samedi 1er janvier
Création en Algérie de la 3e escadre de chasse de l’armée de l’air française. Elle réunit les groupes de chasse Navarre, Champagne et Roussillon.
dimanche 2 janvier
Un commando des groupes francs des MUR s’empare des archives de la Gestapo à Toulouse. Celles-ci contiennent les noms des agents de la région et ceux des dénonciateurs. Quatre agents de la Gestapo sont rapidement abattus.
lundi 3 janvier
Le corps expéditionnaire français du général Juin remplace la 45e division américaine sur le front italien. Les tabors marocains du général Guillaume entrent en ligne aux côtés des Américains.
54 détenus politiques se sont évadés de la prison d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
mardi 4 janvier
Décès à Aix-en-Provence de la chanteuse Yvette Guilbert. Gloire des cabarets parisiens de la fin du XIXe s., elle était âgée de 77 ans.
mercredi 5 janvier
Les mouvements de la zone nord, Résistance et Défense de la France, et les MUR de la zone sud (Combat, Franc-Tireur et Libération) se regroupent dans le Mouvement de libération nationale (MLN).
jeudi 6 janvier
Philippe Henriot devient à Vichy secrétaire d’Etat à l’Information et à la Propagande, suivant les exigences de remaniement ministériel imposées par les forces d’occupation à Laval.
vendredi 7 janvier
Des officiers sont parachutés dans le Lot, pour organiser le réseau Vény.
La Gestapo assassine à Paris Eugène Deloncle, cofondateur (1935) et chef de la Cagoule. Il avait 53 ans.
dimanche 9 janvier
A Lyon, un attentat contre deux soldats allemands est immédiatement suivi de l’exécution de 22 otages.
Début de l’opération Carpetbagger : les aviations américaine et anglaise ont commencé à ravitailler massivement les mouvements de résistance européens, pour les armer en prévision du débarquement à venir. Les soutes des bombardiers sont chargées de caisses contenant des mitraillettes Sten, des munitions, des explosifs, des mortiers et des postes de radio, qu’ils parachutent à des endroits convenus en France, en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas. Selon les estimations alliées, les partisans ont déjà reçu de quoi armer 20 000 combattants.
lundi 10 janvier
Secrétaire général de la Milice, Joseph Darnand reçoit délégation permanente pour « exercer l’autorité sur l’ensemble des forces de police ».
Dans la soirée, le chef de la milice de Lyon, Joseph Lécussan, a arrêté Victor Basch, le président de la Ligue des droits de l’homme, et son épouse Hélène, qui se cachaient dans la banlieue lyonnaise. En voyant l’âge du prisonnier (80 ans), les Allemands ont refusé de le garder. Lécussan a alors emmené les deux vieillards en voiture, les a fait descendre à Neyron, au bord d’une route de campagne, et les a froidement exécutés de plusieurs coups de feu.
mardi 11 janvier
Présentation du manifeste de l’indépendance du Maroc par le Parti de l’Istiqlal.
mercredi 12 janvier
La Gestapo accepte de libérer des dizaines de juifs séfarades (d'origines espagnoles) détenus au camp de Drancy à condition que l'Espagne les évacue immédiatement.
Le général de Gaulle rend visite à Churchill, malade, qui se repose à Marrakech. Les deux hommes ont confirmé de futurs accords de coopération entre les deux pays.
vendredi 14 janvier
Un sabotage fait dérailler l’express Pau-Toulouse : 25 morts.
samedi 15 janvier
A la sortie du film Vautrin, de P. Billon, avec Michel Simon, un journal écrit : « le cinéma nous condamne à voir l’ignoble, la dégoûtante, l’écœurante figure qu’il [M. Simon] prête à Vautrin. Dénonce comme juif par le Pilori, sa photo figurait à l’exposition antisémite du Palais Berlitz.
dimanche 16 janvier
Lancement officiel de la Mission de Paris destinée à former des prêtres pour l’apostolat en milieu ouvrier (créée par le cardinal Suhard en juillet 1943).
lundi 17 janvier
Arrêtés avec Jean Moulin le 21 juin 1943, le colonel Albert Lacaze et le docteur Dugoujon sont libérés après avoir bénéficié d’un non-lieu.
mercredi 19 janvier
Un commando fait sauter l’usine Ratier à Figeac. Elle fabrique 300 hélices à pas variables par semaine, pour la Luftwaffe.
Première du film L’Ange de la nuit, drame d’André Berthomieu, d’après la pièce Famine Club de Marcel Lasseaux, avec Michèle Alfa, Jean-Louis Barrault, Henri Vidal et Gaby Andreu.
jeudi 20 janvier
Joseph Darnand se voit habiliter à créer des cours martiales pour juger les individus arrêtés en flagrant délit d’action terroriste et les faire immédiatement passer par les armes.
vendredi 21 janvier
L’artillerie côtière britannique détruit le forceur de blocus allemand Münsterland à l’ouest du cap Blanc-Nez (Pas-de-Calais).
samedi 22 janvier
Une colonne allemande, à la recherche d'un feldgendarme enlevé, incendie le village des Baraques-en-Vercors. Des otages sont fusillés.
mercredi 26 janvier
Sur la ligne Gustav, en Italie, la 3e division algérienne s’empare des hauteurs du Belvédère.
jeudi 27 janvier
La Milice de Darnand étend son activité à la zone nord.
vendredi 28 janvier
Au Maroc, les autorités coloniales procèdent à l'arrestation du secrétaire général de l’Istiqlal, Ahmed Balafrej, et de son adjoint, Mohamed Lyazidi. De grandes manifestations de protestation, réprimées dans le sang, se déclenchent à Rabat, Salé, Fès, et dans d’autres villes du royaume.
samedi 29 janvier
Dans le Vercors, un assaut allemand sur le maquis de Maleval entraîne l'anéantissement de la section Eysseric tout entière : 31 résistants sont tués. Par ailleurs, le résistant Antoine Maudit est arrêté dans les Hautes-Alpes.
dimanche 30 janvier
Ouverture de la conférence de Brazzaville réunissant les représentants des territoires coloniaux d’Afrique contrôlés par la France libre (21 gouverneurs, 9 membres de l’Assemblée consultative, 6 observateurs du gouvernement général de l’Algérie, Résidences générales de Tunisie et du Maroc). Mais aucun indigène africain ne prend part aux travaux. Dans son discours, le général de Gaulle affirme la nécessité d’engager les colonies « sur la route des temps nouveaux ».
A Chamonix le HC Chamonix-Mont-Blanc remporte son dixième titre de champion de France de hockey sur glace en battant le Racing Club de France 5 à 0.
lundi 31 janvier
Départ de la gare de l’Est, à Paris, du « convoi des 27 000 ». Il conduit vers la déportation des milliers de femmes, entassées dans des wagons à bestiaux. Parmi elles figure l’une des nièces du chef de la France libre, Geneviève de Gaulle.
Le romancier et scénariste Jean Giraudoux meurt d'urémie à Paris. Ancien commissaire à l’Information, il avait 61 ans.
en janvier
Création du Parti communiste internationaliste (PCI, trotskiste).
mardi 1er février
Depuis Londres, le général de Gaulle regroupe toutes les forces de résistance (FTP, etc.) sous le terme des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI). Les chefs de la Résistance installent le Comité d’action (Comidac) qui doit assurer les FFI et le CNR.
mercredi 2 février
Pierre Laval a cédé aux exigences allemandes : les ouvriers français envoyés de force outre-Rhin seront plus nombreux, les limites d’âge ayant été repoussés. Tous les hommes de 16 à 60 ans et toutes les femmes sans enfant de 18 à 45 ans peuvent être réquisitionnés. Selon le code du STO, Laval doit envoyer en Allemagne un million d’ouvriers d’ici au mois de juin. Le nouvel accord a été signé avec Fritz Sauckel. Cette mesure va à l’encontre de la politique de Speer, le ministre allemand de l’Industrie, qui juge plus efficace d’utiliser la production des usines en France plutôt que de faire venir les ouvriers français en Allemagne. Il a d’ailleurs interdit l’envoi dans le Reich de certains d’entre eux : ceux qui travaillent dans un certain nombre d’entreprises répertoriées, dites Speerbetriebe.
Sortie du film La Rabouilleuse, de Fernand Rivers, d’après le roman éponyme de Balzac, avec Suzy Prim, Fernand Gravey, Pierre Larquey, André Brunot et Jacques Erwin.
jeudi 3 février
Le maréchal Hugo Sperrle, nouveau MBF (« commandant militaire en France »), signe les nouveaux ordres concernant les « représailles » contre toute attaque visant les troupes allemandes : le village ou le bourg le plus proche sera détruit.
Arrestation à Plogoff (Finistère) des chefs résistants pour la zone Nord, Pierre Brossolette et Emile Bollaert (délégué général du Conseil national de la Résistance ; il sera remplacé le mois suivant par Alexandre Parodi), après le naufrage du Jouet des flots. Ils devaient rallier Alger.
vendredi 4 février
Première au théâtre parisien de l’Atelier de la pièce Antigone, de Jean Anouilh.
samedi 5 février
La Gestapo arrête Michel Hollard, un agent de renseignements opérant sur les sites de lancement des V1.
dimanche 6 février
Le traditionnel cérémonial SS accompagne l’inauguration du foyer Westwald, à Lamorlaye, près de Chantilly dans la région parisienne. L’opération est toutefois entourée d’une relative discrétion, car ce foyer Lebensborn, le seul ouvert en France, doit rester inconnu du public. Dans ce centre, qui fonctionne depuis un an, plusieurs enfants sont déjà nés. Les femmes qui « travaillent » là - françaises, mais aussi néerlandaises, belges et norvégiennes - sont consentantes pour donner leurs enfants à la Grande Allemagne. Les garçons leur seront retirés très tôt pour être envoyés à Munich quelques semaines à peine après leur naissance pour y recevoir une éducation nazie. Les pères sont tous SS ou membres des services de sécurité.
A Los Angeles, le réalisateur français épouse Dido Freire. Charles Laughton, qui jouait dans le film de Renoir sur la résistance française, Vivre libre, est l’un des témoins.
nuit du dimanche 6 au lundi 7 février
Parachutage près de Poitiers de quatre hommes chargés d’établir le réseau Surveyor dans la région : le chef de l’opération, le Français Roland Alexandre, le radio américain Robert Bierly, l’instructeur canadien François Deniset et l’Anglo-Français Jacques Ledoux sont arrêtés dès leur atterrissage (ils seront exécutés en août).
lundi 7 février
Le gouvernement britannique et le Comité français de libération nationale (CFLN) ont signé dans la banlieue d’Alger deux accords portant sur leurs relations économiques. Le premier porte sur l’assistance mutuelle des deux signataires dans l’effort de guerre, sans qu’ils aient à se rendre des comptes ; le second sur un taux de change qui fixe la livre à 200 francs sur l’ensemble des territoires français et vise à faciliter le commerce entre lesdits territoires.
mardi 8 février
Clôture de la conférence de Brazzaville : réforme du système colonial français dans le sens d’une assimilation et d’une représentation des peuples colonisés dans des assemblées locales et à l’Assemblée constituante. Il est décidé d’abolir le code de l’indigénat. Si la conférence se veut libérale sur les plans sociaux, économiques et administratifs, elle plus conservatrice sur le plan politique : l’idée d’autonomie est écartée. En déclarant que les peuples colonisés doivent « s’élever peu à peu au niveau où ils seront capables de participer à la gestion de leurs affaires », De Gaulle pose cependant les premiers jalons d’une décolonisation encore inimaginable.
nuit du mardi 8 au mercredi 9 février
A Limoges, douze bombardiers Lancaster du groupe 617 de la RAF dévastent l’usine de moteurs d’avion Gnome et Rhône.
mercredi 9 février
Pour la première fois, le Chant des partisans de Druon et Kessel est lu à la BBC, à Londres.
jeudi 10 février
Dénoncés, les maquisards morbihannais du Poulmein (à 2 kilomètres au nord de Baud) sont attaqués par les Allemands : deux résistants sont tués et deux autres faits prisonniers. Un jeune garçon de 14 ans venu les prévenir, Mathurin Henrio, est touché d’une balle dans le dos alors qu’il fuyait à travers champ puis achevé (il deviendra le plus jeune Compagnon de la Libération).
vendredi 11 février
Le maréchal Rommel inspecte la base sous-marine de La Rochelle.
dimanche 13 février
Quatre avions de la RAF larguent en Haute-Savoie 54 containers d’armes aux maquisards du plateau des Glières.
mardi 15 février
La côte méditerranéenne devient zone interdite.
jeudi 17 février
Le philosophe et mathématicien Jean Cavaillès (40 ans) est fusillé à Arras.
vendredi 18 février
Opération « Jéricho » : attaque aérienne britannique contre la prison d’Amiens. Bilan : Allemands 20 tués et 70 blessés ; prisonniers français 95 tués et 87 blessés ; deux avions anglais détruits ; quelques Français condamnés à mort évadés. 60 agents de la Gestapo démasqués.
Le résistant Guy Fric est arrêté à Clermont-Ferrand.
Le maréchal Rommel inspecte la base sous-marine de Saint-Nazaire.
Sortie du film L’aventure est au coin de la rue, de Jacques Daniel-Norman, avec Raymond Rouleau, Michèle Alfa, Suzy Carrier, Denise Grey et Roland Toutain.
lundi 21 février
Exécution de 27 militants de la MOI (Main d'œuvre immigrée), dont Manouchian, et des membres de son groupe.
mardi 22 février
Une loi crée le Registre public de la cinématographie et de l’audiovisuel.
mercredi 23 février
Bien que les autorités se soient engagées à ne pas exercer de représailles, 12 mutins de la centrale d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot, sont condamnés à mort par une cour martiale sur pression de Joseph Darnand et fusillés à 11 heures (Darnand avait demandé 50 exécutions).
Sortie du film Premier de cordée, réalisé à l’été 1943 dans le massif du Mont-Blanc par Louis Daquin, d’après le roman éponyme de Roger Frison-Roche, avec André Le Gall, Irène Corday, Maurice Baquet et Jacques Dufilho.
jeudi 24 février
Le poète Max Jacob, juif de naissance, est arrêté par la Gestapo d’Orléans dans l’abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret). Il est déporté au camp de Drancy.
samedi 26 février
A Paris, Léo Hamon détruit 200 000 fiches de la classe 42 au fichier central du STO.
dimanche 27 février
L’ancien commissaire aux Prisonniers de Vichy, François Mitterrand, rallié à la résistance (sous le nom de Morland), rentre d’Angleterre en France : partie la veille de Dartmouth, une navette MTB de la Royal Navy le dépose sur la plage de Vilin Izella, au pied de la pointe Beg an Fry, en Guimaëc (Finistère). Le maraîcher Joseph-Antoine Mercier le conduit en camionnette à Morlaix, où il prend le train. Mitterrand porte un pistolet automatique, une dose de cyanure et une lettre signée par Henri Frenay (dans laquelle il ordonne que les groupements de prisonniers soient réunis sous une direction tricéphale : Jacques Bénet, Cailliau et François Mitterrand).
nuit du dimanche 27 février
Echec sur la côte néerlandaise d’un raid des Commandos Kieffer de la France libre : six de ses membres sont tués à Wassenaar alors qu’ils étudiaient la possibilité d’infiltration d’agents aux Pays-Bas.
lundi 28 février
Création de la Régie générale des chemins de fer coloniaux.
en février
Offensive des troupes de montagne allemandes contre le maquis du Jura : les camps sont dispersés.
mercredi 1er mars
Rommel fait renforcer le mur de l’Atlantique, en Normandie.
jeudi 2 mars
15 otages ont été pendus en public à Nîmes.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 mars
Deux agents du SOE britannique (Adolphe Rabinovitch et le lieutenant canadien Roméo Sabourin) sont parachutés en France, mais le terrain est contrôlé par la Gestapo et une fusillade éclate. Deux Allemands sont tués et les deux espions blessés et capturés (ils seront déportés et exécutés en 1944).
vendredi 3 mars
« Pour l’exemple », les Allemands massacrent les 16 habitants du hameau des Crottes, en Ardèche. Des maquisards y sont passés précédemment 48 heures.
samedi 4 mars
Des membres de la mission Patchouli, spécialisés dans le sabotage industriel, mettent hors service les usines Bronzavia à Courbevoie.
dimanche 5 mars
Les groupes francs de Marseille sabotent l’usine Pechiney de Gardanne. La production française d’alumine est réduite de 25 %.
Décès au camp de Drancy du poète et peintre Max Jacob. Il avait 67 ans.
lundi 6 mars
Début d’une campagne aérienne alliée visant à détruire les communications du nord de la France : les bombardiers de la RAF dévastent la gare de triage de Trappes, à 26 kilomètres à l’ouest de Paris.
mardi 7 mars
Elargissement de l'octroi aux musulmans algériens de la citoyenneté française.
mercredi 8 mars
Coup de filet entraînant la capture des chefs du réseau « L’Heure H », qui agissait au Havre.
vendredi 10 mars
Le chef résistant lieutenant Morel (« Tom ») est tué au plateau des Glières (Haute-Savoie). Le commandant Anjot (« Bayard ») lui succède.
samedi 11 mars
Pierre Pucheu, ancien ministre de l’Intérieur de Vichy, est condamné à mort par un tribunal militaire d’Alger.
Alertés par des voisins incommodés depuis plusieurs jours par de mauvaises odeurs, les pompiers parisiens découvrent dans la cave de la rue Le Sueur des corps humains dépecés, prêts à être incinérés. Dans l’appartement du docteur Petiot - qui disparaît -, la police trouve 72 valises et 655 kilos d'objets divers, parmi lesquels un pyjama d'enfant (qui sera reconnu comme étant celui du petit René Kneller, disparu avec ses parents).
Création au théâtre parisien Moncey de l’opérette Clochemerle, adaptation du roman de Gabriel Chevalier (paru en 1934) réalisée par Raymond Souplex, sur une musique de Fernand Warms, avec Nina Myral et Viviane Gosset.
lundi 13 mars
Visite d’inspection en Bretagne du maréchal Rommel : sur le site du Bégo, en Plouharnel (Morbihan), il ordonne un renforcement des défenses.
mardi 14 mars
Arrestation de Léonce Vieljeux, maire de La Rochelle de 1930 à 1940.
mercredi 15 mars
A Paris, le CNR adopte le Programme d’action de la Résistance, rédigé par Pierre Villon, dirigeant communiste du Front national.
Evacuation de Marseille.
jeudi 16 mars
Marcel Déat est nommé à Vichy ministre du Travail et de la Solidarité nationale. Il est pourtant réclamé au gouvernement par les autorités allemandes.
Sortie du film Graine au vent, comédie dramatique de Maurice Gleize, d'après le roman de Lucie Delarue-Mardrus (paru en 1925), avec Jacques Dumesnil, Marcelle Géniat, Lise Delamare et Gisèle Casadesus.
samedi 18 mars
Les Allemands attaquent le PC régional des maquisards du Vercors à Saint-Julien. Dix résistants sont tués.
dimanche 19 mars
Un commando français débarque sur l’île toscane de Pianosa. Après une courte fusillade, il repart en emmenant en otages quarante gardiens de prison.
lundi 20 mars
Exécution à Alger de Pierre Pucheau, ancien ministre de l'Intérieur de Vichy, rallié au général Giraud (France libre). Motif officiel : il aurait désigné aux Allemands les otages de Châteaubriant ; autre raison : déconsidérer le général Giraud, qui l'avait fait venir en Afrique.
Jacques Dufilho reçoit un certificat de travail de la télévision Fernsehsender Paris précisant qu’il est utile à la station. Il évite ainsi le STO comme nombre d’acteurs et de techniciens.
mercredi 22 mars
Le chef résistant Pierre Brossolette se suicide pour ne pas parler sous la torture. Il se jette par les fenêtres.
jeudi 23 mars
L'Assemblée consultative se prononce pour le vote de femmes.
Le chef résistant Anjot (dit « Bayard ») est tué sur le plateau des Glières.
vendredi 24 mars
A Paris, la Gestapo arrête Claude Bourdet, chef du NAP, membre du CNR, du MLN et n°1 de Combat.
samedi 25 mars
Les Allemands arrêtent le résistant Claude Bourdet, responsable du « Noyautage des administrations publiques » (NAP) et du Super-NAP et représentant de Combat au Conseil national de la Résistance (il sera déporté mais survivra à l’épreuve).
du samedi 25 au dimanche 26 mars
Les Allemands anéantissent le maquis de résistants (500 hommes) du plateau des Glières (près d'Annecy) : 102 résistants et entre deux à dix Allemands sont tués.
dimanche 26 mars
En représailles à une attaque du groupe Marius contre la voiture du général Walter Brehmer, qui s’est soldée par la mort de deux officier SS la veille, des hommes de la « division Brehmer » (auxiliaires de la Gestapo de la bande Bonny-Laffont) mettent à sac la ville de Brantôme (Dordogne) et exécutent 25 résistants précédemment emprisonnés à Limoges ainsi qu’un jeune habitant de la commune.
lundi 27 mars
« Ratissages » allemands contre le maquis du Périgord.
Une cinquantaine d’avions anglo-américains ont bombardé les installations militaires de Mont-de-Marsan, dans les Landes. Les dégâts collatéraux ont fait 12 morts parmi les civils, plus 15 blessés.
Première embuscade de Cornil : 7 membres des FTP de Corrèze, commandés par Jean Baldous, mitraillent une voiture sur la route nationale 89, en aval du pont de Bonnel : les 4 officiers allemands sont blessés. En revenant vers leur campement, les résistants font dérailler un train de 7 wagons au niveau de Malemort, rendant la voie ferrée inutilisable pour plusieurs jours.
mercredi 29 mars
Le 2e corps américain et le corps expéditionnaire du général Juin relèvent les Britanniques sur le front du Garigliano.
Le colonel Cristofini est condamné à mort à Alger. Il avait organisé la Phalange africaine qui a combattu en Tunisie aux côtés des Allemands.
vendredi 31 mars
A Alger, le colonel Billotte planifie l’opération « Caïman » : celle-ci prévoit le parachutage dans le Massif central d’une division française afin de renforcer les maquisards après les débarquements.
Responsable socialiste de Libération-Nord dans le Morbihan, le résistant Joseph Rollo est arrêté par le SD et déporté au camp de concentration de Neuengamme (d’où il ne reviendra pas).
en mars
Etienne Beynet (France libre) devient le dernier délégué-général français en Syrie et au Liban.
samedi 1er avril
Seconde embuscade de Cornil : vers 9 heures du matin, les sept mêmes FTP mitraillent une colonne de trente véhicules allemands venant de Tulle depuis une falaise située au lieu-dit Bonnel. Plusieurs occupants sont tués ou blessés. Avec l’arrivée de renforts allemands et de miliciens de Bonny-Lafont, le combat dure toute la journée. Vers 20 heures, six résistants se retirent. Le dernier, blessé, est capturé. En représailles, les miliciens et les Allemands se vengent sur le bourg de Cornil : un habitant est tué par les tirs et plusieurs autres blessés. Une cinquantaine d’otages sont réunis au centre du bourg et neuf conduits à Tulle.
Avec trois de ses compagnons, le jeune acteur français Robert Lynen (Poil de Carotte, Sans Famille) est fusillé, pour actes de résistance, dans la forteresse de Karlsruhe. Il avait 23 ans.
dimanche 2 avril
Des résistants fait dérailler à Ascq [Villeneuve-d’Ascq, Nord] le train transportant la 12e division Panzer SS, sans faire ni mort ni blessé. En représailles, les SS massacrent 86 habitants de la commune, âgés de 15 à 76 ans.
En Corrèze, les Allemands attaquent le camp FTP de la Jarrige, à Venarsal. Les résistants parviennent à s’enfuir. Le maire de Venarsal et un autre habitant sont fusillés. A Tulle, six résistants sont fusillés dans la prison à 16 heures.
mardi 4 avril
A Alger, de Gaulle fait entrer François Billoux et Fernand Grenier (commissaire à l’Air) au CFLN, tous deux mandatés par le Parti communiste. Par ailleurs, chef des armées, de Gaulle décide en dernier ressort de la composition, de l'organisation et de l'emploi des forces armées.
A Alger, le CFLN crée par décret la Radiodiffusion française (RDF).
mercredi 5 avril
Le maquis de résistance du Mont Mouchet (massif de la Margeride dans le Massif central) compte 2 500 hommes, avec deux points d'appui proche (Truyère 15 000 hommes et Saint-Genès 2 000 hommes).
jeudi 6 avril
A Izieu, dans l’Ain, la Gestapo de Lyon, commandée par Klaus Barbie, investit la colonie des enfants réfugiés de l’Hérault qui abrite en fait des enfants juifs sous la direction des époux Zlatin. 44 enfants de différentes nationalités, âgés de 4 à 13 ans, et 7 adultes sont transférés à la prison de Montluc (avant d’être expédiés à Drancy puis à Auschwitz, où les enfants seront aussitôt gazés).
La division SS « Brehmer » commet diverses exactions sur le plateau de Millevaches : quatre juifs ont notamment été fusillés dans le village de Tarnac (Corrèze).
vendredi 7 avril
La Wehrmacht se déplace de Corrèze vers le Limousin afin de poursuivre ses opérations de représailles contre les maquis. Le préfet estime qu’il y a eau 3 000 arrestations en une semaine.
samedi 8 avril
Le général Giraud est nommé inspecteur général des armées françaises, et à ce titre conseiller militaire du Gouvernement ; il refuse et est mis à la retraite.
dimanche 9 avril
« Pâques rouges » dans le Jura : les Allemands déportent 307 habitants de Saint-Claude afin de venger les pertes infligées par les maquisards locaux.
Dimanche de Pâques.
lundi 10 avril
Lors du premier parachutage en Auvergne, 13 containers d’armes sont largués au maquis du mont Mouchet.
nuit du lundi 10 au mardi 11 avril
Entre 150 et 200 avions bombardent Tours : 400 maisons et la gare sont détruites. On dénombre 28 morts et 46 blessés.
mardi 11 avril
Décès à Paris de l’historien, académicien et ancien ministre Gabriel Hanotaux, à l’âge de 90 ans.
samedi 15 avril
Marcel Degliame, membre du PCF, remplace Claude Bourdet à la tête de Combat.
dimanche 16 avril
L'apparition des miliciens dans le Vercors, sous les ordres des chefs Dugé de Bernonville et Dagostini, entraînent plusieurs exécutions et déportations.
mardi 18 avril
Au sud de Paris, le bombardement de la gare de triage d’Athis-Mons fait 300 morts et 4 000 sinistrés.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 avril
La Royal Air Force bombarde Rouen, Juvisy et Noisy-le-Sec : 1 383 civils sont tués (464 à Noisy et 370 blessés).
mercredi 19 avril
Jean Bouvyer est nommé chef du service d’enquête du Commissariat général aux questions juives.
Réquisitionné pour le STO en Allemagne, le jeune jociste breton Marcel Callo est arrêté pour avoir fait clandestinement œuvre de mission. Il est transféré à la prison de Gotha avec les principaux dirigeants jocistes de Thuringe (puis envoyé en camps de concentration).
Dans l’océan Indien, le cuirassé français Richelieu participe à la protection des porte-avions USS Saratoga et HMS Illustrious qui attaquent la base japonaise de Sabang, à Sumatra.
Sortie du film Service de nuit, comédie de Jean Faurez, avec Gaby Morlay, Vivi Gioi, Jacques Dumesnil, Louis Seigner, Lucien Gallas, Julien Carette et Jacqueline Pagnol.
jeudi 20 avril
Attentat contre le bureau de la Milice de Voiron.
vendredi 21 avril
En vertu de l’article 17 de l’ordonnance signée par de Gaulle sur l’organisation des futurs pouvoirs publics de la France, le CFLN accorde le droit de vote aux femmes et le droit d’être éligible.
Les Britanniques décident unilatéralement d’interdire l’usage du chiffre dans les télégrammes échangés entre le CFLN d’Alger et ses représentants à Londres.
La gare de triage de La Chapelle, à Paris, est bombardée par les Alliés : 641 morts.
La Milice attaque les maquisards du plateau du Vercors, à Vassieux et à La Chapelle.
samedi 22 avril
A Alger, le CFLN, protester auprès des Britanniques sur l’interdiction de l’usage du chiffre.
mercredi 26 avril
Le maréchal Pétain est accueilli avec enthousiasme à Paris. Une grande messe solennelle est dirigée par le cardinal Suhard en la cathédrale Notre-Dame, en présence des plus hautes autorités allemandes de la ville. C’est la première visite du maréchal dans la capitale depuis quatre ans.
Grosse action de la résistance à Brest : 400 000 litres d’essence destinés aux sous-marins allemands sont partis en fumée suite à la destruction des usines Jupiter par un commando de Défense de la France, commandé par Yves Hall.
Une pionnière du sport féminin français passée à l’ennemie a été tuée par la résistance : des maquisards du groupe normand Surcouf ont mitraillé la Traction Avant Citroën que Violette Morris conduisait sur une route de campagne de Lieurey, dans l’Eure. Les cinq autres personnes présentes dans la voiture (dont deux enfants) ont également perdu la vie. Agé de 54 ans, cette sportive polyvalente (athlétisme, natation, cyclisme, automobile, football) avait gagné des titres mondiaux et nationaux et établi des records du monde et d’Europe. En 1937 elle était devenue une espionne nazie et travaillait sous l’Occupation comme tortionnaire pour la Gestapo à Paris.
Dans le centre du Finistère, à l’est de Châteaulin, le maquis FTPF de Penarpont-Keraliou-Beuzit et Lothey, est anéanti par les Allemands. Douze maquisards endormis dans un campement improvisé au Beuzit, à Lothey, sont arrêtés par la feldgendarmerie de Châteaulin et transférés à la prison Saint-Charles de Quimper.
Sortie du film Le Carrefour des enfants perdus, drame de Léo Joannon, avec René Dary, Raymond Bussières, Jean Mercanton et Janine Darcey.
jeudi 27 avril
Bombardement meurtrier de la ville de Châlons-sur-Marne [aujourd’hui Châlons-en-Champagne].
En représailles à l’exécution de Pucheu, le commandant du camp de Compiègne fait classer « Nuit et Brouillard » 1 800 détenus. Ceux-ci, triés parmi les résistants les plus actifs, seront déportés vers les camps de la mort.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 avril
Le cuirassé canadien NCSM Athabaskan est coulé au large de Kerlouan (Finistère nord) par un torpilleur allemand : au moins 128 morts. Le NCSM Haida parvient à sauver 44 marins tandis qu’un dragueur de mine allemand en récupère 83 autres. Poussés par le courant et le vent, 59 membres de l’équipage dérivant inertes dans leurs brassières de sauvetage sont recueillis par les marins-pêcheurs en divers points de la côte de Plouescat.
