dimanche 1er janvier
Décret d'accusation contre les princes émigrés.
Lazare Hoche (23 ans) est affecté au 104e régiment avec le grade d’adjudant.
lundi 2 janvier
Dans un discours prononcé au club des Jacobins, Robespierre s'engage contre la guerre que les Girondins veulent selon lui déclarer à l'Europe.
L'Assemblée législative décrète que tous les actes publics, civils et judiciaires, portent désormais la mention de l'ère de la Liberté, et que l'an IV de la Liberté a commencé le 1er janvier 1792.
Après cinq mois passés aux Amériques, François-René de Chateaubriand est de retour en France. Il débarque au Havre, d'où il gagne Saint-Malo.
jeudi 12 janvier
Constitution du premier des quatorze bataillons formés dans la Seine-Inférieure (Rouen).
dimanche 15 janvier
Il y a 812 forçats au bagne provisionnel de Rochefort.
lundi 16 janvier
Décision de l’Assemblée législative de casser et renouveler la garde personnelle du roi.
mardi 17 janvier
Brissot prononce à l’Assemblée un discours en faveur d’une déclaration de guerre à l’Empereur.
En Normandie, la vieille abbaye Saint-Wandrille-de-Fontenelle, fondée en 650 au nord de Rouen, est vendue comme bien national pour cent mille francs payés en assignats, au citoyen Cyprien Lenoir. L’église abbatiale sera utilisée comme carrière de pierres.
Ouverture à Paris, rue de Chartres-Saint-Honoré (1er arrondissement), du théâtre du Vaudeville. L’établissement est installé dans la salle de danse du Petit-Panthéon construit sur les terrains de l’ancien hôtel de Rambouillet. Les directeurs Piis et Barré y donnent des « petites pièces mêlées de couplets sur des airs connus ».
nuit du mardi 17 au mercredi 18 janvier
Echec de la tentative contre-révolutionnaire du maire d’Entrevaux, Carros. L’opposition populaire a réussi à faire échouer ce coup de force.
mercredi 18 janvier
Décret de l’Assemblée privant Monsieur, comte de Provence et frère du roi (futur Louis XVIII), de ses droits éventuels à la régence.
lundi 23 janvier
De nombreuses épiceries parisiennes sont pillées suite à la pénurie de sucre et de café. La spéculation sur ces produits règne dans la ville en raison de l’insurrection de Saint-Domingue.
mercredi 25 janvier
L’’Assemblée législative française adresse un ultimatum à l’empereur Léopold II d’Autriche.
Charles-Maurice de Talleyrand arrive en mission à Londres pour tenter de gagner à la cause française le cabinet britannique.
dimanche 29 janvier
Le soldat Jean Thurel prend enfin sa retraite. Agé de 93 ans, il s’était engagé dans le Régiment de Touraine en 1716 alors qu’il n’en avait que 18. Il a ainsi servi 75 ans dans l’armée française.
en janvier
Le comte Louis-Philippe de Ségur est nommé ambassadeur de France à Berlin.
Un incendie endommage gravement la prison de la Force, à Paris.
mercredi 1er février
Décret de l’Assemblée législative instituant l’obligation d’avoir un passeport pour se déplacer à l’intérieur du royaume.
mardi 7 février
Convention militaire signée entre l’Autriche et la Prusse. Cette nouvelle alliance austro-prussienne vice plus un nouveau dépeçage de la Pologne que la répression de la Révolution en France.
jeudi 9 février
Les biens des émigrés sont déclarés biens nationaux par décret.
lundi 13 février
A Montlhéry, les magasins des grainetiers sont pillés.
mardi 14 février
Emeute à Dunkerque et pillage des magasins du port.
Visite secrète à Paris du comte suédois de Fersen.
samedi 18 février
Mutinerie du 14e régiment d’infanterie à Béthune.
Disparition du Journal des laboureurs du député breton Lequinio.
mardi 21 février
François-René de Chateaubriand, vingt-trois ans, épouse Céleste Buisson de la Vigne, jeune orpheline qu'on croit riche.
jeudi 23 février
Affrontement entre l’armée et la foule à Beauvais à propos d’un chargement de grains.
dimanche 26 février
Le ministre de la Guerre Narbonne présente à l’Assemblée législative le maréchal Luckner, d’origine allemande, comme « ayant le cœur plus français que l’accent et comme étant le plus apte à gagner une bataille qu’à faire un discours.
Occupation de la ville de Mende par les paysans des environs menés par leurs curés réfractaires.
lundi 27 février
Aux Etats-Unis, pour ne pas avoir tenu compte des conseils formulés par ses commanditaires américains, l'architecte français Pierre L'Enfant se voit dessaisi de son travail concernant la future capitale américaine [Washington].
en février
Le Conventionnel girondin Jean-Antoine de Grangeneuve est le premier homme politique à adopter le bonnet rouge pour se rendre à l’Assemblée.
Le jeune Joachim Murat, vingt-cinq ans, rejoint la Garde constitutionnelle à cheval, qui remplace les Gardes du corps du Roi. Il y reste trois semaines avant de démissionner.
jeudi 1er mars
Loi sur les vagabonds : tout individu trouvé hors de son canton d’origine sans passeport et sans personne pouvant répondre de lui doit être mis à la disposition de la justice comme vagabond.
vendredi 2 mars
Passionné de mécanique, Louis XVI se fait présenter aux Tuileries par le bourreau Samson, le docteur Guillotin et le fabricant de clavecins allemand Tobias Schmidt (chargé de la construction) les plans de la guillotine, le nouveau dispositif conçu pour exécuter plus rapidement et plus proprement les condamnés à mort. Le souverain suggère d’adopter une lame oblique afin de rendre la guillotine plus efficace.
samedi 3 mars
A Chartres, le maire d’Etampes Jacques Guillaume Simoneau, dénoncé comme complice des accapareurs, est massacré par la foule pour avoir refusé d’établir le « maximum » (l’Assemblée législative lui rendra hommage en le présentant comme un martyr de la liberté économique).
mercredi 7 mars
Dans son rapport adressé à l’Académie de médecine sur la méthode d’exécution sûre et rapide des condamnés à mort, le chirurgien Antoine Louis propose d’utiliser une version modifiée de la mannaia italienne.
jeudi 8 mars
Emeute à Conches réprimée par l’armée.
vendredi 9 mars
Renvoi par le roi du ministre de la Guerre, Narbonne, remplacé par le colonel de Grave.
samedi 10 mars
Pierre Vergniaud, partisan de la guerre à l’Europe, s’en prend au ministre des Affaires étrangères Lessart, coupable de ne pas avoir averti l’Assemblée de la coalition récemment conclue entre la Prusse et l’Autriche. Démission des ministres.
dimanche 11 mars
Selon les comptes de l’entrepreneur Palloy, la destruction de la Bastille, qui a duré vingt-deux mois (1789-1791), a coûté la somme énorme de 800 000 livres.
lundi 12 mars
Par crainte d’une émeute, les autorités ont interdit à l’Opéra de Paris la création prévue pour le lendemain de l’opéra Adrien, empereur de Rome, d’Etienne Méhul, sur un livret de François-Benoît Hoffman. L’œuvre n’avait aucune message politique mais la rumeur circulait que les chevaux utilisés pour le triomphe d’Hadrien provenait des étables de la reine Marie-Antoinette. De plus, Hoffman refusait de retirer de son texte les allusions monarchiques (l’opéra ne sera représenté qu’en 1799).
mercredi 14 mars
Bertrand de Molleville n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
jeudi 15 mars
Mise en place d'un ministère girondin : Lacoste est nommé secrétaire d'Etat à la Marine et Duranthon à la Justice ; le général Dumouriez succède à Lessart comme ministre des Affaires étrangères.
Morris devient ambassadeur des Etats-Unis à Paris.
mardi 20 mars
Autorisation par l’Assemblée d’engager les dépenses nécessaires à la fabrication des machines nouvelles devant servir aux futures exécutions capitales, les guillotines.
jeudi 22 mars
Claude Chappe présente devant la Législative son invention permettant de communiquer à distance grâce à des panneaux noirs et blancs. Il la nomme « tachygraphe » (remplacée très vite par « télégraphe »).
vendredi 23 mars
Nomination par le roi de Jean-Marie Roland de La Platière comme ministre de l’Intérieur, et de Clavière aux Finances.
samedi 24 mars
Décret de l’Assemblée législative établissant l’égalité politique pour les hommes de couleur libres des Antilles.
dimanche 25 mars
Ultimatum de la France à l’Autriche.
Louis XVI signe la loi faisant adopter la nouvelle machine à trancher la tête des condamnés (elle sera d’abord appelée « Louisette », puis « guillotine »).
vendredi 30 mars
Accueil triomphal de la foule à Paris pour les Suisses du régiment de Châteauvieux amnistiés et libérés des galères.
Bonaparte est élu lieutenant-colonel en second des gardes nationaux d’Ajaccio-Tallano.
lundi 2 avril
Au club des Jacobins, Pierre François Réal s’oppose à Robespierre sur la déclaration de guerre.
jeudi 5 avril
Décret de l’Assemblée législative supprimant la Sorbonne.
dimanche 8 avril
Grogne à Bastia contre les « paysans » qui descendent en ville. On refuse la fermeture du couvent des capucins ; un lieutenant de la garde nationale est tué. En ce jour de Pâques, il suffit d’un incident - un volontaire shoote dans les boules d’une partie de pétanque ! - pour déclencher les « Pâques sanglantes ». A la sortie de la messe, une femme, une fillette et un prêtre sont tués. Bonaparte n’arrive pas à ramener le calme.
Dimanche de Pâques.
lundi 9 avril
La guillotine est expérimentée pour la première fois sur des moutons vivants (puis peu après sur trois cadavres humains à l’hôpital de Bicêtre).
samedi 14 avril
Duranthon succède à Duport-Dutertre comme garde des Sceaux.
dimanche 15 avril
L’avocat breton Bigot de Préameneu, un modéré, devient président de l’Assemblée législative.
Fête à Paris en l’honneur des Suisses du régiment de Châteauvieux, avec pour devise « Liberté, Egalité, Fraternité ».
La « louisette » (guillotine) est essayée sur des moutons dans la cour de l’hospice Bicêtre.
lundi 16 ou mercredi 18 avril
Après plus d’une semaine d’émeute, Bonaparte parvient à ramener le calme à Bastia.
mardi 17 avril
Après les moutons, la guillotine est testée ce jour sur trois cadavres humains en instance de dissection, en présence de médecins et de curieux. Le couperet (en forme de croissant) est modifié par le docteur Louis, qui lui donne la forme d’un trapèze au tranchant oblique.
jeudi 19 avril
L'assemblée ordonna que tous les instituteurs ecclésiastiques soient obligés de prêter serment à la constitution civile du clergé.
vendredi 20 avril
Déclaration de guerre de la France au « roi de Hongrie et de Bohême » (afin de laisser les Etats allemands de l’Empire hors du conflit) Léopold II, neveu de Marie-Antoinette. La Fayette prend la tête de l'armée du Nord et négocie avec les Autrichiens : en échange d'un armistice, il amènera son armée sur Paris pour rétablir la monarchie constitutionnelle.
samedi 21 avril
L’Assemblée législative ordonne l’impression du plan sur l’instruction publique de Condorcet.
Dépréciation de 50 % de l’assignat par rapport à l’or.
nuit du mardi 24 au mercredi 25 avril
En garnison à Strasbourg, le capitaine du génie Claude-Joseph Rouget de Lisle compose le Chant de guerre pour l'armée du Rhin (futur Marseillaise), demandée la soirée précédente par le maire strasbourgeois.
mercredi 25 avril
Première utilisation officielle de la guillotine en France : un voleur de grand chemin de 36 ans environ nommé Nicolas-Jacques Pelletier, condamné à mort en janvier pour une agression commise dans la rue de la Lune (2e arrondissement), a été exécuté à 15 h 30 en place de Grève, à Paris, par le bourreau Charles-Henri Sanson. Déçue par la rapidité de la mise à mort et l’absence de souffrance du supplicié, la foule hue le bourreau.
jeudi 26 avril
La première utilisation de la guillotine n’est clairement pas du goût de nombre de Parisiens qui souhaitent un retour aux bonnes vieilles exécutions d’antan : la chanson « Rendez-moi ma potence de bois, rendez-moi ma potence » se répand dans les rues de la ville.
samedi 28 avril
Début de la guerre. Offensive française et entrée des troupes de Rochambeau dans les Pays-Bas autrichiens [Belgique]. Le général autrichien de Beaulieu surprend les Français, campés à Boussu, et les met en déroute.
Bigot de Préameneu n’est plus président de la Législative.
dimanche 29 avril
Contre-offensive autrichienne : défaite de Baisieux. Le maréchal Luckner bat en retraite précipitamment (il est destitué). Le général Théobald Guillon (ou Dillon) est massacré à Quiévrain par ses soldats.
Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin est joué pour la première fois sur la place d'armes de Strasbourg par la garde nationale.
lundi 30 avril
Emission de 300 millions d’assignats.
vendredi 4 mai
Suppression de la principale feuille du parti royaliste, L’Ami du roi, de Montjoye et Royou.
samedi 5 mai
Décret de l’Assemblée législative ordonnant la levée de trente et un nouveaux bataillons.
dimanche 6 mai
Passage à l’ennemi du régiment du Royal-Allemand.
mardi 8 mai
Démission du ministre de la Guerre, de Grave.
mercredi 9 mai
Le maréchal de camp Joseph Servan reçoit à la demande des girondins (ses idées on séduit Roland) le portefeuille de la Guerre.
samedi 12 mai
Passage à l’ennemi des régiments de hussards de Saxe et de Bercheny.
mercredi 16 mai
Une loi crée des unités de vétérans enrégimentés et mis en garnison dans les places fortes et dans les batteries côtières. Il faut avoir 24 ans de service militaire pour en faire partie ; le vétéran touche une solde complète.
jeudi 17 mai
Parution du premier numéro du Défenseur de la Constitution de Robespierre.
Des émeutes provoquées par des royalistes éclatent à Sisteron.
samedi 19 mai
Création à l’Opéra-Comique de Paris des Deux sous-lieutenants ou le Concert interrompu, une comédie en un acte et en prose d’Henri Montan Berton, sur un livret de Favières.
dimanche 20 mai
Commandant de l’armée du Nord, le maréchal Rochambeau remet son commandement au maréchal Luckner.
jeudi 24 mai
Parution du Discours sur les moyens de sauver la France et la liberté du défroqué Jacques Roux.
dimanche 27 mai
Décret Guadet contre les prêtres réfractaires : ils pourront être déportés hors du royaume sur plainte de vingt citoyens actifs.
mardi 29 mai
Décret de l’Assemblée législative supprimant la garde constitutionnelle du roi, créée en septembre 1791.
mercredi 30 mai
Le pape Pie VI a publié la lettre encyclique Quo fluctu sur les exceptions aux règles canoniques pour les évêques français en raison des conséquences de la Révolution.
vendredi 1er juin
Les gardes nationales bretons de Dol et Saint-Malo perquisitionnent au château de La Rouerie, centre du complot royaliste de l'Association bretonne. La Rouerie s'enfuit.
mercredi 6 juin
Première de L’Autre Tartuffe, ou la Mère coupable, drame moral en cinq actes de Beaumarchais.
vendredi 8 juin
Décret du ministre de la Guerre Servan ordonnant la formation d'un camp de 20 000 hommes près de Paris. Veto du roi.
du samedi 9 au lundi 11 juin
Pétition dite « des Huit Mille » : tentative d'utiliser contre la gauche l'intervention des pétitionnaires. 8 000 gardes nationaux parisiens, modérés, viennent protester contre le camp de 20 000 « brigands ». S'appuyant sur eux, Louis XVI renvoie Servan.
dimanche 10 juin
Monsieur et Madame sont remplacés par Citoyen et Citoyenne.
lundi 11 juin
Veto du roi aux décrets du 27 mai sur les prêtres réfractaires (décret toutefois appliqué dans cinquante-trois départements) et du 8 juin sur le camp des fédérés. Lettre du ministre Roland au roi lui faisant grief de ce veto et lui en exposant les conséquences.
mardi 12 juin
Renvoi par le roi des ministres girondins Roland, Servan et Clavière, Dumouriez passant des Affaires étrangères à la Guerre.
mercredi 13 juin
L’Assemblée législative affirme sa confiance dans les ministres congédiés et s’en prend à Dumouriez menacé de mise en accusation.
