son homologue Stülpangel qu'il voudrait rencontrer Keitel, le chef d'état-major.
Arthur Groussier, président du Grand Conseil de l'ordre du Grand-Orient, annonce que l'ordre maçonnique se dissout volontairement.
Robert Wagner est nommé Gauleiter d'Alsace.
jeudi 8 août
Ernest Lagarde, directeur des affaires politiques aux Affaires étrangères, et membre de la délégation diplomatique à la Commission d'armistice, déclare à Hencke, représentant de la Wilhelmstrasse, que le gouvernement français désire discuter les grandes questions européennes et coloniales « hors du champ étroit de l'armistice ».
Sur ordre du nouveau garde des Sceaux Raphaël Alibert, Léon Blum, Edouard Daladier, Georges Mandel et le général Gamelin ont été arrêtés et emprisonnés. Tenus par Vichy pour responsables de la défaite, ils seront poursuivis et jugés « pour avoir trahi les devoirs de leur charge dans les actes qui ont concouru au passage de l’état de paix à l’état de guerre ».
samedi 10 août
Deuxième voyage de Laval à Paris. Il déclare à Abetz que le colonel René Fonck, un as de la Grande Guerre, a rassemblé 200 pilotes français qui sont prêts à entrer dans la lutte contre la Grande-Bretagne.
mardi 13 août
Pétain annonce la « Révolution nationale ».
René Pleven, à Lagos (Nigeria), propose au gouverneur du Tchad, Félix Eboué, de ravitailler le Tchad en échange du ralliement à de Gaulle.
La police allemande a arrêté à La Baule (Bretagne) le président de la Generalitat de Catalunya, Lluis Companys (remis aux autorités espagnoles, il sera fusillé le 15 octobre).
mardi 13 ou mercredi 14 août
Le régime de Vichy promulgue une loi interdisant les sociétés secrètes, et visant surtout la franc-maçonnerie (celle-ci prendra part à la Résistance : 60 000 membres fichés, 6 000 poursuivis, 989 déportés, 549 fusillés).
mercredi 14 août
Les croiseurs (pétainistes) Georges-Leygue et Montcalm arrivent à Dakar (Sénégal) où se trouve le cuirassé Richelieu.
jeudi 15 août
Les Gaullistes de Douala (Cameroun français) se replient à Victoria (Cameroun britannique).
vendredi 16 août
Loi organisant la production industrielle : dissolution des organisations patronales et création des comités d’organisation qui doivent programmer la production.
Rencontre entre Henri Freney et Maurice Chevance à Marseille. Frenay commence à constituer le noyau de son Mouvement de libération nationale.
Le colonel de Larminat arrive à Léopoldville (Congo belge), contacte les gaullistes de Brazzaville (Congo français), le capitaine Delange et le médecin-général Sicé.
mardi 20 août
Cent vingt bombardiers de la RAF attaquent des cibles en Allemagne et des aérodromes en France, en Belgique et aux Pays-Bas.
mercredi 21 août
Evêque de Saint-Dié depuis une dizaine d’années, Louis-Augustin Marmottin (65 ans) est nommé archevêque de Reims.
jeudi 22 août
Avec des batteries lourdes d’une portée de 32 kilomètres, installées entre Calais et Boulogne, les Allemands bombardent Douvres.
vendredi 23 août
Le général de La Laurencie est nommé par Vichy délégué général du gouvernement en zone occupée.
Le colonel Leclerc (de Hauteclocque) et le commandant de Boislambert se rendent à Victoria.
dimanche 25 août
Après un séjour en zone libre, Aldré Weil-Curiel arrive à Paris. Il a été chargé de mission par Charles de Gaulle pour organiser les patriotes.
Décès à Larache, au Maroc, du chef de la branche royale française des Bourbon-Orléans, Jean d’Orléans, duc de Guise, à l’âge de 66 ans. La direction de la branche passe à son fils, le comte Henri de Paris (32 ans).
lundi 26 août
Après des semaines de négociations vaines, Vichy doit accepter de payer 20 millions de marks par jour au titre des frais d'occupation prévus par l'article 18 de l'armistice ; ce qui représente 400 millions de francs, avec le taux de change exorbitant de 20 pour 1. Les prisonniers de guerre quittent les camps provisoires français pour les stalags. Les premiers plans relatifs à une armée d'armistice sont renvoyés à Vichy pour « élagage ».
René Pleven et Félix Eboué proclament le ralliement du Tchad à la France libre. Avec 25 réfugiés gaullistes, Leclerc et Boislambert occupent Douala (Cameroun).
mardi 27 août
Leclerc et Boislambert proclament le ralliement du Cameroun à la France libre. De son côté, le colonel de Larminat envoie un ultimatum au gouvernement général du Congo, Husson.
Le gouvernement Pétain abroge le décret-loi Marchandeau qui, en avril 1939, avait créé le délit de diffamation et d’injures raciales ou religieuses, notamment antisémites.
mercredi 28 août
Vichy rompt les relations diplomatiques avec les gouvernements européens réfugiés à Londres.
Laval rencontre le général Brauchitsch, le Militärbefehlshaber in Frankreich, et le Dr Friedrich Grimm, un juriste international collaborateur d'Abetz.
Le capitaine Delange et le médecin-général Sicé avec un bataillon de tirailleurs du Tchad font prisonnier Husson et remettent Brazzaville à Larminat : le Congo se rallie à la France libre.
jeudi 29 août
Une loi de Vichy crée la Légion française des combattants pour soutenir l'action de Pétain : elle est divisée en légions départementales autonomes ; elle n'aura aucune unité de doctrine (réactionnaire, pétainiste ou maçonnique selon les régions) ; la légion des Alpes-Maritimes, dirigée par Joseph Darnand, fournira les cadres du SOL. Le Gabon se rallie au gaulliste Larminat.
vendredi 30 août
Le ministre de Vichy de l’Intérieur Adrien Marquet interdit à plusieurs personnalités allemandes de quitter le pays. Parmi elles, Rudolf Hilferding, ex-ministre de la république de Weimar, et Fritz Thyssen.
Compromis franco-japonais à Tokyo : la France accordera au Japon des facilités de transit en Indochine.
Arrivée à Libreville (Gabon) du sous-marin Sidi Ferruch (Vichy) qui rétablit le régime pétainiste.
Les Jeunesses socialistes révolutionnaires de Frédéric Zeller, le Comité pour la IVe Internationale d’Yvan Craipeau et le POI sortent le premier journal clandestin de l’Occupation, La Vérité, organe bolchevique-léniniste.
samedi 31 août
Les gaullistes contrôlent Pointe-Noire (Congo).
Le commandant Pierre Koenig (futur maréchal de France) se rallie à de Gaulle.
L’ancien député Pierre Mendès-France est arrêté à Casablanca ; il avait gagné l’Afrique du Nord en juin à bord du Massilia.
Yves Bréart de Boisanger succède à Pierre Fournier en tant que gouverneur de la Banque de France.
fin août
Le capitaine Leclerc est nommé commandant des FFL.
dimanche 1er septembre
Plébiscite à Tahiti (et dépendances) sur le ralliement à la France libre : 5 564 pour et 18 contre.
lundi 2 septembre
Le général Stülpnagel affirme que le Haut Commandement allemand a le droit de faire appel à l'industrie française (en zone occupée) sous la forme et dans la mesure où l'exige la poursuite de la guerre contre la Grande-Bretagne.
La Polynésie française proclame son ralliement à la France libre.
mardi 3 septembre
La Royal Air Force bombarde la base de U-Boote de Lorient.
Loi autorisant à nouveau les congréganistes à enseigner : retour dans l’enseignement des Frères des Ecoles chrétiennes, des sœurs des congrégations enseignantes.
Sortie dans les salles de cinéma du film Bécassine, adaptation de la bande dessinée créée en 1905 par Joseph Pinchon réalisée par Pierre Caron, avec Paulette Dubost dans le rôle titre, Max Dearly et Marguerite Duval. Indignation générale des Bretons qui estiment que le film « déshonore la Bretagne ».
mercredi 4 septembre
Le délégué économique allemand à la Commission d'armistice de Wiesbaden propose que les usines d'aviation et de moteurs d'avion de la zone libre travaillent elles aussi pour le compte du Reich.
jeudi 5 septembre
Les comédiens Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, pensionnaires de la Comédie-Française, se marient à Paris. Ils se sont connus en 1936 lors du tournage d’Hélène, de Jean Benoît-Lévy.
vendredi 6 septembre
Remaniement ministériel à Vichy : le général Weygand n'est plus ministre de la Défense nationale, mais est nommé délégué général en Afrique du Nord (AFN). Le général Jean Bergeret remplace le général Pujo comme secrétaire d’Etat à l’Aviation.
Des appels à la résistance signés par le général Gabriel Cochet commencent à circuler en zone libre. Un tract intitulé Veiller, résister, s’unir commence à être distribué.
samedi 7 septembre
Le jeune résistant Pierre Roche est fusillé à La Rochelle par les Allemands pour avoir coupé des câbles téléphoniques militaires quelques jours plus tôt à Royan. Il avait 19 ans.
dimanche 8 septembre
Internement de Daladier, Reynaud et Gamelin.
Près du village de Montignac, en Dordogne, attiré par les aboiements de son chien Robòt tombé dans un trou de renard, Marcel Ravidat, jeune apprenti garagiste, accompagné de trois de ses amis, découvre la grotte de Lascaux (et ses peintures rupestres) ; ils reviendront l’explorer pour la première fois le 12 septembre.
lundi 9 septembre
Georges Mandel est à son tour interné au château de Chazeron, sur ordre du gouvernement français.
Les cinq établissements français de l'Inde se rallient à la France libre.
Bombardements de la RAF sur les concentrations de troupes allemandes dans les ports d’Ostende (Belgique), Boulogne (France), Hambourg et Brême (Allemagne).
mardi 10 septembre
Premier numéro du quotidien Aujourd’hui. Créé par Henri Jeanson pour remplacer le Canard enchaîné, il se veut « indépendant ».
jeudi 12 septembre
Le général Huntziger est nommé ministre de la Guerre, et le général Doyen, chef de la délégation française à la Commission d’armistice de Wiesbaden.
Début de la guerre franco-thaïlandaise à propos d’un litige frontalier au Cambodge.
vendredi 13 septembre
Le ministre vichyssois des Affaires étrangères, Baudoin, se rend à Paris.
Désormais, les Français autorisés à passer la ligne de démarcation n'ont pas le droit d'emporter plus de 200 francs. Ils sont rares à pouvoir la franchir, ce qui gêne les voyages officiels.
dimanche 15 septembre
Rattachement de fait des départements français du Nord et du Pas-de-Calais à l’administration allemande de Belgique.
Les premières forces terrestres de la France libre sont engagées en Libye, à Sidi-Barrani, contre les Italiens.
Raid aérien britannique sur le Casino, au Havre.
lundi 16 septembre
Léon Blum est interné.
mardi 17 septembre
Pour la première fois, un homme est exécuté par les Allemands en Bretagne pour faits de résistance. Marcel Brossier (31 ans) a été fusillé sur le site de La Maltière, à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes.
mercredi 18 septembre
Vichy supprime les écoles normales d’instituteurs.
jeudi 19 septembre
Hitler ordonne l’arrêt des concentrations de la flotte de transport allemande dans les ports français de la Manche.
vendredi 20 septembre
Dans le sud de l’océan Indien, le paquebot français Commissaire Ramel, parti d’Australie pour rejoindre l’Angleterre, est attaqué au canon par le croiseur auxiliaire allemand Atlantis avant d’être coulé. Trois membres d’équipage sont tués et les 63 autres conduits comme prisonniers de guerre à Mogadiscio.
Une expédition anglo-gaulliste se trouve devant Dakar.
Maire de Lyon depuis 1905, le radical Edouard Herriot (ancien président du Conseil) est remplacé par Georges Cohendy.
samedi 21 septembre
Les Allemands interdisent le retour en zone occupée des étrangers, des juifs et des gens de couleur.
Les Allemands autorisent la reparution du quotidien L’Œuvre sous la direction de Marcel Déat qui prêche la collaboration.
Manifestation antisémite à Nice organisée par les membres du PPF de Doriot.
Informé de l’incroyable découverte, l’abbé Breuil qui séjourne à Brive est le premier préhistorien à visiter la grotte de Lascaux, en compagnie du chanoine Jean Bouyssonie et du docteur André Cheynier. Il confie le relevé des peintures préhistoriques à Maurice Thaon.
dimanche 22 septembre
Attaque de la garnison française de Lang Son et entrée des Japonais en Indochine française. Ce même jour, l’amiral Decoux signe une convention militaire avec les Japonais. 25 000 Japonais soumettent les troupes françaises d'Indochine, réduites à 12 000 hommes dont 3 000 Européens.
lundi 23 septembre
Institution des cartes de pain et de viande.
Au Sénégal, une escadre anglaise (avec deux cuirassés et un porte-avion) débarque les commandos gaullistes de Thierry d'Argenlieu à Rufisque : ils sont repoussés par les forces du gouverneur général Pierre Boisson.
mardi 24 septembre
Deuxième débarquement gaulliste repoussé à Rufisque.
Ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre.
Laval se rend à Paris pour voir Abetz. Dans l'après-midi, Hitler décrète que les dispositions limitatives de l'armistice ne s'appliquent plus à l'aviation française en Afrique du Nord.
C'est bien l'automne avec 18,5 mm de pluie et 16,9° de température maximale à Châteauroux.
du mardi 24 au mercredi 25 septembre
L'escadre britannique bombarde Dakar : 100 défenseurs sont tués, ainsi que 84 civils ; blessés 182 militaires et 197 civils ; deux sous-marins français coulés ; un cuirassé anglais torpillé. Retraite anglaise.
mercredi 25 septembre
En Indochine, capitulation de Lang Son devant les Japonais.
Création d’une cour martiale à Gannat par le gouvernement de Vichy.
du mercredi 25 au jeudi 26 septembre
Trois raids de représailles de l'aviation vichyssoise, basée en Algérie, sur Gibraltar.
jeudi 26 septembre
Au Tonkin, 2 000 Japonais débarquent à Haiphong.
Hitler déclare à ses conseillers militaires qu'il veut essayer « d'atteler la France au wagon de l'Allemagne » et parle d'une rencontre possible avec Pétain.
Internement de Marx Dormoy, Auriol et Jules Moch.
vendredi 27 septembre
L'occupant promulgue un « statut des juifs » en « zone occupée ». Les Allemands ordonnent le recensement des Juifs.
Georges Scapini arrive à Berlin pour discuter avec de très hauts fonctionnaires allemands.
lundi 30 septembre
Le ministre vichyssois des Finances, Yves Bouthillier se rend à Paris proposer que l'Allemagne, au lieu de dépouiller l'industrie française, lui donne des contrats de guerre, et cela même en zone libre.
Après avoir d'abord refusé, la garnison française d'Oubangui-Chari se rallie sans combat à la France libre.
Le Morbihan ne compte plus que 7 200 réfugiés (contre 154 000 deux mois et demi plus tôt).
en septembre
Rétablissement des liaisons postales entre les deux zones : cartes familiales avec formules imprimées, mais pas les lettres.
Offensive gaulliste de Leclerc contre le Gabon depuis le Congo.
Publication de la liste Otto (liste d’ouvrages interdits) par le syndicat des éditeurs français sous la pression de l’occupant.
Sortie dans les salles de cinéma du film Remorques, avec Michèle Morgan et Jean Gabin.
mardi 1er octobre
Parution des premiers journaux clandestins : Pantagruel, de Raymond Deiss, et l’Université libre, de Jacques Solomon.
mercredi 2 octobre
Arrestation de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT.
jeudi 3 octobre
Loi de Vichy sur le « statut des juifs », adopté sans pression allemande. Ceux-ci sont exclus de tous les emplois de la fonction publique. Décret sur l’internement des juifs étrangers en zone non occupée (Gurs, Les Milles, etc.).
Le premier tract gaulliste apparaît sur les murs de Paris.
vendredi 4 octobre
La police française arrête 3 747 juifs étrangers à Paris. Internés à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande (Loiret), ils périront pour la plupart dans les camps de la mort nazis. Les juifs étrangers pourront être internés dans des camps spéciaux, par décision du préfet.
lundi 7 octobre
Vichy abroge le décret Crémieux de 1870 : les juifs d'Algérie perdent la nationalité française.
mardi 8 octobre
Le général Weygand part pour Dakar, afin d’y organiser une base d’opération pour combattre les FFL du général de Gaulle.
Le sous-marin Poncelet (Vichy) est coulé au Gabon.
Les Allemands autorisent la reparution du Petit Parisien.
mercredi 9 octobre
Au Gabon, le Savorgnan de Brazza (France libre) coule le Bougainville (Vichy).
Les FFL s’implantent au Cameroun.
jeudi 10 octobre
La Royal Navy bombarde les installations portuaires et les navires allemands à Cherbourg.
Bien qu’ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain, le député-maire socialiste de Nantes Auguste Pageot est arrêté en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie.
vendredi 11 octobre
Pétain définit les grandes lignes du projet politique de l’Etat français dans un grand discours radiodiffusé : la Révolution nationale. Il déclare que le nouveau régime français doit se « libérer de ces amitiés ou de ces inimitiés dites traditionnelles », c'est-à-dire s'éloigner de la Grande-Bretagne pour se rapprocher de l’Allemagne.
samedi 12 octobre
L’Alsace et la Lorraine sont placées sous le contrôle des commissaires du Reich.
Dans les départements, le conseil général élu est remplacé par des membres nommés ; plusieurs sont d’anciens conseillers généraux proches du nouveau régime.
Arrêté à Casablanca en août, l’ancien député Pierre Mendès-France est transféré à Clermont-Ferrand afin d’y être jugé pour « désertion ».
dimanche 13 octobre
Les conseils généraux sont remplacés par des commissions administratives départementales.
lundi 14 octobre
Vichy interdit les emplois des services publics aux femmes mariées.
Les autorités allemandes autorisent la reparution à Paris du quotidien le Cri du peuple. Jacques Doriot y prêche la collaboration.
mercredi 16 octobre
La Royal Navy bombarde Dunkerque.
Les premiers ballons de propagande sont lancés par les Allemands depuis Calais vers le sud de l’Angleterre.
Interrompu depuis février dernier, le trafic des voyageurs de la ligne de chemin de fer Pierrelatte-Nyons (Drôme) est rétabli par la SNCF.
jeudi 17 octobre
Il tombe 840 mm d'eau en 24 heures à La Llau (Pyrénées-Orientales), un record national. Le pluviomètre ayant débordé à plusieurs reprises, le chiffre de 1000 mm est avancé. Un barrage est rompu et la gare d'Amélie-les-Bains est emportée ainsi que les locomotives et les rails.
vendredi 18 octobre
En zone occupée, les Allemands prennent sous leur contrôle les affaires juives. En zone libre, publication au Journal officiel du statut des juifs.
