vendredi 1er janvier
A la demande du gouvernement américain, la Warner Bros abandonne son projet de tourner une biographie du Charles de Gaulle. Les tensions avec le chef de la France libre semblent être à l’origine de cette volte-face.
samedi 2 janvier
Décès de l’archevêque de Bourges Mgr Louis-Joseph Fillon, à l’âge de soixante-cinq ans.
dimanche 3 janvier
Soixante-neuf Forteresses volantes américaines ont mené un raid, à 6 600 mètres d’altitude, sur la base sous-marine de Saint-Nazaire. Quatre avions ont été abattus. Dans l’un des appareils, le mitrailleur Alan Magee a sauté sans parachute et s’en est sorti par miracle après être passé par la verrière de la gare de Saint-Nazaire. Le « Miraculé de Saint-Nazaire » est fait prisonnier par les Allemands et soigné.
lundi 4 janvier
Selon la presse américaine, un certain nombre de parachutistes originaires d’Afrique du Nord auraient été exécutés au Maroc après leur condamnation par un tribunal militaire. Ils auraient été largués par des avions allemands avec pour mission de gagner les populations locales à la cause des pays de l’Axe.
mercredi 6 janvier
En Libye, les FFL de Leclerc s’emparent du poste italien d’Umm el-Araneb.
6 000 manifestants bloquent à Montluçon un train devant transférer en Allemagne des ouvriers réquisitionnés par le STO. Sur 160 requis, 20 ouvriers partent finalement.
vendredi 8 janvier
A Madagascar, le général britannique Platt transmet l’administration de l’île au général Legentilhomme, haut commissaire pour les territoires français dans l’océan Indien.
samedi 9 janvier
Le général de Lattre de Tassigny, commandant militaire de Montpellier qui avait refusé en novembre de se rendre aux Allemands, est condamné à dix ans de prison.
lundi 11 janvier
Le PCF désigne Fernand Grenier comme délégué auprès de la France libre.
mardi 12 janvier
En Libye, la colonne des FFL du général Leclerc contrôle le Fezzan, repris aux Italiens.
Fernand Grenier apporte à Londres l’adhésion du Parti communiste à la France combattante de Charles de Gaulle.
Pour économiser l’électricité, les salles de cinéma devront fermer le mardi et les studios cesser toute activité deux jours par semaine.
mercredi 13 janvier
Sauckel demande 250 000 travailleurs français (150 000 spécialistes, 100 000 manœuvres).
jeudi 14 janvier
Les généraux Giraud et de Gaulle, qui se disputent la fonction de chef des Français en guerre, se sont finalement rencontrés dans une villa d’un faubourg de Casablanca, en marge du sommet allié. Après une conversation de deux heures, les deux officiers n’étaient d’accord que sur un point : ils doivent rester en contact l’un avec l’autre.
Les autorités italiennes s’opposent à la déportation des Juifs résidant dans leur secteur d’occupation en France.
En riposte à l’accroissement des opérations des sous-marins allemands, la RAF bombarde les bases de Cherbourg et de Lorient.
Sortie à Paris du film La Grande Marnière, drame romantique réalisé par Jean de Marguenat d'après le roman éponyme de Georges Ohnet, paru en 1885, avec Fernand Ledoux, Jean Chevrier et Ginette Leclerc.
du jeudi 14 au dimanche 24 janvier
Conférence de Casablanca (Anfa) entre Roosevelt (Etats-Unis), Churchill (Grande-Bretagne), de Gaulle et Giraud (France) : adoption du principe d’une capitulation sans conditions de l’Allemagne.
samedi 16 janvier
Les restrictions d’électricité entraînent la fermeture des théâtres parisiens non subventionnés un jour par semaine. »
dimanche 17 janvier
Heinrich Himmler annonce l’ouverture prochaine de maisons closes dans chacune des garnisons de Waffen-SS stationnées en France. Le Reichsführer estime que cela entretiendra l’ardeur des soldats SS. L’ordre a été transmis à Karl Albrecht Oberg, chef des SS en France, qui, justement, s’inquiétait récemment du développement des maladies vénériennes parmi ses troupes. Les prostituées, elles au moins, pourront être médicalement surveillées.
lundi 18 janvier
La Française Emilienne Mopty est décapitée à Cologne. Elle avait trente-cinq ans. En mai 1941, elle fut l’une des meneuses de la grève des mineurs du Pas-de-Calais.
Exilé à Hollywood depuis février 1941, l’acteur Jean Gabin divorce de sa deuxième épouse Jeanne Mauchain. Depuis son arrivée aux Etats-Unis, il a fréquenté Ginger Rogers et Marlène Dietrich…
mercredi 20 janvier
A Londres, Fernand Grenier, représentant officiel du PCF, rencontre de Gaulle : le PCF reconnaît l’autorité de la France combattante.
jeudi 21 janvier
Sortie du film Le Comte de Monte-Cristo, drame historique en deux parties réalisé par Robert Vernay, d’après le roman éponyme d’Alexandre Dumas, avec Pierre Richard-Willm, Michèle Alfa, Aimé Clariond, Alexandre Rignault, Marcel Herrand et Henri Bosc.
samedi 23 janvier
A Grenoble, l’occupant italien est critiqué et chahuté par une manifestation d’étudiants. Ceux-ci ont organisé un défilé dans les rues en imitant la marche des bataillons italiens, chacun portant ostensiblement un macaroni à la boutonnière. Quand celui qui les commandait a crié : « En avant, marche ! » tous sont partis à reculons. Et tout cela sans aucune réaction italienne.
du samedi 23 au dimanche 24 janvier
Le général Leclerc, venant du Tchad, rejoint l'Anglais Montgomery à Tripoli.
dimanche 24 janvier
Des éléments venus de Djibouti forment en Egypte une 3e brigade FFL, commandée par le colonel Raynal.
40 000 habitants du quartier du Vieux-Port, à Marseille, sont expulsés en représailles à l’attentat du 3 janvier.
mardi 26 janvier
Formation des Mouvements unis de la résistance (MUR) par trois mouvements de résistance de la zone sud (Combat, Libération et Franc-Tireur). Le comité directeur comprend Jean Moulin, assisté d’Henri Frenay, d’Emmanuel d’Astier et de Jean-Pierre Lévy.
mercredi 27 janvier
Mission de Pierre Brossolette en France.
vendredi 29 janvier
A 14 h 15, deux vagues de bombardiers Boston de l’US Air Force ont bombardé Morlaix pour y détruire le viaduc. Celui-ci est à peine touché (trois impacts seulement ; trois mois de travaux), mais les quarante-trois bombes tombées à côté (150 immeubles touchés) tuent soixante-quatorze personnes (dont trente-neuf enfants de l’école maternelle Notre-Dame de Lourdes et leur institutrice, sœur Saint-Cyr), et font trente-quatre blessés graves. L’église Saint-Melaine est gravement endommagée. L’hôpital étant réquisitionné par les Allemands, les blessés sont transportés au collège des jeunes filles au Château.
samedi 30 janvier
Le chef de l’Etat promulgue la loi portant création de la Milice. Elle sera dirigée par le chef du gouvernement, Pierre Laval, assisté du secrétaire général, Joseph Darnand, qui en aura le véritable contrôle.
dimanche 31 janvier
Rassemblés en l’honneur de la nouvelle Milice française dans l’hôtel thermal de Vichy, les dirigeants vichystes (Pierre Laval, amiral Platon, Abel Bonnard, Paul Marion) se sont engagés à poursuivre leur lutte contre les gaullistes, les Juifs, les francs-maçons et les communistes. Après que l’assistance eut repris le Chant des cohortes (l’hymne du SOL, devenu celui de la Milice), Laval et Darnand ont précisé quelles seraient les tâches des miliciens : soutenir l’action du gouvernement au moyen de la propagande, lutter contre le marché noir et détruire le maquis.
fin janvier
Destruction par le Allemands de quatorze hectares de la vieille ville de Marseille.
en janvier
Jean Moulin crée le Directoire de la Résistance, obtenant le ralliement des communistes (il envoie Fernand Grenier à Londres, comme délégué permanent de leur parti).
lundi 1er février
Dans un article publié par Le Petit Parisien, le commissaire général aux Questions juives Louis Darquier de Pellepoix demande au gouvernement d’instituer le port de l’étoile jaune en zone non occupée, d’interdire aux juifs l’accès aux fonctions publiques et de retirer la nationalité française à tous les juifs l’ayant acquise depuis 1927.
A Gambat, en Libye, formation de la 1re division française libre, que commande le général de Larminat.
mardi 2 février
Condamnée à dix ans de travaux forcés en 1933 pour le meurtre, avec sa sœur aînée Christine, de sa patronne, Léa Papin, trente et un ans, est libérée (Christine est décédée en 1937).
mercredi 3 février
Pendant une semaine, dans tout le pays, une partie des recettes des cinémas sera versée au Secours nationale, pour venir en aide aux victimes de guerre.
Sortie à Paris de la comédie brillamment enlevée de Marcel L’Herbier, Honorable Catherine, avec Edwige Feuillère, Raymond Rouleau et André Luguet.
jeudi 4 février
A la radio, refusant l’ingérence des Américains et des Anglais quant à l’organisation du pouvoir français en Afrique, de Gaulle déclare que « la France aura le dernier mot ».
vendredi 5 février
A la suite d’une campagne de presse, vingt-sept députés communistes détenus depuis 1940 à la Maison-Carrée d’Alger sont libérés.
samedi 6 février
Le sous-marin des FNFL Casabianca débarque en Corse une nouvelle mission de renseignements et apporte à la Résistance des postes émetteurs et 450 mitraillettes.
dimanche 7 février
La commune de Lorient subit son plus violent bombardement aérien : 600 maisons sont détruites.
Membre d’un groupe de résistants, le jeune comédien Robert Lynen, qui fut à onze ans « Poil de Carotte », est arrêté à Cassis par les Allemands et emprisonné à Marseille.
lundi 8 février
A Paris, cinq lycéens résistants de Buffon (Jean Arthus, Jacques Baudry, Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien Legros) sont fusillés par les Allemands au stand de tir de Balard.
Gilles Grangier donne à Paris les premiers tours de manivelle du film Ademaï bandit d’honneur, produit par la jeune société « Les Prisonniers associés », récemment créée par des prisonniers libérés.
mardi 9 février
Conférence de presse du général de Gaulle à Londres. Il expose les conditions nécessaires pour « sceller l’union des Français dans la guerre » : libérer les détenus politiques et abolir les lois antisémites en Algérie.
Réquisitionné par les autorités américaines le 12 novembre 1942 après la rupture des relations entre la France de Vichy et les Etats-Unis, le paquebot Normandie est détruit dans un incendie.
mercredi 10 février
La Gestapo arrête Jacques Renouvin, chef des Groupes francs, et Edmond Michelet, responsable régional des MUR. Par ailleurs, le prêtre résistant Jean-Baptiste Legeay, quarante-six ans, arrêté dans les Côtes-d’Armor en novembre 1941, est décapité à Cologne, en Allemagne.
Manifeste (« Amis du manifeste et de la liberté ») du peuple algérien de Ferhat Abbas et Ahmed Boumendjel, unanimement approuvé par tous les courants nationalistes. Proposition de la création d’une République algérienne autonome, fédérée à la France. Signé par 90 personnalités, le Manifeste est envoyé au président américain Roosevelt.
La ville de Lorient, devenue la cible des bombardements lourds, est évacuée.
Sortie du film Port d’attache, de Jean Choux, avec Michèle Alfa, René Dary, Edouard Delmont et Ginette Baudin.
vendredi 12 février
A Londres, le général de Gaulle confie à Jean Moulin la mission de réunir la résistance intérieure à celle de l’extérieur.
Treize jeunes Alsaciens de Ballesdorf sont arrêtés alors qu’ils tentaient de passer en Suisse.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 février
466 appareils de la RAF ont déversé un millier de bombes sur le port de Lorient. Le raid était mené par des bombardiers Lancaster, Halifax, Wellington et Stirling. Sept appareils sont portés manquants. Tous les mois, la RAF exécute environ 1 000 sorties dont l’objectif est Lorient. Le port de Saint-Nazaire subit un sort analogue.
mardi 16 février
Grâce à la loi sur le Service du travail obligatoire (STO) de septembre 1942, Vichy mobilise pour deux ans trois classes d’âge : tous ceux nés entre le 1er janvier 1920 et le 30 décembre 1922 (classes 40, 41 et 42) sont concernés. Tous ne devront pas partir en Allemagne, la plupart d’entre eux devant travailler en France dans des usines ou des entreprises « protégées », au service de l’économie allemande. Ce sera un échec : sur 700 000 requis, 170 000 seulement partiront.
mercredi 17 février
Suppression de la ligne de démarcation entre les deux anciennes « zones ».
Les treize jeunes Alsaciens de Ballesdorf arrêtés cinq jours plus tôt sont fusillés au camp du Struthof.
dimanche 21 février
A Londres, le général de Gaulle décide que le futur Comité national de la Résistance comprendra des représentants des partis politiques.
Première du film Le Comte de Monte-Cristo, drame en deux parties réalisé par Robert d’après le roman éponyme d’Alexandre Dumas, avec Pierre Richard-Willm, Michèle Alfa, Aimé Clariond et Alexandre Rignault.
mardi 23 février
A Londres, de Gaulle demande au général Giraud de déclarer les territoires français d’Afrique du Nord République de la France libre.
mercredi 24 février
Restitution à la Chine des concessions françaises.
jeudi 25 février
Alain Savary rentre en Europe pour représenter Saint-Pierre-et-Miquelon dans le gouvernement du général de Gaulle à Londres (il va rompre peu après avec celui-ci et rejoindre les socialistes).
vendredi 26 février
« Arquebuse retrouve Brumaire ». Le colonel Passy et le Wing Commander Yeo Thomas, parachutés près de Lyons-la-Forêt, ont rejoint Pierre Brossolette. Ils sont chargés de coordonner militairement la résistance en zone nord.
dimanche 28 février
Bombardements sur Saint-Nazaire. Des communes voisines sont touchées (notamment Saint-André-des-Eaux : plusieurs morts et 80 maisons détruites).
en février
Dissolution de la Légion tricolore.
lundi 1er mars
Les Allemands rétablissent la correspondance et la liberté de circulation entre les zones nord et sud, pour les citoyens « à part entière ».
Le peintre Henri Matisse s’installe à Vence, près de Nice.
mercredi 3 mars
Début de la chronique quotidienne de Philippe Henriot sur les ondes de Radio Paris. L’ancien speaker de Radio Vichy se déchaîne contre les Anglo-Saxons.
vendredi 5 mars
A Paris, Fritz Sauckel, ministre plénipotentiaire pour le travail dans le Reich, demande 100 000 travailleurs au gouvernement de Vichy.
lundi 8 mars
Un bombardement allié fait 252 morts à Rennes.
mardi 9 mars
A Arbourse, dans la Nièvre, le leader RNP Marcel Déat échappe de peu à des rafales de fusil-mitrailleur.
mercredi 10 mars
En Tunisie, les FFL de Leclerc repoussent trois assauts germano-italiens à Ksar-Rhilane.
Sortie du film Les Ailes blanches, drame de Robert Péguy, avec Gaby Morlay, Jacques Dumesnil, Irène Corday, Marcelle Géniat et Jacques Baumer.
jeudi 11 ou jeudi 18 mars
La Guyane est le dernier territoire français d'outre-mer à rallier la France libre.
dimanche 14 mars
A Alger, le général Giraud déclare dans un discours radiodiffusé qu’il renonce à la révolution nationale du maréchal Pétain et rejette l’armistice.
lundi 15 mars
Des rumeurs ayant circulé sur des projets de Pétain de fuir en Afrique du Nord, Hitler ordonne que tous les aéroports proches de Vichy soient rendus inutilisables.
La police arrête à Lyon Kriegel Valrimont, Morin-Forestier, Serge Ravanel et Raymond Aubrac. Ces responsables de l’Armée secrète et de Libération-Sud se préparaient à partir en Savoie organiser des maquis de réfractaires au STO.
Lettre de Léon Blum à de Gaulle apportant le soutien de la SFIO à la France combattante.
Vivant aux Etats-Unis depuis 1940, l’aviateur et écrivain français Antoine de Saint-Exupéry reçoit sa feuille d'embarquement pour l'Afrique du Nord (il remplira une première mission, puis les autorités américaines profiteront d'un petit incident lors de sa deuxième mission pour lui rappeler que la limite d'âge est de trente-cinq ans et le mettront en réserve).
mercredi 17 mars
Trois résistants des FTP MOI (Missak Manouchian, Arsène Tchakarian et Marcel Rayman) ont attaqué une formation de gendarmes allemands à Levallois-Perret.
jeudi 18 mars
A Villefranche-sur-Saône, les ouvriers métallurgistes cessent le travail pour protester contre le STO.
vendredi 19 mars
Arrêté la nuit précédente, le résistant gaulliste corse Fred Scamaroni se suicide à la citadelle d’Ajaccio. La police secrète italienne a démantelé en deux jours le réseau qu’il avait mis en place en quelques semaines. Il avait vingt-huit ans.
dimanche 21 mars
Déclaration du cardinal Lienard : partir pour le STO n'est pas un devoir de confiance.
jeudi 25 mars
Le vice-amiral Abrial n’est plus ministre de la Marine de Vichy.
vendredi 26 mars
Maurice Gabolde devient ministre de la Justice de Vichy. Il remplace Joseph Barthélémy.
Parallèlement à la mission militaire « Arquebuse » conduite par Passy, Brossolette conclut sa mission politique « Brumaire ». Cinq mouvements de résistance du Nord se regroupent dans un Comité de coordination.