Encyclique Ubi Lutetiam : le pape Pie VI étend aux cardinaux, archevêques et évêques de Francele pouvoir d’absoudre ceux qui se repentent d’avoir prêté un serment civil et d’avoir adhéré à la Constitution civile du clergé.
A 40 kilomètres au nord de Paris, le château de Chantilly et son domaine sont mis séquestre en application de la loi sur les émigrés. Son propriétaire, Louis V Joseph de Bourbon-Condé, avait fui le pays au lendemain de la prise de la Bastille. Des gardes nationaux envahissent le château.
vendredi 15 juin
Démission de Dumouriez. Nomination de nouveaux ministres par le roi. Nomination d’un ministère feuillant par le roi : Chambonas (Affaires étrangères), Lajard (Guerre), Antoine René, marquis Terrier de Monciel (Intérieur), Beaulieu (Finances) ; Duranthon garde la Justice et Lacoste la Marine.
dimanche 17 juin
Nomination par l’Assemblée législative d’une commission de douze membres chargée de superviser les activités des ministres.
Bataille de Courtrai [aujourd’hui en Belgique].
La ville flamande de Menin [Belgique], défendue par une garnison de 43 hommes, est prise par le maréchal de camp Jarry (1700 soldats français et 750 hommes de la Légion belge).
mercredi 20 juin
Mise en place d’un comité insurrectionnel secret avec l’appui de la municipalité parisienne et notamment du procureur général syndic Manuel et du substitut Danton.
La manifestation commémorative de la fuite du roi conduit à une émeute parisienne causée par le renvoi des ministres brissotins et au cours de laquelle est envahi le palais des Tuileries (où réside Louis XVI) par les Sections, conduites par Santerre, qui protestent contre le veto royal. Le futur conventionnel Louis Legendre coiffe Louis XVI d'un bonnet rouge. Le roi boit à la gloire de la nation, mais il refuse d’accepter les exigences des émeutiers : rappel des ministres girondins et retrait des veto.
Le jeune Jean Lannes (23 ans, futur maréchal de France) s’engage dans le 2e bataillon de volontaires du Gers.
jeudi 21 juin
Interdiction par l’Assemblée législative de toute réunion de citoyens armés dans son enceinte.
Pétition pour demander des poursuites contre les émeutiers du 20 juin qui recueille 20 000 signatures à Paris.
vendredi 22 juin
Proclamation du roi sur les événements du 20 juin.
Un étudiant de Montpellier, François Mireur (futur général, tué en Egypte en 1798), ayant eu un exemplaire du Chant pour l'armée du Rhin, le chante dans un banquet civique que la ville de Marseille offre à 500 volontaires partant pour Paris.
Les administrateurs du Finistère ordonnent l’arrestation de tous les prêtres insermentés.
dimanche 24 juin
Deux semaines, avant l'assemblée législative, la municipalité de Brest proclame la patrie en danger.
mardi 26 juin
Première au Théâtre du Marais de la pièce de Beaumarchais la Mère coupable.
mercredi 27 juin
Arrivée de La Fayette à Paris.
jeudi 28 juin
Intervention de La Fayette à l’Assemblée législative pour demander des sanctions contre les fauteurs de troubles, notamment les Jacobins.
vendredi 29 juin
Echec de la tentative de La Fayette pour prendre le pouvoir à la faveur d’une revue de la garde nationale, Pétion averti ayant annulé la revue.
samedi 30 juin
Départ de La Fayette qui rejoint son armée. Il est brûlé en effigie au Palais-Royal.
dimanche 1er juillet
Décret de l’Assemblée législative rend publiques les séances de tous les corps administratifs et les mettant ainsi à la merci de mouvements de foule.
Laurent Truguet est nommé contre-amiral.
lundi 2 juillet
Décret de l’Assemblée législative tournant le veto royal en convoquant les fédérés des départements à Paris pour la fête du 14 juillet.
Les « fédérés » marseillais partent pour défendre la Révolution à Paris. En chemin, ils popularisent la Marseillaise.
mardi 3 juillet
Le député Vergniaud propose à l'Assemblée nationale de déclarer la Patrie en danger.
La cocarde bleu-blanc-rouge devient obligatoire pour les civils se rendant à l'étranger.
Départ de Morlaix pour Paris des fédérés finistériens.
mercredi 4 juillet
Dejoly succède à Duranthon comme garde des sceaux.
samedi 7 juillet
A l’Assemblée législative, l’évêque constitutionnel de Rhône-et-Loire Adrien Lamourette demande l'union de tous les députés, qu'il amène à se donner l'accolade (« Baiser Lamourette »). La réconciliation ne durera qu'un jour.
lundi 9 juillet
Emeute contre-révolutionnaire conduite par Alain Nédelec à Fouesnant (Sud-Finistère).
mardi 10 juillet
Démission collective du ministère feuillant, Louis XVI leur demandant de rester en poste jusqu'à l'arrivée de successeurs difficiles à convaincre.
Affrontement sanglant à Kerbader, en Fouesnant, entre 150 soldats de la Garde nationale brestoise de Quimper et les paysans soutenant Alain Nédelec. L'émeute contre-révolutionnaire est brisée.
mercredi 11 juillet
Sur proposition du député Pierre Vergniaud, l’Assemblée législative proclame la déclaration de la « Patrie en danger ».
Arrivée des fédérés de Toulon à Paris.
jeudi 12 juillet
Le général Lafayette n’est plus commandant de l’Armée du Centre. Il est remplacé par le maréchal Luckner, commandant supérieur sur l’Armée du Rhin.
samedi 14 juillet
Troisième fête de la Fédération à Paris.
dimanche 15 juillet
Décret de l’Assemblée législative éloignant de Paris les troupes de ligne.
Les Autrichiens prennent Orchies, à vingt kilomètres de Lille.
Vote d’une motion aux Cordeliers demandant la convocation d’une Convention, terme emprunté aux Américains avec le sens d’Assemblée constituante.
Aux Jacobins, demande de déportation du roi par Billaud-Varenne.
mardi 17 juillet
L’Assemblée législative décide par décret le port par les députés - lorsqu’ils exerceraient une fonction officielle - d’un ruban aux trois couleurs en trois bandes ondées, le tout en sautoir, avec au bas des tables de la loi, se présentant comme un livre en métal doré, ouvert et portant au recto le mot « Constitution », au verso les mots « droits de l'homme ».
mercredi 18 juillet
Dans le Nord, les Autrichiens s’emparent de Bavai.
La commune d’Angers demande la déchéance du roi.
Le célèbre corsaire écossais John Paul Jones, héros de la guerre d’Indépendance américaine, est décédé d’une néphrite interstitielle à Paris. Il avait 43 ans.
vendredi 20 juillet
Lacoste n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
samedi 21 juillet
Le marquis Antoine René de Terrier de Monciel remet sa démission de ministre de l’Intérieur.
Les Autrichiens entrent dans la ville de Bavay [Nord].
samedi 21 ou lundi 23 juillet
Le roi nomme de nouveaux ministres : Abancourt à la Guerre (à la place de Lajard), le vicomte Dubouchage à la Marine.
mercredi 25 juillet
Manifeste du duc de Brunswick, chef de l’armée prussienne, adressé depuis Coblence au peuple de Paris. Rédigé par les émigrés Geoffroy de Limon et Jean-Joachim Pellenc et inspiré par Axel de Fersen, le texte menace de représailles les responsables et habitants parisiens s’ils ne se soumettent pas à leur roi et si Louis XVI et sa famille sont victimes de violence.
Par décret de l’Assemblée législative, les 48 sections de Paris deviennent permanentes (organisés en groupes armés d'intervention et en tribunaux pour suspects).
Arrivée à Paris des fédérés du Finistère.
Décès à Basse-Terre du gouverneur de la Guadeloupe, Charles François de Clugny de Thénissey. Le vicomte René Marie d’Arrot assure l’intérim à la tête de la colonie.
jeudi 26 juillet
L'accueil défavorable que reçoit le grand discours de Brissot contre la déposition du roi est exploité par les Jacobins pour miner sa popularité.
Banquet civique offert aux fédérés sur la place de la Bastille.
Le député Lakanal dépose un rapport favorable à l’invention de Claude Chappe, le « télégraphe ».
vendredi 27 juillet
Création d’un organe de liaison, le « bureau central de correspondance », entre les sections de Paris.
samedi 28 juillet
Sur les instances des colons de Martinique, le capitaine Rivière est promu contre-amiral.
du samedi 28 au lundi 30 juillet
Les jacobins l’emportent à Toulon : massacre d’opposants.
dimanche 29 juillet
L’avocat breton Jules Beaulieu ne sera resté qu’un mois ministre des Contributions et Revenus publics. Il est remplacé par Joseph Delaville-Leroulx.
lundi 30 juillet
Décret de l’Assemblée législative admettant les citoyens passifs dans la garde nationale.
Les fédérés marseillais entrent à Paris aux accents du Chant de guerre pour l'armée du Rhin, rebaptisé par les Parisiens la Marseillaise. Au cours du banquet qui leur est offert aux Champs-Elysées, les Marseillais se battent avec les gardes nationaux parisiens favorables à La Fayette.
Abolition de la distinction entre citoyens actifs et passifs dans la section du Théâtre-Français.
mardi 31 juillet
Emission de 300 millions d’assignats.
L’autorité du roi n’est plus reconnue par la section de Mauconseil.
mercredi 1er août
Publication à Paris du manifeste de Brunswick (écrit le 25 juillet et signé par le duc Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick) : maladroit (il menace d’une vengeance exemplaire les révolutionnaires qui ne se soumettront pas à Louis XVI), il provoque la colère des sectionnaires parisiens.
La Législative vote un décret suivant lequel « Tout noble étranger, tout officier, tout général, quel que soit sa dignité ou son titre, qui sera pris les armes à la main contre la nation française, sera traité de la même manière que l’auront été les citoyens français, les officiers ou soldats des bataillons volontaires, les officiers ou soldats des troupes de ligne pris les armes à la main ».
Bigot de Sainte-Croix succède à Chambonas comme ministre des Affaires étrangères.
jeudi 2 août
Chargé de retrouver l’expédition de La Pérouse, l’officier Dupetit-Thouars prend la mer à bord du Diligent, un brick de douze canons.
vendredi 3 août
Demandée par quarante-sept des quarante-huit sections de Paris, la déchéance du roi est présentée à l’Assemblée législative par le maire Pétion.
samedi 4 août
Insurrection annoncée pour le 10 août par la section des Quinze-Vingts au cas où l’Assemblée législative ne proclamerait pas la déchéance du roi. Installation, sur demande de la cour, des Suisses cantonnés à Courbevoie et à Rueil au palais des Tuileries en compagnie de nombreux gentilshommes venus défendre le roi.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 août
Vers minuit, le tocsin sonne au couvent des Cordeliers, suivi par touts les clochers de la capitale.
vendredi 10 août
A l’aube, Danton, substitut du procureur de la commune légale de Paris, et agissant comme chef d'une commune insurrectionnelle de Paris (le maire Pétion demeurant caché), ordonne de prendre les Tuileries : les sections parisiennes, soutenues par les fédérés provinciaux (5 000 Marseillais et Brestois) et les habitants des faubourgs Saint-Marcel et Saint-Antoine (12 000 hommes), marchent vers le palais en deux colonnes, l’une sur chaque rive, conduits par Charles Barbaroux. Le palais est défendu par 1 100 Suisses, 2 000 gardes nationaux (en partie gagnés aux Républicains), 900 gendarmes avec artillerie (peu surs) et 150 gentilshommes volontaires (sur 2 000 convoqués), dont le futur maréchal Bessières, commandés par l’ancien ministre de la Guerre, le comte de Puységur. Pour désorganiser la défense, Danton convoque le commandant, le marquis de Mandat, à l'Hôtel de ville et le fait exécuter. L'assaut commence à 9 h. Louis XVI donne immédiatement l'ordre aux Suisses de cesser le feu et de regagner leurs casernes de Courbevoie. La famille royale est conduite à l’Assemblée nationale, escortée par des gentilshommes et des gardes suisses. En chemin, ils sont massacrés par les républicains (786 morts, dont 26 officiers). 20 autres défenseurs ont été tués. Parmi les assaillants, les pertes sont de 98 tués et 270 blessés. Théroigne de Méricourt fait massacrer, place Vendôme, le journaliste royaliste Suleau qui l’avait criblée de ses sarcasmes dans Les Actes des Apôtres. Louis XVI est suspendu de ses fonctions par les députés, par 250 voix et 550 abstentions, et un décret de l’Assemblée législative décide l’élection d’une Convention. Le palais des Tuileries saccagé et incendié. L'émeute a été en partie organisée par Fouquier-Tinville. Les 180 sectionnaires au pouvoir à l'Hôtel de ville introduisent 108 membres supplémentaires (six par sections), dont Robespierre, Hébert, Fouquier-Tinville (nommé directeur du jury d'accusation). Le vicomte Dubouchage n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine. Il est remplacé par le comte Monge. Le riche brasseur du faubourg Saint-Antoine Antoine Santerre, quarante ans, devient commandant général de la garde nationale.
Marat fonde son deuxième journal, le Journal de la République française, où il défend les institutions républicaines contre les démagogues.
nuit du vendredi 10 au samedi 11 août
Le ministre de la Guerre Abancourt, qui a cherché à conserver quelques ultimes défenseurs à la monarchie en différant le départ des Suisses, est décrété d'accusation et emprisonné à Orléans, siège de la Haute Cour de justice.
du vendredi 10 au dimanche 12 août
Toutes les statues des rois de France sont abattues à Paris. Les statues en bronze seront envoyées à la fonte pour faire des canons.
samedi 11 août
La Législative remet les pouvoirs des ministres à un Conseil exécutif provisoire, élu, de sept membres : Danton, à la fois substitut de la commune et ministre de Justice du gouvernement provisoire, y exerce tous les pouvoirs (il s’installe dans l’ancienne Chancellerie royale, place Vendôme) ; Roland à l’Intérieur ; Servan à la Guerre ; Clavière aux Finances ; Lebrun aux Affaires étrangères ; Monge à la Marine. Danton nomme Camille Desmoulins secrétaire général du ministre de la justice.
Un décret supprime les conditions de cens pour les électeurs.
Autorisation aux municipalités d’arrêter des suspects.
Interdiction des journaux royalistes.
samedi 11 ou lundi 13 août
Destruction de la statue équestre de Louis XIV, place des Victoires.
dimanche 12 août
Le conseil général de la Somme refuse d’obéir à l’Assemblée législative.
Suspension du Journal de Paris, organe qui approuve les idées révolutionnaires mais dans le respect de la loi ; ses archives sont brûlées.
A Paris, place Vendôme, Rose Violet, vendeuse à la criée de L’Ami du peuple, meurt écrasée sous la statue de Louis XIV, renversée pour être envoyée à la fonte.
lundi 13 août
Internement du roi et de sa famille au Temple.
Actes de la Commune de Paris datés de « l’an I de l’Egalité » à la place de « l’an IV de la Liberté ».
mardi 14 août
Décret de l’Assemblée législative mettant en vente les biens des émigrés et ceux des communes.
Nouveau serment « à la Liberté et à l’Egalité » imposé aux ecclésiastiques.
A Sedan, La Fayette échoue à entraîner son armée sur Paris.
Echec du maire de Strasbourg, Dietrich, pour soulever les troupes de la ville contre les autorités révolutionnaires parisiennes.
mercredi 15 août
Demande de création d’un « tribunal du peuple » par une délégation de la Commune de Paris conduite par Robespierre. Refuse de l’Assemblée législative.
Un décret impose le bonnet rouge comme sceau de l'Etat (figure de la Liberté, tenant à la main une pique surmontée d'un bonnet de la Liberté).
Constitution à Saint-Ouen (Mayenne) du premier groupe de réfractaires armés, sous le commandement de Jean Cottereau, dit Jean Chouan. Ce mouvement, dit « chouannerie » connaîtra sa plus grande intensité en Bretagne.
L’ancien ministre Tarbé est proscrit (il parviendra à se cacher).
Le modéré Barnave est arrêté. Il sera oublié pendant plus d'un an dans une prison de Grenoble.
jeudi 16 août
La commune, érigée en assemblée souveraine, crée six comités exécutifs, dont le Comité de surveillance qui a des pouvoirs dictatoriaux. Il envoie des commissaires en province pour contacter les comités locaux.
vendredi 17 août
Nouvelle délégation de la Commune qui menace d’insurrection l’Assemblée législative si elle ne vote pas la création d’un « tribunal criminel », élu par les sections parisiennes. Capitulation de l’Assemblée législative : instauration du tribunal criminel révolutionnaire pour juger les crimes commis le 10 août. Robespierre en devient président mais démissionne aussitôt. Une guillotine est dressée place du Carrousel.