Agent australienne du SOE britannique, Nancy Wake, alias « Souris blanche », est parachutée en Auvergne pour servir de liaison entre Londres et le maquis local pour préparer un soulèvement armé devant coïncider avec le prochain débarquement.
dimanche 30 avril
Dénoncé, le général résistant Henri de Virel (chef pour la 9e région de l’ORA), est arrêté à Paris (torturé, incarcéré, déporté, il mourra en mars 1945).
9 résistants ont été fusillés à la prison de la Santé, à Paris. En Bretagne (Morbihan), 40 habitants du village de Landaul, dont le maire Le Rouzic, ont été contraints d’assister à l’exécution de 6 jeunes résistants : capturés à Kergouarec, ils ont été fusillés sur la place du bourg par les Allemands.
Des maquisards font sauter six pylônes à haute tension dans l’Hérault au cours d’un sabotage inter-région.
fin avril
Arrestation à Paris de Marcel Barrois, membre de la direction nationale du MNPGD.
en avril
Premiers accrochages entre la milice et le maquis du Vercors. De Gaulle évince le général Giraud du comité de CFLN. Leclerc est chargé d'entraîner au Maroc la 2e DB, envoyée en Grande-Bretagne.
lundi 1er mai
Opération de la RAF contre un dépôt de munitions à Maintenon et les gares d’Achères et Somain.
Vichy et les autorités allemandes ont accordé une journée chômée pour éviter les démonstrations de la Résistance. Le CNR en particulier avait appelé à faire grève de 11 heures à midi.
Les résistants réoccupent le plateau des Glières.
Les éditions de Minuit, clandestines, publient à Paris l’anthologie Europe, avec le Veilleur du Pont-au-Change, de Robert Desnos.
mardi 2 mai
Raids de la RAF contre des ateliers de véhicules motorisés à Lyon, des ateliers de réparation aéronautique à Toulouse, contre les dépôts de chemin de fer de Chambly et de nombreuses gares (Valenciennes, Le Mans, Charleroi, etc.).
mercredi 3 mai
Exécution à Alger du colonel Cristofini, ancien chef de la Phalange africaine.
jeudi 4 mai
En représailles à l’exécution du colonel Cristofini, cinq chefs maquisards savoyards sont fusillés à Annecy.
Bombardement aérien allié sur Poivres, dans l’Aube.
vendredi 5 mai
Les attaques contre les installations ferroviaires continuent et vont s'intensifier encore, prévient le porte-parole du commandant interallié.
Le chef d’état-major national des FFI, Dejussieu, dit Pontcarral, est arrêté à Paris par des agents de l’Abwehr.
samedi 6 mai
Réunion à Tunis entre de Gaulle, Catroux et Massigli.
1 800 travailleurs réquisitionnés en France sont affectés dans les usines souterraines du camp de Dora à la fabrication des armes secrètes V1 et V2.
dimanche 7 mai
Pétain quitte Vichy jusqu'au 7 juin. Il s'installe près de Rambouillet au château de Voisins, sous la pression des Allemands qui craignent un débarquement allié ou une tentative d'enlèvement.
Finale de la Coupe de France de football, disputée à Paris entre équipes fédérales : Nancy-Lorraine bat Reims-Champagne par quatre buts à zéro.
dimanche 7 ou lundi 8 mai
Bombardement de Bruz (au sud-ouest de Rennes) : 184 morts en ce jour de la communion solennelle.
lundi 8 mai
A Londres, le général américain Eisenhower fixe au 5 juin la date du « jour J », le débarquement en Normandie.
Très nombreux bombardements dans le Nord-Pas-de-Calais, les régions de Rouen, Dinard, Tours, Nantes, Rennes, Salbris.
Charles de Gaulle, venant de Bizerte, retrouve à Alger d'Astier de la Vigeri qui arrive de Corse ; nouvelle déclaration du CFLN qui cherche à faire bénéficier son gouvernement d'une reconnaissance plénière de la part des Alliés.
mardi 9 mai
Accord franco-britannique sur les émissions françaises de la BBC. Les directives politiques et militaires du CFLN seront désormais jointes à celles du gouvernement anglais.
En vue du jour J, l’aviation américaine effectue des raids intensifs sur les bases de la Luftwaffe installées en France. Par ailleurs a lieu un raid allié sur Le Havre (France). La batterie de 380 du Grand Clos est réduite au silence.
mercredi 10 mai
A Alger, le CFLN estime à 175 000 les combattants de la Résistance en France.
Les Soviétiques libèrent 2 000 Alsaciens-Lorrains engagés de force dans la Wehrmacht. Ils avaient été capturés sur le front de l’Est.
Sur Radio-Paris, Philippe Henriot, secrétaire d’Etat à l’Information, s’en prend à Pierre Dac et à ses origines juives : « La France, qu’est-ce que cela peut bien signifier pour lui ? ».
Professeur à la Sorbonne et président de l’Institut français de sociologie, Maurice Halbwachs est élu à la chaire de psychologie collective au Collège de France.
jeudi 11 mai
Le bombardement d'Epinal fait 194 morts.
Un avion allié en perdition lâche ses bombes sur le quartier Carmes à Orléans. Les rues des Carmes et d'Illiers sont touchées dans leur section centre : 47 morts et 20 blessés.
Le chef du « Noyautage des administrations publiques » (NAP) et du Super-NAP, Bernard de Chalvron, est arrêté par les Allemands. Il est remplacé par un conseiller référendaire à la Cour des comptes, Pierre-Paul Schweitzer (qui tombera à son tour le 21 juin).
Pierre Dac répond à Henriot sur Radio-Londres : il déclare que son frère Marcel, décédé au front lors de la Première Guerre mondiale, a bien sur sa tombe l’inscription « Mort pour la France », alors que sur celle de Philippe Henriot on écrirait « Mort pour Hitler, fusillé par les Français » (Henriot sera tué par des résistants le 28 juin).
vendredi 12 mai
En Italie, le CEF (Corps expédition français) du général Juin déclenche une attaque sur le Garigliano. Les tirailleurs marocains enlèvent le mont Faito.
Sur les ondes de la BBC, le porte-parole du CFLN invite les Français à quitter les villes en raison de la vague de bombardements à venir.
Le bombardement de Boulogne-sur-Mer fait 101 morts et 120 blessés.
samedi 13 mai
Le général Alexander déclenche une offensive générale sur l'ensemble du front italien à laquelle participe le CEF du général français Juin. La 2e division marocaine enlève les monts Giarafano et Maio, ouvrant ainsi la route vers Rome. Les troupes algériennes et marocaines font une percée dans la ligne Gustav (Castelforte, Damiano). Le CEF, qui a perdu plus de 2 150 hommes en 36 heures et fait 900 prisonniers, va tenter d'empêcher les Allemands de se regrouper sur leurs lignes de résistance.
Grâce à un agent de l’Abwehr, le Belge Alfred Dormal, la Gestapo arrête à Clermont-Ferrand le délégué du CFLN en zone sud, Jacques Bingen (après une tentative d’évasion, il se suicidera).
Le torpilleur français (FNFL) la Combattante coule la vedette lance-torpilles allemande S-147 dans la Manche. L’amiral Dönitz perd son second fils, Klaus.
dimanche 14 mai
En Italie, les 12 000 Marocains des troupes de montagne du général Guillaume s'apprêtent à déborder les défenses adverses par le sud en traversant les monts Aurunci vers Petrella et Revole. Cette manœuvre sera décisive pour l'avance alliée.
Pétain s'est rendu à Rouen pour la fête de Jeanne d'Arc. Les pouvoirs du secrétariat d'Etat au maintien de l'Ordre seront encore étendus. Darnand semble désormais apte à condamner ceux dont la justice n'aura pas voulu retenir la culpabilité en les déférant devant une cour martiale.
lundi 15 mai
L'Assemblée consultative d'Alger vote à l'unanimité une motion pour que le CFLN prenne le nom de Gouvernement provisoire de la République française.
En Italie, la 1re DFL s’empare de San Giorgio à Liri.
Les Allemands suppriment tous les trains civils en France. Les attaques aériennes contre le système ferroviaire perturbent les mouvements militaires.
Darnand fait incarcérer Bousquet, son prédécesseur à la tête de la police.
mardi 16 mai
A Alger, le général de Gaulle accepte les plans d’action de la Résistance au jour J. Le plan Vert vise le sabotage ferroviaire, le Bleu les installations électriques, le Violet les transmissions et Bibendum doit empêcher l’arrivée de renforts.
mercredi 17 mai
De Gaulle inspecte le front italien, accompagné par de Lattre, Béthouard et Diethelm, commissaire à la Guerre. La ligne Gustav a cédé, du Liri à la mer, et les Français sont aux portes d'Esperia sur la ligne Hitler.
Décès au Caire, en Egypte, de Félix Eboué, à l’âge de 59 ans.
jeudi 18 mai
Fin de la bataille du Mont Cassin : après une semaine de combats acharnés, le deuxième Corps polonais du général Anders parvient à s’emparer du monastère en ruines. En quatre mois de d’affrontements, les Alliés (Américains, Britanniques, Français et Polonais) ont perdu 50 000 hommes (sur 105 000 engagés), les Allemands 20 000 (sur 80 000).
La forte résistance allemande en Italie gêne l'avance des Français vers Pico.
vendredi 19 mai
Pétain visite la cathédrale de Rouen. Mais, de peur d'un débarquement allié dans le nord du Pays, les Allemands obligent le chef de l’Etat français à quitter le château de Voisins pour regagner Vichy. Sur le chemin, il s'arrête à Nancy, Epinal, Dijon, Lyon, Saint-Etienne et parviendra le 7 juin à Vichy.
Bombardements par la RAF de Tours (133 morts) et d'Orléans (103 morts).
A Alger, de Gaulle rend compte au CFLN de son voyage en Italie où il a rencontré Wilson, Alexander et Clark, après s'être rendu sur le front.
samedi 20 mai
Les maquis appellent à la mobilisation, notamment au Mont-Mouchet et en Corrèze.
80 bombardiers anglais ravagent Tours : 137 morts et 67 blessés.
En Italie, les Français atteignent Pico, faisant subir de lourdes pertes aux troupes du général von Senger.
nuit du samedi 20 au dimanche 21 mai
4 000 hectares sont dévastés par les bombardements sur Orléans, entre la gare des Aubrais et le faubourg Bannier, faisant plus de 150 victimes
dimanche 21 mai
Le maquis Bir-Hakeim attaque une gendarmerie en Lozère ; parmi les assaillants, 32 hommes sont tués pendant les affrontements et 27 massacrés après avoir été torturés.
La bataille du Garigliano semble achevée. Les quatre lignes de résistance allemande Gustav, Orange, Dora, Hitler ont été successivement franchies.
L’aviation alliée lance l’opération « Chattanooga » en Europe : destruction systématique des cibles ferroviaires.
nuit du dimanche 21 au lundi 22 mai
Bombardement d'Orléans par la RAF : 172 morts. La Kommandantur, rue de la République, et deux tours de la cathédrale sont touchées.
mardi 23 mai
Les bombardements des gares, voies ferrées et trains s'intensifient sur tout le pays.
mercredi 24 mai
En Italie, le 11e bataillon de marche de la 1re DFL enlève Pontecorvo après de violents combats.
Le Premier ministre britannique Churchill prononce un grand discours de politique étrangère dont une bonne partie est consacrée à la France. Il rend hommage au courage des troupes françaises, marocaines et algériennes en Italie.
Bombardement de nombreux aérodromes, gares et dépôts de carburant.
jeudi 25 mai
Grève des ouvriers de la métallurgie à Marseille.
Parution du dernier numéro de Gringoire, hebdomadaire d’extrême-droite créé en 1928.
vendredi 26 mai
Bombardement de Nice (316 morts), de Grenoble (80 morts) et de Poissy (7 morts, 46 blessés, pont sur la Seine détruit).
Une vague de chaleur commence à frapper la France (jusqu’au 1er juin).
du vendredi 26 au samedi 27 mai
25 grandes agglomérations sont bombardées : Marseille (le 27 : 1 976 morts), Saint-Etienne (le 26 : 1 000 morts et disparus), Lyon (600 morts ; l’Ecole de santé militaire, avenue Berthelot, abritant la Kommandantur et la Gestapo, est endommagée), Amiens (385 morts), Avignon (380 morts), Chambéry (300 morts), Nîmes (260 morts), région parisienne (240 morts).
samedi 27 mai
En Italie, les Français prennent Amaseno, Castra dei Volsci et Monte Siserno.
Ayant appris par les décodages Ultra que les Allemands y avaient déplacé d’importants renforts, les Alliés abandonnent les plans de largage de parachutistes dans le centre du Cotentin.
La police française détruit à Paris l’imprimerie de Défense de la France.
A Paris, première au théâtre Vieux-Colombier de Huit Clos, pièce de Jean-Paul Sartre, dans une mise en scène de Raymond Rouleau et une scénographie de Max Douy, avec Michel Vitold, Tania Balachova, Gaby Sylvia et R.J. Chauffard. Une autre création figure au programme de la soirée, Le Souper interrompu, de Paul-Jean Toulet (mort en 1920).
dimanche 28 mai
A la suite de dénonciations, le maquis Bir-Hakeim est anéanti par les Allemands à La Parade, en Lozère.
lundi 29 mai
Grosse chaleur sur le nord du pays : on relève 34° à Saint-Quentin et au Mans, 34,5° à Lille, Paris et Châteauroux et 36° à Chartres.
mardi 30 mai
A Londres, le général français Koenig est officiellement reconnu commandant en chef des FFI par le général américain Eisenhower. Il est assisté d’un état-major tripartite, dirigé par le colonel Passy.
Les FFI de la région R2 (Sud-Est), commandés par Max Juvénal, et les partisans italiens concluent les accords de Saretto afin de coordonner leurs attaques contre les Allemands dans les territoires alpins (ces accords seront dénoncés en novembre par le nouveau gouvernement français).
1 121 prisonniers politiques détenus à la centrale d’Eysse, à Villeneuve-sur-Lot, sont remis à la division SS Das Reich (ils seront déportés à Dachau le 18 juin).
Un bombardement détruit le pont ainsi qu’une grande partie du cœur historique (hôtels du XVIe s.) de Mantes-la-Jolie.
mercredi 31 mai
Bombardements massifs des voies de communication, gares, ponts, aérodromes. On compte à Rouen près d'un millier de morts.
jeudi 1er juin
La BBC diffuse à destination des résistants français le premiers vers de la Chanson d’automne de Verlaine : « Les sanglots longs des violons de l’automne » (le vers suivant doit donner le signal de déclenchement des sabotages).
vendredi 2 juin
15 000 Allemands attaquent le maquis du Mont Mouchet (Massif central).
samedi 3 juin
Le général de Gaulle devient président du GPRF.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin
259 bombardiers de la RAF ont attaqué quatre batteries côtières allemandes, une en Normandie et trois dans le Pas-de-Calais.
dimanche 4 juin
Rome est prise par les Alliés (dont les Français de Juin).
Un bombardement allié sur Bourges fait 17 morts et une dizaine de blessés.
Altercation à Londres entre Churchill et de Gaulle. Ce dernier s’oppose à la mise en place d’une administration militaire alliée provisoire en France.
lundi 5 juin
En préparation du Débarquement, un millier d’appareils britanniques larguent 5 000 tonnes de bombes sur les positions allemandes en France, notamment en Normandie.
La BBC diffuse le second vers du poème Chanson d’automne de Verlaine : « Blessent mon cœur d’une langueur monotone ». C’est pour la Résistance le signal de déclenchement des sabotages. Le maquis breton reçoit, de Londres, l'ordre de commencer les sabotages sur une grande échelle (des cadres arrivent de Londres : commandant Bourgoin). Le maquis Vercors reçoit l'ordre de se mobiliser (« Le chamois des Alpes bondit »).
Rommel quitte son QG français pour retourner en Allemagne.
nuit du lundi 5 au mardi 6 juin
Des éclaireurs alliés sont parachutés peu avant minuit pour baliser les zones d’atterrissage des troupes aéroportées : près de Caen, à Bénouville, pour les Britanniques ; autour de Sainte-Mère-l’Eglise pour les Américains. Des éléments du 2e régiment de chasseurs parachutistes de la France libre sont également parachutés dans le Morbihan, dans la zone Malestroit - Saint-Marcel : ils ont pour mission, avec l’appui des FFI, d’empêcher les 150 000 soldats allemands présents en Bretagne de passer en Normandie. A peine au sol, le stick de neuf hommes du lieutenant Marienne est accroché par les Allemands : un est tué, trois sont faits prisonniers, les autres se fondent dans la nuit.
mardi 6 juin
Opération Overlord : débarquement allié en Normandie : 5 000 navires, 132 000 hommes et 20 000 véhicules. A 6 h 30, la première unité américaine débarque à Sainte-Marie-du-Mont (plage de la Madeleine, rebaptisée Utah Beach). Les autres débarquements suivent à Omaha, Gold, Juno et Sword. Les pertes du premier jour s'élèvent à : Américains 3 400 tués et disparus, Anglais environ 3 000, Canadiens 946 (dont 335 tués), Allemands 4 000 à 9 000. De Gaulle refuse de parler à la radio après Eisenhower. Il obtient de passer à l’antenne à 18 heures : « La bataille suprême est engagée »
nuit du mardi 6 au mercredi 7 juin
Les Américains bombardent Saint-Lô : un millier de morts, dont plus de 200 prisonniers.
mercredi 7 juin
Libération de Bayeux.
L’armée britannique (1 division blindée, 2 divisions d’infanterie et 2 brigades blindées) du général Montgomery lance l’opération « Perch », dont l’objectif est de prendre Caen. La ville est défendue par 3 Panzerdivision, 1 division d’infanterie et 1 bataillon de chars lourds sous les ordres du général Schweppenburg.
En violation des conventions de Genève, 23 prisonniers de guerre canadiens ont été exécutés par la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend à l’abbaye d’Andenne, à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, dans la banlieue ouest de Caen.
A Niort, le quartier de la gare est bombardé par des avions américains. L’attaque fait une quarantaine de morts.
Le général Montgomery établit sa roulotte-quartier général, camouflée sous des meules de paille, dans le parc du château de Creullet, sur la commune de Creully, au nord-ouest de Caen).
nuit du mercredi 7 au jeudi 8 juin
18 groupes de sabotage sont parachutés en Bretagne (nom de code « Pierre »).
jeudi 8 juin
Sévère bombardement de Fougères par l’aviation alliée : 300 morts, 500 blessés, certaines usines inutilisables, la moitié des habitations détruites ou gravement endommagées.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Allemands repoussent une attaque de l’Armée secrète pour libérer la ville de Forcalquier. Les combats font 12 morts.
Des avions anglais font sauter le pont de Vierzon à Orléans. Le trafic Nord-Sud est interrompu jusqu'à la mise en service d'un bac.
Les autorités allemandes délivrent des passeports pour l’écrivain Céline et son épouse Lucette pour fuir Paris.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 juin
Le maquis du Vercors se lance à l'assaut du plateau.
vendredi 9 juin
Libérée la veille par les FTP, la ville de Tulle, en Corrèze, est réoccupée par la division SS Das Reich du général Lammerding. En rétorsion, 3 000 hommes sont raflés et rassemblés dans la manufacture d’armes. 99 d’entre eux sont pendus aux balcons de la ville et 149 désignés pour être déportés (101 mourront).
Les Alliés larguent 1,5 million d’exemplaires « billets de reddition », les « surrender pass », invitant les soldats allemands à se rendre, le billet - portant les sceaux des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne - servant de sauf-conduits.
Les Chantiers de la jeunesse sont dissous lors d’un conseil présidé par Laval.
Parution à Paris du premier numéro de l’Homme libre, journal du MNPGD.
samedi 10 juin
Début dans l’ouest de la Normandie de l’attaque des parachutistes américains contre la ville de Carentan.
Des SS de la deuxième division Das Reich (troisième compagnie du régiment) massacrent la population (648 victimes, dont 246 femmes et 207 enfants - 6 de moins de 6 mois) d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne (21 membres de la division, dont 14 Alsaciens, seront jugés et amnistiés en 1953 ; le général commandant, Lamerding, condamné à mort par contumace, mourra dans son lit en 1971 ; le lieutenant commandant la compagnie, Heinz Barth, sera arrêté en décembre 1981, mais non extradé).
Le maquis du Vercors reçoit l’ordre de mettre fin à ses actions, mais il est déjà trop tard.
dimanche 11 juin
Bataille du Mesnil-Patry : dans le Calvados, la 12e Panzerdivision repousse une importante attaque canadienne (Queen’s Own Rifles of Canada et 1er Hussards). Les Nord-Américains déplorent 116 morts ou portés disparus, 35 blessés, 22 prisonniers et 51 chars détruits). En violation des lois de la guerre, sept prisonniers canadiens ont été sommairement exécuté après le retrait de leurs forces.
395 000 alliés sont à pied d’œuvre en Normandie.
En Dordogne, des FTP attaquent et détruisent un train de protection allemand en gare de Mussidan avant d’être contraints à battre en retraite face à l’arrivée de renforts. Huit résistants ont été tués. En représailles, la Sipo-SD, renforcée par la Phalange nord-africaine de la Gestapo française, arrêtent 350 hommes de plus de 16 ans dans la ville (pillée) et dans les environs. Dans la soirée 47 civils sont fusillés et 5 autres tués dans la rue, dont le maire Raoul Grassin. 8 victimes avaient moins de 18 ans. 115 habitants sont ensuite déportés.
En Haute-Vienne, des FFI attaquent le camp d’internement de Nexon, permettant ainsi à 54 détenus de s’évader (les autres internés seront conduits à Limoges).
lundi 12 juin
Bataille de Carentan : à cours de munitions, les forces allemandes doivent se retirer de la ville.
Les Allemands, par l'entrée nord du Vercors, déclenche une offensive sur Saint-Nizier. Ils sont d'abord repoussés.
Les Allemands fusillent 53 otages à Valréas (Vaucluse).
Le général allemand Erich Marcks (53 ans), commandant du 84e corps d’armée en Normandie, est tué à Hébécrevon [aujourd’hui à Thèreval], près de Saint-Lô, après l’attaque de sa voiture par des avions.
La Commission d’action militaire de la Résistance ordonne aux FFI d’intensifier la guérilla.
Afin de retarder l’envoi de renforts allemands vers la Normandie, l’aviation américaine bombarde la gare de Ploërmel, dans le centre de la Bretagne : on déplore 31 morts, 125 blessés et 490 habitations détruites ou endommagées.
Six jours seulement après le Débarquement, Winston Churchill débarque à son tour sur les plages de Normandie. Le général Montgomery reçoit le Premier ministre britannique dans son quartier général du château de Creullet, à Creully (au nord-ouest de Caen).
Le film Vautrin sort à Paris six mois après la première à Angoulême. Cette comédie dramatique réalisé par Pierre Billon, d’après le personnage de la Comédie humaine de Balzac, a pour comédiens principaux Michel Simon, Madeleine Sologne, Georges Marchal et Louis Seigner.
mardi 13 juin
La bataille de Carentan n’est pas terminée : la 17e Panzer grenadier division SS Götz von Berlinchingen contre-attaque les positions de la 101e division aéroportée américaine.
Le maquis du Vercors est attaqué par 1 500 Allemands.
Bombardement de Poitiers.
31 otages ont été fusillés par les Allemands dans la commune bretonne de Plestan (Côtes-du-Nord), dans le bois de Boudan et enterrés sur place. Les victimes sont en majorité des résistants qui opéraient dans les régions de Callac, Duault et Saint-Nicolas-du-Pélem.
Exploit du chef de char allemand Michael Wittmann au cours de la bataille de Villers-Bocage contre la 7e DB britannique : avec son Tigre 1, il a détruit dans la journée 14 tanks, 15 transports et 2 canons anti-char.
La milice lyonnaise pénètre dans la grande synagogue et y arrête toutes les personnes présentes. Elles sont enfermées à la prison de Montluc (transférées à la fin du mois au camp de Drancy puis déportées à Auschwitz).
mercredi 14 juin
Grâce à des renforts de la 2e division blindée, les parachutistes américains reprennent définitivement la ville de Carentan. Les forces allemandes sont en déroute.
Après plusieurs échecs, l’armée britannique doit abandonner l’opération « Perch » dont l’objectif était de prendre la ville de Caen. En une semaine, les Alliés déplorent 5 625 tués ou blessés et la perte de 38 chars, les Allemands 6 280 tués ou blessés et la perte de 131 chars, 82 halftracks et 194 autres véhicules (Caen ne sera libérée que le 20 juillet).
De Gaulle est accueilli à Bayeux en libérateur. Auparavant, il avait rencontré le général Montgomery dans son quartier général du château de Creullet.
Secrétaire général au Maintien de l’ordre du régime de Vichy, Joseph Darnand devient secrétaire d’Etat à l’Intérieur.
Bombardement du Havre : 200 bombes tombent sur la ville, 1000 sur le port.
Malgré les réticences américaines, Antoine de Saint-Exupéry effectue sa première mission de reconnaissance, au sein du groupe 2/33 (et malgré les limites imposées - pas plus de cinq missions -, il les enchaînera les unes après les autres).
jeudi 15 juin
4 000 Allemands et de l'artillerie attaquent de nouveau les résistants du Vercors ; évacuation de Saint-Nizier, de la plaine de Lans et de Villard. 130 maquisards sont tués.
Bombardement d’Angoulême.
Vers 21 h 30, deux vagues de douze bombardiers alliés ont attaqué un destroyer allemand échoué sur le sable, au nord-ouest de l’île de Batz, dans le nord du Finistère.
Après Churchill il y a trois jours et après le général de Gaulle la veille, c’est au tour du général américain Eisenhower d’être accueilli par le général britannique Montgomery dans son quartier général du château de Creullet, à Creully (au nord-ouest de Caen).
Publication du 634e et dernier numéro de la revue hebdomadaire Football, créée en 1929. Cet ultime numéro est consacré au titre de champion de France fédéral du club de Lens-Artois.
vendredi 16 juin
Le roi d’Angleterre George VI inspecte en Normandie ses troupes à moins de 10 kilomètres du front. Il rencontre lui aussi Montgomery au QG de Creully.
L’historien et résistant Marc Bloch (58 ans) est fusillé à Saint-Didier-de-Formans, près de Trévoux (Ain).
nuit du vendredi 16 au samedi 17 juin
Vers 4 h du matin, 10 000 Français (1re armée commandée par le général de Lattre de Tassigny), soutenus par l'US Air Force, attaquent l'île d'Elbe, défendue par 2 500 Allemands et 500 Italiens. Le débarquement a été précédé par l'opération Brassard : des commandos avaient neutralisés les batteries d'artillerie les plus dangereuses, dont celle d'Enfola.
samedi 17 juin
Hitler rencontre ses généraux dans un bunker près de Soissons, puis repart pour Berchtesgaden lorsqu’un V1, en panne, tombe près du bunker.
Léon Mandrillon (chef de l'armée secrète du Haut-Jura) et son fils Julien sont abattus par les allemands et leur maison incendiée à Septmoncel.
Le bombardement du terrain d’aviation d’Avrillé, au nord d’Angers, cause la mort de 22 personnes.
dimanche 18 juin
Après qu’une patrouille ait essuyé des coups de feu à 4 h 30 du matin, les Allemands donnent l’assaut deux heures plus tard au maquis de Saint-Marcel (Morbihan, près de Malestroit), défendu par 2 500 FFI encadrés par 200 parachutistes français. Les résistants tiennent toute la journée, avant de se retirer dans la soirée : les Allemands envahissent le camp, incendient les fermes et deux châteaux des environs, le bourg de Saint-Marcel. Une trentaine de Français et plusieurs dizaines d’Allemands ont été tués.
lundi 19 juin
Collins coupe le Cotentin en deux.
mardi 20 juin
Prise de l'île d'Elbe par la 1re armée française après trois jours d'âpres combats : les Français ont eu 207 tués, 51 disparus et 636 blessés ; les Britanniques 35 tués, une centaine de blessés ; les Allemands ont perdu plus de 700 tués et 2 360 prisonniers.
L’ancien ministre de l’Education Jean Zay est extrait de sa cellule et abattu par trois miliciens (Henri Millou) à Molles, lors de son « transfert » à la prison de Melun.
Les résistants du Mont Mouchet (Massif central) décrochent vers la Truyère.
mercredi 21 juin
Le nouveau chef du « Noyautage des administrations publiques » (NAP) et du Super-NAP, Pierre-Paul Schweitzer, est à son tour arrêté par les Allemands. Il n’occupait sa fonction que depuis un peu plus d’un mois.
Dernier numéro du quotidien catholique La Croix, dont la parution ne s’est pas arrêtée sous l’Occupation (il reparaîtra en février 1945).
jeudi 22 juin
A l’est de Paris [aujourd’hui en Seine-et-Marne], l’aviation américaine rate sa cible, le nœud ferroviaire de Gretz-Armainvilliers, mais détruit 287 maisons ou immeubles de Tournan-en-Brie : 55 habitants ont été tués.
vendredi 23 juin
A la recherche de résistants, une unité de SS pend douze hommes au balcon de la poste de Dunes (Tarn-et-Garonne). Quatre autres villageois ont été abattus.
Le général Montgomery transfère son quartier-général du château de Creullet, à Creully (au nord-ouest de Caen), à Blay (à l’ouest de Bayeux).
samedi 24 juin
Bombardement allié sur Saintes : 300 personnes sont tuées.
dimanche 25 juin
Sous les ordres du vice-amiral Morton Deyo, une importance force navale américano-britannique (3 cuirassés, 2 croiseurs lourds, 2 croiseurs légers et 11 destroyers) bombarde pendant plusieurs heures les batteries côtières allemandes défendant Cherbourg. Les ravages de l’artillerie alliée doivent permettre à l’offensive terrestre américaine de progresser vers le port.
Les troupes allemandes incendient le village Montsauge-les-Settons, dans la Nièvre.
Bombardement de l’US Air Force sur Sète et Frontignan. La raffinerie de pétrole est touchée lors de la première vague à 10 h 05, mais la seconde frappe une partie de Frontignan : de nombreux bâtiments sont détruits et 39 habitants sont tués.
du dimanche 25 au mercredi 28 juin
Nombreux parachutages (2 160 containers) aux résistants du maquis du Vercors.
lundi 26 juin
Ordonnance de la France libre créant les cours de justice locales.
