mercredi 1er janvier
Dans La Revue universelle, le maréchal Pétain fustige l’individualisme dans un article intitulé « Individualisme et nation ».
Depuis Londres, le général de Gaulle demande aux Français de manifester silencieusement en restant chez eux entre 15 h et 16 h. Cette « heure d’espérance » a été largement observée, surtout en France occupée. A 14 h 55, les rues se sont brusquement vidées un peu partout.
A l’affiche en 1939 une semaine avant le début de la guerre, le film Louise bénéfice d’une nouvelle sortie. Ce drame réalisé par Abel Gance a pour comédiens principaux Grace Moore, Georges Thil, André Pernet et Suzanne Desprès.
jeudi 2 janvier
L’amiral des Forces françaises libres Emile Muselier est emprisonné par les Britanniques à Londres. Il est faussement accusé d’avoir renseigné Vichy lors de l’expédition de Dakar.
En zone occupée, les Allemands interdisent la Légion des combattants.
La ration de pain est réduite à 300 grammes par jour.
Le colonel Jean Colonna d'Ornano (France libre) trouve la mort au cours d'un audacieux raid sur le poste italien de Mourzouk, au Fezzan (Libye).
vendredi 3 janvier
Démission de Paul Baudouin, secrétaire d’Etat de Vichy.
samedi 4 janvier
Le Journal officiel de la République française devient celui de l’Etat français.
Décès à Paris du philosophe spiritualiste et académicien Henri Bergson, à l’âge de 82 ans.
lundi 6 janvier
Premier parachutage d’un agent de la France libre en zone occupée.
La Fédération des Associations amicales de médecins du front (secrétaire général : Raymond Tournay) établit la demande de mise en place d'un numerus clausus des médecins juifs.
mercredi 8 janvier
L’amiral américain William Daniel Leahy, nouvel ambassadeur auprès du régime français de Vichy, est reçu officiellement par le maréchal Pétain. Cet ancien commandant en chef de la flotte des Etats-Unis, qui a pris sa retraite de gouverneur de Porto Rico, est l’homme de confiance du président Roosevelt.
Exécution d’une femme : la veuve Ducourneau.
Le froid est tel que la Marne charrie des glaçons.
jeudi 9 janvier
Tous les hommes âgés de vingt ans doivent faire un stage de huit mois dans les chantiers de jeunesse de Vichy.
Décès de l’évêque de Vannes Mgr Hippolyte Tréhiou. Agé de 60 ans, il était à la tête de l’épiscopat vannetais depuis 1929.
vendredi 10 janvier
Après avoir prouvé que les documents l’accusant étaient des faux, de Gaulle obtient de Churchill la libération de l’amiral Muselier.
mardi 14 janvier
A la BBC, depuis Londres, le chef de la section belge, Victor De Laveleye, propose de diffuser la lettre V sur tous les supports possibles. Elle devient le signe de ralliement des résistants antinazis.
A Châteaubriant, départ pour l’Allemagne des prisonniers de guerre du camp de Choisel.
A Paris, au marché noir, les œufs se vendent 3,25 francs pièce, le beurre 90 francs le kilo et l’huile 120 francs le litre.
mercredi 15 janvier
L’abbaye de Clairvaux, dans l’Aube, est pillée par des soldats allemands.
Le réalisateur français Jean Renoir signe à Hollywood un contrat avec la 20th Century Fox.
Au stalag 8 A de Görlitz, les prisonniers ont assisté à la création d’une œuvre de Messiaen. Le musicien français, détenu à Görlitz, a offert à ses camarades le Quatuor pour la fin du temps, inspirée par l’Apocalypse, pour violon, clarinette, violoncelle et piano. Les interprètes étaient le compositeur lui-même e trois autres prisonniers.
vendredi 17 janvier
En Thaïlande, la marine française vient de remporter une grande victoire sans subir de perte. Poussés par les Japonais, les Thaïlandais devenaient menaçants. L’amiral Terreaux, commandant des forces navales en Indochine, alors a décidé de détruire la marine thaïlandaise. Ses hydravions ont repéré trois navires au mouillage dans l’archipel de Ko Chang. Le capitaine de vaisseau Béranger, à la tête d’une escadre de cinq bâtiments dirigée par le croiseur La Motte-Picquet a pris par surprise les Thaïlandais, en train de faire leur gymnastique. En 1 heure et 40 minutes, trois torpilleurs ont été coulés, et les garde-côtes Ahidea et Dombury, gravement touchés, ont coulé dans la journée. Plus d’un tiers de la marine thaïlandaise vient d’être envoyé par le fond.
samedi 18 janvier
Loi organisant les chantiers de jeunesse.
samedi 18 ou dimanche 19 janvier
Entrevue secrète entre Pétain et Laval à La Ferté-Hauterive, près de Vichy (Allier). Laval tente d’obtenir le départ de Flandin.
lundi 20 janvier
Le Japon propose sa médiation dans le conflit entre l’Indochine française et la Thaïlande.
mardi 21 janvier
Le secrétaire d’Etat à l’Agriculture Pierre Caziot fonde la Corporation paysanne.
La banque de France met en circulation un nouveau billet de 50 francs, le 50 francs Jacques Cœur. Dessiné par le peintre Lucien Jonas, il remplace le 50 francs Cérès (et aura cours légal jusqu’en juin 1945).
nuit du mardi 21 au mercredi 22 janvier
A 2 heures du matin, les Allemands ont procédé à l’arrestation du capitaine de corvette Honoré d'Estienne d'Orves, chargé par le général de Gaulle d'organiser un réseau de résistance en France, dans l’appartement parisien où il logeait. A-t-il été donné par son radio, Marty, dont il jugeait le comportement imprudent ?
mercredi 22 janvier
Création par Vichy d’un Conseil national, un ersatz de Parlement composé de 188 membres. Parmi eux : Louis de Broglie, Antoine Pinay, Louis Lumière et le cardinal Suhard.
Arrestation à Saint-Nazaire des membres du réseau de résistance du capitaine d’Estienne d’Orves.
vendredi 24 janvier
Adoption d’un nouvel acte constitutionnel : les ministres du gouvernement et les hauts fonctionnaires seront désormais tenus de prêter serment de fidélité au maréchal Pétain.
Les Etats-Unis ont rejeté l’appel du gouvernement de Vichy en faveur des réfugiés juifs. Le gouvernement français leur avait en effet demandé de recueillir des milliers de réfugiés juifs allemands arrivés sur le territoire français. Pour justifier son refus, Roosevelt avance deux raisons : on ne doit pas distinguer les réfugiés politiques en fonction de leur religion ou de leur race ; ensuite, la législation actuelle sur l’immigration et son système de quotas ne peut faire l’objet d’un amendement.
dimanche 26 janvier
Une colonne de la France libre dirigée par le colonel Leclerc par de Faya-Largeau pour effectuer un raid de 1 000 kilomètres contre les positions italiennes de Koufra, en Libye.
mardi 28 janvier
Une médiation japonaise parvient à un armistice franco-thaïlandais.
Le capitaine Henri Frenay, qui avait été muté quelques semaines auparavant au 2e Bureau de Vichy, a donné sa démission pour se consacrer à l’organisation de son mouvement de libération nationale.
mercredi 29 janvier
Les éléments de tête des FFL français de Leclerc, en route pour Koufra, franchissent la frontière entre le Tchad et la Libye à Tekro.
jeudi 30 janvier
Abetz fait savoir à Pétain que l’Allemagne mettra fin à la Collaboration si le gouvernement Flandin reste en place.
Les hommes de Leclerc effectuent leur premier combat contre un détachement italien, la Sahariana di Cufra, prévenu de leur arrivée qui, après avoir fait des prisonniers, s’est replié sur Koufra.
Création au théâtre parisien de l’Atelier du Rendez-vous de Senlis une pièce de Jean Anouilh mise en scène par André Barsacq. Les rôles principaux sont tenus par Michel Vitold, Georges Rollin, Monelle Valentin et Marcel Pérès.
en janvier
Premières activités de la résistance bretonne.
samedi 1er février
Création du Rassemblement national populaire (RNP, collaborationniste) par Marcel Déat et Eugène Deloncle. Ce parti pro-nazi français, financé par les Allemands, vise à « protéger la Race », c’est-à-dire à faire de l’antisémitisme. Le siège du RNP se situe près de la gare Saint-Lazare. Jean Goy, le chef des vétérans, en est membre.
Evasion du sergent Colin à bord d’un Goéland. L’avion venait d’atterrir à Vichy avec des officiers allemands de la Commission d’armistice. Il rallie les FAFL en Angleterre.
dimanche 2 février
Une lourde neige collante provoque des coupures d'électricité en région parisienne, formant des cylindres de glace de cinq centimètres autour des fils électriques.
Refusant de tourner pour les Allemands, Jean Gabin s’expatrie à Hollywood, aux Etats-Unis, où il va retrouver les Français Jean Renoir, Julien Duvivier, Charles Boyer, Jean-Pierre Aumont.
lundi 3 février
Envoyé par Pétain à Paris, Darlan rencontre Laval, qui refuse un poste ministériel et exige la présidence du Conseil.
mercredi 5 février
La Gestapo arrête le préfet de police de Paris Langeron.
vendredi 7 février
A l’initiative des Japonais, une Conférence de la paix réunit à Tokyo l’ambassadeur de France et des émissaires thaïlandais.
Je suis partout reparaît à Paris. L’hebdomadaire est dirigé par Robert Brasillach.
vendredi 7 ou samedi 8 février
Après avoir parcouru mille kilomètres, les FFL du colonel Leclerc effectuent un raid contre les positions italiennes de Koufra.
dimanche 9 février
Flandin démissionne à Vichy. L’amiral Darlan le remplace aux Affaires étrangères.
lundi 10 février
L’amiral François Darlan, ministre de la Marine pétainiste, remplace Pierre-Eugène Flandin comme vice-président du Conseil et successeur désigné de Pétain.
mardi 11 février
Le gouvernement de Vichy livre à l’Allemagne les dirigeants du Parti socialiste allemand en exil, tels Breitscheid. L’ancien ministre des Finances (1923 ; 1928-1929) Rudolf Hilferding, réfugié à Paris depuis 1938, se suicide lors de son arrestation par la Gestapo. Il avait 64 ans.
A Paris, le réseau de résistance du Musée de l’Homme subit un coup très grave. Grâce à des dénonciations provenant d’employés du misée et à la trahison d’un des membres du réseau, Albert Gaveau, les SS ont encerclé le palais de Chaillot avant d’arrêter un grand nombre de personnes, dont Lewitsky et sa fiancée Yvonne Oddon.
jeudi 13 ou vendredi 14 février
Rencontre entre le dictateur espagnol Franco et Pétain à Montpellier.
vendredi 14 février
Le ministre de l’Intérieur de Vichy Peyrouton démissionne à son tour. Darlan va cumuler cette nouvelle charge avec ses autres postes.
Sortie à Paris du film de propagande nazi Le Juif Süss, réalisé par Veit Harlan sous la supervision de Goebbels d’après la nouvelle de Lion Feuchtwanger parue en 1925, avec Ferdinand Marian, Kristina Söderbaum et Werner Krauss. C’est un succès.
dimanche 16 février
La brigade française d’Orient du colonel Monclar débarque à Port-Soudan, au Soudan.
jeudi 20 février
Les troupes des FFL sous les ordres de Leclerc attaquent le fort d’El-Tadj, tenu par les Italiens. Ce fort défend l’oasis de Koufra.
samedi 22 février
Publié de 1883 à juin 1940, le quotidien catholique Le Lorrain, réfugié en zone libre, reparaît sous le nom Trait d’Union des Réfugiés de l’Est, sous la direction de l’abbé Annéser, curé de Boulange. Il est tiré sur les presses du quotidien de Clermont-Ferrand, la Montagne.
lundi 24 février
Premier hold-up de la période de l’Occupation à Paris : deux encaisseurs sont abattus en pleine rue de la Victoire (9e arrondissement) par quatre criminels (Abel Danos « le Mammouth », Joseph Rocca Serra « Jeannot le Corse », Jean-Baptiste Chave « Nez-de-Braise, et Emile Buisson « Mimile l’Insaisissable »). Le butin s’élève à 3,8 millions de francs.
nuit du mardi 25 février
57 bombardiers de la RAF ont attaqué le croiseur lourd allemand Admiral Hipper, en cale sèche dans le port de Brest, mais ne l’ont pas atteint. Six bimoteurs Avro Manchester de la 207e escadrille faisaient également partie de la formation. C’était leur première mission. Aucun appareil n’a été touché.
mardi 25 février
L’amiral Darlan forme son cabinet. Le vice-président du Conseil cumule aussi les portefeuilles des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Marine et de l’Information. Le général Charles Huntzinger est nommé à la Guerre, Joseph Barthélémy à la Justice, Yves Bouthillier à l’Economie nationale et aux Finances, Pierre Caziot à l’Agriculture, plus deux ministres d’Etat. Huit secrétaires d’Etat sont également nommés : le général Jean-Marie Bergeret à l’Aviation, Jérôme Carcopino à l’Education nationale et à la Jeunesse, Jacques Chevalier à la Famille et à la Santé, Pierre Pucheu à la Production industrielle, René Belin au Travail, Jean Achard au Ravitaillement, Berthelot aux Communications et le contre-amiral Charles Platon aux Colonies. Ce cabinet devra maintenir la politique de fidélité à la collaboration, mais exclusivement sur le plan civil. La défense de l’Empire reste une préoccupation majeure.
mercredi 26 février
Le lieutenant Laffont est le premier aviateur de la France libre à remporter une victoire au-dessus du territoire national.
Signature à Alger des accords Weygand-Murphy (représentant du président américain).
Dans l’oasis de Koufra, les FFL de Leclerc réduisent la garnison italienne du fort d’El-Tadj en faisant sauter le dépôt de munition de 250 caisses de bombes.
vendredi 28 février
Pétain accepte les exigences de Tokyo qui réclame que la France cède à la Thaïlande le territoire du Laos et une parcelle importante du Cambodge.
Les rations de pain sont réduites de 20 % dans la zone non occupée.
Le capitaine Henri Frenay quitte l’armée et s’engage de plus en plus dans la résistance, d’abord par la plume.
en février
Installation à Malvern College, dans les locaux d’une Public School, de la première Ecole des cadets de la France libre, destinée à la vingtaine de jeunes gens (17 ans de moyenne d’âge) ayant gagné l’Angleterre pour se battre aux côtés de Charles de Gaulle. Ce dernier a confié à André Baudouin, un ancien professeur au lycée de Kaboul, le soin de mettre sur le pied le programme de leur formation. Les futurs combattants de la France libre ont reçu un uniforme de chasseur, avec un passant brodé France à l’épaulette.
samedi 1er mars
Visite de Pétain à Saint-Etienne : discours sur la charte du travail. Il interdit les augmentations de salaire.
du samedi 1er au dimanche 2 mars
Le colonel Leclerc prend Koufra (sud de la Libye). 64 Italiens et environ 250 Libyens sont faits prisonniers. Dans la cour du fort El-Tag, il demande à ses officiers de jurer de ne déposer les armes que lorsque « nos couleurs flotteront à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg ».
dimanche 2 mars
Première du film Nous les gosses, comédie dramatique de Louis Daquin, avec Louise Carletti, Gilbert Gil, André Brunot, Marcel Pérès et Louis Seigner.
jeudi 6 mars
Parution à Paris du premier numéro de L’Appel, un hebdomadaire lancé par l’aviateur Pierre Costantini (du PPF) comme l’organe de la Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne.
dimanche 9 mars
Le Statut des juifs adopté en octobre 1940 par le régime de Vichy est étendu aux colonies. Le texte exclut les juifs de la fonction publique de l'Etat, de l’armée, de l'enseignement et de la presse.
