dimanche 1er janvier (10 nivôse an 12)
La proclamation par le général noir Dessalines de l’indépendance d’Haïti (première république noire du monde) entraîne l’arrivée de milliers de colons français et de Créoles aux Etats-Unis, notamment à Philadelphie.
lundi 16 janvier (25 nivôse an 12)
Les agents royalistes Pichegru, Lajolais (ancien aide de camp de Moreau), Rusillon (aide de camp du comte d'Artois) et Jules de Polignac débarquent à Biville, dans le nord-ouest de la Manche.
vendredi 20 janvier (29 nivôse an 12)
Le premier bataillon irlandais de l’armée française est formé à Morlaix (Finistère) avec les hommes de la Légion irlandaise de 1798, et qui comprend peu d'Irlandais. Le commandement en est confié à l'adjudant Mac Sheehy. Le bataillon comprend un état-major, neuf compagnies, dont une de carabiniers. Il compte quarante-trois officiers et un homme de troupe (jusqu'en 1806 cette légion irlandaise restera inactive).
samedi 21 janvier (30 nivôse an 12)
Trois mois après son arrestation, l’agent royaliste Quérelle est condamné à mort. A l’annonce de sa condamnation, il promet de révéler un complot en échange de sa vie sauve.
jeudi 26 janvier (5 pluviôse an 12)
Création à l’Opéra-Comique de Paris de La Romance, opéra en un acte du compositeur Henri Montan Berton sur un livret de son neveu le dramaturge François Loraux. C’est un succès.
vendredi 27 janvier (6 pluviôse an 12)
A la demande de Lajolais, Moreau rencontre celui qui fut son ancien chef, le général Pichegru. Pusillanime, Moreau hésite à entrer dans le complot de Cadoudal.
samedi 28 janvier (7 pluviôse an 12)
Desmarest, le chef de la police, apprend que Cadoudal est à Paris.
En Allemagne, les Français réautorisent le carnaval de Cologne, qu’ils avaient interdit en 1795.
dimanche 29 janvier (8 pluviôse an 12)
La police interroge l’agent secret royaliste Fauche-Borel, qui avait été chargé d’étudier la possibilité de recruter le général Moreau.
mercredi 1er février (11 pluviôse an 12)
Deuxième entrevue des généraux Pichegru et de Moreau.
lundi 6 février (16 pluviôse an 12)
Pichegru rencontre à nouveau Moreau en présence de Cadoudal. Moreau exige d'être nommé consul avec Pichegru. Cadoudal : « Il parait que Moreau ne veut que se servir de nous pour prendre la place du Premier consul ; mais un bleu pour un bleu, j'aime encore mieux celui qu'y est que ce j..-f...-là ! ».
mercredi 8 février (18 pluviôse an 12)
Le domestique de Cadoudal, Picot, est torturé par la police. Il avoue les noms des complices.
Circulaire pour un recensement de la population.
jeudi 9 février (19 pluviôse an 12)
Bouvet de Lozier, bras droit de Cadoudal, est emprisonné. Il complète les dénonciations de Picot.
vendredi 10 février (20 pluviôse an 12)
Une ordonnance organise les bureaux de placement des ouvriers par les communes. Bonaparte craint une agitation ouvrière due au chômage.
samedi 11 février (22 pluviôse an 12)
Suite aux nouvelles menaces de blocus maritime par l’Angleterre, Bonaparte prend un arrêt consulaire concernant la construction dans le nord-est de la Bretagne du canal d’Ille-et-Rance, devant relier Rennes à Dinan (il ne sera achevé qu’en 1832).
lundi 13 février (23 pluviôse an 12)
Réal prévient Bonaparte de l'existence du complot de Cadoudal. Le Premier consul lui laisse entendre qu'il sait que d'autres hommes politiques sont mêlés à l'affaire.
mardi 14 février (24 pluviôse an 12)
Dans la nuit, un conseil extraordinaire des responsables de la police a lieu autour de Bonaparte. Fouché y assiste. L'ordre d'arrêter Moreau est donné.
mercredi 15 février (25 pluviôse an 12)
Moreau nie avoir eu des contacts avec Pichegru et Cadoudal.
jeudi 16 février (26 pluviôse an 12)
Paris apprend l'existence du complot ce qui, à la Bourse, produit un affolement. Des affiches commencent à paraître sur les murs de Paris. On y affirme l'innocence de Moreau, victime d'un tyran jaloux de sa gloire.
mercredi 22 février (2 ventôse an 12)
En Haïti, décret de Dessalines ordonnant de faire passer par les armes les Français ayant pris part aux massacres et assassinats commandés par Leclerc et Rochambeau.
samedi 25 février (5 ventôse an 12)
Régie des droits réunis, impôts sur les boissons, le tabac, les cartes et la marque des objets d'or.
dimanche 26 février (6 ventôse an 12)
Dans la nuit, la police met la main sur Pichegru.
en février
A l’extrémité de la Bretagne (Finistère), un navire anglais fait naufrage à l’île de Sein. Les survivants occupent l’île, avant d’être récupérés par la Royal Navy.
jeudi 1er mars (10 ventôse an 12)
Bonaparte est persuadé que le prince attendu par les conjurés pour un soulèvement général est le duc d'Enghien, fils de Condé, cousin du roi, en résidence à Ettenheim, en territoire badois (Allemagne). Un rapport du gendarme Lamothe, placé à observation à Ettenheim, accable le duc : non seulement celui-ci, ancien combattant valeureux des armées contre-révolutionnaires, intensifie sa correspondance avec ses anciens amis mais il a reçu chez lui Dumouriez impliqué dans la conspiration (il s'agit en fait d'un nom mal prononcé : M. de Thumery). Pourtant, le duc d'Enghien, malade, sans espoir d'une restauration prochaine, vit auprès de son amante, la princesse de Rohan-Rochefort, bien décidé à ne jamais se mêler à une conjuration.
mardi 6 mars (15 ventôse an 12)
Le contre-amiral Laurent Truguet est promu amiral.
vendredi 9 mars (18 ventôse an 12)
Cadoudal est pris par la police à Paris. Il avoue le complot, mais nie la participation de Moreau.
samedi 10 mars (19 ventôse an 12)
Bonaparte ordonne d'enlever le duc d'Enghien pour qu'il soit ramené à Paris et Juger. Fouché fait tout pour accréditer la culpabilité du duc.