Dans la Nièvre, des Allemands (Gestapo) et des miliciens exécutent dans l’église 27 habitants du village de Dun-les-Places.
mercredi 28 juin
Dans la matinée, Philippe Henriot, secrétaire d'Etat à l'Intérieur et à la Propagande de Vichy (« la voix de Vichy ») et éditorialiste « maison » de la Radio de Vichy, est abattu par la résistance. Il a été tué dans la chambre qu'il occupait au ministère de l'Information lors de ses séjours à Paris par le résistant Philippe Gonard, dit « Morlot », de la COMAC.
Les 280 hommes du maquis de Saffré (Loire-Atlantique) sont écrasés par les Allemands : ils ont treize tués et vingt-sept fusillés à déplorer.
jeudi 29 juin
Après 23 jours de combat, les Américains du général Bradley s’emparent du stratégique port normand de Cherbourg. Des poches de résistance allemandes vont encore durer un à deux jours. Sur environ 40 000 hommes, les forces allemandes du général Dollmann déplorent 7 000 à 8 000 morts et 39 000 prisonniers. Côté américain, les pertes sont de 2 800 tués, 5 700 disparus et 13 500 blessés.
La commune de Gourdon est victime de la division SS Das Reich : 22 personnes sont fusillées dans cette petite ville du Lot par les membres du quatrième régiment « Der Führer ».
Le milicien Paul Touvier, chef du service de renseignement de Lyon, fait fusiller sept otages, tous juifs, à Rillieux-la-Pape, en représailles de la liquidation, par la Résistance, de Philippe Henriot.
Exécution de François Muzy, maire de Peyruis (Basses-Alpes).
Une tornade se produit à Villexanton (Loir-et-Cher), tuant une personne et en blessant trois autres.
vendredi 30 juin
Percée décisive du front allemand à Avranches par les blindés américains. Libération de la pointe de la Hague.
Bombardement de Thury-Harcourt (Calvados).
Le pape Pie XII s’est entretenu avec le chef de la France libre, le général de Gaulle.
samedi 1er juillet
Hitler limoge le maréchal von Rundstedt, commandant des forces du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas), après que celui-ci eut recommandé un accord de paix. Von Rundstedt est remplacé par von Kluge.
dimanche 2 juillet
2 551 déportés partent en train de Compiègne vers l'Allemagne (1 543 arriveront vivant à Dachau ; moins de 200 en reviendront).
Le président américain Roosevelt confirme son accord pour l'opération Anvil (débarquement dans la Provence française) fixé au 15 août.
lundi 3 juillet
En Normandie, la « guerre des haies » est déclenchée par la 1re armée américaine contre les divisions allemandes qui tiennent le sud du Cotentin. Les Britanniques continuent leur offensive sur Caen.
Le corps expéditionnaire français en Italie (CEF) entre dans Sienne.
Dans le Vercors, apparemment libéré, Yves Farge, commissaire de la République désigné par de Gaulle, proclame la restauration de la République française et l'abolition des décrets de Vichy.
mardi 4 juillet
Les Canadiens prennent Carpiquet, à quelques kilomètres à l'ouest de Caen.
Les Allemands transfèrent en France depuis le camp de Buchenwald l’ancien ministre Georges Mandel.
mercredi 5 juillet
A Alger, de Gaulle, invité par le président américain Roosevelt, se rend aux Etats-Unis.
jeudi 6 juillet
Au Havre, un résistant isolé, Maurice Leboucher, fait exploser dans la base sous-marine, les torpilles, les réservoirs d'air comprimé, 120 tonnes d'obus et 15 vedettes lance-torpilles.
En Ardèche, le maquis de résistant est décimé par une violente attaque allemande (artillerie, blindés, aviation).
Les Allemands attaquent le maquis de Kerpringent (Bretagne) et lui infligent de lourdes pertes.
Un décret du GPRF à Alger définit la mission des commissaires de la République qui doivent remplacer le pouvoir de droit par le pouvoir de fait, à l'instar des préfets de Vichy, et superviser l'action des divers mouvements de résistance.
A Washington, de Gaulle s'entretient avec Roosevelt, Cordell Hull et le général Marshall sur l’organisation du monde après la guerre.
Le général George S. Patton, commandant de la 3e Armée américaine, arrive en Normandie.
vendredi 7 juillet
Livré par les Allemands, l'ancien ministre Georges Mandel (59 ans) est assassiné dans la forêt de Fontainebleau par la Milice (Mansuy), pendant son « transfert ». La Milice voulait sans doute se venger du meurtre d'Henriot (28 juin).
La Royal Air Force britannique déverse sur Caen environ 2 500 tonnes de bombes en vue de l'assaut final prévu le lendemain.
Une embuscade de la résistance corrézienne fait 20 morts dans les rangs de la colonne de ravitaillement Jesser au pont du Chavanon
A Nice, la Gestapo procède à la pendaison publique de deux résistants membres des FTP, Séraphin Torrin et Ange Grassi, dont les corps sont exposés pendant trois heures, avenue de la Victoire.
samedi 8 juillet
En Normandie, les Américains prennent La Haye-du-Puits, après cinq jours de progression lente et coûteuse. Dans la banlieue nord-ouest de Caen, les forces canadiennes s’emparent de l’abbaye d’Andenne, en ruines.
Les Allemands attaquent les maquis de résistants français en France-Comté, dans le Morvan et près de Lyon ; dans le Limousin, massacre de Magnac-Laval par la milice.
Confondu avec un U-Boot allemand, le sous-marin français La Perle a été coulé par des avions torpilleurs alliés à 800 kilomètres au sud-est du Groënland. 57 marins ont été tués. L’unique survivant, le maître Cloarec a été récupéré par un navire anglais.
dimanche 9 juillet
Les Britanniques entrent dans Caen.
Dans les Alpes maritimes, Beuil est libéré par les FFI.
Attaque de Coatrevenez par les Allemands qui entraîne le décès de onze maquisards bretons.
lundi 10 juillet
Charles de Gaulle rappelle lors d'une conférence de presse à Washington que « la façon dont les Français procéderont à la reconstruction de la France est une question exclusivement française ». Il est également reçu à New York par le maire de la ville, F. La Guardia.
Le gouvernement iranien reconnaît le gouvernement de la France libre.
Attaque allemande contre le maquis de Mantallot, dans le Trégor. Avertis à temps, les résistants parviennent à s’enfuir.
Le collaborateur Georges Barthélémy a été mitraillé par deux hommes (probablement des résistants communistes) devant la mairie de Puteaux. Il meurt peu après à l’hôpital Marmottan. Agé de 47 ans, il avait été député SFIO de 1932 à 1940.
L’abbé breton Eugène Fleury est fusillé par les Allemands à Plumaugat.
mardi 11 juillet
Le 19e corps américain commence l'assaut contre Saint-Lô (Normandie).
Grand assaut contre les maquis de l'Ain et du Jura par les Allemands qui se livrent à des exactions contre les populations civiles (Oyonnax, Bellegarde, Nantua).
Charles de Gaulle se rend à Ottawa, puis Québec où il rencontre le Premier ministre Mackenzie King. Le gouvernement provisoire français du général de Gaulle est reconnu de facto par les Alliés. De Gaulle rencontre également des savants atomistes français qui l’informent de l’évolution de l’arme atomique américaine.
mercredi 12 juillet
Dernier Conseil des ministres à Vichy.
Des groupes de résistants sont massacrés par la Gestapo et la milice en Bretagne (Kerhervé) et à Lyon.
jeudi 13 juillet
L'enlisement des troupes alliées en Normandie entraîne la mise au point par le général Bradley d'un nouveau plan d'attaque (opération Cobra à l'ouest de Saint-Lô et opération « Goodwood » dans la zone de Caen.
A Alger, l'opération « Anvil » (débarquement en Provence) est définitivement fixée au 15 août. Retour de Charles de Gaulle à Alger.
Le CEF prend San Gimignano en Italie.
Sortie du film L’Enfant de l’amour, comédie réalisée par Jean Stelli d’après la pièce d’Henry Bataille, avec Gaby Morlay, François Périer, Aimé Clariond et Claude Génia.
vendredi 14 juillet
Des manifestations patriotiques ont lieu partout en France : 100 000 personnes manifestent à Paris à l’appel du Comité de libération.
La république du Vercors célèbre la fête nationale par une prise d'armes et reçoit un important parachutage. La Luftwaffe bombarde et incendie Vassieux-en-Vercors. Incendie du village par les Allemands et la Milice : 75 habitants sont massacrés.
A l’est de Nantes, des résistants ont détruit par le feu le pont en bois construit en 1943 par les Allemands sur la Loire à Ancenis (qui remplaçait le vieux pont en pierre démoli en 1940).
samedi 15 juillet
Dans le Puy-de-Dôme, 24 otages, dont le maire, sont fusillés au camp militaire de Bourg-Lastic suite à l’attaque de la résistance contre la colonne de ravitaillement Jesser.
lundi 17 juillet
Bombardement de Rennes : 123 morts.
Alors qu’il regagnait son quartier général en Normandie, le maréchal Rommel est grièvement blessé à Sainte-Foy-de-Montgommery [aujourd’hui dans Val-de-Vie, à 50 km au sud-est de Caen] dans un accident d'automobile qui a lieu au cours d'une attaque aérienne. Kluge reprend son commandement.
Possible première utilisation de l’histoire du napalm, inventé en 1942 : un P-38 américain aurait largué des bombes au napalm sur des réservoirs d’essence à Coutances, à l’ouest de Saint-Lô.
mardi 18 juillet
En Normandie, prise de Saint-Lô par le 19e corps américain. Début de l'opération Goodwood destinée à attirer le maximum de forces allemandes dans la région de Caen.
Les maquisards de Ransac (Sud-Ouest) tuent une cinquantaine d'Allemands dans une embuscade.
Le gouverneur militaire de la Belgique et du nord de la France, le général von Falkenhausen, est remplacé par un Reichskommissar Belgien-Nordfrankreich, le nazi Joseph Grohé.
mercredi 19 juillet
Le maquis du Vercors est attaqué par 10 000 Allemands de la 157e armée. A Lyon, 52 détenus politiques sont fusillés.
jeudi 20 juillet
Le lieutenant Lévy-Seckel, chef du maquis juif de la Montagne noire, est tué.
vendredi 21 juillet
A 9 h 30, 600 SS se posent grâce à 40 planeurs sur le plateau du Vercors. Les maquisards, croyant à des renforts alliés, les laissent atterrir. Dans la soirée, les Allemands comptent 29 morts. Le maquis de Vercors commence à être anéanti.
Retrait progressif du CEF de la campagne d'Italie.
samedi 22 juillet
En Italie, la conquête de Castelfiorentino achevée, toutes les unités du CEF ont été relevées.
Ancien ministre vychiste des Colonies (1940-1942) et fervent partisan de la collaboration avec l’Allemagne, le vice-amiral Charles Platon est arrêté en Gironde, dans sa maison de Pujols, par des maquisards FTP de Dordogne (il sera exécuté le 28 août).
Mille Alsaciens et Lorrains, envoyés sur le front russe par les nazis, sont déportés par les Soviétiques en Iran.
A Nice, la Gestapo exécute des résistants à l’Aniane.
nuit du samedi 22 au dimanche 23 juillet
Dans le Vercors, Huet fait ordonner la « dispersion ».
dimanche 23 juillet
Nouvelle attaque allemande contre le maquis du Vercors.
Un mois et demi seulement après avoir été élu au Collège de France, le sociologue Maurice Halbwachs est arrêté par la Gestapo (il sera déporté à Buchenwald, où il mourra).
lundi 24 juillet
Bombardements intensifs dans le secteur de Saint-Lô pour préparer l'offensive américaine du lendemain.
En Provence, début des attaques contre les voies de communication de la zone de débarquement.
mardi 25 juillet
Dans le cadre de la bataille de Normandie, le général américain Bradley déclenche l'opération « Cobra » dans le Cotentin : ses forces enfoncent les lignes allemandes en direcition de Coutances afin de s’ouvrir la route de la Bretagne. De nouveaux bombardements ont lieu à l'ouest de Saint-Lô. Afin de faciliter l’opération « Cobra » en fixant les forces allemandes, une autre offensive alliée (opération « Spring ») a lieu plus à l’est : les forces canadiennes du général Guy Simonds (2 divisions d’infanterie, 2 divisions blindées, 1 brigade blindée) attaquent les 3 divisions panzer du général Dietrich à Verrières, à 8 km au sud de Caen.
Destruction partielle de la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique).
A Alger, De Gaulle expose devant l'assemblée consultative provisoire la politique du GPRF pour la libération de la France.
jeudi 27 juillet
En Normandie, l’opération « Spring » est un lourd échec pour le 2e corps canadien du général Simonds : repoussés au sud de Caen par les divisions panzer du général Dietrich, les Canadiens déplorent en trois jours leurs pertes humaines les plus lourdes avec le débarquement de Dieppe, avec 450 tués et 1 100 blessés. Plus à l’ouest, l’opération « Cobra » progresse dans le Cotentin : les Américains prennent Périers et Lessay.
Les troupes allemandes anéantissent le maquis du Vercors : on compte 840 morts, maquisards et civils.
vendredi 28 juillet
Les Américains prennent Coutances, les défenses allemandes du Cotentin s'effondrent.
samedi 29 juillet
Bataille de la Pie : chargés d’anéantir le maquis Guy Mocquet en centre Bretagne, 3 000 soldats allemands sont finalement repoussés à Maël-Carhaix au prix de lourdes pertes de part et d’autre. Les résistants déplorent 136 morts.
La résistance de l’Aude est décapitée avec l’arrestation de son chef militaire, Jean Bringer.
dimanche 30 juillet
En Normandie, les Américains de Patton avancent vers Granville et Avranches.
Dans le centre Finistère, le château de Trévarez, lieu de repos de la Kriegsmarine, est bombardé par la Royal Air Force.
lundi 31 juillet
L’opération « Cobra » est un succès pour les forces américaines avec la percée d'Avranches qui ouvre les axes de Paris et de la Bretagne. Les Américains prennent Granville. En une semaine de combats dans le Cotentin, les Américains déplorent 1 800 tués ou blessés, les Allemands du général SS Hausser 3 200 morts et 12 800 prisonniers de guerre.
Disparition du commandant et écrivain Antoine de Saint-Exupéry (44 ans) à bord de son Lightning lors d'une mission de reconnaissance au-dessus de la Méditerranée, entre Bastia et Grenoble (les restes de l’avion seront récupérés près de l’île de Riou en 2003).
Staline décerne au régiment de chasse français Normandie le titre de Niémen. Il assurait la protection des troupes soviétiques, lors du franchissement du fleuve.
Un résistant est exécuté près de Peyruis (Basses-Alpes) pour avoir volé 3 millions de francs de l’époque.
Nouvel arrêt de la parution du journal sportif Miroir des sports pour fait de collaboration. Créé en 1920, la revue avait disparu des kiosques en 1939 avant de reprendre sa publication en avril 1941 (il fera sont retour en 1951).
mardi 1er août
La Deuxième DB de Leclerc débarque en Normandie, sur la plage d’Utah.
Le général américain Patton fixe deux objectifs au maquis breton : Lorient et Quiberon (aucun ne sera atteint).
48 membres de la résistance bordelaise sont exécutés au camp de Souges, près de Bordeaux.
L'écrivain-résistant Jean Prévost (43 ans) et ses quatre compagnons sont abattus au pont Charvet par une patrouille allemande dans le Vercors.
Dernier numéro du journal L’Ouest-Eclair en Bretagne.
mercredi 2 août
Bombardement du Havre : sont touchés le quartier de la gare, l’hôpital et la prison.
Pour Churchill, « l’âme de la France n’est pas morte [...] elle a brûlé d’une flamme sourde qui n’a pu être étouffée ».
Refluant de Normandie, trois divisions de la Waffen SS s’installent au château de Vincennes.
jeudi 3 août
Après trois heures d’intenses combats, les blindés du général Patton (44e régiment d’infanterie et 212e régiment d’artillerie de campagne), soutenus par les résistants locaux, font sauter le verrou allemand de Mauron, dans le nord-est du Morbihan. Au nord-ouest, les Américains de la 6e D.B. atteignent Loudéac.
Pierre Herbart, responsable régional de Défense de la France, dépose le préfet vichyste de Rennes avant d’installer à la préfecture le commissaire de la République Victor Le Gorgeu.
vendredi 4 août
Les villes de Rennes et de Dinan sont libérées. A l’issue du succès de l’opération « Cobra » (qui ouvre la route de la Bretagne aux forces alliées), le maréchal Montgomery annonce une modification du plan visant à l’effondrement du front allemand. Si une partie des forces continue vers l’ouest, la plupart des unités sont maintenant envoyées vers l’est.
samedi 5 août
Les Américains atteignent Redon.
Des bombardiers Lancaster endommagent la base sous-marine allemande de Brest.
dimanche 6 août
Libération en Bretagne de Saint-Brieuc (Task Force A) et de Vannes (4e DB). Dans le nord de l’Ille-et-Vilaine, la 1re armée américaine du général Hodges met le siège devant Saint-Malo. A Duault, des maquisards affrontent des Allemands.
lundi 7 août
Churchill visite pour la troisième fois le front de Normandie.
Dures batailles entre blindés américains et avant-postes allemands de Lorient.
Ancien commandant du 84e corps d’armée allemand en Normandie, le général Dietrich von Choltitz est nommé par Hitler gouverneur militaire de la garnison du « Grand Paris ».
Près de Brest, 42 civils (dont 9 inconnus et 4 femmes), âgés 16 à 71 ans, sont fusillés par des soldats de la Wehrmacht, au lieu-dit Penguerec, à Gouesnou (les corps sont brûlés). Brest est encerclée.
Troisième embuscade de Cornil : forte de 90 hommes bien armés, la 232e compagnie FTP de Corrèze attaque à 12 h 30 un convoi de 3 voitures et 9 camions allemands circulant sur la route nationale 89, au niveau du Pont de Cornil. Plusieurs dizaines d’Allemands sont tués, dont le commandant de la garnison de Tulle, ou blessés.
Parution du premier numéro du journal Ouest-France, dont le fondateur est Paul Hutin-Desgrées.
mardi 8 août
Libération de Quimper. Les Allemands ont incendié la préfecture avant de quitter la ville.
L’un des meilleurs chefs de char allemand est mort au combat en Normandie : le Tigre 007 de Michael Whittmann (30 ans) a été détruit près de Saint-Aignan-de-Cramesnil, à 15 km au sud de Caen.
A l’est de Nantes, les Allemands dynamitent le stratégique pont d’Oudon (la passerelle provisoire ne sera remplacée par un pont définitif qu’en 1976).
mercredi 9 août
Une ordonnance de Charles de Gaulle, constatant la nullité de l'acte dit « loi constitutionnelle » du 10 juillet 1940 et de tous les actes dits « actes constitutionnels », affirme que rien, juridiquement, n'a pu mettre fin à la Constitution de 1875.
Le général Dietrich von Choltitz est nommé commandant de la garnison allemande de Paris à la place du général von Stulpnagel.
Début du siège de la poche de Brest par le 8e corps d’armée de Middleton.
En Slovaquie, une centaine de prisonniers de guerre français, évadés des camps, rejoignent les partisans sous les ordres du capitaine de Lannurien.
Parution à Rennes du premier numéro non clandestin de Défense de la France.
Ancienne Miss France (1930), Yvette Labrousse (38 ans) épouse le prince milliardaire Aga Khan III. Elle se converti à l’Islam et devient la Bégum des Ismaéliens sous le nom de Om Habibeh.
jeudi 10 août
La 5e DI du général Patton libère Angers. Michel Debré (32 ans) est nommé à titre personnel commissaire de la République d’Angers.
Début de la grève des cheminots parisiens.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 août
Les Allemands évacuent Nantes et se retirent au sud de la Loire non sans avoir détruit les ponts et rendu le fleuve inutiles à la navigation.
samedi 12 août
La 2e DB libère Alençon : première ville française libérée par des Français.
Libération de Nantes par la 8e D.I. américaine.
Un bombardement américain a détruit la gare de Rambouillet.
Opération « Pluto » : un pipeline mis en service sous la Manche depuis l’île de Wight commence à fournir du carburant aux forces alliées en Europe (jusqu’à 700 tonnes de carburant par jour).
Arrêt des émissions de télévision de la Fernsehsender Paris, de Kurt Hinzmann.
du samedi 12 au vendredi 18 août
Tentative de constitution d'un régime démocratique : Laval contacte Herriot qui refuse.
du dimanche 13 au lundi 14 août
Les Allemands évacuent le village de Thury-Harcourt (Calvados), incendiant avant leur départ le château : disparition d’une grande partie des archives publiques de Normandie, d’une bibliothèque de 15 000 ouvrages, de centaines de tableaux et d’un mobilier de grande valeur
lundi 14 août
Après de furieux combats, la garnison allemande du château de Saint-Malo se rend aux Américains. La presqu’île de la cité résiste encore.
Le colonel allemand Wildermuth est nommé commandant de la forteresse du Havre.
Winston Churchill s’envole pour la Corse pour assister aux débuts de l’opération Anvil de débarquement dans le sud de la France.
Une cinquantaine de maquisards réfugiés dans la forêt de Lorris, à l’est d’Orléans, sont brûlés vifs dans une maison par les Allemands.
mardi 15 août
Opération Anvil : des milliers de parachutistes alliés sont lâchés entre Nice et Marseille. Débarquement allié sur la Côte-d'Azur : 230 000 Français de De Lattre de Tassigny et 100 000 Américains (général Patch). A 4 h 22, 10 000 parachutistes au Muy ; à 8 h, débarquement à Cavalaire et Sainte-Maxime ; 8 h 30 et 15 h 34 à Saint-Raphaël : faible résistance allemande.
Plusieurs dizaines de personnes sont tuées à Sisteron dans la tentative de destruction de ponts sur la Durance par des bombardiers américains.
Nouvelles exécutions de résistants par la Gestapo de Nice.
Libération de Brive.
Le 15e de cavalerie américain et les maquis de Plouisy et de Coat-Malouen libèrent Lézardrieux (Bretagne).
Un convoi emportant les derniers internés du camp quitte Compiègne. A la même date, un convoi d'internés composés principalement de résistants quitte les quais de Pantin en direction de Buchenwald et Ravensbrück.
La canicule s'abat durant une semaine : il fait 36° à Besançon, 37° à Lyon et Bergerac, 38° à Montpellier et 39° à Mont-de-Marsan.
nuit du mardi 15 au mercredi 16 août
Les Allemands évacuent Orléans sous l’orage.
mercredi 16 août
Libération d'Orléans.
A Paris, les fonctionnaires manifestent devant l’hôtel de ville.
mercredi 16 ou jeudi 17 août
Dénoncés par un agent de la Gestapo et arrêtés la veille, 35 jeunes résistants, âgés de 17 à 30 ans, ont été massacrés à l’aube près de la Cascade du bois de Boulogne, derrière l’étang du Réservoir à coups de mitrailleuse et de grenades. 17 des victimes venaient de la commune de Chelles.
jeudi 17 août
Dernier convoi de juifs de France en partance de Drancy.
Le ministre pétainiste Marcel Déat se réfugie en Allemagne.
Dernier numéro du journal collaborationniste l'Oeuvre, fondé en 1902.
30 otages sont fusillés à Sainte-Radegonde de Rodez.
vendredi 18 août
Libération de Draguignan et de Rodez.
1 467 prisonniers sont libérés du camp de Drancy.
Appel à la grève générale des syndicats CGT et CFTC de la région parisienne. Appel à l'insurrection du Comité parisien de Libération et du CNR. A Paris, fusillade du Pont des Arts : début de l'insurrection. Les journaux collaborateurs cessent de paraître.
Le Sonderführer Kurt Hinzmann quitte Paris avec son équipe. Il remet à ses collaborateurs français les studios de télévision intacts de la Fernsehsender Paris, rue Cognacq-Jay. Il a refusé d’obéir aux ordres de destruction des studios et de l’émetteur de la tour Eiffel.
A Orléans, deux arches du pont Royal, miné par les Allemands, s’écroulent.
L’avocat Alexandre Vincent devient préfet de la Loire-Inférieure [Loire-Atlantique].
nuit du vendredi 18 au samedi 19 août
Pierre Laval quitte discrètement Matignon pour rejoindre la gare de l’Est (et de là l’Allemagne).
samedi 19 août
A l’approche des chars américains, les chefs de la Résistance parisienne déclenchent l’insurrection dans la capitale. 20 000 policiers, convoqués par les organisations de résistance, entrent à 8 h du matin dans la préfecture de police. Ils arrêtent le préfet Amédée Bussière et se retranchent dans le bâtiment. Ailleurs dans la ville, des dizaines de barricades sont rapidement dressées mais les combattants ne disposent que d’une centaine de fusils et de mitraillettes et d’un seul char. Dans la matinée, Charles Luizet devient le nouveau préfet de police tandis que Rol-Tanguy est confirmé comme chef du soulèvement. A 17 h 45, la Wehrmacht attaque en vain la préfecture de police, défendue par 400 hommes. Echec d’une nouvelle attaque à 17 h. Désigné médiateur, le consul de Suède Raoul Nordling obtient une trêve humanitaire dans la soirée.
Le commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas), le maréchal von Kluge, impliqué dans l’attentat manqué du 20 juillet dernier contre Hitler, est contraint de se suicider.
Libération de Perpignan, Saint-Etienne, Agen et Forcalquier.
Insurrection de la résistance à Marseille.
A Carcassonne, les Allemands font exploser un dépôt de munitions où 20 résistants (dont Bringer) étaient retenus prisonniers. Ils sont tous tués. A Sète, les Allemands détruisent le port.
Avant de quitter Montpellier, les Allemands font exploser leur dépôt de munition.
Le dirigeant vichyste et collaborateur Yves Urvoy (44 ans) est enlevé dans sa propriété de Lot-et-Garonne ; il sera retrouvé mort le lendemain.
dimanche 20 août
Fin du régime de Vichy : le maréchal Pétain et Laval sont emmenés de force à Belfort.
120 personnes sont brûlées vives par les Allemands à Saint-Genis-Laval (Rhône).
Un détachement allemand terrorise Carcassonne, massacre 28 personnes et incendie de nombreuses maisons.
Les Allemands exécutent 30 otages dans le château de Vincennes.
Libération de Sète et de Pau.
Des voitures siglées FFI annoncent le début de l’insurrection aux Parisiens. Toute la journée que dure la trêve, les résistants se déploient dans la ville.
du dimanche 20 au lundi 21 août
Le général de Gaulle se rend à Rennes, où il participe à une réunion avec le commissaire de la République, le préfet et les membres du CDL d’Ille-et-Vilaine. Il se rend également sur la tombe de sa mère décédée en juillet 1940 et inhumée à Paimpont.
lundi 21 août
Désobéissant aux ordres américains, le général Leclerc envoie à 11 h du matin vers Paris un détachement commandé par le commandant par le commandant Jacques de Guillebon. Dans la soirée, celle-ci se trouve à Arpajon.
Sur la côte méditerranéenne, les combats pour la libération de Marseille débutent par une insurrection (accompagnée d’un mot d’ordre de grève générale) déclenchée par les FFI de la ville, commandés par Henri Simon. Les troupes du général Monsabert arrivent aux abords de la cité, défendue par les 13 000 Allemands du général Hans Schaefer.
Dans le centre de la France, le chef FFI Georges Guingouin obtient la capitulation, sans combat, de la garnison allemande de Limoges : 20 000 résistants font leur entrée dans la ville.
Libération de Mont-de-Marsan (Landes).
du lundi 21 au mardi 22 août
Trêve à Paris, négociée par l'entremise de Raoul Nordling, consul de Suède, et signée entre les insurgés et le général von Choltitz.
mardi 22 août
Combats de rue à Paris après la rupture de la trêve par le colonel FTP Rol-Tanguy, qui appelle les habitants aux barricades. Un char réquisitionné par le chef FFI Roger Faligot est le premier blindé français à entrer dans la capitale, aux Batignolles. Le général Leclerc refuse de rappeler son sous-groupement envoyé vers Paris. Il se rend au QG du général Omar Bradley pour pouvoir lancer l’offensive sur la capitale. Sur l’insistance du général de Gaulle, le général Eisenhower autorise à 19 h 15 la 2e DB à marcher sur Paris. Elle sera assistée par la 4e DI américaine. Leclerc déborde l'aile gauche allemande et prend Argentan.
Dans le Vaucluse, la 36e division d’infanterie américaine libère la ville d’Apt. Au même moment, des résistants du « Maquis Ventoux » tendent à proximité une embuscade à une grande colonne de la Wehrmacht qui remonte d’Avignon vers Digne. 110 Allemands sont tués.
Dernier convoi de juifs de France pour Auschwitz (gare de Clermont-Ferrand).
Etablie en 1924, la Brigade spéciale criminelle devient la Brigade criminelle.
Fondation des journaux Le Parisien libéré (créé par Emilien Amaury ; avec à la une : « La victoire de Paris est en marche ! ») et la IVe République (à Pau).
du mardi 22 au mercredi 23 août
Les Allemands évacuent Bayonne : quelques destructions avant de partir.
mercredi 23 août
La 2e DB s’élance à 6 h du matin vers Paris. Elle parcourt 200 kilomètres en une journée. Dans la capitale, le général Choltitz reçoit l’ordre de détruire la ville.
Grenoble est libérée. Les SS ravagent Vassieux : massacre de 83 habitants.
Sacha Guitry est arrêté à Paris. On l’insulte, on le frappe, on lui crache au visage et on crie « à mort » sur son passage.
du mercredi 23 au jeudi 24 août
Massacre du Porteau à Poitiers.
jeudi 24 août
Français de la 2e DB et Américains de la 4e DI du général Burton sont proches de Paris. En fin de journée, le régiment de marche du Tchad, dit « la Nueve » (composé de républicains espagnols), traverse la Seine au pont d’Austerlitz et se présente devant l’Hôtel de ville à 21 h 22.
Arrivée à la préfecture de Marseille (où les combats se poursuivent) de Raymond Aubrac nommé commissaire de la République par le général de Gaulle.
