jeudi 1er janvier
A Lyon, la pénurie de charbon oblige les usines Lumière à fermer. La fabrication de pellicule négative en zone libre est de ce fait arrêtée.
nuit du jeudi 1er au vendredi 2 janvier
Jean Moulin (alias « Régis », puis « Max ») est parachuté, avec Raymond Fassin (« Sif » et « capitaine Barsac »), en zone libre, au-dessus des Alpilles. Le général de Gaulle l’a chargé d’un triple rôle : une mission de propagande, une mission militaire (jeter les bases de l’Armée secrète) et une mission politique (il est le représentant personnel de Charles de Gaulle en zone non occupée).
samedi 3 janvier
A Tours, une bombe est lancée contre le siège du Rassemblement national populaire.
jeudi 8 janvier
Ouverture à Paris du procès du réseau de résistance du Musée de l’Homme.
vendredi 9 janvier
Trois jours après son départ d’Alger pour Marseille, le paquebot Lamoricière de la Compagnie générale transatlantique se retrouve pris dans une violente tempête alors qu’il tentait de porter secours au cargo Jumièges, en difficulté. Le navire sombre corps et biens peu après midi au large des îles Baléares. Le bilan est de 301 morts pour le Lamoricière et de 20 autres pour le Jumièges.
lundi 12 janvier
Un groupe communiste commet trois attentats à Tours : déraillement d’un train, bombe contre un immeuble de la Gestapo, une autre bombe jetée contre des officiers allemands à l’intérieur d’un café.
Hitler ordonne que les croiseurs Gneisenau et Scharnhorst quittent Brest pour la Norvège.
mardi 13 janvier
Réunis à Londres, les représentants des neuf pays occupés par les Allemands ont mis les gardes des atrocités commises dans l’Europe occupée : ils devront rendre des comptes de leurs actes après la guerre. Le général polonais Sikorski est à l’origine de cette concertation. Belgique, Tchécoslovaquie, France, Grèce, Pays-Bas, Norvège et Yougoslavie ont pris part à la décision.
Déporté au Tchad depuis 1930, l’agitateur anticolonialiste congolais André Matsoua meurt en prison à Mayama. Il avait 43 ans.
mardi 20 janvier
A Paris, la police prête serment de fidélité à Pétain.
mercredi 21 janvier
5 000 mineurs sont en grève dans le bassin de Montceau-les-Mines.
jeudi 22 janvier
Hitler refuse le plan Darlan (1 : l'Allemagne signe la paix et libère les prisonniers ; 2 : la France l'aide contre l'URSS mais reste hors de la guerre germano-américaine).
Froid et neige paralysent la France : une température de -13° est enregistrée à Paris.
dimanche 25 janvier
A Chamonix, le HC Chamonix-Mont-Blanc remporte le 24e championnat de France de hockey sur glace en battant les Français volants 7 à 1.
lundi 26 janvier
Début du retrait de la circulation du billet de 50 francs Luc Olivier Merson, lancé en 1928. Il doit être remplacé par le 50 francs Cérès.
mercredi 28 janvier
Henri Frenay, dirigeant du Mouvement de libération nationale et du journal Combat se rend à Vichy pour plaider la cause de ses camarades emprisonnés. Il est reçu par le ministre de l’Intérieur, Pierre Pucheu. Celui-ci lui déclare que l’action de son mouvement empêche le gouvernement de mener à bien sa politique de rassemblement et de protection de la population française. Pucheu rapport ces propos au comité directeur du Mouvement, qui consent à cesser, pour un temps, ses attaques contre Pétain en échange de la mise en liberté provisoire des militants emprisonnés.
samedi 31 janvier
Le général Otto von Stülpnagel n’est plus commandant militaire pour la France occupée.
Comparativement à janvier 1941, les recettes de cinéma ont augmenté de 68 % pour janvier 1942.
en janvier
Structuration des FTPF comme organisation de combat du Front national.
Rupture entre François Mitterrand et Marie-Louise Terrasse (Catherine Langeais), qui s’étaient fiancés en mai 1940.
dimanche 1er février
A Paris, un groupe de résistants, commandé par l’Allemand Karl Schoënhaar, attaque à l’explosif un convoi place de la Concorde.
jeudi 5 février
Opposant affirmé à Pétain et à l’Occupant (plusieurs de ses livres sont interdits par les Allemands), le romancier Georges Duhamel est élu secrétaire perpétuel de l’Académie française, à titre provisoire, afin de « tenir en respect les forces maléfiques ».
nuit du jeudi 5 au vendredi 6 février
Une sentinelle allemande est abattue à Tours.
vendredi 6 février
Nouvelle rencontre à Vichy entre Pucheu et Frenay. Les deux hommes restent sur leurs positions : Combat n’a pas l’intention de cesser ses opérations.
Sorties cinématographiques : La Maison des sept jeunes filles (comédie réalisée par le Belge Albert Valentin d’après la nouvelle éponyme de Georges Simenon, avec André Brunot, Jean Pâqui et Jacqueline Pagnol), Le Moussaillon (drame réalisé par Jean Gourguet d’après le roman de Jean Rouix, avec Roger Duchesne, Yvette Lebon, Georges Prévost et Champi).
dimanche 8 février
Le sous-lieutenant René Mouchotte est le premier pilote français nommé capitaine dans la Royal Air Force.
lundi 9 février
Création à Londres de la médaille de la Résistance.
Dans le port de New York, un incendie se déclare à 14 h 30 à bord du paquebot français Normandie, en travaux de réaménagement militaire.
nuit du lundi 9 au mardi 10 février
A 2 h 45, le Normandie, ravagé par les flammes, chavire dans le port de New York.
mardi 10 février
Une loi interdit désormais à toute personne juive ou étrangère d’utiliser un pseudonyme pour travailler dans le cinéma.
mercredi 11 février
La Marine allemande lance l’opération « Cerberus » (rapatriement à Wilhelmshaven des croiseurs Scharnhost, Gneisenau et Prinz Eugen) : les trois navires quittent de nuit le port de Brest et, escortés par 6 destroyers, 14 torpilleurs et 32 vedettes lance-torpilles, s’engagent en Manche à travers le passage ouvert quelques jours plus tôt par des chasseurs de mines. Les Britanniques sont pris par surprise.
dimanche 15 février
Loi de Vichy aggravant les peines sanctionnant l’avortement : cet acte devient désormais un crime contre la sûreté de l’Etat et est passible de la peine de mort.
lundi 16 février
Première du film Caprices, comédie de Léo Joannon, avec Danielle Darrieux, Albert Préjean, Jean Parédès, Fred Pasquali et Germaine Reuver.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 février
Six jours après avoir quitté les Bermudes, le sous-marin français Surcouf, le plus grand du monde (4 373 tonnes en plongée), sombre dans la mer des Antilles, au large du Panama : 130 morts. Deux théories existent sur cette perte : le Surcouf aurait soit heurté accidentellement le cargo américain Thomson Lykes soit été bombardé par un hydravion américain qui l’aurait confondu avec un submersible allemand ou japonais.
jeudi 19 février
Ouverture du procès de Riom (Puy-de-Dôme) par Vichy : le général Gamelin, Daladier, Blum, La Chambre et Jacomet sont jugés pour leur responsabilité dans la défaite de 1940.
La police française arrête à Paris le philosophe Georges Politzer avec les chefs de la résistance communiste J. Decour et J. Solomon.
vendredi 20 février
Publication aux Etats-Unis du roman Pilote de Guerre (édition américaine : Flight To Arras), de l’aviateur et écrivain français Antoine de Saint-Exupéry, un auteur qui vit en Amérique depuis 1940. Ce livre sera best-seller aux Etats-Unis pendant six mois.
samedi 21 février
A Paris, échec d’un attentat visant Doriot et Déat au Lido, où ils festoyaient avec des officiels allemands.
dimanche 22 février
Joseph Darnand crée le Service d’ordre légionnaire pour « lutter contre la démocratie et la lèpre juive ».
Publication clandestine de la nouvelle Le silence de la mer de Vercors.
mardi 24 février
De fortes pluies verglaçantes paralysent le bassin parisien, formant une épaisse couche de glace.
vendredi 27 février
A Vichy, Pétain assure que la flotte française ne tombera pas aux mains des Allemands.
du vendredi 27 au samedi 28 février
Opération Bruneval (près de Dieppe) afin de détruire les installations radar allemandes.
samedi 28 février
Arrivée à Londres du colonel Rémy, qui apporte au général de Gaulle les contacts établis avec les résistants de la zone occupée.
Après avoir réquisitionné 52 000 chevaux, les Allemands exigent de la France la livraison de 40 000 camions et de 400 locomotives.
dimanche 1er mars
Le maréchal von Rundstedt, limogé par Hitler en décembre dernier, est nommé commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas).
A Paris, rue de Tanger, les Bataillons de la jeunesse attaquent à la bombe le poste de garde 328 de la Wehrmacht.
Le dessin animé français renaît avec quatre films en cours de réalisation, dont le Marchand de notes, de Paul Grimault, produit par la filiale de la société allemande UFA, Continental.
mardi 3 mars
Vers vingt et une heures, premier bombardement anglais sur les usines Renault de Boulogne-Billancourt, près de Paris : 220 appareils larguent 475 tonnes de bombes. Le nombre de victimes au sein de l'usine Renault (7 tués et 6 blessés) est faible, mais la population alentour, qui n'avait pas forcément jugé nécessaire de gagner les abris, est durement touchée (environ 600 morts et 1 500 blessés). La commune du Pecq [Yvelines] a été touchée (47 morts).
samedi 7 mars
Plusieurs syndicalistes détenus comme otages ont été fusillés la prison d’Evreux : Pierre Semard (55 ans, ancien secrétaire général du Parti communiste de 1924 à 1929), Corentin Cariou et René Le Gall (conseillers municipaux communistes de Paris), Pierre Rigaud (ancien dirigeant de la Fédération des jeunesses communistes de France et ancien secrétaire de Maurice Thorez).
dimanche 8 mars
A Paris, Joseph Barthélemy, garde des Sceaux du gouvernement de Vichy, représente Pétain aux obsèques des victimes du bombardement de Boulogne-Billancourt.
Au Stade Vélodrome de Marseille, l’équipe de France de football (composée de joueurs des deux zones occupées et non) a été battue par la Suisse deux buts (Amado, Kappenberger) à zéro, devant 39 000 spectateurs.
lundi 9 mars
Sept communistes des Bataillons de la jeunesse, âgés de 17 à 20 ans, sont fusillés au mont Valérien.
mardi 10 mars
Un détachement espagnol de la Main-d’œuvre immigrée (MOI) attaque à la bombe un garage de la Wehrmacht à Issy-les-Moulineaux.
Christian Pineau part à Londres.
jeudi 12 mars
Les troupes américaines du général Patch débarquent à Nouméa pour installer des bases en Nouvelle-Calédonie.
dimanche 15 mars
Hitler se déclare opposé à la continuation du procès de Riom (qui devrait être pour lui celui des responsables de la déclaration de guerre et non de la défaite française).
Au stade Nervion de Séville, l’équipe d’Espagne de football a battu l’équipe de France quatre buts (Campos 2, Mundo, Epi) à zéro, devant 40 000 spectateurs.
lundi 16 mars
Marcel Déat échappe à Tours à la tentative d’assassinat du résistant Isidore Grinberg.
Sortie du film Annette et la Dame blonde, comédie réalisée par Jean Dréville d’après une nouvelle de Georges Simenon, avec Louise Carletti, Henri Garat, Mona Goya, Georges Chamarat et Georges Rollin.
mercredi 18 mars
Décès de l’évêque de Saint-Flour Mgr Paul Lecoeur. Agé de 94 ans, il était à la tête de ce diocèse depuis trente-cinq années (1906).
vendredi 20 mars
Afin de célébrer le cinquantième anniversaire du premier numéro de la Libre Parole de Drumont, l’Association des journalistes antijuifs (AJA) organisent un grand déjeuner à l’Ecu de France. Sont notamment présents Céline, Pierre-Antoine Cousteau, Henry Coston, Jean Hérold-Paquis, Jacques Dyssord, Robert Denoël et Titaÿna.
Sortie du film La Femme que j’ai le plus aimée, de Robert Vernay, avec Arletty, Mireille Balin, Lucien Baroux et René Lefèvre.
lundi 23 mars
Les Allemands arrêtent deux opérateurs radio du réseau CND, Subsol alias Phoebus et Gloriod, à Chatou, repérés à l’aide d’une voiture radiogoniométrique.
mercredi 25 mars
La Gestapo arrête en Alsace René Deiber, du groupe Brecheisen, filière d’évasion de prisonniers.
jeudi 26 mars
Entrevue secrète entre Pétain et Laval en forêt de Randan. Laval recommande une collaboration plus active, pour éviter la nomination par Hitler d’un gauleiter à la tête du pays.
Attentat contre Marcel Déat, chef du RNP, au théâtre municipal de Tours.
Dans le Pas-de-Calais, sept sabotages à la dynamite rendent les voies ferrées inutilisables dans le triangle Arras-Lens-Douai.
vendredi 27 mars
Premiers convois de déportés raciaux.
Sortie du film La Duchesse de Langeais, drame de Jacques de Baroncelli, adapté par Jean Giraudoux du roman éponyme de Balzac, avec Edwige Feuillère, Pierre Richard-Willm, Charles Granval et Lise Delamare.
nuit du vendredi 27 au samedi 28 mars
Coup de main britannique sur Saint-Nazaire (« opération Chariot ») dirigé par Lord Mountbatten : 266 commandos (aidés par le destroyer Campbeltown, 16 vedettes M-L, 1 vedette lance-torpilles MTB et une canonnière MGB) ont mené un raid contre la forme-écluse Joubert afin de l’empêcher de recevoir le plus gros cuirassé allemand, le Tirpitz. Grâce aux informations fournies par la résistance (réseau Notre-Dame de Gilbert Renault), l’opération est un succès : la forme Joubert restera inutilisable durant tout le reste de la guerre. A l’issue des combats, 169 Britanniques ont été tués et 200 faits prisonniers. Côté allemand, le bilan est de plus de 400 morts.
dimanche 29 mars
A Saint-Nazaire, les derniers commandos anglais se rendent après trente-six heures de combats. Des habitants ont réussi à en cacher ; certains ont fait le coup de feu avec les Anglais.