Une cérémonie est organisée à Saint Louis [Missouri] pour le transfert officiel de la Louisiane de l’autorité française aux Etats-Unis.
jeudi 15 mars (24 ventôse an 12)
A 5 heures du matin, le général Armand de Caulaincourt enlève le duc d'Enghien, Louis de Condé à Ettenheim (Bade, territoire indépendant), près de la frontière française. Le prince n'oppose aucune résistance et au cours de son transfert vers Paris n'utilise aucune des possibilités qui lui sont offertes de fuir. Dans ses papiers, nulle trace du complot mais seulement la preuve d'une correspondance abondante échangée avec l'Angleterre.
mardi 20 mars (29 ventôse an 12)
Le duc d'Enghien est écroué à Vincennes où une commission militaire présidée par le général Hullin est formée. Dans la soirée, Bonaparte ordonne à Réal de se rendre à Vincennes pour un dernier interrogatoire du duc. Réal, qui ne se précipite pas, arrivera trop tard.
nuit du mardi 20 (29 ventôse) au mercredi 21 mars (30 ventôse an 12)
A 0 h 30, le duc d’Enghien comparait devant la commission qui le reconnaît coupable d'être un émigré non amnistié, d'avoir porté les armes contre la France et d'être en relation avec son ennemie, l'Angleterre. Il est condamné à mort. Savary, colonel des gendarmes d'élite gardant le Premier consul, directeur d'un bureau de contre-police militaire, convaincu par Fouché que Bonaparte désire la mort du duc, intervient auprès d'Hulin. Ce dernier refuse d'exécuter la sentence avant d'en avoir averti le Premier consul. « Votre affaire est finie, lui dit Savary, maintenant cela me regarde ». Le duc est fusillé dans les douves du château à 3 heures du matin. Le dernier duc d’Enghien avait 31 ans.
mercredi 21 mars (30 ventôse an 12)
Adoption du Code Napoléon (Code civil).
jeudi 22 mars (1er germinal an 12)
Bonaparte répond à Mme de Rémusat qui le questionne : « Le duc d'Enghien conspirait comme un autre, il a fallu le traiter comme un autre. Tous ces insensés me tueraient qu'ils ne l'emporteraient pas encore ; ils ne mettraient à ma place que des jacobins irrités. Je suis la Révolution ».
dimanche 25 mars (4 germinal an 12)
Parti de France trois ans et demi plus tôt, le navire le Géographe entre à Lorient sans son capitaine, le commandant Nicolas Baudin mort à l’île de France [île Maurice] sept mois plus tôt. De cette exploration de l’ouest et du sud de l’Australie, l’expédition ramène des milliers d’espèces nouvelles (botanique et zoologie), de minéraux, des cartons de notes, 1 500 esquisses et des cartes géographiques…
mardi 27 mars (6 germinal an 12)
Le Sénat invite Bonaparte à achever son ouvrage en le rendant immortel comme sa gloire. C'est la première invite au couronnement impérial.
vendredi 30 mars (9 germinal an 12)
Décès à Münster, en Allemagne, du maréchal et prince Victor François de Broglie, à l’âge de 86 ans.
Antiquaire et préfet, Jacques Cambry crée l’Académie celtique [aujourd’hui Société nationale des Antiquaires de France]
en mars
Restauration de la Comédie-Française, dissoute en 1792.
dimanche 1er avril (11 germinal an 12)
Dimanche de Pâques.
nuit du jeudi 5 (15 germinal) au vendredi 6 avril (16 germinal an 12)
Le général Jean-Charles Pichegru est retrouvé étranglé dans sa prison au Temple (suicide ou ordre de Bonaparte ?). Il avait 43 ans.
vendredi 6 avril (16 germinal an 12)
Le corps du général Pichegru est transporté au greffe du tribunal de Paris puis inhumé.
nuit du lundi 9 (19 germinal) au mardi 10 avril (20 germinal an 12)
Décès à Coppet du financier et homme d’Etat suisse Jacques Necker, à l’âge de 72 ans.
vendredi 13 avril (23 germinal an 12)
Le conseil privé de Bonaparte recommande d'établir l'Empire.
samedi 14 avril (24 germinal an 12)
La Banque de France reçoit le privilège exclusif, pour 15 ans, de l'émission des billets de banque (uniquement des grosses coupures).
samedi 21 avril (1er floréal an 12)
Dernier préfet français de Louisiane, Pierre-Clément de Laussat quitte La Nouvelle-Orléans pour la Martinique, où il a été nommé préfet colonial.
mardi 24 avril (4 floréal an 12)
Le général Sérurier est nommé gouverneur des Invalides.
mercredi 25 avril (5 floréal an 12)
Bonaparte appelle les sénateurs « à lui faire connaître leur pensée tout entière », quant à l'établissement de l'Empire.
jeudi 26 avril (6 floréal an 12)
Le Sénat adopte le principe d'un Empire héréditaire confié à Bonaparte. Il demande aux deux Chambres d'en débattre.
lundi 30 avril (10 floréal an 12)
Le Tribunat débat de la proposition du tribun Jean-François Curée qui propose la création d'un empire héréditaire.
en avril
Un des frère de Napoléon Bonaparte, Lucien, refusant de divorcer et hostile à la monarchie dynastique qui s'annonce, part pour Rome.
jeudi 3 mai (13 floréal an 12)
Le Tribunat adopte la proposition d'un empire héréditaire. Carnot est le seul à voter contre.
lundi 7 mai (17 floréal an 12)
Talleyrand notifie aux puissances européennes la proclamation de l'Empire dans les jours qui suivront. Seule la Suède fait savoir son refus de reconnaître cette transformation institutionnelle de la France.
jeudi 10 mai (20 floréal an 12)
Bonaparte fait part au cardinal Caprara de son désir d'être sacré empereur par le Pape.
En Angleterre, Pitt, l'inflexible ennemi de la France révolutionnaire, dirige à nouveau le ministère britannique.
lundi 14 mai (24 floréal an 12)
Bernadotte est nommé général en chef de l’armée de Hanovre.
vendredi 18 mai (28 floréal an 12)
Par sénatus-consulte, Bonaparte est proclamé empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier. Adoptée et promulguée par le Sénat, la nouvelle Constitution (de l’an XII) qui crée l'Empire donne le droit à Napoléon, à défaut de descendance directe, d'adopter les enfants ou les petits-enfants de ses frères, sinon la succession se fera dans l'ordre suivant : Joseph, Louis, puis leurs enfants. Lucien et Jérôme, fâchés avec Napoléon, sont déchus de leurs droits de succession. Six grands dignitaires de l'Empire sont créés et de nombreux grands officiers. Joseph devient grand électeur, Louis connétable, Cambacérès archichancelier, Lebrun architrésorier et Ségur grand maître des cérémonies. L’article 48 du sénatus-consulte rétablit le maréchalat.
samedi 19 mai (29 floréal an 12)
18 maréchaux d'Empire sont créés : 14 en activité de service (Berthier, Moncey, Masséna, Augereau, Jourdan, Bernadotte, Brune, Murat, Mortier, Bessières, Soult, Lannes, Ney et Davout) et 4 à titre honoraire, les maréchaux-sénateurs (Kellermann, Sérurier, Pérignon et Lefebvre. Le plus jeune est Davout (34 ans).
dimanche 20 mai (30 floréal an 12)
Le décret proclamant Bonaparte empereur est lu dans les rues de Paris.
lundi 21 mai (1er prairial an 12)
Ouverture à l’extérieur de Paris du cimetière du Père Lachaise. La première personne enterrée est une petite fille de 5 ans.
vendredi 25 mai (5 prairial an 12)
Le procès de Cadoudal et de 45 prévenus s'ouvre dans l'ancienne Grande Chambre du Parlement.
