vendredi 1er janvier
Création à Paris de la pièce de Carbonflins le Réveil d’Epiménide, qui contient une apologie de Louis XVI.
lundi 4 janvier
La pièce L’Honnête Criminel, de Charles-Georges Fenouillot de Falbaire, triomphe au Théâtre de la Nation, à Paris.
mardi 5 janvier
La municipalité de Bordeaux demande à l’Assemblée nationale d’instituer une fête commémorative du 14 juillet.
jeudi 7 janvier
Emeute à Versailles pour faire baisser le prix du pain.
vendredi 8 janvier
Délégation du Parlement de Bretagne à l’Assemblée constituante pour y répondre de son refus d’obéir aux décrets de l’Assemblée.
vendredi 15 janvier
Division de la France en 83 départements.
Ouverture à Pontivy de la Fête de la Fédération des gardes nationaux de Bretagne et d'Anjou.
Orléans et ses faubourgs sont divisés en 12 sections.
lundi 18 janvier
Parution de la Dénonciation contre Necker de Marat.
mardi 19 janvier
Clôture de la Fête de la Fédération des Bretons et des Angevins. Pour la première fois est prêté en France le serment « Vivre libre ou mourir ».
Début de l’agitation anti-féodale dans les campagnes du sud-ouest de Rennes.
mercredi 20 janvier
Décret Guillotin précisant que les corps des condamnés à mort seront remis à leur famille, si elles en font la demande, et non plus systématiquement jetés dans une fosse publique.
jeudi 21 janvier
Le docteur Guillotin propose à l'Assemblée une machine (« simple mécanique », inventée par le docteur Louis) pour les exécutions capitales.
vendredi 22 janvier
« Bataille des Cordeliers » : affrontement entre la municipalité de Paris et les forces de police envoyées par elle et la population du district des Cordeliers tentant d’empêcher l’arrestation de Marat.
lundi 25 janvier
Premières élections municipales à Montpellier : Durand est élu maire. Elections d’une nouvelle municipalité à Orléans également.
jeudi 28 janvier
La citoyenneté française est reconnue aux Juifs portugais du Sud-Ouest.
Représentant le parti de la Révolution, Etienne Martin, est élu maire de Marseille, sans avoir été candidat, avec 3 353 voix pour 4 405 votants (il refuse d’abord la charge, se retire à Avignon, puis l’accepte).
dimanche 31 janvier
Assemblée fédérative de Valence.
lundi 1er février
En Bretagne, la milice de Saint-Péran participe, officiers en tête, au pillage des châteaux des paroisses environnantes.
Le chevalier de Florian fait représenter à Paris, au Théâtre-Italien, sa nouvelle pièce, le Bon Père.
jeudi 4 février
Prestation du serment civique par les députés de l’Assemblée nationale en présence du roi.
vendredi 5 février
Le roi se rend à l’Assemblée pour donner une adhésion spontanée à la Constitution.
Le comité de Constitution fixe le chef-lieu du Tarn à Castres.
Election d’un nouveau maire de Marseille, Etienne Martin.
samedi 6 février
A leur tour, la plupart des maréchaux de France se rendent volontairement à l’Assemblée prêter un serment solennel à la Constitution.
Fin de l’agitation anti-féodale au sud-ouest de Rennes. Trois paysans sont tués par la garde nationale de Rennes.
dimanche 7 février
Emeute à Lyon.
mercredi 10 février
Election du premier maire de Bordeaux, le comte de Fumel.
samedi 13 février
Suppression des ordres religieux et des vœux monastiques.
Le comte du Plessis-Botherel, procureur général syndic des Etats de Bretagne, adresse au roi et au public une protestation contre la suppression des privilèges : « Au milieu des débris qui l’environnent de toute part, le Français, encore attaché à son pays, cherche avec regret quelque trace de ce gouvernement ancien qui, pendant près de 14 siècles, avait résisté aux efforts combinés des peuples voisins et fait la prospérité de la France ».
dimanche 14 février
La nouvelle municipalité d’Orléans s’installe à l’Hôtel des Créneaux.
vendredi 19 février
Exécution à Paris en place de Grève du marquis de Favras, accusé et condamné sans preuve d’avoir comploté contre l’Assemblée nationale et tenté d’enlever le roi.
dimanche 21 février
Fédération à Dole des gardes nationales d’Alsace, de Bourgogne et de Franche-Comté.
lundi 22 février
Emeute à Châteauroux.
mardi 23 février
Décret de l’Assemblée nationale instituant l’obligation pour les curés de lire en chaire les décrets de ladite Assemblée.
mercredi 24 février
Merlin de Douai fait voter une loi interprétative soumettant à la prescription le principal des redevances et autres droits rachetables.
vendredi 26 février
Le vicomte de Noailles, noble à l’origine de l’abolition des privilèges (4 août 1789), est élu président de la Constituante.
Décret fixant le nom, l’étendue, les limites et les districts de futures nouvelles divisions administratives, les départements.
dimanche 28 février
Décret de l’Assemblée nationale sur la constitution de l’armée, abolissant notamment le monopole des grades pour la noblesse.
lundi 1er mars
Création à l’Opéra-Comique de Paris des Brouilleries, d’Henri Montan Berton.
jeudi 4 mars
Lettres patentes ordonnant la division des provinces historiques. Les frontières des 83 nouveaux départements ne doivent pas être éloignées de leur capitale respective de plus d’une journée de route.
vendredi 5 mars
Début de l'application de l'abolition des Privilèges.
dimanche 7 mars
Fédération des milices du département des Vosges.
Lancement à Lorient du vaisseau de ligne Jean Bart, de 74 canons (classe Téméraire). Premier navire à porter le nom du célèbre corsaire, son armement est retardé (jusqu’en mars 1791) en raison du manque de bois pour finir ses parties hautes.
lundi 8 mars
Les colonies françaises obtiennent le droit de proposer leurs lois internes et de créer des assemblées coloniales. Par ailleurs, Antoine Barnave, en tant que porte-parole des colons de Saint-Domingue, parvient à faire accepter le maintien de l’esclavage.
lundi 15 mars
Suppression des droits seigneuriaux personnels. Les distinctions honorifiques, supériorités et puissances résultant du régime féodal sont supprimées. D’autres décrets confirment l’abolition du servage (qui n’existait plus qu’à l’état résiduel en Nivernais, Bourbonnais et Franche-Comté), instituent l’égalité des partages lors des successions et suppriment le droit d’aînesse et de masculinité. Par ailleurs, Rabaut Saint-Etienne est élu président de l’Assemblée nationale.
mardi 16 mars
Décret de l’Assemblée nationale supprimant les lettres de cachet.
mercredi 17 mars
Décret de l’Assemblée nationale décidant la vente des biens du clergé par les municipalités.
jeudi 18 mars
Défaite des partisans de la Révolution belge qui se réfugient en France.
samedi 20 mars
Proposition de la fédération bretonne que toute la province envoie un homme sur mille en délégation dans la capitale.
dimanche 21 mars
Décret de l’Assemblée nationale supprimant la gabelle.
dimanche 28 mars
La Constituante accorde des droits politiques aux noirs affranchis et aux mulâtres des colonies âgés de plus 25 ans. Refus des colons de Saint-Domingue d’appliquer le décret.
lundi 29 mars
Condamnation par le pape Pie VI de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen devant le consistoire.
mercredi 31 mars
Robespierre est élu président du club des Jacobins pour le moi d’avril.
jeudi 1er avril
Publication du « Livre rouge » contenant la liste et le montant des pensions accordées par le roi.
vendredi 2 avril
L’abolition des lettres de cachet met fin aux 13 années d’incarcération du marquis de Sade, libéré de la prison de Charenton. Agé de 50 ans et physiquement marqué (il a notamment beaucoup grossi), il s’installe à Paris.
samedi 3 avril
Suppression du monopole commercial de la Compagnie des Indes orientales.
dimanche 4 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 5 avril
Emeute contre-révolutionnaire à Vannes.
Fondation à Montpellier de la Société des Amis de l’Egalité et de la Constitution.
mardi 6 avril
Emeute à Nîmes opposant catholiques excités par les agents du comte d’Artois et protestants favorables à l’Assemblée nationale.
vendredi 9 avril
Décret de l’Assemblée nationale mettant à la charge de l’Etat les dettes du clergé.
dimanche 11 avril
Confédération des Gardes nationales du Poitou.
Création à Marseille de la Société des amis de la Constitution, rue Thubaneau.
Une fête de la Fédération impressionnante rassemble à Grenoble des milliers de personnes sur le Champ-de-Mars.
lundi 12 avril
Dom Gerle, élu du clergé aux états généraux, propose que la religion catholique soit proclamée « religion d’Etat ».
lundi 12 ou mardi 13 avril
Le marquis Charles-François de Bonnay est élu président de l’Assemblée constituante. Il succède à Jacques-François de Menou.
mardi 13 avril
La majorité de la Constituante s’oppose à la proclamation de la religion catholique en religion d’Etat, faisant valoir que la Déclaration des droits de l’homme affirme la liberté de conscience.
mercredi 14 avril
Décret de l’Assemblée nationale confiant à l’Etat les dépenses du culte catholique.
samedi 17 avril
Décret de l’Assemblée nationale donnant aux assignats valeur de monnaie sans en rendre l’usage obligatoire et réduisant l’intérêt des nouveaux assignats à 3 %.
dimanche 18 avril
Manifestation contre-révolutionnaire à Toulouse.