Dans le plus grand secret, le mariage religieux du maréchal Pétain a été célébré à l’archevêché de Paris. En 1920, il s’était marié civilement - la maréchale étant divorcée - et, depuis, ils n’avaient pas régularisé leur situation. La maréchale s’est présentée seule devant l’autel, son mari lui ayant juste remis une procuration.
mardi 11 mars
Signature à Tokyo du traité par lequel la France cède à la Thaïlande une partie du Laos (province de Sayaboury) et du Cambodge. Par ailleurs, le Japon obtient l’usage de l’aéroport de Saigon et le monopole de la production de riz d’Indochine.
Le bombardier britannique Handley-Page Halifax fait ses débuts opérationnels dans un raid de la RAF sur Le Havre.
jeudi 13 mars
Les Britanniques engagent la brigade française d’Orient contre les Italiens d’Erythrée.
samedi 15 mars
Mission Savannah à Vannes (Bretagne). Son but : éliminer les pilotes allemands qui guident les bombardiers vers leurs cibles anglaises. C’est la première opération de commandos parachutistes de la France libre. Elle échoue.
lundi 17 mars
Le colonel Maurice Buckmaster est nommé chef à Londres de la section française du Special Operations Executive (SOE).
mercredi 19 mars
Le gouvernement britannique signe avec la France libre un accord financier, économique et monétaire fixant la parité du franc et de la livre. Les officiels de la France libre instituent leur propre système bancaire.
samedi 22 mars
Le gouvernement britannique accepte que les Etats-Unis livrent un cargo de farine à la France de Vichy.
Arrivée à Brest des croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst. Ils ont coulé 22 navires alliés en 20 jours de croisière dans l’Atlantique.
dimanche 23 mars
Vichy promulgue une loi décidant la mise en œuvre d’un transsaharien.
mercredi 26 mars
Par décret, Jean Borotra, commissaire aux sports, fait adopter le principe d’une épreuve facultative d’éducation physique au baccalauréat (succès indéniable auprès des lycéens).
jeudi 27 mars
Fin en Erythrée de la bataille de Keren : les troupes anglo-indiennes du général Platt et la Brigade française libre d’Orient de Monclar s’emparent de la ville après deux mois de combats.
vendredi 28 mars
A Lyon et à Marseille ont lieu des manifestations de solidarité avec la Yougoslavie, qui tente de résister à l’Allemagne.
samedi 29 mars
Création par Vichy du Commissariat général aux questions juives (CGQJ), confié à Xavier Vallat. Les comptes bancaires des juifs sont bloqués ; l'accès au commerce, aux professions libérales et à l'enseignement supérieur leur est interdit.
dimanche 30 mars
Mise en place à Nîmes du premier comité d’action socialiste.
lundi 31 mars
Raid nocturne sans succès de 109 bombardiers de la RAF sur les croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst, à Brest.
Les travaux de déblaiement des dégâts dus aux bombardements de juin 1940 sont achevés à Orléans.
mardi 1er avril
Premier numéro, à Lille, de La Voix du Nord, nouveau périodique clandestin.
mercredi 2 avril
Le gouvernement de Vichy adopte une loi interdisant le divorce aux personnes mariées depuis moins de trois ans.
jeudi 3 avril
Le commissaire aux questions juives de Vichy, Xavier Vallat, rencontre l’ambassadeur allemand à Paris, Otto Abetz. Ils conviennent d’accélérer « l’émigration » juive.
jeudi 3 avril
Sortie en France du film allemand Bel Ami, drame réalisé par Willi Forst d’après le roman éponyme de Guy de Maupassant, publié en 1885, avec W. Forst, Olga Tchekhova, Johannes Riemann, Ilse Werner et Hilde Hildebrand.
samedi 5 avril
A Brest, un Beaufort de la RAF torpille et endommage sérieusement le croiseur Gneisenau, avant d’être abattu.
lundi 7 avril
L’Exmouth, navire affrété par la Croix-Rouge américaine, arrive dans le port de Marseille, porteur d’une aide humanitaire (vivres, médicaments, vêtements).
Le journal sportif Miroir des sports reprend sa parution, arrêtée en août 1939 (de nouveau stoppée en juillet 1944 pour collaboration).
mardi 8 avril
Les Alliés (Britanniques, Indiens et la brigade française d’Orient de Legentilhomme et Monclar) prennent l’un des derniers centres de résistance italien en Erythrée, Massaoua.
jeudi 10 avril
Georges Catroux, commandant des forces françaises libres de Syrie, est condamné à mort par contumace par la cour martiale de Gannat.
Les Allemands libèrent sur parole le général Juin grâce à l’intervention du maréchal Pétain auprès d’Hitler. Juin s’engage à ne pas reprendre les armes contre l’Axe.
nuit du jeudi 10 au vendredi 11 avril
Le célèbre dessinateur alsacien Hansi (Jean-Jacques Watz, 69 ans), qui s’était engagé contre l’occupation allemande de sa province avant la Première Guerre mondiale, est battu par trois hommes de la Gestapo et laissé pour mort (il se réfugiera dans le Midi, puis en Suisse).
vendredi 11 avril
Le lieutenant français Alain Le Ray est le premier prisonnier de guerre à s’évader du château de Colditz, en Allemagne.
samedi 12 avril
Henri Frenay fonde le premier journal clandestin diffusé dans les deux zones, les Petites ailes de la France.
dimanche 13 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 14 avril
Le commandant français Loustaunau-Lacau, chef du réseau Alliance, prend contact à Lisbonne avec l’Intelligence Service britannique.
samedi 19 avril
Création de quinze préfectures régionales.
mercredi 23 avril
En Libye, l’as allemand Hans-Joachim Marseille est abattu au-dessus de Tobrouk par le sous-lieutenant James Denis, un Français libre du Squadron 73. Mais le pilote allemand parvient à sortir indemne de son appareil criblé de balles.
jeudi 24 avril
Lors d’une escale à Fort-de-France, André Breton découvre la revue Tropiques et rencontre son créateur, Aimé Césaire.
Quatre mois après la première en zone libre, à Lyon, le film La Fille de Puisatier, de Marcel Pagnol (avec Raimu, Fernandel, Josette Day et Fernand Charpin), est présentée pour la première fois en zone occupée, à Paris.
vendredi 25 avril
Gallimard publie le Crève-Cœur, de Louis Aragon.
samedi 26 avril
Ordonnance allemande interdisant l’accès de la plupart des professions aux juifs en zone occupée.
jeudi 1er mai
Exposé de la future Charte du travail (sorte de participation ouvrière aux entreprises).
En zone libre, Pétain déclare à Commentry : « le 1er mai sera désormais un symbole d’union et d’amitié ». Ce jour-là sera fêtée la Saint-Philippe.
Les drapeaux rouges sont hissés sur les terrils dans les mines du Nord et du Pas-de-Calais. A Lambersart, un sous-officier de la Wehrmacht est abattu par les mineurs.
Ouverture en Alsace du camp de concentration du Struthof, construit sur la commune de Natzwiller (à 46 km à l’ouest de Strasbourg) par des détenus transférés de Sachsenhausen.
Les Allemands ouvrent en France, dans le parc thermal de la ville de Vittel (Vosges), d’un camp d’internement destiné à accueillir des femmes britanniques et canadiennes (puis américaines) qui pourront servir de monnaie d’échange avec les Alliés.
samedi 3 mai
L'amiral Darlan, ministre des Affaires étrangères, négocie avec l'ambassadeur allemand Abetz.
lundi 5 mai
Des navires français débarquent à Marseille 14 000 tonnes de céréales des Etats-Unis.
mardi 6 mai
Accords Darlan-Vogl à Paris : la Luftwaffe pourra utiliser les aérodromes de Syrie.
jeudi 8 mai
Le STO est imposé aux Alsaciens.
vendredi 9 mai
Traité de Tokyo : la France cède au Siam (Thaïlande) des territoires au Laos et en Cochinchine, et autorise le Japon à utiliser le port de Haiphong.
Après un procès truqué à Clermont-Ferrand, les juges, connus pour leur partialité notoire, condamnent à six ans de prison pour « désertion » l’ancien député Pierre Mendès-France.
Arrivée en Syrie des premiers avions de la Luftwaffe.
dimanche 11 mai
Entretien Darlan-Hitler à Berchtesgaden.
Les dirigeants du mouvement Valmy appellent à une manifestation. Plusieurs milliers de Parisiens se rassemblent devant la statue de Jeanne d’Arc.
nuit du dimanche 11 au lundi 12 mai
Opération « Joséphine B » : quatre commandos de la France libre emmenés par l’adjudant Jean Forman sont parachutés sur la côte landaise à Mimizan, avec pour mission de détruite la centrale électrique de Pessac, dans la banlieue de Bordeaux (mission réussie en juin).
lundi 12 mai
Un premier convoi de 200 tonnes d’armes et de munitions françaises quitte la Syrie pour l’Irak, envahie par les Britanniques.
mercredi 14 mai
La RAF bombarde les aérodromes de Palmyre et d’Alep que la Luftwaffe utilise avec l’accord de Vichy.
A Vichy, Darlan dit à Pétain qu’il collaborera avec Hitler pour éviter une « polonisation » de la France.
Arrestation de 3 600 juifs étrangers à Paris.
jeudi 15 mai
Création du Front national.
lundi 19 mai
100 000 prisonniers de guerre français sont libérés. Le régime de Vichy les a échangés contre sa bonne volonté à collaborer.
mardi 20 mai
Dénoncé, le résistant et ancien député communiste Gabriel Péri est arrêté par la Gestapo à Paris. Il animait les Cahiers clandestins du parti communiste.
mercredi 21 mai
Les Allemands ouvrent le camp d’internement du Struthof en Alsace.
dimanche 25 mai
Première fête des Mères, instaurée par le maréchal Pétain qui veut honorer les « inspiratrices de notre civilisation chrétienne ».
Pierre Laval déclare à Paris : « La collaboration est dans l’ordre naturel des choses ».
A Paris, le lieutenant de vaisseau d’Estienne d’Orves est condamné à mort.
A Haiphong, en Indochine, des soldats japonais retirent de deux entrepôts des fournitures américaines d’une valeur de 10 millions de dollars.
lundi 26 mai
En Palestine, le général de Gaulle inspecte les troupes françaises libres et remet les premières croix de la Libération gagnées en Egypte et en Erythrée. Le général Georges Catroux est le premier décoré.
Arrêté instituant à Vichy la décoration de la Francisque.
lundi 26 ou mardi 27 mai
Début d'une grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais, organisée par Auguste Lecoeur. A Montigny-en-Gohelle, le puits n’° 7, dit le Dahomey, lance le mouvement.
mercredi 28 mai
Le protocole de Paris est signé entre les généraux Huntziger (France) et Warlimont (Allemagne) : il prévoit la collaboration militaire en Afrique du Nord, en échange de 83 000 prisonniers. L’Allemagne est autorisée à utiliser les aéroports de Syrie et les bases navales de Bizerte (Tunisie) et de Dakar (Sénégal). Ce protocole restera lettre morte car rejeté finalement par Vichy.
en mai
Le Viêtnamien Nguyen Ai Quoc (Ho Chi Minh) réunit en Chine les leaders communistes viêtnamiens qui vont rédiger la charte du Vietminh (Front pour l'indépendance du Viêtnam).
Marcel Gitton crée le Parti ouvrier et paysan français.
A la recherche de matières premières, la Hö-Na-Fü allemand (Direction de l’Information) réclamait le démontage de l’émetteur de la tour Eiffel et son envoi en Allemand. Grâce à quatre Allemands, Kurt Hinzmann, Alfred Bofinger, Fritz Schröter et Kurt Diels, l’émetteur est sauvé grâce à la création d’un service de télévision pour les hôpitaux allemands.
lundi 2 juin
En zone libre, Pétain et Darlan signent une loi prescrivant le recensement des juifs. Elle complète un nouveau statut des Juifs qui allonge la liste des professions interdites.
jeudi 5 juin
Le secrétaire d’Etat américain Cordell Hull déclare : « Toute accentuation de la politique de collaboration franco-allemande apparaîtrait comme un acte hostile ».
vendredi 6 juin
Les derniers avions de la Luftwaffe se retirent de Syrie. Hitler l’a ordonné après la demande du général Dentz, commandant de l’armée de Vichy en Orient.
samedi 7 juin
Des bombardiers de la RAF attaquent sans succès le croiseur lourd allemand Prinz Eugen dans le port de Brest.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 juin
Un mois après leur parachutage sur la côte landaise, les quatre commandos de la France libre réussissent la mission « Joséphine B » : destruction dans la banlieue de Bordeaux de six des huit transformateurs centrale électrique de Pessac, ce qui perturbera le trafic ferroviaire et la base sous-marine de Bordeaux (les quatre hommes parviendront à rejoindre la zone Sud puis l’Espagne).
dimanche 8 juin
Attaque des garnisons françaises de Syrie et de Liban (45 000 hommes) par 14 000 soldats britanniques et des contingents de la France libre (6 000 hommes de la 1re division du général Catroux).
lundi 9 juin
Au Liban, les Australiens de la 7e division atteignent Tyr, et des commandos anglais débarquent au nord du fleuve Litani.
mardi 10 juin
Les troupes anglo-françaises repoussent les vichystes en Syrie. Les FFL prennent Kenitra. Au Liban, les Australiens prennent Marjayoun.
Les autorités allemandes expulsent la plupart des diplomates étrangers présents à Paris.
Fin des grèves des mineurs du Nord-Pas-de-Calais.
mercredi 11 juin
Les FFL sont en vue de Damas. Les vichystes opposent une forte résistance.
dimanche 15 juin
Le général Juin, fait prisonnier en mai 1940, est libéré par les Allemands à la demande du maréchal Pétain.
Au Liban, les troupes alliées s’emparent du port de Saïda.
lundi 16 juin
Tous les consulats américains se situant dans des territoires occupés par les Allemands ou les Italiens sont fermés. En France, ceux situés dans la zone libre gouvernée par Vichy sont conservés.
Un avion britannique torpille au large des côtes syriennes le contre-torpilleur Chevalier Paul de la marine française de Vichy.
mardi 17 juin
Résistance en Syrie du général vichyssois Fernand Dentz ; attaque franco-britannique. Pétain et Darlan refusent l'aide des stukas allemands.
Les professeurs de la faculté de théologie de Lyon protestent contre les mesures antisémites du gouvernement de Vichy.
jeudi 19 juin
Au Caire, le général de Gaulle rencontre l’ambassadeur britannique Miles Simpson pour faire valoir les droits particuliers de la France au Liban et en Syrie.
Des détenus politiques s’évadent du camp de Châteaubriant, dont Fernand Grenier (ancien député communiste de Seine-Saint-Denis), Eugène Hénaff, Henri Raynaud et Léon Mauvais.
Les restes du leader autonomiste alsacien Charles Roos, exécuté pour trahison à la France en février 1940, sont solennellement transportés à la Hunebourg, dont Friedrich Spieser a fait un haut lieu du germanisme, et la place Kléber à Strasbourg est débaptisée pour devenir Karl-Roos-Platz.
vendredi 20 juin
Les Alliés lancent une nouvelle offensive vers Damas.
samedi 21 juin
Sous la pression des troupes de la France libre de Legentilhomme, les vichystes du général Dentz quittent Damas sans combattre. Les FFL et un bataillon australien occupent la ville. La Habforce alliée entre en Syrie à partir de l’Irak et se dirige sur Palmyre.
dimanche 22 juin
L’Allemagne attaque l’Union soviétique (opération « Barbarossa »), une décision qui déclenche l’enthousiasme des collabos : Hitler est considéré comme le défenseur de « l’Europe » contre le stalinisme. Jacques Doriot, chef du PPF, lance l’idée de constituer une légion de volontaires français pour combattre sur le front russe avec les Allemands.