Arrivée à Cayenne du gouverneur Rapenne, nommé en Guyane par le général Giraud. Les Américains refusent l’accès de la colonie au représentant de la France combattante.
samedi 27 mars
Les Etats-Unis désirent substituer une administration interalliée à l’administration française en Indochine.
mercredi 31 mars
A Alger, Ferhat Abbas remet au gouverneur général Peyrouton le Manifeste du peuple algérien, réclamant « la condamnation et la fin de la colonisation ».
en mars
Les lettres (courrier postal) sont autorisées par Vichy.
jeudi 1er avril
La rivalité entre les deux chefs résistants Jean Moulin et Pierre Brossolette est à son apogée, lors d’un face-à-face dramatique dans un appartement de l’avenu des Ternes, en présence du colonel Passy, chef des services secrets de la France libre. Soupçons, noms d’oiseaux et pour finir « jet de pantalon » de Moulin, hors de lui, présentant son postérieur à Brossolette ! Les deux hommes ne se reverront plus.
Sortie du film A la belle frégate, drame d’Albert Valentin, avec Michèle Alfa, René Dary et René Lefèvre.
samedi 3 avril
Réunion à Paris du Comité de coordination de la Résistance en zone nord, sur convocation de Jean Moulin. Il obtient son adhésion au futur Comité national de la Résistance.
dimanche 4 avril
La Royal Air Force et les Américains bombardent les usines Renault de Boulogne-Billancourt : 88 appareils larguent 250 tonnes de bombes. Une bombe perce la voûte de la ligne de métro n°9, place de la porte de Saint-Cloud (16e arrondissement), faisant 403 morts et 519 blessés.
Après deux mois de prospection confiée à Pierre de Bénouville et à Philippe Monod, le chef résistant Henri Frenay crée une délégation des MUR en Suisse. Frenay espère obtenir de l’argent et des moyens de communication des Etats-Unis en échange de renseignements sur la France (en l’apprenant, fin avril, Jean Moulin accusera Frenay d’être un agent des Américains, de donner « un coup de poignard dans le dos du Général »).
lundi 5 avril
Le gouvernement de Laval livre aux Allemands Léon Blum, Edouard Daladier et le général Gamelin. Ils sont transférés en Allemagne.
Première victoire dans le ciel russe du groupe de chasse Normandie des FAFL. Un Focke-Wulf 190A-8 est abattu par les chasseurs Yak 1 de Preziosi et Durand.
mardi 6 avril
A Londres, Charles de Gaulle refuse une demande anglo-américaine de soumettre la France combattante à l’autorité du général Giraud.
Décès d'Alexandre Millerand, président de la République de 1920 à 1924.
Publication à New York, en langue anglaise, du Petit Prince de Saint-Exupéry (deux semaines avant la parution en langue française).
jeudi 8 avril
Sortie du film policier franco-italien Le Voyageur de la Toussaint, réalisé par Louis Daquin d’après le roman éponyme de Georges Simenon, paru en 1941, avec Assia Noris, Jules Berry, Gabrielle Dorziat et Guillaume de Sax.
samedi 10 avril
Le général français Edouard Welvert, commandant de la division de marche de Constantine, est tué par une mine à Koudiat-el-Bahli, à l’entrée de Kairouan (Tunisie).
lundi 12 avril
Le corps du général Henri Mordacq est retrouvé à Paris dans la Seine, en dessous du Pont des Arts (la radio allemande évoquera un suicide, mais l’autopsie et le rapport de police seront censurés).
Daniel Mayer, délégué de la SFIO se rend à Londres.
jeudi 15 avril
Pierre Brossolette retourne à Londres.
Un arrêté vichyste oblige les distributeurs et les exploitants de cinéma à diffuser prioritairement tous les courts métrages « d’intérêt national ».
vendredi 16 avril
Pour les protéger des bombardements, les populations civiles sont évacuées de Brest, Cherbourg, Dieppe, Saint-Malo et Le Havre.
samedi 17 avril
Accords de réunification dans la clandestinité de la CGT au Perreux, dits accords du Perreux.
Un agent de l’Abwehr, K 30 (Robert Moog) organise une souricière à Lyon, au 4 rue de la Bechevelin. Plusieurs résistants sont arrêtés. Le capitaine Bulard qui tentait de s’enfuir est abattu (Moog en profite pour s’emparer de son identité).
Créée en 1898, l’opérette Véronique d’André Messager est reprise à Paris, au Théâtre Mogador, avec Suzanne Baugé, Maurice Vical et Hélène Lavoisier.
dimanche 18 avril
C'est l'été avant l'heure : il fait 26° à Saint-Quentin, 27° à Caen et Paris, 28° à Chartres...
mardi 20 avril
La ration hebdomadaire de viande est fixée à 120 grammes par personne.
Le Petit Prince de Saint-Exupéry parait à son tour en langue française, toujours à New York.
mercredi 21 avril
Sortie du film policier Madame et le Mort, de Louis Daquin, d’après le roman de Pierre Véry, avec Henri Guisol, Renée Saint-Cyr, Michel Vitold, Marguerite Pierry et Pierre Renoir.
Création du Football Club de Nantes, par la fusion des six principaux clubs de Loire Atlantique (La Mellinet, St Pierre, l'AC Batiment-Loire, Les Batignolles, l'ASO Nantes et le Stade Nantais UC). Les principes fondateurs sont rédigés sous l’égide de Marcel Saupin, dans l’arrière-salle d’un café de la place du Commerce.
samedi 24 avril
Paul Gassovski, le chef départemental adjoint de la Milice des Bouches-du-Rhône, est abattu. Il est le premier milicien dans un attentat.
En Tunisie, le 19e corps d’armée du général français Koeltz prend à son tour l’offensive contre les Allemands dans les montagnes en direction de Zaghouan.
dimanche 25 avril
Dimanche de Pâques.
mardi 27 avril
Pour coordonner les maquis qui se multiplient en zone sud, Frenay crée le SNM (Service National Maquis), dirigé de Lyon par l’avocat Michel Brault. Celui du Vercors compte déjà 350 hommes.
mercredi 28 avril
Arrestation à Lyon, dans la taverne Charley (boulevard Garibaldi), de plusieurs résistants, dont Jean Multon (« Lunel »), ancien secrétaire de Maurice Chevance-Bertin (chef régional des MUR).
jeudi 29 avril
Arrêté par la police de sécurité allemande à la suite d’une trahison, Chevance-Bertin, le chef régional de Combat, réussit à s’enfuir, à Marseille.
vendredi 30 avril
Interrogé sans violence, le résistant Jean Multon, alias « Lunel », se met au service de Klaus Barbie (Multon connaît bien les rouages du mouvement Combat).
samedi 1er mai
Manifestations en France à l'appel de la Résistance. En zone sud, les travailleurs font un quart d’heure de grève pour protester contre les déportations.
Au nord-ouest de Paris, un bombardement de Poissy a fait 24 morts et 22 blessés dans la maison centrale.
A Alger, l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Vuillemin, rejoint la France combattante. Par ailleurs, le général Georges rejoint Giraud ; il est admis à siéger au Conseil de l’Empire.
lundi 3 mai
La Gestapo arrête à Lyon Christian Pineau, fondateur et chef de Libération-Nord.
Les tabors et les corps francs d’Afrique prennent Mateur, en Tunisie.
mercredi 5 mai
Dans le sud de la Tunisie, le 19e corps français attaque vers Pont-du-Fahs.
A Vichy, Pétain félicite les Français qui partent se battre avec les Allemands contre les Soviétiques.
vendredi 7 mai
Tunis est libérée par les Alliés. L’amiral Jean-Pierre Esteva, résident général du régime de Vichy en Tunisie, est évacué par les Allemands vers la France, en même temps que le consul général du IIIe Reich.
La télévision allemande Fernsehsender Paris lance ses émissions depuis le Magic-City, l’ancien dancing du 13-15 rue Cognacq-Jay transformé en studio de télévision. Des télécinémas diffusent le stock de programmes acheminé de Berlin : des opérettes et du théâtre filmés.
samedi 8 mai
Laval ordonne à l’amiral Robert le sabordage des navires de guerre et de commerce ancrés aux Antilles.
nuit du samedi 8 au dimanche 9 mai
Près de Limoges, les maquisards communistes Georges Guingouin et René Duval réussissent à faire sauter au Palais-sur-Vienne deux chaudières de l’usine de caoutchouc Wattelez, l’un des deux seules de France (cete action fera perdre pendant des mois plusieurs centaines de tonnes de caoutchouc aux Allemands).
dimanche 9 mai
En Tunisie, l’armée italienne du général Messe est encerclée dans le djebel Zaghouan par la division française d’Oran du général Boisseau.
Finale de la Coupe de France, sur fond de bras de fer entre le comité fédéral et le commissaire (ministre) aux Sports de Vichy, le colonel Pascot : au Parc des princes, Marseille et Bordeaux font match nul deux à deux. Le match est à rejouer.
lundi 10 mai
Le général Charles Mast devient le nouveau résident général français (France libre) en Tunisie. Il succède à l’amiral Esteva.
mardi 11 mai
Le corps d’armée français de Tunisie déborde le djebel Zaghouan. Le général Boisseau reçoit la reddition de la division italienne Superga.
mercredi 12 mai
En Tunisie, la division de marche du Maroc reçoit la reddition du groupe Pfeiffer.
Pierre Pucheu est placé en résidence surveillée à Ksar-el-Souk, au Maroc.
L’Olympique de Marseille pose une réclamation des licences des joueurs de foot bordelais, en réclamant la victoire en Coupe de France. La Fédération française ayant identifié un joueur non qualifié accorde aux Marseillais le trophée. Mais le colonel Pascot s’y oppose.
jeudi 13 mai
Reddition totale des forces germano-italiennes en Tunisie.
vendredi 14 mai
Le général Giraud destitue le bey de Tunis, Mohammed el-Moncef.
samedi 15 mai
Jean Moulin crée le Conseil national de la Résistance (CNR). Il groupe huit mouvements de résistants dans les deux zones. Les membres du conseil élisent Jean Moulin comme président.
Le bey Lamine est nommé bey de Tunis. En Afrique du Nord, un Conseil de guerre, présidé par le général Henri Giraud, condamne l’amiral Esteva, résident général réfugié en France, à la peine de mort par contumace.
lundi 17 mai
En Egypte, l’escadre française d’Alexandrie, commandée par l’amiral Godfroy, se rallie au général Giraud. Ce dernier invite le général de Gaulle à Alger.
Première émission depuis Londres d’ « Honneur et Patrie », station radio de la Résistance française, dirigée par André Gillois. L’indicatif est un air sifflé promis à un grand avenir : le Chant des partisans.
mercredi 19 mai
Sortie du film Mademoiselle Béatrice, de Max de Vaucorbeil, avec Gaby Morlay, André Luguet, Louise Carletti, Pierre Bertin et Jimmy Gaillard.
jeudi 20 mai
Défilé de la Victoire à Tunis. Les troupes d’Afrique du Nord et les FFL défilent séparément.
vendredi 21 mai
Charles de Gaulle envoie une Instruction personnelle et secrète au général Charles Antoine Delestraint, chef de l’Armée secrète : « Le principe de la nécessité des actions immédiates est admis ».
Les relations entre le Premier ministre britannique et le chef de la France libre sont au plus bas. Dans un télégramme adressé de Washington à ses ministres Clement Atlee et Anthony Eden, Churchill écrit : « Je demande à mes collègues d’examiner d’urgence la question de savoir si nous ne devrions pas dès maintenant éliminer de Gaulle en tant que force politique ».
samedi 22 mai
Le colonel Pascot ayant passé outre à la décision de la Fédération française d’accorder la Coupe de France de football à l’Olympique de Marseille, la finale est rejouée : les Marseillais battent les Bordelais quatre buts à zéro.
lundi 24 mai
A Lyon, des groupes francs des MUR, déguisés en agents de la Gestapo, font évader de l’hôpital de l’Antiquaille des responsables de la Résistance : Morin-Forestier, Kriegel-Valrimont et Ravanel.
jeudi 27 mai
Union des mouvements unis de la Résistance (Moulin, Bidault, Frenay, Monthon, d'Astier de la Vigerie) à Paris : création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion à Paris, rue du Four. Sont présents les représentants de six partis, deux leaders syndicaux et huit responsables de mouvements.
Cinq cents tableaux sont brûlés par les nazis à Paris, parmi lesquels des œuvres de Picasso, Paul Klee et Max Ernst.
vendredi 28 mai
Berty Albrecht est arrêtée par la Gestapo à Mâcon ; les Allemands visaient en fait Henri Frenay ; Albrecht est transférée à la prison de Fresnes. Après cette arrestation, la Gestapo fait une descente chez les Gouze, à Cluny. Danielle (la future épouse du président François Mitterrand) et sa mère sont frappées mais laissées libres.
dimanche 30 mai
Arrivée à Alger du général de Gaulle, reçu par le général Giraud. L’après-midi, le chef de la France libre est accueilli au monument aux morts par une foule énorme, réunie par le groupe algérien du mouvement Combat que dirige René Capitani.
lundi 31 mai
A Alger, le général de Gaulle envisage avec Giraud un gouvernement provisoire de la République française.
La résistante Berty Albrecht s’est suicidée par pendaison dans sa cellule de la prison de Fresnes. Elle avait cinquante ans.
Le réalisateur Jean Grémillon commence à l’aéroport du Bourget les extérieurs du film Le ciel est à vous.
en mai
La LVF compte 2 317 hommes (soldats plus officiers).
mardi 1er juin
Le gouverneur général d’Algérie Marcel Peyronton remet sa démission à de Gaulle, qui l’accepte, et à Giraud, qui la refuse.
mercredi 2 juin
Fondation de la milice au camp des Calabres, près de Vichy.
A Alger, Giraud réagit à la divulgation de la démission de Peyronton par de Gaulle en l’accusant par écrit de vouloir établir en France un système analogue au nazisme. Il charge du maintien de l’ordre l’amiral Muselier, exclu de la France libre en mai 1942.
Première au théâtre parisien de la Cité des Mouches, pièce de Sartre.
jeudi 3 juin
Création, par ordonnance, du Comité français de la Libération nationale (CFLN, France libre), à la suite d'un accord entre de Gaulle et Giraud (qui commandait une partie des troupes françaises d'Afrique du Nord combattant avec les Alliés). « Pouvoir central français unique » devant exercer ses fonctions jusqu'à la libération. Présidé alternativement par de Gaulle et Giraud.
A Clermont-Ferrand, des ouvriers, sympathisants de la Résistance, détruisent 300 tonnes de pneus à l’usine Michelin.
vendredi 4 juin
Le général Giraud est nommé commandant en chef de l’armée française.
samedi 5 juin
Fin du Comité national français (France libre).
dimanche 6 juin
Rencontre de Gaulle-Churchill à Alger. Celui-ci ne cache pas au général qu’il est là pour surveiller les négociations avec Giraud.
lundi 7 juin
Extension du CFLN de sept à quatorze membres, à Alger.
Les Allemands démantèlent à Paris et à Bruxelles la filière d’évasion franco-belge « Comète ».
Dix jours après son arrestation, Berty Albrecht décède à la prison de Fresnes.
nuit du lundi 7 au mardi 8 juin
Le résistant René Hardy (« Didot »), chef du réseau Résistance-Fer, est arrêté à Mâcon dans le train qui menait à Paris pour y rencontrer le général Delestraint. Devient-il un agent double ?
mercredi 9 juin
A Alger, Charles de Gaulle présente sa démission au CFLN, Giraud refusant le principe de la subordination du commandant en chef au CFLN.
A la suite d’une opération commune de l’Abwehr et de la Gestapo, les Allemands arrêtent à Paris, à la station de métro La Muette, un des chefs de la résistance, le général Charles Delestraint, alias « Vidal », responsable de l’Armée secrète (il sera déporté et fusillé à Dachau en 1945). Avec lui sont arrêtés un de ses adjoints, le colonel Gastaldo, et un jeune agent de liaison, Théobald (« Terrier »).
vendredi 11 juin
Le CFLN, réuni par Giraud à Alger, refuse d’entériner la démission de Charles de Gaulle.
Arrestation du général Olleris à Thiers.
L’Uruguay reconnaît le Comité français de libération nationale (CFLN).
samedi 12 ou dimanche 13 juin
La Gestapo arrête à Royat le général Frère, chef de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) ; c’est le général Verneau qui lui succède.
Les généraux Gilliot et Grandsart sont arrêtés à Vichy.
lundi 14 juin
Jean Moulin apprend à Lyon l’arrestation du général Delestraint.
mardi 15 juin
Jean Moulin écrit sa dernière lettre personnelle au général de Gaulle, révélant l’arrestation du général Delestraint.
nuit du mardi 15 au mercredi 16 juin
Envoyé de Londres pour seconder Jean Moulin, Claude Bouchinet-Serreulles est déposé à Mâcon (il arrive à Lyon le matin même et rencontre aussitôt Moulin).
mercredi 16 juin
Les relations diplomatiques franco-soviétiques, rompues avec la France pétainiste en juin 1941, sont rétablies avec la France libre.
nuit du mercredi 16 juin
Trois femmes agents du SOE britanniques, Cecily Lefort, Diana Rowden et Noor Inayat Khan, sont envoyées en France, au Mans, où elles rencontrent Henri Dericourt.
jeudi 17 juin
Evêque de Troyes depuis 1939, Mgr Joseph-Charles Lefèbvre, cinquante-et-un ans, est nommé archevêque de Bourges.
vendredi 18 juin
Le Comité français de libération nationale (CFLN) est reconnu par les gouvernements en exil des Pays-Bas, du Luxembourg, de Yougoslavie et de Tchécoslovaquie.
Médecin personnel et conseiller particulier du maréchal Pétain, Bernard Ménétrel reçoit l’officier SS Helmut Knochen (chef de la police de sûreté - SIPO - et du service de sécurité - SD - pour la France), et lui fait part de la position du chef de l’Etat français sur la question juive à savoir qu’il ne souhaite pas une solution radicale d'inspiration nazie mais seulement une solution nationale qui enlève à tous les Juifs la possibilité d'accéder à des postes importants en France.