L’écrivain collaborationniste Henri Béraud est arrêté.
nuit du jeudi 24 au vendredi 25 août
Avant d’évacuer le château de Vincennes, les SS y détruisent trois dépôts de munitions installés dans des casemates : le pavillon de la Reine est en partie détruit, celui du Roi en ruines et de nombreuses collections sont parties en fumée (l’incendiée durera huit jours).
vendredi 25 août
La 2e DB entre dans Paris par plusieurs axes. Le général von Choltitz, qui ne disposait que de 15 000 hommes des services, quelques dizaines de chars et une faible artillerie capitule à 14 h 45 et signe devant Leclerc, à 15 h 30, l’acte de capitulation des troupes allemandes de la capitale, dans la salle de billard de la préfecture de police. Von Choltitz a refusé d'exécuter l'ordre d’Hitler de brûler Paris. L'ambassadeur d'Allemagne Otto Abetz quitte Paris. Les libérateurs français et américains sont accueillis par une foule en liesse. A 16 h 30, le général de Gaulle arrive à Paris. Au sud-est de la capitale, de violents combats opposent les FFI aux soldats allemands à Joinville-le-Pont : 19 morts parmi les résistants et civils.
120 personnes sont massacrées par les Allemands à Maillé (Indre-et-Loire)
A Rouen, l’aviation britannique lâche 150 torpilles sur les restes de l’armée allemande.
Georges Bidault n'est plus président du Conseil national de la Résistance.
samedi 26 août
Sous un soleil éclatant, un million de personnes acclament le défilé de la victoire conduit sur le Champs-Elysées par le général de Gaulle, de l’Arc de Triomphe jusqu’à la cathédrale Notre-Dame. Amado Granell et la « Nueve » et le drapeau de la république espagnole se trouvaient en tête du défilé. Le cardinal Suhard, archevêque de Paris, est exclu de la cérémonie d’action de grâces de Notre-Dame et reste consigné à l’archevêché (à l’initiative du père Bruckeberger, religieux dominicain).
De Gaulle installe à Paris le GPRF. Une ordonnance crée l'Indignité nationale (49 723 personnes seront touchées) ; une autre crée les Chambres civiques. Le chef de la France libre se réinstalle au ministère de la Guerre, dans le bureau qu’il occupait jusqu’au 10 juin 1940.
Une colonne de 1 500 soldats allemands de la poche de Saint-Nazaire échoue dans sa tentative de surprendre les Américains en tentant de forcer à Blain le passage du canal de Nantes à Brest. Les agresseurs se retirent en abandonnant onze tués.
Avignon est libérée.
Evacués de la prison lyonnaise de Montluc sur ordre de Klaus Barbie, 109 résistants juifs sont exécutés sur l’aérodrome de Bron.
Ordonnances sur l’organisation de la presse française.
Sous l’égide de la Cinémathèque française, Henri Langlois présente à Paris Autant en emporte le vent, de Victor Fleming, avant même que les cinémas rouvrent. C’est le premier film américain projeté dans Paris libéré.
dimanche 27 août
Libération de Toulon et de Montélimar.
Des SS massacrent des blessés et des médecins français dans la grotte de la Luire (Vercors).
Etablissement à Montpellier des nouvelles autorités issues de la Résistance.
Premiers numéros à Montpellier des journaux Midi-Libre et la Voix de la Patrie.
lundi 28 août
La garnison allemande de Marseille capitule après une semaine de combats. Le bilan est 1 400 à 1 800 soldats français et FFI tués et blessés, tandis que les Allemands comptent 2 000 morts et 11 000 prisonniers.
Libération d’Epernay, dans le département de la Marne.
Les Allemands abandonnent Bordeaux au matin.
Insurrection à Nice, libérée par les résistants. Les combats de rue font 25 morts et 105 prisonniers côté allemands, 31 morts et 280 blessés côté résistant.
Un mois après son arrestation par des maquisards FTP de Dordogne et sa condamnation à mort, le vice-amiral Charles Platon est fusillé à 22 h 40 dans le domaine de la Querrerie, sur la commune de Valojoulx, près de Montignac (Dordogne). Agé de 57 ans, cet ancien ministre vychiste des Colonies (1940-1942) était un fervent partisan de la collaboration avec l’Allemagne.
mardi 29 août
Les troupes américaines du général Patton atteignent l’Aisne : libération de la ville de Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Chalons-en-Champagne, dans la Marne).
Dans le Sud, libération de Montpellier et de Nîmes.
Massacre de représailles dans la vallée de la Saulx après des actes de sabotage et des embuscades. Dans la Meuse, les soldats allemands de la 3e division de Panzergrenadiers encerclent quatre villages (Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx et Mognéville) et regroupent tous les habitants qu’ils peuvent trouver. Les hommes sont abattus à la mitrailleuse : 86 morts.
A Marseille, le général de Lattre de Tassigny assiste au défilé de l’Armée d’Afrique sur la Canebière.
L'ancien ministre du Travail Vichyste Marcel Déat est reçu par Hitler (il crée la Commission gouvernementale française de Sigmaringen).
mercredi 30 août
Les avant-gardes des troupes alliées entrent dans Rouen, dans la soirée. Les parachutistes américaines entrent dans Nice.
jeudi 31 août
Gouvernement provisoire de la République française à Paris.
Libération de Béziers, Narbonne, Angoulême et Valence.
Les Américains suspendent l’assaut contre la poche allemande de Brest, après une semaine de combats.
Première réunion légale du Comité central du PCF.
vendredi 1er septembre
Libération de Rouen, Amiens, Reims et Saint-Etienne.
Les Allemands abandonnent Tours, dont le résistant Jean Meunier devient maire. La Dépêche du Centre est interdite et remplacée par la Nouvelle République du Centre-Ouest, organe de la résistance.
En Allemagne, Hitler reçoit Marion, Déat, Brinon, Darnand et Doriot. Brinon devient chef du gouvernement français en exil ; Pétain et Laval le désavoue.
Exécution de Léonce Vieljeux, maire de La Rochelle de 1930 à 1940.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 septembre
De nombreux déportés du camp de Struthof (Alsace) sont exterminés, notamment les 107 membres du réseau de résistance « Alliance ».
samedi 2 septembre
Libération de Nice, Chambéry et Bordeaux.
Les Ecossais de la 51e division reviennent à Saint-Valery-en-Caux, près du Havre.
Bombardement de Monaco.
dimanche 3 septembre
Lyon est libérée par la 1re Armée française ; Montivilliers, près du Havre, par les résistants.
Les FTP pénètrent en principauté de Monaco, désertée par l’Occupant. Dès les premières heures, un Comité de libération (CDL), formé dans la clandestinité, est mis sur place. Il comprend cinq membres dont trois communistes, et notamment Alfred Müller à sa tête. Le CDL s’occupe de tout.
lundi 4 septembre
Par ordonnance, le général de Gaulle décide que le GPRF sera composé de ministres et non plus de commissaires. Le Breton François Tanguy-Prigent devient ministre de l’Agriculture.
Patton franchit la Meuse.
Dans la matinée, le ministre d’Etat de Monaco Emile Roblot, largement impliqué dans la collaboration, convoque les représentants des divers mouvements de résistance. La brigade Saint-Just s’y rend les armes à la main avec l’intention de l’arrêter ; les autres résistants s’interposent et installent une garde à l’intérieur même du palais.
mardi 5 septembre
Libération des villes françaises de Saint-Omer (par la 1re division blindée polonaise du général Maczek), Saint-Etienne, Poitiers et Lille.
350 bombardiers anglais écrasent le centre-ville du Havre : destruction de l’hôtel de ville et du théâtre, où sont tués 110 FFI.
mercredi 6 septembre
Libération des Sables-d'Olonne et de Saintes.
Nouveau bombardement des quartiers sud du Havre : un abri de civils est touché, causant la mort de 326 personnes, pour seulement 6 survivants.
jeudi 7 septembre
Calais et Lons-le-Saunier sont libérés. En Moselle, la petite ville d’Hagondange est libérée par la 3eArmée de Patton.
jeudi 7 ou vendredi 8 septembre
Evacué de Vichy le 20 août par les Allemands, le maréchal Pétain arrive à Sigmaringen où il retrouve Laval et les fanatiques de la collaboration (le véritable chef des collabos en exil est alors Doriot, jusqu'en février).
vendredi 8 septembre
Après quatre jours de bataille, l’armée américaine libère la ville de Besançon. Les combats ont fait 352 morts (80 Américains, 250 Allemands, 29 FFI et 29 civils). Libération également de Beaune et Chalon-sur-Saône.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre
A 2 h 30, explosion de l’abri Sadi-Carnot, à Brest, suite à l’incendie accidentel de carburants et de munitions : 373 réfugiés civils et 500 à 600 soldats allemands sont tués.
samedi 9 septembre
Les troupes françaises débarquées en Provence libèrent la ville d’Autun, en Saône-et-Loire.
dimanche 10 septembre
Libération d’Auxonne en Bourgogne.
lundi 11 septembre
Libération de Dijon.
Le CDL, déclarant détenir à Monaco tous ses pouvoirs de la République française, notifie au gouvernement princier qu’il est nécessaire, en vertu du traité franco-monégasque, de faire pénétrer et séjourner à Monaco une formation FFI.
mardi 12 septembre
Après de rudes accrochages en Bourgogne, les hommes de Leclerc (Overlord) font la jonction avec ceux de l'armée B du général De Lattre de Tassigny (Anvil) près de Chatillon-sur-Seine (Montbard ?). Le Havre est libéré (quelques derniers îlots de résistance tomberont le 13) : 11 300 Allemands ont été faits prisonniers dans la poche havraise. En Charente-Maritime, la prise de Rochefort bloque 5 000 soldats allemands dans la poche de Royan, assiégée par les Alliés.
mercredi 13 septembre
Le Conseil des ministres du GPRF adopte une majoration des salaires de 40 %.
Les FFI brestois guident les blindés américains.
vendredi 15 septembre
Libération de Nancy par l’armée de Patton.
Sur le front de la poche de Saint-Nazaire, une patrouille du 5e bataillon de FFI tombe dans une embuscade allemande à Fay-de-Bretagne, au lieu-dit les Landes (à 35 km au nord-ouest de Nantes). Le sous-lieutenant Loïc Merlant, commandant du groupe, et trois sous-officiers sont tués.
samedi 16 septembre
Le beffroi de Bergues (Nord), l’un des plus beaux de France, est dynamité par les troupes allemandes.
La 3e division d’infanterie américaine libère la ville de Lure, en Haute-Saône.
lundi 18 septembre
Poche de Saint-Nazaire : un wagon chargé d’explosif lancé par les Allemands sur la voie de Bouvron à Blain explose à Blain, sans faire de victimes.
Parution du premier numéro du quotidien régional Le Télégramme de Brest et de l’Ouest, successeur de la Dépêche de Brest.
mardi 19 septembre
Les Américains s’emparent de la poche de Brest.
Les FFI sont intégrées dans l’armée française par décret.
L'armée B de De Lattre de Tassigny prend le nom de 1re armée française sur décision du général Revers.
mercredi 20 septembre
Pétain et Laval quittent Belfort pour Sigmaringen, en Allemagne.
jeudi 21 septembre
Libération de Boulogne-sur-Mer et de Menton.
vendredi 22 septembre
Libération d’Audierne et de Douarnenez (Sud-Finistère).
L’amiral Jean-Pierre Esteva, ancien résident général vichyste en Tunisie, est arrêté à Paris par la police et incarcéré à la prison de Clairvaux.
samedi 23 septembre
Visite à Besançon du général de Gaulle.
Louis Renault est incarcéré à la prison de Fresnes.
dimanche 24 septembre
Un décret intègre les maquis de résistants dans l'armée. De Gaulle ratifie le changement de nom de l'armée B en 1re armée française.
A Paris, Fred Astaire est à l’Olympia, où il donne un spectacle pour les soldats alliés. C’est la première apparition du célèbre danseur et comédien américain sur une scène française, cependant le public français n’est pas admis aux séances.
lundi 25 septembre
Arrestation de Georges Albertini, ancien secrétaire général du RNP de Marcel Déat.
mercredi 27 septembre
39 habitants d’Etobon, en Haute-Saône, ont été fusillés contre l’église du village voisin de Chenebier. 27 autres sont faits prisonniers (9 fusillés à Belfort et les autres déportés). La population était accusée de soutenir le maquis.
Se rendant de Stuttgart à Barcelone, un avion allemand Focke-Wulf FW 200 de la Lufthansa est abattu par un pilote américain près de Dijon : les quatre membres d’équipage et cinq passagers sont tués.
A Paris, le comédien Roger Duchesne est arrêté dans le 18e arrondissement, où il se cachait depuis la Libération. Il est accusé d’avoir participé aux exactions de Bony et Lafont, à la solde de la Gestapo.
jeudi 28 septembre
Au-dessus des Pays-Bas, les chasseurs français du groupe Alsace (FAFL) abattent un Messerschmitt 109. Pour la première fois, ils rencontrent un Messerschmitt 262 à réaction.
vendredi 29 septembre
La 9e brigade d’infanterie canadienne neutralise la batterie allemande du cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais.
samedi 30 septembre
Les chars de Patton sont bloqués faute d'essence.
Une ordonnance crée l’Agence France-Presse.
Ordonnance du gouvernement provisoire interdisant la reparution de tous les journaux qui avaient continué à paraître 15 jours après l’armistice du 22 juin 1940 en zone Nord et après le 12 novembre 1942 en zone Sud. Interdit en septembre 1943 par le gouvernement de Vichy, le journal catholique d’origine lorraine Trait d’Union des Réfugiés de l’Est-Le Lorrain reparaît (jusqu’en mai 1945).
en septembre
Le maréchal von Rundstedt redevient commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas).
La plupart des Français membres d'organisations pro-allemandes rejoignent la Waffen-SS (lourdes pertes militaires en Poméranie en janvier-avril 1945). Darnand et une partie des miliciens combattent en Italie du Nord contre les maquisards italiens.
dimanche 1er octobre
A Sigmaringen, les Allemands ont fait hisser le drapeau français sur la résidence de Pétain, conférant ainsi au château le privilège d'extraterritorialité.
A Calais, les Canadiens ont mis fin à la résistance allemande.
Les émissions de télévision en 441 lignes reprennent en France depuis les studios libérés de la rue Cognacq-Jay.
mardi 3 octobre
L'armée de Patton relance l'offensive pour la prise de Metz. A Dunkerque, les armées combattantes concluent une trêve pour permettre l’évacuation des civils.
mercredi 4 octobre
Le général français du général de Lattre (1re armée) lance l'opération des Vosges.
Le GPRF ordonne l'ouverture d'une instruction judiciaire contre Pétain.
Siège de la poche de Royan : les Alliés parviennent jusqu'à Médis. Les civils royannais sont en grande partie évacués.
jeudi 5 octobre
Progression des armées alliées vers Aix-la-Chapelle.
Signature de l'ordonnance confirmant le droit de vote accordé aux femmes.
samedi 7 octobre
Le général de Gaulle se rend au Havre.
Gouverneur de la Banque de France depuis la défaite de 1940, Yves Bréart de Boisanger doit céder sa place à Emmanuel Monick.
dimanche 8 octobre
Les détachements américains qui sont entrés à Maizières-les-Metz arrachent la ville aux Allemands maison par maison.
Discours de Charles de Gaulle à Rouen où il rappelle la souveraineté de l'Etat.
lundi 9 octobre
Remise en service du port du Havre.
mardi 10 octobre
Accusé d’avoir fait preuve de sympathie envers l’Occupant, le chanteur et acteur Maurice Chevalier participe à un défilé organisé par le Parti communiste. Son image n’en demeure pas moins écornée.
mercredi 11 octobre
Ordonnance élargissant la composition de l'Assemblée consultative provisoire : 296 membres (représentants de la Résistance métropolitaine 148, Corse et Résistance extra-métropolitaine 28, anciennes assemblées parlementaires 60, territoire d'outre-mer 12).
Les SS fusillent 4 prisonniers français et 24 allemands, responsables de la Résistance intérieure du camp de Sachsenhausen.
jeudi 12 octobre
Le physicien Louis Victor, prince de Broglie, est élu à l’Académie française dans des circonstances singulières. En effet, le minimum de 20 votants exigé par le règlement ne peut être atteint compte tenu des décès, emprisonnements et autres absences liées à la guerre. Il n’y a donc eu, fait exceptionnel, que 17 académiciens pour élire, à l’unanimité, le prince de Broglie au fauteuil d’Emile Picard. De Broglie y rejoint son frère, le duc de Broglie, élu en 1934. Par ailleurs, l’économiste et sociologue André Siegfried est également élu à l’Académie par 13 voix au fauteuil de Gabriel Hanotaux.
La comédienne Odette Joyeux est arrêtée à son domicile parisien à la suite d’une dénonciation.
vendredi 13 octobre
Remise en liberté d’Odette Joyeux, l’accusation étant sans fondement.
Sortie du film Coup de tête, comédie dramatique de René Le Hénaff, avec André Alerme, Pierre Mingand, Josseline Gaël, Jean Tissier et Gisèle Casadesus.
samedi 14 octobre
L'armée française du général de Monsabert s'empare de Cornimont.
lundi 16 octobre
Création à Amiens du quotidien Le Courrier picard, né de la fusion de La Picardie nouvelle (elle-même issue du Progrès de la Somme) et de L’Echo de la Somme (ancien Journal d’Amiens). Les journalistes sont issus des principaux courants de la Résistance. Son premier PDG est Maurice Catelas.
mardi 17 octobre
A la suite des contre-attaques allemandes contre le Haut du Faing et le Haut du Touteux, l'ampleur des pertes est telle que le général de Lattre suspend l'offensive française directe vers les Vosges.
mercredi 18 octobre
Fondation du journal L’Eclair à Pau.
vendredi 20 octobre
Signature d'une convention entre le colonel français Adeline et l'amiral Shirlitz commandant la poche allemande de la Rochelle, stoppant combats et sabotages pour éviter plus de destructions. La convention peut être dénoncée avec un préavis de quatre jours.
Accord entre la France et Monaco.
La célèbre actrice et chanteuse Arletty est arrêtée pour avoir eu durant l’Occupation une liaison avec l’officier allemand Hans Jürgen Soehring. A l’un des FFI qui l’interpellait, elle aurait déclaré : « Si mon cœur est français, mon cul, lui, est international ! » (Elle sera emprisonnée quelques semaines avant d’être placée en résidence surveillée pendant 18 mois).
lundi 23 octobre
A la suite de la reconnaissance « de jure » du GPRF par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'URSS, de Gaulle déclare : « Le gouvernement est satisfait que l'on veuille bien l'appeler par son nom ».
Le journaliste collaborateur Georges Suarez, pro-nazi et antisémite, est condamné à mort par la Cour d’Assises de la Seine.
mardi 24 octobre
Le général de Lattre décide d'une offensive déterminée vers Belfort. Les Américains marchent sur Saint-Dié, et occupent Mortagne.
L'industriel Louis Renault, accusé de collaboration, meurt en prison, à Fresnes.
Le comédien Charles Vanel, arrivant de Saint-Tropez, est de passage à Paris. Sa présence est un démenti aux rumeurs qui avaient couru sur sa disparition.
mercredi 25 octobre
Première conférence de presse du général de Gaulle à Paris.
vendredi 27 octobre
Dans les Alpes, les Américains et les FFI prennent la ville de Sospel.
François Mitterrand épouse Danièle Gouze.
samedi 28 octobre
Le GPRF déclare la dissolution de tous les groupements armés issus de la résistance (milices patriotiques) n'appartenant pas à la police ou à l'armée. Très contestée, cette décision sera néanmoins appliquée et mettra ainsi le pouvoir à l'abri de tout coup de force. Pour de Gaulle : « Les communistes ne sont pas dangereux. Tout au plus des roseaux peints en fer [...] Et il n’y a qu’un révolutionnaire en France : c’est moi ».
Agé de 28 ans, François Mitterrand, alias capitaine « Morland », épouse à Paris Danielle Gouze (20 ans) qui l’avait aidé à fuir la Gestapo en début d’année.
dimanche 29 octobre
La Sofirad, organisme public chargé de la radiodiffusion française, lance le magazine Radio 44 (qui deviendra Télé 7 Jours en 1960).
lundi 30 ou mardi 31 octobre
Le gouvernement amnistie le leader communiste Maurice Thorez.
mardi 31 octobre
A l’est de Lunéville, la 2e DB lance une offensive en vue de préparer la campagne d’Alsace. Elle prend Baccarat.
Alors qu’il vivait caché par certains résistants, le docteur Marcel Petiot, tueur en série, est arrêté à Paris, à la sortie d’une station de métro.
fin octobre
La division SS Charlemagne regroupe la LVF, les SS français, les miliciens et doriotistes (elle comprendra 7 000 hommes en début 1945).
en octobre
Le général Koenig devient gouverneur militaire de Paris.
mercredi 1er novembre
Philippe Barrès, Eve Curie et Henri Massot fondent le journal quotidien de droite Paris-Presse.
vendredi 3 novembre
Sortie en France du film italien Le Diable au collège, une comédie réalisée par le Français Jean Boyer d’après l’opérette Mam'zelle Nitouche, créée en 1883, avec Lilia Silvi, Leonardo Cortese et Greta Gonda.
samedi 4 novembre
Le PCF organise un meeting avec le CNR au Vel’d’Hiv’ de Paris, en protestation contre la dissolution des milices patriotiques.
dimanche 5 novembre
Exécution au fort de Montrouge du journaliste collaborateur Georges Suarez.
lundi 6 novembre
Emprunt de libération.
Le communiste Maurice Thorez, réfugié en URSS durant la guerre après une désertion en 1939, est gracié et autorisé à revenir en France.
jeudi 9 novembre
Première séance de l’Assemblée consultative, à Paris, élargie à 248 membres. Félix Gouin est élu président.
Décès de l’évêque de Blois Mgr Georges Audollent, à l’âge de 77 ans.
du jeudi 9 au dimanche 12 novembre
Congrès national extraordinaire des cadres des fédérations socialistes reconstituées dans la Résistance, Paris. Statuts ; laïcité ; politique coloniale ; action agricole ; épuration du Parti. Daniel Mayer confirmé dans ses fonctions de secrétaire général.
samedi 11 novembre
Un Liberty Ship américain, le Lee Overman, a coulé au large de la plage d’Octeville-sur-Mer (Seine-Maritime).
lundi 13 novembre
Cinq groupes de la Deuxième DB traversent les Vosges et foncent sur Strasbourg.
Le gouvernement est remanié. Du fait de l’ampleur des ruines que connaît le pays, de Gaulle crée un ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.
mardi 14 novembre
Offensive de la 1re Armée française vers Belfort.
mercredi 15 novembre
Confiscation et nationalisation des usines Renault.
samedi 18 novembre
Une ordonnance du Gouvernement provisoire institue une Haute Cour de justice pour juger le maréchal Pétain, Pierre Laval, les ministres et hauts fonctionnaires des « gouvernements ou pseudo-gouvernements » de la France métropolitaine qui se sont succédé depuis juillet 1940.
lundi 20 novembre
Libération de Metz, Belfort et Mulhouse (cette dernière par de Lattre).
Tué en février par les Allemands alors qu’il aidait des résistants à fuir près de Baud, dans le Morbihan, le jeune Mathurin Henriot est fait compagnon de la Libération à titre posthume. Il est le plus jeune résistant - il avait 14 ans - à recevoir cette décoration.
mardi 21 novembre
Décès à Mamers (Sarthe) de l'ancien président du Conseil (1911-1912) Joseph Caillaux. Il avait 81 ans.
du jeudi 23 au samedi 25 novembre
Strasbourg est libérée par le Deuxième D.B. : le serment de Leclerc à Koufra est tenu.
vendredi 24 novembre
Accompagné du général Juin et du ministre Georges Bidault, le général de Gaulle quitte la France pour une tournée au Proche-Orient et en URSS. Après une courte escale à Tunis, il fait étape au Caire.
vendredi 24 ou dimanche 26 novembre
Les catholiques résistants tiennent à Paris le congrès constitutif du Mouvement Républicain Populaire (MRP).
lundi 27 novembre
Maurice Thorez, amnistié par de Gaulle, rentre d'URSS à Paris.
mercredi 29 novembre
Quatre résistants du maquis de Montaigu ont été tués dans l’explosion accidentelle du dépôt d’armes et d’explosifs installé dans les caves de la coopérative oléicole de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence).
jeudi 30 novembre
Cinq ans après les Américains, les cinéphiles français peuvent découvrir dans les salles le western en couleur (Technicolor) Sur la piste des Mohawks, de John Ford, d’après un roman de Walter D. Edmonds paru en 1936, avec Claudette Colbert, Henry Fonda, Edna May Oliver, John Carradine et Ward Bond.
en novembre
René Pleven devient ministre des Finances.
Les femmes sont admises dans les jurys d’assise.
Création du journal France-Soir. Pendant ses premiers huit jours, il s’appelle Défense de la France.
samedi 2 décembre
Après une étape à Stalingrad, le général de Gaulle arrive en visite officielle à Moscou.
Militant d’extrême-droite, le célèbre physicien et chimiste Georges Claude - fondateur d’Air Liquide en 1902 - est emprisonné pour avoir collaboré avec l’Occupant.
mardi 5 décembre
Au sud-ouest de Strasbourg, la garnison allemande du fort de Mutzig a capitulé.
mercredi 6 décembre
Règlement de compte à Paris : Philippe Grazziani est abattu d’une balle dans le dos et d’une autre dans la nuque par la bande à Ange Salicetti, devant le n°3 de la rue La Fayette.
Après quatre ans d’interruption, les activités du Cercle du cinéma, animé par Henri Langlois, reprennent à Paris. Une projection a lieu à 20 h 15 au Studio de l’Etoile : au programme, des films de Méliès, d’Emile Cohl, de René Clair, de Luis Buñuel et de Jean Vigo.
vendredi 8 décembre
Les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) remplacent les Groupes mobiles de réserve (GMR), fondées en 1941.
La Corrèze connaît une très forte crue.
samedi 9 décembre
Devant l’absence de progrès dans les négociations franco-soviétiques, le général de Gaulle interrompt les entretiens en annonçant son départ imminent.
dimanche 10 décembre
Traité d'alliance franco-soviétique à Moscou. Traité d'alliance et d'assistance militaire mutuelle pour 20 ans en cas de menace allemande. En contrepartie, la France accepte de reconnaître de facto le comité de Lublin (elle est le premier pays occidental à le faire).
mardi 12 décembre
Arrestation du résistant René Hardy, accusé d’avoir livré certains de ses compagnons, dont Jean Moulin, aux Allemands en juin 1943.
mercredi 13 décembre
Nationalisation des houillères nationales du Nord et du Pas-de-Calais.
Démission de l’archevêque d’Aix, Mgr Florent du Bois de la Villerabel, à l'âge de 67 ans.
jeudi 14 décembre
Rentrée solennelle de l'Université de Caen malgré l'absence de locaux.
du vendredi 15 au samedi 16 décembre
Assemblée générale des Comités départementaux de libération à Paris.
samedi 16 décembre
Début de la grande offensive allemande (24 divisions blindées) dans les Ardennes.
De Gaulle est de retour à Paris.
lundi 18 décembre
Nationalisation de la marine marchande.
L'écrivain Paul Chack est condamné à mort pour avoir souhaité publiquement la victoire allemande et publié des tracts.
Un courrier du ministre français de l’Intérieur ordonne au préfet des Alpes-Maritimes de prendre toutes les mesures nécessaires afin de liquider le CDL monégasque (communiste).
Après trente-six ébauches et deux numéros zéro, Hubert Beuve-Méry lance le quotidien Le Monde. Daté du lendemain, il comprend une seule page recto-verso.
mardi 19 décembre
Sortie du film américain Passez muscade, comédie réalisée en 1941 par Edward F. Cline, avec W. C. Fields - dans son tout dernier rôle -, Gloria Jean, Franklin Pangborn et Leon Errol.
mercredi 20 décembre
A Madrid, le cinéaste français Abel Gance doit interrompre, après deux semaines de tournage, la réalisation du film entrepris avec le célèbre matador Manolete, à cause des défaillances financières de la production.
vendredi 22 décembre
Délégué apostolique en Grèce et en Turquie depuis 10 ans, l’évêque italien Angelo Roncalli (futur pape Jean XXIII), âgé de 63 ans, est nommé nonce apostolique en France.
samedi 23 décembre
Ordonnance du GPRF sur la nationalisation des usines Renault.
dimanche 24 décembre
Au Parc des Princes de Paris, l’équipe de France de football bat la Belgique trois buts (Simonyi, Arnaudeau, Aston) à un (De Wael), devant 24 095 spectateurs.
Réveillon glacial : le thermomètre chute à -9° à Lille, -10° à Caen et -11° à Nancy.
mardi 26 décembre
Le gouvernement français rembourse à la Belgique les 10 milliards d’or déposés par la Banque centrale de Belgique à la Banque de France. Laval les avait remis aux Allemands.
Henri Lafont et Pierre Bonny, anciens membres de la Gestapo française, sont exécutés à Paris.
mercredi 27 décembre
Le célèbre résistant « colonel Fabien » (25 ans) a été tué avec quatre officiers dans la mairie d’Habsheim, près de Mulhouse (Haut-Rhin), en examinant une mine.
Ancien « premier flic de France » chargé autrefois des sulfureuses affaires Seznec, Stavisky et Prince, Pierre Bonny (49 ans) a été fusillé au fort de Montrouge, à Arcueil, pour collaboration. Avec lui a été exécuté également Henri Lafont (42 ans) ainsi qu’un ancien capitaine de l’équipe de France de football. Sélectionné 25 fois, participant à la Coupe du monde de 1930, Alexandre Villaplana (40 ans) avait rejoint la Gestapo française et avait commis divers crimes de guerre.
jeudi 28 décembre
Le CDL monégasque est supprimé par le préfet des Alpes-Maritimes.
vendredi 29 décembre
Condamnation à mort de l'écrivain Henri Béraud pour ses articles au cours de l'Occupation (sa peine sera commuée en travaux forcés à perpétuité).
samedi 30 décembre
Ordonnance sur le financement des assurances sociales (maternité, maladie, vieillesse).
Décès à Vézelay de l’écrivain Romain Rolland, à l’âge de 78 ans.
en décembre
Georges Albertini, ancien secrétaire général du RNP de Marcel Déat, est condamné à cinq ans de travaux forcés au bagne de Poissy.