Jugé par un tribunal extraordinaire, le journaliste royaliste Rozoy est condamné à mort et exécuté pour ses opinions.
Le général Luckner est attaqué par 22 000 Autrichiens, qu'il écrase du feu de ses batteries.
Emeute frumentaire à Carcassonne, dirigée par Jeanne la Naine. Le procureur général est tué ; la foule pille les magasins. L’armée est appelée en renfort.
Au sud-est de Lille, l’abbaye Saint-Calixte de Cysoing, mise à sac par les révolutionnaires, est fermée. Ses biens sont rassemblés dans l’ancien couvent lillois des Récollets (l’abbaye, fondée en 833, sera ravagée par un incendie en octobre 1793).
samedi 18 août
Suppression par l’Assemblée législative des derniers ordres religieux, les congrégations enseignantes et hospitalières : disparition des séminaires de formation des prêtres.
La municipalité de Carcassonne reprend les choses en main (Jeanne et ses deux lieutenants seront exécutés en décembre).
dimanche 19 août
Franchissement de la frontière par l’armée prussienne de Brunswick grossie de l’armée des princes et des émigrés.
Dumouriez est mis à la tête de l’Armée du Nord.
La Fayette quitte la France avec son état-major. Il se rend aux Autrichiens (prisonnier jusqu’en 1797).
Le jeune officier Jacques Macdonald (vingt-sept ans, futur maréchal de France) est promu capitaine.
lundi 20 août
Début du siège de Longwy par les Prussiens.
Kellermann est nommé à la tête de l’armée de Metz, à la place de Luckner.
A Bordeaux, la statue de Louis XV est mise à bas.
mardi 21 août
Première utilisation de la guillotine, place du Carrousel, à dix heures du soir, pour l’exécution d’un condamné politique, un royaliste, Louis-David Collenot d’Angremont, jugé sommairement par le Tribunal criminel. Cinq autres exécutions ont lieu.
mercredi 22 août
Début de l’insurrection royaliste en Vendée et prise de Châtillon-sur-Sèvre au cri de « Vive le roi ! ».
Expédition marseillaise à Aix. Les Marseillais en rapportent l’administration du département.
La Commune de Paris demande le remplacement de l’appellation de « Monsieur » par celle de « Citoyen ».
jeudi 23 août
L’armée prussienne de Brunswick s’empare de Longwy.
L'Assemblée législative, sur la proposition du citoyen Brissot, décerne au philosophe et jurisconsulte anglais Jeremy Bentham, quarante-quatre ans, le titre de citoyen français, en récompense des ouvrages sur l'administration coloniale et sur les réformes à accomplir dans l'administration pénitentiaire.
vendredi 24 août
Le baron Georges de Wimpffen défend Thionville dont il est le commandant.
Echauffourées à Bressuire (Deux-Sèvres).
samedi 25 août
Décret de l’Assemblée législative abolissant sans indemnité les redevances féodales soumises à rachat.
dimanche 26 août
Levée de 30 000 hommes décrétée par l’Assemblée.
Décret de l’Assemblée enjoignant aux prêtres ayant refusé le serment du 14 août de quitter la France.
Début des élections à la Convention.
Des étrangers sont décrétés « citoyens d’honneur » « pour avoir sapé les fondements de la tyrannie dans leur pays et préparé les voies de la Liberté ».
lundi 27 août
Une nouvelle loi sur le domaine congéable donne satisfaction aux domaniers en abolissant purement et simplement les droits des fonciers.
mardi 28 août
Envoi par le conseil exécutif et sur demande de Danton de commissaires dotés de pleins pouvoirs dans les départements.
Décret abolissant la puissance paternelle sur les majeurs.
Emeutes à Rouen pour la taxation du prix du pain et la réquisition.
mercredi 29 août
Le Tribunal criminel décrète les perquisitions nocturnes à domicile et l'arrestation des suspects.
Charles Ronsin devient commissaire du pouvoir exécutif.
Léonard Bourdon, ami de Robespierre, arrive à Orléans comme commissaire national, pour préparer l'arrivée des « frères de Paris », une troupe de révolutionnaires, chargés de surveiller les prisonniers restant à juger.
mercredi 29 ou jeudi 30 août
L’armée prussienne de Brunswick entame le siège de Verdun.
jeudi 30 août
Perquisitions et arrestations massives de suspects dans Paris : environ 3 000 personnes sont incarcérées dans les prisons de la capitale (12 000 dans l’ensemble de la France ?).
La Législative décrète la suppression de la commune, mais, menacée d'une insurrection par le procureur Manuel, retire son décret.
Adoption par l’Assemblée du principe du divorce : afin d’obtenir leur séparation, les époux peuvent invoquer, le consentement mutuel, le dérèglement de mœurs et l’incompatibilité d’humeur.
Sur proposition du député Ducastel, la Législative vote que les enfants majeurs de vingt-et-un ans sont affranchis de la puissance paternelle.
vendredi 31 août
La commune organise sur le Champ de Mars des levées de volontaires pour défendre Verdun : 1 800 hommes partiront chaque jour, équipés par ses soins.
en août
Talleyrand doit abandonner sa mission à Londres et rentrer en France (il y retourne très vite, chargé d'une nouvelle mission par Danton).
dimanche 2 septembre
Elections pour la Convention : Louis d'Orléans (qui prend le nom de Philippe Egalité) ; Saint-Just (Montagne) ; Tallien ; etc. Discours de Danton (« de l'audace, toujours de l'audace ») à l'Assemblée. Marat entre au Comité de surveillance.
Verdun se rend sans combat aux Prussiens. Le chef de la garnison, Beaurepaire, est trouvé mort, tué d’un coup de feu ou suicidé. Le plus jeune officier de la garnison, Marceau, porte la reddition au roi de Prusse. Les femmes et les filles des notabilités de la ville offrent des fleurs et des dragées au roi (ces « vierges de Verdun » seront guillotinées après la reprise de la ville par les révolutionnaires). La nouvelle de la chute de Verdun sème la panique à Paris.
du dimanche 2 au mercredi 5 septembre
Massacres de septembre : massacres de prisonniers « politiques » (aristocrates, prêtres réfractaires, de suspects divers et de prostituées) dans les prisons de Paris (Bernardins, Saint-Firmin, Conciergerie, Abbaye, Force, Carmes, Châtelet,...) provoquée par la nouvelle de l'invasion prussienne et les affiches de Marat réclamant la justice directe du peuple à l'égard des traîtres. 50 % des tueurs sont des « Volontaires » parisiens ou provinciaux (marseillais), 50 % des « sectionnaires » (petite bourgeoisie parisienne). 1 395 prisonniers, dont 974 de droit commun (37 femmes et 300 enfants et adolescents), sont tués dans Paris. Une circulaire de la commune de Paris, envoyée aux municipalités de province, déclenche les mêmes massacres dans les prisons de Versailles, Meaux, Reims, Orléans et Lyon : environ 300 morts.
lundi 3 septembre
La Législative crée un nouveau serment de « défendre la liberté et l’égalité », qui doit être prêté par les ecclésiastiques et par tous les électeurs au moment de l’élection des députés à la Convention.
La princesse de Lamballe est sortie de sa cellule de la prison de la Force et massacrée : ses bourreaux profane son corps, arrachent ses entrailles, son cœur et son sexe ; sa tête est promenée au bout d’une pique dans les rues de Paris puis présentée au couple royal à la prison du Temple. La reine s’évanouit. La tête est ensuite promenée jusque sous les fenêtres du duc d’Orléans (beau-frère de la princesse), au Palais-Royal. Un proche parviendra finalement à récupérer la tête.
mardi 4 septembre
Siège de Thionville par les émigrés de l’armée des princes.
Enlèvement et massacre des prisonniers à Orléans.
Des volontaires de la Sarthe et de l’Orne qui se rendaient sur le front pour combattre les Prussiens ont tué à Gisors Louis Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville (49 ans), duc de la Rochefoucauld. Son cousin germain François XII de La Rochefoucauld lui succède comme duc.
mercredi 5 septembre
Décret réduisant les droits d’entrée des tabacs en feuille de vingt-cinq livres à douze livres le cent pour les navires américains, de dix-huit livres à dix pour les bateaux français.
Le maréchal de camp Choderlos de Laclos, commissaire du pouvoir, gagne le quartier général de l’armée française, installé au camp de Châlons [aujourd’hui Mourmelon]. De là, il va organiser les rapports entre les principaux généraux d’armée pour faire face aux Austro-Prussiens.
Robespierre est élu député de Paris à la Convention, le premier sur vingt-quatre, par 338 voix sur 525 votants.
Enfermé au château de Caen, Georges Bayeux, ancien secrétaire de Necker, doit passer devant le directoire, situé à l'Abbaye aux Hommes, pour plaider sa libération ; il est massacré sur la place Fontette par la foule inquiète de la défaite de Longwy et exhortée par les massacres des prisons de Paris.
samedi 8 septembre
L’armée austro-prussienne de Brunswick arrive en Argonne, massif boisé aux confins des Ardennes, de la Marne et de la Meuse.
Ordre de Lebrun, ministre des Affaires étrangères, d’envahir la Savoie.
du samedi 8 au dimanche 9 septembre
Emeute ouvrière à Tours.
dimanche 9 septembre
Fournier l’Américain se fait le complice du massacre par la population de Versailles de quarante-quatre des cinquante-deux prisonniers de la Haute-Cour d’Orléans qui devaient être transférés à Paris. Parmi les victimes se trouvent deux anciens ministres de Louis XVI, Abancourt et Lessard, et Louis-Hercule-Timoléon de Cossé, huitième duc de Brissac (la tête de ce dernier sera présentée sous les fenêtres de sa maîtresse, Mme du Barry, à Louveciennes).
Premier décret sur la réglementation et la taxation du commerce des grains.
lundi 10 septembre
Réquisition de tous les objets du culte en or et en argent.
La population jacobine de Toulon massacre des opposants.
mardi 11 septembre
Avance des Prussiens, avec 6 000 émigrés, en Argonne.
mercredi 12 septembre
Adoption du projet d’attaque de la Sardaigne.
vendredi 14 septembre
Dumouriez se laisse déborder : l’armée autrichienne s’empare de la Croix-aux-Bois. L’armée prussienne franchit l’Argonne.
samedi 15 septembre
Loi plaçant la surveillance, l'entretien et la construction des phares, des amers, des bouées et des balises dans les attributions du Ministère de la Marine, avec le conseil des ingénieurs des Ponts et Chaussées.
Le port des insignes de députés, administrateurs départements et de districts et procureurs généraux-syndics par des personnes n’y ayant pas droit est puni par deux années de prison et par la peine de mort si le coupable s’en est servi pour exercer des actes d’autorité.
dimanche 16 septembre
Le général Kellermann se met en route pour rejoindre Dumouriez. De son côté, Beurnonville arrive au quartier général de Châlons à la tête de ses troupes, des soldats à la poitrine barrée du baudrier blanc en croix de Saint-André, pieds nus dans leurs sabots bourrés de paille, sales, harassés. Le général se plaint et se déclare en grève de combat. Usant tour à tour d’autorité, de persuasion et de flatterie, le maréchal de camp Choderlos de Laclos parvient à le faire changer d’avis.
L’Assemblée législative créé un corps de garde de l’Assemble, les « grenadiers gendarmes près de la Représentation nationale » (qui deviendra la « Garde de la Révolution », puis la « Garde du Corps législative » et enfin la « Garde du Directoire »).
A bord de la Sémillante, le lieutenant de vaisseau Eustache Bruix arrive de métropole en Martinique, portant la nouvelle de la déchéance et de la captivité du roi. Les colons refusent de reconnaître cet état de fait et le contre-amiral Rivière chasse l’envoyé du nouveau régime hors des eaux de l’île.
lundi 17 septembre
Un décret interdit sous peine de mort le port de toute cocarde autre que la tricolore.
Beurnonville se remet en route vers Sainte-Menehould. Arrive alors au quartier général de Châlons une unité pittoresque, la troupe de Mlle Montansier : comédiens, danseurs, chef d’orchestre, premier violon ont formé une compagnie !
Emeute et pillage des maisons de marchands de grains à Orléans.
mardi 18 septembre
Beurnonville rejoint Dumouriez.
L’ordre est rétabli à Orléans après que le Conseil municipal ait proclamé la loi martiale.
mercredi 19 septembre
Les généraux Dumouriez et Kellermann, accompagné du général « Egalité » [Louis-Philippe] font la jonction à Sainte-Menehould. Les Français sont 50 000 contre 34 000 ennemis.
Création du musée du Louvre.
Arrivée en France de Thomas Paine, auteur des Droits de l'homme. Il a été contraint de quitter l'Angleterre à cause de ses sympathies pour la Révolution française.
jeudi 20 septembre
Canonnade de Valmy. L'armée française, 52 000 hommes, sous les ordres de Kellermann et de Dumouriez « bat » l'armée prussienne (34 000 Prussiens, 30 000 Autrichiens et 6 000 Emigrés) du duc de Brunswick à Valmy (Marne) ce qui arrête l'invasion et rend confiance à l'armée française. Pertes françaises : 150 tués et 260 blessés ; alliés : 160 hommes hors de combat.
Fin de l’Assemblée législative et de la Première Terreur. Première séance à huis clos de la Convention et élection de son bureau.
Laïcisation de l’état civil : enlevés aux prêtres, les registres sont confiés à des officiers municipaux ; le mariage civil est séparé du mariage religieux. Création de la carte civique (obligatoire ; délivrée par le président de la section et signée par les secrétaires).
Décret abaissant l’âge de la majorité civile de 25 à 21 ans, pour les hommes comme pour les femmes.
vendredi 21 septembre
Première séance publique de la Convention et de la période girondine : 200 girondins (droite ; Jean-Pierre Brissot, Etienne Clavière, Armand Gensonné, Elie Guadet, Maximin Isnard, Pierre Tondu, les époux Jean-Marie et Manon Roland, Charles de Valazé, Pierre Vergniaud), 140 montagnards (gauche ; Camille Desmoulins, Pierre-Joseph Cambon, l'évêque Henri Grégoire ; il existe une extrême gauche formée du « triumvirat » : Claude Basire, François Chabot et Antoine Merlin de Thionville), 160 centristes (Régis de Cambacéres, François Boissy d'anglas, Jean-Lambert Tallien, le vicomte Paul de Barras). Sur 749 conventionnels, on compte 15 cultivateurs et 1 ouvrier. Dès la première séance, la proposition « la royauté est abolie en France » est votée à l'unanimité.
Dumouriez laisse l’armée ennemie quitter la Champagne et la Lorraine. Bilan : 300 morts côté prussien, 200 côté français. Bien que généralement oublié, le maréchal Choderlos de Laclos a été le principal organisateur de cette victoire. Sur le front, début de la retraite des coalisés, rendue dramatique par la dysenterie : 3 000 Prussiens en meurent.
Des soldats du 3e bataillon d'Indre-et-Loire, membres de la Société des sans-culottes, font irruption en pleine délibération du conseil municipal de Tours, sabre au clair, pour exiger sur le champ la libération de leurs camarades détenus pour cause d'indiscipline.
samedi 22 septembre (1er vendémiaire an 1)
Proclamation de la République. La Convention décrète, sur proposition de Billaud-Varenne, que ce jour s'ouvre l'ère de la République et que tous les actes seront désormais datés de l'an I de la République.
La République française déclare la guerre au royaume de Savoie-Piémont-Sardaigne. La Savoie est aussitôt envahie par de Montesquiou.
lundi 24 septembre (3 vendémiaire an 1)
Entrée des troupes françaises à Chambéry.
mardi 25 septembre (4 vendémiaire an 1)
Décret de la Convention proclamant que « la République française est une et indivisible ».
L'écrivain Jacques Cazotte, soixante-douze ans, est exécuté à Paris.
mercredi 26 septembre (5 vendémiaire an 1
Sur proposition de Billaud-Varenne, le sceau bonnet rouge est étendu à tous les corps administratifs.
vendredi 28 septembre (7 vendémiaire an 1)
En Provence, la Société des Amis de la Constitution de Manosque doit payer une forte amende au club de Marseille. Ses membres menaçaient d’attaquer Manosque après que son représentant Isoard y ait été agressé.
samedi 29 septembre (8 vendémiaire an 1)
Début du siège de Lille par l’armée autrichienne.