Voix de la France libre, Radio-Brazzaville inaugure ses nouveaux émetteurs, plus puissants.
samedi 19 juin
Jean Moulin aurait rencontré, à Avignon, un agent américain de l’OSS, une rencontre qui aurait permis aux services allemands de le filer.
dimanche 20 juin
Raid aérien des Alliés sur Le Creusot (Saône-et-Loire). Les cibles étaient des usines d’armements, mais les bombardements touchent surtout la population civile : 280 morts et 203 blessés.
lundi 21 juin
Plusieurs dirigeants de la Résistance - dont Jean Moulin (« Max », unificateur de la Résistance), le colonel Albert Lacaze (renseignements de l’Armée secrète), André Lassagne (Armée secrète), Henri Aubry (Combat), René Hardy (Combat), Brunot Larat (Centrale des opérations de parachutage et d’atterrissage), Raymond Aubrac (Libération Sud) et le colonel Schwarzfeld (France d’abord) - se réunissent dans la maison du docteur Dugoujon, à Caluire, près de Lyon, afin de désigner un successeur au général Delestraint, qui a été arrêté. La Gestapo - dix Allemands commandés par l’officier SS Klaus Barbie - débarque et les arrête peu après quinze heures. Seul René Hardy parvient à s’échapper dans des conditions qui vont immédiatement sembler douteuses (il sera plus tard accusé de trahison, mais acquitté). Moulin est emprisonné au fort de Montluc. Il semble que les Allemands connaissaient le lieu de la réunion sans savoir que le chef de la Résistance s’y trouvait.
En dépit de l’interdiction des autorités allemandes, qui exigent une production exclusivement militaire, la société Renault présente pour homologation au Service des mines un prototype de nouveau véhicule. Celui-ci est équipé par d’un moteur quatre-cylindres de 760 cm³ et dix-sept chevaux-vapeur, installé à l’arrière. Mais la silhouette, trop proche de la Coccinelle de Volkswagen, devra être modifiée (pour devenir la 4 CV).
Les Concerts de la Pléiade deviennent publics (ils s’installent dans différentes salles de Paris).
A Paris, les ateliers de montage et la cinémathèque de France-Actualités des Buttes-Chaumont sont détruits par un violent incendie.
mardi 22 juin
Décret du CFLN sur la fusion des troupes françaises dans une armée unique : le général Giraud devient commandant en chef pour l'Afrique du Nord et l'Afrique occidentale française ; Charles de Gaulle commandant les autres territoires de l'Empire.
A Lyon, les bureaux de l’entreprise Durisol, qui servent de couverture au Copa (Centre des opérations de parachutage et d’atterrissage) sont perquisitionnés. Un résistant, Sif Prim (Jean-Marie Gilles) est capturé.
Claude Bouchinet-Serreulles assure à Lyon l’intérim de Jean Moulin et rend compte par câble au général de Gaulle des arrestations de Caluire.
vendredi 25 juin
Sur les aveux d’Henri Aubry, Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, parvient à percer l’identité de Max, alias Jean Moulin, qui est transféré à Paris.
Arrivée à New York de 957 militaires évadés des Antilles. La majorité (885) rallie la France combattante.
samedi 26 juin
Des résistants font sauter le dépôt de locomotives de Fives-Lille.
lundi 28 juin
En conflit avec le général de Gaulle, le gouverneur de l’AOF Pierre Boisson démissionne.
Le général de Gaulle apprend à Alger l’arrestation de Jean Moulin de la bouche du colonel Passy, chef des services secrets de la France libre.
mercredi 30 juin
A Alger, Louis Joxe est nommé secrétaire général du CFLN.
A la Martinique, l’amiral Robert, haut-commissaire de Vichy aux Antilles françaises, annonce qu’il se retire.
L’U-188 quitte Lorient pour aller chercher de la matière première (étain, caoutchouc) en Asie du Sud-Est.
fin juin
Georges Bidault est élu président du Conseil national de résistance (CNR) par les membres du conseil.
Jacques-Yves Cousteau réalise avec succès à la plage du Barry (commune de Bandol), le premier essai du scaphandre autonome de plongée qu’il a mis au point avec Emile Gagnan.
jeudi 1er juillet
A Alger, le décret de dissolution du Parti communiste français est rapporté.
Claude Bouchinet-Serreulles, président du CNR par intérim, place Pierre Lambert à la tête du secrétariat sud, et garde Daniel Cordier au nord.
Le cardinal Suhard, archevêque de Paris, crée la Mission de Paris destinée à former des prêtres pour l’apostolat en milieu ouvrier (officiellement lancée en janvier 1944).
Décès à Paris de l’historien d’art et académicien Louis Gillet, à l’âge de soixante-sept ans.
vendredi 2 juillet
Le général Giraud quitte Alger pour les Etats-Unis.
samedi 3 juillet
En Martinique, le comité de libération présidé par Victor Sévère proclame à Fort-de-France le rattachement des Antilles à la France combattant. A Alger, Henri Hoppenot est nommé par le CFLN comme délégué extraordinaires aux Antilles.
jeudi 8 juillet
Décès de Jean Moulin, vraisemblablement en gare de Francfort, lors de son transfert en Allemagne.
mercredi 14 juillet
Attentat de la résistance à Paris : le détachement FTP 14-Juillet attaque une unité de la Wehrmacht à la grenade, avenue de la Grande Armée. Quinze allemands sont tués.
A Nice, une manifestation d'un millier de personnes a lieu avenue de la Victoire et place Masséna.
Sur la place du Forum, à Alger, de Gaulle transforme les cérémonies de la fête nationale en une investiture personnelle et exalte l’unité nationale.
L’envoyé du CFLN aux Antilles, Henri Hoppenot, arrive à Fort-de-France.
jeudi 15 juillet
Opération « Nuit et brouillard » : trois trains de déportés quittent la gare de Drancy pour le camp de Struthoff. Parmi les déportés figure le général Delestrain.
Le général américain Patton exige la présence en Sicile du 4e tabor marocain (890 hommes répartis en quatre goums).
Gouverneur de la Guadeloupe sous le régime de Vichy, Constant Sorin quitte ses fonctions. L’intérim à la tête de la colonie est assuré par Perrier.
samedi 17 juillet
Premières émissions de Radio Monte-Carlo (RMC), créée par les Allemands et instrument de propagande du Reich.
mardi 20 juillet
La résistante Geneviève de Gaulle, nièce du chef de la France libre, est arrêtée par le collaborateur Bonny dans la « librairie-boîte aux lettres » du 68 rue Bonaparte, à Paris (elle sera déportée à Ravensbruck en 1944).
mercredi 21 juillet
Formation à Spezet (centre Finistère) du premier maquis breton (FTPF) ; il compte une vingtaine d’hommes mal armés.
jeudi 22 juillet
Décret-loi de Vichy autorisant « les Français à contracter un engagement volontaire pour combattre le bolchevisme, hors du territoire français » et entrer dans les formations allemandes de Waffen SS.
lundi 26 juillet
La Gestapo arrête des dirigeants de Franc-Tireur à Valence.
mardi 27 juillet
A l’aide de mines sous-marines, un commando du BCRA fait sauter le barrage de Gigny, sur la Saône. Les Allemands n’ont plus de voies navigables vers l’Italie.
La Gestapo arrête dans la Drôme les principaux responsables de Libération-Sud.
Sur la pression des autorités occupantes, le maire de Nice Jean Médecin quitte la ville.
vendredi 30 juillet
Condamnée à mort pour vingt-sept avortements pratiqués dans la région de Cherbourg, Marie-Louise Giraud est guillotinée par le bourreau Jules-Henri Desfourneaux à la prison de la Roquette, à Paris. Elle avait trente-neuf ans.
samedi 31 juillet
A Alger, le général Giraud est nommé commandant en chef des forces françaises. Il est ainsi évincé de la présidence du CFLN, et le général de Gaulle préside seul le nouveau Comité de défense nationale, qui subordonne l’armée au pouvoir civil.
Une vague de chaleur frappe la moitié nord : il fait 35° à Châteauroux, 36° à Amiens, 37° à Caen et Paris, jusqu'à 38° à Chartres.
du samedi 31 juillet au mardi 10 août
Les Allemands relèvent les troupes italiennes d'occupation dans le Midi. L'Italie est sur le point de capituler devant les alliés.
mardi 3 août
Le tribunal de commerce de la Seine officialise le redressement de Pathé-Cinéma en constatant l’apurement du passif.
vendredi 6 août
A Vichy, Laval refuser à Speer un nouveau contingent de travailleurs français pour le STO en Allemagne.
samedi 7 août
Les groupes francs accentuent les sabotages du rail. Ils font sauter un train de munitions près de Marseille.
lundi 9 août
Le peintre Chaïm Soutine meurt d'une hémorragie interne à Paris.
mercredi 11 août
Peintre français d’origine russe, Chaïl Soutine est inhumé à Paris dans le cimetière de Montparnasse, en présence notamment de Jean Cocteau et Pablo Picasso.
Sortie du film Le Secret de Madame Clapain, d’André Berthomieu, avec Raymond Rouleau, Line Noro, Michèle Alfa, Cécile Didier et Fernand Charpin.
jeudi 12 août
Les autorités allemandes interdisent toute prise de vues cinématographiques dans les zones côtières.
vendredi 13 août
Pierre Pucheu, l’ancien ministre de l’Intérieur du régime de Vichy, est arrêté au Maroc.
A La Javassière, des écluses du canal de Briare sont sabotées. 3 400 péniches sont bloquées sur les autres canaux.
samedi 14 août
Pierre Laval refuse la coopération de Vichy pour permettre aux Allemands de déporter tous les Juifs français.
dimanche 15 août
Un Halifax de la RAF qui ravitaillait les maquis de Savoie s’est écrasé à Annecy.
mercredi 18 août
Le CFLN crée à Alger une commission d’enquête sur les crimes de guerre.
Canicule sur la France : il fait 36,5° C à Châteauroux, 38° à Lyon et Nantes, 39° à Vichy et jusqu’à 40° à Mont-de-Marsan.
jeudi 19 août
A Alger, le CFLN nomme René Cassin président de la commission d’enquête sur les crimes de guerre.
samedi 21 août
Le groupe « Honneur et Patrie » exécute le commandant Ort près de Châteauroux. Cet agent double était connu des Allemands sous le nom d’Oméga.
lundi 23 août
Décès à Paris de l’ingénieur aéronautique et homme d’affaires Pierre Georges Latécoère, à l’âge de soixante ans.
mardi 24 août
Décès à Londres de la philosophe Simone Weil, à l’âge de trente-quatre ans.
mercredi 25 août
Alexandre Bogomolov devient le premier ambassadeur d’URSS auprès de la France libre. Il avait déjà occupé cette fonction de 1940 à la rupture des relations avec la France pétainiste en juin 1941 (il restera en poste jusqu’en 1950).
jeudi 26 août
La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada reconnaissent partiellement l’autorité du CFLN (France libre) et du général de Gaulle.
vendredi 27 août
Moscou reconnaît le CFLN comme le seul représentant de la République française.
samedi 28 août
Arrestation à Paris de Jean Cavaillès, chef du réseau Cohors.
mardi 31 août
En provenance de Penang (Malaisie), le sous-marin japonais I-8 arrive à Brest. Il transporte un équipage qui vient chercher l’U-1224, offert par les Allemands.
mercredi 1er septembre
Emile Bollaert devient délégué général du Conseil national de la Résistance.
Sortie du film Adieu Léonard, comédie Pierre Prévert, avec Charles Trénet, Pierre Brasseur, Julien Carette, Denise Grey, Jean Meyer et Jacqueline Pagnol.
vendredi 3 septembre
A Alger, le CFLN annonce que les ministres ayant servi le régime de Vichy seront traduits en Haute Cour.
Annonce de la capitulation italienne, effective au 8 septembre.
Des bombardements alliés sur Paris et Abbeville font 405 morts.
Le général de Lattre de Tassigny parvient à s’évader de la prison de Riom où il purgeait une peine de dix ans pour « abandon de poste » (il rejoindra l’Algérie).
A la radio d’Alger, de Gaulle se dit heureux que le CFLN ait été reconnu par vingt-six Etats.
dimanche 5 septembre
Jacques Rogué remplace André Latrille comme chef du territoire du Tchad.
lundi 6 septembre
Le sous-marin Casabianca débarque cinq tonnes de matériel pour la Résistance corse. Il s’agit surtout de bazookas.
mercredi 8 septembre
L’armée allemande occupe les départements français jusque-là sous contrôle italien.
A la nouvelle de la capitulation de l’Italie, la Corse se soulève contre l’occupant. Les insurgés demandent l’aide de l’armée alliée.
nuit du mercredi 8 au jeudi 9 septembre
Un parachutage allié sur la commune de Semblançay, près de Tours, est interrompu par la Gestapo qui procède à plusieurs arrestations, dont celle de Cheriaux. Le groupe Libé-Nord est décapité.
jeudi 9 septembre
Le Front national déclenche le soulèvement des résistants corses. Ils neutralisent les forces italiennes et occupent Ajaccio.
Les combats qui se déroulent en Italie et le soulèvement de la Corse entraînent la fermeture des studios de cinéma de Nice. Deux tournages sont interrompus : la Boîte aux rêves, d’Yves Allégret, et les Enfants du paradis, de Marcel Carné.
vendredi 10 septembre
Combat de Douch (commune de Rosis, Hérault) : dénoncés, quarante-sept maquisards sont attaqués par les Allemands. Deux résistants sont tués, quatre faits prisonniers (fusillés en novembre), les autres parvenant à se replier à Mélagues, dans l’Aveyron. Les Allemands ont eu huit tués, dont un officier, et douze blessés.
Le SS Alois Brunner arrive à Nice pour y organiser la déportation de 1 820 Juifs vers Drancy.
Un jeune homme de dix-sept ans, Poggionovo, hisse le drapeau de la France libre sur la préfecture d’Ajaccio.
samedi 11 septembre
Arrivée en Corse des troupes allemandes de Sardaigne.
dimanche 12 septembre
Sur le parvis de l’hôtel de ville d’Oran, de Gaulle s’adresse à une foule immense : « La France prétend à la place qui lui revient dans le règlement du drame dont la liquidation commence ».
Un commando du BOA détruit le dépôt de munitions à l’arsenal de Langres.
Les abbés Godin et Daniel publient France, pays de mission, ouvrage qui éclate comme une « bombe » dans le milieu catholique (100 000 exemplaires vendus en quatre ans) : point de départ de l’expérience des « prêtres ouvriers ».
lundi 13 septembre
Le sous-marin Casabianca débarque à Ajaccio 109 soldats français venus d’Alger, sous le commandement de L'Herminier.
mardi 14 septembre
Peter Horn, qui s’occupe du bar au huitième étage de la rue Cognacq-Jay, y reçoit Jean Marais et Jean Cocteau.
mercredi 15 septembre
Nouveau raid aérien allié sur les usines Renault de Boulogne-Billancourt : 81 appareils larguent deux cent cinquante tonnes de bombes. Le tir est imprécis et touche largement les quartiers et les communes avoisinantes. Le bilan est de 280 morts et 470 blessés.
Les contre-torpilleurs Terrible, Fantasque, les croiseurs Montcalm et Jeanne d'Arc arrivent en Corse.
Emile Bollaert est désigné comme successeur de Jean Moulin à la tête de la Délégation générale.
Agent du SOE britannique opérant en France, Cecily Lefort est arrêté par la Gestapo lors d’une rencontre avec un contact à Montélimar (elle sera transférée à la prison parisienne de Fresnes, et mourra au camp de concentration de Ravensbrück en février 1945).
jeudi 16 septembre
Nantes subit de graves bombardements anglo-américains.
Le chef de la Gestapo de Toulouse est exécuté par les résistants du groupe Morhange.
vendredi 17 septembre
Accords conclus entre le ministre français Bichelonne et le ministre allemand Speer, qui prévoient que certaines entreprises (usines « S ») et les mines doivent être assimilées à des entreprises allemandes, ce qui permet à 1 917 294 travailleurs français d'être maintenus sur leur lieu de travail.
Création à Alger par le CFLN de l'Assemblée consultative provisoire de la France libre : ses 84 membres sont désignés par les différents groupements de la Résistance métropolitaine et extra-métropolitaine, et par les membres du Sénat et de la Chambre des députés se trouvant hors du territoire occupé (en majorité communistes du fait de la déportation en Algérie des parlementaires communistes). Quarante délégués y représentent la Résistance intérieure.
lundi 20 septembre
Les Allemands créent une nouvelle zone interdite en France, sur la côte méditerranéenne.
mardi 21 septembre
En Corse, les patriotes et les commandos du bataillon de choc des FFL s’emparent de Bonifacio.
jeudi 23 septembre
Nouveaux terribles bombardements de Nantes par les Anglo-Américains : 1 150 civils sont tués.
C’est au tour de Porto-Vecchio d’être libéré en Corse.
Le gouvernement de Vichy interdit la publication du journal catholique d’origine lorraine Trait d’Union des Réfugiés de l’Est-Le Lorrain, réfugié à Riom.
Sortie du film L’Homme qui vendit son âme, drame fantastique de Jean-Paul Paulin, d’après le roman de Pierre-Gilles Veber, avec Michèle Alfa, André Luguet, Robert Le Vigan et Pierre Larquey.
dimanche 26 septembre
Des résistants libèrent trente-deux des leurs, incarcérés à la prison de Saint-Etienne.
mardi 28 septembre
Les francs tireurs de Manouchian abattent à Paris, en pleine rue, l’adjoint de Sauckel en France, le Dr Julius Ritter.
Sortie du film Le Corbeau, drame policier réalisé par Henri-Georges Clouzot d’après un fait divers authentique survenu à Tulle de 1917 à 1922, avec Pierre Fresnay, Ginette Leclerc, Pierre Larquey et Micheline Francey.
mercredi 29 septembre
Le Sonderführer Kurt Hinzmann inaugure officiellement Paris-Télévision, rue Cognacq-Jay. Dans la salle sont présentes de hautes personnalités allemandes et françaises pour voir un pianiste russe, des clowns belges et italiens, des sociétaires de la Comédie-Française et deux danseuses éthiopiennes. Hinzmann a recruté des équipes artistiques et techniques plutôt hétérogènes par rapport aux critères nazis : se côtoient des réfractaires au STO, des Juifs, des anarchistes allemands, etc.
jeudi 30 septembre
André Comps, un agent de renseignements français, dérobe les plans détaillés d’un site de lancement de V1. Ils sont envoyés à Londres.