Le port de l'étoile jaune devient obligatoire pour tous les juifs âgés de plus de dix ans.
lundi 30 mars
Arrivée à Auschwitz du train spécial 767. Il transporte 1 112 juifs en provenance de Paris.
mercredi 1er avril
Sortie du film La Symphonie fantastique, drame romancé de la vie du compositeur Hector Berlioz réalisé Christian-Jaque, avec Jean-Louis Barrault, Renée Saint-Cyr et Lise Delamare.
jeudi 2 avril
Professeur au lycée Buffon et chef du réseau de résistance Valmy, Raymond Burgard est arrêté à Paris.
vendredi 3 avril
Publication semi-clandestine du recueil Poésie et Liberté, de Paul Eluard. Il contient le poème J'écris ton nom « liberté » (qui sera largué à des milliers d’exemplaires sur la France occupée par la RAF).
dimanche 5 avril
Dimanche de Pâques.
mardi 7 avril
Ouverture devant un tribunal militaire allemand du procès de la Maison de la Chimie : 27 résistants, majoritairement communistes (bataillons de la Jeunesse de l’OS), sont accusés de terrorisme.
mercredi 8 avril
Un décret du gouvernement de Vichy autorise toutes les congrégations religieuses, interdites d’enseignement depuis 1904. Elles n’ont plus besoin de demander d’autorisation.
jeudi 9 avril
A l’Exposition internationale « le bolchevisme contre l’Europe », organisée à Paris, le secrétariat général à l’Information présente le film Français, vous avez la mémoire courte.
samedi 11 avril
Loi relative à l'organisation de la Cour suprême qui suspend les débats du procès de Riom. Les accusés sont réincarcerés au fort du Portalet.
A Lens, les résistants Charles Debarge et Moïse Boulanger (des mineurs) abattent une sentinelle allemande au pont Césarine.
lundi 13 avril
Attentat contre le siège du RNP à Tours.
mardi 14 avril
Clôture du procès de la Maison de la Chimie : 25 des 27 accusés sont condamnés à mort (deux femmes, Marie-Thérèse Lefebvre et Simone Schloss seront graciées et leur peine commuée en déportation à vie [Simone Schloss sera finalement exécutée]), un à cinq ans de prison et le plus jeune (quinze ans) à dix ans.
Le jeune résistant alsacien Marcel Weinum est décapité à Stuttgart. Condamné à mort pour avoir placé une bombe dans la voiture du gauleiter Wagner, il avait 17 ans.
mercredi 15 avril
Un communiqué de presse annonce la suspension sine die du procès de Riom.
Création à Strasbourg de La Belle au bois dormant ou les Trois Indiens (Dornröschen oder Die drei Urewigen), singspiel en quatre actes du compositeur autrichien Cesar Bresgen, sur un livret d’Otto Reuther.
jeudi 16 avril
Pétain reçoit Pierre Laval à Vichy. Le maréchal accepte de le nommer chef du gouvernement français sous la pression d’Hitler.
Hitler nomme le maréchal von Rundstedt commandant en chef à l’Ouest. Chargé de poursuivre la fortification du mur de l’Atlantique, il s’installe à Saint-Germain-en-Laye.
Les élèves du lycée Buffon manifestent à Paris contre l’arrestation de Raymond Burgard. Ils sont brutalement dispersés par la police.
vendredi 17 avril
L’amiral Darlan est contraint de démissionner ; il reste cependant commandant en chef des forces armées.
L’amiral Leahy, ambassadeur des Etats-Unis auprès du régime de Vichy, est rappelé à Washington pour consultations.
Jean Borotra, commissaire aux sports, entame une tournée en Afrique du Nord, que les Allemands jugeront excessivement « tapageuse », trop nationale.
Le général Giraud s’évade de la forteresse de Königstein (Saxe) en se laissant descendre le long de la falaise. Déguisé, il parviendra la frontière suisse en chemin de fer. Hitler est furieux.
samedi 18 avril
Le maréchal Pétain rappelle Pierre Laval comme président du Conseil sous la pression des Allemands et malgré les démarches américaines. Il forme un ministère de collaboration. Le général Jean-François Jannekeyn remplace comme ministre de l’Air le général Bergeret (nommé inspecteur de la défense aérienne). Le commissariat général à l’EGS (Education générale et sportive) change de titulaire : Jean Borotra est remplacé par le colonel Pascot (une nouvelle politique plus docile s’engage). Laval, partisan de la collaboration et croyant à la victoire allemande, veut entraîner la France dans la guerre contre l'Angleterre et la Russie.
dimanche 19 avril
A Rennes, attentat manqué, à la grenade, de la Résistance contre Doriot, le chef du PPF.
Le général Giraud arrive en Alsace, d’où il se rend en zone libre.
lundi 20 avril
A Vichy, dans une émission de radio, Laval appelle les Français à une coopération plus étroite avec l’Allemagne.
mardi 21 avril
Les Allemands fusillent vingt otages pour « complicité » durant le raid du 27 mars à Saint-Nazaire.
Décès de l’évêque de Moulins Mgr Jean-Baptiste Gonon. Agé de 73 ans, il était à la tête de ce diocèse depuis 1926.
jeudi 23 avril
L’Afrique du Sud rompt ses relations diplomatiques avec le régime français de Vichy.
samedi 25 avril
Des troupes américaines viennent renforcer la Nouvelle-Calédonie, possession française du Pacifique.
mardi 28 avril
Karl Oberg est nommé chef de la Gestapo et des SS en France.
mercredi 29 avril
Le groupe de résistants de Charles Debarge attaque l’immeuble occupé par la Gestapo à Arras.
en avril
Le résistant Brossolette débarque en Angleterre.
vendredi 1er mai
L’appel de Charles de Gaulle à passer en silence devant les statues de la République pour la fête du Travail est largement suivi.
Début de l’évacuation du camp de prisonniers de Choiseul, à Châteaubriant : cinq groupes seront transférés jusqu’au 11 mai. Les premiers à partir sont les « indésirables », déplacés au camp de Rouillé.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 mai
Manifestations de la résistance à Tours : arrestation de trois membres des Jeunesses communistes.
samedi 2 mai
Evadé de Königstein le 17 avril dernier, le général Giraud rencontre Laval et Abetz à Moulins. A ceux-ci qui lui demandent de retourner en Allemagne, il pose une condition inacceptable : que le Reich libère les 500 000 prisonniers français mariés.
lundi 4 mai
Le général Giraud, récemment évadé d’Allemagne et installé en zone libre, écrit une lettre au maréchal Pétain, dans laquelle il l’assure de sa volonté de ne pas aller à l'encontre de l’action du gouvernement de Vichy.
du lundi 4 au mardi 5 mai
Opération « Ironclad » : afin d’éviter que les Japonais de Birmanie utilisent l’île comme base, des troupes britannique débarquent à Madagascar (possession française de l’océan Indien). Attaque anglaise contre Diego-Suarez
mercredi 6 mai
Arrivée à Paris de Reinhard Heydrich, chef de la sécurité du Reich. Il rencontre René Bousquet, secrétaire général de la police française, et lui expose le désir d’Hitler de créer une nouvelle police, composée de militants des partis collaborateurs.
jeudi 7 mai
Les Anglais prennent Diégo-Suarez.
dimanche 10 mai
Le groupe de résistants de Maurice Leber attaque une station allemande de transmission à Paris, rue de Grenelle.
lundi 11 mai
Rencontre Göring-Laval à Moulins.
Les dernières prisonnières du camp de Choiseul, des détenues politiques et femmes « indésirables », sont transférées au camp d'Aincourt. Le camp de Châteaubriant est fermé.
mercredi 13 mai
Dans une lettre adressée à Ribbentrop, Laval lui offre les travailleurs français que l’Allemagne exige et, en plus, des soldats que le Reich ne demande pas.
jeudi 14 mai
Les Britanniques assurent qu’après la guerre ils rendront Madagascar à la France. Le général de Gaulle décide d’y envoyer des FFL pour faire valoir sa souveraineté sur l’île.
Attentat à la bombe contre une caserne du 32e RI, à Tours.
samedi 16 mai
Cinq exécutions au Camp du Ruchard, près de Tours.
Dernière exécution d’un condamné à mort dans le département du Morbihan : Gildas Le Roux, un marin-pêcheur âgé de quarante-et-un ans, est guillotiné dans la cour de la prison de Vannes, à 5 h 45 du matin. Il avait été condamné pour le meurtre et le vol d’un cultivateur à Merlévénez en mars 1941.
Sortie à Paris du film les Inconnus dans la maison, drame réalisé par Henri Decoin d’après le roman éponyme de Simenon, paru en 1940, avec Raimu, Juliette Faber, Jean Tissier, Jacques Baumer et Noël Roquevert.
dimanche 17 mai
La tournée en France du Philharmonique de Berlin est interrompue à Marseille. Une bombe lacrymogène éclate dans la salle.
mardi 19 mai
Wallis-et-Futuna (Pacifique) rallie la France libre.
En zone sud, le général Giraud reçoit un émissaire du groupe des Cinq, Jacques Lemaigre-Dubreuil. Ces cinq résistants coordonnent la résistance en Afrique du Nord.
dimanche 24 mai
En route pour Washington, Viatcheslav Molotov, le ministre soviétique des Affaires étrangères, fait escale à Londres. Il y rencontre Charles de Gaulle, chef de la France libre.
lundi 25 mai
Sept dirigeants du réseau Musée de l’Homme sont exécutés au fort du Mont-Valérien.
mercredi 27 mai
Offensive de Rommel en Libye : la 21e division allemande Panzer et la division italienne Ariete attaquent l’oasis de Bir-Hakeim, défendue par le général français Koenig à la tête de seulement 3 273 FFL.
vendredi 29 mai
Le port de l’ « étoile jaune » sera obligatoire à partir du 7 juin pour tous les juifs âgés de plus de six ans dans la zone de la France occupée.
Dans son QG de Rastenburg, Hitler reprend les plans d’occupation de la zone libre en France et de l’Espagne.
dimanche 31 mai
Manifestation de femmes rue de Buci à Paris.
en mai
Sortie du premier numéro clandestin du Populaire.
Série d'exécutions de dirigeants communistes (Politzer, Solomon, Cadras, Decour).
lundi 1er juin
Fritz Sauckel, haut responsable allemand du Service du travail obligatoire, arrive à Paris. Il exige 250 000 travailleurs avant le 1er août.
A Londres, Jean Moulin propose la création d’un Comité général des études (CGE). Ce groupe de réflexion de la Résistance serait chargé d’étudier la prise du pouvoir civil à la libération du pays.
mercredi 3 juin
Des commandos britanniques mènent un raid près du Touquet, dans le Pas-de-Calais.
Sortie du film La Neige sur les pas, drame d’André Berthomieu, d’après le roman éponyme d’Henry Bordeaux paru en 1911, avec Pierre Blanchar, Michèle Alfa et Georges Lannes.
samedi 6 juin
Rommel envoie à Bir Hakeim la 15e division Panzer afin de mettre fin à la résistance des FFL du général Koenig.
dimanche 7 juin
Le port de l’étoile jaune est désormais obligatoire pour les juifs en zone occupée.
nuit du lundi 8 au mardi 9 juin
La corvette Mimosa, assurant l’escorte ONS100 (trente-six navires qui vont à Halifax), est coulée par le sous-marin allemand U-124 du CC Johan Mohr.
mercredi 10 juin
La Gestapo arrête Nelly Devienne et les dix derniers militants du groupe de résistants Action-40 à Roubaix, en zone interdite.
L’Iran, occupée par les Soviétiques et les Britanniques, noue des relations diplomatiques avec la France libre.
du mercredi 10 au jeudi 11 juin
Malgré la résistance des Forces françaises libres commandées par le général Koenig, les Allemands parviennent à s'emparer de la position de Bir-Hakeim, en Libye. Koenig parvient cependant à ramener les trois quarts de ses troupes à travers les champs de mines.
jeudi 11 juin
Himmler exige la déportation de 100 000 juifs de France vers l’Allemagne.
Vichy publie un décret interdisant aux Juifs des emplois d’artistes.
dimanche 14 juin
Pétain est reçu à Carcassonne.
Un commando de parachutistes des Forces françaises libres, commandés par le capitaine Bergé, mène un raid sur l’aérodrome d’Héraklion, en Crète : vingt avions stukas sont détruits.
mercredi 17 juin
Pétain reconnaît l'échec de sa « révolution nationale ».
Le colonel Remy embarque à Pont-Aven (Finistère) pour l’Angleterre. Son réseau, la Confrérie Notre-Dame a été démantelée par la Gestapo.
vendredi 19 juin
Déraillement d’un train près de Tours.
lundi 22 juin
Accord sur la relève entre Laval et le Gauleiter Fritz Sauckel, directeur de la main d'œuvre du Reich : pour trois départs de spécialistes volontaires pour l'Allemagne, un prisonnier de guerre doit être libéré (échec : 12 000 volontaires en juin, 23 000 en juillet, alors que Sauckel en réclamait 150 000). Laval déclare qu'il « souhaite la victoire de l'Allemagne ».
Dix-neuf militants communistes parviennent à s’évader du camp de Royallieu, situé en forêt de Compiègne. Pendant deux mois, ils ont creusé un tunnel de quarante mètres de long.
mardi 23 juin
Parti de Paris, un train transportant des Juifs arrive au camp d’Auschwitz, où certains sont aussitôt désignés pour les chambres à gaz…
jeudi 25 juin
En l’absence de Claude Autant-Lara, occupé au tournage de Lettres d’amour, Pierre Guerlais, le producteur du film, réalise lui-même à Paris les dernières scènes du Mariage de Chiffon.
lundi 29 juin
Départ de Perpignan du premier convoi de travailleurs volontaires pour l’Allemagne.
mercredi 1er juillet
Laval autorise les voitures goniométriques allemandes à pénétrer en zone libre française pour traquer les émetteurs clandestins de la Résistance.
jeudi 2 juillet
La Gestapo bordelaise a demandé à la police française de « procéder à l'évacuation de tous les juifs des deux sexes, âgés de seize à quarante-cinq ans, porteurs de l'étoile jaune ».
Des forces britanniques occupent l’île française de Mayotte, dans l’archipel des Comores.
vendredi 3 juillet
A Paris, les dirigeants de la Résistance dans la police et la gendarmerie se rencontrent dans le bois de Clamart. Ils préparent la création d’un Front national de la police.
Le Tigre, contre-torpilleur des Forces navales de la France libre (FNFL) coule un sous-marin allemand au large de New York.
samedi 4 juillet
Le gouvernement vichyste accepte la déportation des Juifs apatrides des deux zones, contre l’immunité pour les juifs français.
dimanche 5 juillet
Les préfets français sont convoqués au ministère de l'Intérieur.
mercredi 8 juillet
Décès au château de Saint-Chameaux, à Saint-Amancet-Dourgne (Tarn), du maréchal de France et académicien Louis Franchet d’Esperey, à l’âge de 86 ans.
A Paris, Sacha Guitry, au gala de l’Union des artistes, fait don d’un Utrillo d’une valeur de 650 000 francs. De très nombreux artistes assistent au spectacle.
jeudi 9 juillet
Sortie du film Le Lit à colonnes, drame de Roland Tual, d’après la nouvelle éponyme de Louise de Vilmorin (publiée en 1941), avec Fernand Ledoux, Michèle Alfa, Odette Joyeux et Jean Marais. Les décors et costumes ont été réalisés par Christian Dior.
mardi 14 juillet
A l’initiative du général de Gaulle, la France Libre devient officiellement la « France combattante ».