Prise sans combat de Nice, possession savoyarde, par les soldats français du général Anselme. La ville est mise à sac.
dimanche 30 septembre (9 vendémiaire an 1)
Le ministre de la Guerre Joseph Servan abandonne son poste pour aller commander l’armée des Pyrénées.
L’armée française de Custine s’empare de Spire.
en septembre
Lazare Carnot est en mission à l'armée des Pyrénées.
Jean-Nicolas Billaud-Varenne devient commissaire aux armées.
Danton démissionne de son poste de ministre de la Justice.
« Dictature jacobine » de Chalier à Lyon.
Emmanuel de Grouchy, vingt-six ans, est nommé général de brigade.
lundi 1er octobre (10 vendémiaire an 1)
Créée l’année précédente, l’Armée du Centre, cantonnée en Champagne avec le général Kellermann à sa tête, est renommée par la Convention Armée de la Moselle.
Jugé contre-révolutionnaire et suspendu après le 10 août, le Journal de Paris reparaît avec Garat, Condorcet et Roederer.
mercredi 3 octobre (12 vendémiaire an 1)
Occupation de Bâle par les troupes françaises et proclamation de la République rauracienne à la place de l’évêché de Bâle.
vendredi 5 octobre (14 vendémiaire an 1)
Le général Custine s’empare de Worms.
Le club des Jacobins ne compte que 113 députés sur les 749 de la Convention.
lundi 8 octobre (17 vendémiaire an 1)
Levée du siège de Lille par les Autrichiens.
Le général Cyrus de Valence est nommé commandant en chef de l’armée des Ardennes.
mardi 9 octobre (18 vendémiaire an 1)
La Convention nomme Garat ministre de la Justice à la place de Danton.
Jean-Charles Pichegru devient adjudant à Besançon.
mercredi 10 octobre (19 vendémiaire an 1)
Exclusion de Brissot du club des Jacobins.
jeudi 11 octobre (20 vendémiaire an 1)
Election du comité de Constitution de la Convention.
vendredi 12 octobre (21 vendémiaire an 1)
Nomination par la Convention, et Roland notamment, de Jean Nicolas Pache comme ministre de la Guerre à la place de Servan.
dimanche 14 octobre (23 vendémiaire an 1)
Les Prussiens évacuent Verdun.
mardi 16 octobre (25 vendémiaire an 1)
Blessé à la jambe au siège de Thionville, malade, François-René de Chateaubriand, est mis en congé de l'armée des Princes. Il rejoindra, difficilement, Jersey.
vendredi 19 octobre (28 vendémiaire an 1)
Evacuation de Longwy par les Prussiens.
dimanche 21 octobre (30 vendémiaire an 1)
Custine prend Mayence.
Demande de la réunion de Nice à la France par une poignée de Niçois encadrés par des Marseillais.
Kellermann revendique le maréchalat de la République dans une lettre adressée à Fabre d'Eglantine.
Carrier, représentant en mission à Nantes, prend les pleins pouvoirs.
lundi 22 octobre (1er brumaire an 1)
Custine prend Mannheim.
Demande de réunion de la Savoie à la France par une « Assemblée nationale des Allobroges » sans aucune valeur représentative.
mardi 23 octobre (2 brumaire an 1)
Prise de Francfort par Custine.
Le premier Club des Jacobins allemand est fondé sur le modèle français dans le château des Princes-électeurs de Mayence.
mercredi 24 octobre (3 brumaire an 1)
Emission de quatre cents millions d’assignats.
A tous les républicains de France de Brissot.
samedi 27 octobre (6 brumaire an 1)
Invasion de la Belgique par Dumouriez.
lundi 29 octobre (8 brumaire an 1)
La guillotine fonctionne pour la première fois à Rennes.
en octobre
Première mention, à Puylaurens (Tarn), du nom de Marianne pour désigner la République, dans la chanson en occitan du chansonnier Guillaume Lavabre, « la Garisou de Marianno » (la Guérison de Marianne).
jeudi 1er novembre (11 brumaire an 1)
Parution des Préjugés détruits de Lequinio.
vendredi 2 novembre (12 brumaire an 1)
Fondation du journal le Républicain, sous-titré « Journal des hommes libres de tous les pays », et rédigé par le conventionnel Charles Duval et plusieurs autres journalistes (il changera souvent de noms avant de disparaître en 1800).
dimanche 4 novembre (14 brumaire an 1)
Combat de Boussu (Hainaut) entre l'armée autrichienne et l'armée française.
lundi 5 novembre (15 brumaire an 1)
Les pompiers cessent d’être payés par l’Etat. La Convention décrète que le service des pompes à incendie est un objet de dépense locale.
Lettre de Mariès à Roland, sauvant le chœur de la cathédrale d’Albi de la destruction.
mardi 6 novembre (16 brumaire an 1)
Bataille de Jemappes : les 40 000 Français et 100 canons du général Dumouriez inflige une lourde défaite aux 13 716 Autrichiens et 56 canons de Clerfayt.
mercredi 7 novembre (17 brumaire an 1)
Les troupes françaises prennent Mons.
jeudi 8 novembre (18 brumaire an 1)
Le général La Bourdonnaye s’empare de Tournai.
Menacées par la victoire française à Jemappes, les troupes autrichiennes évacuent la ville de Charleroi.
vendredi 9 novembre (19 brumaire an 1)
Beurnonville est nommé général en chef de l'armée de Moselle.
lundi 12 novembre (22 brumaire an 1)
Bataille d’Ypres (Belgique).
Les Français entrent dans Charleroi.
mardi 13 novembre (23 brumaire an 1)
Ouverture à la Convention des discussions à la Convention sur le sort à réserver au roi : Saint-Just exige une exécution sans jugement ; Pétion demande un débat préalable sur la question de l’inviolabilité royale. Toujours à la Convention, Pierre Joseph Cambon propose la suppression du budget des cultes.
Dans la Sarthe, des paysans et des bûcherons (que l’on surnomme les « taxateurs ») s’assemblent à Montmirail et décident de marcher sur les villes de Loué, Sablé et La Flèche afin d’y imposer un prix maximum pour les denrées de premier nécessité.
En Allemagne, les habitants du comté de Saarwerden, enclavé en territoire français, demandent à être rattachés à la France.
Charles His, ancien collaborateur du Moniteur, et le journaliste Jacques Gouget-Deslandres fondent à Paris le Républicain universel.
mercredi 14 novembre (24 brumaire an 1)
L’armée française, commandée par le général Dumouriez, entre dans Bruxelles.
jeudi 15 novembre (25 brumaire an 1)
Grégoire est élu président de la Convention. Il réitère la demande de mise en jugement du roi tout en réprouvant la peine de mort.
Dans un discours prononcé à Mayence sur les relations entre les Mayençais et les Français, Georg Foster déclare que le Rhin constitue une frontière naturelle avec la France.
vendredi 16 novembre (26 brumaire an 1)
Déclaration de Chaumette à l’Hôtel de Ville annonçant que toute l’Europe « jusqu’à Moscou sera bientôt francisée, municipalisée, jacobinisée ».
lundi 19 novembre (29 brumaire an 1)
Sur proposition de La Révellière-Lépeaux, député d’Anjou, la Convention nationale déclare : « au nom de la nation française, qu’elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront recouvrer leur liberté, et charge le pouvoir exécutif de donner aux généraux les ordres nécessaires pour porter secours à ces peuples » (promesse oubliée par l’article 119 de la future Constitution de l’an 1).
Le ministre de l’Intérieur Roland accorde une subvention de 10 000 livres au Lycée de Paris, assortie d’une mise en garde sur le contenu pas assez révolutionnaire de certains cours.
Organisation à Toulouse d’une grande fête patriotique en l’honneur du représentant en mission, Lazare Carnot.
mardi 20 novembre (30 brumaire an 1)
Le ministre Roland, aidé du serrurier Gamain, ouvre une armoire de fer cachée sous les boiseries aux Tuileries. Il y trouve la correspondance du roi avec Calonne, meneur de l'émigration, et avec les cours étrangères (ainsi qu’avec La Fayette, Talon, Dumouriez…). Sa trahison ne paraît plus douteuse. Mais, plus grave encore, le coffre renferme des documents attestant la corruption de certains révolutionnaires. Des noms circulent, tel celui du député Kersaint. L'opprobre se concentre sur Mirabeau, dont les cendres sont au Panthéon. On découvre des lettres secrètes au roi et la preuve de sa vénalité. Le scandale est énorme : on crie à l'infamie et ses restes sont jetés dans une fosse commune.
Le ministre de la Guerre nomme l’acteur Charles Ronsin commissaire ordonnateur en chef des armées de Belgique.
mercredi 21 novembre (1er frimaire an 1)
Ancien contrôleur général des Finances incompétent (1783), le marquis Henri d’Ormesson est élu maire de la capitale. Mais, terrorisé par des lettres de menaces, il donne sa démission aussitôt.
A Mayence, le naturaliste Georg Foster demande dans une épître à ses compatriotes le rattachement à la France de la Rhénanie, seul moyen selon lui de garantir la souveraineté populaire.
Création à Paris d’un opéra-comique de Joigny et Trial, Cécile et Julien ou le Siège de Lille.
jeudi 22 novembre (2 frimaire an 1)
Insurrection paysanne réclamant la taxation des grains. Partie de Beauce, elle concerne les départements d’Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Sarthe.
Les fleurs de lys sont recouvertes par des losanges tricolores.
Le nouveau Premier ministre espagnol Manuel Godoy décide d’assigner à résidence les ecclésiastiques français réfugiés en Espagne, à qui il interdit en plus de faire allusion public en public aux événements en France.
vendredi 23 novembre (3 frimaire an 1)
3 000 paysans se réunissent à Vendôme aux cris de « Vive la nation ! Le blé va diminuer ! », avant de se diriger vers Le Mans en imposant la taxation en chemin.
samedi 24 novembre (4 frimaire an 1)
Création à Paris, au Théâtre des Amis de la patrie, des Emigrés aux terres australes, pièce patriotique de Gamas.
lundi 26 novembre (6 frimaire an 1)
Discours de Brissot à la Convention : « Nous ne pourrons être tranquilles que lorsque l’Europe, et toute l’Europe, sera en feu ».
mardi 27 novembre (7 frimaire an 1)
Sur proposition de Grégoire, la Convention décrète l’annexion de la Savoie à la France. Création du département du Mont-Blanc. Seul Marat s’y opposa par réaction à l’ivresse conquérante qui s’est emparée des conventionnels.
L’Autriche licencie les corps d’armées des princes français émigrés. Seul subsiste celui du prince de Condé, soutenu par Vienne.
mercredi 28 novembre (8 frimaire an 1)
A Tours, le peuple, affamé, envahit la maison commune et malmène le procureur. De justesse, la garde nationale parvient à repousser plus de 3 000 hommes venus d'Amboise.
L’armée française entre dans Liège.
jeudi 29 novembre (9 frimaire an 1)
Les Girondins obtiennent de la Convention la suppression du Tribunal criminel révolutionnaire institué le 17 août.
Protection de l’Angleterre contre le décret du 19 novembre.
vendredi 30 novembre (10 frimaire an 1)
Le général sud-américain Francisco de Miranda (né au Venezuela), qui commande un corps d’armée français, s’empare d’Anvers.
samedi 1er décembre (11 frimaire an 1)
Election du Girondin Chambon de Montaux comme maire de Paris, contre le Robespierriste Lullier.
Discours de Jacques Roux à la section de l’Observatoire : début de l’action des Enragés.
Après l’Autriche il y a quatre jours, la Prusse licencie à son tour les corps d’armée des princes français émigrés.
Décès en exil à Lille du chef des patriotes belges, Jean-François Vonck.
dimanche 2 décembre (12 frimaire an 1)
Reddition de Namur aux troupes françaises du général Cyrus de Valence. Dumouriez décide d’arrêter l’offensive française dans les Pays-Bas autrichiens.
Custine perd Francfort.
Dissolution de la « commune des Sections ». Pétion est remplacé par le girondin Chambon, à la tête d'une « commune provisoire », formée de douze commissaires (quatrième commune). Le renouvellement des 122 représentants de la Commune de Paris voit l’élection de nombreux hébertistes, dont Hébert lui-même, Chaumette et Jacques Roux.
lundi 3 décembre (13 frimaire an 1)
Discours de Robespierre à la Convention demandant la mort du roi.
mardi 4 décembre (14 frimaire an 1)
La Convention décrète la peine de mort contre ceux qui proposeraient de rétablir la royauté en France ou tout pouvoir attentatoire à la souveraineté du peuple.
Délégation belge à la Convention lui demandant de reconnaître l’indépendance de la Belgique.
mercredi 5 décembre (15 frimaire an 1)
Alors que Talleyrand est en mission à Londres depuis trois mois, une lettre (trouvée dans l’armoire de fer) où il fait ses offres de service à Louis XVI est lue à la Convention : Talleyrand est aussitôt décrété d’accusation et inscrit sur la liste des émigrés (il tentera en vain de se justifier tout en vivant agréablement à Londres).
Quatre émigrés interceptés par des volontaires nationaux sont abattus à Rethel.
jeudi 6 décembre (16 frimaire an 1)
La Convention décide que Louis XVI sera traduit devant elle afin de subir un interrogatoire. Nomination de la commission chargée de dresser « l'acte énonciatif des crimes de Louis Capet ». La procédure du vote lors du procès du roi est adoptée à la demande de Marat : appel nominal et vote à voix haute (permettant les pressions du public sur les députés).
vendredi 7 décembre (17 frimaire an 1)
Sur la foi du rapport d’un agent double, Marat et Chabot accusent Fauchet, Roland, ainsi que l’épouse de ce dernier, de complot en vue de restaurer la monarchie.
L’armée française réprime dans le sang une manifestation en faveur de l’indépendance de la Belgique à Bruxelles.
samedi 8 décembre (18 frimaire an 1)
Un décret de la Convention interdit l’exportation des grains, mais rétablit la liberté de leur commerce sur le territoire français.
lundi 10 décembre (20 frimaire an 1)
Ouverture du procès de Louis XVI.
Règlement de compte à Avignon envers des membres du courant des Enragés arrêtés pour avoir pratiqué des extorsions de fonds sous le prétexte de pourvoir aux frais ‘équipement des volontaires.
mardi 11 décembre (21 frimaire an 1)
Louis XVI prend comme avocats François Tronchet, Guillaume de Malesherbes et Romain de Sèze. Le roi comparaît à la barre de la Convention.
Les Français du général De Miranda s’emparent dans les Pays-Bas autrichiens de la ville de Roermond [aujourd’hui dans les Pays-Bas].
Le baron de Wimpffen défend Thionville contre les Prussiens.
mercredi 12 décembre (22 frimaire an 1)
Sac de la cathédrale de Quimper par les sans-culottes.
jeudi 13 décembre (23 frimaire an 1)
Le Parlement anglais vote son soutien à William Pitt pour ses préparatifs de guerre contre la France.
vendredi 14 décembre (24 frimaire an 1)
Emission de 300 millions d’assignats.
samedi 15 décembre (25 frimaire an 1)
Les Français s’emparent d’Aix-la-Chapelle.
lundi 17 décembre (27 frimaire an 1)
Arrivée de la flotte française devant Naples dont le roi Ferdinand IV doit accepter les exigences françaises.
jeudi 20 décembre (30 frimaire an 1)
Gilbert Romme présente, au nom du comité de l’Instruction publique, un grand rapport sur L’Instruction publique considérée dans son ensemble.
nuit du lundi 24 (4 nivôse) au mardi 25 décembre (5 nivôse an 1)
Célébration de messes de minuit à Paris malgré l’interdiction de la Commune.
mardi 25 décembre (5 nivôse an 1)
Le roi rédige son testament.
mercredi 26 décembre (6 nivôse an 1)
Plaidoirie de De Sèze, avocat du roi, devant la Convention.
jeudi 27 décembre (7 nivôse an 1)
Dépôt de la motion Salles à la Convention en faveur d’un appel au peuple du jugement du roi. Discours de Saint-Just contre cette motion.
vendredi 28 décembre (8 nivôse an 1)
Intervention du ministre des Affaires étrangères à la Convention, l’informant que la neutralité de l’Espagne dépend du traitement réservé au roi de France.
Discours de Buzot en faveur de l’appel au peuple et de Robespierre contre cet appel.
dimanche 30 décembre (10 nivôse an 1)
Discours de Vergniaud à la convention en faveur de la motion Salles.
Décret d'accusation contre les princes émigrés.