Création en Algérie de la 3e escadre de chasse de l’armée de l’air française. Elle réunit les groupes de chasse Navarre, Champagne et Roussillon.
dimanche 2 janvier
Un commando des groupes francs des MUR s’empare des archives de la Gestapo à Toulouse. Celles-ci contiennent les noms des agents de la région et ceux des dénonciateurs. Quatre agents de la Gestapo sont rapidement abattus.
lundi 3 janvier
Le corps expéditionnaire français du général Juin remplace la 45e division américaine sur le front italien. Les tabors marocains du général Guillaume entrent en ligne aux côtés des Américains.
54 détenus politiques se sont évadés de la prison d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne).
mardi 4 janvier
Décès à Aix-en-Provence de la chanteuse Yvette Guilbert. Gloire des cabarets parisiens de la fin du XIXe s., elle était âgée de 77 ans.
mercredi 5 janvier
Les mouvements de la zone nord, Résistance et Défense de la France, et les MUR de la zone sud (Combat, Franc-Tireur et Libération) se regroupent dans le Mouvement de libération nationale (MLN).
jeudi 6 janvier
Philippe Henriot devient à Vichy secrétaire d’Etat à l’Information et à la Propagande, suivant les exigences de remaniement ministériel imposées par les forces d’occupation à Laval.
vendredi 7 janvier
Des officiers sont parachutés dans le Lot, pour organiser le réseau Vény.
La Gestapo assassine à Paris Eugène Deloncle, cofondateur (1935) et chef de la Cagoule. Il avait 53 ans.
dimanche 9 janvier
A Lyon, un attentat contre deux soldats allemands est immédiatement suivi de l’exécution de 22 otages.
Début de l’opération Carpetbagger : les aviations américaine et anglaise ont commencé à ravitailler massivement les mouvements de résistance européens, pour les armer en prévision du débarquement à venir. Les soutes des bombardiers sont chargées de caisses contenant des mitraillettes Sten, des munitions, des explosifs, des mortiers et des postes de radio, qu’ils parachutent à des endroits convenus en France, en Belgique, en Italie et aux Pays-Bas. Selon les estimations alliées, les partisans ont déjà reçu de quoi armer 20 000 combattants.
lundi 10 janvier
Secrétaire général de la Milice, Joseph Darnand reçoit délégation permanente pour « exercer l’autorité sur l’ensemble des forces de police ».
Dans la soirée, le chef de la milice de Lyon, Joseph Lécussan, a arrêté Victor Basch, le président de la Ligue des droits de l’homme, et son épouse Hélène, qui se cachaient dans la banlieue lyonnaise. En voyant l’âge du prisonnier (80 ans), les Allemands ont refusé de le garder. Lécussan a alors emmené les deux vieillards en voiture, les a fait descendre à Neyron, au bord d’une route de campagne, et les a froidement exécutés de plusieurs coups de feu.
mardi 11 janvier
Présentation du manifeste de l’indépendance du Maroc par le Parti de l’Istiqlal.
mercredi 12 janvier
La Gestapo accepte de libérer des dizaines de juifs séfarades (d'origines espagnoles) détenus au camp de Drancy à condition que l'Espagne les évacue immédiatement.
Le général de Gaulle rend visite à Churchill, malade, qui se repose à Marrakech. Les deux hommes ont confirmé de futurs accords de coopération entre les deux pays.
vendredi 14 janvier
Un sabotage fait dérailler l’express Pau-Toulouse : 25 morts.
samedi 15 janvier
A la sortie du film Vautrin, de P. Billon, avec Michel Simon, un journal écrit : « le cinéma nous condamne à voir l’ignoble, la dégoûtante, l’écœurante figure qu’il [M. Simon] prête à Vautrin. Dénonce comme juif par le Pilori, sa photo figurait à l’exposition antisémite du Palais Berlitz.
dimanche 16 janvier
Lancement officiel de la Mission de Paris destinée à former des prêtres pour l’apostolat en milieu ouvrier (créée par le cardinal Suhard en juillet 1943).
lundi 17 janvier
Arrêtés avec Jean Moulin le 21 juin 1943, le colonel Albert Lacaze et le docteur Dugoujon sont libérés après avoir bénéficié d’un non-lieu.
mercredi 19 janvier
Un commando fait sauter l’usine Ratier à Figeac. Elle fabrique 300 hélices à pas variables par semaine, pour la Luftwaffe.
Première du film L’Ange de la nuit, drame d’André Berthomieu, d’après la pièce Famine Club de Marcel Lasseaux, avec Michèle Alfa, Jean-Louis Barrault, Henri Vidal et Gaby Andreu.
jeudi 20 janvier
Joseph Darnand se voit habiliter à créer des cours martiales pour juger les individus arrêtés en flagrant délit d’action terroriste et les faire immédiatement passer par les armes.
vendredi 21 janvier
L’artillerie côtière britannique détruit le forceur de blocus allemand Münsterland à l’ouest du cap Blanc-Nez (Pas-de-Calais).
samedi 22 janvier
Une colonne allemande, à la recherche d'un feldgendarme enlevé, incendie le village des Baraques-en-Vercors. Des otages sont fusillés.
mercredi 26 janvier
Sur la ligne Gustav, en Italie, la 3e division algérienne s’empare des hauteurs du Belvédère.
jeudi 27 janvier
La Milice de Darnand étend son activité à la zone nord.
vendredi 28 janvier
Au Maroc, les autorités coloniales procèdent à l'arrestation du secrétaire général de l’Istiqlal, Ahmed Balafrej, et de son adjoint, Mohamed Lyazidi. De grandes manifestations de protestation, réprimées dans le sang, se déclenchent à Rabat, Salé, Fès, et dans d’autres villes du royaume.
samedi 29 janvier
Dans le Vercors, un assaut allemand sur le maquis de Maleval entraîne l'anéantissement de la section Eysseric tout entière : 31 résistants sont tués. Par ailleurs, le résistant Antoine Maudit est arrêté dans les Hautes-Alpes.
dimanche 30 janvier
Ouverture de la conférence de Brazzaville réunissant les représentants des territoires coloniaux d’Afrique contrôlés par la France libre (21 gouverneurs, 9 membres de l’Assemblée consultative, 6 observateurs du gouvernement général de l’Algérie, Résidences générales de Tunisie et du Maroc). Mais aucun indigène africain ne prend part aux travaux. Dans son discours, le général de Gaulle affirme la nécessité d’engager les colonies « sur la route des temps nouveaux ».
A Chamonix le HC Chamonix-Mont-Blanc remporte son dixième titre de champion de France de hockey sur glace en battant le Racing Club de France 5 à 0.
lundi 31 janvier
Départ de la gare de l’Est, à Paris, du « convoi des 27 000 ». Il conduit vers la déportation des milliers de femmes, entassées dans des wagons à bestiaux. Parmi elles figure l’une des nièces du chef de la France libre, Geneviève de Gaulle.
Le romancier et scénariste Jean Giraudoux meurt d'urémie à Paris. Ancien commissaire à l’Information, il avait 61 ans.
en janvier
Création du Parti communiste internationaliste (PCI, trotskiste).
mardi 1er février
Depuis Londres, le général de Gaulle regroupe toutes les forces de résistance (FTP, etc.) sous le terme des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI). Les chefs de la Résistance installent le Comité d’action (Comidac) qui doit assurer les FFI et le CNR.
mercredi 2 février
Pierre Laval a cédé aux exigences allemandes : les ouvriers français envoyés de force outre-Rhin seront plus nombreux, les limites d’âge ayant été repoussés. Tous les hommes de 16 à 60 ans et toutes les femmes sans enfant de 18 à 45 ans peuvent être réquisitionnés. Selon le code du STO, Laval doit envoyer en Allemagne un million d’ouvriers d’ici au mois de juin. Le nouvel accord a été signé avec Fritz Sauckel. Cette mesure va à l’encontre de la politique de Speer, le ministre allemand de l’Industrie, qui juge plus efficace d’utiliser la production des usines en France plutôt que de faire venir les ouvriers français en Allemagne. Il a d’ailleurs interdit l’envoi dans le Reich de certains d’entre eux : ceux qui travaillent dans un certain nombre d’entreprises répertoriées, dites Speerbetriebe.
Sortie du film La Rabouilleuse, de Fernand Rivers, d’après le roman éponyme de Balzac, avec Suzy Prim, Fernand Gravey, Pierre Larquey, André Brunot et Jacques Erwin.
jeudi 3 février
Le maréchal Hugo Sperrle, nouveau MBF (« commandant militaire en France »), signe les nouveaux ordres concernant les « représailles » contre toute attaque visant les troupes allemandes : le village ou le bourg le plus proche sera détruit.
Arrestation à Plogoff (Finistère) des chefs résistants pour la zone Nord, Pierre Brossolette et Emile Bollaert (délégué général du Conseil national de la Résistance ; il sera remplacé le mois suivant par Alexandre Parodi), après le naufrage du Jouet des flots. Ils devaient rallier Alger.
vendredi 4 février
Première au théâtre parisien de l’Atelier de la pièce Antigone, de Jean Anouilh.
samedi 5 février
La Gestapo arrête Michel Hollard, un agent de renseignements opérant sur les sites de lancement des V1.
dimanche 6 février
Le traditionnel cérémonial SS accompagne l’inauguration du foyer Westwald, à Lamorlaye, près de Chantilly dans la région parisienne. L’opération est toutefois entourée d’une relative discrétion, car ce foyer Lebensborn, le seul ouvert en France, doit rester inconnu du public. Dans ce centre, qui fonctionne depuis un an, plusieurs enfants sont déjà nés. Les femmes qui « travaillent » là - françaises, mais aussi néerlandaises, belges et norvégiennes - sont consentantes pour donner leurs enfants à la Grande Allemagne. Les garçons leur seront retirés très tôt pour être envoyés à Munich quelques semaines à peine après leur naissance pour y recevoir une éducation nazie. Les pères sont tous SS ou membres des services de sécurité.
A Los Angeles, le réalisateur français épouse Dido Freire. Charles Laughton, qui jouait dans le film de Renoir sur la résistance française, Vivre libre, est l’un des témoins.
nuit du dimanche 6 au lundi 7 février
Parachutage près de Poitiers de quatre hommes chargés d’établir le réseau Surveyor dans la région : le chef de l’opération, le Français Roland Alexandre, le radio américain Robert Bierly, l’instructeur canadien François Deniset et l’Anglo-Français Jacques Ledoux sont arrêtés dès leur atterrissage (ils seront exécutés en août).
lundi 7 février
Le gouvernement britannique et le Comité français de libération nationale (CFLN) ont signé dans la banlieue d’Alger deux accords portant sur leurs relations économiques. Le premier porte sur l’assistance mutuelle des deux signataires dans l’effort de guerre, sans qu’ils aient à se rendre des comptes ; le second sur un taux de change qui fixe la livre à 200 francs sur l’ensemble des territoires français et vise à faciliter le commerce entre lesdits territoires.
mardi 8 février
Clôture de la conférence de Brazzaville : réforme du système colonial français dans le sens d’une assimilation et d’une représentation des peuples colonisés dans des assemblées locales et à l’Assemblée constituante. Il est décidé d’abolir le code de l’indigénat. Si la conférence se veut libérale sur les plans sociaux, économiques et administratifs, elle plus conservatrice sur le plan politique : l’idée d’autonomie est écartée. En déclarant que les peuples colonisés doivent « s’élever peu à peu au niveau où ils seront capables de participer à la gestion de leurs affaires », De Gaulle pose cependant les premiers jalons d’une décolonisation encore inimaginable.
nuit du mardi 8 au mercredi 9 février
A Limoges, douze bombardiers Lancaster du groupe 617 de la RAF dévastent l’usine de moteurs d’avion Gnome et Rhône.
mercredi 9 février
Pour la première fois, le Chant des partisans de Druon et Kessel est lu à la BBC, à Londres.
jeudi 10 février
Dénoncés, les maquisards morbihannais du Poulmein (à 2 kilomètres au nord de Baud) sont attaqués par les Allemands : deux résistants sont tués et deux autres faits prisonniers. Un jeune garçon de 14 ans venu les prévenir, Mathurin Henrio, est touché d’une balle dans le dos alors qu’il fuyait à travers champ puis achevé (il deviendra le plus jeune Compagnon de la Libération).
vendredi 11 février
Le maréchal Rommel inspecte la base sous-marine de La Rochelle.
dimanche 13 février
Quatre avions de la RAF larguent en Haute-Savoie 54 containers d’armes aux maquisards du plateau des Glières.
mardi 15 février
La côte méditerranéenne devient zone interdite.
jeudi 17 février
Le philosophe et mathématicien Jean Cavaillès (40 ans) est fusillé à Arras.
vendredi 18 février
Opération « Jéricho » : attaque aérienne britannique contre la prison d’Amiens. Bilan : Allemands 20 tués et 70 blessés ; prisonniers français 95 tués et 87 blessés ; deux avions anglais détruits ; quelques Français condamnés à mort évadés. 60 agents de la Gestapo démasqués.
Le résistant Guy Fric est arrêté à Clermont-Ferrand.
Le maréchal Rommel inspecte la base sous-marine de Saint-Nazaire.
Sortie du film L’aventure est au coin de la rue, de Jacques Daniel-Norman, avec Raymond Rouleau, Michèle Alfa, Suzy Carrier, Denise Grey et Roland Toutain.
lundi 21 février
Exécution de 27 militants de la MOI (Main d'œuvre immigrée), dont Manouchian, et des membres de son groupe.
mardi 22 février
Une loi crée le Registre public de la cinématographie et de l’audiovisuel.
mercredi 23 février
Bien que les autorités se soient engagées à ne pas exercer de représailles, 12 mutins de la centrale d’Eysses, à Villeneuve-sur-Lot, sont condamnés à mort par une cour martiale sur pression de Joseph Darnand et fusillés à 11 heures (Darnand avait demandé 50 exécutions).
Sortie du film Premier de cordée, réalisé à l’été 1943 dans le massif du Mont-Blanc par Louis Daquin, d’après le roman éponyme de Roger Frison-Roche, avec André Le Gall, Irène Corday, Maurice Baquet et Jacques Dufilho.
jeudi 24 février
Le poète Max Jacob, juif de naissance, est arrêté par la Gestapo d’Orléans dans l’abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret). Il est déporté au camp de Drancy.
samedi 26 février
A Paris, Léo Hamon détruit 200 000 fiches de la classe 42 au fichier central du STO.
dimanche 27 février
L’ancien commissaire aux Prisonniers de Vichy, François Mitterrand, rallié à la résistance (sous le nom de Morland), rentre d’Angleterre en France : partie la veille de Dartmouth, une navette MTB de la Royal Navy le dépose sur la plage de Vilin Izella, au pied de la pointe Beg an Fry, en Guimaëc (Finistère). Le maraîcher Joseph-Antoine Mercier le conduit en camionnette à Morlaix, où il prend le train. Mitterrand porte un pistolet automatique, une dose de cyanure et une lettre signée par Henri Frenay (dans laquelle il ordonne que les groupements de prisonniers soient réunis sous une direction tricéphale : Jacques Bénet, Cailliau et François Mitterrand).
nuit du dimanche 27 février
Echec sur la côte néerlandaise d’un raid des Commandos Kieffer de la France libre : six de ses membres sont tués à Wassenaar alors qu’ils étudiaient la possibilité d’infiltration d’agents aux Pays-Bas.
lundi 28 février
Création de la Régie générale des chemins de fer coloniaux.
en février
Offensive des troupes de montagne allemandes contre le maquis du Jura : les camps sont dispersés.
mercredi 1er mars
Rommel fait renforcer le mur de l’Atlantique, en Normandie.
jeudi 2 mars
15 otages ont été pendus en public à Nîmes.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 mars
Deux agents du SOE britannique (Adolphe Rabinovitch et le lieutenant canadien Roméo Sabourin) sont parachutés en France, mais le terrain est contrôlé par la Gestapo et une fusillade éclate. Deux Allemands sont tués et les deux espions blessés et capturés (ils seront déportés et exécutés en 1944).
vendredi 3 mars
« Pour l’exemple », les Allemands massacrent les 16 habitants du hameau des Crottes, en Ardèche. Des maquisards y sont passés précédemment 48 heures.
samedi 4 mars
Des membres de la mission Patchouli, spécialisés dans le sabotage industriel, mettent hors service les usines Bronzavia à Courbevoie.
dimanche 5 mars
Les groupes francs de Marseille sabotent l’usine Pechiney de Gardanne. La production française d’alumine est réduite de 25 %.
Décès au camp de Drancy du poète et peintre Max Jacob. Il avait 67 ans.
lundi 6 mars
Début d’une campagne aérienne alliée visant à détruire les communications du nord de la France : les bombardiers de la RAF dévastent la gare de triage de Trappes, à 26 kilomètres à l’ouest de Paris.
mardi 7 mars
Elargissement de l'octroi aux musulmans algériens de la citoyenneté française.
mercredi 8 mars
Coup de filet entraînant la capture des chefs du réseau « L’Heure H », qui agissait au Havre.
vendredi 10 mars
Le chef résistant lieutenant Morel (« Tom ») est tué au plateau des Glières (Haute-Savoie). Le commandant Anjot (« Bayard ») lui succède.
samedi 11 mars
Pierre Pucheu, ancien ministre de l’Intérieur de Vichy, est condamné à mort par un tribunal militaire d’Alger.
Alertés par des voisins incommodés depuis plusieurs jours par de mauvaises odeurs, les pompiers parisiens découvrent dans la cave de la rue Le Sueur des corps humains dépecés, prêts à être incinérés. Dans l’appartement du docteur Petiot - qui disparaît -, la police trouve 72 valises et 655 kilos d'objets divers, parmi lesquels un pyjama d'enfant (qui sera reconnu comme étant celui du petit René Kneller, disparu avec ses parents).
Création au théâtre parisien Moncey de l’opérette Clochemerle, adaptation du roman de Gabriel Chevalier (paru en 1934) réalisée par Raymond Souplex, sur une musique de Fernand Warms, avec Nina Myral et Viviane Gosset.
lundi 13 mars
Visite d’inspection en Bretagne du maréchal Rommel : sur le site du Bégo, en Plouharnel (Morbihan), il ordonne un renforcement des défenses.
mardi 14 mars
Arrestation de Léonce Vieljeux, maire de La Rochelle de 1930 à 1940.
mercredi 15 mars
A Paris, le CNR adopte le Programme d’action de la Résistance, rédigé par Pierre Villon, dirigeant communiste du Front national.
Evacuation de Marseille.
jeudi 16 mars
Marcel Déat est nommé à Vichy ministre du Travail et de la Solidarité nationale. Il est pourtant réclamé au gouvernement par les autorités allemandes.
Sortie du film Graine au vent, comédie dramatique de Maurice Gleize, d'après le roman de Lucie Delarue-Mardrus (paru en 1925), avec Jacques Dumesnil, Marcelle Géniat, Lise Delamare et Gisèle Casadesus.
samedi 18 mars
Les Allemands attaquent le PC régional des maquisards du Vercors à Saint-Julien. Dix résistants sont tués.
dimanche 19 mars
Un commando français débarque sur l’île toscane de Pianosa. Après une courte fusillade, il repart en emmenant en otages quarante gardiens de prison.
lundi 20 mars
Exécution à Alger de Pierre Pucheau, ancien ministre de l'Intérieur de Vichy, rallié au général Giraud (France libre). Motif officiel : il aurait désigné aux Allemands les otages de Châteaubriant ; autre raison : déconsidérer le général Giraud, qui l'avait fait venir en Afrique.
Jacques Dufilho reçoit un certificat de travail de la télévision Fernsehsender Paris précisant qu’il est utile à la station. Il évite ainsi le STO comme nombre d’acteurs et de techniciens.
mercredi 22 mars
Le chef résistant Pierre Brossolette se suicide pour ne pas parler sous la torture. Il se jette par les fenêtres.
jeudi 23 mars
L'Assemblée consultative se prononce pour le vote de femmes.
Le chef résistant Anjot (dit « Bayard ») est tué sur le plateau des Glières.
vendredi 24 mars
A Paris, la Gestapo arrête Claude Bourdet, chef du NAP, membre du CNR, du MLN et n°1 de Combat.
samedi 25 mars
Les Allemands arrêtent le résistant Claude Bourdet, responsable du « Noyautage des administrations publiques » (NAP) et du Super-NAP et représentant de Combat au Conseil national de la Résistance (il sera déporté mais survivra à l’épreuve).
du samedi 25 au dimanche 26 mars
Les Allemands anéantissent le maquis de résistants (500 hommes) du plateau des Glières (près d'Annecy) : 102 résistants et entre deux à dix Allemands sont tués.
dimanche 26 mars
En représailles à une attaque du groupe Marius contre la voiture du général Walter Brehmer, qui s’est soldée par la mort de deux officier SS la veille, des hommes de la « division Brehmer » (auxiliaires de la Gestapo de la bande Bonny-Laffont) mettent à sac la ville de Brantôme (Dordogne) et exécutent 25 résistants précédemment emprisonnés à Limoges ainsi qu’un jeune habitant de la commune.
lundi 27 mars
« Ratissages » allemands contre le maquis du Périgord.
Une cinquantaine d’avions anglo-américains ont bombardé les installations militaires de Mont-de-Marsan, dans les Landes. Les dégâts collatéraux ont fait 12 morts parmi les civils, plus 15 blessés.
Première embuscade de Cornil : 7 membres des FTP de Corrèze, commandés par Jean Baldous, mitraillent une voiture sur la route nationale 89, en aval du pont de Bonnel : les 4 officiers allemands sont blessés. En revenant vers leur campement, les résistants font dérailler un train de 7 wagons au niveau de Malemort, rendant la voie ferrée inutilisable pour plusieurs jours.
mercredi 29 mars
Le 2e corps américain et le corps expéditionnaire du général Juin relèvent les Britanniques sur le front du Garigliano.
Le colonel Cristofini est condamné à mort à Alger. Il avait organisé la Phalange africaine qui a combattu en Tunisie aux côtés des Allemands.
vendredi 31 mars
A Alger, le colonel Billotte planifie l’opération « Caïman » : celle-ci prévoit le parachutage dans le Massif central d’une division française afin de renforcer les maquisards après les débarquements.
Responsable socialiste de Libération-Nord dans le Morbihan, le résistant Joseph Rollo est arrêté par le SD et déporté au camp de concentration de Neuengamme (d’où il ne reviendra pas).
en mars
Etienne Beynet (France libre) devient le dernier délégué-général français en Syrie et au Liban.
samedi 1er avril
Seconde embuscade de Cornil : vers 9 heures du matin, les sept mêmes FTP mitraillent une colonne de trente véhicules allemands venant de Tulle depuis une falaise située au lieu-dit Bonnel. Plusieurs occupants sont tués ou blessés. Avec l’arrivée de renforts allemands et de miliciens de Bonny-Lafont, le combat dure toute la journée. Vers 20 heures, six résistants se retirent. Le dernier, blessé, est capturé. En représailles, les miliciens et les Allemands se vengent sur le bourg de Cornil : un habitant est tué par les tirs et plusieurs autres blessés. Une cinquantaine d’otages sont réunis au centre du bourg et neuf conduits à Tulle.
Avec trois de ses compagnons, le jeune acteur français Robert Lynen (Poil de Carotte, Sans Famille) est fusillé, pour actes de résistance, dans la forteresse de Karlsruhe. Il avait 23 ans.
dimanche 2 avril
Des résistants fait dérailler à Ascq [Villeneuve-d’Ascq, Nord] le train transportant la 12e division Panzer SS, sans faire ni mort ni blessé. En représailles, les SS massacrent 86 habitants de la commune, âgés de 15 à 76 ans.
En Corrèze, les Allemands attaquent le camp FTP de la Jarrige, à Venarsal. Les résistants parviennent à s’enfuir. Le maire de Venarsal et un autre habitant sont fusillés. A Tulle, six résistants sont fusillés dans la prison à 16 heures.
mardi 4 avril
A Alger, de Gaulle fait entrer François Billoux et Fernand Grenier (commissaire à l’Air) au CFLN, tous deux mandatés par le Parti communiste. Par ailleurs, chef des armées, de Gaulle décide en dernier ressort de la composition, de l'organisation et de l'emploi des forces armées.
A Alger, le CFLN crée par décret la Radiodiffusion française (RDF).
mercredi 5 avril
Le maquis de résistance du Mont Mouchet (massif de la Margeride dans le Massif central) compte 2 500 hommes, avec deux points d'appui proche (Truyère 15 000 hommes et Saint-Genès 2 000 hommes).
jeudi 6 avril
A Izieu, dans l’Ain, la Gestapo de Lyon, commandée par Klaus Barbie, investit la colonie des enfants réfugiés de l’Hérault qui abrite en fait des enfants juifs sous la direction des époux Zlatin. 44 enfants de différentes nationalités, âgés de 4 à 13 ans, et 7 adultes sont transférés à la prison de Montluc (avant d’être expédiés à Drancy puis à Auschwitz, où les enfants seront aussitôt gazés).
La division SS « Brehmer » commet diverses exactions sur le plateau de Millevaches : quatre juifs ont notamment été fusillés dans le village de Tarnac (Corrèze).
vendredi 7 avril
La Wehrmacht se déplace de Corrèze vers le Limousin afin de poursuivre ses opérations de représailles contre les maquis. Le préfet estime qu’il y a eau 3 000 arrestations en une semaine.
samedi 8 avril
Le général Giraud est nommé inspecteur général des armées françaises, et à ce titre conseiller militaire du Gouvernement ; il refuse et est mis à la retraite.
dimanche 9 avril
« Pâques rouges » dans le Jura : les Allemands déportent 307 habitants de Saint-Claude afin de venger les pertes infligées par les maquisards locaux.
Dimanche de Pâques.
lundi 10 avril
Lors du premier parachutage en Auvergne, 13 containers d’armes sont largués au maquis du mont Mouchet.
nuit du lundi 10 au mardi 11 avril
Entre 150 et 200 avions bombardent Tours : 400 maisons et la gare sont détruites. On dénombre 28 morts et 46 blessés.
mardi 11 avril
Décès à Paris de l’historien, académicien et ancien ministre Gabriel Hanotaux, à l’âge de 90 ans.
samedi 15 avril
Marcel Degliame, membre du PCF, remplace Claude Bourdet à la tête de Combat.
dimanche 16 avril
L'apparition des miliciens dans le Vercors, sous les ordres des chefs Dugé de Bernonville et Dagostini, entraînent plusieurs exécutions et déportations.
mardi 18 avril
Au sud de Paris, le bombardement de la gare de triage d’Athis-Mons fait 300 morts et 4 000 sinistrés.
nuit du mardi 18 au mercredi 19 avril
La Royal Air Force bombarde Rouen, Juvisy et Noisy-le-Sec : 1 383 civils sont tués (464 à Noisy et 370 blessés).
mercredi 19 avril
Jean Bouvyer est nommé chef du service d’enquête du Commissariat général aux questions juives.
Réquisitionné pour le STO en Allemagne, le jeune jociste breton Marcel Callo est arrêté pour avoir fait clandestinement œuvre de mission. Il est transféré à la prison de Gotha avec les principaux dirigeants jocistes de Thuringe (puis envoyé en camps de concentration).
Dans l’océan Indien, le cuirassé français Richelieu participe à la protection des porte-avions USS Saratoga et HMS Illustrious qui attaquent la base japonaise de Sabang, à Sumatra.
Sortie du film Service de nuit, comédie de Jean Faurez, avec Gaby Morlay, Vivi Gioi, Jacques Dumesnil, Louis Seigner, Lucien Gallas, Julien Carette et Jacqueline Pagnol.
jeudi 20 avril
Attentat contre le bureau de la Milice de Voiron.
vendredi 21 avril
En vertu de l’article 17 de l’ordonnance signée par de Gaulle sur l’organisation des futurs pouvoirs publics de la France, le CFLN accorde le droit de vote aux femmes et le droit d’être éligible.
Les Britanniques décident unilatéralement d’interdire l’usage du chiffre dans les télégrammes échangés entre le CFLN d’Alger et ses représentants à Londres.
La gare de triage de La Chapelle, à Paris, est bombardée par les Alliés : 641 morts.
La Milice attaque les maquisards du plateau du Vercors, à Vassieux et à La Chapelle.
samedi 22 avril
A Alger, le CFLN, protester auprès des Britanniques sur l’interdiction de l’usage du chiffre.
mercredi 26 avril
Le maréchal Pétain est accueilli avec enthousiasme à Paris. Une grande messe solennelle est dirigée par le cardinal Suhard en la cathédrale Notre-Dame, en présence des plus hautes autorités allemandes de la ville. C’est la première visite du maréchal dans la capitale depuis quatre ans.
Grosse action de la résistance à Brest : 400 000 litres d’essence destinés aux sous-marins allemands sont partis en fumée suite à la destruction des usines Jupiter par un commando de Défense de la France, commandé par Yves Hall.
Une pionnière du sport féminin français passée à l’ennemie a été tuée par la résistance : des maquisards du groupe normand Surcouf ont mitraillé la Traction Avant Citroën que Violette Morris conduisait sur une route de campagne de Lieurey, dans l’Eure. Les cinq autres personnes présentes dans la voiture (dont deux enfants) ont également perdu la vie. Agé de 54 ans, cette sportive polyvalente (athlétisme, natation, cyclisme, automobile, football) avait gagné des titres mondiaux et nationaux et établi des records du monde et d’Europe. En 1937 elle était devenue une espionne nazie et travaillait sous l’Occupation comme tortionnaire pour la Gestapo à Paris.
Dans le centre du Finistère, à l’est de Châteaulin, le maquis FTPF de Penarpont-Keraliou-Beuzit et Lothey, est anéanti par les Allemands. Douze maquisards endormis dans un campement improvisé au Beuzit, à Lothey, sont arrêtés par la feldgendarmerie de Châteaulin et transférés à la prison Saint-Charles de Quimper.
Sortie du film Le Carrefour des enfants perdus, drame de Léo Joannon, avec René Dary, Raymond Bussières, Jean Mercanton et Janine Darcey.
jeudi 27 avril
Bombardement meurtrier de la ville de Châlons-sur-Marne [aujourd’hui Châlons-en-Champagne].
En représailles à l’exécution de Pucheu, le commandant du camp de Compiègne fait classer « Nuit et Brouillard » 1 800 détenus. Ceux-ci, triés parmi les résistants les plus actifs, seront déportés vers les camps de la mort.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 avril
Le cuirassé canadien NCSM Athabaskan est coulé au large de Kerlouan (Finistère nord) par un torpilleur allemand : au moins 128 morts. Le NCSM Haida parvient à sauver 44 marins tandis qu’un dragueur de mine allemand en récupère 83 autres. Poussés par le courant et le vent, 59 membres de l’équipage dérivant inertes dans leurs brassières de sauvetage sont recueillis par les marins-pêcheurs en divers points de la côte de Plouescat.