100 000 personnes défilent à Lyon en chantant la Marseillaise. Manifestation de la résistance à Carcassonne, au monument Barbès : plus de 2 000 participants à l’appel de Radio-Londres. Manifestation patriotique à Perpignan. Même chose à Marseille avec manifestation sur la Canebière : des hommes de main de Sabiani tirent sur la foule. A Nice, une manifestation réunit plusieurs centaines de personnes place Masséna.
En zone occupée, les FTP font dérailler quatre trains et sabotent des usines.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 juillet
La police française a arrêté entre 145 et 171 juifs à Bordeaux.
jeudi 16 juillet
Projet de Légion tricolore devant remplacer la LVF (uniforme allemand) par des combattants en uniforme français (échec : dissolution en février 1943).
Rafle de quelques dizaines de Juifs en Ille-et-Vilaine.
du jeudi 16 au vendredi 17 juillet
« Rafle du Vel’ d’hiv » : 12 353 juifs non naturalisés, dont la moitié d'enfants, sont arrêtés à Paris et parqués au Vélodrome d'Hiver, avant d'être déportés à Auschwitz. La rafle est exécutée par 450 policiers, gendarmes et gardes mobiles ; hommes et femmes seuls sont dirigés sur Drancy. Les familles sont parquées d'abord au Vél' d'Hiv (3 500 enfants seront internés quelques semaines à Pithiviers et Beaune-la-Rolande avant d'être envoyés en Allemagne ; seuls trente juifs reviendront et pas un seul enfant).
samedi 18 juillet
Départ pour Drancy du convoi des juifs bordelais arrêtés.
Au Cambodge, les autorités françaises arrêtent deux bonzes (dont Hem Chieu, qui sera déporté au bagne) accusés d’activités subversives. La hiérarchie bouddhiste n’a pas été prévenue, ce qui était la norme jusqu’alors.
dimanche 19 juillet
Echec de la rafle de Nancy. Ayant appris la veille que l’arrestation des juifs étrangers de la ville devait avait avoir lieu ce jour, Edouard Vigneron, chef du service des étrangers au commissariat central nancéen, a organisé avec six de ses hommes une grande opération de sauvetage : seulement 32 des 385 juifs menacés ont été arrêtés (Vigneron sera arrêté en août).
nuit du dimanche 19 juillet
Décès soudain à Paris de la réalisatrice d’avant-garde et théoricienne du cinématographe, Germaine Dulac, à l’âge de soixante ans.
lundi 20 juillet
Adolf Eichmann accepte la proposition de Pierre Laval de déporter les enfants juifs de moins de seize ans.
« Révolte des Ombrelles » au Cambodge : une manifestation menée par le journaliste Pach Chhoeun (rédacteur en chef de Nagaravatta) réunit à Phnom Penh 2 000 personnes, dont de nombreux bonzes, pour protester contre les actions du résident général. Le rassemblement dégénère en émeute, ce qui conduit les forces de l’ordre à réprimer le mouvement. On dénombre de nombreuses interpellations, dont celle de Pach Chhoeun).
mardi 21 juillet
L’amiral Leahy, ambassadeur des Etats-Unis à Vichy, est nommé chef d’état-major personnel de Roosevelt et rejoint Washington.
mercredi 22 juillet
Les Allemands déportent les juifs enfermés au Vel’ d’Hiv’, à Paris.
La France libre prend acte de l'adhésion des groupements de la Résistance et symbolise ainsi l'union des efforts de la France libre et la France captive.
samedi 25 juillet
Arrivée à Londres d’André Philip, député socialiste du Rhône et animateur du groupe de résistance Libération.
Après plusieurs essais infructueux, les Anglais parviennent à capter sur les falaises de Beachy Head les programmes de la télévision allemande installée au début du mois à Paris, Fernsehsender.
Evêque de Meaux depuis 1937, Mgr Joseph Evrard se retire, à l’âge de cinquante-trois ans. Il est aussitôt remplacé par son coadjuteur, Georges Debray, quarante-neuf ans.
mardi 28 juillet
A Londres, sur proposition de Passy et de Brossolette, Charles de Gaulle nomme André Philip commissaire à l’Intérieur. Le BCRAM devient le BCRA, qui centralise désormais aussi bien l’action militaire que politique en France.
Le FTP tue le général Schaumburg : bombe lancée sur sa voiture (groupe de Misrak Manouchian, arménien, vingt-trois membres pris fin 1943, fusillés 1944, avaient commis près de soixante attentats faisant 150 morts).
mercredi 29 juillet
Jacques Renouvin, de Combat, lance l’opération « Kermesses » en zone libre. A la même heure et dans huit villes, les groupes francs font sauter les bureaux de recrutement de la main-d’œuvre française pour l’Allemagne.
en juillet
Réduction des rations alimentaires.
jeudi 6 août
Au stade parisien Jean-Bouin, un commando de la FTP attaque une unité de la Luftwaffe à l’entraînement : deux soldats sont tués et quinze blessés.
Début de la déportation des juifs étrangers en zone française non-occupée.
A Paris, le musée d’Art moderne est inauguré au palais de Tokyo.
vendredi 7 août
Sortie à Paris du film policier L’assassin habite au 21, réalisé par Henri-Georges Clouzot d’après le roman éponyme de l’auteur belge Stanislas-André Steeman, publié en 1939, avec Suzy Delair, Pierre Fresnay, Jean Tissier, Pierre Larquey et Noël Roquevert.
mardi 11 août
En représailles à l’attaque du stade Jean-Bouin, Oberg fait fusiller 93 otages à Paris.
jeudi 13 août
Hitler charge l'Organisation Todt (génie militaire) de créer une ligne fortifiée des Pays-Bas à l'Espagne pour le 1er mai 1943 : 15 000 blockhaus sont prévus.
vendredi 14 août
Première à Paris du film La Fausse Maîtresse, comédie dramatique d’André Cayatte, d'après le roman La Fausse Maîtresse d'Honoré de Balzac, paru en 1841, avec Danielle Darrieux, Lise Delamare, Monique Joyce, Huguette Vivier, Gabrielle Fontan, Bernard Lancret et André Alerme.
samedi 15 août
En zone libre, la police française arrête 5 000 Juifs apatrides, qu’elle remet aux autorités allemandes.
Des otages sont fusillés au mont Valérien.
mardi 18 août
Prévenus du déclenchement imminent d’un raid allié sur Dieppe, six résistants du groupe havrais « Vagabond bien-aimé » cisaillent trente-neuf câbles de transmission téléphonique dans la région.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 août
Opération « Jubilee » : échec du coup de main allié sur le port de Dieppe (France). Sur 6 086 soldats alliés (surtout canadiens), on dénombre 4 384 tués ou blessés (deuxième division canadienne : 836 morts ; commandos anglais : 132 morts ; Royal Navy : 550 morts ; 1 500 prisonniers), 34 navires coulés, les 28 blindés mis à terre atteints ; 106 avions détruits, contre 170 allemands. Hitler récompense Dieppe pour sa « sagesse » en libérant des prisonniers de la région.
mercredi 19 août
Pétain propose de charger l'armée française de la défense des côtes.
Un violent orage éclate sur l'est de Paris et sa banlieue. Saint-Maur reçoit des grêlons de soixante-dix grammes !
jeudi 20 août
Loi de Vichy condamnant à mort les utilisateurs d’un émetteur radio clandestin.
Bombardement sur Amiens de l’aviation américaine.
vendredi 21 août
Le maréchal Pétain félicite les Allemands pour avoir défendu le sol français durant le raid des Alliés sur Dieppe.
mardi 25 août
Mobilisation des « malgré-nous », des Alsaciens-Lorrains, dans la Wehrmacht.
mercredi 26 août
Début à 4 h du matin, de la grande rafle des juifs de Dordogne : 329 d’entre eux sont arrêtées à Belvès, à Brantôme, au Bugue, etc. Un nouveau convoi de 443 Juifs, dont 81 enfants et 186 juifs français, a quitté Bordeaux pour rallier le camp de Drancy. A Nice, 655 personnes sont arrêtées et internées à la caserne Auvare.
Le maréchal Pétain réduit à douze ans de travaux forcés la peine infligée en 1934 à Violette Nozière, condamné à mort (puis à perpétuité) pour le meurtre de son père.
jeudi 27 août
Les Allemands autorisent le gouvernement de Vichy à créer une unité blindée en Afrique du Nord.
Afin de récompenser la « conduite exemplaire » des habitants de Dieppe, Hitler ordonne la libération de huit cents Français prisonniers de guerre.
vendredi 28 août
La police française de la zone libre a arrêté 7 000 juifs en trois jours d’opération. Ils sont aussitôt livrés aux autorités allemandes.
Diffusion de la protestation de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse contre la déportation des juifs. Sa lettre est lue dans toute les paroisses de son diocèse : « Les Juifs sont des hommes […] Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères […] ».
samedi 29 août
450 juifs, dont 68 enfants, de la région de Limoges sont arrêtés et rassemblés au camp de Nexon (ils seront livrés aux nazis et déportés à Auschwitz).
en août
Jacques Doriot s'engage dans la LVF.
mardi 1er septembre
A Paris, le groupe de combat n°3 de Valmy attaque à la grenade un détachement de trente-six soldats de la Wehrmacht.
Le général de Gaulle rend visite aux pilotes de la France libre sur la base aérienne de Rayak [aujourd’hui au Liban].
Premier numéro des Lettres françaises.
vendredi 4 septembre
Loi « sur l’utilisation et l’orientation de la main-d’œuvre » (STO), qui mobilisait potentiellement pour un envoi en Allemagne tous les hommes âgés de dix-huit à cinquante ans et les femmes célibataires âgées de vingt-et-un à trente-cinq ans.
Sortie du film Le Destin fabuleux de Désirée Clary, comédie historique de Sacha Guitry, avec S. Guitry, Jean-Louis Barrault, Aimé Clariond, Jacques Varennes, Geneviève Guitry et Gaby Morlay.
lundi 7 septembre
La Gestapo arrête Natalis Dumez, cofondateur de la Voix du Nord.
jeudi 10 septembre
A Paris, les FTP font sauter le local du PPF, rue des Sablons, avec une bombe à retardement.
samedi 12 septembre
Des commandos britanniques mènent un raid sur Port-en-Bessin en Normandie.
dimanche 13 septembre
Le général de Gaulle effectue un vol sans escale de 3 000 kilomètres, de Damas à Fort-Lamy [N’Djamena], montrant qu’il est possible de circuler sans se poser ailleurs... qu’en terre française libre.
jeudi 17 septembre
Arrivée à Londres des chefs de la Résistance d’Astier de La Vigerie et Frenay. Charles Vallin, dignitaire du régime de Vichy, rallie la France combattante.
samedi 19 septembre
En représailles aux récentes attaques contre des soldats allemands à Paris, tous les lieux de divertissement sont fermés.
dimanche 20 septembre
A l’occasion du 150e anniversaire de la bataille de Valmy, la compagnie FTP du même nom, commandée par le colonel Fabien, attaque un train de soldats allemands en Franche-Comté.
du dimanche 20 au mardi 22 septembre
116 otages sont exécutés à Romainville [Seine-Saint-Denis].
lundi 21 septembre
Soixante-et-onze Juifs ont été transférés du camp de Mérignac, près de Bordeaux, à Drancy, sous escorte de policiers français.
mercredi 23 septembre
Les troupes britanniques entrent dans la capitale de Madagascar. Tananarive est déclarée ville ouverte.
vendredi 25 septembre
Blessé mortellement lors d’une fusillade avec des policiers, le résistant Charles Debarge succombe dans les locaux de la Gestapo d’Arras.
samedi 26 septembre
L’URSS reconnaît le Comité national français (France libre).
A Londres, le résistant Henri Frenay rencontre Charles de Gaulle.
Jean Moulin confie à Claude Bourdet l’organisation du Noyautage des administrations publiques (NAP).
lundi 28 septembre
Départ du Circuit de France cycliste, une épreuve organisée par le régime de Vichy et l’occupant allemand suite au refus du directeur de L’Auto, Jacques Goddet, de relancer le Tour de France, non disputé depuis 1939. L’organisation est confiée à Jean Leulliot, le directeur du journal collaborationniste La France socialiste. Les Allemands ont accepté que la course passe la ligne de démarcation et de fournir du matériel aux coureurs. La première étape (Paris-Le Mans) est remportée par le Français Guy Lapébie.
mardi 29 septembre
Une force sud-africaine débarque à Tuléar, sur la côte sud-ouest de Madagascar. Elle occupe le port et l’aéroport qui permettent de contrôler le canal de Mozambique.
mercredi 30 septembre
Ce mois de septembre, 14 000 juifs de France, 6 000 des Pays-Bas et 5 000 de Belgique ont été déportés à Auschwitz.
en septembre
Création de l’Armée secrète (AS), rassemblant les éléments militaires des différents réseaux de résistance.
vendredi 2 octobre
Un Comité de coordination des mouvements de la résistance française est créé à Londres, en accord avec de Gaulle. Il comprend les chefs de Combat, Libération et Franc-Tireur.
dimanche 4 octobre
Arrivée finale à Paris de l’unique édition du Circuit de France cycliste. Au classement général, le Belge François Neuville s’impose devant les Français Louis Thiétard et Louis Caput. La huitième et dernière étape (Dijon-Paris) a été gagnée par le Français Raymond Louviot.
lundi 5 octobre
Dix-sept résistants sont fusillés à Paris, porte de Versailles.
mardi 6 octobre
Une bombe explose au cinéma parisien Maillot-Palace, où le PPF faisait projeter le film de propagande allemand le Juif Süss.
mercredi 7 octobre
Georges Jacquin, soixante-et-un ans, est nommé évêque de Moulins.
vendredi 9 octobre
Les Flying Fortress américaines bombardent de jour les usines de Lille (France) et plusieurs aciéries près de Liège (Belgique).
Nouvelle rafle de juifs en Ille-et-Vilaine (au total, 138 juifs seront arrêtés dans ce département durant la guerre).
jeudi 15 octobre
François Mitterrand constitue en zone libre le Mouvement de résistance des prisonniers de guerre (MRPDG).
Les films américains et anglais sont interdits par Vichy de projection en France. Les copies doivent être remises au ministère de l’Information.
samedi 17 octobre
A la tombée de la nuit, 94 bombardiers Lancaster de la RAF ont traversé la France à très basse altitude pour déverser avec succès leurs bombes sur les usines d’armement Schneider du Creusot. Malgré l’absence de couverture de chasse, un seuil appareil britannique est porté manquant.
lundi 19 octobre
Les troupes britanniques continuent de progresser au sud de Madagascar. 800 soldats français de l’armée de Vichy sont capturés près d’Ivato.
du mardi 20 au jeudi 22 octobre
Conférence de Cherchell : des représentants anglo-américains (Robert Murphy, le général Clark) rencontrent des responsables de la Résistance en Algérie pour préparer l’opération « Torche ».
mardi 27 octobre
Sept communistes sont fusillés au camp du Ruchard, près de Tours.