Décret impérial fondant La Roche-sur-Yon. Cette ville nouvelle, apte à accueillir 15 000 habitants, est aussitôt promue préfecture de la Vendée en remplacement de Fontenay-le-Comte.
fin mai
Plébiscite sur l'hérédité de la fonction de Bonaparte.
dimanche 3 juin (14 prairial an 12)
Une société de vaccins antivariolique est créée dans chaque département.
mercredi 6 juin (17 prairial an 12)
Le comte de Lille (futur Louis XVIII) s'élève contre « l'usurpateur » ; en même temps, avec maladresse, il condamne tous les changements opérés en France depuis 1789.
dimanche 10 juin (21 prairial an 12)
Le général Moreau est condamné à 2 ans de prison pour non-dénonciation de malfaiteurs lors de l'attentat de Cadoudal et Pichegru en février. Cadoudal et 19 de ses complices sont condamnés à mort.
lundi 11 juin (22 prairial an 12)
Laennec soutient sa thèse. Le futur inventeur du stéthoscope y souligne l'importance de la sémiologie et de la nosologie.
mardi 12 juin (23 prairial an 12)
Arrêté instituant le monopole des pompes funèbres au profit de l’Eglise.
jeudi 21 juin (2 messidor an 12)
Après avoir épargné la mort à Armand de Polignac et à Rivière, à la demande de Joséphine qui réussit là où elle a échoué pour le duc d'Enghien, Napoléon gracie sept condamnés. Il prévient Cadoudal : que ce dernier réclame clémence et il aura la vie sauve. Cadoudal refuse.
dimanche 24 juin (5 messidor an 12)
Napoléon fait relâcher Moreau et l'autorise à émigrer aux Etats-Unis.
lundi 25 juin (6 messidor an 12)
Georges Cadoudal est guillotiné avec douze de ses complices, place de Grève. Il avait 33 ans. Le bourreau est Sanson, le fils de celui qui exécuta Louis XVI.
en juin
La saint-Napoléon devient la fête officielle fixée au 15 août, anniversaire de Bonaparte.
lundi 9 juillet (20 messidor an 12)
Le juriste et académicien Jean Etienne Portalis est nommé ministre des Cultes.
mardi 10 juillet (21 messidor an 12)
Fouché est à nouveau ministre de la Police. Duroc reçoit le titre de Grand Maréchal du Palais et Caulaincourt celui de Grand Ecuyer.
mercredi 11 juillet (22 messidor an 12)
Création du ministère des Cultes.
jeudi 12 juillet (23 messidor an 12)
La frégate anglaise HMS Aigle (36 canons) a détruit deux petits navires français, la Charente (20 canons) et la Joie (8 canons), qui avaient été contraints de s’échouer près du phare de Cordouan. De nombreux marins français sont morts noyés.
vendredi 13 juillet (24 messidor an 12)
Décret sur les « honneurs et préséances ». Napoléon accorde la préséance aux généraux de division sur les préfets. L'institution des Gardes d'honneur est créée. Elles sont formées des jeunes gens des meilleures familles des villes et chargées d'accueillir Napoléon et de l'escorter dans les cités qu'il visite.
dimanche 15 juillet (26 messidor an 12)
La première cérémonie de remise de la Légion d’honneur (créée en 1802) est organisée dans la cour d’honneur des Invalides, à Paris, en présence de Napoléon Ier. Le récipiendaire est le légat du pape Giovanni Battista Caprara, qui célèbre également la messe.
lundi 16 juillet (27 messidor an 12)
Réorganisation de l'Ecole polytechnique : excédé par l'indiscipline des élèves, Napoléon remplace le directeur Guyton de Morveau par un gouverneur militaire, le général Lacuée.
jeudi 19 juillet (30 messidor an 12)
Jean-Nicolas Corvisart est nommé premier médecin de la Maison de Napoléon ; le premier chirurgien est Boyer, le premier pharmacien Deyeux.
vendredi 27 juillet (8 thermidor an 12)
L'aigle déployée devient l'emblème de l'Empire.
dimanche 29 juillet (10 thermidor an 12)
Organisation de la Garde impériale, issue de la Garde consulaire et forte de 9 798 hommes de toutes les armes. Pour être de cette troupe d'élite, il faut mesurer 1,70 mètre, avoir cinq ans de service et avoir participé à deux campagnes.
jeudi 2 août (14 thermidor an 12)
Les Français approuvent par plébiscite la création de l'Empire : 3 572 329 oui et 2 569 non. Il y a des irrégularités. Regain d'abstentions.
vendredi 3 août (15 thermidor an 12)
Cinq ans après avoir quitté le continent, l’explorateur allemand Alexander von Humboldt et son collègue botaniste français Aimé Bonpland sont de retour en Europe de leur grand voyage en Amérique. Ils ont débarqué de La Favorite à Bordeaux avec dans leurs « valises » plus de 60 000 échantillons, des notes en tous genre, des observations astronomiques, etc.
mardi 7 août (19 thermidor an 12)
Dans une note secrète, le dirigeant français Napoléon Bonaparte demande à l’empereur François II de le reconnaître comme « empereur des Français ». Il promet en retour la reconnaissance d’un empire autrichien héréditaire.
jeudi 16 août (28 thermidor an 12)
Au camp de Boulogne, Napoléon distribue les croix de la Légion d'honneur aux militaires. En symbole de la continuité avec les valeurs de l'ancienne chevalerie, les décorations sont puisées dans le casque de Bayard.
dimanche 19 août (1er fructidor an 12)
Agé de 59 ans, le vice-amiral Louis Le Vassor, comte de Latouche-Tréville, est mort à Toulon alors qu’il venait de se voir confier la tâche de conduire la flotte française aux Antilles. Avec lui disparaît le marin le plus apte à l'application des plans de débarquement à l'Angleterre.
mardi 21 août (3 fructidor an 12)
Par décret, un aigle en bronze ciselé est placé sur la hampe des drapeaux de régiments (remplaçant la pique des armées républicaines).
mercredi 22 août (4 fructidor an 12)
Décès à Angervilliers, dans l’Essonne, du cardinal breton Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé, académicien et archevêque de Tours, à l'âge de 72 ans.
samedi 25 août (7 fructidor an 12)
Décret donnant sa forme définitive au corps des Ponts et Chaussées.
dimanche 26 août (8 fructidor an 12)
Un décret réorganise la Société d'agriculture de la Seine ; elle devient l'organe officieux du gouvernement pour le développement des cultures et entre en liaison avec les sociétés des autres départements. Par ailleurs, Napoléon recrée les charges honorifiques de capitaine général, capitaine, lieutenant et sergent de louveterie (leur seule prérogative est le droit de chasse à courre dans les forêts impériales deux fois par mois).