Hospitalisé depuis l’attaque, en juin, de son manoir par un soldat allemand ivre, le poète Saint-Pol Roux est mort à Brest sans avoir pu se remettre de ce choc.
Après la catastrophe de la veille, Amélie-les-Bains se réveille sous des tonnes de boue. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées.
samedi 19 octobre
La Commission d'armistice demande que tous les jeunes gens nés en Alsace-Lorraine quittent l'armée d'armistice et les Chantiers de jeunesse.
Jacques Doriot lance Le Cri du Peuple.
dimanche 20 octobre
A l’occasion de la « Fête des tabernacles », les gauleiter Bürckel et Wagner organisent simultanément le « transfert » des juifs du Palatinat, de Sarre, de Bade et d’Alsace-Lorraine vers le camp de Gurs avec la complicité du régime de Vichy (déportation à Auschwitz fin 1942).
lundi 21 octobre
A la radio, Churchill demande aux Français de l’aider à lutter contre Hitler et le nazisme.
mardi 22 octobre
Entrevue Hitler-Laval à Montoire, près de Tours. Le Führer cherche à entraîner la France dans sa stratégie en Afrique.
Déportation dans des camps en zone libre de 6 500 juifs allemands des pays de Bade et de Sarre-Palatinat.
Décès de l’évêque corse de Fréjus Mgr Auguste Joseph Simeone, à l’âge de 77 ans.
mercredi 23 octobre
Hitler rencontre Franco à Hendaye : échec de la négociation sur leur alliance ; le dictateur espagnol se refuse à sortir de sa neutralité ; les troupes allemandes ne seront pas autorisées à traverser l’Espagne pour attaquer Gibraltar.
Le réalisateur René Clair est déchu de la nationalité française pour avoir préféré Hollywood à la France.
jeudi 24 octobre
Entrevue de Pétain avec Hitler dans son train blindé sous un tunnel proche de la gare de Montoire : Pétain décide de s'engager encore plus dans la collaboration avec l'Allemagne. Hitler subordonne la signature d’un traité de paix et la libération des prisonniers de guerre français à sa victoire sur l’Angleterre. Néanmoins, Pétain refuse fermement de lancer les sous-marins français contre la flotte britannique. Le maréchal demande une baisse des frais d'occupation, un assouplissement de la ligne de démarcation. Il déclare que de Gaulle est une « tâche sur l'honneur du corps des officiers français ». Les Allemands diffusent la photo de la poignée de main entre les deux hommes.
jeudi 24 ou vendredi 25 octobre
Un émissaire secret de Pétain (Louis Rougier) rencontre Churchill, le prévenant de la reconstitution par Weygand d’une armée en Afrique du Nord à l’insu des Allemands, et l’assurant que Vichy n’a aucune intention de fournir la moindre base à l’Allemagne en Méditerranée, pas plus que de s’attaquer aux colonies qui se sont rangées derrière le général de Gaulle, ni à la Grande-Bretagne elle-même.
vendredi 25 octobre
Passage du maréchal Pétain à Tours. Il confie à Laval les Affaires étrangères.
Le général Otto von Stülpnagel devient commandant militaire pour la France occupée. Il succède au général Streccius.
Vichy crée l’Ordre national des médecins.
samedi 26 octobre
Parution au Journal officiel de la loi du 7 octobre créant l’Ordre des médecins.
dimanche 27 octobre
L'ordonnance n°1 de Brazzaville, « au nom du peuple et de l'Empire français », organise l'exercice des pouvoirs publics dans les territoires libérés du contrôle de l'ennemi. Un Conseil de défense de l'Empire (consultatif) est créé. Les pouvoirs administratifs appartenant normalement aux ministres seront exercés par des directeurs de services nommés par le Chef des Français libres (article 6).
Après avoir résisté quelques temps, les pétainistes capitulent à Lambaréné, au Gabon, devant les FFL de Larminat.
lundi 28 octobre
Laval s’attribue les Affaires étrangères. Il remplace Baudouin qui devient secrétaire d’Etat à la présidence.
mardi 29 octobre
Laval retourne à Paris, traînant à sa remorque le général Huntziger, ministre de la Guerre, et Yves Bouthillier, ministre des Finances. Ils rencontrent Abetz.
mercredi 30 octobre
Premier discours radiophonique du maréchal Pétain en faveur de la Collaboration, tant sur le plan politique que sur celui de l’économie.
Au Conseil des ministres de Vichy, Laval fait interdire l’audition de la BBC dans les lieux publics. Par ailleurs, vingt-trois personnalités sont déchues de la nationalité française ; parmi elles figurent le cinéaste René Clair et le journaliste Pierre Lazareff.
Connu pour ses opinions antifascistes, le célèbre physicien Paul Langevin, professeur de physique au Collège de France, est arrêté par la Gestapo et emprisonné à la prison de la Santé (il sera libéré en décembre et assigné à résidence à Troyes).
Aux studios des Ursulines, à Paris, le distributeur Henri Beauvais, rend hommage à Jean Vigo en présentant la version reconstitué, sous son titre originel, de L’Atalante.
jeudi 31 octobre
Abetz reçoit Laval à l’ambassade allemande de Paris. Les entretiens portent sur les modalités de la collaboration.
vendredi 1er novembre
Un avion de la France libre obtient un premier succès aérien contre un appareil allemand. Le sergent Maurice Choron a abattu un Heinkel 115, hydravion de l’aviation allemande, lors d’une mission. 500 aviateurs font partie des 7 000 Forces françaises libres.
Publication des Nouveaux temps de Jean Luchaire, ami d’Abetz et partisan de la collaboration.
Révélation de la découverte, le 12 septembre, de la grotte de Lascaux.
samedi 2 novembre
Vichy révoque Jean Moulin, préfet de Chartres.
Parution au Journal officiel du décret d’organisation de l’industrie cinématographique, qui crée, parmi d’autres mesures, une carte d’identité professionnelle. Les juifs n’y ont pas droit.
dimanche 3 novembre
Fernand de Brinon reçoit rang d’ambassadeur de France pour représenter Vichy.
Evasion d’André Malraux à Sens. Il gagne Roquebrune, en zone libre.
L’homme d’Etat républicain espagnol Manuel Azaña Diaz est mort en exil en France, à Montauban, dans la légation mexicaine où il avait obtenu l’asile. Ancien président (1936-1939) et Premier ministre (1931-1933 et 1936), il était âgé de 60 ans.
mardi 5 novembre
Des personnalités et plus de 3 000 républicains espagnols ont assisté à Montauban aux obsèques de Manuel Azaña.
jeudi 7 novembre
Les FFL du général Leclerc débarque à Mondah, près de Libreville (Gabon).
samedi 9 novembre
Rencontre Laval-Göring. Au cours d'un entretien de deux heures, Laval propose la collaboration en échange de résultats qui « frappent l'œil ».
Dissolution des syndicats ouvriers (CGT) et patronaux (CGPF), ainsi que du Comité des forges et houillères, par le gouvernement de Vichy.
Les Allemands commencent à expulser les Français d’Alsace-Lorraine.
La police militaire ordonne la fermeture des éditions Gallimard. L’éditeur, Gaston Gallimard, est contraint de négocier : il refuse de céder 51 % des actions de sa Librairie à un éditeur allemand, mais doit confirmer la direction de la NRF à Drieu La Rochelle.
dimanche 10 novembre
Les Gaullistes prennent d'assaut Libreville, au Gabon : suicide du gouverneur, le général Masson.
lundi 11 novembre
La première manifestation patriotique anti-allemande en France occupée a lieu pour protester contre l’arrestation du physicien Paul Langevin le 30 octobre dernier. Des étudiants se sont rassemblés au pied de l’Arc de Triomphe. On dénombre trois blessés et une centaine d’arrestations (Langevin sera libéré rapidement sur intervention de Vichy).
Jean Moulin reçoit notification de sa révocation en tant que préfet de Chartres.
mardi 12 novembre
Ordonnance de la France libre créant des hauts-commissariats pour l'Afrique libre. Félix Eboué est nommé gouverneur général de l’Afrique-Equatoriale française par de Gaulle. Pierre-Olivier Lapie lui succède comme gouverneur du Tchad.
du mardi 12 au jeudi 14 novembre
Prise de Port-Gentil (Gabon) par les gaullistes : la majorité des fonctionnaires refusent le ralliement et sont internés.
jeudi 14 novembre
Signature à Wiesbaden de l’accord de compensation germano-français par le gouverneur de la Banque de France.
vendredi 15 novembre
Le jeune Maurice Halna du Fretay décolle de l’allée du manoir familial de Jugon-les-Lacs, près de Dinan, avec un monoplan Zlin XII et rejoint l’Angleterre. Il atterrit à Dorchester. Depuis le début de l’occupation, il avait caché les éléments de l’avion dans une ferme et l’avait reconstruit en secret.
samedi 16 novembre
Loi municipale revenant à la législation antérieure à celle de 1884 : les maires doivent être désignés par le gouvernement pour toutes les communes de plus de 2 000 habitants. Quant aux conseillers municipaux, ils doivent être choisis par le préfet sur une liste présentée par le nouveau maire ; leur nombre diminuée. Enfin, dans les communes rurales (moins de 2 000 habitants), le Conseil municipal peut être dissous à tout moment par le préfet.
Création par Charles de Gaulle, à Brazzaville, de l'ordre de la Libération et de l’ordre des Compagnons de la Résistance.
lundi 18 novembre
Au cours d’un voyage triomphal du maréchal Pétain à Lyon, le cardinal Pierre Gerlier, primat des Gaules, proclame : « Pétain, c’est la France, et la France c’est Pétain ».
En dépit des objections d'Abetz et malgré l'ère des « bonnes relations » qui a été ouverte à Montoire, le Gauleiter Bürckel expulse 100 000 Lorrains qui veulent rester citoyens français.
mercredi 20 novembre
Création à Lyon du groupe de résistance France-Liberté.
jeudi 21 novembre
Paul Harter, député-maire de Forbach, est expulsé de sa ville pour ne pas avoir offert à l’Occupant les gages requis.
vendredi 22 novembre
En deux semaines, 45 000 Alsaciens et 24 000 Lorrains ont été expulsés par les Allemands en zone libre.
samedi 23 novembre
L’amiral Leahy est nommé ambassadeur des Etats-Unis à Vichy.
dimanche 24 novembre
Une loi rend obligatoire la vaccination systématique contre le tétanos.
lundi 25 novembre
Des militants démocrates-chrétiens lancent le journal clandestin Liberté à Marseille.
mercredi 27 novembre
Un des pionniers de l’aviation, Henri Guillaumet (38 ans) a trouvé la mort au-dessus de la Méditerranée. Il était le premier pilote d’un Farman parti de Marseille pour rejoindre Tunis (première escale avant Beyrouth), dont la mission était de conduire le haut fonctionnaire Jean Chiappe (ancien préfet de police dont la révocation avait conduit aux émeutes du 6 février 1934), nommé haut-commissaire en Syrie et au Liban. L’appareil s’est retrouvé au milieu d’un affrontement aéronaval à Tarente entre Britanniques et Italiens et a été abattu. Parmi les autres membres de l’équipage qui ont tous été tués, se trouvaient le capitaine Nicolas, attaché au cabinet de Chiappe, ainsi que les pilotes, mécaniciens et radio le pilote Marcel Reine, les mécaniciens Fernand Franques et Lucien Montaubin, et Le Duff.
vendredi 29 novembre
Conférence franco-allemande de Paris sur l’organisation de la collaboration. Pour prouver ses bonnes dispositions, Laval remet aux Allemands l’or de la Banque nationale de Belgique confié à la France.
samedi 30 novembre
L’annexion de l’Alsace-Lorraine au Reich est officiellement déclarée.
en novembre
Le commandant Leclerc (FFL) conquiert le Gabon.
dimanche 1er décembre
Acte constitutionnel n°6 autorisant le chef de l’Etat à prononcer la déchéance des parlementaires.
Apparition du journal Libération-Nord, en zone occupée. Organe des résistants socialistes et syndicalistes, il est rédigé par Christian Pineau.
lundi 2 décembre
Loi de Vichy relative à l’organisation corporative de l’agriculture : création de la Corporation paysanne.
Les ministres Baudouin, Bouthillier et Peyrouton pressent Pétain de se séparer de Laval.
mardi 3 décembre
Visite de Pétain à Marseille.
Divorcé de Simone Hié, Albert Camus épouse à Lyon Francine Faure, originaire d’Oran, en Algérie.
jeudi 5 décembre
Remise au maréchal Pétain d’un placet demandant le rétablissement des frontières de la Bretagne historique, l’enseignement de l’histoire et de la langue bretonnes.
Découvreur des vaccins contre la diphtérie et le tétanos, Gaston Ramon est nommé directeur de l'Institut Pasteur (il démissionnera rapidement).
samedi 7 décembre
Le général Dentz est nommé haut-commissaire de Vichy en Syrie et au Liban.
mardi 10 décembre
Hitler signe sa directive n°19 qui précise le plan Attila, une éventuelle invasion de la zone libre en France.
A Lannion (Côtes-d’Armor), démantèlement du réseau de renseignements et d’action de R. Barré (qui sera fusillé).
vendredi 13 décembre
Le maréchal Pétain fait arrêter Pierre Laval, ministre des Affaires étrangères de Vichy. Pierre-Etienne Flandin devient vice-président du Conseil. Cette décision a été inspirée par l'ambassadeur américain Robert Murphy.
En zone occupée française, les Allemands réalisent des rafles d’ouvriers « volontaires » pour travailler dans le Reich.
Le tracé de la limite entre la zone occupée et la zone interdite est modifié : toute la ville d’Amiens est désormais en zone occupée.
samedi 14 décembre
Arrestation de Marcel Déat à Paris.
dimanche 15 décembre
A la suite d’un ordre d’Hitler, les cendres de Napoléon II - l'Aiglon - (se trouvant à Vienne, en Autriche) ont été rapatriées à Paris, aux Invalides, près du tombeau de son père. Seuls quelques officiels français et allemands ont assistés à la cérémonie.
A Paris, premier numéro de Résistance, journal du groupe du musée de l’Homme.
mardi 17 décembre
L’ambassadeur d’Allemagne en France, Otto Abetz, se rend à Vichy : il obtient de Pétain la libération de Pierre Laval, qu’il emmène à Paris protégé par la Wehrmacht.
mercredi 18 décembre
Fernand de Brinon devient délégué général du gouvernement de Vichy auprès des Allemands à Paris.
vendredi 20 décembre
Charte des Sports.
Le réalisateur Jean Renoir embarque à Bordeaux sur le Siboney pour les Etats-Unis avec sa compagne, Dido Freire. Il partage la même cabine qu’Antoine de Saint-Exupéry.
Première à Lyon du film La Fille du Puisatier, comédie dramatique de Marcel Pagnol, avec Raimu, Josette Day, Fernandel et Fernand Charpin.
samedi 21 décembre
Le sous-marin Narval, des Forces navales françaises libres, coule au large du port tunisien de Sfax après avoir heurté une mine.
lundi 23 décembre
Premier fusillé de Paris depuis la défaite : un ingénieur de 28 ans, Jacques Bonsergent. Il avait été condamné à mort pour avoir participé le 10 novembre à une bousculade où l’un de ses amis avait levé la main sur un sergent allemand.
mardi 24 décembre
Hitler prononce un discours à ses pilotes de chasse à Abbeville, dans le nord de la France. Il leur dit que les succès des U-Boote et la neutralisation de l’URSS rendent la victoire certaine.
Winston Churchill a décidé de reconnaître le Conseil de défense de l’Empire colonial français.
nuit du mardi 24 au mercredi 25 décembre
Désigné comme chef du 2e Bureau de la France libre, le capitaine de marine Honoré d’Estienne d’Orves débarque à Plogoff, en Bretagne, avec son radio, Marty, avec la mission de mettre en place un réseau de renseignements. Il émettra le premier message de radio vers Londres depuis la villa Ty Brao, dans les faubourgs de Nantes.
mercredi 25 décembre
Dans un entretien avec le nouvel homme fort de la France non occupée, l’amiral Darlan, Hitler, que l’arrestation de Laval a rendu furieux, a déclaré que la France ne doit s’attendre ni à être traitée avec des égards, ni à un rapport d’égalité avec l’Allemagne.
Le premier groupe d’aviation de la France libre, le Groupe réservé de bombardement n°1, composé de deux escadrilles de Blenheim et qui est placé sous le commandement du capitaine Jean d’Astier de Vialatte, est formé au Tchad, à Fort-Lamy. Il doit opérer d’Ounianga, une base en plein Sahara.
jeudi 26 décembre
Le gouvernement de Vichy a remis à la Gestapo l’industriel allemand antinazi Fritz Thyssen.
vendredi 27 décembre
La grotte de Lascaux, découverte trois mois plus tôt, est déjà inscrite sur la liste des Monuments historiques.
dimanche 29 décembre
« Message à la jeunesse de France » du maréchal Pétain.
en décembre
Le journaliste Pierre Brossolette entre en contact avec les résistants du Musée de l'Homme.
Les liaisons ferroviaires entre la France et l’Espagne, suspendues pendant la guerre civile, sont rétablies.
Les familles recevront désormais 3 000 francs à la naissance de leur premier enfant.
jeudi 4 janvier
La Pologne, vaincue par l’Allemagne et l'URSS, veut continuer le combat aux côtés des Alliés occidentaux. Le général Wladyslaw Sikorski, commandant en chef de l’armée polonaise en France, et le président du Conseil français Edouard Daladier ont signé un nouvel accord prévoyant la reconstitution en France d’une véritable armée polonaise (unités des trois armes, terre, air et mer), placée sous les ordres du général Gamelin.
nuit du vendredi 5 au samedi 6 janvier
Le Chella, un navire français transportant des troupes, a fait naufrage à Gibraltar en heurtant un aviso britannique, le Kingston Cornelian. Le médecin de bord, le docteur Destouches, alias Louis-Ferdinand Céline, a du travailler plusieurs heures durant pour soigner tous les blessés.
dimanche 7 janvier
Les Petits Chanteurs à la croix de bois rentrent d’une tournée en Espagne et au Portugal.
lundi 8 janvier
Le Royaume-Uni, la France et la Turquie ont signé un accord commercial.
Une armée d’Orient est mise sur pied à Damas. Sous les ordres du général Weygand, elle doit protéger le Moyen-Orient.
mardi 9 janvier
A Alger, le journal Soir républicain, donc le rédacteur en chef est Albert Camus, est interdit par les autorités. Le journaliste décide alors de quitter l’Algérie pour rentrer en France (où Pascal Pia l’engagera à Paris-Soir).