Le journal clandestin Défense de la France publie les premières photos des camps de concentration.
fin septembre
Fondation du « Comité Allemagne Libre pour l’Ouest » (CALPO), antenne française du « Comité nationale Allemagne libre » (NKFD) fondé en URSS en juillet.
samedi 2 octobre
Décret maintenant encore les deux présidents (France libre) ; mais, en exerçant effectivement le commandement militaire, Giraud cesse d'exercer ses fonctions de président.
Les FTP organisent l’évasion de 79 détenus à la prison du Puy-en-Velay.
Le gouvernement d’Alger rétablit le rugby à XIII, interdit par Vichy en décembre 1941.
lundi 4 octobre
Libération de Bastia : la Corse est le premier département métropolitain à être libéré.
Début d’une série de fusillades d’otages au Mont-Valérien.
mardi 5 octobre
Réunion à Lyon des chefs et représentants des maquis de toute la France. Louis-Eugène Mangin, délégué militaire des deux zones, et le lieutenant-colonel Thomas estiment à 20 000 les maquisards encadrés dont 15 000 sont équipés.
jeudi 7 octobre
126 otages ont été fusillés par les Allemands au Mont-Valérien depuis le 4 octobre.
vendredi 8 octobre
Le général de Gaulle prononce un discours public à Ajaccio. Il annonce qu’il rétablit la légalité républicaine.
samedi 9 octobre
Les chefs résistants français Albert Morel et Raby sont exécutés à la hache à Cologne.
dimanche 10 octobre
A Toulouse, l’avocat général Lespinasse, qui avait requis la peine capitale contre Marcel Langer, commandant FTP, est abattu de quatre balles de pistolet.
Création sur l’aérodrome libanais de Rayak de l’escadron de chasse 3/3 Ardennes de la France libre.
dimanche 10 ou mardi 12 octobre
Création dans le centre du Finistère, à l’est de Châteaulin, du second maquis de Bretagne, Penarpont-Keraliou-Beuzit et Lothey, dirigé par Auguste Le Guillou, contrôleur du Trésor à Châteaulin.
lundi 11 octobre
Onze chefs de la Milice, dont Joseph Darnand, s’engagent dans la Waffen SS.
Le groupe de chasse Normandie a remporté plus de cinquante victoires sur le front russe. Il est fait compagnon de la Libération par de Gaulle.
mardi 12 octobre
23 résistants de Combat, arrêtés à Paris en février 1942, sont condamnés à mort et 18 autres à la déportation à Sarrebrück.
samedi 16 octobre
Suspension des départs du Service du travail obligatoire français vers l’Allemagne.
lundi 18 octobre
Le général de Lattre de Tassigny, accompagné de Claudius-Petit, arrive à Londres à bord d’un avion de la RAF.
Une explosion accidentelle se produit à 11 h 03 à la poudrerie nationale du Ripault, à Monts (Indre-et-Loire) : 55 morts (peut-être jusqu’à 100), 19 disparus et 345 blessés (dont 145 gravement). 21 ateliers sont rasés et toutes les maisons du hameau de Vontes sont détruites. Les effets (vitres brisées) ont été ressenties jusqu’à Tours, à 10 kilomètres.
mardi 19 octobre
Les Allemands arrêtent 63 maquisards au cours d’une opération contre les maquis de Corrèze.
Décès à Montdevergues, dans le Vaucluse, du sculpteur Camille Claudel. Agée de 78 ans, inspiratrice et compagne de Rodin, elle a passé ses trente dernières années en asile psychiatrique.
mercredi 20 octobre
Sortie du film policier L'Homme de Londres, réalisé par Henri Decoin d’après le roman éponyme de Georges Simenon, paru en 1934, avec Fernand Ledoux, Jules Berry et Suzy Prim.
jeudi 21 octobre
A Alger, le CFLN rétablit le décret Crémieux qui naturalisait français les juifs d’Algérie. Ce décret avait été abrogé en 1940 par le régime de Vichy.
Grâce à l’aide des groupes francs, Lucie Aubrac fait évader son mari Raymond lors d’un transfert du fort lyonnais de Montluc.
Décédée deux jours plus tôt à l’âge de 78 ans, Camille Claudel est inhumée dans le cimetière de Montfavet (Vaucluse), accompagnée du personnel de l’asile d’aliénés de Montdevergues, puis ses restes seront transférés dans une fosse commune, son corps n’ayant pas été réclamé par ses proches.
samedi 23 octobre
La Gestapo arrête à Paris Robert Farjon, chef de l’OCM pour la région Nord-Pas-de-Calais, et le général Verneau, chef de l’ORA.
Echec de l’opération britannique « Tunnel » : le forceur de blocus allemand Münsterland parvient échapper à ses poursuivants. Le croiseur anglais HMS Charybdis est coulé par une torpille allemande au large des côtes bretonnes (au nord-ouest de Perros-Guirec) : plus de 400 morts, 107 survivants.
Ancien ministre vichyste rallié au général Giraud après le débarquement allié en Afrique du Nord, le général d’aviation Jean Bergeret est arrêté suite aux poursuites intentées par le CFLN d’Alger.
dimanche 24 octobre
Le général Revers succède au général Varneau à la tête de l’ORA.
mercredi 27 octobre
Les chefs de zone sud du Service national maquis se réunissent à Paris. Leurs effectifs s’élèvent à 15 000 hommes.
Cofondateur du Parti communiste italien en 1921, le trotskiste Pietro Tresso (50 ans) est abattu en Haute-Loire avec trois de ses camarades par des Francs-Tireurs partisans (FTP), membres du Parti communiste français, peut-être sur ordre de Staline.
en octobre
L'ancien ministre (et futur président) Vincent Auriol rejoint Londres en avion.
mercredi 3 novembre
Première réunion de l’Assemblée consultative provisoire à Alger.
jeudi 4 novembre
Julien Le Couëdic (53 ans) est nommé évêque de Troyes.
Radio Bacqué, radio de la Confrérie Notre-Dame, est retourné par l’Abwehr le jour de son arrestation à Paris. Le réseau du colonel Répy étant cloisonné, il ne perd qu’une de ses branches.
vendredi 5 novembre
Le résistant breton Alphonse Tanguy, alias « Alex », chef d’un réseau CNS dans le sud-est du Finistère et à Lorient, est abattu par la Gestapo à Paris. Il avait 47 ans.
lundi 8 novembre
Le gouvernement libanais fait voter par la chambre des députés un amendement abrogeant les dispositions constitutives relatives aux prérogatives et privilèges reconnus à la France en vertu de la Charte du mandat, mettant ainsi fin ex abrupto à ce statut hérité du traité de Versailles et des accords de San Remo.
mardi 9 novembre
Remaniement du CFLN à Alger. Le général Giraud en est évincé du fait de ses responsabilités militaires. Charles de Gaulle devient de facto le chef du gouvernement de la France libre.
mercredi 10 novembre
Sortie du film Jeannou, comédie dramatique de Léon Poirier, avec Michèle Alfa, Roger Duchesne, Saturnin Fabre et Thomy Bourdelle.
nuit du mercredi 10 au jeudi 11 novembre
Des escouades soldats malgaches, sénégalais et marocains, sous le commandement d'officiers français, se saisissent brutalement, à leurs domiciles, des représentants des autorités légales libanaises, président de la République (el-Khoury) et Premier ministre en tête; ainsi que de certains membres du gouvernement et de la chambre, les incarcèrent dans un vieux fort de la montagne, à Rachaya. Ces mesures, entreprises sur l'ordre du délégué général d'Alger au Liban Jean Helleu, sont accompagnés de la nomination d'un gouvernement transitoire sous la présidence d'une personnalité loyaliste.
jeudi 11 novembre
Soulèvement général de la population libanaise, accompagné de violentes manifestations dans tout le pays. Le patriarche maronite et les leaders de cette communauté, traditionnellement fidèles à l'amitié française sont au premier rang des contestataires.
A Alger, Henri Frenay est nommé commissaire aux prisonniers de guerre et déportés du gouvernement provisoire.
Le CNR décrète une grève d’une heure, largement suivie dans tout le pays.
Dans l’Ariège, des résistants font sauter 60 pylônes de lignes à haute tension.
Les maquisards du Jura du colonel Romans-Petit parviennent à effectuer un défilé militaire, avec drapeau, devant le monument aux morts d’Oyonnax, dans l’Ain.
A Montmelard, le maquis de Beaubery, sous les ordres du commandant Ziegler, occupe la ville quelques heures.
samedi 13 novembre
Les Allemands censurent à Vichy le discours radiodiffusé » du maréchal Pétain concernant un changement de la Constitution française.
Premier parachutage d'armes pour le maquis du Vercors, à l'est de Saint-Martin-en-Vercors.
Action d’un résistant à Grenoble : le polygone d’artillerie de la Wehrmacht a été détruit par Aimé Requet.
Décès à Paris du peintre et critique d’art Maurice Denis, à l’âge de 72 ans.
lundi 15 novembre
Le Service national maquis, les FTP et l’AS créent le Comité national maquis de zone nord.
mardi 16 novembre
Démantèlement à Paris du groupe FTP de Missak Manouchian. Ce dernier est capturé. La Gestapo arrête également Joseph Eptsein, commissaire aux opérations des FTP en région parisienne.
mercredi 17 novembre
Arrestation du résistant Camille Ernst. Directeur adjoint des services administratifs de la ville de Marseille, il était l’un des responsables locaux de l’organisation « Noyautage des administrations publiques » (NAP).
Sortie du film Feu Nicolas, comédie de Jacques Houssin, avec Rellys, Suzanne Dehelly, Jacqueline Gauthier, Raymond Cordy et Yves Deniaud.
jeudi 18 novembre
Membre du premier maquis des Vosges, le résistant d’origine guinéenne Addi Bâ, surnommé par les Allemands Der schwarze Terrorist (« le terroriste noir »), est arrêté par l’Occupant suite à l’attaque du maquis du camp de la Délivrance.
lundi 22 novembre
Suite aux pressions internationales, et britanniques en particulier, le général Catroux, dépêché au Liban avec les pleins pouvoirs, fait libérer toutes les personnalités arrêtées, rétablit le plein exercice des libertés constitutionnelles, et assure le retour au pouvoir du précédent gouvernement libanais. Béchara el-Khoury est rétabli comme président de la République libanaise.
mardi 23 novembre
Entretiens à Alger entre le général de Gaulle et le ministre soviétique des Affaires étrangères, Vichynsky.
jeudi 25 novembre
Arrestation et déportation des professeurs et étudiants de l'université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand depuis 1940.
samedi 27 novembre
A Alger, le CFLN fusionne les services de renseignements gaullistes et giraudistes en une Direction générale des services spéciaux. Sa direction est confiée au gaulliste Jacques Soustelle.
Création à la Comédie-Française de la longue pièce de théâtre (cinq heures) Le Soulier de satin, de Paul Claudel, parue en 1929, avec Marie Bell, Madeleine Renaud, Jean-Louis Barrault, Pierre Dux et Aimé Clariond.
mardi 30 novembre
Sortie au cinéma d’un documentaire de 17 minutes sur les cheminots réalisé par René Clément, Ceux du rail.
mercredi 1er décembre
Le maréchal Rommel est chargé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour refouler un éventuel débarquement allié en France.
Le collaborateur français Jacques Doriot reçoit la Croix de fer allemande pour sa conduite sur le front de l’Est.
dimanche 5 décembre
Grâce à des renseignements fournis par le réseau de résistance Alliance, la 8e force aérienne américaine lance l’opération « Arbalète » : bombardement des rampes de lancement de V1 dans le Pas-de-Calais.
Cinquante otages sont exécutés à Grenoble en représailles d’un attentat ayant causé la mort de dix Allemands.
mercredi 8 décembre
La 2e division d’infanterie marocaine de l’armée française remplace en Italie la 34e division américaine au centre du front.
vendredi 10 décembre
Dans la soirée, deux hommes (qui ont pu s’enfuir en voiture) ont jeté deux grenades à l’intérieur de la grande synagogue de Lyon, durant la récitation de l’hymne Lekha Dodi. Huit fidèles ont été légèrement blessés.
Décès de l’évêque de Bayonne Mgr Edmund Vansteenberghe, à l’âge de 62 ans.
Fondation au Maroc du Parti de l’Istiqlal, nationaliste.
dimanche 12 décembre
Discours de Constantine : accompagné du général Catroux, de Gaulle annonce les décisions prises par le CFLN sur les réformes en Algérie : promesse de la citoyenneté française à certains musulmans algériens et participation des musulmans aux élections.
L’abbé autonomiste breton Jean-Marie Perrot est abattu à Scrignac (centre Finistère) par des maquisards communistes. Il avait 66 ans.
Arrêté en juin dernier en même temps que Jean Moulin et d’autres responsables de la Résistance, Henri Aubry, membre du mouvement Combat, est libéré.
lundi 13 décembre
Joseph Darnand, secrétaire général pétainiste au maintien de l'ordre, commande la Milice française.
Opération « Minuit » lancée par la Gestapo dans la région de Toulouse : 110 résistants, dont François Verdier, chef régional du MUR, sont arrêtés.
Première à Angoulême du film Vautrin, comédie dramatique réalisé par Pierre Billon d’après le personnage de la Comédie humaine de Balzac, avec Michel Simon, Madeleine Sologne, Georges Marchal et Louis Seigner (sortie à Paris en juin 1944).
Sortie du film policier La Ferme aux loups, de Richard Pottier, avec François Périer, Paul Meurisse, Martine Carol et Guillaume de Sax.
mercredi 15 décembre
En Italie, la 2e division marocaine s’empare du mont Castelnuovo et du col San Michele.
jeudi 16 décembre
Le CFLN assure la direction générale de la guerre et l'autorité sur l'ensemble des forces terrestres, navales et aériennes.
Début du retrait de la circulation du billet de 50 francs Cérès, lancé en 1935. Il est remplacé depuis janvier 1941 par le 50 francs Jacques Cœur.
A Paris, l’église Sainte-Marie-des-Batignolles est bondée pour l’enterrement de Venture Carbone, parrain marseillais et collaborateur de la Gestapo, mortellement blessé dans le déraillement du Paris-Marseille organisé par la résistance. Son complice François Spirito a organisé une cérémonie officielle, avec la bénédiction des nazis. Parmi les 2 000 personnes présentes figurent Otto Abetz (ambassadeur d’Hitler), Paul Marion (secrétaire d’Etat à l’Information, Simon Sabiani (premier adjoint au maire de Marseille) et Mistinguett. Tino Rossi interprète l’Ave Maria, puis l’Ajaccienne.
vendredi 17 décembre
Les FTP font exploser 22 bombes au dépôt ferroviaire de Montauban. 17 locomotives sont mises hors d’usage.
samedi 18 décembre
Pétain informe Hitler dans une lettre que, « conformément à sa demande, les modifications des lois seront désormais soumises avant publication aux autorités d’occupation. Le vieux maréchal accepte de faire entrer les collaborateurs Darnand, Déat et Doriot dans le gouvernement.
Arrêté un mois plus tôt, torturé, Addi Bâ est fusillé à Epinal, sur le plateau de la Vierge, en même temps que le chef du maquis des Vosges Marcel Arburger. Bâ avait 26 ans.
lundi 20 décembre
Arrestation de Pierre-Etienne Flandin, ancien président du Conseil et rallié au maréchal Pétain.
mardi 21 décembre
L’envoi anonyme de menaces est désormais puni de mort.
mercredi 22 décembre
La Gestapo assassine à Grenoble le doyen de la faculté des sciences, René Gosse, et son fils. Tous deux étaient membres du MUR.
Sortie du film Je suis avec toi, comédie musicale d’Henri Decoin, avec Pierre Fresnay, Yvonne Printemps, Luce Fabiole et Bernard Blier.
jeudi 23 décembre
Les Allemands nomment Cecil von Renthe Fink auprès de Pétain comme délégué spécial diplomatique. Il est en fait chargé de le surveiller.
vendredi 24 décembre
Les Allemands abattent 24 enfants dans la salle des fêtes de Habère-Lullin, en Haute-Savoie.
dimanche 26 décembre
Le général de Lattre de Tassigny est nommé à Alger commandant en chef de l’armée B pour l’opération « Anvil ».
A Nice, les Groupes d'action du PPF exécutent six résistants détenus.
lundi 27 décembre
Cinquante et un wagons de vivres, destinés aux enfants sous-alimentés, sont envoyés par la Roumanie en France.
mercredi 29 décembre
Les responsables de l’AS et des FTP signent un accord unifiant leurs deux mouvements de résistance dans les Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
jeudi 30 décembre
Afin d’accentuer la lutte contre la Résistance, Joseph Darnand, Sturmbannführer de la Waffen SS, est nommé secrétaire d’Etat de Vichy au maintien de l’ordre.
A Lyon, les groupes francs distribuent 25 000 exemplaires d’un faux Nouvelliste, journal collaborateur de la région.
vendredi 31 décembre
Laval fait entrer au gouvernement plusieurs ultracollabos : Brinon, Henriot, Darnand, Gabolde.
Joseph Darnand est nommé secrétaire général de la Milice.
Intensification de la bataille du Rail : la Résistance a commis plus de 220 sabotages au mois de décembre.
en décembre
A la demande des Allemands, René Bousquet, secrétaire général de la police, est démis de ses fonctions.
Un chanteur inconnu d’origine espagnole, Luis Mariano, se présente sur la scène du Palais de Chaillot dans le rôle d'Ernesto de Don Pasquale, de Donizetti, aux cotés de Vina Bovy et Gilbert Maurin.