Agent australienne du SOE britannique, Nancy Wake, alias « Souris blanche », est parachutée en Auvergne pour servir de liaison entre Londres et le maquis local pour préparer un soulèvement armé devant coïncider avec le prochain débarquement.
dimanche 30 avril
Dénoncé, le général résistant Henri de Virel (chef pour la 9e région de l’ORA), est arrêté à Paris (torturé, incarcéré, déporté, il mourra en mars 1945).
9 résistants ont été fusillés à la prison de la Santé, à Paris. En Bretagne (Morbihan), 40 habitants du village de Landaul, dont le maire Le Rouzic, ont été contraints d’assister à l’exécution de 6 jeunes résistants : capturés à Kergouarec, ils ont été fusillés sur la place du bourg par les Allemands.
Des maquisards font sauter six pylônes à haute tension dans l’Hérault au cours d’un sabotage inter-région.
fin avril
Arrestation à Paris de Marcel Barrois, membre de la direction nationale du MNPGD.
en avril
Premiers accrochages entre la milice et le maquis du Vercors. De Gaulle évince le général Giraud du comité de CFLN. Leclerc est chargé d'entraîner au Maroc la 2e DB, envoyée en Grande-Bretagne.
lundi 1er mai
Opération de la RAF contre un dépôt de munitions à Maintenon et les gares d’Achères et Somain.
Vichy et les autorités allemandes ont accordé une journée chômée pour éviter les démonstrations de la Résistance. Le CNR en particulier avait appelé à faire grève de 11 heures à midi.
Les résistants réoccupent le plateau des Glières.
Les éditions de Minuit, clandestines, publient à Paris l’anthologie Europe, avec le Veilleur du Pont-au-Change, de Robert Desnos.
mardi 2 mai
Raids de la RAF contre des ateliers de véhicules motorisés à Lyon, des ateliers de réparation aéronautique à Toulouse, contre les dépôts de chemin de fer de Chambly et de nombreuses gares (Valenciennes, Le Mans, Charleroi, etc.).
mercredi 3 mai
Exécution à Alger du colonel Cristofini, ancien chef de la Phalange africaine.
jeudi 4 mai
En représailles à l’exécution du colonel Cristofini, cinq chefs maquisards savoyards sont fusillés à Annecy.
Bombardement aérien allié sur Poivres, dans l’Aube.
vendredi 5 mai
Les attaques contre les installations ferroviaires continuent et vont s'intensifier encore, prévient le porte-parole du commandant interallié.
Le chef d’état-major national des FFI, Dejussieu, dit Pontcarral, est arrêté à Paris par des agents de l’Abwehr.
samedi 6 mai
Réunion à Tunis entre de Gaulle, Catroux et Massigli.
1 800 travailleurs réquisitionnés en France sont affectés dans les usines souterraines du camp de Dora à la fabrication des armes secrètes V1 et V2.
dimanche 7 mai
Pétain quitte Vichy jusqu'au 7 juin. Il s'installe près de Rambouillet au château de Voisins, sous la pression des Allemands qui craignent un débarquement allié ou une tentative d'enlèvement.
Finale de la Coupe de France de football, disputée à Paris entre équipes fédérales : Nancy-Lorraine bat Reims-Champagne par quatre buts à zéro.
dimanche 7 ou lundi 8 mai
Bombardement de Bruz (au sud-ouest de Rennes) : 184 morts en ce jour de la communion solennelle.
lundi 8 mai
A Londres, le général américain Eisenhower fixe au 5 juin la date du « jour J », le débarquement en Normandie.
Très nombreux bombardements dans le Nord-Pas-de-Calais, les régions de Rouen, Dinard, Tours, Nantes, Rennes, Salbris.
Charles de Gaulle, venant de Bizerte, retrouve à Alger d'Astier de la Vigeri qui arrive de Corse ; nouvelle déclaration du CFLN qui cherche à faire bénéficier son gouvernement d'une reconnaissance plénière de la part des Alliés.
mardi 9 mai
Accord franco-britannique sur les émissions françaises de la BBC. Les directives politiques et militaires du CFLN seront désormais jointes à celles du gouvernement anglais.
En vue du jour J, l’aviation américaine effectue des raids intensifs sur les bases de la Luftwaffe installées en France. Par ailleurs a lieu un raid allié sur Le Havre (France). La batterie de 380 du Grand Clos est réduite au silence.
mercredi 10 mai
A Alger, le CFLN estime à 175 000 les combattants de la Résistance en France.
Les Soviétiques libèrent 2 000 Alsaciens-Lorrains engagés de force dans la Wehrmacht. Ils avaient été capturés sur le front de l’Est.
Sur Radio-Paris, Philippe Henriot, secrétaire d’Etat à l’Information, s’en prend à Pierre Dac et à ses origines juives : « La France, qu’est-ce que cela peut bien signifier pour lui ? ».
Professeur à la Sorbonne et président de l’Institut français de sociologie, Maurice Halbwachs est élu à la chaire de psychologie collective au Collège de France.
jeudi 11 mai
Le bombardement d'Epinal fait 194 morts.
Un avion allié en perdition lâche ses bombes sur le quartier Carmes à Orléans. Les rues des Carmes et d'Illiers sont touchées dans leur section centre : 47 morts et 20 blessés.
Le chef du « Noyautage des administrations publiques » (NAP) et du Super-NAP, Bernard de Chalvron, est arrêté par les Allemands. Il est remplacé par un conseiller référendaire à la Cour des comptes, Pierre-Paul Schweitzer (qui tombera à son tour le 21 juin).
Pierre Dac répond à Henriot sur Radio-Londres : il déclare que son frère Marcel, décédé au front lors de la Première Guerre mondiale, a bien sur sa tombe l’inscription « Mort pour la France », alors que sur celle de Philippe Henriot on écrirait « Mort pour Hitler, fusillé par les Français » (Henriot sera tué par des résistants le 28 juin).
vendredi 12 mai
En Italie, le CEF (Corps expédition français) du général Juin déclenche une attaque sur le Garigliano. Les tirailleurs marocains enlèvent le mont Faito.
Sur les ondes de la BBC, le porte-parole du CFLN invite les Français à quitter les villes en raison de la vague de bombardements à venir.
Le bombardement de Boulogne-sur-Mer fait 101 morts et 120 blessés.
samedi 13 mai
Le général Alexander déclenche une offensive générale sur l'ensemble du front italien à laquelle participe le CEF du général français Juin. La 2e division marocaine enlève les monts Giarafano et Maio, ouvrant ainsi la route vers Rome. Les troupes algériennes et marocaines font une percée dans la ligne Gustav (Castelforte, Damiano). Le CEF, qui a perdu plus de 2 150 hommes en 36 heures et fait 900 prisonniers, va tenter d'empêcher les Allemands de se regrouper sur leurs lignes de résistance.
Grâce à un agent de l’Abwehr, le Belge Alfred Dormal, la Gestapo arrête à Clermont-Ferrand le délégué du CFLN en zone sud, Jacques Bingen (après une tentative d’évasion, il se suicidera).
Le torpilleur français (FNFL) la Combattante coule la vedette lance-torpilles allemande S-147 dans la Manche. L’amiral Dönitz perd son second fils, Klaus.
dimanche 14 mai
En Italie, les 12 000 Marocains des troupes de montagne du général Guillaume s'apprêtent à déborder les défenses adverses par le sud en traversant les monts Aurunci vers Petrella et Revole. Cette manœuvre sera décisive pour l'avance alliée.
Pétain s'est rendu à Rouen pour la fête de Jeanne d'Arc. Les pouvoirs du secrétariat d'Etat au maintien de l'Ordre seront encore étendus. Darnand semble désormais apte à condamner ceux dont la justice n'aura pas voulu retenir la culpabilité en les déférant devant une cour martiale.
lundi 15 mai
L'Assemblée consultative d'Alger vote à l'unanimité une motion pour que le CFLN prenne le nom de Gouvernement provisoire de la République française.
En Italie, la 1re DFL s’empare de San Giorgio à Liri.
Les Allemands suppriment tous les trains civils en France. Les attaques aériennes contre le système ferroviaire perturbent les mouvements militaires.
Darnand fait incarcérer Bousquet, son prédécesseur à la tête de la police.
mardi 16 mai
A Alger, le général de Gaulle accepte les plans d’action de la Résistance au jour J. Le plan Vert vise le sabotage ferroviaire, le Bleu les installations électriques, le Violet les transmissions et Bibendum doit empêcher l’arrivée de renforts.
mercredi 17 mai
De Gaulle inspecte le front italien, accompagné par de Lattre, Béthouard et Diethelm, commissaire à la Guerre. La ligne Gustav a cédé, du Liri à la mer, et les Français sont aux portes d'Esperia sur la ligne Hitler.
Décès au Caire, en Egypte, de Félix Eboué, à l’âge de 59 ans.
jeudi 18 mai
Fin de la bataille du Mont Cassin : après une semaine de combats acharnés, le deuxième Corps polonais du général Anders parvient à s’emparer du monastère en ruines. En quatre mois de d’affrontements, les Alliés (Américains, Britanniques, Français et Polonais) ont perdu 50 000 hommes (sur 105 000 engagés), les Allemands 20 000 (sur 80 000).
La forte résistance allemande en Italie gêne l'avance des Français vers Pico.
vendredi 19 mai
Pétain visite la cathédrale de Rouen. Mais, de peur d'un débarquement allié dans le nord du Pays, les Allemands obligent le chef de l’Etat français à quitter le château de Voisins pour regagner Vichy. Sur le chemin, il s'arrête à Nancy, Epinal, Dijon, Lyon, Saint-Etienne et parviendra le 7 juin à Vichy.
Bombardements par la RAF de Tours (133 morts) et d'Orléans (103 morts).
A Alger, de Gaulle rend compte au CFLN de son voyage en Italie où il a rencontré Wilson, Alexander et Clark, après s'être rendu sur le front.
samedi 20 mai
Les maquis appellent à la mobilisation, notamment au Mont-Mouchet et en Corrèze.
80 bombardiers anglais ravagent Tours : 137 morts et 67 blessés.
En Italie, les Français atteignent Pico, faisant subir de lourdes pertes aux troupes du général von Senger.
nuit du samedi 20 au dimanche 21 mai
4 000 hectares sont dévastés par les bombardements sur Orléans, entre la gare des Aubrais et le faubourg Bannier, faisant plus de 150 victimes
dimanche 21 mai
Le maquis Bir-Hakeim attaque une gendarmerie en Lozère ; parmi les assaillants, 32 hommes sont tués pendant les affrontements et 27 massacrés après avoir été torturés.
La bataille du Garigliano semble achevée. Les quatre lignes de résistance allemande Gustav, Orange, Dora, Hitler ont été successivement franchies.
L’aviation alliée lance l’opération « Chattanooga » en Europe : destruction systématique des cibles ferroviaires.
nuit du dimanche 21 au lundi 22 mai
Bombardement d'Orléans par la RAF : 172 morts. La Kommandantur, rue de la République, et deux tours de la cathédrale sont touchées.
mardi 23 mai
Les bombardements des gares, voies ferrées et trains s'intensifient sur tout le pays.
mercredi 24 mai
En Italie, le 11e bataillon de marche de la 1re DFL enlève Pontecorvo après de violents combats.
Le Premier ministre britannique Churchill prononce un grand discours de politique étrangère dont une bonne partie est consacrée à la France. Il rend hommage au courage des troupes françaises, marocaines et algériennes en Italie.
Bombardement de nombreux aérodromes, gares et dépôts de carburant.
jeudi 25 mai
Grève des ouvriers de la métallurgie à Marseille.
Parution du dernier numéro de Gringoire, hebdomadaire d’extrême-droite créé en 1928.
vendredi 26 mai
Bombardement de Nice (316 morts), de Grenoble (80 morts) et de Poissy (7 morts, 46 blessés, pont sur la Seine détruit).
Une vague de chaleur commence à frapper la France (jusqu’au 1er juin).
du vendredi 26 au samedi 27 mai
25 grandes agglomérations sont bombardées : Marseille (le 27 : 1 976 morts), Saint-Etienne (le 26 : 1 000 morts et disparus), Lyon (600 morts ; l’Ecole de santé militaire, avenue Berthelot, abritant la Kommandantur et la Gestapo, est endommagée), Amiens (385 morts), Avignon (380 morts), Chambéry (300 morts), Nîmes (260 morts), région parisienne (240 morts).
samedi 27 mai
En Italie, les Français prennent Amaseno, Castra dei Volsci et Monte Siserno.
Ayant appris par les décodages Ultra que les Allemands y avaient déplacé d’importants renforts, les Alliés abandonnent les plans de largage de parachutistes dans le centre du Cotentin.
La police française détruit à Paris l’imprimerie de Défense de la France.
A Paris, première au théâtre Vieux-Colombier de Huit Clos, pièce de Jean-Paul Sartre, dans une mise en scène de Raymond Rouleau et une scénographie de Max Douy, avec Michel Vitold, Tania Balachova, Gaby Sylvia et R.J. Chauffard. Une autre création figure au programme de la soirée, Le Souper interrompu, de Paul-Jean Toulet (mort en 1920).
dimanche 28 mai
A la suite de dénonciations, le maquis Bir-Hakeim est anéanti par les Allemands à La Parade, en Lozère.
lundi 29 mai
Grosse chaleur sur le nord du pays : on relève 34° à Saint-Quentin et au Mans, 34,5° à Lille, Paris et Châteauroux et 36° à Chartres.
mardi 30 mai
A Londres, le général français Koenig est officiellement reconnu commandant en chef des FFI par le général américain Eisenhower. Il est assisté d’un état-major tripartite, dirigé par le colonel Passy.
Les FFI de la région R2 (Sud-Est), commandés par Max Juvénal, et les partisans italiens concluent les accords de Saretto afin de coordonner leurs attaques contre les Allemands dans les territoires alpins (ces accords seront dénoncés en novembre par le nouveau gouvernement français).
1 121 prisonniers politiques détenus à la centrale d’Eysse, à Villeneuve-sur-Lot, sont remis à la division SS Das Reich (ils seront déportés à Dachau le 18 juin).
Un bombardement détruit le pont ainsi qu’une grande partie du cœur historique (hôtels du XVIe s.) de Mantes-la-Jolie.
mercredi 31 mai
Bombardements massifs des voies de communication, gares, ponts, aérodromes. On compte à Rouen près d'un millier de morts.
jeudi 1er juin
La BBC diffuse à destination des résistants français le premiers vers de la Chanson d’automne de Verlaine : « Les sanglots longs des violons de l’automne » (le vers suivant doit donner le signal de déclenchement des sabotages).
vendredi 2 juin
15 000 Allemands attaquent le maquis du Mont Mouchet (Massif central).
samedi 3 juin
Le général de Gaulle devient président du GPRF.
nuit du samedi 3 au dimanche 4 juin
259 bombardiers de la RAF ont attaqué quatre batteries côtières allemandes, une en Normandie et trois dans le Pas-de-Calais.
dimanche 4 juin
Rome est prise par les Alliés (dont les Français de Juin).
Un bombardement allié sur Bourges fait 17 morts et une dizaine de blessés.
Altercation à Londres entre Churchill et de Gaulle. Ce dernier s’oppose à la mise en place d’une administration militaire alliée provisoire en France.
lundi 5 juin
En préparation du Débarquement, un millier d’appareils britanniques larguent 5 000 tonnes de bombes sur les positions allemandes en France, notamment en Normandie.
La BBC diffuse le second vers du poème Chanson d’automne de Verlaine : « Blessent mon cœur d’une langueur monotone ». C’est pour la Résistance le signal de déclenchement des sabotages. Le maquis breton reçoit, de Londres, l'ordre de commencer les sabotages sur une grande échelle (des cadres arrivent de Londres : commandant Bourgoin). Le maquis Vercors reçoit l'ordre de se mobiliser (« Le chamois des Alpes bondit »).
Rommel quitte son QG français pour retourner en Allemagne.
nuit du lundi 5 au mardi 6 juin
Des éclaireurs alliés sont parachutés peu avant minuit pour baliser les zones d’atterrissage des troupes aéroportées : près de Caen, à Bénouville, pour les Britanniques ; autour de Sainte-Mère-l’Eglise pour les Américains. Des éléments du 2e régiment de chasseurs parachutistes de la France libre sont également parachutés dans le Morbihan, dans la zone Malestroit - Saint-Marcel : ils ont pour mission, avec l’appui des FFI, d’empêcher les 150 000 soldats allemands présents en Bretagne de passer en Normandie. A peine au sol, le stick de neuf hommes du lieutenant Marienne est accroché par les Allemands : un est tué, trois sont faits prisonniers, les autres se fondent dans la nuit.
mardi 6 juin
Opération Overlord : débarquement allié en Normandie : 5 000 navires, 132 000 hommes et 20 000 véhicules. A 6 h 30, la première unité américaine débarque à Sainte-Marie-du-Mont (plage de la Madeleine, rebaptisée Utah Beach). Les autres débarquements suivent à Omaha, Gold, Juno et Sword. Les pertes du premier jour s'élèvent à : Américains 3 400 tués et disparus, Anglais environ 3 000, Canadiens 946 (dont 335 tués), Allemands 4 000 à 9 000. De Gaulle refuse de parler à la radio après Eisenhower. Il obtient de passer à l’antenne à 18 heures : « La bataille suprême est engagée »
nuit du mardi 6 au mercredi 7 juin
Les Américains bombardent Saint-Lô : un millier de morts, dont plus de 200 prisonniers.
mercredi 7 juin
Libération de Bayeux.
L’armée britannique (1 division blindée, 2 divisions d’infanterie et 2 brigades blindées) du général Montgomery lance l’opération « Perch », dont l’objectif est de prendre Caen. La ville est défendue par 3 Panzerdivision, 1 division d’infanterie et 1 bataillon de chars lourds sous les ordres du général Schweppenburg.
En violation des conventions de Genève, 23 prisonniers de guerre canadiens ont été exécutés par la 12e Panzerdivision SS Hitlerjugend à l’abbaye d’Andenne, à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, dans la banlieue ouest de Caen.
A Niort, le quartier de la gare est bombardé par des avions américains. L’attaque fait une quarantaine de morts.
Le général Montgomery établit sa roulotte-quartier général, camouflée sous des meules de paille, dans le parc du château de Creullet, sur la commune de Creully, au nord-ouest de Caen).
nuit du mercredi 7 au jeudi 8 juin
18 groupes de sabotage sont parachutés en Bretagne (nom de code « Pierre »).
jeudi 8 juin
Sévère bombardement de Fougères par l’aviation alliée : 300 morts, 500 blessés, certaines usines inutilisables, la moitié des habitations détruites ou gravement endommagées.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Allemands repoussent une attaque de l’Armée secrète pour libérer la ville de Forcalquier. Les combats font 12 morts.
Des avions anglais font sauter le pont de Vierzon à Orléans. Le trafic Nord-Sud est interrompu jusqu'à la mise en service d'un bac.
Les autorités allemandes délivrent des passeports pour l’écrivain Céline et son épouse Lucette pour fuir Paris.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 juin
Le maquis du Vercors se lance à l'assaut du plateau.
vendredi 9 juin
Libérée la veille par les FTP, la ville de Tulle, en Corrèze, est réoccupée par la division SS Das Reich du général Lammerding. En rétorsion, 3 000 hommes sont raflés et rassemblés dans la manufacture d’armes. 99 d’entre eux sont pendus aux balcons de la ville et 149 désignés pour être déportés (101 mourront).
Les Alliés larguent 1,5 million d’exemplaires « billets de reddition », les « surrender pass », invitant les soldats allemands à se rendre, le billet - portant les sceaux des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne - servant de sauf-conduits.
Les Chantiers de la jeunesse sont dissous lors d’un conseil présidé par Laval.
Parution à Paris du premier numéro de l’Homme libre, journal du MNPGD.
samedi 10 juin
Début dans l’ouest de la Normandie de l’attaque des parachutistes américains contre la ville de Carentan.
Des SS de la deuxième division Das Reich (troisième compagnie du régiment) massacrent la population (648 victimes, dont 246 femmes et 207 enfants - 6 de moins de 6 mois) d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne (21 membres de la division, dont 14 Alsaciens, seront jugés et amnistiés en 1953 ; le général commandant, Lamerding, condamné à mort par contumace, mourra dans son lit en 1971 ; le lieutenant commandant la compagnie, Heinz Barth, sera arrêté en décembre 1981, mais non extradé).
Le maquis du Vercors reçoit l’ordre de mettre fin à ses actions, mais il est déjà trop tard.
dimanche 11 juin
Bataille du Mesnil-Patry : dans le Calvados, la 12e Panzerdivision repousse une importante attaque canadienne (Queen’s Own Rifles of Canada et 1er Hussards). Les Nord-Américains déplorent 116 morts ou portés disparus, 35 blessés, 22 prisonniers et 51 chars détruits). En violation des lois de la guerre, sept prisonniers canadiens ont été sommairement exécuté après le retrait de leurs forces.
395 000 alliés sont à pied d’œuvre en Normandie.
En Dordogne, des FTP attaquent et détruisent un train de protection allemand en gare de Mussidan avant d’être contraints à battre en retraite face à l’arrivée de renforts. Huit résistants ont été tués. En représailles, la Sipo-SD, renforcée par la Phalange nord-africaine de la Gestapo française, arrêtent 350 hommes de plus de 16 ans dans la ville (pillée) et dans les environs. Dans la soirée 47 civils sont fusillés et 5 autres tués dans la rue, dont le maire Raoul Grassin. 8 victimes avaient moins de 18 ans. 115 habitants sont ensuite déportés.
En Haute-Vienne, des FFI attaquent le camp d’internement de Nexon, permettant ainsi à 54 détenus de s’évader (les autres internés seront conduits à Limoges).
lundi 12 juin
Bataille de Carentan : à cours de munitions, les forces allemandes doivent se retirer de la ville.
Les Allemands, par l'entrée nord du Vercors, déclenche une offensive sur Saint-Nizier. Ils sont d'abord repoussés.
Les Allemands fusillent 53 otages à Valréas (Vaucluse).
Le général allemand Erich Marcks (53 ans), commandant du 84e corps d’armée en Normandie, est tué à Hébécrevon [aujourd’hui à Thèreval], près de Saint-Lô, après l’attaque de sa voiture par des avions.
La Commission d’action militaire de la Résistance ordonne aux FFI d’intensifier la guérilla.
Afin de retarder l’envoi de renforts allemands vers la Normandie, l’aviation américaine bombarde la gare de Ploërmel, dans le centre de la Bretagne : on déplore 31 morts, 125 blessés et 490 habitations détruites ou endommagées.
Six jours seulement après le Débarquement, Winston Churchill débarque à son tour sur les plages de Normandie. Le général Montgomery reçoit le Premier ministre britannique dans son quartier général du château de Creullet, à Creully (au nord-ouest de Caen).
Le film Vautrin sort à Paris six mois après la première à Angoulême. Cette comédie dramatique réalisé par Pierre Billon, d’après le personnage de la Comédie humaine de Balzac, a pour comédiens principaux Michel Simon, Madeleine Sologne, Georges Marchal et Louis Seigner.
mardi 13 juin
La bataille de Carentan n’est pas terminée : la 17e Panzer grenadier division SS Götz von Berlinchingen contre-attaque les positions de la 101e division aéroportée américaine.
Le maquis du Vercors est attaqué par 1 500 Allemands.
Bombardement de Poitiers.
31 otages ont été fusillés par les Allemands dans la commune bretonne de Plestan (Côtes-du-Nord), dans le bois de Boudan et enterrés sur place. Les victimes sont en majorité des résistants qui opéraient dans les régions de Callac, Duault et Saint-Nicolas-du-Pélem.
Exploit du chef de char allemand Michael Wittmann au cours de la bataille de Villers-Bocage contre la 7e DB britannique : avec son Tigre 1, il a détruit dans la journée 14 tanks, 15 transports et 2 canons anti-char.
La milice lyonnaise pénètre dans la grande synagogue et y arrête toutes les personnes présentes. Elles sont enfermées à la prison de Montluc (transférées à la fin du mois au camp de Drancy puis déportées à Auschwitz).
mercredi 14 juin
Grâce à des renforts de la 2e division blindée, les parachutistes américains reprennent définitivement la ville de Carentan. Les forces allemandes sont en déroute.
Après plusieurs échecs, l’armée britannique doit abandonner l’opération « Perch » dont l’objectif était de prendre la ville de Caen. En une semaine, les Alliés déplorent 5 625 tués ou blessés et la perte de 38 chars, les Allemands 6 280 tués ou blessés et la perte de 131 chars, 82 halftracks et 194 autres véhicules (Caen ne sera libérée que le 20 juillet).
De Gaulle est accueilli à Bayeux en libérateur. Auparavant, il avait rencontré le général Montgomery dans son quartier général du château de Creullet.
Secrétaire général au Maintien de l’ordre du régime de Vichy, Joseph Darnand devient secrétaire d’Etat à l’Intérieur.
Bombardement du Havre : 200 bombes tombent sur la ville, 1000 sur le port.
Malgré les réticences américaines, Antoine de Saint-Exupéry effectue sa première mission de reconnaissance, au sein du groupe 2/33 (et malgré les limites imposées - pas plus de cinq missions -, il les enchaînera les unes après les autres).
jeudi 15 juin
4 000 Allemands et de l'artillerie attaquent de nouveau les résistants du Vercors ; évacuation de Saint-Nizier, de la plaine de Lans et de Villard. 130 maquisards sont tués.
Bombardement d’Angoulême.
Vers 21 h 30, deux vagues de douze bombardiers alliés ont attaqué un destroyer allemand échoué sur le sable, au nord-ouest de l’île de Batz, dans le nord du Finistère.
Après Churchill il y a trois jours et après le général de Gaulle la veille, c’est au tour du général américain Eisenhower d’être accueilli par le général britannique Montgomery dans son quartier général du château de Creullet, à Creully (au nord-ouest de Caen).
Publication du 634e et dernier numéro de la revue hebdomadaire Football, créée en 1929. Cet ultime numéro est consacré au titre de champion de France fédéral du club de Lens-Artois.
vendredi 16 juin
Le roi d’Angleterre George VI inspecte en Normandie ses troupes à moins de 10 kilomètres du front. Il rencontre lui aussi Montgomery au QG de Creully.
L’historien et résistant Marc Bloch (58 ans) est fusillé à Saint-Didier-de-Formans, près de Trévoux (Ain).
nuit du vendredi 16 au samedi 17 juin
Vers 4 h du matin, 10 000 Français (1re armée commandée par le général de Lattre de Tassigny), soutenus par l'US Air Force, attaquent l'île d'Elbe, défendue par 2 500 Allemands et 500 Italiens. Le débarquement a été précédé par l'opération Brassard : des commandos avaient neutralisés les batteries d'artillerie les plus dangereuses, dont celle d'Enfola.
samedi 17 juin
Hitler rencontre ses généraux dans un bunker près de Soissons, puis repart pour Berchtesgaden lorsqu’un V1, en panne, tombe près du bunker.
Léon Mandrillon (chef de l'armée secrète du Haut-Jura) et son fils Julien sont abattus par les allemands et leur maison incendiée à Septmoncel.
Le bombardement du terrain d’aviation d’Avrillé, au nord d’Angers, cause la mort de 22 personnes.
dimanche 18 juin
Après qu’une patrouille ait essuyé des coups de feu à 4 h 30 du matin, les Allemands donnent l’assaut deux heures plus tard au maquis de Saint-Marcel (Morbihan, près de Malestroit), défendu par 2 500 FFI encadrés par 200 parachutistes français. Les résistants tiennent toute la journée, avant de se retirer dans la soirée : les Allemands envahissent le camp, incendient les fermes et deux châteaux des environs, le bourg de Saint-Marcel. Une trentaine de Français et plusieurs dizaines d’Allemands ont été tués.
lundi 19 juin
Collins coupe le Cotentin en deux.
mardi 20 juin
Prise de l'île d'Elbe par la 1re armée française après trois jours d'âpres combats : les Français ont eu 207 tués, 51 disparus et 636 blessés ; les Britanniques 35 tués, une centaine de blessés ; les Allemands ont perdu plus de 700 tués et 2 360 prisonniers.
L’ancien ministre de l’Education Jean Zay est extrait de sa cellule et abattu par trois miliciens (Henri Millou) à Molles, lors de son « transfert » à la prison de Melun.
Les résistants du Mont Mouchet (Massif central) décrochent vers la Truyère.
mercredi 21 juin
Le nouveau chef du « Noyautage des administrations publiques » (NAP) et du Super-NAP, Pierre-Paul Schweitzer, est à son tour arrêté par les Allemands. Il n’occupait sa fonction que depuis un peu plus d’un mois.
Dernier numéro du quotidien catholique La Croix, dont la parution ne s’est pas arrêtée sous l’Occupation (il reparaîtra en février 1945).
jeudi 22 juin
A l’est de Paris [aujourd’hui en Seine-et-Marne], l’aviation américaine rate sa cible, le nœud ferroviaire de Gretz-Armainvilliers, mais détruit 287 maisons ou immeubles de Tournan-en-Brie : 55 habitants ont été tués.
vendredi 23 juin
A la recherche de résistants, une unité de SS pend douze hommes au balcon de la poste de Dunes (Tarn-et-Garonne). Quatre autres villageois ont été abattus.
Le général Montgomery transfère son quartier-général du château de Creullet, à Creully (au nord-ouest de Caen), à Blay (à l’ouest de Bayeux).
samedi 24 juin
Bombardement allié sur Saintes : 300 personnes sont tuées.
dimanche 25 juin
Sous les ordres du vice-amiral Morton Deyo, une importance force navale américano-britannique (3 cuirassés, 2 croiseurs lourds, 2 croiseurs légers et 11 destroyers) bombarde pendant plusieurs heures les batteries côtières allemandes défendant Cherbourg. Les ravages de l’artillerie alliée doivent permettre à l’offensive terrestre américaine de progresser vers le port.
Les troupes allemandes incendient le village Montsauge-les-Settons, dans la Nièvre.
Bombardement de l’US Air Force sur Sète et Frontignan. La raffinerie de pétrole est touchée lors de la première vague à 10 h 05, mais la seconde frappe une partie de Frontignan : de nombreux bâtiments sont détruits et 39 habitants sont tués.
du dimanche 25 au mercredi 28 juin
Nombreux parachutages (2 160 containers) aux résistants du maquis du Vercors.
lundi 26 juin
Ordonnance de la France libre créant les cours de justice locales.