Un décret rattache à l’université de Paris le Palais de la découverte, créé en 1937 dans l’aile ouest du Grand Palais (8e arrondissement). Jusque-là, il dépendait de la Caisse nationale des sciences.
mercredi 10 janvier
Deux officiers allemands, à bord d’un avion-courrier de la Luftwaffe, qui portaient les plans de l’offensive de l’Allemagne vers l’Ouest (prévue pour le 17 janvier), atterrissent par erreur à Mechelen-sur-Meuse, ville belge du Limbourg. Les Alliés apprennent ainsi que Hitler a l’intention de violer la neutralité belge. L’attaque allemande est reportée au printemps.
Le réalisateur Max Ophuls achève aux studios de Billancourt De Mayerling à Sarajevo, un film sur la vie de François-Ferdinand de Habsbourg dont le tournage avait été interrompu par la déclaration de guerre. Engagé sur le front, Ophuls a finalement été autorisé à quitter son secteur pour terminer le film.
jeudi 11 janvier
Le général belge Van Overstraeten reçoit l’attaché militaire français à Bruxelles, le lieutenant-colonel Hautecoeur, le met au courant des plans d’invasion allemande et lui demande sur quels renforts la Belgique pourra compter dans les 48 heures qui suivront son appel aux Alliés ou dans les 4 jours.
L’historien et critique universitaire Paul Hazard est élu à l’Académie française (au fauteuil de Georges Goyau) au troisième tour de scrutin, par seize voix (il ne sera jamais reçu).
Sortie du film L’Entraîneuse, drame d’Albert Valentin, avec Michèle Morgan, Gilbert Gil, Andrex, Félicien Tramel et Georges Lannes.
vendredi 12 janvier
Le général Gamelin décide de mettre en état d’alerte le groupe d’armées n°1 (GA 1), quoique les renseignements du chef des services spéciaux, le colonel Rivet, indiquent que rien ne bouge du côté allemand. A Londres, à Paris et à Bruxelles, les consultations vont bon train.
samedi 13 janvier
Signature à Paris d’un accord commercial franco-espagnol.
La Belgique mobilise et les Pays-Bas suppriment toute permission militaire. Les deux pays sont mis en état d’alerte en cas d’invasion de l’Allemagne. De son côté, Hitler remet au 20 janvier son offensive à l’ouest, en raison des conditions météorologiques défavorables.
dimanche 14 janvier
A 15 h 30, le général Gamelin avertit Paris que le roi des Belges Léopold III fait connaître son intention de faire appel aux Alliés. A 16 h 15, le général Georges lance l’ordre d’alerte général n°3, les troupes françaises font mouvement vers les frontières belges qui sont ouvertes sur l’ordre du chef d’état-major de l’armée belge, le général Van den Bergen.
lundi 15 janvier
Le gouvernement belge décide finalement de ne pas faire appel aux Alliés.
Introduction des cartes d’alimentation.
300 000 personnes pourront se réfugier dans le métro parisien en cas de bombardement ennemi.
mardi 16 janvier
L’état-major décide de mettre sur pied deux nouvelles divisions blindées.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Paul Henri Spaak, vient de signifier aux Alliés que les frontières de son pays leur resteront fermées.
Hitler reporte au printemps l’offensive à l’ouest à cause du mauvais temps qui s’aggrave. Il ordonne de préparer une attaque de la Scandinavie.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 janvier
Le destroyer britannique HMS Keppel a percuté accidentellement le destroyer français Jaguar. Un marin français a été tué. Le Jaguar doit rentrer à Brest pour effectuer d’importantes réparations.
mercredi 17 janvier
Grâce au progrès des services secrets français, britanniques (de Bletchley Park) et polonais (sous-lieutenant Langer et le mathématicien Marian Rejewski), les messages codés de l’armée allemande (système Enigma) seront bientôt percés à jour. Au château de Vignolles, au QG du 2e Bureau, la clé allemande du 28 octobre 1939 a été brisée et les messages ont pu être décodés. Les scientifiques tentent à présent de réduire les délais de décryptage.
Il fait - 13 ° C à Paris.
jeudi 18 janvier
Elu en décembre 1938, l’écrivain Jérôme Tharaud est reçu à l’Académie française par Georges Duhamel.
vendredi 19 janvier
La Chambre vote la déchéance des élus communistes.
Daladier demande au général Gamelin d’étudier une éventuelle intervention militaire contre les puits de pétrole soviétiques du Caucase.
Sortie en France du film américain Monsieur Smith au Sénat, comédie dramatique de Frank Capra, d’après le roman de Lewis R. Foster, avec James Stewart, Jean Arthur, Claude Rains, Edward Arnold, Guy Kibbee, Thomas Mitchell, Eugene Pallette et Beuylah Bondi.
samedi 20 janvier
Winston Churchill demande aux nations neutres d’Europe de rejoindre les Alliés.
dimanche 21 janvier
Le colonel Charles de Gaulle envoie à 80 personnalités (les généraux Georges et Billotte, Paul Reynaud, Léon Blum, etc.) un mémoire intitulé L’Avènement de la force mécanique. Il espère ainsi une réaction bénéfique et la mise en place rapide de nouvelles unités blindées qui agiront de manière autonome et en liaison avec l’aviation et l’infanterie.
mardi 23 janvier
Les Britanniques et les Français annoncent qu’ils attaqueront les navires allemands rencontrés dans la zone de neutralité américaine.
mercredi 24 janvier
Libération d’un dirigeant de la Cagoule. Gabriel Jeantet avait été arrêté en 1937.
dimanche 28 janvier
Devant le général Georges, le maréchal Pétain critique sévèrement l’organisation du commandement aux armées : « ... Personne n’est à sa place, les responsabilités sont enchevêtrées, c’est l’anarchie ».
Au Parc des Princes de Paris, l’équipe de France de football a battu le Portugal par trois buts (Koranyi 2, Heisserer) à deux (Peyroteo deux fois), devant 18 083 spectateurs. En pleine « drôle de guerre », les joueurs mobilisés ont été libérés par les autorités militaires. Naturalisés français, les ex-internationaux autrichiens Hiden et Hiltl ont par ailleurs pu représenter la France (la FIFA n'interdisant pas encore à un joueur de porter le maillot de deux pays et imposant seulement un délai de résidence de trois ans).
mardi 30 janvier
Le communiste André Marty est déchu de la nationalité française.
Décès de l’archevêque d’Albi Mgr Pierre Cézerac. Agé de 83 ans, il était à la tête de cet archidiocèse depuis 1918.
Décès également de l’évêque de Luçon Mgr Gustave Lazare Garnier. Agé de 82 ans, il était à la tête de ce diocèse depuis 1916.
Projection au cinéma Marignan de Savorgnan de Brazza, le dernier film de Léon Poirier, sous les auspices du président de la République et du ministre des Colonies Georges Mandel. Ce film exalte la grandeur de l’Empire français.
mercredi 31 janvier
Le général britannique Ironside fait part au général français Gamelin de l’opposition de son gouvernement à une intervention en Finlande.
jeudi 1er février
Le Touring Club organise une collecte de skis pour aider la Finlande en guerre contre l’Union soviétique.
Sortie du film Battement de cœur, comédie d’Henri Decoin, avec Danielle Darrieux, Claude Dauphin, Jean Tissier, André Luguet et Julien Carette.
vendredi 2 février
Arrivée en France d’un corps expéditionnaire du Royal Indian Army Service.
lundi 5 février
Réunion à Paris du Conseil suprême interallié à Paris. Le Premier ministre britannique Neville Chamberlain est accompagné de Lord Halifax, secrétaire au Foreign Office, Oliver Stanley, nouveau ministre de la Guerre, et Winston Churchill, premier Lord de l’Amirauté. Le Conseil décide l’envoi en Finlande d’un corps expéditionnaire franco-anglais, sans savoir si la Suède et la Norvège accepteraient le passage des troupes alliées, ou du moins leur absence de résistance. Après avoir abandonné l’idée de débarquer à Petsamo, le Conseil a également adopté le principe d’une opération sur Narvik. Placée sous commandement britannique, celle-ci permettrait de contrôler, voire de s’emparer des mines de fer suédoises qui approvisionnent l’Allemagne.
L’Egyptologue français Pierre Montet a découvert dans la nécropole royale de Tanis le caveau du pharaon Aménémopé, de la XXIe dynastie (ce tombeau s'avéra vide mais le corps du roi sera trouvé deux mois plus tard intact dans une autre tombe).
mardi 6 février
Joseph Martin (48 ans) est nommé évêque du Puy-en-Velay.
mercredi 7 février
Condamné à mort pour trahison par un tribunal militaire en octobre dernier, le leader autonomiste alsacien Charles Roos est exécuté à Champigneulles, près de Nancy. Il avait 61 ans.
jeudi 8 février
Une descente de police à l’agence de presse soviétique, à Paris, établit que cette dernière sert de façade à la propagande pro-allemande.
Au Caire, le général britannique Wavell rencontre le général français Weygand, chef de l’armée d’Orient, afin d’étudier l’ouverture d’un front dans les Balkans.
vendredi 9 février
Partie observer Forbach, aux mains des Allemands depuis quelques mois, une section du 24e bataillon de chasseurs français, commandée par le lieutenant Agnely, pourchassée par des SS, est revenue dans les lignes françaises en combattant à un contre dix. 17 chasseurs ont été tués et, parmi eux, leur chef. Bravant le danger, le lieutenant Joseph Darnand est retourné chercher le cadavre de son camarade.
Le président américain Roosevelt envoie le sous-secrétaire d’Etat Sumner Welles en mission de paix à Rome, Paris, Berlin, et Londres.
Décès de l’évêque d’Angers Mgr Joseph Rumeau. Agé de 74 ans, il était à la tête de diocèse depuis 41 années (1898) ! Il est aussitôt remplacé par son coadjuteur Jean Costes, 70 ans.
samedi 10 février
Les films Hôtel du Nord, la Maison du Maltais et le Dernier Tournant, qui avaient, en raison de la guerre, fait l’objet d’une interdiction temporaire, sont à nouveau autorisés par la censure.
lundi 12 février
Bataille de la ferraille : création de centres d’achats pour répondre aux besoins de la guerre.
du mardi 13 au mercredi 14 février
Accident à la mine de fer du bassin de Briey, en Lorraine.
mercredi 14 février
Sorties cinématographiques : La Charrette fantôme (drame réalisé par Julien Duvivier d'après le roman de Selma Lagerlöf Le Charretier de la mort, avec Louis Jouvet, Micheline Francey et Marie Bell), L’Esclave aux mains d’or (mélodrame américain de Rouben Mamoulian, d’après la pièce de Clifford Odets, avec Barbara Stanwyck, Adolphe Menjou et William Holden).
nuit du mercredi 14 au jeudi 15 février
Décès à Paris de l’écrivain Joseph Henri Rosny. Président de l’académie Goncourt, il était âgé de 84 ans.
vendredi 16 février
Dans l’après-midi, Maurice Chevalier s’est présenté au centre de récupération de la ferraille, rue de Tocqueville, à Paris. Il offre une vieille auto. Dans une aciérie, elle sera refondue et transformée en munitions.
Le professeur Montet poursuit ses découvertes dans la nécropole royale de Tanis : il a trouvé le caveau intact du pharaon Psousennès Ier, de la XXIe dynastie (mort en - 991). Découverte en 1939 et ouverte en 1940, la tombe livre un grand trésor funéraire (artefacts en or et en argent, bijoux, etc.).
samedi 17 février
Treize centimètres de neige recouvrent Paris.
dimanche 18 février
Débats à la Chambre sur la censure, une décision gouvernementale irritant la gauche et la droite. Les députés demandent un assouplissement de ses règles.
Le gouvernement français autorise la reconstitution de la force aérienne polonaise sur le territoire français.
mardi 20 février
A Lyon, le cinéma Normandy, l’ancienne salle de l’Odéon totalement transformée, rouvre ses portes avec une nouvelle décoration (passerelle, ciel étoilé et rambarde) évoquant un paquebot en pleine mer.
mercredi 21 février
Depuis l’Alsace, Charles de Gaulle écrit au ministre Paul Reynaud : « On peut donc dire que la guerre est perdue. Mais il est encore temps d’en gagner une autre ».
dimanche 25 février
La SNCF interrompt le trafic des voyageurs sur la ligne de chemin de fer Pierrelatte-Nyons, dans la Drôme.
lundi 26 février
Le général Gamelin a remis au président du Conseil Edouard Daladier son plan de guerre pour le printemps 1940, établi en accord avec le général Vuillemin et l’amiral Darlan. Gamelin y étudie les possibilités militaires des belligérants et propose des actions de guerre. Le rapport prévoit un éventuel bombardement des champs pétrolifères soviétiques du Caucase, à Bakou et à Batoum. L’aviation alliée mènerait ce raid à partir du Liban et de la Syrie.
Les batteries antiaériennes de Paris ont ouvert le feu sur des avions de reconnaissance de la Luftwaffe.
jeudi 29 février
Le ministre des Finances, Paul Reynaud, a décidé de dévaluer le franc par crainte de ne pouvoir financer l’effort de guerre et enrayer l’accroissement de la dette publique : la parité passe de 24,57 à 21,006 mg d’or fin. Cette opération devrait permettre de réaliser une plus-value de 17,4 milliards de francs. Reynaud vient également d’ordonner par décret l’extension du rationnement. Après les jours sans viande, il y aura désormais des jours sans boissons alcoolisées. Ce décret s’applique aussi à l’essence et aux produits pétroliers. En outre, les prix seront bloqués.
Le sénateur communiste Marcel Cachin est à son tour déchu de la nationalité française.
vendredi 1er mars
Limitation de la consommation de l’alcool et des produits pétroliers et réglementation de la main-d’œuvre féminine.
Première émission officielle de télévision en France. Elle a eu lieu dans le théâtre parisien de Marigny.
Inauguration au palais parisien de Chaillot du Salon des indépendants.
samedi 2 mars
Le 2e Bureau reçoit des informations sur les préparatifs allemands contre la Norvège et le Danemark.
dimanche 3 mars
Une nouvelle journée organisée par l’ « Œuvre du vin chaud au soldat » a connu le même succès que les précédents. Les dames du Club franco-américain des « gourmettes » ont servi le vin chaud au soldat. Cette distribution gratuite était financée par la vente d’un timbre, ce qui permet à tout Français de s’associer à cette œuvre charitable.
mercredi 6 mars
Lancement à Saint-Nazaire du cuirassé Jean-Bart, le second de classe Richelieu. La construction de ce bâtiment, débutée en 1936, avait été accélérée à la demande des Britanniques (la guerre retardera sa mise en service à 1949).
jeudi 7 mars
Sumner Welles, le sous-secrétaire d’Etat américain et envoyé spécial en Europe du président Roosevelt, est reçu à Paris par Edouard Daladier.
Des avions de la RAF décollent de bases françaises pour lâcher des tracts en Pologne occidentale.
samedi 9 mars
Sortie du film Le Chemin de l’honneur, drame de Jean-Paul Paulin, avec Henri Garat, Renée Saint-Cyr, André Lefaur et Roland Toutain.
lundi 11 mars
Fin de l’embargo américain sur les armes, afin de permettre à la France et à la Grande-Bretagne d’acheter des avions de chasse P-40.
La France et la Grande-Bretagne demandent à la Norvège et à la Suède l’autorisation de traverser leurs territoires pour venir en aide à la Finlande.
Le croiseur Algérie et le cuirassé Bretagne partent de Toulon pour le Canada avec à leur bord 2 379 lingots d’or provenant de la Banque de France.
mardi 12 mars
Les Alliés décident d'envoyer 13 000 hommes dans le port norvégien de Narvik pour venir en aide à la Finlande - qui capitule le jour même face aux troupes soviétiques.
jeudi 14 mars
Suite à la capitulation finlandaise, le sénateur Pierre Laval intervient devant des sénateurs réunis en comité secret et accuse Edouard Daladier de « ne pas faire la guerre comme il faut ». Il déclare : « Dans quelques jours ou dans quelques semaines, la paix nous sera offerte et nous ne pourrons pas l’accepter parce que ce ne pourrait être qu’une paix blanche, déshonorante ». Léon Blum renchérit dans le Populaire : « Les peuples de France et de Grande-Bretagne avaient compris que la cause de la Finlande était la leur ».
Un Livre blanc sur les relations germano-polonaises (1933-1939), publié à Paris par le gouvernement polonais en exil, révèle que, dès 1935, l’Allemagne songeait à envahir l’URSS avec le soutien de la Pologne, qui déclina l’offre.
Un ouragan se déchaîne sur la France : les vents ont atteint 137 km/h au Bourget, 140 km/h au Havre, 148 km/h à Rennes, 162 km/h à Limoges, 180 km/h à Beauvais et Nancy et 216 km/h à Reims !
vendredi 15 mars
Les frères Vocoret ont été guillotinés à l’intérieur de la prison parisienne de la Santé. Ils avaient été condamnés à mort pour avoir abattu trois policiers à Issy-les-Moulineaux.
samedi 16 mars
L’ambassadeur de France en Espagne, le maréchal Pétain, fait projeter à Madrid le film les Perles de la Couronne, de Guitry, pour le corps diplomatique.
lundi 18 mars
Un nouvel organisme est créé pour assurer la liaison entre les autorités coloniales britanniques et françaises.
mercredi 20 mars
Chute du gouvernement Daladier.
Début devant le tribunal militaire de Paris du procès à huis clos de 44 députés communistes. Ils sont accusés d’avoir voulu reconstituer leur parti (dissous le 26 septembre) sous l’appellation de GOP (Groupe ouvrier et paysan), d’avoir distribué une lettre adressée à Edouard Herriot, président de la Chambre des députés, préconisant une paix sous les auspices de l’URSS, et enfin d’avoir fait de la propagande pour les mots d’ordre de la IIIe Internationale.
En poste depuis 1937, Jacob Surits quitte ses fonctions d’ambassadeur d’URSS en France. Il est remplacé par Alexandre Bogomolov.
jeudi 21 mars
De retour d’un voyage d’inspection, le député de Paris Pierre Taittinger publie un rapport dans lequel il affirme que Sedan est mal protégé. Dans ce secteur tenu par la 2e armée, il a découvert avec étonnement que les défenses étaient le plus souvent « rudimentaires, voire embryonnaires ». Dans certains ouvrages, seul le coffrage est terminé, le béton n’est même pas coulé. Autre sujet d’inquiétude, la DCA qui semble quasi inexistante. Les troupes paraissent inexpérimentées. Quant à l’aviation de la 2e armée, elle se réduit à un appareil d’observation et à quelques chasseurs…
Des délégations turques et britanniques ont une réunion secrète à Alep (Syrie sous protectorat français).
du jeudi 21 au vendredi 22 mars
Paul Reynaud est nommé président du Conseil et ministre des Affaires étrangères par le président Lebrun. Son gouvernement reçoit la confiance de 268 parlementaires, contre 156 non et 111 abstentions. Edouard Daladier est nommé à la Défense nationale, César Campinchi à la Marine, Raoul Dautry (ancien directeur de la SNCF) à l’Armement, Georges Mandel aux Colonies, Anatole de Monzie aux Travaux publics. Robert Schuman, Paul Baudoin, Auguste Champetier de Ribes sont secrétaires d’Etat. Paul Reynaud a décidé de constituer un Comité de guerre et un Conseil économique, qui seront respectivement réunis trois fois et une fois chaque semaine.
samedi 23 mars
Le cinéaste Maurice Tourneur reprend aux studios de Billancourt le tournage de Volpone, avec les comédiens Harry Baur, Louis Jouvet et Charles Dullin.
dimanche 24 mars
Décès à Paris de l’inventeur Edouard Branly. Le père de la TSF était âgé de 96 ans.