Réorganisation de l'école et de l'administration des Ponts-et-Chaussées qui présidera à la politique des grands travaux.
Le compositeur allemand Beethoven propose la Symphonie Bonaparte à son éditeur. Apprenant par la suite que son héros, par le titre impérial, est devenu un « tyran », le compositeur changera de titre et sa symphonie deviendra héroïque.
dimanche 2 septembre (15 fructidor an 12)
Napoléon arrive à Aix-la-Chapelle.
lundi 3 septembre (16 fructidor an 12)
François II, qui a ajouté à son titre d'Empereur élu d'Allemagne celui d'Empereur d'Autriche, reconnaît le titre impérial de Napoléon.
vendredi 7 septembre (20 fructidor an 12)
Napoléon, accompagné de Joséphine, visite Aix-la-Chapelle et s'incline devant le tombeau de Charlemagne qu'il présente comme son auguste prédécesseur et dont il revendique la succession morale. Il fait ouvrir la chasse renfermant la dépouille de l’empereur des Francs et se fait remettre l’humérus droit (qui sera gardé au Louvre dans un reliquaire).
lundi 10 septembre (23 fructidor an 12)
Napoléon quitte Aix-la-Chapelle.
samedi 15 septembre (28 fructidor an 12)
Napoléon écrit au pape pour lui demander de venir le sacrer.
dimanche 23 septembre (1er vendémiaire an 13)
La cérémonie pour la fête de la République n'est pas organisée.
dimanche 7 octobre (15 vendémiaire an 13)
Déclaration de Colmar. Le comte de Lille et son frère le comte d'Artois signent une déclaration commune au nom de tous les Bourbons. Ils s'élèvent à nouveau contre « l’usurpateur ».
mardi 9 octobre (17 vendémiaire an 13) ou novembre
Par arrêté du préfet Jullien, Pontivy (Morbihan) prend pour nom Napoléonville.
vendredi 26 octobre (4 brumaire an 13)
La liste des personnalités invitées au couronnement et au sacre est dressée.
lundi 29 octobre (7 brumaire an 13)
Le pape Pie VII, après avoir longtemps hésité, accepte de venir sacrer Napoléon. En échange, le pape espère que chef d’Etat français reviendra sur les Articles organiques et lui rétrocédera les légations attribuées à la République italienne.
dimanche 4 novembre (13 brumaire an 13)
Malgré la volonté nettement déclarée de sa famille, Napoléon décide que Joséphine sera associée à son couronnement.
mardi 6 novembre (15 brumaire an 13)
Convention austro-russe contre l'agrandissement de la France.
vendredi 9 novembre (18 brumaire an 13)
Joseph Bonaparte est nommé Grand Maître du Grand Orient qui réunifie toutes les loges maçonniques. Le Grand Orient fait prêter serment aux frères de se soumettre aux lois de l'Etat, de rester attachés au gouvernement et à la personne de Napoléon.
mercredi 14 novembre (23 brumaire an 13)
Le général Augereau est nommé Grand Hospitalier du Grand Orient (franc-maçonnerie). Le général Lefèbvre devient Grand Hospitalier d’honneur et Grand Aumônier d’honneur. Le général MacDonald devient deuxième Grand Expert. Masséna y entre comme Grand Administrateur.
samedi 17 novembre (26 brumaire an 13)
Au cours d'une scène orageuse, Napoléon impose à ses sœurs de porter la traîne de Joséphine, lors du sacre.
dimanche 25 novembre (4 frimaire an 13)
Monté à la capitale pour assister au couronnement de Napoléon, l’évêque de Rennes Mgr Jean-Baptiste de Maillé de La Tour-Landry meurt à Paris, à l’âge de 61 ans.
mercredi 28 novembre (7 frimaire an 13)
Pie VII fait son entrée solennelle à Paris. Il y est l'objet d'une dévotion empressée qui surprend Napoléon lui-même.
samedi 1er décembre (10 frimaire an 13)
François de Neufchâteau présente au nom du Sénat les résultats du plébiscite à Napoléon.
Joséphine, qui n'est mariée que civilement à Napoléon, le confesse au pape Pie VII. Celui-ci exige un mariage religieux.
Haïti proclame son indépendance et devient la première « République noire ».
nuit du samedi 1er (10 frimaire) au dimanche 2 décembre (11 frimaire an 13)
Le cardinal Fesh, oncle de Bonaparte, bénit religieusement l’union de Joséphine et Napoléon. Ce dernier est furieux.
dimanche 2 décembre (11 frimaire an 13)
Napoléon Bonaparte est sacré empereur des Français (Napoléon Ier) à Notre-Dame de Paris. Il s’est couronné lui-même et a couronné sa femme Joséphine. L'Empereur juge de maintenir l'intégrité du territoire, la liberté des cultes, l'égalité des droits, la liberté politique et civile, l'irrévocabilité des ventes des biens nationaux.
lundi 3 décembre (12 frimaire an 13)
La menace d'une conflagration générale se précise. La Suède s'allie à l'Angleterre.
mardi 4 décembre (13 frimaire an 13)
L'Espagne déclare la guerre à l'Angleterre.
mercredi 5 décembre (14 frimaire an 13)
Napoléon distribue les drapeaux surmontés d'un aigle à l'armée rassemblée au Champ-de-Mars, espace dédié au dieu de la Guerre, jadis consacré à la première grande fête de la Révolution, niveleuse et conquérante.
mercredi 12 décembre (21 frimaire an 13)
Conformément aux traités de San Ildefonso et d’Aranjuez conclus avec la France, l’Espagne déclare à la guerre à la Grande-Bretagne.
lundi 17 décembre (26 frimaire an 13)
L’évêque de La Rochelle Jean-François de Mandolx (60 ans) devient évêque d’Amiens. Il succède à Jean-Chrysostome de Villaret (65 ans), qui devient évêque du diocèse étranger. Gabriel-Laurent Pailloux (69 ans) est nommé évêque de La Rochelle.
mardi 18 décembre (27 frimaire an 13)
Le financier Ouvrard se lance dans une affaire qui fera scandale et menacera l'Empire. Il a déjà avancé au Trésor 32 millions pour l'alliance avec l'Espagne. Il approvisionne en blé l'Espagne, en échange il se fait remettre des traites sur l'argent à venir de Mexico (52 millions de piastres). Il en cède une partie à l'Etat et reçoit en contrepartie des obligations du Trésor. Il forme une société avec le roi d'Espagne pour le transport des piastres d'Amérique.
jeudi 20 décembre (29 frimaire an 13)
David est nommé premier peintre de l'Empereur. Il commence le tableau du Sacre de Napoléon.
vendredi 21 décembre (30 frimaire an 13)
Cherubini dirige, à Saint-Germain-l'Auxerrois, la première exécution à Paris du Requiem de Mozart.