Journée révolutionnaire à Bastia : assassinat du colonel de Rully, commandant du régiment du Maine.
mardi 20 avril
Les « citoyens catholiques de Nîmes » dirigés par Froment réclament la dissolution du club des Amis de la Constitution (surtout composé de bourgeois protestants), que le catholicisme soit déclaré religion d'Etat, que le roi recouvre la plénitude de ses pouvoirs. Les rixes entre partis deviennent quotidiennes.
jeudi 22 avril
Exilé depuis plusieurs années en Angleterre, le patriote corse Pascal Paoli se présente devant l’Assemblée nationale française : il est nommé lieutenant général et gouverneur de la France en Corse.
lundi 26 avril
Traité de paix entre la France et la régence d’Alger.
François-Henri de Virieu remplace le marquis de Bonnay comme président de l’Assemblée constituante.
du lundi 26 au vendredi 30 avril
Emeute de Saint-Thomas-de-Conac ; la municipalité de Saintes doit intervenir.
mardi 27 avril
Constitution de la Société des amis des droits de l’homme et du citoyen dite club des Cordeliers du nom du couvent où elle siège.
mercredi 28 avril
Un décret ôte aux nobles le monopole des grades militaires.
du jeudi 29 au vendredi 30 avril
Prise des citadelles de Marseille, les « Bastilles marseillaises », par les gardes nationaux.
vendredi 30 avril
Institution du jury.
samedi 1er mai
Emeute contre-révolutionnaire des catholiques à Nîmes.
lundi 3 mai
Décret qui fixe la valeur du rachat des redevances annuelles (droits féodaux) à vingt fois la rente si le droit était payable en argent, et à vingt cinq fois si il était fixé en nature.
Emeute à Toulon.
mercredi 5 mai
Décret de l’Assemblée nationale instituant l’élection des juges.
jeudi 6 mai
Création à Toulouse du Club des Amis de la Constitution.
samedi 8 mai
Sur proposition de Talleyrand, l'Assemblée nationale se prononce pour la création de mesures stables, uniformes et simples. L’Assemblée confie cette étude à une commission de l’Académie des sciences (Lagrange, Laplace, Monge pour la mécanique céleste ; Borda pour la physique et les calculs de navigation ; Lavoisier pour la chimie).
lundi 10 mai
Le roi finit par accepter les services stipendiés de Mirabeau.
Création de la Commission des poids et mesures.
A Montauban, des volontaires catholiques, encadrés par des prêtres et des nobles, assiègent les gardes nationaux protestants : 5 d’entre eux trouvent la mort. 55 patriotes, militaires et protestants, sont enfermés.
Création à la Comédie-Italienne de Paris de l’opéra Jeanne d’Arc à Orléans, un drame historique du jeune compositeur Rodolphe Kreutzer (23 ans).
mercredi 12 mai
Fondation de la Société de 1789.
vendredi 14 mai
Décrets régissant la vente des biens du clergé devenus biens nationaux.
Le ministre des Affaires étrangères Montmorin informe l’Assemblée nationale de la tension entre l’Angleterre et l’Espagne et des mesures prises par le roi de France pour soutenir son cousin espagnol.
samedi 15 mai
Début du débat à l’Assemblée nationale pour déterminée si le droit de paix et de guerre appartient au roi ou à la nation.
Des centaines de gardes nationaux de Bordeaux se mettent en marche pour mettre fin au mouvement contre-révolutionnaire de Montauban.
mardi 18 mai
Reparution de L’Ami du peuple de Marat.
vendredi 21 mai
Loi remplaçant la Commune provisoire de Paris par un Conseil général de la Commune, élu par les citoyens actifs ; par décret, quarante-huit sections remplacent les soixante comités électoraux de district.
samedi 22 mai
Fin du débat sur le droit de paix et de guerre à l’Assemblée nationale : le droit de décider de la paix et de la guerre relève de la nation mais la guerre ne peut être décidée que sur proposition et avec sanction du roi.
L’Assemblée nationale décrète : « La nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple ».
Louis XVI supprime les cocardes régimentaires et impose à tous les soldats celle de la garde nationale (bleu-blanc-rouge).
Mounier émigre.
dimanche 23 mai
Projet de confédération patriotique pour tout le royaume de Marat.
lundi 24 mai
Création d’un Tribunal de cassation.
vendredi 28 mai
Interdiction du port de la cocarde blanche et obligation pour les officiers d’arborer la cocarde tricolore.
samedi 29 mai
Fondation à Poitiers de la Société des Amis de la Constitution.
dimanche 30 mai
Décret de l’Assemblée nationale en vue de la disparition de la mendicité et pour l’établissement d’ateliers de charité.
1 500 gardes nationaux bordelais, accompagnés des médiateurs envoyés par le ministre de la Guerre, entrent de force dans Montauban, où ils libèrent les patriotes emprisonnés depuis le 10 mai.
Fête de la Fédération à Lyon.
lundi 31 mai
Fin de la discussion sur la Constitution civile du clergé à l’Assemblée nationale. Le vote article par article s’étend sur six semaines.
en mai
A Tours, les soldats du régiment d’Anjou sont assaillis à coups de pierres par le peuple affamé.
mardi 1er juin
Parution du premier numéro de L’Ami du roi.
mercredi 2 juin
Publication du premier numéro du Junius français par Marat.
jeudi 3 juin
Insurrection des mulâtres à la Martinique.
samedi 5 juin
Proposition par la Commune de Paris de création d’une fédération réunissant tous les départements et d’une garde nationale unique.
Parution du premier numéro du Journal de la Société de 1789 dirigé par Condorcet.
dimanche 6 juin
Fête de la Fédération à Lille.
lundi 7 juin
Le Finistère élit 30 administrateurs. Dans l’ancienne chapelle de l’actuel lycée La Tour d’Auvergne, à Quimper, une assemblée de 500 électeurs vote en faveur de l’implantation de l’assemblée départementale du Finistère à Landerneau.
mercredi 9 juin
Décret de l’Assemblée nationale instituant une fête de la Fédération à Paris le 14 juillet 1790.
jeudi 10 juin
Insurrection contre-révolutionnaire à Avignon où la municipalité est favorable à la Révolution française.
vendredi 11 juin
Victoire des révolutionnaires à Avignon et dans le Comtat Venaissin.
samedi 12 juin
Avignon demande par un plébiscite son rattachement à la France après cinq siècles d’administration pontificale.
dimanche 13 juin
A Nîmes, une fusillade éclate entre « cébets » (catholiques ; le nom veut dire mangeurs d'oignons) et volontaires protestants. La bataille devient vite générale : massacre des protestants.
Fête de la Fédération à Strasbourg.
lundi 14 juin
Les gardes nationaux protestants des communes des alentours (Cévennes) accourent à Nîmes contre les catholiques de Froment qui sont assiégés.
mardi 15 juin
Une cérémonie funèbre en l’honneur de l’homme politique américain Benjamin Franklin se déroule au café Procope, 13 rue de l’Ancienne-Comédie (en face de la Comédie-Française).
mercredi 16 juin
Après deux jours de combat, Froment et les catholiques fuient Nîmes, abandonnant 300 morts ; les gardes nationaux protestants ont perdu 90 des leurs. Le calme ne sera vraiment rétabli qu'avec l'arrivée de la garde nationale de Montpellier.
Fête de la Fédération à Besançon.
vendredi 18 juin
Un décret précise qu’ « aucun citoyen ne pourra porter les armes » s’il n’est pas membre de la garde nationale.
samedi 19 juin
Abolition « pour toujours » des titres de noblesse, des ordres militaires, des armoiries familiales, des livrées et de toute espèce de distinction entre les Français. Adoption du bonnet rouge.
samedi 19 ou dimanche 20 juin
Cloots organise à la Législative une manifestation internationale (ambassadeurs des peuples souverains opprimés) : il est surnommé « L'orateur du genre humain ».
vendredi 25 juin
Réunion à Quimper des électeurs (censitaires) du Finistère pour choisir le chef-lieu du département : Quimper ou Landerneau. Incapables de s'entendre, ils remettent à l'Assemblée le soin de trancher.
samedi 26 juin
Demande de réunion d’Avignon à la France. L’Assemblée nationale réserve sa réponse pour ne pas heurter le pape dont elle attend l’agrément de la Constitution civile du clergé.