Dans la Nièvre, des Allemands (Gestapo) et des miliciens exécutent dans l’église 27 habitants du village de Dun-les-Places.
mercredi 28 juin
Dans la matinée, Philippe Henriot, secrétaire d'Etat à l'Intérieur et à la Propagande de Vichy (« la voix de Vichy ») et éditorialiste « maison » de la Radio de Vichy, est abattu par la résistance. Il a été tué dans la chambre qu'il occupait au ministère de l'Information lors de ses séjours à Paris par le résistant Philippe Gonard, dit « Morlot », de la COMAC.
Les 280 hommes du maquis de Saffré (Loire-Atlantique) sont écrasés par les Allemands : ils ont treize tués et vingt-sept fusillés à déplorer.
jeudi 29 juin
Après 23 jours de combat, les Américains du général Bradley s’emparent du stratégique port normand de Cherbourg. Des poches de résistance allemandes vont encore durer un à deux jours. Sur environ 40 000 hommes, les forces allemandes du général Dollmann déplorent 7 000 à 8 000 morts et 39 000 prisonniers. Côté américain, les pertes sont de 2 800 tués, 5 700 disparus et 13 500 blessés.
La commune de Gourdon est victime de la division SS Das Reich : 22 personnes sont fusillées dans cette petite ville du Lot par les membres du quatrième régiment « Der Führer ».
Le milicien Paul Touvier, chef du service de renseignement de Lyon, fait fusiller sept otages, tous juifs, à Rillieux-la-Pape, en représailles de la liquidation, par la Résistance, de Philippe Henriot.
Exécution de François Muzy, maire de Peyruis (Basses-Alpes).
Une tornade se produit à Villexanton (Loir-et-Cher), tuant une personne et en blessant trois autres.
vendredi 30 juin
Percée décisive du front allemand à Avranches par les blindés américains. Libération de la pointe de la Hague.
Bombardement de Thury-Harcourt (Calvados).
Le pape Pie XII s’est entretenu avec le chef de la France libre, le général de Gaulle.
samedi 1er juillet
Hitler limoge le maréchal von Rundstedt, commandant des forces du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas), après que celui-ci eut recommandé un accord de paix. Von Rundstedt est remplacé par von Kluge.
dimanche 2 juillet
2 551 déportés partent en train de Compiègne vers l'Allemagne (1 543 arriveront vivant à Dachau ; moins de 200 en reviendront).
Le président américain Roosevelt confirme son accord pour l'opération Anvil (débarquement dans la Provence française) fixé au 15 août.
lundi 3 juillet
En Normandie, la « guerre des haies » est déclenchée par la 1re armée américaine contre les divisions allemandes qui tiennent le sud du Cotentin. Les Britanniques continuent leur offensive sur Caen.
Le corps expéditionnaire français en Italie (CEF) entre dans Sienne.
Dans le Vercors, apparemment libéré, Yves Farge, commissaire de la République désigné par de Gaulle, proclame la restauration de la République française et l'abolition des décrets de Vichy.
mardi 4 juillet
Les Canadiens prennent Carpiquet, à quelques kilomètres à l'ouest de Caen.
Les Allemands transfèrent en France depuis le camp de Buchenwald l’ancien ministre Georges Mandel.
mercredi 5 juillet
A Alger, de Gaulle, invité par le président américain Roosevelt, se rend aux Etats-Unis.
jeudi 6 juillet
Au Havre, un résistant isolé, Maurice Leboucher, fait exploser dans la base sous-marine, les torpilles, les réservoirs d'air comprimé, 120 tonnes d'obus et 15 vedettes lance-torpilles.
En Ardèche, le maquis de résistant est décimé par une violente attaque allemande (artillerie, blindés, aviation).
Les Allemands attaquent le maquis de Kerpringent (Bretagne) et lui infligent de lourdes pertes.
Un décret du GPRF à Alger définit la mission des commissaires de la République qui doivent remplacer le pouvoir de droit par le pouvoir de fait, à l'instar des préfets de Vichy, et superviser l'action des divers mouvements de résistance.
A Washington, de Gaulle s'entretient avec Roosevelt, Cordell Hull et le général Marshall sur l’organisation du monde après la guerre.
Le général George S. Patton, commandant de la 3e Armée américaine, arrive en Normandie.
vendredi 7 juillet
Livré par les Allemands, l'ancien ministre Georges Mandel (59 ans) est assassiné dans la forêt de Fontainebleau par la Milice (Mansuy), pendant son « transfert ». La Milice voulait sans doute se venger du meurtre d'Henriot (28 juin).
La Royal Air Force britannique déverse sur Caen environ 2 500 tonnes de bombes en vue de l'assaut final prévu le lendemain.
Une embuscade de la résistance corrézienne fait 20 morts dans les rangs de la colonne de ravitaillement Jesser au pont du Chavanon
A Nice, la Gestapo procède à la pendaison publique de deux résistants membres des FTP, Séraphin Torrin et Ange Grassi, dont les corps sont exposés pendant trois heures, avenue de la Victoire.
samedi 8 juillet
En Normandie, les Américains prennent La Haye-du-Puits, après cinq jours de progression lente et coûteuse. Dans la banlieue nord-ouest de Caen, les forces canadiennes s’emparent de l’abbaye d’Andenne, en ruines.
Les Allemands attaquent les maquis de résistants français en France-Comté, dans le Morvan et près de Lyon ; dans le Limousin, massacre de Magnac-Laval par la milice.
Confondu avec un U-Boot allemand, le sous-marin français La Perle a été coulé par des avions torpilleurs alliés à 800 kilomètres au sud-est du Groënland. 57 marins ont été tués. L’unique survivant, le maître Cloarec a été récupéré par un navire anglais.
dimanche 9 juillet
Les Britanniques entrent dans Caen.
Dans les Alpes maritimes, Beuil est libéré par les FFI.
Attaque de Coatrevenez par les Allemands qui entraîne le décès de onze maquisards bretons.
lundi 10 juillet
Charles de Gaulle rappelle lors d'une conférence de presse à Washington que « la façon dont les Français procéderont à la reconstruction de la France est une question exclusivement française ». Il est également reçu à New York par le maire de la ville, F. La Guardia.
Le gouvernement iranien reconnaît le gouvernement de la France libre.
Attaque allemande contre le maquis de Mantallot, dans le Trégor. Avertis à temps, les résistants parviennent à s’enfuir.
Le collaborateur Georges Barthélémy a été mitraillé par deux hommes (probablement des résistants communistes) devant la mairie de Puteaux. Il meurt peu après à l’hôpital Marmottan. Agé de 47 ans, il avait été député SFIO de 1932 à 1940.
L’abbé breton Eugène Fleury est fusillé par les Allemands à Plumaugat.
mardi 11 juillet
Le 19e corps américain commence l'assaut contre Saint-Lô (Normandie).
Grand assaut contre les maquis de l'Ain et du Jura par les Allemands qui se livrent à des exactions contre les populations civiles (Oyonnax, Bellegarde, Nantua).
Charles de Gaulle se rend à Ottawa, puis Québec où il rencontre le Premier ministre Mackenzie King. Le gouvernement provisoire français du général de Gaulle est reconnu de facto par les Alliés. De Gaulle rencontre également des savants atomistes français qui l’informent de l’évolution de l’arme atomique américaine.
mercredi 12 juillet
Dernier Conseil des ministres à Vichy.
Des groupes de résistants sont massacrés par la Gestapo et la milice en Bretagne (Kerhervé) et à Lyon.
jeudi 13 juillet
L'enlisement des troupes alliées en Normandie entraîne la mise au point par le général Bradley d'un nouveau plan d'attaque (opération Cobra à l'ouest de Saint-Lô et opération « Goodwood » dans la zone de Caen.
A Alger, l'opération « Anvil » (débarquement en Provence) est définitivement fixée au 15 août. Retour de Charles de Gaulle à Alger.
Le CEF prend San Gimignano en Italie.
Sortie du film L’Enfant de l’amour, comédie réalisée par Jean Stelli d’après la pièce d’Henry Bataille, avec Gaby Morlay, François Périer, Aimé Clariond et Claude Génia.
vendredi 14 juillet
Des manifestations patriotiques ont lieu partout en France : 100 000 personnes manifestent à Paris à l’appel du Comité de libération.
La république du Vercors célèbre la fête nationale par une prise d'armes et reçoit un important parachutage. La Luftwaffe bombarde et incendie Vassieux-en-Vercors. Incendie du village par les Allemands et la Milice : 75 habitants sont massacrés.
A l’est de Nantes, des résistants ont détruit par le feu le pont en bois construit en 1943 par les Allemands sur la Loire à Ancenis (qui remplaçait le vieux pont en pierre démoli en 1940).
samedi 15 juillet
Dans le Puy-de-Dôme, 24 otages, dont le maire, sont fusillés au camp militaire de Bourg-Lastic suite à l’attaque de la résistance contre la colonne de ravitaillement Jesser.
lundi 17 juillet
Bombardement de Rennes : 123 morts.
Alors qu’il regagnait son quartier général en Normandie, le maréchal Rommel est grièvement blessé à Sainte-Foy-de-Montgommery [aujourd’hui dans Val-de-Vie, à 50 km au sud-est de Caen] dans un accident d'automobile qui a lieu au cours d'une attaque aérienne. Kluge reprend son commandement.
Possible première utilisation de l’histoire du napalm, inventé en 1942 : un P-38 américain aurait largué des bombes au napalm sur des réservoirs d’essence à Coutances, à l’ouest de Saint-Lô.
mardi 18 juillet
En Normandie, prise de Saint-Lô par le 19e corps américain. Début de l'opération Goodwood destinée à attirer le maximum de forces allemandes dans la région de Caen.
Les maquisards de Ransac (Sud-Ouest) tuent une cinquantaine d'Allemands dans une embuscade.
Le gouverneur militaire de la Belgique et du nord de la France, le général von Falkenhausen, est remplacé par un Reichskommissar Belgien-Nordfrankreich, le nazi Joseph Grohé.
mercredi 19 juillet
Le maquis du Vercors est attaqué par 10 000 Allemands de la 157e armée. A Lyon, 52 détenus politiques sont fusillés.
jeudi 20 juillet
Le lieutenant Lévy-Seckel, chef du maquis juif de la Montagne noire, est tué.
vendredi 21 juillet
A 9 h 30, 600 SS se posent grâce à 40 planeurs sur le plateau du Vercors. Les maquisards, croyant à des renforts alliés, les laissent atterrir. Dans la soirée, les Allemands comptent 29 morts. Le maquis de Vercors commence à être anéanti.
Retrait progressif du CEF de la campagne d'Italie.
samedi 22 juillet
En Italie, la conquête de Castelfiorentino achevée, toutes les unités du CEF ont été relevées.
Ancien ministre vychiste des Colonies (1940-1942) et fervent partisan de la collaboration avec l’Allemagne, le vice-amiral Charles Platon est arrêté en Gironde, dans sa maison de Pujols, par des maquisards FTP de Dordogne (il sera exécuté le 28 août).
Mille Alsaciens et Lorrains, envoyés sur le front russe par les nazis, sont déportés par les Soviétiques en Iran.
A Nice, la Gestapo exécute des résistants à l’Aniane.
nuit du samedi 22 au dimanche 23 juillet
Dans le Vercors, Huet fait ordonner la « dispersion ».
dimanche 23 juillet
Nouvelle attaque allemande contre le maquis du Vercors.
Un mois et demi seulement après avoir été élu au Collège de France, le sociologue Maurice Halbwachs est arrêté par la Gestapo (il sera déporté à Buchenwald, où il mourra).
lundi 24 juillet
Bombardements intensifs dans le secteur de Saint-Lô pour préparer l'offensive américaine du lendemain.
En Provence, début des attaques contre les voies de communication de la zone de débarquement.
mardi 25 juillet
Dans le cadre de la bataille de Normandie, le général américain Bradley déclenche l'opération « Cobra » dans le Cotentin : ses forces enfoncent les lignes allemandes en direcition de Coutances afin de s’ouvrir la route de la Bretagne. De nouveaux bombardements ont lieu à l'ouest de Saint-Lô. Afin de faciliter l’opération « Cobra » en fixant les forces allemandes, une autre offensive alliée (opération « Spring ») a lieu plus à l’est : les forces canadiennes du général Guy Simonds (2 divisions d’infanterie, 2 divisions blindées, 1 brigade blindée) attaquent les 3 divisions panzer du général Dietrich à Verrières, à 8 km au sud de Caen.
Destruction partielle de la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique).
A Alger, De Gaulle expose devant l'assemblée consultative provisoire la politique du GPRF pour la libération de la France.
jeudi 27 juillet
En Normandie, l’opération « Spring » est un lourd échec pour le 2e corps canadien du général Simonds : repoussés au sud de Caen par les divisions panzer du général Dietrich, les Canadiens déplorent en trois jours leurs pertes humaines les plus lourdes avec le débarquement de Dieppe, avec 450 tués et 1 100 blessés. Plus à l’ouest, l’opération « Cobra » progresse dans le Cotentin : les Américains prennent Périers et Lessay.
Les troupes allemandes anéantissent le maquis du Vercors : on compte 840 morts, maquisards et civils.
vendredi 28 juillet
Les Américains prennent Coutances, les défenses allemandes du Cotentin s'effondrent.
samedi 29 juillet
Bataille de la Pie : chargés d’anéantir le maquis Guy Mocquet en centre Bretagne, 3 000 soldats allemands sont finalement repoussés à Maël-Carhaix au prix de lourdes pertes de part et d’autre. Les résistants déplorent 136 morts.
La résistance de l’Aude est décapitée avec l’arrestation de son chef militaire, Jean Bringer.
dimanche 30 juillet
En Normandie, les Américains de Patton avancent vers Granville et Avranches.
Dans le centre Finistère, le château de Trévarez, lieu de repos de la Kriegsmarine, est bombardé par la Royal Air Force.
lundi 31 juillet
L’opération « Cobra » est un succès pour les forces américaines avec la percée d'Avranches qui ouvre les axes de Paris et de la Bretagne. Les Américains prennent Granville. En une semaine de combats dans le Cotentin, les Américains déplorent 1 800 tués ou blessés, les Allemands du général SS Hausser 3 200 morts et 12 800 prisonniers de guerre.
Disparition du commandant et écrivain Antoine de Saint-Exupéry (44 ans) à bord de son Lightning lors d'une mission de reconnaissance au-dessus de la Méditerranée, entre Bastia et Grenoble (les restes de l’avion seront récupérés près de l’île de Riou en 2003).
Staline décerne au régiment de chasse français Normandie le titre de Niémen. Il assurait la protection des troupes soviétiques, lors du franchissement du fleuve.
Un résistant est exécuté près de Peyruis (Basses-Alpes) pour avoir volé 3 millions de francs de l’époque.
Nouvel arrêt de la parution du journal sportif Miroir des sports pour fait de collaboration. Créé en 1920, la revue avait disparu des kiosques en 1939 avant de reprendre sa publication en avril 1941 (il fera sont retour en 1951).
mardi 1er août
La Deuxième DB de Leclerc débarque en Normandie, sur la plage d’Utah.
Le général américain Patton fixe deux objectifs au maquis breton : Lorient et Quiberon (aucun ne sera atteint).
48 membres de la résistance bordelaise sont exécutés au camp de Souges, près de Bordeaux.
L'écrivain-résistant Jean Prévost (43 ans) et ses quatre compagnons sont abattus au pont Charvet par une patrouille allemande dans le Vercors.
Dernier numéro du journal L’Ouest-Eclair en Bretagne.
mercredi 2 août
Bombardement du Havre : sont touchés le quartier de la gare, l’hôpital et la prison.
Pour Churchill, « l’âme de la France n’est pas morte [...] elle a brûlé d’une flamme sourde qui n’a pu être étouffée ».
Refluant de Normandie, trois divisions de la Waffen SS s’installent au château de Vincennes.
jeudi 3 août
Après trois heures d’intenses combats, les blindés du général Patton (44e régiment d’infanterie et 212e régiment d’artillerie de campagne), soutenus par les résistants locaux, font sauter le verrou allemand de Mauron, dans le nord-est du Morbihan. Au nord-ouest, les Américains de la 6e D.B. atteignent Loudéac.
Pierre Herbart, responsable régional de Défense de la France, dépose le préfet vichyste de Rennes avant d’installer à la préfecture le commissaire de la République Victor Le Gorgeu.
vendredi 4 août
Les villes de Rennes et de Dinan sont libérées. A l’issue du succès de l’opération « Cobra » (qui ouvre la route de la Bretagne aux forces alliées), le maréchal Montgomery annonce une modification du plan visant à l’effondrement du front allemand. Si une partie des forces continue vers l’ouest, la plupart des unités sont maintenant envoyées vers l’est.
samedi 5 août
Les Américains atteignent Redon.
Des bombardiers Lancaster endommagent la base sous-marine allemande de Brest.
dimanche 6 août
Libération en Bretagne de Saint-Brieuc (Task Force A) et de Vannes (4e DB). Dans le nord de l’Ille-et-Vilaine, la 1re armée américaine du général Hodges met le siège devant Saint-Malo. A Duault, des maquisards affrontent des Allemands.
lundi 7 août
Churchill visite pour la troisième fois le front de Normandie.
Dures batailles entre blindés américains et avant-postes allemands de Lorient.
Ancien commandant du 84e corps d’armée allemand en Normandie, le général Dietrich von Choltitz est nommé par Hitler gouverneur militaire de la garnison du « Grand Paris ».
Près de Brest, 42 civils (dont 9 inconnus et 4 femmes), âgés 16 à 71 ans, sont fusillés par des soldats de la Wehrmacht, au lieu-dit Penguerec, à Gouesnou (les corps sont brûlés). Brest est encerclée.
Troisième embuscade de Cornil : forte de 90 hommes bien armés, la 232e compagnie FTP de Corrèze attaque à 12 h 30 un convoi de 3 voitures et 9 camions allemands circulant sur la route nationale 89, au niveau du Pont de Cornil. Plusieurs dizaines d’Allemands sont tués, dont le commandant de la garnison de Tulle, ou blessés.
Parution du premier numéro du journal Ouest-France, dont le fondateur est Paul Hutin-Desgrées.
mardi 8 août
Libération de Quimper. Les Allemands ont incendié la préfecture avant de quitter la ville.
L’un des meilleurs chefs de char allemand est mort au combat en Normandie : le Tigre 007 de Michael Whittmann (30 ans) a été détruit près de Saint-Aignan-de-Cramesnil, à 15 km au sud de Caen.
A l’est de Nantes, les Allemands dynamitent le stratégique pont d’Oudon (la passerelle provisoire ne sera remplacée par un pont définitif qu’en 1976).
mercredi 9 août
Une ordonnance de Charles de Gaulle, constatant la nullité de l'acte dit « loi constitutionnelle » du 10 juillet 1940 et de tous les actes dits « actes constitutionnels », affirme que rien, juridiquement, n'a pu mettre fin à la Constitution de 1875.
Le général Dietrich von Choltitz est nommé commandant de la garnison allemande de Paris à la place du général von Stulpnagel.
Début du siège de la poche de Brest par le 8e corps d’armée de Middleton.
En Slovaquie, une centaine de prisonniers de guerre français, évadés des camps, rejoignent les partisans sous les ordres du capitaine de Lannurien.
Parution à Rennes du premier numéro non clandestin de Défense de la France.
Ancienne Miss France (1930), Yvette Labrousse (38 ans) épouse le prince milliardaire Aga Khan III. Elle se converti à l’Islam et devient la Bégum des Ismaéliens sous le nom de Om Habibeh.
jeudi 10 août
La 5e DI du général Patton libère Angers. Michel Debré (32 ans) est nommé à titre personnel commissaire de la République d’Angers.
Début de la grève des cheminots parisiens.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 août
Les Allemands évacuent Nantes et se retirent au sud de la Loire non sans avoir détruit les ponts et rendu le fleuve inutiles à la navigation.
samedi 12 août
La 2e DB libère Alençon : première ville française libérée par des Français.
Libération de Nantes par la 8e D.I. américaine.
Un bombardement américain a détruit la gare de Rambouillet.
Opération « Pluto » : un pipeline mis en service sous la Manche depuis l’île de Wight commence à fournir du carburant aux forces alliées en Europe (jusqu’à 700 tonnes de carburant par jour).
Arrêt des émissions de télévision de la Fernsehsender Paris, de Kurt Hinzmann.
du samedi 12 au vendredi 18 août
Tentative de constitution d'un régime démocratique : Laval contacte Herriot qui refuse.
du dimanche 13 au lundi 14 août
Les Allemands évacuent le village de Thury-Harcourt (Calvados), incendiant avant leur départ le château : disparition d’une grande partie des archives publiques de Normandie, d’une bibliothèque de 15 000 ouvrages, de centaines de tableaux et d’un mobilier de grande valeur
lundi 14 août
Après de furieux combats, la garnison allemande du château de Saint-Malo se rend aux Américains. La presqu’île de la cité résiste encore.
Le colonel allemand Wildermuth est nommé commandant de la forteresse du Havre.
Winston Churchill s’envole pour la Corse pour assister aux débuts de l’opération Anvil de débarquement dans le sud de la France.
Une cinquantaine de maquisards réfugiés dans la forêt de Lorris, à l’est d’Orléans, sont brûlés vifs dans une maison par les Allemands.
mardi 15 août
Opération Anvil : des milliers de parachutistes alliés sont lâchés entre Nice et Marseille. Débarquement allié sur la Côte-d'Azur : 230 000 Français de De Lattre de Tassigny et 100 000 Américains (général Patch). A 4 h 22, 10 000 parachutistes au Muy ; à 8 h, débarquement à Cavalaire et Sainte-Maxime ; 8 h 30 et 15 h 34 à Saint-Raphaël : faible résistance allemande.
Plusieurs dizaines de personnes sont tuées à Sisteron dans la tentative de destruction de ponts sur la Durance par des bombardiers américains.
Nouvelles exécutions de résistants par la Gestapo de Nice.
Libération de Brive.
Le 15e de cavalerie américain et les maquis de Plouisy et de Coat-Malouen libèrent Lézardrieux (Bretagne).
Un convoi emportant les derniers internés du camp quitte Compiègne. A la même date, un convoi d'internés composés principalement de résistants quitte les quais de Pantin en direction de Buchenwald et Ravensbrück.
La canicule s'abat durant une semaine : il fait 36° à Besançon, 37° à Lyon et Bergerac, 38° à Montpellier et 39° à Mont-de-Marsan.
nuit du mardi 15 au mercredi 16 août
Les Allemands évacuent Orléans sous l’orage.
mercredi 16 août
Libération d'Orléans.
A Paris, les fonctionnaires manifestent devant l’hôtel de ville.
mercredi 16 ou jeudi 17 août
Dénoncés par un agent de la Gestapo et arrêtés la veille, 35 jeunes résistants, âgés de 17 à 30 ans, ont été massacrés à l’aube près de la Cascade du bois de Boulogne, derrière l’étang du Réservoir à coups de mitrailleuse et de grenades. 17 des victimes venaient de la commune de Chelles.
jeudi 17 août
Dernier convoi de juifs de France en partance de Drancy.
Le ministre pétainiste Marcel Déat se réfugie en Allemagne.
Dernier numéro du journal collaborationniste l'Oeuvre, fondé en 1902.
30 otages sont fusillés à Sainte-Radegonde de Rodez.
vendredi 18 août
Libération de Draguignan et de Rodez.
1 467 prisonniers sont libérés du camp de Drancy.
Appel à la grève générale des syndicats CGT et CFTC de la région parisienne. Appel à l'insurrection du Comité parisien de Libération et du CNR. A Paris, fusillade du Pont des Arts : début de l'insurrection. Les journaux collaborateurs cessent de paraître.
Le Sonderführer Kurt Hinzmann quitte Paris avec son équipe. Il remet à ses collaborateurs français les studios de télévision intacts de la Fernsehsender Paris, rue Cognacq-Jay. Il a refusé d’obéir aux ordres de destruction des studios et de l’émetteur de la tour Eiffel.
A Orléans, deux arches du pont Royal, miné par les Allemands, s’écroulent.
L’avocat Alexandre Vincent devient préfet de la Loire-Inférieure [Loire-Atlantique].
nuit du vendredi 18 au samedi 19 août
Pierre Laval quitte discrètement Matignon pour rejoindre la gare de l’Est (et de là l’Allemagne).
samedi 19 août
A l’approche des chars américains, les chefs de la Résistance parisienne déclenchent l’insurrection dans la capitale. 20 000 policiers, convoqués par les organisations de résistance, entrent à 8 h du matin dans la préfecture de police. Ils arrêtent le préfet Amédée Bussière et se retranchent dans le bâtiment. Ailleurs dans la ville, des dizaines de barricades sont rapidement dressées mais les combattants ne disposent que d’une centaine de fusils et de mitraillettes et d’un seul char. Dans la matinée, Charles Luizet devient le nouveau préfet de police tandis que Rol-Tanguy est confirmé comme chef du soulèvement. A 17 h 45, la Wehrmacht attaque en vain la préfecture de police, défendue par 400 hommes. Echec d’une nouvelle attaque à 17 h. Désigné médiateur, le consul de Suède Raoul Nordling obtient une trêve humanitaire dans la soirée.
Le commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas), le maréchal von Kluge, impliqué dans l’attentat manqué du 20 juillet dernier contre Hitler, est contraint de se suicider.
Libération de Perpignan, Saint-Etienne, Agen et Forcalquier.
Insurrection de la résistance à Marseille.
A Carcassonne, les Allemands font exploser un dépôt de munitions où 20 résistants (dont Bringer) étaient retenus prisonniers. Ils sont tous tués. A Sète, les Allemands détruisent le port.
Avant de quitter Montpellier, les Allemands font exploser leur dépôt de munition.
Le dirigeant vichyste et collaborateur Yves Urvoy (44 ans) est enlevé dans sa propriété de Lot-et-Garonne ; il sera retrouvé mort le lendemain.
dimanche 20 août
Fin du régime de Vichy : le maréchal Pétain et Laval sont emmenés de force à Belfort.
120 personnes sont brûlées vives par les Allemands à Saint-Genis-Laval (Rhône).
Un détachement allemand terrorise Carcassonne, massacre 28 personnes et incendie de nombreuses maisons.
Les Allemands exécutent 30 otages dans le château de Vincennes.
Libération de Sète et de Pau.
Des voitures siglées FFI annoncent le début de l’insurrection aux Parisiens. Toute la journée que dure la trêve, les résistants se déploient dans la ville.
du dimanche 20 au lundi 21 août
Le général de Gaulle se rend à Rennes, où il participe à une réunion avec le commissaire de la République, le préfet et les membres du CDL d’Ille-et-Vilaine. Il se rend également sur la tombe de sa mère décédée en juillet 1940 et inhumée à Paimpont.
lundi 21 août
Désobéissant aux ordres américains, le général Leclerc envoie à 11 h du matin vers Paris un détachement commandé par le commandant par le commandant Jacques de Guillebon. Dans la soirée, celle-ci se trouve à Arpajon.
Sur la côte méditerranéenne, les combats pour la libération de Marseille débutent par une insurrection (accompagnée d’un mot d’ordre de grève générale) déclenchée par les FFI de la ville, commandés par Henri Simon. Les troupes du général Monsabert arrivent aux abords de la cité, défendue par les 13 000 Allemands du général Hans Schaefer.
Dans le centre de la France, le chef FFI Georges Guingouin obtient la capitulation, sans combat, de la garnison allemande de Limoges : 20 000 résistants font leur entrée dans la ville.
Libération de Mont-de-Marsan (Landes).
du lundi 21 au mardi 22 août
Trêve à Paris, négociée par l'entremise de Raoul Nordling, consul de Suède, et signée entre les insurgés et le général von Choltitz.
mardi 22 août
Combats de rue à Paris après la rupture de la trêve par le colonel FTP Rol-Tanguy, qui appelle les habitants aux barricades. Un char réquisitionné par le chef FFI Roger Faligot est le premier blindé français à entrer dans la capitale, aux Batignolles. Le général Leclerc refuse de rappeler son sous-groupement envoyé vers Paris. Il se rend au QG du général Omar Bradley pour pouvoir lancer l’offensive sur la capitale. Sur l’insistance du général de Gaulle, le général Eisenhower autorise à 19 h 15 la 2e DB à marcher sur Paris. Elle sera assistée par la 4e DI américaine. Leclerc déborde l'aile gauche allemande et prend Argentan.
Dans le Vaucluse, la 36e division d’infanterie américaine libère la ville d’Apt. Au même moment, des résistants du « Maquis Ventoux » tendent à proximité une embuscade à une grande colonne de la Wehrmacht qui remonte d’Avignon vers Digne. 110 Allemands sont tués.
Dernier convoi de juifs de France pour Auschwitz (gare de Clermont-Ferrand).
Etablie en 1924, la Brigade spéciale criminelle devient la Brigade criminelle.
Fondation des journaux Le Parisien libéré (créé par Emilien Amaury ; avec à la une : « La victoire de Paris est en marche ! ») et la IVe République (à Pau).
du mardi 22 au mercredi 23 août
Les Allemands évacuent Bayonne : quelques destructions avant de partir.
mercredi 23 août
La 2e DB s’élance à 6 h du matin vers Paris. Elle parcourt 200 kilomètres en une journée. Dans la capitale, le général Choltitz reçoit l’ordre de détruire la ville.
Grenoble est libérée. Les SS ravagent Vassieux : massacre de 83 habitants.
Sacha Guitry est arrêté à Paris. On l’insulte, on le frappe, on lui crache au visage et on crie « à mort » sur son passage.
du mercredi 23 au jeudi 24 août
Massacre du Porteau à Poitiers.
jeudi 24 août
Français de la 2e DB et Américains de la 4e DI du général Burton sont proches de Paris. En fin de journée, le régiment de marche du Tchad, dit « la Nueve » (composé de républicains espagnols), traverse la Seine au pont d’Austerlitz et se présente devant l’Hôtel de ville à 21 h 22.
Arrivée à la préfecture de Marseille (où les combats se poursuivent) de Raymond Aubrac nommé commissaire de la République par le général de Gaulle.