Lazare Hoche (23 ans) est affecté au 104e régiment avec le grade d’adjudant.
lundi 2 janvier
Dans un discours prononcé au club des Jacobins, Robespierre s'engage contre la guerre que les Girondins veulent selon lui déclarer à l'Europe.
L'Assemblée législative décrète que tous les actes publics, civils et judiciaires, portent désormais la mention de l'ère de la Liberté, et que l'an IV de la Liberté a commencé le 1er janvier 1792.
Après cinq mois passés aux Amériques, François-René de Chateaubriand est de retour en France. Il débarque au Havre, d'où il gagne Saint-Malo.
jeudi 12 janvier
Constitution du premier des quatorze bataillons formés dans la Seine-Inférieure (Rouen).
dimanche 15 janvier
Il y a 812 forçats au bagne provisionnel de Rochefort.
lundi 16 janvier
Décision de l’Assemblée législative de casser et renouveler la garde personnelle du roi.
mardi 17 janvier
Brissot prononce à l’Assemblée un discours en faveur d’une déclaration de guerre à l’Empereur.
En Normandie, la vieille abbaye Saint-Wandrille-de-Fontenelle, fondée en 650 au nord de Rouen, est vendue comme bien national pour cent mille francs payés en assignats, au citoyen Cyprien Lenoir. L’église abbatiale sera utilisée comme carrière de pierres.
Ouverture à Paris, rue de Chartres-Saint-Honoré (1er arrondissement), du théâtre du Vaudeville. L’établissement est installé dans la salle de danse du Petit-Panthéon construit sur les terrains de l’ancien hôtel de Rambouillet. Les directeurs Piis et Barré y donnent des « petites pièces mêlées de couplets sur des airs connus ».
nuit du mardi 17 au mercredi 18 janvier
Echec de la tentative contre-révolutionnaire du maire d’Entrevaux, Carros. L’opposition populaire a réussi à faire échouer ce coup de force.
mercredi 18 janvier
Décret de l’Assemblée privant Monsieur, comte de Provence et frère du roi (futur Louis XVIII), de ses droits éventuels à la régence.
lundi 23 janvier
De nombreuses épiceries parisiennes sont pillées suite à la pénurie de sucre et de café. La spéculation sur ces produits règne dans la ville en raison de l’insurrection de Saint-Domingue.
mercredi 25 janvier
L’’Assemblée législative française adresse un ultimatum à l’empereur Léopold II d’Autriche.
Charles-Maurice de Talleyrand arrive en mission à Londres pour tenter de gagner à la cause française le cabinet britannique.
dimanche 29 janvier
Le soldat Jean Thurel prend enfin sa retraite. Agé de 93 ans, il s’était engagé dans le Régiment de Touraine en 1716 alors qu’il n’en avait que 18. Il a ainsi servi 75 ans dans l’armée française.
en janvier
Le comte Louis-Philippe de Ségur est nommé ambassadeur de France à Berlin.
Un incendie endommage gravement la prison de la Force, à Paris.
mercredi 1er février
Décret de l’Assemblée législative instituant l’obligation d’avoir un passeport pour se déplacer à l’intérieur du royaume.
mardi 7 février
Convention militaire signée entre l’Autriche et la Prusse. Cette nouvelle alliance austro-prussienne vice plus un nouveau dépeçage de la Pologne que la répression de la Révolution en France.
jeudi 9 février
Les biens des émigrés sont déclarés biens nationaux par décret.
lundi 13 février
A Montlhéry, les magasins des grainetiers sont pillés.
mardi 14 février
Emeute à Dunkerque et pillage des magasins du port.
Visite secrète à Paris du comte suédois de Fersen.
samedi 18 février
Mutinerie du 14e régiment d’infanterie à Béthune.
Disparition du Journal des laboureurs du député breton Lequinio.
mardi 21 février
François-René de Chateaubriand, vingt-trois ans, épouse Céleste Buisson de la Vigne, jeune orpheline qu'on croit riche.
jeudi 23 février
Affrontement entre l’armée et la foule à Beauvais à propos d’un chargement de grains.
dimanche 26 février
Le ministre de la Guerre Narbonne présente à l’Assemblée législative le maréchal Luckner, d’origine allemande, comme « ayant le cœur plus français que l’accent et comme étant le plus apte à gagner une bataille qu’à faire un discours.
Occupation de la ville de Mende par les paysans des environs menés par leurs curés réfractaires.
lundi 27 février
Aux Etats-Unis, pour ne pas avoir tenu compte des conseils formulés par ses commanditaires américains, l'architecte français Pierre L'Enfant se voit dessaisi de son travail concernant la future capitale américaine [Washington].
en février
Le Conventionnel girondin Jean-Antoine de Grangeneuve est le premier homme politique à adopter le bonnet rouge pour se rendre à l’Assemblée.
Le jeune Joachim Murat, vingt-cinq ans, rejoint la Garde constitutionnelle à cheval, qui remplace les Gardes du corps du Roi. Il y reste trois semaines avant de démissionner.
jeudi 1er mars
Loi sur les vagabonds : tout individu trouvé hors de son canton d’origine sans passeport et sans personne pouvant répondre de lui doit être mis à la disposition de la justice comme vagabond.
vendredi 2 mars
Passionné de mécanique, Louis XVI se fait présenter aux Tuileries par le bourreau Samson, le docteur Guillotin et le fabricant de clavecins allemand Tobias Schmidt (chargé de la construction) les plans de la guillotine, le nouveau dispositif conçu pour exécuter plus rapidement et plus proprement les condamnés à mort. Le souverain suggère d’adopter une lame oblique afin de rendre la guillotine plus efficace.
samedi 3 mars
A Chartres, le maire d’Etampes Jacques Guillaume Simoneau, dénoncé comme complice des accapareurs, est massacré par la foule pour avoir refusé d’établir le « maximum » (l’Assemblée législative lui rendra hommage en le présentant comme un martyr de la liberté économique).
mercredi 7 mars
Dans son rapport adressé à l’Académie de médecine sur la méthode d’exécution sûre et rapide des condamnés à mort, le chirurgien Antoine Louis propose d’utiliser une version modifiée de la mannaia italienne.
jeudi 8 mars
Emeute à Conches réprimée par l’armée.
vendredi 9 mars
Renvoi par le roi du ministre de la Guerre, Narbonne, remplacé par le colonel de Grave.
samedi 10 mars
Pierre Vergniaud, partisan de la guerre à l’Europe, s’en prend au ministre des Affaires étrangères Lessart, coupable de ne pas avoir averti l’Assemblée de la coalition récemment conclue entre la Prusse et l’Autriche. Démission des ministres.
dimanche 11 mars
Selon les comptes de l’entrepreneur Palloy, la destruction de la Bastille, qui a duré vingt-deux mois (1789-1791), a coûté la somme énorme de 800 000 livres.
lundi 12 mars
Par crainte d’une émeute, les autorités ont interdit à l’Opéra de Paris la création prévue pour le lendemain de l’opéra Adrien, empereur de Rome, d’Etienne Méhul, sur un livret de François-Benoît Hoffman. L’œuvre n’avait aucune message politique mais la rumeur circulait que les chevaux utilisés pour le triomphe d’Hadrien provenait des étables de la reine Marie-Antoinette. De plus, Hoffman refusait de retirer de son texte les allusions monarchiques (l’opéra ne sera représenté qu’en 1799).
mercredi 14 mars
Bertrand de Molleville n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
jeudi 15 mars
Mise en place d'un ministère girondin : Lacoste est nommé secrétaire d'Etat à la Marine et Duranthon à la Justice ; le général Dumouriez succède à Lessart comme ministre des Affaires étrangères.
Morris devient ambassadeur des Etats-Unis à Paris.
mardi 20 mars
Autorisation par l’Assemblée d’engager les dépenses nécessaires à la fabrication des machines nouvelles devant servir aux futures exécutions capitales, les guillotines.
jeudi 22 mars
Claude Chappe présente devant la Législative son invention permettant de communiquer à distance grâce à des panneaux noirs et blancs. Il la nomme « tachygraphe » (remplacée très vite par « télégraphe »).
vendredi 23 mars
Nomination par le roi de Jean-Marie Roland de La Platière comme ministre de l’Intérieur, et de Clavière aux Finances.
samedi 24 mars
Décret de l’Assemblée législative établissant l’égalité politique pour les hommes de couleur libres des Antilles.
dimanche 25 mars
Ultimatum de la France à l’Autriche.
Louis XVI signe la loi faisant adopter la nouvelle machine à trancher la tête des condamnés (elle sera d’abord appelée « Louisette », puis « guillotine »).
vendredi 30 mars
Accueil triomphal de la foule à Paris pour les Suisses du régiment de Châteauvieux amnistiés et libérés des galères.
Bonaparte est élu lieutenant-colonel en second des gardes nationaux d’Ajaccio-Tallano.
lundi 2 avril
Au club des Jacobins, Pierre François Réal s’oppose à Robespierre sur la déclaration de guerre.
jeudi 5 avril
Décret de l’Assemblée législative supprimant la Sorbonne.
dimanche 8 avril
Grogne à Bastia contre les « paysans » qui descendent en ville. On refuse la fermeture du couvent des capucins ; un lieutenant de la garde nationale est tué. En ce jour de Pâques, il suffit d’un incident - un volontaire shoote dans les boules d’une partie de pétanque ! - pour déclencher les « Pâques sanglantes ». A la sortie de la messe, une femme, une fillette et un prêtre sont tués. Bonaparte n’arrive pas à ramener le calme.
Dimanche de Pâques.
lundi 9 avril
La guillotine est expérimentée pour la première fois sur des moutons vivants (puis peu après sur trois cadavres humains à l’hôpital de Bicêtre).
samedi 14 avril
Duranthon succède à Duport-Dutertre comme garde des Sceaux.
dimanche 15 avril
L’avocat breton Bigot de Préameneu, un modéré, devient président de l’Assemblée législative.
Fête à Paris en l’honneur des Suisses du régiment de Châteauvieux, avec pour devise « Liberté, Egalité, Fraternité ».
La « louisette » (guillotine) est essayée sur des moutons dans la cour de l’hospice Bicêtre.
lundi 16 ou mercredi 18 avril
Après plus d’une semaine d’émeute, Bonaparte parvient à ramener le calme à Bastia.
mardi 17 avril
Après les moutons, la guillotine est testée ce jour sur trois cadavres humains en instance de dissection, en présence de médecins et de curieux. Le couperet (en forme de croissant) est modifié par le docteur Louis, qui lui donne la forme d’un trapèze au tranchant oblique.
jeudi 19 avril
L'assemblée ordonna que tous les instituteurs ecclésiastiques soient obligés de prêter serment à la constitution civile du clergé.
vendredi 20 avril
Déclaration de guerre de la France au « roi de Hongrie et de Bohême » (afin de laisser les Etats allemands de l’Empire hors du conflit) Léopold II, neveu de Marie-Antoinette. La Fayette prend la tête de l'armée du Nord et négocie avec les Autrichiens : en échange d'un armistice, il amènera son armée sur Paris pour rétablir la monarchie constitutionnelle.
samedi 21 avril
L’Assemblée législative ordonne l’impression du plan sur l’instruction publique de Condorcet.
Dépréciation de 50 % de l’assignat par rapport à l’or.
nuit du mardi 24 au mercredi 25 avril
En garnison à Strasbourg, le capitaine du génie Claude-Joseph Rouget de Lisle compose le Chant de guerre pour l'armée du Rhin (futur Marseillaise), demandée la soirée précédente par le maire strasbourgeois.
mercredi 25 avril
Première utilisation officielle de la guillotine en France : un voleur de grand chemin de 36 ans environ nommé Nicolas-Jacques Pelletier, condamné à mort en janvier pour une agression commise dans la rue de la Lune (2e arrondissement), a été exécuté à 15 h 30 en place de Grève, à Paris, par le bourreau Charles-Henri Sanson. Déçue par la rapidité de la mise à mort et l’absence de souffrance du supplicié, la foule hue le bourreau.
jeudi 26 avril
La première utilisation de la guillotine n’est clairement pas du goût de nombre de Parisiens qui souhaitent un retour aux bonnes vieilles exécutions d’antan : la chanson « Rendez-moi ma potence de bois, rendez-moi ma potence » se répand dans les rues de la ville.
samedi 28 avril
Début de la guerre. Offensive française et entrée des troupes de Rochambeau dans les Pays-Bas autrichiens [Belgique]. Le général autrichien de Beaulieu surprend les Français, campés à Boussu, et les met en déroute.
Bigot de Préameneu n’est plus président de la Législative.
dimanche 29 avril
Contre-offensive autrichienne : défaite de Baisieux. Le maréchal Luckner bat en retraite précipitamment (il est destitué). Le général Théobald Guillon (ou Dillon) est massacré à Quiévrain par ses soldats.
Le Chant de guerre pour l'armée du Rhin est joué pour la première fois sur la place d'armes de Strasbourg par la garde nationale.
lundi 30 avril
Emission de 300 millions d’assignats.
vendredi 4 mai
Suppression de la principale feuille du parti royaliste, L’Ami du roi, de Montjoye et Royou.
samedi 5 mai
Décret de l’Assemblée législative ordonnant la levée de trente et un nouveaux bataillons.
dimanche 6 mai
Passage à l’ennemi du régiment du Royal-Allemand.
mardi 8 mai
Démission du ministre de la Guerre, de Grave.
mercredi 9 mai
Le maréchal de camp Joseph Servan reçoit à la demande des girondins (ses idées on séduit Roland) le portefeuille de la Guerre.
samedi 12 mai
Passage à l’ennemi des régiments de hussards de Saxe et de Bercheny.
mercredi 16 mai
Une loi crée des unités de vétérans enrégimentés et mis en garnison dans les places fortes et dans les batteries côtières. Il faut avoir 24 ans de service militaire pour en faire partie ; le vétéran touche une solde complète.
jeudi 17 mai
Parution du premier numéro du Défenseur de la Constitution de Robespierre.
Des émeutes provoquées par des royalistes éclatent à Sisteron.
samedi 19 mai
Création à l’Opéra-Comique de Paris des Deux sous-lieutenants ou le Concert interrompu, une comédie en un acte et en prose d’Henri Montan Berton, sur un livret de Favières.
dimanche 20 mai
Commandant de l’armée du Nord, le maréchal Rochambeau remet son commandement au maréchal Luckner.
jeudi 24 mai
Parution du Discours sur les moyens de sauver la France et la liberté du défroqué Jacques Roux.
dimanche 27 mai
Décret Guadet contre les prêtres réfractaires : ils pourront être déportés hors du royaume sur plainte de vingt citoyens actifs.
mardi 29 mai
Décret de l’Assemblée législative supprimant la garde constitutionnelle du roi, créée en septembre 1791.
mercredi 30 mai
Le pape Pie VI a publié la lettre encyclique Quo fluctu sur les exceptions aux règles canoniques pour les évêques français en raison des conséquences de la Révolution.
vendredi 1er juin
Les gardes nationales bretons de Dol et Saint-Malo perquisitionnent au château de La Rouerie, centre du complot royaliste de l'Association bretonne. La Rouerie s'enfuit.
mercredi 6 juin
Première de L’Autre Tartuffe, ou la Mère coupable, drame moral en cinq actes de Beaumarchais.
vendredi 8 juin
Décret du ministre de la Guerre Servan ordonnant la formation d'un camp de 20 000 hommes près de Paris. Veto du roi.
du samedi 9 au lundi 11 juin
Pétition dite « des Huit Mille » : tentative d'utiliser contre la gauche l'intervention des pétitionnaires. 8 000 gardes nationaux parisiens, modérés, viennent protester contre le camp de 20 000 « brigands ». S'appuyant sur eux, Louis XVI renvoie Servan.
dimanche 10 juin
Monsieur et Madame sont remplacés par Citoyen et Citoyenne.
lundi 11 juin
Veto du roi aux décrets du 27 mai sur les prêtres réfractaires (décret toutefois appliqué dans cinquante-trois départements) et du 8 juin sur le camp des fédérés. Lettre du ministre Roland au roi lui faisant grief de ce veto et lui en exposant les conséquences.
mardi 12 juin
Renvoi par le roi des ministres girondins Roland, Servan et Clavière, Dumouriez passant des Affaires étrangères à la Guerre.
mercredi 13 juin
L’Assemblée législative affirme sa confiance dans les ministres congédiés et s’en prend à Dumouriez menacé de mise en accusation.