Début des entretiens à Reichenbach entre les représentants de l’Angleterre, de l’Autriche, de la Prusse et des Provinces-Unies en vue d’une éventuelle intervention contre les révolutionnaires français.
dimanche 27 juin
Décret de l’Assemblée nationale organisant la municipalité parisienne et incorporant Montmartre à la capitale.
mardi 29 juin
Fête de la Fédération à Rouen.
jeudi 1er juillet
Sur rapport de Camus, l’Assemblée vote la suspension de prescription contre la nation à raison des biens corporels ou incorporels dépendant des biens nationaux, du 2 novembre 1789 au 2 novembre 1794.
samedi 3 juillet
Entrevue secrète à Saint-Cloud de Mirabeau et de la reine : Mirabeau se rallie secrètement à la Monarchie.
Parution d’un article de Condorcet Sur l’admission des femmes au droit de cité, favorable au vote des femmes.
dimanche 4 juillet
Le capitaine de vaisseau breton Charles Marenne de Rivière reçoit le commandement de la division des Iles du Vent, composée de quatre navires : le vaisseau La Ferme (74 canons), la frégate Calypso, la flûte Maréchal-de-Castries et la corvette La Légère.
lundi 5 juillet
Pour la deuxième fois de l’année, le marquis Charles-François de Bonnay devient président de l’Assemblée constituante. Il succède à Le Peletier de Saint-Fargeau.
lundi 12 juillet
La Constituante vote la Constitution civile du clergé qui intègre l'Eglise de France à la Nation. Le clergé séculier est réorganisé au sein d’une nouvelle Eglise, l’Eglise constitutionnelle, sur laquelle le pape est privé de ses droits.
Suppression du siège épiscopal de Jean-François de La Marche, évêque du Léon.
mercredi 14 juillet
Fête de la Fédération : des milliers de personnes assistent à la messe célébrée au Champ de Mars par l'évêque d'Autun Talleyrand pour le premier anniversaire de la prise de la Bastille. Le Moniteur du jour est pour la première fois daté du 1er jour de l’an II de la Liberté.
Publication par Marat de L’Infernal projet des ennemis de la Révolution.
Paoli débarque en Corse, à Marcinaggio, dans le Cap.
Le premier mariage civique français est célébré à Dole, dans le Jura.
lundi 19 juillet
Jean-Baptiste Treilhard remplace le marquis de Bonnay comme président de l’Assemblée constituante.
jeudi 22 juillet
Sanction par le roi de la Constitution civile du clergé.
vendredi 23 juillet
Réception par le roi d’une lettre du pape laissant entendre qu’il condamnera la Constitution civile du clergé. Le message est gardé secret.
dimanche 25 juillet
Emeute et agitation royaliste à Lyon.
lundi 26 juillet
Parution de C’en est fait de nous ! de Marat demandant l’exécution de 500 à 600 aristocrates pour sauver la Révolution.
mardi 27 juillet
Accord à Reichenbach entre l’Angleterre, l’Autriche, la Prusse et les Provinces-Unies laissant le champ libre à l’Autriche pour reprendre la Belgique en exprimant l’inquiétude de ces quatre pays devant l’évolution politique en France et ses conséquences à l’étranger.
mercredi 28 juillet
Refus de l’Assemblée nationale française de laisser passer par le territoire français les troupes autrichiennes envoyées contre la Belgique.
vendredi 30 juillet
Révolte du régiment « La Reine-cavalerie » à Stenay.
samedi 31 juillet
Poursuite contre Marat et Desmoulins décidées par l’Assemblée nationale.
en juillet
Hebert fonde le Père Duchesne.
Le duc d'Orléans rentre d'Angleterre.
dimanche 1er août
Création par l’Assemblée nationale d’un comité diplomatique pour contrôler l’action du roi.
mercredi 4 août
Emeute frumentaire à Saint-Etienne : lynchage du commis aux aides Berthéas.
jeudi 5 août
Début de l’agitation à Nancy au sein des régiments de Châteauvieux et de Mestre-de-Camp, les soldats réclamant la paye qui leur est due.
Une municipalité parallèle détient le pouvoir à Saint-Etienne.
vendredi 6 août
Le maire de Saint-Etienne, Antoine Neyron, reprend les rênes du pouvoir dans sa ville.
samedi 7 août
Le ministère de la Maison du Roi prend le nom de ministère de l'Intérieur.
dimanche 8 août
Dispersion par la force de l’assemblée des colons de Saint-Domingue sur ordre du gouverneur de l’île.
lundi 9 août
Publication d’un nouveau pamphlet de Marat, On nous endort, prenons-y garde !
mercredi 11 août
Décret transformant les « procureurs du roi » en « commissaires du roi ».
samedi 14 août
Loi déclarant les correspondances inviolables et obligeant les administrateurs et employés des postes à prêter serment.
En signant la paix, la Russie de Catherine II et la Suède de Gustave III envisagent d’intervenir contre la Révolution française.
lundi 16 août
Loi créant une nouvelle organisation judiciaire : création des justices de paix et disparition des tribunaux seigneuriaux.
Décret de l’Assemblée nationale pour le rétablissement de la discipline dans l’armée « par une terreur salutaire ».
mardi 17 août
Une troupe de 200 hommes du Royal Marine fait son entrée dans Saint-Etienne (huit prisonniers seront transférés à Lyon pour y être jugés ; quatre seront pendus).
Le juriste strasbourgeois Christoph Guillaume Koch réussit à obtenir un décret exemptant les biens protestants de la vente des biens nationaux.
mercredi 18 août
Une fédération de 180 délégations de gardes nationales catholiques (20 000 hommes) se retrouve dans la plaine de Jalès pour la cause de la religion et de la royauté.
Lettre de La Fayette à Bouillé, commandant de l’armée de Metz, lui demandant de frapper un grand coup.
vendredi 20 août
Décret de l’Assemblée, signé par le roi, fixant le chef-lieu du Finistère à Quimper.
samedi 21 août
Création des tribunaux militaires.
dimanche 22 août
Loi instituant un premier régime des fonctionnaires titulaires de l’Etat, qui assure la gestion des pensions civiles, ecclésiastiques et militaires. La retraite est étendue à tous les serviteurs de l’Etat. La loi sera peu appliquée, les conditions d’obtention étant nombreuses et compliquées.
mardi 24 août
Louis XVI est contraint contre son gré de sanctionner le décret sur la Constitution civile du clergé.
Suppression d’un impôt en vigueur depuis le XIIIe siècle (et officialisé en 1402), par lequel les juges étaient payés en « épices de chambre » (clous de girofle ou grains d’anis cuits dans du sucre fondu) par les plaideurs qui avaient gagné leur procès.
Loi obligeant les municipalités à prendre toutes les précautions convenables pour prévenir et faire cesser sur leur territoire les calamités, dont l’incendie.
jeudi 26 août
Décret de l’Assemblée nationale déclarant caduc le pacte de famille entre Bourbons de France et d’Espagne.
Emeute militaire à Nancy.
dimanche 29 août
Organisation des tribunaux de Paris.
mardi 31 août
A Nancy, les troupes fidèles à leurs officiers se présentent à la porte Sainte-Catherine. Le lieutenant malouin Des Isles empêche les Suisses mutinés de tirer sur elles au canon en se postant devant les pièces. Les Suisses lui tirent alors dessus à coup de fusil, le blessant très grièvement (il succombera au bout d’une semaine). A la tête de ses troupes, Bouillé entre dans la ville et rétablit l’ordre après une bataille l’opposant aux soldats révoltés et à la garde nationale de la ville.
jeudi 2 septembre
Emeute à Paris à la nouvelle de l’affaire de Nancy.
vendredi 3 septembre
Vote par l’Assemblée nationale de félicitations à Bouillé pour son action à Nancy.
Le tribunal de la connétablie et maréchaussée de France tient séance.
samedi 4 septembre
James Necker démissionne, s'estimant incapable de maintenir l'ordre dans les rues (les Gardes nationaux, membres des sections en armes, y font la loi). Il retourne en Suisse. L’Assemblée nationale s’attribue la direction du Trésor public.
lundi 6 septembre
Un décret additionnel à celui du 16 août sur l’organisation de l’ordre judiciaire supprime toutes les juridictions spécialisées ou d’exception de l’Ancien Régime, dont la connétablie, le système prévôtal et le tribunal du point d’honneur. Par ailleurs, tous les Parlements (Toulouse...) sont officiellement supprimés.
A Angers, les gardes nationaux, en butte à l'hostilité des ouvriers « perrayeurs » qui travaillent dans les ardoiseries), ouvrent le feu contre 1 500 à 2 000 manifestants et en tuent au moins une quinzaine.
mardi 7 septembre
Décret de l’Assemblée nationale organisant les Archives nationales.
mercredi 8 septembre
Création par le chevalier de Saint-Georges, un mulâtre, de l’opéra Guillaume-Tout-Coeur ou les Amis de village, sur un livret est de Monnet, un acteur lillois. Saint-Georges est officier en garnison à Lille.
jeudi 9 septembre
L’assemblée d’Orezza nommé Paoli commandant en chef des bataillons de volontaires et président du congrès départemental.
jeudi 16 septembre
Mutinerie patriotique des équipages de la flotte à Brest, sur les navires Léopard et Patriote.
dimanche 19 septembre
Fête funèbre à Paris, au Champ-de-Mars, en l’honneur des « défenseurs de l’ordre » tués à Nancy.
mardi 21 septembre
Décret royal confirmant le choix de Saintes comme chef-lieu de la Charente-Inférieure.
jeudi 23 septembre
Création par l’Assemblée nationale d’une commission de sept députés chargée de réunir en constitution les différents décrets de l’Assemblée.
mercredi 29 septembre
Décret de l’Assemblée nationale transformant les assignats en papier-monnaie ne portant pas d’intérêt pour les 800 millions qui doivent être émis.
jeudi 30 septembre
Parution du premier numéro de La Feuille villageoise de Cerutti.