Dimanche de Pâques.
mardi 26 mars
Paul Reynaud lance un appel aux Français pour soutenir une guerre totale contre l’Allemagne.
mercredi 27 mars
Le gouvernement français demande à l’Union soviétique de rappeler son ambassadeur à Paris.
jeudi 28 mars
Le nouveau président du Conseil Paul Reynaud signe avec l'Angleterre un traité interdisant de conclure une paix séparée avec l’Allemagne.
samedi 30 mars
Au Comité de guerre, à Paris, le ministre de la Défense nationale Daladier fait ajourner l’opération « Royal-Marine » qui prévoyait le largage de mines fluviales en Allemagne.
Par une note adressée au ministre de la Guerre, l’amiral Darlan demande le débarquement d’un corps expéditionnaire à Narvik (Norvège). En même temps il sera procédé au mouillage de mines afin de prévenir toute riposte allemande.
lundi 1er avril
Entrée en vigueur du nouveau Code de la famille.
La revue Esprit publie un texte du théologien suisse Karl Barth qui appelle les protestants à participer à la lutte armée contre le nazisme.
mercredi 3 avril
Réunion du comité exécutif de l’IRSADN : Frédéric Joliot-Curie estime que « les bombes à uranium sont difficilement réalisables ».
Sortie en France du film américain Ninotchka, comédie romantique et satire politique d’Ernst Lubitsch, avec Greta Garbo, Merlvyn Douglas, Ina Claire et Béla Lugosi.
mercredi 3 ou jeudi 4 avril
Clôture dans la soirée du procès à huis clos des 44 parlementaires communistes. Ils sont condamnés à des peines allant de 2 à 5 ans de prison, à une lourde amende et, pour certains, à 5 ans de privation des droits civils et civiques. 9 d’entre eux, parmi lesquels Maurice Thorez, sont en fuite. Les communistes arrêtés seront internés dans un camp désigné par l’autorité militaire.
jeudi 4 avril
Une explosion accidentelle a tué onze personnes dans la poudrerie de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône). Le drame s’est produit dans l'atelier 113 de fabrication de trinitrophtaline.
vendredi 5 avril
Winston Churchill rencontre Daladier à Paris et tente en vain de le convaincre de larguer des mines fluviales au-dessus de l’Allemagne.
Les Alliés préviennent les Norvégiens qu’ils se réservent le droit de saisir leurs fournitures destinées à l’Allemagne.
samedi 6 avril
Un décret-loi prévoit l’assignation à résidence de tous les nomades en temps de guerre.
Présentation à Madrid, au cours d’un gala présidé par le maréchal Pétain, d’un film de Marcel L’Herbier, Entente cordiale.
nuit du lundi 8 au mardi 9 avril
L'Allemagne devance en Norvège les Alliés, qui ont retardé leur débarquement (prévu le 5 avril) ; voulant défendre « la route du fer » (minerai suédois transitant vers l'Allemagne par Narvik), puis éventuellement la Suède et les côtes baltiques, les Allemands lancent l’opération « Weser », à 2 h 15 en Norvège et à 5 h 20 au Danemark : invasion du Danemark et de la Norvège (occupation d'Oslo, Bergen, Egersund, Kristiansand, Stavanger, Trondheim et Narvik). Toute la marine du Reich participe à l’opération.
mardi 9 avril
A la nouvelle de l’attaque allemande en Norvège et au Danemark, les Alliés tentent une nouvelle fois d’obtenir l’autorisation de pénétrer en Belgique, mais en vain.
Décès du cardinal et archevêque de Paris Mgr Jean Verdier, à l’âge de 76 ans.
mercredi 10 avril
A Washington, la commission franco-britannique d’achats que préside Jean Monnet signe un contrat portant sur l’achat de 2 440 chasseurs, 2 160 bombardiers et 13 000 moteurs, afin d’équiper rapidement l’aviation alliée.
Capitulation danoise.
Paul Reynaud déclare au Sénat que « la route permanente du fer suédois vers l’Allemagne est coupée ».
Le cycliste Emile Idée devient champion de France sur route.
Sortie du film Les Musiciens du ciel, drame de Georges Lacombe, d’après le roman de René Lefèvre, avec Michèle Morgan, Michel Simon, René Lefèvre, René Alexandre et Auguste Boverio.
vendredi 12 avril
Les premières troupes embarquent à Brest à destination de la Norvège.
dimanche 14 avril
Pour tenter de couper la route du fer suédois en direction de l'Allemagne, les troupes franco-britanniques débarquent près de Narvik : prise de Harstad, dans les îles Lofoten.
nuit du mardi 16 avril
Des troupes franco-britanniques débarquent à Namsos, dans le centre de la Norvège, pour tenter une opération sur Trondheim (plus au sud). Elles établissent le contact à Steinkjer avec le colonel Getz, nouveau commandant des forces norvégiennes.
mardi 16 avril
Sur le site de Tanis, dans le delta du Nil l’égyptologue français Pierre Montet a ouvert dans le tombeau du pharaon Psousennès Ier le sarcophage intact de son fils Aménémopé qui livre un riche trésor, dont un masque funéraire en or et de nombreux bijoux.
jeudi 18 avril
Des troupes alliées prennent pied à Andalsnes (centre de la Norvège).
De violents orages, accompagnés de grêle et de vent, éclatent sur de nombreuses régions. Les rafales atteignent 119 km/h à Caen, 126 km/h à Limoges, 144 km/h à Reims et 176 km/h à Rennes !
vendredi 19 avril
3 000 chasseurs alpins français rejoignent à Namsos les troupes déjà débarquées.
lundi 22 avril
Les troupes alliées débarquées à Namsos sont arrêtées par les Allemands à Steinkjer, au nord de Trondheim.
mercredi 24 avril
Paul Reynaud écrit à Mussolini pour le convaincre de rester en dehors du conflit.
Appareillage du port de Brest pour la Norvège de trente bateaux de guerre, quinze paquebots et vingt cargos transportant 15 000 hommes, dont une brigade de Polonais cantonnés à Coëtquidan.
Sorties cinématographiques : Chantage (thriller d’H. C. Potter, avec Edward G. Robinson, Ruth Hussey, Gene Lockhart et Bobs Watson).
jeudi 25 avril
Le film Battements de cœur, d’Henri Decoin, dont la vedette est Danielle Darrieux, sa femme, aux côtés de Claude Dauphin, atteint sa quatorzième semaine d’exclusivité au Madeleine Cinéma de Paris.
vendredi 26 avril
Dans le nord de la Norvège, des unités alliées commencent à battre en retraite.
Mussolini répond à Paul Reynaud que l’Italie reste l’alliée de l’Allemagne.
samedi 27 avril
A Londres, au Conseil suprême, les Britanniques veulent évacuer Namsos et Andalsnes et renoncer à prendre Trondheim. Les Alliés s’accordent pour concentrer leurs efforts sur Narvik.
mardi 30 avril
En Norvège, les troupes allemandes venant d’Oslo et de Trondheim font leur jonction à Dombas.
Le destroyer français Maillé-Brézé coule au large du port écossais de Greenock, sur la côte ouest, suite à une explosion accidentelle : lourdes pertes humaines.
Constant Sorin est nommé gouverneur de la Guadeloupe (il restera en fonction sous le régime de Vichy).
mercredi 1er mai
En Norvège, les Allemands encerclent Andalsnes : les Alliés évacuent 4 000 hommes du port en y abandonnant leur matériel. Par ailleurs, le général français Antoine Béthouart (une demi-brigade de chasseurs alpins, une brigade et demi de légionnaires et une brigade polonaise) et le général norvégien Fleisher attaquent à Foldvick.
L’attaché militaire français à Berne (Suisse) avertit Paris que les Allemands déclencheront une offensive entre le 8 et le 10 mai principalement sur Sedan.
La France livre 190 canons de 25 mm à l’armée turque, alors que l’armée française manque cruellement d’armes antichars…
Football : le Racing Club de Paris bat l’Olympique de Marseille deux buts à un et remporte la Coupe de France.
jeudi 2 mai
Sous un violent bombardement de la Luftwaffe, les Alliés évacuent 4 600 soldats de Namsos.
vendredi 3 mai
Toutes les troupes alliées sont évacuées de Norvège, sauf à Harstad. Le général Béthouart prend le commandement des forces encore présentes.
dimanche 5 mai
Des troupes de la légion étrangère française débarquent à Tromso, dans le grand nord norvégien.
Dernière parution, à Paris, du Neuer Vorwaërts, journal du parti social-démocrate allemand en exil.
mardi 7 mai
Crue historique du Cher : au château de Chenonceau, le jardin de Diane est ravagé.
mercredi 8 mai
Première à Paris de Médée, opéra composé par Darius Milhaud en 1938.
Sortie du film L’héritier des Mondésir, de Albert Valentin, avec Fernandel et Elvire Popesco.
jeudi 9 mai
Alerte générale en Belgique. La Grande-Bretagne et la France en sont informées.
Paul Reynaud veut remplacer le général Gamelin. Face à l’opposition de Daladier, il menace de démissionner.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai
Le U-Boat allemand U-9 a coulé à 23 h 14 le sous-marin français Doris en mer du Nord, au large du port néerlandais de Den Helder. Les 42 marins français commandés par le lieutenant Favreul ainsi que trois marins britanniques ont été tués.
vendredi 10 mai
Foudroyante offensive allemande à l'ouest à 5 h 35 du matin (« Plan Jaune »). Après des bombardements massifs (Rotterdam), deux corps d’armée allemands attaquent les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Submergée, la Belgique lance un appel à l’aide aux Alliés : mise en place du plan Dyle. Le général Gamelin donne l’ordre aux troupes françaises d’aller à l’encontre des Allemands. Le corps expéditionnaire anglais est également entré en Belgique. L’armée française adopte la charge creuse.
samedi 11 mai
Albert Lebrun inaugure la foire de Paris.
En raison des risques de bombardement, les courses de chevaux sont supprimées.
Archevêque de Reims depuis une dizaine d’années, le cardinal Emmanuel Célestin Suhard (66 ans) est nommé à la tête de l’archidiocèse de Paris. Par ailleurs, l’archevêque d’Aix-en-Provence, Mgr Clément Roques (59 ans) est nommé archevêque de Rennes. L’évêque d’Annecy Florent du Bois de la Villerabel (62 ans) lui succède à la tête de l’archevêché d’Aix.
dimanche 12 mai
Après avoir pris Bouillon, les Panzer de Guderian atteignent Sedan.
Les Belges font sauter tous les ponts sur la Meuse. Mais à Houx, en aval de Dinant, la 7e division allemande commandée par Rommel traverse le fleuve grâce à un barrage demeuré intact.
lundi 13 mai
Les Allemands prennent Liège et Dinant.
A 16 heures, le groupe blindé Gudérian, appuyés par les stukas, perce le front français de la Meuse à Sedan. A Monthermé, une autre tête de pont est encore établie par la 6e division Panzer du général Georg-Hans Reinhardt.
En Norvège, les troupes françaises du général Béthouart débarquent à Bjerkvik, avec ordre de prendre Narvik.
nuit du lundi 13 au mardi 14 mai
La 5e division française, engagée en Belgique, est bousculée par la 7e Panzerdivision du général Rommel.
du mardi 14 au mercredi 15 mai
Percée allemande entre Namur et Sedan.
mercredi 15 mai
Capitulation de l'armée hollandaise.
Communiqué du général Georges : « Peu d’événements nouveaux […]. L’attaque semble stoppée […]. Tous les prisonniers soulignent la fatigue des troupes allemandes »…
jeudi 16 mai
Le général Hering, gouverneur militaire de Paris, conseille au gouvernement de se replier sur Tours. Gamelin donne l’ordre de retraite à toutes les forces françaises en Belgique.
Les divisions blindées du général Heinz Guderian se trouvent à environ 90 kilomètres à l’est de Sedan (?).
Les archives du Quai d'Orsay sont brûlées.
vendredi 17 mai
Chute en Belgique des villes de Bruxelles, de Louvain et de Namur.
A Montcornet, au nord de Laon (Aisne), les chars de la 4e division cuirassée française du colonel Charles de Gaulle stoppent momentanément l’avance des blindés allemands vers l’Ouest. Mais après les premiers succès, la contre-offensive française est arrêtée par les actions des bombardiers en piqué allemands.
Le général français Marcel Deslaurens (56 ans), commandant de la 60e DI, est tué à Flessingue en protégeant le rembarquement de son arrière-garde dans l’île néerlandaise de Walcheren.
samedi 18 mai
Le chef du gouvernement Paul Reynaud prend en main le ministère de la Guerre. Le maréchal Pétain entre dans le gouvernement comme ministre d'Etat et vice-président du Conseil.
Les troupes allemandes de Guderian occupent Saint-Quentin. La 16e armée prend l’ouvrage de La Ferté, situé le plus à l’ouest de la ligne Maginot. Le commandant de la 7e Armée française, Henri Giraud, est fait prisonnier. Le général de brigade Raoul Augereau (50 ans), commandant des forces aériennes de la 9e Armée est tué au Catelet (Aisne) en défendant le PC de l’armée encerclée.
samedi 18 mai
Le roman Vol de nuit de l’écrivain français Saint-Exupéry (publié en 1931) devient un opéra : Volo di Notte, du compositeur italien Luigi Dallapiccola, a été créé ce jour au Teatro della Pergola de Florence à l’occasion du 6e Mai musical.
dimanche 19 mai
Le général Maurice Gamelin est limogé par Reynaud et remplacé par Maxime Weygand, général en retraite, qui reçoit le commandement de tous les théâtres d'opération. Premiers bombardements du Havre.
La 7e division Panzer de Rommel prend Cambrai. En Belgique, l’armée allemande entre dans Mons.
lundi 20 mai
Les Allemands atteignent Abbeville. Rommel se trouve dans les faubourgs d'Arras, Guderian prend Amiens et atteint la mer à Noyelles. Les armées alliées sont coupées en deux. Une quarantaine de divisions alliées sont encerclées dans les Flandres. En Seine-Inférieure, un bombardement de la ville d’Aumale provoque la mort de 15 personnes et un incendie qui va détruire la majeure partie de la cité.
Arrêté par les autorités belges avant l’invasion allemande, puis transféré en France, le leader nationaliste flamand Joris Van Severen (46 ans) est fusillé, sans jugement, à Abbeville par des soldats français, avec 21 autres prisonniers
mardi 21 mai
Echec des contre-attaques britannique à Arras et française à Cambrai.
Conférence d’Ypres réunissant le roi des Belges Léopold III et les généraux français Weygand et Gaston Billotte. Ce dernier est victime d’un grave accident de voiture au sortir de la conférence.
mercredi 22 mai
La Panzerdivision du général Schaal assiège Calais, défendue par 4 000 Français, Britanniques et Belges.
jeudi 23 mai
Le général Gaston Billotte succombe à ses blessures à l’hôpital d’Ypres. Dans l’affolement, on oublie de remplacer le commandant interallié. L’action des armées française, belge et britannique n’est plus coordonnée.
Les Alliés évacuent Boulogne.
Alors qu’il pénétrait dans le port de Dunkerque afin d’y débarquer une équipe de démolition, le destroyer Jaguar a été touché par une torpille allemande. 13 marins ont été tués et 23 autres blessés. Le navire s’échoue à Malo-les-Bains (où il sera coulé).
Paul Reynaud donne l’ordre de faire venir des renforts d’Afrique du Nord.
vendredi 24 mai
Le commandement allemand, surpris par l’ampleur de sa propre victoire et craignant un piège et une contre-offensive, ordonne une halte dans les opérations pour se regrouper. Les Panzer de la 4e armée s’arrêtent en vue de Dunkerque (cet arrêt va permettre aux forces alliées d’être évacuées en grand nombre).
Abandon d’Arras par les forces britanniques.
Ses pertes étant si lourdes, la 5e division française est dissoute.
samedi 25 mai
La 2e Panzerdivision s’empare du port de Boulogne et du cap Gris-Nez. Les Alliés se replient sur Dunkerque.
Le front tenu par l’armée belge s’effondre.
A Limoges, Hubert Graf Pierlot constitue un gouvernement belge en exil.
Trois divisions françaises repoussent durant trois semaines les assauts de sept divisions allemandes à Stonne, Tannay et le Mont-Dieu.
Le colonel Charles de Gaulle devient général de brigade « à titre temporaire ».
dimanche 26 mai
Début à 18 h 57 de l’opération « Dynamo ». 400 000 soldats alliés sont encerclés dans la poche de Dunkerque. Après deux jours d’arrêt, Hitler ordonne la reprise des opérations à Dunkerque.
dimanche 26 mai
Les Alliés capitulent à Calais : 3 500 Français et Britanniques sont faits prisonniers, 300 ont été tués et 200 blessés évacués. Les Allemands déplorent 800 morts, blessés ou disparus en quatre jours.
lundi 27 mai
A Dunkerque, tout juste 8 000 hommes sont évacués.
Massacre du Paradis : 97 soldats britanniques qui s’étaient rendus ont été exécutés par des soldats de la division SS Totenkopf dans un hameau de la commune française de Lestrem, à 12 km au nord de Béthune. 2 Britanniques ont été blessés.
mardi 28 mai
En Norvège, les troupes franco-polonaises du général Béthouart s’emparent de Narvik. Dans le même temps, l’ordre d'évacuation est donné, à cause de la défaite en France.
Capitulation de la Belgique signée par le roi Léopold, qui n’a pas consulté les Alliés.
Journée dramatique à Steenwerck : le général Prioux commandant la 1re armée française est fait prisonnier. Le général Molinié se replie sur Lille avec 40 000 hommes.
17 800 hommes sont évacués de la poche de Dunkerque sous des bombardements aériens et terrestres continuels.
Touché à 9 h 36 au large du Portugal par deux torpilles tirées par le sous-marin allemand U-37, le paquebot français Brazza, de la Compagnie des chargeurs réunis, a coulé en moins de 4 minutes. 379 des 576 passagers et membres d’équipage ont péri. Les survivants sont récupérés par la canonnière Enseigne Henry et le croiseur britannique HMS Cheshire. Le navire avait quitté Bordeaux le 24 mai pour rejoindre la Nouvelle-Calédonie, via Casablanca et l’Afrique de l’Ouest.
mercredi 29 mai
47 300 hommes sont évacués de la poche de Dunkerque.