A la demande du gouvernement américain, la Warner Bros abandonne son projet de tourner une biographie du Charles de Gaulle. Les tensions avec le chef de la France libre semblent être à l’origine de cette volte-face.
samedi 2 janvier
Décès de l’archevêque de Bourges Mgr Louis-Joseph Fillon, à l’âge de soixante-cinq ans.
dimanche 3 janvier
Soixante-neuf Forteresses volantes américaines ont mené un raid, à 6 600 mètres d’altitude, sur la base sous-marine de Saint-Nazaire. Quatre avions ont été abattus. Dans l’un des appareils, le mitrailleur Alan Magee a sauté sans parachute et s’en est sorti par miracle après être passé par la verrière de la gare de Saint-Nazaire. Le « Miraculé de Saint-Nazaire » est fait prisonnier par les Allemands et soigné.
lundi 4 janvier
Selon la presse américaine, un certain nombre de parachutistes originaires d’Afrique du Nord auraient été exécutés au Maroc après leur condamnation par un tribunal militaire. Ils auraient été largués par des avions allemands avec pour mission de gagner les populations locales à la cause des pays de l’Axe.
mercredi 6 janvier
En Libye, les FFL de Leclerc s’emparent du poste italien d’Umm el-Araneb.
6 000 manifestants bloquent à Montluçon un train devant transférer en Allemagne des ouvriers réquisitionnés par le STO. Sur 160 requis, 20 ouvriers partent finalement.
vendredi 8 janvier
A Madagascar, le général britannique Platt transmet l’administration de l’île au général Legentilhomme, haut commissaire pour les territoires français dans l’océan Indien.
samedi 9 janvier
Le général de Lattre de Tassigny, commandant militaire de Montpellier qui avait refusé en novembre de se rendre aux Allemands, est condamné à dix ans de prison.
lundi 11 janvier
Le PCF désigne Fernand Grenier comme délégué auprès de la France libre.
mardi 12 janvier
En Libye, la colonne des FFL du général Leclerc contrôle le Fezzan, repris aux Italiens.
Fernand Grenier apporte à Londres l’adhésion du Parti communiste à la France combattante de Charles de Gaulle.
Pour économiser l’électricité, les salles de cinéma devront fermer le mardi et les studios cesser toute activité deux jours par semaine.
mercredi 13 janvier
Sauckel demande 250 000 travailleurs français (150 000 spécialistes, 100 000 manœuvres).
jeudi 14 janvier
Les généraux Giraud et de Gaulle, qui se disputent la fonction de chef des Français en guerre, se sont finalement rencontrés dans une villa d’un faubourg de Casablanca, en marge du sommet allié. Après une conversation de deux heures, les deux officiers n’étaient d’accord que sur un point : ils doivent rester en contact l’un avec l’autre.
Les autorités italiennes s’opposent à la déportation des Juifs résidant dans leur secteur d’occupation en France.
En riposte à l’accroissement des opérations des sous-marins allemands, la RAF bombarde les bases de Cherbourg et de Lorient.
Sortie à Paris du film La Grande Marnière, drame romantique réalisé par Jean de Marguenat d'après le roman éponyme de Georges Ohnet, paru en 1885, avec Fernand Ledoux, Jean Chevrier et Ginette Leclerc.
du jeudi 14 au dimanche 24 janvier
Conférence de Casablanca (Anfa) entre Roosevelt (Etats-Unis), Churchill (Grande-Bretagne), de Gaulle et Giraud (France) : adoption du principe d’une capitulation sans conditions de l’Allemagne.
samedi 16 janvier
Les restrictions d’électricité entraînent la fermeture des théâtres parisiens non subventionnés un jour par semaine. »
dimanche 17 janvier
Heinrich Himmler annonce l’ouverture prochaine de maisons closes dans chacune des garnisons de Waffen-SS stationnées en France. Le Reichsführer estime que cela entretiendra l’ardeur des soldats SS. L’ordre a été transmis à Karl Albrecht Oberg, chef des SS en France, qui, justement, s’inquiétait récemment du développement des maladies vénériennes parmi ses troupes. Les prostituées, elles au moins, pourront être médicalement surveillées.
lundi 18 janvier
La Française Emilienne Mopty est décapitée à Cologne. Elle avait trente-cinq ans. En mai 1941, elle fut l’une des meneuses de la grève des mineurs du Pas-de-Calais.
Exilé à Hollywood depuis février 1941, l’acteur Jean Gabin divorce de sa deuxième épouse Jeanne Mauchain. Depuis son arrivée aux Etats-Unis, il a fréquenté Ginger Rogers et Marlène Dietrich…
mercredi 20 janvier
A Londres, Fernand Grenier, représentant officiel du PCF, rencontre de Gaulle : le PCF reconnaît l’autorité de la France combattante.
jeudi 21 janvier
Sortie du film Le Comte de Monte-Cristo, drame historique en deux parties réalisé par Robert Vernay, d’après le roman éponyme d’Alexandre Dumas, avec Pierre Richard-Willm, Michèle Alfa, Aimé Clariond, Alexandre Rignault, Marcel Herrand et Henri Bosc.
samedi 23 janvier
A Grenoble, l’occupant italien est critiqué et chahuté par une manifestation d’étudiants. Ceux-ci ont organisé un défilé dans les rues en imitant la marche des bataillons italiens, chacun portant ostensiblement un macaroni à la boutonnière. Quand celui qui les commandait a crié : « En avant, marche ! » tous sont partis à reculons. Et tout cela sans aucune réaction italienne.
du samedi 23 au dimanche 24 janvier
Le général Leclerc, venant du Tchad, rejoint l'Anglais Montgomery à Tripoli.
dimanche 24 janvier
Des éléments venus de Djibouti forment en Egypte une 3e brigade FFL, commandée par le colonel Raynal.
40 000 habitants du quartier du Vieux-Port, à Marseille, sont expulsés en représailles à l’attentat du 3 janvier.
mardi 26 janvier
Formation des Mouvements unis de la résistance (MUR) par trois mouvements de résistance de la zone sud (Combat, Libération et Franc-Tireur). Le comité directeur comprend Jean Moulin, assisté d’Henri Frenay, d’Emmanuel d’Astier et de Jean-Pierre Lévy.
mercredi 27 janvier
Mission de Pierre Brossolette en France.
vendredi 29 janvier
A 14 h 15, deux vagues de bombardiers Boston de l’US Air Force ont bombardé Morlaix pour y détruire le viaduc. Celui-ci est à peine touché (trois impacts seulement ; trois mois de travaux), mais les quarante-trois bombes tombées à côté (150 immeubles touchés) tuent soixante-quatorze personnes (dont trente-neuf enfants de l’école maternelle Notre-Dame de Lourdes et leur institutrice, sœur Saint-Cyr), et font trente-quatre blessés graves. L’église Saint-Melaine est gravement endommagée. L’hôpital étant réquisitionné par les Allemands, les blessés sont transportés au collège des jeunes filles au Château.
samedi 30 janvier
Le chef de l’Etat promulgue la loi portant création de la Milice. Elle sera dirigée par le chef du gouvernement, Pierre Laval, assisté du secrétaire général, Joseph Darnand, qui en aura le véritable contrôle.
dimanche 31 janvier
Rassemblés en l’honneur de la nouvelle Milice française dans l’hôtel thermal de Vichy, les dirigeants vichystes (Pierre Laval, amiral Platon, Abel Bonnard, Paul Marion) se sont engagés à poursuivre leur lutte contre les gaullistes, les Juifs, les francs-maçons et les communistes. Après que l’assistance eut repris le Chant des cohortes (l’hymne du SOL, devenu celui de la Milice), Laval et Darnand ont précisé quelles seraient les tâches des miliciens : soutenir l’action du gouvernement au moyen de la propagande, lutter contre le marché noir et détruire le maquis.
fin janvier
Destruction par le Allemands de quatorze hectares de la vieille ville de Marseille.
en janvier
Jean Moulin crée le Directoire de la Résistance, obtenant le ralliement des communistes (il envoie Fernand Grenier à Londres, comme délégué permanent de leur parti).
lundi 1er février
Dans un article publié par Le Petit Parisien, le commissaire général aux Questions juives Louis Darquier de Pellepoix demande au gouvernement d’instituer le port de l’étoile jaune en zone non occupée, d’interdire aux juifs l’accès aux fonctions publiques et de retirer la nationalité française à tous les juifs l’ayant acquise depuis 1927.
A Gambat, en Libye, formation de la 1re division française libre, que commande le général de Larminat.
mardi 2 février
Condamnée à dix ans de travaux forcés en 1933 pour le meurtre, avec sa sœur aînée Christine, de sa patronne, Léa Papin, trente et un ans, est libérée (Christine est décédée en 1937).
mercredi 3 février
Pendant une semaine, dans tout le pays, une partie des recettes des cinémas sera versée au Secours nationale, pour venir en aide aux victimes de guerre.
Sortie à Paris de la comédie brillamment enlevée de Marcel L’Herbier, Honorable Catherine, avec Edwige Feuillère, Raymond Rouleau et André Luguet.
jeudi 4 février
A la radio, refusant l’ingérence des Américains et des Anglais quant à l’organisation du pouvoir français en Afrique, de Gaulle déclare que « la France aura le dernier mot ».
vendredi 5 février
A la suite d’une campagne de presse, vingt-sept députés communistes détenus depuis 1940 à la Maison-Carrée d’Alger sont libérés.
samedi 6 février
Le sous-marin des FNFL Casabianca débarque en Corse une nouvelle mission de renseignements et apporte à la Résistance des postes émetteurs et 450 mitraillettes.
dimanche 7 février
La commune de Lorient subit son plus violent bombardement aérien : 600 maisons sont détruites.
Membre d’un groupe de résistants, le jeune comédien Robert Lynen, qui fut à onze ans « Poil de Carotte », est arrêté à Cassis par les Allemands et emprisonné à Marseille.
lundi 8 février
A Paris, cinq lycéens résistants de Buffon (Jean Arthus, Jacques Baudry, Pierre Benoît, Pierre Grelot et Lucien Legros) sont fusillés par les Allemands au stand de tir de Balard.
Gilles Grangier donne à Paris les premiers tours de manivelle du film Ademaï bandit d’honneur, produit par la jeune société « Les Prisonniers associés », récemment créée par des prisonniers libérés.
mardi 9 février
Conférence de presse du général de Gaulle à Londres. Il expose les conditions nécessaires pour « sceller l’union des Français dans la guerre » : libérer les détenus politiques et abolir les lois antisémites en Algérie.
Réquisitionné par les autorités américaines le 12 novembre 1942 après la rupture des relations entre la France de Vichy et les Etats-Unis, le paquebot Normandie est détruit dans un incendie.
mercredi 10 février
La Gestapo arrête Jacques Renouvin, chef des Groupes francs, et Edmond Michelet, responsable régional des MUR. Par ailleurs, le prêtre résistant Jean-Baptiste Legeay, quarante-six ans, arrêté dans les Côtes-d’Armor en novembre 1941, est décapité à Cologne, en Allemagne.
Manifeste (« Amis du manifeste et de la liberté ») du peuple algérien de Ferhat Abbas et Ahmed Boumendjel, unanimement approuvé par tous les courants nationalistes. Proposition de la création d’une République algérienne autonome, fédérée à la France. Signé par 90 personnalités, le Manifeste est envoyé au président américain Roosevelt.
La ville de Lorient, devenue la cible des bombardements lourds, est évacuée.
Sortie du film Port d’attache, de Jean Choux, avec Michèle Alfa, René Dary, Edouard Delmont et Ginette Baudin.
vendredi 12 février
A Londres, le général de Gaulle confie à Jean Moulin la mission de réunir la résistance intérieure à celle de l’extérieur.
Treize jeunes Alsaciens de Ballesdorf sont arrêtés alors qu’ils tentaient de passer en Suisse.
nuit du vendredi 12 au samedi 13 février
466 appareils de la RAF ont déversé un millier de bombes sur le port de Lorient. Le raid était mené par des bombardiers Lancaster, Halifax, Wellington et Stirling. Sept appareils sont portés manquants. Tous les mois, la RAF exécute environ 1 000 sorties dont l’objectif est Lorient. Le port de Saint-Nazaire subit un sort analogue.
mardi 16 février
Grâce à la loi sur le Service du travail obligatoire (STO) de septembre 1942, Vichy mobilise pour deux ans trois classes d’âge : tous ceux nés entre le 1er janvier 1920 et le 30 décembre 1922 (classes 40, 41 et 42) sont concernés. Tous ne devront pas partir en Allemagne, la plupart d’entre eux devant travailler en France dans des usines ou des entreprises « protégées », au service de l’économie allemande. Ce sera un échec : sur 700 000 requis, 170 000 seulement partiront.
mercredi 17 février
Suppression de la ligne de démarcation entre les deux anciennes « zones ».
Les treize jeunes Alsaciens de Ballesdorf arrêtés cinq jours plus tôt sont fusillés au camp du Struthof.
dimanche 21 février
A Londres, le général de Gaulle décide que le futur Comité national de la Résistance comprendra des représentants des partis politiques.
Première du film Le Comte de Monte-Cristo, drame en deux parties réalisé par Robert d’après le roman éponyme d’Alexandre Dumas, avec Pierre Richard-Willm, Michèle Alfa, Aimé Clariond et Alexandre Rignault.
mardi 23 février
A Londres, de Gaulle demande au général Giraud de déclarer les territoires français d’Afrique du Nord République de la France libre.
mercredi 24 février
Restitution à la Chine des concessions françaises.
jeudi 25 février
Alain Savary rentre en Europe pour représenter Saint-Pierre-et-Miquelon dans le gouvernement du général de Gaulle à Londres (il va rompre peu après avec celui-ci et rejoindre les socialistes).
vendredi 26 février
« Arquebuse retrouve Brumaire ». Le colonel Passy et le Wing Commander Yeo Thomas, parachutés près de Lyons-la-Forêt, ont rejoint Pierre Brossolette. Ils sont chargés de coordonner militairement la résistance en zone nord.
dimanche 28 février
Bombardements sur Saint-Nazaire. Des communes voisines sont touchées (notamment Saint-André-des-Eaux : plusieurs morts et 80 maisons détruites).
en février
Dissolution de la Légion tricolore.
lundi 1er mars
Les Allemands rétablissent la correspondance et la liberté de circulation entre les zones nord et sud, pour les citoyens « à part entière ».
Le peintre Henri Matisse s’installe à Vence, près de Nice.
mercredi 3 mars
Début de la chronique quotidienne de Philippe Henriot sur les ondes de Radio Paris. L’ancien speaker de Radio Vichy se déchaîne contre les Anglo-Saxons.
vendredi 5 mars
A Paris, Fritz Sauckel, ministre plénipotentiaire pour le travail dans le Reich, demande 100 000 travailleurs au gouvernement de Vichy.
lundi 8 mars
Un bombardement allié fait 252 morts à Rennes.
mardi 9 mars
A Arbourse, dans la Nièvre, le leader RNP Marcel Déat échappe de peu à des rafales de fusil-mitrailleur.
mercredi 10 mars
En Tunisie, les FFL de Leclerc repoussent trois assauts germano-italiens à Ksar-Rhilane.
Sortie du film Les Ailes blanches, drame de Robert Péguy, avec Gaby Morlay, Jacques Dumesnil, Irène Corday, Marcelle Géniat et Jacques Baumer.
jeudi 11 ou jeudi 18 mars
La Guyane est le dernier territoire français d'outre-mer à rallier la France libre.
dimanche 14 mars
A Alger, le général Giraud déclare dans un discours radiodiffusé qu’il renonce à la révolution nationale du maréchal Pétain et rejette l’armistice.
lundi 15 mars
Des rumeurs ayant circulé sur des projets de Pétain de fuir en Afrique du Nord, Hitler ordonne que tous les aéroports proches de Vichy soient rendus inutilisables.
La police arrête à Lyon Kriegel Valrimont, Morin-Forestier, Serge Ravanel et Raymond Aubrac. Ces responsables de l’Armée secrète et de Libération-Sud se préparaient à partir en Savoie organiser des maquis de réfractaires au STO.
Lettre de Léon Blum à de Gaulle apportant le soutien de la SFIO à la France combattante.
Vivant aux Etats-Unis depuis 1940, l’aviateur et écrivain français Antoine de Saint-Exupéry reçoit sa feuille d'embarquement pour l'Afrique du Nord (il remplira une première mission, puis les autorités américaines profiteront d'un petit incident lors de sa deuxième mission pour lui rappeler que la limite d'âge est de trente-cinq ans et le mettront en réserve).
mercredi 17 mars
Trois résistants des FTP MOI (Missak Manouchian, Arsène Tchakarian et Marcel Rayman) ont attaqué une formation de gendarmes allemands à Levallois-Perret.
jeudi 18 mars
A Villefranche-sur-Saône, les ouvriers métallurgistes cessent le travail pour protester contre le STO.
vendredi 19 mars
Arrêté la nuit précédente, le résistant gaulliste corse Fred Scamaroni se suicide à la citadelle d’Ajaccio. La police secrète italienne a démantelé en deux jours le réseau qu’il avait mis en place en quelques semaines. Il avait vingt-huit ans.
dimanche 21 mars
Déclaration du cardinal Lienard : partir pour le STO n'est pas un devoir de confiance.
jeudi 25 mars
Le vice-amiral Abrial n’est plus ministre de la Marine de Vichy.
vendredi 26 mars
Maurice Gabolde devient ministre de la Justice de Vichy. Il remplace Joseph Barthélémy.
Parallèlement à la mission militaire « Arquebuse » conduite par Passy, Brossolette conclut sa mission politique « Brumaire ». Cinq mouvements de résistance du Nord se regroupent dans un Comité de coordination.