Décès de Mgr Conen de Saint-Luc, évêque de Cornouaille.
en septembre
La Comédie-Française reçoit Le Misanthrope par amour, du marquis de Sade.
lundi 4 ou jeudi 14 octobre
Après bien des avatars, Pau est choisie comme chef-lieu du département des Pyrénées-Inférieures [Pyrénées-Atlantiques].
mercredi 6 octobre
Lettres du roi de France à son cousin Charles IV d’Espagne où il affirme son hostilité à la Constitution civile du clergé.
dimanche 10 octobre
Demande de démission des ministres adressée par les sections de Paris à l’Assemblée nationale.
mardi 12 octobre
Décret de l’Assemblée nationale dissolvant l’assemblée des colons de Saint-Domingue et réaffirmant la légalité de l’esclavage.
mercredi 13 octobre
Première réunion des « Amis de la Vérité » au cirque du Palais-Royal à Paris.
dimanche 17 octobre
Sur les rives de l’Ohio [Etats-Unis], 500 Français fondent un établissement qu’ils baptisent Gallipolis. La plupart sont des aristocrates ou des artisans indépendants qui ont été trompés par les promesses de la Compagnie du Scioto.
Très grièvement blessé quelques semaines plus tôt par les soldats suisses révoltés, l’officier malouin André Joseph Marc Guillier Des Isles (23 ans) succombe à ses blessures à Nancy. Il devient un héros national : des fêtes funéraires en son honneur ont lieu partout.
mardi 19 octobre
Le député Menou propose à l'Assemblée nationale constituante que le pavillon blanc de la marine soit remplacé par le pavillon tricolore. Mirabeau appuie cette proposition.
mercredi 20 octobre
Démission des ministres. Sur le conseil de La Fayette, le roi les remplace par Duportail à la Guerre, Dupont-Dutertre à la Justice, de Lessart à l’Intérieur, Montmorin gardant les Affaires étrangères.
jeudi 21 octobre
Décret de l’Assemblée nationale substituant le drapeau tricolore au drapeau blanc fleurdelisé comme emblème de la France.
vendredi 22 octobre
Un décret de l'Assemblée décide que sur mer, le pavillon national serait blanc avec un quartier tricolore, au lieu de l'écu aux armes royales de France.
dimanche 24 octobre
Fin de la tension entre l’Espagne et l’Angleterre. Privé du soutien de la France, le roi d’Espagne accepte l’ultimatum anglais.
La Luzerne n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
lundi 25 octobre
Le comte de Claret de Fleurieu est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
mardi 26 octobre
Plan de Fersen pour organiser la fuite de la famille royale présenté à Louis XVI.
vendredi 29 octobre
Soulèvement des mulâtres du nord de Saint-Domingue sous la direction Vincent Ogé et Jean-Baptiste Chavannes.
samedi 30 octobre
Présentation de l’Exposition des principes des évêques députés sur la Constitution civile du clergé rédigée par Boisgelin et signée de tous les évêques députés à l’Assemblée nationale sauf Talleyrand et Gobel, demandant d’attendre l’approbation du Saint-Siège avant de mettre en application la Constitution civile du clergé.
en octobre
Apparition du Cercle social, qui tient de la loge maçonnique, du salon littéraire et du club politique.
Nommé en juillet à la tête de la division des Iles du Vent, Charles de Rivière arrive à la Martinique, alors en proie à la guerre civile opposant des colons royalistes de Fort-Royal contre l’Assemblée des marchands de Saint-Pierre. En relation avec le gouverneur, M. de Béhague, Rivière met aussitôt le siège devant l’îlet Ramiers, tenu par des soldats insurgés, les en débusque par une vive canonnade et facilite le ravitaillement du camp du Gros-Morne.
lundi 1er novembre
Au troisième tour de scrutin, le Brestois Louis Alexandre d’Expilly est élu avec 233 voix évêque constitutionnel de Quimper, le premier du royaume, contre 125 à Mgr de La Marche, ancien évêque de Léon.
jeudi 4 novembre
Insurrection à l’île de France (aujourd’hui l’île Maurice).
dimanche 7 novembre
Création de la pièce Nicodème dans la lune ou la Révolution pacifique, par Beffroy de Reigny, apologie de la monarchie parlementaire.
samedi 20 novembre
Le garde des Sceaux Jérôme Marie Champion de Cicé démissionne.
dimanche 21 novembre
Décret transformant le domaine de la Couronne en « domaine national ».
Duport-Dutertre succède à Champion de Cicé comme garde des Sceaux.
lundi 22 novembre
La municipalité parisienne ordonne l’expulsion des chanoines du chapitre de la cathédrale Notre-Dame.
mardi 23 novembre
Affrontement armée à Uzès entre les catholiques et la garde nationale.
jeudi 25 novembre
Soulèvement des esclaves noirs à Saint-Domingue : plusieurs propriétaires terriens sont massacrés.
samedi 27 novembre
L'Assemblée vote la « Loi du Serment » obligeant les prêtres à jurer la Constitution (le roi y mettra son veto). Le prêtre Grégoire est le premier à prêter le serment civique. Les ecclésiastiques refusant de prêter ce serment de fidélité (à la nation, à la loi, au roi, et, implicitement, à la Constitution civile du clergé), c’est-à-dire l’immense majorité, seront nommés réfractaires.
Loi de l’Assemblée nationale organisant le tribunal de cassation dont la fonction est limitée aux vices de forme.
lundi 29 novembre
Décret de l’Assemblée nationale suspendant l’assemblée de la Martinique et décidant l’envoi de commissaires aux îles du Vent (Petites Antilles).
mardi 30 novembre
Décret de l’Assemblée nationale réglant la question du paiement des pensions ecclésiastiques.
en novembre
Une insurrection éclate dans le Quercy : des paysans envahissent Cahors et Gourdon.
jeudi 2 décembre
Création d’une pièce faisant l’apologie d’un jeune lieutenant tué par les mutins de Nancy, le Tombeau de Désilles.
vendredi 3 décembre
Lettre de Louis XVI au roi de Prusse Frédéric-Guillaume II requérant « un congrès européen appuyé d’une force armée » pour l’aider à restaurer son autorité.
dimanche 5 décembre
Les patriotes prennent le contrôle de Perpignan.
mercredi 8 décembre
Fondation à Sète de la Société des Amis de la Constitution et de l’Egalité (qui s’affiliera ensuite à la Société des Jacobins).
jeudi 9 décembre
L'Assemblée instaure le service militaire religieux.
mardi 14 décembre
Note de protestation de l’empereur Léopold II (qui vient juste de reconquérir la Belgique révolutionnaire) contre la spoliation des princes possessionnés en Alsace.
mercredi 15 décembre
Suppression de la vénalité et de l’hérédité des offices.
lundi 20 décembre
Pour la troisième fois de l’année 1790, le marquis Charles-François de Bonnay est élu président de l’Assemblée constituante, mais il refuse le poste et c’est finalement Antoine Balthazar Joachim d'André qui succède à Pétion de Villeneuve.
mardi 21 décembre
Décret de l’Assemblée nationale supprimant les apanages.
Décret de l’Assemblée nationale décidant l’érection d’une statue de Jean-Jacques Rousseau.
mercredi 22 décembre
Loi instaurant un tribunal de cassation.
Evêque de Troyes depuis 29 ans, Mgr Claude de Barral se retire, à l’âge de 76 ans. Il est aussitôt remplacé par son parent Louis-Mathias de Barral (44 ans).
dimanche 26 décembre
Sanction par Louis XVI du décret du 27 novembre enjoignant au clergé de prêter serment et d’accepter la Constitution civile du clergé.
lundi 27 décembre
Serment prêté devant l’Assemblée nationale par 59 des députés ecclésiastiques.
mercredi 29 décembre
Adresse de Jean-Paul Marat, l’ami du peuple, à Louis XVI, roi des Français, brûlot contre la monarchie.
Le jeune Camille Desmoulins épouse Lucile, fille de l’abbé Terray (ministre de Louis XV), en l’église parisienne Saint-Sulpice. Robespierre est le témoin du marié.
en décembre
Le Dr Gerbier installe la loge maçonnique parisienne des Amis de la Liberté, qui se propose d’assurer la diffusion du message républicain dans le monde maçonnique.