La proclamation par le général noir Dessalines de l’indépendance d’Haïti (première république noire du monde) entraîne l’arrivée de milliers de colons français et de Créoles aux Etats-Unis, notamment à Philadelphie.
lundi 16 janvier (25 nivôse an 12)
Les agents royalistes Pichegru, Lajolais (ancien aide de camp de Moreau), Rusillon (aide de camp du comte d'Artois) et Jules de Polignac débarquent à Biville, dans le nord-ouest de la Manche.
vendredi 20 janvier (29 nivôse an 12)
Le premier bataillon irlandais de l’armée française est formé à Morlaix (Finistère) avec les hommes de la Légion irlandaise de 1798, et qui comprend peu d'Irlandais. Le commandement en est confié à l'adjudant Mac Sheehy. Le bataillon comprend un état-major, neuf compagnies, dont une de carabiniers. Il compte quarante-trois officiers et un homme de troupe (jusqu'en 1806 cette légion irlandaise restera inactive).
samedi 21 janvier (30 nivôse an 12)
Trois mois après son arrestation, l’agent royaliste Quérelle est condamné à mort. A l’annonce de sa condamnation, il promet de révéler un complot en échange de sa vie sauve.
jeudi 26 janvier (5 pluviôse an 12)
Création à l’Opéra-Comique de Paris de La Romance, opéra en un acte du compositeur Henri Montan Berton sur un livret de son neveu le dramaturge François Loraux. C’est un succès.
vendredi 27 janvier (6 pluviôse an 12)
A la demande de Lajolais, Moreau rencontre celui qui fut son ancien chef, le général Pichegru. Pusillanime, Moreau hésite à entrer dans le complot de Cadoudal.
samedi 28 janvier (7 pluviôse an 12)
Desmarest, le chef de la police, apprend que Cadoudal est à Paris.
En Allemagne, les Français réautorisent le carnaval de Cologne, qu’ils avaient interdit en 1795.
dimanche 29 janvier (8 pluviôse an 12)
La police interroge l’agent secret royaliste Fauche-Borel, qui avait été chargé d’étudier la possibilité de recruter le général Moreau.
mercredi 1er février (11 pluviôse an 12)
Deuxième entrevue des généraux Pichegru et de Moreau.
lundi 6 février (16 pluviôse an 12)
Pichegru rencontre à nouveau Moreau en présence de Cadoudal. Moreau exige d'être nommé consul avec Pichegru. Cadoudal : « Il parait que Moreau ne veut que se servir de nous pour prendre la place du Premier consul ; mais un bleu pour un bleu, j'aime encore mieux celui qu'y est que ce j..-f...-là ! ».
mercredi 8 février (18 pluviôse an 12)
Le domestique de Cadoudal, Picot, est torturé par la police. Il avoue les noms des complices.
Circulaire pour un recensement de la population.
jeudi 9 février (19 pluviôse an 12)
Bouvet de Lozier, bras droit de Cadoudal, est emprisonné. Il complète les dénonciations de Picot.
vendredi 10 février (20 pluviôse an 12)
Une ordonnance organise les bureaux de placement des ouvriers par les communes. Bonaparte craint une agitation ouvrière due au chômage.
samedi 11 février (22 pluviôse an 12)
Suite aux nouvelles menaces de blocus maritime par l’Angleterre, Bonaparte prend un arrêt consulaire concernant la construction dans le nord-est de la Bretagne du canal d’Ille-et-Rance, devant relier Rennes à Dinan (il ne sera achevé qu’en 1832).
lundi 13 février (23 pluviôse an 12)
Réal prévient Bonaparte de l'existence du complot de Cadoudal. Le Premier consul lui laisse entendre qu'il sait que d'autres hommes politiques sont mêlés à l'affaire.
mardi 14 février (24 pluviôse an 12)
Dans la nuit, un conseil extraordinaire des responsables de la police a lieu autour de Bonaparte. Fouché y assiste. L'ordre d'arrêter Moreau est donné.
mercredi 15 février (25 pluviôse an 12)
Moreau nie avoir eu des contacts avec Pichegru et Cadoudal.
jeudi 16 février (26 pluviôse an 12)
Paris apprend l'existence du complot ce qui, à la Bourse, produit un affolement. Des affiches commencent à paraître sur les murs de Paris. On y affirme l'innocence de Moreau, victime d'un tyran jaloux de sa gloire.
mercredi 22 février (2 ventôse an 12)
En Haïti, décret de Dessalines ordonnant de faire passer par les armes les Français ayant pris part aux massacres et assassinats commandés par Leclerc et Rochambeau.
samedi 25 février (5 ventôse an 12)
Régie des droits réunis, impôts sur les boissons, le tabac, les cartes et la marque des objets d'or.
dimanche 26 février (6 ventôse an 12)
Dans la nuit, la police met la main sur Pichegru.
en février
A l’extrémité de la Bretagne (Finistère), un navire anglais fait naufrage à l’île de Sein. Les survivants occupent l’île, avant d’être récupérés par la Royal Navy.
jeudi 1er mars (10 ventôse an 12)
Bonaparte est persuadé que le prince attendu par les conjurés pour un soulèvement général est le duc d'Enghien, fils de Condé, cousin du roi, en résidence à Ettenheim, en territoire badois (Allemagne). Un rapport du gendarme Lamothe, placé à observation à Ettenheim, accable le duc : non seulement celui-ci, ancien combattant valeureux des armées contre-révolutionnaires, intensifie sa correspondance avec ses anciens amis mais il a reçu chez lui Dumouriez impliqué dans la conspiration (il s'agit en fait d'un nom mal prononcé : M. de Thumery). Pourtant, le duc d'Enghien, malade, sans espoir d'une restauration prochaine, vit auprès de son amante, la princesse de Rohan-Rochefort, bien décidé à ne jamais se mêler à une conjuration.
mardi 6 mars (15 ventôse an 12)
Le contre-amiral Laurent Truguet est promu amiral.
vendredi 9 mars (18 ventôse an 12)
Cadoudal est pris par la police à Paris. Il avoue le complot, mais nie la participation de Moreau.
samedi 10 mars (19 ventôse an 12)
Bonaparte ordonne d'enlever le duc d'Enghien pour qu'il soit ramené à Paris et Juger. Fouché fait tout pour accréditer la culpabilité du duc.