Sortie à Paris du film Patricia, comédie de Paul Mesnier, avec Gabrielle Dorziat et Louise Carletti.
jeudi 29 octobre
A Madagascar, les troupes est-africaines font prisonniers 440 soldats de l’armée de Vichy à Alakamisy. Elles occupent Fianarantsoa.
vendredi 30 octobre
Edouard Herriot, hostile au régime de Pétain, est placé en résidence surveillée.
samedi 31 octobre
Conducteur de locomotive, Léon Brochard refuse de conduire un train menant des juifs vers la déportation.
en octobre
Offensive alliée contre Majunga, sur la côte nord-ouest de Madagascar.
mercredi 4 novembre
L'escadre française mouille dans la rade des Salins d'Hyères.
jeudi 5 novembre
Capitulation française à Majunga : environ 500 Français tués, dont l'aviateur Assolant.
Opération « Minerve » : installé en zone libre depuis son évasion d’Allemagne en avril dernier, le général Giraud embarque au Lavandou (Var) sur le sous-marin britannique HMS Seraph. Destination : Gibraltar.
L'amiral Darlan, en mission en Afrique du Nord, revient à Alger, ayant appris que son fils Alain vient d'y être hospitalisé pour une attaque de poliomyélite.
samedi 7 novembre
L'escadre française revient à Toulon.
Fondation de la Société financière de radio (SOFIRA), destinée à réaliser les opérations financières qui ne sont pas possibles à l’administration d’Etat de la radio nationale, notamment prendre des participations dans les entreprises privées [plus tard renommée Société financière de radiodiffusion - SOFIRAD).
dimanche 8 novembre
Opération alliée « Torche » : les Anglo-Américains débarquent en Algérie (25 000 hommes à Alger, 39 000 à l'est d'Oran) et au Maroc (35 000 hommes à l'est de Casablanca, opposition du général Nogues), tenus par le gouvernement de Vichy (pro-allemand). Pertes françaises : 500 tués, 2 000 blessés, un croiseur, quatre contre-torpilleurs, douze sous-marins ; le cuirassé Jean Bart est gravement endommagé dans le port de Casablanca. Le général Alphonse Juin et l'empire colonial français se rallient aux Anglo-Américains. Le général Darlan, qui se trouve par hasard à Alger, ordonne à l'armée de résister. Rares sont les personnels de l’ambassade de France à Washington à se rallier à la France libre. Le gouvernement de Vichy a rompu les relations diplomatiques avec Washington, pour « avoir porté la guerre sur le territoire français ». A l’annonce de ce débarquement, la communauté française aux Etats-Unis a organisé des défilés enthousiastes dans les principales villes américaines au son de la Marseillaise.
du lundi 9 au mercredi 11 novembre
Entretiens Hitler-Laval à Berchtesgaden.
mardi 10 novembre
Les troupes américaines s'emparent d'Oran (Algérie). A Alger, l’amiral Darlan demande aux troupes de Vichy en Algérie et au Maroc de ne plus résister aux Alliés.
A Casablanca, le cuirassé Jean-Bart subit une nouvelle attaque aérienne et s’échoue dans le port, où il passera le reste de la guerre.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 novembre
Fin de la résistance française en Afrique du Nord : le général Noguès a ordonné à 2 h 30 la cessation des hostilités au Maroc et en Oranie.
mercredi 11 novembre
Opération « Anton » : les Allemands et Italiens envahissent la zone libre (zone italienne : Alpes-Maritimes, Var, Hautes-Alpes, Isère, Drôme, Savoie, Haute-Savoie ; les juifs s'y réfugient et sont protégés par les Mussolini jusqu'au 4 septembre 1943). L'armée d'armistice est dissoute ; la garde personnelle de Pétain est réduite à 3 000 hommes ; l'amiral Laborde, invité par deux fois par Darlan à rejoindre l'Afrique avec l'escadre de Toulon, refuse (à 19 heures, Laborde fait mettre bas les feux).
Pierre Brisson, directeur littéraire du Figaro, renonce à faire paraître le journal pour ne pas « trahir la confiance du public ».
Lors d’un discours à Washington, le président américain Roosevelt s’écrie : « Vive la France éternelle ».
nuit du mercredi 11 au jeudi 12 novembre
Seul exemple de raid allié contre la côte française comprise entre Cherbourg et Saint-Nazaire : la vedette rapide MTB-244 de la Royal Navy débarque à Plouézec, près de Paimpol, un groupe de onze hommes dont la mission est de détruire la station sémaphore occupée par les Allemands et à faire des prisonniers pour semer le trouble chez l’occupant. Repéré, le commando parvient à investir les lieux, tuant une sentinelle et blessant trois soldats allemands.
jeudi 12 novembre
Arrivée des Allemands à Perpignan, Marseille, Toulon et Sète. L’amiral Darlan ordonne à la flotte française de Méditerranée de rejoindre l’Afrique, mais il n’est pas obéi.
Des troupes allemandes débarquent en Tunisie, à Tunis et Bizerte ; l’amiral français Esteva les laisse s’installer par ordre de Pétain.
Alors qu’il revenait de Vichy, le général Maxime Weygand a été arrêté par la Gestapo à Saint-Pourçain (Allier) (déporté dans le Tyrol autrichien, il sera placé en résidence surveillée au château d’Itter).
Les autorités américaines réquisitionnent le paquebot Normandie après la rupture des relations entre la France de Vichy et les Etats-Unis.
Sortie du film Feu sacré, de Maurice Cloche, avec Viviane Romance, Georges Flamant et Franck Villard.
vendredi 13 novembre
Le général Henri Giraud, qui s'est évadé en avril de la forteresse allemande de Königstein et s'est rallié à l'amiral Darlan en Afrique du Nord, devient commandant en chef des troupes d'Afrique.
Gravement endommagé lors de l’attaque anglo-américaine en Afrique du Nord, le sous-marin le Tonnant se saborde devant le port espagnol de Cadix, après avoir débarqué son équipage.
La comédienne Gina Manès est grièvement blessée par un tigre, alors qu’elle participait à un numéro au cirque Médrano, à Paris.
samedi 14 novembre
En Tunisie, le général Barré concentre les troupes françaises à Medjez el-Bab pour rallier les forces alliées d’Afrique du Nord.
mardi 17 novembre
Le gouvernement de Vichy promulgue l’acte constitutionnel n°12 qui donne à Laval le pouvoir de signer seuls lois et décrets.
En Afrique du Nord, le général Barré engage le combat contre les renforts allemands arrivés en Tunisie.
mercredi 18 novembre
En Tunisie, des attaques allemandes sont repoussées par le 19e corps d’armée français à Medjez el-Bab et par une brigade de la 78e division britannique à Djebel Abiod.
Les troupes françaises terrestres qui défendent le camp retranché de Toulon sont retirées sur ordre des Allemands.
Première du film Le Voile bleu, drame de Jean Stelli, avec Gaby Morlay, Elvire Popesco et Pierre Larquey.
jeudi 19 novembre
Sortie à Los Angeles du film I Married a Witch (« Ma femme est une sorcière »), du réalisateur français René Clair, interprété par Fredric March et Veronica Lake.
vendredi 20 novembre
Livrés par la police de Vichy, Paul Reynaud et Georges Mandel sont déportés en Allemagne.
samedi 21 novembre
« Le maréchal n’est plus libre », déclare Darlan.
dimanche 22 novembre
L’ancien commissaire chargé des Sports Jean Borotra est arrêté par les Allemands.
lundi 23 novembre
Ralliement de l’Afrique occidentale française (Sénégal) aux autorités d’Alger.
mercredi 25 novembre
Rencontre entre le colonel Rémy et Fernand Grenier.
vendredi 27 novembre
Hitler ordonne la dissolution de l'armée française d'armistice et la remise de la flotte française de Toulon. Vers quatre heures trente, attaque des blindés allemands vers le port ; à 8 h 30, la flotte se saborde (sur ordre de l'amiral Laborde) pour ne pas tomber entre les mains des Allemands : disparition de cent navires (dont les cuirassés Provence, Strasbourg et Dunkerque, qui avaient échappé au drame de Mers-el Kébir, et le contre-torpilleur Volta), soit 225 000 tonnes. Seuls cinq sous-marin s'échappent (dont le Casabianca). Il reste alors à la France 240 000 tonnes de navire de guerre dont l'escadre d'Alexandrie.
samedi 28 novembre
Suppression de l’armée d'armistice.
A Djibouti, deux bataillons de l’armée d’armistice se joignent aux FFL. Par ailleurs, la Réunion rallie la France libre.
dimanche 29 novembre
Le vice-amiral Jean Abrial est nommé ministre de la Marine du gouvernement de Vichy.
dimanche 29 ou lundi 30 novembre
Les douze premiers pilotes français du groupe de chasse n°3 des FAFL, le Normandie, arrivent à Ivanovo.
lundi 30 novembre
Après la dissolution de l’armée de l’armistice, le général Frère dirige l’Organisation de résistance de l’armée, qui regroupe des officiers.
en novembre
Internement d'Edouard Herriot, ancien président du Conseil ; Fernand de Brinon devient secrétaire général de Laval à Vichy, chargé des relations avec l'occupant ; Le général De Lattre de Tassigny, commandant supérieur des troupes de Tunisie, est rappelé en France et arrêté pour s'être insurgé contre la violation de la zone libre par les Allemands.
En Angleterre, une antenne de réception à grand gain est installée à Beachy Head afin de recevoir les émissions de télévision de Fernsehsender Paris pour vérifier le résultat des bombardements alliés.
mardi 1er décembre
Dissolution officielle de l’armée d’armistice. Ses meilleurs éléments rejoignent l’Armée secrète ou l’Organisation de résistance de l’armée.
jeudi 3 décembre
Une loi de Vichy oblige les Français, sous peine de mort, à déclarer les stocks d’armes dont ils ont connaissance.
vendredi 4 décembre
A Alger, l’amiral Darlan crée un Conseil impérial. Maintenant le régime de Vichy dans ses colonies, il assume les fonctions de chef de l’Etat français en Afrique du Nord, considérant Pétain comme prisonnier des Allemands.
Jean Sainteny et le réseau Alliance font évader Claude Hettier de Boislambert du château de Gannat, dans l’Allier.
samedi 5 décembre
Guy Lux épouse Paulette Lisle.
Première du film Les visiteurs du soir, conte médiéval fantastique de Marcel Carné, sur un scénario de Jacques Prévert et Pierre Laroche, avec Arletty, Alain Cuny, Marie Déa et Jules Berry.
mardi 8 décembre
En Tunisie, les Allemands internent la garnison de Bizerte et s'emparent de l'escadre Derrien (trois torpilleurs, neuf sous-marins et trois avisos).
Création à la Comédie-Française de la Reine morte, pièce de Montherlant.
jeudi 10 décembre
En Tunisie, quatre bataillons français et une brigade britannique repoussent une colonne de Panzer à trois kilomètres de Medjez el-Bab.
vendredi 11 décembre
Une loi impose aux juifs de faire apposer la mention « Juif » sur leur carte d'identité.
samedi 12 décembre
George Marchais (22 ans ; futur secrétaire général du Parti communiste français) signe un contrat de travailleur volontaire en Allemagne, pour travailler dans les usines Messerschmitt.
dimanche 13 décembre
A Vichy, Laval déclare à la presse : « Je renverserai impitoyablement tout ce qui, sur ma route, m’empêchera de sauver la France ».
lundi 14 décembre
Madagascar et ses dépendances rallient la France libre : l’île passe sous administrateur du général Legentilhomme, nommé haut-commissaire pour l’océan Indien par la France combattante.
nuit du lundi 14 au mardi 15 décembre
Première expédition en Corse du sous-marin Casabianca : une mission de renseignements interalliée est débarquée dans l’île.
mardi 15 décembre
L’Allemagne augmente les frais d’occupation journaliers de la France de 15 à 25 millions de reichsmarks.
mercredi 16 décembre
Au Tchad, la colonne Leclerc quitte Zouar pour conquérir le Fezzan libyen et gagner Tripoli, appuyée par les FAFL de Bretagne.
Sortie à Paris du film Macao, l’enfer du jeu, de Jean Delannoy, commencé en 1939 avec Sessue Hayakawa, Pierre Renoir et Mireille Balin.
jeudi 17 décembre
Onze gouvernements alliés et le comité de la France libre ont rendu publique à Londres une déclaration qui révèle au monde, sans aucune ambiguïté, « l'entreprise nazie de destruction des juifs ». Les Alliés condamnent l’extermination et menacent les responsables de représailles.
vendredi 18 décembre
Une ordonnance allemande condamne à la peine de mort tout distributeur, auteur ou imprimeur de tracts.
mardi 22 décembre
Darlan conclut un accord avec les Américains sur la défense commune de l'Afrique française.
Publication du Manifeste du peuple algérien par Fehrat Abbas.
mercredi 23 décembre
Les Allemands découvrent à Paris la source K, table d’écoute du câble Paris-Berlin. Les résistants Keller et Lobreau sont arrêtés.
Les pluies torrentielles arrêtent les opérations militaires en Tunisie.
jeudi 24 décembre
L'amiral François Darlan est abattu à Alger par un jeune résistant, Fernand Bonnier de la Chapelle, étudiant monarchiste (complot du comte de Paris ?). Le commandant en chef des forces armées pétainistes était âgé de 61 ans.
vendredi 25 décembre
A Alger, Bonnier de la Chapelle est condamné à mort par une cour martiale dans la soirée.
samedi 26 décembre
Le général Giraud devient Haut-Commissaire en Afrique. Marcel Peyrouton, ancien ministre de l'Intérieur de Vichy, devient gouverneur général de l'Algérie.
Fernand Bonnier de la Chapelle (20 ans) est fusillé à Alger.
Des unités de la colonie française des Somalis [Djibouti] ralliées aux Alliés occupent deux ponts de chemin de fer, coupant ainsi la ligne de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba.
lundi 28 décembre
La colonie française des Somalis rallie officiellement la France libre.
mardi 29 décembre
Les Alliés occupent Djibouti.
mercredi 30 décembre
Condamnés à mort la veille par les autorités allemandes de Rennes, 25 résistants (PCF-FTP) âgés de 19 à 43 ans ont été fusillés sur un terrain militaire de Saint-Jacques-de-la-Lande, dans les champs de La Maltière. Exécutés par groupe de deux ou trois entre 9 h 20 et 10 h 18, ils avaient commis des actes de sabotage et des attentats non meurtriers contre les collaborateurs (siège de la LVF, etc.).
jeudi 31 décembre
Parties du Tchad, les colonnes FFL commandées par le général Leclerc traversent le désert libyen du Fezzan pour faire leur jonction avec la 8e armée britannique.
en décembre
Le général Juin est nommé général d’armée.
Création du premier camp du maquis du Vercors à la ferme d'Ambel.