Création à Paris de la pièce de Carbonflins le Réveil d’Epiménide, qui contient une apologie de Louis XVI.
lundi 4 janvier
La pièce L’Honnête Criminel, de Charles-Georges Fenouillot de Falbaire, triomphe au Théâtre de la Nation, à Paris.
mardi 5 janvier
La municipalité de Bordeaux demande à l’Assemblée nationale d’instituer une fête commémorative du 14 juillet.
jeudi 7 janvier
Emeute à Versailles pour faire baisser le prix du pain.
vendredi 8 janvier
Délégation du Parlement de Bretagne à l’Assemblée constituante pour y répondre de son refus d’obéir aux décrets de l’Assemblée.
vendredi 15 janvier
Division de la France en 83 départements.
Ouverture à Pontivy de la Fête de la Fédération des gardes nationaux de Bretagne et d'Anjou.
Orléans et ses faubourgs sont divisés en 12 sections.
lundi 18 janvier
Parution de la Dénonciation contre Necker de Marat.
mardi 19 janvier
Clôture de la Fête de la Fédération des Bretons et des Angevins. Pour la première fois est prêté en France le serment « Vivre libre ou mourir ».
Début de l’agitation anti-féodale dans les campagnes du sud-ouest de Rennes.
mercredi 20 janvier
Décret Guillotin précisant que les corps des condamnés à mort seront remis à leur famille, si elles en font la demande, et non plus systématiquement jetés dans une fosse publique.
jeudi 21 janvier
Le docteur Guillotin propose à l'Assemblée une machine (« simple mécanique », inventée par le docteur Louis) pour les exécutions capitales.
vendredi 22 janvier
« Bataille des Cordeliers » : affrontement entre la municipalité de Paris et les forces de police envoyées par elle et la population du district des Cordeliers tentant d’empêcher l’arrestation de Marat.
lundi 25 janvier
Premières élections municipales à Montpellier : Durand est élu maire. Elections d’une nouvelle municipalité à Orléans également.
jeudi 28 janvier
La citoyenneté française est reconnue aux Juifs portugais du Sud-Ouest.
Représentant le parti de la Révolution, Etienne Martin, est élu maire de Marseille, sans avoir été candidat, avec 3 353 voix pour 4 405 votants (il refuse d’abord la charge, se retire à Avignon, puis l’accepte).
dimanche 31 janvier
Assemblée fédérative de Valence.
lundi 1er février
En Bretagne, la milice de Saint-Péran participe, officiers en tête, au pillage des châteaux des paroisses environnantes.
Le chevalier de Florian fait représenter à Paris, au Théâtre-Italien, sa nouvelle pièce, le Bon Père.
jeudi 4 février
Prestation du serment civique par les députés de l’Assemblée nationale en présence du roi.
vendredi 5 février
Le roi se rend à l’Assemblée pour donner une adhésion spontanée à la Constitution.
Le comité de Constitution fixe le chef-lieu du Tarn à Castres.
Election d’un nouveau maire de Marseille, Etienne Martin.
samedi 6 février
A leur tour, la plupart des maréchaux de France se rendent volontairement à l’Assemblée prêter un serment solennel à la Constitution.
Fin de l’agitation anti-féodale au sud-ouest de Rennes. Trois paysans sont tués par la garde nationale de Rennes.
dimanche 7 février
Emeute à Lyon.
mercredi 10 février
Election du premier maire de Bordeaux, le comte de Fumel.
samedi 13 février
Suppression des ordres religieux et des vœux monastiques.
Le comte du Plessis-Botherel, procureur général syndic des Etats de Bretagne, adresse au roi et au public une protestation contre la suppression des privilèges : « Au milieu des débris qui l’environnent de toute part, le Français, encore attaché à son pays, cherche avec regret quelque trace de ce gouvernement ancien qui, pendant près de 14 siècles, avait résisté aux efforts combinés des peuples voisins et fait la prospérité de la France ».
dimanche 14 février
La nouvelle municipalité d’Orléans s’installe à l’Hôtel des Créneaux.
vendredi 19 février
Exécution à Paris en place de Grève du marquis de Favras, accusé et condamné sans preuve d’avoir comploté contre l’Assemblée nationale et tenté d’enlever le roi.
dimanche 21 février
Fédération à Dole des gardes nationales d’Alsace, de Bourgogne et de Franche-Comté.
lundi 22 février
Emeute à Châteauroux.
mardi 23 février
Décret de l’Assemblée nationale instituant l’obligation pour les curés de lire en chaire les décrets de ladite Assemblée.
mercredi 24 février
Merlin de Douai fait voter une loi interprétative soumettant à la prescription le principal des redevances et autres droits rachetables.
vendredi 26 février
Le vicomte de Noailles, noble à l’origine de l’abolition des privilèges (4 août 1789), est élu président de la Constituante.
Décret fixant le nom, l’étendue, les limites et les districts de futures nouvelles divisions administratives, les départements.
dimanche 28 février
Décret de l’Assemblée nationale sur la constitution de l’armée, abolissant notamment le monopole des grades pour la noblesse.
lundi 1er mars
Création à l’Opéra-Comique de Paris des Brouilleries, d’Henri Montan Berton.
jeudi 4 mars
Lettres patentes ordonnant la division des provinces historiques. Les frontières des 83 nouveaux départements ne doivent pas être éloignées de leur capitale respective de plus d’une journée de route.
vendredi 5 mars
Début de l'application de l'abolition des Privilèges.
dimanche 7 mars
Fédération des milices du département des Vosges.
Lancement à Lorient du vaisseau de ligne Jean Bart, de 74 canons (classe Téméraire). Premier navire à porter le nom du célèbre corsaire, son armement est retardé (jusqu’en mars 1791) en raison du manque de bois pour finir ses parties hautes.
lundi 8 mars
Les colonies françaises obtiennent le droit de proposer leurs lois internes et de créer des assemblées coloniales. Par ailleurs, Antoine Barnave, en tant que porte-parole des colons de Saint-Domingue, parvient à faire accepter le maintien de l’esclavage.
lundi 15 mars
Suppression des droits seigneuriaux personnels. Les distinctions honorifiques, supériorités et puissances résultant du régime féodal sont supprimées. D’autres décrets confirment l’abolition du servage (qui n’existait plus qu’à l’état résiduel en Nivernais, Bourbonnais et Franche-Comté), instituent l’égalité des partages lors des successions et suppriment le droit d’aînesse et de masculinité. Par ailleurs, Rabaut Saint-Etienne est élu président de l’Assemblée nationale.
mardi 16 mars
Décret de l’Assemblée nationale supprimant les lettres de cachet.
mercredi 17 mars
Décret de l’Assemblée nationale décidant la vente des biens du clergé par les municipalités.
jeudi 18 mars
Défaite des partisans de la Révolution belge qui se réfugient en France.
samedi 20 mars
Proposition de la fédération bretonne que toute la province envoie un homme sur mille en délégation dans la capitale.
dimanche 21 mars
Décret de l’Assemblée nationale supprimant la gabelle.
dimanche 28 mars
La Constituante accorde des droits politiques aux noirs affranchis et aux mulâtres des colonies âgés de plus 25 ans. Refus des colons de Saint-Domingue d’appliquer le décret.
lundi 29 mars
Condamnation par le pape Pie VI de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen devant le consistoire.
mercredi 31 mars
Robespierre est élu président du club des Jacobins pour le moi d’avril.
jeudi 1er avril
Publication du « Livre rouge » contenant la liste et le montant des pensions accordées par le roi.
vendredi 2 avril
L’abolition des lettres de cachet met fin aux 13 années d’incarcération du marquis de Sade, libéré de la prison de Charenton. Agé de 50 ans et physiquement marqué (il a notamment beaucoup grossi), il s’installe à Paris.
samedi 3 avril
Suppression du monopole commercial de la Compagnie des Indes orientales.
dimanche 4 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 5 avril
Emeute contre-révolutionnaire à Vannes.
Fondation à Montpellier de la Société des Amis de l’Egalité et de la Constitution.
mardi 6 avril
Emeute à Nîmes opposant catholiques excités par les agents du comte d’Artois et protestants favorables à l’Assemblée nationale.
vendredi 9 avril
Décret de l’Assemblée nationale mettant à la charge de l’Etat les dettes du clergé.
dimanche 11 avril
Confédération des Gardes nationales du Poitou.
Création à Marseille de la Société des amis de la Constitution, rue Thubaneau.
Une fête de la Fédération impressionnante rassemble à Grenoble des milliers de personnes sur le Champ-de-Mars.
lundi 12 avril
Dom Gerle, élu du clergé aux états généraux, propose que la religion catholique soit proclamée « religion d’Etat ».
lundi 12 ou mardi 13 avril
Le marquis Charles-François de Bonnay est élu président de l’Assemblée constituante. Il succède à Jacques-François de Menou.
mardi 13 avril
La majorité de la Constituante s’oppose à la proclamation de la religion catholique en religion d’Etat, faisant valoir que la Déclaration des droits de l’homme affirme la liberté de conscience.
mercredi 14 avril
Décret de l’Assemblée nationale confiant à l’Etat les dépenses du culte catholique.
samedi 17 avril
Décret de l’Assemblée nationale donnant aux assignats valeur de monnaie sans en rendre l’usage obligatoire et réduisant l’intérêt des nouveaux assignats à 3 %.
dimanche 18 avril
Manifestation contre-révolutionnaire à Toulouse.