Une cérémonie est organisée à Saint Louis [Missouri] pour le transfert officiel de la Louisiane de l’autorité française aux Etats-Unis.
jeudi 15 mars (24 ventôse an 12)
A 5 heures du matin, le général Armand de Caulaincourt enlève le duc d'Enghien, Louis de Condé à Ettenheim (Bade, territoire indépendant), près de la frontière française. Le prince n'oppose aucune résistance et au cours de son transfert vers Paris n'utilise aucune des possibilités qui lui sont offertes de fuir. Dans ses papiers, nulle trace du complot mais seulement la preuve d'une correspondance abondante échangée avec l'Angleterre.
mardi 20 mars (29 ventôse an 12)
Le duc d'Enghien est écroué à Vincennes où une commission militaire présidée par le général Hullin est formée. Dans la soirée, Bonaparte ordonne à Réal de se rendre à Vincennes pour un dernier interrogatoire du duc. Réal, qui ne se précipite pas, arrivera trop tard.
nuit du mardi 20 (29 ventôse) au mercredi 21 mars (30 ventôse an 12)
A 0 h 30, le duc d’Enghien comparait devant la commission qui le reconnaît coupable d'être un émigré non amnistié, d'avoir porté les armes contre la France et d'être en relation avec son ennemie, l'Angleterre. Il est condamné à mort. Savary, colonel des gendarmes d'élite gardant le Premier consul, directeur d'un bureau de contre-police militaire, convaincu par Fouché que Bonaparte désire la mort du duc, intervient auprès d'Hulin. Ce dernier refuse d'exécuter la sentence avant d'en avoir averti le Premier consul. « Votre affaire est finie, lui dit Savary, maintenant cela me regarde ». Le duc est fusillé dans les douves du château à 3 heures du matin. Le dernier duc d’Enghien avait 31 ans.
mercredi 21 mars (30 ventôse an 12)
Adoption du Code Napoléon (Code civil).
jeudi 22 mars (1er germinal an 12)
Bonaparte répond à Mme de Rémusat qui le questionne : « Le duc d'Enghien conspirait comme un autre, il a fallu le traiter comme un autre. Tous ces insensés me tueraient qu'ils ne l'emporteraient pas encore ; ils ne mettraient à ma place que des jacobins irrités. Je suis la Révolution ».
dimanche 25 mars (4 germinal an 12)
Parti de France trois ans et demi plus tôt, le navire le Géographe entre à Lorient sans son capitaine, le commandant Nicolas Baudin mort à l’île de France [île Maurice] sept mois plus tôt. De cette exploration de l’ouest et du sud de l’Australie, l’expédition ramène des milliers d’espèces nouvelles (botanique et zoologie), de minéraux, des cartons de notes, 1 500 esquisses et des cartes géographiques…
mardi 27 mars (6 germinal an 12)
Le Sénat invite Bonaparte à achever son ouvrage en le rendant immortel comme sa gloire. C'est la première invite au couronnement impérial.
vendredi 30 mars (9 germinal an 12)
Décès à Münster, en Allemagne, du maréchal et prince Victor François de Broglie, à l’âge de 86 ans.
Antiquaire et préfet, Jacques Cambry crée l’Académie celtique [aujourd’hui Société nationale des Antiquaires de France]
en mars
Restauration de la Comédie-Française, dissoute en 1792.
dimanche 1er avril (11 germinal an 12)
Dimanche de Pâques.
nuit du jeudi 5 (15 germinal) au vendredi 6 avril (16 germinal an 12)
Le général Jean-Charles Pichegru est retrouvé étranglé dans sa prison au Temple (suicide ou ordre de Bonaparte ?). Il avait 43 ans.
vendredi 6 avril (16 germinal an 12)
Le corps du général Pichegru est transporté au greffe du tribunal de Paris puis inhumé.
nuit du lundi 9 (19 germinal) au mardi 10 avril (20 germinal an 12)
Décès à Coppet du financier et homme d’Etat suisse Jacques Necker, à l’âge de 72 ans.
vendredi 13 avril (23 germinal an 12)
Le conseil privé de Bonaparte recommande d'établir l'Empire.
samedi 14 avril (24 germinal an 12)
La Banque de France reçoit le privilège exclusif, pour 15 ans, de l'émission des billets de banque (uniquement des grosses coupures).
samedi 21 avril (1er floréal an 12)
Dernier préfet français de Louisiane, Pierre-Clément de Laussat quitte La Nouvelle-Orléans pour la Martinique, où il a été nommé préfet colonial.
mardi 24 avril (4 floréal an 12)
Le général Sérurier est nommé gouverneur des Invalides.
mercredi 25 avril (5 floréal an 12)
Bonaparte appelle les sénateurs « à lui faire connaître leur pensée tout entière », quant à l'établissement de l'Empire.
jeudi 26 avril (6 floréal an 12)
Le Sénat adopte le principe d'un Empire héréditaire confié à Bonaparte. Il demande aux deux Chambres d'en débattre.
lundi 30 avril (10 floréal an 12)
Le Tribunat débat de la proposition du tribun Jean-François Curée qui propose la création d'un empire héréditaire.
en avril
Un des frère de Napoléon Bonaparte, Lucien, refusant de divorcer et hostile à la monarchie dynastique qui s'annonce, part pour Rome.
jeudi 3 mai (13 floréal an 12)
Le Tribunat adopte la proposition d'un empire héréditaire. Carnot est le seul à voter contre.
lundi 7 mai (17 floréal an 12)
Talleyrand notifie aux puissances européennes la proclamation de l'Empire dans les jours qui suivront. Seule la Suède fait savoir son refus de reconnaître cette transformation institutionnelle de la France.
jeudi 10 mai (20 floréal an 12)
Bonaparte fait part au cardinal Caprara de son désir d'être sacré empereur par le Pape.
En Angleterre, Pitt, l'inflexible ennemi de la France révolutionnaire, dirige à nouveau le ministère britannique.
lundi 14 mai (24 floréal an 12)
Bernadotte est nommé général en chef de l’armée de Hanovre.
vendredi 18 mai (28 floréal an 12)
Par sénatus-consulte, Bonaparte est proclamé empereur des Français sous le nom de Napoléon Ier. Adoptée et promulguée par le Sénat, la nouvelle Constitution (de l’an XII) qui crée l'Empire donne le droit à Napoléon, à défaut de descendance directe, d'adopter les enfants ou les petits-enfants de ses frères, sinon la succession se fera dans l'ordre suivant : Joseph, Louis, puis leurs enfants. Lucien et Jérôme, fâchés avec Napoléon, sont déchus de leurs droits de succession. Six grands dignitaires de l'Empire sont créés et de nombreux grands officiers. Joseph devient grand électeur, Louis connétable, Cambacérès archichancelier, Lebrun architrésorier et Ségur grand maître des cérémonies. L’article 48 du sénatus-consulte rétablit le maréchalat.
samedi 19 mai (29 floréal an 12)
18 maréchaux d'Empire sont créés : 14 en activité de service (Berthier, Moncey, Masséna, Augereau, Jourdan, Bernadotte, Brune, Murat, Mortier, Bessières, Soult, Lannes, Ney et Davout) et 4 à titre honoraire, les maréchaux-sénateurs (Kellermann, Sérurier, Pérignon et Lefebvre. Le plus jeune est Davout (34 ans).
dimanche 20 mai (30 floréal an 12)
Le décret proclamant Bonaparte empereur est lu dans les rues de Paris.
lundi 21 mai (1er prairial an 12)
Ouverture à l’extérieur de Paris du cimetière du Père Lachaise. La première personne enterrée est une petite fille de 5 ans.
vendredi 25 mai (5 prairial an 12)
Le procès de Cadoudal et de 45 prévenus s'ouvre dans l'ancienne Grande Chambre du Parlement.