Arrivée à Cayenne du gouverneur Rapenne, nommé en Guyane par le général Giraud. Les Américains refusent l’accès de la colonie au représentant de la France combattante.
samedi 27 mars
Les Etats-Unis désirent substituer une administration interalliée à l’administration française en Indochine.
mercredi 31 mars
A Alger, Ferhat Abbas remet au gouverneur général Peyrouton le Manifeste du peuple algérien, réclamant « la condamnation et la fin de la colonisation ».
en mars
Les lettres (courrier postal) sont autorisées par Vichy.
jeudi 1er avril
La rivalité entre les deux chefs résistants Jean Moulin et Pierre Brossolette est à son apogée, lors d’un face-à-face dramatique dans un appartement de l’avenu des Ternes, en présence du colonel Passy, chef des services secrets de la France libre. Soupçons, noms d’oiseaux et pour finir « jet de pantalon » de Moulin, hors de lui, présentant son postérieur à Brossolette ! Les deux hommes ne se reverront plus.
Sortie du film A la belle frégate, drame d’Albert Valentin, avec Michèle Alfa, René Dary et René Lefèvre.
samedi 3 avril
Réunion à Paris du Comité de coordination de la Résistance en zone nord, sur convocation de Jean Moulin. Il obtient son adhésion au futur Comité national de la Résistance.
dimanche 4 avril
La Royal Air Force et les Américains bombardent les usines Renault de Boulogne-Billancourt : 88 appareils larguent 250 tonnes de bombes. Une bombe perce la voûte de la ligne de métro n°9, place de la porte de Saint-Cloud (16e arrondissement), faisant 403 morts et 519 blessés.
Après deux mois de prospection confiée à Pierre de Bénouville et à Philippe Monod, le chef résistant Henri Frenay crée une délégation des MUR en Suisse. Frenay espère obtenir de l’argent et des moyens de communication des Etats-Unis en échange de renseignements sur la France (en l’apprenant, fin avril, Jean Moulin accusera Frenay d’être un agent des Américains, de donner « un coup de poignard dans le dos du Général »).
lundi 5 avril
Le gouvernement de Laval livre aux Allemands Léon Blum, Edouard Daladier et le général Gamelin. Ils sont transférés en Allemagne.
Première victoire dans le ciel russe du groupe de chasse Normandie des FAFL. Un Focke-Wulf 190A-8 est abattu par les chasseurs Yak 1 de Preziosi et Durand.
mardi 6 avril
A Londres, Charles de Gaulle refuse une demande anglo-américaine de soumettre la France combattante à l’autorité du général Giraud.
Décès d'Alexandre Millerand, président de la République de 1920 à 1924.
Publication à New York, en langue anglaise, du Petit Prince de Saint-Exupéry (deux semaines avant la parution en langue française).
jeudi 8 avril
Sortie du film policier franco-italien Le Voyageur de la Toussaint, réalisé par Louis Daquin d’après le roman éponyme de Georges Simenon, paru en 1941, avec Assia Noris, Jules Berry, Gabrielle Dorziat et Guillaume de Sax.
samedi 10 avril
Le général français Edouard Welvert, commandant de la division de marche de Constantine, est tué par une mine à Koudiat-el-Bahli, à l’entrée de Kairouan (Tunisie).
lundi 12 avril
Le corps du général Henri Mordacq est retrouvé à Paris dans la Seine, en dessous du Pont des Arts (la radio allemande évoquera un suicide, mais l’autopsie et le rapport de police seront censurés).
Daniel Mayer, délégué de la SFIO se rend à Londres.
jeudi 15 avril
Pierre Brossolette retourne à Londres.
Un arrêté vichyste oblige les distributeurs et les exploitants de cinéma à diffuser prioritairement tous les courts métrages « d’intérêt national ».
vendredi 16 avril
Pour les protéger des bombardements, les populations civiles sont évacuées de Brest, Cherbourg, Dieppe, Saint-Malo et Le Havre.
samedi 17 avril
Accords de réunification dans la clandestinité de la CGT au Perreux, dits accords du Perreux.
Un agent de l’Abwehr, K 30 (Robert Moog) organise une souricière à Lyon, au 4 rue de la Bechevelin. Plusieurs résistants sont arrêtés. Le capitaine Bulard qui tentait de s’enfuir est abattu (Moog en profite pour s’emparer de son identité).
Créée en 1898, l’opérette Véronique d’André Messager est reprise à Paris, au Théâtre Mogador, avec Suzanne Baugé, Maurice Vical et Hélène Lavoisier.
dimanche 18 avril
C'est l'été avant l'heure : il fait 26° à Saint-Quentin, 27° à Caen et Paris, 28° à Chartres...
mardi 20 avril
La ration hebdomadaire de viande est fixée à 120 grammes par personne.
Le Petit Prince de Saint-Exupéry parait à son tour en langue française, toujours à New York.
mercredi 21 avril
Sortie du film policier Madame et le Mort, de Louis Daquin, d’après le roman de Pierre Véry, avec Henri Guisol, Renée Saint-Cyr, Michel Vitold, Marguerite Pierry et Pierre Renoir.
Création du Football Club de Nantes, par la fusion des six principaux clubs de Loire Atlantique (La Mellinet, St Pierre, l'AC Batiment-Loire, Les Batignolles, l'ASO Nantes et le Stade Nantais UC). Les principes fondateurs sont rédigés sous l’égide de Marcel Saupin, dans l’arrière-salle d’un café de la place du Commerce.
samedi 24 avril
Paul Gassovski, le chef départemental adjoint de la Milice des Bouches-du-Rhône, est abattu. Il est le premier milicien dans un attentat.
En Tunisie, le 19e corps d’armée du général français Koeltz prend à son tour l’offensive contre les Allemands dans les montagnes en direction de Zaghouan.
dimanche 25 avril
Dimanche de Pâques.
mardi 27 avril
Pour coordonner les maquis qui se multiplient en zone sud, Frenay crée le SNM (Service National Maquis), dirigé de Lyon par l’avocat Michel Brault. Celui du Vercors compte déjà 350 hommes.
mercredi 28 avril
Arrestation à Lyon, dans la taverne Charley (boulevard Garibaldi), de plusieurs résistants, dont Jean Multon (« Lunel »), ancien secrétaire de Maurice Chevance-Bertin (chef régional des MUR).
jeudi 29 avril
Arrêté par la police de sécurité allemande à la suite d’une trahison, Chevance-Bertin, le chef régional de Combat, réussit à s’enfuir, à Marseille.
vendredi 30 avril
Interrogé sans violence, le résistant Jean Multon, alias « Lunel », se met au service de Klaus Barbie (Multon connaît bien les rouages du mouvement Combat).
samedi 1er mai
Manifestations en France à l'appel de la Résistance. En zone sud, les travailleurs font un quart d’heure de grève pour protester contre les déportations.
Au nord-ouest de Paris, un bombardement de Poissy a fait 24 morts et 22 blessés dans la maison centrale.
A Alger, l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Vuillemin, rejoint la France combattante. Par ailleurs, le général Georges rejoint Giraud ; il est admis à siéger au Conseil de l’Empire.
lundi 3 mai
La Gestapo arrête à Lyon Christian Pineau, fondateur et chef de Libération-Nord.
Les tabors et les corps francs d’Afrique prennent Mateur, en Tunisie.
mercredi 5 mai
Dans le sud de la Tunisie, le 19e corps français attaque vers Pont-du-Fahs.
A Vichy, Pétain félicite les Français qui partent se battre avec les Allemands contre les Soviétiques.
vendredi 7 mai
Tunis est libérée par les Alliés. L’amiral Jean-Pierre Esteva, résident général du régime de Vichy en Tunisie, est évacué par les Allemands vers la France, en même temps que le consul général du IIIe Reich.
La télévision allemande Fernsehsender Paris lance ses émissions depuis le Magic-City, l’ancien dancing du 13-15 rue Cognacq-Jay transformé en studio de télévision. Des télécinémas diffusent le stock de programmes acheminé de Berlin : des opérettes et du théâtre filmés.
samedi 8 mai
Laval ordonne à l’amiral Robert le sabordage des navires de guerre et de commerce ancrés aux Antilles.
nuit du samedi 8 au dimanche 9 mai
Près de Limoges, les maquisards communistes Georges Guingouin et René Duval réussissent à faire sauter au Palais-sur-Vienne deux chaudières de l’usine de caoutchouc Wattelez, l’un des deux seules de France (cete action fera perdre pendant des mois plusieurs centaines de tonnes de caoutchouc aux Allemands).
dimanche 9 mai
En Tunisie, l’armée italienne du général Messe est encerclée dans le djebel Zaghouan par la division française d’Oran du général Boisseau.
Finale de la Coupe de France, sur fond de bras de fer entre le comité fédéral et le commissaire (ministre) aux Sports de Vichy, le colonel Pascot : au Parc des princes, Marseille et Bordeaux font match nul deux à deux. Le match est à rejouer.
lundi 10 mai
Le général Charles Mast devient le nouveau résident général français (France libre) en Tunisie. Il succède à l’amiral Esteva.
mardi 11 mai
Le corps d’armée français de Tunisie déborde le djebel Zaghouan. Le général Boisseau reçoit la reddition de la division italienne Superga.
mercredi 12 mai
En Tunisie, la division de marche du Maroc reçoit la reddition du groupe Pfeiffer.
Pierre Pucheu est placé en résidence surveillée à Ksar-el-Souk, au Maroc.
L’Olympique de Marseille pose une réclamation des licences des joueurs de foot bordelais, en réclamant la victoire en Coupe de France. La Fédération française ayant identifié un joueur non qualifié accorde aux Marseillais le trophée. Mais le colonel Pascot s’y oppose.
jeudi 13 mai
Reddition totale des forces germano-italiennes en Tunisie.
vendredi 14 mai
Le général Giraud destitue le bey de Tunis, Mohammed el-Moncef.
samedi 15 mai
Jean Moulin crée le Conseil national de la Résistance (CNR). Il groupe huit mouvements de résistants dans les deux zones. Les membres du conseil élisent Jean Moulin comme président.
Le bey Lamine est nommé bey de Tunis. En Afrique du Nord, un Conseil de guerre, présidé par le général Henri Giraud, condamne l’amiral Esteva, résident général réfugié en France, à la peine de mort par contumace.
lundi 17 mai
En Egypte, l’escadre française d’Alexandrie, commandée par l’amiral Godfroy, se rallie au général Giraud. Ce dernier invite le général de Gaulle à Alger.
Première émission depuis Londres d’ « Honneur et Patrie », station radio de la Résistance française, dirigée par André Gillois. L’indicatif est un air sifflé promis à un grand avenir : le Chant des partisans.
mercredi 19 mai
Sortie du film Mademoiselle Béatrice, de Max de Vaucorbeil, avec Gaby Morlay, André Luguet, Louise Carletti, Pierre Bertin et Jimmy Gaillard.
jeudi 20 mai
Défilé de la Victoire à Tunis. Les troupes d’Afrique du Nord et les FFL défilent séparément.
vendredi 21 mai
Charles de Gaulle envoie une Instruction personnelle et secrète au général Charles Antoine Delestraint, chef de l’Armée secrète : « Le principe de la nécessité des actions immédiates est admis ».
Les relations entre le Premier ministre britannique et le chef de la France libre sont au plus bas. Dans un télégramme adressé de Washington à ses ministres Clement Atlee et Anthony Eden, Churchill écrit : « Je demande à mes collègues d’examiner d’urgence la question de savoir si nous ne devrions pas dès maintenant éliminer de Gaulle en tant que force politique ».
samedi 22 mai
Le colonel Pascot ayant passé outre à la décision de la Fédération française d’accorder la Coupe de France de football à l’Olympique de Marseille, la finale est rejouée : les Marseillais battent les Bordelais quatre buts à zéro.
lundi 24 mai
A Lyon, des groupes francs des MUR, déguisés en agents de la Gestapo, font évader de l’hôpital de l’Antiquaille des responsables de la Résistance : Morin-Forestier, Kriegel-Valrimont et Ravanel.
jeudi 27 mai
Union des mouvements unis de la Résistance (Moulin, Bidault, Frenay, Monthon, d'Astier de la Vigerie) à Paris : création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion à Paris, rue du Four. Sont présents les représentants de six partis, deux leaders syndicaux et huit responsables de mouvements.
Cinq cents tableaux sont brûlés par les nazis à Paris, parmi lesquels des œuvres de Picasso, Paul Klee et Max Ernst.
vendredi 28 mai
Berty Albrecht est arrêtée par la Gestapo à Mâcon ; les Allemands visaient en fait Henri Frenay ; Albrecht est transférée à la prison de Fresnes. Après cette arrestation, la Gestapo fait une descente chez les Gouze, à Cluny. Danielle (la future épouse du président François Mitterrand) et sa mère sont frappées mais laissées libres.
dimanche 30 mai
Arrivée à Alger du général de Gaulle, reçu par le général Giraud. L’après-midi, le chef de la France libre est accueilli au monument aux morts par une foule énorme, réunie par le groupe algérien du mouvement Combat que dirige René Capitani.
lundi 31 mai
A Alger, le général de Gaulle envisage avec Giraud un gouvernement provisoire de la République française.
La résistante Berty Albrecht s’est suicidée par pendaison dans sa cellule de la prison de Fresnes. Elle avait cinquante ans.
Le réalisateur Jean Grémillon commence à l’aéroport du Bourget les extérieurs du film Le ciel est à vous.
en mai
La LVF compte 2 317 hommes (soldats plus officiers).
mardi 1er juin
Le gouverneur général d’Algérie Marcel Peyronton remet sa démission à de Gaulle, qui l’accepte, et à Giraud, qui la refuse.
mercredi 2 juin
Fondation de la milice au camp des Calabres, près de Vichy.
A Alger, Giraud réagit à la divulgation de la démission de Peyronton par de Gaulle en l’accusant par écrit de vouloir établir en France un système analogue au nazisme. Il charge du maintien de l’ordre l’amiral Muselier, exclu de la France libre en mai 1942.
Première au théâtre parisien de la Cité des Mouches, pièce de Sartre.
jeudi 3 juin
Création, par ordonnance, du Comité français de la Libération nationale (CFLN, France libre), à la suite d'un accord entre de Gaulle et Giraud (qui commandait une partie des troupes françaises d'Afrique du Nord combattant avec les Alliés). « Pouvoir central français unique » devant exercer ses fonctions jusqu'à la libération. Présidé alternativement par de Gaulle et Giraud.
A Clermont-Ferrand, des ouvriers, sympathisants de la Résistance, détruisent 300 tonnes de pneus à l’usine Michelin.
vendredi 4 juin
Le général Giraud est nommé commandant en chef de l’armée française.
samedi 5 juin
Fin du Comité national français (France libre).
dimanche 6 juin
Rencontre de Gaulle-Churchill à Alger. Celui-ci ne cache pas au général qu’il est là pour surveiller les négociations avec Giraud.
lundi 7 juin
Extension du CFLN de sept à quatorze membres, à Alger.
Les Allemands démantèlent à Paris et à Bruxelles la filière d’évasion franco-belge « Comète ».
Dix jours après son arrestation, Berty Albrecht décède à la prison de Fresnes.
nuit du lundi 7 au mardi 8 juin
Le résistant René Hardy (« Didot »), chef du réseau Résistance-Fer, est arrêté à Mâcon dans le train qui menait à Paris pour y rencontrer le général Delestraint. Devient-il un agent double ?
mercredi 9 juin
A Alger, Charles de Gaulle présente sa démission au CFLN, Giraud refusant le principe de la subordination du commandant en chef au CFLN.
A la suite d’une opération commune de l’Abwehr et de la Gestapo, les Allemands arrêtent à Paris, à la station de métro La Muette, un des chefs de la résistance, le général Charles Delestraint, alias « Vidal », responsable de l’Armée secrète (il sera déporté et fusillé à Dachau en 1945). Avec lui sont arrêtés un de ses adjoints, le colonel Gastaldo, et un jeune agent de liaison, Théobald (« Terrier »).
vendredi 11 juin
Le CFLN, réuni par Giraud à Alger, refuse d’entériner la démission de Charles de Gaulle.
Arrestation du général Olleris à Thiers.
L’Uruguay reconnaît le Comité français de libération nationale (CFLN).
samedi 12 ou dimanche 13 juin
La Gestapo arrête à Royat le général Frère, chef de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) ; c’est le général Verneau qui lui succède.
Les généraux Gilliot et Grandsart sont arrêtés à Vichy.
lundi 14 juin
Jean Moulin apprend à Lyon l’arrestation du général Delestraint.
mardi 15 juin
Jean Moulin écrit sa dernière lettre personnelle au général de Gaulle, révélant l’arrestation du général Delestraint.
nuit du mardi 15 au mercredi 16 juin
Envoyé de Londres pour seconder Jean Moulin, Claude Bouchinet-Serreulles est déposé à Mâcon (il arrive à Lyon le matin même et rencontre aussitôt Moulin).
mercredi 16 juin
Les relations diplomatiques franco-soviétiques, rompues avec la France pétainiste en juin 1941, sont rétablies avec la France libre.
nuit du mercredi 16 juin
Trois femmes agents du SOE britanniques, Cecily Lefort, Diana Rowden et Noor Inayat Khan, sont envoyées en France, au Mans, où elles rencontrent Henri Dericourt.
jeudi 17 juin
Evêque de Troyes depuis 1939, Mgr Joseph-Charles Lefèbvre, cinquante-et-un ans, est nommé archevêque de Bourges.
vendredi 18 juin
Le Comité français de libération nationale (CFLN) est reconnu par les gouvernements en exil des Pays-Bas, du Luxembourg, de Yougoslavie et de Tchécoslovaquie.
Médecin personnel et conseiller particulier du maréchal Pétain, Bernard Ménétrel reçoit l’officier SS Helmut Knochen (chef de la police de sûreté - SIPO - et du service de sécurité - SD - pour la France), et lui fait part de la position du chef de l’Etat français sur la question juive à savoir qu’il ne souhaite pas une solution radicale d'inspiration nazie mais seulement une solution nationale qui enlève à tous les Juifs la possibilité d'accéder à des postes importants en France.