A Lyon, la pénurie de charbon oblige les usines Lumière à fermer. La fabrication de pellicule négative en zone libre est de ce fait arrêtée.
nuit du jeudi 1er au vendredi 2 janvier
Jean Moulin (alias « Régis », puis « Max ») est parachuté, avec Raymond Fassin (« Sif » et « capitaine Barsac »), en zone libre, au-dessus des Alpilles. Le général de Gaulle l’a chargé d’un triple rôle : une mission de propagande, une mission militaire (jeter les bases de l’Armée secrète) et une mission politique (il est le représentant personnel de Charles de Gaulle en zone non occupée).
samedi 3 janvier
A Tours, une bombe est lancée contre le siège du Rassemblement national populaire.
jeudi 8 janvier
Ouverture à Paris du procès du réseau de résistance du Musée de l’Homme.
vendredi 9 janvier
Trois jours après son départ d’Alger pour Marseille, le paquebot Lamoricière de la Compagnie générale transatlantique se retrouve pris dans une violente tempête alors qu’il tentait de porter secours au cargo Jumièges, en difficulté. Le navire sombre corps et biens peu après midi au large des îles Baléares. Le bilan est de 301 morts pour le Lamoricière et de 20 autres pour le Jumièges.
lundi 12 janvier
Un groupe communiste commet trois attentats à Tours : déraillement d’un train, bombe contre un immeuble de la Gestapo, une autre bombe jetée contre des officiers allemands à l’intérieur d’un café.
Hitler ordonne que les croiseurs Gneisenau et Scharnhorst quittent Brest pour la Norvège.
mardi 13 janvier
Réunis à Londres, les représentants des neuf pays occupés par les Allemands ont mis les gardes des atrocités commises dans l’Europe occupée : ils devront rendre des comptes de leurs actes après la guerre. Le général polonais Sikorski est à l’origine de cette concertation. Belgique, Tchécoslovaquie, France, Grèce, Pays-Bas, Norvège et Yougoslavie ont pris part à la décision.
Déporté au Tchad depuis 1930, l’agitateur anticolonialiste congolais André Matsoua meurt en prison à Mayama. Il avait 43 ans.
mardi 20 janvier
A Paris, la police prête serment de fidélité à Pétain.
mercredi 21 janvier
5 000 mineurs sont en grève dans le bassin de Montceau-les-Mines.
jeudi 22 janvier
Hitler refuse le plan Darlan (1 : l'Allemagne signe la paix et libère les prisonniers ; 2 : la France l'aide contre l'URSS mais reste hors de la guerre germano-américaine).
Froid et neige paralysent la France : une température de -13° est enregistrée à Paris.
dimanche 25 janvier
A Chamonix, le HC Chamonix-Mont-Blanc remporte le 24e championnat de France de hockey sur glace en battant les Français volants 7 à 1.
lundi 26 janvier
Début du retrait de la circulation du billet de 50 francs Luc Olivier Merson, lancé en 1928. Il doit être remplacé par le 50 francs Cérès.
mercredi 28 janvier
Henri Frenay, dirigeant du Mouvement de libération nationale et du journal Combat se rend à Vichy pour plaider la cause de ses camarades emprisonnés. Il est reçu par le ministre de l’Intérieur, Pierre Pucheu. Celui-ci lui déclare que l’action de son mouvement empêche le gouvernement de mener à bien sa politique de rassemblement et de protection de la population française. Pucheu rapport ces propos au comité directeur du Mouvement, qui consent à cesser, pour un temps, ses attaques contre Pétain en échange de la mise en liberté provisoire des militants emprisonnés.
samedi 31 janvier
Le général Otto von Stülpnagel n’est plus commandant militaire pour la France occupée.
Comparativement à janvier 1941, les recettes de cinéma ont augmenté de 68 % pour janvier 1942.
en janvier
Structuration des FTPF comme organisation de combat du Front national.
Rupture entre François Mitterrand et Marie-Louise Terrasse (Catherine Langeais), qui s’étaient fiancés en mai 1940.
dimanche 1er février
A Paris, un groupe de résistants, commandé par l’Allemand Karl Schoënhaar, attaque à l’explosif un convoi place de la Concorde.
jeudi 5 février
Opposant affirmé à Pétain et à l’Occupant (plusieurs de ses livres sont interdits par les Allemands), le romancier Georges Duhamel est élu secrétaire perpétuel de l’Académie française, à titre provisoire, afin de « tenir en respect les forces maléfiques ».
nuit du jeudi 5 au vendredi 6 février
Une sentinelle allemande est abattue à Tours.
vendredi 6 février
Nouvelle rencontre à Vichy entre Pucheu et Frenay. Les deux hommes restent sur leurs positions : Combat n’a pas l’intention de cesser ses opérations.
Sorties cinématographiques : La Maison des sept jeunes filles (comédie réalisée par le Belge Albert Valentin d’après la nouvelle éponyme de Georges Simenon, avec André Brunot, Jean Pâqui et Jacqueline Pagnol), Le Moussaillon (drame réalisé par Jean Gourguet d’après le roman de Jean Rouix, avec Roger Duchesne, Yvette Lebon, Georges Prévost et Champi).
dimanche 8 février
Le sous-lieutenant René Mouchotte est le premier pilote français nommé capitaine dans la Royal Air Force.
lundi 9 février
Création à Londres de la médaille de la Résistance.
Dans le port de New York, un incendie se déclare à 14 h 30 à bord du paquebot français Normandie, en travaux de réaménagement militaire.
nuit du lundi 9 au mardi 10 février
A 2 h 45, le Normandie, ravagé par les flammes, chavire dans le port de New York.
mardi 10 février
Une loi interdit désormais à toute personne juive ou étrangère d’utiliser un pseudonyme pour travailler dans le cinéma.
mercredi 11 février
La Marine allemande lance l’opération « Cerberus » (rapatriement à Wilhelmshaven des croiseurs Scharnhost, Gneisenau et Prinz Eugen) : les trois navires quittent de nuit le port de Brest et, escortés par 6 destroyers, 14 torpilleurs et 32 vedettes lance-torpilles, s’engagent en Manche à travers le passage ouvert quelques jours plus tôt par des chasseurs de mines. Les Britanniques sont pris par surprise.
dimanche 15 février
Loi de Vichy aggravant les peines sanctionnant l’avortement : cet acte devient désormais un crime contre la sûreté de l’Etat et est passible de la peine de mort.
lundi 16 février
Première du film Caprices, comédie de Léo Joannon, avec Danielle Darrieux, Albert Préjean, Jean Parédès, Fred Pasquali et Germaine Reuver.
nuit du mercredi 18 au jeudi 19 février
Six jours après avoir quitté les Bermudes, le sous-marin français Surcouf, le plus grand du monde (4 373 tonnes en plongée), sombre dans la mer des Antilles, au large du Panama : 130 morts. Deux théories existent sur cette perte : le Surcouf aurait soit heurté accidentellement le cargo américain Thomson Lykes soit été bombardé par un hydravion américain qui l’aurait confondu avec un submersible allemand ou japonais.
jeudi 19 février
Ouverture du procès de Riom (Puy-de-Dôme) par Vichy : le général Gamelin, Daladier, Blum, La Chambre et Jacomet sont jugés pour leur responsabilité dans la défaite de 1940.
La police française arrête à Paris le philosophe Georges Politzer avec les chefs de la résistance communiste J. Decour et J. Solomon.
vendredi 20 février
Publication aux Etats-Unis du roman Pilote de Guerre (édition américaine : Flight To Arras), de l’aviateur et écrivain français Antoine de Saint-Exupéry, un auteur qui vit en Amérique depuis 1940. Ce livre sera best-seller aux Etats-Unis pendant six mois.
samedi 21 février
A Paris, échec d’un attentat visant Doriot et Déat au Lido, où ils festoyaient avec des officiels allemands.
dimanche 22 février
Joseph Darnand crée le Service d’ordre légionnaire pour « lutter contre la démocratie et la lèpre juive ».
Publication clandestine de la nouvelle Le silence de la mer de Vercors.
mardi 24 février
De fortes pluies verglaçantes paralysent le bassin parisien, formant une épaisse couche de glace.
vendredi 27 février
A Vichy, Pétain assure que la flotte française ne tombera pas aux mains des Allemands.
du vendredi 27 au samedi 28 février
Opération Bruneval (près de Dieppe) afin de détruire les installations radar allemandes.
samedi 28 février
Arrivée à Londres du colonel Rémy, qui apporte au général de Gaulle les contacts établis avec les résistants de la zone occupée.
Après avoir réquisitionné 52 000 chevaux, les Allemands exigent de la France la livraison de 40 000 camions et de 400 locomotives.
dimanche 1er mars
Le maréchal von Rundstedt, limogé par Hitler en décembre dernier, est nommé commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas).
A Paris, rue de Tanger, les Bataillons de la jeunesse attaquent à la bombe le poste de garde 328 de la Wehrmacht.
Le dessin animé français renaît avec quatre films en cours de réalisation, dont le Marchand de notes, de Paul Grimault, produit par la filiale de la société allemande UFA, Continental.
mardi 3 mars
Vers vingt et une heures, premier bombardement anglais sur les usines Renault de Boulogne-Billancourt, près de Paris : 220 appareils larguent 475 tonnes de bombes. Le nombre de victimes au sein de l'usine Renault (7 tués et 6 blessés) est faible, mais la population alentour, qui n'avait pas forcément jugé nécessaire de gagner les abris, est durement touchée (environ 600 morts et 1 500 blessés). La commune du Pecq [Yvelines] a été touchée (47 morts).
samedi 7 mars
Plusieurs syndicalistes détenus comme otages ont été fusillés la prison d’Evreux : Pierre Semard (55 ans, ancien secrétaire général du Parti communiste de 1924 à 1929), Corentin Cariou et René Le Gall (conseillers municipaux communistes de Paris), Pierre Rigaud (ancien dirigeant de la Fédération des jeunesses communistes de France et ancien secrétaire de Maurice Thorez).
dimanche 8 mars
A Paris, Joseph Barthélemy, garde des Sceaux du gouvernement de Vichy, représente Pétain aux obsèques des victimes du bombardement de Boulogne-Billancourt.
Au Stade Vélodrome de Marseille, l’équipe de France de football (composée de joueurs des deux zones occupées et non) a été battue par la Suisse deux buts (Amado, Kappenberger) à zéro, devant 39 000 spectateurs.
lundi 9 mars
Sept communistes des Bataillons de la jeunesse, âgés de 17 à 20 ans, sont fusillés au mont Valérien.
mardi 10 mars
Un détachement espagnol de la Main-d’œuvre immigrée (MOI) attaque à la bombe un garage de la Wehrmacht à Issy-les-Moulineaux.
Christian Pineau part à Londres.
jeudi 12 mars
Les troupes américaines du général Patch débarquent à Nouméa pour installer des bases en Nouvelle-Calédonie.
dimanche 15 mars
Hitler se déclare opposé à la continuation du procès de Riom (qui devrait être pour lui celui des responsables de la déclaration de guerre et non de la défaite française).
Au stade Nervion de Séville, l’équipe d’Espagne de football a battu l’équipe de France quatre buts (Campos 2, Mundo, Epi) à zéro, devant 40 000 spectateurs.
lundi 16 mars
Marcel Déat échappe à Tours à la tentative d’assassinat du résistant Isidore Grinberg.
Sortie du film Annette et la Dame blonde, comédie réalisée par Jean Dréville d’après une nouvelle de Georges Simenon, avec Louise Carletti, Henri Garat, Mona Goya, Georges Chamarat et Georges Rollin.
mercredi 18 mars
Décès de l’évêque de Saint-Flour Mgr Paul Lecoeur. Agé de 94 ans, il était à la tête de ce diocèse depuis trente-cinq années (1906).
vendredi 20 mars
Afin de célébrer le cinquantième anniversaire du premier numéro de la Libre Parole de Drumont, l’Association des journalistes antijuifs (AJA) organisent un grand déjeuner à l’Ecu de France. Sont notamment présents Céline, Pierre-Antoine Cousteau, Henry Coston, Jean Hérold-Paquis, Jacques Dyssord, Robert Denoël et Titaÿna.
Sortie du film La Femme que j’ai le plus aimée, de Robert Vernay, avec Arletty, Mireille Balin, Lucien Baroux et René Lefèvre.
lundi 23 mars
Les Allemands arrêtent deux opérateurs radio du réseau CND, Subsol alias Phoebus et Gloriod, à Chatou, repérés à l’aide d’une voiture radiogoniométrique.
mercredi 25 mars
La Gestapo arrête en Alsace René Deiber, du groupe Brecheisen, filière d’évasion de prisonniers.
jeudi 26 mars
Entrevue secrète entre Pétain et Laval en forêt de Randan. Laval recommande une collaboration plus active, pour éviter la nomination par Hitler d’un gauleiter à la tête du pays.
Attentat contre Marcel Déat, chef du RNP, au théâtre municipal de Tours.
Dans le Pas-de-Calais, sept sabotages à la dynamite rendent les voies ferrées inutilisables dans le triangle Arras-Lens-Douai.
vendredi 27 mars
Premiers convois de déportés raciaux.
Sortie du film La Duchesse de Langeais, drame de Jacques de Baroncelli, adapté par Jean Giraudoux du roman éponyme de Balzac, avec Edwige Feuillère, Pierre Richard-Willm, Charles Granval et Lise Delamare.
nuit du vendredi 27 au samedi 28 mars
Coup de main britannique sur Saint-Nazaire (« opération Chariot ») dirigé par Lord Mountbatten : 266 commandos (aidés par le destroyer Campbeltown, 16 vedettes M-L, 1 vedette lance-torpilles MTB et une canonnière MGB) ont mené un raid contre la forme-écluse Joubert afin de l’empêcher de recevoir le plus gros cuirassé allemand, le Tirpitz. Grâce aux informations fournies par la résistance (réseau Notre-Dame de Gilbert Renault), l’opération est un succès : la forme Joubert restera inutilisable durant tout le reste de la guerre. A l’issue des combats, 169 Britanniques ont été tués et 200 faits prisonniers. Côté allemand, le bilan est de plus de 400 morts.
dimanche 29 mars
A Saint-Nazaire, les derniers commandos anglais se rendent après trente-six heures de combats. Des habitants ont réussi à en cacher ; certains ont fait le coup de feu avec les Anglais.