Journée révolutionnaire à Bastia : assassinat du colonel de Rully, commandant du régiment du Maine.
mardi 20 avril
Les « citoyens catholiques de Nîmes » dirigés par Froment réclament la dissolution du club des Amis de la Constitution (surtout composé de bourgeois protestants), que le catholicisme soit déclaré religion d'Etat, que le roi recouvre la plénitude de ses pouvoirs. Les rixes entre partis deviennent quotidiennes.
jeudi 22 avril
Exilé depuis plusieurs années en Angleterre, le patriote corse Pascal Paoli se présente devant l’Assemblée nationale française : il est nommé lieutenant général et gouverneur de la France en Corse.
lundi 26 avril
Traité de paix entre la France et la régence d’Alger.
François-Henri de Virieu remplace le marquis de Bonnay comme président de l’Assemblée constituante.
du lundi 26 au vendredi 30 avril
Emeute de Saint-Thomas-de-Conac ; la municipalité de Saintes doit intervenir.
mardi 27 avril
Constitution de la Société des amis des droits de l’homme et du citoyen dite club des Cordeliers du nom du couvent où elle siège.
mercredi 28 avril
Un décret ôte aux nobles le monopole des grades militaires.
du jeudi 29 au vendredi 30 avril
Prise des citadelles de Marseille, les « Bastilles marseillaises », par les gardes nationaux.
vendredi 30 avril
Institution du jury.
samedi 1er mai
Emeute contre-révolutionnaire des catholiques à Nîmes.
lundi 3 mai
Décret qui fixe la valeur du rachat des redevances annuelles (droits féodaux) à vingt fois la rente si le droit était payable en argent, et à vingt cinq fois si il était fixé en nature.
Emeute à Toulon.
mercredi 5 mai
Décret de l’Assemblée nationale instituant l’élection des juges.
jeudi 6 mai
Création à Toulouse du Club des Amis de la Constitution.
samedi 8 mai
Sur proposition de Talleyrand, l'Assemblée nationale se prononce pour la création de mesures stables, uniformes et simples. L’Assemblée confie cette étude à une commission de l’Académie des sciences (Lagrange, Laplace, Monge pour la mécanique céleste ; Borda pour la physique et les calculs de navigation ; Lavoisier pour la chimie).
lundi 10 mai
Le roi finit par accepter les services stipendiés de Mirabeau.
Création de la Commission des poids et mesures.
A Montauban, des volontaires catholiques, encadrés par des prêtres et des nobles, assiègent les gardes nationaux protestants : 5 d’entre eux trouvent la mort. 55 patriotes, militaires et protestants, sont enfermés.
Création à la Comédie-Italienne de Paris de l’opéra Jeanne d’Arc à Orléans, un drame historique du jeune compositeur Rodolphe Kreutzer (23 ans).
mercredi 12 mai
Fondation de la Société de 1789.
vendredi 14 mai
Décrets régissant la vente des biens du clergé devenus biens nationaux.
Le ministre des Affaires étrangères Montmorin informe l’Assemblée nationale de la tension entre l’Angleterre et l’Espagne et des mesures prises par le roi de France pour soutenir son cousin espagnol.
samedi 15 mai
Début du débat à l’Assemblée nationale pour déterminée si le droit de paix et de guerre appartient au roi ou à la nation.
Des centaines de gardes nationaux de Bordeaux se mettent en marche pour mettre fin au mouvement contre-révolutionnaire de Montauban.
mardi 18 mai
Reparution de L’Ami du peuple de Marat.
vendredi 21 mai
Loi remplaçant la Commune provisoire de Paris par un Conseil général de la Commune, élu par les citoyens actifs ; par décret, quarante-huit sections remplacent les soixante comités électoraux de district.
samedi 22 mai
Fin du débat sur le droit de paix et de guerre à l’Assemblée nationale : le droit de décider de la paix et de la guerre relève de la nation mais la guerre ne peut être décidée que sur proposition et avec sanction du roi.
L’Assemblée nationale décrète : « La nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple ».
Louis XVI supprime les cocardes régimentaires et impose à tous les soldats celle de la garde nationale (bleu-blanc-rouge).
Mounier émigre.
dimanche 23 mai
Projet de confédération patriotique pour tout le royaume de Marat.
lundi 24 mai
Création d’un Tribunal de cassation.
vendredi 28 mai
Interdiction du port de la cocarde blanche et obligation pour les officiers d’arborer la cocarde tricolore.
samedi 29 mai
Fondation à Poitiers de la Société des Amis de la Constitution.
dimanche 30 mai
Décret de l’Assemblée nationale en vue de la disparition de la mendicité et pour l’établissement d’ateliers de charité.
1 500 gardes nationaux bordelais, accompagnés des médiateurs envoyés par le ministre de la Guerre, entrent de force dans Montauban, où ils libèrent les patriotes emprisonnés depuis le 10 mai.
Fête de la Fédération à Lyon.
lundi 31 mai
Fin de la discussion sur la Constitution civile du clergé à l’Assemblée nationale. Le vote article par article s’étend sur six semaines.
en mai
A Tours, les soldats du régiment d’Anjou sont assaillis à coups de pierres par le peuple affamé.
mardi 1er juin
Parution du premier numéro de L’Ami du roi.
mercredi 2 juin
Publication du premier numéro du Junius français par Marat.
jeudi 3 juin
Insurrection des mulâtres à la Martinique.
samedi 5 juin
Proposition par la Commune de Paris de création d’une fédération réunissant tous les départements et d’une garde nationale unique.
Parution du premier numéro du Journal de la Société de 1789 dirigé par Condorcet.
dimanche 6 juin
Fête de la Fédération à Lille.
lundi 7 juin
Le Finistère élit 30 administrateurs. Dans l’ancienne chapelle de l’actuel lycée La Tour d’Auvergne, à Quimper, une assemblée de 500 électeurs vote en faveur de l’implantation de l’assemblée départementale du Finistère à Landerneau.
mercredi 9 juin
Décret de l’Assemblée nationale instituant une fête de la Fédération à Paris le 14 juillet 1790.
jeudi 10 juin
Insurrection contre-révolutionnaire à Avignon où la municipalité est favorable à la Révolution française.
vendredi 11 juin
Victoire des révolutionnaires à Avignon et dans le Comtat Venaissin.
samedi 12 juin
Avignon demande par un plébiscite son rattachement à la France après cinq siècles d’administration pontificale.
dimanche 13 juin
A Nîmes, une fusillade éclate entre « cébets » (catholiques ; le nom veut dire mangeurs d'oignons) et volontaires protestants. La bataille devient vite générale : massacre des protestants.
Fête de la Fédération à Strasbourg.
lundi 14 juin
Les gardes nationaux protestants des communes des alentours (Cévennes) accourent à Nîmes contre les catholiques de Froment qui sont assiégés.
mardi 15 juin
Une cérémonie funèbre en l’honneur de l’homme politique américain Benjamin Franklin se déroule au café Procope, 13 rue de l’Ancienne-Comédie (en face de la Comédie-Française).
mercredi 16 juin
Après deux jours de combat, Froment et les catholiques fuient Nîmes, abandonnant 300 morts ; les gardes nationaux protestants ont perdu 90 des leurs. Le calme ne sera vraiment rétabli qu'avec l'arrivée de la garde nationale de Montpellier.
Fête de la Fédération à Besançon.
vendredi 18 juin
Un décret précise qu’ « aucun citoyen ne pourra porter les armes » s’il n’est pas membre de la garde nationale.
samedi 19 juin
Abolition « pour toujours » des titres de noblesse, des ordres militaires, des armoiries familiales, des livrées et de toute espèce de distinction entre les Français. Adoption du bonnet rouge.
samedi 19 ou dimanche 20 juin
Cloots organise à la Législative une manifestation internationale (ambassadeurs des peuples souverains opprimés) : il est surnommé « L'orateur du genre humain ».
vendredi 25 juin
Réunion à Quimper des électeurs (censitaires) du Finistère pour choisir le chef-lieu du département : Quimper ou Landerneau. Incapables de s'entendre, ils remettent à l'Assemblée le soin de trancher.
samedi 26 juin
Demande de réunion d’Avignon à la France. L’Assemblée nationale réserve sa réponse pour ne pas heurter le pape dont elle attend l’agrément de la Constitution civile du clergé.