Décret impérial fondant La Roche-sur-Yon. Cette ville nouvelle, apte à accueillir 15 000 habitants, est aussitôt promue préfecture de la Vendée en remplacement de Fontenay-le-Comte.
fin mai
Plébiscite sur l'hérédité de la fonction de Bonaparte.
dimanche 3 juin (14 prairial an 12)
Une société de vaccins antivariolique est créée dans chaque département.
mercredi 6 juin (17 prairial an 12)
Le comte de Lille (futur Louis XVIII) s'élève contre « l'usurpateur » ; en même temps, avec maladresse, il condamne tous les changements opérés en France depuis 1789.
dimanche 10 juin (21 prairial an 12)
Le général Moreau est condamné à 2 ans de prison pour non-dénonciation de malfaiteurs lors de l'attentat de Cadoudal et Pichegru en février. Cadoudal et 19 de ses complices sont condamnés à mort.
lundi 11 juin (22 prairial an 12)
Laennec soutient sa thèse. Le futur inventeur du stéthoscope y souligne l'importance de la sémiologie et de la nosologie.
mardi 12 juin (23 prairial an 12)
Arrêté instituant le monopole des pompes funèbres au profit de l’Eglise.
jeudi 21 juin (2 messidor an 12)
Après avoir épargné la mort à Armand de Polignac et à Rivière, à la demande de Joséphine qui réussit là où elle a échoué pour le duc d'Enghien, Napoléon gracie sept condamnés. Il prévient Cadoudal : que ce dernier réclame clémence et il aura la vie sauve. Cadoudal refuse.
dimanche 24 juin (5 messidor an 12)
Napoléon fait relâcher Moreau et l'autorise à émigrer aux Etats-Unis.
lundi 25 juin (6 messidor an 12)
Georges Cadoudal est guillotiné avec douze de ses complices, place de Grève. Il avait 33 ans. Le bourreau est Sanson, le fils de celui qui exécuta Louis XVI.
en juin
La saint-Napoléon devient la fête officielle fixée au 15 août, anniversaire de Bonaparte.
lundi 9 juillet (20 messidor an 12)
Le juriste et académicien Jean Etienne Portalis est nommé ministre des Cultes.
mardi 10 juillet (21 messidor an 12)
Fouché est à nouveau ministre de la Police. Duroc reçoit le titre de Grand Maréchal du Palais et Caulaincourt celui de Grand Ecuyer.
mercredi 11 juillet (22 messidor an 12)
Création du ministère des Cultes.
jeudi 12 juillet (23 messidor an 12)
La frégate anglaise HMS Aigle (36 canons) a détruit deux petits navires français, la Charente (20 canons) et la Joie (8 canons), qui avaient été contraints de s’échouer près du phare de Cordouan. De nombreux marins français sont morts noyés.
vendredi 13 juillet (24 messidor an 12)
Décret sur les « honneurs et préséances ». Napoléon accorde la préséance aux généraux de division sur les préfets. L'institution des Gardes d'honneur est créée. Elles sont formées des jeunes gens des meilleures familles des villes et chargées d'accueillir Napoléon et de l'escorter dans les cités qu'il visite.
dimanche 15 juillet (26 messidor an 12)
La première cérémonie de remise de la Légion d’honneur (créée en 1802) est organisée dans la cour d’honneur des Invalides, à Paris, en présence de Napoléon Ier. Le récipiendaire est le légat du pape Giovanni Battista Caprara, qui célèbre également la messe.
lundi 16 juillet (27 messidor an 12)
Réorganisation de l'Ecole polytechnique : excédé par l'indiscipline des élèves, Napoléon remplace le directeur Guyton de Morveau par un gouverneur militaire, le général Lacuée.
jeudi 19 juillet (30 messidor an 12)
Jean-Nicolas Corvisart est nommé premier médecin de la Maison de Napoléon ; le premier chirurgien est Boyer, le premier pharmacien Deyeux.
vendredi 27 juillet (8 thermidor an 12)
L'aigle déployée devient l'emblème de l'Empire.
dimanche 29 juillet (10 thermidor an 12)
Organisation de la Garde impériale, issue de la Garde consulaire et forte de 9 798 hommes de toutes les armes. Pour être de cette troupe d'élite, il faut mesurer 1,70 mètre, avoir cinq ans de service et avoir participé à deux campagnes.
jeudi 2 août (14 thermidor an 12)
Les Français approuvent par plébiscite la création de l'Empire : 3 572 329 oui et 2 569 non. Il y a des irrégularités. Regain d'abstentions.
vendredi 3 août (15 thermidor an 12)
Cinq ans après avoir quitté le continent, l’explorateur allemand Alexander von Humboldt et son collègue botaniste français Aimé Bonpland sont de retour en Europe de leur grand voyage en Amérique. Ils ont débarqué de La Favorite à Bordeaux avec dans leurs « valises » plus de 60 000 échantillons, des notes en tous genre, des observations astronomiques, etc.
mardi 7 août (19 thermidor an 12)
Dans une note secrète, le dirigeant français Napoléon Bonaparte demande à l’empereur François II de le reconnaître comme « empereur des Français ». Il promet en retour la reconnaissance d’un empire autrichien héréditaire.
jeudi 16 août (28 thermidor an 12)
Au camp de Boulogne, Napoléon distribue les croix de la Légion d'honneur aux militaires. En symbole de la continuité avec les valeurs de l'ancienne chevalerie, les décorations sont puisées dans le casque de Bayard.
dimanche 19 août (1er fructidor an 12)
Agé de 59 ans, le vice-amiral Louis Le Vassor, comte de Latouche-Tréville, est mort à Toulon alors qu’il venait de se voir confier la tâche de conduire la flotte française aux Antilles. Avec lui disparaît le marin le plus apte à l'application des plans de débarquement à l'Angleterre.
mardi 21 août (3 fructidor an 12)
Par décret, un aigle en bronze ciselé est placé sur la hampe des drapeaux de régiments (remplaçant la pique des armées républicaines).
mercredi 22 août (4 fructidor an 12)
Décès à Angervilliers, dans l’Essonne, du cardinal breton Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé, académicien et archevêque de Tours, à l'âge de 72 ans.
samedi 25 août (7 fructidor an 12)
Décret donnant sa forme définitive au corps des Ponts et Chaussées.
dimanche 26 août (8 fructidor an 12)
Un décret réorganise la Société d'agriculture de la Seine ; elle devient l'organe officieux du gouvernement pour le développement des cultures et entre en liaison avec les sociétés des autres départements. Par ailleurs, Napoléon recrée les charges honorifiques de capitaine général, capitaine, lieutenant et sergent de louveterie (leur seule prérogative est le droit de chasse à courre dans les forêts impériales deux fois par mois).