Le port de l'étoile jaune devient obligatoire pour tous les juifs âgés de plus de dix ans.
lundi 30 mars
Arrivée à Auschwitz du train spécial 767. Il transporte 1 112 juifs en provenance de Paris.
mercredi 1er avril
Sortie du film La Symphonie fantastique, drame romancé de la vie du compositeur Hector Berlioz réalisé Christian-Jaque, avec Jean-Louis Barrault, Renée Saint-Cyr et Lise Delamare.
jeudi 2 avril
Professeur au lycée Buffon et chef du réseau de résistance Valmy, Raymond Burgard est arrêté à Paris.
vendredi 3 avril
Publication semi-clandestine du recueil Poésie et Liberté, de Paul Eluard. Il contient le poème J'écris ton nom « liberté » (qui sera largué à des milliers d’exemplaires sur la France occupée par la RAF).
dimanche 5 avril
Dimanche de Pâques.
mardi 7 avril
Ouverture devant un tribunal militaire allemand du procès de la Maison de la Chimie : 27 résistants, majoritairement communistes (bataillons de la Jeunesse de l’OS), sont accusés de terrorisme.
mercredi 8 avril
Un décret du gouvernement de Vichy autorise toutes les congrégations religieuses, interdites d’enseignement depuis 1904. Elles n’ont plus besoin de demander d’autorisation.
jeudi 9 avril
A l’Exposition internationale « le bolchevisme contre l’Europe », organisée à Paris, le secrétariat général à l’Information présente le film Français, vous avez la mémoire courte.
samedi 11 avril
Loi relative à l'organisation de la Cour suprême qui suspend les débats du procès de Riom. Les accusés sont réincarcerés au fort du Portalet.
A Lens, les résistants Charles Debarge et Moïse Boulanger (des mineurs) abattent une sentinelle allemande au pont Césarine.
lundi 13 avril
Attentat contre le siège du RNP à Tours.
mardi 14 avril
Clôture du procès de la Maison de la Chimie : 25 des 27 accusés sont condamnés à mort (deux femmes, Marie-Thérèse Lefebvre et Simone Schloss seront graciées et leur peine commuée en déportation à vie [Simone Schloss sera finalement exécutée]), un à cinq ans de prison et le plus jeune (quinze ans) à dix ans.
Le jeune résistant alsacien Marcel Weinum est décapité à Stuttgart. Condamné à mort pour avoir placé une bombe dans la voiture du gauleiter Wagner, il avait 17 ans.
mercredi 15 avril
Un communiqué de presse annonce la suspension sine die du procès de Riom.
Création à Strasbourg de La Belle au bois dormant ou les Trois Indiens (Dornröschen oder Die drei Urewigen), singspiel en quatre actes du compositeur autrichien Cesar Bresgen, sur un livret d’Otto Reuther.
jeudi 16 avril
Pétain reçoit Pierre Laval à Vichy. Le maréchal accepte de le nommer chef du gouvernement français sous la pression d’Hitler.
Hitler nomme le maréchal von Rundstedt commandant en chef à l’Ouest. Chargé de poursuivre la fortification du mur de l’Atlantique, il s’installe à Saint-Germain-en-Laye.
Les élèves du lycée Buffon manifestent à Paris contre l’arrestation de Raymond Burgard. Ils sont brutalement dispersés par la police.
vendredi 17 avril
L’amiral Darlan est contraint de démissionner ; il reste cependant commandant en chef des forces armées.
L’amiral Leahy, ambassadeur des Etats-Unis auprès du régime de Vichy, est rappelé à Washington pour consultations.
Jean Borotra, commissaire aux sports, entame une tournée en Afrique du Nord, que les Allemands jugeront excessivement « tapageuse », trop nationale.
Le général Giraud s’évade de la forteresse de Königstein (Saxe) en se laissant descendre le long de la falaise. Déguisé, il parviendra la frontière suisse en chemin de fer. Hitler est furieux.
samedi 18 avril
Le maréchal Pétain rappelle Pierre Laval comme président du Conseil sous la pression des Allemands et malgré les démarches américaines. Il forme un ministère de collaboration. Le général Jean-François Jannekeyn remplace comme ministre de l’Air le général Bergeret (nommé inspecteur de la défense aérienne). Le commissariat général à l’EGS (Education générale et sportive) change de titulaire : Jean Borotra est remplacé par le colonel Pascot (une nouvelle politique plus docile s’engage). Laval, partisan de la collaboration et croyant à la victoire allemande, veut entraîner la France dans la guerre contre l'Angleterre et la Russie.
dimanche 19 avril
A Rennes, attentat manqué, à la grenade, de la Résistance contre Doriot, le chef du PPF.
Le général Giraud arrive en Alsace, d’où il se rend en zone libre.
lundi 20 avril
A Vichy, dans une émission de radio, Laval appelle les Français à une coopération plus étroite avec l’Allemagne.
mardi 21 avril
Les Allemands fusillent vingt otages pour « complicité » durant le raid du 27 mars à Saint-Nazaire.
Décès de l’évêque de Moulins Mgr Jean-Baptiste Gonon. Agé de 73 ans, il était à la tête de ce diocèse depuis 1926.
jeudi 23 avril
L’Afrique du Sud rompt ses relations diplomatiques avec le régime français de Vichy.
samedi 25 avril
Des troupes américaines viennent renforcer la Nouvelle-Calédonie, possession française du Pacifique.
mardi 28 avril
Karl Oberg est nommé chef de la Gestapo et des SS en France.
mercredi 29 avril
Le groupe de résistants de Charles Debarge attaque l’immeuble occupé par la Gestapo à Arras.
en avril
Le résistant Brossolette débarque en Angleterre.
vendredi 1er mai
L’appel de Charles de Gaulle à passer en silence devant les statues de la République pour la fête du Travail est largement suivi.
Début de l’évacuation du camp de prisonniers de Choiseul, à Châteaubriant : cinq groupes seront transférés jusqu’au 11 mai. Les premiers à partir sont les « indésirables », déplacés au camp de Rouillé.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 mai
Manifestations de la résistance à Tours : arrestation de trois membres des Jeunesses communistes.
samedi 2 mai
Evadé de Königstein le 17 avril dernier, le général Giraud rencontre Laval et Abetz à Moulins. A ceux-ci qui lui demandent de retourner en Allemagne, il pose une condition inacceptable : que le Reich libère les 500 000 prisonniers français mariés.
lundi 4 mai
Le général Giraud, récemment évadé d’Allemagne et installé en zone libre, écrit une lettre au maréchal Pétain, dans laquelle il l’assure de sa volonté de ne pas aller à l'encontre de l’action du gouvernement de Vichy.
du lundi 4 au mardi 5 mai
Opération « Ironclad » : afin d’éviter que les Japonais de Birmanie utilisent l’île comme base, des troupes britannique débarquent à Madagascar (possession française de l’océan Indien). Attaque anglaise contre Diego-Suarez
mercredi 6 mai
Arrivée à Paris de Reinhard Heydrich, chef de la sécurité du Reich. Il rencontre René Bousquet, secrétaire général de la police française, et lui expose le désir d’Hitler de créer une nouvelle police, composée de militants des partis collaborateurs.
jeudi 7 mai
Les Anglais prennent Diégo-Suarez.
dimanche 10 mai
Le groupe de résistants de Maurice Leber attaque une station allemande de transmission à Paris, rue de Grenelle.
lundi 11 mai
Rencontre Göring-Laval à Moulins.
Les dernières prisonnières du camp de Choiseul, des détenues politiques et femmes « indésirables », sont transférées au camp d'Aincourt. Le camp de Châteaubriant est fermé.
mercredi 13 mai
Dans une lettre adressée à Ribbentrop, Laval lui offre les travailleurs français que l’Allemagne exige et, en plus, des soldats que le Reich ne demande pas.
jeudi 14 mai
Les Britanniques assurent qu’après la guerre ils rendront Madagascar à la France. Le général de Gaulle décide d’y envoyer des FFL pour faire valoir sa souveraineté sur l’île.
Attentat à la bombe contre une caserne du 32e RI, à Tours.
samedi 16 mai
Cinq exécutions au Camp du Ruchard, près de Tours.
Dernière exécution d’un condamné à mort dans le département du Morbihan : Gildas Le Roux, un marin-pêcheur âgé de quarante-et-un ans, est guillotiné dans la cour de la prison de Vannes, à 5 h 45 du matin. Il avait été condamné pour le meurtre et le vol d’un cultivateur à Merlévénez en mars 1941.
Sortie à Paris du film les Inconnus dans la maison, drame réalisé par Henri Decoin d’après le roman éponyme de Simenon, paru en 1940, avec Raimu, Juliette Faber, Jean Tissier, Jacques Baumer et Noël Roquevert.
dimanche 17 mai
La tournée en France du Philharmonique de Berlin est interrompue à Marseille. Une bombe lacrymogène éclate dans la salle.
mardi 19 mai
Wallis-et-Futuna (Pacifique) rallie la France libre.
En zone sud, le général Giraud reçoit un émissaire du groupe des Cinq, Jacques Lemaigre-Dubreuil. Ces cinq résistants coordonnent la résistance en Afrique du Nord.
dimanche 24 mai
En route pour Washington, Viatcheslav Molotov, le ministre soviétique des Affaires étrangères, fait escale à Londres. Il y rencontre Charles de Gaulle, chef de la France libre.
lundi 25 mai
Sept dirigeants du réseau Musée de l’Homme sont exécutés au fort du Mont-Valérien.
mercredi 27 mai
Offensive de Rommel en Libye : la 21e division allemande Panzer et la division italienne Ariete attaquent l’oasis de Bir-Hakeim, défendue par le général français Koenig à la tête de seulement 3 273 FFL.
vendredi 29 mai
Le port de l’ « étoile jaune » sera obligatoire à partir du 7 juin pour tous les juifs âgés de plus de six ans dans la zone de la France occupée.
Dans son QG de Rastenburg, Hitler reprend les plans d’occupation de la zone libre en France et de l’Espagne.
dimanche 31 mai
Manifestation de femmes rue de Buci à Paris.
en mai
Sortie du premier numéro clandestin du Populaire.
Série d'exécutions de dirigeants communistes (Politzer, Solomon, Cadras, Decour).
lundi 1er juin
Fritz Sauckel, haut responsable allemand du Service du travail obligatoire, arrive à Paris. Il exige 250 000 travailleurs avant le 1er août.
A Londres, Jean Moulin propose la création d’un Comité général des études (CGE). Ce groupe de réflexion de la Résistance serait chargé d’étudier la prise du pouvoir civil à la libération du pays.
mercredi 3 juin
Des commandos britanniques mènent un raid près du Touquet, dans le Pas-de-Calais.
Sortie du film La Neige sur les pas, drame d’André Berthomieu, d’après le roman éponyme d’Henry Bordeaux paru en 1911, avec Pierre Blanchar, Michèle Alfa et Georges Lannes.
samedi 6 juin
Rommel envoie à Bir Hakeim la 15e division Panzer afin de mettre fin à la résistance des FFL du général Koenig.
dimanche 7 juin
Le port de l’étoile jaune est désormais obligatoire pour les juifs en zone occupée.
nuit du lundi 8 au mardi 9 juin
La corvette Mimosa, assurant l’escorte ONS100 (trente-six navires qui vont à Halifax), est coulée par le sous-marin allemand U-124 du CC Johan Mohr.
mercredi 10 juin
La Gestapo arrête Nelly Devienne et les dix derniers militants du groupe de résistants Action-40 à Roubaix, en zone interdite.
L’Iran, occupée par les Soviétiques et les Britanniques, noue des relations diplomatiques avec la France libre.
du mercredi 10 au jeudi 11 juin
Malgré la résistance des Forces françaises libres commandées par le général Koenig, les Allemands parviennent à s'emparer de la position de Bir-Hakeim, en Libye. Koenig parvient cependant à ramener les trois quarts de ses troupes à travers les champs de mines.
jeudi 11 juin
Himmler exige la déportation de 100 000 juifs de France vers l’Allemagne.
Vichy publie un décret interdisant aux Juifs des emplois d’artistes.
dimanche 14 juin
Pétain est reçu à Carcassonne.
Un commando de parachutistes des Forces françaises libres, commandés par le capitaine Bergé, mène un raid sur l’aérodrome d’Héraklion, en Crète : vingt avions stukas sont détruits.
mercredi 17 juin
Pétain reconnaît l'échec de sa « révolution nationale ».
Le colonel Remy embarque à Pont-Aven (Finistère) pour l’Angleterre. Son réseau, la Confrérie Notre-Dame a été démantelée par la Gestapo.
vendredi 19 juin
Déraillement d’un train près de Tours.
lundi 22 juin
Accord sur la relève entre Laval et le Gauleiter Fritz Sauckel, directeur de la main d'œuvre du Reich : pour trois départs de spécialistes volontaires pour l'Allemagne, un prisonnier de guerre doit être libéré (échec : 12 000 volontaires en juin, 23 000 en juillet, alors que Sauckel en réclamait 150 000). Laval déclare qu'il « souhaite la victoire de l'Allemagne ».
Dix-neuf militants communistes parviennent à s’évader du camp de Royallieu, situé en forêt de Compiègne. Pendant deux mois, ils ont creusé un tunnel de quarante mètres de long.
mardi 23 juin
Parti de Paris, un train transportant des Juifs arrive au camp d’Auschwitz, où certains sont aussitôt désignés pour les chambres à gaz…
jeudi 25 juin
En l’absence de Claude Autant-Lara, occupé au tournage de Lettres d’amour, Pierre Guerlais, le producteur du film, réalise lui-même à Paris les dernières scènes du Mariage de Chiffon.
lundi 29 juin
Départ de Perpignan du premier convoi de travailleurs volontaires pour l’Allemagne.
mercredi 1er juillet
Laval autorise les voitures goniométriques allemandes à pénétrer en zone libre française pour traquer les émetteurs clandestins de la Résistance.
jeudi 2 juillet
La Gestapo bordelaise a demandé à la police française de « procéder à l'évacuation de tous les juifs des deux sexes, âgés de seize à quarante-cinq ans, porteurs de l'étoile jaune ».
Des forces britanniques occupent l’île française de Mayotte, dans l’archipel des Comores.
vendredi 3 juillet
A Paris, les dirigeants de la Résistance dans la police et la gendarmerie se rencontrent dans le bois de Clamart. Ils préparent la création d’un Front national de la police.
Le Tigre, contre-torpilleur des Forces navales de la France libre (FNFL) coule un sous-marin allemand au large de New York.
samedi 4 juillet
Le gouvernement vichyste accepte la déportation des Juifs apatrides des deux zones, contre l’immunité pour les juifs français.
dimanche 5 juillet
Les préfets français sont convoqués au ministère de l'Intérieur.
mercredi 8 juillet
Décès au château de Saint-Chameaux, à Saint-Amancet-Dourgne (Tarn), du maréchal de France et académicien Louis Franchet d’Esperey, à l’âge de 86 ans.
A Paris, Sacha Guitry, au gala de l’Union des artistes, fait don d’un Utrillo d’une valeur de 650 000 francs. De très nombreux artistes assistent au spectacle.
jeudi 9 juillet
Sortie du film Le Lit à colonnes, drame de Roland Tual, d’après la nouvelle éponyme de Louise de Vilmorin (publiée en 1941), avec Fernand Ledoux, Michèle Alfa, Odette Joyeux et Jean Marais. Les décors et costumes ont été réalisés par Christian Dior.
mardi 14 juillet
A l’initiative du général de Gaulle, la France Libre devient officiellement la « France combattante ».