A Lille, le général Juin et le reste de ses hommes, épuisés, se rendent.
jeudi 30 mai
Encerclé, le général Juin est fait prisonnier à Lille.
vendredi 31 mai
A Paris où il participe au Suprême Conseil de guerre, Winston Churchill déclare que Français et Anglais quitteront Dunkerque « la main dans la main ». 68 000 hommes sont évacués de la poche. Lord Gort embarque pour Douvres et le général Alexander prend le commandement des troupes du CEB restés en France.
A court de munitions, le général Molinié capitule avec les honneurs de la guerre.
Disparition du journal burlesque L’Os à Moelle, de Pierre Dac.
samedi 1er juin
Incident franco-britannique : le général anglais Alexander annonce qu’il a reçu l’ordre d’embarquer le 2 juin à minuit les derniers soldats britanniques. Pire, la mission navale française de Londres fait savoir que l’Amirauté aurait l’intention de bloquer le port aussitôt après. Il faut un ordre exprès de Churchill pour que les embarquements continuent pendant deux jours. 64 400 hommes ont été évacués. Les défenses britanniques sont enfoncées à Bergues.
Le roi des Belges Léopold III est radié de l’ordre de la Légion d’honneur française.
Le général Ernst von Falkenhausen succède à Karl von Rundstedt comme gouverneur militaire de la Belgique et du nord de la France.
Décès à Ceffonds, en Haute-Marne, du théologien et exégète Alfred Loisy, à l’âge de 83 ans.
dimanche 2 juin
64 400 hommes sont évacués de la poche de Dunkerque, dont les 4 000 derniers soldats britanniques.
Le général de division Gaston Janssen (56 ans), commandant de la 12e division d’infanterie motorisée est tué lors d’un bombardement aérien sur le fort des Dunes, à Leffrinckoucke, dans la défense de Dunkerque.
lundi 3 juin
Les arrière-gardes françaises doivent se replier à trois kilomètres du port de Dunkerque.
En plein jour, 200 bombardiers allemands, escortés par 150 chasseurs, lâchent un millier de bombes sur Paris : 167 morts.
Un responsable gouvernemental nazi, Franz Rademacher, propose que l’île de Madagascar, colonie française, soit utilisée pour accueillir les juifs d’Europe.
nuit du lundi 3 au mardi 4 juin
Dernière évacuation des troupes britanniques et françaises (26 174 hommes) de la poche de Dunkerque. 338 226 hommes, 110 000 Français, ont été évacués lors de l’opération Dynamo. Toutefois, à Dunkerque, la Luftwaffe a connu sa première débâcle (262 appareils détruits). Pour la première fois, la bataille des airs est perdue par l’Allemagne : Göring a surestimé ses aviateurs et sous-estimé ses adversaires.
mardi 4 juin
Le HMS Shikari est le dernier navire à quitter la poche de Dunkerque avec des troupes françaises à bord. Vers 8 heures du matin, les Allemands pénètrent dans Dunkerque en ruine. Le sous-préfet Le Gentil les reçoit. Il reste encore sur les plages 30 000 Français, qui n’ont pu être évacués, qui déposent les armes. Dans le camp retranché, il n’y a plus d’Anglais, excepté les blessés.
En Norvège, l’évacuation des forces alliées commence à Harstad, face à Narvik.
mercredi 5 juin
Hitler déclenche le « plan Rouge » à 5 h 35. La bataille de France débute sur la Somme et sur l’Aisne. La Wehrmacht opère un mouvement tournant et repousse vers le sud le reste de l'armée française ainsi que les centaines de milliers de réfugiés.
Edouard Daladier quitte le gouvernement. Promu général à titre temporaire, Charles de Gaulle est nommé sous-secrétaire d'Etat à la Défense nationale.
jeudi 6 juin
Les lignes de défense françaises sont forcées par la Wehrmacht sur la Somme et sur l’Aisne.
Un avion de l'aéronavale français, le quadrimoteur Farman Jules Verne, part de la base bretonne de Lanvéoc-Poulmic, en face de Brest, et réalise le premier bombardement sur Berlin.
vendredi 7 juin
Les Français évacuent Narvik, sans réaction allemande. Le roi de Norvège Haakon et son gouvernement embarquent à Tromsö pour gagner Londres.
Les Allemands occupent Montdidier, Noyon et Forges-les-Eaux. Rommel force la ligne de l’Andelle et s’ouvre la route de la Seine.
samedi 8 juin
Gouverneur militaire de Paris, le général Pierre Hering prend le commandement des forces établies sur le front entre Vernon et l’Oise.
Le vapeur Washington quitte Bordeaux avec à son bord un millier de ressortissants américains.
dimanche 9 juin
Les Allemands atteignent la Seine et occupent Dieppe, Rouen et Compiègne. Offensive de von Rundstedt en Champagne.
Charles de Gaulle va à Londres. Il demande au Premier ministre Churchill le renvoi en France de troupes britanniques et d'une partie de la Royal Air Force.
Leo Lagrange est tué sur le front de l’Aisne, à Evergnicourt, par un éclat d’obus. Ancien sous-secrétaire d’Etat chargé des Sports et des Loisirs (1936-1938), il avait 39 ans.
lundi 10 juin
L'Italie déclare la guerre à la France et au Royaume-Uni.
Les divisions Panzer de Guderian franchissent l’Aisne.
Le gouvernement français quitte Paris déclarée « ville ouverte » par le général Hering, gouverneur militaire.
L’aviation allemande a bombardé le centre de la ville de Châlons-sur-Marne [aujourd’hui Châlons-en-Champagne, dans la Marne] : quarante-quatre habitants et une trentaine de soldats ont été tués. 150 maisons ont été détruites.
mardi 11 juin
Conseil suprême présidé par Reynaud et le Britannique Churchill à Briare. Le Britannique refuse d’apporter un appui aérien à la France.
Occupation de Reims par les Allemands.
Un décret publié au Journal officiel érige Quimper en capitale de la France.
Près de 10 millions de personnes civiles s’enfuient sur les routes françaises, mêlées aux militaires en déroute. Les réfugiés fuient à pied, en bicyclette, en voiture à cheval et, plus rarement, en automobile.
mercredi 12 juin
Ne pouvant maintenir un front continu, Weygand ordonne depuis Tours le repli général des armées. Repli du gouvernement sur Tours. Les Allemands franchissent la Marne et occupent Châlons-sur-Marne (Marne) et Château-Thierry (Aisne). 13 000 soldats français et britanniques se rendent au général Rommel à Saint-Valéry-en-Caux, à l’ouest de Dieppe. A 34 kilomètres au nord-ouest de Châlons, les habitants d’Epernay évacuent leur ville à l’aide de convois ferroviaires.
A Rennes, le sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, le général de Gaulle, préside une réunion sur le « réduit breton », où pourrait se replier le gouvernement français. Le projet est abandonné : il faudrait trois mois de travail avec 25 000 ouvriers !
jeudi 13 juin
L'Allemand Otto Abetz devient le représentant officiel de la Wilhelmstrasse (Affaires étrangères allemandes) en France.
Les troupes allemandes entrent dans Le Havre, abandonnée de ses habitants.
Décret de création d’un nouveau billet de cinquante Francs, le 50 francs Jacques Cœur, qui doit remplacer le 50 francs Cérès à partir de janvier 1941. Le dessin est confié au peintre Lucien Jonas.
vendredi 14 juin
Le gouvernement français se replie de Tours sur Bordeaux. Repli des armées françaises sur la Loire et vers la Bourgogne. Le gouvernement envisage une résistance en Bretagne (« réduit breton »), impossible à organiser.
Le gouverneur de Paris, le général Henri Dentz, ayant garanti au général allemand Georg von Küchler, commandant de la 18e armée, qu’il n’y aurait aucune résistance, les troupes allemandes défilent à partir de 8 heures dans la capitale française, vidée de ses habitants. Le premier acte symbolique de l’occupant est d’ôter le drapeau tricolore qui flotte sur le ministère de la Marine.
Dans la Marne, les troupes allemandes occupent Epernay.
Opération « Vado » : soutenue par l’aéronavale, la troisième escadre française de l’amiral Duplat, forte de quatre croiseurs lourds (Foch, Algérie, Dupleix et Colbert) et de onze contre-torpilleurs, bombarde à partir de 5 h 30 les ports de Gênes et de Savône afin d’endommager la logistique italienne. Malgré la faiblesse de la défense côtière italienne, les dégâts sont peu importants. Les navires français rentrent à Toulon vers midi. Douze marins français ont été tués par un obus ayant touché le contre-torpilleur Albatros.
Une semaine après son exploit sur Berlin, le Farman F.223 Jules Verne du capitaine de corvette Henri Dailliére a bombardé un dépôt de carburant italien à Marghera, près de Venise.
Le fondateur du quotidien Le Républicain lorrain, Victor Demange, ordonne l’arrêt de la publication du journal. Il charge son neveu Albert Demange et le sous-directeur du journal d’empêcher les Allemands de confisquer le matériel (caché à Ruffec, puis à Bordeaux, il servira à la Résistance).
nuit du vendredi 14 au samedi 15 juin
Premier bombardement sur Orléans.
samedi 15 juin
Français et Britanniques lancent l’opération « Ariel », l’évacuation des forces alliées depuis les ports de l’ouest de la France (Cherbourg, Brest, Saint-Malo, Saint-Nazaire, La Pallice, Le Verdon, Bordeaux, Bayonne et Saint-Jean-de-Luz).
Sur ordre d’Hitler, Guderian prend Verdun.
Camille Chautemps, pacifiste traditionnel, propose de s’enquérir des conditions allemandes d’armistice.
Le général de brigade (cavalerie) Maurice de Courson de La Villeneuve a été tué à Arc-les-Gray (à 48 km au nord-ouest de Besançon). Blessé lors de l’arrestation de son véhicule par des blindés allemands, il s’est fait soigner avant de tenter de dégainer son revolver et de se faire abattre par les trois soldats allemands qui le tenaient en joue.
dimanche 16 juin
A Londres, de Gaulle demande des moyens de transport pour continuer la lutte en Afrique du Nord ; au téléphone, il fait accepter par Reynaud le projet d'union franco-britannique présenté par Jean Monnet et accepté par Churchill ; De Gaulle rentre à Bordeaux à 21 h 30.
Sur le front, les Allemands entrent dans Orléans et commencent à franchir la Loire. A l’est, la Wehrmacht occupe Besançon. Au sud-est de Paris, le château de Fontainebleau est investi par l’armée allemande du général Richard Ruoff.
Les Anglais évacuent Nantes.
nuit du dimanche 16 au lundi 17 juin
Après le rejet par le Conseil des ministres d’une offre d’ « union franco-britannique », Paul Reynaud démissionne de son poste de président du Conseil. Le président Lebrun nomme le vieux maréchal Pétain (84 ans) pour lui succéder. Ce dernier demande l'armistice. L'amiral François Darlan devient ministre de la Marine du gouvernement. Le général Weygand devient ministre de la Défense nationale.
lundi 17 juin
Le maréchal Pétain annonce : « Je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur ». C’est « le cœur serré » qu’il appelle les Français à cesser le combat. A Bordeaux, le général Weygand fait transférer au gouvernement britannique le bénéfice de tous les contrats de fournitures de matériel de guerre passés avec les Etats-Unis. Paul Reynaud est nommé ambassadeur aux Etats-Unis (il décide de rester en France et de regrouper à Port-Vendres les adversaires de l'armistice). A Bordeaux, De Gaulle prend l'avion pour Londres, avec le lieutenant Geoffroy de Courcel et le général anglais Edward Spears, l’attaché militaire spécial auprès des autorités françaises.
Les Allemands sont à Briare sur la Loire et à Fougères. De son côté, le général Guderian atteint la frontière suisse à Pontarlier : les forces françaises du Nord-Est sont isolées.
Vers 16 h 30, le paquebot britannique Lancastria, chargé d’environ 8 000 civils et militaires, est coulé lors d’une attaque aérienne allemande en sortant de l’estuaire de la Loire, au large de la pointe Saint-Gildas : plus de 4 000 personnes trouvent la mort (pendant des semaines, la mer rejettera les cadavres sur la côte de la Baie de Bourgneuf). .
Bombardement allemands et italiens de la gare de Rennes : explosion d’un train de munitions stationné à côté d’un train de réfugiés et deux trains de soldats : officiellement plus de 800 tués et de nombreux disparus (en fait sans doute entre 1 600 et 2 000 victimes). En Loire-Inférieure, les avions allemands ont largué des bombes sur le village de Blain, causant la mort de 18 personnes et faisant de nombreux blessés.
L’un des premiers actes de résistance est à mettre au compte de la fille de l’ancien président de la République Paul Doumer (assassiné en 1932) : âgée de 43 ans, Germaine Lemaire a abattu un sous-officier allemand à Cosne-sur-Loire, dans la Nièvre.
L’armée japonaise met en place un blocus de l’Indochine française afin d’empêcher le passage de fournitures militaires vers la Chine nationaliste.
Sommé par la Wehrmacht de certifier que les massacres et les viols commis à Saint-George-sur-Eure étaient le fait non pas des Allemands mais de tirailleurs sénégalais, le préfet de Chartres Jean Moulin refuse. Battu, torturé et emprisonné, il tente de se suicider, en se tranchant la gorge avec un tesson de bouteille ; il est sauvé de justesse.
Début des négociations entre des représentants de la direction du PCF et les Allemands pour la reparution légale de l'Humanité et de Ce Soir. Celles-ci échoueront.
nuit du lundi 17 au mardi 18 juin
La Luftwaffe mouille des mines magnétiques dans les passes du port de Lorient.
mardi 18 juin
Les Allemands franchissent la Loire. Début de la résistance des 2 000 cadets de Saumur (élèves officiers, instructeurs, bataillon de marche des élèves officiers et d'infanterie de Saint-Maixent) sur un front de plus de 30 kilomètres de Gennes à Montsoreau. 300 tirailleurs nord-africains vont retarder de trois jours l’entrée des Allemands à Tours. Les troupes allemandes entrent dans Rennes. A Munich, Hitler informe Mussolini qu’il ne le laissera pas s’emparer du sud de la France.
L’amiral Jean, comte de Laborde, organise l’évacuation de la rade de Brest, à quelques heures de l’arrivée des Allemandes. A peine achevée, le cuirassé Richelieu, appareille de Brest à 16 h 30, à destination de Dakar. Escorté par les deux torpilleurs le Frondeur et le Fougueux, il a embarqué les élèves de l’Ecole navale. Suivent le vieux cuirassé Paris, entouré de patrouilleurs et chargé des élèves d’autres écoles de la marine ; vers 18 h 30, escortés de contre-torpilleurs, quatre cargos évacuent l’or de la Banque de France ; puis le Jules Verne, en tête de file de 14 sous-marins ; le reste des navires incapables de prendre la mer est détruit, de même que divers bâtiments à terre. L’amiral et son état-major quittent enfin la rade en embarquant sur le torpilleur le Hardi.
Appel « du 18 Juin » du général De Gaulle (sous-secrétaire d'Etat à la Guerre ne reconnaissant pas le ministère Pétain) à la radio BBC depuis Londres, à 20 h (22 h selon certaines archives) incitant les Français à refuser l'armistice et à continuer le combat au coté de la Grande-Bretagne (René Cassin, René Pléven et les journalistes Jean Marin et Jean Oberlé se rallient à la France libre).
Dans la Nièvre, 43 tirailleurs africains prisonniers de guerre ont été exécutés à Clamecy après que l’un d’eux a attaqué un officier allemand.
mercredi 19 juin
Les Panzers de Rommel atteignent Cherbourg. D’autres Allemands arrivent à Nantes, Brest et Lyon. La ligne de la Loire ne peut être tenue. Repli vers le sud. Les forces de l'est sont isolées. Bataille autour de Toul. Les Allemands franchissent le Rhin au nord-est de Colmar. Une partie des troupes de Haute-Alsace passe en Suisse après l'arrivée des panzers de Guderian à Pontarlier.
Deuxième appel de De Gaulle diffusé par la BBC : « Tout Français qui porte encore des armes a le devoir absolu de continuer la résistance ». Evacuation totale de l’école de pilotage de Morlaix (les aviateurs et les élèves pilotes partent pour l’Angleterre depuis Douarnenez). L'aviateur Christian Fouchet rallie la France libre.
Une centaine de prisonniers de guerre français, en majorité des tirailleurs sénégalais du 12e R.T.S., sont assassinés par des troupes allemandes dans une grange de la région de Neufchâteau, dans les Vosges.
Des avions italiens ont bombardé la gare de Limoges, sans faire d’importants dégâts.
Afin de ralentir l’avancée allemande, le Génie français détruit le premier pont construit sur la Loire à Ancenis (entre 1837 et 1839).
Le chalutier La Tanche explose au contact d’une mine magnétique dans le port de Lorient : 190 morts.
nuit du mercredi 19 au jeudi 20 juin
Inachevé et en cours d’armement, le cuirassé Jean Bart du capitaine de vaisseau Ronarc’h quitte son bassin de carénage à Saint-Nazaire sous les bombes, et gagne Casablanca.
jeudi 20 juin
A Bordeaux, le gouvernement français demande un armistice à l’Italie.
A l’ouest, les Allemands entrent dans Saint-Malo et Quimper. Au Sud, les Allemands prennent Lyon, puis se dirigent vers les Alpes pour soutenir l’offensive italienne qui piétine.
Embarquement au Verdon sur le Massilia de 26 députés hostiles à Laval (départ organisé par Edouard Barthe, questeur de la Chambre). Raisons : accompagner à Casablanca (Maroc) Camille Chautemps, nommé délégué en Afrique du Nord. Une note de l'amiral Darlan précisait que ce voyage n'était pas une mission officielle. Devinant un piège, de nombreux députés (dont Edouard Herriot et Louis Marin) refusent de partir. Parlementaires embarqués : un sénateur (Tony Révillon), 23 députés civils (dont Daladier, Delbos, Mandel, Le Troquer) et 3 députés mobilisés (Jean Zay, Mendès France et Pierre Viénot). L'équipage refuse pendant 24 heures d'appareiller, par hostilité envers le Parlement. Le député Pierre-Olivier Lapie rallie la France libre.
A Toul (Lorraine), la cathédrale est ravagée par un incendie provoqué par l’artillerie allemande.
En dix jours, le Morbihan a reçu plus de 130 000 réfugiés : problèmes de ravitaillement.
La croix de Lorraine est choisie comme symbole de la France libre.
Le jeune compositeur et essayiste Jehan Alain (29 ans) est tué par les Allemands lors d’une mission d’éclaireur près de Saumur.
vendredi 21 juin
La délégation française chargée de signer l’armistice arrive à Rethondes, sous la direction du général Charles Huntziger. A Bordeaux, Pierre Laval fait échouer le projet de départ du gouvernement en Afrique du Nord.
Dans la matinée, les Allemands entrent dans Tours. Ils arrivent également à Lorient dans la journée. En Lorraine, les troupes françaises se retirent de la ville de Toul.