Réorganisation de l'école et de l'administration des Ponts-et-Chaussées qui présidera à la politique des grands travaux.
Le compositeur allemand Beethoven propose la Symphonie Bonaparte à son éditeur. Apprenant par la suite que son héros, par le titre impérial, est devenu un « tyran », le compositeur changera de titre et sa symphonie deviendra héroïque.
dimanche 2 septembre (15 fructidor an 12)
Napoléon arrive à Aix-la-Chapelle.
lundi 3 septembre (16 fructidor an 12)
François II, qui a ajouté à son titre d'Empereur élu d'Allemagne celui d'Empereur d'Autriche, reconnaît le titre impérial de Napoléon.
vendredi 7 septembre (20 fructidor an 12)
Napoléon, accompagné de Joséphine, visite Aix-la-Chapelle et s'incline devant le tombeau de Charlemagne qu'il présente comme son auguste prédécesseur et dont il revendique la succession morale. Il fait ouvrir la chasse renfermant la dépouille de l’empereur des Francs et se fait remettre l’humérus droit (qui sera gardé au Louvre dans un reliquaire).
lundi 10 septembre (23 fructidor an 12)
Napoléon quitte Aix-la-Chapelle.
samedi 15 septembre (28 fructidor an 12)
Napoléon écrit au pape pour lui demander de venir le sacrer.
dimanche 23 septembre (1er vendémiaire an 13)
La cérémonie pour la fête de la République n'est pas organisée.
dimanche 7 octobre (15 vendémiaire an 13)
Déclaration de Colmar. Le comte de Lille et son frère le comte d'Artois signent une déclaration commune au nom de tous les Bourbons. Ils s'élèvent à nouveau contre « l’usurpateur ».
mardi 9 octobre (17 vendémiaire an 13) ou novembre
Par arrêté du préfet Jullien, Pontivy (Morbihan) prend pour nom Napoléonville.
vendredi 26 octobre (4 brumaire an 13)
La liste des personnalités invitées au couronnement et au sacre est dressée.
lundi 29 octobre (7 brumaire an 13)
Le pape Pie VII, après avoir longtemps hésité, accepte de venir sacrer Napoléon. En échange, le pape espère que chef d’Etat français reviendra sur les Articles organiques et lui rétrocédera les légations attribuées à la République italienne.
dimanche 4 novembre (13 brumaire an 13)
Malgré la volonté nettement déclarée de sa famille, Napoléon décide que Joséphine sera associée à son couronnement.
mardi 6 novembre (15 brumaire an 13)
Convention austro-russe contre l'agrandissement de la France.
vendredi 9 novembre (18 brumaire an 13)
Joseph Bonaparte est nommé Grand Maître du Grand Orient qui réunifie toutes les loges maçonniques. Le Grand Orient fait prêter serment aux frères de se soumettre aux lois de l'Etat, de rester attachés au gouvernement et à la personne de Napoléon.
mercredi 14 novembre (23 brumaire an 13)
Le général Augereau est nommé Grand Hospitalier du Grand Orient (franc-maçonnerie). Le général Lefèbvre devient Grand Hospitalier d’honneur et Grand Aumônier d’honneur. Le général MacDonald devient deuxième Grand Expert. Masséna y entre comme Grand Administrateur.
samedi 17 novembre (26 brumaire an 13)
Au cours d'une scène orageuse, Napoléon impose à ses sœurs de porter la traîne de Joséphine, lors du sacre.
dimanche 25 novembre (4 frimaire an 13)
Monté à la capitale pour assister au couronnement de Napoléon, l’évêque de Rennes Mgr Jean-Baptiste de Maillé de La Tour-Landry meurt à Paris, à l’âge de 61 ans.
mercredi 28 novembre (7 frimaire an 13)
Pie VII fait son entrée solennelle à Paris. Il y est l'objet d'une dévotion empressée qui surprend Napoléon lui-même.
samedi 1er décembre (10 frimaire an 13)
François de Neufchâteau présente au nom du Sénat les résultats du plébiscite à Napoléon.
Joséphine, qui n'est mariée que civilement à Napoléon, le confesse au pape Pie VII. Celui-ci exige un mariage religieux.
Haïti proclame son indépendance et devient la première « République noire ».
nuit du samedi 1er (10 frimaire) au dimanche 2 décembre (11 frimaire an 13)
Le cardinal Fesh, oncle de Bonaparte, bénit religieusement l’union de Joséphine et Napoléon. Ce dernier est furieux.
dimanche 2 décembre (11 frimaire an 13)
Napoléon Bonaparte est sacré empereur des Français (Napoléon Ier) à Notre-Dame de Paris. Il s’est couronné lui-même et a couronné sa femme Joséphine. L'Empereur juge de maintenir l'intégrité du territoire, la liberté des cultes, l'égalité des droits, la liberté politique et civile, l'irrévocabilité des ventes des biens nationaux.
lundi 3 décembre (12 frimaire an 13)
La menace d'une conflagration générale se précise. La Suède s'allie à l'Angleterre.
mardi 4 décembre (13 frimaire an 13)
L'Espagne déclare la guerre à l'Angleterre.
mercredi 5 décembre (14 frimaire an 13)
Napoléon distribue les drapeaux surmontés d'un aigle à l'armée rassemblée au Champ-de-Mars, espace dédié au dieu de la Guerre, jadis consacré à la première grande fête de la Révolution, niveleuse et conquérante.
mercredi 12 décembre (21 frimaire an 13)
Conformément aux traités de San Ildefonso et d’Aranjuez conclus avec la France, l’Espagne déclare à la guerre à la Grande-Bretagne.
lundi 17 décembre (26 frimaire an 13)
L’évêque de La Rochelle Jean-François de Mandolx (60 ans) devient évêque d’Amiens. Il succède à Jean-Chrysostome de Villaret (65 ans), qui devient évêque du diocèse étranger. Gabriel-Laurent Pailloux (69 ans) est nommé évêque de La Rochelle.
mardi 18 décembre (27 frimaire an 13)
Le financier Ouvrard se lance dans une affaire qui fera scandale et menacera l'Empire. Il a déjà avancé au Trésor 32 millions pour l'alliance avec l'Espagne. Il approvisionne en blé l'Espagne, en échange il se fait remettre des traites sur l'argent à venir de Mexico (52 millions de piastres). Il en cède une partie à l'Etat et reçoit en contrepartie des obligations du Trésor. Il forme une société avec le roi d'Espagne pour le transport des piastres d'Amérique.
jeudi 20 décembre (29 frimaire an 13)
David est nommé premier peintre de l'Empereur. Il commence le tableau du Sacre de Napoléon.
vendredi 21 décembre (30 frimaire an 13)
Cherubini dirige, à Saint-Germain-l'Auxerrois, la première exécution à Paris du Requiem de Mozart.