100 000 personnes défilent à Lyon en chantant la Marseillaise. Manifestation de la résistance à Carcassonne, au monument Barbès : plus de 2 000 participants à l’appel de Radio-Londres. Manifestation patriotique à Perpignan. Même chose à Marseille avec manifestation sur la Canebière : des hommes de main de Sabiani tirent sur la foule. A Nice, une manifestation réunit plusieurs centaines de personnes place Masséna.
En zone occupée, les FTP font dérailler quatre trains et sabotent des usines.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 juillet
La police française a arrêté entre 145 et 171 juifs à Bordeaux.
jeudi 16 juillet
Projet de Légion tricolore devant remplacer la LVF (uniforme allemand) par des combattants en uniforme français (échec : dissolution en février 1943).
Rafle de quelques dizaines de Juifs en Ille-et-Vilaine.
du jeudi 16 au vendredi 17 juillet
« Rafle du Vel’ d’hiv » : 12 353 juifs non naturalisés, dont la moitié d'enfants, sont arrêtés à Paris et parqués au Vélodrome d'Hiver, avant d'être déportés à Auschwitz. La rafle est exécutée par 450 policiers, gendarmes et gardes mobiles ; hommes et femmes seuls sont dirigés sur Drancy. Les familles sont parquées d'abord au Vél' d'Hiv (3 500 enfants seront internés quelques semaines à Pithiviers et Beaune-la-Rolande avant d'être envoyés en Allemagne ; seuls trente juifs reviendront et pas un seul enfant).
samedi 18 juillet
Départ pour Drancy du convoi des juifs bordelais arrêtés.
Au Cambodge, les autorités françaises arrêtent deux bonzes (dont Hem Chieu, qui sera déporté au bagne) accusés d’activités subversives. La hiérarchie bouddhiste n’a pas été prévenue, ce qui était la norme jusqu’alors.
dimanche 19 juillet
Echec de la rafle de Nancy. Ayant appris la veille que l’arrestation des juifs étrangers de la ville devait avait avoir lieu ce jour, Edouard Vigneron, chef du service des étrangers au commissariat central nancéen, a organisé avec six de ses hommes une grande opération de sauvetage : seulement 32 des 385 juifs menacés ont été arrêtés (Vigneron sera arrêté en août).
nuit du dimanche 19 juillet
Décès soudain à Paris de la réalisatrice d’avant-garde et théoricienne du cinématographe, Germaine Dulac, à l’âge de soixante ans.
lundi 20 juillet
Adolf Eichmann accepte la proposition de Pierre Laval de déporter les enfants juifs de moins de seize ans.
« Révolte des Ombrelles » au Cambodge : une manifestation menée par le journaliste Pach Chhoeun (rédacteur en chef de Nagaravatta) réunit à Phnom Penh 2 000 personnes, dont de nombreux bonzes, pour protester contre les actions du résident général. Le rassemblement dégénère en émeute, ce qui conduit les forces de l’ordre à réprimer le mouvement. On dénombre de nombreuses interpellations, dont celle de Pach Chhoeun).
mardi 21 juillet
L’amiral Leahy, ambassadeur des Etats-Unis à Vichy, est nommé chef d’état-major personnel de Roosevelt et rejoint Washington.
mercredi 22 juillet
Les Allemands déportent les juifs enfermés au Vel’ d’Hiv’, à Paris.
La France libre prend acte de l'adhésion des groupements de la Résistance et symbolise ainsi l'union des efforts de la France libre et la France captive.
samedi 25 juillet
Arrivée à Londres d’André Philip, député socialiste du Rhône et animateur du groupe de résistance Libération.
Après plusieurs essais infructueux, les Anglais parviennent à capter sur les falaises de Beachy Head les programmes de la télévision allemande installée au début du mois à Paris, Fernsehsender.
Evêque de Meaux depuis 1937, Mgr Joseph Evrard se retire, à l’âge de cinquante-trois ans. Il est aussitôt remplacé par son coadjuteur, Georges Debray, quarante-neuf ans.
mardi 28 juillet
A Londres, sur proposition de Passy et de Brossolette, Charles de Gaulle nomme André Philip commissaire à l’Intérieur. Le BCRAM devient le BCRA, qui centralise désormais aussi bien l’action militaire que politique en France.
Le FTP tue le général Schaumburg : bombe lancée sur sa voiture (groupe de Misrak Manouchian, arménien, vingt-trois membres pris fin 1943, fusillés 1944, avaient commis près de soixante attentats faisant 150 morts).
mercredi 29 juillet
Jacques Renouvin, de Combat, lance l’opération « Kermesses » en zone libre. A la même heure et dans huit villes, les groupes francs font sauter les bureaux de recrutement de la main-d’œuvre française pour l’Allemagne.
en juillet
Réduction des rations alimentaires.
jeudi 6 août
Au stade parisien Jean-Bouin, un commando de la FTP attaque une unité de la Luftwaffe à l’entraînement : deux soldats sont tués et quinze blessés.
Début de la déportation des juifs étrangers en zone française non-occupée.
A Paris, le musée d’Art moderne est inauguré au palais de Tokyo.
vendredi 7 août
Sortie à Paris du film policier L’assassin habite au 21, réalisé par Henri-Georges Clouzot d’après le roman éponyme de l’auteur belge Stanislas-André Steeman, publié en 1939, avec Suzy Delair, Pierre Fresnay, Jean Tissier, Pierre Larquey et Noël Roquevert.
mardi 11 août
En représailles à l’attaque du stade Jean-Bouin, Oberg fait fusiller 93 otages à Paris.
jeudi 13 août
Hitler charge l'Organisation Todt (génie militaire) de créer une ligne fortifiée des Pays-Bas à l'Espagne pour le 1er mai 1943 : 15 000 blockhaus sont prévus.
vendredi 14 août
Première à Paris du film La Fausse Maîtresse, comédie dramatique d’André Cayatte, d'après le roman La Fausse Maîtresse d'Honoré de Balzac, paru en 1841, avec Danielle Darrieux, Lise Delamare, Monique Joyce, Huguette Vivier, Gabrielle Fontan, Bernard Lancret et André Alerme.
samedi 15 août
En zone libre, la police française arrête 5 000 Juifs apatrides, qu’elle remet aux autorités allemandes.
Des otages sont fusillés au mont Valérien.
mardi 18 août
Prévenus du déclenchement imminent d’un raid allié sur Dieppe, six résistants du groupe havrais « Vagabond bien-aimé » cisaillent trente-neuf câbles de transmission téléphonique dans la région.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 août
Opération « Jubilee » : échec du coup de main allié sur le port de Dieppe (France). Sur 6 086 soldats alliés (surtout canadiens), on dénombre 4 384 tués ou blessés (deuxième division canadienne : 836 morts ; commandos anglais : 132 morts ; Royal Navy : 550 morts ; 1 500 prisonniers), 34 navires coulés, les 28 blindés mis à terre atteints ; 106 avions détruits, contre 170 allemands. Hitler récompense Dieppe pour sa « sagesse » en libérant des prisonniers de la région.
mercredi 19 août
Pétain propose de charger l'armée française de la défense des côtes.
Un violent orage éclate sur l'est de Paris et sa banlieue. Saint-Maur reçoit des grêlons de soixante-dix grammes !
jeudi 20 août
Loi de Vichy condamnant à mort les utilisateurs d’un émetteur radio clandestin.
Bombardement sur Amiens de l’aviation américaine.
vendredi 21 août
Le maréchal Pétain félicite les Allemands pour avoir défendu le sol français durant le raid des Alliés sur Dieppe.
mardi 25 août
Mobilisation des « malgré-nous », des Alsaciens-Lorrains, dans la Wehrmacht.
mercredi 26 août
Début à 4 h du matin, de la grande rafle des juifs de Dordogne : 329 d’entre eux sont arrêtées à Belvès, à Brantôme, au Bugue, etc. Un nouveau convoi de 443 Juifs, dont 81 enfants et 186 juifs français, a quitté Bordeaux pour rallier le camp de Drancy. A Nice, 655 personnes sont arrêtées et internées à la caserne Auvare.
Le maréchal Pétain réduit à douze ans de travaux forcés la peine infligée en 1934 à Violette Nozière, condamné à mort (puis à perpétuité) pour le meurtre de son père.
jeudi 27 août
Les Allemands autorisent le gouvernement de Vichy à créer une unité blindée en Afrique du Nord.
Afin de récompenser la « conduite exemplaire » des habitants de Dieppe, Hitler ordonne la libération de huit cents Français prisonniers de guerre.
vendredi 28 août
La police française de la zone libre a arrêté 7 000 juifs en trois jours d’opération. Ils sont aussitôt livrés aux autorités allemandes.
Diffusion de la protestation de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse contre la déportation des juifs. Sa lettre est lue dans toute les paroisses de son diocèse : « Les Juifs sont des hommes […] Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères […] ».
samedi 29 août
450 juifs, dont 68 enfants, de la région de Limoges sont arrêtés et rassemblés au camp de Nexon (ils seront livrés aux nazis et déportés à Auschwitz).
en août
Jacques Doriot s'engage dans la LVF.
mardi 1er septembre
A Paris, le groupe de combat n°3 de Valmy attaque à la grenade un détachement de trente-six soldats de la Wehrmacht.
Le général de Gaulle rend visite aux pilotes de la France libre sur la base aérienne de Rayak [aujourd’hui au Liban].
Premier numéro des Lettres françaises.
vendredi 4 septembre
Loi « sur l’utilisation et l’orientation de la main-d’œuvre » (STO), qui mobilisait potentiellement pour un envoi en Allemagne tous les hommes âgés de dix-huit à cinquante ans et les femmes célibataires âgées de vingt-et-un à trente-cinq ans.
Sortie du film Le Destin fabuleux de Désirée Clary, comédie historique de Sacha Guitry, avec S. Guitry, Jean-Louis Barrault, Aimé Clariond, Jacques Varennes, Geneviève Guitry et Gaby Morlay.
lundi 7 septembre
La Gestapo arrête Natalis Dumez, cofondateur de la Voix du Nord.
jeudi 10 septembre
A Paris, les FTP font sauter le local du PPF, rue des Sablons, avec une bombe à retardement.
samedi 12 septembre
Des commandos britanniques mènent un raid sur Port-en-Bessin en Normandie.
dimanche 13 septembre
Le général de Gaulle effectue un vol sans escale de 3 000 kilomètres, de Damas à Fort-Lamy [N’Djamena], montrant qu’il est possible de circuler sans se poser ailleurs... qu’en terre française libre.
jeudi 17 septembre
Arrivée à Londres des chefs de la Résistance d’Astier de La Vigerie et Frenay. Charles Vallin, dignitaire du régime de Vichy, rallie la France combattante.
samedi 19 septembre
En représailles aux récentes attaques contre des soldats allemands à Paris, tous les lieux de divertissement sont fermés.
dimanche 20 septembre
A l’occasion du 150e anniversaire de la bataille de Valmy, la compagnie FTP du même nom, commandée par le colonel Fabien, attaque un train de soldats allemands en Franche-Comté.
du dimanche 20 au mardi 22 septembre
116 otages sont exécutés à Romainville [Seine-Saint-Denis].
lundi 21 septembre
Soixante-et-onze Juifs ont été transférés du camp de Mérignac, près de Bordeaux, à Drancy, sous escorte de policiers français.
mercredi 23 septembre
Les troupes britanniques entrent dans la capitale de Madagascar. Tananarive est déclarée ville ouverte.
vendredi 25 septembre
Blessé mortellement lors d’une fusillade avec des policiers, le résistant Charles Debarge succombe dans les locaux de la Gestapo d’Arras.
samedi 26 septembre
L’URSS reconnaît le Comité national français (France libre).
A Londres, le résistant Henri Frenay rencontre Charles de Gaulle.
Jean Moulin confie à Claude Bourdet l’organisation du Noyautage des administrations publiques (NAP).
lundi 28 septembre
Départ du Circuit de France cycliste, une épreuve organisée par le régime de Vichy et l’occupant allemand suite au refus du directeur de L’Auto, Jacques Goddet, de relancer le Tour de France, non disputé depuis 1939. L’organisation est confiée à Jean Leulliot, le directeur du journal collaborationniste La France socialiste. Les Allemands ont accepté que la course passe la ligne de démarcation et de fournir du matériel aux coureurs. La première étape (Paris-Le Mans) est remportée par le Français Guy Lapébie.
mardi 29 septembre
Une force sud-africaine débarque à Tuléar, sur la côte sud-ouest de Madagascar. Elle occupe le port et l’aéroport qui permettent de contrôler le canal de Mozambique.
mercredi 30 septembre
Ce mois de septembre, 14 000 juifs de France, 6 000 des Pays-Bas et 5 000 de Belgique ont été déportés à Auschwitz.
en septembre
Création de l’Armée secrète (AS), rassemblant les éléments militaires des différents réseaux de résistance.
vendredi 2 octobre
Un Comité de coordination des mouvements de la résistance française est créé à Londres, en accord avec de Gaulle. Il comprend les chefs de Combat, Libération et Franc-Tireur.
dimanche 4 octobre
Arrivée finale à Paris de l’unique édition du Circuit de France cycliste. Au classement général, le Belge François Neuville s’impose devant les Français Louis Thiétard et Louis Caput. La huitième et dernière étape (Dijon-Paris) a été gagnée par le Français Raymond Louviot.
lundi 5 octobre
Dix-sept résistants sont fusillés à Paris, porte de Versailles.
mardi 6 octobre
Une bombe explose au cinéma parisien Maillot-Palace, où le PPF faisait projeter le film de propagande allemand le Juif Süss.
mercredi 7 octobre
Georges Jacquin, soixante-et-un ans, est nommé évêque de Moulins.
vendredi 9 octobre
Les Flying Fortress américaines bombardent de jour les usines de Lille (France) et plusieurs aciéries près de Liège (Belgique).
Nouvelle rafle de juifs en Ille-et-Vilaine (au total, 138 juifs seront arrêtés dans ce département durant la guerre).
jeudi 15 octobre
François Mitterrand constitue en zone libre le Mouvement de résistance des prisonniers de guerre (MRPDG).
Les films américains et anglais sont interdits par Vichy de projection en France. Les copies doivent être remises au ministère de l’Information.
samedi 17 octobre
A la tombée de la nuit, 94 bombardiers Lancaster de la RAF ont traversé la France à très basse altitude pour déverser avec succès leurs bombes sur les usines d’armement Schneider du Creusot. Malgré l’absence de couverture de chasse, un seuil appareil britannique est porté manquant.
lundi 19 octobre
Les troupes britanniques continuent de progresser au sud de Madagascar. 800 soldats français de l’armée de Vichy sont capturés près d’Ivato.
du mardi 20 au jeudi 22 octobre
Conférence de Cherchell : des représentants anglo-américains (Robert Murphy, le général Clark) rencontrent des responsables de la Résistance en Algérie pour préparer l’opération « Torche ».
mardi 27 octobre
Sept communistes sont fusillés au camp du Ruchard, près de Tours.