Jacques Moranne est nommé préfet d’Orléans.
samedi 22 juin
Pétain est contraint d'accepter l'armistice. Celui-ci est signé à 17 h 50 par le général Huntziger et le maréchal allemand Keitel dans la clairière de Rethondes, dans le wagon où avait été signé l'armistice de 1918 qui avait marqué la défaite allemande. Il entrera en vigueur le 25 juin. La convention place sous occupation militaires les trois cinquièmes de la France, dont les principales villes industrielles et la côte atlantique, « en vue de sauvegarder les intérêts du Reich ». L’article 19 prévoit l’extradition des réfugiés allemands réclamés par le Reich.
Pierre Laval devient ministre du gouvernement à Bordeaux.
Quatre militants communistes, jugés responsables de sabotages, ont été fusillés à Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, par des soldats français. La plus jeune victime, Roger Rambaud, n’avait que 17 ans (cette exécution sera gardée secrète pendant 70 ans).
dimanche 23 juin
Les Allemands arrivent à Poitiers, Saintes, La Rochelle et Saint-Etienne.
Parti de Brest avec une grande partie du stock d’or français, un convoi de cinq navires atteint Casablanca.
Le général de Gaulle annonce à la radio depuis Londres la formation d’un Comité national français.
Hitler, accompagné des architectes Albert Speer et Hermann Giessler et du sculpteur Arno Breker, arrive à l’aéroport du Bourget, pour effectuer une visite éclair de Paris : Opéra, Sacré-Cœur, Tour Eiffel et Invalides au pas de charge, entre 5 h 30 et 6 heures du matin. De son côté, l’amiral Dönitz visite le port de Lorient.
Le vice-amiral retraité Muselier quitte Marseille et part pour Londres.
Les domaines français de Sainte-Hélène et le personnel du canal de Suez se rallient à la France libre.
Le lieutenant-colonel Hotz devient gouverneur militaire de Nantes.
lundi 24 juin
La France (représentée par le général Charles Huntzinger) et l’Italie (le maréchal Badoglio et le comte Ciano) signent un armistice à la villa Incisa, à Olgiata, près de Rome.
A Bordeaux, l’amiral Darlan confirme à la flotte l’ordre de se saborder plutôt que de tomber aux mains d’un pays étranger.
Le Massilia arrive à Casablanca : les parlementaires civils sont gardés à vue ; les trois militaires sont arrêtés et inculpés d'abandon de poste devant l'ennemi.
Les Allemands atteignent Angoulême et Audierne (sud-ouest du Finistère).
Le général de Gaulle est ramené au grade de colonel et mis à la retraite par mesure disciplinaire.
Le général Joseph Vuillemin, pionnier de l’Aviation, est nommé inspecteur général de l’armée de l’air, chargé de la coordination des opérations aériennes de défense.
Un incendie au parc à combustible du Cosquer à Lorient cause la mort de 25 personnes.
du lundi 24 au mercredi 26 juin
Après avoir tenu conseil, cinq bateaux amènent en Grande-Bretagne 132 Sénans (habitants de l'île de Sein). Ils constitueront ainsi le quart des effectifs du général de Gaulle (le plus âgé a 54 ans, le plus jeune 14 ans).
nuit du lundi 24 au mardi 25 juin
Les Britanniques lancent l’opération « Collar », la première mission de commandos britanniques en France : 115 hommes de la compagnie n°11 commandés par le major Ronnie Tod ont mené des raids sur quatre positions côtières du nord de la France (Neufchâtel-Hardelot, Stella Plage, Berck, Le Touquet). Si les Britanniques ne déplorent qu’un blessé, l’opération n’a abouti à aucun succès d’importance. Seuls deux soldats allemands ont été tués.
mardi 25 juin
Entrée en vigueur de l'armistice sur l’ensemble du front franco-allemand. Alors qu’en France, on observe une journée de deuil national, dix jours de célébrations officielles débutent outre-Rhin. Les combats de mai-juin ont coûté la vie à 90 000 soldats français et à 40 000 soldats allemands. 892 avions ont été abattus côté français et 1 300 côté allemand.
Le nouveau préfet d’Orléans, Jacques Moranne, arrive dans la ville.
Le gouverneur de l’Afrique équatoriale française Pierre Boisson redevient gouverneur de l’Afrique occidentale française.
mercredi 26 juin
La Turquie proclame sa neutralité dans le conflit mondial.
Le vieux sous-marin Narval, lancé en 1925, rallie les Forces navales françaises libres à Malte.
Evasion du capitaine Henri Frenay.
jeudi 27 juin
Pierre Laval est nommé vice-président du Conseil à Bordeaux.
De Gaulle prend le titre de « Chef des Français libres » et affirme que le ministère Pétain, bien qu'établi dans les formes constitutionnelles, n'est pas un gouvernement régulier, mais une simple autorité de fait, parce que sous la dépendance de l'ennemi.
Craignant que la flotte française ne tombe entre les mains de l’Allemagne, Winston Churchill ordonne de tout faire pour l’éviter. Le gouvernement de Londres décide d’empêcher les navires de guerre français de quitter les ports britanniques.
La Wehrmacht occupe Bordeaux et Bayonne, et atteint la frontière espagnole.
vendredi 28 juin
Gilbert Renault (dit le colonel Rémy) rallie la France libre. De Gaulle est reconnu par un communiqué du gouvernement britannique comme « Chef de tous les Français libres, où qu'ils se trouvent et qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée ».
L’amiral Dönitz choisit Lorient comme principal base des sous-marins allemands en France.
Adolf Hitler effectue une entrée solennelle dans Strasbourg.
samedi 29 juin
Le gouvernement français quitte Bordeaux, maintenant située en zone occupée, pour s’installer à Clermont-Ferrand.
Trois officiers revenus de Narvik rallient la France libre : le capitaine Pierre Koenig (futur général), le colonel Raoul Magrin-Vernerey (futur « général Monclar ») et le capitaine André Devawrin (futur colonel Passy, chef des Services secrets). Le même jour arrive à Londres l’amiral Muselier. Alors que la majorité de la communauté française en Amérique restera longtemps favorable au régime de Vichy, la première manifestation gaulliste sur le sol américain a lieu avec la fondation à New York de l’association France Forever (« France pour toujours ») par l’ingénieur Eugène Houdry.
dimanche 30 juin
Les derniers éléments de la ligne Maginot cessent le combat.
Les Allemands évacuent Lyon.
Mussolini vient visiter ses conquêtes françaises en passant par le col du Mont-Cenis. Il a la mauvaise surprise de constater que le Fort de la Turra résiste toujours sous les ordres du sous-lieutenant Prudhon.
L’équipage du sous-marin français Rubis décide en Ecosse de continuer à combattre aux côtés des Anglais.
Le journaliste Maurice Schumann rallie la France libre.
Quatre aviateurs français, le capitaine de Vendeuvre, les lieutenants Berger et du Plessis et le sous-lieutenant Weill, abattus par la DCA espagnole, sont les premiers morts de la France libre.
lundi 1er juillet
Sur ordre du gouvernement français, les 22 000 derniers défenseurs de la ligne Maginot se rendent aux Allemands.
Dans les Alpes, le fort français de la Turra capitule avec les honneurs et à condition que la garnison ne soit pas faite prisonnière.
Le vice-amiral Muselier a été nommé au commandement des forces navales et aériennes françaises libres.
mardi 2 juillet
Transfert du gouvernement Pétain à Vichy, à l’hôtel du Parc, qui abrite également Laval, les Affaires étrangères et les services d’information.
mercredi 3 juillet
Opération « Catapult » : les Britanniques s’emparent partout dans le monde des éléments de la marine de guerre française pour éviter qu’ils ne tombent aux mains des Allemands. Si généralement, cette action se déroule sans gros incident, l’opération se passe dans le sang en Algérie : le vice-amiral Marcel Gensoul ayant refusé l’ultimatum (de six heures) de continuer la lutte contre l'Allemagne ou de se laisser désarmer, l’escadre française de la base de Mers el-Kébir (deux croiseurs de bataille, deux cuirassés, un transport d’hydravions et six contre-torpilleurs) est bombardée dans le golfe d’Oran à partir de 16 h 53 par la flotte britannique du vice-amiral James Sommerille (un porte-avions, deux cuirassés, un croiseur de bataille, deux croiseurs légers, neuf destroyers). Gravement touché par une salve, le cuirassé Bretagne prend feu, explose et coule en quelques minutes, tandis qu’également touchés, le cuirassé Provence et le croiseur Dunkerque s’échouent. Le croiseur Strasbourg parvient à s’échapper pour rejoindre Toulon suivi par cinq contre-torpilleurs. Gensoul demande un cessez-le-feu à 18 h. 1 295 marins français ont été tués (dont 997 sur le Bretagne et 225 sur le Dunkerque). La Royal Navy ne déplore que deux morts et quatre avions perdus. Ce drame crée la stupeur dans une France déjà traumatisée par la défaite, ne sachant plus ou se trouvent ses alliés. Vichy va se servir de Mers el-Kébir pour sa propagande et justifier sa collaboration avec l’Allemagne nazie. Ailleurs, l’opération « Catapult » se passe mieux. Deux vieux cuirassé français, le Courbet (lancé en 1911) et le Paris (lancé en 1912) sont saisis par la ruse ou par la force dans les ports britanniques, le premier à Portsmouth et le second à Plymouth (le Courbet sera rendu aux FNFL puis désarmé en 1941, tandis que le Paris servira de caserne à la Royal Navy avant d’être restitué à la marine française en 1945) ; un officier français du sous-marin Surcouf et trois marins de la Royal Navy sont tout de même tués. A Alexandrie, une escadre française composée d'un cuirassé, de deux croiseurs lourds, de trois torpilleurs et d’un sous-marin est internée sans combat.
Le vice-amiral Muselier (France libre) crée, pour les forces françaises ralliées à de Gaulle, un pavillon de Beaupré (carré bleu avec, au centre, la croix de Lorraine en rouge) et pour les avions une cocarde à croix de Lorraine.
Au château des Rohan à Pontivy, les leaders du PNB clandestin, François Debauvais et Olier Mordrel, revenus d’Allemagne, fondent le Conseil national breton et publie une déclaration en vue de la création d'un Etat breton autonome. Il s'appuie sur les Allemands contre Vichy.
nuit du mercredi 3 au jeudi 4 juillet
Resté intact après les combats de la veille, le transport d’hydravions Commandant-Teste parvient à quitter son mouillage de Mers el-Kébir pour rejoindre Toulon.
jeudi 4 juillet
Le sous-marin britannique HMS Pandora a coulé au large d’Alger l’aviso colonial Rigault de Genouilly qui avait appareillé d’Oran (douze morts).
Le colonel de Gaulle est condamné par le tribunal militaire de Toulouse à quatre ans de prison et 1 000 francs d'amende.
Les Allemands évacuent Saint-Etienne.
vendredi 5 juillet
Rupture des relations diplomatiques entre Londres et la France de Vichy.
Petit raid aérien français sur Gibraltar.
vendredi 5 ou samedi 6 juillet
Passant en revue les 600 premiers volontaires des Forces Françaises Libres à Londres, le général de Gaulle aurait déclaré « Mais l’île de Sein, c’est donc le quart de la France ! » : près de 140 d'entre eux sont en effet originaires de cette petite île bretonne.
samedi 6 juillet
Arrivée en zone occupée française des commissaires allemands chargés de contrôler la remise en route des entreprises, d’organiser les réquisitions et de surveiller l’application de l’Armistice.
Les Allemands évacuent Lyon après avoir consciencieusement pillé la ville.
Nouveau raid anglais sur Mers-el-Kebir : des avions-torpilleurs du porte-avions HMS Ark Royal finissent de détruire le Dunkerque échoué, faisant exploser au passager le patrouilleur Terre-Neuve.
Des réfugiés arrivent encore en Bretagne.
dimanche 7 juillet
A Wiesbaden, le général Huntziger propose que la France et l'Allemagne s'avancent plus loin que ne le prévoit l'armistice.
L’amiral français Godfroy et l’amiral britannique Cunningham s’entendent pour désarmer et interner la flotte française ancrée dans le port égyptien d’Alexandrie.
lundi 8 juillet
Le Conseil des ministres approuve l’article unique du projet de loi constitutionnelle.
Le gouvernement Pétain ordonne de préparer, à partir du Sénégal, une attaque contre la colonie anglaise de Freetown, ce qui ne sera pas fait. A Dakar, les cuirassés Richelieu et Jean Bart sont attaqués par la flotte britannique. De Gaulle réagit sur la BBC au drame de Mers el-Kebir : il condamne cette action mais la qualifie de « mal nécessaire ».
Constitution en Egypte de la première escadrille de la France libre, le Free French Flight 1.
mardi 9 juillet
Une résolution tendant à la révision de la Constitution est votée par 592 députés contre trois (Roche, Biondi, Margaine) et 229 sénateurs contre un (marquis de Chambrun). Dans un discours à la Chambre, Pierre Laval, vice-président du Conseil, déclare : « Un grand désastre comme celui-là ne peut pas laisser survivre les institutions qui l'ont amené ».
Intronisation de Mgr Clément Roques, archevêque de Rennes.
mercredi 10 juillet
L'Assemblée nationale (666 députés et sénateurs réunis au casino de Vichy) abolit la constitution de 1875. 80 élus ont voté contre : 23 sénateurs (14 Gauche démocratique, 7 SFIO et 2 non inscrits) et 57 députés (29 SFIO, 13 radicaux et radicaux-socialistes, 6 gauche indépendante, 3 ex-communistes, 2 démocrates-populaires, 2 Alliance des républicains de gauche et radicaux indépendants, 1 républicain d'action sociale, 1 non inscrit) ; 27 abstentions. L'Assemblée (présidée par Edouard Herriot) donne le pouvoir constituant au maréchal Pétain. Le président Lebrun lui laisse le pouvoir, sans démissionner.
jeudi 11 juillet
Le nouveau régime de l'Etat français est consacré par trois Actes constitutionnels. Le maréchal prend le titre de chef de l'Etat français, il nomme et révoque les ministres, responsables exclusivement devant lui, il obtient la plénitude des pouvoirs législatif et exécutif.
Fondation de l’hebdomadaire collaborationniste et antisémite la Gerbe, dirigé par Alphonse de Châteaubriant.
vendredi 12 juillet
Remaniement ministériel : Pierre Laval devient vice-président du Conseil et successeur désigné du maréchal.
Lancé en 1938, l’hebdomadaire d’extrême-droite Le Pilori renaît sous le nom d’Au pilori.
samedi 13 juillet
La Free French Flight 1 de la France libre est engagée en Erythrée.
dimanche 14 juillet
Abetz informe Berlin que Laval veut rentrer à Paris et souhaite rencontrer Goering.
Première manifestation officielle de la France libre : Charles de Gaulle passe en revue 800 soldats des FFL à Londres, à Whitehall.
Apparition de croix de Lorraine sur les murs.
Claude Aveline, Jean Cassou et Jean Paulhan se lancent dans la résistance et fondent l’un des premiers groupes, « les Amis d’Alain-Fournier ».
lundi 15 juillet
Hitler réclame des bases en Afrique du Nord. Refus de Pétain.
Les Allemands établissent un cordon douanier sur les anciennes frontières de 1871 (Alsace-Lorraine).
Le Morbihan compte 154 135 réfugiés.
mardi 16 juillet
Le gouvernement prive de la nationalité française les Juifs naturalisés.
Les Allemands expulsent vers la zone libre 22 000 Français d’Alsace-Lorraine.
Décès à Paimpont de la mère du général Charles de Gaulle. Agée de 80 ans, Jeanne de Gaulle s’était retirée dans ce village d’Ille-et-Vilaine peu après la défaite.
mercredi 17 juillet
Loi de Vichy excluant de l’administration française tous ceux qui ne sont pas nés de père français.
Louis Husson est nommé gouverneur intérimaire de l’AEF. Il succède à Pierre Boisson, devenu gouverneur de l’Afrique occidentale française.
jeudi 18 juillet
La Propaganda Abteilung s’installe à Paris, à l’hôtel Majestic.
vendredi 19 juillet
Muni de laissez-passer, Laval est le premier ministre français à venir à Paris.
samedi 20 juillet
Pierre Laval prend personnellement en main l’information et la radio à Vichy.
Le vice-amiral Jean Abrial, rallié au régime de Vichy, est nommé gouverneur-général de l’Algérie en remplacement de Georges Le Beau.
Selon le Comité Français du Service Social, « il faut signaler que le Morbihan a des conditions d’hygiène et de logement très rudimentaires et que les populations réfugiées venaient au contraire de régions où les conditions de vie étaient bien différentes » : incompréhension et problèmes de cohabitation.
samedi 20 ou dimanche 21 juillet
Les Nouvelles-Hébrides [Vanuatu] sont le premier territoire colonial français à se rallier à la France libre.
lundi 22 juillet
Des centaines de personnes qui réclamaient le retour de la municipalité communiste de Villeneuve-Saint-Georges sont arrêtées.
Le capitaine Philippe de Hauteclocque, fait prisonnier par les Allemands en mai, s'évade et rejoint l'Angleterre, où il prend le pseudonyme de Leclerc.
mardi 23 juillet
Le gouvernement de Vichy établit une loi prononçant la déchéance de la nationalité française et la confiscation des biens des personnes ayant quitté la France entre le 10 mai et le 30 juin.
mercredi 24 juillet
En Alsace-Lorraine, les frontières douanières sont reportées aux limites de 1914.
jeudi 25 juillet
A Londres, de Gaulle charge le capitaine Leclerc de rallier les pays d’Afrique-Equatoriale française à la France libre.
vendredi 26 juillet
La colonie de Côte-d’Ivoire est le second territoire colonial français à rallier la France libre.
L’amiral Jean-Pierre Esteva succède à Marcel Peyrouton comme résident général en Tunisie.
Lucien-Sidroine Lebrun (44 ans) est nommé évêque d’Autun.
samedi 27 juillet
Le maréchal Pétain reçoit à Vichy le vieux leader royaliste Charles Maurras.
dimanche 28 juillet
La circulation entre les zones libre et occupée de France est interdite par les Allemands.
mardi 30 juillet
L’acte constitutionnel n°5 du régime de Vichy institue la Cour suprême de Justice, qui siégera à Riom.
Création par Vichy des Chantiers de la jeunesse afin de remplacer le service militaire. Leur direction est confiée au général Joseph de La Porte du Theil.
mercredi 31 juillet
Le gouvernement de Vichy décrète la peine de mort pour les Français qui rejoignent une armée étrangère.
en juillet
Paul Reynaud est arrêté. Joseph Darnand est chargé par Pétain de constituer la Légion française des anciens combattants. Vichy révoque le préfet de Chartres Jean Moulin pour franc-maçonnerie.
vendredi 2 août
A Clermont-Ferrand, le tribunal militaire de la 13e région, présidé par le général Aubert Frère, juge le général Charles de Gaulle. Celui-ci, accusé de « trahison, d'atteinte à la sûreté de l'Etat et de désertion en temps de guerre », est dégradé et condamné à mort par contumace. Ses biens sont confisqués.