Les polices allemandes et françaises déclenchent une rafle dans les milieux communistes : 600 personnes sont arrêtées dans les deux zones.
Louis Aragon et Elsa Triolet sont interpellés après avoir franchi clandestinement la ligne de démarcation.
lundi 23 juin
Premier parachutage de matériel sur la France par les services anglais.
mercredi 25 juin
Arrestation à Tours du capitaine résistant Albert Morel (exécuté en 1943).
vendredi 27 juin
Sortie du film L’Acrobate, de Jean Boyer, avec Fernandel, Jean Tissier et Thérèse Dorny.
lundi 30 juin
Rupture des relations diplomatiques entre la France pétainiste et l’URSS. L’ambassadeur soviétique Alexandre Bogomolov est rappelé à Moscou.
Décret 2727 du régime de Vichy : la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique) est séparée de la région Bretagne et rattachée à celle d’Angers.
Mise en service à Saint-Nazaire de la première alvéole-garage de la base sous-marine allemande en présence de l’amiral Dönitz et du docteur Todt.
Mis en cause comme juif, et tombant de ce fait sous le coup des lois du gouvernement de Vichy, le réalisateur Abel Gance doit fournir à la direction du cinéma la preuve de ses origines « aryennes ».
en juin
Les doriotistes (Jacques Doriot) se rallient aux hitlériens.
Début de la restructuration de la SFIO avec la mise en place à Toulouse d'un Comité d'action socialiste (CAS).
mardi 1er juillet
Entrée en vigueur en zone libre de la carte de vêtements.
mercredi 2 juillet
Des bombardiers de la RAF endommagent le croiseur Prinz Eugen dans le port de Brest.
jeudi 3 juillet
Capitulation des Vichystes à Palmyre. Les troupes alliées s’emparent également de Deir ez-Zor.
vendredi 4 juillet
Au nom de la France libre, le général Catroux proclame l’indépendance de la Syrie.
lundi 7 juillet
Les nazis lancent des campagnes antibolcheviques en Belgique et en France.
339 nomades et 75 indésirables sont transférés du camp de Choiseul, à Châteaubriant, au camp de la Forge, à Moisdon-la-Rivière, dans le même département de Loire-Inférieure.
lundi 7 ou vendredi 11 juillet
Création de la Légion des volontaires français (LVF) contre le bolchevisme (pour combattre les Russes dans les rangs de la Wehrmacht). Soutenus mollement par Otto Abetz, mais encouragés par les services secrets allemands (SD), les dirigeants Marcel Déat, Fernand Brinon et Eugène Deloncle s’associent à l’initiative du PPF de Doriot. Mais le recrutement semble être difficile.
jeudi 10 juillet
Au Liban, les Australiens s’emparent de Damour, au sud de Beyrouth. Cette dernière ville reste la seule place forte détenue par Vichy.
A Londres, le colonel Martial Valin prend le commandement des Forces aériennes françaises libres (FAFL).
vendredi 11 juillet
Dentz demande l’armistice : cessation des combats.
samedi 12 juillet
A Brazzaville, de Gaulle s’oppose au souhait des Anglais de créer un parti de la Libération en déclarant qu’il existe déjà : « C’est la France libre ».
lundi 14 juillet
Après cinq semaines de combats, le général vichyste Fernand Dentz négocie à Saint-Jean-d’Acre un armistice avec les autorités anglaises et les représentants de la France Libre (général Georges Catroux). Honneurs de la guerre à Dentz. 2 000 hommes sur les 25 000 Vichyssois rejoignent les gaullistes. En un mois de combat, les forces pétainistes ont perdu 6 500 hommes, presque toute leur aviation, un sous-marin et un contre-torpilleur.
Manifestations à Paris organisées par le PCF. Sur les grands boulevards, la police arrête des manifestants arborant la cocarde tricolore et chantant la Marseillaise.
Premier numéro du journal clandestin Défense pour la France.
mardi 15 juillet
Recensement : chaque Français reçoit un numéro d’identité national.
Beyrouth est occupée par les forces alliées.
mercredi 16 juillet
Le général Maxime Weygand remplace le vice-amiral Abrial comme gouverneur-général de l’Algérie.
jeudi 17 juillet
Des cheminots communistes font dérailler un train de matériel à Epinay.
dimanche 20 juillet
René Valmy a amélioré d’un dixième le vieux record de France du 100 mètres, établi en 1930 par Gibert Auvergne. Au stade de Colombes, Valmy a parcouru la distance en 10 s 5.
lundi 21 juillet
Au sud de Beyrouth (Liban), les troupes australiennes défont la Légion étrangère française et prennent la ville côtière de Damour. Un cessez-le-feu est conclu à l'issue de la bataille.
De Gaulle dénonce la convention d’armistice en Syrie, « contraire aux intérêts de la France », et obtient de la part des Anglais des engagements de désintéressement politique en Syrie et au Liban.
mardi 22 juillet
« Loi d'aryanisation » du régime de Vichy relative aux entreprises et biens ayant appartenu à des juifs absents ou disparus.
mercredi 23 juillet
Les Japonais pénètrent en Indochine (Annam et Cochinchine) sans que Vichy ne s’y oppose.
jeudi 24 juillet
Déclaration des cardinaux et archevêques français : « Nous voulons que, sans inféodation, soit pratiqué un loyalisme sincère et complet envers le pouvoir établi » à Vichy.
André Masseron, l’un des manifestants arrêtés à Paris le 14 juillet, est fusillé.
Des bombardiers de la RAF touchent gravement le croiseur allemand Scharnhorst au large du port français de La Pallice.
nuit du vendredi 25 au samedi 26 juillet
A Montélimar, Marx Dormoy est tué par l’explosion d’une bombe placé sous son lit par quatre collaborateurs et ancien membres de la Cagoule. Ancien ministre socialiste de l'Intérieur de Léon Blum (1937-1938), il était âgé de 52 ans.
samedi 26 juillet
Les destroyers britanniques HMS Cattistock, Mendip et Quorn bombardent Dieppe.
dimanche 27 juillet
Les troupes nippones occupent Saigon (Viêtnam) et Phnom Penh (Cambodge) et avance vers la Thaïlande.
lundi 28 juillet
A Paris, le général Bergeret, secrétaire d’Etat à l’Aviation du régime de Vichy, signe avec les autorités allemandes un accord prévoyant la construction dans les usines d’avion françaises de 2 275 avions pour le compte du Reich allemand. Breguet et Amiot travailleront pour Junkers.
mardi 29 juillet
Les Japonais achèvent l’occupation du sud de l’Indochine. L’accord franco-japonais pour « la défense commune de l’Indochine » est signé à Vichy par Darlan et Kato. Le Japon est autorisé à stationner ses troupes sur tout le territoire indochinois et à utiliser les aérodromes locaux et obtient du riz et des matières premières. En échange, Tokyo s’engage à respecter la souveraineté française.
L'allemand devient obligatoire en Alsace-Lorraine.
mercredi 30 juillet
André Latrille succède à Pierre-Olivier Lapie comme gouverneur du Tchad (France libre).
jeudi 31 juillet
Le journal clandestin les Petites Ailes prend le nom de Résistance en zone nord et de Vérités en zone sud.
en juillet
Fondation de la Fédération française de handball (à onze joueurs). Le premier championnat de France (1941-1942) comprend deux zones (Nord et Sud).
L’officier de la France libre Pierre Koenig est nommé général. Il prend la tête de la 1re brigade française libre (BFL), engagée contre l’Afrika Korps en Afrique du Nord.
vendredi 1er août
Les cartes familiales avec formules imprimées, pour le courrier, sont remplacées par des cartes de sept lignes en blanc.
samedi 2 août
A Londres, René Cassin est chargé par de Gaulle d’établir secrètement des relations diplomatiques avec l’URSS.
Ordonnance de la France libre créant des hauts-commissariats pour le Pacifique.
jeudi 7 août
Le maréchal Pétain écrit à son ambassadeur au Vatican. Le chef d’Etat français souhaite avoir l’avis du Saint-Siège sur les lois antijuives.
mardi 12 août
Le maréchal Pétain annonce qu’il châtiera lui-même les « responsables de notre désastre » (c’est-à-dire la défaite de 1940).
Un serment de fidélité à Pétain est imposé à tous les fonctionnaires.
Le jeune artiste dramatique Jean Marais (28 ans), ancien élève des cours Dullin, entre à la Comédie-Française en compagnie de Jacques Charon et Georges Marchal.
mercredi 13 août
Premier attentat commis à Paris : deux jeunes communistes poignardent à mort un officier allemand à sa sortie d’un hôtel de passe près de la porte d’Orléans.
Manifestation patriotique des Jeunesses communistes à Paris, porte Saint-Denis. Deux jeunes militants sont arrêtés.
En zone occupée, tous les récepteurs de radio sont confisqués aux juifs.
jeudi 14 août
Sortie du film Premier Rendez-vous, comédie d’Henri Decoin, avec Danielle Darrieux, Louis Jourdan, Fernand Ledoux et Jean Tissier.
vendredi 15 août
Suppression de la gratuité de l’enseignement secondaire.
Dans un article sur « les Francs-tireurs de 1870 », l’Humanité lance un appel à la lutte armée.
Maurice Duclos, alias Saint-Jacques, passe la ligne de démarcation vers la zone libre. Il échappe à la Gestapo, qui vient de démanteler son réseau de résistance.
mardi 19 août
Exécution de deux jeunes militants communistes des Bataillons de la jeunesse arrêtés au cours de la manifestation patriotique du 14 Juillet.
mercredi 20 août
Rafle des juifs étrangers à Paris. Ouverture du camp de Drancy, camp d'internement pour 5 000 juifs.
Par circulaire, le commissaire français chargé des Sports, Jean Borotra, interdit toute rencontre sportive avec l’Allemagne.
jeudi 21 août
Premier attentat communiste à Paris : à 8 heures du matin, Pierre Georges (dit le « colonel Fabien ») abat de deux balles de revolver l’enseigne de vaisseau allemand Alfons Moser à la station de métro Barbès-Rochechouart. Georges parvient à s’enfuir (20 détenus seront fusillés en représailles).
vendredi 22 août
Ordonnance des otages.
samedi 23 août
Création (antidatée au 14 août) des Sections spéciales dans les cours d'appel, chargées de juger en flagrant délit les crimes politiques (les services de police compétents sont les bureaux des menées antinationales).
Le corsaire allemand Orion rejoint l’estuaire de la Gironde. En 510 jours de croisière, il a coulé douze navires alliés.
mercredi 27 août
Pierre Laval et Marcel Déat (directeur de L’Œuvre), qui passent en revue dans la cour de la caserne Borgnis-Desbordes, à Versailles, les premiers volontaires de la LVF, sont blessés par les tirs de revolver de Paul Colette, jeune navigateur engagé dans la Légion.
vendredi 29 août
Honoré d'Estienne d'Orves (40 ans), officier de marine résistant (chef du deuxième bureau de la France libre), est fusillé par les Allemands au mont Valérien, avec deux autres résistants (Maurice-Charles-Emile Barlier et le commerçant d’origine hollandaise Jean-Louis-Guillaume Dorrnik).
lundi 1er septembre
Au Moyen-Orient, création par les FAFL des escadrilles de chasse et de bombardement Alsace et Lorraine.
mardi 2 septembre
Décret instituant l’accouchement sous X : gratuité des frais d’hébergement des femmes accouchant anonymement.
A Paris, la magistrature et le tribunal civil de la Seine prêtent serment à Pétain. Le juge Paul Didier est le seul à refuser.
jeudi 4 septembre
Le premier contingent de la LVF part pour le front de l’Est. Il est conduit par Jacques Doriot.
Le département de la Charente-Inférieure change de nom pour devenir la Charente-Maritime.
vendredi 5 septembre
Ouverture à Paris de l’exposition « le Juif et la France ».
La revue Esprit et l’hebdomadaire catholique Temps nouveaux sont interdits en zone libre.
samedi 6 septembre
Les résistants communistes multiplient les attentats à Paris. Un officier allemand, Hauffmann, est abattu.
La Foire de Paris rouvre ses portes. Le stand le plus visité est celui des véhicules à gazogène.
lundi 8 septembre
A Paris, les autorités allemandes d’occupation arrêtent cent dirigeants de la communauté juive, pris en otages pour les récents meurtres d’officiers allemands.
Fondation par Hô Chi Minh de la Ligue pour l’indépendance du Viêtnam ou Viêtminh.
Jean Moulin quitte Marseille pour rejoindre l’Espagne.
mardi 9 septembre
Apparition des vélos-taxis.
jeudi 11 septembre
Loi supprimant le diplôme d’herboriste et restreignant la nécessité d’une ordonnance aux médicaments abortifs et à certains médicaments toxiques.
vendredi 12 septembre
Après un nouvel attentat, douze des otages arrêtés le 8 sont exécutés par les Allemands à Paris.
Jean Moulin passe la frontière franco-espagnole à Cerbère.
lundi 15 septembre
« Suicide » à Paris de l’ancien ministre des Finances de la république de Weimar, Rudolf Hilferding, livrée par le gouvernement de Vichy aux autorités nazies.
Le premier groupe aérien de chasse de la France libre (groupe de chasse Alsace) est établi sur l’aérodrome libanais de Rayak.
mardi 16 septembre
Dix otages sont fusillés à Paris, en représailles aux agressions contre des officiers allemands.
Nouvel attentat contre le capitaine Schoben, de la Wehrmacht.
A Damas, les FFL mettent fin au mandat de la France et garantissent l’indépendance de la Syrie.
Sortie du film policier Le Dernier des six, de Georges Lacombe, d’après le roman Six hommes morts de Stanislas-André Steeman, avec Pierre Fresnay, Suzy Delair, Michèle Alfa et André Luguet.
samedi 20 septembre
Le couvre-feu à 21 heures est instauré à Paris.
Douze nouveaux otages sont fusillés dans la capitale française pour « l’assassinat » du 16 septembre.
Brest et Bordeaux sont survolés par un Mosquito de reconnaissance photographique britannique, dont c’est la première sortie opérationnelle.
mardi 23 septembre
Les troupes allemandes présentes en France reçoivent l’ordre d’envoyer leurs couvertures sur le front de l’Est.
mercredi 24 septembre
Création, par ordonnance, à Londres, du Comité national français (CNF, France libre). Il est composé de commissaires nationaux nommés, par décret, par de Gaulle et responsables devant lui.
vendredi 26 septembre
L'URSS reconnaît le général de Gaulle comme le chef de la France libre, tandis que la Grande-Bretagne reconnaît le Comité national français.
samedi 27 septembre
Pour la première fois une loi réglemente les fouilles archéologiques. Jusque-là tous les moyens étaient autorisés pour s’approprier des vestiges du passé.
dimanche 28 septembre
Le général von Stülpnagel, commandant des troupes d’occupation en France, envoie aux chefs des régions militaires un « code des otages » dans lequel il demande l'établissement de listes constituées en fonctions des priorités suivantes : militants et anciens responsables communistes et anarchistes, les agresseurs de soldats, les terroristes, les saboteurs, les receleurs d’armes et les personnes arrêtées pour distribution de tracts.
mercredi 1er octobre
Un tribunal d’exception condamne à mort le résistant Paul Colette, qui avait blessé Laval et Déat le 27 août 1941.
Sortie en France du film propagande allemand anti-britannique Le Président Krüger, réalisé par Hans Steinhoff, Karl Anton et Herbert Maisch, avec Emil Jannings, Lucie Höflich, Werner Hinz, Ernst Schröder, Elisabeth Flickenschildt et Ferdinand Marian.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 octobre
Attentats à l'explosif contre sept synagogues parisiennes par des militants du PPF de Doriot (représailles d'Eugène Deloncle, chef de la Cagoule). La police nazie a fourni les explosifs.
vendredi 3 octobre
A Londres, le gouvernement belge en exil de Pierlot rompt ses relations avec celui de Pétain à Vichy. Il reconnaît le CNF de Charles de Gaulle.
samedi 4 octobre
Promulgation de la charte du travail par Vichy. Institution de syndicats uniques obligatoires.