Sortie à Paris du film Patricia, comédie de Paul Mesnier, avec Gabrielle Dorziat et Louise Carletti.
jeudi 29 octobre
A Madagascar, les troupes est-africaines font prisonniers 440 soldats de l’armée de Vichy à Alakamisy. Elles occupent Fianarantsoa.
vendredi 30 octobre
Edouard Herriot, hostile au régime de Pétain, est placé en résidence surveillée.
samedi 31 octobre
Conducteur de locomotive, Léon Brochard refuse de conduire un train menant des juifs vers la déportation.
en octobre
Offensive alliée contre Majunga, sur la côte nord-ouest de Madagascar.
mercredi 4 novembre
L'escadre française mouille dans la rade des Salins d'Hyères.
jeudi 5 novembre
Capitulation française à Majunga : environ 500 Français tués, dont l'aviateur Assolant.
Opération « Minerve » : installé en zone libre depuis son évasion d’Allemagne en avril dernier, le général Giraud embarque au Lavandou (Var) sur le sous-marin britannique HMS Seraph. Destination : Gibraltar.
L'amiral Darlan, en mission en Afrique du Nord, revient à Alger, ayant appris que son fils Alain vient d'y être hospitalisé pour une attaque de poliomyélite.
samedi 7 novembre
L'escadre française revient à Toulon.
Fondation de la Société financière de radio (SOFIRA), destinée à réaliser les opérations financières qui ne sont pas possibles à l’administration d’Etat de la radio nationale, notamment prendre des participations dans les entreprises privées [plus tard renommée Société financière de radiodiffusion - SOFIRAD).
dimanche 8 novembre
Opération alliée « Torche » : les Anglo-Américains débarquent en Algérie (25 000 hommes à Alger, 39 000 à l'est d'Oran) et au Maroc (35 000 hommes à l'est de Casablanca, opposition du général Nogues), tenus par le gouvernement de Vichy (pro-allemand). Pertes françaises : 500 tués, 2 000 blessés, un croiseur, quatre contre-torpilleurs, douze sous-marins ; le cuirassé Jean Bart est gravement endommagé dans le port de Casablanca. Le général Alphonse Juin et l'empire colonial français se rallient aux Anglo-Américains. Le général Darlan, qui se trouve par hasard à Alger, ordonne à l'armée de résister. Rares sont les personnels de l’ambassade de France à Washington à se rallier à la France libre. Le gouvernement de Vichy a rompu les relations diplomatiques avec Washington, pour « avoir porté la guerre sur le territoire français ». A l’annonce de ce débarquement, la communauté française aux Etats-Unis a organisé des défilés enthousiastes dans les principales villes américaines au son de la Marseillaise.
du lundi 9 au mercredi 11 novembre
Entretiens Hitler-Laval à Berchtesgaden.
mardi 10 novembre
Les troupes américaines s'emparent d'Oran (Algérie). A Alger, l’amiral Darlan demande aux troupes de Vichy en Algérie et au Maroc de ne plus résister aux Alliés.
A Casablanca, le cuirassé Jean-Bart subit une nouvelle attaque aérienne et s’échoue dans le port, où il passera le reste de la guerre.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 novembre
Fin de la résistance française en Afrique du Nord : le général Noguès a ordonné à 2 h 30 la cessation des hostilités au Maroc et en Oranie.
mercredi 11 novembre
Opération « Anton » : les Allemands et Italiens envahissent la zone libre (zone italienne : Alpes-Maritimes, Var, Hautes-Alpes, Isère, Drôme, Savoie, Haute-Savoie ; les juifs s'y réfugient et sont protégés par les Mussolini jusqu'au 4 septembre 1943). L'armée d'armistice est dissoute ; la garde personnelle de Pétain est réduite à 3 000 hommes ; l'amiral Laborde, invité par deux fois par Darlan à rejoindre l'Afrique avec l'escadre de Toulon, refuse (à 19 heures, Laborde fait mettre bas les feux).
Pierre Brisson, directeur littéraire du Figaro, renonce à faire paraître le journal pour ne pas « trahir la confiance du public ».
Lors d’un discours à Washington, le président américain Roosevelt s’écrie : « Vive la France éternelle ».
nuit du mercredi 11 au jeudi 12 novembre
Seul exemple de raid allié contre la côte française comprise entre Cherbourg et Saint-Nazaire : la vedette rapide MTB-244 de la Royal Navy débarque à Plouézec, près de Paimpol, un groupe de onze hommes dont la mission est de détruire la station sémaphore occupée par les Allemands et à faire des prisonniers pour semer le trouble chez l’occupant. Repéré, le commando parvient à investir les lieux, tuant une sentinelle et blessant trois soldats allemands.
jeudi 12 novembre
Arrivée des Allemands à Perpignan, Marseille, Toulon et Sète. L’amiral Darlan ordonne à la flotte française de Méditerranée de rejoindre l’Afrique, mais il n’est pas obéi.
Des troupes allemandes débarquent en Tunisie, à Tunis et Bizerte ; l’amiral français Esteva les laisse s’installer par ordre de Pétain.
Alors qu’il revenait de Vichy, le général Maxime Weygand a été arrêté par la Gestapo à Saint-Pourçain (Allier) (déporté dans le Tyrol autrichien, il sera placé en résidence surveillée au château d’Itter).
Les autorités américaines réquisitionnent le paquebot Normandie après la rupture des relations entre la France de Vichy et les Etats-Unis.
Sortie du film Feu sacré, de Maurice Cloche, avec Viviane Romance, Georges Flamant et Franck Villard.
vendredi 13 novembre
Le général Henri Giraud, qui s'est évadé en avril de la forteresse allemande de Königstein et s'est rallié à l'amiral Darlan en Afrique du Nord, devient commandant en chef des troupes d'Afrique.
Gravement endommagé lors de l’attaque anglo-américaine en Afrique du Nord, le sous-marin le Tonnant se saborde devant le port espagnol de Cadix, après avoir débarqué son équipage.
La comédienne Gina Manès est grièvement blessée par un tigre, alors qu’elle participait à un numéro au cirque Médrano, à Paris.
samedi 14 novembre
En Tunisie, le général Barré concentre les troupes françaises à Medjez el-Bab pour rallier les forces alliées d’Afrique du Nord.
mardi 17 novembre
Le gouvernement de Vichy promulgue l’acte constitutionnel n°12 qui donne à Laval le pouvoir de signer seuls lois et décrets.
En Afrique du Nord, le général Barré engage le combat contre les renforts allemands arrivés en Tunisie.
mercredi 18 novembre
En Tunisie, des attaques allemandes sont repoussées par le 19e corps d’armée français à Medjez el-Bab et par une brigade de la 78e division britannique à Djebel Abiod.
Les troupes françaises terrestres qui défendent le camp retranché de Toulon sont retirées sur ordre des Allemands.
Première du film Le Voile bleu, drame de Jean Stelli, avec Gaby Morlay, Elvire Popesco et Pierre Larquey.
jeudi 19 novembre
Sortie à Los Angeles du film I Married a Witch (« Ma femme est une sorcière »), du réalisateur français René Clair, interprété par Fredric March et Veronica Lake.
vendredi 20 novembre
Livrés par la police de Vichy, Paul Reynaud et Georges Mandel sont déportés en Allemagne.
samedi 21 novembre
« Le maréchal n’est plus libre », déclare Darlan.
dimanche 22 novembre
L’ancien commissaire chargé des Sports Jean Borotra est arrêté par les Allemands.
lundi 23 novembre
Ralliement de l’Afrique occidentale française (Sénégal) aux autorités d’Alger.
mercredi 25 novembre
Rencontre entre le colonel Rémy et Fernand Grenier.
vendredi 27 novembre
Hitler ordonne la dissolution de l'armée française d'armistice et la remise de la flotte française de Toulon. Vers quatre heures trente, attaque des blindés allemands vers le port ; à 8 h 30, la flotte se saborde (sur ordre de l'amiral Laborde) pour ne pas tomber entre les mains des Allemands : disparition de cent navires (dont les cuirassés Provence, Strasbourg et Dunkerque, qui avaient échappé au drame de Mers-el Kébir, et le contre-torpilleur Volta), soit 225 000 tonnes. Seuls cinq sous-marin s'échappent (dont le Casabianca). Il reste alors à la France 240 000 tonnes de navire de guerre dont l'escadre d'Alexandrie.
samedi 28 novembre
Suppression de l’armée d'armistice.
A Djibouti, deux bataillons de l’armée d’armistice se joignent aux FFL. Par ailleurs, la Réunion rallie la France libre.
dimanche 29 novembre
Le vice-amiral Jean Abrial est nommé ministre de la Marine du gouvernement de Vichy.
dimanche 29 ou lundi 30 novembre
Les douze premiers pilotes français du groupe de chasse n°3 des FAFL, le Normandie, arrivent à Ivanovo.
lundi 30 novembre
Après la dissolution de l’armée de l’armistice, le général Frère dirige l’Organisation de résistance de l’armée, qui regroupe des officiers.
en novembre
Internement d'Edouard Herriot, ancien président du Conseil ; Fernand de Brinon devient secrétaire général de Laval à Vichy, chargé des relations avec l'occupant ; Le général De Lattre de Tassigny, commandant supérieur des troupes de Tunisie, est rappelé en France et arrêté pour s'être insurgé contre la violation de la zone libre par les Allemands.
En Angleterre, une antenne de réception à grand gain est installée à Beachy Head afin de recevoir les émissions de télévision de Fernsehsender Paris pour vérifier le résultat des bombardements alliés.
mardi 1er décembre
Dissolution officielle de l’armée d’armistice. Ses meilleurs éléments rejoignent l’Armée secrète ou l’Organisation de résistance de l’armée.
jeudi 3 décembre
Une loi de Vichy oblige les Français, sous peine de mort, à déclarer les stocks d’armes dont ils ont connaissance.
vendredi 4 décembre
A Alger, l’amiral Darlan crée un Conseil impérial. Maintenant le régime de Vichy dans ses colonies, il assume les fonctions de chef de l’Etat français en Afrique du Nord, considérant Pétain comme prisonnier des Allemands.
Jean Sainteny et le réseau Alliance font évader Claude Hettier de Boislambert du château de Gannat, dans l’Allier.
samedi 5 décembre
Guy Lux épouse Paulette Lisle.
Première du film Les visiteurs du soir, conte médiéval fantastique de Marcel Carné, sur un scénario de Jacques Prévert et Pierre Laroche, avec Arletty, Alain Cuny, Marie Déa et Jules Berry.
mardi 8 décembre
En Tunisie, les Allemands internent la garnison de Bizerte et s'emparent de l'escadre Derrien (trois torpilleurs, neuf sous-marins et trois avisos).
Création à la Comédie-Française de la Reine morte, pièce de Montherlant.
jeudi 10 décembre
En Tunisie, quatre bataillons français et une brigade britannique repoussent une colonne de Panzer à trois kilomètres de Medjez el-Bab.
vendredi 11 décembre
Une loi impose aux juifs de faire apposer la mention « Juif » sur leur carte d'identité.
samedi 12 décembre
George Marchais (22 ans ; futur secrétaire général du Parti communiste français) signe un contrat de travailleur volontaire en Allemagne, pour travailler dans les usines Messerschmitt.
dimanche 13 décembre
A Vichy, Laval déclare à la presse : « Je renverserai impitoyablement tout ce qui, sur ma route, m’empêchera de sauver la France ».
lundi 14 décembre
Madagascar et ses dépendances rallient la France libre : l’île passe sous administrateur du général Legentilhomme, nommé haut-commissaire pour l’océan Indien par la France combattante.
nuit du lundi 14 au mardi 15 décembre
Première expédition en Corse du sous-marin Casabianca : une mission de renseignements interalliée est débarquée dans l’île.
mardi 15 décembre
L’Allemagne augmente les frais d’occupation journaliers de la France de 15 à 25 millions de reichsmarks.
mercredi 16 décembre
Au Tchad, la colonne Leclerc quitte Zouar pour conquérir le Fezzan libyen et gagner Tripoli, appuyée par les FAFL de Bretagne.
Sortie à Paris du film Macao, l’enfer du jeu, de Jean Delannoy, commencé en 1939 avec Sessue Hayakawa, Pierre Renoir et Mireille Balin.
jeudi 17 décembre
Onze gouvernements alliés et le comité de la France libre ont rendu publique à Londres une déclaration qui révèle au monde, sans aucune ambiguïté, « l'entreprise nazie de destruction des juifs ». Les Alliés condamnent l’extermination et menacent les responsables de représailles.
vendredi 18 décembre
Une ordonnance allemande condamne à la peine de mort tout distributeur, auteur ou imprimeur de tracts.
mardi 22 décembre
Darlan conclut un accord avec les Américains sur la défense commune de l'Afrique française.
Publication du Manifeste du peuple algérien par Fehrat Abbas.
mercredi 23 décembre
Les Allemands découvrent à Paris la source K, table d’écoute du câble Paris-Berlin. Les résistants Keller et Lobreau sont arrêtés.
Les pluies torrentielles arrêtent les opérations militaires en Tunisie.
jeudi 24 décembre
L'amiral François Darlan est abattu à Alger par un jeune résistant, Fernand Bonnier de la Chapelle, étudiant monarchiste (complot du comte de Paris ?). Le commandant en chef des forces armées pétainistes était âgé de 61 ans.
vendredi 25 décembre
A Alger, Bonnier de la Chapelle est condamné à mort par une cour martiale dans la soirée.
samedi 26 décembre
Le général Giraud devient Haut-Commissaire en Afrique. Marcel Peyrouton, ancien ministre de l'Intérieur de Vichy, devient gouverneur général de l'Algérie.
Fernand Bonnier de la Chapelle (20 ans) est fusillé à Alger.
Des unités de la colonie française des Somalis [Djibouti] ralliées aux Alliés occupent deux ponts de chemin de fer, coupant ainsi la ligne de chemin de fer Djibouti - Addis-Abeba.
lundi 28 décembre
La colonie française des Somalis rallie officiellement la France libre.
mardi 29 décembre
Les Alliés occupent Djibouti.
mercredi 30 décembre
Condamnés à mort la veille par les autorités allemandes de Rennes, 25 résistants (PCF-FTP) âgés de 19 à 43 ans ont été fusillés sur un terrain militaire de Saint-Jacques-de-la-Lande, dans les champs de La Maltière. Exécutés par groupe de deux ou trois entre 9 h 20 et 10 h 18, ils avaient commis des actes de sabotage et des attentats non meurtriers contre les collaborateurs (siège de la LVF, etc.).
jeudi 31 décembre
Parties du Tchad, les colonnes FFL commandées par le général Leclerc traversent le désert libyen du Fezzan pour faire leur jonction avec la 8e armée britannique.
en décembre
Le général Juin est nommé général d’armée.
Création du premier camp du maquis du Vercors à la ferme d'Ambel.