Début des entretiens à Reichenbach entre les représentants de l’Angleterre, de l’Autriche, de la Prusse et des Provinces-Unies en vue d’une éventuelle intervention contre les révolutionnaires français.
dimanche 27 juin
Décret de l’Assemblée nationale organisant la municipalité parisienne et incorporant Montmartre à la capitale.
mardi 29 juin
Fête de la Fédération à Rouen.
jeudi 1er juillet
Sur rapport de Camus, l’Assemblée vote la suspension de prescription contre la nation à raison des biens corporels ou incorporels dépendant des biens nationaux, du 2 novembre 1789 au 2 novembre 1794.
samedi 3 juillet
Entrevue secrète à Saint-Cloud de Mirabeau et de la reine : Mirabeau se rallie secrètement à la Monarchie.
Parution d’un article de Condorcet Sur l’admission des femmes au droit de cité, favorable au vote des femmes.
dimanche 4 juillet
Le capitaine de vaisseau breton Charles Marenne de Rivière reçoit le commandement de la division des Iles du Vent, composée de quatre navires : le vaisseau La Ferme (74 canons), la frégate Calypso, la flûte Maréchal-de-Castries et la corvette La Légère.
lundi 5 juillet
Pour la deuxième fois de l’année, le marquis Charles-François de Bonnay devient président de l’Assemblée constituante. Il succède à Le Peletier de Saint-Fargeau.
lundi 12 juillet
La Constituante vote la Constitution civile du clergé qui intègre l'Eglise de France à la Nation. Le clergé séculier est réorganisé au sein d’une nouvelle Eglise, l’Eglise constitutionnelle, sur laquelle le pape est privé de ses droits.
Suppression du siège épiscopal de Jean-François de La Marche, évêque du Léon.
mercredi 14 juillet
Fête de la Fédération : des milliers de personnes assistent à la messe célébrée au Champ de Mars par l'évêque d'Autun Talleyrand pour le premier anniversaire de la prise de la Bastille. Le Moniteur du jour est pour la première fois daté du 1er jour de l’an II de la Liberté.
Publication par Marat de L’Infernal projet des ennemis de la Révolution.
Paoli débarque en Corse, à Marcinaggio, dans le Cap.
Le premier mariage civique français est célébré à Dole, dans le Jura.
lundi 19 juillet
Jean-Baptiste Treilhard remplace le marquis de Bonnay comme président de l’Assemblée constituante.
jeudi 22 juillet
Sanction par le roi de la Constitution civile du clergé.
vendredi 23 juillet
Réception par le roi d’une lettre du pape laissant entendre qu’il condamnera la Constitution civile du clergé. Le message est gardé secret.
dimanche 25 juillet
Emeute et agitation royaliste à Lyon.
lundi 26 juillet
Parution de C’en est fait de nous ! de Marat demandant l’exécution de 500 à 600 aristocrates pour sauver la Révolution.
mardi 27 juillet
Accord à Reichenbach entre l’Angleterre, l’Autriche, la Prusse et les Provinces-Unies laissant le champ libre à l’Autriche pour reprendre la Belgique en exprimant l’inquiétude de ces quatre pays devant l’évolution politique en France et ses conséquences à l’étranger.
mercredi 28 juillet
Refus de l’Assemblée nationale française de laisser passer par le territoire français les troupes autrichiennes envoyées contre la Belgique.
vendredi 30 juillet
Révolte du régiment « La Reine-cavalerie » à Stenay.
samedi 31 juillet
Poursuite contre Marat et Desmoulins décidées par l’Assemblée nationale.
en juillet
Hebert fonde le Père Duchesne.
Le duc d'Orléans rentre d'Angleterre.
dimanche 1er août
Création par l’Assemblée nationale d’un comité diplomatique pour contrôler l’action du roi.
mercredi 4 août
Emeute frumentaire à Saint-Etienne : lynchage du commis aux aides Berthéas.
jeudi 5 août
Début de l’agitation à Nancy au sein des régiments de Châteauvieux et de Mestre-de-Camp, les soldats réclamant la paye qui leur est due.
Une municipalité parallèle détient le pouvoir à Saint-Etienne.
vendredi 6 août
Le maire de Saint-Etienne, Antoine Neyron, reprend les rênes du pouvoir dans sa ville.
samedi 7 août
Le ministère de la Maison du Roi prend le nom de ministère de l'Intérieur.
dimanche 8 août
Dispersion par la force de l’assemblée des colons de Saint-Domingue sur ordre du gouverneur de l’île.
lundi 9 août
Publication d’un nouveau pamphlet de Marat, On nous endort, prenons-y garde !
mercredi 11 août
Décret transformant les « procureurs du roi » en « commissaires du roi ».
samedi 14 août
Loi déclarant les correspondances inviolables et obligeant les administrateurs et employés des postes à prêter serment.
En signant la paix, la Russie de Catherine II et la Suède de Gustave III envisagent d’intervenir contre la Révolution française.
lundi 16 août
Loi créant une nouvelle organisation judiciaire : création des justices de paix et disparition des tribunaux seigneuriaux.
Décret de l’Assemblée nationale pour le rétablissement de la discipline dans l’armée « par une terreur salutaire ».
mardi 17 août
Une troupe de 200 hommes du Royal Marine fait son entrée dans Saint-Etienne (huit prisonniers seront transférés à Lyon pour y être jugés ; quatre seront pendus).
Le juriste strasbourgeois Christoph Guillaume Koch réussit à obtenir un décret exemptant les biens protestants de la vente des biens nationaux.
mercredi 18 août
Une fédération de 180 délégations de gardes nationales catholiques (20 000 hommes) se retrouve dans la plaine de Jalès pour la cause de la religion et de la royauté.
Lettre de La Fayette à Bouillé, commandant de l’armée de Metz, lui demandant de frapper un grand coup.
vendredi 20 août
Décret de l’Assemblée, signé par le roi, fixant le chef-lieu du Finistère à Quimper.
samedi 21 août
Création des tribunaux militaires.
dimanche 22 août
Loi instituant un premier régime des fonctionnaires titulaires de l’Etat, qui assure la gestion des pensions civiles, ecclésiastiques et militaires. La retraite est étendue à tous les serviteurs de l’Etat. La loi sera peu appliquée, les conditions d’obtention étant nombreuses et compliquées.
mardi 24 août
Louis XVI est contraint contre son gré de sanctionner le décret sur la Constitution civile du clergé.
Suppression d’un impôt en vigueur depuis le XIIIe siècle (et officialisé en 1402), par lequel les juges étaient payés en « épices de chambre » (clous de girofle ou grains d’anis cuits dans du sucre fondu) par les plaideurs qui avaient gagné leur procès.
Loi obligeant les municipalités à prendre toutes les précautions convenables pour prévenir et faire cesser sur leur territoire les calamités, dont l’incendie.
jeudi 26 août
Décret de l’Assemblée nationale déclarant caduc le pacte de famille entre Bourbons de France et d’Espagne.
Emeute militaire à Nancy.
dimanche 29 août
Organisation des tribunaux de Paris.
mardi 31 août
A Nancy, les troupes fidèles à leurs officiers se présentent à la porte Sainte-Catherine. Le lieutenant malouin Des Isles empêche les Suisses mutinés de tirer sur elles au canon en se postant devant les pièces. Les Suisses lui tirent alors dessus à coup de fusil, le blessant très grièvement (il succombera au bout d’une semaine). A la tête de ses troupes, Bouillé entre dans la ville et rétablit l’ordre après une bataille l’opposant aux soldats révoltés et à la garde nationale de la ville.
jeudi 2 septembre
Emeute à Paris à la nouvelle de l’affaire de Nancy.
vendredi 3 septembre
Vote par l’Assemblée nationale de félicitations à Bouillé pour son action à Nancy.
Le tribunal de la connétablie et maréchaussée de France tient séance.
samedi 4 septembre
James Necker démissionne, s'estimant incapable de maintenir l'ordre dans les rues (les Gardes nationaux, membres des sections en armes, y font la loi). Il retourne en Suisse. L’Assemblée nationale s’attribue la direction du Trésor public.
lundi 6 septembre
Un décret additionnel à celui du 16 août sur l’organisation de l’ordre judiciaire supprime toutes les juridictions spécialisées ou d’exception de l’Ancien Régime, dont la connétablie, le système prévôtal et le tribunal du point d’honneur. Par ailleurs, tous les Parlements (Toulouse...) sont officiellement supprimés.
A Angers, les gardes nationaux, en butte à l'hostilité des ouvriers « perrayeurs » qui travaillent dans les ardoiseries), ouvrent le feu contre 1 500 à 2 000 manifestants et en tuent au moins une quinzaine.
mardi 7 septembre
Décret de l’Assemblée nationale organisant les Archives nationales.
mercredi 8 septembre
Création par le chevalier de Saint-Georges, un mulâtre, de l’opéra Guillaume-Tout-Coeur ou les Amis de village, sur un livret est de Monnet, un acteur lillois. Saint-Georges est officier en garnison à Lille.
jeudi 9 septembre
L’assemblée d’Orezza nommé Paoli commandant en chef des bataillons de volontaires et président du congrès départemental.
jeudi 16 septembre
Mutinerie patriotique des équipages de la flotte à Brest, sur les navires Léopard et Patriote.
dimanche 19 septembre
Fête funèbre à Paris, au Champ-de-Mars, en l’honneur des « défenseurs de l’ordre » tués à Nancy.
mardi 21 septembre
Décret royal confirmant le choix de Saintes comme chef-lieu de la Charente-Inférieure.
jeudi 23 septembre
Création par l’Assemblée nationale d’une commission de sept députés chargée de réunir en constitution les différents décrets de l’Assemblée.
mercredi 29 septembre
Décret de l’Assemblée nationale transformant les assignats en papier-monnaie ne portant pas d’intérêt pour les 800 millions qui doivent être émis.
jeudi 30 septembre
Parution du premier numéro de La Feuille villageoise de Cerutti.