Formation à Lyon du comité directeur du mouvement de résistance France-Liberté.
Krugg von Nidda arrive à Vichy comme consul général d’Allemagne.
Pétain commue en réclusion à perpétuité la condamnation à mort de Paul Colette, l’auteur de l’attentat contre Pierre Laval et Marcel Déat.
dimanche 5 octobre
Jean Borotra, commissaire à l’éducation générale et sportive, organise à Paris une journée nationale d’athlétisme à la mémoire de Leo Lagrange (tué lors de la campagne de France). Cet hommage en faveur d’un ancien ministre du Front populaire déplaît fortement aux Allemands.
lundi 6 octobre
En zone française occupée, l’accès et le séjour sur les côtes seront interdits à partir du 20 octobre.
mardi 7 octobre
Sortie du film Madame Sans-Gêne, comédie réalisée par Roger Richebé d’après la pièce éponyme d’Emile Moreau et Victorien Sardou, créée en 1893, avec Arletty, Aimé Clariond, Maurice Escande, Albert Dieudonné et Henri Nassiet.
samedi 11 octobre
Privé d’évêque depuis janvier 1940, le diocèse de Luçon retrouve un titulaire en la personne d’Antoine Cazaux (44 ans). Par ailleurs, Eugène Le Bellec (51 ans) est nommé évêque de Vannes.
L’écrivain Drieu La Rochelle dénonce Aragon et les revues « littéraires et poétiques cousues de fil rouge ».
Elevée en 1897 par des francs-maçons devant la basilique parisienne du Sacré-Cœur, puis déplacée en 1926 square Nadar, la statue du chevalier de La Barre (un jeune noble exécuté pour blasphème en 1766), est déboulonnée.
dimanche 12 octobre
La Légion des volontaires français, en route pour le front de l’Est, prête serment à Hitler.
A Angoulême, le jeune résistant Gontrant (19 ans) est fusillé par l’occupant au camp de Bassau.
mercredi 15 octobre
Leon Blum, Edouard Daladier, Paul Reynaud et le général Gamelin sont incarcérés (prison préventive, par décision d'un « Conseil de justice politique », nommé par Pétain). Ils seront déportés en 1944.
Les hauts fonctionnaires doivent prêter serment à Pétain.
jeudi 16 octobre
Par décision du Conseil de justice politique, composé de huit membres, Daladier, Blum, Reynaud, Mandel et Gamelin sont condamnés à la détention à vie dans une enceinte fortifiée. Il est prévu que Blum et Daladier ainsi que le général Gamelin seront transférés au fort du Portalet, dans les Pyrénées pour purger leur peine. Mais l’instruction continue : malgré cette première sentence, la cour de Riom reste saisie.
dimanche 19 octobre
Un sabotage entraîne le déraillement d’un train sur la ligne Rouen-Le Havre.
lundi 20 octobre
Peu avant 8 heures du matin, un commando FTP de trois hommes (Marcel Bourdarias, Spartaco, Brustheim) venu de Paris abat à Nantes, près de la cathédrale (rue du Roi-Albert), le colonel allemand Karl Hotz (64 ans), feldkommandant de la place. Le haut commandement allemand (Stülpnagel) ordonne l’exécution immédiate de 100 otages (chiffre ramené ensuite à 50) et soumet aussitôt à Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur de Vichy, une liste comprenant des anciens combattants. Pucheu ayant élevé des protestations, une seconde liste lui est fournie, face à laquelle il ne bronche pas (elle comprend des otages de l’ancien camp de Choisel, des communistes et des militants d’extrême gauche).
Jean Moulin arrive en Angleterre avec un rapport détaillé sur l'état de la résistance en zone libre.
mardi 21 octobre
Un militant de l’OS, Pierre Rebière, a abattu à Bordeaux (place Pey-Berland) le conseiller d'administration militaire Hans Reimers.
16 otages sont exécutés à Carquefou, près de Nantes.
mercredi 22 octobre
En représailles à l’assassinat du colonel Hotz, 48 otages sont fusillés à Châteaubriant (27), à Nantes (16) et à Paris (5). Les motifs retenus pour la désignation sont : député communiste (1 cas), secrétaire de « syndicat communiste » (4), communiste (26), violences contre des soldats allemands (2) et action en faveur de l'ennemi (cas). Parmi les victimes de Châteaubriant figurent notamment Guy Môquet (17 ans, fils du député communiste Prosper Môquet), Charles Michels (député de Paris), J-P Timbaud (dirigeant cégétiste), Pierre Guéguin (ancien maire PCF de Concarneau).
jeudi 23 octobre
Exécution de 50 otages à Bordeaux. Le maréchal Pétain exprime sa vive désapprobation.
A la BBC, le général de Gaulle demande aux résistants de ne « pas tuer ouvertement d’Allemands », afin d’éviter les représailles.
vendredi 24 octobre
50 otages sont fusillés au Camp de Souge, à Martignas-sur-Jalle, près de Bordeaux, en représailles à l’assassinat de Hans Reimers.
Funérailles importantes à Nantes du colonel Karl Hotz, en présence du général Neumann-Neurodde, commandant du secteur d’occupation Sud-Ouest, du Feldkommandant von und zu Bodman (successeur de Karl Hotz), des Feldkommandant de Rennes et du Mans, du préfet régional Roussillon (représentant le Maréchal Pétain), du préfet de Loire-Inférieure Dupard, des sous-préfets de Châteaubriant et de Saint-Nazaire, du maire de Nantes Gaëtan Rondeau. Le passage du cortège est marqué par la fermeture des magasins qui ont du baisser leur rideau.
Grand meeting à Paris des partis collaborationnistes à la salle Wagram. 8 000 personnes acclament Jacques Doriot, parti pour le front de l’Est.
A Londres, le CNF du général de Gaulle est reconnu par les gouvernements polonais et tchécoslovaque en exil.
samedi 25 octobre
Déclaration du général de Gaulle à la radio : « En fusillant nos martyrs, l’ennemi a cru qu'il allait faire peur à la France. La France va lui montrer qu'elle n'a pas peur de lui [...] J'invite tous les Français et toutes les Françaises à cesser toute activité et à demeurer immobiles, chacun où il se trouvera, le vendredi 31 octobre, de 4 heures à 4 heures 5 [...] ».
Création des lignes aériennes militaires de la France libre. Elles relient Londres à Fort-Lamy [N’Djamena], Damas, Le Caire, Beyrouth, Aden et Brazzaville.
Décès à Montpellier du peintre Robert Delaunay, à l’âge de 56 ans.
mardi 28 octobre
Les Allemands suspendent en France les exécutions d’otages pour les attentats de Nantes et de Bordeaux.
Sortie à Los Angeles du premier film américain du réalisateur français Jean Renoir, Swamp Water (« l’Etang tragique »), avec Walter Brennan, Walter Huston, Anne Baxter et Dana Andrews.
dimanche 2 novembre
Loi octroyant aux évêchés des subventions pour l’éducation sous forme de secours d’urgence.
lundi 3 novembre
L’un des chefs du réseau Interallié français, Raoul Kiffer, est arrêté par l’Abwehr, qui réussit à le « retourner ».
mardi 4 novembre
A Grenoble, les mouvements de résistance de François de Menthon (Liberté) et de Henry Frenay (MLN) fusionnent sous le nom de Combat.
Cinq cargos du gouvernement de Vichy, qui transportaient de l’étain et du caoutchouc vers l’Allemagne, sont interceptés par les Britanniques au large du Cap, en Afrique du Sud. Ils ont tenté de se saborder.
Sept centimètres de neige recouvrent Paris.
jeudi 6 novembre
Pétain envoie un message d’encouragement aux volontaires de la LVF, sur le front de l’Est.
Décès à Perpignan du romancier Maurice Leblanc. Le créateur d’Arsène Lupin était âgé de 77 ans.
vendredi 7 novembre
Jean Marais quitte la Comédie-Française.
mardi 11 novembre
L’aide de la loi prêt-bail américaine est étendue aux Forces françaises libres du général de Gaulle.
Le général de Gaulle a décerné à la ville de Nantes le titre de Compagnon de la Libération.
mercredi 12 novembre
Le général Charles Huntziger (61 ans) est tué dans un accident d'avion près du Vigan, dans le Gard.
jeudi 13 novembre
Le prêtre Jean-Baptiste Legeay, chef d’un réseau de rapatriement d’aviateurs alliés, est arrêté à Pléhédel, dans les Côtes-du-Nord, et transféré à Fresnes.
samedi 15 novembre
Un arrêté de Pierre Pucheu fait de la francisque l'insigne politique officiel des Vichystes.
dimanche 16 novembre
Le Sainte-Thérèse, un palangrier du port de Douarnenez, a disparu dans le Raz de Sein : seize morts.
mardi 18 novembre
Suite aux pressions allemandes, l’amiral Darlan relève le général Weygand de son poste en Afrique du Nord (délégué général du gouvernement et commandant en chef). Il est rappelé en France et mis à la retraite d’office.
vendredi 21 novembre
A Paris, des résistants communistes font sauter la librairie allemande Rive gauche, dans le Quartier latin.
samedi 22 novembre
Les autorités allemandes condamnent la ville de Paris à une amende de un million de francs pour l’attentat de la veille.
lundi 24 novembre
Opération de rattachement de Saint-Pierre-et-Miquelon aux FFL.
mardi 25 novembre
Loi associant jurés et magistrats dans une délibération unique sur la culpabilité comme sur la peine. Jusqu’alors, les jurés se prononçaient uniquement sur la culpabilité ou non de l’accusé, la prononciation de la peine revenant aux magistrats de la cour.
jeudi 27 novembre
Le régime de Vichy déchoit les députés et sénateurs juifs de leurs mandats.
Première à Paris, aux cinémas Biarritz et Français, du film Remorques, drame romantique de Jean Grémillon, d’après le roman éponyme de Roger Vercel, avec Jean Gabin, Michèle Morgan, Madeleine Renaud et Fernand Ledoux.
samedi 29 novembre
Création de l'Union générale des Israélites de France (UGIF), sous la direction d'un Commissariat général aux affaires juives.
dimanche 30 novembre
Dans son n°52, le bulletin clandestin Libération, rédigé par Christian Pineau, dévoile le Manifeste du mouvement Libération-Nord.
en novembre
Le colonel Rémy (chef du réseau de renseignement Confrérie Notre-Dame) recrute Brossolette sous le nom de guerre de Pedro.
Sortie du premier numéro des Cahiers de Témoignage chrétien et de Combat.
lundi 1er décembre
Le maréchal Göring rencontre le maréchal Pétain à Saint-Florentin-Vergigny.
Antoine Avinin et Jean-Pierre Lévy lancent à Lyon un journal clandestin en zone libre, Franc-Tireur, nom de leur groupe de résistance.
mardi 2 décembre
Première du film Nous les gosses, comédie dramatique de Louis Daquin, avec Louise Carletti, Gilbert Gil, André Brunot, Marcel Pérès et Louis Seigner.
samedi 6 décembre
Décès au Cap-d’Antibes de l’écrivain et Académicien Louis Bertrand, à l’âge de 75 ans.
dimanche 7 décembre
Premier convoi de déportés français vers l'Allemagne.
lundi 8 décembre
La France libre déclare la guerre au Japon, qui a attaqué les Etats-Unis la veille.
jeudi 11 décembre
Les Allemands et Italiens déclarent la guerre aux Etats-Unis. L’amiral Darlan, ministre pétainiste des Affaires étrangères, négocie avec Hitler.
Les Allemands arrêtent le célèbre physicien Fernand Holweck, entré dans la Résistance. Arrestation également de l’universitaire germaniste Pierre Bertaux.
vendredi 12 décembre
Le réseau de résistance Bertaux est démantelé en zone libre. Arrestation de Jean Cassou.
dimanche 14 décembre
Un attentat se produit à Paris contre l’hôtel Imperator, réservé aux officiers de la Luftwaffe. Le général von Stülpnagel ordonne l’exécution de cent otages en représailles.
lundi 15 décembre
Gabriel Péri, journaliste, résistant et ancien député communiste, est fusillé par les allemands au mont Valérien. Il avait été arrêté en mai dernier. Il avait 39 ans.
Neuf détenus du camp de Choiseul, à Châteaubriant, ont été exécutés au bord de l’étang de la Blisière, en forêt de Juigné. Certains prisonniers du camp ont entonné, l’hymne national breton (Bro gozh ma zadoù), ainsi que La Marseillaise et L'Internationale en breton lorsque les soldats allemands ont emmené les condamnés.
mardi 16 décembre
A New York, le paquebot français Normandie est réquisitionné par le gouvernement américain. Il était immobilisé depuis septembre 1939.
mercredi 17 décembre
Le commandement militaire allemand en France prend prétexte de l’assassinat d’un officier pour imposer aux juifs une amende de un milliard de francs.
Sortie du film Le pavillon brûle, comédie dramatique de Jacques de Baroncelli, d’après la pièce de Steve Passeur, avec Pierre Renoir, Jean Marais, Bernard Blier et Michèle Alfa.
jeudi 18 décembre
Suppression de fait de la « zone interdite » (les Allemands retirent leurs troupes de la ligne de démarcation, faute d'effectifs).
vendredi 19 décembre
Dissolution de la Ligue française de rugby à XIII par le ministre de l’Education nationale pour cause de professionnalisme.
samedi 20 décembre
Le colonel Rémy se procure les plans allemands de la base sous-marine de Lorient.
dimanche 21 décembre
Le général français Juin, convoqué à Berlin par Göring, a un entretien avec lui sur l’Afrique du Nord. Göring exige la possibilité de ravitailler l’armée de Rommel par le port tunisien de Bizerte.
Arrestation à Paris par la Gestapo de Jacques Arthuys, chef de l’Organisation civile et militaire (OCM), mouvement de résistance en zone occupée.
mardi 23 décembre
Prix Goncourt décerné à Paris à Henri Pourrat pour Vent de mars.
mercredi 24 décembre
Dans la matinée, le sous-marin Surcouf et les corvettes Mimosa, Aconit et Alysse débarquent des troupes qui s’emparent sans coup de feu des îles de Saint-Pierre et Miquelon. L’archipel se rallie à la France libre du général de Gaulle sous la conduite de l’amiral Muselier et du civil Alain Savary. Gilbert de Bournat n’est plus administrateur de l’archipel.
Depuis Londres, de Gaulle s’adresse aux enfants français sur la BBC : « Il y avait une fois la France ! ».
Arrêté treize jours plus tôt, le physicien Fernand Holweck meurt sous la torture, entre les mains de la Gestapo, à la prison parisienne de la Santé. Il avait 51 ans.
jeudi 25 décembre
Alain Savary devient le nouvel administrateur de Saint-Pierre-et-Miquelon.
samedi 27 décembre
Un officier allemand est abattu en pleine rue à Tours.
lundi 29 décembre
Jean de Lens succède à Léon Emmanuel Thibaudeau comme résident-supérieur du Cambodge.
Malgré les efforts du conservateur du musée des beaux-arts de Bordeaux, la grande statue en bronze de Louis XVI, réalisée en 1829 par Nicolas Raggi, est enlevée à fin d’être fondue.
mercredi 31 décembre
Pour tout le mois de décembre, 221 attentats ont été commis contre les Allemands en région parisienne par les Bataillons de la jeunesse (communistes).
Présentation à l’Opéra de Paris du poème symphonique Istar, de Vincent d’Indy, sur une chorégraphie de Serge Lifar.
Dans La Revue universelle, le maréchal Pétain fustige l’individualisme dans un article intitulé « Individualisme et nation ».