Ultimatum du Japon à la France pour le passage des troupes et la cession des bases du Tonkin (Indochine).
De Gaulle est condamné à mort par contumace par Vichy pour atteinte à la sûreté de l’Etat et désertion.
samedi 3 août
L’expert aux questions françaises du ministère des Affaires étrangères du Reich Otto Abetz est nommé ambassadeur d’Allemagne auprès des autorités militaires d’occupation en France. Il n’est cependant pas accrédité auprès du gouvernement français, puisque les deux pays sont encore officiellement en guerre.
Le trafic ferroviaire reprend entre les deux zones françaises.
lundi 5 août
Pétain fait publier dans La Revue des deux mondes un article sur l’éducation, qu’il aurait écrit.
mardi 6 août
L’amiral Robert, représentant le gouvernement de Vichy pour les possessions françaises d’Amérique (Guyane, Antilles, Saint-Pierre-et-Miquelon), a conclu un accord avec l’amiral américain Greenslade pour mettre en place un statu quo dans la région entre la France et les Etats-Unis.
du mardi 6 au mercredi 7 août
Le Luxembourg, l’Alsace et la Lorraine sont incorporés au troisième Reich.
mercredi 7 août
A Londres, le général de Gaulle et Winston Churchill signent la Charte de la France libre. Préparée par René Cassin, elle donne un statut officiel aux volontaires et comporte une reconnaissance de la souveraineté de la France libre : création d’un organisme civil avec les services administratifs nécessaires ; la Grande-Bretagne assure provisoirement le paiement des dépenses engagées.
A Wiesbaden, le général Huntziger dit à son homologue Stülpangel qu'il voudrait rencontrer Keitel, le chef d'état-major.
Arthur Groussier, président du Grand Conseil de l'ordre du Grand-Orient, annonce que l'ordre maçonnique se dissout volontairement.
Robert Wagner est nommé Gauleiter d'Alsace.
jeudi 8 août
Ernest Lagarde, directeur des affaires politiques aux Affaires étrangères, et membre de la délégation diplomatique à la Commission d'armistice, déclare à Hencke, représentant de la Wilhelmstrasse, que le gouvernement français désire discuter les grandes questions européennes et coloniales « hors du champ étroit de l'armistice ».
Sur ordre du nouveau garde des Sceaux Raphaël Alibert, Léon Blum, Edouard Daladier, Georges Mandel et le général Gamelin ont été arrêtés et emprisonnés. Tenus par Vichy pour responsables de la défaite, ils seront poursuivis et jugés « pour avoir trahi les devoirs de leur charge dans les actes qui ont concouru au passage de l’état de paix à l’état de guerre ».
samedi 10 août
Deuxième voyage de Laval à Paris. Il déclare à Abetz que le colonel René Fonck, un as de la Grande Guerre, a rassemblé 200 pilotes français qui sont prêts à entrer dans la lutte contre la Grande-Bretagne.
mardi 13 août
Pétain annonce la « Révolution nationale ».
René Pleven, à Lagos (Nigeria), propose au gouverneur du Tchad, Félix Eboué, de ravitailler le Tchad en échange du ralliement à de Gaulle.
La police allemande a arrêté à La Baule (Bretagne) le président de la Generalitat de Catalunya, Lluis Companys (remis aux autorités espagnoles, il sera fusillé le 15 octobre).
mardi 13 ou mercredi 14 août
Le régime de Vichy promulgue une loi interdisant les sociétés secrètes, et visant surtout la franc-maçonnerie (celle-ci prendra part à la Résistance : 60 000 membres fichés, 6 000 poursuivis, 989 déportés, 549 fusillés).
mercredi 14 août
Les croiseurs (pétainistes) Georges-Leygue et Montcalm arrivent à Dakar (Sénégal) où se trouve le cuirassé Richelieu.
jeudi 15 août
Les Gaullistes de Douala (Cameroun français) se replient à Victoria (Cameroun britannique).
vendredi 16 août
Loi organisant la production industrielle : dissolution des organisations patronales et création des comités d’organisation qui doivent programmer la production.
Rencontre entre Henri Freney et Maurice Chevance à Marseille. Frenay commence à constituer le noyau de son Mouvement de libération nationale.
Le colonel de Larminat arrive à Léopoldville (Congo belge), contacte les gaullistes de Brazzaville (Congo français), le capitaine Delange et le médecin-général Sicé.
mardi 20 août
Cent vingt bombardiers de la RAF attaquent des cibles en Allemagne et des aérodromes en France, en Belgique et aux Pays-Bas.
mercredi 21 août
Evêque de Saint-Dié depuis une dizaine d’années, Louis-Augustin Marmottin (65 ans) est nommé archevêque de Reims.
jeudi 22 août
Avec des batteries lourdes d’une portée de 32 kilomètres, installées entre Calais et Boulogne, les Allemands bombardent Douvres.
vendredi 23 août
Le général de La Laurencie est nommé par Vichy délégué général du gouvernement en zone occupée.
Le colonel Leclerc (de Hauteclocque) et le commandant de Boislambert se rendent à Victoria.
dimanche 25 août
Après un séjour en zone libre, Aldré Weil-Curiel arrive à Paris. Il a été chargé de mission par Charles de Gaulle pour organiser les patriotes.
Décès à Larache, au Maroc, du chef de la branche royale française des Bourbon-Orléans, Jean d’Orléans, duc de Guise, à l’âge de 66 ans. La direction de la branche passe à son fils, le comte Henri de Paris (32 ans).
lundi 26 août
Après des semaines de négociations vaines, Vichy doit accepter de payer 20 millions de marks par jour au titre des frais d'occupation prévus par l'article 18 de l'armistice ; ce qui représente 400 millions de francs, avec le taux de change exorbitant de 20 pour 1. Les prisonniers de guerre quittent les camps provisoires français pour les stalags. Les premiers plans relatifs à une armée d'armistice sont renvoyés à Vichy pour « élagage ».
René Pleven et Félix Eboué proclament le ralliement du Tchad à la France libre. Avec 25 réfugiés gaullistes, Leclerc et Boislambert occupent Douala (Cameroun).
mardi 27 août
Leclerc et Boislambert proclament le ralliement du Cameroun à la France libre. De son côté, le colonel de Larminat envoie un ultimatum au gouvernement général du Congo, Husson.
Le gouvernement Pétain abroge le décret-loi Marchandeau qui, en avril 1939, avait créé le délit de diffamation et d’injures raciales ou religieuses, notamment antisémites.
mercredi 28 août
Vichy rompt les relations diplomatiques avec les gouvernements européens réfugiés à Londres.
Laval rencontre le général Brauchitsch, le Militärbefehlshaber in Frankreich, et le Dr Friedrich Grimm, un juriste international collaborateur d'Abetz.
Le capitaine Delange et le médecin-général Sicé avec un bataillon de tirailleurs du Tchad font prisonnier Husson et remettent Brazzaville à Larminat : le Congo se rallie à la France libre.
jeudi 29 août
Une loi de Vichy crée la Légion française des combattants pour soutenir l'action de Pétain : elle est divisée en légions départementales autonomes ; elle n'aura aucune unité de doctrine (réactionnaire, pétainiste ou maçonnique selon les régions) ; la légion des Alpes-Maritimes, dirigée par Joseph Darnand, fournira les cadres du SOL. Le Gabon se rallie au gaulliste Larminat.
vendredi 30 août
Le ministre de Vichy de l’Intérieur Adrien Marquet interdit à plusieurs personnalités allemandes de quitter le pays. Parmi elles, Rudolf Hilferding, ex-ministre de la république de Weimar, et Fritz Thyssen.
Compromis franco-japonais à Tokyo : la France accordera au Japon des facilités de transit en Indochine.
Arrivée à Libreville (Gabon) du sous-marin Sidi Ferruch (Vichy) qui rétablit le régime pétainiste.
Les Jeunesses socialistes révolutionnaires de Frédéric Zeller, le Comité pour la IVe Internationale d’Yvan Craipeau et le POI sortent le premier journal clandestin de l’Occupation, La Vérité, organe bolchevique-léniniste.
samedi 31 août
Les gaullistes contrôlent Pointe-Noire (Congo).
Le commandant Pierre Koenig (futur maréchal de France) se rallie à de Gaulle.
L’ancien député Pierre Mendès-France est arrêté à Casablanca ; il avait gagné l’Afrique du Nord en juin à bord du Massilia.
Yves Bréart de Boisanger succède à Pierre Fournier en tant que gouverneur de la Banque de France.
fin août
Le capitaine Leclerc est nommé commandant des FFL.
dimanche 1er septembre
Plébiscite à Tahiti (et dépendances) sur le ralliement à la France libre : 5 564 pour et 18 contre.
lundi 2 septembre
Le général Stülpnagel affirme que le Haut Commandement allemand a le droit de faire appel à l'industrie française (en zone occupée) sous la forme et dans la mesure où l'exige la poursuite de la guerre contre la Grande-Bretagne.
La Polynésie française proclame son ralliement à la France libre.
mardi 3 septembre
La Royal Air Force bombarde la base de U-Boote de Lorient.
Loi autorisant à nouveau les congréganistes à enseigner : retour dans l’enseignement des Frères des Ecoles chrétiennes, des sœurs des congrégations enseignantes.
Sortie dans les salles de cinéma du film Bécassine, adaptation de la bande dessinée créée en 1905 par Joseph Pinchon réalisée par Pierre Caron, avec Paulette Dubost dans le rôle titre, Max Dearly et Marguerite Duval. Indignation générale des Bretons qui estiment que le film « déshonore la Bretagne ».
mercredi 4 septembre
Le délégué économique allemand à la Commission d'armistice de Wiesbaden propose que les usines d'aviation et de moteurs d'avion de la zone libre travaillent elles aussi pour le compte du Reich.
jeudi 5 septembre
Les comédiens Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, pensionnaires de la Comédie-Française, se marient à Paris. Ils se sont connus en 1936 lors du tournage d’Hélène, de Jean Benoît-Lévy.
vendredi 6 septembre
Remaniement ministériel à Vichy : le général Weygand n'est plus ministre de la Défense nationale, mais est nommé délégué général en Afrique du Nord (AFN). Le général Jean Bergeret remplace le général Pujo comme secrétaire d’Etat à l’Aviation.
Des appels à la résistance signés par le général Gabriel Cochet commencent à circuler en zone libre. Un tract intitulé Veiller, résister, s’unir commence à être distribué.
samedi 7 septembre
Le jeune résistant Pierre Roche est fusillé à La Rochelle par les Allemands pour avoir coupé des câbles téléphoniques militaires quelques jours plus tôt à Royan. Il avait 19 ans.
dimanche 8 septembre
Internement de Daladier, Reynaud et Gamelin.
Près du village de Montignac, en Dordogne, attiré par les aboiements de son chien Robòt tombé dans un trou de renard, Marcel Ravidat, jeune apprenti garagiste, accompagné de trois de ses amis, découvre la grotte de Lascaux (et ses peintures rupestres) ; ils reviendront l’explorer pour la première fois le 12 septembre.
lundi 9 septembre
Georges Mandel est à son tour interné au château de Chazeron, sur ordre du gouvernement français.
Les cinq établissements français de l'Inde se rallient à la France libre.
Bombardements de la RAF sur les concentrations de troupes allemandes dans les ports d’Ostende (Belgique), Boulogne (France), Hambourg et Brême (Allemagne).
mardi 10 septembre
Premier numéro du quotidien Aujourd’hui. Créé par Henri Jeanson pour remplacer le Canard enchaîné, il se veut « indépendant ».
jeudi 12 septembre
Le général Huntziger est nommé ministre de la Guerre, et le général Doyen, chef de la délégation française à la Commission d’armistice de Wiesbaden.
Début de la guerre franco-thaïlandaise à propos d’un litige frontalier au Cambodge.
vendredi 13 septembre
Le ministre vichyssois des Affaires étrangères, Baudoin, se rend à Paris.
Désormais, les Français autorisés à passer la ligne de démarcation n'ont pas le droit d'emporter plus de 200 francs. Ils sont rares à pouvoir la franchir, ce qui gêne les voyages officiels.
dimanche 15 septembre
Rattachement de fait des départements français du Nord et du Pas-de-Calais à l’administration allemande de Belgique.
Les premières forces terrestres de la France libre sont engagées en Libye, à Sidi-Barrani, contre les Italiens.
Raid aérien britannique sur le Casino, au Havre.
lundi 16 septembre
Léon Blum est interné.
mardi 17 septembre
Pour la première fois, un homme est exécuté par les Allemands en Bretagne pour faits de résistance. Marcel Brossier (31 ans) a été fusillé sur le site de La Maltière, à Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes.
mercredi 18 septembre
Vichy supprime les écoles normales d’instituteurs.
jeudi 19 septembre
Hitler ordonne l’arrêt des concentrations de la flotte de transport allemande dans les ports français de la Manche.
vendredi 20 septembre
Dans le sud de l’océan Indien, le paquebot français Commissaire Ramel, parti d’Australie pour rejoindre l’Angleterre, est attaqué au canon par le croiseur auxiliaire allemand Atlantis avant d’être coulé. Trois membres d’équipage sont tués et les 63 autres conduits comme prisonniers de guerre à Mogadiscio.
Une expédition anglo-gaulliste se trouve devant Dakar.
Maire de Lyon depuis 1905, le radical Edouard Herriot (ancien président du Conseil) est remplacé par Georges Cohendy.
samedi 21 septembre
Les Allemands interdisent le retour en zone occupée des étrangers, des juifs et des gens de couleur.
Les Allemands autorisent la reparution du quotidien L’Œuvre sous la direction de Marcel Déat qui prêche la collaboration.
Manifestation antisémite à Nice organisée par les membres du PPF de Doriot.
Informé de l’incroyable découverte, l’abbé Breuil qui séjourne à Brive est le premier préhistorien à visiter la grotte de Lascaux, en compagnie du chanoine Jean Bouyssonie et du docteur André Cheynier. Il confie le relevé des peintures préhistoriques à Maurice Thaon.
dimanche 22 septembre
Attaque de la garnison française de Lang Son et entrée des Japonais en Indochine française. Ce même jour, l’amiral Decoux signe une convention militaire avec les Japonais. 25 000 Japonais soumettent les troupes françaises d'Indochine, réduites à 12 000 hommes dont 3 000 Européens.
lundi 23 septembre
Institution des cartes de pain et de viande.
Au Sénégal, une escadre anglaise (avec deux cuirassés et un porte-avion) débarque les commandos gaullistes de Thierry d'Argenlieu à Rufisque : ils sont repoussés par les forces du gouverneur général Pierre Boisson.
mardi 24 septembre
Deuxième débarquement gaulliste repoussé à Rufisque.
Ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre.
Laval se rend à Paris pour voir Abetz. Dans l'après-midi, Hitler décrète que les dispositions limitatives de l'armistice ne s'appliquent plus à l'aviation française en Afrique du Nord.
C'est bien l'automne avec 18,5 mm de pluie et 16,9° de température maximale à Châteauroux.
du mardi 24 au mercredi 25 septembre
L'escadre britannique bombarde Dakar : 100 défenseurs sont tués, ainsi que 84 civils ; blessés 182 militaires et 197 civils ; deux sous-marins français coulés ; un cuirassé anglais torpillé. Retraite anglaise.
mercredi 25 septembre
En Indochine, capitulation de Lang Son devant les Japonais.
Création d’une cour martiale à Gannat par le gouvernement de Vichy.
du mercredi 25 au jeudi 26 septembre
Trois raids de représailles de l'aviation vichyssoise, basée en Algérie, sur Gibraltar.
jeudi 26 septembre
Au Tonkin, 2 000 Japonais débarquent à Haiphong.
Hitler déclare à ses conseillers militaires qu'il veut essayer « d'atteler la France au wagon de l'Allemagne » et parle d'une rencontre possible avec Pétain.
Internement de Marx Dormoy, Auriol et Jules Moch.
vendredi 27 septembre
L'occupant promulgue un « statut des juifs » en « zone occupée ». Les Allemands ordonnent le recensement des Juifs.
Georges Scapini arrive à Berlin pour discuter avec de très hauts fonctionnaires allemands.
lundi 30 septembre
Le ministre vichyssois des Finances, Yves Bouthillier se rend à Paris proposer que l'Allemagne, au lieu de dépouiller l'industrie française, lui donne des contrats de guerre, et cela même en zone libre.
Après avoir d'abord refusé, la garnison française d'Oubangui-Chari se rallie sans combat à la France libre.
Le Morbihan ne compte plus que 7 200 réfugiés (contre 154 000 deux mois et demi plus tôt).
en septembre
Rétablissement des liaisons postales entre les deux zones : cartes familiales avec formules imprimées, mais pas les lettres.
Offensive gaulliste de Leclerc contre le Gabon depuis le Congo.
Publication de la liste Otto (liste d’ouvrages interdits) par le syndicat des éditeurs français sous la pression de l’occupant.
Sortie dans les salles de cinéma du film Remorques, avec Michèle Morgan et Jean Gabin.
mardi 1er octobre
Parution des premiers journaux clandestins : Pantagruel, de Raymond Deiss, et l’Université libre, de Jacques Solomon.
mercredi 2 octobre
Arrestation de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT.
jeudi 3 octobre
Loi de Vichy sur le « statut des juifs », adopté sans pression allemande. Ceux-ci sont exclus de tous les emplois de la fonction publique. Décret sur l’internement des juifs étrangers en zone non occupée (Gurs, Les Milles, etc.).
Le premier tract gaulliste apparaît sur les murs de Paris.
vendredi 4 octobre
La police française arrête 3 747 juifs étrangers à Paris. Internés à Pithiviers et à Beaune-la-Rolande (Loiret), ils périront pour la plupart dans les camps de la mort nazis. Les juifs étrangers pourront être internés dans des camps spéciaux, par décision du préfet.
lundi 7 octobre
Vichy abroge le décret Crémieux de 1870 : les juifs d'Algérie perdent la nationalité française.
mardi 8 octobre
Le général Weygand part pour Dakar, afin d’y organiser une base d’opération pour combattre les FFL du général de Gaulle.
Le sous-marin Poncelet (Vichy) est coulé au Gabon.
Les Allemands autorisent la reparution du Petit Parisien.
mercredi 9 octobre
Au Gabon, le Savorgnan de Brazza (France libre) coule le Bougainville (Vichy).
Les FFL s’implantent au Cameroun.
jeudi 10 octobre
La Royal Navy bombarde les installations portuaires et les navires allemands à Cherbourg.