L’écrivain collaborationniste Henri Béraud est arrêté.
nuit du jeudi 24 au vendredi 25 août
Avant d’évacuer le château de Vincennes, les SS y détruisent trois dépôts de munitions installés dans des casemates : le pavillon de la Reine est en partie détruit, celui du Roi en ruines et de nombreuses collections sont parties en fumée (l’incendiée durera huit jours).
vendredi 25 août
La 2e DB entre dans Paris par plusieurs axes. Le général von Choltitz, qui ne disposait que de 15 000 hommes des services, quelques dizaines de chars et une faible artillerie capitule à 14 h 45 et signe devant Leclerc, à 15 h 30, l’acte de capitulation des troupes allemandes de la capitale, dans la salle de billard de la préfecture de police. Von Choltitz a refusé d'exécuter l'ordre d’Hitler de brûler Paris. L'ambassadeur d'Allemagne Otto Abetz quitte Paris. Les libérateurs français et américains sont accueillis par une foule en liesse. A 16 h 30, le général de Gaulle arrive à Paris. Au sud-est de la capitale, de violents combats opposent les FFI aux soldats allemands à Joinville-le-Pont : 19 morts parmi les résistants et civils.
120 personnes sont massacrées par les Allemands à Maillé (Indre-et-Loire)
A Rouen, l’aviation britannique lâche 150 torpilles sur les restes de l’armée allemande.
Georges Bidault n'est plus président du Conseil national de la Résistance.
samedi 26 août
Sous un soleil éclatant, un million de personnes acclament le défilé de la victoire conduit sur le Champs-Elysées par le général de Gaulle, de l’Arc de Triomphe jusqu’à la cathédrale Notre-Dame. Amado Granell et la « Nueve » et le drapeau de la république espagnole se trouvaient en tête du défilé. Le cardinal Suhard, archevêque de Paris, est exclu de la cérémonie d’action de grâces de Notre-Dame et reste consigné à l’archevêché (à l’initiative du père Bruckeberger, religieux dominicain).
De Gaulle installe à Paris le GPRF. Une ordonnance crée l'Indignité nationale (49 723 personnes seront touchées) ; une autre crée les Chambres civiques. Le chef de la France libre se réinstalle au ministère de la Guerre, dans le bureau qu’il occupait jusqu’au 10 juin 1940.
Une colonne de 1 500 soldats allemands de la poche de Saint-Nazaire échoue dans sa tentative de surprendre les Américains en tentant de forcer à Blain le passage du canal de Nantes à Brest. Les agresseurs se retirent en abandonnant onze tués.
Avignon est libérée.
Evacués de la prison lyonnaise de Montluc sur ordre de Klaus Barbie, 109 résistants juifs sont exécutés sur l’aérodrome de Bron.
Ordonnances sur l’organisation de la presse française.
Sous l’égide de la Cinémathèque française, Henri Langlois présente à Paris Autant en emporte le vent, de Victor Fleming, avant même que les cinémas rouvrent. C’est le premier film américain projeté dans Paris libéré.
dimanche 27 août
Libération de Toulon et de Montélimar.
Des SS massacrent des blessés et des médecins français dans la grotte de la Luire (Vercors).
Etablissement à Montpellier des nouvelles autorités issues de la Résistance.
Premiers numéros à Montpellier des journaux Midi-Libre et la Voix de la Patrie.
lundi 28 août
La garnison allemande de Marseille capitule après une semaine de combats. Le bilan est 1 400 à 1 800 soldats français et FFI tués et blessés, tandis que les Allemands comptent 2 000 morts et 11 000 prisonniers.
Libération d’Epernay, dans le département de la Marne.
Les Allemands abandonnent Bordeaux au matin.
Insurrection à Nice, libérée par les résistants. Les combats de rue font 25 morts et 105 prisonniers côté allemands, 31 morts et 280 blessés côté résistant.
Un mois après son arrestation par des maquisards FTP de Dordogne et sa condamnation à mort, le vice-amiral Charles Platon est fusillé à 22 h 40 dans le domaine de la Querrerie, sur la commune de Valojoulx, près de Montignac (Dordogne). Agé de 57 ans, cet ancien ministre vychiste des Colonies (1940-1942) était un fervent partisan de la collaboration avec l’Allemagne.
mardi 29 août
Les troupes américaines du général Patton atteignent l’Aisne : libération de la ville de Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Chalons-en-Champagne, dans la Marne).
Dans le Sud, libération de Montpellier et de Nîmes.
Massacre de représailles dans la vallée de la Saulx après des actes de sabotage et des embuscades. Dans la Meuse, les soldats allemands de la 3e division de Panzergrenadiers encerclent quatre villages (Robert-Espagne, Couvonges, Beurey-sur-Saulx et Mognéville) et regroupent tous les habitants qu’ils peuvent trouver. Les hommes sont abattus à la mitrailleuse : 86 morts.
A Marseille, le général de Lattre de Tassigny assiste au défilé de l’Armée d’Afrique sur la Canebière.
L'ancien ministre du Travail Vichyste Marcel Déat est reçu par Hitler (il crée la Commission gouvernementale française de Sigmaringen).
mercredi 30 août
Les avant-gardes des troupes alliées entrent dans Rouen, dans la soirée. Les parachutistes américaines entrent dans Nice.
jeudi 31 août
Gouvernement provisoire de la République française à Paris.
Libération de Béziers, Narbonne, Angoulême et Valence.
Les Américains suspendent l’assaut contre la poche allemande de Brest, après une semaine de combats.
Première réunion légale du Comité central du PCF.
vendredi 1er septembre
Libération de Rouen, Amiens, Reims et Saint-Etienne.
Les Allemands abandonnent Tours, dont le résistant Jean Meunier devient maire. La Dépêche du Centre est interdite et remplacée par la Nouvelle République du Centre-Ouest, organe de la résistance.
En Allemagne, Hitler reçoit Marion, Déat, Brinon, Darnand et Doriot. Brinon devient chef du gouvernement français en exil ; Pétain et Laval le désavoue.
Exécution de Léonce Vieljeux, maire de La Rochelle de 1930 à 1940.
nuit du vendredi 1er au samedi 2 septembre
De nombreux déportés du camp de Struthof (Alsace) sont exterminés, notamment les 107 membres du réseau de résistance « Alliance ».
samedi 2 septembre
Libération de Nice, Chambéry et Bordeaux.
Les Ecossais de la 51e division reviennent à Saint-Valery-en-Caux, près du Havre.
Bombardement de Monaco.
dimanche 3 septembre
Lyon est libérée par la 1re Armée française ; Montivilliers, près du Havre, par les résistants.
Les FTP pénètrent en principauté de Monaco, désertée par l’Occupant. Dès les premières heures, un Comité de libération (CDL), formé dans la clandestinité, est mis sur place. Il comprend cinq membres dont trois communistes, et notamment Alfred Müller à sa tête. Le CDL s’occupe de tout.
lundi 4 septembre
Par ordonnance, le général de Gaulle décide que le GPRF sera composé de ministres et non plus de commissaires. Le Breton François Tanguy-Prigent devient ministre de l’Agriculture.
Patton franchit la Meuse.
Dans la matinée, le ministre d’Etat de Monaco Emile Roblot, largement impliqué dans la collaboration, convoque les représentants des divers mouvements de résistance. La brigade Saint-Just s’y rend les armes à la main avec l’intention de l’arrêter ; les autres résistants s’interposent et installent une garde à l’intérieur même du palais.
mardi 5 septembre
Libération des villes françaises de Saint-Omer (par la 1re division blindée polonaise du général Maczek), Saint-Etienne, Poitiers et Lille.
350 bombardiers anglais écrasent le centre-ville du Havre : destruction de l’hôtel de ville et du théâtre, où sont tués 110 FFI.
mercredi 6 septembre
Libération des Sables-d'Olonne et de Saintes.
Nouveau bombardement des quartiers sud du Havre : un abri de civils est touché, causant la mort de 326 personnes, pour seulement 6 survivants.
jeudi 7 septembre
Calais et Lons-le-Saunier sont libérés. En Moselle, la petite ville d’Hagondange est libérée par la 3eArmée de Patton.
jeudi 7 ou vendredi 8 septembre
Evacué de Vichy le 20 août par les Allemands, le maréchal Pétain arrive à Sigmaringen où il retrouve Laval et les fanatiques de la collaboration (le véritable chef des collabos en exil est alors Doriot, jusqu'en février).
vendredi 8 septembre
Après quatre jours de bataille, l’armée américaine libère la ville de Besançon. Les combats ont fait 352 morts (80 Américains, 250 Allemands, 29 FFI et 29 civils). Libération également de Beaune et Chalon-sur-Saône.
nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre
A 2 h 30, explosion de l’abri Sadi-Carnot, à Brest, suite à l’incendie accidentel de carburants et de munitions : 373 réfugiés civils et 500 à 600 soldats allemands sont tués.
samedi 9 septembre
Les troupes françaises débarquées en Provence libèrent la ville d’Autun, en Saône-et-Loire.
dimanche 10 septembre
Libération d’Auxonne en Bourgogne.
lundi 11 septembre
Libération de Dijon.
Le CDL, déclarant détenir à Monaco tous ses pouvoirs de la République française, notifie au gouvernement princier qu’il est nécessaire, en vertu du traité franco-monégasque, de faire pénétrer et séjourner à Monaco une formation FFI.
mardi 12 septembre
Après de rudes accrochages en Bourgogne, les hommes de Leclerc (Overlord) font la jonction avec ceux de l'armée B du général De Lattre de Tassigny (Anvil) près de Chatillon-sur-Seine (Montbard ?). Le Havre est libéré (quelques derniers îlots de résistance tomberont le 13) : 11 300 Allemands ont été faits prisonniers dans la poche havraise. En Charente-Maritime, la prise de Rochefort bloque 5 000 soldats allemands dans la poche de Royan, assiégée par les Alliés.
mercredi 13 septembre
Le Conseil des ministres du GPRF adopte une majoration des salaires de 40 %.
Les FFI brestois guident les blindés américains.
vendredi 15 septembre
Libération de Nancy par l’armée de Patton.
Sur le front de la poche de Saint-Nazaire, une patrouille du 5e bataillon de FFI tombe dans une embuscade allemande à Fay-de-Bretagne, au lieu-dit les Landes (à 35 km au nord-ouest de Nantes). Le sous-lieutenant Loïc Merlant, commandant du groupe, et trois sous-officiers sont tués.
samedi 16 septembre
Le beffroi de Bergues (Nord), l’un des plus beaux de France, est dynamité par les troupes allemandes.
La 3e division d’infanterie américaine libère la ville de Lure, en Haute-Saône.
lundi 18 septembre
Poche de Saint-Nazaire : un wagon chargé d’explosif lancé par les Allemands sur la voie de Bouvron à Blain explose à Blain, sans faire de victimes.
Parution du premier numéro du quotidien régional Le Télégramme de Brest et de l’Ouest, successeur de la Dépêche de Brest.
mardi 19 septembre
Les Américains s’emparent de la poche de Brest.
Les FFI sont intégrées dans l’armée française par décret.
L'armée B de De Lattre de Tassigny prend le nom de 1re armée française sur décision du général Revers.
mercredi 20 septembre
Pétain et Laval quittent Belfort pour Sigmaringen, en Allemagne.
jeudi 21 septembre
Libération de Boulogne-sur-Mer et de Menton.
vendredi 22 septembre
Libération d’Audierne et de Douarnenez (Sud-Finistère).
L’amiral Jean-Pierre Esteva, ancien résident général vichyste en Tunisie, est arrêté à Paris par la police et incarcéré à la prison de Clairvaux.
samedi 23 septembre
Visite à Besançon du général de Gaulle.
Louis Renault est incarcéré à la prison de Fresnes.
dimanche 24 septembre
Un décret intègre les maquis de résistants dans l'armée. De Gaulle ratifie le changement de nom de l'armée B en 1re armée française.
A Paris, Fred Astaire est à l’Olympia, où il donne un spectacle pour les soldats alliés. C’est la première apparition du célèbre danseur et comédien américain sur une scène française, cependant le public français n’est pas admis aux séances.
lundi 25 septembre
Arrestation de Georges Albertini, ancien secrétaire général du RNP de Marcel Déat.
mercredi 27 septembre
39 habitants d’Etobon, en Haute-Saône, ont été fusillés contre l’église du village voisin de Chenebier. 27 autres sont faits prisonniers (9 fusillés à Belfort et les autres déportés). La population était accusée de soutenir le maquis.
Se rendant de Stuttgart à Barcelone, un avion allemand Focke-Wulf FW 200 de la Lufthansa est abattu par un pilote américain près de Dijon : les quatre membres d’équipage et cinq passagers sont tués.
A Paris, le comédien Roger Duchesne est arrêté dans le 18e arrondissement, où il se cachait depuis la Libération. Il est accusé d’avoir participé aux exactions de Bony et Lafont, à la solde de la Gestapo.
jeudi 28 septembre
Au-dessus des Pays-Bas, les chasseurs français du groupe Alsace (FAFL) abattent un Messerschmitt 109. Pour la première fois, ils rencontrent un Messerschmitt 262 à réaction.
vendredi 29 septembre
La 9e brigade d’infanterie canadienne neutralise la batterie allemande du cap Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais.
samedi 30 septembre
Les chars de Patton sont bloqués faute d'essence.
Une ordonnance crée l’Agence France-Presse.
Ordonnance du gouvernement provisoire interdisant la reparution de tous les journaux qui avaient continué à paraître 15 jours après l’armistice du 22 juin 1940 en zone Nord et après le 12 novembre 1942 en zone Sud. Interdit en septembre 1943 par le gouvernement de Vichy, le journal catholique d’origine lorraine Trait d’Union des Réfugiés de l’Est-Le Lorrain reparaît (jusqu’en mai 1945).
en septembre
Le maréchal von Rundstedt redevient commandant en chef du front Ouest (France-Belgique-Pays-Bas).
La plupart des Français membres d'organisations pro-allemandes rejoignent la Waffen-SS (lourdes pertes militaires en Poméranie en janvier-avril 1945). Darnand et une partie des miliciens combattent en Italie du Nord contre les maquisards italiens.
dimanche 1er octobre
A Sigmaringen, les Allemands ont fait hisser le drapeau français sur la résidence de Pétain, conférant ainsi au château le privilège d'extraterritorialité.
A Calais, les Canadiens ont mis fin à la résistance allemande.
Les émissions de télévision en 441 lignes reprennent en France depuis les studios libérés de la rue Cognacq-Jay.
mardi 3 octobre
L'armée de Patton relance l'offensive pour la prise de Metz. A Dunkerque, les armées combattantes concluent une trêve pour permettre l’évacuation des civils.
mercredi 4 octobre
Le général français du général de Lattre (1re armée) lance l'opération des Vosges.
Le GPRF ordonne l'ouverture d'une instruction judiciaire contre Pétain.
Siège de la poche de Royan : les Alliés parviennent jusqu'à Médis. Les civils royannais sont en grande partie évacués.
jeudi 5 octobre
Progression des armées alliées vers Aix-la-Chapelle.
Signature de l'ordonnance confirmant le droit de vote accordé aux femmes.
samedi 7 octobre
Le général de Gaulle se rend au Havre.
Gouverneur de la Banque de France depuis la défaite de 1940, Yves Bréart de Boisanger doit céder sa place à Emmanuel Monick.
dimanche 8 octobre
Les détachements américains qui sont entrés à Maizières-les-Metz arrachent la ville aux Allemands maison par maison.
Discours de Charles de Gaulle à Rouen où il rappelle la souveraineté de l'Etat.
lundi 9 octobre
Remise en service du port du Havre.
mardi 10 octobre
Accusé d’avoir fait preuve de sympathie envers l’Occupant, le chanteur et acteur Maurice Chevalier participe à un défilé organisé par le Parti communiste. Son image n’en demeure pas moins écornée.
mercredi 11 octobre
Ordonnance élargissant la composition de l'Assemblée consultative provisoire : 296 membres (représentants de la Résistance métropolitaine 148, Corse et Résistance extra-métropolitaine 28, anciennes assemblées parlementaires 60, territoire d'outre-mer 12).
Les SS fusillent 4 prisonniers français et 24 allemands, responsables de la Résistance intérieure du camp de Sachsenhausen.
jeudi 12 octobre
Le physicien Louis Victor, prince de Broglie, est élu à l’Académie française dans des circonstances singulières. En effet, le minimum de 20 votants exigé par le règlement ne peut être atteint compte tenu des décès, emprisonnements et autres absences liées à la guerre. Il n’y a donc eu, fait exceptionnel, que 17 académiciens pour élire, à l’unanimité, le prince de Broglie au fauteuil d’Emile Picard. De Broglie y rejoint son frère, le duc de Broglie, élu en 1934. Par ailleurs, l’économiste et sociologue André Siegfried est également élu à l’Académie par 13 voix au fauteuil de Gabriel Hanotaux.
La comédienne Odette Joyeux est arrêtée à son domicile parisien à la suite d’une dénonciation.
vendredi 13 octobre
Remise en liberté d’Odette Joyeux, l’accusation étant sans fondement.
Sortie du film Coup de tête, comédie dramatique de René Le Hénaff, avec André Alerme, Pierre Mingand, Josseline Gaël, Jean Tissier et Gisèle Casadesus.
samedi 14 octobre
L'armée française du général de Monsabert s'empare de Cornimont.
lundi 16 octobre
Création à Amiens du quotidien Le Courrier picard, né de la fusion de La Picardie nouvelle (elle-même issue du Progrès de la Somme) et de L’Echo de la Somme (ancien Journal d’Amiens). Les journalistes sont issus des principaux courants de la Résistance. Son premier PDG est Maurice Catelas.
mardi 17 octobre
A la suite des contre-attaques allemandes contre le Haut du Faing et le Haut du Touteux, l'ampleur des pertes est telle que le général de Lattre suspend l'offensive française directe vers les Vosges.
mercredi 18 octobre
Fondation du journal L’Eclair à Pau.
vendredi 20 octobre
Signature d'une convention entre le colonel français Adeline et l'amiral Shirlitz commandant la poche allemande de la Rochelle, stoppant combats et sabotages pour éviter plus de destructions. La convention peut être dénoncée avec un préavis de quatre jours.
Accord entre la France et Monaco.
La célèbre actrice et chanteuse Arletty est arrêtée pour avoir eu durant l’Occupation une liaison avec l’officier allemand Hans Jürgen Soehring. A l’un des FFI qui l’interpellait, elle aurait déclaré : « Si mon cœur est français, mon cul, lui, est international ! » (Elle sera emprisonnée quelques semaines avant d’être placée en résidence surveillée pendant 18 mois).
lundi 23 octobre
A la suite de la reconnaissance « de jure » du GPRF par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'URSS, de Gaulle déclare : « Le gouvernement est satisfait que l'on veuille bien l'appeler par son nom ».
Le journaliste collaborateur Georges Suarez, pro-nazi et antisémite, est condamné à mort par la Cour d’Assises de la Seine.
mardi 24 octobre
Le général de Lattre décide d'une offensive déterminée vers Belfort. Les Américains marchent sur Saint-Dié, et occupent Mortagne.
L'industriel Louis Renault, accusé de collaboration, meurt en prison, à Fresnes.
Le comédien Charles Vanel, arrivant de Saint-Tropez, est de passage à Paris. Sa présence est un démenti aux rumeurs qui avaient couru sur sa disparition.
mercredi 25 octobre
Première conférence de presse du général de Gaulle à Paris.
vendredi 27 octobre
Dans les Alpes, les Américains et les FFI prennent la ville de Sospel.
François Mitterrand épouse Danièle Gouze.
samedi 28 octobre
Le GPRF déclare la dissolution de tous les groupements armés issus de la résistance (milices patriotiques) n'appartenant pas à la police ou à l'armée. Très contestée, cette décision sera néanmoins appliquée et mettra ainsi le pouvoir à l'abri de tout coup de force. Pour de Gaulle : « Les communistes ne sont pas dangereux. Tout au plus des roseaux peints en fer [...] Et il n’y a qu’un révolutionnaire en France : c’est moi ».
Agé de 28 ans, François Mitterrand, alias capitaine « Morland », épouse à Paris Danielle Gouze (20 ans) qui l’avait aidé à fuir la Gestapo en début d’année.
dimanche 29 octobre
La Sofirad, organisme public chargé de la radiodiffusion française, lance le magazine Radio 44 (qui deviendra Télé 7 Jours en 1960).
lundi 30 ou mardi 31 octobre
Le gouvernement amnistie le leader communiste Maurice Thorez.
mardi 31 octobre
A l’est de Lunéville, la 2e DB lance une offensive en vue de préparer la campagne d’Alsace. Elle prend Baccarat.
Alors qu’il vivait caché par certains résistants, le docteur Marcel Petiot, tueur en série, est arrêté à Paris, à la sortie d’une station de métro.
fin octobre
La division SS Charlemagne regroupe la LVF, les SS français, les miliciens et doriotistes (elle comprendra 7 000 hommes en début 1945).
en octobre
Le général Koenig devient gouverneur militaire de Paris.
mercredi 1er novembre
Philippe Barrès, Eve Curie et Henri Massot fondent le journal quotidien de droite Paris-Presse.
vendredi 3 novembre
Sortie en France du film italien Le Diable au collège, une comédie réalisée par le Français Jean Boyer d’après l’opérette Mam'zelle Nitouche, créée en 1883, avec Lilia Silvi, Leonardo Cortese et Greta Gonda.
samedi 4 novembre
Le PCF organise un meeting avec le CNR au Vel’d’Hiv’ de Paris, en protestation contre la dissolution des milices patriotiques.
dimanche 5 novembre
Exécution au fort de Montrouge du journaliste collaborateur Georges Suarez.
lundi 6 novembre
Emprunt de libération.
Le communiste Maurice Thorez, réfugié en URSS durant la guerre après une désertion en 1939, est gracié et autorisé à revenir en France.
jeudi 9 novembre
Première séance de l’Assemblée consultative, à Paris, élargie à 248 membres. Félix Gouin est élu président.
Décès de l’évêque de Blois Mgr Georges Audollent, à l’âge de 77 ans.
du jeudi 9 au dimanche 12 novembre
Congrès national extraordinaire des cadres des fédérations socialistes reconstituées dans la Résistance, Paris. Statuts ; laïcité ; politique coloniale ; action agricole ; épuration du Parti. Daniel Mayer confirmé dans ses fonctions de secrétaire général.
samedi 11 novembre
Un Liberty Ship américain, le Lee Overman, a coulé au large de la plage d’Octeville-sur-Mer (Seine-Maritime).
lundi 13 novembre
Cinq groupes de la Deuxième DB traversent les Vosges et foncent sur Strasbourg.
Le gouvernement est remanié. Du fait de l’ampleur des ruines que connaît le pays, de Gaulle crée un ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme.
mardi 14 novembre
Offensive de la 1re Armée française vers Belfort.
mercredi 15 novembre
Confiscation et nationalisation des usines Renault.
samedi 18 novembre
Une ordonnance du Gouvernement provisoire institue une Haute Cour de justice pour juger le maréchal Pétain, Pierre Laval, les ministres et hauts fonctionnaires des « gouvernements ou pseudo-gouvernements » de la France métropolitaine qui se sont succédé depuis juillet 1940.
lundi 20 novembre
Libération de Metz, Belfort et Mulhouse (cette dernière par de Lattre).
Tué en février par les Allemands alors qu’il aidait des résistants à fuir près de Baud, dans le Morbihan, le jeune Mathurin Henriot est fait compagnon de la Libération à titre posthume. Il est le plus jeune résistant - il avait 14 ans - à recevoir cette décoration.
mardi 21 novembre
Décès à Mamers (Sarthe) de l'ancien président du Conseil (1911-1912) Joseph Caillaux. Il avait 81 ans.
du jeudi 23 au samedi 25 novembre
Strasbourg est libérée par le Deuxième D.B. : le serment de Leclerc à Koufra est tenu.
vendredi 24 novembre
Accompagné du général Juin et du ministre Georges Bidault, le général de Gaulle quitte la France pour une tournée au Proche-Orient et en URSS. Après une courte escale à Tunis, il fait étape au Caire.
vendredi 24 ou dimanche 26 novembre
Les catholiques résistants tiennent à Paris le congrès constitutif du Mouvement Républicain Populaire (MRP).
lundi 27 novembre
Maurice Thorez, amnistié par de Gaulle, rentre d'URSS à Paris.
mercredi 29 novembre
Quatre résistants du maquis de Montaigu ont été tués dans l’explosion accidentelle du dépôt d’armes et d’explosifs installé dans les caves de la coopérative oléicole de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence).
jeudi 30 novembre
Cinq ans après les Américains, les cinéphiles français peuvent découvrir dans les salles le western en couleur (Technicolor) Sur la piste des Mohawks, de John Ford, d’après un roman de Walter D. Edmonds paru en 1936, avec Claudette Colbert, Henry Fonda, Edna May Oliver, John Carradine et Ward Bond.
en novembre
René Pleven devient ministre des Finances.
Les femmes sont admises dans les jurys d’assise.
Création du journal France-Soir. Pendant ses premiers huit jours, il s’appelle Défense de la France.
samedi 2 décembre
Après une étape à Stalingrad, le général de Gaulle arrive en visite officielle à Moscou.
Militant d’extrême-droite, le célèbre physicien et chimiste Georges Claude - fondateur d’Air Liquide en 1902 - est emprisonné pour avoir collaboré avec l’Occupant.
mardi 5 décembre
Au sud-ouest de Strasbourg, la garnison allemande du fort de Mutzig a capitulé.
mercredi 6 décembre
Règlement de compte à Paris : Philippe Grazziani est abattu d’une balle dans le dos et d’une autre dans la nuque par la bande à Ange Salicetti, devant le n°3 de la rue La Fayette.
Après quatre ans d’interruption, les activités du Cercle du cinéma, animé par Henri Langlois, reprennent à Paris. Une projection a lieu à 20 h 15 au Studio de l’Etoile : au programme, des films de Méliès, d’Emile Cohl, de René Clair, de Luis Buñuel et de Jean Vigo.
vendredi 8 décembre
Les Compagnies républicaines de sécurité (CRS) remplacent les Groupes mobiles de réserve (GMR), fondées en 1941.
La Corrèze connaît une très forte crue.
samedi 9 décembre
Devant l’absence de progrès dans les négociations franco-soviétiques, le général de Gaulle interrompt les entretiens en annonçant son départ imminent.
dimanche 10 décembre
Traité d'alliance franco-soviétique à Moscou. Traité d'alliance et d'assistance militaire mutuelle pour 20 ans en cas de menace allemande. En contrepartie, la France accepte de reconnaître de facto le comité de Lublin (elle est le premier pays occidental à le faire).
mardi 12 décembre
Arrestation du résistant René Hardy, accusé d’avoir livré certains de ses compagnons, dont Jean Moulin, aux Allemands en juin 1943.
mercredi 13 décembre
Nationalisation des houillères nationales du Nord et du Pas-de-Calais.
Démission de l’archevêque d’Aix, Mgr Florent du Bois de la Villerabel, à l'âge de 67 ans.
jeudi 14 décembre
Rentrée solennelle de l'Université de Caen malgré l'absence de locaux.
du vendredi 15 au samedi 16 décembre
Assemblée générale des Comités départementaux de libération à Paris.
samedi 16 décembre
Début de la grande offensive allemande (24 divisions blindées) dans les Ardennes.
De Gaulle est de retour à Paris.
lundi 18 décembre
Nationalisation de la marine marchande.
L'écrivain Paul Chack est condamné à mort pour avoir souhaité publiquement la victoire allemande et publié des tracts.
Un courrier du ministre français de l’Intérieur ordonne au préfet des Alpes-Maritimes de prendre toutes les mesures nécessaires afin de liquider le CDL monégasque (communiste).
Après trente-six ébauches et deux numéros zéro, Hubert Beuve-Méry lance le quotidien Le Monde. Daté du lendemain, il comprend une seule page recto-verso.
mardi 19 décembre
Sortie du film américain Passez muscade, comédie réalisée en 1941 par Edward F. Cline, avec W. C. Fields - dans son tout dernier rôle -, Gloria Jean, Franklin Pangborn et Leon Errol.
mercredi 20 décembre
A Madrid, le cinéaste français Abel Gance doit interrompre, après deux semaines de tournage, la réalisation du film entrepris avec le célèbre matador Manolete, à cause des défaillances financières de la production.
vendredi 22 décembre
Délégué apostolique en Grèce et en Turquie depuis 10 ans, l’évêque italien Angelo Roncalli (futur pape Jean XXIII), âgé de 63 ans, est nommé nonce apostolique en France.
samedi 23 décembre
Ordonnance du GPRF sur la nationalisation des usines Renault.
dimanche 24 décembre
Au Parc des Princes de Paris, l’équipe de France de football bat la Belgique trois buts (Simonyi, Arnaudeau, Aston) à un (De Wael), devant 24 095 spectateurs.
Réveillon glacial : le thermomètre chute à -9° à Lille, -10° à Caen et -11° à Nancy.
mardi 26 décembre
Le gouvernement français rembourse à la Belgique les 10 milliards d’or déposés par la Banque centrale de Belgique à la Banque de France. Laval les avait remis aux Allemands.
Henri Lafont et Pierre Bonny, anciens membres de la Gestapo française, sont exécutés à Paris.
mercredi 27 décembre
Le célèbre résistant « colonel Fabien » (25 ans) a été tué avec quatre officiers dans la mairie d’Habsheim, près de Mulhouse (Haut-Rhin), en examinant une mine.
Ancien « premier flic de France » chargé autrefois des sulfureuses affaires Seznec, Stavisky et Prince, Pierre Bonny (49 ans) a été fusillé au fort de Montrouge, à Arcueil, pour collaboration. Avec lui a été exécuté également Henri Lafont (42 ans) ainsi qu’un ancien capitaine de l’équipe de France de football. Sélectionné 25 fois, participant à la Coupe du monde de 1930, Alexandre Villaplana (40 ans) avait rejoint la Gestapo française et avait commis divers crimes de guerre.
jeudi 28 décembre
Le CDL monégasque est supprimé par le préfet des Alpes-Maritimes.
vendredi 29 décembre
Condamnation à mort de l'écrivain Henri Béraud pour ses articles au cours de l'Occupation (sa peine sera commuée en travaux forcés à perpétuité).
samedi 30 décembre
Ordonnance sur le financement des assurances sociales (maternité, maladie, vieillesse).
Décès à Vézelay de l’écrivain Romain Rolland, à l’âge de 78 ans.
en décembre
Georges Albertini, ancien secrétaire général du RNP de Marcel Déat, est condamné à cinq ans de travaux forcés au bagne de Poissy.