Depuis Londres, le général de Gaulle demande aux Français de manifester silencieusement en restant chez eux entre 15 h et 16 h. Cette « heure d’espérance » a été largement observée, surtout en France occupée. A 14 h 55, les rues se sont brusquement vidées un peu partout.
A l’affiche en 1939 une semaine avant le début de la guerre, le film Louise bénéfice d’une nouvelle sortie. Ce drame réalisé par Abel Gance a pour comédiens principaux Grace Moore, Georges Thil, André Pernet et Suzanne Desprès.
jeudi 2 janvier
L’amiral des Forces françaises libres Emile Muselier est emprisonné par les Britanniques à Londres. Il est faussement accusé d’avoir renseigné Vichy lors de l’expédition de Dakar.
En zone occupée, les Allemands interdisent la Légion des combattants.
La ration de pain est réduite à 300 grammes par jour.
Le colonel Jean Colonna d'Ornano (France libre) trouve la mort au cours d'un audacieux raid sur le poste italien de Mourzouk, au Fezzan (Libye).
vendredi 3 janvier
Démission de Paul Baudouin, secrétaire d’Etat de Vichy.
samedi 4 janvier
Le Journal officiel de la République française devient celui de l’Etat français.
Décès à Paris du philosophe spiritualiste et académicien Henri Bergson, à l’âge de 82 ans.
lundi 6 janvier
Premier parachutage d’un agent de la France libre en zone occupée.
La Fédération des Associations amicales de médecins du front (secrétaire général : Raymond Tournay) établit la demande de mise en place d'un numerus clausus des médecins juifs.
mercredi 8 janvier
L’amiral américain William Daniel Leahy, nouvel ambassadeur auprès du régime français de Vichy, est reçu officiellement par le maréchal Pétain. Cet ancien commandant en chef de la flotte des Etats-Unis, qui a pris sa retraite de gouverneur de Porto Rico, est l’homme de confiance du président Roosevelt.
Exécution d’une femme : la veuve Ducourneau.
Le froid est tel que la Marne charrie des glaçons.
jeudi 9 janvier
Tous les hommes âgés de vingt ans doivent faire un stage de huit mois dans les chantiers de jeunesse de Vichy.
Décès de l’évêque de Vannes Mgr Hippolyte Tréhiou. Agé de 60 ans, il était à la tête de l’épiscopat vannetais depuis 1929.
vendredi 10 janvier
Après avoir prouvé que les documents l’accusant étaient des faux, de Gaulle obtient de Churchill la libération de l’amiral Muselier.
mardi 14 janvier
A la BBC, depuis Londres, le chef de la section belge, Victor De Laveleye, propose de diffuser la lettre V sur tous les supports possibles. Elle devient le signe de ralliement des résistants antinazis.
A Châteaubriant, départ pour l’Allemagne des prisonniers de guerre du camp de Choisel.
A Paris, au marché noir, les œufs se vendent 3,25 francs pièce, le beurre 90 francs le kilo et l’huile 120 francs le litre.
mercredi 15 janvier
L’abbaye de Clairvaux, dans l’Aube, est pillée par des soldats allemands.
Le réalisateur français Jean Renoir signe à Hollywood un contrat avec la 20th Century Fox.
Au stalag 8 A de Görlitz, les prisonniers ont assisté à la création d’une œuvre de Messiaen. Le musicien français, détenu à Görlitz, a offert à ses camarades le Quatuor pour la fin du temps, inspirée par l’Apocalypse, pour violon, clarinette, violoncelle et piano. Les interprètes étaient le compositeur lui-même e trois autres prisonniers.
vendredi 17 janvier
En Thaïlande, la marine française vient de remporter une grande victoire sans subir de perte. Poussés par les Japonais, les Thaïlandais devenaient menaçants. L’amiral Terreaux, commandant des forces navales en Indochine, alors a décidé de détruire la marine thaïlandaise. Ses hydravions ont repéré trois navires au mouillage dans l’archipel de Ko Chang. Le capitaine de vaisseau Béranger, à la tête d’une escadre de cinq bâtiments dirigée par le croiseur La Motte-Picquet a pris par surprise les Thaïlandais, en train de faire leur gymnastique. En 1 heure et 40 minutes, trois torpilleurs ont été coulés, et les garde-côtes Ahidea et Dombury, gravement touchés, ont coulé dans la journée. Plus d’un tiers de la marine thaïlandaise vient d’être envoyé par le fond.
samedi 18 janvier
Loi organisant les chantiers de jeunesse.
samedi 18 ou dimanche 19 janvier
Entrevue secrète entre Pétain et Laval à La Ferté-Hauterive, près de Vichy (Allier). Laval tente d’obtenir le départ de Flandin.
lundi 20 janvier
Le Japon propose sa médiation dans le conflit entre l’Indochine française et la Thaïlande.
mardi 21 janvier
Le secrétaire d’Etat à l’Agriculture Pierre Caziot fonde la Corporation paysanne.
La banque de France met en circulation un nouveau billet de 50 francs, le 50 francs Jacques Cœur. Dessiné par le peintre Lucien Jonas, il remplace le 50 francs Cérès (et aura cours légal jusqu’en juin 1945).
nuit du mardi 21 au mercredi 22 janvier
A 2 heures du matin, les Allemands ont procédé à l’arrestation du capitaine de corvette Honoré d'Estienne d'Orves, chargé par le général de Gaulle d'organiser un réseau de résistance en France, dans l’appartement parisien où il logeait. A-t-il été donné par son radio, Marty, dont il jugeait le comportement imprudent ?
mercredi 22 janvier
Création par Vichy d’un Conseil national, un ersatz de Parlement composé de 188 membres. Parmi eux : Louis de Broglie, Antoine Pinay, Louis Lumière et le cardinal Suhard.
Arrestation à Saint-Nazaire des membres du réseau de résistance du capitaine d’Estienne d’Orves.
vendredi 24 janvier
Adoption d’un nouvel acte constitutionnel : les ministres du gouvernement et les hauts fonctionnaires seront désormais tenus de prêter serment de fidélité au maréchal Pétain.
Les Etats-Unis ont rejeté l’appel du gouvernement de Vichy en faveur des réfugiés juifs. Le gouvernement français leur avait en effet demandé de recueillir des milliers de réfugiés juifs allemands arrivés sur le territoire français. Pour justifier son refus, Roosevelt avance deux raisons : on ne doit pas distinguer les réfugiés politiques en fonction de leur religion ou de leur race ; ensuite, la législation actuelle sur l’immigration et son système de quotas ne peut faire l’objet d’un amendement.
dimanche 26 janvier
Une colonne de la France libre dirigée par le colonel Leclerc par de Faya-Largeau pour effectuer un raid de 1 000 kilomètres contre les positions italiennes de Koufra, en Libye.
mardi 28 janvier
Une médiation japonaise parvient à un armistice franco-thaïlandais.
Le capitaine Henri Frenay, qui avait été muté quelques semaines auparavant au 2e Bureau de Vichy, a donné sa démission pour se consacrer à l’organisation de son mouvement de libération nationale.
mercredi 29 janvier
Les éléments de tête des FFL français de Leclerc, en route pour Koufra, franchissent la frontière entre le Tchad et la Libye à Tekro.
jeudi 30 janvier
Abetz fait savoir à Pétain que l’Allemagne mettra fin à la Collaboration si le gouvernement Flandin reste en place.
Les hommes de Leclerc effectuent leur premier combat contre un détachement italien, la Sahariana di Cufra, prévenu de leur arrivée qui, après avoir fait des prisonniers, s’est replié sur Koufra.
Création au théâtre parisien de l’Atelier du Rendez-vous de Senlis une pièce de Jean Anouilh mise en scène par André Barsacq. Les rôles principaux sont tenus par Michel Vitold, Georges Rollin, Monelle Valentin et Marcel Pérès.
en janvier
Premières activités de la résistance bretonne.
samedi 1er février
Création du Rassemblement national populaire (RNP, collaborationniste) par Marcel Déat et Eugène Deloncle. Ce parti pro-nazi français, financé par les Allemands, vise à « protéger la Race », c’est-à-dire à faire de l’antisémitisme. Le siège du RNP se situe près de la gare Saint-Lazare. Jean Goy, le chef des vétérans, en est membre.
Evasion du sergent Colin à bord d’un Goéland. L’avion venait d’atterrir à Vichy avec des officiers allemands de la Commission d’armistice. Il rallie les FAFL en Angleterre.
dimanche 2 février
Une lourde neige collante provoque des coupures d'électricité en région parisienne, formant des cylindres de glace de cinq centimètres autour des fils électriques.
Refusant de tourner pour les Allemands, Jean Gabin s’expatrie à Hollywood, aux Etats-Unis, où il va retrouver les Français Jean Renoir, Julien Duvivier, Charles Boyer, Jean-Pierre Aumont.
lundi 3 février
Envoyé par Pétain à Paris, Darlan rencontre Laval, qui refuse un poste ministériel et exige la présidence du Conseil.
mercredi 5 février
La Gestapo arrête le préfet de police de Paris Langeron.
vendredi 7 février
A l’initiative des Japonais, une Conférence de la paix réunit à Tokyo l’ambassadeur de France et des émissaires thaïlandais.
Je suis partout reparaît à Paris. L’hebdomadaire est dirigé par Robert Brasillach.
vendredi 7 ou samedi 8 février
Après avoir parcouru mille kilomètres, les FFL du colonel Leclerc effectuent un raid contre les positions italiennes de Koufra.
dimanche 9 février
Flandin démissionne à Vichy. L’amiral Darlan le remplace aux Affaires étrangères.
lundi 10 février
L’amiral François Darlan, ministre de la Marine pétainiste, remplace Pierre-Eugène Flandin comme vice-président du Conseil et successeur désigné de Pétain.
mardi 11 février
Le gouvernement de Vichy livre à l’Allemagne les dirigeants du Parti socialiste allemand en exil, tels Breitscheid. L’ancien ministre des Finances (1923 ; 1928-1929) Rudolf Hilferding, réfugié à Paris depuis 1938, se suicide lors de son arrestation par la Gestapo. Il avait 64 ans.
A Paris, le réseau de résistance du Musée de l’Homme subit un coup très grave. Grâce à des dénonciations provenant d’employés du misée et à la trahison d’un des membres du réseau, Albert Gaveau, les SS ont encerclé le palais de Chaillot avant d’arrêter un grand nombre de personnes, dont Lewitsky et sa fiancée Yvonne Oddon.
jeudi 13 ou vendredi 14 février
Rencontre entre le dictateur espagnol Franco et Pétain à Montpellier.
vendredi 14 février
Le ministre de l’Intérieur de Vichy Peyrouton démissionne à son tour. Darlan va cumuler cette nouvelle charge avec ses autres postes.
Sortie à Paris du film de propagande nazi Le Juif Süss, réalisé par Veit Harlan sous la supervision de Goebbels d’après la nouvelle de Lion Feuchtwanger parue en 1925, avec Ferdinand Marian, Kristina Söderbaum et Werner Krauss. C’est un succès.
dimanche 16 février
La brigade française d’Orient du colonel Monclar débarque à Port-Soudan, au Soudan.
jeudi 20 février
Les troupes des FFL sous les ordres de Leclerc attaquent le fort d’El-Tadj, tenu par les Italiens. Ce fort défend l’oasis de Koufra.
samedi 22 février
Publié de 1883 à juin 1940, le quotidien catholique Le Lorrain, réfugié en zone libre, reparaît sous le nom Trait d’Union des Réfugiés de l’Est, sous la direction de l’abbé Annéser, curé de Boulange. Il est tiré sur les presses du quotidien de Clermont-Ferrand, la Montagne.
lundi 24 février
Premier hold-up de la période de l’Occupation à Paris : deux encaisseurs sont abattus en pleine rue de la Victoire (9e arrondissement) par quatre criminels (Abel Danos « le Mammouth », Joseph Rocca Serra « Jeannot le Corse », Jean-Baptiste Chave « Nez-de-Braise, et Emile Buisson « Mimile l’Insaisissable »). Le butin s’élève à 3,8 millions de francs.
nuit du mardi 25 février
57 bombardiers de la RAF ont attaqué le croiseur lourd allemand Admiral Hipper, en cale sèche dans le port de Brest, mais ne l’ont pas atteint. Six bimoteurs Avro Manchester de la 207e escadrille faisaient également partie de la formation. C’était leur première mission. Aucun appareil n’a été touché.
mardi 25 février
L’amiral Darlan forme son cabinet. Le vice-président du Conseil cumule aussi les portefeuilles des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Marine et de l’Information. Le général Charles Huntzinger est nommé à la Guerre, Joseph Barthélémy à la Justice, Yves Bouthillier à l’Economie nationale et aux Finances, Pierre Caziot à l’Agriculture, plus deux ministres d’Etat. Huit secrétaires d’Etat sont également nommés : le général Jean-Marie Bergeret à l’Aviation, Jérôme Carcopino à l’Education nationale et à la Jeunesse, Jacques Chevalier à la Famille et à la Santé, Pierre Pucheu à la Production industrielle, René Belin au Travail, Jean Achard au Ravitaillement, Berthelot aux Communications et le contre-amiral Charles Platon aux Colonies. Ce cabinet devra maintenir la politique de fidélité à la collaboration, mais exclusivement sur le plan civil. La défense de l’Empire reste une préoccupation majeure.
mercredi 26 février
Le lieutenant Laffont est le premier aviateur de la France libre à remporter une victoire au-dessus du territoire national.
Signature à Alger des accords Weygand-Murphy (représentant du président américain).
Dans l’oasis de Koufra, les FFL de Leclerc réduisent la garnison italienne du fort d’El-Tadj en faisant sauter le dépôt de munition de 250 caisses de bombes.
vendredi 28 février
Pétain accepte les exigences de Tokyo qui réclame que la France cède à la Thaïlande le territoire du Laos et une parcelle importante du Cambodge.
Les rations de pain sont réduites de 20 % dans la zone non occupée.
Le capitaine Henri Frenay quitte l’armée et s’engage de plus en plus dans la résistance, d’abord par la plume.
en février
Installation à Malvern College, dans les locaux d’une Public School, de la première Ecole des cadets de la France libre, destinée à la vingtaine de jeunes gens (17 ans de moyenne d’âge) ayant gagné l’Angleterre pour se battre aux côtés de Charles de Gaulle. Ce dernier a confié à André Baudouin, un ancien professeur au lycée de Kaboul, le soin de mettre sur le pied le programme de leur formation. Les futurs combattants de la France libre ont reçu un uniforme de chasseur, avec un passant brodé France à l’épaulette.
samedi 1er mars
Visite de Pétain à Saint-Etienne : discours sur la charte du travail. Il interdit les augmentations de salaire.
du samedi 1er au dimanche 2 mars
Le colonel Leclerc prend Koufra (sud de la Libye). 64 Italiens et environ 250 Libyens sont faits prisonniers. Dans la cour du fort El-Tag, il demande à ses officiers de jurer de ne déposer les armes que lorsque « nos couleurs flotteront à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg ».
dimanche 2 mars
Première du film Nous les gosses, comédie dramatique de Louis Daquin, avec Louise Carletti, Gilbert Gil, André Brunot, Marcel Pérès et Louis Seigner.
jeudi 6 mars
Parution à Paris du premier numéro de L’Appel, un hebdomadaire lancé par l’aviateur Pierre Costantini (du PPF) comme l’organe de la Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne.
dimanche 9 mars
Le Statut des juifs adopté en octobre 1940 par le régime de Vichy est étendu aux colonies. Le texte exclut les juifs de la fonction publique de l'Etat, de l’armée, de l'enseignement et de la presse.