Encyclique Ubi Lutetiam : le pape Pie VI étend aux cardinaux, archevêques et évêques de Francele pouvoir d’absoudre ceux qui se repentent d’avoir prêté un serment civil et d’avoir adhéré à la Constitution civile du clergé.
A 40 kilomètres au nord de Paris, le château de Chantilly et son domaine sont mis séquestre en application de la loi sur les émigrés. Son propriétaire, Louis V Joseph de Bourbon-Condé, avait fui le pays au lendemain de la prise de la Bastille. Des gardes nationaux envahissent le château.
vendredi 15 juin
Démission de Dumouriez. Nomination de nouveaux ministres par le roi. Nomination d’un ministère feuillant par le roi : Chambonas (Affaires étrangères), Lajard (Guerre), Antoine René, marquis Terrier de Monciel (Intérieur), Beaulieu (Finances) ; Duranthon garde la Justice et Lacoste la Marine.
dimanche 17 juin
Nomination par l’Assemblée législative d’une commission de douze membres chargée de superviser les activités des ministres.
Bataille de Courtrai [aujourd’hui en Belgique].
La ville flamande de Menin [Belgique], défendue par une garnison de 43 hommes, est prise par le maréchal de camp Jarry (1700 soldats français et 750 hommes de la Légion belge).
mercredi 20 juin
Mise en place d’un comité insurrectionnel secret avec l’appui de la municipalité parisienne et notamment du procureur général syndic Manuel et du substitut Danton.
La manifestation commémorative de la fuite du roi conduit à une émeute parisienne causée par le renvoi des ministres brissotins et au cours de laquelle est envahi le palais des Tuileries (où réside Louis XVI) par les Sections, conduites par Santerre, qui protestent contre le veto royal. Le futur conventionnel Louis Legendre coiffe Louis XVI d'un bonnet rouge. Le roi boit à la gloire de la nation, mais il refuse d’accepter les exigences des émeutiers : rappel des ministres girondins et retrait des veto.
Le jeune Jean Lannes (23 ans, futur maréchal de France) s’engage dans le 2e bataillon de volontaires du Gers.
jeudi 21 juin
Interdiction par l’Assemblée législative de toute réunion de citoyens armés dans son enceinte.
Pétition pour demander des poursuites contre les émeutiers du 20 juin qui recueille 20 000 signatures à Paris.
vendredi 22 juin
Proclamation du roi sur les événements du 20 juin.
Un étudiant de Montpellier, François Mireur (futur général, tué en Egypte en 1798), ayant eu un exemplaire du Chant pour l'armée du Rhin, le chante dans un banquet civique que la ville de Marseille offre à 500 volontaires partant pour Paris.
Les administrateurs du Finistère ordonnent l’arrestation de tous les prêtres insermentés.
dimanche 24 juin
Deux semaines, avant l'assemblée législative, la municipalité de Brest proclame la patrie en danger.
mardi 26 juin
Première au Théâtre du Marais de la pièce de Beaumarchais la Mère coupable.
mercredi 27 juin
Arrivée de La Fayette à Paris.
jeudi 28 juin
Intervention de La Fayette à l’Assemblée législative pour demander des sanctions contre les fauteurs de troubles, notamment les Jacobins.
vendredi 29 juin
Echec de la tentative de La Fayette pour prendre le pouvoir à la faveur d’une revue de la garde nationale, Pétion averti ayant annulé la revue.
samedi 30 juin
Départ de La Fayette qui rejoint son armée. Il est brûlé en effigie au Palais-Royal.
dimanche 1er juillet
Décret de l’Assemblée législative rend publiques les séances de tous les corps administratifs et les mettant ainsi à la merci de mouvements de foule.
Laurent Truguet est nommé contre-amiral.
lundi 2 juillet
Décret de l’Assemblée législative tournant le veto royal en convoquant les fédérés des départements à Paris pour la fête du 14 juillet.
Les « fédérés » marseillais partent pour défendre la Révolution à Paris. En chemin, ils popularisent la Marseillaise.
mardi 3 juillet
Le député Vergniaud propose à l'Assemblée nationale de déclarer la Patrie en danger.
La cocarde bleu-blanc-rouge devient obligatoire pour les civils se rendant à l'étranger.
Départ de Morlaix pour Paris des fédérés finistériens.
mercredi 4 juillet
Dejoly succède à Duranthon comme garde des sceaux.
samedi 7 juillet
A l’Assemblée législative, l’évêque constitutionnel de Rhône-et-Loire Adrien Lamourette demande l'union de tous les députés, qu'il amène à se donner l'accolade (« Baiser Lamourette »). La réconciliation ne durera qu'un jour.
lundi 9 juillet
Emeute contre-révolutionnaire conduite par Alain Nédelec à Fouesnant (Sud-Finistère).
mardi 10 juillet
Démission collective du ministère feuillant, Louis XVI leur demandant de rester en poste jusqu'à l'arrivée de successeurs difficiles à convaincre.
Affrontement sanglant à Kerbader, en Fouesnant, entre 150 soldats de la Garde nationale brestoise de Quimper et les paysans soutenant Alain Nédelec. L'émeute contre-révolutionnaire est brisée.
mercredi 11 juillet
Sur proposition du député Pierre Vergniaud, l’Assemblée législative proclame la déclaration de la « Patrie en danger ».
Arrivée des fédérés de Toulon à Paris.
jeudi 12 juillet
Le général Lafayette n’est plus commandant de l’Armée du Centre. Il est remplacé par le maréchal Luckner, commandant supérieur sur l’Armée du Rhin.
samedi 14 juillet
Troisième fête de la Fédération à Paris.
dimanche 15 juillet
Décret de l’Assemblée législative éloignant de Paris les troupes de ligne.
Les Autrichiens prennent Orchies, à vingt kilomètres de Lille.
Vote d’une motion aux Cordeliers demandant la convocation d’une Convention, terme emprunté aux Américains avec le sens d’Assemblée constituante.
Aux Jacobins, demande de déportation du roi par Billaud-Varenne.
mardi 17 juillet
L’Assemblée législative décide par décret le port par les députés - lorsqu’ils exerceraient une fonction officielle - d’un ruban aux trois couleurs en trois bandes ondées, le tout en sautoir, avec au bas des tables de la loi, se présentant comme un livre en métal doré, ouvert et portant au recto le mot « Constitution », au verso les mots « droits de l'homme ».
mercredi 18 juillet
Dans le Nord, les Autrichiens s’emparent de Bavai.
La commune d’Angers demande la déchéance du roi.
Le célèbre corsaire écossais John Paul Jones, héros de la guerre d’Indépendance américaine, est décédé d’une néphrite interstitielle à Paris. Il avait 43 ans.
vendredi 20 juillet
Lacoste n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine.
samedi 21 juillet
Le marquis Antoine René de Terrier de Monciel remet sa démission de ministre de l’Intérieur.
Les Autrichiens entrent dans la ville de Bavay [Nord].
samedi 21 ou lundi 23 juillet
Le roi nomme de nouveaux ministres : Abancourt à la Guerre (à la place de Lajard), le vicomte Dubouchage à la Marine.
mercredi 25 juillet
Manifeste du duc de Brunswick, chef de l’armée prussienne, adressé depuis Coblence au peuple de Paris. Rédigé par les émigrés Geoffroy de Limon et Jean-Joachim Pellenc et inspiré par Axel de Fersen, le texte menace de représailles les responsables et habitants parisiens s’ils ne se soumettent pas à leur roi et si Louis XVI et sa famille sont victimes de violence.
Par décret de l’Assemblée législative, les 48 sections de Paris deviennent permanentes (organisés en groupes armés d'intervention et en tribunaux pour suspects).
Arrivée à Paris des fédérés du Finistère.
Décès à Basse-Terre du gouverneur de la Guadeloupe, Charles François de Clugny de Thénissey. Le vicomte René Marie d’Arrot assure l’intérim à la tête de la colonie.
jeudi 26 juillet
L'accueil défavorable que reçoit le grand discours de Brissot contre la déposition du roi est exploité par les Jacobins pour miner sa popularité.
Banquet civique offert aux fédérés sur la place de la Bastille.
Le député Lakanal dépose un rapport favorable à l’invention de Claude Chappe, le « télégraphe ».
vendredi 27 juillet
Création d’un organe de liaison, le « bureau central de correspondance », entre les sections de Paris.
samedi 28 juillet
Sur les instances des colons de Martinique, le capitaine Rivière est promu contre-amiral.
du samedi 28 au lundi 30 juillet
Les jacobins l’emportent à Toulon : massacre d’opposants.
dimanche 29 juillet
L’avocat breton Jules Beaulieu ne sera resté qu’un mois ministre des Contributions et Revenus publics. Il est remplacé par Joseph Delaville-Leroulx.
lundi 30 juillet
Décret de l’Assemblée législative admettant les citoyens passifs dans la garde nationale.
Les fédérés marseillais entrent à Paris aux accents du Chant de guerre pour l'armée du Rhin, rebaptisé par les Parisiens la Marseillaise. Au cours du banquet qui leur est offert aux Champs-Elysées, les Marseillais se battent avec les gardes nationaux parisiens favorables à La Fayette.
Abolition de la distinction entre citoyens actifs et passifs dans la section du Théâtre-Français.
mardi 31 juillet
Emission de 300 millions d’assignats.
L’autorité du roi n’est plus reconnue par la section de Mauconseil.
mercredi 1er août
Publication à Paris du manifeste de Brunswick (écrit le 25 juillet et signé par le duc Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick) : maladroit (il menace d’une vengeance exemplaire les révolutionnaires qui ne se soumettront pas à Louis XVI), il provoque la colère des sectionnaires parisiens.
La Législative vote un décret suivant lequel « Tout noble étranger, tout officier, tout général, quel que soit sa dignité ou son titre, qui sera pris les armes à la main contre la nation française, sera traité de la même manière que l’auront été les citoyens français, les officiers ou soldats des bataillons volontaires, les officiers ou soldats des troupes de ligne pris les armes à la main ».
Bigot de Sainte-Croix succède à Chambonas comme ministre des Affaires étrangères.
jeudi 2 août
Chargé de retrouver l’expédition de La Pérouse, l’officier Dupetit-Thouars prend la mer à bord du Diligent, un brick de douze canons.
vendredi 3 août
Demandée par quarante-sept des quarante-huit sections de Paris, la déchéance du roi est présentée à l’Assemblée législative par le maire Pétion.
samedi 4 août
Insurrection annoncée pour le 10 août par la section des Quinze-Vingts au cas où l’Assemblée législative ne proclamerait pas la déchéance du roi. Installation, sur demande de la cour, des Suisses cantonnés à Courbevoie et à Rueil au palais des Tuileries en compagnie de nombreux gentilshommes venus défendre le roi.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 août
Vers minuit, le tocsin sonne au couvent des Cordeliers, suivi par touts les clochers de la capitale.
vendredi 10 août
A l’aube, Danton, substitut du procureur de la commune légale de Paris, et agissant comme chef d'une commune insurrectionnelle de Paris (le maire Pétion demeurant caché), ordonne de prendre les Tuileries : les sections parisiennes, soutenues par les fédérés provinciaux (5 000 Marseillais et Brestois) et les habitants des faubourgs Saint-Marcel et Saint-Antoine (12 000 hommes), marchent vers le palais en deux colonnes, l’une sur chaque rive, conduits par Charles Barbaroux. Le palais est défendu par 1 100 Suisses, 2 000 gardes nationaux (en partie gagnés aux Républicains), 900 gendarmes avec artillerie (peu surs) et 150 gentilshommes volontaires (sur 2 000 convoqués), dont le futur maréchal Bessières, commandés par l’ancien ministre de la Guerre, le comte de Puységur. Pour désorganiser la défense, Danton convoque le commandant, le marquis de Mandat, à l'Hôtel de ville et le fait exécuter. L'assaut commence à 9 h. Louis XVI donne immédiatement l'ordre aux Suisses de cesser le feu et de regagner leurs casernes de Courbevoie. La famille royale est conduite à l’Assemblée nationale, escortée par des gentilshommes et des gardes suisses. En chemin, ils sont massacrés par les républicains (786 morts, dont 26 officiers). 20 autres défenseurs ont été tués. Parmi les assaillants, les pertes sont de 98 tués et 270 blessés. Théroigne de Méricourt fait massacrer, place Vendôme, le journaliste royaliste Suleau qui l’avait criblée de ses sarcasmes dans Les Actes des Apôtres. Louis XVI est suspendu de ses fonctions par les députés, par 250 voix et 550 abstentions, et un décret de l’Assemblée législative décide l’élection d’une Convention. Le palais des Tuileries saccagé et incendié. L'émeute a été en partie organisée par Fouquier-Tinville. Les 180 sectionnaires au pouvoir à l'Hôtel de ville introduisent 108 membres supplémentaires (six par sections), dont Robespierre, Hébert, Fouquier-Tinville (nommé directeur du jury d'accusation). Le vicomte Dubouchage n'est plus secrétaire d'Etat à la Marine. Il est remplacé par le comte Monge. Le riche brasseur du faubourg Saint-Antoine Antoine Santerre, quarante ans, devient commandant général de la garde nationale.
Marat fonde son deuxième journal, le Journal de la République française, où il défend les institutions républicaines contre les démagogues.
nuit du vendredi 10 au samedi 11 août
Le ministre de la Guerre Abancourt, qui a cherché à conserver quelques ultimes défenseurs à la monarchie en différant le départ des Suisses, est décrété d'accusation et emprisonné à Orléans, siège de la Haute Cour de justice.
du vendredi 10 au dimanche 12 août
Toutes les statues des rois de France sont abattues à Paris. Les statues en bronze seront envoyées à la fonte pour faire des canons.
samedi 11 août
La Législative remet les pouvoirs des ministres à un Conseil exécutif provisoire, élu, de sept membres : Danton, à la fois substitut de la commune et ministre de Justice du gouvernement provisoire, y exerce tous les pouvoirs (il s’installe dans l’ancienne Chancellerie royale, place Vendôme) ; Roland à l’Intérieur ; Servan à la Guerre ; Clavière aux Finances ; Lebrun aux Affaires étrangères ; Monge à la Marine. Danton nomme Camille Desmoulins secrétaire général du ministre de la justice.
Un décret supprime les conditions de cens pour les électeurs.
Autorisation aux municipalités d’arrêter des suspects.
Interdiction des journaux royalistes.
samedi 11 ou lundi 13 août
Destruction de la statue équestre de Louis XIV, place des Victoires.
dimanche 12 août
Le conseil général de la Somme refuse d’obéir à l’Assemblée législative.
Suspension du Journal de Paris, organe qui approuve les idées révolutionnaires mais dans le respect de la loi ; ses archives sont brûlées.
A Paris, place Vendôme, Rose Violet, vendeuse à la criée de L’Ami du peuple, meurt écrasée sous la statue de Louis XIV, renversée pour être envoyée à la fonte.
lundi 13 août
Internement du roi et de sa famille au Temple.
Actes de la Commune de Paris datés de « l’an I de l’Egalité » à la place de « l’an IV de la Liberté ».
mardi 14 août
Décret de l’Assemblée législative mettant en vente les biens des émigrés et ceux des communes.
Nouveau serment « à la Liberté et à l’Egalité » imposé aux ecclésiastiques.
A Sedan, La Fayette échoue à entraîner son armée sur Paris.
Echec du maire de Strasbourg, Dietrich, pour soulever les troupes de la ville contre les autorités révolutionnaires parisiennes.
mercredi 15 août
Demande de création d’un « tribunal du peuple » par une délégation de la Commune de Paris conduite par Robespierre. Refuse de l’Assemblée législative.
Un décret impose le bonnet rouge comme sceau de l'Etat (figure de la Liberté, tenant à la main une pique surmontée d'un bonnet de la Liberté).
Constitution à Saint-Ouen (Mayenne) du premier groupe de réfractaires armés, sous le commandement de Jean Cottereau, dit Jean Chouan. Ce mouvement, dit « chouannerie » connaîtra sa plus grande intensité en Bretagne.
L’ancien ministre Tarbé est proscrit (il parviendra à se cacher).
Le modéré Barnave est arrêté. Il sera oublié pendant plus d'un an dans une prison de Grenoble.
jeudi 16 août
La commune, érigée en assemblée souveraine, crée six comités exécutifs, dont le Comité de surveillance qui a des pouvoirs dictatoriaux. Il envoie des commissaires en province pour contacter les comités locaux.
vendredi 17 août
Nouvelle délégation de la Commune qui menace d’insurrection l’Assemblée législative si elle ne vote pas la création d’un « tribunal criminel », élu par les sections parisiennes. Capitulation de l’Assemblée législative : instauration du tribunal criminel révolutionnaire pour juger les crimes commis le 10 août. Robespierre en devient président mais démissionne aussitôt. Une guillotine est dressée place du Carrousel.