Voix de la France libre, Radio-Brazzaville inaugure ses nouveaux émetteurs, plus puissants.
samedi 19 juin
Jean Moulin aurait rencontré, à Avignon, un agent américain de l’OSS, une rencontre qui aurait permis aux services allemands de le filer.
dimanche 20 juin
Raid aérien des Alliés sur Le Creusot (Saône-et-Loire). Les cibles étaient des usines d’armements, mais les bombardements touchent surtout la population civile : 280 morts et 203 blessés.
lundi 21 juin
Plusieurs dirigeants de la Résistance - dont Jean Moulin (« Max », unificateur de la Résistance), le colonel Albert Lacaze (renseignements de l’Armée secrète), André Lassagne (Armée secrète), Henri Aubry (Combat), René Hardy (Combat), Brunot Larat (Centrale des opérations de parachutage et d’atterrissage), Raymond Aubrac (Libération Sud) et le colonel Schwarzfeld (France d’abord) - se réunissent dans la maison du docteur Dugoujon, à Caluire, près de Lyon, afin de désigner un successeur au général Delestraint, qui a été arrêté. La Gestapo - dix Allemands commandés par l’officier SS Klaus Barbie - débarque et les arrête peu après quinze heures. Seul René Hardy parvient à s’échapper dans des conditions qui vont immédiatement sembler douteuses (il sera plus tard accusé de trahison, mais acquitté). Moulin est emprisonné au fort de Montluc. Il semble que les Allemands connaissaient le lieu de la réunion sans savoir que le chef de la Résistance s’y trouvait.
En dépit de l’interdiction des autorités allemandes, qui exigent une production exclusivement militaire, la société Renault présente pour homologation au Service des mines un prototype de nouveau véhicule. Celui-ci est équipé par d’un moteur quatre-cylindres de 760 cm³ et dix-sept chevaux-vapeur, installé à l’arrière. Mais la silhouette, trop proche de la Coccinelle de Volkswagen, devra être modifiée (pour devenir la 4 CV).
Les Concerts de la Pléiade deviennent publics (ils s’installent dans différentes salles de Paris).
A Paris, les ateliers de montage et la cinémathèque de France-Actualités des Buttes-Chaumont sont détruits par un violent incendie.
mardi 22 juin
Décret du CFLN sur la fusion des troupes françaises dans une armée unique : le général Giraud devient commandant en chef pour l'Afrique du Nord et l'Afrique occidentale française ; Charles de Gaulle commandant les autres territoires de l'Empire.
A Lyon, les bureaux de l’entreprise Durisol, qui servent de couverture au Copa (Centre des opérations de parachutage et d’atterrissage) sont perquisitionnés. Un résistant, Sif Prim (Jean-Marie Gilles) est capturé.
Claude Bouchinet-Serreulles assure à Lyon l’intérim de Jean Moulin et rend compte par câble au général de Gaulle des arrestations de Caluire.
vendredi 25 juin
Sur les aveux d’Henri Aubry, Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, parvient à percer l’identité de Max, alias Jean Moulin, qui est transféré à Paris.
Arrivée à New York de 957 militaires évadés des Antilles. La majorité (885) rallie la France combattante.
samedi 26 juin
Des résistants font sauter le dépôt de locomotives de Fives-Lille.
lundi 28 juin
En conflit avec le général de Gaulle, le gouverneur de l’AOF Pierre Boisson démissionne.
Le général de Gaulle apprend à Alger l’arrestation de Jean Moulin de la bouche du colonel Passy, chef des services secrets de la France libre.
mercredi 30 juin
A Alger, Louis Joxe est nommé secrétaire général du CFLN.
A la Martinique, l’amiral Robert, haut-commissaire de Vichy aux Antilles françaises, annonce qu’il se retire.
L’U-188 quitte Lorient pour aller chercher de la matière première (étain, caoutchouc) en Asie du Sud-Est.
fin juin
Georges Bidault est élu président du Conseil national de résistance (CNR) par les membres du conseil.
Jacques-Yves Cousteau réalise avec succès à la plage du Barry (commune de Bandol), le premier essai du scaphandre autonome de plongée qu’il a mis au point avec Emile Gagnan.
jeudi 1er juillet
A Alger, le décret de dissolution du Parti communiste français est rapporté.
Claude Bouchinet-Serreulles, président du CNR par intérim, place Pierre Lambert à la tête du secrétariat sud, et garde Daniel Cordier au nord.
Le cardinal Suhard, archevêque de Paris, crée la Mission de Paris destinée à former des prêtres pour l’apostolat en milieu ouvrier (officiellement lancée en janvier 1944).
Décès à Paris de l’historien d’art et académicien Louis Gillet, à l’âge de soixante-sept ans.
vendredi 2 juillet
Le général Giraud quitte Alger pour les Etats-Unis.
samedi 3 juillet
En Martinique, le comité de libération présidé par Victor Sévère proclame à Fort-de-France le rattachement des Antilles à la France combattant. A Alger, Henri Hoppenot est nommé par le CFLN comme délégué extraordinaires aux Antilles.
jeudi 8 juillet
Décès de Jean Moulin, vraisemblablement en gare de Francfort, lors de son transfert en Allemagne.
mercredi 14 juillet
Attentat de la résistance à Paris : le détachement FTP 14-Juillet attaque une unité de la Wehrmacht à la grenade, avenue de la Grande Armée. Quinze allemands sont tués.
A Nice, une manifestation d'un millier de personnes a lieu avenue de la Victoire et place Masséna.
Sur la place du Forum, à Alger, de Gaulle transforme les cérémonies de la fête nationale en une investiture personnelle et exalte l’unité nationale.
L’envoyé du CFLN aux Antilles, Henri Hoppenot, arrive à Fort-de-France.
jeudi 15 juillet
Opération « Nuit et brouillard » : trois trains de déportés quittent la gare de Drancy pour le camp de Struthoff. Parmi les déportés figure le général Delestrain.
Le général américain Patton exige la présence en Sicile du 4e tabor marocain (890 hommes répartis en quatre goums).
Gouverneur de la Guadeloupe sous le régime de Vichy, Constant Sorin quitte ses fonctions. L’intérim à la tête de la colonie est assuré par Perrier.
samedi 17 juillet
Premières émissions de Radio Monte-Carlo (RMC), créée par les Allemands et instrument de propagande du Reich.
mardi 20 juillet
La résistante Geneviève de Gaulle, nièce du chef de la France libre, est arrêtée par le collaborateur Bonny dans la « librairie-boîte aux lettres » du 68 rue Bonaparte, à Paris (elle sera déportée à Ravensbruck en 1944).
mercredi 21 juillet
Formation à Spezet (centre Finistère) du premier maquis breton (FTPF) ; il compte une vingtaine d’hommes mal armés.
jeudi 22 juillet
Décret-loi de Vichy autorisant « les Français à contracter un engagement volontaire pour combattre le bolchevisme, hors du territoire français » et entrer dans les formations allemandes de Waffen SS.
lundi 26 juillet
La Gestapo arrête des dirigeants de Franc-Tireur à Valence.
mardi 27 juillet
A l’aide de mines sous-marines, un commando du BCRA fait sauter le barrage de Gigny, sur la Saône. Les Allemands n’ont plus de voies navigables vers l’Italie.
La Gestapo arrête dans la Drôme les principaux responsables de Libération-Sud.
Sur la pression des autorités occupantes, le maire de Nice Jean Médecin quitte la ville.
vendredi 30 juillet
Condamnée à mort pour vingt-sept avortements pratiqués dans la région de Cherbourg, Marie-Louise Giraud est guillotinée par le bourreau Jules-Henri Desfourneaux à la prison de la Roquette, à Paris. Elle avait trente-neuf ans.
samedi 31 juillet
A Alger, le général Giraud est nommé commandant en chef des forces françaises. Il est ainsi évincé de la présidence du CFLN, et le général de Gaulle préside seul le nouveau Comité de défense nationale, qui subordonne l’armée au pouvoir civil.
Une vague de chaleur frappe la moitié nord : il fait 35° à Châteauroux, 36° à Amiens, 37° à Caen et Paris, jusqu'à 38° à Chartres.
du samedi 31 juillet au mardi 10 août
Les Allemands relèvent les troupes italiennes d'occupation dans le Midi. L'Italie est sur le point de capituler devant les alliés.
mardi 3 août
Le tribunal de commerce de la Seine officialise le redressement de Pathé-Cinéma en constatant l’apurement du passif.
vendredi 6 août
A Vichy, Laval refuser à Speer un nouveau contingent de travailleurs français pour le STO en Allemagne.
samedi 7 août
Les groupes francs accentuent les sabotages du rail. Ils font sauter un train de munitions près de Marseille.
lundi 9 août
Le peintre Chaïm Soutine meurt d'une hémorragie interne à Paris.
mercredi 11 août
Peintre français d’origine russe, Chaïl Soutine est inhumé à Paris dans le cimetière de Montparnasse, en présence notamment de Jean Cocteau et Pablo Picasso.
Sortie du film Le Secret de Madame Clapain, d’André Berthomieu, avec Raymond Rouleau, Line Noro, Michèle Alfa, Cécile Didier et Fernand Charpin.
jeudi 12 août
Les autorités allemandes interdisent toute prise de vues cinématographiques dans les zones côtières.
vendredi 13 août
Pierre Pucheu, l’ancien ministre de l’Intérieur du régime de Vichy, est arrêté au Maroc.
A La Javassière, des écluses du canal de Briare sont sabotées. 3 400 péniches sont bloquées sur les autres canaux.
samedi 14 août
Pierre Laval refuse la coopération de Vichy pour permettre aux Allemands de déporter tous les Juifs français.
dimanche 15 août
Un Halifax de la RAF qui ravitaillait les maquis de Savoie s’est écrasé à Annecy.
mercredi 18 août
Le CFLN crée à Alger une commission d’enquête sur les crimes de guerre.
Canicule sur la France : il fait 36,5° C à Châteauroux, 38° à Lyon et Nantes, 39° à Vichy et jusqu’à 40° à Mont-de-Marsan.
jeudi 19 août
A Alger, le CFLN nomme René Cassin président de la commission d’enquête sur les crimes de guerre.
samedi 21 août
Le groupe « Honneur et Patrie » exécute le commandant Ort près de Châteauroux. Cet agent double était connu des Allemands sous le nom d’Oméga.
lundi 23 août
Décès à Paris de l’ingénieur aéronautique et homme d’affaires Pierre Georges Latécoère, à l’âge de soixante ans.
mardi 24 août
Décès à Londres de la philosophe Simone Weil, à l’âge de trente-quatre ans.
mercredi 25 août
Alexandre Bogomolov devient le premier ambassadeur d’URSS auprès de la France libre. Il avait déjà occupé cette fonction de 1940 à la rupture des relations avec la France pétainiste en juin 1941 (il restera en poste jusqu’en 1950).
jeudi 26 août
La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada reconnaissent partiellement l’autorité du CFLN (France libre) et du général de Gaulle.
vendredi 27 août
Moscou reconnaît le CFLN comme le seul représentant de la République française.
samedi 28 août
Arrestation à Paris de Jean Cavaillès, chef du réseau Cohors.
mardi 31 août
En provenance de Penang (Malaisie), le sous-marin japonais I-8 arrive à Brest. Il transporte un équipage qui vient chercher l’U-1224, offert par les Allemands.
mercredi 1er septembre
Emile Bollaert devient délégué général du Conseil national de la Résistance.
Sortie du film Adieu Léonard, comédie Pierre Prévert, avec Charles Trénet, Pierre Brasseur, Julien Carette, Denise Grey, Jean Meyer et Jacqueline Pagnol.
vendredi 3 septembre
A Alger, le CFLN annonce que les ministres ayant servi le régime de Vichy seront traduits en Haute Cour.
Annonce de la capitulation italienne, effective au 8 septembre.
Des bombardements alliés sur Paris et Abbeville font 405 morts.
Le général de Lattre de Tassigny parvient à s’évader de la prison de Riom où il purgeait une peine de dix ans pour « abandon de poste » (il rejoindra l’Algérie).
A la radio d’Alger, de Gaulle se dit heureux que le CFLN ait été reconnu par vingt-six Etats.
dimanche 5 septembre
Jacques Rogué remplace André Latrille comme chef du territoire du Tchad.
lundi 6 septembre
Le sous-marin Casabianca débarque cinq tonnes de matériel pour la Résistance corse. Il s’agit surtout de bazookas.
mercredi 8 septembre
L’armée allemande occupe les départements français jusque-là sous contrôle italien.
A la nouvelle de la capitulation de l’Italie, la Corse se soulève contre l’occupant. Les insurgés demandent l’aide de l’armée alliée.
nuit du mercredi 8 au jeudi 9 septembre
Un parachutage allié sur la commune de Semblançay, près de Tours, est interrompu par la Gestapo qui procède à plusieurs arrestations, dont celle de Cheriaux. Le groupe Libé-Nord est décapité.
jeudi 9 septembre
Le Front national déclenche le soulèvement des résistants corses. Ils neutralisent les forces italiennes et occupent Ajaccio.
Les combats qui se déroulent en Italie et le soulèvement de la Corse entraînent la fermeture des studios de cinéma de Nice. Deux tournages sont interrompus : la Boîte aux rêves, d’Yves Allégret, et les Enfants du paradis, de Marcel Carné.
vendredi 10 septembre
Combat de Douch (commune de Rosis, Hérault) : dénoncés, quarante-sept maquisards sont attaqués par les Allemands. Deux résistants sont tués, quatre faits prisonniers (fusillés en novembre), les autres parvenant à se replier à Mélagues, dans l’Aveyron. Les Allemands ont eu huit tués, dont un officier, et douze blessés.
Le SS Alois Brunner arrive à Nice pour y organiser la déportation de 1 820 Juifs vers Drancy.
Un jeune homme de dix-sept ans, Poggionovo, hisse le drapeau de la France libre sur la préfecture d’Ajaccio.
samedi 11 septembre
Arrivée en Corse des troupes allemandes de Sardaigne.
dimanche 12 septembre
Sur le parvis de l’hôtel de ville d’Oran, de Gaulle s’adresse à une foule immense : « La France prétend à la place qui lui revient dans le règlement du drame dont la liquidation commence ».
Un commando du BOA détruit le dépôt de munitions à l’arsenal de Langres.
Les abbés Godin et Daniel publient France, pays de mission, ouvrage qui éclate comme une « bombe » dans le milieu catholique (100 000 exemplaires vendus en quatre ans) : point de départ de l’expérience des « prêtres ouvriers ».
lundi 13 septembre
Le sous-marin Casabianca débarque à Ajaccio 109 soldats français venus d’Alger, sous le commandement de L'Herminier.
mardi 14 septembre
Peter Horn, qui s’occupe du bar au huitième étage de la rue Cognacq-Jay, y reçoit Jean Marais et Jean Cocteau.
mercredi 15 septembre
Nouveau raid aérien allié sur les usines Renault de Boulogne-Billancourt : 81 appareils larguent deux cent cinquante tonnes de bombes. Le tir est imprécis et touche largement les quartiers et les communes avoisinantes. Le bilan est de 280 morts et 470 blessés.
Les contre-torpilleurs Terrible, Fantasque, les croiseurs Montcalm et Jeanne d'Arc arrivent en Corse.
Emile Bollaert est désigné comme successeur de Jean Moulin à la tête de la Délégation générale.
Agent du SOE britannique opérant en France, Cecily Lefort est arrêté par la Gestapo lors d’une rencontre avec un contact à Montélimar (elle sera transférée à la prison parisienne de Fresnes, et mourra au camp de concentration de Ravensbrück en février 1945).
jeudi 16 septembre
Nantes subit de graves bombardements anglo-américains.
Le chef de la Gestapo de Toulouse est exécuté par les résistants du groupe Morhange.
vendredi 17 septembre
Accords conclus entre le ministre français Bichelonne et le ministre allemand Speer, qui prévoient que certaines entreprises (usines « S ») et les mines doivent être assimilées à des entreprises allemandes, ce qui permet à 1 917 294 travailleurs français d'être maintenus sur leur lieu de travail.
Création à Alger par le CFLN de l'Assemblée consultative provisoire de la France libre : ses 84 membres sont désignés par les différents groupements de la Résistance métropolitaine et extra-métropolitaine, et par les membres du Sénat et de la Chambre des députés se trouvant hors du territoire occupé (en majorité communistes du fait de la déportation en Algérie des parlementaires communistes). Quarante délégués y représentent la Résistance intérieure.
lundi 20 septembre
Les Allemands créent une nouvelle zone interdite en France, sur la côte méditerranéenne.
mardi 21 septembre
En Corse, les patriotes et les commandos du bataillon de choc des FFL s’emparent de Bonifacio.
jeudi 23 septembre
Nouveaux terribles bombardements de Nantes par les Anglo-Américains : 1 150 civils sont tués.
C’est au tour de Porto-Vecchio d’être libéré en Corse.
Le gouvernement de Vichy interdit la publication du journal catholique d’origine lorraine Trait d’Union des Réfugiés de l’Est-Le Lorrain, réfugié à Riom.
Sortie du film L’Homme qui vendit son âme, drame fantastique de Jean-Paul Paulin, d’après le roman de Pierre-Gilles Veber, avec Michèle Alfa, André Luguet, Robert Le Vigan et Pierre Larquey.
dimanche 26 septembre
Des résistants libèrent trente-deux des leurs, incarcérés à la prison de Saint-Etienne.
mardi 28 septembre
Les francs tireurs de Manouchian abattent à Paris, en pleine rue, l’adjoint de Sauckel en France, le Dr Julius Ritter.
Sortie du film Le Corbeau, drame policier réalisé par Henri-Georges Clouzot d’après un fait divers authentique survenu à Tulle de 1917 à 1922, avec Pierre Fresnay, Ginette Leclerc, Pierre Larquey et Micheline Francey.
mercredi 29 septembre
Le Sonderführer Kurt Hinzmann inaugure officiellement Paris-Télévision, rue Cognacq-Jay. Dans la salle sont présentes de hautes personnalités allemandes et françaises pour voir un pianiste russe, des clowns belges et italiens, des sociétaires de la Comédie-Française et deux danseuses éthiopiennes. Hinzmann a recruté des équipes artistiques et techniques plutôt hétérogènes par rapport aux critères nazis : se côtoient des réfractaires au STO, des Juifs, des anarchistes allemands, etc.
jeudi 30 septembre
André Comps, un agent de renseignements français, dérobe les plans détaillés d’un site de lancement de V1. Ils sont envoyés à Londres.