Dans le plus grand secret, le mariage religieux du maréchal Pétain a été célébré à l’archevêché de Paris. En 1920, il s’était marié civilement - la maréchale étant divorcée - et, depuis, ils n’avaient pas régularisé leur situation. La maréchale s’est présentée seule devant l’autel, son mari lui ayant juste remis une procuration.
mardi 11 mars
Signature à Tokyo du traité par lequel la France cède à la Thaïlande une partie du Laos (province de Sayaboury) et du Cambodge. Par ailleurs, le Japon obtient l’usage de l’aéroport de Saigon et le monopole de la production de riz d’Indochine.
Le bombardier britannique Handley-Page Halifax fait ses débuts opérationnels dans un raid de la RAF sur Le Havre.
jeudi 13 mars
Les Britanniques engagent la brigade française d’Orient contre les Italiens d’Erythrée.
samedi 15 mars
Mission Savannah à Vannes (Bretagne). Son but : éliminer les pilotes allemands qui guident les bombardiers vers leurs cibles anglaises. C’est la première opération de commandos parachutistes de la France libre. Elle échoue.
lundi 17 mars
Le colonel Maurice Buckmaster est nommé chef à Londres de la section française du Special Operations Executive (SOE).
mercredi 19 mars
Le gouvernement britannique signe avec la France libre un accord financier, économique et monétaire fixant la parité du franc et de la livre. Les officiels de la France libre instituent leur propre système bancaire.
samedi 22 mars
Le gouvernement britannique accepte que les Etats-Unis livrent un cargo de farine à la France de Vichy.
Arrivée à Brest des croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst. Ils ont coulé 22 navires alliés en 20 jours de croisière dans l’Atlantique.
dimanche 23 mars
Vichy promulgue une loi décidant la mise en œuvre d’un transsaharien.
mercredi 26 mars
Par décret, Jean Borotra, commissaire aux sports, fait adopter le principe d’une épreuve facultative d’éducation physique au baccalauréat (succès indéniable auprès des lycéens).
jeudi 27 mars
Fin en Erythrée de la bataille de Keren : les troupes anglo-indiennes du général Platt et la Brigade française libre d’Orient de Monclar s’emparent de la ville après deux mois de combats.
vendredi 28 mars
A Lyon et à Marseille ont lieu des manifestations de solidarité avec la Yougoslavie, qui tente de résister à l’Allemagne.
samedi 29 mars
Création par Vichy du Commissariat général aux questions juives (CGQJ), confié à Xavier Vallat. Les comptes bancaires des juifs sont bloqués ; l'accès au commerce, aux professions libérales et à l'enseignement supérieur leur est interdit.
dimanche 30 mars
Mise en place à Nîmes du premier comité d’action socialiste.
lundi 31 mars
Raid nocturne sans succès de 109 bombardiers de la RAF sur les croiseurs allemands Gneisenau et Scharnhorst, à Brest.
Les travaux de déblaiement des dégâts dus aux bombardements de juin 1940 sont achevés à Orléans.
mardi 1er avril
Premier numéro, à Lille, de La Voix du Nord, nouveau périodique clandestin.
mercredi 2 avril
Le gouvernement de Vichy adopte une loi interdisant le divorce aux personnes mariées depuis moins de trois ans.
jeudi 3 avril
Le commissaire aux questions juives de Vichy, Xavier Vallat, rencontre l’ambassadeur allemand à Paris, Otto Abetz. Ils conviennent d’accélérer « l’émigration » juive.
jeudi 3 avril
Sortie en France du film allemand Bel Ami, drame réalisé par Willi Forst d’après le roman éponyme de Guy de Maupassant, publié en 1885, avec W. Forst, Olga Tchekhova, Johannes Riemann, Ilse Werner et Hilde Hildebrand.
samedi 5 avril
A Brest, un Beaufort de la RAF torpille et endommage sérieusement le croiseur Gneisenau, avant d’être abattu.
lundi 7 avril
L’Exmouth, navire affrété par la Croix-Rouge américaine, arrive dans le port de Marseille, porteur d’une aide humanitaire (vivres, médicaments, vêtements).
Le journal sportif Miroir des sports reprend sa parution, arrêtée en août 1939 (de nouveau stoppée en juillet 1944 pour collaboration).
mardi 8 avril
Les Alliés (Britanniques, Indiens et la brigade française d’Orient de Legentilhomme et Monclar) prennent l’un des derniers centres de résistance italien en Erythrée, Massaoua.
jeudi 10 avril
Georges Catroux, commandant des forces françaises libres de Syrie, est condamné à mort par contumace par la cour martiale de Gannat.
Les Allemands libèrent sur parole le général Juin grâce à l’intervention du maréchal Pétain auprès d’Hitler. Juin s’engage à ne pas reprendre les armes contre l’Axe.
nuit du jeudi 10 au vendredi 11 avril
Le célèbre dessinateur alsacien Hansi (Jean-Jacques Watz, 69 ans), qui s’était engagé contre l’occupation allemande de sa province avant la Première Guerre mondiale, est battu par trois hommes de la Gestapo et laissé pour mort (il se réfugiera dans le Midi, puis en Suisse).
vendredi 11 avril
Le lieutenant français Alain Le Ray est le premier prisonnier de guerre à s’évader du château de Colditz, en Allemagne.
samedi 12 avril
Henri Frenay fonde le premier journal clandestin diffusé dans les deux zones, les Petites ailes de la France.
dimanche 13 avril
Dimanche de Pâques.
lundi 14 avril
Le commandant français Loustaunau-Lacau, chef du réseau Alliance, prend contact à Lisbonne avec l’Intelligence Service britannique.
samedi 19 avril
Création de quinze préfectures régionales.
mercredi 23 avril
En Libye, l’as allemand Hans-Joachim Marseille est abattu au-dessus de Tobrouk par le sous-lieutenant James Denis, un Français libre du Squadron 73. Mais le pilote allemand parvient à sortir indemne de son appareil criblé de balles.
jeudi 24 avril
Lors d’une escale à Fort-de-France, André Breton découvre la revue Tropiques et rencontre son créateur, Aimé Césaire.
Quatre mois après la première en zone libre, à Lyon, le film La Fille de Puisatier, de Marcel Pagnol (avec Raimu, Fernandel, Josette Day et Fernand Charpin), est présentée pour la première fois en zone occupée, à Paris.
vendredi 25 avril
Gallimard publie le Crève-Cœur, de Louis Aragon.
samedi 26 avril
Ordonnance allemande interdisant l’accès de la plupart des professions aux juifs en zone occupée.
jeudi 1er mai
Exposé de la future Charte du travail (sorte de participation ouvrière aux entreprises).
En zone libre, Pétain déclare à Commentry : « le 1er mai sera désormais un symbole d’union et d’amitié ». Ce jour-là sera fêtée la Saint-Philippe.
Les drapeaux rouges sont hissés sur les terrils dans les mines du Nord et du Pas-de-Calais. A Lambersart, un sous-officier de la Wehrmacht est abattu par les mineurs.
Ouverture en Alsace du camp de concentration du Struthof, construit sur la commune de Natzwiller (à 46 km à l’ouest de Strasbourg) par des détenus transférés de Sachsenhausen.
Les Allemands ouvrent en France, dans le parc thermal de la ville de Vittel (Vosges), d’un camp d’internement destiné à accueillir des femmes britanniques et canadiennes (puis américaines) qui pourront servir de monnaie d’échange avec les Alliés.
samedi 3 mai
L'amiral Darlan, ministre des Affaires étrangères, négocie avec l'ambassadeur allemand Abetz.
lundi 5 mai
Des navires français débarquent à Marseille 14 000 tonnes de céréales des Etats-Unis.
mardi 6 mai
Accords Darlan-Vogl à Paris : la Luftwaffe pourra utiliser les aérodromes de Syrie.
jeudi 8 mai
Le STO est imposé aux Alsaciens.
vendredi 9 mai
Traité de Tokyo : la France cède au Siam (Thaïlande) des territoires au Laos et en Cochinchine, et autorise le Japon à utiliser le port de Haiphong.
Après un procès truqué à Clermont-Ferrand, les juges, connus pour leur partialité notoire, condamnent à six ans de prison pour « désertion » l’ancien député Pierre Mendès-France.
Arrivée en Syrie des premiers avions de la Luftwaffe.
dimanche 11 mai
Entretien Darlan-Hitler à Berchtesgaden.
Les dirigeants du mouvement Valmy appellent à une manifestation. Plusieurs milliers de Parisiens se rassemblent devant la statue de Jeanne d’Arc.
nuit du dimanche 11 au lundi 12 mai
Opération « Joséphine B » : quatre commandos de la France libre emmenés par l’adjudant Jean Forman sont parachutés sur la côte landaise à Mimizan, avec pour mission de détruite la centrale électrique de Pessac, dans la banlieue de Bordeaux (mission réussie en juin).
lundi 12 mai
Un premier convoi de 200 tonnes d’armes et de munitions françaises quitte la Syrie pour l’Irak, envahie par les Britanniques.
mercredi 14 mai
La RAF bombarde les aérodromes de Palmyre et d’Alep que la Luftwaffe utilise avec l’accord de Vichy.
A Vichy, Darlan dit à Pétain qu’il collaborera avec Hitler pour éviter une « polonisation » de la France.
Arrestation de 3 600 juifs étrangers à Paris.
jeudi 15 mai
Création du Front national.
lundi 19 mai
100 000 prisonniers de guerre français sont libérés. Le régime de Vichy les a échangés contre sa bonne volonté à collaborer.
mardi 20 mai
Dénoncé, le résistant et ancien député communiste Gabriel Péri est arrêté par la Gestapo à Paris. Il animait les Cahiers clandestins du parti communiste.
mercredi 21 mai
Les Allemands ouvrent le camp d’internement du Struthof en Alsace.
dimanche 25 mai
Première fête des Mères, instaurée par le maréchal Pétain qui veut honorer les « inspiratrices de notre civilisation chrétienne ».
Pierre Laval déclare à Paris : « La collaboration est dans l’ordre naturel des choses ».
A Paris, le lieutenant de vaisseau d’Estienne d’Orves est condamné à mort.
A Haiphong, en Indochine, des soldats japonais retirent de deux entrepôts des fournitures américaines d’une valeur de 10 millions de dollars.
lundi 26 mai
En Palestine, le général de Gaulle inspecte les troupes françaises libres et remet les premières croix de la Libération gagnées en Egypte et en Erythrée. Le général Georges Catroux est le premier décoré.
Arrêté instituant à Vichy la décoration de la Francisque.
lundi 26 ou mardi 27 mai
Début d'une grève des mineurs du Nord-Pas-de-Calais, organisée par Auguste Lecoeur. A Montigny-en-Gohelle, le puits n’° 7, dit le Dahomey, lance le mouvement.
mercredi 28 mai
Le protocole de Paris est signé entre les généraux Huntziger (France) et Warlimont (Allemagne) : il prévoit la collaboration militaire en Afrique du Nord, en échange de 83 000 prisonniers. L’Allemagne est autorisée à utiliser les aéroports de Syrie et les bases navales de Bizerte (Tunisie) et de Dakar (Sénégal). Ce protocole restera lettre morte car rejeté finalement par Vichy.
en mai
Le Viêtnamien Nguyen Ai Quoc (Ho Chi Minh) réunit en Chine les leaders communistes viêtnamiens qui vont rédiger la charte du Vietminh (Front pour l'indépendance du Viêtnam).
Marcel Gitton crée le Parti ouvrier et paysan français.
A la recherche de matières premières, la Hö-Na-Fü allemand (Direction de l’Information) réclamait le démontage de l’émetteur de la tour Eiffel et son envoi en Allemand. Grâce à quatre Allemands, Kurt Hinzmann, Alfred Bofinger, Fritz Schröter et Kurt Diels, l’émetteur est sauvé grâce à la création d’un service de télévision pour les hôpitaux allemands.
lundi 2 juin
En zone libre, Pétain et Darlan signent une loi prescrivant le recensement des juifs. Elle complète un nouveau statut des Juifs qui allonge la liste des professions interdites.
jeudi 5 juin
Le secrétaire d’Etat américain Cordell Hull déclare : « Toute accentuation de la politique de collaboration franco-allemande apparaîtrait comme un acte hostile ».
vendredi 6 juin
Les derniers avions de la Luftwaffe se retirent de Syrie. Hitler l’a ordonné après la demande du général Dentz, commandant de l’armée de Vichy en Orient.
samedi 7 juin
Des bombardiers de la RAF attaquent sans succès le croiseur lourd allemand Prinz Eugen dans le port de Brest.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 juin
Un mois après leur parachutage sur la côte landaise, les quatre commandos de la France libre réussissent la mission « Joséphine B » : destruction dans la banlieue de Bordeaux de six des huit transformateurs centrale électrique de Pessac, ce qui perturbera le trafic ferroviaire et la base sous-marine de Bordeaux (les quatre hommes parviendront à rejoindre la zone Sud puis l’Espagne).
dimanche 8 juin
Attaque des garnisons françaises de Syrie et de Liban (45 000 hommes) par 14 000 soldats britanniques et des contingents de la France libre (6 000 hommes de la 1re division du général Catroux).
lundi 9 juin
Au Liban, les Australiens de la 7e division atteignent Tyr, et des commandos anglais débarquent au nord du fleuve Litani.
mardi 10 juin
Les troupes anglo-françaises repoussent les vichystes en Syrie. Les FFL prennent Kenitra. Au Liban, les Australiens prennent Marjayoun.
Les autorités allemandes expulsent la plupart des diplomates étrangers présents à Paris.
Fin des grèves des mineurs du Nord-Pas-de-Calais.
mercredi 11 juin
Les FFL sont en vue de Damas. Les vichystes opposent une forte résistance.
dimanche 15 juin
Le général Juin, fait prisonnier en mai 1940, est libéré par les Allemands à la demande du maréchal Pétain.
Au Liban, les troupes alliées s’emparent du port de Saïda.
lundi 16 juin
Tous les consulats américains se situant dans des territoires occupés par les Allemands ou les Italiens sont fermés. En France, ceux situés dans la zone libre gouvernée par Vichy sont conservés.
Un avion britannique torpille au large des côtes syriennes le contre-torpilleur Chevalier Paul de la marine française de Vichy.
mardi 17 juin
Résistance en Syrie du général vichyssois Fernand Dentz ; attaque franco-britannique. Pétain et Darlan refusent l'aide des stukas allemands.
Les professeurs de la faculté de théologie de Lyon protestent contre les mesures antisémites du gouvernement de Vichy.
jeudi 19 juin
Au Caire, le général de Gaulle rencontre l’ambassadeur britannique Miles Simpson pour faire valoir les droits particuliers de la France au Liban et en Syrie.
Des détenus politiques s’évadent du camp de Châteaubriant, dont Fernand Grenier (ancien député communiste de Seine-Saint-Denis), Eugène Hénaff, Henri Raynaud et Léon Mauvais.
Les restes du leader autonomiste alsacien Charles Roos, exécuté pour trahison à la France en février 1940, sont solennellement transportés à la Hunebourg, dont Friedrich Spieser a fait un haut lieu du germanisme, et la place Kléber à Strasbourg est débaptisée pour devenir Karl-Roos-Platz.
vendredi 20 juin
Les Alliés lancent une nouvelle offensive vers Damas.
samedi 21 juin
Sous la pression des troupes de la France libre de Legentilhomme, les vichystes du général Dentz quittent Damas sans combattre. Les FFL et un bataillon australien occupent la ville. La Habforce alliée entre en Syrie à partir de l’Irak et se dirige sur Palmyre.
dimanche 22 juin
L’Allemagne attaque l’Union soviétique (opération « Barbarossa »), une décision qui déclenche l’enthousiasme des collabos : Hitler est considéré comme le défenseur de « l’Europe » contre le stalinisme. Jacques Doriot, chef du PPF, lance l’idée de constituer une légion de volontaires français pour combattre sur le front russe avec les Allemands.