Jugé par un tribunal extraordinaire, le journaliste royaliste Rozoy est condamné à mort et exécuté pour ses opinions.
Le général Luckner est attaqué par 22 000 Autrichiens, qu'il écrase du feu de ses batteries.
Emeute frumentaire à Carcassonne, dirigée par Jeanne la Naine. Le procureur général est tué ; la foule pille les magasins. L’armée est appelée en renfort.
Au sud-est de Lille, l’abbaye Saint-Calixte de Cysoing, mise à sac par les révolutionnaires, est fermée. Ses biens sont rassemblés dans l’ancien couvent lillois des Récollets (l’abbaye, fondée en 833, sera ravagée par un incendie en octobre 1793).
samedi 18 août
Suppression par l’Assemblée législative des derniers ordres religieux, les congrégations enseignantes et hospitalières : disparition des séminaires de formation des prêtres.
La municipalité de Carcassonne reprend les choses en main (Jeanne et ses deux lieutenants seront exécutés en décembre).
dimanche 19 août
Franchissement de la frontière par l’armée prussienne de Brunswick grossie de l’armée des princes et des émigrés.
Dumouriez est mis à la tête de l’Armée du Nord.
La Fayette quitte la France avec son état-major. Il se rend aux Autrichiens (prisonnier jusqu’en 1797).
Le jeune officier Jacques Macdonald (vingt-sept ans, futur maréchal de France) est promu capitaine.
lundi 20 août
Début du siège de Longwy par les Prussiens.
Kellermann est nommé à la tête de l’armée de Metz, à la place de Luckner.
A Bordeaux, la statue de Louis XV est mise à bas.
mardi 21 août
Première utilisation de la guillotine, place du Carrousel, à dix heures du soir, pour l’exécution d’un condamné politique, un royaliste, Louis-David Collenot d’Angremont, jugé sommairement par le Tribunal criminel. Cinq autres exécutions ont lieu.
mercredi 22 août
Début de l’insurrection royaliste en Vendée et prise de Châtillon-sur-Sèvre au cri de « Vive le roi ! ».
Expédition marseillaise à Aix. Les Marseillais en rapportent l’administration du département.
La Commune de Paris demande le remplacement de l’appellation de « Monsieur » par celle de « Citoyen ».
jeudi 23 août
L’armée prussienne de Brunswick s’empare de Longwy.
L'Assemblée législative, sur la proposition du citoyen Brissot, décerne au philosophe et jurisconsulte anglais Jeremy Bentham, quarante-quatre ans, le titre de citoyen français, en récompense des ouvrages sur l'administration coloniale et sur les réformes à accomplir dans l'administration pénitentiaire.
vendredi 24 août
Le baron Georges de Wimpffen défend Thionville dont il est le commandant.
Echauffourées à Bressuire (Deux-Sèvres).
samedi 25 août
Décret de l’Assemblée législative abolissant sans indemnité les redevances féodales soumises à rachat.
dimanche 26 août
Levée de 30 000 hommes décrétée par l’Assemblée.
Décret de l’Assemblée enjoignant aux prêtres ayant refusé le serment du 14 août de quitter la France.
Début des élections à la Convention.
Des étrangers sont décrétés « citoyens d’honneur » « pour avoir sapé les fondements de la tyrannie dans leur pays et préparé les voies de la Liberté ».
lundi 27 août
Une nouvelle loi sur le domaine congéable donne satisfaction aux domaniers en abolissant purement et simplement les droits des fonciers.
mardi 28 août
Envoi par le conseil exécutif et sur demande de Danton de commissaires dotés de pleins pouvoirs dans les départements.
Décret abolissant la puissance paternelle sur les majeurs.
Emeutes à Rouen pour la taxation du prix du pain et la réquisition.
mercredi 29 août
Le Tribunal criminel décrète les perquisitions nocturnes à domicile et l'arrestation des suspects.
Charles Ronsin devient commissaire du pouvoir exécutif.
Léonard Bourdon, ami de Robespierre, arrive à Orléans comme commissaire national, pour préparer l'arrivée des « frères de Paris », une troupe de révolutionnaires, chargés de surveiller les prisonniers restant à juger.
mercredi 29 ou jeudi 30 août
L’armée prussienne de Brunswick entame le siège de Verdun.
jeudi 30 août
Perquisitions et arrestations massives de suspects dans Paris : environ 3 000 personnes sont incarcérées dans les prisons de la capitale (12 000 dans l’ensemble de la France ?).
La Législative décrète la suppression de la commune, mais, menacée d'une insurrection par le procureur Manuel, retire son décret.
Adoption par l’Assemblée du principe du divorce : afin d’obtenir leur séparation, les époux peuvent invoquer, le consentement mutuel, le dérèglement de mœurs et l’incompatibilité d’humeur.
Sur proposition du député Ducastel, la Législative vote que les enfants majeurs de vingt-et-un ans sont affranchis de la puissance paternelle.
vendredi 31 août
La commune organise sur le Champ de Mars des levées de volontaires pour défendre Verdun : 1 800 hommes partiront chaque jour, équipés par ses soins.
en août
Talleyrand doit abandonner sa mission à Londres et rentrer en France (il y retourne très vite, chargé d'une nouvelle mission par Danton).
dimanche 2 septembre
Elections pour la Convention : Louis d'Orléans (qui prend le nom de Philippe Egalité) ; Saint-Just (Montagne) ; Tallien ; etc. Discours de Danton (« de l'audace, toujours de l'audace ») à l'Assemblée. Marat entre au Comité de surveillance.
Verdun se rend sans combat aux Prussiens. Le chef de la garnison, Beaurepaire, est trouvé mort, tué d’un coup de feu ou suicidé. Le plus jeune officier de la garnison, Marceau, porte la reddition au roi de Prusse. Les femmes et les filles des notabilités de la ville offrent des fleurs et des dragées au roi (ces « vierges de Verdun » seront guillotinées après la reprise de la ville par les révolutionnaires). La nouvelle de la chute de Verdun sème la panique à Paris.
du dimanche 2 au mercredi 5 septembre
Massacres de septembre : massacres de prisonniers « politiques » (aristocrates, prêtres réfractaires, de suspects divers et de prostituées) dans les prisons de Paris (Bernardins, Saint-Firmin, Conciergerie, Abbaye, Force, Carmes, Châtelet,...) provoquée par la nouvelle de l'invasion prussienne et les affiches de Marat réclamant la justice directe du peuple à l'égard des traîtres. 50 % des tueurs sont des « Volontaires » parisiens ou provinciaux (marseillais), 50 % des « sectionnaires » (petite bourgeoisie parisienne). 1 395 prisonniers, dont 974 de droit commun (37 femmes et 300 enfants et adolescents), sont tués dans Paris. Une circulaire de la commune de Paris, envoyée aux municipalités de province, déclenche les mêmes massacres dans les prisons de Versailles, Meaux, Reims, Orléans et Lyon : environ 300 morts.
lundi 3 septembre
La Législative crée un nouveau serment de « défendre la liberté et l’égalité », qui doit être prêté par les ecclésiastiques et par tous les électeurs au moment de l’élection des députés à la Convention.
La princesse de Lamballe est sortie de sa cellule de la prison de la Force et massacrée : ses bourreaux profane son corps, arrachent ses entrailles, son cœur et son sexe ; sa tête est promenée au bout d’une pique dans les rues de Paris puis présentée au couple royal à la prison du Temple. La reine s’évanouit. La tête est ensuite promenée jusque sous les fenêtres du duc d’Orléans (beau-frère de la princesse), au Palais-Royal. Un proche parviendra finalement à récupérer la tête.
mardi 4 septembre
Siège de Thionville par les émigrés de l’armée des princes.
Enlèvement et massacre des prisonniers à Orléans.
Des volontaires de la Sarthe et de l’Orne qui se rendaient sur le front pour combattre les Prussiens ont tué à Gisors Louis Alexandre de La Rochefoucauld d’Enville (49 ans), duc de la Rochefoucauld. Son cousin germain François XII de La Rochefoucauld lui succède comme duc.
mercredi 5 septembre
Décret réduisant les droits d’entrée des tabacs en feuille de vingt-cinq livres à douze livres le cent pour les navires américains, de dix-huit livres à dix pour les bateaux français.
Le maréchal de camp Choderlos de Laclos, commissaire du pouvoir, gagne le quartier général de l’armée française, installé au camp de Châlons [aujourd’hui Mourmelon]. De là, il va organiser les rapports entre les principaux généraux d’armée pour faire face aux Austro-Prussiens.
Robespierre est élu député de Paris à la Convention, le premier sur vingt-quatre, par 338 voix sur 525 votants.
Enfermé au château de Caen, Georges Bayeux, ancien secrétaire de Necker, doit passer devant le directoire, situé à l'Abbaye aux Hommes, pour plaider sa libération ; il est massacré sur la place Fontette par la foule inquiète de la défaite de Longwy et exhortée par les massacres des prisons de Paris.
samedi 8 septembre
L’armée austro-prussienne de Brunswick arrive en Argonne, massif boisé aux confins des Ardennes, de la Marne et de la Meuse.
Ordre de Lebrun, ministre des Affaires étrangères, d’envahir la Savoie.
du samedi 8 au dimanche 9 septembre
Emeute ouvrière à Tours.
dimanche 9 septembre
Fournier l’Américain se fait le complice du massacre par la population de Versailles de quarante-quatre des cinquante-deux prisonniers de la Haute-Cour d’Orléans qui devaient être transférés à Paris. Parmi les victimes se trouvent deux anciens ministres de Louis XVI, Abancourt et Lessard, et Louis-Hercule-Timoléon de Cossé, huitième duc de Brissac (la tête de ce dernier sera présentée sous les fenêtres de sa maîtresse, Mme du Barry, à Louveciennes).
Premier décret sur la réglementation et la taxation du commerce des grains.
lundi 10 septembre
Réquisition de tous les objets du culte en or et en argent.
La population jacobine de Toulon massacre des opposants.
mardi 11 septembre
Avance des Prussiens, avec 6 000 émigrés, en Argonne.
mercredi 12 septembre
Adoption du projet d’attaque de la Sardaigne.
vendredi 14 septembre
Dumouriez se laisse déborder : l’armée autrichienne s’empare de la Croix-aux-Bois. L’armée prussienne franchit l’Argonne.
samedi 15 septembre
Loi plaçant la surveillance, l'entretien et la construction des phares, des amers, des bouées et des balises dans les attributions du Ministère de la Marine, avec le conseil des ingénieurs des Ponts et Chaussées.
Le port des insignes de députés, administrateurs départements et de districts et procureurs généraux-syndics par des personnes n’y ayant pas droit est puni par deux années de prison et par la peine de mort si le coupable s’en est servi pour exercer des actes d’autorité.
dimanche 16 septembre
Le général Kellermann se met en route pour rejoindre Dumouriez. De son côté, Beurnonville arrive au quartier général de Châlons à la tête de ses troupes, des soldats à la poitrine barrée du baudrier blanc en croix de Saint-André, pieds nus dans leurs sabots bourrés de paille, sales, harassés. Le général se plaint et se déclare en grève de combat. Usant tour à tour d’autorité, de persuasion et de flatterie, le maréchal de camp Choderlos de Laclos parvient à le faire changer d’avis.
L’Assemblée législative créé un corps de garde de l’Assemble, les « grenadiers gendarmes près de la Représentation nationale » (qui deviendra la « Garde de la Révolution », puis la « Garde du Corps législative » et enfin la « Garde du Directoire »).
A bord de la Sémillante, le lieutenant de vaisseau Eustache Bruix arrive de métropole en Martinique, portant la nouvelle de la déchéance et de la captivité du roi. Les colons refusent de reconnaître cet état de fait et le contre-amiral Rivière chasse l’envoyé du nouveau régime hors des eaux de l’île.
lundi 17 septembre
Un décret interdit sous peine de mort le port de toute cocarde autre que la tricolore.
Beurnonville se remet en route vers Sainte-Menehould. Arrive alors au quartier général de Châlons une unité pittoresque, la troupe de Mlle Montansier : comédiens, danseurs, chef d’orchestre, premier violon ont formé une compagnie !
Emeute et pillage des maisons de marchands de grains à Orléans.
mardi 18 septembre
Beurnonville rejoint Dumouriez.
L’ordre est rétabli à Orléans après que le Conseil municipal ait proclamé la loi martiale.
mercredi 19 septembre
Les généraux Dumouriez et Kellermann, accompagné du général « Egalité » [Louis-Philippe] font la jonction à Sainte-Menehould. Les Français sont 50 000 contre 34 000 ennemis.
Création du musée du Louvre.
Arrivée en France de Thomas Paine, auteur des Droits de l'homme. Il a été contraint de quitter l'Angleterre à cause de ses sympathies pour la Révolution française.
jeudi 20 septembre
Canonnade de Valmy. L'armée française, 52 000 hommes, sous les ordres de Kellermann et de Dumouriez « bat » l'armée prussienne (34 000 Prussiens, 30 000 Autrichiens et 6 000 Emigrés) du duc de Brunswick à Valmy (Marne) ce qui arrête l'invasion et rend confiance à l'armée française. Pertes françaises : 150 tués et 260 blessés ; alliés : 160 hommes hors de combat.
Fin de l’Assemblée législative et de la Première Terreur. Première séance à huis clos de la Convention et élection de son bureau.
Laïcisation de l’état civil : enlevés aux prêtres, les registres sont confiés à des officiers municipaux ; le mariage civil est séparé du mariage religieux. Création de la carte civique (obligatoire ; délivrée par le président de la section et signée par les secrétaires).
Décret abaissant l’âge de la majorité civile de 25 à 21 ans, pour les hommes comme pour les femmes.
vendredi 21 septembre
Première séance publique de la Convention et de la période girondine : 200 girondins (droite ; Jean-Pierre Brissot, Etienne Clavière, Armand Gensonné, Elie Guadet, Maximin Isnard, Pierre Tondu, les époux Jean-Marie et Manon Roland, Charles de Valazé, Pierre Vergniaud), 140 montagnards (gauche ; Camille Desmoulins, Pierre-Joseph Cambon, l'évêque Henri Grégoire ; il existe une extrême gauche formée du « triumvirat » : Claude Basire, François Chabot et Antoine Merlin de Thionville), 160 centristes (Régis de Cambacéres, François Boissy d'anglas, Jean-Lambert Tallien, le vicomte Paul de Barras). Sur 749 conventionnels, on compte 15 cultivateurs et 1 ouvrier. Dès la première séance, la proposition « la royauté est abolie en France » est votée à l'unanimité.
Dumouriez laisse l’armée ennemie quitter la Champagne et la Lorraine. Bilan : 300 morts côté prussien, 200 côté français. Bien que généralement oublié, le maréchal Choderlos de Laclos a été le principal organisateur de cette victoire. Sur le front, début de la retraite des coalisés, rendue dramatique par la dysenterie : 3 000 Prussiens en meurent.
Des soldats du 3e bataillon d'Indre-et-Loire, membres de la Société des sans-culottes, font irruption en pleine délibération du conseil municipal de Tours, sabre au clair, pour exiger sur le champ la libération de leurs camarades détenus pour cause d'indiscipline.
samedi 22 septembre (1er vendémiaire an 1)
Proclamation de la République. La Convention décrète, sur proposition de Billaud-Varenne, que ce jour s'ouvre l'ère de la République et que tous les actes seront désormais datés de l'an I de la République.
La République française déclare la guerre au royaume de Savoie-Piémont-Sardaigne. La Savoie est aussitôt envahie par de Montesquiou.
lundi 24 septembre (3 vendémiaire an 1)
Entrée des troupes françaises à Chambéry.
mardi 25 septembre (4 vendémiaire an 1)
Décret de la Convention proclamant que « la République française est une et indivisible ».
L'écrivain Jacques Cazotte, soixante-douze ans, est exécuté à Paris.
mercredi 26 septembre (5 vendémiaire an 1
Sur proposition de Billaud-Varenne, le sceau bonnet rouge est étendu à tous les corps administratifs.
vendredi 28 septembre (7 vendémiaire an 1)
En Provence, la Société des Amis de la Constitution de Manosque doit payer une forte amende au club de Marseille. Ses membres menaçaient d’attaquer Manosque après que son représentant Isoard y ait été agressé.
samedi 29 septembre (8 vendémiaire an 1)
Début du siège de Lille par l’armée autrichienne.