Bien qu’ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain, le député-maire socialiste de Nantes Auguste Pageot est arrêté en raison de son appartenance à la franc-maçonnerie.
vendredi 11 octobre
Pétain définit les grandes lignes du projet politique de l’Etat français dans un grand discours radiodiffusé : la Révolution nationale. Il déclare que le nouveau régime français doit se « libérer de ces amitiés ou de ces inimitiés dites traditionnelles », c'est-à-dire s'éloigner de la Grande-Bretagne pour se rapprocher de l’Allemagne.
samedi 12 octobre
L’Alsace et la Lorraine sont placées sous le contrôle des commissaires du Reich.
Dans les départements, le conseil général élu est remplacé par des membres nommés ; plusieurs sont d’anciens conseillers généraux proches du nouveau régime.
Arrêté à Casablanca en août, l’ancien député Pierre Mendès-France est transféré à Clermont-Ferrand afin d’y être jugé pour « désertion ».
dimanche 13 octobre
Les conseils généraux sont remplacés par des commissions administratives départementales.
lundi 14 octobre
Vichy interdit les emplois des services publics aux femmes mariées.
Les autorités allemandes autorisent la reparution à Paris du quotidien le Cri du peuple. Jacques Doriot y prêche la collaboration.
mercredi 16 octobre
La Royal Navy bombarde Dunkerque.
Les premiers ballons de propagande sont lancés par les Allemands depuis Calais vers le sud de l’Angleterre.
Interrompu depuis février dernier, le trafic des voyageurs de la ligne de chemin de fer Pierrelatte-Nyons (Drôme) est rétabli par la SNCF.
jeudi 17 octobre
Il tombe 840 mm d'eau en 24 heures à La Llau (Pyrénées-Orientales), un record national. Le pluviomètre ayant débordé à plusieurs reprises, le chiffre de 1000 mm est avancé. Un barrage est rompu et la gare d'Amélie-les-Bains est emportée ainsi que les locomotives et les rails.
vendredi 18 octobre
En zone occupée, les Allemands prennent sous leur contrôle les affaires juives. En zone libre, publication au Journal officiel du statut des juifs.
Hospitalisé depuis l’attaque, en juin, de son manoir par un soldat allemand ivre, le poète Saint-Pol Roux est mort à Brest sans avoir pu se remettre de ce choc.
Après la catastrophe de la veille, Amélie-les-Bains se réveille sous des tonnes de boue. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées.
samedi 19 octobre
La Commission d'armistice demande que tous les jeunes gens nés en Alsace-Lorraine quittent l'armée d'armistice et les Chantiers de jeunesse.
Jacques Doriot lance Le Cri du Peuple.
dimanche 20 octobre
A l’occasion de la « Fête des tabernacles », les gauleiter Bürckel et Wagner organisent simultanément le « transfert » des juifs du Palatinat, de Sarre, de Bade et d’Alsace-Lorraine vers le camp de Gurs avec la complicité du régime de Vichy (déportation à Auschwitz fin 1942).
lundi 21 octobre
A la radio, Churchill demande aux Français de l’aider à lutter contre Hitler et le nazisme.
mardi 22 octobre
Entrevue Hitler-Laval à Montoire, près de Tours. Le Führer cherche à entraîner la France dans sa stratégie en Afrique.
Déportation dans des camps en zone libre de 6 500 juifs allemands des pays de Bade et de Sarre-Palatinat.
Décès de l’évêque corse de Fréjus Mgr Auguste Joseph Simeone, à l’âge de 77 ans.
mercredi 23 octobre
Hitler rencontre Franco à Hendaye : échec de la négociation sur leur alliance ; le dictateur espagnol se refuse à sortir de sa neutralité ; les troupes allemandes ne seront pas autorisées à traverser l’Espagne pour attaquer Gibraltar.
Le réalisateur René Clair est déchu de la nationalité française pour avoir préféré Hollywood à la France.
jeudi 24 octobre
Entrevue de Pétain avec Hitler dans son train blindé sous un tunnel proche de la gare de Montoire : Pétain décide de s'engager encore plus dans la collaboration avec l'Allemagne. Hitler subordonne la signature d’un traité de paix et la libération des prisonniers de guerre français à sa victoire sur l’Angleterre. Néanmoins, Pétain refuse fermement de lancer les sous-marins français contre la flotte britannique. Le maréchal demande une baisse des frais d'occupation, un assouplissement de la ligne de démarcation. Il déclare que de Gaulle est une « tâche sur l'honneur du corps des officiers français ». Les Allemands diffusent la photo de la poignée de main entre les deux hommes.
jeudi 24 ou vendredi 25 octobre
Un émissaire secret de Pétain (Louis Rougier) rencontre Churchill, le prévenant de la reconstitution par Weygand d’une armée en Afrique du Nord à l’insu des Allemands, et l’assurant que Vichy n’a aucune intention de fournir la moindre base à l’Allemagne en Méditerranée, pas plus que de s’attaquer aux colonies qui se sont rangées derrière le général de Gaulle, ni à la Grande-Bretagne elle-même.
vendredi 25 octobre
Passage du maréchal Pétain à Tours. Il confie à Laval les Affaires étrangères.
Le général Otto von Stülpnagel devient commandant militaire pour la France occupée. Il succède au général Streccius.
Vichy crée l’Ordre national des médecins.
samedi 26 octobre
Parution au Journal officiel de la loi du 7 octobre créant l’Ordre des médecins.
dimanche 27 octobre
L'ordonnance n°1 de Brazzaville, « au nom du peuple et de l'Empire français », organise l'exercice des pouvoirs publics dans les territoires libérés du contrôle de l'ennemi. Un Conseil de défense de l'Empire (consultatif) est créé. Les pouvoirs administratifs appartenant normalement aux ministres seront exercés par des directeurs de services nommés par le Chef des Français libres (article 6).
Après avoir résisté quelques temps, les pétainistes capitulent à Lambaréné, au Gabon, devant les FFL de Larminat.
lundi 28 octobre
Laval s’attribue les Affaires étrangères. Il remplace Baudouin qui devient secrétaire d’Etat à la présidence.
mardi 29 octobre
Laval retourne à Paris, traînant à sa remorque le général Huntziger, ministre de la Guerre, et Yves Bouthillier, ministre des Finances. Ils rencontrent Abetz.
mercredi 30 octobre
Premier discours radiophonique du maréchal Pétain en faveur de la Collaboration, tant sur le plan politique que sur celui de l’économie.
Au Conseil des ministres de Vichy, Laval fait interdire l’audition de la BBC dans les lieux publics. Par ailleurs, vingt-trois personnalités sont déchues de la nationalité française ; parmi elles figurent le cinéaste René Clair et le journaliste Pierre Lazareff.
Connu pour ses opinions antifascistes, le célèbre physicien Paul Langevin, professeur de physique au Collège de France, est arrêté par la Gestapo et emprisonné à la prison de la Santé (il sera libéré en décembre et assigné à résidence à Troyes).
Aux studios des Ursulines, à Paris, le distributeur Henri Beauvais, rend hommage à Jean Vigo en présentant la version reconstitué, sous son titre originel, de L’Atalante.
jeudi 31 octobre
Abetz reçoit Laval à l’ambassade allemande de Paris. Les entretiens portent sur les modalités de la collaboration.
vendredi 1er novembre
Un avion de la France libre obtient un premier succès aérien contre un appareil allemand. Le sergent Maurice Choron a abattu un Heinkel 115, hydravion de l’aviation allemande, lors d’une mission. 500 aviateurs font partie des 7 000 Forces françaises libres.
Publication des Nouveaux temps de Jean Luchaire, ami d’Abetz et partisan de la collaboration.
Révélation de la découverte, le 12 septembre, de la grotte de Lascaux.
samedi 2 novembre
Vichy révoque Jean Moulin, préfet de Chartres.
Parution au Journal officiel du décret d’organisation de l’industrie cinématographique, qui crée, parmi d’autres mesures, une carte d’identité professionnelle. Les juifs n’y ont pas droit.
dimanche 3 novembre
Fernand de Brinon reçoit rang d’ambassadeur de France pour représenter Vichy.
Evasion d’André Malraux à Sens. Il gagne Roquebrune, en zone libre.
L’homme d’Etat républicain espagnol Manuel Azaña Diaz est mort en exil en France, à Montauban, dans la légation mexicaine où il avait obtenu l’asile. Ancien président (1936-1939) et Premier ministre (1931-1933 et 1936), il était âgé de 60 ans.
mardi 5 novembre
Des personnalités et plus de 3 000 républicains espagnols ont assisté à Montauban aux obsèques de Manuel Azaña.
jeudi 7 novembre
Les FFL du général Leclerc débarque à Mondah, près de Libreville (Gabon).
samedi 9 novembre
Rencontre Laval-Göring. Au cours d'un entretien de deux heures, Laval propose la collaboration en échange de résultats qui « frappent l'œil ».
Dissolution des syndicats ouvriers (CGT) et patronaux (CGPF), ainsi que du Comité des forges et houillères, par le gouvernement de Vichy.
Les Allemands commencent à expulser les Français d’Alsace-Lorraine.
La police militaire ordonne la fermeture des éditions Gallimard. L’éditeur, Gaston Gallimard, est contraint de négocier : il refuse de céder 51 % des actions de sa Librairie à un éditeur allemand, mais doit confirmer la direction de la NRF à Drieu La Rochelle.
dimanche 10 novembre
Les Gaullistes prennent d'assaut Libreville, au Gabon : suicide du gouverneur, le général Masson.
lundi 11 novembre
La première manifestation patriotique anti-allemande en France occupée a lieu pour protester contre l’arrestation du physicien Paul Langevin le 30 octobre dernier. Des étudiants se sont rassemblés au pied de l’Arc de Triomphe. On dénombre trois blessés et une centaine d’arrestations (Langevin sera libéré rapidement sur intervention de Vichy).
Jean Moulin reçoit notification de sa révocation en tant que préfet de Chartres.
mardi 12 novembre
Ordonnance de la France libre créant des hauts-commissariats pour l'Afrique libre. Félix Eboué est nommé gouverneur général de l’Afrique-Equatoriale française par de Gaulle. Pierre-Olivier Lapie lui succède comme gouverneur du Tchad.
du mardi 12 au jeudi 14 novembre
Prise de Port-Gentil (Gabon) par les gaullistes : la majorité des fonctionnaires refusent le ralliement et sont internés.
jeudi 14 novembre
Signature à Wiesbaden de l’accord de compensation germano-français par le gouverneur de la Banque de France.
vendredi 15 novembre
Le jeune Maurice Halna du Fretay décolle de l’allée du manoir familial de Jugon-les-Lacs, près de Dinan, avec un monoplan Zlin XII et rejoint l’Angleterre. Il atterrit à Dorchester. Depuis le début de l’occupation, il avait caché les éléments de l’avion dans une ferme et l’avait reconstruit en secret.
samedi 16 novembre
Loi municipale revenant à la législation antérieure à celle de 1884 : les maires doivent être désignés par le gouvernement pour toutes les communes de plus de 2 000 habitants. Quant aux conseillers municipaux, ils doivent être choisis par le préfet sur une liste présentée par le nouveau maire ; leur nombre diminuée. Enfin, dans les communes rurales (moins de 2 000 habitants), le Conseil municipal peut être dissous à tout moment par le préfet.
Création par Charles de Gaulle, à Brazzaville, de l'ordre de la Libération et de l’ordre des Compagnons de la Résistance.
lundi 18 novembre
Au cours d’un voyage triomphal du maréchal Pétain à Lyon, le cardinal Pierre Gerlier, primat des Gaules, proclame : « Pétain, c’est la France, et la France c’est Pétain ».
En dépit des objections d'Abetz et malgré l'ère des « bonnes relations » qui a été ouverte à Montoire, le Gauleiter Bürckel expulse 100 000 Lorrains qui veulent rester citoyens français.
mercredi 20 novembre
Création à Lyon du groupe de résistance France-Liberté.
jeudi 21 novembre
Paul Harter, député-maire de Forbach, est expulsé de sa ville pour ne pas avoir offert à l’Occupant les gages requis.
vendredi 22 novembre
En deux semaines, 45 000 Alsaciens et 24 000 Lorrains ont été expulsés par les Allemands en zone libre.
samedi 23 novembre
L’amiral Leahy est nommé ambassadeur des Etats-Unis à Vichy.
dimanche 24 novembre
Une loi rend obligatoire la vaccination systématique contre le tétanos.
lundi 25 novembre
Des militants démocrates-chrétiens lancent le journal clandestin Liberté à Marseille.
mercredi 27 novembre
Un des pionniers de l’aviation, Henri Guillaumet (38 ans) a trouvé la mort au-dessus de la Méditerranée. Il était le premier pilote d’un Farman parti de Marseille pour rejoindre Tunis (première escale avant Beyrouth), dont la mission était de conduire le haut fonctionnaire Jean Chiappe (ancien préfet de police dont la révocation avait conduit aux émeutes du 6 février 1934), nommé haut-commissaire en Syrie et au Liban. L’appareil s’est retrouvé au milieu d’un affrontement aéronaval à Tarente entre Britanniques et Italiens et a été abattu. Parmi les autres membres de l’équipage qui ont tous été tués, se trouvaient le capitaine Nicolas, attaché au cabinet de Chiappe, ainsi que les pilotes, mécaniciens et radio le pilote Marcel Reine, les mécaniciens Fernand Franques et Lucien Montaubin, et Le Duff.
vendredi 29 novembre
Conférence franco-allemande de Paris sur l’organisation de la collaboration. Pour prouver ses bonnes dispositions, Laval remet aux Allemands l’or de la Banque nationale de Belgique confié à la France.
samedi 30 novembre
L’annexion de l’Alsace-Lorraine au Reich est officiellement déclarée.
en novembre
Le commandant Leclerc (FFL) conquiert le Gabon.
dimanche 1er décembre
Acte constitutionnel n°6 autorisant le chef de l’Etat à prononcer la déchéance des parlementaires.
Apparition du journal Libération-Nord, en zone occupée. Organe des résistants socialistes et syndicalistes, il est rédigé par Christian Pineau.
lundi 2 décembre
Loi de Vichy relative à l’organisation corporative de l’agriculture : création de la Corporation paysanne.
Les ministres Baudouin, Bouthillier et Peyrouton pressent Pétain de se séparer de Laval.
mardi 3 décembre
Visite de Pétain à Marseille.
Divorcé de Simone Hié, Albert Camus épouse à Lyon Francine Faure, originaire d’Oran, en Algérie.
jeudi 5 décembre
Remise au maréchal Pétain d’un placet demandant le rétablissement des frontières de la Bretagne historique, l’enseignement de l’histoire et de la langue bretonnes.
Découvreur des vaccins contre la diphtérie et le tétanos, Gaston Ramon est nommé directeur de l'Institut Pasteur (il démissionnera rapidement).
samedi 7 décembre
Le général Dentz est nommé haut-commissaire de Vichy en Syrie et au Liban.
mardi 10 décembre
Hitler signe sa directive n°19 qui précise le plan Attila, une éventuelle invasion de la zone libre en France.
A Lannion (Côtes-d’Armor), démantèlement du réseau de renseignements et d’action de R. Barré (qui sera fusillé).
vendredi 13 décembre
Le maréchal Pétain fait arrêter Pierre Laval, ministre des Affaires étrangères de Vichy. Pierre-Etienne Flandin devient vice-président du Conseil. Cette décision a été inspirée par l'ambassadeur américain Robert Murphy.
En zone occupée française, les Allemands réalisent des rafles d’ouvriers « volontaires » pour travailler dans le Reich.
Le tracé de la limite entre la zone occupée et la zone interdite est modifié : toute la ville d’Amiens est désormais en zone occupée.
samedi 14 décembre
Arrestation de Marcel Déat à Paris.
dimanche 15 décembre
A la suite d’un ordre d’Hitler, les cendres de Napoléon II - l'Aiglon - (se trouvant à Vienne, en Autriche) ont été rapatriées à Paris, aux Invalides, près du tombeau de son père. Seuls quelques officiels français et allemands ont assistés à la cérémonie.
A Paris, premier numéro de Résistance, journal du groupe du musée de l’Homme.
mardi 17 décembre
L’ambassadeur d’Allemagne en France, Otto Abetz, se rend à Vichy : il obtient de Pétain la libération de Pierre Laval, qu’il emmène à Paris protégé par la Wehrmacht.
mercredi 18 décembre
Fernand de Brinon devient délégué général du gouvernement de Vichy auprès des Allemands à Paris.
vendredi 20 décembre
Charte des Sports.
Le réalisateur Jean Renoir embarque à Bordeaux sur le Siboney pour les Etats-Unis avec sa compagne, Dido Freire. Il partage la même cabine qu’Antoine de Saint-Exupéry.
Première à Lyon du film La Fille du Puisatier, comédie dramatique de Marcel Pagnol, avec Raimu, Josette Day, Fernandel et Fernand Charpin.
samedi 21 décembre
Le sous-marin Narval, des Forces navales françaises libres, coule au large du port tunisien de Sfax après avoir heurté une mine.
lundi 23 décembre
Premier fusillé de Paris depuis la défaite : un ingénieur de 28 ans, Jacques Bonsergent. Il avait été condamné à mort pour avoir participé le 10 novembre à une bousculade où l’un de ses amis avait levé la main sur un sergent allemand.
mardi 24 décembre
Hitler prononce un discours à ses pilotes de chasse à Abbeville, dans le nord de la France. Il leur dit que les succès des U-Boote et la neutralisation de l’URSS rendent la victoire certaine.
Winston Churchill a décidé de reconnaître le Conseil de défense de l’Empire colonial français.
nuit du mardi 24 au mercredi 25 décembre
Désigné comme chef du 2e Bureau de la France libre, le capitaine de marine Honoré d’Estienne d’Orves débarque à Plogoff, en Bretagne, avec son radio, Marty, avec la mission de mettre en place un réseau de renseignements. Il émettra le premier message de radio vers Londres depuis la villa Ty Brao, dans les faubourgs de Nantes.
mercredi 25 décembre
Dans un entretien avec le nouvel homme fort de la France non occupée, l’amiral Darlan, Hitler, que l’arrestation de Laval a rendu furieux, a déclaré que la France ne doit s’attendre ni à être traitée avec des égards, ni à un rapport d’égalité avec l’Allemagne.
Le premier groupe d’aviation de la France libre, le Groupe réservé de bombardement n°1, composé de deux escadrilles de Blenheim et qui est placé sous le commandement du capitaine Jean d’Astier de Vialatte, est formé au Tchad, à Fort-Lamy. Il doit opérer d’Ounianga, une base en plein Sahara.
jeudi 26 décembre
Le gouvernement de Vichy a remis à la Gestapo l’industriel allemand antinazi Fritz Thyssen.
vendredi 27 décembre
La grotte de Lascaux, découverte trois mois plus tôt, est déjà inscrite sur la liste des Monuments historiques.
dimanche 29 décembre
« Message à la jeunesse de France » du maréchal Pétain.
en décembre
Le journaliste Pierre Brossolette entre en contact avec les résistants du Musée de l'Homme.