Les polices allemandes et françaises déclenchent une rafle dans les milieux communistes : 600 personnes sont arrêtées dans les deux zones.
Louis Aragon et Elsa Triolet sont interpellés après avoir franchi clandestinement la ligne de démarcation.
lundi 23 juin
Premier parachutage de matériel sur la France par les services anglais.
mercredi 25 juin
Arrestation à Tours du capitaine résistant Albert Morel (exécuté en 1943).
vendredi 27 juin
Sortie du film L’Acrobate, de Jean Boyer, avec Fernandel, Jean Tissier et Thérèse Dorny.
lundi 30 juin
Rupture des relations diplomatiques entre la France pétainiste et l’URSS. L’ambassadeur soviétique Alexandre Bogomolov est rappelé à Moscou.
Décret 2727 du régime de Vichy : la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique) est séparée de la région Bretagne et rattachée à celle d’Angers.
Mise en service à Saint-Nazaire de la première alvéole-garage de la base sous-marine allemande en présence de l’amiral Dönitz et du docteur Todt.
Mis en cause comme juif, et tombant de ce fait sous le coup des lois du gouvernement de Vichy, le réalisateur Abel Gance doit fournir à la direction du cinéma la preuve de ses origines « aryennes ».
en juin
Les doriotistes (Jacques Doriot) se rallient aux hitlériens.
Début de la restructuration de la SFIO avec la mise en place à Toulouse d'un Comité d'action socialiste (CAS).
mardi 1er juillet
Entrée en vigueur en zone libre de la carte de vêtements.
mercredi 2 juillet
Des bombardiers de la RAF endommagent le croiseur Prinz Eugen dans le port de Brest.
jeudi 3 juillet
Capitulation des Vichystes à Palmyre. Les troupes alliées s’emparent également de Deir ez-Zor.
vendredi 4 juillet
Au nom de la France libre, le général Catroux proclame l’indépendance de la Syrie.
lundi 7 juillet
Les nazis lancent des campagnes antibolcheviques en Belgique et en France.
339 nomades et 75 indésirables sont transférés du camp de Choiseul, à Châteaubriant, au camp de la Forge, à Moisdon-la-Rivière, dans le même département de Loire-Inférieure.
lundi 7 ou vendredi 11 juillet
Création de la Légion des volontaires français (LVF) contre le bolchevisme (pour combattre les Russes dans les rangs de la Wehrmacht). Soutenus mollement par Otto Abetz, mais encouragés par les services secrets allemands (SD), les dirigeants Marcel Déat, Fernand Brinon et Eugène Deloncle s’associent à l’initiative du PPF de Doriot. Mais le recrutement semble être difficile.
jeudi 10 juillet
Au Liban, les Australiens s’emparent de Damour, au sud de Beyrouth. Cette dernière ville reste la seule place forte détenue par Vichy.
A Londres, le colonel Martial Valin prend le commandement des Forces aériennes françaises libres (FAFL).
vendredi 11 juillet
Dentz demande l’armistice : cessation des combats.
samedi 12 juillet
A Brazzaville, de Gaulle s’oppose au souhait des Anglais de créer un parti de la Libération en déclarant qu’il existe déjà : « C’est la France libre ».
lundi 14 juillet
Après cinq semaines de combats, le général vichyste Fernand Dentz négocie à Saint-Jean-d’Acre un armistice avec les autorités anglaises et les représentants de la France Libre (général Georges Catroux). Honneurs de la guerre à Dentz. 2 000 hommes sur les 25 000 Vichyssois rejoignent les gaullistes. En un mois de combat, les forces pétainistes ont perdu 6 500 hommes, presque toute leur aviation, un sous-marin et un contre-torpilleur.
Manifestations à Paris organisées par le PCF. Sur les grands boulevards, la police arrête des manifestants arborant la cocarde tricolore et chantant la Marseillaise.
Premier numéro du journal clandestin Défense pour la France.
mardi 15 juillet
Recensement : chaque Français reçoit un numéro d’identité national.
Beyrouth est occupée par les forces alliées.
mercredi 16 juillet
Le général Maxime Weygand remplace le vice-amiral Abrial comme gouverneur-général de l’Algérie.
jeudi 17 juillet
Des cheminots communistes font dérailler un train de matériel à Epinay.
dimanche 20 juillet
René Valmy a amélioré d’un dixième le vieux record de France du 100 mètres, établi en 1930 par Gibert Auvergne. Au stade de Colombes, Valmy a parcouru la distance en 10 s 5.
lundi 21 juillet
Au sud de Beyrouth (Liban), les troupes australiennes défont la Légion étrangère française et prennent la ville côtière de Damour. Un cessez-le-feu est conclu à l'issue de la bataille.
De Gaulle dénonce la convention d’armistice en Syrie, « contraire aux intérêts de la France », et obtient de la part des Anglais des engagements de désintéressement politique en Syrie et au Liban.
mardi 22 juillet
« Loi d'aryanisation » du régime de Vichy relative aux entreprises et biens ayant appartenu à des juifs absents ou disparus.
mercredi 23 juillet
Les Japonais pénètrent en Indochine (Annam et Cochinchine) sans que Vichy ne s’y oppose.
jeudi 24 juillet
Déclaration des cardinaux et archevêques français : « Nous voulons que, sans inféodation, soit pratiqué un loyalisme sincère et complet envers le pouvoir établi » à Vichy.
André Masseron, l’un des manifestants arrêtés à Paris le 14 juillet, est fusillé.
Des bombardiers de la RAF touchent gravement le croiseur allemand Scharnhorst au large du port français de La Pallice.
nuit du vendredi 25 au samedi 26 juillet
A Montélimar, Marx Dormoy est tué par l’explosion d’une bombe placé sous son lit par quatre collaborateurs et ancien membres de la Cagoule. Ancien ministre socialiste de l'Intérieur de Léon Blum (1937-1938), il était âgé de 52 ans.
samedi 26 juillet
Les destroyers britanniques HMS Cattistock, Mendip et Quorn bombardent Dieppe.
dimanche 27 juillet
Les troupes nippones occupent Saigon (Viêtnam) et Phnom Penh (Cambodge) et avance vers la Thaïlande.
lundi 28 juillet
A Paris, le général Bergeret, secrétaire d’Etat à l’Aviation du régime de Vichy, signe avec les autorités allemandes un accord prévoyant la construction dans les usines d’avion françaises de 2 275 avions pour le compte du Reich allemand. Breguet et Amiot travailleront pour Junkers.
mardi 29 juillet
Les Japonais achèvent l’occupation du sud de l’Indochine. L’accord franco-japonais pour « la défense commune de l’Indochine » est signé à Vichy par Darlan et Kato. Le Japon est autorisé à stationner ses troupes sur tout le territoire indochinois et à utiliser les aérodromes locaux et obtient du riz et des matières premières. En échange, Tokyo s’engage à respecter la souveraineté française.
L'allemand devient obligatoire en Alsace-Lorraine.
mercredi 30 juillet
André Latrille succède à Pierre-Olivier Lapie comme gouverneur du Tchad (France libre).
jeudi 31 juillet
Le journal clandestin les Petites Ailes prend le nom de Résistance en zone nord et de Vérités en zone sud.
en juillet
Fondation de la Fédération française de handball (à onze joueurs). Le premier championnat de France (1941-1942) comprend deux zones (Nord et Sud).
L’officier de la France libre Pierre Koenig est nommé général. Il prend la tête de la 1re brigade française libre (BFL), engagée contre l’Afrika Korps en Afrique du Nord.
vendredi 1er août
Les cartes familiales avec formules imprimées, pour le courrier, sont remplacées par des cartes de sept lignes en blanc.
samedi 2 août
A Londres, René Cassin est chargé par de Gaulle d’établir secrètement des relations diplomatiques avec l’URSS.
Ordonnance de la France libre créant des hauts-commissariats pour le Pacifique.
jeudi 7 août
Le maréchal Pétain écrit à son ambassadeur au Vatican. Le chef d’Etat français souhaite avoir l’avis du Saint-Siège sur les lois antijuives.
mardi 12 août
Le maréchal Pétain annonce qu’il châtiera lui-même les « responsables de notre désastre » (c’est-à-dire la défaite de 1940).
Un serment de fidélité à Pétain est imposé à tous les fonctionnaires.
Le jeune artiste dramatique Jean Marais (28 ans), ancien élève des cours Dullin, entre à la Comédie-Française en compagnie de Jacques Charon et Georges Marchal.
mercredi 13 août
Premier attentat commis à Paris : deux jeunes communistes poignardent à mort un officier allemand à sa sortie d’un hôtel de passe près de la porte d’Orléans.
Manifestation patriotique des Jeunesses communistes à Paris, porte Saint-Denis. Deux jeunes militants sont arrêtés.
En zone occupée, tous les récepteurs de radio sont confisqués aux juifs.
jeudi 14 août
Sortie du film Premier Rendez-vous, comédie d’Henri Decoin, avec Danielle Darrieux, Louis Jourdan, Fernand Ledoux et Jean Tissier.
vendredi 15 août
Suppression de la gratuité de l’enseignement secondaire.
Dans un article sur « les Francs-tireurs de 1870 », l’Humanité lance un appel à la lutte armée.
Maurice Duclos, alias Saint-Jacques, passe la ligne de démarcation vers la zone libre. Il échappe à la Gestapo, qui vient de démanteler son réseau de résistance.
mardi 19 août
Exécution de deux jeunes militants communistes des Bataillons de la jeunesse arrêtés au cours de la manifestation patriotique du 14 Juillet.
mercredi 20 août
Rafle des juifs étrangers à Paris. Ouverture du camp de Drancy, camp d'internement pour 5 000 juifs.
Par circulaire, le commissaire français chargé des Sports, Jean Borotra, interdit toute rencontre sportive avec l’Allemagne.
jeudi 21 août
Premier attentat communiste à Paris : à 8 heures du matin, Pierre Georges (dit le « colonel Fabien ») abat de deux balles de revolver l’enseigne de vaisseau allemand Alfons Moser à la station de métro Barbès-Rochechouart. Georges parvient à s’enfuir (20 détenus seront fusillés en représailles).
vendredi 22 août
Ordonnance des otages.
samedi 23 août
Création (antidatée au 14 août) des Sections spéciales dans les cours d'appel, chargées de juger en flagrant délit les crimes politiques (les services de police compétents sont les bureaux des menées antinationales).
Le corsaire allemand Orion rejoint l’estuaire de la Gironde. En 510 jours de croisière, il a coulé douze navires alliés.
mercredi 27 août
Pierre Laval et Marcel Déat (directeur de L’Œuvre), qui passent en revue dans la cour de la caserne Borgnis-Desbordes, à Versailles, les premiers volontaires de la LVF, sont blessés par les tirs de revolver de Paul Colette, jeune navigateur engagé dans la Légion.
vendredi 29 août
Honoré d'Estienne d'Orves (40 ans), officier de marine résistant (chef du deuxième bureau de la France libre), est fusillé par les Allemands au mont Valérien, avec deux autres résistants (Maurice-Charles-Emile Barlier et le commerçant d’origine hollandaise Jean-Louis-Guillaume Dorrnik).
lundi 1er septembre
Au Moyen-Orient, création par les FAFL des escadrilles de chasse et de bombardement Alsace et Lorraine.
mardi 2 septembre
Décret instituant l’accouchement sous X : gratuité des frais d’hébergement des femmes accouchant anonymement.
A Paris, la magistrature et le tribunal civil de la Seine prêtent serment à Pétain. Le juge Paul Didier est le seul à refuser.
jeudi 4 septembre
Le premier contingent de la LVF part pour le front de l’Est. Il est conduit par Jacques Doriot.
Le département de la Charente-Inférieure change de nom pour devenir la Charente-Maritime.
vendredi 5 septembre
Ouverture à Paris de l’exposition « le Juif et la France ».
La revue Esprit et l’hebdomadaire catholique Temps nouveaux sont interdits en zone libre.
samedi 6 septembre
Les résistants communistes multiplient les attentats à Paris. Un officier allemand, Hauffmann, est abattu.
La Foire de Paris rouvre ses portes. Le stand le plus visité est celui des véhicules à gazogène.
lundi 8 septembre
A Paris, les autorités allemandes d’occupation arrêtent cent dirigeants de la communauté juive, pris en otages pour les récents meurtres d’officiers allemands.
Fondation par Hô Chi Minh de la Ligue pour l’indépendance du Viêtnam ou Viêtminh.
Jean Moulin quitte Marseille pour rejoindre l’Espagne.
mardi 9 septembre
Apparition des vélos-taxis.
jeudi 11 septembre
Loi supprimant le diplôme d’herboriste et restreignant la nécessité d’une ordonnance aux médicaments abortifs et à certains médicaments toxiques.
vendredi 12 septembre
Après un nouvel attentat, douze des otages arrêtés le 8 sont exécutés par les Allemands à Paris.
Jean Moulin passe la frontière franco-espagnole à Cerbère.
lundi 15 septembre
« Suicide » à Paris de l’ancien ministre des Finances de la république de Weimar, Rudolf Hilferding, livrée par le gouvernement de Vichy aux autorités nazies.
Le premier groupe aérien de chasse de la France libre (groupe de chasse Alsace) est établi sur l’aérodrome libanais de Rayak.
mardi 16 septembre
Dix otages sont fusillés à Paris, en représailles aux agressions contre des officiers allemands.
Nouvel attentat contre le capitaine Schoben, de la Wehrmacht.
A Damas, les FFL mettent fin au mandat de la France et garantissent l’indépendance de la Syrie.
Sortie du film policier Le Dernier des six, de Georges Lacombe, d’après le roman Six hommes morts de Stanislas-André Steeman, avec Pierre Fresnay, Suzy Delair, Michèle Alfa et André Luguet.
samedi 20 septembre
Le couvre-feu à 21 heures est instauré à Paris.
Douze nouveaux otages sont fusillés dans la capitale française pour « l’assassinat » du 16 septembre.
Brest et Bordeaux sont survolés par un Mosquito de reconnaissance photographique britannique, dont c’est la première sortie opérationnelle.
mardi 23 septembre
Les troupes allemandes présentes en France reçoivent l’ordre d’envoyer leurs couvertures sur le front de l’Est.
mercredi 24 septembre
Création, par ordonnance, à Londres, du Comité national français (CNF, France libre). Il est composé de commissaires nationaux nommés, par décret, par de Gaulle et responsables devant lui.
vendredi 26 septembre
L'URSS reconnaît le général de Gaulle comme le chef de la France libre, tandis que la Grande-Bretagne reconnaît le Comité national français.
samedi 27 septembre
Pour la première fois une loi réglemente les fouilles archéologiques. Jusque-là tous les moyens étaient autorisés pour s’approprier des vestiges du passé.
dimanche 28 septembre
Le général von Stülpnagel, commandant des troupes d’occupation en France, envoie aux chefs des régions militaires un « code des otages » dans lequel il demande l'établissement de listes constituées en fonctions des priorités suivantes : militants et anciens responsables communistes et anarchistes, les agresseurs de soldats, les terroristes, les saboteurs, les receleurs d’armes et les personnes arrêtées pour distribution de tracts.
mercredi 1er octobre
Un tribunal d’exception condamne à mort le résistant Paul Colette, qui avait blessé Laval et Déat le 27 août 1941.
Sortie en France du film propagande allemand anti-britannique Le Président Krüger, réalisé par Hans Steinhoff, Karl Anton et Herbert Maisch, avec Emil Jannings, Lucie Höflich, Werner Hinz, Ernst Schröder, Elisabeth Flickenschildt et Ferdinand Marian.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 octobre
Attentats à l'explosif contre sept synagogues parisiennes par des militants du PPF de Doriot (représailles d'Eugène Deloncle, chef de la Cagoule). La police nazie a fourni les explosifs.
vendredi 3 octobre
A Londres, le gouvernement belge en exil de Pierlot rompt ses relations avec celui de Pétain à Vichy. Il reconnaît le CNF de Charles de Gaulle.
samedi 4 octobre
Promulgation de la charte du travail par Vichy. Institution de syndicats uniques obligatoires.