Prise sans combat de Nice, possession savoyarde, par les soldats français du général Anselme. La ville est mise à sac.
dimanche 30 septembre (9 vendémiaire an 1)
Le ministre de la Guerre Joseph Servan abandonne son poste pour aller commander l’armée des Pyrénées.
L’armée française de Custine s’empare de Spire.
en septembre
Lazare Carnot est en mission à l'armée des Pyrénées.
Jean-Nicolas Billaud-Varenne devient commissaire aux armées.
Danton démissionne de son poste de ministre de la Justice.
« Dictature jacobine » de Chalier à Lyon.
Emmanuel de Grouchy, vingt-six ans, est nommé général de brigade.
lundi 1er octobre (10 vendémiaire an 1)
Créée l’année précédente, l’Armée du Centre, cantonnée en Champagne avec le général Kellermann à sa tête, est renommée par la Convention Armée de la Moselle.
Jugé contre-révolutionnaire et suspendu après le 10 août, le Journal de Paris reparaît avec Garat, Condorcet et Roederer.
mercredi 3 octobre (12 vendémiaire an 1)
Occupation de Bâle par les troupes françaises et proclamation de la République rauracienne à la place de l’évêché de Bâle.
vendredi 5 octobre (14 vendémiaire an 1)
Le général Custine s’empare de Worms.
Le club des Jacobins ne compte que 113 députés sur les 749 de la Convention.
lundi 8 octobre (17 vendémiaire an 1)
Levée du siège de Lille par les Autrichiens.
Le général Cyrus de Valence est nommé commandant en chef de l’armée des Ardennes.
mardi 9 octobre (18 vendémiaire an 1)
La Convention nomme Garat ministre de la Justice à la place de Danton.
Jean-Charles Pichegru devient adjudant à Besançon.
mercredi 10 octobre (19 vendémiaire an 1)
Exclusion de Brissot du club des Jacobins.
jeudi 11 octobre (20 vendémiaire an 1)
Election du comité de Constitution de la Convention.
vendredi 12 octobre (21 vendémiaire an 1)
Nomination par la Convention, et Roland notamment, de Jean Nicolas Pache comme ministre de la Guerre à la place de Servan.
dimanche 14 octobre (23 vendémiaire an 1)
Les Prussiens évacuent Verdun.
mardi 16 octobre (25 vendémiaire an 1)
Blessé à la jambe au siège de Thionville, malade, François-René de Chateaubriand, est mis en congé de l'armée des Princes. Il rejoindra, difficilement, Jersey.
vendredi 19 octobre (28 vendémiaire an 1)
Evacuation de Longwy par les Prussiens.
dimanche 21 octobre (30 vendémiaire an 1)
Custine prend Mayence.
Demande de la réunion de Nice à la France par une poignée de Niçois encadrés par des Marseillais.
Kellermann revendique le maréchalat de la République dans une lettre adressée à Fabre d'Eglantine.
Carrier, représentant en mission à Nantes, prend les pleins pouvoirs.
lundi 22 octobre (1er brumaire an 1)
Custine prend Mannheim.
Demande de réunion de la Savoie à la France par une « Assemblée nationale des Allobroges » sans aucune valeur représentative.
mardi 23 octobre (2 brumaire an 1)
Prise de Francfort par Custine.
Le premier Club des Jacobins allemand est fondé sur le modèle français dans le château des Princes-électeurs de Mayence.
mercredi 24 octobre (3 brumaire an 1)
Emission de quatre cents millions d’assignats.
A tous les républicains de France de Brissot.
samedi 27 octobre (6 brumaire an 1)
Invasion de la Belgique par Dumouriez.
lundi 29 octobre (8 brumaire an 1)
La guillotine fonctionne pour la première fois à Rennes.
en octobre
Première mention, à Puylaurens (Tarn), du nom de Marianne pour désigner la République, dans la chanson en occitan du chansonnier Guillaume Lavabre, « la Garisou de Marianno » (la Guérison de Marianne).
jeudi 1er novembre (11 brumaire an 1)
Parution des Préjugés détruits de Lequinio.
vendredi 2 novembre (12 brumaire an 1)
Fondation du journal le Républicain, sous-titré « Journal des hommes libres de tous les pays », et rédigé par le conventionnel Charles Duval et plusieurs autres journalistes (il changera souvent de noms avant de disparaître en 1800).
dimanche 4 novembre (14 brumaire an 1)
Combat de Boussu (Hainaut) entre l'armée autrichienne et l'armée française.
lundi 5 novembre (15 brumaire an 1)
Les pompiers cessent d’être payés par l’Etat. La Convention décrète que le service des pompes à incendie est un objet de dépense locale.
Lettre de Mariès à Roland, sauvant le chœur de la cathédrale d’Albi de la destruction.
mardi 6 novembre (16 brumaire an 1)
Bataille de Jemappes : les 40 000 Français et 100 canons du général Dumouriez inflige une lourde défaite aux 13 716 Autrichiens et 56 canons de Clerfayt.
mercredi 7 novembre (17 brumaire an 1)
Les troupes françaises prennent Mons.
jeudi 8 novembre (18 brumaire an 1)
Le général La Bourdonnaye s’empare de Tournai.
Menacées par la victoire française à Jemappes, les troupes autrichiennes évacuent la ville de Charleroi.
vendredi 9 novembre (19 brumaire an 1)
Beurnonville est nommé général en chef de l'armée de Moselle.
lundi 12 novembre (22 brumaire an 1)
Bataille d’Ypres (Belgique).
Les Français entrent dans Charleroi.
mardi 13 novembre (23 brumaire an 1)
Ouverture à la Convention des discussions à la Convention sur le sort à réserver au roi : Saint-Just exige une exécution sans jugement ; Pétion demande un débat préalable sur la question de l’inviolabilité royale. Toujours à la Convention, Pierre Joseph Cambon propose la suppression du budget des cultes.
Dans la Sarthe, des paysans et des bûcherons (que l’on surnomme les « taxateurs ») s’assemblent à Montmirail et décident de marcher sur les villes de Loué, Sablé et La Flèche afin d’y imposer un prix maximum pour les denrées de premier nécessité.
En Allemagne, les habitants du comté de Saarwerden, enclavé en territoire français, demandent à être rattachés à la France.
Charles His, ancien collaborateur du Moniteur, et le journaliste Jacques Gouget-Deslandres fondent à Paris le Républicain universel.
mercredi 14 novembre (24 brumaire an 1)
L’armée française, commandée par le général Dumouriez, entre dans Bruxelles.
jeudi 15 novembre (25 brumaire an 1)
Grégoire est élu président de la Convention. Il réitère la demande de mise en jugement du roi tout en réprouvant la peine de mort.
Dans un discours prononcé à Mayence sur les relations entre les Mayençais et les Français, Georg Foster déclare que le Rhin constitue une frontière naturelle avec la France.
vendredi 16 novembre (26 brumaire an 1)
Déclaration de Chaumette à l’Hôtel de Ville annonçant que toute l’Europe « jusqu’à Moscou sera bientôt francisée, municipalisée, jacobinisée ».
lundi 19 novembre (29 brumaire an 1)
Sur proposition de La Révellière-Lépeaux, député d’Anjou, la Convention nationale déclare : « au nom de la nation française, qu’elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront recouvrer leur liberté, et charge le pouvoir exécutif de donner aux généraux les ordres nécessaires pour porter secours à ces peuples » (promesse oubliée par l’article 119 de la future Constitution de l’an 1).
Le ministre de l’Intérieur Roland accorde une subvention de 10 000 livres au Lycée de Paris, assortie d’une mise en garde sur le contenu pas assez révolutionnaire de certains cours.
Organisation à Toulouse d’une grande fête patriotique en l’honneur du représentant en mission, Lazare Carnot.
mardi 20 novembre (30 brumaire an 1)
Le ministre Roland, aidé du serrurier Gamain, ouvre une armoire de fer cachée sous les boiseries aux Tuileries. Il y trouve la correspondance du roi avec Calonne, meneur de l'émigration, et avec les cours étrangères (ainsi qu’avec La Fayette, Talon, Dumouriez…). Sa trahison ne paraît plus douteuse. Mais, plus grave encore, le coffre renferme des documents attestant la corruption de certains révolutionnaires. Des noms circulent, tel celui du député Kersaint. L'opprobre se concentre sur Mirabeau, dont les cendres sont au Panthéon. On découvre des lettres secrètes au roi et la preuve de sa vénalité. Le scandale est énorme : on crie à l'infamie et ses restes sont jetés dans une fosse commune.
Le ministre de la Guerre nomme l’acteur Charles Ronsin commissaire ordonnateur en chef des armées de Belgique.
mercredi 21 novembre (1er frimaire an 1)
Ancien contrôleur général des Finances incompétent (1783), le marquis Henri d’Ormesson est élu maire de la capitale. Mais, terrorisé par des lettres de menaces, il donne sa démission aussitôt.
A Mayence, le naturaliste Georg Foster demande dans une épître à ses compatriotes le rattachement à la France de la Rhénanie, seul moyen selon lui de garantir la souveraineté populaire.
Création à Paris d’un opéra-comique de Joigny et Trial, Cécile et Julien ou le Siège de Lille.
jeudi 22 novembre (2 frimaire an 1)
Insurrection paysanne réclamant la taxation des grains. Partie de Beauce, elle concerne les départements d’Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Sarthe.
Les fleurs de lys sont recouvertes par des losanges tricolores.
Le nouveau Premier ministre espagnol Manuel Godoy décide d’assigner à résidence les ecclésiastiques français réfugiés en Espagne, à qui il interdit en plus de faire allusion public en public aux événements en France.
vendredi 23 novembre (3 frimaire an 1)
3 000 paysans se réunissent à Vendôme aux cris de « Vive la nation ! Le blé va diminuer ! », avant de se diriger vers Le Mans en imposant la taxation en chemin.
samedi 24 novembre (4 frimaire an 1)
Création à Paris, au Théâtre des Amis de la patrie, des Emigrés aux terres australes, pièce patriotique de Gamas.
lundi 26 novembre (6 frimaire an 1)
Discours de Brissot à la Convention : « Nous ne pourrons être tranquilles que lorsque l’Europe, et toute l’Europe, sera en feu ».
mardi 27 novembre (7 frimaire an 1)
Sur proposition de Grégoire, la Convention décrète l’annexion de la Savoie à la France. Création du département du Mont-Blanc. Seul Marat s’y opposa par réaction à l’ivresse conquérante qui s’est emparée des conventionnels.
L’Autriche licencie les corps d’armées des princes français émigrés. Seul subsiste celui du prince de Condé, soutenu par Vienne.
mercredi 28 novembre (8 frimaire an 1)
A Tours, le peuple, affamé, envahit la maison commune et malmène le procureur. De justesse, la garde nationale parvient à repousser plus de 3 000 hommes venus d'Amboise.
L’armée française entre dans Liège.
jeudi 29 novembre (9 frimaire an 1)
Les Girondins obtiennent de la Convention la suppression du Tribunal criminel révolutionnaire institué le 17 août.
Protection de l’Angleterre contre le décret du 19 novembre.
vendredi 30 novembre (10 frimaire an 1)
Le général sud-américain Francisco de Miranda (né au Venezuela), qui commande un corps d’armée français, s’empare d’Anvers.
samedi 1er décembre (11 frimaire an 1)
Election du Girondin Chambon de Montaux comme maire de Paris, contre le Robespierriste Lullier.
Discours de Jacques Roux à la section de l’Observatoire : début de l’action des Enragés.
Après l’Autriche il y a quatre jours, la Prusse licencie à son tour les corps d’armée des princes français émigrés.
Décès en exil à Lille du chef des patriotes belges, Jean-François Vonck.
dimanche 2 décembre (12 frimaire an 1)
Reddition de Namur aux troupes françaises du général Cyrus de Valence. Dumouriez décide d’arrêter l’offensive française dans les Pays-Bas autrichiens.
Custine perd Francfort.
Dissolution de la « commune des Sections ». Pétion est remplacé par le girondin Chambon, à la tête d'une « commune provisoire », formée de douze commissaires (quatrième commune). Le renouvellement des 122 représentants de la Commune de Paris voit l’élection de nombreux hébertistes, dont Hébert lui-même, Chaumette et Jacques Roux.
lundi 3 décembre (13 frimaire an 1)
Discours de Robespierre à la Convention demandant la mort du roi.
mardi 4 décembre (14 frimaire an 1)
La Convention décrète la peine de mort contre ceux qui proposeraient de rétablir la royauté en France ou tout pouvoir attentatoire à la souveraineté du peuple.
Délégation belge à la Convention lui demandant de reconnaître l’indépendance de la Belgique.
mercredi 5 décembre (15 frimaire an 1)
Alors que Talleyrand est en mission à Londres depuis trois mois, une lettre (trouvée dans l’armoire de fer) où il fait ses offres de service à Louis XVI est lue à la Convention : Talleyrand est aussitôt décrété d’accusation et inscrit sur la liste des émigrés (il tentera en vain de se justifier tout en vivant agréablement à Londres).
Quatre émigrés interceptés par des volontaires nationaux sont abattus à Rethel.
jeudi 6 décembre (16 frimaire an 1)
La Convention décide que Louis XVI sera traduit devant elle afin de subir un interrogatoire. Nomination de la commission chargée de dresser « l'acte énonciatif des crimes de Louis Capet ». La procédure du vote lors du procès du roi est adoptée à la demande de Marat : appel nominal et vote à voix haute (permettant les pressions du public sur les députés).
vendredi 7 décembre (17 frimaire an 1)
Sur la foi du rapport d’un agent double, Marat et Chabot accusent Fauchet, Roland, ainsi que l’épouse de ce dernier, de complot en vue de restaurer la monarchie.
L’armée française réprime dans le sang une manifestation en faveur de l’indépendance de la Belgique à Bruxelles.
samedi 8 décembre (18 frimaire an 1)
Un décret de la Convention interdit l’exportation des grains, mais rétablit la liberté de leur commerce sur le territoire français.
lundi 10 décembre (20 frimaire an 1)
Ouverture du procès de Louis XVI.
Règlement de compte à Avignon envers des membres du courant des Enragés arrêtés pour avoir pratiqué des extorsions de fonds sous le prétexte de pourvoir aux frais ‘équipement des volontaires.
mardi 11 décembre (21 frimaire an 1)
Louis XVI prend comme avocats François Tronchet, Guillaume de Malesherbes et Romain de Sèze. Le roi comparaît à la barre de la Convention.
Les Français du général De Miranda s’emparent dans les Pays-Bas autrichiens de la ville de Roermond [aujourd’hui dans les Pays-Bas].
Le baron de Wimpffen défend Thionville contre les Prussiens.
mercredi 12 décembre (22 frimaire an 1)
Sac de la cathédrale de Quimper par les sans-culottes.
jeudi 13 décembre (23 frimaire an 1)
Le Parlement anglais vote son soutien à William Pitt pour ses préparatifs de guerre contre la France.
vendredi 14 décembre (24 frimaire an 1)
Emission de 300 millions d’assignats.
samedi 15 décembre (25 frimaire an 1)
Les Français s’emparent d’Aix-la-Chapelle.
lundi 17 décembre (27 frimaire an 1)
Arrivée de la flotte française devant Naples dont le roi Ferdinand IV doit accepter les exigences françaises.
jeudi 20 décembre (30 frimaire an 1)
Gilbert Romme présente, au nom du comité de l’Instruction publique, un grand rapport sur L’Instruction publique considérée dans son ensemble.
nuit du lundi 24 (4 nivôse) au mardi 25 décembre (5 nivôse an 1)
Célébration de messes de minuit à Paris malgré l’interdiction de la Commune.
mardi 25 décembre (5 nivôse an 1)
Le roi rédige son testament.
mercredi 26 décembre (6 nivôse an 1)
Plaidoirie de De Sèze, avocat du roi, devant la Convention.
jeudi 27 décembre (7 nivôse an 1)
Dépôt de la motion Salles à la Convention en faveur d’un appel au peuple du jugement du roi. Discours de Saint-Just contre cette motion.
vendredi 28 décembre (8 nivôse an 1)
Intervention du ministre des Affaires étrangères à la Convention, l’informant que la neutralité de l’Espagne dépend du traitement réservé au roi de France.
Discours de Buzot en faveur de l’appel au peuple et de Robespierre contre cet appel.
dimanche 30 décembre (10 nivôse an 1)
Discours de Vergniaud à la convention en faveur de la motion Salles.