Le journal clandestin Défense de la France publie les premières photos des camps de concentration.
fin septembre
Fondation du « Comité Allemagne Libre pour l’Ouest » (CALPO), antenne française du « Comité nationale Allemagne libre » (NKFD) fondé en URSS en juillet.
samedi 2 octobre
Décret maintenant encore les deux présidents (France libre) ; mais, en exerçant effectivement le commandement militaire, Giraud cesse d'exercer ses fonctions de président.
Les FTP organisent l’évasion de 79 détenus à la prison du Puy-en-Velay.
Le gouvernement d’Alger rétablit le rugby à XIII, interdit par Vichy en décembre 1941.
lundi 4 octobre
Libération de Bastia : la Corse est le premier département métropolitain à être libéré.
Début d’une série de fusillades d’otages au Mont-Valérien.
mardi 5 octobre
Réunion à Lyon des chefs et représentants des maquis de toute la France. Louis-Eugène Mangin, délégué militaire des deux zones, et le lieutenant-colonel Thomas estiment à 20 000 les maquisards encadrés dont 15 000 sont équipés.
jeudi 7 octobre
126 otages ont été fusillés par les Allemands au Mont-Valérien depuis le 4 octobre.
vendredi 8 octobre
Le général de Gaulle prononce un discours public à Ajaccio. Il annonce qu’il rétablit la légalité républicaine.
samedi 9 octobre
Les chefs résistants français Albert Morel et Raby sont exécutés à la hache à Cologne.
dimanche 10 octobre
A Toulouse, l’avocat général Lespinasse, qui avait requis la peine capitale contre Marcel Langer, commandant FTP, est abattu de quatre balles de pistolet.
Création sur l’aérodrome libanais de Rayak de l’escadron de chasse 3/3 Ardennes de la France libre.
dimanche 10 ou mardi 12 octobre
Création dans le centre du Finistère, à l’est de Châteaulin, du second maquis de Bretagne, Penarpont-Keraliou-Beuzit et Lothey, dirigé par Auguste Le Guillou, contrôleur du Trésor à Châteaulin.
lundi 11 octobre
Onze chefs de la Milice, dont Joseph Darnand, s’engagent dans la Waffen SS.
Le groupe de chasse Normandie a remporté plus de cinquante victoires sur le front russe. Il est fait compagnon de la Libération par de Gaulle.
mardi 12 octobre
23 résistants de Combat, arrêtés à Paris en février 1942, sont condamnés à mort et 18 autres à la déportation à Sarrebrück.
samedi 16 octobre
Suspension des départs du Service du travail obligatoire français vers l’Allemagne.
lundi 18 octobre
Le général de Lattre de Tassigny, accompagné de Claudius-Petit, arrive à Londres à bord d’un avion de la RAF.
Une explosion accidentelle se produit à 11 h 03 à la poudrerie nationale du Ripault, à Monts (Indre-et-Loire) : 55 morts (peut-être jusqu’à 100), 19 disparus et 345 blessés (dont 145 gravement). 21 ateliers sont rasés et toutes les maisons du hameau de Vontes sont détruites. Les effets (vitres brisées) ont été ressenties jusqu’à Tours, à 10 kilomètres.
mardi 19 octobre
Les Allemands arrêtent 63 maquisards au cours d’une opération contre les maquis de Corrèze.
Décès à Montdevergues, dans le Vaucluse, du sculpteur Camille Claudel. Agée de 78 ans, inspiratrice et compagne de Rodin, elle a passé ses trente dernières années en asile psychiatrique.
mercredi 20 octobre
Sortie du film policier L'Homme de Londres, réalisé par Henri Decoin d’après le roman éponyme de Georges Simenon, paru en 1934, avec Fernand Ledoux, Jules Berry et Suzy Prim.
jeudi 21 octobre
A Alger, le CFLN rétablit le décret Crémieux qui naturalisait français les juifs d’Algérie. Ce décret avait été abrogé en 1940 par le régime de Vichy.
Grâce à l’aide des groupes francs, Lucie Aubrac fait évader son mari Raymond lors d’un transfert du fort lyonnais de Montluc.
Décédée deux jours plus tôt à l’âge de 78 ans, Camille Claudel est inhumée dans le cimetière de Montfavet (Vaucluse), accompagnée du personnel de l’asile d’aliénés de Montdevergues, puis ses restes seront transférés dans une fosse commune, son corps n’ayant pas été réclamé par ses proches.
samedi 23 octobre
La Gestapo arrête à Paris Robert Farjon, chef de l’OCM pour la région Nord-Pas-de-Calais, et le général Verneau, chef de l’ORA.
Echec de l’opération britannique « Tunnel » : le forceur de blocus allemand Münsterland parvient échapper à ses poursuivants. Le croiseur anglais HMS Charybdis est coulé par une torpille allemande au large des côtes bretonnes (au nord-ouest de Perros-Guirec) : plus de 400 morts, 107 survivants.
Ancien ministre vichyste rallié au général Giraud après le débarquement allié en Afrique du Nord, le général d’aviation Jean Bergeret est arrêté suite aux poursuites intentées par le CFLN d’Alger.
dimanche 24 octobre
Le général Revers succède au général Varneau à la tête de l’ORA.
mercredi 27 octobre
Les chefs de zone sud du Service national maquis se réunissent à Paris. Leurs effectifs s’élèvent à 15 000 hommes.
Cofondateur du Parti communiste italien en 1921, le trotskiste Pietro Tresso (50 ans) est abattu en Haute-Loire avec trois de ses camarades par des Francs-Tireurs partisans (FTP), membres du Parti communiste français, peut-être sur ordre de Staline.
en octobre
L'ancien ministre (et futur président) Vincent Auriol rejoint Londres en avion.
mercredi 3 novembre
Première réunion de l’Assemblée consultative provisoire à Alger.
jeudi 4 novembre
Julien Le Couëdic (53 ans) est nommé évêque de Troyes.
Radio Bacqué, radio de la Confrérie Notre-Dame, est retourné par l’Abwehr le jour de son arrestation à Paris. Le réseau du colonel Répy étant cloisonné, il ne perd qu’une de ses branches.
vendredi 5 novembre
Le résistant breton Alphonse Tanguy, alias « Alex », chef d’un réseau CNS dans le sud-est du Finistère et à Lorient, est abattu par la Gestapo à Paris. Il avait 47 ans.
lundi 8 novembre
Le gouvernement libanais fait voter par la chambre des députés un amendement abrogeant les dispositions constitutives relatives aux prérogatives et privilèges reconnus à la France en vertu de la Charte du mandat, mettant ainsi fin ex abrupto à ce statut hérité du traité de Versailles et des accords de San Remo.
mardi 9 novembre
Remaniement du CFLN à Alger. Le général Giraud en est évincé du fait de ses responsabilités militaires. Charles de Gaulle devient de facto le chef du gouvernement de la France libre.
mercredi 10 novembre
Sortie du film Jeannou, comédie dramatique de Léon Poirier, avec Michèle Alfa, Roger Duchesne, Saturnin Fabre et Thomy Bourdelle.
nuit du mercredi 10 au jeudi 11 novembre
Des escouades soldats malgaches, sénégalais et marocains, sous le commandement d'officiers français, se saisissent brutalement, à leurs domiciles, des représentants des autorités légales libanaises, président de la République (el-Khoury) et Premier ministre en tête; ainsi que de certains membres du gouvernement et de la chambre, les incarcèrent dans un vieux fort de la montagne, à Rachaya. Ces mesures, entreprises sur l'ordre du délégué général d'Alger au Liban Jean Helleu, sont accompagnés de la nomination d'un gouvernement transitoire sous la présidence d'une personnalité loyaliste.
jeudi 11 novembre
Soulèvement général de la population libanaise, accompagné de violentes manifestations dans tout le pays. Le patriarche maronite et les leaders de cette communauté, traditionnellement fidèles à l'amitié française sont au premier rang des contestataires.
A Alger, Henri Frenay est nommé commissaire aux prisonniers de guerre et déportés du gouvernement provisoire.
Le CNR décrète une grève d’une heure, largement suivie dans tout le pays.
Dans l’Ariège, des résistants font sauter 60 pylônes de lignes à haute tension.
Les maquisards du Jura du colonel Romans-Petit parviennent à effectuer un défilé militaire, avec drapeau, devant le monument aux morts d’Oyonnax, dans l’Ain.
A Montmelard, le maquis de Beaubery, sous les ordres du commandant Ziegler, occupe la ville quelques heures.
samedi 13 novembre
Les Allemands censurent à Vichy le discours radiodiffusé » du maréchal Pétain concernant un changement de la Constitution française.
Premier parachutage d'armes pour le maquis du Vercors, à l'est de Saint-Martin-en-Vercors.
Action d’un résistant à Grenoble : le polygone d’artillerie de la Wehrmacht a été détruit par Aimé Requet.
Décès à Paris du peintre et critique d’art Maurice Denis, à l’âge de 72 ans.
lundi 15 novembre
Le Service national maquis, les FTP et l’AS créent le Comité national maquis de zone nord.
mardi 16 novembre
Démantèlement à Paris du groupe FTP de Missak Manouchian. Ce dernier est capturé. La Gestapo arrête également Joseph Eptsein, commissaire aux opérations des FTP en région parisienne.
mercredi 17 novembre
Arrestation du résistant Camille Ernst. Directeur adjoint des services administratifs de la ville de Marseille, il était l’un des responsables locaux de l’organisation « Noyautage des administrations publiques » (NAP).
Sortie du film Feu Nicolas, comédie de Jacques Houssin, avec Rellys, Suzanne Dehelly, Jacqueline Gauthier, Raymond Cordy et Yves Deniaud.
jeudi 18 novembre
Membre du premier maquis des Vosges, le résistant d’origine guinéenne Addi Bâ, surnommé par les Allemands Der schwarze Terrorist (« le terroriste noir »), est arrêté par l’Occupant suite à l’attaque du maquis du camp de la Délivrance.
lundi 22 novembre
Suite aux pressions internationales, et britanniques en particulier, le général Catroux, dépêché au Liban avec les pleins pouvoirs, fait libérer toutes les personnalités arrêtées, rétablit le plein exercice des libertés constitutionnelles, et assure le retour au pouvoir du précédent gouvernement libanais. Béchara el-Khoury est rétabli comme président de la République libanaise.
mardi 23 novembre
Entretiens à Alger entre le général de Gaulle et le ministre soviétique des Affaires étrangères, Vichynsky.
jeudi 25 novembre
Arrestation et déportation des professeurs et étudiants de l'université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand depuis 1940.
samedi 27 novembre
A Alger, le CFLN fusionne les services de renseignements gaullistes et giraudistes en une Direction générale des services spéciaux. Sa direction est confiée au gaulliste Jacques Soustelle.
Création à la Comédie-Française de la longue pièce de théâtre (cinq heures) Le Soulier de satin, de Paul Claudel, parue en 1929, avec Marie Bell, Madeleine Renaud, Jean-Louis Barrault, Pierre Dux et Aimé Clariond.
mardi 30 novembre
Sortie au cinéma d’un documentaire de 17 minutes sur les cheminots réalisé par René Clément, Ceux du rail.
mercredi 1er décembre
Le maréchal Rommel est chargé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour refouler un éventuel débarquement allié en France.
Le collaborateur français Jacques Doriot reçoit la Croix de fer allemande pour sa conduite sur le front de l’Est.
dimanche 5 décembre
Grâce à des renseignements fournis par le réseau de résistance Alliance, la 8e force aérienne américaine lance l’opération « Arbalète » : bombardement des rampes de lancement de V1 dans le Pas-de-Calais.
Cinquante otages sont exécutés à Grenoble en représailles d’un attentat ayant causé la mort de dix Allemands.
mercredi 8 décembre
La 2e division d’infanterie marocaine de l’armée française remplace en Italie la 34e division américaine au centre du front.
vendredi 10 décembre
Dans la soirée, deux hommes (qui ont pu s’enfuir en voiture) ont jeté deux grenades à l’intérieur de la grande synagogue de Lyon, durant la récitation de l’hymne Lekha Dodi. Huit fidèles ont été légèrement blessés.
Décès de l’évêque de Bayonne Mgr Edmund Vansteenberghe, à l’âge de 62 ans.
Fondation au Maroc du Parti de l’Istiqlal, nationaliste.
dimanche 12 décembre
Discours de Constantine : accompagné du général Catroux, de Gaulle annonce les décisions prises par le CFLN sur les réformes en Algérie : promesse de la citoyenneté française à certains musulmans algériens et participation des musulmans aux élections.
L’abbé autonomiste breton Jean-Marie Perrot est abattu à Scrignac (centre Finistère) par des maquisards communistes. Il avait 66 ans.
Arrêté en juin dernier en même temps que Jean Moulin et d’autres responsables de la Résistance, Henri Aubry, membre du mouvement Combat, est libéré.
lundi 13 décembre
Joseph Darnand, secrétaire général pétainiste au maintien de l'ordre, commande la Milice française.
Opération « Minuit » lancée par la Gestapo dans la région de Toulouse : 110 résistants, dont François Verdier, chef régional du MUR, sont arrêtés.
Première à Angoulême du film Vautrin, comédie dramatique réalisé par Pierre Billon d’après le personnage de la Comédie humaine de Balzac, avec Michel Simon, Madeleine Sologne, Georges Marchal et Louis Seigner (sortie à Paris en juin 1944).
Sortie du film policier La Ferme aux loups, de Richard Pottier, avec François Périer, Paul Meurisse, Martine Carol et Guillaume de Sax.
mercredi 15 décembre
En Italie, la 2e division marocaine s’empare du mont Castelnuovo et du col San Michele.
jeudi 16 décembre
Le CFLN assure la direction générale de la guerre et l'autorité sur l'ensemble des forces terrestres, navales et aériennes.
Début du retrait de la circulation du billet de 50 francs Cérès, lancé en 1935. Il est remplacé depuis janvier 1941 par le 50 francs Jacques Cœur.
A Paris, l’église Sainte-Marie-des-Batignolles est bondée pour l’enterrement de Venture Carbone, parrain marseillais et collaborateur de la Gestapo, mortellement blessé dans le déraillement du Paris-Marseille organisé par la résistance. Son complice François Spirito a organisé une cérémonie officielle, avec la bénédiction des nazis. Parmi les 2 000 personnes présentes figurent Otto Abetz (ambassadeur d’Hitler), Paul Marion (secrétaire d’Etat à l’Information, Simon Sabiani (premier adjoint au maire de Marseille) et Mistinguett. Tino Rossi interprète l’Ave Maria, puis l’Ajaccienne.
vendredi 17 décembre
Les FTP font exploser 22 bombes au dépôt ferroviaire de Montauban. 17 locomotives sont mises hors d’usage.
samedi 18 décembre
Pétain informe Hitler dans une lettre que, « conformément à sa demande, les modifications des lois seront désormais soumises avant publication aux autorités d’occupation. Le vieux maréchal accepte de faire entrer les collaborateurs Darnand, Déat et Doriot dans le gouvernement.
Arrêté un mois plus tôt, torturé, Addi Bâ est fusillé à Epinal, sur le plateau de la Vierge, en même temps que le chef du maquis des Vosges Marcel Arburger. Bâ avait 26 ans.
lundi 20 décembre
Arrestation de Pierre-Etienne Flandin, ancien président du Conseil et rallié au maréchal Pétain.
mardi 21 décembre
L’envoi anonyme de menaces est désormais puni de mort.
mercredi 22 décembre
La Gestapo assassine à Grenoble le doyen de la faculté des sciences, René Gosse, et son fils. Tous deux étaient membres du MUR.
Sortie du film Je suis avec toi, comédie musicale d’Henri Decoin, avec Pierre Fresnay, Yvonne Printemps, Luce Fabiole et Bernard Blier.
jeudi 23 décembre
Les Allemands nomment Cecil von Renthe Fink auprès de Pétain comme délégué spécial diplomatique. Il est en fait chargé de le surveiller.
vendredi 24 décembre
Les Allemands abattent 24 enfants dans la salle des fêtes de Habère-Lullin, en Haute-Savoie.
dimanche 26 décembre
Le général de Lattre de Tassigny est nommé à Alger commandant en chef de l’armée B pour l’opération « Anvil ».
A Nice, les Groupes d'action du PPF exécutent six résistants détenus.
lundi 27 décembre
Cinquante et un wagons de vivres, destinés aux enfants sous-alimentés, sont envoyés par la Roumanie en France.
mercredi 29 décembre
Les responsables de l’AS et des FTP signent un accord unifiant leurs deux mouvements de résistance dans les Forces françaises de l’Intérieur (FFI).
jeudi 30 décembre
Afin d’accentuer la lutte contre la Résistance, Joseph Darnand, Sturmbannführer de la Waffen SS, est nommé secrétaire d’Etat de Vichy au maintien de l’ordre.
A Lyon, les groupes francs distribuent 25 000 exemplaires d’un faux Nouvelliste, journal collaborateur de la région.
vendredi 31 décembre
Laval fait entrer au gouvernement plusieurs ultracollabos : Brinon, Henriot, Darnand, Gabolde.
Joseph Darnand est nommé secrétaire général de la Milice.
Intensification de la bataille du Rail : la Résistance a commis plus de 220 sabotages au mois de décembre.
en décembre
A la demande des Allemands, René Bousquet, secrétaire général de la police, est démis de ses fonctions.
Un chanteur inconnu d’origine espagnole, Luis Mariano, se présente sur la scène du Palais de Chaillot dans le rôle d'Ernesto de Don Pasquale, de Donizetti, aux cotés de Vina Bovy et Gilbert Maurin.