Formation à Lyon du comité directeur du mouvement de résistance France-Liberté.
Krugg von Nidda arrive à Vichy comme consul général d’Allemagne.
Pétain commue en réclusion à perpétuité la condamnation à mort de Paul Colette, l’auteur de l’attentat contre Pierre Laval et Marcel Déat.
dimanche 5 octobre
Jean Borotra, commissaire à l’éducation générale et sportive, organise à Paris une journée nationale d’athlétisme à la mémoire de Leo Lagrange (tué lors de la campagne de France). Cet hommage en faveur d’un ancien ministre du Front populaire déplaît fortement aux Allemands.
lundi 6 octobre
En zone française occupée, l’accès et le séjour sur les côtes seront interdits à partir du 20 octobre.
mardi 7 octobre
Sortie du film Madame Sans-Gêne, comédie réalisée par Roger Richebé d’après la pièce éponyme d’Emile Moreau et Victorien Sardou, créée en 1893, avec Arletty, Aimé Clariond, Maurice Escande, Albert Dieudonné et Henri Nassiet.
samedi 11 octobre
Privé d’évêque depuis janvier 1940, le diocèse de Luçon retrouve un titulaire en la personne d’Antoine Cazaux (44 ans). Par ailleurs, Eugène Le Bellec (51 ans) est nommé évêque de Vannes.
L’écrivain Drieu La Rochelle dénonce Aragon et les revues « littéraires et poétiques cousues de fil rouge ».
Elevée en 1897 par des francs-maçons devant la basilique parisienne du Sacré-Cœur, puis déplacée en 1926 square Nadar, la statue du chevalier de La Barre (un jeune noble exécuté pour blasphème en 1766), est déboulonnée.
dimanche 12 octobre
La Légion des volontaires français, en route pour le front de l’Est, prête serment à Hitler.
A Angoulême, le jeune résistant Gontrant (19 ans) est fusillé par l’occupant au camp de Bassau.
mercredi 15 octobre
Leon Blum, Edouard Daladier, Paul Reynaud et le général Gamelin sont incarcérés (prison préventive, par décision d'un « Conseil de justice politique », nommé par Pétain). Ils seront déportés en 1944.
Les hauts fonctionnaires doivent prêter serment à Pétain.
jeudi 16 octobre
Par décision du Conseil de justice politique, composé de huit membres, Daladier, Blum, Reynaud, Mandel et Gamelin sont condamnés à la détention à vie dans une enceinte fortifiée. Il est prévu que Blum et Daladier ainsi que le général Gamelin seront transférés au fort du Portalet, dans les Pyrénées pour purger leur peine. Mais l’instruction continue : malgré cette première sentence, la cour de Riom reste saisie.
dimanche 19 octobre
Un sabotage entraîne le déraillement d’un train sur la ligne Rouen-Le Havre.
lundi 20 octobre
Peu avant 8 heures du matin, un commando FTP de trois hommes (Marcel Bourdarias, Spartaco, Brustheim) venu de Paris abat à Nantes, près de la cathédrale (rue du Roi-Albert), le colonel allemand Karl Hotz (64 ans), feldkommandant de la place. Le haut commandement allemand (Stülpnagel) ordonne l’exécution immédiate de 100 otages (chiffre ramené ensuite à 50) et soumet aussitôt à Pierre Pucheu, ministre de l’Intérieur de Vichy, une liste comprenant des anciens combattants. Pucheu ayant élevé des protestations, une seconde liste lui est fournie, face à laquelle il ne bronche pas (elle comprend des otages de l’ancien camp de Choisel, des communistes et des militants d’extrême gauche).
Jean Moulin arrive en Angleterre avec un rapport détaillé sur l'état de la résistance en zone libre.
mardi 21 octobre
Un militant de l’OS, Pierre Rebière, a abattu à Bordeaux (place Pey-Berland) le conseiller d'administration militaire Hans Reimers.
16 otages sont exécutés à Carquefou, près de Nantes.
mercredi 22 octobre
En représailles à l’assassinat du colonel Hotz, 48 otages sont fusillés à Châteaubriant (27), à Nantes (16) et à Paris (5). Les motifs retenus pour la désignation sont : député communiste (1 cas), secrétaire de « syndicat communiste » (4), communiste (26), violences contre des soldats allemands (2) et action en faveur de l'ennemi (cas). Parmi les victimes de Châteaubriant figurent notamment Guy Môquet (17 ans, fils du député communiste Prosper Môquet), Charles Michels (député de Paris), J-P Timbaud (dirigeant cégétiste), Pierre Guéguin (ancien maire PCF de Concarneau).
jeudi 23 octobre
Exécution de 50 otages à Bordeaux. Le maréchal Pétain exprime sa vive désapprobation.
A la BBC, le général de Gaulle demande aux résistants de ne « pas tuer ouvertement d’Allemands », afin d’éviter les représailles.
vendredi 24 octobre
50 otages sont fusillés au Camp de Souge, à Martignas-sur-Jalle, près de Bordeaux, en représailles à l’assassinat de Hans Reimers.
Funérailles importantes à Nantes du colonel Karl Hotz, en présence du général Neumann-Neurodde, commandant du secteur d’occupation Sud-Ouest, du Feldkommandant von und zu Bodman (successeur de Karl Hotz), des Feldkommandant de Rennes et du Mans, du préfet régional Roussillon (représentant le Maréchal Pétain), du préfet de Loire-Inférieure Dupard, des sous-préfets de Châteaubriant et de Saint-Nazaire, du maire de Nantes Gaëtan Rondeau. Le passage du cortège est marqué par la fermeture des magasins qui ont du baisser leur rideau.
Grand meeting à Paris des partis collaborationnistes à la salle Wagram. 8 000 personnes acclament Jacques Doriot, parti pour le front de l’Est.
A Londres, le CNF du général de Gaulle est reconnu par les gouvernements polonais et tchécoslovaque en exil.
samedi 25 octobre
Déclaration du général de Gaulle à la radio : « En fusillant nos martyrs, l’ennemi a cru qu'il allait faire peur à la France. La France va lui montrer qu'elle n'a pas peur de lui [...] J'invite tous les Français et toutes les Françaises à cesser toute activité et à demeurer immobiles, chacun où il se trouvera, le vendredi 31 octobre, de 4 heures à 4 heures 5 [...] ».
Création des lignes aériennes militaires de la France libre. Elles relient Londres à Fort-Lamy [N’Djamena], Damas, Le Caire, Beyrouth, Aden et Brazzaville.
Décès à Montpellier du peintre Robert Delaunay, à l’âge de 56 ans.
mardi 28 octobre
Les Allemands suspendent en France les exécutions d’otages pour les attentats de Nantes et de Bordeaux.
Sortie à Los Angeles du premier film américain du réalisateur français Jean Renoir, Swamp Water (« l’Etang tragique »), avec Walter Brennan, Walter Huston, Anne Baxter et Dana Andrews.
dimanche 2 novembre
Loi octroyant aux évêchés des subventions pour l’éducation sous forme de secours d’urgence.
lundi 3 novembre
L’un des chefs du réseau Interallié français, Raoul Kiffer, est arrêté par l’Abwehr, qui réussit à le « retourner ».
mardi 4 novembre
A Grenoble, les mouvements de résistance de François de Menthon (Liberté) et de Henry Frenay (MLN) fusionnent sous le nom de Combat.
Cinq cargos du gouvernement de Vichy, qui transportaient de l’étain et du caoutchouc vers l’Allemagne, sont interceptés par les Britanniques au large du Cap, en Afrique du Sud. Ils ont tenté de se saborder.
Sept centimètres de neige recouvrent Paris.
jeudi 6 novembre
Pétain envoie un message d’encouragement aux volontaires de la LVF, sur le front de l’Est.
Décès à Perpignan du romancier Maurice Leblanc. Le créateur d’Arsène Lupin était âgé de 77 ans.
vendredi 7 novembre
Jean Marais quitte la Comédie-Française.
mardi 11 novembre
L’aide de la loi prêt-bail américaine est étendue aux Forces françaises libres du général de Gaulle.
Le général de Gaulle a décerné à la ville de Nantes le titre de Compagnon de la Libération.
mercredi 12 novembre
Le général Charles Huntziger (61 ans) est tué dans un accident d'avion près du Vigan, dans le Gard.
jeudi 13 novembre
Le prêtre Jean-Baptiste Legeay, chef d’un réseau de rapatriement d’aviateurs alliés, est arrêté à Pléhédel, dans les Côtes-du-Nord, et transféré à Fresnes.
samedi 15 novembre
Un arrêté de Pierre Pucheu fait de la francisque l'insigne politique officiel des Vichystes.
dimanche 16 novembre
Le Sainte-Thérèse, un palangrier du port de Douarnenez, a disparu dans le Raz de Sein : seize morts.
mardi 18 novembre
Suite aux pressions allemandes, l’amiral Darlan relève le général Weygand de son poste en Afrique du Nord (délégué général du gouvernement et commandant en chef). Il est rappelé en France et mis à la retraite d’office.
vendredi 21 novembre
A Paris, des résistants communistes font sauter la librairie allemande Rive gauche, dans le Quartier latin.
samedi 22 novembre
Les autorités allemandes condamnent la ville de Paris à une amende de un million de francs pour l’attentat de la veille.
lundi 24 novembre
Opération de rattachement de Saint-Pierre-et-Miquelon aux FFL.
mardi 25 novembre
Loi associant jurés et magistrats dans une délibération unique sur la culpabilité comme sur la peine. Jusqu’alors, les jurés se prononçaient uniquement sur la culpabilité ou non de l’accusé, la prononciation de la peine revenant aux magistrats de la cour.
jeudi 27 novembre
Le régime de Vichy déchoit les députés et sénateurs juifs de leurs mandats.
Première à Paris, aux cinémas Biarritz et Français, du film Remorques, drame romantique de Jean Grémillon, d’après le roman éponyme de Roger Vercel, avec Jean Gabin, Michèle Morgan, Madeleine Renaud et Fernand Ledoux.
samedi 29 novembre
Création de l'Union générale des Israélites de France (UGIF), sous la direction d'un Commissariat général aux affaires juives.
dimanche 30 novembre
Dans son n°52, le bulletin clandestin Libération, rédigé par Christian Pineau, dévoile le Manifeste du mouvement Libération-Nord.
en novembre
Le colonel Rémy (chef du réseau de renseignement Confrérie Notre-Dame) recrute Brossolette sous le nom de guerre de Pedro.
Sortie du premier numéro des Cahiers de Témoignage chrétien et de Combat.
lundi 1er décembre
Le maréchal Göring rencontre le maréchal Pétain à Saint-Florentin-Vergigny.
Antoine Avinin et Jean-Pierre Lévy lancent à Lyon un journal clandestin en zone libre, Franc-Tireur, nom de leur groupe de résistance.
mardi 2 décembre
Première du film Nous les gosses, comédie dramatique de Louis Daquin, avec Louise Carletti, Gilbert Gil, André Brunot, Marcel Pérès et Louis Seigner.
samedi 6 décembre
Décès au Cap-d’Antibes de l’écrivain et Académicien Louis Bertrand, à l’âge de 75 ans.
dimanche 7 décembre
Premier convoi de déportés français vers l'Allemagne.
lundi 8 décembre
La France libre déclare la guerre au Japon, qui a attaqué les Etats-Unis la veille.
jeudi 11 décembre
Les Allemands et Italiens déclarent la guerre aux Etats-Unis. L’amiral Darlan, ministre pétainiste des Affaires étrangères, négocie avec Hitler.
Les Allemands arrêtent le célèbre physicien Fernand Holweck, entré dans la Résistance. Arrestation également de l’universitaire germaniste Pierre Bertaux.
vendredi 12 décembre
Le réseau de résistance Bertaux est démantelé en zone libre. Arrestation de Jean Cassou.
dimanche 14 décembre
Un attentat se produit à Paris contre l’hôtel Imperator, réservé aux officiers de la Luftwaffe. Le général von Stülpnagel ordonne l’exécution de cent otages en représailles.
lundi 15 décembre
Gabriel Péri, journaliste, résistant et ancien député communiste, est fusillé par les allemands au mont Valérien. Il avait été arrêté en mai dernier. Il avait 39 ans.
Neuf détenus du camp de Choiseul, à Châteaubriant, ont été exécutés au bord de l’étang de la Blisière, en forêt de Juigné. Certains prisonniers du camp ont entonné, l’hymne national breton (Bro gozh ma zadoù), ainsi que La Marseillaise et L'Internationale en breton lorsque les soldats allemands ont emmené les condamnés.
mardi 16 décembre
A New York, le paquebot français Normandie est réquisitionné par le gouvernement américain. Il était immobilisé depuis septembre 1939.
mercredi 17 décembre
Le commandement militaire allemand en France prend prétexte de l’assassinat d’un officier pour imposer aux juifs une amende de un milliard de francs.
Sortie du film Le pavillon brûle, comédie dramatique de Jacques de Baroncelli, d’après la pièce de Steve Passeur, avec Pierre Renoir, Jean Marais, Bernard Blier et Michèle Alfa.
jeudi 18 décembre
Suppression de fait de la « zone interdite » (les Allemands retirent leurs troupes de la ligne de démarcation, faute d'effectifs).
vendredi 19 décembre
Dissolution de la Ligue française de rugby à XIII par le ministre de l’Education nationale pour cause de professionnalisme.
samedi 20 décembre
Le colonel Rémy se procure les plans allemands de la base sous-marine de Lorient.
dimanche 21 décembre
Le général français Juin, convoqué à Berlin par Göring, a un entretien avec lui sur l’Afrique du Nord. Göring exige la possibilité de ravitailler l’armée de Rommel par le port tunisien de Bizerte.
Arrestation à Paris par la Gestapo de Jacques Arthuys, chef de l’Organisation civile et militaire (OCM), mouvement de résistance en zone occupée.
mardi 23 décembre
Prix Goncourt décerné à Paris à Henri Pourrat pour Vent de mars.
mercredi 24 décembre
Dans la matinée, le sous-marin Surcouf et les corvettes Mimosa, Aconit et Alysse débarquent des troupes qui s’emparent sans coup de feu des îles de Saint-Pierre et Miquelon. L’archipel se rallie à la France libre du général de Gaulle sous la conduite de l’amiral Muselier et du civil Alain Savary. Gilbert de Bournat n’est plus administrateur de l’archipel.
Depuis Londres, de Gaulle s’adresse aux enfants français sur la BBC : « Il y avait une fois la France ! ».
Arrêté treize jours plus tôt, le physicien Fernand Holweck meurt sous la torture, entre les mains de la Gestapo, à la prison parisienne de la Santé. Il avait 51 ans.
jeudi 25 décembre
Alain Savary devient le nouvel administrateur de Saint-Pierre-et-Miquelon.
samedi 27 décembre
Un officier allemand est abattu en pleine rue à Tours.
lundi 29 décembre
Jean de Lens succède à Léon Emmanuel Thibaudeau comme résident-supérieur du Cambodge.
Malgré les efforts du conservateur du musée des beaux-arts de Bordeaux, la grande statue en bronze de Louis XVI, réalisée en 1829 par Nicolas Raggi, est enlevée à fin d’être fondue.
mercredi 31 décembre
Pour tout le mois de décembre, 221 attentats ont été commis contre les Allemands en région parisienne par les Bataillons de la jeunesse (communistes).
Présentation à l’Opéra de Paris du poème symphonique Istar, de Vincent d’Indy, sur une chorégraphie de Serge Lifar.