Décès de Mgr Conen de Saint-Luc, évêque de Cornouaille.
en septembre
La Comédie-Française reçoit Le Misanthrope par amour, du marquis de Sade.
lundi 4 ou jeudi 14 octobre
Après bien des avatars, Pau est choisie comme chef-lieu du département des Pyrénées-Inférieures [Pyrénées-Atlantiques].
mercredi 6 octobre
Lettres du roi de France à son cousin Charles IV d’Espagne où il affirme son hostilité à la Constitution civile du clergé.
dimanche 10 octobre
Demande de démission des ministres adressée par les sections de Paris à l’Assemblée nationale.
mardi 12 octobre
Décret de l’Assemblée nationale dissolvant l’assemblée des colons de Saint-Domingue et réaffirmant la légalité de l’esclavage.
mercredi 13 octobre
Première réunion des « Amis de la Vérité » au cirque du Palais-Royal à Paris.
dimanche 17 octobre
Sur les rives de l’Ohio [Etats-Unis], 500 Français fondent un établissement qu’ils baptisent Gallipolis. La plupart sont des aristocrates ou des artisans indépendants qui ont été trompés par les promesses de la Compagnie du Scioto.
Très grièvement blessé quelques semaines plus tôt par les soldats suisses révoltés, l’officier malouin André Joseph Marc Guillier Des Isles (23 ans) succombe à ses blessures à Nancy. Il devient un héros national : des fêtes funéraires en son honneur ont lieu partout.
mardi 19 octobre
Le député Menou propose à l'Assemblée nationale constituante que le pavillon blanc de la marine soit remplacé par le pavillon tricolore. Mirabeau appuie cette proposition.
mercredi 20 octobre
Démission des ministres. Sur le conseil de La Fayette, le roi les remplace par Duportail à la Guerre, Dupont-Dutertre à la Justice, de Lessart à l’Intérieur, Montmorin gardant les Affaires étrangères.
jeudi 21 octobre
Décret de l’Assemblée nationale substituant le drapeau tricolore au drapeau blanc fleurdelisé comme emblème de la France.
vendredi 22 octobre
Un décret de l'Assemblée décide que sur mer, le pavillon national serait blanc avec un quartier tricolore, au lieu de l'écu aux armes royales de France.
dimanche 24 octobre
Fin de la tension entre l’Espagne et l’Angleterre. Privé du soutien de la France, le roi d’Espagne accepte l’ultimatum anglais.
La Luzerne n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
lundi 25 octobre
Le comte de Claret de Fleurieu est nommé secrétaire d'Etat à la Marine.
mardi 26 octobre
Plan de Fersen pour organiser la fuite de la famille royale présenté à Louis XVI.
vendredi 29 octobre
Soulèvement des mulâtres du nord de Saint-Domingue sous la direction Vincent Ogé et Jean-Baptiste Chavannes.
samedi 30 octobre
Présentation de l’Exposition des principes des évêques députés sur la Constitution civile du clergé rédigée par Boisgelin et signée de tous les évêques députés à l’Assemblée nationale sauf Talleyrand et Gobel, demandant d’attendre l’approbation du Saint-Siège avant de mettre en application la Constitution civile du clergé.
en octobre
Apparition du Cercle social, qui tient de la loge maçonnique, du salon littéraire et du club politique.
Nommé en juillet à la tête de la division des Iles du Vent, Charles de Rivière arrive à la Martinique, alors en proie à la guerre civile opposant des colons royalistes de Fort-Royal contre l’Assemblée des marchands de Saint-Pierre. En relation avec le gouverneur, M. de Béhague, Rivière met aussitôt le siège devant l’îlet Ramiers, tenu par des soldats insurgés, les en débusque par une vive canonnade et facilite le ravitaillement du camp du Gros-Morne.
lundi 1er novembre
Au troisième tour de scrutin, le Brestois Louis Alexandre d’Expilly est élu avec 233 voix évêque constitutionnel de Quimper, le premier du royaume, contre 125 à Mgr de La Marche, ancien évêque de Léon.
jeudi 4 novembre
Insurrection à l’île de France (aujourd’hui l’île Maurice).
dimanche 7 novembre
Création de la pièce Nicodème dans la lune ou la Révolution pacifique, par Beffroy de Reigny, apologie de la monarchie parlementaire.
samedi 20 novembre
Le garde des Sceaux Jérôme Marie Champion de Cicé démissionne.
dimanche 21 novembre
Décret transformant le domaine de la Couronne en « domaine national ».
Duport-Dutertre succède à Champion de Cicé comme garde des Sceaux.
lundi 22 novembre
La municipalité parisienne ordonne l’expulsion des chanoines du chapitre de la cathédrale Notre-Dame.
mardi 23 novembre
Affrontement armée à Uzès entre les catholiques et la garde nationale.
jeudi 25 novembre
Soulèvement des esclaves noirs à Saint-Domingue : plusieurs propriétaires terriens sont massacrés.
samedi 27 novembre
L'Assemblée vote la « Loi du Serment » obligeant les prêtres à jurer la Constitution (le roi y mettra son veto). Le prêtre Grégoire est le premier à prêter le serment civique. Les ecclésiastiques refusant de prêter ce serment de fidélité (à la nation, à la loi, au roi, et, implicitement, à la Constitution civile du clergé), c’est-à-dire l’immense majorité, seront nommés réfractaires.
Loi de l’Assemblée nationale organisant le tribunal de cassation dont la fonction est limitée aux vices de forme.
lundi 29 novembre
Décret de l’Assemblée nationale suspendant l’assemblée de la Martinique et décidant l’envoi de commissaires aux îles du Vent (Petites Antilles).
mardi 30 novembre
Décret de l’Assemblée nationale réglant la question du paiement des pensions ecclésiastiques.
en novembre
Une insurrection éclate dans le Quercy : des paysans envahissent Cahors et Gourdon.
jeudi 2 décembre
Création d’une pièce faisant l’apologie d’un jeune lieutenant tué par les mutins de Nancy, le Tombeau de Désilles.
vendredi 3 décembre
Lettre de Louis XVI au roi de Prusse Frédéric-Guillaume II requérant « un congrès européen appuyé d’une force armée » pour l’aider à restaurer son autorité.
dimanche 5 décembre
Les patriotes prennent le contrôle de Perpignan.
mercredi 8 décembre
Fondation à Sète de la Société des Amis de la Constitution et de l’Egalité (qui s’affiliera ensuite à la Société des Jacobins).
jeudi 9 décembre
L'Assemblée instaure le service militaire religieux.
mardi 14 décembre
Note de protestation de l’empereur Léopold II (qui vient juste de reconquérir la Belgique révolutionnaire) contre la spoliation des princes possessionnés en Alsace.
mercredi 15 décembre
Suppression de la vénalité et de l’hérédité des offices.
lundi 20 décembre
Pour la troisième fois de l’année 1790, le marquis Charles-François de Bonnay est élu président de l’Assemblée constituante, mais il refuse le poste et c’est finalement Antoine Balthazar Joachim d'André qui succède à Pétion de Villeneuve.
mardi 21 décembre
Décret de l’Assemblée nationale supprimant les apanages.
Décret de l’Assemblée nationale décidant l’érection d’une statue de Jean-Jacques Rousseau.
mercredi 22 décembre
Loi instaurant un tribunal de cassation.
Evêque de Troyes depuis 29 ans, Mgr Claude de Barral se retire, à l’âge de 76 ans. Il est aussitôt remplacé par son parent Louis-Mathias de Barral (44 ans).
dimanche 26 décembre
Sanction par Louis XVI du décret du 27 novembre enjoignant au clergé de prêter serment et d’accepter la Constitution civile du clergé.
lundi 27 décembre
Serment prêté devant l’Assemblée nationale par 59 des députés ecclésiastiques.
mercredi 29 décembre
Adresse de Jean-Paul Marat, l’ami du peuple, à Louis XVI, roi des Français, brûlot contre la monarchie.
Le jeune Camille Desmoulins épouse Lucile, fille de l’abbé Terray (ministre de Louis XV), en l’église parisienne Saint-Sulpice. Robespierre est le témoin du marié.
en décembre
Le Dr Gerbier installe la loge maçonnique parisienne des Amis de la Liberté, qui se propose d’assurer la diffusion du message républicain dans le monde maçonnique.